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Exemple de synthèse du DALF C1

7 minutes de lecture

DALF C1 :  exemple
de synthèse
Pour faire la synthèse, voici
les prérequis à avoir :

➡️ Présentation de la
synthèse
➡️ Le tableau pour la
synthèse
➡️ Les connecteurs logiques
➡️ Savoir compter les mots

Découverte des documents

Document 1 : C'est un séisme sans bruit. Un effondrement silencieux qui


saperait les soubassements de notre société. Les cathos ont le blues,
disent-ils. Ils se sentent mal aimés, moqués, méprisés. Incompris. Mais,
pour Danièle Hervieu-Léger, la crise est plus grave. Dans son dernier essai,
Catholicisme, la fin d'un monde (Bayard), paru le 10 avril, la sociologue des
religions n'annonce rien de moins que l'imminente désintégration de
l'Eglise. Et, au-delà, c'est tout le modèle même de l'institution catholique,
fondatrice de nos références culturelles et charpente de nos structures
étatiques, qui serait en voie de délitement. Selon Danièle Hervieu-Léger,
nos représentations de l'autorité, de la famille, de la justice, de l'école,
imprégnées, dupliquées même de l'ordre ecclésial, sont en train de muter,
laissant l'Eglise seule, en « état d'apesanteur », à continuer de fonctionner
selon un système aujourd'hui battu en brèche. Et les valeurs chrétiennes
de solidarité, d'égalité des personnes, de liberté individuelle, de droits de
l'homme ont si profondément infusé dans notre culture démocratique
que leur première messagère, l'Eglise, s'en trouve presque dépossédée,
comme le diagnostiquait Marcel Gauchet. La thèse, cinglante et
polémique, met cependant hors de cause l'institution dans ses
agissements, ses stratégies et ses discours. Par ailleurs, elle ne manque
pas de préciser que la fin de l'institution en France ne signifie pas la fin du
catholicisme, ni ne doit occulter la bonne santé de l'Eglise hors des
frontières européennes. Si cela risque de déplaire à certains prélats, il
s'avère cependant partagé par quelques intellectuels catholiques : « Nous
sommes passés d'une civilisation holiste à une société où dominent les
modèles individualistes, où personne - ni le politique, ni le judiciaire, ni le
religieux - ne rassemble, estime le jésuite Henri Madelin, rédacteur en
chef de la revue Etudes.

Document 2 : Ses fidèles le sentent, ses clercs s'en plaignent : l'Eglise n'est
plus en odeur de sainteté aux yeux des Français. A qui la faute et y a-t-il
moyen d'y remédier ? Un historien, un évêque, une sociologue, un jésuite
et un journaliste répondent. Les cathos ont le blues. Mgr Louis-Marie Billé,
président de la Conférence épiscopale, l'a lui-même reconnu lors de la
dernière assemblée des évêques de France, en novembre : « Les temps
sont rudes ». Les temps sont rudes, et pas seulement parce que l'Eglise
compte ses fidèles sur les doigts d'un clergé clairsemé. Pas seulement
parce que ces prêtres vieillissants qui attendent la relève ne voient rien
venir à l'horizon. Pas seulement parce que les petits enfants de ce peuple
chrétien aux cheveux gris se souviennent à peine qu'on les a baptisés. Là
n'est pas le pire. Non : ce que Louis-Marie Billé dénonçait à l'automne,
c'est « une sorte d'antichristianisme », nourri du sentiment collectif que «
le christianisme a donné ce qu'il était en mesure de donner, mais qu'il n'a
plus sa place dans le paysage ». Constat amer que partage l'académicien
René Rémond, auteur, avec Marc Leboucher, du Christianisme en
accusation (Desclée de Brouwer), dont le succès atteste le malaise des
fidèles. On y dit tout haut ce que beaucoup murmurent depuis quelque
temps : la France n'aime plus ses catholiques. Ou, du moins, ces derniers
ne s'y sentent plus en odeur de sainteté. C'est incontestable : les
humoristes ne prennent guère de gants avec l'image d'un pape aux
opinions jugées rétrogrades. Sûr aussi que l'Eglise, désacralisée, n'est pas
plus épargnée par les critiques que les institutions laïques. Que l'imagerie
chrétienne inspire les publicitaires. Le philosophe jésuite Paul Valadier
n'hésite pas, lui, à écrire, dans Un christianisme d'avenir (Seuil) : « On
n'oserait guère avancer les jugements dépréciatifs ou caricaturaux qu'on
porte sur l'Eglise à l'égard des musulmans, et encore moins des juifs, ou
alors on s'exposerait à des levées de boucliers bien orchestrées. » Faut-il
néanmoins voir dans cet état de fait le signe d'une disgrâce ou d'un
mépris ? Les cathos sont-ils aussi injustement traités que certains d'entre
eux semblent le penser ? Après tout, Qui bene amat bene castigat (Qui aime
bien châtie bien) ...

