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Le pétrole. J. FLANDRIN et J. CHAPELLE. A.B. C. du graissage. J. LE. GROFF Les huiles pour moteurs et le graissage des moteurs. A. SCHILLING (2 vol). USS. second producteur de pétrole du monde. J. CHAPELLE et S. KETCHIAN, ee en Le pétrole. Ratfinage et génie chimique. Sous la direction de P. WUITHIER (2 vol.). 2 édition entigrement mise & jour. 6 Les piles a combustible. Ouvrage collectif publié sous le patronage de le Délégation Générale 2 la Recherche Scientifique et Technique. 7 Lindustrie pétrochimique et_ses possibilitss ‘implantation dans les pays en voie de développement. C. MERCIER avec /a collaboration de 8, BARTOL| et M. BARRAQUE. TosPetrochemical industy and its possibilities of establishment in the developing countries. (C. MERCIER with the assistonce of 8. BARTOLI and M. BARRAQUE, 8 Programmation linéaire appliquée. H. MAURIN. 9 Lanalyse cinétique de ta transformation chimique. J. C. JUNGERS et L. SAJUS avec Ja collaboration de |. DE AGUIRRE et 0. DECROOCA (2 vol.) 10. Thermodynamique générale et applications. R. KLING. 11 Oxydations et combustions. A. VAN TIGGELEN et collaborateurs, (2 vol.) 12 La production a'électricité par conversion magnétohydrodynamique. Ouvrage collect. 13. Théorie et interprétation des diagraphies. R, OESBRANDES. 14 L’économie des hydrocerbures. J. MASSERON, 1 Introduction a la cinétique hétérogéne. B. DELMON, 16 Carburants ot combustibles pour moteurs & combustion interne. J. WEISSMAN et colla- borateurs 17. Calcul sur ordinateur des équilibres liquide-vapeur et liquide-liquide. H. RENON, L. ASSELINEAU, G. COHEN et C. RAIMBAULT. 18 Les gris du Palbozcique inférieur_au Sahara.” Sédimentation et discontinuités. Evolution structurale d'un craton. S. BEUF, B. BIJU-DUVAL, O. DE CHARPAL, P. ROGNON, (0. GARIEL et A. BENNACEF, 19 Procédés do _pétrochimie. Caractéristiques techniques et_Sconomiques. P. LEPRINCE, COLLECTION SCIENCE ET TECHNIQUE DU PETROLE 0 Cinétique chimique appliquée. J. C. JUNGERS et collaborateurs (épvisé). | : : : : ‘A. CHAUVEL, J. P. CATRY avec la collaboration de L. CASTEX. PUBLICATIONS DE L‘INSTITUT FRANCAIS DU PETROLE Collection «Science et Technique du Pétrole» Ne 5 €- 4-07 T2. EX. LY sous la direction de PIERRE WUITHIER préface de Anveé GIRAUD Ingénieur on chef des Mines Bitectour général adjoint e'Finsitut Francets’ dy" Pétaie LE PETROLE RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE DEUXIEME EDITION ENTIEREMENT. MISE A JOUR TOME Il 1972 EDITIONS TECHNIP * 27 RUE GINOUX © 75737 PARIS. ceom 15 technifd © 1965. Editions Technip. Paris, Toute reproduction, méme partielle, de cet ouvrage par quelque procédé que ce soit, est rigoureusement interdite par les lois en vigueur. ISBN 2-7108.0198-1 (édition complete) ISBN 2-7108.0211-2 (vol 2) liste alphabétique des auteurs BAJARD Jean (voir WUITHIER Pierre) BARBIER Jean-Claude (voir WUITHIER Pierre) Ingénieus SFL. BONTE André Prix de revient de fabrication (V1.3). BOURBILLON Pierre Centrale thermo-électrique (IV.2). Traitement et refroidissement des eaux (IV.3) Unites «aa SFP “CAESEMAECKER Francis Soce s Automatsmes # SFB. Contréle et régulation (1V.1). CESSOU Maurice (voir WUITHIER Pierre) ‘Charge de contévences & TEN.S.P.M CHOFFE Bernard Colonnes 4 garnissage (V.4) inal ANF, “CLEMENT Jean-Claude Chet du département « Procddés » du Centre do Fechetche‘ de Grand. Couronne de ia Shell Francaise Raffinage chimique des produits blancs (M1.13) S COLAS Marcel Tuyauteries (V.12). COSTE Léon (voir NORMAND Xavier) DAUDIN René (voir NORMAND Xavier) Ingenieura a SFBP. DECASTILLE Marcel (voir WUITHIER Pierre) (Chongs de contéroncos 3 EN S PM DEFIVES Daniel Charge decor a1 Transtert de matiére (l.3) Adsorption : étude théorique (MLA). DESBRANDES Robert (voir LE BOUCHER Bernard) “DUBOIS Jean-Pierre Calculateurs électroniques (VL5). “DUHAUT Pierre Ingénieu principal & LF Réformation catalytique (ill-8). DURANDET Jean he au eogateman« Phytico-chinie appqude Stoteseaur TENS P.M Extraction par solvant : tude théorique 1ge d'extraction par solvant ESCHARD Francois Gparement «fechorches. chimiques de fencer 4 YEN SPM Cinétique chimique (1.5). FORTANT Claude (voir NORMAND Xavier) Ingénieur 8 la SF8.P GATELLIER Claude (voir LE BOUCHER Bemard) JAMIN Bernard (voir WUITHIER Pierre) Ingénieur ILE. (Giaige de contrences & PENS. M wi Le PETROLE. LE BOUCHER Bernard Matra de recherche 816 Corrosion (V.13). DESBRANDES Robert ane. GATELLIER Claude (Chorne de recherche BILEP. LEFEBVRE Yves LEVEBVRE Yves (voir LE BOUCHER Berard) LENIEF Paul Ce usw Resources ab semets Desmarais {Charge de conférences & FEN SP. Législation des produits du pétrole (V1.2). LOGEAIS Bernard Ingénieur charge de Tétablasament des, programmes Calculateurs électroniques (VIS). LOURTIOUX Paul Ingenious 8 la SBP. Contréle et régulation (1V.1). MARTIN Raoul Chef dy service « Dévaloppemant de leSrOP alive Bassins de décantation et traitement des eaux usées (V1.4). Vide-vite, évents et torches (IV.5). sitoenes dey SFP. a MAURIN Henri lngénicut en chet & ls drection industielle de la she Application de la recherche opér: tionnelle a Findustrie du pétrole (4). MAURY Louis CChot des carves teohniques de 9 Mobil Di Francie, (Chorgs do contoronees 8 TENS Pad Craquage catalytique : le procédé TCC (M6) MONNOT Georges Chenu eigee a TE (Charge de conferences 8 ENS M4 Transfert de chaleur : rayonnement (a). RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE MONTARNAL Roger Chat i abnarement x Themmoaynamaue ot enete Réformation catalytique (1.8) MOUGET Pierre Ingtoieur en chet de spaciaite mécaniaue 4 Cote Pompes, compresseurs, turbines, éjecteurs (V.11) NORMAND Xavier Proesseur a 'EN SPM. Excdwecteur du ralinage de la SF.8.P Extraction par solvant : désasphaltage au propane et préparation des bitumes. Exvaction des hydrocarbures aromatiques des coupes lubrifiantes par les solvants séfectits (2). Cristallisation: application précipitation des paraffines et cires des coupes lubri- antes par les solvants sélecufs (M3). Adsorption : waitements definition appliqués aux huiles Jubrifiantes et aux parathines (M4). Organisation des services de la raf- finerie (V1.1). COSTE Léon Ingenieur do SFB. Extraction par solvant : désasphaltage au propane et préparation des. bitumes (m2). DAUDIN René Ingsniour§ la SFP Extraction par solvant : extraction des hydrocarbures aromatiques des coupes Tabritiantes partes solvants sélectits (ML2). FORTANT Claude Extraction par solvant : désasphaltage au propane et préparation des bitumes (m2). TREIL Jacques Ingenieut bla SF8.P Cristallisation : application ; précipita- tion des paraffines et cires des coupes luboitianes partes solvants sélectifs (ML3). RICARD Jean-Mari hl dy save fuse tchnaves » Esto Stands Craquage thermique (I.5). Craquage catalytique : les procédés fuides (1.6) LISTE ALPHABETIQUE DES AUTEURS wu “ROJEY Alexandre Appareillage d'extraction par solvant (V5) RUFF Armand Extraction par solvant : procédé Udex (m2). SIMONOT Yves Ingénieur 8 la SA Hourtey, département « Pero Fours tubulaires (V.2). THONON Clément Inustale Charge de conferences BEN S P.M Hydrocraquage (II1.7). Hydrorattinage (Il1.9) Isomérisation (I1.12). TRAMBOUZE Pierre 9 des Applications Ingeniaur 4 /1.P, chet du département » Recherches Biisoo:mecaniquos 2 Bhorne de conferences & TENS PAA Réacteurs chimiques (V.6). TREIL Jacques (voir NORMAND Xavier) VANNEREAU Marcel CChef_du département « Recherche sdoPest- Couronne ge Shel Ben developement Raffinage chimique des produits Blancs (1.13) VENDRELL Ignacio Inginiguten chet a 1LE. lage de le Soue-chogion « Recherche ot dbveoo Bement ds proces Eine decburs STEN S PAM Lavage des gaz par des solutions amines (W.14). VIDAL Jean 1a de rcherche LEP hanged cous SENS Thermodynamique (11.1). WAUQUIER Jean-Pierre Cinétique chimique (11.5) WUITHIER Pierre Avec fe collaboration de BAJARD Jean Ingenieur ari P.” (Choige de contéronces 8 ENS P.M BARBIER Jean-Claude Inagnioura FLFR CESSOU Maurice Ingénieus are. (Chtrge de contérences a ENS P.M DECASTILLE Marcel {Charns de canteronces & TENS Pat JAMIN Bernard Ingénieur 3 FLEP (Charne do contéronces a TENS PA Généralités surleraftinage du pétrole brut (I). Hydrodynamique (11.2). Transfert do chaleur : conduction. convection. condensation et vaporisation (4). Distillation (11.1). is stude théorique (MV.3). Alkylation (1.10). Polymérisation (Ml.11). Appareils tubulaires d’échange de chafeur (V.1). Colonnes 4 plateaux (V.3). Mise en quvre des catalyseurs solides (V.7). Techniques et appareiliage do mé- lange (V.8). Techniques et appareillages de sépa- ration (V.9). Réservoirs de stockage (V.10). Annexes. ‘Note: Uastéosque préctdant certains des noms d'auteur signtie que ceux-ci ont pas patcips & ta premibe bon de Vouvrage; ts tives qu suivent leurs nome correspondent done aux fonctone quite exorcalent au moment de lafedaction do Ta deuxiéme adion. autouts des chapives et de la preface dont le.nom nest pas précédé c'un asteisque cortespondent a son. Des motibicedone en nombre non naghgesble sont Dans cette deuxiéme édition les annoxes |, Il et Ill ont été respectvement remises 8 jour par M. CHATILA, Mv CASTEX et Mow DEBACKERE tous wot de Tint Francais LISTE ALPHABETIQUE DES AUTEURS vu “ROJEY Alexandre CChingh de conferences a TENS PM Appareillage d'extraction par solvant (5). RUFF Armand Ingdniaur & la talfinetie Antar PA. de Donges. Extraction par solvant : procédé Udex (2) SIMONOT Yves Fours tubulaires (V.2). THONON Clément Chaige"de'‘Ta" sous-dvection des « Applications ‘Charge de conferences & VN SPM. Hydrocraquage (M.7). Hydroraffinage (119). Isomérisation (IM.12). TRAMBOUZE Pierre Ingenieur FP. chet ot département « Recherches enange de conteences 3 ENS P.M. Réacteurs chimiques (V.6). TREIL Jacques (voir NORMAND Xavier) VANNEREAU Marcel Geeit. Couronne. Raffinage chimique des produits Blanes (1.13). VENDRELL Ignacio Ghnig$ dea tous-diecion « Recherche ot develop ‘horat de courea EN SPM Lavage des gaz par des solutions d’amines (I1.14). VIDAL Jean Thermodynamique (1.1). WAUQUIER Jean-Pierre Cinétique chimique (11.5). WUITHIER Pierre Avec ia collaboration de BAJARD Jean Ingénieur 81h P.” (Ghaige de contdrences & 'EN.S..M BARBIER Jean-Claude CESSOU Maurice Inagnieur a LEP CChatge de conteonces 4 TENS. P.M DECASTILLE Marcel Ings Ee cea JAMIN Bernard CengE de coattinces &ENSP.M Généralités surleraftinage du pétrole brut (1). Hydrodynamique (11.2). Transfert de chaleur : conduction. convection. condensation et vaporisation (4). Distillation (W.1) Cristallisation : étude théorique (M3) Alkylation (M1.10). Polymérisation (M11). Appareils tubulaires d’échange de chaleur (V.1). Colones 4 plateaux (V.3). Mise en quvre des catalyseurs solides (V.7). Techniques et appareillage de mé- lange (V.8). Techniques et appareillages de sépa- ration (V.9). Réservoirs de stockage (V.10). Annexes. ote: Uestrsque prectdant certains des noms dauteurs signe que ceux-clnont pes participé & Ia premitre bition de Fouwrage: los ties qr eitent leur nome eowespondent done sux fonctions quis exereaient a foment de a'tagaction de a dousieme Sion ot de fa pretaco dont Ie nom nest pos précédé dun astérisque cortespondent aux remre Sdn. Des madifestions en nombre hon naghgeable aon respactivement remises & jour par M. CHATILA, Mme CASTEX et sommaire tome | Préface Avant-propos, Liste alphabétique des auteurs (Tomes | et!) Sommaire (Tomes | et I!) 1 GENERALITES SUR LE RAFFINAGE DU PETROLE BRUT ll RAPPELS DE THERMODYNAMIQUE ET CINETIQUE ‘thermodynamique hydrodynamique transfert de matiére ‘transfert de chaleur cinétique chimique F. eReNe Ml PROCEDES DE RAFFINAGE P. WUITHIER J. VIDAL P. WUITHIER D. DEFIVES P_WUITHIER et G. MONNOT ESCHARD ot J.-P. WAUQUIER 4 P. WUITHIER 2 extraction par solvant J. DURANDET, A. RUFF, X. NORMAND, L. COSTE, R. DAUDIN et C. FORTANT 3 allisation P. WUITHIER, X. NORMAND et J. TREIL 4 adsorption D. DEFIVES et X. NORMAND 5 craquage thermique JM. RICARD. 6 craquage catalytique JM. RICARD et L. MAURY 7 hydrocraquage ©. THONON 8 réformation catalytique R. MONTARNAL et P. DUHAUT C. THONON P. WUITHIER 11 polymérisation P.WUITHIER 12 isomérisati C. THONON 13 raffinage chimique des produits blancs M. VANNEREAU ‘et J.-C. CLEMENT 14 lavage des gaz par des solutions d’amines VENORELL ANNEXE CONVERSION D'UNITES INDEX TABLE DES MATIERES LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE tome Il Liste alphabétique des auteurs (Tomes | ot Il) Sommaire (Tomes | et I!) wv vl SERVICES AUXILIAIRES contréle et régulation P, LOURTIOUX et F. CAESEMAECKER. centrale thermo-électrique P. BOURBILLON ssement des eaux P. BOURBILLON bassins de décantation et traitement des eaux usées . MARTIN ite, évents et torches R. MARTIN wawna ETUDE ET CALCUL DU MATERIEL 1 appareils tubulaires d’échange de chaleur P. WUITHIER 2. fours tubulaires Y. SIMONOT 3 colonnes a plateaux P. WUITHIER 4 colonnes a garnissage B. CHOFFE 5 appareillage d’extraction par solvant ‘J. DURANDET et A. ROJEY 6 réacteurs chimiques P. TRAMBOUZE 7 mise en couvre des catalyseurs solides P. WUITHIER 8 techniques et appareillage de mélange P. WUITHIER 9 techniques et appareillage de séparation P. WUITHIER 10 réservoirs de stockage P. WUITHIER 11 pompes, compresseurs, turbines ot éjecteurs P. MOUGET 12 tuyauteries M. COLAS 13 corrosion B. LE BOUCHER GESTION DE LA RAFFINERIE 1 organisation des services de la raffinerie X. NORMAND 2 législation des produits du pétrole P. LENIEF 3 prix de revient de fabrication A. BONTE 4 application de la recherche opérationnelle a l'industrie du pétrole H. MAURIN 5 calculateurs électroniques B. LOGEAIS ot J.-P. DUBOIS ANNEXE | ANALYSE DES PETROLES BRUTS TRAITES DANS LES RAFFINERIES FRANCAISES ANNEXE II LICENCES ET PROCEDES DE RAFFINAGE ANNEXE Ill ELEMENTS STATISTIQUES ET ECONOMIQUES ANNEXE IV CONVERSION D‘UNITES INDEX TABLE DES MATIERES | VJ services auxiliaires controle et régulation PAUL LOURTIOUX FRANCIS CAESEMAECKER INTRODUCTION Une unité de ratfinage en fonctionnement constitue un réseau hydraulique en écoulement. Les grandeurs hydrauliques débit, pression et niveau sont done des parameétres opératoires évidents que, depuis la mise en route des premiéres unités continues, les raffineurs se sont efforcés de mesurer. Mais un procédé de raffinage est également le siége d'échanges thermiques complétement définis si, on plus des grandeurs hydrauliques citées, on connait les températures. Cos quatre paramétres constituent le domaine des appareils de mesure dits conventionnels, que vient compléter celui des appareils cits analyseurs. En effet, les parametres cités ne représentent que les conditions opératoires auxquelles sont soumis les produits intermédiaires ou finis et non pas la qualité de coux-ci. D’oi la nécessité de développer des appareils mesurant les caractéristiques principales des produits : densité, viscosité, tension de vapeur, inflammabilité, couleur... et méme compo- sition dans les cas simples. Mais posséder tous ces renseignements sur la marche d'une unité est peu de chase si on ne peut agir sur eux pour les fixer 8 la valeur choisie et aussi les maintenir constants en dépit de toutes les perturbations pouvant tendre a les troubler. C’est la le domaine de la régulation automatique dont les perfectionnements successifs ‘ont apporté une contribution déterminante & la réalisation des unités de raffinage modernes. |. TRANSMISSION A DISTANCE A. OBJET ET PRINCIPE Lextension du nombre des appareils de mesure équipant une unité de raffinage @ conduit a la nécessité de concentrer dans une salle de contrdle toutes les informations nécessaires a la marche de V'unité. D’ol une fonction de transmission distance associée dans chaque appareil industrial & la fonction mesure, et dont le but est de conduire Information du point de mesure jusqu‘au tableau. Cette transmission ne peut se faire qu’a aide d'une énergie auxiliaie, les deux sources pratiquement retenues étant — fair comprimé (pression de T'ordre de 1 kg /em?) — Mélectricité (courant faible). Le probléme de la transmission 4 distance est celui de la transformation d'une grandeur en une autre avec le maximum de précision et de fidélité. On a intérdt a utiliser un dispositif en chaine fermée, tel que celui présenté a la figure 1V.1.1 oz LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE x x.by [—_ y by b chaine ouverte chaine fermée Fig. W.A.1. — Disposifs de transmission, —Chaine ouverte coefficient de transmission = — Cheine fermée = coefficient de transmission = cwaay Les variations relatives de ce coefficient de transmission représentent limprécision et 'infidélité du dispositif. Par dérivation de [1V.1.1] ona ABs 1 Ac 8 i+cb' ¢ En supposant que C et B; soient approximativement de méme précision relative, c'est-A-dire que AB, /B; = AC/C, on voit que la disposition en chaine fermée multiplie par (14 Cb) la précision de la transmission. On a donc intérét 8 faire C aussi grand que possible, technologiquement. yo4 On peut écrire alors : By Le xb On remarque que la valeur exacte du coefficient damplification C n’intervient pas dans le coefficient de trans- mission qui est uniquement déterminé par le coefficient de contre-réaction b. B. REALISATION PRATIQUE 1. Solution pneumatique Le dispositif d’amplification est constitué par le systéme buse-palatte (fig. IV.1.2). Le probléme de Ia rapidité de réponse consiste a faire aussi rapidement que possible varier la pression de lair contenu dans la ligne de transmission entre le point de mesure et la salle de contrdle. II se pose done un probléme de débit du dispositif, résolu par un relais associé au systéme buse-palette (fig. IV.1.3). Quant au dispositif de contre-réaction de coefficient b, il doit réaliser un déplacement (soufflet + ressort) si la grandour transmettre est traduite en un déplacement (fig. IV.1.4) par l'appareil de mesure (mesure par déflection), ou une force si la grandeur 8 transmettre est traduite en une force par l'appareil de mesure {mesure par opposition de forces). 2. Solution électrique Elle fait appel a: la transformation en force, par I'intermédiaire d'un ressort, du déplacement mécanique a transmettre ou application directe de la force & transmettre; — la transformation en force, par lintermédiaire d'un électro- transmise (contre-réaction) ; — Ia différenciation de ces deux forces en les appliquant a un fléau muni d'un dispositif détecteur électro- mécanique (drapeau dans le champ d'un oscillateur, noyau dans une bobine...); — amplification électronique classique (voir fig. 1V.1.7). imant, du courant qu‘est la grandeur CONTROLE ET REGULATION a3 wa Py % | i Bkgfem® a2 almosphare 77 597| 7mm o 7 * “wr — quelques centitmes de mm i) Fig. 1V.1.2, — Systéme buse-palette YY grandeur fransmise |A. Scheme technologique alimeniation - air compris Bkglem? yo y ‘ ‘alimentotion Fig. W.13, \.sysiéme buse-palette >relats de puissance AL alimentation ‘pkg/em® Relais ¢'emplification de différentiel BOSE x | Er J SOUFFLET ne by RESSORT B. Schéms fonctionnel Fig. 1.1.4. — Transmission pnsumatique d'une mesure par déecteur. 8 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE On pout réaliser aussi la transmission électrique de grandours mécaniques par une chaine ouverte : un noyau lig au déplacement représentant la grandeur mesurée se déplace & T'intérieur d'un bo! un transformateur différentiel (fig. 1V.1.23) Dans le cas de grandeurs de nature électrique le probléme de la transmission ne se pose pas, car linfor~ mation peut étre acheminée par des conducteurs jusqu’au tableau de contrdle, C’est le cas industriel important des mesures de températures par thermocouples et des appareils analyseurs de qualité dont la complexité implique le recours aux circuits électriques. Lorsque les distances sont grandes, des techniques plus évoluées peuvent étre utilisées : transmission par impulsions sur courant porteur, par ondes hertziennes... C’est le cas notamment du télgjaugeage des réservoirs. age constituant Il. MESURE DES DEBITS Les méthodes de mesure de débit font appel 8 I'équation fondamentale de I'écoulement dans un orifice (2KP waz rs V2er 1.2 e ou: w=Ksv2edp Uva.3} ‘A pantir de cette formule, deux méthodes sont possibles. A. ROTAMETRES ap © et S = variable (Q) Le débit & mesurer passe a I'intérieur d'un tube vertical conique, dans lequel est placé un plongeur permet. tant une section annulaire de passage $ fonction de sa position (fig. IV.1.9) La pression différentielle, indépendante du débit, est déterminée par le poids apparent du plongeur ce Cet appareil posséde los caractéristiques suivantes : Avantages Comme le montre le calcul, Iéchelle exprimée en débit suivant l'axe vertical est presque linéaire. Il en résulte une précision absolue constante tout le long de cette échelle. Par un profil convenable du plongeur, on peut rendre la lecture indépendante de Ia viscosité du fluide. Inconvénients En dehors de appareil simplement indicateur, (Ie tube étant en verre), il est assez compliqué do sortir le mouvement pour une fonction de transmission, d'enregistrement ou de régulation. On doit faire appel & un noyau magnétique incorporé dans le plongeur et & une fourchette suiveuse & l'extérieur du tube. ‘Le changement de I'échelle entraine un changement du plongeur et souvent du tube (codteux) B. ORIFICE MINCE PAROI s=cte et AP jatiable = £(Q) Cette méthode tres répandue en raffinage a fait l'objet d’une normalisation poussée, malheureusement différente suivant chaque pays (voir références) Insistons sur la nécessité pour une raffinerie de ne suivre qu'une norme pour toutes ses installations. Wva . CONTROLE ET REGULATION. 945 1. Equation (fig. 1V.1.6) s _ - s surface de la couronne F, e Fig, 1V2.5. — Principe du rotametre Fig, V1.6. — Principe du débitmetie > moreure Conservation du débit = Se Vo po = uSVeE twa.4y a. Fluide incompressible Po Soit p= cle: + va5] Néaligeons la perte de charge locale J en premiére approximation entraine [v1.6] avec (wt7] En fait, on ne peut pas négliger J qui est essentiollement fonction de S./S, Sp et Re. D’autre part, la norme fixe une disposition des prises de pression amont et aval, (la norme AFnor prévoit des prises immédiatoment tangentes aux faces amont et aval, dites prises 0-0, tandis que la norme ASME prévoit des prises situées 8 25,4 mm des faces amont et aval, dites prises (1”—1"). D’od la nécessité de remplacer « par un coefficient expérimental K tenant compte de J et de la disposition des prises retenues. Louvrage « Flow measurement with orifice meters » cité en référence, contient des tableaux de valeurs de K, en fonction du diametro de la ligne, du nombre de Reynolds et du rapport d/D. 94s LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE b. Fluide compressible = détente adiabatique (Poisson) (1.1.8) — Squation d’écoulement (Barré de St-Venant) = Civ.1g] soit Ecrivons la conservation du débit : Vo So po =nVSe pepe pet #) —e) os wee {e) = te) i (On désie tar apporatre bo Pour col, dévloppons on série ls expressions auvantes brea tw.10) 252) p\y 12S (£)" — coon intrigue de views tanmrche ae \e Mais nous avons pas tenu compte des pense de charge J etl faut choisir une disposition nermatisée ds prises do pression. Co qui donne Péqustion homogéne. suivante W=KSYV2¢ AP CIV.1.19) , ° sve = coat apenas de vinee depmoste = 1( 2 : min par ds bes exieras cfr amps svat vale pu ses Y 8) a — (041 + 03s = e (waaay ( st) 1Pe Wa . CONTROLE ET REGULATION 907 et K = coefficient de décharge, utilisé pour les fluides incompressibles. La formule exprimant les débits des fluides compressibles est donc la méme que éelle dos fluides incomprossibles multipliée par Y, Avantages Méthode normalisée sur laquelle on dispose de nombreux renseignements expérimentaux. Facilité de changement d'échelle en changeant I'orfice (ce qui est peu codteux) ou I'échelle de l'appareil de mesure de AP. Inconvénients a Le principal est lié & la loi d’écoulement. L’échelle de lecture est parabolique et la précision, bonne pour los valeurs élevées de AP, est déplorable pour les valours proches du zéro. Pratiquement la pattie d’échelle inférieure 8 40% du débit maximal est inutilisable. Compte tenu de la tolérance habituelle sur tous les paramatres le code ASME estime qu'une précision de + 1,5% lorsque la lecture est située dans le haut de I'échelle peut généralement étre obtenue. Uorifice introduit dans la tuyauterie une perte de charge non récupérable (de l'ordre de 30% de AP) consom- matrice d’énergie. Cette méthode est de loin la plus répandue pour la mesure des débits en raffinerie (plus de 90%). 