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ENERGIE (Vue d'ensemble)

NACE 11, 12, 13, 14, 15, 16


En 1993, la consommation d'énergie primaire dans l'UE a totalisé un peu moins de 1,2
milliard de tonnes équivalent pétrole (tep), soit un niveau de consommation pratiquement
inchangé par rapport à l'année précédente. L'UE a été autosuffisante à 50% pour son
approvisionnement en énergie en raison, essentiellement, de la production de pétrole et de
gaz en mer du Nord, la production de gaz aux Pays-Bas et la production de charbon au
Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne. Le Royaume-Uni contribue à la production
d'énergie primaire communautaire à raison de plus de 33%.
La consommation d'énergie primaire est encore dominée par le pétrole qui représente près
de 44% de la demande intérieure brute d'énergie primaire. La consommation de gaz naturel
s'accroît rapidement. D'ici à l'an 2000, le gaz devrait satisfaire environ 23% des besoins
d'énergie primaire de l'UE, contre 16% en 1993, devançant ainsi le charbon pour devenir la
deuxième source d'énergie la plus utilisée. D'ici à l'an 2000, la part du charbon devrait passer
de 20% à 18% de la consommation d'énergie primaire communautaire. Une part croissante
de la consommation de charbon sera couverte par des importations étant donné que les
industries charbonnières d'Allemagne, d'Espagne et du Royaume-Uni sont appelées à fermer
progressivement.
Le secteur de l'énergie est au centre du débat actuel sur les problèmes et la politique en
matière d'environnement. Les stratégies visant à réduire la menace d'un changement de
climat à l'échelle de la terre et à diminuer d'autres émissions nocives dépendent largement
du niveau de la demande d'énergie, de la gamme et de la qualité des combustibles brûlés.
La mise en oeuvre de certaines des mesures proposées pour diminuer les effets nocifs sur
l'environnement pourrait avoir des conséquences significatives pour le secteur de l'énergie
au cours de la prochaine décennie.
PROFIL
Description du secteur
Les activités couvertes par le secteur de l'énergie dans l'UE sont classées selon les
classifications NACE standard ci-après: extraction et agglomération de combustibles solides
(NACE 11); cokeries (NACE 12); extraction de pétrole brut et de gaz naturel (NACE 13);
raffinage de pétrole (NACE 14); industrie des combustibles nucléaires (NACE 15); production
et distribution d'énergie électrique, de gaz, de vapeur et d'eau chaude (NACE 16). Ces
activités sont traitées dans les divers chapitres spécialisés suivants:
 Combustibles solides (NACE 11 et 12)
 Prospection et production de pétrole et de gaz naturel (NACE 13)
 Combustibles nucléaires (NACE 15)
 Raffinage et distribution de produits pétroliers (NACE 14)
 Production et distribution d'énergie électrique (NACE 161)
 Distribution de gaz naturel (NACE 162)
Une description du secteur des énergies renouvelables (non définie par la NACE) est
également fournie. Pour les besoins du présent chapitre, les énergies renouvelables
comprennent l'énergie hydroélectrique à petite échelle, l'énergie éolienne, la biomasse,
l'énergie marémotrice et l'incinération des déchets. L'énergie hydroélectrique à grande
échelle est incluse dans le chapitre consacré à la production et à la distribution d'énergie
électrique.
Les convention et les définitions suivantes sont largement utilisées. La consommation
d'énergie est envisagée à deux niveaux, qui sont celui de la consommation d'énergie
primaire et celui de la consommation d'énergie finale. La consommation d'énergie primaire
représente la somme de toutes les énergies utilisées par les consommateurs ou utilisées
comme facteur de production d'autres formes d'énergie. Par exemple, la production
d'électricité nécessite l'utilisation de combustibles tels que le charbon, le gaz naturel et le
fuel-oil lourd. La consommation d'énergie intérieure brute représente la consommation
primaire de combustibles à des fins intérieures, excluant ainsi les combustibles utilisés pour
les transports maritimes et aériens. La consommation d'énergie finale correspond à la
somme de toute l'énergie utilisée par les consommateurs et exclut donc les pertes de
transformation et de distribution.
L'intensité énergétique correspondant à la quantité d'énergie primaire consommée par unité
du produit intérieur brut (PIB). Cette intensité varie d'un pays à l'autre et dans le temps en
fonction de la situation économique, des politiques nationales en matière d'énergie et des
structures sectorielles et industrielles. Pour les économies d'énergie arrivées à maturité,
comme celles qui prévalent dans l'UE, elles tendent à diminuer dans le temps au fur et à
mesure que des technologies efficaces en matière d'énergie font leur apparition dans les
biens d'équipement et que les consommateurs investissent dans la conservation de l'énergie.
Il convient également de noter que toutes les références aux Etats membres de l'UE ont trait
aux douze pays qui étaient Etats membres en 1994. Au moment de rédiger ces chapitres,
l'Autriche, la Finlande et la Suède ont ratifié leur décision de rejoindre l'UE au 1er janvier
1995, tandis que le référendum qui devait avoir lieu en Norvège ne s'était pas encore tenu. Si
la Norvège confirmait son intention d'adhérer à l'UE au moment de la mise sous presse de
ces chapitres, la nouvelle donne ajouterait des réserves et une production importantes de
pétrole et de gaz naturel aux ressources énergétiques de l'UE et diminuerait, par
conséquent, les besoins en importations de l'UE pour ces formes d'énergie. La Norvège est
aussi un producteur important d'énergie hydroélectrique pour ses propres besoins en énergie
électrique.
Evolution récente
Au cours des dix années qui se sont écoulées entre 1984 et 1993, la consommation
d'énergie primaire brute a augmenté de 20% dans l'UE, soit une croissance annuelle
moyenne de 1,9%. En 1993, la consommation d'énergie primaire intérieure brute dans l'UE a
totalisé 1 190 000 000 tep. Au cours des dix années qui ont précédé 1993, la production
d'énergie primaire a également augmenté, mais de 17% seulement, les augmentations
régulières de la production de pétrole et de gaz étant compensées en partie par une
diminution de la production de combustibles solides. On a également enregistré une
augmentation globale de 30% des importations nettes d'énergie dans l'UE entre 1984 et
1993.
Le profil de la consommation de combustibles a également évolué, le gaz naturel et
l'électricité nucléaire augmentant fortement leur part aux dépens des combustibles solides,
et, dans un certaine mesure, du pétrole. L'utilisation du pétrole se concentre de plus en plus
sur le secteur des transports, qui a présenté une certaine croissance, mais cette progression
a été compensée par une perte de sa part dans les autres secteurs au profit du gaz et de
l'électricité. En 1993, le pétrole représentait près de 44% de la consommation intérieure brute
totale d'énergie primaire, les combustibles solides, le gaz naturel et l'électricité primaire
représentant 20% ou moins de cette consommation. Les énergies renouvelables ont
représenté 1,5% de la consommation.
Figure 1: Energy

