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8 Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Dossier Dossier Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011


9

Secteur sucre consommation est estimée à 7


kg/habitant/an. Les productions
artisanales de sucre « Siramamy
Gasy » représentent environ 10%
de la production des industries
avec une firme étrangère. Il faut
savoir par ailleurs que le gouver-
nement ne souhaite surement pas
« offrir » des terrains touristiques
de haute valeur à un éventuel re-

Condamné
sucrières locales. La seule de- preneur qui est prévu ne produire
mande industrielle représente que du sucre.
10.000 tonnes par an et n’est pas
aussi satisfaite. Fianarantsoa
peut accueillir
Possible contrat une nouvelle unité

à booster sa avec des indiens

La gestion des usines sucrières


de Nosy-Be et de Brickaville
Mais si les problèmes de la Si-
rama ne sont pas encore réglés,
on parle de plus en plus de Fia-
narantsoa comme site intéressant

production
pourraient être confiées à des pour l’installation d’une industrie
opérateurs indiens dans le cadre sucrière, car des organisations
d’une convention de location- paysannes produisent déjà de la
gérance. De source proche du canne à sucre. Sur la Côte Est, de
dossier, la signature du contrat nouvelles mini-sucreries, spécia-
devrait intervenir incessamment. lisées dans la canne à sucre bio-
Pour certains, l’avantage de cette logique, devraient se développer.
formule est avant tout la possi- La production de sucre pour ces
bilité pour ces deux unités de la unités est estimée à plus de 600
Sirama de préserver les emplois tonnes. Selon les perspectives
et les acquis sociaux. Et le côté 2010/2011 qui ne tiennent pas
social de ce dossier constitue un compte de la crise, on projette
entre septembre et décembre. Il quota à droits réduits qui permet respect des normes de qualité. Ouest) produit du sucre roux point délicat car les employés qui une augmentation de la consom-
est nécessaire de renouveler les de réguler l’offre sur le marché pour le marché américain et local ont été mis en chômage techni- mation intérieure, de réduire les
plants de canne à sucre tous les américain et le programme des « Les sucreries sont fusionnées ; l’usine de Nosy Be produit du que attendent actuellement avec importations (à zéro), de conser-

A
Zo Tsitohaina prendre pour assainir et dynami- 7 à 10 ans. Une nécessité qui n’a price support loan » qui garantit et gérées par la Sirama depuis sucre roux pour le marché local, impatience la décision de l’Etat ver les quotas d’exportation ac-
ser cette filière. On a certes pro- toujours pas été respectée à Ma- un prix minimum aux transfor- 1987. Des problèmes de gestion Namakia (Ouest) produit du su- concernant la solution adoptée tuels et de conquérir d’autres
cause de la hausse mis de rouvrir toutes les unités de dagascar. Ce renouvellement se mateurs et aux producteurs. La ont entraîné les difficultés de cre blanc (export et local) et du pour redémarrer les usines. La marchés, en développant d’autres
du prix du sucre sur production mais cela ne va pas fait par bouturage de tronçons de réglementation relative à l’im- cette société ; ne pouvant plus ni blond. Le sucre export est destiné semaine dernière, les informa- unités sucrières. Des investis-
le marché mondial résoudre le problème. Et quant canne dans des sillons. A savoir portation du sucre et des produits investir, ni entretenir les planta- au marché européen. Enfin, l’uni- tions ont également circulé sur sements s’imposent, aussi bien
et afin de ne pas on sait que la canne à sucre peut par ailleurs à titre d’exemple que du sucre aux Etats - Unis dépend tions, la production n’a cessé de té de Brickaville (Est) produit du une éventuelle cession d’une pour les unités existantes que
accentuer la colère également être exploitée pour la politique agricole américaine du système de quota à droits ré- chuter depuis 1998. Le processus sucre blond pour le marché local. partie des propriétés foncières les nouvelles à mettre en place.
des consommateurs produire du fuel éthanol comme en matière de sucre se décom- duits qui définit un système de de privatisation de cette société a Quant à la consommation natio- de la sucrerie de Nosy Be. Une Ces investissements concernent
déjà excédés par l’envolée des alternative à l’essence, certains pose en deux instruments princi- commercialisation du sucre basé débuté en 1998, mais n’a jamais nale de sucre, elle a nettement di- opération qui, dit-on, permettrait notamment la modernisation des
prix du riz, le gouvernement a analystes redoutent que les inves- paux, entre autres le système de sur des préférences nationales. pu s’achever. La Sirama produit minué au cours des 10 dernières à cette unité industrielle de régler usines et le renforcement de ca-
décidé d’interdire temporaire- tisseurs ne choisissent ce créneau différentes qualités de sucre sui- années, du fait d’un faible pou- les arriérées avant la signature pacités des ressources humaines.
ment l’exportation de sucre afin au détriment du sucre. La capa- vant les unités : Ambilobe (Nord- voir d’achat des ménages. Cette d’un contrat de reprise de gestion

Sucreries
de mieux satisfaire la demande cité de production de fuel éthanol
locale. Une décision diversement à Madagascar est estimée à 30
appréciée dans le milieu écono-
mique mais que les responsables
qualifient de « mesure exception-
nelle » dans un contexte de crise
millions de litres par an et le pé-
trole cher va donner un nouveau
souffle à cette jeune filière. La
politique énergétique rencontre
Des difficultés l’activité de ce secteur remontera Pour la campagne 2010-2011,
et d’évolution de la situation
économique mondiale en défa-
veur d’un pays comme Mada-
gascar. Mais le contexte a aussi
des difficultés. D’où l’explora-
tion de l’énergie renouvelable et
d’origine non pétrolière comme
les énergies solaire et éolienne,
Vers la remise en marche à surmonter avec 276 000 millions d’ariary
(98,5 millions d’euros) à plus de
2,8% du PIB. En atteignant la
consommation nationale, la fi-
l’estimation des statisticiens
montre qu’environ 82% de la
consommation nationale en sucre
dépend encore de l’extérieur. En

des unités fermées ?


permis de raviver le débat sur les l’éthanol, le jatropha,… lière sucrière pourrait atteindre, effet, la consommation nationale
moyens d’augmenter notre pro- avec 550 000 millions d´ariary est estimée à près de 167 000
duction sucrière. A noter que la Une réforme (196,4 millions d’euros), envi- tonnes pour cette période alors

L
production de la canne et du su- insatisfaisante ron 5,5% du PIB. Cette filière qu’on importe les 137 000 ton-
cre a diminué de 65 799 tonnes emploie 4 800 permanents, ce nes. La production nationale va-
durant la campagne 2000 - 2001 ’industrie sucrière tations. La Siranala est pour sa qui représente avec les emplois rie entre 70 000 et 77 000 tonnes.
à 14 316 tonnes en 2008 - 2009, Rappelons qu’un programme de nationale (Sirama) part gérée par la société chinoise saisonniers un effectif direct de Malgré la hausse de la produc-
selon le Centre malgache de la relance de la filière sucre, d’une est globalement re- Sucoma. Cette société dispose l’ordre de 15 000 personnes. La tion nationale de sucre depuis la
canne et du sucre. Cette baisse durée de quatre ans, a été initié présentée par quatre d’un complexe sucrier situé dans filière sucrière dans son ensem- campagne 2008-2009 - suite à la
est due à la fermeture des uni- en 2007 avec un montant total de sites de production. la plaine de Morondava. La ca- Le secteur sucre à Madagas- du marché local. Cependant, les ble concerne en emplois directs mise en location-gérance des in-
tés de production à Nosy Be et 8,4 millions d’euros. La stratégie Les deux premiers, pacité de production de l’usine car est depuis quelques années capacités installées ne permet- et indirects 70 000 personnes. dustries sucrières - la part des im-
Brickaville. Certes, le niveau de dans la réforme de l’industrie su- à savoir Namakia et Ambilobe, de Morondava tourne actuelle- confronté à une situation difficile tront pas de satisfaire à terme la Enfin, le sucre occupe un poids portations reste importante dans
production s’est amélioré depuis crière consiste à structurer l’éco- sont mis sous location gérance ment autour de 20.000 tonnes/ caractérisée par une dégradation demande du marché national et important dans la balance com- la consommation des Malgaches.
2009 mais on est encore loin du nomie locale autour de la trans- à la société chinoise Complant. an de sucre. La Sucoma produit des infrastructures agricoles, des encore moins du marché export. merciale avec un déficit estimé La tendance de prix de ce produit
compte. A savoir en outre que formation de la canne à sucre. Les deux autres sites de produc- du sucre blanc export (quota voies de circulation défaillantes à 26 millions d’euros pour 110 au niveau national au cours de
près de 12 000 tonnes de sucre Force est aujourd’hui de consta- tion, Nosy-Be et de Brickaville, ACP) et du sucre blanc pour le et de graves retards d’entretien Actuellement, à Madagascar, la 000 tonnes importées et ce mal- l’année reflète exactement cette
sont destinées à l’exportation sur ter que ce programme n’a pas attendent de redémarrer et pré- marché local. Quant à la Sirama, dans les différents établisse- filière sucre (production indus- gré les quotas d´exportation vers dépendance envers l’extérieur.
le marché européen. donné les résultats attendus dans sentent chacun une capacité de on estime que ses quatre unités ments de la SIRAMA. De plus, trielle et distribution) représente, l’Union européenne. Ce prix au niveau national suit
la mesure où la Grande Ile doit production annuelle de 15 000 de production devraient pouvoir les établissements sucriers ne avec un chiffre d’affaire total an- la tendance du cours du sucre au
La production locale de sucre encore en 2011 subir le « diktat tonnes. Les deux sucreries en produire 120 000 tonnes de sucre sont pas équipés, ni organisés nuel de l´ordre de 55 300 millions La part de niveau international. Au début de
dans le pays reste en effet encore » des cours mondiaux de ce pro- activité achètent 20% de leurs par an, 100.000 hl d’alcool pur et pour traiter leurs effluents. Ain- d’ariary (environ 20 millions l’importation est cette année en cours, on a obser-
très importante
faible par rapport à la demande duit. A noter que la floraison de besoins en matières premières 400 tonnes de levure. L’activité si, aujourd’hui, la production d’euros), 0,6% du PIB (Produit vé une hausse du prix du
et les différents responsables ne la canne à sucre a lieu en juillet et auprès des planteurs et le reste de levurerie ne fonctionne plus des sucreries de Madagascar ne intérieur brut). En retournant à sa
savent toujours pas comment s’y août, tandis que la coupe se fait est fourni par leurs propres plan- cependant depuis 1988 pour non couvre plus que moins de 15% capacité de production, la part de suite à la page 11
Chronique
La femme
africaine
Un atout
pour
propulser
le continent Hedomadaire d’information et d’analyse économique N° 94 du 14 au 20 Mars 2011 - Prix: 1.000 Ar
vers
la prospérité

Secteur sucre
Page 10

A ctualites
MINES ET
HYDROCARBURES
Futurs leviers du dé-
veloppement écono-
mique

Page 3

E conomie
MODERNISATION
DOUANIÈRE
Un travail de longue
haleine !