2. Réalisation de la mesure de AP a. Appareil @ mercure Crest le principe du tube en U de laboratoire mis sous forme industrielle. Le probleme est de résister & la pression statique qui peut étre de ordre de 100 kg/om?, et de sortir le mouvement & l'extérieur sans fuite, ce qui est réalisé par un axe étanche (fig. IV.1.6). Les appareils mercure sont peu utilisés en raffinerie de ‘nos jours. b. Appareil sec a membranes Nexiste que dans la version transmetteur pneumatique ou électrique, la mesure s'effectuant par équilibre de force (méthode de zéro) alors que l'appareil 4 mercure effectue essentiellement une mesure par déflection. Le AP appliqué a une membrane devient une force F, laquelle on oppose par une chaine fermée une force Fz représentative de la grandeur transmise, pression d'air comprimé dans un soufflet ou courant électrique dans un électro-aimant, La seule position d’équilibre du systéme est F; =k F2 (k = rapport des bras de leviers) et la grandeur transmise ost proportionnelle & AP (fig. 1V.1.7). Inconvénients Le fléau de la balance de force est situé en partie dans la chambre de mesure et en partie a I'atmosphere, la séparation entre ces deux parties étant assurée par un manchon élastique. Ces appareils sont, en général, étalonnés a l'aide d'une colonne d'eau ou de mercure soumise a la pression atmosphérique. Lorsque la méme pression différentielle est exercée a la pression de service de l'appareil, les contraintes qui s‘exercent dans les chambres de mesure, et en particulier au niveau du manchon élastique, peuvent faire varier de facon non négligeable les caractéristiques de l'appareil (échelle et zér0).. Il en résulte alors une erreur qui, ajoutée a celle introduite par orifice Iui-méme, nous donne une imprécision sur la mesure des débits qui peut 6tre importante. Cette imprécision n’est généralement pas acceptable lorsque les mesures données par ces appareils sont utilisées pour établir des bilans. Des appareils apparaissent sur le marché qui devraient pallier cet inconvénient, Dans ces nouveaux appareils, tout le dispositif de détection et de contre réaction est situé dans la chambre de mesure (fig. IV.1.7). Le manchon élastique est supprimé. 98 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Fig. V1.7. — Teansmettour de débit 4 membrane, MESURE DIRECTE DU DEBIT MASSE Les méthodes précédentes nécessitent la connaissance de ¢ (masse volumique du fluide dans les conditions écoulement), d’ou la nécessité de corrections fastidieuses et imprécises en fonction de la pression et de la température. Les appareils suivants permettent la mesure directe du débit masse quel que soit a. 1. Montage a deux turbines Deux turbines, dont les aubages sont d'angles différents, sont liées élastiquement (fig. 1V.1.8). La vitesse do rotation de l'ensemble est proportionnelle a la vitesse du fluide Vy = ky Ve ky = fonction des angles d'aubages. Le couple qui oppose les deux turbines, donc la déviation angulaire de I'accouplement élastique qui les relie, est proportionnel a la pression dynamique du fluide sur les pales C=kap VE ke fonction des angles d'aubages, de la surface et du rayon des pales. Le rapport : C/o = kspVm est proportionnel au débit masse Sp Vn. Deux masses magnétiques liges @ chacune des deux turbines donnent dans deux capteurs deux séries dimpulsions. La fréquence de ces impulsions est proportionnelle & « et leur déphasage proportionnel a C. Il suffit d'effectuer électroniquement le rapport déphasage fréquence pour obtenir la lecture directe du débit masse. La précision de la mesure est excellente (reproductibilité — £ 0,25%). Remarquons que le montage simplifié a une seule turbine donne le débit volume par la mesure directe de « Lemploi de ce type de compteurs & turbine, dont l'échelle est linéaire et qui se préte facilement & une Iva. CONTROLE ET REGULATION 99 transmission électrique, se généralise de plus en plus pour les constitutions en ligne et les expéditions des produits pétroliers notamment. Notons que les compteurs-turbines ne conviennent que pour les produits de faible viscosité (moins de 20 cSt) CAPTEUR1 CAPTEURZ J-—TURBINE RECEPTRICE DE COUPLE L | esta | mso mPN_ hy or} ¥ Mn = 5 t+ = = \s | Va + TURBINE D'IENTRAINEMENT ACCOUPLEMENT ee ELASTIGUE Fig, 1V1.8. — Débimmétre de masse d deux turbines Fig, 1V1.9. — Débitmétre de masse & turbine d'entainement. 2, Montage a une turbine d’entrainement Une turbine entrainge & vitesse constante @ par un moteur synchrone met en rotation la veine fluide en communiquant 4 chaque particule une vitesse périphérique constante — o R. Une turbine fixe & pales radiales est disposée immédiatement aprds la turbine d'entrainement. Elle en regoit un couple, transmis par le fiuide, qui, d'aprés le théoréme de la quantité de mouvement, appliqué aux écoulements permanents dans le plan perpendiculaire a I'axe, est = © forces extérieures = w R x débit masse ou: couple = k, débit masse Ce couple peut étre mesuré par un accouplement élastique ou magnétique (fig. IV.1.9). D. AUTRES MODES DE MESURES DE DEBIT 1. Compteurs volumétriques Le fluide dont on veut mesurer le dabit traverse le compteur en y occupant des chambres de volume parfaitement defini La vitesse de rotation du compteur est représentative du débit, le nombre de tours |’étant du volume écoulé Ces appareils sont précis et sts. lis sont en général utilisés pour les mosurages de fluides soumis 3 des transactions commerciales ou fiscales. Les compteurs volumétriques conviennent particuliérement pour la mesure de débit ou de volume de produits visqueux. 2. Débitmétres électromagnétiques Lorsqu’un fluide conducteur traverse un tube isolant en y étant sours 8 un champ électromagnétique uniforme H perpendiculaire a l'axe du tube, il apparait dans le fluide une force électromotrice « e » per- pendiculaite a 'axe du tube, elle aussi, et orientée suivant la régle des trois doigts (fig. 1V.1.10). 960 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Cette force électromotrice est proportionnelle @ la vitesse du fluide donc au débit. La mesure des dabits par débitmétre électromagnétique nécessite que le fluide soit conducteur, ce qui n'est pas le cas des hydrocarbures. Cet appareil convient parfaitement pour la mesure de débits de fluides hetérogénes, chargés ou agressifs, Son indication est linéaire et sa précision est aussi bonne que celle des compteurs volumétriques. Par ailleurs, cet appareil n’a pas de contacts avec le fluide mesuré, ce qui est toujours un avantage. 3. Débitmétres a ultrasons Ce type de débitmatres utilise dos transducteurs d'ultrasons pour mesurer des temps de trajet des uiltrasons dans une veine fluide et en déduire la vitesse du fluide dans la veine, done son débit ou pour engendrer des phénoménes de battements dont la fréquence est liée au débit dans la veine fluide (fig. IV.1.10) Ces débitmatres conviennent a tous les fluides. Ils sont toutefois sonsibles oux variations de température du fluide, dont il faut tenir compte dans l'élaboration du signal débit Ces appareils sont encore d'un coat seve t= temps de propagation entre A et B Fig 1¥1.10. ~ Débtméteélactramagnéique t 8 ultrasons lll. MESURE DES PRESSIONS A. MESURE DES PRESSIONS MOYENNES Bien que découvert en 1852, le tubs de Bourdon reste le meilleur moyen, et de loin le plus répandu, de ‘mesuter les pressions. Il est constitué par un tube non rectiligne et de section non circulaire, fermé a une extrémité, La pression intérioure tend a rendre circulaire la section. II en résulte une déformation élastique du tube qui se traduit par un déplacement important de lextrémité fermée, Ce tube est constitué par des alliages résistant & la corrosion généralement rencontrée avec les produits pétroliers (18-8-3, monel...). Les notmes AFnor n° NF. E 15 011 et E 15 013 définissent ces questions de construction, ainsi que la précision des mesures Pression maximal Piro Pi Pia a 3P; | spear PD Shalom? 1% deP + 05% do P 1% de P | | P< Skgfem® 42% d0P 2 ixder | 4 2%a0P W.t, CONTROLE ET REGULATION 951 Le domaine d‘application du tube de Bourdon est trés étendu : de quelques dizaines de g/cm? a plusieurs ccentaines de kg /om?, B, MESURE DES BASSES PRESSIONS On peut utiliser un soufflet élastique ou un ensemble souftlet et ressort, ou encore une cloche & eau, comme indiqué & la figure 1V.1.11 +, t a. Souffle slastique . Souter non élastique + resson Fig, 1V2.11. — Meaure dos basses pressions C. MESURE DE VIDE Les tours de distillation et séchage sous vide nécessitent ces appareils. On peut utiliser une capsule barométrique ou la version industrielle du tube de Toricelli, qui n’est autre qu'un débitmétre 8 meroure dont la chambre BP ost mise sous vide et la chambre HP soumise & la pression & mesurer. On peut également utiliser des appareils & soufflet, comme pour les mesures des basses pressions. Dans ce cas, le vide est fait d'un c6té du soufflet ot la pression 8 mesurer est appliquée de l'autre cate. IV. MESURE DES NIVEAUX A. PAR PRESSION DIFFERENTIELLE Un niveau liquide se traduit en pression différentielle par les lois de I'hydrostatique et les appareils de mesure de pression différentialle décrits au chapitre II peuvent étro utilisés sans difficulté qu’ils soient du type sec ou & mercure, Quelques précautions sont a prendre pour éviter influence parasite de condensation dans les lignes (utilisation d'une colonne de référence) (fig. V.1.12) AP = Py —Po = (hae1— hoo — X00) 9 (V.4.13] Pour avoir une iecture directe il faut régler l'appareil de mesure de AP tel que Début échelle 0% : AP = (hyp) — hopa) Fin d’échelle 100 % : AP 92 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE B. PAR LE PRINCIPE D’ARCHIMEDE Le poids apparent F du plongeur (inversement proportionnel au niveau) se traduit par un couple C sur un tube de torsion provoquant un déplacement angulaire 9, Bien que faible, ce déplacament angulaire est suffisant pour attaquer un transmetteur pneumatique ou électronique (fig. 1V.1.13). Ces appareils sont les plus répandus pour fonds de tour, ballons de reflux. Certains cas difficiles (corrosion, vibrations) sont mieux résolus par pression différentielle. | cotowne |+—_DeREreRaNce @ leou giyeeringe) mini, % Fig, 1V1.12 — Mesure de niveau par pression diférentile Fig, IVA. — Niveau a plongour et tube de torsion. —P C. CAS PARTICULIER DES RESERVOIRS DE STOCKAGE Le probléme des mesures de niveau est la, tout différont du simple maintien d'un niveau de fond de tour ou de ballon de reflux car — il n'y a pas de conditions de service sévéres (températures, pression, corrosion) : — Ie niveau doit étre mesuré sur une grande hauteur (jusqu’é 20 m) ; — il doit étre mesuré avec une grande précision si on veut supprimer les jaugeages manuels; I doit étre transmis & des distances importantes. Cest le domaine du téléjaugeage ou plusieurs constructeurs proposent des appareils dont la précision est de ordre de + 2 mm, V. MESURE DES TEMPERATURES A. PAR MOYENS MECANIQUES. On utilise la loi de dilatation des gaz ot la mesure de température revient & une mesure de pression. On choisit généralement I'azote, tr8s prés d'un gaz parfait, pour lequel : PV=KRT (écholle linéaire) La précision est de. 0,5%. Le domaine d'emploi est limité & 400°C, température & laquelle azote com- mence & diffuser & travers lo métal du bulbe (fig. 1V.1.14).. Wa. CONTROLE ET REGULATION 953 alimentation . RELAIS t SS a Fig, WV.1.15. — Thermocouple. Las PALETTE, + Be ML, 5, Tanaaue sourrer pe | Dmbumatique, de ‘températore cONTREREACTION ibe B. PAR THERMO-ELECTRICITE 1. Thermocouples Deux conducteurs différents a et b forment un circuit fermé, une jonction étant portée 8 T°C et lautre & To°C (fig. 1V.1.18). Seebeck # montré en 1921 qu‘un tol systéme était le sidge d'une force électro-motrice se traduisant par un courant dans le circuit. Ce phénoméne résulte de la superposition de deux effets 1) Effet Peltier (1834) : fe.m. due au contact des métaux dissemblables sous I'influence de la température. 2) Effet Thomson : f.e.m. due au gradient de température le long d'un conducteur homogene (cet effet est faible devant le précédent). Le résultat conforme au calcul et a 'expérience est une ke quadratique E=A(T—T) + BT —T}) 1V1.14) a. Lois thermo-électriques ¢ Loi des métaux intermédiaires Applications La nature des matériaux de l'appareil de mesure situé en To n’intervient pas. Des connections en cuivre peuvent exister le long du circuit de liaison. Possibilité d'un métal intermédiaire pour la soudure des fils. Lois des températures intermédiaires Pour un couple doans Eo = et 4 €% vas} Applications Imaginons un couple mesurant une température de produit de T = 500°C dans un four. Les deux extré- ‘mités du couple sont & proximité du four, environ aT, = 70°C, l'appareil de mesure étant & Ty = 20°C dans la salle de contedle. Pour que les variations de T; n’influent pas sur la mesure, il faut que le couple constitué par les deux fils, de liaison ait la méme caractéristique thermo-électrique que le couple de mesure, mais seulement dans le domaine de variation de T, bien inférieur 3 celui de T. Les cables de liaison, dits de compensation, doivent done étre de mémes caractéristiques thermo-6lectriques que le couple, mais avec une moins bonne préci- sion, c'est-A-dire d'élaboration métallurgique moins soignée, donc moins codteux. 958 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Montage industriel des thermocouples Les couples suivants sont couramment uti 16s en raffinage: Domaine coupLe CABLE DE COMPENSATION PRaTiQUe nec DreMPLoT A a a 1 (@-3p9-9) Constonten | Gaee a coonec| (300-590°C) I % cy Conetantan 100%, cw 52, Cu 300-1000%¢ £ 078% 445, Ni Les couples sont placés dans des gaines, les fils isolés par perles en porcelaine ou isolant minéral (magnésie) sous tube métallique (cuivre ou aciers inox ou réfractaites). Le cable de compensation est isolé au P.V.C. b. Mesure de la force électro-motrice 1. Par millivoltmetre — Ia résistance du circuit (c'est-a-dire la section et longueur des liaisons) intervient dans la mesure; — La force électromotice est trés faible. Lorsque cette méthode est utilisée, on veillera a ce que les liaisons soient de bonne qualité. Par ailleurs, limpédance d’entrée du circuit de mesure devra étre trés élevée de facon a ce que la force 6lectromottice & mesurer ne soit pas dénaturée par des chutes de tension en ligne. Les amplificateurs électroniques modernes réelisent parfaitement cette condition, ce qui redonne une certaine vogue a ce principe de mesure. 2. Par potentiometre La figure 1V.1.16 donne le principe de la méthode. La mesure par millivoltmétre était une mesure par déflection. La méthode potentiométrique est une méthode de z6r0, c'est-8-dire qu'on oppose a la f.e.m..& mesurer e une f.e.m. calibrée, la position d'équilibre étant définie par la position zéro du galvanometre G : u aeete" e=(A+%i Liv.16) U : tension stabilisée dans les appareils modernes. ‘A et B permettent de régler I'étendue et la position de l'échelle. § = résistance calibrée, c'est-a-dire de résistivité égale sur toute sa longueur. Une réalisation industrielle est schématisée par la figure IV.1.17. Lajustement de x doit étre fait automatiquement en permanence. Le galvanomdtre est remplacé par un amplificateur électronique et opérateur manuel par un servomoteur réglant x. Comme il est plus facile d'ampli- fier un courant alternatif qu'un courant continu, on entre dans le circuit par un vibreur 8 60 p/s, suivi d'un étage amplificateur do tension, suivi lui-méme d'un amplificatour de puissance dont le courant de sortie ‘alimente un enroulement du moteur d'équilibrage. Ce moteur est lié mécaniquement au curseur. Il s‘agit 18 d'un servomécanisme (chaine fermée) construit pour assurer la condition : courant dans amplificatour = 0. Wa. CONTROLE ET REGULATION 98s Us Tension shbilisde Fig. VA16. — Principe dota mesure otentometnaue Fig. V1.7. — Potentiomdtre automatique —> ‘loctoniaue. Probléme de la compensation de température de soudure froide Ona wu que e=a(T—T.) +b (TP — Seule T nous intéresse. D’oi nécessité d'un dispositif soumis & To et inclus dans le circuit de fagon & éliminer influence des variations de To sur la lecture. Cela est réalisé par la résistance variable N (en nickel), toutesles auttes résistances étant indépendantes de la température (en constantan) Or . in(N + M) i(A+S +B) =} et e+ InN = is (A+ x) N Atx [v4.17] N+M A+S+B d’ot, = a On veut qu'une variation de To, entrainant une variation de e, n’influe pas sur x. Si To diminue, e croit; il faut donc que N/(N-+M) et par suite N décroissent, ce qui est réalisé, car la résistivité du nickel varie comme la température. Leffet peut étro exactement dosé par le rapport M/N. Matérielloment, les bornes E et F (soudure froide) devront étre trés proches de N pour étre & la méme tempé- rature. 986 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE 2. Par résistance variable Les thermocouples n‘ont pas une excellente précision pour la mesure des températures peu différentes de ambiance. On emploie alors les thermomattes & résistance variable rr orc | 200% 600°¢ Ni Pt Mesure II s'agit de mesurer une résistance et la méthode du pont de Wheatstone est classique. Uappareillage emprunte beaucoup d’éléments au potentiométte électronique décrit ci-dessus : résistance calibrée S, amplificateur électronique, moteur d'équilibrage alimenté par la sortie de I'amplificateur et asser- vissant le curseur C. Mais les problémes de compensation de soudure froide et d’étalonnage (la valeur de U Ivintervient pas) ont disparu. Par ther: stances Au lieu d’éléments métalliques on utilise des semi-conducteurs (oxydes métalliques) dont la résistance fen fonction de la température suit une loi de la forme : R= Roe®t Te) vat] Le coefficient de variation est environ dix fois plus grand que celui des métaux. Co coefficient est négatit. Les thermistances sont peu employées en raffinerie mais permettent la mesure précise de trés petites variations de température. Elles peuvent avoir des applications particuliéres. VI. APPAREILS ANALYSEURS (OU DE CONTROLE DE QUALITE) A. DEFINITION ET CARACTERES GENERAUX On désigne par ce terme les appareils capables de renseigner les opérateurs d'une facon continue ou Périodique sur la qualité des produits mis en couvre. Ce renseignement peut étre plus ou moins complet et peut prendre la forme : — de analyse quantitative complate — de la mesure de la concentration d'un constituant important; — de la mesure d'une caractéristiquo physique (densité, viscosité...). Les notions de précision, reproductibilté, fidélité sont les mémes que pour les appereils analogues utilisés en laboratoire. Mais des différonces essentielles existent en ce qui conceme IV. CONTROLE ET REGULATION 987 1. L’échantillonnage ‘Au laboratoire on fait une mesure sur un échantillon prélev6, Dans I'unité, on veut disposer & tout moment de information : ces appareils doivent étre continus. Dans le cas o0 le principe de la méthode s'y oppose (chtomatographie), les opérations de prélévement d’échantillon doivent se faire automatiquement sur une base périodique. Dans les deux cas, importance du dispositif d'échantillonnage est primordiale. 2. La construction La robustesse mécanique (choes, vibrations) est un impératit. Le caractore antidéflagrant de cet appareillage qui comporte toujours des circuits électriques est nécessaire dans les unités soumisas & ce réglement, ce qui est le ces général La fonction de transmission a distance doit dtre incorporée & 'appareil de mesure. 3. Le principe Los conditions opératoires de Texploitation industrielle (vibration, salissement, corrosion) impliquent souvent (outro une construction convenable) abandon de méthodes éprouvées en laboratoire et la recherche do méthodes entiérement nouvelles. Par exemple, les méthodes d'analyse de gaz par réactifs successifs ne conduisent pas & une forme industrielle intéressante. Pour mesurer l'excés d’ait d'un four, on utilise au labo- ratoire l'appareil Orsat, mais en unité on fait appel au paramagnétisme de 'oxygéne. De méme pour la mesure de densité, la méthode de laboratoire n'a pas 66 retenue ot des méthodes utilisant diverses propriétés physiques des fluides liées a leur densité (vibrations, absorption de rayonnement 7, etc.) sont utilisées avec profit, B. APPAREILS ANALYSEURS UTILISES EN RAFFINAGE 1. Analyse des gaz et fractions légéres d’hydrocarbures Analyse par chromatographic Découverte en 1906 par le biologiste russe Tswett pour analyse des matiéres colorantes des feuilles (d’00 le nom de chromatographie), cette méthode n‘a été appliquée avec succés a l'analyse des hydrocar- bures qu’en 1952 par James et Martin. Elle a pris depuis un essor considérable. Méthode Le mélange gazeux (gaz ou liquide vaporisé) est introduit dans un courant de gaz porteur (COz, Hz, He..) ui Faméne dans une colonne remplie d'une phase stationnaire (solide ou liquide déposé a la surface d'un solide). Les constituants du mélange y sont adsorbés avec une affinité qui leur est propre et le gaz porteur les entraine le long de la colonne d'autant plus rapidement que leur affinité pour la phase stationnaire est plus faible, lien résulte une séparation des constituants du mélange qui se présentent les uns & la suite des autres 4 la sortie de 1a colonne oi il ne reste plus qu’a los différencier du gaz porteur et & mesurer leur concentration, par exemple par conductibilité thermique (catharomatre). Les concentrations en poids (et non pas moléculaires) sont proportionnelles a Maire sous-tendue par les pics et calculées au moyen d'un intégrateur. Appareil Un chromatographe (fig. 1V.1.18) se compose done de — un systéme d'échantillonnage comportant : prélévement du produit: vaporisation ; introduction dans le gaz porteur d'une quantité précise et cola, automatiquement sur une base périodique; 98 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE — une colonne d'adsorption — un détecteur; un enregistreur intégrateur. Un chromatographe est parfois utilisé pour analyse de plusieurs produits, Les systémes ¢ échantillonnage des modeéles courants le permettent par 'intermédiaire d'un programmateur (Fig. IV.1.19) atm cite Inemosttie —— See ——> — Hi PROGRAMMATEUR ' -ENREGSTREUR 1 2-Propone | ll | 3-8, i -Bulne q 1 JT 4-teobutone a 5 Normatbutane sean bre, qa Say |__| ‘nae ddtantonne + eae lacion et REGULATEUR OUN sf vopansatian de ce 3 after DES CONSTITUANTS Fig. 1.18, — Chromatographo. Fig. 1V1.18. — exemple 'utistion un chromatogra. 