Fuel shares of primary energy demand, 1993

Nuclear Hydro/geoth
electricity ermal
Solid fuels
14,60% electricity 20,30%

Natural gas
18,80%
Oil
43,80%

Source: DRI Europe


Figure 2: Energy

Fuel shares of final industrial energy demand, 1993

Solid fuels Electricity


15,30% 23,60%

Petroleum
products
28,50% Natural gas
Derived
27,80%
gases
3,80%

Source: DRI Europe

Globalement, l'intensité énergétique de l'UE a été caractérisée, au cours de la dernière


décennie, par une évolution négative qui résulte de la maturité atteinte par les marchés
énergétiques communautaires, où la croissance s'est surtout manifestée dans des secteurs à
faible intensité énergétique alors que les secteurs à grande intensité énergétique avaient
tendance à diminuer. La principale exception à cette tendance s'est manifestée en 1991,
après la réunification allemande, lorsque les statistiques ont reflété la prédominance des
secteurs intensifs en énergie de l'ex-Allemagne de l'Est.
En règle générale, les pays qui ont présenté les plus petites diminutions (voire des
augmentations) d'intensité énergétique sont ceux aux secteurs industriels à croissance
rapide (p. ex. Portugal et Espagne). Les pays qui ont présenté des diminutions importantes
de l'intensité énergétique sont ceux qui ont subi une restructuration industrielle poussée (p.
ex. Pays-Bas, Belgique et Allemagne avant la réunification).
Des statistiques globales sur l'emploi dans le secteur de l'énergie de l'UE ne sont pas
disponibles actuellement en raison de la grande diversité des secteurs d'activité et des
organisations impliquées. Toutefois, le secteur de l'énergie tend à utiliser moins de main-
d'oeuvre que d'autres secteurs industriels traditionnels. Par conséquent, l'incidence des
changements d'activité sur les niveaux d'emploi globaux n'est pas significative si on la
compare au niveau total de l'emploi dans les économies des Etats membres de l'UE.
Table 1: Energy

Main indicators in current prices (1)