Document 3 : Alors que l'islam ou le judaïsme ne font pas partie du


patrimoine culturel de la majorité d'entre nous, sans doute brocarde-t-on
le christianisme à la mesure du sentiment de filiation qui nous lie à lui. Et
l'on n'a jamais tant écrit, filmé, débattu à propos de la personne de Jésus.
Mais, parce qu'ils connaissent l'état exact de l'institution, clercs et
pratiquants supportent mal cet effet d'optique. Car si, selon les sondages,
deux tiers des Français se rangent eux-mêmes dans la catégorie «
catholiques », de 10 à 15% d'entre eux seulement - pas les plus jeunes -
assistent encore régulièrement à la messe hebdomadaire. Les cathos
pratiquants se savent minoritaires et, à ce titre, réclament le respect.
Lucides, ils n'ignorent pas que leur Eglise n'a plus la volonté ni les moyens
de régir la société. Pourtant, certains réflexes anticléricaux semblent avoir
la vie dure : à l'automne 2000, le gouvernement a exigé des instances
européennes le remplacement des termes « héritage religieux » par ceux
de « patrimoine spirituel » dans la Charte des droits fondamentaux de
l'Union. Cette décision a suscité l'indignation des milieux chrétiens : plus
de 70 personnalités ont signé une pétition de protestation lancée par
l'hebdomadaire Témoignage chrétien. Pour la sociologue des religions
Danièle Hervieu-Léger, cet escamotage est une « balourdise de première
catégorie »: « C'est le fait de pressions de petits cercles durs à la recherche
d'un nouveau souffle pour la laïcité, qui s'imaginent qu'ils le trouveront en
cognant sur la religion ». Une laïcité qui y perdrait pourtant sa raison
d'être : selon Hippolyte Simon, elle est, « vis-à-vis du christianisme, comme
le lierre avec son arbre : elle en a besoin pour vivre et se développer. Mais,
si elle étouffe, elle risque fort d'être entraînée dans sa chute. »

Analyse du texte
Thème commun : L’état de la religion chrétienne en France.

Conseils du professeur :
Pour trouver le thème commun des documents d’une synthèse, il n’est
pas utile de les lire dans leur totalité. Les titres et les premières lignes,
comme le chapeau, permettent généralement de l’identifier.

Les aspects des textes : Aspects sociologiques.


Dans cette étape il faut préciser de quelle manière les documents
abordent le thème que vous avez exprimé. On parle aussi « d’angle
d’attaque » ou « d’approche ».
Contraction des informations essentielles :
La technique de la contraction vous permettra d’exprimer les mêmes
informations que vous avez sélectionnées, mais avec des mots
différents. Il est essentiel de ne pas recopier de phrases entières des
documents mais vous pouvez réemployer les mots-clés.
Pour éviter les répétitions pensez : aux synonymes, aux pronoms, à
la nominalisation, aux paraphrases, à la voix passive.
Document 1 :
1. On remarque l’évanescence du christianisme.
2. Les catholiques se considèrent mal-aimés.
3. Une sociologue prévoit la proche fin de l’Eglise.
4. L’effondrement de l’Eglise annonce ceux de la culture et de l’Etat français
puisqu’elle en est la source.
5. La vision des valeurs catholiques est en mutation.
6. Seule l’Eglise ne change pas.
7. Les valeurs d’altruisme et d’humanisme de l’Eglise ont été laïcisées à tel
point que le catholicisme n’en est plus le maître.
8. Ce n’est pas la faute de l’Eglise.
9. Dans d’autres pays, l’Eglise se porte bien.
10. La société d’aujourd’hui est très individualiste et il est difficile de
rassembler les individus autour de concepts tels que la politique, la justice
ou la religion.

Document 2 :
11. Les Français s’éloignent du christianisme.
12. Les plus hautes autorités ecclésiastiques reconnaissent ce déclin.
13. Il y a de moins en moins de fidèles.
14. Les vieux prêtres s’inquiètent de l’absence de relève.
15. Les jeunes se sont désintéressés du religieux.
16. Le plus inquiétant est l’apparition de l’antichristianisme. Ce
phénomène signifie que le christianisme n’a plus rien à offrir et qu’il doit
disparaître.
17. Selon un livre à succès, les Français n’apprécient plus les catholiques
et les catholiques le ressentent bien.
18. L’image du pape est ridiculisée par les humoristes.
19. L’Eglise, ayant perdu de son sacré, subit les mêmes atteintes que le
domaine public.
20. Pour un philosophe, il ne serait pas possible de porter les mêmes
jugements critiques sur les autres communautés religieuses.
21. Selon un dicton latin, l’amour est proportionnel à la critique.

Document 3 :
22. Parce que plus proche de nous, on n’hésite pas à critiquer le
christianisme.
23. Jésus inspire les médias.
24. Cela exaspère les responsables religieux.
25. Peu de Français sont pratiquants mais beaucoup se déclarent
catholiques.
26. Les pratiquants veulent être respectés.
27. Ils savent qu’ils ont perdu le contrôle de la société.
28. Ils ont réagi face à la modification d’un texte de loi, dont la forme et le
fond se voulaient plus laïcs.
29. La laïcité ne saurait survivre aux dépens de la religion.