2. Mesure continue de la concentration d'un constituant dans un mélange a. Absorption spectrale Le spectre d’absorption des rayonnements de différentes longueurs d'onde est un moyen classique identification des corps (les régions de linfrarouge et de ultraviolet sont les plus utilisables). Les appareils industriels dont nous allons parler ne se proposent pas I'analyse complété d'un mélange mais la mesure continue de la concentration d'un constituant déterminé. L’apparell est donc réglé pour une seule longueur donde : celle pour laquelle absorption du constituant en question est maximale, a loi de Beer-Lambert fixe la relation entre la concentration du corps absorbant et la quantité d'absorption : A= abe=log— [1v.1.20] A. : absorbance (sans dimension) a. : absorptivité particulidre du corps; b : longueur du parcours lumineux dans le produit; 1 + concentration du produit absorbant dans le mélange; lo + intensité du faisceau & entrée de ta cellule; Je + intensité du faisceau a la sortie de la cellule. 1. Dans ultraviolet (~ 0,280.8 4) ‘Schématiquement, cet appareil (fig. 1V.1.20) se compose de : — une source électrique de radiations (filament de tungsténe) ; — un filtro optique, sélecteur de la longueur d’onde retenue: — un détecteur composé de deux collules photoélectriques : 'une soumise au rayonnement partiellement absorbé dans la cellule dé mesure, Fautre au rayonnement entier de référence (ce double montage limine les variations d'intensité de 1a source). Le courant de déséquilibre est une mesure de l'absorption. Les hydrocarbures insaturés absorbent généralement ultraviolet, les aromatiques et hétérocycliques ayant labsorptivité la plus forte. Le domaine d'application de l'appareil s'en déduit : benzéne, toluéne, butadiene, 2. Dans Vinfrarouge (i = 2.5825) Deux types sont disponibles sur le marché : l'appareil a filtration (fig. IV-1.21) et l'appareil & détection sélective, V1. CONTROLE ET REGULATION ay photohube f celle Ne Pia Be mesure Fenton I exun de rtrnee—o xD @® N titre S a eee oo a ct ta eae 7 y enn (Golemtlre) diaphragme fampe urtraviolet Fig, 1V2.20. — Analyseur dens Futraviole, Fig. 11.21. — Analyseur dan Nintarouge. Dans ces deux montages une cellule d'interférence a pour réle d’éliminer linfluence sur la mesure de composants ayant des pics d'absorption communs avec le corps mesuré, Cette élimination est facile lorsqu'il Ya un seul composant indésirable (il suffit d’en emplir la cellule d'interférence), mais trés délicate lorsqu’il yen a plusieurs avec des concentrations largement variables. Le domaine d‘application de la mesure par infrarouge en raffinage comprend : le controle des pertes en isobutane dans les unités dalkylation, des productions d’éthyléne, propylene, butadigne, du fractionnement isobutane/butane normal, des unités de fabrication d'hydrogene. b. Conducti thermique Le tableau suivant donne quelques vateurs pour des gaz usuels en 10° erg/s.cm?.°C jem & 0°C an wy co, co Coty w | 159 233 238 2.00 137 218 4.80 I La sélectivité de la méthode n’est excellente que pour 'hydrogeéne ot I'hélium. D’od lintérét d'utiliser ces {gaz comme porteurs en chromatographie lorsque le détecteur est du type catharomatre. ©. Cas particulier de loxygéne La mesure de l'O2 dans les fumées est un contrdle de 'excés d'air de combustion. D’od son importance économique lorsqu’on considére que, dans une unité de distillation, les dépenses de combustible représentent souvent 70% des frais exploitation, On fait appel & une propriété bien particuliére de I'0, qui est son paramagnétisme (tig. 1V.1.22). 3. Mesure d’une caractéristique physique @, Densité des liquides (fig. 1V.1.23) Un plongeur exerce sur une chainette pesante une force vers le haut, proportionnelle & la densité du liquide. La position d'équilibre est déterminée par ’équation de la chainette. Pour la transmission a distance le plon- ‘geur en pyrex contient une masse magnétique qui joue le Ole de noyau dans un transformateur différentiel. La compensation de température est assurée par une sonde a résistance variable incorporée dans le circuit lectique. On peut également utiliser absorption des rayons 7 émis par une source radioactive, cette absorption étant, pour un trajet donné, d’autant plus élevée que la densité est grande, ou la mesure de la 960 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE fréquence de résonance d'un tube contenant le fluide, la masse volumique du fluide et la fréquence de résonance étant liées par la relation ot 1p masse volumique du liquide f fréquence de résonance pour p; fy : fréquence de résonance du tube pour p = 0 (vide) Po : constante, cellule mesure cellule référence Nz Oz He SO2NHs Gilg NO NO: 2. Susceptibilté magnétique relative de ditrentsg2z ». Mesure (0; dans un mélange gazeux. Fig, 1V1.22. — Analyseur 'oxyosine por paramagnétisme résistance variable pour | compensation de température m= a Fig, 1V2.23. — Tranemettour électrique de densité Wa. CONTROLE ET REGULATION 961 b. Di Siinspirant de Ia méthode A.S.T.M.-D.86, des appareils industrials peuvent donner la température de distillation & des points choisis (10%, 90% point final... Leur intérét est évident dans une unité de distilla- tion. Leur principe de fonctionnement se déduit directement de la méthode de laboratoire. c. Viscosité des Ii 1. Ecoulement dans un capillaire Une pompe & débit constant fait écouler a température constante (thermostat) le produit dans un capillaire. La loi de Poiseuille donne [iva.2ny be: viscosité absolue; D_ : diametre intérieur du capillaire; AP : pression différentielle entre l'entrée et Ia sortie du capillaire: = debit volume; L = tongueur du capillaire, Il suffit de mesurer AP (voir mesure des débits). L’inconvénient de ce systéme est le risque d'encrassement du tube capillare. 2. Amortissement d'une vibration dans un miliew visqueux Une impulsion est induite par magnétostriction dans une lame mince plongée dans le milieu visqueux. La lame tend a vibrer sa fréquence propre de 28 Ke/s, mais, lorsque limpulsion cesse, cette vibration S‘amortit dans le temps suivant une fonction du paramatre (densité x viscosité) qui caractérise le produit. Le phénomene de magnétostriction étant réversible la lame réalise successivement la mise en vibration du milieu et, fonctionnant en capteur, la mesure de 'amortissement do ces vibrations. D’autres types d'analyseurs utilisent l'atténuation d'ondes ultasoniques pour mesurer la viscosité d'un liquide. VII. PRINCIPES DE LA REGULATION AUTOMATIQUE A. OBJET ET SCHEMA DE FONCTIONNEMENT La réqulation automatique d'um systéme a pour objet le maintien a valeur constante et prédéterminge d'un paramatre opératoire (grandeur réglée) en dépit de linfluence de paraméttes incontrélés (perturbations). On cherche & atteindre cet objectif par action des variations de la grandeur réglée (dans un sens convenable et suffisamment amplifiée) sur un autre parametre du systme (paramatre de réglage). Lo schéma représentatif du fonctionnement de la régulation automatique, tel que nous venons de le décrire, est une chaine fermée (fig. 1V.1.24). Ce schéma fonctionnel est absolument général quelles que soient I'appli cation considérée et la forme technologique de t'appareillage mis en cauvre. Considérons par exemple la chauffe automatique d'un four telle que représentée (fig. 1V.1.48) ; on retrouve — la grandeur réglée x = température du produit sortie four; — le parametre de réglage p = débit de combustible; — les parametres perturbateurs = Po : débit de produit a chauffer; Py + pouvoir calorifique du combustible; Pe : chaleur spécifique et chaleur de vaporisation du produit & chauffer; 962 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE a : taux de transfert des tubes (encrassement) ; Ps + débit d'air soul, ote. Léquation du systame & I'équilibre est (P. Po: Pr. Pa) Paramétres perturboteurs LEER omen SYSTEME AREGLER xp valeur prédeferminge | | (point de controle) pexowariations dex’ IREGULATEUR | -— © frongon régulation Fig. IV.1.24. — Schéma fonetionnel de la régulation automatique. Si p; tend vers p'y, Ia régulation idéale transforme p en p’ de facon que x (Pp, Ps, z's) = x (B'. Py Pa) conformément a la représentation graphique (fig. IV.1.28). B. CARACTERISTIQUES DE LA CHAINE FERMEE COMPAREE A LA CHAINE OUVERTE Ce qui précdde met en évidence les caractéristiques de la régulation en chaine fermée 1) Une telle régulation s‘oppose:a toute perturbation et les caractéres de cette perturbation n‘apparaissent pas dans le résultat final. En pratique, il n’est méme pas nécessaire de dénombrer et caractériser les paramétres perturbateurs. 2) Une telle régulation ne peut pas étre parfaite, car elle ne fonctionne qu’a partir des vatiations de la grandeur & régler alors que son rdle est justement de faire en sorte que ces variations n’existent pas. Cette double condition ne peut se réaliser que par une amplification infinie des variations de la grandeur réglée, ce qui n‘est généralement pas admissible pour des raisons de stabilité dynamique comme on le verra plus loin, Il en résulte que la courbe x = f(t) n'est pas la droite idéale x = xo. influence momentanée des perturbations y est visible. 3) Cet inconvénient conduit 4 poser la question : une régulation en chalne ouverte est-elle possible ? Cela supposerait — Ia connaissance et la mesure de tous les paramétres perturbateurs — la connaissance exacte de I'équation du systéme, non seulement & I’6quilibre, mais en régime transitoire. Cos difficultés sont pratiquement insurmontables et c'est pourquoi la chaine de régulation principale est toujours en chaine fermée, Néanmoins la chaine ouverte présenterait I'avantage de principe important de court-circuiter le systéme dans la transmission de linformation, c'est-8-dire d'agir sans attendre que les variations de la grandeur régiée aient eu lieu. Par exemple, dans le cas de la chauffe automatique d’un four (fig. 1V.1.48), admettons que la perturbation principale soit la variation du débit du produit chauffer po, les autres paramétres perturbateurs py, P2... étant pour I'instant supposés constants. 8 po (fig. 1V.1.26). Wa. CONTROLE ET REGULATION 963 P PoP Po Fig, 128. — Représentaton graphique de Fig, 1.28, — Régulation on, chaine action regulate. ‘ouveria i por dela porturbstion AB" rigulaton ile ncipale ‘AC : Sans reguletion On peut, si po est la perturbation principale, la mesurer et la faire agir sur p suivant la fonction p — (Po) ui remplit la condition cherchée x = xp. Crest une régulation en chaine ouverte mais elle n’est qu‘accessoire Car il importe de conserver la chaine fermée principale basée sur les variations de x pour tenir compte — des autres paramatres perturbateurs py, Ps, Ps. — de Finexactitude de I'action de la chaine ouverte. En effet, on ignore généralement la loi p= f(p9) quion assimile souvent une droite dans la construction de 'appareillage, a pente angulaire de cette droite étant ailleurs déterminée par tétonnements a la mise en service. Par ailleurs, méme si les difficultés énoncées précédemment pouvaient étre surmontées, et en dehors de toute considération de coat, une régulation en chaine ouverte de processus quelque peu complexe nécessiterait une telle quantité de modules de calcul analogique que, trés rapidement, ensemble mis en ceuvre deviendrait inexploitable, et, en outre, la précision du résultat du calcul serait suffisamment dégradée pour que toute action sur le processus soit inenvisageable Par contre, les calculateurs numériques ou hybrides (ou rendus tels) qui travaillent en temps réel et dont l'utilisation en raffineries se développe rapidement, sont capables de « digérer » des modéles mathématiques plus complexes que les calculateurs analogiques. Avec de tels outils, les régulations en boucle ouverte deviennent envisageables, tant sur le plan économique que technique. De nombreuses sociétés s‘etforcent, actuellement, de mette en équations les caractéristiques techniques des unités de raffinage. Les modéles mathématiques plus ou moins complexes qui en résultent ouvrent des perspectives sur des modes de régulation plus élaborés que ceux habituellement Pratiqués en raffinerie et qui, a la limite, sont capables de s‘intégrer dans les programmes d’optimisation de production des raffineries, C. ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA CHAINE PRINCIPALE DE REGULATION Cotte chaine fermée se compose des éléments suivants en série : — le systame a régler (grandeur de sortie x): — lappareil de mesure; — le régulateur; — Forgane de réglage (agissant sur la grandeur d'entrée p du systime a régler). On peut considérer ces trois éléments d'appareillage comme formant un ensemble de régulation dont entrée est x ot la sortie p, branché sur le systéme & régler d’entrée p et sortie x (fig. IV.1.24). Tout le problame do la régulation automatique revient & déterminer la meilleure fonction Ap — f(Ax., t) du trongon régulation compte tenu de la fonction Ax = g(Ap, t) du troncon systéme a régler. II s‘agit de considérations a la fois sta- tiques (équilibre) et dynamiques (régime transitoire) Nous étudierons done successivement — 0 systame a régler: — Ia fonction de régulation, 968 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Nous verrons ensuite comment réaliser cette fonction par la construction du régulateur et de organe de réglage. Vill, CARACTERISTIQUES DU SYSTEME A REGLER Nous étudions ici le systéme avec tous ses parametres (x. p, Po, Py, P2--) en absence de toute régulation. Les paramétres po, py... sont pour instant supposés constants et nous cherchons quelle est la relation Ax =9(Ap,t). A. CARACTERISTIQUES STATIQUES A partir d'une position initiale d’équilibre et devant une variation Ap de p, x peut — soit se stabiliser naturellement a une nouvelle valeur (systame naturellement stable ou statique) — soit dévier indéfiniment (systéme naturellement instable ou astatique).. La figure IV.1.27 (niveau dans un récipient) représente ces deux cas. Dans le premier cas, évacuation du liquide se fait 8 débit constant = Q par une pompe volumétrique. Uin'y a qu‘un point d'équilibre. celui pour lequel p = Q. Si le débit d'entrée s‘accroit de Ap, passant de Po a Ps, x croit indéfiniment jusqu’a la limitation physique du systéme (débordement). x= orto) ete aeil) «Ra mot xe) -0"F) 1. Pompes volumétriques, b. Grave Fig. 1V.1.27. — Systemes naturelloment stables et instables. Dans le deuxidme cas (écoulement du liquide par gravité), Q est fonetion de x. Si écoulement est laminaire, ou turbulent, mais avec des variations suffisamment faibles pour justifier t'approximation, on peut écrire Q = x/R, (R = résistance 'écoulement). Devant un accroissement Ap du débit d'entrée le niveau monte, mais il en résulte un accroissement du débit de sortie Q, de sorte qu'un équilibre du niveau sera finalement attoint pour loquel x — R-py, avec Q = py On concoit qu'un systéme statique soit plus facile & régler qu'un systéme astatique puisqu’ll a une tendance naturelle & 'équilibre. B, CARACTERISTIQUES DYNAMIQUES Nous nous bormerons ici 8 ‘examen des systémes naturellement stables qui sont les plus courants bien que importance industrielle des systmes naturellement instables ne soit pas a négliger (niveau de chaudiere). 1. CONTROLE ET REGULATION 905, 1. Systéme a un étage de transfert exponentiel Reprenons le deuxiéme exemple cité plus haut. On a : R = résistance 3 I'écoulement [1.4.22] 1 et: dk = (p—0) at C= capacité du systéme (section du récipient) [v.23] Le passage brusque de po a p; entraine pour x une évolution exponentielle de xo x, (fig. 1V.1.27). Diaprés les propriétés de 'exponentielle, la constante de temps RC est représentée par la valeur de la sous- tangonte. C'est le temps nécessaire 4 x pour atteindre 63,2% de son évolution 2. Systeme @ deux étages de transfert exponentiels La figure 1V.1.28 représente un tel systéme. Dans ce cas [ivt24] avec : Ly = Ry Cy et La = Ry Co, La courbe représentative de l'évolution de x dépend des valours de L; et Lz (fig. IV.1.28b) : on remarque que fa tangente a lorigine est null. Fig, 141.28, — Systeme a doux étages de transfert exponenties 3. Systeme 4 n étages de transfert exponentiels Les transferts de masse et de chaleur qui ont lieu dans 'appareillage constituant une unité de raffinage se font a travers des résistances et capacités. Leur représentation par des systémes de n étages de transfert expo- Nentiels est en général une bonne approximation, II faut toutefois tenir compte — de Finteraction entre étages : la représentation par étages indépendants est toujours valable mais avec des constantes de temps modifiées; — de lexistence d’étages de transfert a coefficients R ot C uniformément distribués. C'est le cas par exemple d'un transfert de chaleur & travers une paroi épeisse. La figure 1V.1.28b représente le comportement d'un systme n étages de transfert. 4. Délai da 4 ta propagation vitesse finie d'une information La figure 1.1.28 donne un exemple de délai de propagation. 906 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE 5. Courbe résultante Dans le cas général d'un systéme naturellement stable la courbe de Is réponse Ax & une variation subite Ap, a Fallure de la figure IV.1.29. On peut assimiler cette courbe, pour faciliter les calculs = — soit a un délai suivi d'une droite; — soit a un délai suivi d'un étage de transfert exponentiel, Ce qui précéde ne doit pas faire illusion sur la possibilité de connsitre autrement qu'expérimentalement le comportement dynamique des systémes a régler d'une part, parce qu'on manque totalement de documen- tation de-base sur le comportement dynamique de 'appareillage de génie chimique, et d'autre part, parce que les conditions réelles d'utilisation peuvent faire varier considérablement ces caractéristiques (notamment encrassement dans le cas de l'eppareillage de transfert de chaleur). Fig. 1V1.29. — Courbe résutante C. DEVIATION INITIALE APRES UNE PERTURBATION La déviation initiale minimale d'un systéme a régler soumis & régulation peut se déduire des courbes représentatives du comportement dynamique du systéme libre (fig. 1V.1.30) : — son comportement Ax = g(Ap, t) devant I'action correctrice Ap du paramétre de réglage P — son comportement Ax = h(Apo , t) devant action Apy du paramétre perturbateur po. 2 2 = :viation sans réguiation LAx =g (Ap.t) début dea répercussion sur x de l'action correctrice Zi Fig, 1V41.90, — Influence du point o'entrée de la perturbation. Wt. CONTROLE ET REGULATION 967 Nous avons dit que le systéme pouvait généralement étre assimilé & une succession d’étages de transfert ‘exponentiels indépendants. Considérons d'abord le cas oi la perturbation po entre avec p (par exemple, pouvoir calorifique du combustible dans le cas de la chauffe d'un four) Soit 8 la plus petite déviation décelable par l'appareil de mesure. L’action comrectrice ne pourra avoir lieu qu'un temps Ly aprés le début de la perturbation et cette action correcttice n’étant déceleble qu’aprés un nouveau temps Ly par l'appareil de mesure, c'est aprds un temps 2L, que la courbe x= f(t) avec régulation s‘écartera de la courbe x = f(t) sans régulation (point M). Notons que cette déviation initiale existe, que la régulation soit manuelle ou automatique et quelle que soit la qualité de cette régulation. Elle ne dépend que du comportement dynamique du systéme vis-a-vis de p et pp et de la zone morte 8 de l'appareil de mesure. Considérons maintenant le cas oW! la perturbation py entre en B. Le temps nécessaire & l'appareil de mesure pour la déceler n‘est plus que Ly» < Ly et le temps nécessaire pour que la courbe avec régulation quitte la courbe sans régulation est Lye-+ Lp (point N). On voit que Nest plus haut que M (pente plus forte de la courbe). On peut dire que fa déviation initiale minimale est d’autant plus grande que la perturbation entre prés de x. Dans le cas extréme ou elle entre au droit de x, il est évident qu'elle a la valeur de la dévietion totale sans régulation, IX. FONCTION DE REGULATION Nous étudions ici le trongon constitué par I'appareillage de régulation et nous cherchons quelle est la meilleure fonction Ap = f(Ax, t) compte tenu des caractéristiques, vues au chapitre précédent, du syst8me a régler. A. EXEMPLE DE REGULATION D’UN SYSTEME NATURELLEMENT INSTABLE (NIVEAU DE CHAUDIERE) Cot exemple (fig. 1V.1.47) est d'une grande importance industrielle. Précisons que nous allons le treiter d'une facon trés simplifige en négligeant la caractéristique dynamique du systéme, On admettra qu'il est entié- tement représenté par : dx = K (p— Q)dt et on négligera la zone morte de l'appareil de mesure, cause, comme nous [avons vu, d'une dévi Initiale. minimale. 1, Régulation par action proportionnelle (fig. IV.1.31) top ae 'aPr = Q a ZN sans réguiation \ \ propertionnele seule Fig. 1V.1.31. —~ Combinaison des modes de régulation dans le cae d'un niveau de chavelve 965 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Cette régulation impose des variations Ap = p— po proportionnelles & importance de la déviation Ax = x— Xp, ot naturellement dans le sens convenable. Si x augmente il faut que p diminue, d’oi le signe moins aoe au coefficient de regulon, On: = eye 8 Har d= Kip —O)dt mee = 3.25) pour :1=0, p= po=0 a xem — régulation proportionnelle = P—Po = —F (x— Xo) (IV.1.26] Au tps ¢ = 0, 0 passe la valeur (0+ 80). Poul période suivant instant ¢ = 0, on 9 — sans régulation = dx = K (p—Q— AQ) dt (V.1.27] p= p= 0 wae} xen — Kaa wwa281 ~ avec région: dr = K(@—0— 40) waar P— Po =—F (x= %) [v4.26] x ig 82 (1 0“) twva.30) LLadjonction d'une régulation proportionnelle & un systéme astatique lui confére un caractere statique. L’écart final est d‘autant plus faible que le coefficient d'action proportionnelle r est élevé. 