Condamné
S ecteurs
Page 4 à booster Pages 8,9,11
PROSPECTION ET
EXPLOITATION
PÉTROLIÈRE
La nécessité de mieux
baliser le secteur sa production
SOLUTIONS DE VEILLE
INDUSTRIE LOCALE
Page 5 Revendication
On veut une TVA
inférieure à 15%
des grossistes
Garder un oeil vigilant sur

« Le fisc devrait son environnement, surveiller


ses concurrents c’est souvent
avoir un don d’ubiquité

Page 6 être plus SOLUTION

E ntreprises
JIRAMA
raisonnable ! » Page 2
DE VEILLE :

Recherche et acquisition
Un nouveau pas
technologique
DEVISES Euro : Ar 2 786,70 / Dollar : Ar 2 001,14
Validation et stockage
Analyse et synthèse
11/03/11 10/03/11 09/03/11 08/03/11 07/03/11
Diffusion
2 778,07 2 783,10 2 789,74 2 788,28 2 793,13
-5,03 -6,64 1,46 -4,85 33, rue Ratsimilaho
Antaninarenina
2 008,97 2 002,93 2 004,93 2 000,47 2 001,24 Antananarivo 101
6,04 -2 4,46 -0,77 Tel. 020 24 800 07
contact.consilio@gmail.com
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10 Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011
Chronique
Chronique

La femme africaine
Un atout pour propulser le continent vers la prospérité

i
Par Obiageli Ezekwesili qui confirme la règle, vu que la moyenne femmes africaines sont actuellement en C’est donc dire que la question du gen-
en Afrique se situe autour de 18%. grande concentration dans les secteurs les re est un sujet qui nous tient à cœur. Le
l est difficile de rester moins productifs de l’informel, il faut leur rôle de l’égalité des sexes dans le déve-
indifférent face à l’essor Seul un agenda inclusif en matière de faciliter l’accès au crédit. Il s’agit d’aller loppement fera l’objet de l’édition 2012
économique de l’Afrique. genre peut permettre de faire du chemin au-delà de la micro finance, pour mettre du Rapport sur le développement dans
En effet, la forte crois- vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire à la disposition des femmes des montants le monde. Le genre est l’un des thèmes
sance enregistrée pendant pour le développement (OMD). Il s’agit beaucoup plus élevés à très faible taux de développement autour desquels s’ar-
plus d’une décennie a fini de positionner donc de donner libre cours au potentiel d’intérêt remboursables sur une longue ticulera l’action de l’Association interna-
le continent africain comme une destina- des femmes. Un tel agenda devrait faire échéance. A cela devra s’ajouter une as- tionale de développement lors de sa 16e
tion crédible pour l’investissement. Ce progresser l’éducation des femmes et sistance technique au moment opportun tranche qui durera trois ans (2011-2014)
n’est donc pas un hasard si l’Afrique s’est l’accès à l’information ; affirmer leurs afin de mieux outiller les femmes entre- grâce à un financement de 49,3 milliards
remise de la crise financière mondiale droits, leur faciliter l’accès aux intrants preneurs. de dollars orienté au profit des 79 pays les
plus rapidement que les autres régions du agricoles et garantir la sécurité sur leurs plus pauvres du monde, dont 38 sont en
globe. Cette Journée internationale de la terres. Il s’agira aussi de promouvoir Des progrès sont possibles et peuvent être Afrique. Objectif: intégrer et promouvoir
femme est pour nous l’occasion de rendre l’entrepreneuriat féminin et accroître la réalisés rapidement, comme l’a si bien dé- la compréhension de l’importance de la
hommage la jeune fille et à la femme afri- participation des femmes à la gestion de montré le succès enregistré en matière de dimension genre en matière de dévelop-
caines, tant pour leur esprit d’endurance la chose publique. Pour y parvenir, une taux de scolarisation primaire. Il ne s’agit pement.
que pour les sacrifices consentis par elles. action urgente s’impose dans cinq domai- pas d’une action purement symbolique.
Cette commémoration nous permet aussi nes clés. Même si l’éducation est un point de dé- Début mars, le Conseil d’administration
d’apprécier l’ampleur des opportunités part essentiel, ce n’est que le premier obs- de la Banque mondiale a approuvé no-
manquées de prendre à bras le corps les En premier lieu, davantage de filles afri- tacle sur un parcours parsemé d’embû- tre nouvelle stratégie de partenariat avec
nombreux obstacles qui continuent de caines doivent aller à l’école et y res- ches. Pour réduire l’écart entre les sexes l’Afrique. Entre autres, la nouvelle straté-
parsemer le parcours de la gent féminine ter assez longtemps pour acquérir des en matière de revenus et l’autonomisation gie permettra d’approfondir et d’accélérer
en Afrique. Des obstacles qui ont conduit compétences essentielles au succès. Les en Afrique, le continent a grand besoin la croissance économique de manière à ce
à la marginalisation économique des cel- filles ont besoin de soutien aux niveaux d’écouter sa moitié manquante car cette qu’elle se traduise par la création d’em-
les qui aujourd’hui représentent 50% de secondaire et postsecondaire, période de dernière contribuera à la concrétisation plois, s’appuie sur des fondements soli-
la population africaine. transition à la vie active. Il est également d’un agenda plus représentatif et inclu- des, diversifiés et inclusifs, pour le bénéfi-
vital pour les jeunes filles d’acquérir des sif bâti sur les bonnes priorités : plaider ce des populations pauvres et vulnérables,
En Afrique en effet, la féminisation de la aptitudes non académiques qui permettent pour des engagements plus importants en notamment les filles et les femmes. Car de
pauvreté demeure un problème aigu. En à l’innovation et à l’esprit d’entreprise de faveur des pauvres, des enfants et l’adop- leur bien-être dépend aussi celui des en-
Angola, au Mozambique, au Liberia et en germer lorsqu’elles sont confrontées à des tion des politiques en faveur des femmes fants et des générations futures. La ques-
Sierra Leone, une fillette sur 20 perdra la limitations. et des réformes. tion du genre, jusqu’ici perçue comme un
vie à l’accouchement. La femme africaine obstacle, offre en fait des opportunités en-
est 25 fois plus exposée à décéder lors de Réformer les restrictions légales sur la Pour réussir, gouvernements et citoyens core inexploitées qui pourraient propulser
l’accouchement que l’Européenne. Dans mobilité des femmes africains doivent travailler avec le secteur davantage l’Afrique dans son ascension
28 pays, les jeunes filles continuent de privé, la société civile, les communautés fulgurante vers la prospérité.
subir les mutilations génitales. De même, Il faut ensuite garantir la protection des et les amis de l’Afrique dans la commu-
les femmes représentent la majorité des droits des femmes, condition essentielle nauté du développement. Il sera nécessai- * Mme Obiageli Ezekwesili est la Vice-
800.000 Africains victimes du trafic hu- à la mobilité économique. Plus que la re de faire preuve d’une volonté politique présidente de la Banque mondiale pour la
main. Pour chaque jeune homme infecté réglementation des affaires, les lois sur soutenue, une détermination à appliquer Région Afrique.
du VIH/Sida, on compte trois jeunes filles la famille et l’héritage, sur le mariage, les lois et politiques favorables aux filles
qui subissent le même sort. le marché du travail et sur les droits fon- et aux femmes.
ciers ont un impact direct sur la prise de La Banque mondiale contribue à la poser
Personnification de l’Espoir décision économique et l’autonomisation les jalons de l’édifice du progrès et se tient
des femmes. Dans de nombreux pays afri- à l’écoute des populations pauvres tout en Hebdomadaire d’information et d’analyse économique

Mais la femme africaine reste malgré tout, cains, il existe une nécessité impérieuse reconnaissant que c’est au peuple afri-
Hebdomadaire
la personnification de l’Espoir ; elle repré- de réformer les restrictions légales sur la cain qu’il revient de prendre les devants d’information et
sente la force du continent mais aussi une mobilité des femmes, le travail hors du pour l’aboutissement de ce processus. La d’analyse économique
opportunité. Le taux de l’entrepreneuriat cadre domestique ou encore le contrôle Banque a élaboré une Feuille de route et
DIRECTEUR DE PUBLICATION
féminin est plus élevé en Afrique que des biens personnels. un Plan d’action pour l’intégration des Liva Rakotondrasata
dans toute autre région du monde. C’est femmes. Ces instruments favorisent l’ac-
aussi un pays africain, en l’occurrence le Troisièmement, il faut que les femmes cès des femmes à la terre, aux intrants PUBLICITÉ
020 24 800 07
Rwanda, qui détient le plus fort taux de doivent avoir accès aux moyens de pro- agricoles, aux infrastructures, au marché 034 19 925 73
représentation féminine au parlement. De duction. Dans le domaine de l’agriculture, du travail et aux services financiers. Par journaldeleconomie@gmail.com
même, le taux de scolarisation primaire par exemple, si les femmes avaient accès le biais de l’Initiative en faveur des filles
Imp°. L’Express de Madagascar
est passé de 84 filles pour 100 garçons aux intrants agricoles au même titre que adolescentes, des mentors ont accès à une Tirage . 5.000 ex
en 1991 à 91 filles pour 100 garçons en les hommes, leur productivité pourrait formation et habilite les jeunes femmes à
2009. augmenter de 10 à 30%. Pour y parvenir il aborder en toute sérénité la transition vers D.L: 5360 04/10
est nécessaire de concevoir des program- la vie active.
Des progrès importants ont été accomplis mes innovants visant à mettre ces intrants
en matière de l’égalité des sexes, mais de agricoles à la disposition des femmes. Il La Société financière internationale (IFC),
grands défis persistent. Le ratio filles / faudra aussi agir de manière concertée branche du Groupe de la Banque mondia-
garçons dans l’enseignement secondaire a pour préserver leurs droits a la propriété le chargée des opérations dans le secteur
à peine progressé au cours des 18 derniè- terrienne. Il n’en faut pas moins pour privé, a investi au total 170 millions de 33, rue Ratsimilaho
res années, passant de 76 filles pour 100 changer la trajectoire de la productivité dollars dans le cadre de l’Initiative en fa- Antaninarenina
Antananarivo
garçons à 79. Dans l’enseignement supé- agricole aussi bien des femmes que du veur des marchés de l’entreprenariat ba- 020 24 800 07
rieur, on compte seulement 68 filles pour continent dans son ensemble. sée sur le genre. Des milliers de femmes contact.consilio
100 garçons. En matière de représentation ont bénéficié de cette dans 23 pays d’Afri- @gmail.com
au parlement, le Rwanda est l’exception Quatrièmement, étant donné que les que subsaharienne.
Dossier 11
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

suite de la page 9 d’euros), 0,6% du PIB (Produit


intérieur brut). En retournant à sa
Le secteur sucre à Madagas- capacité de production, la part de
car est depuis quelques années l’activité de ce secteur remontera
confronté à une situation difficile avec 276 000 millions d’ariary
caractérisée par une dégradation (98,5 millions d’euros) à plus de
des infrastructures agricoles, des 2,8% du PIB. En atteignant la
voies de circulation défaillantes consommation nationale, la fi-
et de graves retards d’entretien lière sucrière pourrait atteindre,
dans les différents établisse- avec 550 000 millions d´ariary
ments de la SIRAMA. De plus, (196,4 millions d’euros), envi-
les établissements sucriers ne ron 5,5% du PIB. Cette filière
sont pas équipés, ni organisés emploie 4 800 permanents, ce
pour traiter leurs effluents. Ain- qui représente avec les emplois
si, aujourd’hui, la production saisonniers un effectif direct de
des sucreries de Madagascar ne l’ordre de 15 000 personnes. La
couvre plus que moins de 15% filière sucrière dans son ensem-
du marché local. Cependant, les ble concerne en emplois directs
capacités installées ne permet- et indirects 70 000 personnes.
tront pas de satisfaire à terme la Enfin, le sucre occupe un poids
demande du marché national et important dans la balance com-
encore moins du marché export. merciale avec un déficit estimé
à 26 millions d’euros pour 110
Actuellement, à Madagascar, la 000 tonnes importées et ce mal-
filière sucre (production indus- gré les quotas d´exportation vers très importante
trielle et distribution) représente, l’Union européenne. but de cette année en cours, on
avec un chiffre d’affaire total an- a observé une hausse du prix du
nuel de l´ordre de 55 300 millions La part de Pour la campagne 2010-2011, sucre particulièrement importan-
d’ariary (environ 20 millions l’importation est l’estimation des statisticiens te par rapport à la tendance gé-
montre qu’environ 82% de la nérale des prix des produits ppn
consommation nationale en sucre au niveau national à cause d’une

