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Complément de cours

d’électrotechnique S2
CAU Philippe
E1–ENSEIRB 2004
22 juillet 2004
Table des matières

Avant-propos 2

1 Tensions et courants sinusoı̈daux monophasés et triphasés 4


1.1 Notation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Régime sinusoı̈dale monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Représentation de Fresnel . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 Impédance d’un dipôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.3 Puissances et thórème de Boucherot . . . . . . . . . . . 6
1.3 Systèmes triphasés équilibrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 Formules à retenir pour la puissance . . . . . . . . . . 11
1.4 Mesures de puissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.1 Exo 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.2 Exo 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.3 Exo 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6 Corrections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6.1 Exo 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6.2 Exo 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.6.3 Exo 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2 Circuits magnétiques et transformateurs 22


2.1 Circuits magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.1 Équations de Maxwell : rappels . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.2 Définition d’un Circuit Magnétique (CM) . . . . . . . . 24
2.1.3 Analyse des CM linéaires. Loi d’Hopkinson. Valable
pour un cycle d’hystérésis à faible surface . . . . . . . 24
2.1.4 Analyse des CM non-linéaires . . . . . . . . . . . . . . 25

1
2.1.5 CM en régime variable alternatif. Boboine à noyau de
fer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

2
Avant-propos

Je tiens à remercier l’ensemble des personnes qui a permis la réalisation


de ce complément de cours dont voici la liste par ordre d’apparition :
– la source : M. Tesson
– Philippe CAU (promo 2006)

3
Chapitre 1

Tensions et courants
sinusoı̈daux monophasés et
triphasés

Le réseau EDF est :


– considéré comme une source idéale de tension,
– une onde de la forme A ∗ sin(2π ∗ f0 ∗ t) avec f0 = 50Hz
– à moyenne nulle.
Dans tout le chapitre on s’intéresse aux grandeurs électriques en régime
permanent, c’est-à-dire après extinction des transistoires, donc après la mise
sous tension.

1.1 Notation
– F correspond à la valeur efficace de f(t),
– par défaut toute fonction f est périodique de période T,
– ω = 2πf avec f la fréquence et ω la pulsation,
– T = f1 avec T la période de f(t) qui est périodique,
– ϕ correspond au déphasage,
– U =la notation complexe de U.

1.2 Régime sinusoı̈dale monophasé


1.2.1 Représentation de Fresnel
C’est une représentation vectorielle à partir de la notation complexe du
signal : on met la partie <e en abscisse et =m en ordonne. On note le signal

4
tension sinusoı̈dal de la façon suivante :
1. en notation réelle :

u(t) = U ∗ 2 ∗ cos(ω ∗ t + ϕu )
s
1 ZT 2
– U = Uef f icace = ∗ u (t)dt,
T 0
– ω = 2π ∗ f0 ,
– ϕu = la phase de u(t) à l’origine des temps,
– (ω ∗ t + ϕu ) la phase.
2. en notation complexe : U = U ∗ ejϕu
– U = Uef f icace ,
– ϕu = la phase de u(t) à l’origine des temps.
Pour un courant, les notations sont les mêmes en remplaçant les ”u” par
”i”.
important :
– On définit le déphasage entre la tension u(t) et le courant i(t) par ϕ =
ϕu − ϕi
– i(t) est donc pris comme origine. On en déduit :
– ϕ > 0 ⇒ la tension est en avance sur le courant,
– ϕ < 0 ⇒la tension est en retard sur le courant.
– soit g(t) une grandeur alternative, alors : < g(t) >= 0.

1.2.2 Impédance d’un dipôle

Fig. 1.1 – Dipôle passif Z parcouru par i(t) et ddp en ses bornes u(t)

On peut alors noter Z le dipôle passif de plusieurs façon :


– Z = Z ∗ ejϕ avecZ = UI ,
– Z = R + X

5
– R=résistance,
– X=réactance (associé à l’énergie réactive)
– Y = Z1 = G + Y
– G=conductance,
– Y= susceptance.