(millio n to e ) 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993
Final energy consumption 656 676 689 703 707 713 724 786 784 N/A
Gross inland consumption 991 1 029 1 044 1 063 1 077 1 099 1 114 1 213 1 206 1 190
Net imports 458 457 480 490 511 552 573 617 630 596
Primary production 534 589 601 601 591 576 573 629 622 624
Employment (thousands) 1 967 1 915 1 870 1 797 N/A N/A N/A N/A N/A N/A
(1) Excluding Portugal; employment figures are for energy and water. Including former East
Germany from 1991 onwards.
Source: Eurostat
Table 2: Energy

Primary production by fuel type

(tho us a nd to e ) 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993
Hard coal 107 639 133 627 139 496 133 938 129 460 125 839 118 828 115 777 110 090 94 936
Lignite and peat 37 618 35 634 33 854 32 404 32 397 34 303 33 854 70 593 62 581 57 777
Crude oil and
feedstocks 141 680 144 765 145 697 144 082 136 319 113 260 113 899 114 582 117 733 120 128
Petroleum products 5 546 5 860 6 239 5 725 4 591 4 213 2 059 2 170 2 375 4 945
Natural gas 119 952 127 117 124 565 129 101 120 203 125 296 129 791 144 534 145 556 156 431
Other fuels 1 562 1 664 1 660 2 169 2 622 2 456 2 662 3 142 1 592 3 258
Nuclear/geothermal
heat 104 443 125 711 132 888 138 583 148 768 158 883 159 170 163 929 168 702 172 200
Electrical energy 15 042 14 581 14 246 15 189 16 532 11 336 12 484 13 788 13 911 14 670
Total 533 482 588 959 598 645 601 191 591 254 575 554 572 747 628 515 622 540 624 345
Source: Eurostat

Table 3: Energy

Evolution of energy intensity (1)

(1 9 8 5 =1 0 0 ) 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


EU 99 98 96 94 92 97 95
Belgique/België 102 101 98 95 94 97 97
Danmark 97 99 93 87 85 92 88
BR Deutschland 97 96 94 90 87 98 93
Hellas 97 103 106 113 113 110 112
España 98 96 99 98 97 100 101
Source: Eurostat

