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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
-----------------------
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
-----------------------
DEPARTEMENT TELECOMMUNICATION
en vue de l’obtention
du DIPLOME d’INGENIEUR
Spécialité : Télécommunications
Option : Services des Télécommunications, de l’Informatiques et du Multimédia (STIM)
Président :
M. RANDRIARIJAONA Lucien Elino
Examinateurs :
Mme RAMAFIARISONA Malalatiana
M. RAVONIMANANTSOA Ndaohialy Manda-Vy
M. RAKOTONDRAINA Tahina Ezéchiel
Directeur de mémoire :
Mme ANDRIANTSILAVO Haja Samiarivonjy
REMERCIEMENTS
Enfin, je n’oublie ni mes parents ni toute ma famille pour leur contribution, leur soutien et leur
patience. J’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m’ont
toujours soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.
i
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ i
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................... ii
NOTATIONS ET ABREVIATIONS....................................................................................................... v
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
CHAPITRE 1 LES RESEAUX DE TELECOMMUNICATIONS PAR FIBRES OPTIQUES............. 3
1.1 Introduction ................................................................................................................................... 3
ii
2.5 Le bloc de réception ..................................................................................................................... 40
2.5.1 Le photodétecteur................................................................................................................... 41
iii
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................. 96
FICHE DE RENSEIGNEMENT ........................................................................................................... 99
RESUME.............................................................................................................................................. 100
ABSTRACT ......................................................................................................................................... 100
iv
NOTATIONS ET ABREVIATIONS
1. Minuscules latines
e Charge élémentaire d’un électron
h Constante de Planck
r Rendement quantique
s Sensibilité de la photodiode
2. Majuscules latines
C Vitesse de la lumière
Ephoton Energie propre d’un photon
Différence d’énergie entre la bande de conduction et la bande de valence du
Eg
semi-conducteur ou Hauteur de la bande d’énergie interdite
D Dispersion chromatique
GaAs Arséniure de Gallium
Gbps Gigabit par seconde
Iph Photo courant
IT Intervalle de Temps
Kbps Kilobit par seconde
LiNbO3 Niobate de Lithium
Mbps Mégabit par seconde
Popt Puissance optique reçue
PTR Pointeur
Tbps Térabit par seconde
3. Minuscules grecs
αH Facteur de Henry
λ Longueur d’onde
λc Longueur d’onde de coupure
4. Majuscules grecs
n Variation de l’indice
Largeur spectrale
τ Largeur d’une impulsion ou d’un bit
Variations de la longueur d’onde
v
5. Abréviations
ADM Add Drop Multiplexeur
AFDE Amplificateur à Fibre Dopée à l’Erbium
AOSC Amplificateur Optique à Semi-Conducteur
ASK Amplitude Shift Keying
ATM Asynchronous Transfert Mode
AU Administrative Unit
CSRZ Carrier-Suppressed Return to Zero
DCF Dispersion Shifted Fiber
DCM Dispersion Compensation Module
DEMUX Démultiplexeurs
DPSK Differential Phase Shift Keying
DQPSK Differential Quadrature Phase Shift Keying
DWDM Dense Wavelength Division Multiplexing
EDFA Erbium Doped Fiber Amplifier
ESA Emission Spontanée Amplifiée
ETDM Electronic Time Division Multiplexing
FDM Frequency Division Multiplexing
LAN Local Area Network
LASER Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation
LPF Low Pass Filter
MAN Metropolitan Area Network
MRT Multiplexage à Répartition Temporelle
MUX Multiplexeurs
MZIM Mach-Zehnder Interferometer Modulator
NRZ-ASK No Return to Zero-Amplitude Shift Keying
NRZ-DPSK Non Return to Zero Differential Phase Keying
NRZ-DQPSK Non Return to Zero Differential Quadrature Phase Shift Keying
NZDSF None Zero Dispersion Shifted Fiber
OADM Optical Add Drop Multiplexing
OC-n Optical Carrier, niveau n
OLA Optical Line Amplifier
OOK On/Off Keying
OTDM Optical Time Division Multiplexing
vi
PDA Photodiode à avalanche
PIN Photodiode P-type Intrinsic N-type
PMD Polarization Mode Dispersion
PRBS Pseudo Random Bit Sequence
RIN Relative Intensity Noise
RSB Rapport Signal sur Bruit
RZ-DPSK Return to Zero Differential Phase Keying
RZ-OOK Return to Zero On/Off Keying
SAE Secondes Avec Erreurs
SDH Synchronous Digital Hierarchy
SGE Secondes Gravement Erronées
SMF Single Mode Fiber
SOH Section OverHead
SONET Synchronous Optical Network
STM-1 Synchronous Transport Module, niveau 1
STM-n Synchronous Transport Module, niveau n
STS-1 Synchronous Transport Signal, niveau 1
TDM Time Division Multiplexing
TU Tributary Unit
TUG Tributary Unit Group
WAN Wide Area Network
WDM Wavelength Division Multiplexing
vii
INTRODUCTION GENERALE
Mais aujourd’hui, l’essor de l’Internet est tel que l’évolution des systèmes de télécommunications
tend toujours vers une augmentation des capacités de transmission. La difficulté majeure ne réside
plus vraiment sur le support, possédant une large bande passante et de faibles atténuations, mais
sur les modules d’émission et de réception, regroupant l’électronique rapide et les fonctions
optoélectroniques.
Côté technologies, de nouveaux standards se sont établis permettant des bandes passantes toujours
plus larges à des coûts toujours plus économiques. Pour la première fois, grâce à la technologie
DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) allant actuellement jusqu’à 10 Gbps, il est
possible d’utiliser du client final jusqu’aux réseaux de transport en passant par les BackBones un
seul et unique protocole. Ces réseaux sont devenus nettement plus économiques que les
technologies classiques de réseaux longue distance, telles ATM (Asynchronous Transfert Mode)
et SDH/SONET (Synchronous Digital Hierarchy). De plus le déploiement des fibres optique est
un investissement à long terme. Ainsi une fibre installée aujourd’hui doit être compatible avec
plusieurs générations de systèmes.
Aussi, le projet fut mis en place pour développer des modules fonctionnant à haut débit, 10 Gbps,
et que ces modules devront intégrer par exemple comme dans un même boîtier tous les
composants optoélectroniques et électriques. La réalisation d’un tel projet demande aujourd’hui de
nouvelles méthodes de travail et fait de plus en plus appel à des outils de simulation. Ils sont d’une
grande assistance et apportent un gain de temps et d’argent pour la conception des nouveaux
systèmes.
1
Pour cela, une caractérisation des différents éléments constitutifs est nécessaire, ainsi une
optimisation de la liaison pouvait ensuite être recherchée et l’impact des différents composants sur
les performances évalués.
Le premier chapitre de ce mémoire décrira les structures des réseaux de télécommunications, ainsi
que les diverses techniques d’utilisation de la capacité des fibres optiques. Cette description nous
aidera par la suite à comprendre la constitution d’une liaison sur fibre optique. Le second chapitre
détaillera l’ensemble des composants présents dans une liaison optique et expliquera leur
fonctionnement. Le troisième chapitre sera consacré à la présentation de la technologie DWDM
que soit du point de vue principe ou architecture de fonctionnement. Ce dernier chapitre
concernera aussi la partie simulation de ce travail et la présentation de l’ensemble des résultats de
simulations obtenus pour une future réalisation du travail ou pour une optimisation d’un système
de transmission optique déjà en place.
2
CHAPITRE 1
LES RESEAUX DE TELECOMMUNICATIONS PAR FIBRES OPTIQUES
1.1 Introduction
Bien que la large bande passante de la fibre optique permette de transporter une très grande
quantité d’informations, son utilisation optimale se heurte à divers problèmes, dont le traitement
électronique avant modulation et après détection pour les très hauts débits. C’est pourquoi
différentes techniques de multiplexage ou de codage ont été imaginées pour augmenter le nombre
de canaux dans la fibre.
La transmission par fibre optique des données nécessite des conversions électrique-optique ou
optique-électrique du signal. Ce chapitre se terminera donc par la description des différentes
méthodes utilisées pour la modulation du signal en émission et celle des diverses techniques de
détection envisageables.
L’aboutissement de nombreuses années de recherche pour obtenir d’une part des fibres ayant une
atténuation compatible avec les exigences d’un réseau de télécommunications, d’autre part des
composants et dispositifs suffisamment performants et fiables a permis l’apparition des premiers
systèmes de transmission optique dès les années 90. Ils sillonnent désormais le monde entier, aussi
bien sur terre que dans le domaine sous-marin.
3
Le réseau déployé est segmenté en fonction des différents besoins en débit, en bande passante, en
distance de transmission. On distingue ainsi trois grandes catégories de réseaux :
Les réseaux longues distances ou Wide Area Network WAN : ce sont les réseaux déployés
à l’échelle d’un pays ou d’un continent et dont les nœuds sont de très grands centres
urbains.
Les réseaux métropolitains ou Metropolitan Area Network MAN qui correspondent aux
réseaux mis en œuvre dans une grande ville ou une agglomération et qui permettent de
relier entre eux par exemple différents arrondissements.
Les réseaux locaux ou Local Area Network LAN, encore appelés réseaux de distribution
ou réseaux d’accès. Ils représentent le dernier maillon et finissent d’acheminer les
informations à l’abonné. Ils sont donc plus courts et moins gourmands en capacité.
Selon la nature du réseau dans lequel il se situe, le système optique peut légèrement différer. Nous
allons donc présenter succinctement les caractéristiques de ces trois niveaux du réseau dans les
paragraphes suivants. [1]
4
1.2.1 Le réseau à longue distance
Cette partie du réseau, parfois également appelée réseau structurant, représente la couche
supérieure du réseau de télécommunications. Elle est comprise entre deux autocommutateurs à
autonomie d’acheminement, qui ont pour rôle d’aiguiller les informations d’une région à une
autre, de la zone de l’expéditeur vers celle du destinataire. La transmission de ces informations se
fait désormais sur fibre optique à une longueur d’onde de 1,55µm par exemple et à un débit élevé
qui ne cesse de s’accroître de 2,5 Gbps à 10 Gbps, même jusqu’à 40 Gbps.
Cette capacité ne pourrait être atteinte sans l’introduction des fibres optiques dans la chaîne. La
mise en place de ces fibres a permis de gagner en débit et en espacement entre répéteurs par
rapport aux systèmes existants, à savoir le câble coaxial (la distance passe typiquement de 2 à 100
km). De plus, l’abandon des régénérateurs électro-optiques (photodétection, amplification
électrique, reconversion optique) au profit des amplificateurs optiques, déployés environ tous les
cent kilomètres, a permis de faire un bond en terme de capacité des liaisons. Dès le début des
années 1990, l’amplification optique a permis de démontrer la possibilité de transmettre, sans
répéteur, des signaux à 5 et 10 Gbps sur des distances transocéaniques. La liaison du réseau
longue distance est désormais tout optique.
5
Ces derniers correspondent pour l’essentiel à des lignes interurbaines point à point avec tout au
plus un ou deux multiplexeurs d’insertion-extraction optiques (OADM Optical Add Drop
Multiplexer) pour insérer et extraire le trafic en des points intermédiaires. Les réseaux
métropolitains introduisent une infrastructure optique à haut degré de connectivité. Les anneaux
métropolitains se caractérisent généralement par un trafic maillé avec un certain degré de
concentration lié à l’interconnexion avec le réseau longue distance. Les anneaux d’accès, à la
différence, collectent en général le trafic de plusieurs nœuds pour le concentrer vers un nœud
partagé avec un réseau métropolitain structurant (Figure 1.02).
Il est également nommé réseau de distribution ou d’accès. C’est la dernière partie du réseau de
télécommunication, celle qui relie l’abonné et le dernier autocommutateur. Sa longueur varie de 2
à 50 km et sa capacité est au plus du même ordre de grandeur que celle du réseau métropolitain.
6
Il est toujours constitué par une partie en fibre optique entre l’autocommutateur et la terminaison
de réseau optique suivie d’une partie en conducteur métallique qui va jusqu’au terminal de
l’abonné. Cependant, il est de plus en plus envisagé dans l’avenir de réduire la contribution de
l’électrique pour aller vers le tout optique dans le but d’augmenter le débit disponible chez
l’abonné. [3]
Les fibres optiques possèdent, dans la fenêtre spectrale généralement utilisée, une bande utilisable
très importante (environ 15 THz autour de la longueur d’onde 1,55 µm). Théoriquement, les débits
qui peuvent être transmis sont donc extrêmement élevés. C’est d’autant plus intéressant
qu’aujourd’hui le nombre et la taille des informations échangées sont de plus en plus importants.
Or le traitement électronique des signaux électriques avant modulation et après détection n’atteint
pas de telles fréquences. C’est pourquoi diverses solutions ont été imaginées pour profiter des
capacités de la fibre optique et donc augmenter le transfert d’informations sur un même canal.
Dans la plupart des cas, le principe reste identique : utiliser N signaux au débit D équivaut en
termes de capacité à un signal au débit N x D. C’est ce qu’on appelle le multiplexage, et les débits
transportés seraient désormais plus importants. Le signal composé des flux d’origines diverses est
7
appelé signal multiplex. Pour conserver l’intégrité de chaque signal sur le canal, le multiplexage
introduit une séparation temporelle, spatiale ou fréquentielle, entre les signaux. [4][6]
Le multiplexage TDM permet alors de regrouper plusieurs canaux de communications à bas débits
sur un seul canal à débit plus élevé (par exemple, conception d’un débit 40 Gbps, à partir de 4
séquences à 10 Gbps). [1][7]
Le multiplexage temporel peut être réalisé optiquement (OTDM Optical Time Division
Multiplexing). L’émetteur est constitué de N sources optiques en parallèle modulées au débit D b
(Figure 1.03). Cette technique nécessite que les signaux optiques soient ensuite codés de type RZ
pour que les impulsions codées aient désormais une durée inférieure à T b/N et que le multiplexage
optique puisse se faire sans recouvrement optique. Le format RZ est un format de modulation
impulsionnel utilisé classiquement dans les réseaux optiques pour les transmissions à très longue
distance. Dans chaque temps bit (référence temporelle pendant laquelle on code un bit
d’information), l’information est codée sur une impulsion. Un 1 correspond à la présence d’une
impulsion dans le temps bit et un 0, à l’absence d’impulsion.
Par exemple, un signal modulé à 40 Gbps peut être obtenu par multiplexage des sorties codées RZ
de 4 modulateurs optiques attaqués par des trains à 10 Gbps.
8
Figure 1.03 : Synoptique d’ un multiplexage OTDM
Le multiplexage optique temporel n’est pas utilisé uniquement pour accroître les débits transmis
mais il fournit aussi une technique d’accès utilisable dans les réseaux locaux. Le temps est partagé
entre les différents utilisateurs : chacun d’eux dispose d’une tranche temporelle pour émettre et les
différents signaux sont assemblés pour être transmis sur une porteuse optique unique.
9
1.3.2 Le multiplexage en longueur d’onde
1.3.2.1 Principe
Figure 1.05 : Répartition des sous-bandes dans le cas d’un multiplexage WDM.
Ainsi plusieurs transmissions peuvent être faites simultanément, chacune sur une bande de
fréquences particulières (Figure 1.06). Ce procédé est encore appelé multiplexage en fréquence ou
Frequency Division Multiplexing FDM. Ces deux termes recouvrent la même notion, mais par
habitude, on parle de multiplexage en longueur d’onde lorsque la séparation entre deux canaux est
relativement grande (typiquement plus de 1 nm), tandis que l’on parle de multiplexage en
fréquence lorsque cet écart est relativement petit. [7]
Figure 1.06 : Transmission de données optiques effectuée avec chacune une fréquence propre.