2. Régulation par action intégrale Lidée de base est la suivante : l'action proportionnelle, on vient de le voir, laisse subsister un écart qui ne peut s’annuler que pour r —2. Pour des raisons de stabilité dynamique, on verra plus loin que la valeur de r cst limitée, On peut done penser régler par annulation de laire définie par : [(¢—xoldt_autour du point de contre inital xe application au niveau chauditre donne : = systtme &réaler dx =k (@——AQ) at tv.1.27) fi — régulation intégrale a =~ alk — x0) [wv.4.31] é &S *) 5 Ka (xX) 0 [1V.1.32] [v4.33 Wa . CONTROLE ET REGULATION 969 Lemploi de Ia régulation intégrale seule n’est donc pas une solution industrielle. Voyons maintenant une fonction régulatrice qui serait a la fois proportionnelle et intégrale op ox (1V.1.34- ae d Léquation du systéme réglé devient : d(x — xo) (= Xo) aa Kr 2) 4 ka (x— xq) <0 was ae + a + ( ) C 1 Crest Iéquation d'un mouvement amorti (oscillatoire ou non) et c'est une bonne solution industielle qui 3. Régulation par action dérivée Dans co cas, nous aurions : = syste a eéolor: K (@—0— a0) &t tWa27) ax — rbgulation dérivée p—p=—h t1v.36) a L’équation di te réglé est ox panied: [1.1.37] uation du systime ainsi gl et; SX = KOO Le systéme reste astatique. L’action dérivée seule n’est donc pas une solution industrielle Voyons maintenant une fonction qui serait & la fois proportionnelle et dérivée : ox Po =F (x Hq) — [v1.38] equation du systéme réglé devient [v1.39] avec a= [v.40] On voit (fig. 1V.1.31) que le résultat final est le méme qu’avec action proportionnel toire est amélioré (tangente a origine plus faible). En conclusion chacune de ces actions régulatrices, dans le cas examiné, apporte sa contribution : "action proportionnelle joue un role favorable dans tous les cas et, sans elle, actions intégrale et dérivée sont inapplicables. C'est I'action régulatrice fondamentale; — Faction intégrale élimine tout décalage persistant; — Faction dérivée améliore surtout le régime transitoiee. Aussi dans la pratique est-il courant de combiner ces trois actions. mais le régime transi- B. CAS GENERAL D’UN SYSTEME NATURELLEMENT STABLE 1. Régulation proportionnelle Nous ne considérons que le régime établi. Sans régulation, la variation d'un paramétre perturbateur quel- conque py provoque un écart Ax = © de la grandeur réglée (fig. 1V.1.32). 970 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Ajoutons une régulation proportionnelle de coefficient — r. Dans ce cas, I’écart © sans régulation sera réduit a Vécart avec régulation ¢,. L’action du régulateur sur le paramatre de réglage p est : Ap = — re fiva.aty Il en résulte par t'intermédiaire du systéme une variation de x: Ax = G Ap =1Ger [1V1.42] Lécart final e, sera 'écart initial e auquel se superpose cette action correctrice, soit : esenrGe & ou: 1 © i+r6 [v1.43] ‘On voit que lécart initial est dautant plus réduit que le coofficiont de régulation proportionnelle ¥ est Glevé. On constate également que le coefficient de transmission du systéme G = Ax/Ap intervient dans le coefficient de réduction, mais que l'otigine de la perturbation n’intervient pas. Précisons bien que cela n’est vrai qu’a équilibre ; on a vu au chapitre VIII que la déviation initiale (régime transitoire) dépend essentiellement du point dintroduction de la perturbation. Le cootficientr est généralemont exprimé en « bande proportionnelle ». On dit qu'un régulateur a une bende Proportionnelle de N% si une variation x = N/100 de I'échelle de mesure de x provoque une variation de Position de Torgane de réglage égale & sa course complete. b. Réponses en chaines ouverte et fermée & Une perturbation, Fig, 1V.1.92, — Régulation proportionnele . Réponse on chaine ouverte & une perturba tion evelique Wt. CONTROLE ET REGULATION on 2. Régulation intégrale Partons pour examiner cette action d'un écart initial ¢o (fig. 1V.1.33). L’action de la régulation intégrale sur le parametre de réglage p est = Ap=—afedt tive) d(Ap) ou enameled [1V.1.45) Diautre pan, le coefficient de transmission G du systéme s‘écrit ‘Ap [v.46] act doa =e [v1.47] On voit que Mécart initial est progressivement annulé suivant une loi exponentielle de constante de temps = 1 /aG. On peut considérer ‘action intégrale comme une action proportionnelle de coefficient variable dens le temps et (nul at = 0 et » pour t ==). Le résultat est une annulation complete de l'écart final Le coefficient a s'exprime en minutes~* ou plus généralement par son inverse en minutos. 3. Régulation proportionnelle et intégrale On voit que 'adjonction de I'action proportionnelle a action intégrale réduit la déviation initiale mais par ‘contre, augmente la constante de temps de l'exponentielle (fig. 1V.1.33). Loction intégrake et proportionnelle -06F Rte Tr avec Eye 1 orG oO Fig. 1V.1.93. — Action des aifferents types de régulation Cette combinaison des actions proportionnelle et intégrale est une solution industrielle qui permet de résoudre la majorité des problémes de régulation qui se posent en ralfinage. Toutefois, des considérations de stabilitéliées & la caractéristique dynamique du systéme a régler limitent les valeurs de r ot do a. On fait alors, si nécessaire, appel a l'action dérivée (de coefficient positit ou négatif) pour repousser les frontiéres du domaine de stabilité et permettre des valeurs plus grandes de r et a, Nous étudierons cet effet plus loin. 972 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE C. CONSIDERATIONS DYNAMIQUES SUR LA STABILITE D'UNE CHAINE FERMEE 1. Frontiére de stabilité en régulation proportionnelle Ouvrons en A ta chaine constituée par un régulateur & action proportionnelle et un systéme & régler, et injectons une grandeur : y = yo + Asinat (fig. 1V.1.32) en résulte & la sortie du systame une grandeur : x — x» + B sin (wt + @). La courbe polaite (B/A, ») pour toutes les valeurs de «@ (de 0 a+) exprime la coractéristique dynamique du systéme, En effet, B/A, module du vectour, n'est autre querG avec G — {(«) et r — constante, Imaginons te cas particulier oi on aurait x = y, c‘est-a-dire : B/A = 1 et @ = 0. Sil'on ferme la chaine, les oscillations persistent sans croitre, ni décrottre, car x = y. Si, au contraire, on avait eu B/A > 1, les oscillations auraient ord indéfiniment & chaque passage dans ta chaine. Inversoment, si on avait eu B/A <1, los oscillations auraient décru, Le point (+1) (B/A — 1, = 0) de la courbe polaire est situé sur la frontiére de stabilité. On peut dire que si la courbe polaire représentative du systéme en chaine ouverte coupe I'axe horizontal 4 droite du point (-+1), la chaine fermée est instable. C'est Iénoncé tres simplifié du critére de Nyquist (fig. IV.1.22c) Si maintenant, on considare un syst8me a un étago de transfert exponential r6glé par un réqulateur & action proportionnelle, on voit qu'un accroissement de r ne pout le rendre instable, car la courbe polaire est toujours dans le demi-plan 8 gauche du point O et a fortiori du point (+1) (fig. 1V.1.34a) Considérons maintonant un syst8me constitué per un pur délai Ty, suivi d'un étage de transfert Ts (on a vu que c’était une bonne approximation de la plupart des systémes). La courbe polaire coupe, quel que soit, Vaxe horizontal & droite du pointO; donc en augmentant r suffisamment, c‘est-8-dire le module du vectour r G Pour toutes les fréquonces. on franchira forcément I'axe horizontal & droite du point (4-1), condition pour laquelle le systéme est instable. Il existe donc une valeur critique re de qui définit la frontire de stabilté ou limite de pompage, et au-dessous de laquelle on doit se tonit. Par aillours, le rapport T./Ts représente la ten- dance a Finstabilité du syst8me caril exprime I'éloignement du cas idéal d'un seul étage de transfert, pour lequel le domaine d'instabilits n'existe pas (fig. IV.1.34b). Fig. 1.1.38, — Domaine de 2. Régulations proportionnelle et intégrale du point de vue stabilité Le systéme sera représenté par f'approximation d'un délei Tr, suivi d'un étage de transfert de constante de temps Ts. Oldenboura, (voir références), @ calculé le comportement d'un tel systéme lorsqu'll est soumis 8 une action proportionnelle de coefficient 1G et & une action intégrale de constante de temps T = 1/aG (fig. 1V.1.35 a et 1V.1.38 b). Iva. CONTROLE ET REGULATION 973 {1 apparait que la stabilité diminue lorsqu’on augmente rG,-aG et T:/Ts. Mais il appareit aussi que I'action spécifique des régulations proportionnelle et intégrale sur la stabilité dépend essentiellement de la caracté- Fistique T1/Ta du systéme. En effet, considérons deux systémes comportant le méme délai T (d0 par exemple a la transmission de la mesure), 'un grosse capacité (TL/Ts = 0,01) ot l'autre a faible capacité (Tx/Ts = 1). rG amortissement critique } 100- - r stable (a) | suronort + 1H ' i] | eseilafeire UT | amorti 1 on Taste} NTS N oo on 4 pom 1 /Ts 0 10? 107 1 ——>T Me 8 Régulation proportonnele 6, ». Régulation intgraleT = 1706 Fi. 1VA.35, — Stabile on réguations proportonnele ot intéral Décidons par exemple de nous tenir & ramortissement critique. On a 1 doo: = 1 # 500 T. et 1G 30 im fou : TH ITT e wo! doo 2 7H t 1 On voit que sur le systéme a grosse capacité le coefficient aG d'action intégrale doit étre 70 fois moindre ‘que sur le systéme & faible capacité alors que le coefficient rG d'action proportionnelle peut étre 30 fois plus ‘rand. Co renseignement est d'une grande importance pratique pour le réglage des régulateurs en service. On saura, par exemple, qu'une régulation de four (capacité importante) supportera une action proportionnelle importante, mais une action intégrale trds faible, et qu’au contraire la régulation d'un débit mesuré par appareil membrane (sans capacité) supportera une tr8s forte action intégrale, mais une action proportionnelle presque nulla. Les autres applications sont situées entre ces deux extrémes, 3. Action dérivée dx Cette action est basée sur la dérivée par rapport au temps des carts dela grandeur & régler Ap = —h Le coefficient h s‘exprime en minutes. Son réle est essentiellement d’augmenter la valeur de r< coefficient de régulation proportionnelle pour lequel apparait Finstabilité. om LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Cette régulation, proportionnelle et dérivée, peut se représenter par une certaine courbe délimitant dans le plan deux zones : celle de la stabilité et celle de I'nstabilité, par exemple comme le monte la figure IV.1.36. Cest exceptionnellement que cette courbe est perpendiculaire & l'axe horizontal au point d'intersection. Il y a done possibilité d'augmenterr. soit avec h> 0, soit avec h<0 suivant les cas. L’expérience et le calcul montrent qu'un coefficient h <0 est bénéfique dans tous les systémes qui s‘accomodent d'une régulation intégrale, Cest le cas des régulations de débits déja cité. Au contraire, une action dérivée a coefficient h> 0 convient our les systémes & forte capacité, par exemple régulation de four. Ge Faction dbrivee X. REGULATEUR P.I.D. (Proportionnel. Intégral. Dérivé) Le rulteur est un escuatur capable engender I fonction de réultion : ya (eaten d= rH) af xo. was) entrée est constituée par la grandeur transmise x’ et la sortie par la commande p' de l'organe de réglage. Camm por ls tanemison, on retrowve les soltionspnaumatiue et slectrque A. SOLUTION PNEUMATIQUE 1. Régulateur 4 action proportionnelle Co nest rien d’autre qu'un transmetteur (déja décrit) dont le coefficient de transmission est réglable et constitue le coefficient r d'action proportionnelle (fig. 1V.1.37). 2. Régulateur & actions proportionnelle et intégrale Les opérations d'intégration et dérivation utilsent les lois d’écoulement de Fair comprimé (fig. 1V.1.38) On concoit qu'en disposant convenablement dans le circuit résistances et capacités, on puisse créer les fonctions cherchées. Lafigure IV.1.38 représente un régulateur a actions proportionnelle et intéprale d'équation Apa ox) + oe fe a)dt [v4.49] ° ot Re Fea | ° Le réglage du coefficient a d'action intégrale s'effectue par le réglage de R, résistance pneumatique variable (vanne aiguille. iva . CONTROLE ET REGULATION 975 syste be pate | grees Pot es Fi % mo by mp vers organe de reahage ». Sma un gute actos proportion ph Fi 1.37. — Régultew proumataue acon proportonnal =e c Ea 8, Dispostit intgration cootficiont dation Fig, 12.98, — Régulateur pneumetique % sctions proportionnelle er imerale, 3. Régulateur 4 actions proportionnelle, intégrale et dérivée La figure IV.1.39 présente le circuit pneumatique d'un tel régulateur. On a bien les trois fonctions cherchées, mais les coefficients ne sont pas indépendants. C'est ce qu’on appelle interaction qui complique l'ajustement des actions régulatrices a la mise en service. Pour la combattre, les constructeurs ont imaginé de nombreux montages qui toutefois ne I'éliminent nas complatement. 4 ce du systime buse-palette Ra, Fig. 1V2.39. — Régul pe integrate B, SOLUTION ELECTRIQUE On fait appel comme pour la solution pneumatique & un montage en chaine fermée, Pour la génération de la fonction proportionnelle le schéma indiqué pour la transmission des mesures s‘applique directement avec toutefois la possibilité de faire vatier le coefficient de contre-réaction qui est le coefficient r d'action propor tionnelle. Les fonctions d'intégration et de dérivation utilisent les montages classiques de résistance et capacité (fig. 1.1.40). 976 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE eo & e=x-xb feanswerreve of ect hb ORGANE BE REGLAGE |——*>P a ot 4 Schéma de principe aun réguleteur 9 sctions proportionnelis irae et dite R. en 4 1 | RCo. u ro | Ulnphe fo lu Ro utero rt .Inégration « Détvation, Fig, 1V-1.40, ~ Régulateur XI, REGULATION NUMERIQUE Le mode de régulation décrit dans les chapitres IX et X supposait que les régulateurs étaient liés au processus de facon continue, tant du cété mesure que du cété action. Ce mode de régulation est appelé analogique Supposons maintenant que nous n’ayons qu’un seul régulateur 4 notte disposition pour contrdler plusieurs variables, N par exemple. Le régulateur devra, dans un intervalle de temps AT < T/N mesurer la variable ; — calculer l'action a prendre ; — exécuter action — bloquer cette action avant de passer a la variable suivante. Le systéme ainsi créé travaille de facon discontinue, dans le temps : on a affaire a un systéme échantillonné. On dira que 'on a un systéme numérique si l'une des phases décrites précédemment, au moins, fait en outre objet d'une quantification d’amplitude ou de valeur. C’est en particulier ce qui se passe lorsqu'un calculateur en temps rée! est destiné a assumer des fonctions de régulation ou d'asser- vissement A. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT D'UN CALCULATEUR NUMERIQUE (fi 1V.1.41) élément essentiel au fonctionnement d'un calculateur numérique est le programme, c'est-a-dire la suite logique des opérations que le calculateur devra exécuter pour obtenir les résultats désirés & partir d'un certain nombre de données. Le programme est en général écrit dans un langage conventionnel, (FORTRAN, Assembleur, PL/1 ...) mais, dans le calculateur, ce langage est transcrit en langage binaire, seul compréhensible et exécutable par lui. Les données nécessaires a l'exécution du programme sont fournies au calculateur par les organes. dentrée: — lecteurs de bandes ou de cartes, claviers, Wt, CONTROLE ET REGULATION or Mémoire | Mémoire | Programme | résultats [ee] mae TLD ese | ae suits Données Liaisons fonctionnelles L arithmétique —— Lignes et logique decommande = Fig. IV-1.41, ~ Sehéme de principe un caleulateur numérique. Drapes Sévely« Systémes et asservissementslingates échantilonnés », Dunod-Univesits, Pts, 1969, — convertisseurs analogiques/numériques des signaux de mesure, compteurs diimpulsions, entrées codées dans le cas plus particulier des calculateurs industriels. Les résultats élaborés par le programme sont restitués @ l'opérateur ou au process par l'intermédiaire des organes de sorti = perforateurs de cartes ou de bandes, imprimantes, écrans de visualisation... ; = convertisseurs numériques/analogiques, sorties codées pour les calculateurs industriels, platines daffichage ‘Au moment de son exécution, le programme se trouve dans l'unité centrale, en méme temps que les données et les résultats. Le déroulement du programme se fait sous le controle du circuit de commande, par linter- médiaire du décodeur d'instruction et d'un programme « moniteur ». Pour exécuter le programme, le calculateur dispose d'une unité arithmétique et logique capable, suivant le degré de perfectionnement de la machine, d'effectuer plus ou moins d'opérations mathématiques (+, —. x.:,y/ cos, exp...) et logiques (>, <, 2, <, ..). Une description plus détaillée des calculateurs est faite dans le chapitre VL. B. BOUCLAGE D’UN ORDINATEUR SUR LE PROCESS Le programme de travail d'un calculateur peut trés bien etre un programme d'optimisation de conduite d'une unité et les résultats élaborés par ce programme les valeurs de paramatres de réglage a fixer. On peut trés bien concevoir qu’a ce stade le calculateur se substitue 8 'opératour humain pour les taches de routine que sont les actions a prendre sur le processus. Ces actions peuvent étre prises de trois facons par le calculateur. ove Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE 1. Pilotage de points de consigne Le calculateur fixe les points de consigne de régulateurs analogiques conventionnels. Ce sont les régulateurs qui exécutent les ordres et modifient l'état du processus. 2. Contréle Numérique Direct (D.D.C.) Le calculateur élabore toujours des points de consigne, mais il se substitue en outre au régulateur pour prendre les actions sur le processus. Crest surtout lorsque l'on demande au calculateur d'assurer cette fonction qu'il est nécessaire d'avoir une bonne connaissance du comportement dynamique de installation, ainsi que des réseaux correcteurs numériques dont nous aborderons quelques aspects dans ce chapitre. 3. Actions séquentielles Le calculateur peut aussi étre utilisé pour prendre des actions logiques séquentielles (démarrage ‘en arrét de pompes, ouverture ou fermeture de vannes, ...) Pilotage de point do consigne Désodeur Pn Syme 49-{gE=} Syste Caleulateur Codewr Calculateur (Codeur @ » Commande numdrique drecte, (0.0.0) Fig, 1V2.42. ~ Bouclage un caloulatour sur le processus ‘opr Sévely« Systm et asservissoments inésies échantllonnds ». Dunod-Université, Pars, 1969, C. PROBLEMES POSES PAR L'UTILISATION DES CALCULATEURS EN TEMPS REEL Ces problémes sont essentiellement dus deux phénoménes qui n’existent pas en régulation analogique conventionnelle = la quantification ; — Véchantillonnage. 1. La quantification Elle apparait en trois endroits du calculateur : — au niveau de la conversion des mesures en numérique — dans l'unité centrale, lors des calculs ; — au niveau de la conversion résultats/position des vanes. W.1. CONTROLE ET REGULATION 979 Un signal analogique est défini de facon continue entre deux valeurs extrémes. Par contre, si l'on désire représenter un signal analogique par un nombre, on sera obligé d’admettre une discontinuité dans la représentation et la « définition » des nombres représentatifs est au plus égale au chiffre de plus faible poids. Il convient de veiller 8 ce que la quantification de la mesure ne détériore pas la précision de celle-ci, ce qui pourrait engendrer des problémes de stabilité dus un fonctionnement en tout ou rien au voisinage un point d’équilibre. ‘Ainsi, si nous nous contentions de 8 bits pour représenter un signal 4 — 20 mA, nous aurions une définition de 1/255. L’erreur introduite par la quantification serait donc de 0,063 mA environ, c’est-a-dire du méme ordre que la précision de la mesure (0,5 %, soit 0,08 mA) et Ion voit que l'on a ainsi perdu le bénéfice de la précision du capteur. ‘Au niveau du calcul, influence de la quantification peut étre rendue négligeable en utilisant, lorsque C'est nécessaire, une représentation des nombres en double ou triple précision Enfin, au niveau des organes de sortie, l'influence de la quantification se présente de la méme facon que pour les organes d’entrée, mais ses effets peuvent en général étre négligés. On les considére alors comme un bruit parasite qui vient se superposer aux autres bruits auxquels l'installation est soumise. 2. L'échantillonnage Le calculatour industriel qui est connecté a de nombreux’ capteurs et organes de réglage de Vinstallation est obligé d’effectuer un découpage temporel, ou échantillonnage, de linformation. Ainsi la mesure de chaque capteur sera prise en compte par le calculateur suivant une période plus ou moins longue. Le choix de cette période est extrémement important pour la stabilité et la précision de réglage du processus. La période maximale permise peut étre calculée a partir de la connaissance des caractéristiques dynamiques du processus. t ororsr aT? 7 27 3T4Ti Modulation de fréquence Modulation do phase Fig, 1.1.43. ~ Principaux types e'échantitonnage. Diapiis. Stvoly « Systomes et astarvssements. linéaire éehantilonnés DunodUnverts, Pati, 4989 980 LE PETROLE | RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Les principaux types d’échantillonnage sont les suivants (fig. 1V.1.43) amplitude du signal est connue & des instants particuliers — Echantillonnage instantané. Le calculateur regoit un train d’impulsions. La période de ces impulsions pouvant étre constante ou non. — Echantillonnage non instantané. Le signal est prélevé par le calculateur pendant une durée non nulle Modulation de largeur ou de phase des impulsions Les impulsions ont une amplitude constante, positive ou négative. Leur largeur ou leur déphasage est représentative du signal mesuré, En général les calculateurs industriels travaillent en modulation d’amplitude des signaux. 