Comparaison internationale
En 1993, la consommation intérieure brute d'énergie primaire dans l'UE était légèrement
inférieure à 1,2 milliard de tep, et se situait ainsi au même niveau, à peu de chose près,
qu'en 1992. Ce niveau de consommation représente près de 15% de la consommation
d'énergie primaire mondiale totale, ce qui fait de l'UE l'un des plus importants marchés
énergétiques au monde après l'Amérique du Nord et l'Asie. Les Etats-Unis restent le premier
consommateur d'énergie au monde puisqu'ils représentent près de 24% de la consommation
d'énergie primaire mondiale totale. L'Asie est la région qui présente la croissance la plus
rapide du monde pour la demande d'énergie. Si elle comprend l'économie à énergie
relativement mûre du Japon, elle inclut aussi les économies à croissance élevée de la Chine
et des pays nouvellement industrialisés de l'Asie du Sud-Est. L'Asie représente actuellement
près de 24% de la demande d'énergie mondiale mais possède un important potentiel de
croissance étant donné que la consommation annuelle d'énergie par habitant, avec 0,8 tep,
reste loin derrière celle de l'Europe occidentale (3,3 tep) et de l'Amérique du Nord (7,9 tep) et
que les économies de cette région sont en plein essor, à l'exception du Japon.
Commerce extérieur
L'UE est un importateur net d'énergie. Les importations nettes ont atteint 596 000 000 de tep
en 1993 ou 50% de la consommation intérieure brute d'énergie primaire.
Les importations de pétrole, de gaz naturel et de charbon ont toutes augmenté au cours des
dix dernières années étant donné que la croissance de la demande a largement dépassé la
croissance de la production. Le Moyen-Orient et la Norvège ont été les principales sources
d'importations de pétrole brut, l'Algérie, la Norvège et l'ex-URSS sont les plus importants
fournisseurs extracommunautaires de gaz naturel alors que les importations de charbon sont
dominées par les approvisionnements en provenance des Etats-Unis, de l'Australie et de
l'Afrique du Sud.
ANALYSE DU MARCHÉ
La demande
Demande d'énergie finale par secteur
Les principaux secteurs de la demande d'énergie finale sont l'industrie, les transports et le
secteur résidentiel/commercial (le secteur de la production d'électricité, inclus dans la
demande intérieure brute d'énergie primaire, est un secteur de transformation dont la
production est reprise dans la demande d'énergie finale).
Alors que les trois principaux secteurs d'utilisation finale ont présenté une croissance de la
demande d'énergie au cours de ces dix dernières années, la répartition de la demande entre
les secteurs a été modifiée au cours de la même période. Le secteur résidentiel/commercial
est resté stable, pour représenter 40% environ du total, mais la part de l'industrie a diminué
étant donné que les industries à haute intensité énergétique ont été restructurées et que la
croissance s'est concentrée dans l'industrie légère. Le secteur des transports a augmenté sa
part, ce qui correspond à l'augmentation de la mobilité des personnes alliée à l'augmentation
du niveau de vie et à l'augmentation du transport routier par camion avec le développement
des échanges intracommunautaires. Le secteur des transports a aujourd'hui dépassé
l'industrie pour devenir le deuxième consommateur d'énergie finale.
La consommation d'énergie dans les secteurs résidentiel et commercial est dominée par le
chauffage, l'électricité, le gaz naturel et les produits pétroliers étant ici les principaux
concurrents en lice. D'autres utilisations de l'énergie, objet de la concurrence entre les
combustibles, sont la cuisine et l'approvisionnement en eau chaude, alors que l'éclairage et
les appareils sont presque exclusivement dépendants de l'électricité.
Les utilisations de l'énergie dans l'industrie sont très diverses et vont du chauffage des
locaux et de l'éclairage à la production de vapeur dans les chaudières industrielles, au
séchage et à de nombreuses applications spécifiques. Dans cette dernière catégorie, on note
un glissement vers l'utilisation de l'électricité étant donné que de nombreux processus
industriels nouveaux dépendent exclusivement de l'électricité. Les autres combustibles sont
en concurrence pour la production de vapeur, le chauffage et des utilisations dans des
processus plus traditionnels, le gaz naturel gagnant des parts de marché aux dépens du
charbon et du pétrole.
Les transports sont dominés par le pétrole, étant donné que jusqu'ici aucune solution de
rechange n'a été apportée dont la pénétration sur le marché soit significative. Le choix du
consommateur se concentre donc presque exclusivement sur les essences et les carburants
diesels raffinés à partir du pétrole. A long terme, des véhicules à combustible alternatif, qui
utiliseront l'électricité ou le gaz naturel comprimé, pourraient devenir plus fréquents mais il
est peu probable qu'ils réussiront à entamer sérieusement la position dominante occupée par
le pétrole.
Demande d'énergie par type de combustible
Le pétrole représente toujours 44% des besoins européens en énergie, niveau qui a peu
évolué depuis 1985. Les pertes de marché du pétrole dans les secteurs
résidentiel/commercial et industriel, où le gaz naturel et l'électricité sont devenus plus
compétitifs, ont été compensées par la croissance continue observée dans le secteur des
transports, où les occasions de remplacement de ce combustible sont extrêmement limitées.