1.3.2.2 Description
La technologie WDM est née de l’idée d’injecter simultanément dans la même fibre optique
plusieurs trains de signaux numériques à la même vitesse de modulation, mais chacun à une
longueur d’onde distincte.
10
L’utilisation du multiplexage WDM nécessite un ensemble de diodes laser émettant à des
longueurs d’ondes différentes mais assez proches au voisinage des 1550 nm, et de
multiplexeur/démultiplexeur optiques pour combiner/séparer l’ensemble des signaux optiques
dans la fibre. La Figure 1.07 représente un exemple d’une liaison utilisant le multiplexage WDM.
Figure 1.07 : Schéma de principe du multiplexage WDM dans les communications par fibre
optique (avec 3 longueurs d’ondes).
Afin d’assurer une bonne qualité de transmission dans la fibre, il est important de déterminer
l’espacement minimum à respecter entre les longueurs d’onde émises par chacune des sources.
Cette grandeur dépend de plusieurs choses : qualité de la fibre, qualité des mux/demux, longueur
de transmission, qualité des sources, débit des données de chaque source.
1.3.2.3 Application
L’intérêt premier du WDM est de permettre le transport de débits d’informations très importants
sur une même fibre, à destination de plusieurs utilisateurs. On trouve aujourd’hui des systèmes à
4*10 Gbps, 16*10 Gbps. Dans un futur proche, des systèmes à 40 Gbps par longueur d’onde
seront utilisés mais le véritable point de départ du développement des systèmes de transmission
WDM s’est fait lorsqu’il a été associé à l’amplification optique (Figure 1.08). En effet,
l’apparition des Amplificateurs à Fibre Dopée à l’Erbium EDFA a permis l’amplification
simultanée de l’ensemble des N canaux d’un multiplex, sans distorsion du signal utile. Envoyer N
canaux dans une fibre optique plutôt qu’utiliser N fibres devenait un avantage économique. [4]
11
Figure 1.08 : Utilisation du WDM couplé avec l’amplification optique
Il est à noter que rien n’empêche à chaque signal de modulation d’une diode laser issu d’une étape
de multiplexage temporel dans le domaine électronique, d’être ensuite multiplexé avec d’autres
signaux à d’autres longueurs d’onde. Ainsi associer TDM et WDM est désormais une situation
qu’on peut exploiter. Dans ce cas, après démultiplexage optique et photodétection, une étape de
démultiplexage temporel permet la restitution des signaux temporels bas débit. [9]
Afin de transmettre des informations dans les systèmes numériques optiques, il faut les imprimer
sur le signal à envoyer dans la fibre, c’est ce que l’on appelle une modulation. Pour cela, il est
nécessaire de réaliser une conversion des données électriques en données optiques. Il existe
principalement 2 techniques: la modulation directe et la modulation externe.
Un des principaux avantages de l’utilisation des lasers à semi-conducteur pour les systèmes de
télécommunications par fibres optiques réside dans le fait qu’il est possible de les moduler : la
modulation du courant qui les traverse entraîne directement la modulation en intensité de la
lumière émise. Cette technique est appelée modulation directe. Pour cela il faut inscrire les
données sur l’alimentation du laser. [5]
12
Cette modulation requiert assez peu de composants. En dehors de la source optique, le laser, seuls
un générateur de courant et un driver sont nécessaires (Figure 1.09). Le premier va émettre à un
débit donné une séquence de données : c’est l’expression de l’information à transmettre. Le rôle
du driver est de commander la source optique au niveau des puissances émises (en fixant les
valeurs du courant d’alimentation). Pour cela, il modifie et transforme les niveaux du courant issu
du générateur.
La modulation externe consiste à écrire les données électriques sur un signal optique continu. Elle
est obtenue en modulant directement le faisceau lumineux en sortie du laser et non plus le courant
d’alimentation à l’entrée du laser. Ainsi les défauts de la modulation directe qui sont imposés au
laser ne seront plus présents sur le signal optique.
La modulation est effectuée sur une onde pure et constante, et par un composant indispensable : le
modulateur externe (cf. chap. II § 2.4.3.). Celui-ci est commandé par une tension externe v(t),
modulée et représentative de l’information à transmettre. Cette tension appliquée au modulateur a
pour propriété de modifier le facteur de transmission en intensité en sortie. Le signal optique
continu émis par le laser alimenté par un courant constant est donc peu dégradé. En traversant le
modulateur, il subit les modifications du facteur de transmission et le signal de sortie se trouve
modulé selon v(t). Un driver est souvent présent entre les données et le modulateur afin de fixer
les niveaux de v(t) et choisir les modifications du facteur de transmission.
13
Figure 1.10 : Synoptique de la modulation externe
La modulation directe, plus simple et moins coûteuse est encore très utilisée si les données sont
transmises à un débit de quelques Gigabits par seconde, selon la qualité du laser. Mais au-delà de
5 Gbps, la modulation externe est indispensable pour maintenir une qualité de transmission
correcte. Cependant, les modulateurs ne sont pas parfaits et peuvent engendrer des défauts mais
leur impact est moins important.
1.4.2 La détection
Tout comme il existe plusieurs méthodes pour écrire l’information sur le signal lumineux, il existe
différentes techniques pour la récupérer. Néanmoins, le photodétecteur est toujours nécessaire
pour convertir le signal optique en électrique. La première méthode de détection est appelée
directe. Elle consiste à faire une conversion, grâce à une photodiode, des fluctuations de puissance
optique porteuses de l’information en fluctuations de courant électrique. D’autres méthodes dites
cohérentes (détections hétérodyne et homodyne), dans lesquelles la porteuse optique est modulée
en amplitude, en phase ou en fréquence et démodulée dans un détecteur qui réalise une fonction de
mélange, seront abordées.
Pour extraire le signal, qui module en amplitude une onde, on peut le redresser, ou plus
généralement le faire passer dans un dispositif non linéaire, tel qu’une diode. Un signal à basse
fréquence, le signal modulant et des harmoniques sont alors émis. Les harmoniques peuvent être
éliminées par filtrage, dans la mesure où la fréquence de l’onde porteuse est très grande devant la
fréquence maximale du spectre du signal modulant. Ce procédé est appelé détection directe.
14
1.4.2.2 La réception hétérodyne
La technique de détection directe, que nous venons de présenter, a été, historiquement la première
utilisée dans les récepteurs radioélectriques. A partir des années 1930, on a vu se développer la
réception hétérodyne. Le signal reçu et un signal issu d’un oscillateur local sont couplés pour
réaliser une combinaison linéaire des signaux présents sur ses deux entrées. Une des deux sorties
attaque le photo-mélangeur. Le signal détecté est filtré dans un filtre centré autour de la fréquence
intermédiaire. La Figure 1.11 donne le schéma de principe du mélangeur hétérodyne, qui constitue
le bloc.
La plus grosse contrainte se porte sur la stabilité des sources. En effet, l’oscillateur local ne délivre
pas un signal sinusoïdal pur car il est affecté par des bruits d’amplitude et de phase qui se
traduisent par une modulation parasite du signal en fréquence intermédiaire.
Jusqu’ici la fréquence intermédiaire a été supposée non nulle. Cependant, on peut aussi imaginer
utiliser un oscillateur local qui soit à la même fréquence que le signal reçu et synchronisé en phase
avec la porteuse de celui-ci. C’est ce que l’on appelle réception homodyne qui est un cas
particulier de la réception hétérodyne.
La réception homodyne apporte un gain de 3 dB par rapport à la réception hétérodyne. Par contre,
elle impose des contraintes très fortes sur la pureté spectrale des oscillateurs, qui la rendent
beaucoup plus difficile à mettre en œuvre. De plus, il est plus facile de réaliser des sous-ensembles
(filtre, amplificateur) autour d’une fréquence intermédiaire qu’en bande de base. [11]
15
1.4.2.4 Le préamplificateur
Malheureusement, il apparaît une constante de temps, donc un effet d’intégration du signal au-delà
de la fréquence de coupure. Pour remédier à cette faible bande passante, l’amplificateur doit
posséder une très forte dynamique et être suivi d’un égaliseur, dont la réalisation est délicate car la
constante de temps est peu reproductible.
L’amplificateur transimpédance
16
La constante de temps est divisée par le taux de contre-réaction. Par contre, la résistance Rc
apporte un supplément de bruit.
En dessous d’une certaine fréquence (de l’ordre de 50 MHz), la structure à haute impédance est
moins bruyante. Au-delà, on utilise un amplificateur transimpédance à transistors bipolaires,
moins bruyant et de large bande passante. Au-delà de 500 MHz environ, cette solution est limitée
par des problèmes de stabilité et on utilise des transistors à effet de champ GaAs, intégrés si
possible avec la photodiode. [12][13]
1.5 Conclusion
Les systèmes optiques peuvent être utilisés dans les différentes catégories du réseau de
télécommunications. Les techniques de multiplexage de données pour une transmission optimisée
sont aussi possible avec ce système et plus convaincant en termes de débit d’informations.
L’existence des façons de configurer l’inscription des données sur le support optique représente
aussi un atout pour un réseau optique.
Les différentes techniques de transport de l’information associées aux réseaux ayant été décrites,
on va donc détailler dans le second chapitre les différents composants d’une liaison optique.
17
CHAPITRE 2
LES DIFFERENTS COMPOSANTS D’UNE LIAISON OPTIQUE
2.1 Introduction
Depuis 25 ans, la fibre optique a surpassé le câble coaxial dans la plupart des réseaux de
télécommunications sur support, tout du moins pour les hauts débits. Mais son apparition a
nécessité la conception et le développement de nouveaux composants optiques ou
optoélectroniques performants. L’architecture d’une liaison, quel que soit le niveau du réseau
auquel elle est destinée, est composée des mêmes briques de base, à savoir un émetteur, un
module de transmission et un récepteur (Figure 2.01).
Figure 2.01 : Synoptique général d’un système de communications par fibre optique
18
2.2 L’information à transmettre : la lumière
La théorie de la lumière est une théorie particulièrement obscure. On a passé beaucoup de temps à
utiliser de faux modèles pour expliquer des phénomènes justes, dans la mesure où l’on peut les
vérifier par la pratique.
La détermination de la nature de la lumière est un problème ancien qui fut source de nombreuses
controverses. Au XVIIème siècle, Newton pensait que la lumière était formée de particules, alors
que pour son contemporain Huyghens, il s’agissait d’une onde. Au XIXème siècle, les expériences
de Young et Fresnel concernant la diffraction ont confirmé la théorie de Huyghens. Plus
tardivement, les travaux théoriques de Maxwell en 1873, puis les expériences de Hertz en 1885
ont établi que la lumière est une onde électromagnétique. Einstein a affirmé aussi l’aspect
corpusculaire de la lumière, en introduisant le concept de photon, afin d’expliquer l’effet
photoélectrique. Actuellement, la physique admet la dualité onde-corpuscule de la lumière.
Onde ou photon: pour expliquer certaines observations, il faut que la lumière soit une onde et pour
en expliquer d’autres, il faut qu’elle soit un flux de particules. De plus en 1924, Louis de Broglie a
avancé que les corpuscules de matière étaient accompagnés d’une onde.
En considérant la lumière comme une onde, on peut affirmer que la lumière visible s’étend de
l’infrarouge à l’ultraviolet, bornes non comprises plus précisément à la bande de longueur d’onde
de 800 nm à 400nm (1 nanomètre = 10-9 mètre).
En termes de fréquence, cette lumière s’étend de 4.1014 à 8.1014 Hz (400 000 GHz à 800 000 GHz).
19
On caractérise aussi la lumière par sa vitesse, généralement égale à 3.10 8 m/s qui n’est pas tout à
fait vrai car cela dépend du milieu dans lequel elle se propage. Ces variations restent minimes
mais elles peuvent apporter certaines perturbations suivant les conditions d’utilisations.
On a coutume de dire que la propagation de la lumière est en ligne droite. Ceci n’est pas tout fait
vrai la plupart du temps, ce n’est vrai qu’à la condition que le milieu où elle se propage soit
homogène et isotrope.
elle le traverse : donne généralement naissance à un rayon réfracté (c’est-à dire transmis
avec une déviation)
elle est réfléchie par cet obstacle donnant naissance à un rayon réfléchi.
Lorsqu’un faisceau lumineux heurte obliquement la surface qui sépare deux milieux plus ou moins
transparents, il se divise en deux: une partie est réfléchie tandis que l’autre est réfractée, c’est à
dire transmise dans le second milieu en changeant de direction. L’indice de réfraction est une
grandeur caractéristique des propriétés optiques d’un matériau. Il est obtenu en divisant la vitesse
de la lumière dans le vide par la vitesse de cette même onde dans le matériau donné par la formule
2.01 :
(2.01)
20
Avec C : la célérité ou vitesse de la lumière dans le vide égale à 3.108 m/s
Plus l’indice est grand, et plus la lumière est lente. Ainsi la vitesse de la lumière varie en fonction
du milieu où elle traverse représentée par le tableau 2.01 :
Milieu C(m/s)
Air 3.108
Eau 2,25.108
Plexiglas 2,01.108
Verre 1,82.108 à 1,98.108
Diamant 1,25.108
C’est ce principe qui est utilisé pour guider la lumière dans la fibre. La fibre optique comprend
ainsi deux milieux : le cœur, dans lequel l’énergie lumineuse se trouve confinée, grâce à un second
milieu, la gaine, dont l’indice de réfraction est plus faible. [14] [15] [16]
La fibre optique est vite apparue très intéressante pour le domaine des télécommunications. Elle
représente un support de transmission dont les nombreux avantages justifiant son introduction
dans les systèmes de transmission sont donnés ci-après :
Performances de transmission : Très faible atténuation, très grande bande utilisable pour
un débit élevé, multiplexage possible.
Avantages de mise en œuvre : Très petite taille, grande souplesse, faible poids.
Sécurité électrique : Isolation totale entre terminaux, utilisation possible en ambiance
explosive ou sous de fortes tensions.
Avantage économique : Coût raisonnable par rapport aux autres supports.
Inconvénient : Coût élevé de la connectique et des travaux pour la pose de la fibre.
21
Une fibre optique est un fil en verre ou en plastique très fin. Elle possède la propriété de conduire
de la lumière permettant, dans le domaine de télécommunications, des transmissions terrestres et
océaniques de données. Elle offre un débit d’informations nettement supérieur à celui des câbles
coaxiaux et peut supporter un réseau large bande avec lequel peuvent transiter aussi bien la
télévision, le téléphone, la visioconférence ou les données informatiques.
Le principe de la fibre optique a été développé dans les années 1970 dans les laboratoires de
l’entreprise américaine Corning Glass Works. Ce principe exploite les propriétés réfractrices de la
lumière et se base sur la loi de Descartes telle que :
(2.02)
avec ni (i=1,2) les indices des milieux de propagations et , sont respectivement les angles
incident et réfracté.
Une fibre est un guide d’onde cylindrique et diélectrique. Elle est constituée de deux diélectriques
de même axe, le cœur et la gaine, entourés d’une gaine de protection ayant une taille optique
variant de 10 à 100 micromètres de diamètre (Figure 2.03).
La lumière se propage le long de la fibre par réflexions successives entre le cœur et la gaine, et en
exploitant la loi de Descartes c’est-à-dire lorsqu’un rayon lumineux entre dans une fibre à l’une de
ses extrémités avec un angle adéquat, il subit de multiples réflexions totales internes. De plus si n1
˃ n2, le rayon s’écarte de la normale ou bien si ˃ arcsin (n1/n2), il y a réflexion totale du rayon.
Ce rayon se propage alors jusqu’à l’autre extrémité de la fibre optique sans perte, en empruntant
un parcours en zigzag. La propagation de la lumière dans la fibre peut se faire avec très peu de
pertes même lorsque la fibre est courbée.