Un week-end à Sainte-Marie dépend encore de l’extérieur. En


effet, la consommation nationale
est estimée à près de 167 000
tonnes pour cette période alors
qu’on importe les 137 000 ton-
anticipation de mauvaise récolte
dans les pays producteurs. Il n’y
a pas si longtemps, l’envolée
de prix de ce produit était liée à
l’incendie dans le territoire de la

offert par sa banque


nes. La production nationale va- Russie, un grand producteur de
rie entre 70 000 et 77 000 tonnes. sucre. Même si on affecte toute
Malgré la hausse de la produc- la production nationale de sucre
tion nationale de sucre depuis la à la consommation afin d’apai-
campagne 2008-2009 - suite à la ser la dépendance du pays envers

Le cadeau de la BNI
mise en location-gérance des in- l’extérieur, en ce produit, cette
dustries sucrières - la part des im- dernière est loin d’être couverte.
portations reste importante dans En effet, la production nationale
la consommation des Malgaches. n’atteint même pas la moitié de
La tendance de prix de ce produit la consommation nationale. Ce

ne manque pas…d’intérêt
au niveau national au cours de qu’il faut tenir compte c’est que
l’année reflète exactement cette ce sont les opérateurs chinois qui
dépendance envers l’extérieur. s’occupent de la production de
Ce prix au niveau national suit sucre actuellement. Ils ont leur
la tendance du cours du sucre politique commerciale, ils choi-
au niveau international. Au dé- sissent dans quel marché les pro-

Mbola Ranarivelo

Le message de la première grande


campagne de BNI MADAGAS-
CAR pour 2011 est simple et dans le cadre de leur contribution banque met en avant le service de
authentique : « J’ai choisi la BNI au développement du pays. qualité. Ce service se traduit selon
». Pour cette banque, « il s’agit à la banque par « un accueil chaleu-
la fois d’un véritable témoignage Trois principes « orientés clients » reux, une prise en charge par le
de satisfaction des clients et une Cette campagne « conquête clients Conseiller Clientèle et surtout des
invitation à rejoindre la grande fa- » met en avant les principes « offres de choix adaptées aux be-
mille de la BNI MADAGASCAR orientés clients » de l’approche soins du client ».
». Cette campagne « conquête commerciale de la BNI MADA-
clients » du 07 Mars 2011 au 29 GASCAR. Le premier principe et Plusieurs lots seront distribués en
Avril 2011 s’adresse aussi bien aux l’accessibilité. Pour la BNI, la ban- agence durant cette campagne «
Particuliers qu’aux Entreprises, que au quotidien et la banque à dis- conquête clients » de 8 semaines
conformément au statut de banque tance sont faciles d’accès, simples aux nouveaux clients. Et surtout,
universelle de la BNI MADAGAS- et rapides. Le second est la proxi- en choisissant la BNI MADA-
CAR. Elle s’inscrit dans la logique mité qui justifiée par un réseau de GASCAR, les clients participeront
de la stratégie commerciale de la 27 agences, 41 Guichets Automati- d’office à une tombola qui permet-
banque visant l’amélioration du ques de Banque et des Conseillers tra d’avoir la chance de gagner un
taux de bancarisation à Madagas- Clientèles Particuliers et Profes- week-end en couple à l’île para-
car. Elle répond également à sa po- sionnels à l’écoute des clients pour disiaque de Sainte-Marie ou un
litique de soutien aux entreprises répondre à leurs besoins. Enfin, la poste téléviseur écran plat.
12 Vie des entreprises
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

JIRAMA
Un nouveau pas technologique
L
Antsa Ramaroson simple. Notons que le système de
paiement électronique de Telma a
a JIRAMA s’est déjà conquis de nombreux établis-
laissé séduire par sements, sociétés et grandes écoles
la nouvelle techno- dans le pays. De son côté, le direc-
logie du paiement teur administratif et financier d’Air-
par téléphone mo- tel a cité les avantages du protocole
bile qui a toujours d’accord signé. « C’est un plaisir
avancé comme argument la possi- pour nous d’apporter quelque cho-
bilité pour les partenaires de lutter se de plus à la communauté. Nous
plus efficacement contre le fléau de visons à minimiser les risques »,
l’insécurité. Et rappelons que la so- s’exprime-t-elle. Enfin, le Directeur
ciété nationale d’eau et d’électricité général d’Orange, Jean Luc Bohé
est souvent victime de cette insécu- a indiqué que ce passage vers une
rité. Dernièrement, les sous-caisses nouvelle technologie est une belle
à Itaosy et à Ambohipo de cette étape pour la Jirama. « Le système
compagnie ont été attaquées. C’est de paiement par téléphone mobile
surement pour cette raison que la JI- avec Orange permet de sécuriser les
RAMA a décidé de collaborer avec transactions », conclue-t-il.
les opérateurs en téléphonie mobile
qui proposent ce système de paie- Quant au Directeur général de la

Arriérés de l’Etat
ment électronique. Un protocole JIRAMA, Désiré Rasidy, il a laissé
d’accord a été signé le vendredi 11 entendre que des problèmes persis-

vis-à-vis de la Jirama
mars 2011 pour que les factures des taient au niveau des paiements des
abonnés en eau et électricité puissent factures. Des clients se plaignent
être réglées par téléphone mobile. « par exemple que les caissiers de
Nous pouvons maintenant accéder la JIRAMA ne rendent pas conve- Les arriérés de paiement ont atteint les 63 mil-
liards d’Ariary. Le ministre de l’énergie a promis
au paiement par téléphone mobile nablement les monnaies. De plus,
et il s’agit d’une grande première il faut souvent faire la queue pour
pour la JIRAMA. Cet avancé tech- payer les factures. « Dès qu’on a que ces dettes seront réglées avant la fin de cette
nologique nous permettra d’éviter pris connaissance de ce système année.
de manipuler de l’argent liquide et de paiement électronique, on avait
d’éviter les braquages », a déclaré su que l’on profiter et promouvoir Il a été indiqué que les arriérés de paiement de l’Etat vis-à-vis de la
un représentant de la JIRAMA qui a cette technologie », a affirmé le di- Jirama atteignent actuellement les 63 milliards d’Ariary. Jean Rodol-
été représentée lors de la cérémonie recteur général de la JIRAMA. Les phe Ramanantsoa, ministre de l’Energie a annoncé lors d’un point de
de signature par son Directeur gé- cartes bancaires ne sont pas encore presse du mercredi 9 mars dernier que « chaque ministère est tenu
néral, Désiré Rasidy. très lancées dans les pays sous-dé- de s’acquitter de ses dettes ». Il a précisé qu’une date d’échéance
veloppés et les paiements par sys- sera fixée afin que les recouvrements par les ministères et les éta-
Pour sa part, Patrick Pisal Hamida, tème électronique seront une alter- blissements publics puissent être achevés avant la fin de cette année
Directeur général de Telma, a ex- native, a-t-il poursuivi. En effet, 2011. En effet, pour assurer cette promesse, le Ministère de l’Ener-
primé sa volonté d’accompagner la population malgache est encore gie essaie actuellement de mettre en place un Plan de Régulation,
la JIRAMA dans son effort de mo- peu bancarisée. La solution la plus qui déterminera la somme allouée à la redevance de la Jirama, par
dernisation. Il a expliqué que désor- rapide est l’adoption du système chaque ministère ainsi que les dates de paiement. En outre, Jean
mais, les abonnés d’Antananarivo de paiement par téléphone mobile Rodolphe Ramanantsoa a expliqué la justification de l’existence de
et Ambohipo pourront payer par comme il a été fait au Kenya et en ces arriérés considérables. Selon ses dires, il s’agit de l’effet de la
téléphone portable leurs factures Côte d’Ivoire. Enfin, le DG de la JI- multiplication du nombre de ministères. « Le nombre de ministère a
en eau et électricité via MVola. Il a RAMA a expliqué que ce nouveau considérablement augmenté. Il y a quelques mois, il n’y avait que dix-
ajouté que ce système permet d’en- système est applicable immédiate- sept ministères. Pourtant, actuellement, il en existe trente», expose le
treprendre des paiements simples, ment. « Pour le moment, on a débu- ministre. Cependant, le nombre de ministère, a pratiquement doublé
rapides, économiques et sécurisés. té le projet à Ambohipo, mais cela en quelques mois. Cela a engendré des dépenses supplémentaires,
Selon, toujours le patron de Telma, va évoluer très rapidement pour que notamment des dépenses énergétiques, ajoute-t-il.
des milliers d’abonnés MVola peu- tout le pays puisse en bénéficier »,
vent dès aujourd’hui payer instan- a-t-il conclu. Rappelons que le Conseil du Gouvernement du 7 mars dernier, a
tanément leurs factures d’un geste permis de savoir que « les arriérés des Administrations et des Univer-
sités vis-à-vis de la Jirama, cumulés depuis l’année 2008 jusqu’à la
Les arriérés de paiement fin de l’année 2010, s’élèvent à 63 milliards d’Ariary, dont 30 milliards

ont atteint les 63 milliards


pour les Départements ministériels et 33 milliards pour les Universi-
tés ». Mais le ministre de l’énergie a indiqué que le paiement de ces
d’Ariary. Le ministre de dettes est assuré pour cette année car la loi de finances 2011 a déjà
prévu le montant nécessaire pour le paiement de la Jirama. « Il n’est
l’énergie a promis que pas question de puiser de l’argent ailleurs car cela a déjà été prévu

ces dettes seront réglées


» conclut-il. Enfin, Jean Rodolphe Ramanantsoa a déclaré que, vue
la situation, la Jirama n’est pas dans l’obligation de payer un fonds
avant la fin de cette année. d’entretien routier (FER).
Vie des entreprises 13
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Salon de la gestion
Sage vient à la rencontre
des entreprises malgaches