1.2.3 Puissances et thórème de Boucherot


Définitions à connaı̂tre
Voici un tableau récapitulatif :

Puissance Formule Unité


Pinstantanee p(t)=u(t) i(t) W
Pactive P =< p(t) >T W
Papparente S =U ∗I VA=Volt Ampère
P
Facteur de puissance Fp = S
Preactive Q = U Isin(ϕ) VAR=VA Réactif
Papparente complexe S = U ∗ I ∗ = P + Q rem : S = |S|

Tab. 1.1 – Définitions à connaitre

application importante en régime sinusoı̈dal :


– Pactive = U Icos(ϕ) + U Icos(2ωt + ϕ) = Pactive + Pf luctuante (t)
– P = U Icos(ϕ)
On en déduit
√ 2 des2 relations faciles à redémontrer :
– S = P +Q ,
– tan(ϕ) = Q P
,
P
– cos(ϕ) = S ,
– sin(ϕ) = Q S
.
Remarque sur le facteur de puissance :
– EDF impose Fp ≥ 0, 93,
– Quand I augmente, cos(ϕ) diminue,
– Fp correspond à l’angle que fait un dipôle avec l’axe des <e dans le plan
de Fresnel.
Quelques calculs à partir de Papparente complexe :
– Pour une résistance R : S = U ∗ I ∗ = RI 2 = P + Q. Donc :
(
P = R ∗ I2
Q = 0

6
– Pour un condensateur C : S = U ∗ I ∗ = U ∗ (−jωC) ∗ U ∗ = −jωCU 2 .
Donc : (
P = <e(S) = 0
Q = =m(S) = −ω ∗ C ∗ U 2
– Pour une bobine L : S = U ∗ I ∗ = ωLII 2 = ωLI 2 . Donc :
(
P = <e(S) = 0
Q = =m(S) = L ∗ ω ∗ I 2

Théorème de Boucherot
Théorème 1 (Boucherot) Dans une installation, c’est-à-dire un groupe-
ment de dipôle, on a :
– les puissances actives P de chaque dipôle s’ajoutent algébriquement,
– les puissances réactives Q de chaque dipôle s’ajoutent algébriquement.

Cas des fonctions périodiques non sinusoı̈dales


Comme toute fonction périodique peut se décomposer en série de Fourier
on a :
X√
+∞
– u(t) =< u > + 2Uk cos(kωt + ϕk + θk ),
k=1
X√
+∞
– i(t) =< i > + 2Ik cos(kωt + ϕk ).
k=1
Avec :
– les indices k correspondent aux harmoniques k,
– θk = déphasage de la tension u par rapport au courant de l’harmonique
k.
Voici les modifications par rapport au tableau 1.1 :
Il y a deux cas particuliers :
1. u(t) sinusoı̈dal, i(t) périodique quelconque, tableau 1.3
2. i(t) est sinusoı̈dal et u(t) est périodique quelconque. Dans ce cas il suffit
de remplacer dans le tableau 1.3 les ”u” par ”i”.
Dans ces 2 cas, la puissance active P est portée par le fondamental.
Je rappelle que le < u > correspond à a20 dans la décomposition en série
de Fourier et que ce terme est appelé composante continue en physique. Le
terme d’indice 1 est appel composante fondamentale, et les autres sont juste
des harmoniques k.

7
Nom Formule Remarques
+∞
U 2 =< u >2 + Uk2
X
Uef f icace pour i(t) chager ”U” par ”I”
k=1
+∞
X
Pactive P = P0 + Pk
k=1
+∞
X 1
Preactive Q= Uk Ik sin(θk )
k=1 k
égalité S 2 = P 2 + Q2 + D2 D=puissance déformante en VAD

Tab. 1.2 – changement de définition dans le cas de signaux non sinusoı̈daux

Nom Formule

la tension u(t) = 2U cos(ωt)
X√
+∞
le courant i(t) =< i > + 2Ik cos(kωt + ϕk )
k=1
Pactive P = U I1 cos(ϕ1 )
Preactive Q = U I1 sin(ϕ1 )
Papparente v
S=U*I
u
u +∞
X
Pdef ormante D = U t< u >2 + Ik2
k=1

Tab. 1.3 – Cas particulier u=sin et i=periodeT

8
1.3 Systèmes triphasés équilibrés
Pour transporter de l’énergie électrique, on peut utiliser un signal mo-
nochromatique. Mais on peut également utiliser 3 sources déphasées de 2π 3
.
C’est ce qu’on appelle un système triphasé. Le principale avantage est que
à puissance transportée égale, il y a moins de pertes en lignes. De plus le
triphasé permet de réaliser des champs tournants pour les machines de fortes
puissance.