22
Mais cette propagation n’est possible sans les conditions suivantes :
La première condition est que le cœur de la fibre doit avoir un indice de réfraction
légèrement plus élevé (différence de quelques millièmes) que la gaine, et cette différence
d’indice normalisé qui donne une mesure du saut d’indice entre le cœur et la gaine :
(2.03)
L’ouverture numérique représente l’ouverture angulaire limite avant une transmission et non une
réflexion totale sur le dioptre cœur-gaine de la fibre, donnée par la formule :
√ (2.04)
La plupart des fibres sont fabriquées à base de silice, matériau abondant et peu cher. Pour façonner
les profils d’indice, la silice est dopée avec du dioxyde de germanium ou du pentoxyde de
phosphore pour augmenter l’indice (donc plutôt pour le cœur de la fibre) et avec du fluor ou du
trioxyde de bore pour le diminuer (plutôt réservé à la gaine optique). Généralement, il existe deux
types de fibres optiques : multimode et monomode.
23
2.3.1 Les fibres multimodes
Les fibres multimodes, ont été les premières sur le marché. Elles ont pour caractéristiques de
transporter plusieurs modes (trajets lumineux) simultanément.
Ayant un débit inférieur à 50 Mbps. Le cœur de celle-ci est d’environ 100 m de diamètres, ainsi
on peut avoir une réflexion totale sur la fibre, et une gaine de 40 m d’épaisseur. Pour une fibre
optique à saut d’indice de 1 km, on a une bande passante comprise entre 10MHz et 100MHz.
Les fibres à saut d’indice présentent un cœur transparent d’indice constant, et une gaine sombre, il
y a alors réflexion du rayon lumineux à la frontière entre les deux matériaux. Cependant, le
chemin optique varie, ainsi un même signal se retrouve étendu à la sortie .D’après la figure, en
déduisant des impulsions d’entrée et de sortie, on voit que les informations sont non quantitatives.
Ayant un débit inférieur à 1Gbps. Ce type de fibre a un cœur de 50, 62.5 ou 85 m et une fibre de
diamètre de 125 m. Une fibre à gradient d’indice possède une bande passante comprise entre
200MHz et 1500MHz pour une longueur de 1 Km.
24
Figure 2.07 : Fibre multimode à gradient d’indice
Ici l’indice varie peu à peu du centre à la gaine, la forme de la trajectoire est plus sinusoïdale car le
rayon est dévié au fur et à mesure qu’il s’éloigne du cœur. La diminution de l’indice fait que la
lumière se propage plus vite ce qui réduit la dispersion intermodale c’est-à-dire que l’étalement du
signal est moins important grâce à la variation de l’indice, de plus la variation de chemin optique
est ici plus faible car le cœur a un diamètre moindre. Les résultats sont déjà de meilleure qualité.
Les fibres monomodes ont 9 m comme diamètre de cœur, faible par rapport au diamètre de la
fibre qui est de 125 m et proche de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde de la lumière
injectée. Ainsi le chemin de la lumière est imposé, il n’y en a qu’un seul : celui du cœur. L’onde
se propage alors sans réflexion et il n’y a pas de dispersion modale. Une fibre monomode de 1 km
de long possède une bande passante supérieure à 10 GHz. Pour de plus longues distances et/ou de
plus hauts débits, on préfère utiliser des fibres monomodes, qui sont technologiquement plus
avancées car plus fines. Le petit diamètre du cœur des fibres monomodes nécessite une grande
puissance d’émission qui est délivrée par des diodes-laser.
25
La fibre optique a une bande passante presque infinie (en théorie) mais requiert des composants
chers pour une liaison de transmission et devient pourtant la solution universelle des systèmes de
télécommunications. C’est donc la meilleure solution, mais aussi la plus onéreuse. [9] [11]
Le tableau suivant donne un bref récapitulatif des avantages et des inconvénients de chaque
structure.
L’UIT (Union Internationale des Télécommunications) a instauré des normes internationales pour
les fibres optiques déployées dans les réseaux de télécommunications. Les recommandations
G.650 à G.655 portent sur les paramètres géométriques, mécaniques et optiques des fibres et sur
les tolérances admissibles illustrées par le tableau suivant :
G. 655 G. 655
Norme UIT G. 652 G. 653
(NZDSF) (Téralight)
Diamètre cœur (µm) 9 9 9 9
Propriétés
géométriques
Diamètre fibre (µm) 125 125 125 125
26
2.3.3 Caractéristiques des fibres optiques
Les principaux paramètres qui caractérisent les fibres optiques utilisées pour les transmissions sont
les suivants :
Les modes sont l’expression des différents chemins optiques que peut suivre le signal dans la
fibre. Soit une fibre de longueur L présentée par la figure 2.09 et 2.10 :
Une formule expérimentale donne le nombre de modes N dans une fibre à saut d’indice pour un
diamètre du cœur d donnée :
( √ ) (2.05)
La dispersion modale est présentée comme un temps de retard que la lumière a fait pour parcourir
une fibre optique de longueur L, l’énergie lumineuse injectée à l’entrée de la fibre est répartie
entre différents modes. En effet, soit la figure suivante :
27
On a :
(2.06)
(2.07)
Le plus long est réalisé pour l’angle limite au-delà duquel il n’y a plus réflexion c’est-à-dire :
(2.08)
Le plus court chemin est sur l’axe optique c’est-à-dire pour cos φ = 1 tel que :
(2.09)
Ainsi : ( )
D’où :
(2.10)
On a :
(2.11)
28
2.3.3.2 La dispersion chromatique
Le temps de propagation de groupe, c’est-à-dire le temps mis par un signal pour parcourir l’unité
de longueur, dépend de la longueur d’onde . Dans le cas d’un signal issu d’une source émettant
sur une raie de largeur dl, ces temps de propagation vont s’étaler sur une certaine durée. Le
paramètre de dispersion chromatique D est défini comme la dérivée du temps de propagation de
groupe par rapport à la longueur d’onde, pour une longueur de fibre de 1 km et caractérise
l’étalement du signal lié à sa largeur spectrale (deux longueurs d’ondes différentes ne se propagent
pas exactement à la même vitesse). On le donne généralement en ps/(nm.km), les picosecondes
correspondant à l’élargissement temporel, les nanomètres à la largeur spectrale et les kilomètres à
la longueur de fibre.
Cette dispersion dépend de la longueur d’onde considérée et résulte de la somme de deux effets :
la dispersion propre au matériau, et la dispersion du guide (dispersion modale), liée à la forme du
profil d’indice. Il est donc possible de la minimiser en adaptant le profil. Pour une fibre en silice,
le minimum de dispersion se situe vers 1300-1310 nm.
On voit sur cette courbe, que la fibre monomode standard G.652 présente une dispersion
maximale de 20 ps/(nm.km) à 1550 nm. Classiquement, on la considère de 17 ps/(nm.km). Dans la
bande 1288 à 1359 nm, elle est de 3,5 ps/(nm.km). Ainsi, la capacité de transmission est la plus
grande possible pour une longueur d’onde d’environ 1,3 µm. Elle est donc idéale pour cette
fenêtre spectrale et permet de transporter de très hauts débits. Malheureusement, ce n’est pas là
29
que l’atténuation est la plus faible. On a donc cherché à déplacer le point de dispersion nulle vers
1,55 µm. On dit que ce genre de fibre, la G.653, est à dispersion décalée. Il existe aussi des fibres
à dispersion aplatie pour lesquelles la dispersion totale reste très faible, de l’ordre de quelques
ps/(nm.km), sur plus d’une centaine de nanomètres.
(2.12)
La dispersion chromatique est donc un facteur majeur de limitation des performances des
systèmes de transmission sur fibre à haut débit. Car le milieu des télécommunications utilise
principalement des longueurs d’onde autour de 1,55µm (en raison de sa faible atténuation dans
cette plage spectrale). [10] [17]
En principe, la polarisation, dans une fibre parfaitement circulaire, ne devrait pas évoluer le long
de la fibre mais on n’observe rien de tel dans la pratique. Un petit tronçon de fibre apparaît
généralement comme une lame biréfringente (propriété optique de réfracter un rayon lumineux en
faisceaux), avec un mode dit rapide et un mode dit lent qui ont des polarisations rectilignes
orthogonales. De plus, dans une fibre réelle, cette biréfringence et la direction des axes propres
varient constamment et de manière incontrôlée, et la polarisation devient rapidement imprévisible.
Ce phénomène est dû à la non-symétrie de révolution du profil d’indice dans le cœur de la fibre :
non-symétrie intrinsèque à la fabrication de la fibre et/ou extrinsèque lors de la pose de la fibre.
Les origines intrinsèques peuvent être une propriété géométrique circulaire imparfaite de la fibre
ou une non-homogénéité de l’indice de la fibre. Les causes extrinsèques peuvent être un
écrasement, un étirement, une torsion ou une courbure de la fibre.
30
Quand on envoie un signal sur une fibre biréfringente, sans se soucier de sa polarisation, on excite
les deux modes à la fois. Chacun d’entre eux a sa propre vitesse de groupe de propagation. Ce
décalage de temps de propagation de groupe a pour effet le dédoublement ou l’étalement du signal
à la sortie de la fibre, et donc un brouillage de l’information. On l’appelle dispersion modale de
polarisation ou PMD Polarization Mode Dispersion exprimée en ps/(km)1/2. [17]
2.3.3.4 L’atténuation
L’atténuation dans les fibres optiques résulte de plusieurs mécanismes. D’abord, l’absorption
intrinsèque du matériau constitutif qui provoque une augmentation très rapide des pertes aux
basses longueurs d’onde. Il y a la présence d’impuretés créant aussi des diverses bandes
d’absorption. Dans le cas de la silice pure, le minimum théorique d’atténuation devrait descendre à
0,14 dB/km vers = 1550 nm. De plus, les irrégularités involontaires de structure provoquent des
pertes par diffusion (diffusion Rayleigh : diffusion de la lumière par les molécules de gaz
constituant l’atmosphère). Il y a ensuite les pertes dues aux conditions d’utilisation des fibres,
toute courbure trop serrée crée des pertes par rayonnement. Ces pertes s’ajoutent aux pertes
intrinsèques. Elles sont toutefois négligeables pour la fibre standard des télécommunications dans
des conditions d’emploi normales. Enfin, les fibres sont toujours utilisées par tronçons de
longueur finie, raccordés entre eux. Chaque jonction peut provoquer une perte de raccordement.
La figure ci-dessous montre l’atténuation spectrale d’une fibre en silice pour un système de
télécommunications.
31
2.3.3.5 Les effets non linéaires
Les systèmes de télécommunications sur fibre sont conçus dans l’hypothèse d’une transmission
linéaire et les effets non-linéaires sont alors des effets parasites qui en dégradent les performances
quand les puissances véhiculées deviennent élevées. Aujourd’hui, les systèmes de transmission à
haut débit et grande distance utilisent des amplificateurs de puissance à l’émission, ce qui conduit
à des puissances injectées dans la fibre très élevées et des effets non-linéaires non négligeables
comme l’effet Kerr et les effets Raman-Brillouin.
L’effet Kerr se traduit par un phénomène d’auto-modulation de phase. L’impulsion est affectée
d’une modulation de phase parasite qui croît avec la distance. La modulation de phase, combinée à
la dispersion chromatique, conduit à un élargissement temporel des signaux se propageant dans la
fibre.
L’effet Raman est le plus connu des effets non-linéaires, il s’agit d’une interaction photon-phonon
c’est-à-dire d’échange d’énergie entre l’onde optique et les vibrations du matériau. L’effet
Brillouin est de même nature que la diffusion de Raman, mais l’interaction se fait avec des
phonons acoustiques, c’est-à-dire avec les vibrations d’ensemble du matériau, se propageant à la
vitesse des ondes acoustiques.
Ainsi, la fibre possède des qualités non négligeables comme support de transmission de
l’information qui lui ont permis de s’imposer dans les réseaux de télécommunications. Et plusieurs
de ses défauts semblent pouvoir se corriger comme la dispersion chromatique par une fibre à
dispersion contraire ou l’atténuation par un amplificateur optique. [9]
Vu les propriétés de la fibre optique, des efforts sont nécessaires sur les composants micro-
optoélectroniques pour permettre une utilisation optimale. Ainsi des recherches sur les lasers ont
été réalisées dès les années 60 et les premiers réseaux à fibres optiques ont pu être déployés.
Composé d’un laser, d’un modulateur et d’un driver, le rôle de ce bloc est de délivrer au support
de transmission un signal optique sur lequel sont inscrites les données. [11]
32
2.4.1 Le laser
2.4.1.1 Définition
Figure 2.13 : Synoptique d’un laser formé d’un milieu amplificateur (A) et d’une boucle de
contre-réaction (CR)
Le choix des sources optiques s’est porté sur les émetteurs à semi-conducteur à cause de leurs
petites dimensions en rapport avec celles du cœur des fibres optiques, de la relative facilité que
l’on a à moduler directement la lumière émise en agissant sur le courant, de leur spectre optique
relativement étroit et de leur faible consommation énergétique. Ainsi la diode laser est la source la
mieux adaptée pour les télécommunications optiques car elle permet d’avoir la meilleure efficacité
de couplage optique avec la fibre. Un laser est un dispositif qui émet de la lumière grâce au
phénomène d’émission stimulée. En effet, dans un semi-conducteur, un électron peut passer d’un
état à un autre de trois façons :
33
même longueur d’onde, la même phase, le même état de polarisation et la même directivité
spatiale que le photon incident. On parle alors de lumière cohérente. Avec l’émission
stimulée s’introduit la notion de gain ou d’amplification du rayonnement incident puisque,
à partir d’un photon, on en obtient deux. [19]
Figure 2.14 : Schéma des processus d’émission spontanée (a), d’absorption (b) et d’émission
stimulée (c).
Pour qu’un effet laser se produise, il faut que deux conditions doivent être réalisées : l’une qu’il
doit y avoir suffisamment d’électrons dans l’état d’énergie supérieure, réalisé par ce qu’on appelle
une inversion de population. Dans un semi-conducteur, cette inversion est réalisée par l’opération
de pompage qui consiste à fournir de l’énergie aux électrons afin qu’ils passent dans la bande de
conduction. Et l’autre qu’il doit y avoir suffisamment de photons excitateurs. Pour cela, on oblige
l’énergie lumineuse à s’accumuler sur place en enfermant le semi-conducteur dans une cavité
résonante constituée, par exemple, par un résonateur du type Pérot-Fabry.
Ce type de résonateur est constitué par deux miroirs plans, parallèles et réfléchissants entre
lesquels les ondes lumineuses font de multiples allers retours. Pour un semi-conducteur, les parois
clivées du cristal sont utilisées pour constituer la cavité. Une forte valeur de l’indice (de l’ordre de
3,5) de celui-ci permet d’obtenir un coefficient de réflexion suffisant pour provoquer ces allers
retours de l’onde dans la cavité, qu’on appelle la boucle de contre-réaction. Ainsi, en imposant un
coefficient de réflexion élevé (environ 30%), l’amplification dans le résonateur est d’autant plus
important et peut compenser les pertes dues à l’absorption dans la cavité et à la transmission vers
l’extérieur, transmission pourtant utile pour constituer le signal porteur de l’information dans le
réseau. [18]
34
2.4.1.2 Le seuil de l’effet laser
Le seuil de l’effet laser est obtenu lorsque le gain maximal est assez élevé pour compenser toutes
les pertes que l’onde rencontre au cours de ses allers retours entre les deux miroirs du résonateur
(pertes provoquées par le milieu diffusant, par le phénomène d’absorption et par la transmission
du signal vers l’extérieur). La figure suivante montre les variations du gain g et de la puissance
optique d’émission Popt en fonction de l’intensité. [11]
Pour g < gs, seule l’émission spontanée est présente : lorsque l’intensité augmente, le taux
d’inversion de population et du gain augmente aussi (I ϵ 0, Iseuil) car le taux de recombinaisons est
faible comme la puissance optique émise.