3. Les problémes techniques a. Le codage et le décodage Un certain nombre de considérations techniques est a prendre en compte pour que la liaison calculateur/processus s‘effectue convenablement. Le blocage I est souvent nécessaire de bloquer la grandeur analogique que I'on va convertir 8 une valeur constante, de facon a éviter les erreurs dues une évolution du signal pendant le temps de conversion. Les bloqueurs & capacité de transfert réalisent aisément cette condition : une capacité est chargée ar le signal de mesure. Au moment du codage, la capacité est déconnectée de la mesure. De méme, les sorties du calculateur vers les actionneurs doivent aussi étre bloquées entre deux instants 0 le calculateur fournit un résultat. Ce blocage des sorties est le plus souvent effectué par des mémoires analogiques a trés faible dérive ou par le positionnement de moteurs pas a pas. Le temps de conversion II est souhaitable que le temps de conversion soit aussi court que possible, Le choix de la durée de conversion résulte souvent d'un compromis performance/ prix. L‘élimination des bruits La mesure n’étant connue du calculateur que de facon discréte, il est trés important de lui fournir des signaux exempts de parasites au moment de la scrutation, Pour cela on utilise en général = des cables de liaison avec écran électrostatique — des réseaux correcteurs analogiques (filtres RC) : = des réseaux correcteurs numériques (filtres numériques). ‘On peut aussi éliminer l'influence des signaux parasites 8 50 Hz en effectuant une intégration du signal pendant 20 ms avant d'en faire la conversion, Choix du code Les calculateurs travaillent en numération binaire. Le code sera done lui aussi binaire, W.1. CONTROLE ET REGULATION oer Code binaire naturel En numération binaire naturelle, un nombre s‘écrit N= Ya x2! a, vaut 0 ou 1 suivant la valeur que l'on veut attribuer au digit du rang i Code binaire rétléchi ou code de Gray Ce code a deux avantages essentials — il est cyclique ; = le passage d'un nombre & un nombre immédiatement inférieur ou supérieur ne modifie qu'un seul digit Ce code ‘applique aux nombres compris dans un intervalle aux limites définies. Les codeurs de tension Codage par lintermédiaire d'un intervalle de temps. On déclenche un compteur de temps en méme temps qu’une tension linéaire en dent de scie de valeur initiale 0. On arréte le comptage lorsque la tension de comparaison est égale a la tension a coder. Ce codage est souvent utilisé dans les voltmétres numériques. Codage par comparaison Dans ce type de codage, on utilise un décodeur & résistance. Le calculateur, en faisant varier le contenu d'un registre, crée ainsi une tension continue qui est comparée la tension & coder. Lorsqu'il y a égalité entre les deux tensions, la valeur de la tension & coder est le contenu du registre. Ce type de codeurs ou convertisseurs analogiques/numériques est le plus rapide (1 comparaison par cycle mémoire, soit environ 30 000 conversions pour un cycle mémoire de 2s et un codage sur 16 bits) et le plus sir. Il est aussi le plus cher. Les décodeurs de tension Le décodeur de tension le plus simple est le suivant Ko K, Fig, WV1.44, ~ Décodeur de tension &rsistances. Diaprie Séver « Systimes et aservissemonts ingles éehantiionnés » unod Université Pars, 1968. Le relais de rang j n’est ouvert que si le digit de rang j de la valeur 8 décoder est égal a1 Ainsi wen nomen Sanzie oF 982 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE b. Le multiplexage Codeurs et décodeurs sont des équipements qui doivent étre sirs, précis et rapides. De ce fait, ils sont aussi d'un coat élevé. C'est pourquoi on est amené & utiliser un seul codeur pour un grand nombre d’entrées, chaque ‘entrée étant connectée au codeur par lintermédiaire d'un multiplexeur, lui-méme commande, bien souvent, par le calculateur. On distingue deux types de multiplexeurs les multiplexeurs a relais, 08 la commutation des voies analogiques est faite par des relais ; — les multiplexeurs statiques, oi! les relais sont remplacés par des transistors. Le premier type de multiplexeur est beaucoup plus lent que le second, mais a l'avantage d'offrir un excellent découplage entre le calculateur et le processus. Le mame genre d'équipement est utilisé pour le multiplexage des sorties. D. APPROCHE THEORIQUE DES RESEAUX CORRECTEURS NUMERIQUES 1. Les équations aux différences finies étude des réseaux correcteurs analogiques nous 2 montré que la fonction de régulation pouvait s‘écrire sous la forme : = F008) 0 foe a) a v1.48} Ap’ dans cette équation, p’ et x’ sont des grandeurs analogiques et, pour que la fonction p’ soit définie, il est nécessaire que x’ soit continu et défini en tout point Or, ce n’est pas le cas lorsqu'une fonction est échantillonnée et on utilise alors les équations aux différences finies au lieu des équations différentielles classiques. Considérons une fonction continue dont la valeur n'est connue qu’aux instants T, 2T .. nT. La fonction discréte associée est formée de la suite de ces valeurs. Cette fonction peut étre récurrente, c'est-a-dire que la connaissance de la fonction pour nT entraine, par une loi elle aussi connue, celle de la fonction a (n + 1) T. Elle peut aussi étre tout a fait quelconque. Les deux cas se rencontrent en raffinerie. Nous appellerons alors équation aux différences finies du premier ordre l'équation f(n +1) =F (f(n), A) [1v.1.80) ou équation aux différences finies d’ordre p équation fi +p) =F (f(n), fin + 1)... (0 + p — 1), m) (v4.51) La fonction F est représentative du phénoméne étudi. Toutefois, cette fonction n’existe pas toujours ou, ce qui revient au méme, n'est pas connue. Une pratique courante est alors d'utiliser les différences d’ordre p de la fonction. Par définition, la différence premiére, symbolisée par A est telle que Af(n).= f(a $1) — f(r) [.1.52] De méme, la différence seconde est telle que A2(K(m)) = CAF) = ALA + 1) ~ f(a)] A2(f(n)) = f(a + 2) — 2 fin +1) + fn) WV.4.53] Wv.1. CONTROLE ET REGULATION oe et la différence d'ordre m telle que am(fin)) Am HIN 1) = Am Kn) v1.54) équation qui, de proche en proche, peut s’exprimer en fonction de f(n + m), f(n + m — 1) .. f(n). A titte d’exemple, reprenons celui du paragraphe VIILA. equation du systéme a un étage de transfert exponentiel s’écrivait 1 &alo-aa waza & Lipa) =1(o-44) was qui est une équation différentielle du premier ordre. Prenons maintenant ce méme exemple en échantillonné. Nous supposons que Ia période d’échantillonnage est 1. ‘A chaque période d’échantillonnage, nous aurons connaissance du systéme par les équations suivantes 1 Xo = Xo dot: Qo = 5 Xo 1 dou a, = 4x Hy = Xo +E (Pr ~ Qo) ob: O) = Fx 1 ' Me = en HG (Pr— Aer) dod: Qe = Bm 1 Mats = Me + (Pr — O») dod: Qnty = 5 xery Ce qui peut encore s‘écrire [1V.1.56) dx Lanalogie entre cette équation et I'équation [IV.1.55] est flagrante, A est analogue a“ Ceci est normal car si "on considérait que la période d’échantillonnage, finie dans notre cas, devenait infiniment petite, nous aurions alors bien une équation différentielle et le systéme physique étudié ne peut étte décrit que par une seule équation différentielle. 2. Transformation en Z La fonetion continue f(t) a lentrée du convertisseur analogique numérique est représentée, a la sortie de ce dernier, par une suite de nombres {(n), si nous supposons que I’échantillonnage est fait & période constante. LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Mathématiquement, nous pouvons aussi considérer que le signal f(t) module une série d’impulsions de Dirac de période T:6;(t) et écrire F(t) = F(t) 3700) Il y a identité entre f(nT) et f(t) aux instants d'échantillonnage nT. a. Transformée discrate de Laplace. Transformée en Z De méme que l'on définit une transformée de Laplace pour les systémes continus, on peut définir une transformée de Laplace discréte pour les systémes échantillonnés. Cotte transformée a pour expression F'(p) = & "An 1V.1.87) Dans cette formule, p = jo. En posant Z = e*”, nous obtenons l'expression de la transformée en Z F(Z) = & 2 "(nT) (1V.1.58] Les transformées jouissent des mémes propriétés que Ia transformée de Laplace classique. Ces transformées ont essentiellement pour avantage de donner une représentation du systéme 6tudié, sous forme rationnelle la plupart du temps, dans le plan complexe, alors que les équations différentielles ou aux différences en donnent une représentation temporelle. Elles sont aussi trés utiles pour étudier le comportement dynamique du systéme, et en particulier sa stabilité, Le retour dans le domaine temporel utilise les transformées inverses. b. Transformée en Z inverse Cotte transformée inverse a pour expression f(0T) = Y [résidus de Z"""F(Z)], = pe fV.1.59] p+ poles de F(Z). IW existe aussi des tables de transformées en Z ot transformées en Z inverse. Nous renvoyons le lecteur intéressé par ces questions aux références bibliographiques en fin de chapitre 3. Choix de la période d’échantillonnage On démontre que, pour pouvoir reconstituer un signal continu partir d'un train d’échantillons de période T, il faut que la pulsation d’échantillonnage @r = 2x/T soit au moins deux fois plus grande que Ia plus grande des pulsations contenues dans le signal que l'on échantillonne. Cet énoncé est celui du théoréme de Shannon. La figure IV.1.45 représente deux cas ou! ce théoréme ost respecté et non respecté. Ce théoréme suppose que le signal échantillonné a un spectre de fréquence limité, ce qui n’est pas toujours le cas. Wt. CONTROLE ET REGULATION 96 SA) respecte ron respecte Fig, IWA.48, ~ Théordmede Shannen. Par contre on caraetérise souvent un systéme par (fig. IV.1.46) 1) La pulsation de coupure ©, définie comme la pulsation pour laquelle le module du signal a baissé de n dB par rapport & sa valeur pour w = 0. En général on prend n = 3. 2) Par la pente de la courbe d’amplitude du signal en fonction de Ia fréquence : — mdB/octave. 20 (= 20 aBjdée.) (- 40 dB/dée.) Fig, 121.46. S Diaptas Savely x Systimes ot assesissomentsingies Goh 0% inean Dumod: Universita, Pais, 1903. Erreur d’échantillonnage % 0 10 orl@e 10 30 100 500 1-000 Fig, IV.1.A7. — Eneur d’échantilonnage: Diaprds Sévely + Systimes et asseriesomentslinésves Gchantilonnés. », Dunod-Univrst, ats, 1808, 906 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE (On peut, dans ce cas, déterminer la pulsation d’échantillonnage @, = 27/T, en fonction de m, qui con- duira & une « erreur d'échantillonnage » définie comme le rapport de la valeur quadratique moyenne de erreur apparaissant sur le signal restitué, a la valeur quadratique de celui-ci. Ainsi la figure IV.1.47 montre que pour un systme dont le gain chute de — 40 dB/octave a partir de la fréquence de coupure a — 3 dB de @,, un échantillonnage 10 w, donne une erreur d’échantillonnage de 5% Il faut adopter une fréquence de 30 ©, pour que cette erreur soit réduite a 1 %. 4. Etude de la stabilité Nous avons pu voir que I'étude des systémes échantillonnés devenait semblable a celle des systémes continus, grace aux transformées de Laplace et en Z. A condition de choisir, pour les systémes numériques, une définition suffisamment bonne de la quantification, nous pourrons appliquer les critéres de stabilité habituels a la plupart des systémes correcteurs numériques. (Critére de Routh, de Nyquist, ...). Cette étude de stabilité revét une importance toute patticuliére dans le cas des systémes échantillonnés car, en plus des paramétres tels que gain ou déphasage dont il faut aussi tenir compte, influence de la période d’échantillonnage est importante et peut mener a « déstabiliser » un processus naturellement stable. Prenons un exemple concret pour illustrer cette affirmation. Nous conserverons l'exemple de notre niveau que nous désirons stabiliser a l'aide d'un régulateur proportionnel de gain k (fig. 1V.1.48). Fig. 11.48, Léquation du systéme se présente sous la forme yTy * kx [1V.1,60) Por ailleurs wo ee } uv.6n) e=C-y En posant D = e-/T* (D <1) k = kjk, et en supposant C = 0, nous pouvons écrire kan Yerr = wD + kexa(1 — D) & = ye (V.1.62] WV... CONTROLE ET REGULATION Cest-a-dire Envy + eafk(1 — D) ~ D) = 0 (v1.63) La condition de stabilité donnée par le critére de Routh-Hurwitz est alors lv.t.64] Nous rappelons que le systéme étudié est naturellement stable (voir paragr. IX. .B.1), et que lorsque la régulation est analogique la stabilité n’est pas influencée par le gain du régulateur En échantillonné, ce n’est plus le cas et le gain k, est lié — d'une part a la constante de temps du systéme T, d’autre part & la période d’échantillonnage T. 114e"" ket ki < = Ainsi, sur cet exemple, le gain doit étre d’autant plus faible que : la période d’échantillonnage est grande ; = la constante de temps du systeme est faible. Cet exemple montre, sur un cas simple, I'importance d'une étude complete des fonctions de transfert du processus réglé, E, RESEAUX CORRECTEURS NUMERIQUES Les algorithmes de régulation élaborés par un calculateur industriel sont définis par un programme et non plus, comme dans le cas du régulateur conventionnel, par un circuit cablé. Bien entendu, un calculateur industriel est capable de faire de la régulation P.I.D. C'est d'ailleurs trés souvent ce que choisit l'utilisateur qui veut d'abord « se faire la main ». II serait toutefois insuffisant d’en rester ld avec un outil aussi puissant qu’est le calculateur industriel et des études ont été faites pour mettre au point des réseaux correcteurs numériques plus performants que le traditionnel P.|.D. Parmi ces réseaux correcteurs, nous ne citerons que ceux qui nous paraissent tre les plus intéressants, cest-8-dire ceux dont les performances sont basées sur des critéres temporels. Systéme 4 temps de réponse minimal Un systéme est dit & temps de réponse minimal lorsque l'erreur ¢*(t) s’annule en un nombre fini d'échantillons et que ce nombre est minimal, compte tenu de certaines contraintes. Systéme 4 réponse « pile » Un systame est dit & réponse « pile » (deadbeat response) lorsque Ia sortie atteint son régime définitit, pour une entrée type donnée, en un nombre fini d’échantillons, et sans dépassement, Pour obtenir une telle performance, le systéme a régler et le réseau correcteur doivent satisfaire un certain nombre de conditions. On peut démantrer que dans le cas d'un systéme d'ordre 7, le régime permanent sera atteint au bout de 7 périodes d’échantillonnage, sans quill y ait eu dépassement. Nous voyons tout de suite ce qu'un tel réseau correcteur pourrait apporter lors des changements de marche des unités. 908 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE En conclusion, le gros avantage du calculateur numérique en temps réel est de pouvoir réaliser des réseaux correctours trés performants et aussi trés souples, En effet, le calculateur peut adapter son action a la situation dans laquelle se trouve le processus et, par exemple, passer d'un algorithme donnant une réponse « pile » au moment od le processus est soumis & un échelon pour revenit, en régime de croisiére, @ un algorithme P.|.D. dont les valeurs des actions pourraient étre calculées de facon a obtenir, a tout moment, le meilleur filtte de perturbations et donner & 'unité une marche aussi stable que possible. Ces vues sont, toutefois, quelque peu théoriques pour l'automaticien de raffinerie car, pour étre appliquées, elles nécessitent une connaissance parfaite des fonctions de transfert de linstallation. Ces fonctions ne sont pas simples, en général, et de surcroit elles sont le plus souvent interdépendantes. Cest pour cette raison que des méthodes d’identification modernes, visant 8 déterminer les fonctions de transfert d'une installation sans en perturber le fonctionnement sont développées pour pallier les défaillances de la théorie. Le calculateur industriel travaillant en temps réel est pratiquement indispensable pour l'application des méthodes d'identification C’est ainsi que se dessine l'évolution ta plus logique de utilisation d'un calculateur en temps réel connecté & une installation a) Relevé de mesures (Logging) ; b) Régulation P.I.D. en DDC ou simplement télécommande de points de consigne ; ©) Etude théorique de I'installation et campagne d'identification ) Mise au point de réseaux correcteurs numériques élaborés ; ©) Essai de ces réseaux en boucle ouverte (guide opérateur le plus souvent) jusqu’a ce quills donnent satisfaction ; f) Couplage de ces réseaux sur linstallation XI. ORGANE DE REGLAGE A. ASPECTS HYDRAULIQUE ET MECANIQUE Le parametre de réglage p du systame est toujours un débit. Le moyen le plus classique de régler ce débit est la vanne automatique : la section de passage $ du fluide est déterminée par la position du clapet, elle-méme , G passe 2G’ avec on général : G+ G Il peut en résulter un coefficient rG’ tel que le systme soit instable, alors qu'il était stable avec 1G. II faudrait done idéaloment changer r en ¢’ de fagon que r’G’ = 1G. Le coefficient r se compose du produit des coefficients des divers éléments en série constituant la chaine de régulation et qui sont — appareil de mesure ot transmission Ax’/Ax — régulatour Ap’/Ax” — organe de réglage Ap/Ap’ . Oe ABT Ae avec Bx * ax * Bp" dp ee 1.1.66: ia (W.1.66) Le coofficient de l'appareil de mesure étant ce quiil est et le coefficient du régulateur étant son coefficient d'action proportionnelle constant, il faut déterminer le profil du clapet donnant Ap/Ap’ de fagon & réaliser 1G — constante pour tous les points de fonctionnement. Nous verrons par un exemple qu'on ne peut générale- ment apporter qu'une solution incomplete & ce probleme. 990 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Exemple : réqulation de la température de sortie d'un échangeur (fig. IV.1.50), Grandeur régiée x; température de sortie. Paramatre de réglage Pp : débit de vapeur. Q : débit de produit a chautter ; — urbateurs ; 2% + température dentrée ; coereseneae eae ‘A’: chaleur de condensation de la vapeur ; 5: chaleur spécifique du produit & chautfer. Equilibre du systéme PA = Qo(x-t.) Aap = Qo dx ae A 4 apa a eos entrée) Fig, 1V.1.50..— Example 1°" cas : variation de la température d'entrée du produit , A ot o restent constants, mais to varie. D’autre part, te n‘intervenant pas dans la valeur de G, celle-ci est constante. Ce qui entraine r= constante : Sp Ap Ap’ Ax’ soit: te ART Oe constante " AK Ap’ Ax Ax ax avec : “(en supposant l'appareil de mesure lings = eM (en supp PP ne SP = Ce (coefficient du régulateur et 7a ce at ) 4p Done : sap O% constant. La courbe du clapet doit étre linéaire, c’est-8-dire découvrir une section de passage S (déterminant un débit KS) proportionnelle au déplacement du clapet lui-méme proportionnel a p’). 2° cas : variation du débit de produi @ chauffer A, te et o restent constants, mais Q varie. On a vu que = W.1. CONTROLE ET REGULATION 901 Pour que rG soit constant, il faut que = rake Ap 0 hak one ap 7 KP ay ou P= Kap’ P La courbe du clapet doit done étre logarithmique, Cet exemple simple montre que, suivant la perturbation considérée, c’est soit un profil linéaire, soit un profil logarithmique qui maintiendra rG constant. Ces deux profils sont les seuls disponibles sous forme commerciale mais examen d'autres cas peut montrer I'intérét de profils particuliers : par exemple, une chaine de régulation de débit asservie nécessite idéalement une courbe racine carrée (on prendra le profil commercial qui s‘en rapproche le plus c’est-a-dire le profil linéaire)> (fig. 1V.1.51). Signalons enfin une perturbation courante : la variation de la perte de charge dans la vanne automatique. C’est dans ce cas le profil logarithmique qui convient. section de possage rracine carrée (non commercial) section maxi ~logarith mique _ finde course ° 100% Jevée du clapet Fig, 1V2.51. — Profi de vannes avtomstiques, XII. APPLICATIONS DE LA REGULATION AUTOMATIQUE A. POSITION DU PROBLEME Le but recherché est la production de produits conformes aux spécifications, obtenus de la fagon la plus économique en quantités relatives les mieux adaptées aux besoins du marché. Ce que nous avons dit de la réqulation en chaine fermée et de ses avantagos esquisse la solution idéale : des appareils analyseurs véri la conformité des produits aux spécifications et les différences éventuelles constituent les entrées d'un calcul teur-régulateur dans lequel ont été introduites les données économiques du moment et le systéme d’équations: représentatif de I'unité, dont les sorties sont autant d’actions sur des parametres de réglage. Ce schema marque une nette tendance a se développer, mais reste encore ‘exception du f = du prix des calculateurs = de la difficulté de « modéliser » une unité de raffinage. Les solutions mises en couvre dans la plupart des cas sont beaucoup plus modestes. Elles visent & main- tenir constant un ensemble de conditions opératoires par l'annulation directe des conséquences des perturbations dés leur entrée dans I'unité, avant qu’elles ne se soient répercutées sur la qualité des produits 992 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE coulés. C'est ce qu’on appelle une régulation d’environnement. Pour cela I'unité est divisée en un certain nombre de sous-ensembles qui sont considérés comme autant de systémes a régler avec toutefois cette remarque importante que ces systémes ne sont généralement pas indépendants. Par exemple, une unité de distillation se compose de : fours, tours de distillation, ete. Etudier les applications de la régulation automatique en raffinage revient a examiner les différents montages consacrés par l'expérience pour ces différents systames. Auparavant précisons ce qu’est devenu le schéma général de régulation de lunité dans cette formule : C'est bien toujours une chaine fermée mais qui comprend dans le trongon régulation : — Ie laboratoire de contréle : — lopérateur qui, & partir des résultats du laboratoi individuelles de régulation, ajuste les points de contrdle des différentes chaines B. APPLICATIONS CLASSIQUES 1, Régulation des débits 2) Action sur le paramatre de réglage. Le parametre de réglage p étant toujours nous l'avons dit un débit, voyons ici comment le faire varier. Il peut étre engendré par une pompe centrifuge, alternative & vapeur ou volumétrique & moteur. La figure IV.1.52 indique les solutions pratiques retenues dans ces trois cas. b) La chaine de régulation de débit est la plus simple qui soit puisque le systéme a régler se limite a la veine fluide, La vanne doit étre placée apras orifice pour ne pas perturber la mesure, Nous avons vu qu'une régulation précise et stable est obtenue par une faible action proportionnelle et une forte action intégrale. L’action dérivée 8 coefficient négatif (de signe contraire & ceux des actions proportionnelle et intégrale) améliore la stabilité mais n’est généralement pas indispensable, ©) Asservissement. Le débit qui constitue le paramétre de réglage p peut étre réglé comme on vient de le voir en b, la sortie du régulateur de la grandeur principale commandant alors non pas la vanne automatique, mais le point de contrdle de la chaine de régulation de débit. L’avantage est évident : toute perturbation tendant & faire varier (pression d'aspiration de la pompe, vitesse de la turbine d’entrainement...) est immédiatement compensée par la chaine de régulation de débit, done n‘influence pas la grandeur principale & régler. d) Proportion de debits. De nombreuses opérations nécessitent le réglage d'une proportion de débits : épuration chimique dos essences, coloration des fuels domestiques, éthylation des essences... Le montage adopté varie suivant l'ordre de grandeur de la proportion et la précision a obtenir (fig. 1V.1.53). Le probléme de proportion de débits le plus délicat est celui posé par la constitution en ligne des produits finis. Il consiste & couler directement dans une tuyauterie deux constituants A, et Az de caractéristiques connues C, et C2 pour obtenir le produit Ay de composition désirée C5. La loi des mélanges étant connue, il faut propor- tionner exactement les quantités coulées dans le véhicule d’enlévement (navire, wagon, camion). Une solution Qui a fait ses preuves est constituée par deux compteurs volumétriques dont les arbres de sortie sont liés par un mécanisme différentiel (train d'engrenages). Une solution plus moderne qui s‘impose par ses facilités de trans- mmission & distance est basée sur l'emploi des débitmetres de masses décrits au chapitre Il. Comme il s‘agit de proportionner des quantités ot non pas des débits un dispositif d'intégration est nécessaire (fig. 1V.1.64). utilisation combinée d’analyseurs et d'un calculateur sur les mélanges en ligne se développe en raffineries. Dans ce cas, le schéma de régulation décrit précédemment reste valable, mais il se trouve « asservi » 8 une régulation plus complexe qui intégre non plus les débits, mais les qualités des produits constitués (fig. 1V.1.16) Cette application nécessite des analyseurs dont le fonctionnement est particuliérement sor. utilisation d'un calculateur pour effectuer les mélanges en ligne est un exemple particulidrement probant de régulation intégrée aux programmes de fabrication de la raffinerie, Pour ce régulateur parti- culiérement complexe qu’est un calculateur, les points de consigne peuvent étre remplacés par des W.1. CONTROLE ET REGULATION os @) ; 1 ' I 1 L, Lop I"Seheppement L wash H pressionde 4 vapeur” Py + pression de Pl kL. vapeur 2 P| 4 a ack P * > | a romps craton. b. Pompe 3 vepet «Pompe vlumdique motu Fig, 12.52, — Acton su le pramae de alge. A essence gos-oil > - m OL @-- sores proportion | cfenlévement pompe doseuse | ean K -—> osservie | Kk a cotorant L, |____soure 1 i 1. Prlovage 8 a soude Hos ossences. ». Coloration de gasoil comme fuel domestique Fig, 1V1.53, — Proportion de deux débit, 18 Compteurs volumétviques, , bbitmétas de masse Fig. 1V1.58, — Constitution en ligne (essence - gas oils - fuels bitumes). 