1.3.1 Définition
Soient 3 courants i1 (t), i2 (t) et i3 (t) sinusoı̈daux. Ils définissent un système
de courant Triphasé Équilibré Direct noté T.E.D. si :
– i1 (t) + i2√
(t) + i3 (t) = 0 donc le système est équilibré,
– ik (t) = 2Icos(ωt − 2kπ 3
), avec k=0,1,2 ; un déphasage de + 2π 3
est
positif. On dit alors que le système est direct.

En notation complexe, on peut introduire l’opérateur complexe a = e 3 .
On a alors :
– 1 + a + a2 = 0,
– I2 = a2 I1 ,
– I3 = aI1 .

1.3.2 Couplage
Sources
Les sources de tensions et de courant peuvent se présenter en étoile (figure
1.2) ou triangle (figure 1.3).

Fig. 1.2 – Montage en étoile : V1 , V2 et V3 sont TED

9
Fig. 1.3 – Montage en triangle : U12 , U23 , U31 sont TED

Remarque : EDF met le Neutre à la terre pour le domestique (montage


en étoile). Toutes les masses sont reliı́ees à la Terre. On parle du régime TT
(Tout à la Terre).
Dans un couplage en étoile, chaque phase par rapport au neutre délivre
une tension simple. Le couplage en triangle délivre des tensions dites com-
posées.

Charges
De la même manière que les sources peuvent être en étoile ou en triangle,
les charges peuvent être en étoile ou en triangle. Dans ce cas les charges
ont 3 bornes en triangle, et 4 en étoile. Dans le cas des charges, on dit
que les courants qui viennent de chaque source sont les courant de lignes.
Les courants qui traversent les charges sont appelés courants simples, et les
tensions aux bornes des charges sont dites tension simple.

Liaisons
La liason entre source et charge permet 4 différentes combinaisons : Étoile-
Étoile, Étoile-Triangle, Triangle-Triangle, Triangle-Étoile. Pour une liaison
étoile-étoile entre sources TED et charges équilibrées, on a :
– U12 = V1 − V2 ,
– U23 = V2 − V3 ,
– U31 =√V3 − V1 ,
– U = 3V √ , pour le démontrer il suffit de faire le cacul de U,
π
– U12 =√ 3V1 e 6 , il suffit de détailler le calcul de U12 = V1 − V2 avec
vk = 2Vk cos(ωt − 2kπ 3
) et k=0,1,2.

10
1.3.3 Formules à retenir pour la puissance
Sur chaque branche on a :

Nom Expression
Impédance d’un récepteur équilibré Z =√Zeϕ
Papparente S√= 3U I
Pactive P = 3U √Icos(ϕ)
Preactive Q = 3U I
Facteur de puissance Fp = PS = cos(ϕ)

Tab. 1.4 – Formules du triphasé

1.4 Mesures de puissances


Pour mesurer la puissance active d’un élement d’un circuit, on utilise un
Wattmètre. Il en existe de 2 sortes :
– Wattmètre électrodynamique : permet la mesure de puissance de circuit
monophasé,
– Wattmètre à effet Hall : permet la mesure de puissance de circuit tri-
phasé.

1.4.1 Monophasé

Fig. 1.4 – Schéma de principe du Wattmètre électrodynamique

On a les relations suivantes :


– P = V Icos(ϕ),
– M =< vm im >, avec M la puissance affichée par le wattmètre électrodynamique.

11
1.4.2 Triphasé

Fig. 1.5 – Schéma de principe du Wattmètre à effet Hall pour mesurer P

Les puissances moyennes mesurées sont notées Mkln , avec :


– (k,m) le couple qui correspond à la tension Ukm ,
– n correspond à la ligne parcourue par le courant in .
Ainsi on peut ćrire :
N
n j
X
Mkm =< ik vkm > MjN =P
j=1

On en déduit, avec ϕ = arg(Z) :


√ √ √
P = 3U Icos(ϕ)Q = 3U Isin(ϕ)S = 3U I
Voici le détail de quelques calculs, avec VN = 0 et une charge Z = Zeϕ
qui introduit un déphasage par rapport aux lignes de ϕ et (k, m) ∈ [|1, 3|] :

ukm (t) = vk (t) − vm (t)