Dès que l’inversion de population atteint la valeur seuil c’est-à-dire g = gs, la puissance optique
émise par émission stimulée augmente rapidement. L’émission stimulée devenant très importante
accroît fortement le taux de recombinaison ce qui maintient l’inversion de population à la valeur
seuil : c’est le phénomène de saturation du gain.
Vu dans le paragraphe de la modulation directe (cf. chap. I § 1.4.1.1.), les lasers à semi-
conducteur ont l’avantage pour les systèmes de télécommunications d’être modulés facilement en
faisant varier le courant d’alimentation, de cette façon la densité des porteurs évolue et une
modulation de la lumière émise est obtenue. [5]
35
Mais la diode laser présente aussi des propriétés qui limitent la modulation directe surtout en
hautes fréquences. Par exemple, il est conseillé de rester en fonctionnement continu pour avoir en
permanence une polarisation au-dessus du courant de seuil du laser. En effet, avoir un des niveaux
de modulation en dessous du seuil signifie alterner un état allumé et un état éteint du laser c’est à
dire alterner l’émission stimulée et l’émission spontanée. Or l’émission spontanée nécessite un
temps de réponse de plusieurs nanosecondes et limite donc le débit de transmission.
Dans les systèmes de télécommunications numériques par fibre optique, la modulation est
constituée de signaux binaires pour lesquels la puissance optique, et donc le courant de
polarisation, doivent commuter brusquement entre un niveau bas et un niveau haut.
Lorsqu’un laser est soumis à un échelon de courant, l’émission de la lumière suit l’envoi du
courant avec un retard qui peut aller jusqu’à quelques nanosecondes si le courant part de zéro donc
la réponse du laser n’est donc pas instantanée. En effet, ce retard correspond au temps nécessaire
pour que la concentration de porteurs atteigne la valeur seuil et donc pour que l’émission stimulée
soit prépondérante sur l’émission spontanée. Cette valeur sera atteinte d’autant plus rapidement
que le flux de porteurs injectés et donc que le courant injecté est important. Le retard dépend donc
directement du courant d’alimentation du laser.
La fréquence de l’onde émise est directement liée à la différence d’énergie Eg entre la bande de
conduction et la bande de valence du semi-conducteur. L’électron occupe un niveau d’énergie E2
dans la bande de conduction et un niveau d’énergie E1 dans la bande de valence pour celui des
trous. Le photon émis à l’énergie, pour h la constante de Planck égale à 6,626.10-34 J.s :
(2.13)
Or l’énergie du photon est un peu supérieure à celle de l’énergie de la bande interdite, mais pas
très différente ou voisine, ainsi la longueur d’onde émise est donc déterminée par l’équation
2.14 :
36
(2.14)
On utilise le terme voisin(e) en parlant de l’énergie et de la longueur d’onde du photon car un laser
n’est jamais parfaitement monochromatique. Le signal émis est composé de plusieurs longueurs
d’onde toutes très proches autour d’une valeur centrale, cette plage de longueurs d’onde est
appelée largeur spectrale du laser qui est liée à l’équation 2.15 :
(2.15)
Où Δτ correspond à la largeur d’une impulsion ou d’un bit. Les lasers actuels peuvent avoir une
largeur spectrale inférieure à 10-3 nm (en fréquence d’atteindre 100 MHz). Tout comme les défauts
précédents, la largeur spectrale d’un laser est plus importante pour les faibles courants. Ce
paramètre est une grandeur critique, pour les liaisons haut débit et longue distance, les largeurs
très étroites sont en effet nécessaires pour éviter que les longueurs d’ondes ne se dispersent dans la
fibre.
La modulation du courant provoque une modulation de la puissance émise par le laser. Ceci est
obtenu parce qu’elle génère des variations de la densité des porteurs qui elles-mêmes créent des
variations de la partie réelle de l’indice de réfraction du milieu. Or la longueur d’onde d’émission
(fréquence optique) est liée à l’indice de réfraction, une variation n de l’indice entraîne donc des
variations de la longueur d’onde. La modulation directe du courant de commande du laser
provoque donc une modulation de la longueur d’onde émise (désignée chirp en anglais), par
l’intermédiaire du facteur de Henry αH. Ce facteur est aussi appelé facteur de couplage phase-
amplitude et représente le rapport des dérivées partielles de la partie réelle et de la partie
imaginaire de la constante de propagation par rapport à la densité de porteurs. [20]
La conséquence du chirp est un élargissement dynamique de la raie spectrale émise par le laser
relativement important vis-à-vis de sa largeur spectrale, illustrée par l’équation 2.16 :
√ (2.16)
37
Avec τ correspondant à la largeur d’une impulsion (ou d’un bit) et à la largeur spectrale en
fonction de par la formule 2.17 :
(2.17)
Combiné à la dispersion chromatique des fibres, le chirp peut entrainer un élargissement temporel
des impulsions. Il est alors responsable d’un recouvrement des signaux et de dégradations, des
performances d’un système de télécommunications si les impulsions sont peu larges. Donc si le
débit d’informations est élevé.
Le bruit d’amplitude ou d’intensité à une certaine fréquence est caractérisé par le RIN (Relative
Intensity Noise) défini par le rapport entre la densité spectrale des fluctuations de la puissance
optique <P> et le carré de cette puissance P. [21]
( ) ( ( )) (2.18)
On utilise habituellement la quantité RIN(f), expression en décibels de rin(f) pour une puissance
relative dans une bande de 1 Hz en dB/Hz où :
( )
( ) (2.19)
( )
Les données électriques sont issues des modems et ont donc des niveaux électriques fixés. Selon
les technologies utilisées, ces niveaux électriques doivent être modifiés. C’est le rôle des circuits
de commande ou le driver.
Pour les communications haut débit, le laser est directement couplé à son circuit de commande.
38
Figure 2.16 : Exemple de laser couplé à son circuit de commande
Le circuit de commande du laser comprend des circuits de contrôle, des circuits de modulation, un
dispositif de couplage optique dans la fibre de transmission et un isolateur.
Les propriétés des diodes lasers font que la modulation directe est satisfaisante jusqu’à 5 GHz
environ mais qu’au-delà, cette méthode n’est plus applicable car trop de dégradations apparaissent
et limitent les capacités de transmission. La modulation externe est une bonne alternative
permettant au laser d’émettre un signal constant (cf. chap. I § 1.4.1.2.) et tous les défauts dus à la
modulation du courant de polarisation seront atténués. Il existe plusieurs types de modulateurs tels
que le modulateur Mach-Zehnder et le modulateur électro-absorbant. [22]
Pour le modulateur Mach-Zehnder, les effets électro-optiques sont la base de ces types de
modulateurs, à savoir que l’indice de réfraction de certains matériaux peut être modifié par
l’application d’un champ électrique, variant selon la modulation des données. Un des principaux
impératifs est d’utiliser des matériaux transparents à la longueur d’onde de fonctionnement et
présentant des coefficients électro-optiques aussi élevés que possible. De tels modulateurs
fonctionnant à 1,5 µm ont été réalisés sur substrat de Niobate de Lithium LiNbO 3 ainsi que dans
des matériaux semi-conducteurs tel que l’Arséniure de Gallium GaAs.
39
augmente l’absorption de la lumière traversant le semi-conducteur. Tout comme pour le laser, les
niveaux des données électriques émises nécessitent une adaptation pour les rendre compatibles
avec ceux acceptables par le modulateur employé. Il est donc nécessaire d’utiliser un driver de
modulateur. Le modulateur électro-absorbant est transparent lorsqu’il reçoit une tension nulle, et
absorbant pour une tension négative. Le circuit de commande du modulateur va alors forcer le
niveau haut des données à 0 V et le niveau bas à une valeur choisie.
La modulation externe présente de nombreux avantages, elle est plus rapide et permet donc
d’envoyer des débits plus élevés. Le bruit n’est pas inexistant dans les modulateurs externes mais
leurs valeurs sont nettement plus faibles que dans les lasers. Les limites de capacité de
transmission sont donc repoussées vers des fréquences plus importantes.
De même que pour les modules d’émission, de nombreux efforts ont été fournis pour rendre les
modules de réception de plus en plus performants. Le rôle du récepteur est de convertir au mieux
le signal optique en signal électrique, la réception est basée sur la technique de détection directe.
Ce module est composé de plusieurs blocs fonctionnels, on y trouve trois parties :
Le bloc « premier étage » composé du photodétecteur qui peut être accompagné d’un
préamplificateur. Il a pour but de rendre le photocourant généré suffisamment fort malgré
le faible signal optique reçu ou la faible sensibilité du photodétecteur.
Le bloc « linéaire », composé d’un amplificateur électrique à gain élevé et d’un filtre,
réducteur de bruit.
Le bloc « récupération des données », correspondant au dernier étage du récepteur. On y
trouve un circuit de décision et un circuit de récupération de rythme, encore appelé circuit
de synchronisation. [11]
40
Figure 2.17 : Schéma d’un récepteur de données à détection directe
2.5.1 Le photodétecteur
L’interface optique de réception est chargée de convertir le signal lumineux en signal électrique
tout en gardant le minimum de dégradation. C’est le rôle du photodétecteur en se comportant
comme un compteur de photons et un générateur de courant. Les propriétés requises d’un
photodétecteur sont : une sensibilité importante pour la longueur d’onde utilisée, la rapidité (il doit
être utilisé dans des systèmes fonctionnant à 10 Gbps voire même à 40 Gbps et un apport
minimum de bruit. Pour satisfaire ces conditions, le choix se porte sur les photodétecteurs à semi-
conducteurs présentant des avantages d’être rapides, simples à utiliser et plus sensibles.
Les photons transmis par la fibre pénètrent dans le détecteur, constitué d’un matériau semi-
conducteur. Absorbés, ils peuvent provoquer le passage d’électrons d’un état de la bande de
valence à un état plus élevé de la bande de conduction. Dans cette dernière, les électrons moins
liés deviennent libres, le photon a donc laissé place à une paire électron-trou. Une différence de
potentiel est appliquée afin d’empêcher les électrons de retomber dans son état le plus stable. Sous
l’effet du champ électrique, les deux catégories de porteurs sont séparées et entraînées vers des
zones où ils sont majoritaires (nommées P ou N). Les porteurs ainsi générés sont alors recueillis
sous forme de photocourant. Le nombre de paires électron-trou est égal au nombre de photons
absorbés.
Tout photon ne subit pas automatiquement la photodétection. Tout d’abord, il doit posséder une
énergie Ephoton égale ou supérieure à la hauteur de la bande d’énergie interdite Eg pour faire passer
41
l’électron de la bande de valence à la bande de conduction. Cela implique une longueur d’onde de
coupure λc, au-delà de laquelle le matériau devient transparent au rayonnement. λc est déterminée
par l’énergie de bande interdite Eg du semi-conducteur selon la relation 2.20 et 2.21 :
(2.20)
Et
(2.21)
Ainsi le photon peut traverser le détecteur sans être absorbé. Le coefficient d’absorption du semi-
conducteur est donc un facteur essentiel qui détermine le rendement du photodétecteur. Il dépend
du matériau utilisé et de la longueur d’onde mais il a aussi des propriétés qui définissent un
photodétecteur telles que : le rendement quantique r (rapport du nombre de paires
porteurs « photon créées et collectées » au nombre de photons incidents) et la sensibilité s de la
photodiode en A/W (rapport de la photocourant Iph à la puissance optique Popt reçue). Ces
grandeurs sont reliées par les relations suivantes, avec e=1,602.10-19Coulombs la charge
élémentaire d’un électron :
(2.22)
Et
( ) (2.23)
(2.24)
42
2.5.2 L’amplificateur électrique
Le courant émis par la photodiode reste souvent assez faible malgré la présence d’un
préamplificateur. En effet, il faut 2 dB électriques pour compenser 1 dB optique, il est donc
nécessaire d’utiliser un amplificateur en sortie de photorécepteur. Ainsi on peut avoir un gain
adéquat assez élevé.
2.5.3 Le filtrage
Afin de minimiser le bruit en sortie du récepteur, il faut filtrer le signal numérique dans une bande
de fréquence 0–ΔF qui soit la plus petite possible sans créer d’interférences intersymboles c’est-à-
dire que la réponse du filtre à un symbole s’annule à tous les instants de décision sur les symboles
voisins.
Selon le critère de Nyquist, le filtre passe-bas rectangulaire de largeur de bande F = Fr/2 possède
cette propriété, avec Fr la fréquence rythme du signal. Cependant, ce filtre théorique n’est pas
réalisable. De plus, le critère s’applique à des impulsions de Dirac, et non à des impulsions au
format NRZ. On utilise donc le filtre pratique de Nyquist dont la largeur de bande de bruit vaut
approximativement à :
(2.25)
2.5.4 La décision
Pour assurer une qualité d’information parfaite, une remise en forme du signal détecté est
effectuée grâce au bloc de décision composé d’un détecteur à seuil et un circuit de récupération de
rythme, appelé circuit de synchronisation. Lors d’un front montant de l’horloge, le signal reçu est
comparé au seuil de décision : s’il est supérieur alors un niveau haut sera détecté et établi, sinon ce
43
sera un niveau bas. L’horloge doit être synchronisée sur le signal incident, cette récupération de
rythme est réalisée grâce à une boucle à verrouillage de phase classique.
Le principal élément de la partie transmission est la fibre optique (cf. chap. II § 2.3.) offrant une
très grande capacité de transport, plus grande que les convertisseurs optique-électronique et les
composants électroniques. D’où l’idée de traiter le signal lumineux avant sa conversion. Pour cela
de nombreux progrès ont été réalisés sur les composants optiques tels que les amplificateurs
optiques, les filtres optiques et les multiplexeurs optiques.
L’évolution des systèmes de transmission optique a connu un changement important avec la mise
au point et le développement industriel des amplificateurs optiques à la fin des années 80.
La principale contrainte de la fibre optique était devenue l’atténuation des signaux durant la
propagation. Ainsi l’utilisation l’amplificateur optique devient alors une alternative aux complexes
répéteurs-régénérateurs optoélectroniques, elle permet de compenser ces pertes et de contrôler
régulièrement la puissance optique des signaux. Il est désormais possible de transmettre le signal
optique sans conversion sur une distance beaucoup plus importante. L’amplification optique est à
l’origine d’une véritable révolution dans le domaine des télécommunications, vu les avantages
qu’elle procure en association avec le multiplexage en longueur d’onde. En effet, elle peut
intervenir sur l’ensemble des N longueurs d’onde d’un multiplex, sans distorsion du signal utile.
On évite donc une conversion optoélectronique et une amplification électrique sur chaque canal.
L’amplification optique repose sur le phénomène d’émission stimulée (cf. chap. II § 2.4.). Le
signal est amplifié dans un guide (semi-conducteur ou fibre) grâce à un apport extérieur d’énergie
appelé pompage (courant injecté ou source de lumière) qui vient créer une inversion de
population. La recombinaison électron-trou peut ensuite être provoquée par un photon incident, ce
qui donne naissance à un deuxième photon de même fréquence, de même phase et même
direction. Cette émission est dite stimulée et conduit à une amplification du signal. En même
temps, la recombinaison peut se faire sans la présence d’un photon incident. Ces photons, émis de
44
façon spontanée, de manière non cohérente, constituent le bruit de l’amplification optique.
L’ensemble des photons subissent une série d’amplifications, mêmes les photons spontanés ce qui
définit la source de bruit appelée ESA (Emission Spontanée Amplifiée). Il existe deux grands
types d’amplificateurs optiques : les amplificateurs optiques à semi-conducteur et les
amplificateurs optiques à fibre dopée.
