Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
/l^
S 1
S
wmnnfi/w/uwfmnn, ISL/lsU
9t
.^ V? ,
'
• r«*«
W*\
OCELLUS LUCANUS
EN GREC ET EN FRANÇOIS
avec
DES DISSERTATIONS
SUR LES PRINCIPALES QUESTIONS DE
la Metaphyfique , de la Phifique , &
de h Morale
des anciens ; qui peuvent iervir de fuite ,
à la
LE MARQUIS B'ARGËNS
Mr.
CHAMBELLAN DE S. M. LE ROI DE PRUSSE
de l'Académie Royale des Sciences & Belles
Lettres de Berlin , Directeur de la Gaffe
de Philologie.
^ÉfÉ^
A UTRECHT, 1762*
AVERTÎSSEMENT.
Tout ce qu'on pourroit dire de plus
flatteur fur cette nouvelle production de
M r
Marquis d'Argens, fe trouve dans
. le
deux donné le Journal
extraits qu'en a
Encyclopédique , en Janvier 1762. Un
accueil auiîi diftingué excitera fans dou-
te le doéte ÔC aimable Auteur de cette
Traduction d'Ocellus y à hâter l'ouvrage
qu'il promet fur Timée^ & qui fe fait de•*
firer avec empreiTemcnu
s:
A
SON ALTESSSE ROTALE
MONSEIGNEUR
LE
PRINCE HENRI
FRERE VU ROI.
MONSEIGNEUR
MONSEIGNEUR
D
VOTRE ALTESSE ROTALE.
Berlin.
te 6 Novembre
1 761. Le trcs-humbïe % très-
obeijfant & très»
dévoué Serviteur y
Le Marquis d'Argem.
Un y/itJoJoftc J^atuor^
DISCOURS PRELIMINAIRE.
«&>$
,&*
Roiauté, la Pieté ^ la Génération detou-
5iA«twvx
on urra-
&
Archjtas Platani
valere.
• ÀeùfMt<rxov
met iïi
,
-j
à/rayys-
vTûf/uvq
ret
Damifcus idem nuntia-
verit. De commentariis
/.: ? ^^-^
.
xod
wj
,
xipt
; -.$.
,
i::yovo;ç'
,
vou/t»
..1 ,-
,
s e%ofA$ç t
-
ijuîv
,
ibique convenimus O-
celli nepotes. Quse au-
tem ipfius de legibus &:
de regno ac pietate, om-
niumque generatione ,
ipfihabemus , eorum
,
PRELIMINAIRE. IX
5~ tes chofes: jevous en ai déjà envoie unepar-
„ tie mais je n'ai pu jusques ici recouvrer les
,
, chytas. Plato
refcripfit. Laert.
Î>iog.
autem ita
&,
in Vit. A) chyt. VIII. S.
8o. tom. I. pag. 540.
2
2 Plato Archjtài reftç
7^.
*(-
, agere.
)
Tec Quae abs te nobis al-
vxofMvt^cÎlûi
lata funtcommentaria
dicinon poteft quamli-
#.0-[AîV0Î , KOii benter acceperimus ,
eumque qui illa icripfit
in primis admirati fu-
/*« «s m ?*. twiïh•* mus, Oftendit eniui pro-
|»
,
X DISCOURS
>9 voies: j'etlime infiniment l'Auteur: je 1VÎ-
5> mire, parcequ'ii eft véritablement cligne de
„ fes aocetres du vieux tans, qui étoient fi.
rmlA
m*™*
« ,
*/
Tp««r,
,
} font
„
iî«-
«rtf i%
tem ifti viri Myrsei fuis-
ie.Hiauteraexillisfue-
re Trojanis, qui cum
,*^»^
iy«i«»,
^.
j*«<
(
5
«
, N
~
mt
runt , viri boni, ut de
illis tradita
Quaeapud meluntcom-
mentaria
fignificant.
<j e quibus
%
**
»
!*«. «s
, / .•
7_
/
«- elucubrata iunt
que tamen nunc _le ha-
,
utciin-
<M**« <*/*-
ftodia vero ambo con .
^)or£j3o; * fentiraus.Nihil itaque
'- hît mçamXwi-sQm. adhortatione opus eft.
541. * lt<
VUELIMINAIKE. XI
Voila toutes les particularités qui nous reftent
fur Ocellus & fur fa famille. Quant à (es Ou-
vrages, nous avons une fuite de témoignages,
d'aprobations , &
de louanges, que les plus
illuftres Savans lui ont donnés dans tous les
tems. „ Il y a des Auteurs, dit Philon^ 3q U i
„ ont prétendu qu'Ariftote n'écoit pas le pre-
3> mier, qui eut
foutenu l'éternité de l'Uni-
3,
vers , mais que pluikurs Pythagoriciens,
plus anciens que lui, avoient été de cette
opinion J'ai vu un Commentaire fur la na-
ture de l'Univers, écrit par Ocellus de Lu-
canie dans lequel non feulement l'éternité
de l'Univers étoit foutenue, mais prouvée
par d'excellentes raifons,"
Lu-
3 Et m & 'Apis*e- Cseterum funt, qui
- tradant opinionis hnjus
yovnv
êetyop uut
, .