√ 2kπ 2mπ
= V 2[cos(ωt − ) − cos(ωt − )]
3 3
√ (k + m)π (−k + m)π
= V 2(−2)sin(ωt − )sin( )
3 3
√ (−k + m)π (k + m)π
ukm (t) = −2 2V sin( )sin(ωt − )
3 3

s
1 ZT 2
Ukm = ∗ ukm (t)dt
T 0

12
s
1 ZT (−k + m)π (k + m)π
= ∗ 4 ∗ 2 ∗ V 2 ∗ sin2 ( )sin2 (ωt − )dt
T 0 3 3
s
1ZT 2
1 + cos(2ωt − 2 2kπ3
) 1 + cos(2ωt − 2 2mπ
3
)
= 2V [( +
T 0 2 2
2mπ 2kπ
−2cos(ωt − )]cos(ωt − )]dt
s 3 3
1 ZT 2(−k + m)π (k + m)π
= ∗ 2 ∗ V 2 ∗ (1 − [cos( ) + cos(2ωt − )])dt
T 0 3 3
s
2(−k + m)π
= 2 ∗ V 2 ∗ [1 − cos( )]
3

Ukm = 3∗V

1 2 3
P = M1N + M2N + M3N
= < i1 u1N > + < i2 u2N > + < i3 u3N >
= < i1 v1 > + < i2 v2 > + < i3 v 3 >
= P1 + P 2 + P3
= 3P1
= 3 ∗ V ∗ I ∗ cos(ϕ)
√ √
= 3 ∗ 3 ∗ V ∗ I ∗ cos(ϕ)

P = 3Ukm Icos(ϕ)

Pour ces calculs, on peut reprendre les figures 1.2 et 1.3.


À retenir
√ : Si on a une charge Z équilibrée, alors :
– P = √3U Icos(ϕ)
– Q = √ 3U Isin(ϕ)
– S = 3U I
Dans un système triphasé avec une charge équilibrée, Z = Zeϕ qui in-
troduit un déphasage par rapport aux lignes de ϕ, on a :
Ce graphe permet de voir le π6 sans développer le calcul. De plus il prend
en compte le ϕ introduit par la charge.
Pour mesurer Q, on réalise le schéma √
suivant :
P
On a l’égalité suivante : Q = M = 3U Isin(ϕ)

13
Fig. 1.6 – Diagramme de Fresnel pour montrer l’influence d’une charge
équilibrée sur les déphasages

Fig. 1.7 – Schéma de principe pour mesurer Q

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1.5 Exercices
1.5.1 Exo 1
Une installation monophasée 220V, 50Hz comporte différents appareils
fonctionnant simultanément :
– 30 lampes de 100W chacune,
– 2 moteurs identiques absorbant chacun une puissance de 2kW, leur
facteur de puissance étant 0,7.
1. Quelles sont les puissances active et réactive consommées par l’instal-
lation ?
2. Quel est son facteur de puissance ?
3. Quelle est l’intensité efficace du courant dans un fil de ligne ?
4. Quelle est la capacité du condensateur à placer en parallèle avec l’ins-
tallation pour relever le facteur de puissance à 0,93 ?

1.5.2 Exo 2
Le dipôle de la figure 1.8 est inductif. Les ampèremètres indiquent les
valeurs efficaces suivantes :
– I1 = 10A,
– I2 = 6A,
– I3 = 5A.
De plus R=20Ω.
1. En utilisant une méthode graphique, calculer le facteur de puissance
du dipôle.
2. Calculer les puissances active et réactive qu’il absorbe.

Fig. 1.8 – Schéma de l’exo 2

15
1.5.3 Exo 3
Un réseau 220/380V-50Hz, alimente 2 récepeurs triphasés équilibrés :
– le preimier récepteur A est constitué de 3 éléments résistifs montés en
étoile et de RA = 30Ω chacun,
– le deuxième récepteur B est constitué de trois dipôles inductifs, montés
en triangle. Chaque dipôle peut être assimilé à une résistance RB =
27, 5Ω en série avec une bobine de réactance LB ∗ ω = 47, 5Ω.
1. Etude du récepteur triphasé A : calculer
(a) l’intensité efficace JA dans chacun des fils de phase,
(b) les puissances actives et réactive totales.
2. Etude du récepteur triphasé B : calculer
(a) l’impd́ance et le facteur de puissance de chaque bobine réelle ;
(b) l’intensité efficace dans chaque fil de phase ;
(c) les puissances active et réactive totales.
3. Etude de l’installation : calculer
(a) les puissances actives, réactive et apparente totales ;
(b) l’intensité efficace dans chaque fil de ligne ;
(c) le facteur de puissance global.