Les premiers travaux sur les AOSC ont démarré au début des années 80, à partir du moment où les
lasers à semi-conducteur fonctionnaient en continu avec une fiabilité acceptable. Leur structure de
base est peu différente de celle d’une diode laser en y retrouvant l’inversion de population,
l’émission spontanée et stimulée, les recombinaisons et une source externe. Contrairement aux
lasers à semi-conducteur, il n’y a pas de miroirs aux extrémités mais un revêtement antireflets
déposé sur les faces clivées pour diminuer les réflexions de la lumière vers l’intérieur du circuit.
Sur cette figure, on voit les deux facettes de l’amplificateur qui sont recouvertes d’un revêtement
antireflet afin de diminuer les flexions de la lumière vers l’intérieur du circuit. La lumière
incidente entre dans le circuit, elle est amplifiée et sort par l’autre bout pour être couplée dans la
fibre. Les principales caractéristiques des AOSC sont :
45
compatible avec l’intégration monolithique de nombreux autres composants actifs et
passifs, ce qui offre des perspectives attrayantes en matière de traitement optique du signal,
et aussi probablement en termes de coût.
Les pertes de couplage du faisceau incident dans l’amplificateur sont élevées, en raison de
la supériorité du diamètre du faisceau sur l’épaisseur de la couche active du semi-
conducteur. [24-25]
Le milieu amplificateur est le cœur d’une fibre optique monomode dopée avec des ions de terre
rare. Pour que la fibre ne soit pas absorbante, mais amplificatrice, il faut l’associer à un pompage
optique. Un multiplexeur permet de coupler le flux lumineux puissant provenant d’une diode laser
de pompe et le signal à l’intérieur de la fibre. Les longueurs d’onde de pompe doivent permettre
des transitions vers les états excités des ions de terre rare et créer l’inversion de population. Pour
l’amplification autour de 1550 nm, fenêtre spectrale la plus utilisée car de faible atténuation pour
des fibres optiques en silice, les dopants sont des ions Erbium Er 3+. On parle alors d’Amplificateur
à Fibre Dopée à l’Erbium (AFDE ou EDFA, Erbium Doped Fiber Amplifier). 980 et 1480 nm sont
les deux longueurs d’onde de pompe les mieux adaptées, et les diodes lasers à ces longueurs
d’onde sont disponibles. La comparaison de leur intérêt respectif montre que le pompage à 980 nm
permet une inversion de population maximale et introduit un minimum de bruit, tandis que le
pompage à 1480 nm est aujourd’hui le mieux maîtrisé avec des puissances élevées de pompage et
de saturation.
46
couplage dans la fibre dopée à l’erbium du signal à transmettre et du signal de pompe; celui-ci doit
présenter une perte d’insertion faible aux deux longueurs d’onde afin d’optimiser le rendement
optique du système. Les isolateurs optiques permettent d’éviter les oscillations et d’assurer la
stabilité des caractéristiques de gain en bloquant tous les faisceaux lumineux susceptibles de
revenir en aval.
En général, on définit pour les EDFA un gain se situant dans la fourchette 25 à 45 dB et des
puissances de saturation allant de 1 à 10 mW (0 à 10 dBm). Le gain diminue avec la puissance
d’entrée du signal, alors qu’il augmente avec la puissance de pompe, jusqu’à atteindre la
saturation. Le rendement, défini comme le rapport du gain (dB) à la puissance de pompe injectée
dans la fibre (en mW), est donc maximal autour de la saturation. Enfin, les EDFA ont une large
bande passante (1530-1560 nm) pour laquelle le gain est quasiment identique ; ce qui rend
intéressant ces amplificateurs dans la perspective d’amplifier simultanément plusieurs signaux
multiplexés en longueurs d’onde. [12][17]
L’amplificateur à semi-conducteur n’apparaît que très peu dans un système de transmission, car il
présente des caractéristiques assez peu favorables vis à vis des EDFA même si ce dernier est le
meilleur candidat à 1,3 µm.
L’apparition des EDFA a néanmoins eu des conséquences fondamentales, ils ont permis de
fabriquer un milieu de propagation sans perte sur une très grande distance dans les systèmes de
transmission travaillant à 1,55 µm. Ils introduisent de plus faibles pertes d’insertion, une faible
distorsion du signal, un gain plus important et sont insensibles à la polarisation de la lumière
incidente contrairement aux AOSC. Leur plus gros défaut est leur limite à amplifier uniquement
autour de 1550 nm. [5][10]
Selon l’utilisation qui en est faite, les paramètres diffèrent. On demande par exemple à un
amplificateur de puissance d’être capable de délivrer une puissance de sortie élevée avec une
47
caractéristique de bruit assez peu critique, tandis qu’un préamplificateur doit être le moins bruyant
possible. L’amplificateur en ligne sera un compromis à tout cela afin à la fois de ne pas dégrader
la qualité du signal transmis et allonger la distance de transmission.
En optique comme en électrique, un isolateur est un dispositif passif non réciproque qui a une
faible atténuation dans un sens et une forte atténuation dans l’autre sens. Il a donc une entrée et
une sortie. Dans les systèmes de télécommunications par fibre optique, les isolateurs sont le plus
souvent employés pour atténuer la lumière issue des réflexions parasites, qui, par exemple en
revenant dans le laser, vient troubler son fonctionnement. Les occasions d’avoir des réflexions
tout au long de la ligne sont fréquentes (un connecteur optiquement mal adapté, une extrémité de
fibre mal coupée, ...). Ces réflexions intempestives augmentent le bruit RIN de ces lasers. Les
isolateurs sont également utilisés dans les amplificateurs optiques à fibre dopée afin des empêcher
de résonner et de se transformer en lasers s’il y a réflexion.
Ils existent plusieurs types d’isolateurs optiques tels que les isolateurs à polariseurs et les
isolateurs à prisme de rutile. L’isolateur à polariseurs est constitué de deux polariseurs et un
rotateur de Faraday composé d’un matériau dia- ou paramagnétique. Les polariseurs, dont les axes
passants sont décalés de 45°, sont situés à l’avant et à l’arrière du rotateur. Ce dernier, soumis à un
certain champ magnétique, fait subir une rotation de 45° à la lumière qui le traverse. Ainsi, dans
un sens, le second polariseur dont l’axe est orienté comme la nouvelle vibration décalée, permet le
passage de la lumière alors que dans l’autre sens, la lumière se présente au second polariseur avec
un angle de 90° et ne peut passer. Par contre, le principe de fonctionnement d’un isolateur à
prismes de rutile est différent. La biréfringence du rutile fait qu’un rayon incident se sépare à son
entrée dans le cristal en deux rayons. Ces deux rayons sont polarisés à angle droit. Dans le sens
48
passant, les angles des prismes sont tels que les rayons doivent se focaliser dans la fibre. Et dans
l’autre sens, ils se focalisent en des points hors du cœur de la fibre.
Les pertes d’insertion sont liées à l’absorption dans les différents éléments, elles ne dépassent pas
2,5 dB. Le taux d’isolation dépend soit de la précision sur les angles des prismes, soit du taux
d’extinction des polariseurs ainsi que de la précision de l’orientation de ces polarisateurs. [17]
Dans les réseaux optiques de fibres optiques, les coupleurs permettent de distribuer le signal
optique vers plusieurs fibres ou inversement, acheminer le signal venant de plusieurs fibres vers
une seule.
Le filtrage a pour but de limiter l’occupation spectrale d’un signal, la séparation spectrale est
réalisée en réfléchissant une certaine gamme de longueurs d’onde et en transmettant les autres. On
caractérise le filtre par sa bande passante c’est-à-dire le domaine de fréquences ou de longueurs
d’onde pour lequel il laisse passer la lumière, et par sa bande atténuée c’est-à-dire le domaine de
fréquences ou de longueurs d’onde pour lesquelles il réfléchit la lumière incidente.
Une application de ces filtres est la réalisation de la fonction de multiplexage optique. La solution
adoptée sur certains dispositifs est le dépôt du filtre sur l’extrémité d’une fibre optique. [17]
2.7 Conclusion
La description des composants présents dans un système de transmission sur fibre optique a
permis d’établir le cahier de charge des composants à utiliser pour une liaison. Les fibres optiques
possèdent de nombreuses qualités pour transmettre une grande d’informations sur de longues
distances, même si leurs défauts sont plus ou moins importants, on a pu proposer des solutions. De
plus l’apparition des amplificateurs optiques est une solution plus efficace pour remédier à
l’atténuation du signal dans les fibres.
49
CHAPITRE 3
LA TECHNOLOGIE DWDM
3.1 Introduction
La technologie WDM est née, au début des années 90, de l’idée d’injecter simultanément dans la
même fibre optique plusieurs trains de signaux numériques à la même vitesse de modulation mais
chacun à une longueur d’onde distincte. A l’émission, on multiplexe n canaux au débit nominal D,
et à la réception, on démultiplexe le signal global N x D en canaux nominaux. Le multiplexage en
longueur d’onde se fait exclusivement sur fibre monomode.
La technologie WDM est dite Dense-WDM lorsque l’espacement utilisé est égal ou inférieur à
100 GHz. Des systèmes à 50 GHz ou 0,4 nm et à 25 GHz ou 0,2 nm permettent d’obtenir
respectivement 80 et 160 canaux optiques. Les systèmes WDM / DWDM les plus commercialisés
aujourd’hui comportent 8, 16, 32, 80 canaux optiques, ce qui permet d’atteindre des capacités de
80, 160, 320, 800 Gbps en prenant un débit nominal de 10 Gbps. Ce chapitre parle justement cette
technologie : principe, architecture et ses avantages. Une simulation sera effectuée en dernière
partie en utilisant le logiciel de simulation Matlab Simulink.
3.2.1.1 Principe
50
le même brin de fibre optique. A l’autre extrémité, un démultiplexeur va séparer les longueurs
d’onde les unes des autres, puis un transpondeur va reconvertir le signal en canal gris.
Cette technologie peut transporter n’importe quel signal, le seul prérequis concerne le signal qui
doit être numérique. Chaque longueur d’onde est indépendante, ainsi sur une même fibre optique,
plusieurs protocoles peuvent être transportés :
ATM
SDH : E1, STM‐1, STM‐4, STM‐16, STM‐64
Ethernet : 10 Mbps, Fast Ethernet, Gigabit Ethernet, 10 Gigabit Ethernet
Fiber Channel : FC100, FC200, FC400, FC800
On rappelle que sur DWDM, on peut avoir un nombre de canaux de 80 à 160 pour un espace inter-
canaux de 0.8 à 0.2 nm avec un débit par longueur d’onde allant de 10 à 40 Gbps sur un distance
de 600 Km et plus, tout en utilisant un système d’amplification à tous les 50 à 100 Km. [26]
51
La figure 3.02 montre ce même principe mais met en évidence la présence des amplificateurs
optiques.
Un des composants clés DWDM est l’amplificateur à fibre dopée erbium (EDFA) qui permet de
compenser les pertes d’insertion dues aux multiplexage/démultiplexage des longueurs d’onde, il
permet également une réduction du bruit. Mais il y a d’autres perturbations qui déforment le
signal. En effet, des phénomènes non linéaires se produisent lors de la propagation du signal dans
la fibre : des risques de diaphonie et de mélange des canaux. C’est pourquoi la technologie
DWDM nécessite des amplificateurs tous les 50 à 100 km. Ainsi, on peut utiliser des OLA Optical
Line Amplifier. Ceux-ci réalisent, en ligne, une réamplification de l’ensemble du spectre optique.
Toutes les longueurs d’onde du spectre se trouvent ainsi réamplifiées sans besoin de démodulation
individuelle. Les gains des amplificateurs optiques varient entre 20 et 30 dB, ce qui permet de
compenser des pertes de la liaison sur des distances de l’ordre de 100 km. [28]
Chaque train de signaux numériques, après multiplexage, est véhiculé sur sa propre longueur
d’onde comme sur une seule fibre. Ces trains peuvent donc être de débits et de formats différents.
Ainsi, on peut trouver sur une même fibre de la voix dans des trames SDH, de la vidéo dans des
cellules ATM, des données dans des trames IP. Le multiplexage de longueur d’onde est donc une
52
technologie de transport indépendante des protocoles utilisés : tout signal ce qui peut être transmis
sur une fibre optique peut être multiplexé avec un autre signal. [27]
Chaque canal peut être attribué à un usage particulier. Il est ainsi possible dans le cas d’un réseau
métropolitain ayant une architecture physique en anneau de déployer à travers différents canaux
des structures logiques maillées, en bus, point à point, en anneau ou en diffusion. L’attribution
d’une longueur d’onde pour une utilisation donnée se fait par reconfiguration logicielle du
système et ne nécessite aucune modification matérielle. [29]
3.2.1.2 Architecture
Compte tenu des nombreux avantages que le DWDM apporte, l’intégration de cette nouvelle
technologie dans un réseau d’opérateur nécessite de repenser son architecture avec le double
objectif, de ménager les investissements déjà réalisés tout en préparant un proche avenir où
simplicité, fiabilité et faible coût seront les clés du succès.
53
La figure 3.05 décrit l’architecture de base et le fonctionnement d’un réseau DWDM. Ce réseau se
compose de nœuds d’extrémité, de nœuds de commutation et de liaisons par fibres optiques.
3.2.2 Modulateurs-Démodulateurs
Le moyen le plus efficace de moduler et démoduler les signaux consiste à utiliser les lasers à
semi-conducteur. La modulation du courant d’attaque d’un laser peut produire une modulation de
fréquence ou d’intensité selon la configuration du modulateur. On peut créer un modulateur de
phase en faisant passer la lumière dans un microguide d’ondes composé d’un matériau électro-
optique telle le Niobate de Lithium LiNbO3. [26]
Figure 3.06 : Exemple de modulateur de phase à microguide d’ondes en LiNbO3 :(a) vue en plan,
(b) vue en coupe
54
On peut aussi créer un modulateur d’amplitude à l’interféromètre Mach-Zehnder, qui peut
consister en un guide d’ondes dans un matériau électro-optique. On peut l’utiliser pour convertir la
modulation de fréquence en modulation d’intensité. [26]
Figure 3.07 : Vue en plan d’un modulateur à interféromètre Mach-Zehnder fait d’un microguide
d’ondes au LiNbO3
Une fonction de routage qu’on propose d’ajouter au réseau DWDM point à point consiste en une
opération par diffusion et sélection dans laquelle chaque utilisateur du réseau transmet son signal à
un coupleur en étoile, utilisé pour répartir ces signaux vers tous les autres nœuds du réseau.
3.2.3.1 Topologies
Topologie Point-à-Point
Dans cette topologie, les canaux de données sont transmis parallèlement entre 2 sites. Des
Mux/Demux standards aux extrémités fédèrent puis séparent optiquement les canaux. Des
distances jusqu’à 80 km peuvent être parcourues. [30]
55
Topologie Linear Add Drop
Dans un tel cas, il s’agit d’une topologie point à point plus élaborée, où, entre les nœuds
d’extrémité, des nœuds intermédiaires permettent d’extraire et d’ajouter des canaux. Selon la
configuration réalisée, on peut ainsi insérer des canaux de transmission entre deux nœuds du
réseau. Aux extrémités sont installés comme précédemment des Mux/Demux. Lors de la
planification, il est important de considérer la taille totale du réseau et surtout que chaque ADM
Add Drop Multiplexeur induit une atténuation d’insertion. [30]
La réalisation de réseaux en forme d’anneau est particulièrement appréciée dans le secteur des
Télécommunications car elle garantit une haute sécurité. Dans une telle topologie, en cas de panne
en un point de l’anneau, le trafic des données demeure assuré entre chaque nœud. Des ADM à
chaque nœud sont nécessaires à la construction de réseaux en anneau, on peut ainsi introduire des
canaux entre deux nœuds de l’anneau. [30]
56
3.2.3.2 La transmission des données dans le réseau optique
Actuellement, le réseau optique est d’envergure planétaire et transporte des données de nature très
variées (voix, vidéo, textes, fichiers), expédiées sur IP, ATM, SONET. Le routage dans ce réseau
a longtemps été inexistant puisqu’il se résumait à un ensemble de liens point-à-point, transitant par
des brasseurs optiques interconnectant des anneaux SONET/SDH. Les nœuds de ce réseau
reçoivent des signaux provenant de différentes sources comme les multiplexeurs, les
commutateurs ATM ou encore des routeurs LAN/MAN/WAN. Il est donc indispensable que ces
nœuds aient des interfaces pour convertir ces trafics au format SONET/SDH. Les réseaux basés
sur SONET, qui sont encore au cœur des réseaux longue distance et métropolitains, utilisent des
technologies de routage et de commutation nécessitant la conversion du signal optique en signal
électrique pour ensuite le reconvertir en optique. [27]
C’est l’utilisation de la technologie DWDM, et les apparitions des OADM (Optical ADM) et des
brasseurs optiques OXC Optical Cross-Connect configurables qui rendent envisageable un routage
optique.