Jo|>j5 superlir
lyai h
-
\
non Ariftotelem pri-
mum auétorem
Pythagoreos quosdam
fed ,
Asvkkvou ,.
trvyypciyjfjuecTi ,
fuifle.
li,
feriptum
At mihi Ocel-
génère Lucani in-
de univeni
,
( , ,\9
natura , commentarium
f^sr» Tîp) , oblatum eft in quo
,
h
quidem mundum efie
,
ingenitum , & nun-
quam
*-
9cytwï]Tot rs %tà interiturum non
- » * $< ,.
]
•w* èc7riÇ)cciiîTo
iolurn protuîit, verum
,
etiam exquifitiffimisra-
$i 7^^<; » tionibus comprobavir.
Philo jj-nd&us in Lib~.
sï-
Pag,
*33î
1
Xïl discours
Lucien fait aufli mention d'Ocellus. „ Le
r
„ divin Pythagore, * dit-il, ne nous a laifle
„ aucun ouvrage, comme il paroit par ce que
„ nous voions dansOcellus dans Àrchytas." &
Stobée, qui vivoit dans le cinquième fie-
cle nous donne un extraie de l'ouvrage dont je
donne ici la traduction. „ Ocellus, s dit-il,
„ fait le monde éternel dans Ion livre de la
nature de l'Univers j
&" il prouve que le
J3
„ monde eft éternel, & que le mouvement,
>y le tems, & la figure de l'Univers ont tou-
„ jours exifte ainfi que lui. Car la figure du
„ monde fem-
eft circulaire , qui eft égale &
„ blabie de tout côté, Ôc par conféquent qui
„ n'a
,
,
^
4
,'
ecôroZ
ihov
•«
,.<
&
0g<r;rs<neç
.
6
'ocre*
Divinus
thagoras, tametfi nul-
lam nobis reliquit lite-
ram , ut ex Ocello Lu-
cano, &
Archita , aliis-
quidemPy-
éutiXTjletÎ,
,
^- que ejus
conjicere.
iom. I. pag.
difeipulis ilcet
\
Luciun, o\>tx.
^:.<'
y,
$
>
to~j rrxvlcq
tri à&
<yjï
-
(^^
. h ttîçi cit
Ocellus seternum fa-
mundura.
ait libre
tura :
motus
Sic
deuniverii na-
Praeterea
enim
figu-
temporis
^ &-
•«,1 rse , ,
, ,.
<.•(, ^ -
ai
efte
mât.
circuli eft
mu
Nam &
du m
, qui
confir-
figura
abomni
OVTOÇ O'i 7T6tV\ofol patte fimilis & «qualis
PRELIMINAIRE.
,, ti'a ni commencement ni fin. Le rnouve-
„ ment de même n'a pu avoir un commence-
ment, puisqu'il a co-exifté avec FUnivers;
il n'aura donc aucune fin, TUnivers étant
éternel. Le tems
également infini eft &
impériiTable, pareequ'il eit avec le mouve-
ment. La nature ne peut donc recevoir au-
cun changement, ni paiTer d'un érac bon à
55
un mauvais, ni d'un mauvais à un meilleur;
3J
mais elle reftera éternellement telle qu'elle à
cc
5j
toujours été.
Lord du renouvellement des Sciences en Ita-
lie, Ocellus fut un des Auteurs les plus eilimés.
6
„ Au jugement de Platon, dit l'illuûre Pic
de
%ul
% ,-
-.&
^
kcc)
xxrlt
uvoep-
,
u
eft, ideoqvte principii
nisque expers,
orbem fertur ,qui
tus in
& mo-
fî-
'- ha
.
feç iv u7ripk , tus tempus , quod née
yAn
-
principium habuerit ,
xito'jfAiw , u,fcà TiXivTotv quod movetur, nec fi-
,-
xcci ,
reç, ha )> quod nec ex détériore
melior , nec ex meliore
\
*.
&- deteiïor fieri point. Sto-
baus eccl. phific. Lib. I.
cap. 24.
,, de la eft un Ecrivait
Mirandole, Ocellus
3,
trè c-excellcnr , &
Ton livre de la nature d•
w l'Univers eft un ouvrage pretieux."
Dans l'édition que Gale, Anglois très-fa-
vanr, a donnée de l'ouvrage d'Ocellus, ôc de
celui de Timée de Locre ; il appelle ces deux
Auteurs , des Ecrivains fortis de la plus fa'm-
te difciplîTie de Pythagore. „ Ocellus Lucanus
3)
ôc Timieus Locrus ex fanctiiïima Pythago-
rae difciplina profedti funt.
a
5,
Ccft d'Ocellus, je viens à ma
aiTés parler
traduction tous ceux qui favent le grec ver-
:
b 3 Vi-
XVIII DISCOURS
„ non feulement les chofes qui font au deiïliî
„ de la raifon, mais môme celles que la rai-
,3
fuurs erreurs, en voulant aproiondir la na•
„ ture, Se Peflfence dts choies humaines, &
„ fe font contredits mutuellement, l'un ioute-
,, n*nt un fentiment qu'un autre condamnoir.
„ Afin donc que les hommes connurent d'u-
„ ne manie; e certaine ck indubitable l'exis-
3, tence de Dieu, il a été neccfiàire, que la
„ foi leur choies divines, com-
enleignat \cs
8
Videtene quisvos decipiat perphilofophiam
& inanem faliauam feçundum traditiones homi-
,
»
. kûcI
root,
1
ipl• vo-
cet-
ri potefl: caula
ut qui
apud vos reputati lunt
fapientes, non tantum
,
PRELIMINAIRE. XIX
Je crois devoir remarquer ici , que le fentt-
ment de S. Thomas a été celui tous les plue
illuftres Théologiens anciens modernes. &
Commençons par S. Paul „ Prenes garde,
:
3,
Apôtre , 8 que perfonne ne vous trom-
dit cet
animal caecum ,
»° EiTe &
ipfum fe nefciens^
nullis poiïit rationibus confequi quid oporteat
fieri , quando , vel quo génère. Arnob. Dift,
tdv. Gent Lih. I, cap. i.