908 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE contraintes diverses (de fabrication, d'expédition, de qualité, économiques...) et les mesures par des analyses. Le calculateur est alors 4 méme d’élaborer des signaux qui positionneront les vanes de la mélangeuse de facon a obtenir le produit de qualité désirée tout en respectant au mieux les contraintes imposées. 2. Régulation des eaux Le parametre de réglage est soit le débit d’entrée, soit le débit de sortie, Les niveaux des fonds de tour, de stripper, de ballons de reflux sont ainsi réglés sans difficultés. Une action proportionnelle est en général suffi- sante. Si la charge est trés variable une action intégrale peut étre utile, L’action dérivée est en général inutile. Un cas plus difficile est celui, déja étudié au chapitre IX, d'un niveau de chaudiére 8 demande de vapeur variable. On utilise alors la différence des débits entrée et sortie qui se trouve étre la dérivée de la grandeur réglée (fig. 1V.1.55) > AP+AL => vapeur ie ~\ © asic Sat | oes az a Fig, 1V.1.55, — Niveau de chaudire bepas 3. Régulation de température Chauffe automatique d’un four & charge variable (fig. 1V.1.56) oun Go) APHALr fable averaging ke!) — cere mand [ = OS <6 FD) utah _- [RELAIS ID'ADDITION, oO relais d'odkition Fie 996 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Crest le cas d'un fond de tour primaire constituant I'alimentation d'une tour secondaire. La nécessité de maintenir un niveau en fond de tour implique un débit variable qui pour le four constitue Ia perturbation prin- cipale, D’oii 'emploi d'une chaine ouverte auxiliaire, comme exposé au chapitre Vil. Néanmoins action propor- tionnelle du régulateur de niveau doit étre faible pour minimiser les variations du débit (averaging level). Le régulateur de température de sortie four (qui est & actions proportionnelle, intégrale et dérivée) commande deux paramétres de réglage : le débit de combustible (chaine de régulation de débit asservie) et le débit d'air (ventelles de soufflage). Le rapport exact air/combustible est réglé par I'analyseur d°O, dans les fumées qui cortige la position des ventelles de souffiage. Enfin une pression ou dépression constante est maintenue dans la chambre de combustion par une chaine de régulation de pression commandant les ventelles de tirage. b. Tour de distillation La figure 1V.1.57 donne équipement classique d'une tour de distillation de pétrole brut. Le gradient de température est mainteny par régulation de température en deux ou trois points : fonds (rebouilleur), alimenta- tion (four), téte (reflux). Lorsqu'l s‘agit d'une redistillation précise de fractions légéres cette instrumentation peut étre perfectionnée, Par exemple, un fournisseur a mis au point un calculateur pneumatique simple mesurant et réglant le reflux interne (fig. 1V.1.58). L'objectif est d’éliminer les variations de condensation et refroidissement ‘en téte dues aux variations atmosphériques (surtout sensibles lorsque des aéro-condenseurs sont utilisés). Fig, 1VA.88, — Marche 8 ref intene constant awe (14 oo cn + chaleur spéetique du roux oxiorne [XY Shaleur de vaporsation du tiquige sur le premier plateau wa CONTROLE ET REGULATION 997 NOMENCLATURE 2: eoalficent ction intéorle pression Bieber GEIR volume: Sbeftcients numésiques P| pathilent Faction proportionnel AB rdsstonces de circus siocvique | séestance, rayon? °° content de contre. reaction fe 5 confficent de trangmisson’ 8° | Section de tu & | Goetfiient d'ampiifeaton: 2 tompeeatre. datas © Eapecié d'un systtme (section du écipient): t donates u 5: Glametre de ube: v ©, nombre’ do charges. électroniques w Se force Secto:motice: ® fo = fonction de. y Stine nae pois: , fSeteront de ansmssion Ax/p: 3 | Goethcient d'action denvee: ©: Senrt"S do, fa grandeur Fees: f : Rater de ‘que: ©: Seam avec téguistn: i: tonaté ‘Ge ‘courant électique: 1 géptacement snautaie 1 tense fomineuse 3: fongueur'a'onde: + A | Ghaleir‘as Vaporistion: rs 3 Most ebaolve: K content do dchorge.oxpérimentl 2 ppt dei section de a vsing au point de contraction {la sinzewention one avon spree perturbation Imaximate i section de pessoge de orice t fongueur: + masse volymiaue Mel & : Ghotourspécinaue’ No tsi S| aphasage: P poraméire de réplage, debit de vapeur; & Vitesse angular do rotation REFERENCES Ouvrages de base sur la mesure 1 du contole dane industri, BURTON, — Pratique de la mesure Dunod, Pare 1958, CONSIDINE (0.M), — Process Instruments and Control Hand: Sook: Mac Grow Pi, New York 1967, ECKMANN (.P.). — Indust tnd Sons, Now Vork instrumentation, John Wiley SIGGIA (5), — Continuous analysis of chemical process sys- toms. 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DEFINITIONS énergie électrique et la vapeur consommées par la raffinerie sont fournies par les centrales qui disposent des moyens nécessaires & leur production et & leur distribution, Ces moyens sont constitués d'une part, par les chaudidres et leur annexe d’épuration des eaux, d'autre part, par les alternateurs et le raccordement au réseau E.D.F. Les dépenses des centrales se composent de frais fixes, tels que dépenses de capital, frais de main-d’couvre, frais d'entretien, et de frais proportionnels se résumant 4 des acquisitions de combustible, d'eau épurée et diélectricité E.0-F. Le probléme de I'équilibre entre la production de vapeur et celle d’électricité consiste en la recherche du minimum de dépenses correspondant aux frais proportionnels, tout en satisfaisant aux besoins de 'usine en énergie. Les facteurs de ce problme sont nombreux et complexes 2) La vapeur produite par des chaudisres haute pression est distribuée dans l'usine par deux réseaux, MP (moyenne pression) et BP (basse pression), aprds détente dans des turbo-altemateurs & soutirage et 8 contre. Pression, oi elle engendre de I'énergie électrique. Il y a donc une étroite dépendance entre la consommation de vapeur et la production d’électricité. Notons cependant que les réseaux MP et BP pouvent dre alimentés directement par laminage et désurchauffe de la vapeur HP. b) Divers types de turbo-alternateurs peuvent coexister dans la centrale : a soutirage et contre-pression, et & soutirage ot condensation, ©) Le coat marginal du combustible est variable dans de grandes proportions, selon qu'il s'agit de gaz de ratfinerie, de fuel 2, de fuel lourd, de résidu sous vide ou d'asphalte, 4) Le prix du kWh issu de I'E.D.F. est fonction de la saison et, dans une méme saison, de heure d'utilisation, €) Limportation £.D.F. est limitée 4 un maximum, fonction de la saison, et exportation vers E.D.F. est interdite, f) Dans certaines unités, on peut utiliser indifféremment pour le méme service, soit des moto-pompes, soit des turbo-pompes. 19) Enfin, il est possible d’augmenter les consommations de vapeur par mise a lair libre il, EQUILIBRE VAPEUR-ELECTRICITE ET PRIX MARGINAL DE LA VAPEUR A. EXPRESSIONS GENERALES Désignons par C : le prix du kg de combustible ; Wv2 . CENTRALE THERMO-ELECTRIQUE 999 le nombre de kg de combustible nécessaire & la production d'une tonne de vapeur haute pression : la consommation en t/h de l'usine en vapeur moyenne pression ; la consommation en t/h de lusine on vapeur basse pression ; quantité de vapeur condensée dans les turbo-alternateurs & condensation ; le prix marginal de production d'un métre cube d'eau épurée ; le coefficient de perte d'eau condensée (R compris entre 0 et 1) ; les frais supplémentaires éventuels cortespondant & la mise en route d'une chaudiére et de ses acces- soires. Les frais proportionnels corespondant a la production de vapeur haute pression s‘éerivent wnooaen Fo=(CK+RD)(M+B +9) 4S Si l'on désigne maintenant par E ; la demande électrique horaire de Tusine ; E, : la production électrique horaire des centrales ; E" : importation E.D.F. ; ele prix du kWh EDF. ; et si 'on suppose que la production électrique des alternateurs peut se mettre sous la forme linéaire = E,=aM+bB+ceg— 00 a,b, ¢, d, désignent des constantes, on peut évaluer comme suit les dépenses d'électricité : Fe= ef = 0 (E—&) doo o[e—@m+be+co—a] Les dépenses totales des centrales s'écrivent Fot Fe F=(CK+RD)(M+B+g) +S+e[E—(@M+bB+cg—d)] =e(E +d) + M(CK + RD—ea) + B(CK+RD—eb) +g(CK+RD—ec) +S D Le pric «marginal» de a tonne de vapeur moyenne pression, en posant : = est : ar c oR Char SF ck mo—eo =o (k& +0 a) = 0 (x 428s) aay = CK RO ea = 0 (KO a) wo (RE Celui do ta tonne de vapeur basse pression est de méme cx mo—ep=e (e+ 0-80) «(x H28—s) a econ om cma Ke a et b sont des constantes ; K, D et « sont également pratiquement des constantes. On voit donc que, si R = 0 (récupération d'eau totale), suivant la valeur du rapport (C/e), c’est-a-dire du rapport prix du kg de combustible sur prix du kWh €.0.F., une tonne de vapeur consommée en plus dans Fusine coatera ou rapportera de largent. 1000 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Les formules précédentes supposent, pour ne pas alourdir le texte, que l'ensemble de la vapeur MP et BP. consommée dans Iusine provient des turbo-alternateurs. Nous verrons plus loin que dans la pratique on est ‘amené parfois 8 alimenter les réseaux MP et BP par de la vapeur HP détendue par simple laminage, B. APPLICATION A UN CAS CONCRET (voir disposition générale fig. 1V.2.1) 1) Nous supposerons que la vapeur est produite & 60 kg /em2, que le nombre de kilogrammes de combus- tible nécessaire a la production d'une tonne de vapeur haute pression est de 80 et que le coat marginal de pro. duction d'un metre cube d’eau épurée est de 0,80 F. on peut écrire dans ces conditions K=80 D=080 x= dou, e ‘ou, en posant "=r bared) Fa e[e + m(20 c c+r foals 8(20 et, en écrivant p — Von aura: s FaelE+M(@op—a + B(80p—b) + 9(80 p—e) + — val E est imposé en général par la marche de I'usine ; @ est une constante pour une saison et une heure données; S/e et d correspondent a des discontinuités, 2) Nous supposerons d'autre part que nous disposons de deux turbo-alternateurs introduisant la vapeur HP 60 kg /om?,possédent un soutirage MP d'une trentaine de tonnes/heure en vapeur 15 kg/cm?,et évacuant en contre-pression dans un collecteur BP de 4 kgjem?, avec un débit maximal de 26 t/h La figure 1V.2.2 donne la production électrique d'un turbo-alternateur, en fonction des tonnages débités par le prélévement 15 kg et la contre-pression 4 kg (pas de condensation, done g = 0). Cette production Glectrique peut étre représentée par l'expression E, = 74,3 M+ 138 B — 1320 avec M < 3008 < 26 Ona done a= 743 b= 138 d= 1320 : pour un alternateur en service, d= 2.640 : pour deux alternateurs en service. Les dépenses F s'éctivent alors : s Fa e[E+M(0p—749) + 8 (G0 p—198) + — +] expression qui varie, pour une consommation électrique et un groupement de chaudidres donnés, comme : | or — 743) + 8 (00p — 198) +9 lv2 . CENTRALE THERMO-ELECTRIQUE 1001 arrivée vap. HP 60kg venant des chaudiéres TURBO ALTERNATEUR N° 6 Prélévement etd contrepression NORIT. z 9 délenie clopp. MP 15kg éfente dopp.BP 4kg RELAIS DE TENSION RMV 3 oN mon utilisofeur lr ly 418000/ 10 *s000/10 LaDy L O Ef 2 { RS ED. Bio EA\p2 El lemwecgor 1” guano gor Fig, IV.2.1. — Schéma d'instalation | RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Le PETROLE 000s 0007 ‘Oy alusnay Jeo SSUDSH =BeersWe>Z* O3 I anD1w15373) NOUDNdOud Y1'3d NOISS3¥e! coor zen ty 0002 OOO uf > t ‘| I NM 13 LNANSA3TaYd Nd NOLLONOJ NZ UNSLIWNYALVORYAL NOC gOQDIML9313 NOL. JOU: H Ob sb 0% (8) 644 aa a a H/L W2.. CENTRALE THERMO-ELECTRIQUE 1003, Le prix marginal de la tonne de vapour 15 kg est : e (80 p—74,3) F/h celui de la tonne de vapeur 4 kg : e (80 p—138) F/h 3) existe par ailleurs une détente 15-4, permettant de saturer la partie MP des turbo-alternateurs et imitée 813th, Des détentes 60/15 et 60/4 jouent un rdle de secours et d’appoint éventuel; le cot correspondant est, on désignant par Met B’ les tonnages respectifs : 80 pe (M’ + B’) sans, bien entendu, de contrepartie électrique. 4) On admettra que la mise en route d'une chaudiére supplémentaire correspond @ une consommation supplémentaire de 3,5 t/h de vapeur 15 kg, nécessaire au fonctionnement des turbo-ventilateurs, soit & une dépense de 3,5 (80 C — 74,3 e) = 280 C — 260¢ si le ou les turbo-alternateurs ne sont pas saturés. La mise en service d'un autre turbo-pompe alimentaire qui admet de la vapeur HP et évacue dans le réseau général MP, correspond & une consommation supplémentaire de 4,5 t/h de vapeur 60 kg et 4 une diminution de 3,5 t/h de vapeur 15 kg, soit & une dépense de 45 x 80 C—3,5 (80 C— 74,3 e) = 80C + 260 1. OPTIMISATION DE L’EQUILIBRE VAPEUR-ELECTRICITE En les appliquant au méme cas concret que précédemment, nous distinguerons les moyens qui dépendent du fonctionnement proprement dit des centrales et ceux qui dépendent de I'utilisation de la vapeur et de I'étec~ twicité dans lusine. A. FONCTIONNEMENT DES CENTRALES La premiére action possible est, bien entendu, l'utilisation du combustible & valeur marginale la plus faible, crest-8-dire le combustible le plus visqueux ou le plus riche en soufre. I y a intérét 8 disposer d'un équipement de brOleurs spéciaux, étudié dans ce but. Une autre action est le choix du groupement d'appareils (alternateurs, chaudires, détente), le plus favorable en fonction des besoins, de la saison et de la nature du combustible. Certaines contraintes viennent borner cette possibilité : les besoins mémes de T'usine, les limites du contrat avec I'E.D.F. En période d’été, par exemple, oi les consommations de vapeur sont inférieures la moyenne annuelle alors que la consommation électrique a tendance augmenter, on peut étre amené, pour ne pas dépasser la limite du contrat E.D.F., & détendre de la vapeur a I'atmosphere. Dans la présente application, nous tiendrons compte de trois combustibles dont les prix marginaux sont, par exemple Gaz ou fuel raffinerie = 0,058 F/kg Résidu sous vide = 0,041 F/kg Asphalte = 0,035 F/ka Le prix du kWh E.D.F. (T.V.A. déduite) est le suivant (base 1961) : Heures creuses (8 h) : 0.0266 F Heures pleines (12h) : 0,0647 F | Heures de pointe (4h) : 0,1096 Fj Période ariver ( Novembre & février j moyenne 0,0595 F / moyenne 0,076 F \ 1008 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE : {Heures crousos (8h): 0.0266 F\ Mars ot octobre | Heures pleines (16h) : 0,0647 FJ Movenne 0.0820 F Période d'6té Heures creuses (8 h) : 0.0235 F AwitSeentembre | Hewes sleines (18h): opat } oven 0.0261 F (on n'a pas tenu compte du fait que les dimanches sont en heures creuses) Définition des plages d'utilisation Les plages d'utilisation optimale des deux turbo-alternateurs et des différentes détentes sont représentées sur la figure IV.2.3: en abscisse, figure la consommation de I'usine en vapeur 4 kg, en ordonnée, la consommation ‘en vapeur 15 kg. Les limites des plages sont en trait épais. Les droites en trait fin permettent de chiffrer la pro- duction électrique en kW. La plage OAD E correspond au fonctionnement d'un turbo-alternateur ; ABCD, a un turbo-alternateur et 2 la détente 60-15 EDHI, a un turbo-alternateur et & la détente 15-4 IHD Fe Go Je, & un turbo-alternatour et aux détentes 15-4 et 60-4 DC Fo, 8 un turbo-altemateur et aux détentes 60-15 et 60-4 ; BKLM4, & deux turbo-alternateurs ; MLN, 2 deux turbo-alternateurs et a la détente 15-4 ; LINPQ, 8 deux turbo-alterateurs ot aux détentes 15-4 et 60-6. Nous avons admis que chaque chaudiére était susceptible de fournir 40 t/h de vapeur de consommation dans lusine. La plage 0 A DE découle de la relation donnant la puissance électrique de cheque turbo-alternateur, en fonction du prélévement et de la contre-pression. La plage A 8 C D est définie de la fagon suivante Dépense relative 3 deux turbo-alternateurs : @[ (2p — 74.2) (20 + AM) + (#0 p — 138) 8 + 2640] Dépense relative & un turbo-altemateur saturé en 16 kg et & la détente 60-16 de AM t/h © | (@on — 74.2) 20 + (8p — 138) B +1920 4 sop am] dod, en écrivant que les dépenses sont équivalentes, lon obtient: 1320— 74.3 AM = 0; d'od lintérét de faire de la détente, si 1.320 74.3 Me #18 t/h ‘et 8 mettre en service un second turbo-alternateur, si: AM > 18 t/h, De méme, sion fait AB t/h de détente 60-4, la longueur de la ligne DF. est déterminée en écrivant que les dépenses relatives 8 deux turbo-alternatours et @ un turbo-alternateur plus la détente 60-4 sont équivalentes. L’on obtient 1320 — 138.48 = 0 d'ou intérét 8 faire de la détente 60-4 si 1.320 138 #95 t/h et 8 mottre en service un second turbo-alternateur si: AB > 9,5 t/h. Quant & la détente 15-4, rappelons qu'elle est limitée 8 13 t/h et notons qu’a droite de la ligne DE, la eT 8 ssw OS ov —* g ANSTO. SBINLad SJIN3NII4I0 S30 13 — SUNSIVNEULTVORUNL XNBC 3d |SIVHUdO NOLIWSNLLNG S30V1d W/Lue Bg] don ap uayounusosues x 1008 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE partie BP du turbo-alternateur étant saturée, toute augmentation de consommation 4 kg a le méme effet qu'une augmentation de vapeur 15 kg, ce qui fait que la droite DH est inclinge & 45° sur Thorizontale, La mise en service d'une chaudiére correspond a une dépense supplémentaire de c 3,5 (B0C — 74,3e) — 350 (80 — — 74,3) = 3,56 (80 p. — 74,3) en désignant par po le rapport C/e, ce qui implique que V'allumage d'une chaudiére n'est coteux que si 80p.—74.3 > 0 ou: Pr = 0,94 Pour simplifier la figuration, nous avons admis que la mise en route d'une troisiéme chaudiére coincidait avec celle d'un second turbo-alimentaire. Nota : utilisation dans les calculs des facteurs p, ou p est surtout intéressante lorsque les moyens de production de vapeur et d'électricité sont plus complexes . UTILISATION DE LA VAPEUR ET DE L’ELECTRICITE 1. Principes étude précédente a permis de définir des zones od, pour un couple de valeurs (vapeur 15 ka - vapeur 4 kg). la dépense est la plus faible, Ces zones ont un caractére statique ; en fait, il est possible d'orienter les consommations de vapeur dans le sens d'une économie plus grande. Les moyens peuvent étre, 8 partir d'une consommation minimale indispensable ‘augmentation des consommations de vapeur a valour marginale négative, par mise a lair libre et réchauffage des stockages ; — !a substitution aux groupes moto-pompes ou moto-compresseurs, des groupes mus par turbines & vapeur : ‘augmentation de consommation de vapeur se traduit alors par un accroissement de la production électrique et une diminution de la consommation électrique (cette mesure peut étre inévitable a certaines périodes) : — la modulation des consommations de vapeur diurnes et nacturnes de réchauffage de réservoirs. 2. Vapeur & valeur marginale négative Cotte notion n‘a de sens qu’avee un turbo-alternateur & soutirages non saturés, c'est-a-dire & Vintérieur des plages A D H | ou K LN P de la figure 1V.2.3. La valeur marginale de la vapeur 4 kg, avec eau condensée récupérée, est négative, si 80 p< 138 ou p< 1,733 Colle do la vapour 15 kg est négative, si 80p < 743 ou: p< 093 Ces conditions satisfaites, on a intérét 4 développer par tous les moyans les consommations de vapeur. Le tableau 1V.2.1 donne, pour les divers combustibles utilisables et pour les différentes heures des différentes saisons, les prix marginaux de la vapeur MP et BP sortant des turbo-alternateurs, en comparaison avec le prix de la vapeur MP ou BP obtenue par détente, Ce tableau a été établi sur la base d'une récupération moyenne d'eau condensée (R — 0,5). Wv2.. CENTRALE THERMO-ELECTRIQUE 1007 ‘TABLEAU V2.1 FUEL aarrineme | RésIOU SOUS VIDE ASPHALTE ° RAS E88 errs ae _ | 18a | 44a |Dbtente 41g, [Dene + 504| + 1,70 | + 0.02| = 368] + 1.22 |—0.46 | + 320 +HIVER + 6.06 |— 1197 |— 682 | + 3.68) —2'45 |— 7.30 | + 320 +506 |—0.77 — 4.52 | + 3.68 | — 1,25 |— 5,00 | + 3.20 048 | + 330 Mans eT ocToBRE = 358 | 4 338 = 848 | + 338 905 | + 320 re = 288 | 1 328 =F | 338 (Prix exprimés en francs par tonne.) 3. Appareils consommateurs de vapeur Les unités de raffinerie sont dotées d'un certain nombre de pompes ou de compressours mus par turbines. La vapeur utilisée est presque toujours de la 15 kg qui est, soit condensée (sous vide ou a la pression atmosphé- rique), soit échappée a 'atmosphére, soit, en cas général, renvoyée au réseau de vapeur 4 kg. Nous allons chiffrer lintérét de ces appareils par rapport 8 ceux mus par moteur électrique et effectuant un travail équivalent a. Vapeur 15 kg condensée ou échappée a "atmosphere Soit P KW l'énergie électrique que remplace 1 t/h de vapeur 15 kg. La mise en service d’un tel appareil coite, par tonne de vapeur 15 kg sp = e[a0p— 4a4 P| 11 convient patois, lorsquils sont importants, de tenir compte en outre des fais denteten Prenons exemple d’une machine & vapeur, évacuant dans un condenseur, entrainant un compresseur, consommant environ 2 t/h de vapeur 18 kg et nécassitant 0,80 F d’entretien par heure de marche. En paralléle existe un groupe moto-compresseur qui consomme environ 160 kW pour le méme travail Les frais globaux d'exploitation de cette machine, en supposant que les turbo-altemateurs de ta centrale ne soient pas saturés en vapeur 15 kg, sont les suivants — Le groupe moto-compresseur est déja en service La machine codte : (80 C — 74,3 e) 2 | 0,80 F/h; d’od le tableau 1V.2.2 en francs par heure TABLEAU 1V.22 COMBUSTIBLES @ROLES A LA CENTRALE FUEL RAFFINERIE RESIDU SOUS VIDE ASPHALTE Heer +13 — 158 | 280 Mars at ociotire 1 iat = O36 | 13a ee ass F216 +120 1008, Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE La dépense est négative pendant I'hiver pourvy que la centrale consomme de asphalte ou du résidu sous vide. — le groupe moto-compresseur est & M'arrét La mise en service de la machine de préférence au groupe moto-compresseur codte [20 — (7a + 80) e] 2 + 0.80 Fim oi le tableau 1V.2.3 on francs par heure TABLEAU V2.3 7 [vet narrinene néSiOU SOUS Vide ASPHALTE Her 332 108 1399 Tia 6 aio 83 aes 3 i | 3 ait as Dans tous les cas, si les turbo-alternateurs des centrales ne sont pas saturés, la machine & vapeur est plus Economique que le groupe moto-compresseur. Malgré ses frais d'entretien élevés sa mise en route déplace équilibre vapeur-électricité dans un sens qui lui est presque toujours favorable. Nous pourrions conduire un caleul analogue en supposant que la vapeur est évacuée a l'atmosphére au liou d'étre condenséo. b. Vapeur 15 kg échappant a 4 kg On admettra I'équivalence suivante, pour 1 t P= 25 kW. 1° cas : Le prélevement 15 kg du turbo-alternateur n'est pas saturé Chaque tonne de vapeur 15 kg entraine une économie de: 74,3 + 25 ~ 100 kW environ, et codte done 80 p — 100 kW 1) Sila tonne échappée & 4 kg vient en remplacement d'une tonne soutirée du turbo-alternateur, il y & économie de : 80 p — 138 kW, et, en définitive, une perte de ; 80 p — 100 — 80 p + 138 ~— 38 kW, par rapport a lentrainement électrique. 2) Sila tonne échappée a 4 kg vient en remplacement d'une tonne détendue 15-4, il n'y a plus de perte, mais gain de 25 kW. En effet : 80 p — 100 — 80p 474.3 = — 25 kW On recule du méme coup la limite tonquée HI de la figure 1V.2.3 (la limite de la détente 15-4 de la centrale est de 13 t/h), en prolongeant Ia ligne DHh. 3) Dans la zone Hh, on constaterait, par tonne de détente 15-4, un gain encore plus important par rapport & la détente 65-4 (100 kW). 