OADM : ce sont des modules multiplexeurs qui permettent de prélever ou d’injecter une
ou plusieurs longueurs d’ondes vers la destination appropriée sur le réseau, le tout sans
passer par une conversion électrique du signal. [29]
57
Le routage des longueurs d’onde a deux grandes caractéristiques. D’abord, il détermine la raie
spectrale du signal optique et, en cas d’émission de signaux multiples à partir d’un même nœud,
chaque signal peut être destiné à un récepteur distinct. Le nombre de pareils récepteurs est égal au
nombre de longueurs d’onde produites dans chaque nœud. Ensuite, comme chaque signal est
limité à une raie spectrale donnée, il est possible de réutiliser chaque longueur d’onde nombre de
fois dans des raies différentes appartenant au réseau dans la mesure où aucune de ces diverses
raies ne tente de coexister dans la même liaison par fibres optiques. [27] [31]
La figure 3.05 illustre un nœud de commutation par convertisseur de longueurs d’onde en vue de
la réutilisation des longueurs d’onde. Grâce à une telle interconnexion de longueurs d’onde, on
peut interconnecter n’importe quelle longueur d’onde d’entrée à n’importe quelle fibre d’entrée et
n’importe quelle longueur d’onde de sortie à n’importe quelle fibre de sortie, pourvu que la fibre
comporte un nombre de voies suffisant. Ce commutateur réussit partiellement le multiplexage en
longueur d’onde et le multiplexage spatial entre liaisons optiques.
Aujourd’hui, les deux principales applications des réseaux de fibres optiques longues distances
sont les applications SDH Synchronous Digital Hierarchy et les applications DWDM.
La SDH constitue la principale application des infrastructures fibres optiques longues distances.
Elle est l’amélioration des caractéristiques de la hiérarchie précédente PDH Plesiochronous
Digital Hierarchy et correspond à une vision spécifique de SONET Synchronous Optical
Networks, mis au point aux États-Unis et adaptée à l’ATM. Tandis que SDH est d’origine
58
Européenne. Ils concernent tous deux la couche physique et la couche liaison du modèle OSI. Les
protocoles SONET et SDH ont été développés séparément vers la fin des années 80 pour répondre
à la demande de la téléphonie, mais ils sont tout de même très proches. [32]
En plus de G708, la recommandation UIT G957 définit aussi les caractéristiques des interfaces
SDH. Celle-ci prévoit plusieurs types d’interfaces longue distance ou courte distance, fonctionnant
soit dans la fenêtre 1310 nm soit dans la fenêtre 1550 nm.
On va s’intéresser à SDH car elle est la plus utilisée des deux, on va présenter ses principes, puis
décrire les différences entre SONET et SDH même si cette différence est très mince. [28]
PDH est la technique qui a précédé SDH. Elle consiste à multiplexer et de transporter des
éléments binaires de débit inférieur en les transmettant à des débits supérieurs. Les débits
inférieurs sont donc élevés à une valeur supérieure par injonction d’éléments binaires de
justification, avec une indication de leur présence dans la trame résultante. Le débit n’est donc pas
exactement le multiple de ce qui rentre mais légèrement plus. C’est cela qui l’a qualifié de
plésiochrone (en grec, plésio = presque, plésiochrone = presque synchrone). Le principal défaut de
cette technique de multiplexage est qu’elle ne permet pas d’avoir accès aux informations d’une
voie directement sans un démultiplexage l’ensemble des voies.
Par exemple, pour fournir une ligne à 2Mbps, plusieurs multiplexages et démultiplexages doivent
être faits pour l’extraire d’un canal rapide à 140Mbps. C’est un défaut acceptable en téléphonie
59
mais pour l’utilisation sur des réseaux optiques, cela devient inadmissible. Le Japon, l’Amérique
du Nord et l’Europe ont défini des standards différents en termes de multiplexage temporel. En
Europe, on utilise un multiplexage de 30 lignes à 64 Kbps alors que les deux autres ne font du
multiplexage que sur 24 lignes. Ces différences vont générer des standards différents dans chacun
des trois pays à chaque niveau de multiplexage.
Figure 3.13 : Évolution du niveau de débit PDH au Japon, en Amérique du Nord et en Europe
L’évolution de PDH a donc donné naissance à deux technologies : SDH pour les Européens et
SONET pour les Américains. [27]
a. L’arrivée du SDH
Le SDH offre des avantages significatifs sur le PDH. Il repose sur une trame numérique de niveau
élevé qui apporte, en plus du haut débit (plus élevé qu’en PDH) :
60
- Capacité de survie : Une vaste utilisation de boucles optiques auto-cicatrisante et de
basculements automatiques dans les équipements, permet aux opérateurs d’obtenir un taux
élevé de disponibilité de service.
- Evolutivité : Facilité d’évolution vers les niveaux de multiplexage supérieurs, l’extension
du réseau et les nouveaux services.
Il existe différentes trames en SDH, la trame de base est appelée STM-1 ou Synchronous
Transport Module, niveau 1) ayant une longueur de 2430 octets. Sa fréquence de transmission est
de 125 ns c’est-à-dire un débit de 2430*8/125=155,52 Mbps. Dans cette trame, 9 octets sont
réservés à la gestion et à l’adressage, il reste donc une charge utile de 150,336 Mbps. Elle contient
3 blocs, représentée par le schéma suivant :
Le secret de la hiérarchie numérique synchrone se réside dans le pointeur qui assure à lui seul la
synchronisation. Le principe est que SDH utilise des pointeurs et une technique de
justification « négative-nulle-positive » pour pouvoir faire « flotter » les informations utiles dans
la trame et ainsi les décalages de phase entre les équipements sont absorbés. Par exemple, si
l’horloge utilisée localement a une fréquence supérieure à celle du signal arrivant. Une section
spéciale de la trame (le POH Path OverHead) est utilisée pour transmettre le sur-débit et le
pointeur est décrémenté d’une unité. Et inversement, quand le signal varie plus vite que l’horloge
locale, on insère des bits de bourrages et on incrémente la valeur du pointeur.
61
Lorsque la quantité d’information à transporter est supérieure à la zone disponible dans la trame
SDH, elle se continue dans la trame suivante et la fin est indiquée par un marqueur de fin. Pour la
norme SDH, les niveaux sont organisés en n niveaux appelés STM-n (Synchronous Transport
Module, niveau n).
SDH Débit
STM-1 155 Mbps
STM-4 622 Mbps
STM-16 2.5 Gbps
STM-64 10 Gbps
STM-128 20 Gbps
STM-256 40 Gbps
Les différents niveaux STM-n de la hiérarchie SDH sont des multiples du niveau de base STM-1.
Une trame de niveau STM-n a donc une taille de n x 2430 octets toujours répartis sur 9 lignes.
Chaque ligne est donc composée de n x 9 colonnes d’en-tête et de n x 261 colonnes de données.
La charge utile d’une trame STM-n est obtenue par multiplexage des unités administratives ou AU
Administrative Unit contenues dans n trames STM-1. Une trame STM-n transporte n fois plus de
données qu’une trame STM-1, et sur le même intervalle de temps, d’où un débit atteint de n x
155,52Mbps. [27]
Pour transporter les signaux, on utilise des conteneurs virtuels ou Virtual Container VC. On y
trouve les sections de surcharge (POH) qui sont utilisées par les pointeurs. Le transport des
conteneurs sur les trames STM-1 à STM-16 s’effectue par un multiplexage temporel. Il existe
deux types de conteneurs virtuels :
Les conteneurs virtuels d’ordre inférieur (VC-11, VC-12, VC-2 et VC-3) qui sont
transportés dans des conteneurs virtuels d’ordre supérieur.
Les conteneurs virtuels d’ordre supérieur (VC-3 et VC-4) qui sont multiplexés pour former
le signal résultant.
62
Les VC ont donc différentes tailles récapitulées ci-dessous :
En examinant comment les flux d’information sont transmis via SDH : les flux primaires sont
appelés « affluents » et proviennent de liaisons diverses asynchrones ou synchrones. Les signaux
numériques des affluents sont accumulés toutes les 125 s dans des conteneurs (dont le contenu
est appelé « Payload » ou charge utile). Ces conteneurs sont destinés à voyager tels quels sur SDH
pour les manipuler (sans avoir à prendre en considération le contenu), on ajoute des octets
d’informations constituant le POH. On obtient ainsi un conteneur virtuel.
Un VC sera ensuite placé dans une trame SDH, il faut donc localiser le début de ce VC dans la
trame et pour cela introduire un pointeur (formé de quelques octets). L’association pointeur-VC
est appelée TU (Tributary Unit).
63
Il faut bien distinguer la constitution du conteneur virtuel qui se fait au rythme de l’affluent (on
doit mettre des bits de bourrage éventuels) de la constitution de la TU qui se fait au rythme de
l’horloge SDH, ce qui signifie que le début d’un VC peut être n’importe où dans une TU et qu’une
TU peut contenir des morceaux de VC. Plusieurs TU, issues de différents affluents, sont
multiplexées octet par octet pour constituer un TUG (Tributary Unit Group ou groupe de TU).
A leur tour les TUG sont multiplexés dans des VC (dits d’ordre supérieur). On peut y introduire
directement un affluent si celui-ci est de haut débit. En ajoutant un pointeur à un VC d’ordre
supérieur on obtient une unité administrative AU qui est au VC d’ordre supérieur ce que la TU est
au VC d’ordre inférieur c’est-à-dire qu’une AU est placée dans une trame SDH STM-n. [31]
SONET se différencie de SDH principalement sur la taille de la trame. En effet SONET utilise une
trame composée de 9 rangées et 90 colonnes. Elle utilise les trois premiers octets de chaque ligne
pour l’en-tête contenant des informations de synchronisation et de supervision, les 87 octets
restants de chaque ligne étant constitués de conteneurs virtuels. Tout comme en SDH, on retrouve
le principe d’adaptation lié à l’encapsulation des données dans les conteneurs virtuels.
64
OC-768 STM-256 40 Gbps
On observe que SDH commence au débit 155,52 Mbps. De fait, la trame SDH est une extension
de celle de SONET. La hiérarchie des débits étant différente sur les trois continents (USA, Europe,
Japon), c’est un débit de 51,84 Mbps qui a été choisi pour former le premier niveau de SONET :
STS-1 (Synchronous Transport Signal, niveau 1). Les autres niveaux de SONET sont appelés
OC-n (Optical Carrier, niveau n). [27] [33]
Il y a donc un décalage entre les niveaux de SDH et de SONET : le niveau 1 de SDH est le niveau
3 de SONET et le niveau 2 de SDH est le niveau 12 de SONET. On remarque que comme en
SDH, les niveaux supérieurs de la trame de base sont des multiples de celui-ci.
La qualité de la transmission sur les réseaux SDH est évaluée selon les standards G826 ou M2101.
Les dégradations ou perturbations sur les réseaux de fibres se traduisent par une dégradation du
rapport signal-bruit sur la transmission. Cette perturbation induit au final des erreurs de
transmission sur le canal numérique. Ces erreurs sont caractérisées par le taux d’erreurs. La
répartition des erreurs, mesurée au travers de paramètres tels que :
SAE Secondes Avec Erreurs : nombre de secondes présentant au moins un bloc SDH en
erreur
SGE Secondes Gravement Erronées : nombre de secondes présentant au moins 30% de
blocs SDH en erreur
Minutes dégradées
C’est le contrôle de l’ensemble de ces paramètres qui constitue la mesure de la qualité de service
sur les réseaux SDH.
65
3.3.2 Les applications DWDM
Les applications DWDM constituent la deuxième application des réseaux optiques longs
distances. Les systèmes DWDM sont basés sur la capacité de transmettre plusieurs longueurs
d’ondes simultanément sans interférence sur une seule fibre où chaque longueur d’onde représente
un canal optique (cf. chap. III § 3.2.1). Cette technologie s’est développée à un point que les
espacements entre les longueurs d’ondes sont très petits (une fraction de nanomètre) ce qui a
permis de transmettre une grande densité de longueurs d’ondes dans une fibre optique.
Ces applications sont déployées de plus en plus fréquemment car elles permettent d’optimiser
l’usage d’une même fibre optique en multiplexant sur cette fibre plusieurs canaux, par exemple de
type SDH. Ce multiplexage s’effectue en longueur d’onde, c’est à dire que chaque canal est
modulé sur une « couleur » spécifique.
La technique DWDM a été développée afin de pouvoir exploiter au mieux la gigantesque bande
passante de la fibre optique. En DWDM, la bande passante est divisée en tranches, et dans
chacune de ces tranches, on insère une longueur d’onde ou couleur qui porte un signal binaire.
Toutes les couleurs sont transmises ensemble (multiplexées optiquement) dans la fibre. En
réception, des filtres optiques séparent les couleurs utilisées, puis chaque couleur est démodulée
individuellement pour en extraire sa capacité.
L’espacement entre couleurs ou entre deux tranches dépend des techniques de transmission et de
filtrage. La taille de la couleur (largeur de la tranche) est directement liée à la capacité transmise
(plus la capacité est grande, plus la tranche doit être large : une tranche de 12,5 GHz, un dixième
de nanomètre, ne saurait contenir plus de 12,5 Gbps). [34]
DWDM recouvre deux types de bandes : C-Band (1530 nm à 1562 nm) et L-Band (1570 nm à
1604 nm) qui peuvent respectivement supporter 80 longueurs d’ondes et 32 longueurs d’ondes
pour un espacement entre canal de 0,4 nm.
66
Figure 3.17 : Types de bandes DWDM
Ces fenêtres à 1550 nm sont utilisées universellement pour les télécommunications longues
distances et à haut débit car la faible atténuation (environ 0,2 dB/Km) dans cette fenêtre permet
d’espacer bien davantage les coûteux régénérateurs et/ou amplificateurs nécessaires pour la
compensation de l’atténuation dans la fibre de ligne.
Cette correspondance entre la bande passante et la capacité est illustrée par les exemples suivants :
Radio FM et canaux TV : par exemple en France, c’est l’Etat qui limite les bandes
passantes de fréquences autorisées pour la diffusion, conduisant ainsi à une limitation du
nombre de chaînes radio et TV.
Téléphonies mobiles : c’est encore l’Etat qui contrôle les bandes passantes de fréquence,
ce qui conduit à n’attribuer des licences qu’à un nombre limité d’opérateurs.
En théorie, le nombre de signaux binaires 0 et 1 que l’on peut transmettre en une seconde ne peut
guère dépasser le nombre de Hertz disponibles dans la bande transmise. Cette règle « 1 bit =1
Hertz » est une limite supérieure qui ne tient pas compte des altérations possibles du signal dues
67
au bruit, à la distorsion. Ainsi, la capacité maximum théorique de la fenêtre à 1550 nm d’une fibre
optique est de l’ordre de 12,5 Tbps en transmission binaire.