%
" Cuo*
,
XX DISCOURS
eft relevée. Livres faims, dit-il y xx nous
„ Les
„ aprennent, que toutes les penfées des plu-
„ lofophes font des folies on ne fauroit trop :
,3
conilater cette vérité par les effets par &
5,
les raifons, dans la crainte que quelqu'un
„ trompé, &
feduit par le nom brillant de la
„ iâgelfe , &
égaré par l'éclat d'une éloquen-
3,
ce dateufe, ne préfère les opinions qu'on
„ apuie fur l'autorité de la raifon de la &
3, lumière naturelle, à celles qui n'ont d'autre
3, fondement que la révélation." Cet Auteur
ne contente pas de nous dire, qu'il ne faut
fe
recevoir une opinion , que parcequ'elle ell ré-
vélée: il donne, dans un autre ouvrage, une
preuve de l'incertitude des philoibphts fur les
questions les plus importantes, de la vérité
des quelles la feule révélation a pu nous in-
12
ftruire. „ Qui ne fait , dit Lattanct , que
3, la nature de l'ame eit incompréhenfible; ce-
3, lui qui croit en avoir connoiflànce montre
PRELIMINAIRE. XXI
» comprendre la grandeur des ouvrages de
„ Dieu, parla difficulté qu'il-y-a de les con-
a, noître."
le plus petit Régent de Colege
Aujourdhui
prétend expliquer clairement, quelle eft la na-
ture de l'ame, Se favoir le lieu où elle fait fa
demeure, il n'eft pas befoin , félon lui, que
l'homme guidé par la révélation , fes foi-
foit
bles raiibnnemens valent l'autorité des Ecritu-
res faintes, Dans quels travers ne doivent pas
donner des ignorans auiïi préfomptueux , puis-
qu'un des plus grands Pères de l'Eglife , nous
a apris que l'orgueil des raifonnemens philofo-
phiques avoit penfé le jetrer dans une erreur
mortelle. „ Je parlois beaucoup, '3 dit es
5,
Père ,
& je me regardois comme un
grand
„ philofophe, mais fi je n'euffe pas eu dans
3, Chrift un fecours contre ma vanité , au lieu
3, de la feience , j'aurois trouvé ma perte car :
TKEL1MINA1RE. XXIÏÏ
TREL1M1NAIRE. XXV
l'origine des Dieux &
des démons, dont parle
Ocellus ,
pour donner des éclairciiïèmens aux
petits maîtres fur les démons &
les Dieux de
l'Opéra de Paris. Mon livre elr. écrie pour
les perfonnes , qui aiment les belles Lettres &c
la philofophie, &
pour tous les gens du mon-
de , qui liiènt dans le deiTein de s'inftruire &
qui ne font pas afles fcrupuleux pour condam-
ner la Cité de Dieu de S. Auguftin, livre
rempli d'érudition , &
de choies intéreflàntes. Il
n'y a rien dans mes notes d'aufli libre, que les
endroits que j'ai pris de cet ouvrage. Mais
dira peut être quelqu'un, S. Auguftin a.écric
en latin , & par conféquent il n'a pu être lu
que des gens de Lettres. Celui qui raifonne-
roit ainfi , montreroit qu'il a peu de connois-
fance de l'Hiftoire. Lorsque S. Auguftin a
fait fon livre de la Cité de Dieu, le latin étoic
la feule &générale langue de tout l'Empire
d'Occident: la plus jeune fille, qui favoitlire,
pouvoit entendre fon ouvrage auiïi facilement,
que le mien peut être entendu aujourdhui. Ce
Saint ne s'arêta pas à des préjugés mal fondés,
& aiant à parler fur des madères phi'ofophi-
ques, il crut qu'il y auroit de la foibieife à fe
contraindre par rapport aux ferupuies ridicules
de certaines gens. ,, Quiconque, dit S Au-
IS
j3 iPfàn•»
1^ cec i avcc une méchante difpo-
iitioa
cos-
&
PRELIMINAIRE. XXVII
droits les plus libres font fidèlement
rendus,
ce Traduoteur a donné de très bonnes
raiibns
pour juftifier fa conduite à ce fujet.
„ Si S.
„ Auguftirt, #>-//, eut été du fentimcnt,
que
3, ces fortes de chofes étoient
inutiles ôc nui-
hbies à la poilcrité, il n'auroit pas
;,
manqué
y) den avertir dans tes retra&ations, de
peur
3,
de tendre ce piège à ceux, qui
viendroienc
5? après lui: &
lui qui a été aiTcs humble pour
3,
ie dédire de certaines chofes, où la
méprife
etoit indiférenre, n'auroit
3) eu garde d'où-
„ blier celles qui pouvoient
être d'une dange-
reufe coniéquence, car
3, je iuplie de conildé-
35 rerque la langue, en
quelle ce Saint a
la
écrit, eroir celle de Ton pais ôc
3, de tout l'Em-
„ pire Romain , c'étoit la langue
vukaire de
„ cecerns-là: c'étoit celle des filles, des relj-
„ gieuiej , & Tes ou rages étoient entre les mains
55
C cc Si
resae Paonnes qui bien loin
r , ,°; , des'en
„ icandalileren étoient extrêmement 4*
édifiées.