S
Rija Rajohanison
vrant pratiquement toutes les fonc-
e présentant comme tions primordiales d’une entreprise,
une entité au service allant de la gestion des ressource
de la gestion d’en- humaine à la gestion commerciale,
treprise, Sage a lancé la société à acquis sa notoriété mon-
la 1ère édition du « diale à travers 20 ans d’expériences.
Salon de la Gestion Avec son armée de 40 000 experts
Sage » à Madagascar au Carlton comptables, il a conquis plus de 70
Jeudi 10 Mars dernier. La société pays et 3,3 millions d’entreprises pour toutes les entreprises malgache 3ème éditeur mondial de logiciels de
Sage, à cette occasion a mis en place et enfin a atteint le chiffre d’affaire de pouvoir évoluer suffisamment et gestion selon le l’AMR Research en
divers ateliers, présentations et dé- d’un million six cent cinquante mille convenablement dans l’environne- 2009, la société s’étale sur tout les
monstrations personnalisées aux Euro (1.650 d’euros) en 2010. ment existant tout en se procurant continents, dans plus de 26 pays.
besoins de chaque entreprise. Le les nouvelles technologies qu’elle se Avec plus de 13 400 employés et 27
thème de ce salon aura tourné autour Dans le cadre de la « promotion » propose de mettre à disposition de 000 revendeurs à travers le monde
de l’optimisation de la performance des Petites et Moyennes Entreprises ses clients. Elle se propose de four- et à Madagascar, les produits in-
des entreprises. fortement présentes dans l’île, Sage nir des logiciels de gestion adaptés à formatique de gestion qu’elle pro-
propose CIEL, un logiciel de faible la fois au niveau de la taille de l’en- pose se présentent comme l’outil
Ce salon aura pour but de se rappro- coût et facile d’utilisation. Pour les treprise que le marché où il se trou- le plus adapté aux entreprise pour
cher des sociétés et entreprises mal- grands, Sage propose des solutions ve, tout en se conformant aux règle- maximiser l’efficacité, accroître la
gaches. Dans un climat d’échange plus personnalisées. Leurs princi- mentations et normes comptables et proximité et permettre une avancée
de savoir et de partage, la société a paux clients à Madagascar sont la leurs évolutions. Ajouté à tout cela technologique pout tout utilisateur.
souhaité apporter la promesse d’une Jirama, la Jovena, la Logistique Pé- des services et suivi responsable et Sage conçoit édite et commercialise
meilleure performance et d’une fia- trolière, la Caisse d’Epargne et la évolutif visant à simplifié et auto- des logiciels de gestion d’entreprise,
bilité accrue à travers ses produits BOA (Bank Of Africa). Ces dernier matiser le processus de gestion des afin de garantir une gestion simple et
destinés à la fois aux grandes qu’aux n’étant pas des petites entreprises, entreprises sont données à tous les adéquate pour sa clientèle.
petites et moyennes entreprises. Cou- la Société Sage avance la possibilité clients.

Orange School
Nouvelle sortie de promotion

U
Zo Tsitohaina En une année, tionne comme organisme de forma-
tion. L’école propose aujourd’hui
ne trentaine d’appre- Orange School un catalogue de formations spécifi-
nants issus des pro- comptabilise 121 ques sur le secteur de la vente et de
élèves formés
motions « Ankoay », la relation client. Orange School a
« Raitra » et « Miray ainsi formé des salariés d’entrepri-
» de l’Orange School dont plus ses que les Directeurs des Ressour-
ont reçu leur diplô-
me de fin d’études. En une année,
de 60% est en ces Humaines ont inscrits auprès de
l’école, pour développer leurs com-
Orange School comptabilise 121 poste pétences et qu’ils deviennent ainsi
élèves formés dont plus de 60% est actuellement plus performants. Orange School
en poste actuellement chez Orange va bientôt ouvrir un module de for-
Madagascar et dans des différents chez Orange mation sur les techniques de ventes
centres d’appels et entreprises com- en BtB. Le 16 Mars, l’école orga-
merciales de Madagascar. Jouissant nise une journée portes ouvertes à
d’un excellent niveau de formation, son siège à Galaxy Andraharo.
Orange School est aujourd’hui la
seule école des ventes et de la rela-
tion client à Madagascar qui permet
ont des savoirs et compétences
reconnus. Quant aux formations TERRAIN
aux jeunes malgaches de se former
aux métiers de vendeur et/ou de té-
proposés, elles sont diversifiées
comme la formation sur mesure
1HA A TALATA VOLONONDRY
léopérateur. selon les besoins des clients entre- 45 minutes du centre ville
prises, ou encore la formation sur Bonne situation
La formation professionnalisante catalogue. Au cours du deuxième Titré et borné
de 3 mois est distillée par des for- semestre, Orange School a « ouvert
mateurs nationaux et étrangers qui » l’école aux entreprises et se posi- Contacter : 034 39 733 06
14 Technologie
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

La Smera
Entre scooter et voiture
Si les constructeurs profitent des salons pour présenter des prototypes parfois extravagants, ces derniers
ne fouleront pour la plupart que des tapis et des podiums. Le véhicule que nous vous présentons n’est pas
de ceux là, il est actuellement en cours de commercialisation et s’apprête à débarquer sur le bitume et le
pavé de nos villes.

D
e profil, pratique- tique, le Luménéo Smera se bran- Une petite centrale inertielle ali-
ment rien n’éveille che sur n’importe quelle prise de mente en données un calculateur
de quelconques courant 220V. Ce bien étrange en- qui actionne directement des vé-
soupçons. Le vé- gin peut être conduit par chacun rins situés au niveau des amor-
hicule ressemble à avec un simple permis B. tisseurs. En fonction du rayon de
une micro-citadine. braquage courant et de l’accéléra-
Mais dès que l’on s’approche où - longueur: 250 cm tion relevée, l’inclinaison idéale
qu’on commence à tourner pour - largeur: 86 cm est recalculée puis corrigée. Ce-
voir la face avant, c’est la sur- - nombre de roues: 4 pendant, le fonctionnement n’est
prise, l’étonnement. La petite ci- - nombre de places: 2 pas bête et méchant: en cas de
tadine classique dévoile des men- - puissance maximale: 30 kW, soit 42 ch brusque coup de volant, les ac-
surations de deux roues: 80 cm de tionneurs feront un geste plus
large ! Ces mesures suffisent à montrer amorti afin d’éviter les consé-
à quel point le Lumenéo Smera, quences d’un brusque transfert de
On en oublierait presque l’autre par sa taille, peut se revendiquer charge.
grand intérêt du véhicule: il s’agit comme alternative aux scooters.
d’un engin 100% électrique. Équi- Motorisation
pée d’une prise électrique domes- Pourtant, le Smera est bien un en-
gin sur quatre roues et doté d’une la motorisation est 100% électri-
carrosserie complète, comme sur que. La batterie est idéalement

Transfert de données une voiture classique. A l’inté-


rieur, le pilote trouvera un très
classique volant, une pédale d’ac-
célération et une pédale de frein.
située sous le siège du conduc-
teur. De cette manière, le centre
de gravité se trouve plus bas. De
type Lithium-Ion, sa capacité est
La seule originalité réside dans de 10 kWh. Avec le faible poids
Imiter le cerveau humain pour l’absence d’embrayage... comme
sur toutes voitures électriques.
du Smera, elle permet une auto-
nomie de l’ordre de 150 km. Par
contre, à l’inverse des autres vé-

doubler les débits Wi-Fi Le conducteur est quant à lui ins-


tallé sur un siège on ne peut plus
classique. Première différence,
hicules 100% électriques en cours
de commercialisation, la seule
possibilité de recharge se fait sur
il a le choix pour monter à bord: une prise domestique de 220 V. Il
porte gauche et porte droite of- faut alors compter 5h pour « fai-
frent toutes deux un accès direct à re le plein ». Contrairement aux
son siège. A l’inverse, le passager autres véhicules électriques arri-
devra faire un petit effort de sou- vant sur le marché, aucun système
plesse pour s’installer sur le siège de charge rapide n’est prévu.
arrière, un peu comme pour une

D
voiture trois portes. Véritable chaînon entre le scoo-
ter et la voiture, la Smera fait en
es chercheurs à Stan- d’étudiants qui ont réfléchit à une Ce passager arrière est pour ainsi ce moment ses premiers tours de
ford (Californie) nouvelle approche: et s’il suffisait dire coincé entre le dossier du roues. Mêlant agilité d’un scooter
sont en train de dou- de copier le cerveau humain, qui conducteur et la porte du coffre avec simplicité d’une voiture, il
bler les débits Wi-Fi filtre notre propre voix lors d’une qui lui sert de dossier. Bien que s’agit presque d’un engin extra-
grâce à une techni- conversation où nous écoutons et placé dans un espace exigu, il a terrestre. Si le concept est sédui-
que permettant de parlons en même temps ? Ainsi, la possibilité d’étendre les jambes sant comparé à l’offre actuel de
faire transiter simultanément sur un même si l’on crie, on peut quand de part et d’autre du conducteur. «deux roues» et même face à un
même canal les données envoyées même déceler un chuchotement. MP3, deux éléments risquent de
et reçues. Etant donné que la radio sait exac- Étroite comme un scooteur, mais l’handicaper:
tement ce qu’il envoie, il est aisé de haute comme une voiture norma-
Actuellement, toutes les communi- filtrer ce qu’il reçoit. Le système le, la Smera ne peut rester hori- - le chargement par la seule prise
cations se font comme sur un wal- fonctionne un peu comme les cas- zontale dans les virages. Le pro- électrique alors que peu de places
kie-talkie ou pour les aiguilleurs ques antibruit. blème est que le conducteur, de sa de scooter en sont équipées
du ciel: chacun parle à son tour. position de conduite ne peut pas
Ainsi, les chercheurs américains Les inventeurs ont déposé un bre- agir directement avec son corps - son prix plutôt élevé et qui le
ont concentré leurs efforts sur les vet temporaire sur la technologie, sur l’inclinaison de l’engin. C’est rapproche de voitures quatre pla-
radios full duplex. et travaillent sur sa commerciali- donc la voiture qui s’en charge ces 100% électriques
sation, en attendant de l’améliorer automatiquement.
L’idée, toute simple, a émané (distance, débit).
Océan Indien 15
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Maurice : Hôtellerie
Le Long Beach ouvre ses portes en avril
U
n hôtel de plus pour Nicolas de Chalain, directeur gé-
le groupe mauri- néral du Long Beach depuis le 1er
cien Sun Resorts, et mai 2010 (auparavant il dirigeait La
pas des moindres. Pirogue). «Comme pour le reste de
Classé 5 étoiles, le l’île Maurice, notre première clien-
Long Beach, qui tèle vient de France et de la Réunion.
ouvrira ses portes le 2 avril pro- Les autres marchés émetteurs sont
chain, est situé sur la côte Est de l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie.
l’île soeur, à Belle Mare. Ce nouvel L’Afrique du Sud n’est pas loin der-
établissement, qui a coûté 58 mil- rière.» Côté tarifs, une chambre stan-
lions d’euros, a été bâti sur le site dard coûte 360 euros en basse saison
du Coco Beach, un autre hôtel du et en demi-pension. C’est 15% plus
groupe, détruit en 2009 car devenu cher qu’au Sugar Beach, mais 50%
trop vieux. Le Long Beach tire son moins cher qu’au Touessrok, pour-
nom du fait qu’il possède désor- tant classé dans la même catégorie.
mais la plage privée la plus longue Des formules «all inclusive» sont
de l’île, soit 1,1 km de sable blanc. d’ores et déjà proposées à la vente.
Le domaine de l’hôtel court sur 20 Sun Resorts Ile Maurice est un des
hectares et occupe actuellement jusqu’à 3 enfants) et deux suites. de skate... Les golfeurs seront aussi principaux groupes hôteliers mauri-
2/3 de l’emplacement de l’ex-Coco L’hôtel a été imaginé comme un à la fête avec un accès privilégié au ciens. En plus du tout nouveau Long
Beach. Un deuxième projet devrait village dont le centre est une vaste golf du Touessrok. Beach, il gère aujourd’hui 4 comple-
voir le jour prochainement sur la place centrale baptisée «piazza» et xes haut de gamme : le Touessrok,
surface restante. Ce nouveau projet respecte de nombreuses normes en- 360 euros la nuit en le Sugar Beach Resort, la Pirogue
du groupe Sun Resorts compte 255 vironnementales. Avec pour slogan
basse saison
et le Kanuhura aux Maldives. Le 5
chambres qui allient modernité, es- «Loin de l’ordinaire», le Long Beach étoiles Touessrok, rénové en 2002,
prit contemporain et nature. Atout de fera rêver ses clients grâce à son spa, fait partie des Leading Hotels of the
charme essentiel : chacune a une vue ses deux piscines, ses 3 bars et ses 5 «Tout a été fait pour donner le choix World. La Pirogue, établissement
mer imprenable, tout en préservant restaurants (buffet français, cuisine aux clients. Qu’ils aient 7 ou 87 ans, bien connu des Réunionnais qui sé-
une réelle intimité. Les catégories de italienne, gastronomies chinoise et ils trouveront une activité à leur journent à Maurice, fête en juin ses
chambre ont été volontairement ré- japonaise, restaurant de plage). Son goût. Nous avons voulu dépoussié- 35 ans d’existence. Une semaine de
duites à trois. Elles se répartissent en complexe sportif haut de gamme rer l’ambiance classique des hôtels festivités et de prix promotionnels
115 chambres standard, 109 supé- fera le bonheur des amateurs de ten- mauriciens en offrant de nombreu- est prévue à cette occasion.
rieur, 29 famille (pouvant accueillir nis, de foot, d’escalade, de tir à l’arc, ses animations le soir», explique