La gigantesque capacité potentielle de la fibre (un maximum de 12,5 Tbps) est divisée en tranches
de capacité de taille plus raisonnable et exploitable par l’électronique des équipements terminaux.
Les deux tranches de capacité utilisées à l’heure actuelle sont 2,5 Gbps et 10 Gbps. Une nouvelle
tranche à 40 Gbps devrait être disponible dans quelques années.
Le DWDM est très souple d’emploi. Un équipement terminal distinct termine chaque couleur. On
peut ainsi augmenter progressivement la capacité au fil des besoins en installant les équipements
terminaux de nouvelles couleurs.
La première des applications du DWDM est la dorsale de transmission point à point, qui est
actuellement déployée dans de nombreux cas. On peut également l’appliquer à divers protocoles et
structures de réseau, tel le réseau optique synchrone à circuits commutés (SONET ou SDH en
Europe), le réseau Internet fondé sur le protocole TCP/IP, le réseau Intranet faisant appel au
protocole TCP/IP ou à l’ATM. Les applications du DWDM point à point accroîtront la capacité de
transmission des liaisons à fibres optiques existantes de manière spectaculaire, ce qui pourra
réduire les coûts des réseaux. Le réseau de câblodistribution semble toutefois ne pas profiter de
cette évolution du DWDM. Il serait possible de remplacer les câbles coaxiaux par des câbles
optiques et d’exploiter un réseau DWDM pour les services de télédiffusion en transmettant la
programmation d’une ou plusieurs chaînes sur une longueur d’onde.
La capacité maximale que la technologie DWDM pourra offrir dans le futur n’est pas facile à
déterminer. Pour la déterminer, il faut pouvoir estimer de manière fiable les pénalités dues aux
interactions entre couleurs adjacentes, ainsi que les progrès réalisables dans la sélectivité des
filtres optiques des équipements terminaux. Le nombre maximal théorique de couleurs sur une
fibre peut être estimé, il s’agit du rapport entre la capacité maximale de la fibre décrit dans le
Chap. III § 3.3.2.2 (12,5 Tbps) et la capacité portée par chaque couleur. Le tableau 3.05 illustre le
nombre maximal de longueurs d’onde pour trois tranches de capacité différentes :
68
2,5 Gbps par couleur 10 Gbps par couleur 40 Gbps par couleur
Nombre maximum de
5000 1250 312
couleurs
Capacité totale disponible 12,5 Tbps 12,5 Tbps 12,5 Tbps
Les performances des systèmes DWDM s’apprécient par le nombre des longueurs d’onde gérées
(nombre de canaux), le débit maximal sur chaque longueur d’onde et la distance couverte. [34]
L’analyse de l’évolution des systèmes DWDM démontre la volonté d’utiliser un nombre toujours
plus important de longueurs d’onde sur une même fibre. Sur ceux qu’on va entamer le paragraphe
concernant la simulation.
3.4 SIMULATION
Comme la technologie photonique avance, il doit y avoir donc un développement énorme dans les
systèmes de transmission, particulièrement dans des systèmes de communication optique. Avec
l’augmentation des demandes de trafic pour la transmission de données, les ingénieurs visent
actuellement à transmettre sur une distance de plus en plus longue à une vitesse plus rapide avec
moins de dispersion. Le travail présente le modèle d’un multiplexage dense en longueur d’ondes
DWDM pour les systèmes de communications de 10 Gbps incorporant plusieurs formats de
modulation d’après Matlab SIMULINK.
Le simulateur permet une transmission sur plusieurs canaux optiques par des envergures de
simples fibres compensatrices de dispersion. Vue dans les paragraphes du Chapitre III, cette
technologie exige les dispositifs optiques comprenant les émetteurs optiques, multiplexeur,
démultiplexeurs, amplificateurs, récepteurs et fibres optiques. L’espacement entre les canaux dans
le domaine de fréquence détermine la complexité de ces dispositifs et la pénalité de puissance, et
par conséquent le budget (le débit) des systèmes de transmission. L’utilisation de l’amplificateur
optique EDFA permet de compenser des pertes et l’atténuation. Avec l’utilisation de l’EDFA, des
signaux ou des PRBS Pseudo Random Bit Sequence de ce modèle peuvent être amplifiés
simultanément.
69
Pour améliorer l’exécution du système de transmission DWDM à 10 Gbps ou 40 Gbps, des
formats avancés de modulation attirent des intérêts considérables. Des modulations qui ont une
largeur et une concentration spectrales étroites d’énergie optique au-dessus de la bande du signal
avec une basse susceptibilité à la non-linéarité de la fibre, sont considérées en cet article.
Section 1 décrit les propriétés de base des composants d’un système de communication
sur fibre optique et des propriétés fondamentales pour la représentation de Simulink,
Section 2 décrit les résultats expérimentaux obtenus pour NRZ-ASK No Return to Zero
Amplitude Shift Keying et les détails de modèles de Simulink. Les résultats simulés encore
pour NRZ-ASK et la transmission plus de 80 kilomètres sont présentées.
Section 3 décrit les défis et donne un sommaire de simulateur.
Vue dans chap. III § 3.2.1.1, un système de communication optique, particulièrement DWDM, se
compose habituellement des multiplexeurs, fibres, récepteurs, et modulateurs. Ainsi, on assistera
sur le modulateur Mach-Zehnder et les formats de modulation qu’on va utiliser, et non plus sur les
multiplexeurs, les fibres ou les autres composants optoélectroniques.
Des ondes lumineuses doivent être modulées pour transmettre un signal et pour des systèmes de
rendement élevé, la modulation externe est souvent employée. On parle de Mach-Zehnder
Interferometer Modulator MZIM en raison de sa supériorité et de sa flexibilité en service par
rapport à la technique de modulation directe. Cela est dû au changement d’indice de réfraction de
quelques matériaux quand un champ électrique, habituellement par l’intermédiaire d’une
polarisation et d’une vague de déplacement d’une répétition de fréquences RF, est appliqué aux
électrodes. Ceci affecte le matériel presque immédiatement après le dépassement des ondes
lumineuses du modulateur. Par conséquent le changement d’indice de réfraction des éléments
optoélectroniques est proportionnel à la tension appliquée au matériel. Le délai de phase du signal
70
lumineux provoque des effets d’interférence qui modulent l’intensité de rendement de manière
constructive ou nuisible, illustré sur le schéma suivant. [35]
3.4.1.3 Modulation
Le choix de modulation utilisé est très important pour réduire au minimum la dispersion et
l’atténuation dus aux effets non-linéaires, qui peuvent être compensées avec l’utilisation des fibres
à compensation de dispersion. Les formats de modulation qui sont considéré dans les systèmes de
communications de DWDM 10Gbps peuvent être basés sur la modulation de phase des signaux
porteurs sous le signal enveloppé et la modulation d’amplitude. Ils peuvent classifier comme:
71
- Carrier-Suppressed Return to Zero CSRZ-OOK ou CSRZ-ASK
- Non Return to Zero On/Off Keying NRZ-OOK ou NRZ-ASK
Formats Modulation de Phase :
- Non Return to Zero Differential Phase Keying NRZ-DPSK et Non Return to Zero
Differential Quadrature Phase Shift Keying NRZ-DQPSK
- Return to Zero Differential Phase Keying RZ-DPSK
- RZ-DQPSK ou CSRZ-DPSK et CS-DQPSK
La conception du modèle sous Matlab SIMULINK du système est conçue en utilisant le format de
modulation de NRZ-OOK. Les autres formats de modulation sont également mis en application.
Ce simulateur est conçu en utilisant Matlab SIMULINK. Le premier prototype qu’on va concevoir
avec SIMULINK est le non-retour à zéro NRZ pour mieux abordé la suite de la simulation. La
première étape de cette conception concerne le signal de modulation, où le signal est modulé avec
2 sources, un générateur de signal sinusoïdal, et un générateur de séquence binaire aléatoire. La
prochaine étape implique le bloc qui assure la fonction de polarisation de la tension (Voltage
Bias).
La dernière étape est le modèle de propagation de la fibre conçu en utilisant le modèle d’une phase
linéaire d’un filtre passe bas ou LPF Low Pass Filter, tout en notant que ce modèle de propagation
de la fibre est adapté dans le modèle de SIMULINK. Les modèles d’émetteur sont alors intégrés
avec cette fibre et les modèles de récepteur pour étudier la performance du système. Mais avant
tout cela il est important de savoir que la valeur typique, pour les télécommunications et la
transmission de données, du taux d’erreur binaire ou Bit Error Rate BER est de 10-12.
72
Figure 3.20 : Modèle de diagramme de l’œil
( ) ( ) (3.02)
73
Figure 3.21 : Représentation du code NRZ
Sine Wave
In_1
Out1 x[n/8]
Bernoulli RF_In
Binary
V_bias
Out2 FIR Eye Diagram
Bernoulli Binary Interpolation
Generator 10Gbps MZIM Modulator
4.5
B-FFT
V_bias Zero-Order
Data In Spectrum
Hold
Scope Passband
B-FFT
Zero-Order
Hold1 Spectrum
Scope Baseband
Pour produire le signal porteur, le signal sinusoïdal venant du bloc Sine Wave doit avoir une
fréquence de 2π x 100 GHz où 100 GHz sont la fréquence porteuse. Ainsi la haute graduation au
porteur optique à 1550 nm peut être mise en application avec facilité. Dans le bloc Bernoulli
Binary Generator, le temps d’échantillonnage d’un symbole est de 0.1 ps pour avoir un débit de 10
Gbps.
74
Figure 3.23 : Paramètres du générateur de Bernoulli et du porteur
La figure ci-après montre le bloc 10 Gbps MZIM du système. La polarisation de tension (Voltage
Bias) du modulateur est un paramètre très important car la tension polarisée affecte directement le
rendement du signal optique en sortie. Par conséquent un sous-ensemble séparé a été conçu. Les
sous-ensembles dans le bloc MZIM incluent:
Le bloc Drive_voltage conçu pour choisir la gamme de tension V-polarisation réglée par la
tension de conduite où cette dernière se rapporte à la tension du signal RF.
Le bloc Data Selection interprète la courbe de transfert de la modulation comme une table
numérique des valeurs expérimentales réelles.
Le bloc V_bias Effect est la sortie du point de V-polarisation choisi. Cette sortie serait
produit comme le pourcentage de l’intensité du signal optique, cela réduirait ou
maximiserait le rendement du signal modulé.
Le bloc Phase Shift Block
75
Figure 3.24 : A l’intérieur du bloc de 10Gbps MZIM.
Ces trois blocs sont modelés selon la courbe caractéristique de MZIM sur la figure 3.24. Le bloc
Phase Shift Block sur le bras 2 du MZIM entraine un déphasage 0 pour un signal d’entrée à 1, on a
un état ON quand il recombine avec le signal du bras 1. Avec un déphasage π et un signal d’entrée
à 1 qui entraine l’annulation des signaux de commandes en sortie quand ils recombinent avec le
signal du bras 1, et cela donnera l’état OFF.
76
c. Bloc RF Voltage et Bloc Data Selection
Figure 3.26 : A l’intérieur du bloc RF Voltage ou Drive_voltage (a) et bloc Data Selection (b)
Sur la Figure 3.25, à partir du bloc RF Voltage (a), les niveaux de tension ON et OFF peuvent
générer les signaux vues sur la courbe caractéristique du MZIM. Pour modéliser le MZIM, la
mesure de cette courbe est employée.
Le bloc Data Selection est représenté sur la Figure 3.25 (b) incorporé avec le Direct Look-up
Table donnant ainsi les caractéristiques de la fonction de transfert. Ainsi à partir de ce bloc, la
sortie (intensité ou phase) optique de la sortie du modulateur peut être déterminée.
Figure 3.27 : A l’intérieur du bloc V_bias Effect (a) et du bloc Phase Shift Block (b)
Sur la Figure 3.26, le bloc V_bias Effect (a) est utilisé pour générer toute l’intensité à la sortie du
modulateur. Le bloc Phase Shift block (b) entraine un déphasage pi ou 0 sur le deuxième bras du
MZIM. Quand un 1 est reçu; il est multiplié par pi. Après cela (π-π) produit un déphasage 0. Et
quand on multiplie par le complexe j et en prenant son exponentiel e 0j.
77
On aura un déphasage 0 sur le bras 2 du MZIM et par conséquent quand le signal du bras 2 se
recombine, il produira un signal donnant l’état ON. Si un 0 est reçu; il est multiplié par p, après
cela π-0 donne un déphasage π. Une fois multiplié par le complexe j et en prenant son exponentiel
eπj entraine un déphasage π sur le bras 2 du MZIM. Par conséquent quand le signal sur le bras 2 se
recombine, et il en résulte une interférence destructive, par conséquent un état OFF.
e. Résultat
La Figure 3.27 (a) montre les données d’entrée du générateur de Bernoulli et celle de (b) montre
les signaux résultants ASK. Comparant les deux scopes, on peut voir que sur le scope (b) donne
un aperçu des données sous format NRZ avec le composant de porteur après la sortie 2 du MZIM.
Figure 3.28 : (a) Scope montrant les données du générateur binaire de Bernoulli et (b) scope
montrant les signaux modulés avec le porteur.
Figure 3.29 : Spectre du signal observé avec au centre la fréquence porteuse optique décalée en
bande de base.
78
Figure 3.30 : Spectre du signal observé en passe bande
En comparant la Figure 3.28 et la Figure 3.29, on peut observer qu’en passe bande, le porteur
s’est décalé à une valeur de 0,4 GHz après avoir être modulé par le modulateur pour que le signal
puisse s’adapter au canal de transmission (la fibre optique). En effet c’est l’avantage d’utiliser
Simulink en tant que simulateur car il peut illustrer les ondulations optiques qui ne seraient pas
possibles à observer en pratique.
Le diagramme de l’œil est mesuré à 10 Gbps et le BER obtenu est 10 -12 pour le signal à
transmettre.
79
3.4.2.3 NRZ-ASK Transmitter avec une fibre monomode de 80km (SMF Single Mode Fiber) et
une Module de Compensation de Dispersion (DCM Dispersion Compensation Module)
Après avoir modélisé l’émetteur NRZ, le modèle de fibre avec propagation est incorporé à ce
modèle NRZ. Le système ainsi conçu a une longueur totale de 80 Km en SMF Single Mode Fiber
suivi du DCM Module de Compensation de Dispersion. Les diagrammes de l’œil sont mesurés à
l’entrée et la sortie de la fibre. Le DCM a une dispersion totale de -1360 ps/nm à 1550 nm et une
pente de dispersion de 0,01 ps/nm.
Sine Wave
In_1
Out1 In1 Out1 In1 Out1 x[n/8]
Bernoulli RF_In
Binary Out2 FIR
V_bias SMF Model DCM Eye Diagram
Bernoulli Binary Interpolation1 after Tx
10Gbps MZIM Modulator
Generator
V_bias
FIR Eye Diagram FIR Eye Diagram
Interpolation before SMF Interpolation2 after SMF
B-FFT
Zero-Order
Spectrum
Hold
Scope Passband
80
Figure 3.34 : Diagramme de l’œil de l’émetteur NRZ (domaine électrique) observé avant le SMF
Figure 3.35 : Diagramme de l’œil de l’émetteur NRZ (domaine électrique) observé après le SMF
Comparant les diagrammes de l’œil de la Figure 3.33 et celle de la Figure 3.34, on peut observer
que le BER est égal à 10-5 après la transmission de 80 kilomètres due aux effets de l’atténuation et
de dispersion dans la fibre. Après le DCM, on peut constater que, le diagramme de l’œil observé
sur la Figure 3.35 c’est-à-dire après le SMF de 80 Km et le DCM, le BER est redevenu à 10 -12
donnant ainsi une erreur presque négligeable. Ceci démontre l’efficacité du DCM car une
augmentation du BER entraine une diminution du débit. Ainsi on peut en déduire qu’on a un
système efficace et rentable du point de vue qualité du signal (faible atténuation) pendant la
transmission.