Je ne demandedonc aux perfonnes des deux
iexes, qui liront mon ouvrage,
que de n'être
pas plus fcrupuleufes quei'étoient
tes religieux
& tes vierges confacrés
aux autels du tems dl
b. Auguitm Cependant pour
éviter tous les
reproches &
prévenir toutes les critiques d'u-
ne rauiTe fagefle, couverte du
mafque de l'hy-
poenhe, je déclare encore que je n'ai
écritque
pour
affecitibus,
verba tamen iicut ille, obicœna
de Civ. Det Ub. XIV, Caj>.
devitamus.^
23.
XXVIII DISCOURS PREL1M1N.
pour les gens, qui aiment la philofophie &qui
cultivent les lettres.
J'ai fait imprimer les refle£Hons prifes dans
le texte, & (qui font le fujet des remarques,
fans y mettre d'accens, comme on a fait de-
puis quelque tems en diférents ouvrages, où
les citations, à caufe de la petiteiTe du caractè-
re font fans accens j car il eft presque impoflï-
ble qu'on ne fe brouille lor? de l'impreifion ,
& cela fait une confufion plutôt qu'une exac-
titude Ce qui m'a déterminé à fuivre cette
méthode ,c'eft que ces mêmes paiTages fe trou-
vent accentés dans le texte qui eft imprimé en
plus gros caractère ainfi , fi j'ai fait une faute
:
Réflcc-
Refledions ' A S
D'OCELLUS .
DE LUCANÏE
fur l'Univers. XTeg*
Chapitre . «. £
§ *« §. .
/~\cellus de Lucanie np^g wky^w
v>^ a écrit ces renée-
tions fur le monde:
JL
*• ,«-
^,
^ t?$ ««$
^
,
le
)
,? ™
conjectures fur ce qui 2iîtoç ?* m*u*s
èil le plus probable.
§.2. Le
paroit
Monde me
n'avoir jamais
§.2. «
#«
"
^<*£
«*«*
<
A jc^}
,.
*
*)
Le
1
9
mo?ide
HEFLECTïONS
aytvvjTov.
me
oîil
fiet
paroit
été
^-
produit,
voir être impériiîable
iy-
tivui xott uyetyrov.
ejr
;
comme
été,
z
de
il a
même
toujours
il fub-
^^,'?^
A 2 ;r#y
ré &
^.*)
9
eî yinpim
eu- fiftcra toujours.
étoit fournis au terhs,
S'il
apu'ioient
D> C L L U S. î
REFLECTIONS
-
****»
»»j<rsT<*i
t ^
, hiTvo cevoir ce
fera diifous,
ment il
dans quoi
finira.
& comr
il
Car de
Toys
fxivov ,
<Tg
To'ye
*
le remarque -Origene
aucune marque de cette fpiritualité, tcllequenous
l'admettons aujourd'hui, dans ks Auteurs facré*•
& le mot incorporel ayant encore été in-
connu pendant plus de crois uecles dans la langue
iztinc f
D >
C
#)
L L U S.
* 9
.«&*%
été la première partie
du monde, de même vov , cw «£-
ce dans quoi il fera dif- tut, x«) touto ^g ^g
fous en fera la der-
niere partie. Mais le «
A 5
'
fin, il eft impoiîible que cela foit autrement.
»<8«?
K)
§. 3
* «»<
.
«
Jtahvc-iitiç
te yg
5
§. 3.
qui a reçu un commen-
cernent de production
Toute chofe
&
K<Hvtavîj<r<)U)$o'ê kni$i- & qui doit participer
à la deftruotion reçoit
fMv t^c drorcvfAeÎQvoç deux changemens; l'un
&.&
%)
etno
\
|»jt<u
tq\j
'
^
, ax]
àv <%- quoi
fe fait du moindre au
plus grand, & du pire
au meilleur. Et ce par
commence
ce changement
à s'opérer
,
ykvi-
D' C L L U S. ii
s*apelle production, & yivtw £\
ce en quoi il parvient
s'apelle vigueur. Le
»£^> &« hv cTs
dnm.
fit
> «Vc
^(-»
fait du plus grand j6eA•
au moindre ,
meilleur au pire,
du
la
&
&
lit) &,
Aï rtjç
«)
donc
§.
corruptible,
4.
eft
conféquent changer du
moindre au plus grand
Si TUnivers
engendré &
il doit par
§,4.
)
sswv
ygvo'jMiw,
Sm
<*\
rè
&>
^
^» ^evrç-
jw«-
$*
& du plus mauvais au , kcu $*$ rcv
meilleur ; & dans la c&i .-
fuite il doit auiîi clian- tjov. ign / #Vo
ger du plus
moindre,
leur au pire:
core que
&
le
il
monde
grand au
du meil-
faut en- àito
, s'il
()
jusiov
«£.
&* 33
?