Ceci explique pourquoi de nombreuses régions présentent aujourd'hui une demande en
pétrole qui est relativement captive.
Le gaz naturel représente aujourd'hui 20,5% de la demande d'énergie communautaire,
contre 18% en 1985. Bien que le développement du gaz naturel ait été extrêmement inégal
dans l'UE, où les pays aux ressources importantes comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni,
ont développé des marché du gaz à une époque bien antérieure à d'autres pays
communautaires, le gaz naturel devient actuellement un élément important des marchés
énergétiques dans l'ensemble de l'UE. Le Portugal et la Grèce, derniers pays à avoir introduit
le gaz naturel, ont élaboré des plans importants pour développer l'infrastructure d'importation
et de distribution du gaz naturel dans les prochaines années et pouvoir ainsi mieux
s'approvisionner en gaz. Il convient de souligner ici que c'est l'Espagne qui présentera
l'augmentation de volume la plus importante parmi les pays nouvellement approvisionnés en
gaz naturel. L'attrait du gaz dans le secteur de la production d'énergie électrique signifie que
les marchés déjà développés d'Europe septentrionale (Belgique/Luxembourg, France,
Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni), plus l'Italie, connaîtront une croissance future
importante de la demande de gaz : ces marchés représenteront ensemble plus des trois
quarts de la croissance en volume de la demande de gaz dans les quinze années ou
quelques à venir.
La part de l'énergie nucléaire et de l'hydroélectricité dans la consommation brute d'énergie
primaire a aujourd'hui atteint près de 16%, après un programme extensif de développement
de l'énergie nucléaire en France au cours des années 1980. La France exporte aujourd'hui
de l'électricité vers ses pays voisins. La part actuelle de l'électricité nucléaire et de
l'hydroélectricité ne devrait plus continuer à augmenter étant donné que le programme
nucléaire français a été fortement ralenti et que d'autres pays procèdent à des choix
différents pour leurs programmes de développement du secteur de l'électricité. Le fait est
qu'il reste aujourd'hui dans l'UE très peu d'occasions de développer de nouvelles centrales
hydroélectriques à grande échelle.
Le charbon et les autres combustibles solides (lignite et tourbe) représentent 19% de la
consommation intérieure brute d'énergie primaire, part qui a diminué puisqu'elle était de 23%
en 1985. La disponibilité croissante de gaz naturel et les réglementations destinées à limiter
les émissions nocives ont entraîné une diminution importante de la part du charbon dans
l'utilisation d'énergie du secteur industriel. Aujourd'hui, le charbon est surtout utilisé pour la
production d'électricité; les installations à grande échelle ont été en mesure de monter des
équipements pour la diminution des émissions. La demande future de charbon devrait être
de plus en plus limitée à ce secteur.
L'offre et la concurrence
La contribution de la production d'énergie indigène communautaire à la demande d'énergie
communautaire qui s'établit à 52%, est restée pratiquement inchangée au cours des dix
dernières années, mais certaines modifications ont eu lieu dans la contribution relative de la
production de formes d'énergie différentes.
La production communautaire de pétrole a diminué de 15% entre 1984 et 1993. La principale
source de production pétrolière de l'UE est le secteur britannique de la mer du Nord, où la
production a diminué à la fin des années 1980 après la perte de capacité due à la
catastrophe de Piper Alpha. Aujourd'hui, cependant, la production s'est stabilisée et devrait
enregistrer une tendance à la hausse d'ici la fin des années 1990 avant de diminuer à
nouveau après l'an 2000. Cette évolution sera la conséquence du redressement après Piper
Alpha et sera due en particulier aux progrès technologiques et aux diminutions des coûts liés
à l'exploration et à l'extraction.
La production communautaire de gaz naturel a augmenté de 30% au cours des dix années
qui ont suivi 1984, les investissements de prospection et de développement ayant été
augmentés et concentrés sur le gaz naturel notamment au large des côtes des Pays-Bas et
du Royaume-Uni, en réaction aux possibilités de croissance supérieure escomptées pour le
gaz naturel par rapport au pétrole.
La production de charbon et de combustibles solides communautaires a également
augmenté depuis 1984, avec une progression de 5%. Elle est due entièrement à la
réunification allemande, qui a ajouté une production importante de lignite à la production
communautaire. Cependant, la tendance est ici à la baisse. La production de houille a
diminué de 12% depuis 1984, tandis que celle du lignite a accusé une baisse de 18% depuis
1991. Ces baisses ont deux raisons. D'une part, les marchés traditionnels pour le charbon
sont en régression étant donné que l'industrie passe au gaz naturel et à l'électricité pour des
raisons liées à la protection de l'environnement. D'autre part, les grandes régions
productrices de charbon de l'UE (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et France)
restructurent leurs industries charbonnières étant donné que les coûts de production du
charbon européen, extrait à grande profondeur, sont supérieurs aux niveaux mondiaux des
prix du charbon. En outre, les subventions accordées à la production, combinées aux