1.6 Corrections
1.6.1 Exo 1
En électrotechnique, toutes les valeurs données sont TOUJOURS des va-
leurs efficaces.
1. D’àprès le théorème de Boucherot, on a :
Ptot = Plampes + Pmoteurs
= 30 ∗ 100 + 2 ∗ 2 ∗ 103
Ptot = 7kW
De même pour les Preactive :
Qtot = Qlampes + Qmoteurs
Pmoteurs
= 0+ ∗ sin(ϕ)
cos(ϕ)
= Pmoteurs ∗ tan(ϕ)
= Pmoteurs ∗ tan(arccos(Fp ))
Qtot = 4, 08kΩ

16
2. On reprend la définition de Fp :

Qtot 4, 08
= = tan(ϕ) ⇒ cos(ϕ) = 0, 864 < 0, 93
Ptot 7
On peut également faire le calcul de la façon suivante :

S = P 2 + Q2 et Fp = PStot .
3. Calcul de I :

Ptot = Uef f Ief f cos(ϕ) ⇒ Ief f = 36, 8A

4. on cherche à augmenter Fp . Pour cela on place un condensateur C en


paralèlle du montage (figure 1.9).

Fig. 1.9 – Schéma de principe pour changer la valeur de Fp

Notons ϕC la phase ϕ corrigée par le condensateur. On a :


Qtot
tan(ϕC ) =
Ptot
Or (théorème de Boucherot) :

Ptot = Pquestion1 + Pducondensateur = Pquestion1 + 0


2
Qtot = Qquestion1 + Qducondensateur = Qquestion1 + (−ωCUef f)

Donc :
2
Qquestion1 + (−ωCUef f)
tan(ϕC ) =
Pquestion1
Comme on veut cos(ϕC ) = 0, 93 et que U = Uef f = 220V , alors :

P ∗ (tan(ϕ) − tan(ϕC ))
C= = 86, 5µF
ω ∗ U2

17
Fig. 1.10 – Schéma du circuit dans le repère de Fresnel

1.6.2 Exo 2
1. Le dipôle D est inductif, donc il a une partie =m. La résistance est <e.
On en déduit la figure 1.10 :
ϕ, l’angle formé par l’axe des <e et I3 , correspond au facteur de puis-
sance Fp du dipôle D. En effet D est parcouru par I3 . on peut alors
écrire (théorème de Pythagore) :

I12 − I22 − I32


I12 = I22 + I32 + 2 ∗ I2 ∗ I3 ∗ cos(θ) ⇒ cos(θ) =
2 ∗ I2 ∗ I3
Puis on en déduit :

ϕ = π − θ ⇒ cos(ϕ) = 0, 64 = Fp

2. On a : P = U Icos(ϕ) Or, u(t) la tension aux bornes de D s’crit :


√ √
u(t) = U ∗ 2 ∗ cos(ωt) = RI 2cos(ωt) ⇒ U = RI2

Donc :
PD = U3 I3 Fp ⇒ PD = RI2 I3 Fp
A.N. :PD = 384W
D’où :
QD = PD ∗ tan(ϕ)
A.N. :QD = 462V AR

1.6.3 Exo 3
La première tension indiquée, ici 220V, correspond à un système en étoile.
La deuxième valeur, ici 380V, correspond à système en triangle.

18
Fig. 1.11 – Schéma d’une branche du triangle

1. (a) D’après la figure 1.11, on a :



i1 (t) = I ∗ 2 ∗ cos(ωt)
√ 2π
i2 (t) = I ∗ 2 ∗ cos(ωt − )
3
√ 4π
i3 (t) = I ∗ 2 ∗ cos(ωt − )
3
URA = RA ∗ I
Donc :
U
I = JA =
RA
220
A.N. :I = = 7, 3A
30
(b) On applique le thórème de Boucherot :

PA = PA1 + PA2 + PA3


= (U ∗ I ∗ cos(ϕ)) ∗ 3
U2
= 3∗
RA
3 ∗ 2202
=
30
PA = 4840W (1.1)
Comme RA ∈ <, alors ϕ = 0 et Q=0.