*
\\
» > <>
c
a été produit, prenne <*£# o ow|jfo*ii>
$
f
REFLECTIONS
., ,
Xï
\ cuv termes & de deux inter-
Les termes
^' £-
sUï
5
vales.
font la
trois
génération , la
,^ '
£ï , force , Se la fin : les in-
7Îjç yividMç tîjç tervales font celui de-
? ,
?•
*)
To ai yi
v
to aVo puis
la
la
la
force,
naiifance jusqu'à
& celui depuis
force jusqu'à
§. 5. Le Monde ne
la fin.
§.
£
5.
•» '
JC06Î
i| «Jtov
, ey'^Êv
7^^2<
-
nous donne aucun in-
dice pareil, & nous ne
VOÏons pas qu'il foit
Tt
çl^uev,
(toJ
2
jwer^oi/
^f^oy
» fxfv
«}
ttoté
S7ri
>j
engendre, puisqu'il ne
change point en mieux
ni en grand, & qu'une
devient
moindre.
ni
4
pire
Mais ilper-
ni
4
$rot xxt
élans le
*
même
#e< xecrec
état
*
txvrev
&
,
il
/*
mais il perfevere toujours
eft toujours /##/ C^ fim~
}
blable & lui même.
L'ordre de l'Univers effc immuable , & les
changemens qui s'opèrent en lui n'in-
journaliers ,
' C L L U S;
*) ?
févcre
le
il
&
même.
même
eft.
toujours
toujours
femblable
état
à
;
dans
&
égal
lui hov
-
ctî)
. }
yivopivov'
^/,)
-^
<&
§. 6. Les marques §. 6. <^1
•
de cette vérité font les ,
«$•
() ,<•
arrangemens, les iimé-
tries, les formes, les
fituations , les diftances,
,&&^-
& • , 5
les
teifes,
puiifances, les vî-
& les lenteurs /
)
• j
réciproques:
tes ces chofes
femblables
un changement
le retour
,
,
car
&
reçoivent
&
tou-
leurs
une &-,
^^^)
des Saifons eft éternellement réglé
foi. y oc
*•
.
, h
longueur des jours &
des nuits eft toujours con-
forme au tems de ces mêmes faiibns. Les plan-
tes, les animaux, les hommes font fujets aux
mêmes loix , que la nature leur a impolées dans
tous les tems. Ainiî les changemens particuliers
n'influent point fur Tordre immuable de l'Uni-
vers ,
qui fera toujours tel qu'il a toujours été
au lieu que les êtres qui ont été créés font fujets
au changement par une loi, impofée à tout ce
qui doit mourir. Dans les révolutions, amenées
par le cours des années, la face de la terre eft
per-
,
t4 REFLECTIONS
* diminution félon la
&*(
-gft»? àii%o$ùv. tS progreiîion d'une fub-
juèv ^«£ a^ij «/ /w ftancc produite : 3c
àvvotfxiv T06 parmi elles les meil-
» %- leures fuivcnt état de
txtjai t Tjf cTé force à caufe de leur
<r« h» dfUtuav puiflancc , & les plus
p»W , *} j|jf(r petites & les plus mau-
çov«. vaifes tendent à la de-
ftruction à caufe de
leurfoibleiTe. Mais dans l'eflence £r la nature
§. 7. J'apelle le $. 7. To ai yi »
monde ce que l'on £ ^
-
^
, ) Tû \ 0[Jt m
nomme le Tout , PUni- / /
y r
vers ; c eit a caule de \
x
T« ç
M M
1 Te si ye » «#/
monde
& **
que Von nomme
mot
xccrpev
à
t
fape/le
-»
mot.
le
ys
je
*.,*
ce
nomme
»
tout
»
le tout :
tût
le
a
c3* l'univers
monde
.
le univerfel.
Voilà donc la définition exacte de ce quOcel-
kis entend par ie mot de monde Le mon-
de c'eft l'Univers
-. La
vent foutrrir quelques changemensj mais le tout
, c'eft
terre, Je
*<?»*
jfoleil,
ce qui exifte
les planètes peu-
, e-t^.
9
mais PUnivers, n'en eft ni troublé, ni diminué,
;
ni augmenté; il ne peut être troublé, parce qu'il
eft l'aflemblage accompli & de la nature
parfait
&
*»
de toutes
«»
les fubi'fcances
jl
, &»
yx* «r<> v*t
ne peut être diminue,
pareeque rien n'efi hors de lui, y « r*v v«t-
tvhf ne peut être augmenté , pareeque s'il
: il
exifte quelque
9*
elle exifte dans lui
enfin
6 REFLECTIONS
oûêh. ftances. Rien n'eil tors
v
'
choie exilte, elleexifte
Vrwii és?f,
&
.} ev\ tovtw
dans lui avec lui. Il
comprend tous les -
(~q)/, vx / ,/
^ '
/ très dîférens,
comme
,
les
.
uns
\ , &
des parties y ôc
9
roi les autres comme des
< . » productions
r acciden-
ts? ïKiyiwviÀKia* ..
*&»*?™> ; v ,
'
f
qUC ks ch ° fcS
nues dans le
C ° nte "
monde
ttcoç \
Xu Qnt une afinké & un
, accord avec lui. Le
, .v „ monde au contraire n'a
, N
m-
*«^
ovoîv r
r ç aucune ahnite
. /
& aucun
, ,
,
jwév
r
^»
^
'
-
accord qu'avec lui-*nê-
me:
une
/*
toutes les autres
r rPL
nature
,
lui ,
D* C L L U S;
% »
la lu-
?