contrats d'achat garantis passés avec le secteur de l'électricité et qui ont pour but de
maintenir en activité la production nationale, commencent aujourd'hui à être supprimées
progressivement, ce qui entraînera des baisses de la capacité de production.
La production des centrales nucléaires et hydroélectriques a augmenté de plus de 50%
depuis 1984 en raison, essentiellement, de l'apport des nouvelles centrales nucléaires
françaises.
La concurrence entre les combustibles est bien établie dans l'Union européenne pour toutes
les applications permettant le remplacement technique d'un combustible par un autre. Les
seules exceptions à cette tendance ont été les accords d'achat spéciaux du charbon propres
au secteur de l'électricité dans les grands pays producteurs de charbon, dont les
gouvernements se sont portés garants, dans le passé, de contrats garantissant un prix et un
volume de charbon définis. Ces accords sont aujourd'hui progressivement remis en question
et le choix du combustible en fonction de critères concurrentiels et économiques devrait se
généraliser.
L'importance de la concurrence entre fournisseurs d'un combustible particulier varie très
nettement. Sur les marchés pétroliers, la concurrence est vive dans l'ensemble de l'UE, étant
donné que chaque pays est desservi par un nombre suffisant d'entreprises de raffinage et de
commercialisation pour garantir la concurrence. En outre, la transparence des prix est la
norme et les obstacles aux échanges sont très peu nombreux. Les secteurs de la distribution
de gaz naturel et d'électricité ont été traditionnellement le domaine des sociétés de services
publics étatisés bénéficiant de monopoles nationaux ou régionaux. Aujourd'hui, toutefois,
cette situation évolue. Le Royaume-Uni a été le pionnier de l'ouverture de ces secteurs à la
concurrence avec un programme de privatisation et de libéralisation, alors que la
Commission européenne continue à promouvoir l'introduction d'un cadre de concurrence
accrue dans le reste de l'UE par le biais de propositions pour l'accès des tiers aux réseaux
de transport d'électricité et de gaz naturel et autres moyens d'aide. Le secteur de
l'approvisionnement en charbon est généralement concurrentiel pour la plupart des secteurs,
l'accès aux sources de charbon importé devenant plus disponible.
STRUCTURE DU SECTEUR
Entreprises
Les entreprises concernées par la production et la distribution d'énergie dans l'Union
européenne présentent une très grande diversité puisqu'elles comprennent des sociétés
géantes d'Etat comme ENEL et ENI en Italie, EdF et GdF en France, Repsol en Espagne; de
grandes sociétés énergétique multinationales à capitaux privés ayant leur siège dans l'UE
comme Royal Dutch/Shell (Pays-Bas/Royaume-Uni), British Petroleum (Royaume-Uni), Elf
(France), Total (France) ou British Gas (Royaume-Uni); des multinationales n'ayant pas leur
siège dans l'Union européenne mais aux activités importantes implantées dans celle-ci,
comme Exxon ou Texaco (Etats-Unis); de grandes sociétés énergétiques nationales à
capitaux privés comme RuhrGas (Allemagne), RWE (Allemagne), ou National Power
(Royaume-Uni); et une multitude de petites ou moyennes entreprises concernées par la
production/extraction, le transport ou la vente de toutes les formes d'énergie abordées ici.
L'évolution de la structure du secteur a été notamment caractérisée, ces dix dernières
années, par une diminution continuelle du rôle de l'Etat. Des privatisations de capitaux
détenus par l'Etat dans les sociétés énergétiques ont eu lieu dans chaque pays de l'UE ou
presque et se poursuivent encore à l'heure actuelle.
Impact du Marché unique
Bien que certains éléments particuliers du programme du Marché intérieur aient eu une
certaine influence sur le secteur de l'énergie, l'aboutissement du Marché intérieur de
l'énergie, sur lequel les délibérations se poursuivent, devrait avoir des conséquences
beaucoup plus profondes. Que ce soit dans le secteur de la production et de la distribution
de l'électricité, ou dans le secteur du transport et de la distribution du gaz naturel, le type de
mécanisme qui sera mis en place, à savoir l'accès des tierces parties (TPA), aura une
influence cruciale sur la structure de la concurrence et sur les prix. Pour l'heure, les prix de
l'énergie varient encore très sensiblement selon les pays, ceci en dépit de la forte
concurrence qui s'exerce entre les combustibles. Ces différentiels de prix sont la
répercussion d'une part des différences fiscales entre les Etats membres, et de la
fragmentation persistante des marchés le long des limites nationales.
Parmi les mesures qui faisaient partie intégrante du programme du Marché intérieur et qui
concernent directement le secteur de l'énergie se trouvaient l'ouverture des marchés de
l'Etat, l'harmonisation des accises sur les produits pétroliers et, essentiellement, plusieurs
mesures de politique environnementale, et notamment la directive sur les grosses
installations de combustion. De plus, l'amélioration générale de la situation économique a eu
dans une certaine mesure un impact positif sur la demande. Pour l'avenir, les priorités
englobent notamment l'aboutissement du Marché intérieur de l'énergie, ainsi qu'une
harmonisation de la législation environnementale et fiscale, laquelle varie à l'heure actuelle
très sensiblement selon les Etats membres, et sont une source de distorsion du marché.
RÉPARTITION RÉGIONALE