La Réunion : Chariot-type Saint-Pierre (36,04 euros). Entre dé-


cembre et février, peu d’enseignes
ont compressé leurs prix. Le tableau

les prix restent stables d’honneur revient tout de même au


Leader Price de Saint-Benoît dont
le chariot-type est passé de 122,59
euros à 105,53 euros (-13,92%). Les

L
10 produits choisis de façon aléa- mauvais élèves sont le Leclerc de
toire, s’établit à 46,99 euros (contre Saint-Paul (+11,87%), le Super U de
a préfecture a publié 47,38 euros précédemment). Seul Saint-Gilles (+6,84%) et Carrefour
hier son 19e relevé fait notable, les produits locaux ont Sainte-Clotilde (+5,59%). L’obser-
des prix depuis octo- enregistré une hausse de 10,4% : vatoire des prix et des revenus de la
bre 2008. Les relevés une augmentation en grande partie Réunion est désormais sous la pré-
ont été effectués dans due aux cucurbitacées et aux toma- sidence de Marie-Christine Tizon,
15 grandes surfaces de tes dont les prix ont flambé suite aux magistrate à la cour régionale des
l’île les 23 et 24 février derniers. Au aléas climatiques du début d’année. comptes. Elle a été nommée par ar-
final, on retiendra une stabilité des Leclerc et Super-U, le grand écart rêté préfectoral fin décembre 2010.
prix continue : l’évolution générale Les écarts de prix entre le chariot- L’observatoire des prix fonctionnera
des prix a été nulle en janvier, même type le plus cher et le moins est en cette année avec un budget de 30 000
si les produits alimentaires ont aug- augmentation, il est de 34,40 euros euros. Le 28 mars, l’observatoire se
menté de 0,8%... (contre 27,68 euros). Concrètement, réunira pour définir les nouvelles
Le coût moyen du chariot-type, c’est l’enseigne Leclerc qui réfé- études à mettre en place. “Nous ver-
composé de 40 produits considérés rence les prix les plus bas : Leclerc rons avec les autres membres, mais
comme incontournables dans les du Butor a la palme du chariot-type je souhaiterais relancer la thémati-
habitudes de consommation réu- le moins cher (101,43 euros), suivi que du transport aérien en priorité.
nionnaise, s’élève à 111,68 euros de près par Leclerc à Saint-André Price de la Possession (116,24 euros). Parmi les autres dossiers à étudier, je
(contre 111,21 euros lors du pré- (102,73 euros). A l’opposé, c’est le Concernant les 10 produits pays, le citerai aussi les prix de l’automobi-
cédé relevé en décembre 2010). Soit Super U de Saint-Gilles qui coûte le panier le moins cher sera à Carre- le, notamment des pièces détachées
une augmentation de 0,4%. Le coût plus cher (135,83 euros). Le second four Sainte-Clotilde (29,14 euros) et celui de l’eau”, explique Marie-
moyen du panier-type, regroupant magasin le plus cher, c’est le Leader et le plus coûteux sera au Jumbo de Christine Tizon.
16 Vie des entreprises
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Chronique

L’or bientôt à 2.000 dollars l’once ?


par Amid Faljaoui

L’or et l’argent se portent bien, merci pour eux. Le métal jaune flirte avec les 1.430-1.440 dollars l’once. Quant à l’argent, le «métal du pauvre», comme on l’ap-
pelle car il coûte moins cher que l’or, a touché les presque 35 dollars l’once, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis le mois de février 1980 ! L’once d’argent a
carrément grimpé de 30 % depuis le début des émeutes dans les pays arabes. Ces 30 % représentent un rendement nettement plus important que la prime de fidélité
de votre livret d’épargne !

Les raisons de cet engouement pour l’or et l’argent, il ne faut pas être grand-clerc pour les deviner. C’est la peur et l’incertitude liées à ce qui se passe au Proche-
Orient et en Afrique du Nord. La crainte est simple à formuler : si le baril de pétrole continue de grimper, il risque de freiner la croissance en Europe et ailleurs.

En outre, un baril cher signifie automatiquement une hausse de l’inflation importée. Et l’Europe, pour ne citer qu’elle, n’en a vraiment pas besoin. Si l’inflation
grimpe, la Banque centrale européenne sera bien obligée de la freiner ? Et cela ne pourra se faire qu’en augmentant les taux d’intérêt. Or, augmenter les taux d’intérêt
quand l’économie est encore convalescente, n’est idéal ni pour l’économie ni pour la Bourse. D’où la crainte des investisseurs.

Lorsqu’ils ont peur de l’inflation ou du chaos, les investisseurs achètent d’abord de l’or pour se protéger et se posent des questions ensuite. Des banques comme la
Deutsche Bank s’attendent même à ce que l’or frôle le pic des 2.000 dollars en 2011. Quant à l’argent, ces mêmes banquiers le voient autour des 50 dollars.

En clair, pour le moment, la plupart des experts ne voient pas l’or reculer. Ou alors, uniquement via des prises de bénéfice. Pour d’autres, cela signifie qu’à chaque
fois que l’or baisse suite à ces ventes, il faut en profiter pour en acheter ! C’est un avis. Le suivre ou pas dépendra uniquement de votre propre opinion sur l’avenir
de nos économies.

Téléphonie mobile Chers lecteurs, abonnez-vous

Airtel fait peur à ses concurrents à 48.000 Ar


pour 52 numéros (1 an) au lieu de 52.000Ar

Hedomadaire d’information et d’analyse économique

BON D’ABONNEMENT

A
à retourner avec votre paiement
près avoir dû renoncer à sa fu- Bharti, MTNL et Vavasi, avaient déjà tenté des à Consilio Sarl - 33, rue Ratsimilaho Antaninarenina
sion avec le sud-africain MTN, rapprochements avec des opérateurs du conti-
Bharti a finalement pu rache-
ter Zain Afrique. Le mariage
nent. Essar (75 millions d’abonnés en Inde) a
été le plus offensif malgré des échecs répétés Oui, je m’abonne à 48.000 Ar pour 52 numéros
avec MTN aurait pu donner notamment dans les privatisations de Camtel,
le troisième opérateur mobile l’opérateur camerounais (convoité aussi par Re- Adresse de reception Mode de paiement
au monde – le premier en Afrique – avec 200 liance), et de son homologue burkinabè, Ona- de l’abonnement par cheque
millions d’abonnés et 20 milliards de dollars tel, ainsi que dans les actifs africains de Zain. ci-joint a l’ordre
de chiffre d’affaires. Cet échec est dû à des L’opérateur indien s’est néanmoins emparé de de Consilio Sarl
raisons politiques côté sud-africain et régle- 49 % du capital du groupe Econet Wireless au Nom : .....................................................
ci joint
mentaires côté indien. Mais le géant indien Kenya, où il est présent dans le pays sous la en espece
peut aujourd’hui concrétiser ses ambitions sur marque de téléphonie mobile Yu. Lancé depuis Prénom : ................................................
le continent. Et les analystes estiment qu’avec un peu plus d’un an à Nairobi et à Mombasa, Yu Date : ...............................
l’arrivée de Bharti, les projets de fusion et les ne détient pas plus de 2 % de parts de marché Adresse : ...............................................
prises de participation vont encore se multiplier (600 000 abonnés), mais entend quadrupler le
Tel. ..........................................................
dans la région dans les prochaines années. Le nombre de ses abonnés d’ici à… mars 2010. Au
bal des courtisans indiens sensibles aux atouts total, « Essar a investi 230 millions de dollars Email: .....................................................
des opérateurs en Afrique s’est fait intense ces en Afrique », estime Binta Drave, analyste de la
Signature obligatoire
derniers temps. Le koweïtien Zain a fait partie banque d’affaires Exotix.
de ceux qui ont le plus intéressé les « prédateurs
». De Reliance à Bharti Airtel en passant par Spécialiste des
Essar, leur faisant miroiter ses actifs africains. consommateurs pauvres… 5 et 8 dollars contre environ 6,50 dollars sur le
En septembre 2009, il a presque cédé aux avan- sous-continent. Une entreprise comme Airtel a
ces d’un consortium indo-malaisien, mené par A Madagascar, les concurrents d’Airtel redou- aussi l’avantage de pouvoir offrir l’un des tarifs
le groupe Vavasi. Pour 14 milliards de dollars, tent surtout la capacité de ce dernier à gérer à la minute le plus faible au monde. Le modèle,
Zain était quasiment prêt à leur concéder 46 % une clientèle à faible revenu moyen par abonné fondé sur des économies d’échelle et des coûts
de son capital. (Arpu). Cette expertise est d’autant plus pré- réduits, lui permet également d’afficher une
cieuse que cette catégorie de clients est large- marge d’exploitation record de près de 40 %.
Selon le magazine Jeune Afrique, ces grandes ment majoritaire sur l’île. Selon une étude du Les concurrents s’attendent également à ce que
manœuvres indiennes dans les télécoms africai- cabinet conseil Balancing Act de septembre l’indien renforce son modèle basé sur la mutua-
nes ne sont en fait que la poursuite d’un mou- 2009, l’Arpu devrait cependant décliner d’ici à lisation des infrastructures, qui limite les char-
vement général qui a démarré en 2006. Les 2013 en Afrique. Pour l’heure, il est encore su- ges d’exploitation. Enfin, on dit qu’Airtel est
cinq grands acteurs du secteur, Reliance, Essar, périeur à son homologue indien, oscillant entre bien rodé et innovant en matière de marketing.
2 Actualités
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Revendication des grossistes


« Le fisc devrait être plus raisonnable ! »
Le Conseil des grossistes professionnels de Madagascar a tenu une réunion le vendredi 11 mars dernier
pour discuter des changements opérés par la direction des impôts. Ce groupement est d’accord pour le
changement positif entamé par le fisc. Par contre, il demande un délai jusqu’au début avril pour que les
grossistes puissent se préparer au changement. En outre, quelques sollicitations ont été exprimées lors
de la réunion pour améliorer la profession de grossiste.