Organisation des idées


■ Plan de la synthèse :
Le plan permet d’organiser les informations essentielles des documents.
Pour construire un plan, il faut d’abord trouver des groupes (ou parties) qui
contiennent ces informations essentielles. Pour relier les informations à
l’intérieur de ces groupes, il faut utiliser des connecteurs logiques. La
conclusion ne doit jamais contenir d’avis personnel.

Conseil du professeur :
Une expression dit : “choisir, c’est renoncer“. En effet, vous ne
pourrez pas mettre toutes les idées dans la synthèse, il faudra en
exclure plusieurs. Conserver uniquement les idées que vous pouvez
regrouper entre elles.
■ Les formes du déclin :
5. La vision des valeurs catholiques sont en mutation.
De plus
1. On remarque l’évanescence du christianisme.
Puis
15. Les jeunes se sont désintéressés du religieux.
Ensuite
14. Les vieux prêtres s’inquiètent de l’absence de relève.
Mais
16. Le plus inquiétant est l’apparition de l’antichristianisme. Ce phénomène
signifie que le christianisme n’a plus rien à offrir et qu’il doit disparaître.
En fait
11. Les Français s’éloignent du christianisme.
Ce phénomène apparaît dans…
17. Selon un livre à succès, les Français n’apprécient plus les catholiques et
les catholiques le ressentent bien.
La situation est telle que certains sociologues
3. Une sociologue prévoit la proche fin de l’Eglise.
Transition vers la seconde partie
10. La société d’aujourd’hui est très individualiste et il est difficile de
rassembler les individus autour de concepts tels que la politique, la justice ou
la religion.
Leurs réalisations sociales:
27. Ils savent qu’ils ont perdu le contrôle de la société.
18. L’image du pape est ridiculisée par les humoristes.
Par ailleurs,
19. L’Eglise, ayant perdu de son sacré, subit les mêmes atteintes que le
domaine public.
La cause en est
22. Parce que plus proche de nous, on n’hésite pas à critiquer le
christianisme.
Et le fait que
7. Les valeurs d’altruisme et d’humanisme de l’Eglise ont été laïcisées à tel
point que le catholicisme n’en est plus le maître.
Mais
24. Cela exaspère les responsables religieux.
Car
8. Ce n’est pas la faute de l’Eglise.
Et si
25. Peu de Français sont pratiquants mais beaucoup se
déclarent catholiques.
Pour conclure, il faut souligner que
Conclusion :
4. L’effondrement de l’Eglise annonce ceux de la culture et de l’Etat français
puisqu’elle en est la source.
En fait
29. La laïcité ne saurait survivre aux dépens de la religion.

Rédaction de la synthèse

Les textes proposés ont pour thème commun l’état de la religion chrétienne en
France. Les documents abordent le thème sous un aspect sociologique. Cette
synthèse tentera de présenter les formes du déclin du christianisme et leurs
réalisations dans la société.

La vision des valeurs catholiques est en mutation et l’on remarque leur


évanescence. De plus, les jeunes se désintéressent du religieux et les vieux prêtres
s’inquiètent de l’absence de relève. Mais le plus inquiétant est l’apparition de
l’antichristianisme signifiant que cette religion n’a plus rien à offrir et qu’elle doit
disparaître. En fait, les Français s’éloignent du christianisme et n’apprécient plus
les catholiques qui le ressentent bien.

Aujourd’hui, la situation est telle qu’on prévoit la proche fin de


l’Eglise. Puisque la société d’aujourd’hui est très individualiste, il est difficile de
rassembler les individus autour de concepts tels que la politique, la justice ou la
religion.

Les catholiques savent qu’ils ont perdu le contrôle de la société (l’image du


pape est ridiculisée par les humoristes) et ayant perdu de son sacré, ils subissent les
mêmes atteintes que le domaine public. La cause en est la proximité du
christianisme et le fait que les valeurs d’altruisme et d’humanisme de l’Eglise ont
été laïcisées au point d’en être dépossédée. Mais cela exaspère les responsables
religieux car ce n’est pas la faute de l’Eglise et si peu de Français sont pratiquants
beaucoup se déclarent catholiques.
Pour conclure, il faut souligner que l’effondrement de l’Eglise annonce ceux
de la culture et de l’Etat français puisqu’elle en est la source. En fait, la laïcité ne
saurait survivre sans elle.
Nombre de mots : 263

Conseils du professeur :
• Il ne faut surtout pas mettre des résumés d’articles à la suite des uns des
autres.  Il faut réorganiser les idées communes pour faire votre synthèse.
• Vous avez 2h30 pour faire l’épreuve de production écrite totale (synthèse
+ essai argumenté). Prenez 1h30 pour la synthèse et 1h00 pour l’essai.

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