La demande d'énergie dans l'UE est répartie en fonction de l'activité économique de chaque
pays ou région. Dans l'ensemble, la plupart des régions ont accès à toutes les formes de
l'offre en énergie disponible. Lorsque tel n'est pas le cas, des projets sont lancés afin que de
nouveaux approvisionnements en énergie soient plus largement disponibles dans les
prochaines années. C'est la raison du développement des nouvelles infrastructures
d'approvisionnement en gaz au Portugal, en Espagne et en Grèce et de la liaison des
réseaux d'électricité de Grèce et d'Irlande à ceux d'autres pays communautaires.
A l'exception de la production d'électricité nucléaire, techniquement possible à de nombreux
endroits, la distribution régionale de la production d'autres formes d'énergie dépend des
ressources géologiques de chaque région. La production communautaire de pétrole et de
gaz est concentrée au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, avec des extractions plus faibles au
Danemark, en France, en Allemagne et en Italie. La production charbonnière intéresse
surtout le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne et la France.
ASPECTS ÉCOLOGIQUES
Des considérations écologiques ont été au centre des décisions politiques en matière
d'énergie au cours de ces dernières années, tant au niveau communautaire qu'à l'intérieur de
chaque Etat membre.
Dans le cadre, par exemple, des débats sur le réchauffement de la planète, l'UE s'est obligée
à stabiliser les émissions de CO2 au niveau de 1990 d'ici à l'an 2000 et a mis en place un
programme de surveillance destiné à évaluer les apports des programmes nationaux des
Etats membres en vue de cet objectif. Le secteur de l'énergie a un rôle très important à jouer
s'agissant de satisfaire à cet objectif par des améliorations du rendement énergétique et la
promotion de combustibles contenant moins de carbone (comme le gaz naturel et l'électricité
nucléaire ou l'hydroélectricité) aux dépens de combustibles dont la teneur en carbone est
plus élevée (charbon ou pétrole par exemple). L'UE débat actuellement de l'introduction
d'une taxe sur l'énergie basée, pour une part, sur la teneur en carbone du combustible qui
serait appliquée en tant que stratégie destinée à soutenir l'objectif de stabilisation des
émissions. Dans l'intervalle, certains pays comme le Danemark et les Pays-Bas ont déjà
introduit ce type de taxation.
L'Union européenne s'est également occupée de limiter d'autres sources d'émissions
nocives, le SO2 en particulier. En 1988 , elle a voté la directive sur les grandes installations
de combustion qui s'applique à toutes les installations industrielles existantes et nouvelles
d'une capacité supérieure à 50 MW. L'objectif de cette directive est de faire en sorte que les
installations procèdent d'ici à 2003 à une diminution progressive des émissions de SO2 de
60% par rapport aux niveaux de 1990. Cette diminution sera obtenue en limitant les quantités
de SO2 présentes dans les émissions de fumées. Pour atteindre ces objectifs, les
installations industrielles et les centrales électriques ont été obligées de choisir entre la
combustion de combustibles à teneur en soufre plus faible dans leurs chaudières ou
d'investir dans une technologie d'épuration des gaz de fumée comme la technologie DGF
(désulfuration des gaz de fumées). La directive sur les grandes installations de combustion
devrait bientôt être réexaminée et révisée.
D'autres initiatives communautaires visant à diminuer les émissions, comprennent des
modifications aux spécifications des produits pétroliers ainsi que des réglementations
destinées à introduire des technologies de limitation des émissions de composés organiques
volatils au cours du stockage et de la distribution des produits pétroliers. Ces aspects sont
abordés de manière plus détaillée dans le chapitre consacré au raffinage et à la distribution
des produits pétroliers. Il convient de mentionner ici l'important programme tripartite EPEFEE
(acronyme anglais pour Programme européen sur les émissions, les combustibles et les
technologies européennes) élaborés conjointement par la Commission, le secteur automobile
et le secteur pétrolier.
RÉGLEMENTATIONS
Un cadre réglementaire bien développé couvre le secteur de l'énergie dans l'UE, tant au
niveau national qu'au niveau communautaire. Les réglementations peuvent comporter des
dispositions spécifiques destinées au secteur énergétique et couvrant certains aspects
comme l'environnement, la sécurité et la santé, la concurrence et la fiscalité ou incluant
l'application de dispositions qui ont une influence sur toutes les entreprises industrielles ou
commerciales comme les réglementations en matière de planification ou l'obligation de
publier des comptes vérifiés.
Depuis l'introduction du Marché unique au sein de l'UE, les grands axes de la politique
communautaire dans le secteur de l'énergie se sont notamment concrétisés par des
propositions pour le développement d'un nouveau cadre réglementaire destiné à contribuer
au développement d'un marché unique de l'énergie. Cet effort comporte deux aspects. D'une
part, la Commission européenne applique la législation communautaire existante et les
obligations du Traité, parmi lesquelles les dispositions du Traité CEE sur la liberté du
commerce, ainsi que les dispositions en matière de concurrence et les aides d'Etat. L'autre
