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Défasciser la langue – Méthodes

Voici un ensemble de méthodes rencontrées durant le séminaire lorsqu’il s’agit de


déjouer le « fascisme de la langue » (Roland Barthes). Ces méthodes ne sont ni exhaustives ni
exclusives. Elles peuvent aussi vous aider pour le dossier que vous avez à rendre.

1. Tintamarrer (triturer, malaxer, faire bégayer) la langue

Conscience que la langue est un matériau qu’il faut sans cesse faire vivre pour éviter
qu’elle ne s’enkyste dans des formes par lesquelles le pouvoir s’exerce.
Rabelais, chap LVI du Quart livre, l’épisode dit des paroles gelées
Gilles Deleuze, Critique et clinique
Sandra Lucbert, Personne ne sort les fusils

2. Amener la langue au lavoir


« « Aller au lavoir ». Y aller pour faire se lever la parole entre chacun, pour la rendre
possible et circulante et pour la nettoyer, la laver. Grande affaire, en effet, politique-poétique,
que celle qui tend à décrasser le langage, à parler contre les paroles, les stéréotypes, les
« éléments de langage », à les dédogmatiser, à les désidéologiser, à les rendre disponibles au
sens commun et à l’usage, à l’érotique de la relation quotidienne. Pour qu’elle puisse
également se traduire en actes. Pour permettre aux uns et aux autres de « convenir » de
l’action à entreprendre, à mener. » Jean-Marie Gleize, « Opacité critique ».
Voir aussi les techniques de prélèvement de discours sociaux ou professionnels et
recontextualisation comme chez
Charles Reznikoff, Témoignage
Nathalie Quintane, Les Enfants vont bien

3. Vacuoles et dispositifs
Le monde met le son très fort. Que faire de ce brouhaha ?
Construire des vacuoles de protection et d’isolement contre le bruit du monde.
Ou alors court-circuiter les flux de communication.
Voir Yves Citton, Pour une écologie de l’attention et Médiarchies
Emmanuelle Pireyre, Fictions documentaires

4. Décoloniser la langue
Ngugi wa Thiongo, Décoloniser l’esprit

5. Journal/carnet/enquête
Klemperer, LTI.

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