L
Antsa Ramaroson travail habituelles. Ensuite, le CGPM de mentionner que lorsque les factures on n’arrive pas à imposer la transparen-
réclame la suppression du statut de de- n’existent pas au début du circuit de ce. Le représentant du conseil a expliqué
e CGPM (Conseil des mi-grossiste ou de super-détaillant. Par distribution, il en sera ainsi jusqu’à l’ar- que le fisc doit assurer cette grande et
Grossistes Profession- ailleurs, le groupement a suggéré que rivée des marchandises aux mains des importante responsabilité. Par ailleurs,
nels de Madagascar) s’est les détaillants devraient payer les taxes consommateurs finaux. « C’est surtout le président Honoré Rasolonjatovo a in-
réuni le vendredi 11 mars incluses au moment des achats en gros. dans ce cas qu’apparaissent les simples diqué que l’insécurité doit être résolue
dernier au « Tranompo- Les grossistes ne veulent pas en fait être bons de livraisons », a-t-il ajouté. au plus vite. Pour lui, le CGPM est prêt
kon’olona Analakely » les premiers à être contrôlés car leurs ac- à collaborer, mais pour avoir un résultat
afin de mettre au clair certains détails tivités dépendent des autres opérateurs. Enfin, le CGPM a mentionné que les fac- gagnant-gagnant, le fisc devrait être plus
concernant les changements opérés par Un membre du CGPM n’a pas omis tures ne seront pas d’une grande utilité si raisonnable.
la Direction Générale des Impôts. Rap-
pelons que ces changements s’inscri-
vent dans le cadre de l’augmentation
de la pression fiscale, par le biais de
Entreprises, institutions publiques et privées, orga-
l’élargissement de l’assiette fiscale. Il nismes, pour être sûr que vos appels d’offres, vos
y a quelques temps, le fisc a engagé la
lutte contre les ventes sans facture, et il
communiqués et vos petites annonces soient vus et
s’avère que les grossistes sont les pre- lus par les opérateurs économiques, les décideurs,
miers à être contrôlés. Il faut noter que les cadres privés et publics du pays,
ce procédé va certainement générer une
hausse des recettes fiscales provenant
des grossistes. Mais ce sujet est devenu le Journal de l’Economie
épineux depuis la légère altercation qui
se propose d’être votre support.
Hebdomadaire d’information et d’analyse économique

s’est interposée entre le Tazafy Armand


directeur général des impôts et Honoré
Rasolonjatovo président du CGPM.
Appels d’offres et communiqués :
Afin d’améliorer le recouvrement des
recettes fiscales, le fisc compte effectuer - Noir et blanc
un contrôle strict chez tous les opérateurs
économiques. Récemment, il a com- Format 1 : (1/8) 8x12cm ........... 70.000 ArTTC
mencé par les grossistes. Le président du Format 2 : (1/4) 12,5x16,5cm ........ 120.000 ArTTC
CGPM affirme avoir apprécié cette ac-
tion d’assainissement et d’amélioration
Format 3 : (1/2) 16,25x25,25cm ...... 200.000 ArTTC
du système, mais le fait de commencer Format 4 : (1/1) 24,5x34cm ........... 350.000 ArTTC
par les grossistes n’aurait pas plu les
membres de ce groupement. D’après lui,
les importateurs, les industriels, les gros-
Petites annonces :
sistes et les détaillants sont tous concer- - Noir et blanc
nés par cet assainissement. En effet, le
groupement des grossistes se dit être au Format 1 : (1/64) 4x4cm .................. 12.000 ArTTC
milieu du circuit de distribution. « Pour
réaliser un tel changement afin d’élargir Format 2 : (1/32) 8x4cm .................. 22.500 ArTTC
l’assiette fiscale, il faut commencer, soit Format 3 : (1/24) 12x4cm .................. 35.000 ArTTC
par le début, soit par la fin du circuit. Il Format 4 : (1/16) 8x8cm .................. 45.000 ArTTC
n’est pas évident de commencer par le Format 5 : (1/8) 12x8cm .................. 70.000 ArTTC
milieu », s’est plaint Honoré Rasolonja-
tovo.

Après avoir discuté sur le sujet, les mem-


Contact :
bres du CGPM ont pu exprimer leurs at-
tentes tout en soulignant qu’ils sont pour Tel: 020 24 800 07 | 034 19 925 73
le changement souhaité par la Direction journaldeleconomie@gmail.com
Générale des Impôts. Mais ils deman-
dent à ce que les contrôles des factures
33, rue Ratsimilaho Antaninarenina
régulières ne commencent qu’au mois
(en face du parking du pergola)
d’avril 2011. D’après Honoré Rasolon-
jatovo, les grossistes ont besoin d’un ANTANANARIVO | MADAGASCAR
peu de temps pour se réorganiser, car il
s’agit d’un changement des méthodes de
Actualités 3
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Mines et Hydrocarbures
Futurs leviers du développement
économique
Face à la diversité et à l’immense potentialité des ressources minérales malgaches, le Ministère des Mi-
nes et des Hydrocarbures veut faire de la filière « une locomotive du développement ». Le premier Salon
international des mines et des hydrocarbures de la Grande-île, qui se tiendra au Centre de Conférence
International Ivato, du 6 au 8 mai 2011, est organisé dans ce sens. Le Ministère veut promouvoir ces sec-
teurs, tout en essayant de persuader l’opinion qu’il est conscient de la nécessité de privilégier la bonne
gouvernance dans la mesure où il est là question de ressources non renouvelables.

investissements nécessaires dans


ce domaine. Notons que le SIMH
comprendra, entre autres, 30
conférences et 5 salons privés B to
B et un salon VIP. L’organisateur
attendra pour cette première fois
5.000 visiteurs.

Opportunités
Les promoteurs de cet événement
s’attendent à ce que ce rendez-
vous se traduise rapidement en
différentes opportunités. Le Minis-
tère organisateur du SIMH 2011 a
indiqué que l’évènement du 6 au
8 mai permettra aux participants
de bénéficier des échanges, des
découvertes et des opportunités
d’affaires. En outre, ce sera une
occasion de rencontrer les autori-
tés pour éviter les « malentendus
» et de permettre aux opérateurs
de promouvoir leurs projets, de
placer leurs produits, d’accélérer

I
Antsa Ramaroson richesses. L’heure est-elle arrivée 2011 est organisé par le Ministère leurs prises de décisions et d’ac-
? Le Ministère des Mines et des des Mines et des Hydrocarbures, tualiser les informations.
l a été mentionné à Hydrocarbures a déclaré que le afin de promouvoir les investis-
plusieurs reprises pays mérite maintenant de profiter sements dans ces secteurs et de Investisseurs
que Madagascar est de cet « héritage » pour redresser faciliter l’exercice des opérateurs sérieux
un pays très riche l’économie et assurer un dévelop- concernés. Selon ce Ministère,
en ressources natu- pement durable. Ce département ce projet sera l’évènement éco-
relles, y compris les ministériel soutient qu’avec une nomique phare de l’année sur le Pour sa part, Mamy Ratovomalala
ressources minérales. Le pays bonne gouvernance, la promotion plan national. En outre, le salon ministre des mines et des hydro-
reste pourtant classé parmi les plus du secteur des mines et celui des pourrait devenir l’évènement de carbures a annoncé que « le SIMH
pauvres. De nombreux Malgaches hydrocarbures aboutira certaine- référence qui véhiculera l’image sera un rendez-vous incontourna-
se demandent toujours d’ailleurs ment à la croissance économique de Madagascar dans le milieu des ble pour entrer en relation directe
« pourquoi ne pas exploiter ces et à l’amélioration du niveau de professionnels du secteur minier avec les opérateurs et investisseurs
ressources pour s’enrichir ». Il vie de la population. Il faut noter et pétrolier, au niveau internatio- sérieux et aussi avec les décideurs
est vrai qu’on reconnaît depuis que la bonne gouvernance ne de- nal. Le directeur de cabinet du publics ». D’après le ministre, les
quelques décennies l’existence vrait pas uniquement se centrer Ministère des Mines et des Hy- secteurs des mines et des hydro-
de pétrole, ainsi que des pierres dans la gestion des ressources, drocarbures a expliqué que le sa- carbures peuvent jouer un rôle
et métaux précieux et de matiè- mais également dans l’allocation lon permettra aux professionnels indéniable de locomotive de dé-
res premières très recherchées des retombées financières issues de montrer leur savoir-faire et veloppement. « Les expériences
dans le sous-sol malgache. Mais des investissements. de trouver des partenaires tech- récentes ont pu démontrer la per-
d’après un vieux historien, les niques et financiers. Il a ajouté tinence de cette vision », démon-
générations précédentes avaient Premier salon qu’avec l’exploitation des mines tre-t-il, en citant les grands projets
jugé plus judicieux attendre les et des hydrocarbures, le pays aura tels que le projet Bemolanga de
prochaines générations pour me- Le salon international des mi- l’occasion d’avoir une nouvelle Total, l’exploitation de Rio Tinto
ner à bien l’exploitation de ces nes et des hydrocarbures (SIMH) alternative au financement des QMM et de Sherrit Ambatovy.
4 Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011
Economie
Modernisation douanière
Un travail de longue haleine !
D
Mbola Ranarivelo aussi la nécessité de renforcer la lut-
te contre les fraudes par l’utilisation
ans le cadre de son de méthodes de travail privilégiant
programme de mo- l’analyse de risques et de rechercher
dernisation, l’admi- et de collecter systématiquement
nistration douanière des informations et de faciliter leurs
malgache a pu ob- échanges entre les services doua-
tenir des résultats niers et les autres administrations
positifs comme l’adoption et la mise nationales concernées par toutes les
en application d’un nouvel organi- formes d’activités illicites.
gramme, la création, l’équipement,
l’installation et la mise en service Une brigade qui aura fort
progressive des agents, l’élaboration à faire
du Code de conduite, la mise en œu-
vre de la nouvelle version Sydonia Rappelons qu’en juin dernier, les
++ du système informatique de dé- agents de la BMS (Brigade Mobile de
douanement, l’installation de scan- Surveillance) Antananarivo ainsi que
ners dans les principaux points de quelques agents des bureaux d’Ivato
dédouanement, le démarrage effec- et d’Antanimena ont bénéficié d’un
tif du Tradenet, la facilitation et la stage de formation initié par Daniel-
simplification du dispositif de taxa- le Dunoyer, chef de la Surveillance
tion à la porte ou encore la refonte Douanière à Annemasse, et de Jean
complète du Code des Douanes. Les François Go. La formation s’est ba-
Douanes ont par ailleurs conçu une sée surtout sur le mode de travail des
nouvelle stratégie de modernisation agents de la BMS tel que la gestion
allant de 2008-2012 et qui aura pour de l’unité (applications concrètes
objectifs d’approfondir, de pérenni- avec les responsables de la brigade ment renforcé leurs capacités en ma- vice de la Surveillance. Notons que
ser, et d’approprier les réformes déjà d’Antananarivo) ; la conception du tière de recherche de marchandises l’administration douanière malgache
entreprises ; d’introduire les nou- service- côte de service et ordres de prohibées (stupéfiants, contrefaçons a comme principales missions d’as-
velles méthodes de gestion internes service ; les rapports de service ; la des médicaments, espèces menacées surer le recouvrement des droits et
à la hauteur des outils techniques gestion matérielle et comptable ; le d’extinction...) et de contentieux taxes douaniers constituant 50% du
déployés et de mettre en œuvre les contrôle de l’exécution du service. douaniers : les pouvoirs et prérogati- budget de l’Etat, de surveiller le ter-
dispositions effectives. On souhaite La sécurité et la détermination des ves des agents, les actes de constata- ritoire national contre les trafics illi-
aussi faciliter les réglementations aires de contrôles et la sécurité des tion, le système d’interrogatoire et la cites et de sécurisation de la chaîne
au bénéfice des opérateurs licites, de contrôles routiers ont aussi été abor- sécurisation des procédures. L’admi- logistique internationale. Et elle n’a
conforter le partenariat afin de leur dées tout comme la méthodologie nistration douanière a qualifié cette cessé ces dernières années d’affir-
permettre notamment de supporter des contrôles, le contrôle des per- formation de très bénéfique pour la mer sa volonté de se conformer aux
les conséquences de l’intégration sonnes, le contrôle des poids lourds BMS étant donné son contenu et sa impératifs dictés par les standards
régionale et de développer et de di- et les conteneurs, le contrôle des vé- qualité, et facilitera la mise en œuvre du commerce international.
versifier les exportations. Mais il a hicules légers. Les agents ont égale- du plan d’actions prioritaires du Ser-