19
2. On a :

Fig. 1.12 – Schéma d’une branche du triangle

On en déduit :

Fig. 1.13 – Schéma du circuit dans le repère de Fresnel

D’où :
LB ∗ ω
tanϕ) = ⇒ Fp = cos(ϕ) = 0, 5
RB
q
Comme Z = RB +ωLB , alors Z = |Z|∗eϕ ; avec |Z| = RB 2
+ (ω ∗ LB )2 .
Le réseau est : 220V pour l’étoile et 380V pour le triangle. Donc :
U
I=
|Z|
380
A.N. :I = = 6, 92A = JB
54, 9
(b)
(a) On applique le théorème de Boucherot pour calculer P :

P = P1 + P2 + P 3
= 3 ∗ U ∗ JB ∗ FP
= 3 ∗ 380 ∗ 6, 92 ∗ 0, 5
P = 3946W

20
Idem pour le calcul de Q :

Q = Q1 + Q2 + Q3
= 3 ∗ U ∗ JB ∗ sin(ϕ)
= 3 ∗ 380 ∗ 6, 92 ∗ sin(1, 047rad)
Q = 6829V AR

3. (a) On applique le théorème de Boucherot pour calculer P :

Ptot = PA + PB = 8786W

Idem pour calculer Q :

Qtot = QA + QB = QB = 6829V AR

(b) On passe par le repère de Fresnel , figure 1.14. On peut alors


écrire :
2
√ √
Isource = IA2 + ( 3IB )2 + 2 ∗ IA ∗ 3IB ∗ IA ∗ cos(ϕ)

Q
cos(ϕ) = cos(arctan( ))
P

Fig. 1.14 – Schéma du circuit dans le repère de Fresnel

(c) Maintenat qu’on a Qtot et Ptot , on trouve :

Q 6820
tan(ϕ) = = ⇒ cos(ϕ) = 0, 79
P 8790

21
Chapitre 2

Circuits magnétiques et
transformateurs

2.1 Circuits magnétiques


2.1.1 Équations de Maxwell : rappels
On se place en régime quasi-stationnaire. Dans ce cas la longueur d’onde
λ est trs grande devant la longueur caractéristique du circuit d : λ  d. Les
équations de Maxwell s’écrivent alors :


−→ − → ∂B
rot( E ) = −
∂t


div( B ) = 0
−→ −→ →

rot( H ) = Jc


div( D ) = ρ
avec :


– E le champ électrique,


– B le champ magnétique (appelé en électotechnique induction magnétique),


– H le vecteur H (champ d’excitation magnétique),


– Jc le vecteur de densité surfacique de courant de conduction,


– D le vectur de déplacement électrique,
– ρ la densité volumique de charge.
On définit un tube de force de la façon suivante :
tube de force (ou d’induction) : tube s’appuyant sur les surfaces S1 et S2 ,

− →

normales aux lignes du champ B , sur lesquelles B est uniforme d’intensité

22
B1 et B2 respectivement et tel que :

φ = B1 ∗ S1 = B2 ∗ S2 = C ste

On remarque que :
→ −
− →
– D et H sont liés aux sources,
→ −
− → →
− → → −
− →
– E et B sont à l’origine des forces : F = q( E + − v ∧ B ).
Des équations de Maxwell on déduit :
→ −
H − → P
– théorème d’Ampère : Γ H d l = k Ik , la somme algébrique des cou-
rant enlacés par le contour orienté Γ.
→ RR −
− →− → RRR →

– Conservation du flux de B : S B .dS = V div( B )dv = 0.
On a également les relations constitutives suivantes entre les champs :
– Pour un milieu DLHI (Diélectrique Linéaire Homohène Isotrope) :

 = r ∗ 0

et

→ →

D =∗ E
avec
–  la permittivité diélectrique,
– r la permittivité relative,
– 0 la permittivité dans le vide.
– Pour un milieu ferromagnétique LHI

µ = µr ∗ µ0

et

→ →

B =µ∗H
avec µ la perméabilité du matériau.
Il faut également prendre en compte le phénomène d’hystérésis, ca-
ractérisé par les valeurs remarquables suivantes :
– Bs le champ magnétique de saturation,
– Br le champ magnétique rémanent,
– Hc le champ coercitif.
Remarques : Voici 3 ordres de grandeurs à connaitre :
– La composante principale du champ magnétique terrestre B ' 5 ∗
10−5 T ,
– Pour un électoaimant ou une machine électrique B ' 1 à 1,5 T,
– µr vaut dans les 10−3 ou 103 , çà dépend du matériau.