PC* & a
< ^
? k^^va
y„
^
-
£^
•
v ,
la
mière, les autres fens ^ê
^
/ç
?
avec l'objet fenfible qui :
^.
leur eit propre , les
plantes avec la naïf- * ^*«
/
vrac
v
w
fance & PacroiÎfement ; ofoiTûv ^,. * è\
le foleil, la lune, les v ; s ,
&
??^
ot
-rai des choies. Mais le
monde -
,
au contraire n'a
aucun raport avec au-
/
cune choie qu avec lui- ç r
,
<
PQçusv .
'~ ,
()
K
~ \
J atot~
x* REFLECTIONS
£
**
#e
N
*
cu^èv
v
. ,
m-
m
indépendante de
de tous
ticuUcrSe
les êtres par-
celle
"
§. 9.
"
' .i-« £.,»'.
iè )
™ v
§.
aifé
Q. *1
de connoître cette
nous ^*
era
)
ême;
ai adouciifant
lc m
doit
i cl étant
être
^ m
TWV "*•*•'*"»
foi.
, \
^-
,, doux lui-même
principes des
ftrations, étant fignifw
demon-
; les
MJ oS,«,, «W è|
catifs
les
pour
choies
expficper
obicures
/
S^cpaveft « doivent être clairs &
x#) yvaçiiÀ) ilitr.
'•*"• fenfibles par eux mê-
<*
cattfe
Bïonde
îlefi donc
%iy
delexiftence delà conservation
toutes uvnç nit
les chofcs açp
même. Philon le Juif a em-
immortel par
ploie a peu près le même argument dans l'ouvrage,
lui
u**i. Maisle monde
,
& de laperfe-
efi la
, J J '
,
amev ywbutvcv
r
1
chojes, nous devons en '
)
»
|
>
£
,
„
j/ivo'jufvo» fi?f
*&
„
«"
ta•
même; &
qu'une fub- U( ] Sia
-
itance
fervation
&
étant
aux autres de leur çon- * ™
&
de leur du-
rèe, doit être confervée
perleverante par el-
fV#
la caule
§
}
;
l
„
*™™
£-
wrf
r^e-
** kb.
-
, *»-
èiyt
rangement , eft narmo-
nique & arrangée par
elle même, 7 Or le ?
™°> «W fa
;
2
«va* )
TflV
de la con-
eau fe au
"
l'exiftence ,
> ) ,
)
chofes eft donc impé-
3
jl riflàble , & durera toute
cîvto *- l'éternité ,
puisqu'il eft'
8
.)
? hctrfAOvîtç (
yivé• par
de
lui-même
la durée de toutes
la caufe
§.
%a) hahuirai
.? - è\ î\
les
§.•
chofes.
10. Si l'Univers
vient à être diiTous il
£
, ,
«? p}
.
<cU
,
0% <*1>9<«.
v*
5
itç
••>/
^
dans
°e "
ce qui n'eft pas: ;
^ OU
varov*
ttoîvtoî
s
•',
<f
yap*
N
*, **v
,, '
\
^ il
j-rr
•
eit
j
împollible
ioit diflous dans ce
qu
qui
il
'>
? <fe eft, puisque ce qui eft,
ov eft l'Univers -même, ou
• àvlcp tS
iït
rouir u
eit
»«i
.
étemel.
<-
7<ey
r&
,
» Wiv. ù 2f rQro ?
xoc-
-
tî , fV<». 0£ •
être '
„
W **
v ,
ç %,, ,
ISI rou
même qu'il
'.
, >
»}
x „
£
,
"^
,.
eft impoffible ,
que ce
£' ?
" ^ "*
qui eft foit compofé de \,7«
parties non exiftantes, , , * » ~
• \> n. rr ou r
il 1 eit auiii que ce
qui exifte foit difîbus 7
i? >*
dans ce qui n'exifte j .* a- >'>,
pas. Donc 1 univers v
eft indeftru&ible & "?* ' *"»tefyov
impériiTable. jr«V.
r
*\
,
f*
truit étant furmonté ro " tw7oV , (pOoi^Vs-
B 3 <
Quod fi ira res Te habeat, idquoque quod fibiipfi
caufa eft cur fir , perpetuum eft ; atqui mundus
.
ficuti ccreris rébus , fie eciam iïbi ipfi in caufa eft
ut fie, nimirum ipfe seternus eft. Philo ub.
••'h
, Kcci
durée de toutes
*> cXm
rovTS
hxfxotti; tu»
Mot à mot,
6<7
même la cattfe de
, étant la caufe
yivoptveç
* la
9 Le
l'i REFLECTIONS
JwoLîzvQfAivQv , j? par quelqu'une des
* ' ~ , / chofes hors du Tout»
V7T0 riVOÇ TteV îvtoç. , ,
ou par quelqu une qui
cuxg ^g uVo e ft dans le Tout. Ce
ïfaku UVç
n[ , ',
» N N
ne fera pas par une des
chofes hors du Tout,
« /»
*«\ x«) «
5
c*
* * car rien ne peut être
tw hors du Tout , tous les
res dans le Nt
x«l £
Tout & le monde ou
v
10 ttccv^o
_ c
£
Ko^o
>
?. ou-
a ,
rUniversc ^ lcTout/
non plus,
b> :
Ce ne fera pas
çr
)
exiitence ;
9 le Tout ^
£4 REFLECTIONS
^.
<
ci £\ détruit ni par quel-'
rm
rmg
'^, *
èWoÔgv
qu'une des chofes au
dehors, ni par quel-
-a < v qu'une de celles en de-
f »
monde
^
b
„ .