Taux d’inflation sé 10%. Certains prévisionnis-


tes avaient même prévu un taux
d’inflation de 7,5%. Mais les prix
des produits de première nécessi-

Vers une augmentation té tels que la farine et le sucre ont


augmenté à cause de la déprécia-
tion de la monnaie nationale de
plus de 20% par rapport à l’euro

en flèche et de 9% par rapport au dollar.


Et les experts étrangers avaient
prévu un taux d’inflation de 8%
en 2011. Mais vue la hausse que
connaît le prix du pétrole et les
produits alimentaires de base, les

L
Mbola Ranarivelo pouvaient provoquer les facteurs projectionnistes tablent plus sur
extérieurs, ce taux avait plus ou une augmentation en flèche du
e gouvernement moins été respecté. Notons que taux d’inflation du moins durant
de transition a la politique monétaire du pays ce premier semestre.
prévu en 2010 un a choisi de mettre la maîtrise de
taux d’inflation l’inflation au centre de tous les
de 11,9%. Et mal- intérêts. Le niveau d’inflation
gré les risques que observé en 2009 n’a pas dépas-
Secteurs
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011
5

Prospection et exploitation
pétrolière
La nécessité de mieux baliser le secteur
D
Mbola Ranarivelo
Le nouveau code pétrolier devrait
e plus en plus de voir le jour afin d’accompagner le
compagnies pé- dynamisme attendu dans le secteur
trolières s’intéres- pétrolier. Mais le plus difficile dans
sent à Madagascar l’élaboration du code est de faire
d’autant plus que en sorte que les articles puissent
des spécialistes contribuer à atteindre les objectifs
misent sur un pétrole cher (supé- stratégiques du pays en la matière.
rieur à 95 dollars de baril) pour les Le nouveau code va en effet régir
dix à quinze ans à venir. En plus le secteur pendant les dix prochai-
des petits prospecteurs, quelques nes années. Il fixera, entre autres,
majors sont déjà sur les rangs. La les pénalités en cas d’infraction
compagnie pétrolière américaine ainsi que les exigences pour le
Exxon Mobil, numéro un mondial respect et la sauvegarde de l’en-
du secteur, a par exemple signé vironnement. En principe, il devra
avec le gouvernement malgache être reformulé tous les dix ans, et
un contrat de recherche pétrolière tenir compte de l’évolution du sec-
offshore nécessitant un investisse- teur. Mais le code doit aussi servir
ment de 25 millions de dollars. La le est déjà en phase d’exploration (sud-ouest), mais le projet d’ex- d’outil de séduction vis à vis des
recherche s’effectue en haute mer à avancée sur un autre bloc au large ploitation n’était pas finalement investisseurs étrangers. C’est pour
une profondeur de 2.000 mètres, au de Mahajanga, en association avec viable. Actuellement, les compa- cette raison que bon nombre de
large du Cap Saint-André, au sud les sociétés Vanco (Etats-Unis) et gnies cherchent à pouvoir exercer commentateurs de ce secteur stra-
de la ville de Mahajanga. Le bloc Norsk Hydro (Norvè¬ge). Dans dans un environnement mieux tégique estiment que la Code aurait
de recherche couvre une superficie les années 80, Exxon Mobil avait balisé dans la mesure où d’autres du être prêt avant la tenue du Salon
de 36.000 km2. Exxon Mobil a an- déjà effectué des recherches à ter- opérateurs vont venir. des Mines et des Hydrocarbures en
noncé il y a quelques années qu’el- re, dans la région de Morondava mai prochain.

Investisseurs privés
Satisfaire les locaux tout en séduisant les étrangers
R
Mbola Ranarivelo
flux d’IDE mondial a déjà été constaté rurale.
endez-vous interna- en 2008. Le secteur minier représente
tional afin d’attirer plus de 85% du flux et 73% du stock et Pourtant, si certains avancent qu’il
les investisseurs tou- cette tendance devrait se maintenir si faut introduire des changements no-
ristiques, Salon des l’on se réfère aux récents projets étran- tables pour attirer rapidement les in-
Mines et des Hydro- gers de grande envergure : minerai de vestisseurs étrangers, d’autres pensent
carbures, Foire Inter- fer, charbon…Selon un responsable que l’on doit d’abord s’atteler à mettre
nationale de Madagascar…Plusieurs auprès du ministère des Mines et des en place un système permettant au sec-
projets sont sur le feu afin de séduire Hydrocarbures, les investissements teur privé local de s’épanouir avant de
les investisseurs directs étrangers qui directs étrangers dans ce secteur sont se pencher sur une loi visant à inciter
sont de moins en moins enclins à mi- estimés entre 7 et 12 milliards de dol- les IDE. Mais en plus de la nécessité
ser sur la Grande Ile à cause des crises handicapante, lenteur des réformes, lars pour les 10 ans à venir. Rien que d’améliorer l’environnement des af-
politiques à répétition et des autres manque de visibilité politique… Mas pour 2012, on table sur 115 millions faires, des économistes estiment éga-
contraintes comme l’insécurité juridi- le marché malgache est aussi jugé trop de dollars de redevances minières. En lement que la Grande Ile doit mieux
que. En dépit des efforts fournis ces restreint. 2008, on a même laissé entendre que diversifier son économie pour intéres-
dernières années, Madagascar n’a pas la surreprésentation du flux du sec- ser davantage les investisseurs. Ces
encore pu attirer un nombre suffisant Selon les derniers chiffres compilés, teur minier et des télécommunications derniers seraient mieux disposés à pla-
d’investisseurs. De nombreux secteurs les IDE ont baissé de plus de 20% avait constitué un obstacle au déve- cer leurs capitaux dans un pays béné-
de l’économie attendent encore leurs depuis 2009. Un an auparavant, Ma- loppement des investissements directs ficiant d’une économie suffisamment
grands investisseurs pour pouvoir dagascar était classé parmi les pays étrangers à Madagascar. En fait, le diversifiée. Par ailleurs, le constat fait
prendre leur envol. On estime cepen- prometteurs de la région mais n’était développement spectaculaire de ces par le FMI selon lequel les économies
dant que pratiquement tous les sec- que 12ème parmi les pays récipiendai- secteurs « stars » ont davantage mis diversifiées résistent beaucoup mieux
teurs économiques du pays intéressent res de l’investissement direct étranger en évidence le sous - investissement aux crises à la crise mondiale conforte
les investisseurs mais Madagascar de- sur l’ensemble du continent africain, dans le secteur agricole qui demeure la conviction des analystes qui pous-
meure un pays à risque où il n’est pas 7ème pour l’Afrique subsaharienne. Et le principal point faible malgré son sent les autorités à accélérer la diversi-
aisé de faire des affaires. Bureaucratie il faut signaler qu’un recul de 15% du importance dans un pays à vocation fication de l’économie.
6 Secteurs
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011

Produits alimentaires de base


Miser davantage sur les légumes secs
T
Mbola Ranarivelo et financier (stockables elles peu- (haricot surtout).
vent être vendues selon les besoins
raditionnellement des ménages) des paysans. Le hari- Le haricot est semé dès les premiè-
tournée vers l’auto- cot se place en 6e place en terme de res pluies sur les hauts plateaux
consommation fa- tonnage produit de cultures vivriè- (novembre-janvier), mais aussi en
miliale, la culture res. Il occupe 10% (et en 4e place) intersaison (mars-avril) et en contre
de légumineuses des superficies cultivées en culture saison (juin-août). Le pois de cap,
s’ouvre davantage, vivrières (en excluant le riz). Mais en culture irriguée est semé vers le
après les crises économiques de les commentateurs agricoles sou- mois de février, tandis que pour les
1980, à la commercialisation. Le tiennent que ce produit a tout pour cultures sur alluvions inondées, le
pois du cap est une ancienne filière occuper une place plus élogieuse semis est effectué dès le retrait des
d’exportation importante pour Ma- dans la hiérarchie des produits agri- eaux jusqu’à mi-mai. La récolte est
dagascar et a fait la prospérité des coles alimentaires les plus consom- faite de septembre à novembre. Les
régions Sud-ouest de Madagascar, més par les Malgaches. légumineuses à graines sèches peu-
entre Morondava et Toliara, depuis vent se conserver plusieurs mois.
les années 20. La production de pois de cap ne
Les légumineuses tiennent déjà une s’élève qu’entre 7000-8000 tonnes Les graines peuvent alors être trans-
place importante dans l’agriculture sur les trois dernières années. Dans surtout les baiboho de l’ouest et du portées sur de longues distances
malgache mais doit s’imposer da- les années 1970, cette production sud ouest du pays. Ainsi les zones afin d’accéder aux marchés les plus
vantage surtout en cette période où était aux environs de 18 000 ton- de Miandrivazo et de Belo sur Tsi- rémunérateurs (distants ou saison-
les produits alimentaires de base nes. Cette filière fait l’objet d’un ribihina sont renommées pour la niers). Deux régions ont l’avantage
deviennent une source d’inquié- programme de relance mené dans qualité de leur lingot blanc ; Mo- d’une production de légumineuses
tudes permanentes. Elles sont des la région du Sud Ouest (Menabe et rombe est le principal producteur sèches de qualité et de quantité :
produits qui répondent aux besoins, Delta de l’Onilahy. Les principales de pois de cap. Mais les régions la région de l’Ouest : Miandriva-
à la fois alimentaire (remplacent la zones de production des haricots, des Hauts plateaux sont aussi des zo, Marovoay (culture sur sols de
viande comme source de protéine) pois de cap, lentille, tsiasisa,… sont zones de culture des légumineuses baiboho - culture de décrue) et la
région du Vakinankaratra : Betafo,
Itasy (la culture se pratique sur sols
volcaniques - culture arrosée).