23
Fig. 2.1 – Un cycle d’hystérésis

2.1.2 Définition d’un Circuit Magnétique (CM)


Un circuit magnétique est un ensemble d’éléments magnétiques (noyaux,
culasses, aimants), d’enroulements et d’entrefers. Par exemple les transfor-
mateurs, les machines...

Fig. 2.2 – Un circuit magnétique avec culasse, entrefer, enroulement, bobine

2.1.3 Analyse des CM linéaires. Loi d’Hopkinson. Va-


lable pour un cycle d’hystérésis à faible surface
Soit un CM linéaire fermé homogène tel que :

)
µ = C ste →

Donc B est entièrement canalisé c’est-à-dire que φ = C ste le long du circuit.
µr  1

– un enroulement de N spires est traversé par le courant I.


– la section S = C ste ⇒ B = C ste . Donc le CM est un tube de force.
On a la loi d’Hopkinson :

E =R∗φ





E la f orce magnétomotrice notée f.m.m en Ampère Tour [A.t]
 R a reluctance.

avec 1
Si la section S est constante, alors R = µ∗S


 sinon, R = 1 ∗ dL
 R
Γ S avec Γ la fibre de moyenne longueur L du CM.

µ

À noter : les lois d’associations de CM linéaires :


– association en série,
– association en parallèle,
– loi des noeuds,
– loi des mailles.

24
2.1.4 Analyse des CM non-linéaires
cf exos

2.1.5 CM en régime variable alternatif. Boboine à noyau


de fer
Inductance propre
Soit la bobine à noyau de fer suivante :
– non saturable,
– linéaire, c’est-à-dire que µ = C ste ,
– sans hystérésys,
– fermé sur un enroulement de N spires
– traversées par un courant variable i(t).
Dans ce cas, on peut crire :

E = n ∗ i(t) = R ∗ φ

On définit l’inductance propre du CM par :

flux total embrassé par N spires


L =
courant parcourant les spires
N ∗φ
=
i
N2
L =
R
avec L en Henry [H]
Si la section S du CM est constante, et D sa longueur de fibre moyenne,
on a :
µ ∗ S ∗ N2
L=
D

Inductance de fuite
Il est à priori impossible de localiser avec précision les lignes de champs
du flux de fuite.
On distingue :
– un flux magnétique de fuite globalisé noté ϕf ,
– un flux commun ϕc qui correspond au flux utile dans le fer.

25
On note alors le flux ϕ = ϕc + ϕf
Ainsi pour N spires, le flux total embrassé est :
ϕt = N ∗ ϕ
On en déduit :
L = Lp + L f

N ∗ϕc
(
Lp = i
l’inductance principale (ou propre)
avec N ∗ϕf
Lf = i
l’inductance de fuite

Inductance mutuelle
On a :
– un CM linéaire de fer fermé,
– 2 enroulements de N1 et N2 spires (en gros on a 2 bobines à noyau de
fer),
– les N1 spires sont parcourues par un courant variable i1 (t),
– le circuit 2 n’est parcouru par rien du tout.
Dans ce cas, i1 (t) traversant le CM1 cré un flux magnétique qui traverse
le CM2 , c’est-à-dire les N2 spires. Ce flux magnétique est appelé mutuelle
induite par le CM1 .
On définit la mutuelle inductance du circuit 1 sur le circuit 2 par :
flux total embrassé par N2 spires
M12 =
courant dans les N1 spires
N1 ∗ N2
=
R
= M21
q
= L1 ∗ L2
M12 = M
La mutuelle est la même pour les 2 CM
Deux cas peuvent se présenter :
1. on considère les fuites globalisées ramenées toutes sur la bobine 1,
2. on considère les fuites partagées entre les enroulements Lf 1 = l1 et
Lf 2 = l2 .
Cas 1
Dans ce cas l’inductance L1 s’écrit :
L1 = Lp1 + Lf 1
N1 ∗ (ϕc + ϕf
=
i1

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N12


 L =
 p1 R
N12
avec L f1= Rf

N22

 L =L =

2 p2 R

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