„ \ clans; le doit
a^roç H *
.^
être éternel, indéAnic.
«vwAeô^oç /?. f
ou s'il ne l a pas pu ,
5
&
ne l'a pas voulu. S'il l'a pu 6c
voulu , fans doute le monde eft de tout tems. S'il ne
pas voulu , &
ne Ta pas pu , il s'enfuit que dans la
iuiteiln'apuniie pouvoir ni le vouloir. Car il fau-
droit dire que Dieu a été pendant un tems imparfait
& enfuite plus parfait, ce qui eft. abfurde. Si l'on
repond voulu , mais qu'il ne l'a pas pu , Dieu
qu'il l'a
aura toujours écé également imparfait, ce qui répu-
gne à la raifon £c s'il a pu créer le monde
: qu'il &
ne l'ait pas voulu, Dieu eft donc un Etre envieux
& méchant, puisque pouvant faire un grand bien
il n'a pas voulu le faire. Or aucune de ces diféren-
TTfttTWV
•
y.ÛLl
choies premiè-
^•
te des
res,
IO
& les plus ex- $>7,
ccllcntes ; elle atenuë „ / . i '
' . .
/ t
?£#«.
cette continuité dans
5
^-
/## , » «er £0i#zV
potuit: aut pot uit
aut loluit fed non
, nec volait
Siprimum detur y
d non voluit.
:
tîiaiutoltu* ,. Si nous
&
plus excellentes. Par les termes des chofes premières
<£r les plus excellentes T,uie*-mTca*
y
,
Ocellus entend les clemens,qui ibnt changés, pài?
*
t
-
REFLECTIONS
*v> tion
t
une
,
certaine
la
&
propor-
ramenant à la
recevant
* *v 9Wo ,
«*' - mortalité,
une progreifion de fa
lh*t
res étant mues changent
y oc leur nature félon leurs
*
f/.h
/ t
reillement leur cercle,
xa) ^i e ft une progreiTion,
#£,\ qui n'eft ni de iuite , ni
Mifim^i! continuelle, qui n'eit &
v / pas de Fefpece de celle
r '
qui le fait dans le lieu,
} **
'
&. §.
,
&
^^^"îV
[ i -î entendre
-à •* l'air, l'air
W
^ » & yîi^g sré-
l'eau,
/^
&
w /wi
l'eau la terre-
r<?iiwr ou le
() okv ,- gement
même période de chan-
a lieu de later-
il
eer.
a
>'
jufcm'au feu, d'où
commencé de chan-
De même
C
les
L L
*
^
U
.
wJ
S
..
?
« v
,
>
£?
Tfl
*
9
rruits, les plantes, les
*™*
/
arbres
commencement
neration par
ont reçu
les
de ge-
un
ger-
*»»
****
y^w?, x^tfuUvU
«M-
»
*
^ (
T0')
pliilant
fion par
dans
cette
la
la
progrel-
même choie
même chofe.
&
.
*'%<>***
t»5V
WlfXeD/Ajr
<7*£
§. 14. Les hommes §.14. O/^sa»0pe••
animaux chan mi
les autres ) Tfl J
>
gentfucceiïivement,&
courent plus vite au ter-
^ a \ «
me de la nature. Car il ,
, ;_
, 1 au2iaQV<rty
H m
y a point pour eux de , ^ *
> lm **«**-
-*
retour vers le premier (
Q % * , ,/
^
8%} tto^oî
REFLECTIONS
,
- ,,
#)
comme il y en
enqua-
1 *
IlspériJJent &
ne font plus engendrés , $<*7*
Voilà qui eil clair , 6r il n'y a pas de
*«*< fli^fiy<»27ai.
"
qua-
eiÎuïé les
L L
„
U
,) £&
-
S,
Famé,
N
T0V
:
v
9
29
A"
.
3
o REFLECTIONS
parties, & tout ce qui a tdes parties eft corporel*
A cette première difficulté Joignons-en quelques
autres qui font auiïi fortes. Voici la raifon la plus
probable, que l'on donne pour montrer que l'ame
doit être d'une nature direrentede celle du corps.
Nous avons, dit-on , deux idées diffcinct es: une de
nous mêmes, comme étant une choie qui penfe &
qui n'eit point étendue, ôc l'autre de notre corps
comme étant une fubftance non penfante éten- &
due. Je reponds à ceux qui difent cela , comment
peut-on fwoir que la matière ne peut penfer ? Si c'eit
par la révélation, je réponds, que j'en fuis perfuade il :
5,
due ? d'où vous vient cette notion ? Si elle procède
„ du corps, il faut que vous nefoyez pas fansexten-
,3
1ion; aprenez-nous comment il fe peut faire que
,,1'efpace ou l'idée du corps ,qui eft étendu, puiife
„ctre reçue dans vous, c'eft à dire, dans unefub-
„ fiance non étendue. Ou cette idée eft produite
„ par le corps ou elle vient d'ailleurs ? Si elle eft pro-
duite par le corps, il faut abfolument qu'elle foit
ai corporelle 3
qu'elle ait les parties les unes hors des
„ autres
D' C É L L U S. $t
^autres ,& par confequent qu'elle foit étendue: fi
„ elle vient d'ailleurs, &
qu'elle émane d'un autre
., endroit 3 comme il eftneceiTaire qu'elle vous re-
,,
préfente un corps étendu, abfolument qu'el-
il faut
„ le ait des parties , & par conféquenc
qu'elle foit
„ étendue ; car fi elle n'avoir point de parties com-
„ment pourroit-ellc vous en reprefenrer? Si elle
,, étoit fans extenfion , comment vous ofriroit elle
„ ment &
diftinclement, pour en avoir une notion
,,
jufte, évidente &pofitive, de favoir précifément
,,&fans confufion quelle eft fa nature, ôc en quoi
3, confifte fon eiïènce enfin ce par quoi elle elt
,
3>
fezfouventque rameeftdiffufe partout le corps,
5J
ôc que néanmoins elle ne voit que dans Tceuil.