stratégie, qui implique des modifications réglementaires et une nouvelle législation
communautaire a progressé depuis la fin des années 1980. Une approche en trois étapes est
appliquée aujourd'hui.
La première étape est achevée dans ses grandes lignes. Elle impliquait l'adoption de
directives sur le transport de l'électricité et du gaz naturel, ainsi que sur la transparence des
prix dans les secteurs du gaz et de l'électricité. Des mesures ont été également adoptées
pour harmoniser les règles et les normes techniques et définir des niveaux minimaux
concernant les taxes d'accises et la TVA sur les produits pétroliers.
La seconde phase est toujours en discussion au sein de la Commission européenne et a
impliqué de longs débats avec les gouvernements nationaux et le secteur de l'énergie. Elle
devrait comprendre des mesures comme la suppression des droits exclusifs pour la
production d'électricité et la construction d'infrastructures de distribution d'électricité et de
gaz, la séparation de la gestion et des comptes des entreprises du secteur du gaz et de
l'électricité intégrées verticalement, ainsi que l'introduction d'un accès des tiers aux réseaux
de distribution de gaz et d'électricité qui desservent les gros utilisateurs industriels ainsi que
certaines sociétés de distribution.
La troisième phase n'a pas encore été spécifiée en détail, son objectif dépendant
partiellement de l'expérience acquise à la suite de la mise en oeuvre des deux premières
phases. Cependant, elle devrait comprendre, entre autres, l'extension des droits d'accès
limité des tiers aux réseaux d'électricité et de gaz à tous les distributeurs et petits
consommateurs.
PERSPECTIVES
Au fur et à mesure que les principales économies communautaires connaîtront à nouveau la
croissance à partir du milieu des années 1990, la demande d'énergie devrait également
progresser, bien qu'à un rythme plus lent que la croissance du PIB étant donné que les
améliorations sur le plan de la rentabilité énergétique et les investissements pour la
conservation de l'énergie continuent à entraîner une diminution de l'intensité énergétique
dans les pays communautaires. D'ici à l'an 2000, la consommation intérieure finale d'énergie
dans l'Union européenne devrait dépasser de 12% environ les niveaux atteints en 1993 et
augmenter à nouveau de 15% ou de 0,9% par an, d'ici à l'an 2015.
La consommation future d'énergie primaire dans l'Union européenne sera caractérisée par la
prédominance constante du pétrole avec une part qui restera supérieure à 40% d'ici à l'an
2010, encore que cette part pourrait descendre légèrement en dessous de 40% d'ici à l'an
2015. Le pétrole restera néanmoins la source la plus sollicitée d'énergie primaire.
La consommation de gaz naturel devrait augmenter au rythme le plus rapide de tous les
combustibles, soit 2,7% par an entre 1993 et 2015 pour la demande d'énergie primaire et
2,0% par an, pour la même période, en ce qui concerne la demande d'énergie finale au sein
de l'UE. Le gaz naturel occupera ainsi le deuxième rang de la consommation future
d'énergie. En 2005, la part du gaz naturel devrait s'élever à plus de 24% de la demande
d'énergie primaire pour atteindre 26,5% en 2015. Cette augmentation rapide reflète l'attrait
croissant de ce combustible étant donné les considérations d'ordre écologique et
économique et sa pénétration croissante du secteur de la production d'électricité.
La consommation de combustibles solides devrait se stabiliser d'ici à l'an 2000 puis
augmenter après cette date étant donné que les prix internationaux stables du charbon
l'aideront à retrouver sa compétitivité dans le secteur de la production d'électricité lorsque les
prix du pétrole et du gaz augmenteront. Le charbon pourrait ainsi maintenir sa part tout juste
inférieure à 20% de la demande communautaire en énergie primaire.
Côté production, les perspectives sont moins favorables si on les compare à celles des
années récentes. La production de pétrole des 12 pays de l'UE devrait chuter fortement
après l'an 2000 au fur et à mesure de l'épuisement des réserves existantes, encore que cette
diminution puisse être partiellement compensée par les résultats de nouveaux programmes
de prospection. La production de gaz naturel devrait se stabiliser à long terme étant donné
que les réserves de gaz ont été relativement moins exploitées jusqu'ici que celles du pétrole.
Néanmoins, une lente diminution de la production est escomptée après l'an 2000. En ce qui
concerne les combustibles solides, les niveaux de production de la houille devraient diminuer
fortement étant donné que les aides d'Etat au profit des mines à coûts élevés disparaissent
progressivement tandis que la production de lignite devrait également baisser parce que des
considérations écologiques continuent à préconiser un passage à des formes d'énergie plus
propres.
Une faible augmentation de la production d'énergie nucléaire est escomptée d'ici à l'an 2000
étant donné que les centrales actuellement en construction au Royaume-Uni et en France
seront mises en service d'ici là. Après l'an 2000 toutefois, et en l'absence de changements
politiques majeurs concernant les sociétés de production d'électricité communautaires, il est
prévu que les mises hors service dépasseront les additions de capacité et que la production
d'énergie nucléaire entamera alors une évolution à la baisse.
Rédigé par: DRI Europe

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