Industrie locale Produits sur l’île


depuis 5 siècles

On veut une TVA inférieure à 15% Les légumineuses à graines (hari-

S
Zo Tsitohaina cots, pois du cap) sont originaires
de l’Amérique du Sud. Les hari-
i la mise en place des bien identifier les lignes de crédit pou- de nombreuses années de frustrations cots furent introduits à Madagas-
zones franches indus- vant financer les différentes catégories causées notamment par l’insolente car au 16ème par l’intermédiaire
trielles a permis de d’entreprises industrielles du pays. En bonne santé des entreprises franches, des comptoirs français de la Côte
donner un nouveau ce qui concerne les mesures incitatives, la concurrence des produits importés Est. Les variétés cultivées pro-
souffle au secteur in- les industriels proposent des droits et et l’étroitesse du marché domestique. viennent soit de l’île de Bour-
dustriel en général, taxes d’importation des matières pre- Certes, ce sous-secteur souffre encore bon, soit de l’Europe. D’autres
de créer des emplois et de dynamiser mières et intrants identiques à ceux des de nombreux maux. Mais les industriels variétés de haricot, plus petites,
les exportations, trop miser sur elles est pays émergents comme l’Afrique du nationaux ont la force de persuasion ont probablement été introduites
dangereux pour le pays. Les fermetu- Sud et l’île Maurice. Et cette mesure nécessaire pour renverser la vapeur et depuis l’Afrique par les arabes
res d’entreprises franches textiles aussi devrait être accompagnée par l’imposi- faire de cette décennie une ère de nou- sur la Côte Ouest. Les graines
bien à Madagascar qu’à Maurice depuis tion de droits d’octroi de mer et de rede- velle prospérité. Rappelons que l’ONU- sont cultivées en Imerina dès le
quelques années ont constitué un signal vances pour les produits finis importés DI a choisi maintenant depuis plus de 17ème siècle et c’est à partir du
d’alarme. Pour ce qui est de l’assainis- concurrents. Actuellement, on estime 5 ans Madagascar comme pays pilote 19ème siècle que leur culture s’y
sement et le redressement de l’envi- en moyenne les marges des entreprises pour l’industrialisation dans le cadre étendra. Malgré cette extension
ronnement industriel pour renforcer la industrielles nationales entre 5% à 10%. de la lutte contre la pauvreté. Pour les des surfaces cultivées, les varié-
capacité de production, les industriels Les marges sont régulées par le mar- portes paroles de l’industrie nationale, tés semées restent limitées aux
estiment toujours que cela doit passer ché, donc ne peuvent être dépassées. le choix de cette structure onusienne est plus rustiques. C’est sous l’admi-
par la fin des situations faussées par la Une contrainte qui se traduit par des une chance à ne pas rater pour dévelop- nistration coloniale et la création
concurrence déloyale et les fraudes en manques à gagner que les opérateurs per nos potentialités, notre imagination de stations agricoles (vers les an-
tous genres. Mais plus généralement, de pensent compenser par une ouverture et notre audace pour un développement nées 1910), que de nombreuses
nombreux industriels pensent actuelle- vers les marchés régionaux. Mais pour industriel durable et réel. Pour les in- nouvelles variétés de haricots
ment que pour établir des conditions fa- pouvoir écouler leurs produits dans les dustriels nationaux, il est indispensa- sont introduites : le lingot blanc,
vorables au développement industriel, il pays de la région, les entreprises mal- ble pour Madagascar de renforcer et le lingot rouge, le coco blanc, …
sera plus intéressant d’améliorer la po- gaches estiment que la TVA ne doit pas diversifier rapidement son tissu indus- Les variétés sont essentiellement
litique industrielle du pays en précisant dépasser 15%. triel qui a été fragilisé par des crises diffusées à l’ouest du pays par
clairement désormais l’objectif en ma- successives qui ont frappé le pays. Il l’intermédiaire des concessions
tière de taux de croissance industrielle. Il est indiscutable que le moment est est important pour cela de promouvoir coloniales, soucieuses de pou-
opportun pour l’industrie nationale de les créneaux porteurs pour les petites voir sécher les fèves. Elles sont
On estime par ailleurs qu’il faut aussi se repositionner sur l’échiquier après et moyennes industries (PMI). d’abord destinées à alimenter le
marché européen.
Secteurs
Journal de l’Economie - N° 94 du 14 au 20 Mars 2011
7

Filière
Quand l’or retient subitement l’intérêt
des gouvernants
C
Mbola Ranarivelo
ela fait maintenant
des lustres que ceux
qui connaissent nos
richesses minières
et les journalistes in-
sistent sur la néces-
sité pour les responsables étatiques
de s’intéresser plus sérieusement à
l’avenir de notre secteur aurifère qui
fait surtout parler de lui pour les mul-
tiples trafics et ruées sauvages que
sa contribution à l’économie. Les
appels ont-ils été entendus pour que
le ministère en charge des Mines se
décide enfin à inciter les opérateurs
de la filière à déclarer leurs activités
auprès des directions régionales ? Si
l’on se réfère aux annonces parues
dans les journaux, le ministère sou-
haite avant tout avoir une idée glo-
bale de la quantité d’or traitée par les
opérateurs de la filière. Rappelons la collecte des informations sur les lière est bien organisée et profession- nes, le village est devenu le lieu de
qu’après les événements politiques activités aurifères afin de permettre nalisée. Quelques entreprises sont travail de plus de 10 000 exploitants
de 1991, les nouveaux dirigeants à l’Administration de concevoir de actuellement intéressées par l’exploi- aurifères venus des quatre coins du
ont promis de mettre de l’ordre dans nouvelles stratégies plus efficaces et tation industrielle des réserves aurifè- pays. On peut dire que le petit village
cette filière et de faire en sorte que de fournir les renseignements néces- res du pays. Si les Sud-africains sont de Bemangoraka y a pris pour son
l’or devienne enfin un outil de lutte saires pour les acteurs intéressés par les plus connus, des entreprises ca- compte puisque la nouvelle a déjà
contre la pauvreté. Mais l’ouverture l’activité d’orpaillage. nadienne, australienne et israélienne permis l’ouverture de quelques hôtels
du premier comptoir de l’or ne date sont également sur les rangs. Les zo- et restaurants ainsi que de nombreux
que de 2006. Un comptoir destiné à Récemment encore, le ministre Rato- nes productrices d’or sont identifiées commerces. Il n’en reste pas moins
réguler les transactions liées à l’or vomalala a rappelé que l’écart entre dans plus de 1 000 communes dont que cette ruée vers l’or est aussi déjà
dans la commune rurale de Brieville, l’exportation déclarée d’or brut, le les plus réputées sont Maevatanàna, en train de produire ses premières
Andriamena, Manakana, Keliloha et poids total de l’or brut et des bijoux Tsaratanàna, Betsiaka et Marolambo. conséquences néfastes. Bon nombre
Ampadrana. Outre l’achat et la vente en or envoyés à l’étranger est trop im- Et l’ouverture d’autres comptoirs de d’écoliers désertent les bancs pour
d’or, le comptoir travaille aussi pour portant. Certains spécialistes soutien- l’or est indispensable pour faire de jouer aux petits prospecteurs d’or,
sensibiliser les orpailleurs à forma- nent pour leur part qu’il faut identifier cette filière un véritable moteur éco- de même que des fonctionnaires. Les
liser leurs activités et à adopter des les vraies régions aurifères de l’île et nomique. prix commencent également à grim-
méthodes de travail plus efficaces. mettre en place une stratégie efficace per et les autorités locales estiment
La localité très aurifère de Maevata- pour attirer les investisseurs intéres- A signaler enfin que la région Bon- que l’insécurité va s’aggraver. Face
nana va aussi disposer d’un comptoir sés par l’exploitation industrielle de golava abrite l’une des derniers filons à cette nouvelle situation, les res-
dans le but d’organiser le commerce ce produit. Mais l’Etat doit aussi te- d’or trouvés récemment. Un nouveau ponsables ont décidé de prendre des
de métal précieux dans cette région nir compte que 2,5% des Malgaches filon d’or a en effet été découvert à mesures en vue de mieux sécuriser la
et assurer plus de revenu à l’Etat. sont orpailleurs et produisent chaque Bemangoraka un petit village situé zone, de contrôler les activités com-
année plus de 5 tonnes. En moyenne, dans cette localité. L’engouement est merciales liées à l’exploitation du
En 2005, une Agence de l’or a été la production quotidienne des or- tel qu’en l’espace de quelques semai- métal jaune.
mise en place sous la tutelle du Bu- pailleurs varie entre 0,08 gr et 0,20
reau du cadastre minier de Madagas- gr. Quoiqu’il en soit, la Grande Ile a
car (BCMM). Cette agence a pour intérêt à accorder une plus grande im- Le meilleur outil
de défense individuelle au monde !
principale mission de délivrer les portance à cette matière première très Autorisation ministérielle N° 1690/PM/INT/SG/DAPMOSP/SASE
SE
cartes de collecteurs et d’orpailleurs. appréciée ces dernières années sur Le Guardian Angel immobilise instantanément votre agresseur
N
SU
IS

En disposant d’une douzaine de bu- le marché international à cause de la Sécurité à 4 m. de distance, en moins d‛une seconde, et pour 30 mn minimum FA
BRI
CAT
IO

Le Guardian Angel est 8 fois plus rapide q‛un spray lacrymogène classique. Il
reaux à travers l’île, il est en charge crise économique qui incite les inves- Rapidité propulse à 145 km/h sa substance contre vents ou pluies, et permet d‛atteindre
le(s) agresseur(s), même protégé(s) d‛une cagoule !
également de l’agrément des comp- tisseurs à se tourner vers cette valeur
Aucune fuite possible contrairement aux sprays classiques, le Guardian Angel est
toirs de l’or. Parmi ses activités fi- refuge. L’exploitation aurifère à Ma- Fiabilité garanti et offre une position de tir instinctive avec prise en main ultra- rapide.

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