81
Figure 3.36 : Diagramme d’œil après un SMF de longueur 80Km et d’un DCM
3.4.2.4 NRZ-ASK Transmitter avec une Fibre à Dispersion Décalée de longueur 80km (DSF
Dispersion Shifted Fiber)
Un autre modèle de fibre de 80 Km appelée fibre à dispersion décalée ou DSF Dispersion Shifted
Fiber est également incorporée avec l’émetteur NRZ. Les diagrammes d’œil avant et après ce type
de fibre sont observés pour pouvoir mesurer le taux d’erreur binaire.
Sine Wave
In_1
Out1 In1 Out1 x[n/8]
Bernoulli RF_In
Binary Out2
V_bias DSF Model FIR Eye Diagram
Bernoulli Binary Interpolation after Tx1
Generator 10Gbps MZIM Modulator
4.5 x[n/8]
V_bias
FIR Eye Diagram
Interpolation1 before DSF
B-FFT
Zero-Order
Hold Spectrum
Scope Passband
82
Figure 3.38 : Spectre observé avant le DSF.
83
Comparant la Figure 3.36 et 3.37, on peut observer qu’après la fibre DSF, le diagramme de l’œil
est sensiblement plus étroit dû à l’atténuation pendant la transmission. Le système met en
évidence la simulation des émetteurs NRZ ainsi que les modèles de fibre optique à propagation,
les effets de la dispersion linéaire, de la non-linéarité de fibre et de l’atténuation des fibres.
En déduisant sur les deux résultats des systèmes (SMF+DCM et DSF), on peut conclure que
l’utilisation de la fibre DSF pour la transmission tient compte des améliorations du paramètre Q
dérivé des diagrammes d’œil, par rapport à laquelle l’utilisation de la fibre SMF+DCM tient aussi
compte de cette amélioration mais de faible quantité. De plus, la différence principale dans les
diagrammes de l’œil prouve que le modèle NRZ-ASK SMF+DCM a plus de déformation tandis
qu’il y a minimum de déformation de forme d’onde dans le cas de NRZ-ASK DSF.
La modulation est une technique de superposition du signal m(t) sur le porteur à l’émetteur. Et à
l’extrémité au niveau du récepteur, la démodulation doit être faite pour recevoir le signal original
qui a été transmis.
Le concept de la modulation et de la démodulation est illustré sur la Figure 3.40 (a) et (b). La
Figure 3.50 montre le système sous Simulink.
Time B-FFT
Zero-Order Zero-Order
Hold Carrier Hold1 Spectrum Scope
Passband
84
a. NRZ_MZIM Block
Dans le bloc NRZ, le signal porteur est introduit dans le MZIM. Comme expliqué plus tôt, le
MZIM a deux bras. Sur le bras 2 de la Figure 3.41, un signal venant du générateur de Bernoulli
avec un temps d’échantillonnage de 10-10 (10Gbps) est introduit dans le bloc de déphasage (Phase
Shift Block) comme sur la Figure 3.42. Ce bloc de déphasage causera un déphasage dans le bras 2
du MZIM. Quand un bit 1 est reçu, le bloc de déphasage causera un déphasage dans le bras 2, et
quand les signaux des deux bras se combinent. Cela entraine donc un déphasage par conséquent
annule l’un ou l’autre qui donnera une intensité nulle à la sortie donc un état OFF. Quand un bit 1
est reçu, le bloc déphasage ne causera aucun déphasage sur le bras 2 et par conséquent quand les
signaux des deux bras se combinent. Cela produit un signal à l’état ON.
1 1
Optical carrier input Out1
Product Add
Time
B-FFT OOK
Zero-Order
Hold1 Spectrum Scope
Baseband
Le bloc Phase Shift Block est déjà illustré sur la Figure 3.26 (b) et explicité dans le sous
paragraphe a. du Chap. III 3.4.2.2.
b. Bloc de démodulation
Afin au niveau du récepteur pour recevoir les données qui étaient transmis par l’émetteur, une
démodulation doit être faite. Dans le bloc de démodulation, le filtre passe bas exclut les signaux
ou composants à haute fréquence et par conséquent produit un signal démodulé comme observé
dans la Figure 3.43.
85
1
In1
Lowpass
Time
Zero-Order
Lowpass Filter
Hold Demodulate Scope
Sine Fc
x[4n]
Time B-FFT
before Filter FIR Spectrum Scope
Decimation1 Baseband 100GHz
x[4n]
B-FFT
FIR before Filter Eye Diagram
Decimation Baseband 100 GHz Scope
c. Résultat
La Figure 3.44 (a) montre les données observées à l’entrée du MZIM, et (b) montre ces données à
la sortie du MZIM. Comparant ces deux figures, on peut voir clairement, à la sortie du MZIM, le
signal porteur.
86
La Figure 3.45 prouve que le porteur existe, et est localisé au centre du scope passe bande c’est à
dire une fréquence à 0. Pourtant on peut voir que la fréquence porteuse est à 0.1 THz car on l’a
initialisé à l’entrée au MZIM. Le diagramme d’œil après démodulation est observé à la Figure
3.46 avec un temps de prélèvement de 10-10, le BER mesuré est de 10-12.
Figure 3.48 : Spectre observé (a) avant le filtre passe bas et (b) après le filtre passe bas
Sur la Figure 3.47 (a), on observe le spectre du signal avant le filtre passe bas et (b) après le filtre
passe bas. Comparant les deux fréquences issues de chaque spectre, on constate qu’après le filtre
passe bas, les composants à haute fréquence ont été filtrés. Par conséquent, la Figure 3.48 montre
le signal démodulé après le filtre passe bas où certain composant de la fréquence porteuse est
enlevé.
87
Figure 3.49 : Signal observé après démodulation.
3.5 Conclusion
Les réseaux optiques représentent une part non négligeable des transmissions très haut-débits.
Aujourd’hui utilisés dans de nombreux réseaux MAN ou WAN, SDH et DWDM sont deux
technologies qui ont révolutionné ce type de réseaux.
Pour mettre en application les modèles sous SIMULINK pour les diverses formats de modulation,
l’exactitude du modèle est un facteur très important. Beaucoup de difficultés ont été rencontrés en
mettant en application le MZIM, principalement:
88
Corriger le prélèvement des formats à la sortie des diagrammes de l’œil pour chaque
résultat requis.
Ces difficultés ont été résolues pour produire un modèle Simulink pour les différents formats de
modulation. Ces solutions sont :
L’utilisation d’un appareil de mesure pendant une longue période jusqu’à un résultat
stabilisé pour mesurer le taux d’erreur binaire du MZIM
La polarisation de la puissance optique d’entrée
Les diagrammes de l’œil produits ont eu le bruit désiré au niveau de la fibre optique et du
système lui-même. Car les bruits non désirés rendaient la lecture des résultats difficiles à
analyser
En raison de la complexité des modélisations sous Simulink et les paramétrages de ces modèles,
les résultats du travail ont pris des retards. Il y a quelques blocs qui peuvent être facilement mis en
application par Simulink mais d’autre s’est avéré plus difficile de le modéliser dans le logiciel.
89
CONCLUSION GENERALE
Pour répondre à la demande non cessante en termes de débit des marches de télécommunications
et à la norme de sécurité des données, l’utilisation de la fibre optique semble, surtout combinée
avec DWDM, une meilleure solution pour satisfaire ces demandes par rapport aux autres types de
canaux de transmission.
La technologie DWDM représente une évolution par rapport à celle de SDH car cette technologie
peut être appliquée à divers protocoles et structures de réseaux. Pour cela, nous avons commencé
par un rappel sur la SDH puis DWDM. A cela, nous avons également passé à l’étude des bandes
passantes utilisés et sa capacité pour convoyer les données transmises. Nous avons présenté aussi
les avantages ainsi que les futures perspectives de DWDM.
Les systèmes optiques peuvent être utilisés dans les différentes types du réseau de
télécommunications. Les techniques de multiplexage de données pour une transmission optimisée
sont réalisable pour ces systèmes et plus convaincant en termes de débit d’informations. Ainsi,
l’évolution vers l’utilisation du multiplexage en longueur d’ondes devient un objectif important
dans le domaine de la télécommunication. Comme il y a toujours des changements et des
améliorations constants dans la communication à système optique, particulièrement sur les
techniques de modulation. Ce modèle de simulation permet à des utilisateurs de simuler et de
modifier les divers formats de modulation pour convenir à une liaison longue distance DWDM à
grande vitesse et pour la conception et la planification du système.
On peut dire que la fibre optique est un cadeau de la nature. Elle a une largeur de bande quasiment
infini, les techniques de transmission à large bande notamment par fibre optique nous ont permis
d’en être là aujourd’hui. Nous n’aurons pas Internet ni e-mail ni Google…à des débits plus
importants, nous n’aurons pas pu communiquer entre nous en haut débit par exemple la vidéo
conférence.
90
ANNEXE 1
Code NRZ
Le code NRZ est le plus simple. C’est la forme que l’on rencontre tout naturellement lors de
l’échange de signaux binaires au sein d’un circuit. Le 1 est codé par un niveau haut maintenu
pendant un période d’horloge bit, un 0 est un niveau bas pendant la même durée.
C’est le code élémentaire des données numériques issues des systèmes de brassage ou
d’embrouillage. La suite {bk} des valeurs numériques (bk ∈ {0,1}) est supposée comme des
éléments indépendants et identiquement distribués (ou équiprobables). Le formant rectangulaire
g(t) = A. Π(t) est dit NRZ par opposition au RZ.
Ce signal peut être considéré comme la juxtaposition aléatoire d’un motif rectangulaire
représentant le caractère 1. Son densité spectral de puissance est alors le même que celui de ce
motif c’est-à-dire un sinus cardinal au carré de largeur 1/T.
( ) ( ) ( ) (3.03)
On peut constater que le spectre ne possède pas de raie à la fréquence bit en effet le produit du
signal NRZ et d’une sinusoïde à la fréquence de l’horloge bit à une moyenne nulle. A la réception
la restitution de cette horloge risque donc d’être difficile. Ce format ne convient pas pour les
canaux de transmission qui ne passent pas le continu, en effet dans ce cas une longue suite de 1 est
indiscernable d’une longue suite de zéros.
91
ANNEXE 2
Hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH
La hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH (en anglais Plesiochronous Digital Hierarchy) est
une technologie utilisée dans les réseaux de télécommunications afin de véhiculer les voies
téléphoniques numérisées. Le terme « plésiochrone » vient du grec plesio (proche) et chronos
(temps) et reflète le fait que les réseaux PDH utilisent des éléments pratiquement mais non
parfaitement synchronisés : ils ont un même débit nominal pour toutes les artères du même type
mais ce débit diffère légèrement en fonction de l’horloge de traitement local.
Le transfert de données est basé sur un flux à 2 048 Kbps. Pour la transmission de la voix, ce flux
est séparé en 30 canaux de 64 Kbps et 2 canaux de 64 Kbps utilisés pour la signalisation et la
synchronisation. On peut également utiliser l’intégralité du flux pour de la transmission de donnée
dont le protocole s’occupera du contrôle. Le débit exact des données dans le flux de 2 Mbps est
contrôlé par une horloge dans l’équipement générant les données. Le débit exact varie légèrement
autour de 2 048 Kbps. Afin d’amener plusieurs flux de 2 Mbps d’un point à un autre, ils sont
combinés par multiplexage en groupes de quatre. Cette opération consiste à prendre 1 bit du flux
#1 suivi d’un bit du #2, puis le #3 et enfin le #4. L’équipement émetteur ajoute également des
informations permettant de décoder le flux multiplexé.
Chaque flux de 2 Mbps n’étant pas nécessairement au même débit, des compensations doivent être
faites. L’émetteur combine les 4 flux en assumant qu’ils utilisent le débit maximum autorisé.
Occasionnellement le multiplexeur essaiera donc d’obtenir un bit qui n’est pas encore arrivé. Dans
ce cas, il signale au récepteur qu’un bit est manquant ce qui permet la reconstruction des flux à la
réception. Des techniques similaires permettent d’agréger quatre de ces flux pour former des
conduits de 34 Mbps puis 140 Mbps et enfin 565 Mbps. Ces débits sont nommés Ei avec :
L’utilisation du PDH se limite le plus souvent à 140 Mbps après quoi on lui préfère la SDH.
92
ANNEXE 3
Interface de la simulation
L’interface suivant est réalisé à partir du logiciel Matlab donc Matlab doit être exécuté. La figure
suivante représente la page d’accueil, puis le bouton Menu permet d’accéder à une fenêtre où on a
les boutons permettant d’appeler les différents modèles de simulation qui sont modélisés sous
Matlab Simulink.
Le bouton Quitter permet de fermer l’application. Sur la Figure A3.2, on peut voir aussi sur la
barre de menu les options, par exemple permettant d’appeler les différents modèles de simulation
qui sont modélisés sous Matlab Simulink.
93
Figure A3.2 : Menu d’appeler les modèles sous Simulink
if nargout
[varargout{1:nargout}] = gui_mainfcn(gui_State, varargin{:});
else
gui_mainfcn(gui_State, varargin{:});
end
% End initialization code - DO NOT EDIT
94
function AccueilNOM_OpeningFcn(hObject, eventdata, handles, varargin)
handles.output = hObject;
guidata(hObject, handles);
axes(handles.axes8);
t=imread(‘7.jpg’);
image(t)
axis off;
axes(handles.axes9);
U=imread(‘2.jpg’);
image(U)
axis off;
function exitProg(handles)
selection = questdlg([‘Voullez-vous quitter cette application ?’],...
[‘Quitter’],...
‘Oui’,’Non’,’Oui’);
if strcmp(selection,’Non’)
return;
end
delete(handles.figure1)
95
BIBLIOGRAPHIE
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University, 2005
98
FICHE DE RENSEIGNEMENT
Nom : RANDRIANARISON
Prénoms : Solofotsiriniaina Luciano
Adresse de l’auteur : Logt 237 Cité Ambodin’Isotry
Antananarivo 101 – Madagascar
Tel : +261 33 14 57739 / +261 34 45 36663
E-mail : lucianorandrianarison@yahoo.fr
Titre du mémoire :
« LA TECHNOLOGIE DWDM ET SON APPLICATION DANS UN RESEAU BACKBONE. »
Nombre de pages : 99
Nombre de tableaux : 08
Nombre de figures : 83
Mots clés :
Réseaux de télécommunications, Fibres optiques, SDH, DWDM.
Directeur de mémoire :
Nom : ANDRIANTSILAVO
Prénoms : Haja Samiarivonjy
Tel: +261 33 14 22323/ +261 34 06 79696
E-mail: xahajas@yahoo.fr
RESUME
Ce mémoire montre une vue d’ensemble du réseau DWDM avec ses technologies courantes.
L’évolution de la transmission de données employant la fibre optique a été accélérée depuis
l’arrivée de la technique de multiplexage de longueur d’onde (WDM), qui aide à réaliser un débit
binaire de quelques Gbps transporté sur une fibre monomode. Dans ce contexte, nous proposons
dans ce travail de faire une simulation d’un système WDM à 10 Gbps avec Simulink.
ABSTRACT
This memoirs provides an overview of the DWDM network and its current technologies. The
evolution of data transmission using optical fiber media has been accelerated since the advent of
technical multiplexing wavelengths (WDM), which helps to achieve bit rates of a few Gbps
transported by a single fiber. In this context, we propose in this work, to make a simulation of a
system WDM, at 10 Gbps with the Simulink simulator system.