28 cas : Le prélévement 15 kg du turbo-alternateur est saturé Ceci implique utilisation de la détente 60-15, Dans ce cas, l'utilisation d'un appareil 15-4 est codteux (113 kW si l'on réduit la contre-pression d'un turbo-alternateur), sauf si la vapeur 4 kg provient de la détente 60-4. Le gain ost alors de 25 kW. Wv2.. CENTRALE THERMO-ELECTRIQUE 1009 4. Modula’ n_diurne-nocturne II s‘agit du report sur la journée d'une consommation évitée la nuit, la consommation totale étant constante en 24 heures. Cotte pratique n’est généralement possible que dans le cas de réchauffage de réservoirs. Elle est basée sur le fait que, le kWh E.D.F. de jour codtant plus cher que le kWh E.D.F. de nuit, on a intérdt & produite plus diélectricité le jour que la nuit, done a détendre davantage de vapeur dans les turbo-alternateurs, Soit : AT : le tonnage horaire pendant la journée AT, : le tonnage horaire pendant la nuit, résultant d'une modulation. Ona 2 AT; + AT, = 0 Par rapport & une consommation équivalente, étalée sur 24 heures, la dépense différentialle est toar,[(KC +A) —ae)| +8 4Ta[ (KC + AD) —aey] = 160 AT; (een) Expression indépendante de la nature du combustible utilisé. Pour la vapeur 4 kg : 2 — 138, et pour la vapeur 15 kg : a ~ 74,3. Le tableau 1V.2.4 exprime économie quotidienne réalisée pour une tonne /heure de vapeur diurne supple. mentaire (soit 2 t/h en moins de vapeur nocturne). TABLEAU 1.2.4 ato 18 ka Hiver 108 | 59 e F pial oF 4555 te S85 F He Ces chiffres peuvent encore étre majorés en hiver, en forcant la consommation dans les heures de pointe. IV. COURBES ISO-PRIX En conclusion de cette étude, les courbes iso-prix des figures IV.2.4, IV.2.6, IV.26 et IV.2.7, établies pour V'utilisation du fuel raffinerie et d’asphalte en hiver et en été, définissent le sens de variation des dépenses de fonctionnement des centrales, a partir d'un point d'équilibre donné. Elles permettent de voir rapidement si on se déplace d'une facon plus économique, en créant de nouvelles conditions d'équilibre. On yretrouve, en trait épais, les limites des plages de fonctionnement, définies plus haut (Ill A et fig. 1V.2.3). Les droites en trait fin sont iso-prix, cotées en francs & heure, par rapport & une situation comptée 0 et définie par — 1 chaudiére ) — 1 turbo-alternateur en service 1 turbo-pompe alimentaire (T.P.A.) fet une consommation de 10 t/h de vapeur 16 kg et 4 kg. Elles sont affectées du signe moins quand il s'agit d'un gain, Considérons, par exemple, en hiver, la centrale vapeur brilant de l'asphalte marginal (fig. 1V.2.5) et une position énergétique de 'usine définie par le point X (vapeur 4 kg consommée: 37,5t/h, vapeur 15 kg : 23 th). H/,ue 649 oA 9p voyouwosvos gs WwW ® | o a iN WE | | 3A ANvaNad 13nd INS NOUSITLLN ¥ INVaNOdS3} HOD | XI¥dOSI S3aHNCO ? 1 1 N H/LU® 654g} doa ap Uoyouosuca |B tL rp— [>— x 9g 0 HiLue 6xy oA ap uoyoWWOSUC? 99 fs Te aT ss Ww ‘etal Os AU MAAIH INVONAd aLTVHdSv 30 INOWWSITLINA WANVANOdS38YOD ‘X1¥dOSI S3BHNOD L L CARS x /Lv fg) unedoa ap voyounuosucs S H/L ue 645 nedon ap uoyourwosucs 99 ‘ UN YS WRAL NS WANS NS SS aN 7” . H/LU 654 1 snadon ap uoyowwosues 8 8 CoM Oe H/L ua 6o4y don gp uoyouwosucs 09 $8_wW os yc Or we 3% @ st o d S A ' ' I I N i I I NV ‘ NM SA BIB1 INVONad ALTVHdS¥il 30. NOIWSIILNAW INVQNOdSHHECO XxIudOS! S3BUNCO L L 631g) snedon ep uoyouwosuco H/Lue x 1014 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Ce point étant dans la zone DF,G,H, on sait (III A et fig. 1V.2.8) que les centrales ont un rendement optimal avec — 2 chaudidres on service ; —1 groupe turbo-alternateur saturé en 15 et 4 kg, donnant 4 570 kW ; — détente 18kg-4kg en service: Oe —OE # 6t/h; — détente 60kg-4kg en service : 37,5 —Oe w 55 t/h, Le point X se trouve d'autre part sur V'iso-prix — 90 F, examen de Ia figure 1V.2.§ montre que, s'il est possible d’augmenter dans lusine la consommation de vapeur 4 kg a 45 t/h, les consommations de vapeur 15 kg et d'électricité étant inchangées, on so déplacera 4 la position X’, procne de I'iso-prix — 120 F dans la plage KLM. Par rapport a la position précédente, le gain sera # 30 F /h, les centrales fonctionnant au mieux avec : — 2 chaudidres on service ; — 2 groupes turbo-alternateurs, donnant ensemble § 300 kW ; — pas de détente 15-4, ni 60-4 Les conclusions eussent été évidemment di intes avec un autre combustible ou a une autre saison, traitement et refroidissement des eaux PIERRE BOURBILLON ADOUCISSEMENT ET RECIRCULATION SUR TOURS DE REFROIDISSEMENT DES EAUX DE REFRIGERATION A. NECESSITE Les condenseurs et rétrigérants des unités de raffinage, les condenseurs des turbines 4 vapeur d'eau des unités et des centrales exigent des débits considérables d'eau de réfrigération.. ° Prenons, par exemple, le cas d'une unité de distillation atmosphérique traitant 5.000 tonnes de brut par jour. Supposons que toute la chaleur nécessaire au traitement soit apportée par des fours consommant, avec tun rendement thermique de 70%, 16 kg de combustible (10 000 kcal/kg) par tonne alimentée. Ces calories doivent en définitive étre éliminées, d'une part, sous forme de chaleur sensible par les produits allant au stockage, dautte part, dans les condenseurs et réfrigérants 8 eau, Admettons que les produits vers stockage sortent en moyenne a une température supérieure de 50°C & celle du brut et que l'eau de rétrigération, admise & 15°C, sorte & 27°C, Le débit horaire nécessaire d'eau de réfrigération est 6.000 (16 x 10 x 0,7 0,5 x 50) 2 (16 x 10% O17 = 08 90) 4 + 500 m3jh 2a x12 On verrait de méme quill faut, pour condenser une tonne de vapeur ’échappement sous vide poussé d'une turbine, environ 70 m® d'eau & 15°C : pour une production électrique de 9 000 kW, en comptant 300 KW/t de vapeur, la consommation d'eau de rétrigération serait de l'ordre de 2.000 m2. Une raffinerie complete requiert donc des quantités d'eau froide trés importantes, approchant par exemple 10.000 mh pour une capacité de traitement de ordre de 3 000 000 t/an. Cette eau froide est disponible pour les usines construites en bordure de rividre importante ou de mer. De nombreuses raffineries, telles que colles de F'intérieur des Etats-Unis, qui ne disposent pas d'importantes ressources d'eau de surface, sont obligées de recycler leur eau de réfrigération, done, de la refroidir artificiellement. Les raffineries frangaises échappent pour la plupart & cette sujétion mais non les grandes centrales thermiques E.D.F. ou miniéres situées a 'intérieur du pays. Cependant, du fait des corrosions importantes rolevées dans les raffineries employant de l'eau de mer comme moyen de réfrigération, se dessine la tendance d'utiliser des tours de refroidissement. roe LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE B. PRINCIPE Le refroidissement s‘effectue au moyen de I'air atmosphérique, que l'on fait circuler 8 contre-courant avec Veau & refroidir, finement divisée. L’air, au contact de l'eau, s‘échautfe et passe de 'humidité ambiante & une humidité proche de la saturation en évaporant une partie de I'eau a reffoidir. Cette double action se traduit par Fégalité aad E(h Th) eT: A (He — Hh) En appelant E : le débit d'eau sur la tour en kg/h ; Ty et Tr : los températures respectives de l'eau a entrée et a la sortie ; @ : la quantité d'eau évaporée (& compenser par a i, E(n) E-e(Ta) appoint), en kg/h ; A: le débit d'air sec en kg/h ; Hy et Ha : les enthalpies de lair humide rapportées au kg d'air sec, 8 Venteée et & la sortie AH) La chaleur spécifique de l'eau est prise égale 81. Si Yon désigne par x, ot x2 I'humidité de lair 8 entrée et a la sortie, exprimée on kg d'eau par kg d'air sec, ona e = A(x — x) ‘od, par substitution dans I'égalité précédente E(T, — Ta) + Alt — ¥4)T2 = A(Ha — Hy) La quantité d'air nécessaire & la rétrigération demandée a pour valeur : eh — 7) Ha Hy — (cq = x)T 2 Application Calcul du débit d'air et des pertes par évaporation dans les conditions suivantes 800 t/h T = 27°C et T, = 20°C 15°C et humidité — 80% 18°C et humidité = 100! Eau : débit Air extérieur Air a la sortie Les termes x, et x» peuvent étre calculés par la formule rp 4B Fe ag 0" KO d'eau par kg dir sec 760—p 29 7 ne set 0% p est la pression partille de eau, égale au produit de sa tension de vapeur par la valeur de I'humidité relative : og x 128 18 760 —08 x 12.8 29 154818 760 — 15,48 29 = 0,085 kg/kg & 15°C et 80% d'humidité : x, sec 0.0131 kg/kg air seo 218°C et saturation xe Wa. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1017 La chaleur spécifique de I'air étant égale & 0,237 et renthalpie de la vapeur d'eau 8 15 ou 18°C stant de ordre de 605 kcal/kg, la variation d’enthalphie de fair humide s’écrit Hz — Hy = 0,237 (ta — th) + 605 (x2 — x1) 0,237 x 3 + 60 x 0,0086 0.711 + 2,782 = 3.493 Drow 500 (27 — 20) 3,493 — 0,0046 x 20 1.000000 kg/h = 103 kg/h soit environ 820.000 m3jh a 15°C. La quantité d'eau évaporée au cours du refroidissement est : © = A(x: — x) = 108 . 0,0046 = 4,6 majh Nota Le premier terme de la variation d'enthalpie : 0,237 (t2 — ty) croit linéairement en fonction de ta Le second terme : 605 (x2 — x) croit avec x, dans le sens de la tension de vapeur de l'eau, c'est-d-dire, beaucoup plus rapidement en fonction de ty. Si la température de sortie de lair est relativement élevée, le facteur chaleur sensible étant petit par rapport au facteur évaporation, on peut avoir une approximation rapide de la quantité d'eau évaporée en notant que : Hz — Hy # 605 (x2 — x1) A (Hz — Hy) = 605 0# E(t, —T2) Dans T'exemple considéré on aurait 500 (27 605 ee approximation suffisante pour un avant projet. Le calcul des réfrigérants d'eau se traite comme tous les calculs d’échangeurs ; si l'on désigne par S la surface de contact de l'eau et de lair, K le coofficient de transmission de chaleur, T le temps de refroidissement ‘en heures, fy la différence de température moyenne entre eau et air, ot Q la quantité de chaleur & enlever, on a TKOn Le coefficient K est trés variable suivant les types de construction. Il est de ordre de 25 4 65 kcal/h.°C.m? pour des vitesses d'air de 4 8 10 m/s. C, TECHNOLOGIE SOMMAIRE Si fon ne tient pas compte du refroidissement par stagnation dans des bassins de grande surface (10 m? : par mh), les rérigérants d'eau se réparissent en trois types principaux. roe LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE 1. Réfrigérants a aération naturelle Réfrigérants & tuyéres pulvérisatrices lls se composent d'un réseau de tuyauteries horizontales, munies sur leur génératrice supérieure de tuyéres pulvérisatrices. L’ensemble est placé au-dessus d'un bassin collecteur d'eau pulvérisée. Ce type d'appareil ‘exige une pression d'eau suffisante pour la pulvérisation et une surface de bassin assez grande (environ 1m? par m?jh). Réfrigérants 4 gradins eau ruisselle sur un empilage de planchers horizontaux ajourés, faits de lattes de bois, distants de quelques dizaines de centimetres. Cet empilage est souvent gainé dans un caisson a persiennes. 2. Réfrigérants a tirage naturel Réfrigérants 4 cheminée et systéme de ruissellement en bois Ce dispositif est analogue au réfrigérant & gradins, mais ensemble est enfermé dans une cheminée d'appel, de hauteur et de section bien déterminées. Rétrigérants 4 cheminée en béton armé Pour les appareils plus importants la cheminée est en béton : la forme la plus économique est 'hyperboloide de révolution, de construction simple et légere et dont la forme en tuyére favorise le tirage et le quidage de Mair. 3. Réfrigérants a ventilation forcée La structure interne est toujours analogue : empilage de planchers assurant la dispersion de l'eau. L’entourage est en magonnerie ou béton armé. L'air nécessaire est soufflé ou aspiré par un ou plusieurs ventilateurs. Sous un encombrement réduit, cet ensemble permet d’obtenir une réfrigération plus intense que les autres types de réfrigérant. En contrepartie il y a consommation supplémentaire d’énergie et installation est assez bruyante. D. TRAITEMENT DES EAUX DE REFRIGERATION (*) Veau des circuits de réfrigération doit étre traitée pour répondre aux eritéres suivants, garantissant la bonne conservation des appareils de réfrigération en service sur eau recirculée 1) Ne pas étre incrustante, aprés concentration correspondant & une évaporation de m 2) Ne pas étre corrosive vis-a-vis des tubes de réfrigérants en acier au carbone. 3) No pas étre délignifiante pour le bois des tours et ne pas contenir de micto-organismes susceptibles do proliférer aux endroits exposés & la lumiare, environ. 1. Lutte contre les incrustations eau brute contient en général, en quantité importante, du bicarbonate de calcium qui se décompose au contact des tubes chauds des réfrigérants et condenseurs en formant un dépét incrustant de carbonate de calcium : (CO3H),Ca + chaleur —+ CO,Ca + CO, + Hz0 La formation des incrustations peut encore étre accélérée par la présence de particules solides dans l'eau, ui constituent des amorces de cristallisation du carbonate de calcium, Les principaux procédés de traitement utilisés pour lutter contre les incrust ns sont + (*) Ge chepitr oat inspié de étude de J. DELAUNAY, relative eu waitemant de eau d‘appoint des tours de raftoidissemont (Gountas de Comasion, 1988), Wa. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX a9 a. Inhibition et séquestration par les polyphosphates Les polyphosphates alcalins complexes ont la propriété d’empécher la précipitation des bicarbonates de eau lorsque celle-ci est exposée a I'air ou chauffée. Ils sont parfois associés a des modificatours de cristallisation 4 base de sulfonate de lignine; qui assurent le relais des polyphosphates quand leur pouvoir inhibiteur s'affaiblit Ils forment avec les alcalino-terreux des complexes solubles qui, par hydrolyse, précipitent sous forme de boues. lis romettent en solution les dépéts existants et changent la structure des précipités de calcaire qui auraient tendance a se former en empéchant la cristallisation en aiguille, eau utilisée doit étre limpide et sa dureté ne doit pas dépasser 35 & 40 degrés hydrotimétriques. De plus, la température d'utilisation doit étre inférieure & 80°C. La dose employée est de cing grammes par métre cube d'eau, & partir d'une solution mere & 10%, que Fon incorpore progressivement par lintermédiaire d'un bac doseur dans l'eau d'appoint. b. Décarbonatation @ la chaux et a I'acide Le traitement & la chaux précipite les bicarbonates jusqu’a la limite de solubilité des carbonates et méme fen état de légdre sursaturation : (CO3H).Ca + (OH),C2. —> 2C0,Ca + 2H,0 Cotte action par la chaux doit étre complétée par une vaccination a 'acide qui a pour effet de poursuivre la décarbonatation et de stabiliser les bicarbonates restants (COsH)2Ca + 2CIH_ —> CaCl, + 2CO; + 2H,0 Ce procédé exige un réglage soigneux des purges de déconcentration et le contrdle systématique du pH de l'eau, Lintroduction d'acide doit étre ajustée de manigre 8 maintenir constant le pH de l'eau d'appoint vaccinée. ¢. Adoucissement par échangeurs d'ions Ce mode d’épuration est plus onéreux que le précédent et ne se justifie que si 'on utilise une eau trés incrus- tante, Le procédé consiste, ainsi qu'il est indiqué dans le chapitre It — soit & décarbonater eau en utilisant une résine cation faiblement acide, & groupe carboxylique, régénérée a Vacide chlorhydrique — soit & adoucir l'eau, en employant une résine cation fortement acide, 3 groupe sulfonique, régénérée par une solution de chlorure de calcium. 2. Lutte contre la corrosion Los phénomenes de corrosion que l'on rencontre dans les circuits de rétrigération sur eau recirculée sont dus : — 4 lagressivité propre des eaux naturelles qui contiennent du gaz carbonique libre et de Voxygéne. Ces corrosions apperaissent surtout en pH acide ; — au traitement a acide de 'eau d'appoint. Dans ce procédé, le pH de l'eau recirculée est compris entre 5 et 6 ot il est indispensable d'injacter dans le circuit un inhibiteur pour éviter les cortosions. Pour lutter contre I'agressivité naturelle des eaux, on injecte des polyphosphates a tras faible dose. Au-dela d'une limite de 2 mg/l environ, appelée « seuil de concentration », la stabilisation des sels calcaires permet [a formation d'une fine couche protectrice de tartre qui n’affecte pas les échanges thermiques. Quand la décarbonatation s‘effectue a acide, on injecte un inhibiteur d base d’anions polaires qui dépose 2 la surface du métal un film de protection contre les ions H’*. 1020 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE 3. Lutte contre la délignification des bois et les micro-organismes La détérioration des bois des réfrigérants peut sure due a : 2) Une attaque d'origine chimique qui provient : — d'une part, de Faction combinée du carbonate de soude et d'un pH trop alcalin qui dissout les résines protectrices du bois. On y remédie en utilisant, pour la décarbonatation, de I'acide qui réduit le pH de l'eau : — dautre part, de action oxydante du chlore libre injecté comme algicide. On la limite en ne dépassant as une teneur en chlore résiduel de 2 mg/l b) Une détérioration d'origine biologique, due a ta fois aux algues et aux champignons lignivores. Ces demiers organismes sont aérobies et, de ce fait, les bois immergés ne sont pas attaqués. Les bois qui ne sont pas soumis au ruissellement continu de l'eau sont protégés a l'origine contro les attaques des champignons soit par une peinture au carbonyle, soit par imprégnation avec des composés organiques chlorés algicides et fongicides. Les algues ne provoquent pas de détérioration sensible des, bois, mais elles facilitent le travail destructit des champignons. Leur développement est saisonnier et se manifeste surtout dans les parties du réfrigérant exposées a la lumiére, . Pour la destruction des algues et des champignons, deux traitements peuvent étre employés — Tun parle sulfate de cuivre, en utilisant cing grammes de SO,Cu par metre cube de capacité et un gramme ar heure et par matre cube d'eau d'appoint; — autre, par injection d'extrait de javel a 45 degrés chlorométriques, toutes les huit heures, dans la ligne de retour de eau recirculée aux tours de réfrigération. ll, EPURATION DES EAUX POUR LA CENTRALE VAPEUR A. NECESSITE D'UNE EPURATION DES EAUX D’ALIMENTATION Toutes les eaux naturelles contiennent des corps solides dissous. Contains d'entre eux comme le calcium, le magnésium et la silice provoquent en chaudidre des dépots et des incrustations qui augmentent dangereusement la température du métal sous-jacent, en raison de leur faible conductibilité thermique (colle-ci varie de 1 & 2 cal/m?.h.°C/m pour les incrustations sulfatées 0,1 8.0.5 pour les tartres siliceux) Si nous prenons 'exemple d'une chaudiére timbrée 25 hpz et possédant un taux de transmission de chaleur de 100 000 cal/m?.h, une incrustation sulfatée de 3,5 mm d’épaisseur produit une surchauffe du métal des tubes de 200°C, tandis qu'une incrustation silicatée de 1 mm occasionne un accroissement de température du métal de ordre de 400°C. Les tubes de chaudidre portés 8 des températures élevées ont une résistance mécanique trés amoindrie. Ainsi, la charge de rupture d'un acier extra-doux de qualité chaudiére, qui est comprise entre 36 et 42 kg/mm? 8 froid, n’est plus que de 28 kg a 500°C et de 13 kg a 600°C. Les tubes sont alors sujets a des éclatements sous I'effet de la pression intérieure. II se produit également des phénoménes de fluage, c'est-a-dire écoulement spontané sous charge constante, qui deviennent rapide- ment prépondérants quand la température augmente. Ainsi, la limite élastique qui est de l'ordre de 20 kg/mm? 8 froid, n’est plus que de 13 kg/mm? a 300°C, de 8 kg/mm? a 400°C, 3 kg/mm? 4 600°C ot devient inféricure 21 kg/mm? a 600°C. Les contraintes que subit en service un tube de chaudidre exigent que la température du métal ne dépasse pas 400 a 450°C ; il importe donc que lentartrage soit minimal Dautres sels, dissous dans l'eau, ne présentent aucun risque d'incrustation, mais sont surtout dangereux par leur instabilité & température élevée, Citons = — les chlorures de calcium et de magnésium que l'eau décompose & haute température, en libérant de jcide chlorhydrique ; WV3.. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1021 — te carbonate de sodium qui s'hydrolyse & haute température en formant de la soude et du gaz carbonique. acide chlorhydrique et le gaz carbonique, trés volatils, passent dans la vapeur et attaquent les surchauffeurs, les tuyauteries et les ailettes des turbines, Enfin, d'autres sels, solubles et stables, jouent le rdle d'électrolytes ct favorisent le développement des corrosions. II est donc indispensable, si l'on veut utiliser une eau naturelle pour 'alimentation des chaudiéres, de 'épurer, c’est-a-dire de lui enlever les minéraux qu'elle contient & état brut B. PROCEDES D’EPURATION Le choix des procédés & employer dépend surtout du timbre du générateur a alimenter. Il est & noter que, dans les taffineries, la quantité d’eau & épurer représente toujours une fraction importante de eau d'alimenta~ tion, et de ce fait, deux procédés principaux sont seuls susceptibles de fournir les tonnages horaires d'eau épurée nécessaires, Il stagit, d’une part, de Iépuration chimique par précipitation, utilisée pour les chaudiéres dont le timbre cst inférieur a 30 - 40 hpz, et. d'autre part, de 'épuration par permutation d'ions, employée pour les générateurs produisant de la vapeur une pression supérieure & 40 hpz. 1. Epuration chimique par précipitation Le principe est de faire passer les sols de calcium ot de magnésium des formes solubles qu'elles ont dans eau brute vers des formes insolubles. Ces formes solubles se divisent en deux catégories — tes bicarbonates, pou stables, qui précipitent sous I'action de la chaleur et d'un réactif qui est la chaux hhydratée Ca(OH): — [os sulfates et chlorures, plus stables, qui exigent un réactif qui est généralement le carbonate de soude anhydre CO;Naz. Leau a traitor arrive dans un réchauffeur of elle est finement pulvérisée et oui elle s'échauffe par contact avec de la vapeur. Elle passe ensuite dans un décanteur, généralement & cheminement descendant, qui recoit les réactifs venant des doseurs et dont le débit st proportionnel a celui de l'eau brute. Le premier eéactit, a chaux hydratée, est additionné & l'eau & traiter, sous forme de lait de chaux, et précipite los bicarbonates alcalino-terreux, sous forme de carbonate de calcium et d'hydrate de magnésie qui sont retenus dans le décanteur Ca(OH): + (COsH)2Ca —— 2C0;Ca + 2H,0 2.Ca(OH). + (COsH)2Mg —> 2CO,Ca + Mg(OH)2 + 2,0 Le second réactif, le carbonate de soude, mis en ceuvre sous forme de solution, transforme les sulfates et les chlorures alcalino-terreux en carbonates correspondants, avec libération de sulfate ou de chlorure de sodium 80.Ca + CO;Na, ——> CO,Ca + SO,Naz CaCl, + COsNaz —> CO,Ca } 2Nacl $0,Mg + CO3Na; + Ca(OH), ——> Mg(OH), + COsCa + SO,Nay est a remarquer que le sulfate de magnésium exige & la fois de la chaux et du carbonate de sodium. Le troisiame réactif, le phosphate trisodique utilisé en solution, précipite intégralement la dureté résiduaire sous forme de phosphate tricalcique extrémement peu soluble 2PO.Nas + 3COsCa ——> (PO,)zCa, + 3 COsNaz 022 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE ‘Quand l'eau brute contient beaucoup de bicarbonates, on peut employer du phosphate disodique PO.NasH 8 la place du phosphate trisodique. Les boues se déposent dans le décanteur et l'eau épurée doit étre filteée avant son utilisation. I! est & noter que cette épuration calco-sodique ne modifie pas les sels de sodium et ne réduit la teneur en silice que par offet d'adsorption. Uélimination de Ia silice est difficile et peut s'effectuer par volo chimique en utilisant, soit du sulfate ferreux en complément du traitement calco-sodique, soit de aluminate de magnésium obtenu par action mutuele daluminate de sodium et de chlorure de magnésium. Le sulfate ferreux. en réagissant avec la chaux et le bicarbonate de calcium, donne naissance a de I'hydroxyde ferreux et en présence doxygéne, a de I'hydroxyde ferrique, qui absorbent la silice colloidale et les ions SiO. I! en résulte une augmentation notable de la salinité de l'eau. Ualuminate de magnésium est un bon agent désiligant, mais a linconvénient d'enrichir eau en chlorure do sodium, 2. Epuration par permutation d’ions a. Les ions et I’échange d’ions Lorsqu’on dissout une substance minérale dans l'eau, les molécules de cette substance se dissocient en lun certain nombre de particules chargées électriquement, appelées « ions »; la somme de leurs charges élec- triques est nulle. Les particules chargées positivement sont appelées cations et celles chargées négativement sont appelées anions, Une solution aqueuse de chlorure de sodium est dissociée de la fagon suivante : Noch === Nato} och chlorure de sodium cation sodium anion chlore et on peut représenter d'une maniére analogue la dissociation de la plupart des sels minéraux contenus dans Voau. On notera que hydrogéne H* se comporte comme un cation et le radical oxhydrile OH~ comme un anion En effet, une solution aqueuse d'acide chlorhydrique est dissociée comme suit : a fel acide chlorhydrique cation hydrogéne anion chlore ct une solution de lessive de soude NaOH === Nat 4 on soude caustique cation sodium anion oxhydrile Les eaux naturellos peuvent donc étre considérées comme des solutions diluées de sels qui sont en équilibre avec leurs produits de dissociation ou ions. La permutation d‘ions est un phénomene au cours duquel des ions de la solution aqueuse entrent en contact ‘avec un corps solide insoluble dans l'eau, appelé « échangeur dions », et sont adsorbés par celui-ci qui libero en échange d'autres ions de charge identique, lesquels sont adsorbés & leur tour par la solution. La réaction est réversible. On distinguera donc les corps échangeurs de cations et les corps échangeurs danions. Sion désire qu'un échangeur de cations permute ses ions hydrogane avec les cations alcalins ou alcalino- terreux d'une solution, cet échangeur sera préalablement traité par une solution concentrée d'ions H au cours d'une opération appelée régénération Un échangeur d’anions sera tout d'abord traité avec une solution diluée de soude caustiqui ermettra ensuite de permuter ses anions oxhydriles avec les anions de la solution, 8 qui tui Ws . TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 023 b. Echangeurs de cations Ce sont des macromolécules possédant — soit des radicaux fortement acides du type sulfonique; — soit des radicaux faiblement acides du type carboxylique, Pour I'épuration des eaux, on utilise presque exclusivement les échangeurs sulfoniques qui permettent de dissocier.aussi bion los sels d'acides faibles que ceux d’acides forts. Les échangeurs de cations faiblement acides a groupe carboxylique sont réservés & |'élimination de la dureté temporaire de l'eau, c’est-a-dire du calcium et du magnésium présents sous forme de carbonates et de bicarbonates. Si nous utilisons un échangeur de cations acide fort, rég6néré a acide chlorhydrique ou sulfurique, que nous désignerons par ZH2, nous avons le processus d’échange suivant = — pour les bicarbonates : ZH + (CO3H);Ca_ ——> ZCa + H20 + 2.CO, — pour les sulfates: ZHz + SO,Ca —— Za + S04H, — pour les chlorures —: ZHz | CaCly —— 2a +2HC1 — pour les silicates ZH + SiO,Ca 2Ca + SiOsH2 Les cations minéraux qui étaient auparavant en solution sont maintenant fixés sur I'échangeur et effluent ne contiont plus que des acides forts et faibles en quantité d‘autant plus importante que l'eau brute contient davantage de sels, La régénération s‘effectue, quand la charge d'hydragéne de 'échangeur de cations est épuisée, par lavage acide dilué. Le calcium, le magnésium etc., adsorbés sont éliminés a Iétat de chlorures ou de sulfates solubles {qui sont évacués par un lavage & l'eau brute. L’échange de cations de la solution avec I'hydrogene du support S‘appelle permutation H ou permutation hydrogéne. Le méme échangeur de cations 8 groupe sulfonique peut servir 8 une autre permutation, dite Na ou sodium, appelée encore « adoucissement », dans laquelle les cations de la solution sont échangés avec les ions Na* du support préalablement régénéré par une solution de chlorure de sodium, L’on a — pour ls bicarbonates : ZNaz + (CO3H)zCa_ —> 2Ca +2 COsNaH — pour les sulfates: ZNaz + SO.Ca —+ 20a + S0.Naz — pour les chiorures —: ZNay + ClaCa —+ zea + 2 NaCl = pour les silicates: 2Naz } Si0,Ca_=—- > 2Ca + Si0sNar effluent ne contient plus dans ce type d'échange que des sels de soude. Lors de la régénération, le calcium, le magnésium, ete. sont éliminés sous forme de chlorures solubles. ¢. Echangeurs d’anions Ce sont également des macromolécules qui possedent cette fois des radicaux basiques du type aminé ou du type ammonium quaternaire, d’od la division en échangeurs faiblement basiques et en échangeurs fortement basiques. Les groupements actifs des échangeurs danions & faible basicité sont constitués par des radicaux amines substitudes, généralement des amines tertisires. De par leur constitution ces supports ne peuvent fixer que les acides forts : sulfurique, chlorhydrique..., apris avoir été régénérés sous forme basique par passage d'une solution alcaline, de la lessive de soude NaOH de préférence. Le processus d’échange est le suivant = Z(OH)2 + SOM, 780, + 2H20 Z(OH)2 +2 HCl — Zl, +2H:0 024 LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Lors de la régénération, les ions $O,-~ et CI- sont éliminés sous forme de sulfate et de chlorure de sodium et évacués par lavage & l'eau décationnée sortant de 'échangeur de cations fortement acide. Les groupements actifs des échangeurs d’anions a forte basicité sont constitués per des radicaux ammoniums quaternaires ot peuvent fixer aussi bien les acides forts SO,Ha, HCl... que les acides faibles CO2, SiO. Lour régénération s’effectue également & l'aide d'une lessive de soude caustique. Leur processus d’échange est le méme que celui décrit précédemment Z(OH)2 + SiOsHe > ZSI0, + 2H:0 Z(OH)2 + COs, ——> ZCO, + 2H.0 Z(OH)2+ CO, = —+ ZC0, + H,0 Dans la catégorie d’échangeurs d‘anions a forte basicité on distingue deux types. Le type n° 1, plus forte- ment basique, qui a davantage d'affinité pour les acides faibles, est beaucoup plus stable mais posséde un ‘moins bon rendement de régénération, ce qui se traduit par une consommation de lessive de soude caustique plus importante que le type n° 2 En général, 'on utilise le type n° 1 quand le pourcentage des acides faibles par rapport aux anions totaux est supérieur 8 25%. d. Données communes aux échangeurs d’ions Une résine échangeuse d'ions est caractérisée par : Ses caractéristiques physiques — son groupement actif (polyamine, ammonium quaternaire, etc.) : — son aspect physique (bille..); — sa forme a la livraison (Na, H, Cl, OH, ...); — son poids & la livraison en grammes par litre; — son humidité on pour-cent; — $a granulométrie (humide), en général exprimée en fonction de la standardisation américaine des tamis (US Standard Screens) qui correspond & un certain nombre de mailles par pouce linéaire, La grandeur de la maille est désignée par expression « mesh »; — le diamétre offectit des billes — son coefficient d'uniformité qui est le rapport entre la dimension de la maille de tamis qui retient 40% en poids de I'échangeur et la dimension de celle qui laisse passer 10% — son pourcentage de fines; — sa résistance a attrition. La perte par attrition qui correspond & Iusure mécanique de t'échangeur s‘exprime en pour-cent du volume initial — son gonflement. L’absorption d'eau ou léchange di Le gonflement est exprimé en pour-cent du volume; — son expansion qui est augmentation de la hauteur du lit d'échangeur pendant le détassement & contre- courant qui précdde lopération de régénération, ns peuvent faire gonfler les grains d’échangeur. Ses caractéristiques chimiques — sa capacité ou pouvoir d’échange qui est la quantité d'ions susceptible d'étre échangée par unité de volume. Elle s‘exprime en métre cube-dearé francais par litre d’échangeur. Le pouvoir d’échange pratique est fonction d'un grand nombre de variables, dont les principales sont : a qualité de l'eau a treiter, la nature et la concentration du régénérant et la qualité de l'eau désirée & la sortie de échangour; — la zone de pH utilisable; — sa résistance aux acides, bases, agents réducteurs et oxydants: — sa stabilité & la température, Wva . TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1028 Ses caractéristiques hydrauliques — sa porte de charge par métre de lit pour un écoulement de haut en bas, pour diverses températures et différents débits. Le besoin en régénérant d'un échangeur d'ions s‘exprime soit en pour-cent de la théorie, soit en grammes de produit par degré de minéralisation et par métre cube d'eau, soit quelquefois en quantité de réactif par litre de résine. Si un litre d'échangeur d'ions a adsorbé un degré de minéralisation par métre cube d'eau brute, il faut pour le régénérer 8 100% de la théorio, utiliser — pour Vadoucissement 11,7 g de NaCl — pour l'échange des cations : 7,3. d'HCI — pour l'échange des anions : 8 gde NaOH fe. Etude de l'eau a épurer Cotte étude préliminaire est indispensable car elle permet, compte tenu des qualités des différents échan- geurs d'ions, de connaitre d'une part, la possibilité et les limites de I'épuration et d'autre part, la combinaison d'échangeurs a utiliser pour obtenir le résultat désiré. Une analyse de l'eau a traiter se présente sous la forme d'un tableau groupant les cations et les anions des sels dissous exprimés, soit en milligrammes par litre, soit de préférence, en degrés frangais. (Un degré francais, correspond a une teneur de 10 mg de CO,Ca par litre d’eau ou la quantité équivalente d'une autre combinaison chimique.) La teneur globale en sels de calcium et de magnésium présents dans eau définit la dureté totale exprimée cen degrés et est égale a la somme de la dureté temporaire et de la dureté permanente, La dureté temporaite comprend les carbonates et les bicarbonates de calcium ot de magnésium présents dans eau tandis que la dureté permanente correspond aux sulfates, chlorures, etc. de ces mémes sels. Exemple d'analyse cations ANIONS mat | dogris mon | ogres Saleium ca" 120 39 Bicarbonotes, OH Mtagnesiom Mgt 20 | Atainte {RBonates COs a For'eor? e E a | Sptates so us 2 Tota cations bivalents 38 | Shores et 20 4 Seal Noy, 2 2 | Tota des anions des aides forts 76 ola cations monovalents Niuates NOs ~ a : 2 | Sieates $0 2 a H des acides tibes = —_ | OW des bates nies = = Total des cations — HT] Tota dos anions . 0 f. Mise en couvre des échangeurs Les schémas les plus usuels du traitement des eaux par les échangeurs d'ions sont les suivants 1. Adoucissement et suppression des bicarbonates (déminéralisation partielle) Deux procédés sont utilisés — Lun (fig. 1.3.1) consiste & monter en parllale deux échangeurs de cations sulfoniques, un régénéré ‘en eyele hydrogéne, autre régénéré en cycle sodium. La minéralisation de effluent est uniquement composée dde sels de sodium stables et neuttes. Il est toutefois nécessaire que les effluents des deux échangeurs soient mélangés en proportions telles que la quantité dons H libérée par 'échangeur en cycle hydrogéne soit équiva- 1028 Le PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE lente chimiquement & la quantité de bicarbonate de soude formée dans I'échangeur en cycle sodium, ce qui conduit a un réglage trés délicat, Dautre part, le procédé n’est pas tres économique, car une résine sulfonique nécessite pour sa régénération une quantité d'acide importante, voisine de 300% de la théorie. — Lautre (fig. V.3.2) consiste 4 monter en série un échangeur de cations carboxyliques, régénéré on cycle hydrogane, avec un échangeur de cations sulfoniques, régénéré en cycle sodium. Lintérét de cette combinaison est double : d'une part, il n'est plus nécessaire d'avoir un mélangeur de réglage délicat; d'autre part, du fait que les résines carboxyliques possédent la propriété intéressante de pouvoir étre régénérées avec une quantité d'acide voisine de 120% de la théorie, il en résulte une économie d’acide de 200% environ par rapport au procédé précédent, 2. Déminéralisation totale avec suppression de la silice Cest le cas d'un traitement d'eau destiné & un générateur de vapeur haute pression, te" stade : échange de cations analyse de Veau brute permet de définir échangeur de cations utili Te" cas. Dans le cas ol la salinité totale de l'eau est peu élevée par rapport 8 la dureté temporaire. utilisation dune résine carboxylique en amont d'un échangeur sulfonique est d'une rentabilité discutable. Son emploi peut se justifier par une économie d'acide de régénération mais, du fait de I'élimination de la dureté tempo- raire par I’échangeur de cations faibles, le pourcentage de sodium par rapport au total des cations sera élevé a entrée du cation sulfonique et la consommation d’acide augmentera considérablement. On utilisera, dans ce cas, un échangeur de cations sulfoniques seul (fig. 1V.3.3) 2 cas, Si la salinité totale de eau est élevée par rapport 4 la dureté temporaire, la décarbonatation ne modifie pas de manidre trop importante le pourcentage de sodium par rapport au total des cations et la consom- mation d'acide sera normale. La disposition & adopter est définie par la figure IV.3.4 et comprend un échangeur carboxylique pour I'élimination de la dureté temporaire, suivi d'un échangeur sulfonique, 28 stade : dégazage Le CO, produit est éliminé par soufflage d’air dans une tour de dégazage placée & la sortie du ou des échan- ‘geurs de cations, 3° stade : échange d’anions forts ‘Avec des eaux de minéralisation moyenne et de teneur en anions forts supérieure & 40 %,, le procédé déli- mination séparée des anions forts ot des anions faibles conduit a des dépenses de résines et de réactifs plus faibles. L’échangeur d’anions faiblement basiques sera placé a la sortie de la tour de dégazage. 4 stade : échange d’anions faibles Du fait de son passage dans la tour de dégazage, l'eau a entrée de l’échangeur d'anions forts ne contiendra plus que de la silice et des traces de COz. Quand la teneur en silice par rapport au total des anions est supérieure 8 25%, la résine utilisée sera du type n° 1, Le passage en série dans les différents échangeurs donne done une eau totalement déminéralisée Remarque : en cours de fonetionnement d'un échangeur, il se produit toujours une petite fuite ionique qui se retrouve dans Feftluent — dans celui des cations, 'on trouvera du Na — dans celui des anions faibles, du Cl; — dans celui des anions forts, de la silice. Ces fuites sont en fonction de la minéralisation de l'eau a entrée de l'appareil et en raison inverse de la quantité de régénérant utilisée. C’est la raison pour laquelle on trouve parfois en fin de chaine un petit Echangeur de cations carboxyliques, qui permet d'absorber les fuites de ensemble. 9. Exemple de déminéralisation Nous allons étudier la déminéralisation de I'eau dont nous avons donné précédemment l'analyse. vo027 . TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX wa nopy — ZEAL By ON 10+ NOS SBLIVEL AV’ andinoains Nouv ‘anbnxORu¥O NOI "uz | OH Nouwesyseae | ~—_ a OND PNID BIOS 80 10S ®H48HROD) cOAHTOD) ana nva + seievogiearq sop vor DON Nouvtnao34| SNowLo "wowessanopy — “real Bis ON 1D +70N‘OS BuNUL NWA x“ (MEZVO: av un3aNvTah| ao do sents He Hane altos 1 L <> , nz ['sanpinouine| "HZ pouvdattzoas oI NAD DAD °NTD GWYOS B'S BneHt00)eDe(HCO) _t- SINGS 13 | RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE Le PETROLE 1028 Kus — “PEAT Si om SaSITVUaNING (V3 BNOISWE INaMELNOE NOY [xfyo)7| HON NouWeNaSA SIOISVELIBARTENS NOI fy oy eos 8 a 1 andinasnns Novo] JO NoUyeaNgom! Suto eotors ND BY MD 6D SR IOS «10S 3nervoaEW> NOLLWO| DA NowaNsose &n f0's r0% IS ey = 4, NID f0s sotos 6m uso) HED) sinus ova spuweg — “EN Ors o' TSIEN 1a sbsve inawanuos nowy | *(Ho|z | HO=N Nouwcranss SnOISVE INBWETEN NONY | Z[Ho)7 | HOON NouWEENaoSH soo-4} uNZVORGe— uy w T 200, "018 4 athe snowo.nns Nous) #HZ = 1H NouMENaoRu Sn fos coms 5x 20819 PND SH IOs, 20108 ens) 09 4409) BLS nva Wa. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1029 Echange de cations Le graphique IV.3.5 donne le pourcentage de fuites de 'échangeur de cations sulfoniques en fonction du pourcentage d'ions monovalents et de la quantité d'acide utilisée par litre de résine. Dans exemple, le pourcentage d'ions monovalents par rapport a la totalité des cations est de : 2 Ga 005 soit: 5 40 Le graphique montre que, de ce fait, méme avec un taux de régénération relativement faible, la fuite de cations sera acceptable. (Cl 30%, Poo 632_g/L HCl 30% 1.7%. 98 2 6 : x 924 8 90) 88) 12. fi ng 8 05% 20 40 60 80 100 % ions monovalents Fig. IV35. — Fuite ionique d'un échangeur de cation suloniaue ° (Documentation OHM St HAAS). Sil'on régénére la résine avec 158 g d' HCL 30% par litre de résine, pour un pourcentage d'ions monovalents de 5%, la fuite ionique sera de l'ordre de 1,7: Le graphique 1V.3.6 donne la capacité d’échange de la résine sulfonique en fonction du pourcentage de sodium par rapport au total des cations, du pourcentage dalcalinité et du taux de régénération. LE PETROLE . RAFFINAGE ET GENIE CHIMIQUE eat on : 595 L st 240 $ soa xe 160 ood —_ ia os lose sy é —| 4 g 3°66) capacité d'échange en m*/"f par litre de résine 343 t 3°20} 2s2h 05% 2% 40 60 80 ‘0 % sodium par rapportau total de cations a if ‘ 2°29} Fig. 1V3.6. — Capacié déchange d'une résinesulfnique No Gocumantaton ROAM at HAAS). on Le pourcentage d'ions sodium par rapport au total des cations est de 2 x 100 2x10 _ 5 40 ws Le pourcentage dalcalinité est de : 22 x 100 2 * 100 __ 55 40 a Le taux de régénération est, nous I'avons vu, de 158 g d’HCl 30% par Le graphique montre que Ie pouvoir d'échange de la résine sera de 4, de résin par litre de résine, Wa. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1031 Si on place dans I'échangeur de cations un volume de résine de 7 000 litres, on pourra épurer une quantité deau brute égale a = 7.000 x 4,4 = 770 m 40 La quantité d'acide chlorhydrique 30% 8 utiliser pour la régénération sera de 7.000 x 0,158 = 1 106 ka Lors de son introduction dans le cation, Facide chlorhydrique 30% devra étre dilué 8 une concentration do 5.8 10% Dégazage Uélimination du CO, dissous s'effectuera dans un dégazeur atmosphérique dont les dimensions pourront dre calculées d'aprés la méthode décrite dans louvrage « Absorption Towers » - with special reference to the design of packed towers for absorption and stripping par G.A. Morris et J. Jackson. Echange d’anions forts Pour un taux de régénération de 56 g de NaOH par litre de résine, on peut compter sur une capacité de 5eF.m?/l de résine. Si fon veut obtenir une quantité d'eau épurée de 1 400 m®, le volume de résine anions faiblement basique a utiliser sera de 1400 x 16 4.500 litres La quantité de soude 8 utiliser sera de 4.500 x 0,056 252 kg 252 ‘ce qui correspond & a ° 0.396 = 638 litres de soude 36° Baumé si on considére qu'un litre de soude 36° Baumé contient 0,395 kg de NaOH. Avant son introduction pour la régénération, cette lessive de soude 8 36° Baumé sera diluée 4 4% NaOH, soit 42 g de NaOH par litre Echange danions faibles La minéralisation de eau a entrée du désilicour sera de 3,6°F se décomposant en 2°F correspondant aux silicates; 19F au maximum correspondant au CO, résiduel a la sortie du dégazeur; 0,5°F de fuites de 'échangeur d'anions forts. Pour un taux de régénération de 100 g de NaOH par litre de résine on adoptera une capacité d’échange de 3,59F.m9/litre de résine, Pour obtenir une quantité d'eau épurée de 1 400 m2, on utilisera un volume de résine anions fortement basique de La quantité de soude a ut 1.400 x 0,1 = 140 kg 140 conespondant & orrespondar aoe 355 litres de soude 36° Baumé Avant son utilisation cette lessive de soude sera diluée 8 4% NaOH. installation comprendra done deux échangeurs de cations sulfoniques qui, mis alternativement en de eens DETAIL A Aeouches evens bas @) | f xy | in DETAIL B Joni fife |! 6 Len acier ébonité Fig. 1V3:7. — Schéma d'un apparel d’épuration W3. TRAITEMENT ET REFROIDISSEMENT DES EAUX 1033 service, sont indispensables pour éviter un arrét de la chaine lors de lour régénération, un dégazeur, un échan- geur d'anions faiblement basiques et un échangeurs d‘anions fortement basiques. fh. Remarques concernant la diffusion de l'eau et des réactifs dans les appareils d’épuration est indispensable, pour éviter au sein des résines la création de passages préférentiels qui perturberaient gravement les phénoménes d'échanges, d’étudier de facon particuliére les appareils de diffusion de Yeau et des réactifs a Vintérieur des appareils d'épuration. Il faut également éviter les pertes de résine lors des opéra- tions de soulévement, Pour cela, on utilise, pour la partie haute, soit des poteries poreuses disposées comme indiqué sur la figure 1V.3.7, soit des buses en ébonite placées sur une plaque de diffusion, a raison de 100 buses environ par métre caré. Pour la partie basse, des diffuseurs en acier ébonité ou des buses en ébonite sont placés au sein de quatre couches de silex. II est indispensable également d'installer & la partie basse des appareils d'épuration une urge largement dimensionnée, afin d’éviter lors des rincages la formation de poches d'eau polluée, Toutes les tuyauteries intérieures seront en acier ébonité. Les boulons de tenue des poteries pourront étre en chlorure de polyvinyle, mais ce matériau ne devra pas étre utilisé pour les tuyauteries intérieures, Il ser par contre recommandé pour les tuyauteries extérieures. REFERENCES AUSTERWEIL. — Les échangeurs ions. Génie chimique, ao0t GLADEL (¥.L) — changes dione. Méthodes de calcu, intrpeé- ot sept. 1958 tan des sua expeimentaux, Rev. Inst rang. de Patrol, 1857, xl, 7°3, AUSTERWEIL. ~ L’Schango d'ions ot les Schangeurs, Gauthior- Vitor. GUTH (4). — La lute contre Ventartage, Bull. de FAPAY., « 88, jul 1982, BACHELART. — Evolution d'une fuite ionique & travers ditt rents échengours ions. Chimie et Indust, sept. 1987 HAMON. — Documentation. KUNIN (Rob,). — Elements of ion exchange. 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