,, Supofons donc un moment que vous foyez dif-
3
, merveille? Eft-il poiïible qu'une feule même&
3,
chofe puiiTefc trouver entière tout à la fois en plu-
„ fieurs lieux ? Je conviens que la foi nous enfeigne
3
,celadumyfteredel'Euchariftie, mais vous n'êtes
„ point une choie miraculeufe , vous êtes au contrai-
re une fubitance naturelle, & nous neconfiderons
3
,icileschofesque par le feulfecours de la lumière
„ naturelle '.comment peut-on donc concevoir qu'il
3 ,y
ait plufieurs lieux, & qu'il n'y aitpasplufieurs
3,
qui la contient eft hors des autres lieux ? Repondez
à cela tout ce que vous voudrez, vous ne prouve-
3,
rez jamais qu'il ne foit pas très-incertain ôc très-
difficile à croire que vous foyez tour entier dans
3,
35
chaque Or, comme il eft beaucoup plus
partie.
3,
raifonnable , &
beaucoup plus probable d'admer.•
3, tre 3 que rien ne peut
être tout à la fois en plufieurs
C ,3 lieux,
34 R F L C S
3,
rement fans parties y s'il eft mathématique c'eft un ,
5,
vous êtes étroitement uni , &
dans lequel vous re-
„fidez: cette fiotion deviendra inutile; car malgré
3, que nous feignions, il faut cependant que vous
„ vous trouviez dans le concours des nerfs, parle»
„ quel les parties, que l'ame informe, transmettent
„ au cerveau les notions ôc les efpecesdes choies qui
«ont
>> C L L U 35
5,
convenez que le corps ne fe meut point ioi même;
ainfi par vos propres principes je fuis en droit de
3,
„ conclure que vous êtes la caufe de fon mouve-
„ ment. .Aprenez, nous de grâce comment la condui-
re & la direction des efprits peuvent fe faire fans
,
quelque forte de contention, &
par conlequent
, fans
quelque mouvement &
quelque impulfion de
, vôtre part ?
Dites-nous par quel moyen une chofe
,,
peut agir fur une autre , faire effort fur elle , la met-
tre en mouvement» fans un mutuel contact du
, moteur &
du mobile, &
une pulfation réelle: or
, comment cette pulfation peur elle fe faire fans
., corps; car enfin la lumière naturelle nousaprend,
,,<Sc nous fait voir évidemment qu'il n'y a que les
,,corps qui peuvent toucher &
être touchés?"
Cette dernière objection de GaiTendi eil frapante,
& quoique toutes les autres foyent d'une grande
force, il faut convenir qu'elle eft la plus victorieufe,
&j'ofe dire la plus évidente ; car enfin jamais on ne
pourra donner aucune raifon évidente pour prouver
qu'une chofe qui n'a point d'étendue , qui eft dénuée
départies, puiiie agir fur une quiena, la frapper,
la toucher, &
la mettre en mouvement.
35
vre?non, il n'a pas de barbe. Eft-ce un cheval?
3, non il alaqueue trop petite. C'eft donc un ane,
3,
partit le ruftre? Ecoute repondit le maître: Ce-
3 C „ n'en
,
}S REFLECTIONS
„ n'eft pas une chèvre , il n'a point de barbe ce n'efè :
?,
fan tiroit àcs fiens ? " Comme le fentiment de ce
Jefuite eft eifentiel ; je placerai ici fes propres ex-
pre ilions. J? &
omififii aliquid olim fi cevfuïfti maie
,
7y
Ncwpe
D' C L L U S. 39
"^Nempeunumaliquod eorum, qua novi. Qua porro
*'
illafunt ? bos , equus , a*/>rvz , tf//#a*. yi# <•/? bos ?
^
3J
efi , 7Z0» e^* <"/?. ^» ^/>^ ? barbata illa ) hoc
•
l,
imberbe ,
»0# e/?. Afinus ergo eft , o*ra »**
^ bos y
nec equus y
nec tapra fit. guid rides ? exitum
„ fabula exfpeàa. At enim , adolefcens herus-
*/'/•
5J
<p/W«/' ^ equum No» £0*
perinde confias
comua non
,
tf^"* afinum
habet. An afi•
?
fcJ
nus ? Minime , auriculas ?ion video. capra ? N/- An
„ &/ W£<? &à£f : <:/) »o» eft ; eft ergo equus. Tur-
batus nonnihil rufticus analyfi illa nova 9 ut cl• ex-
tlamarit : non eft animal j nempe animalia qua novi y
funt bos , equus , capra , afinus ; non eft bos y non
equus non capra non afinus : ergo affilions
,
trium•
, &
phans , non eft animal ; ergo aliquidnon animal. Stre-
nuum fane ph'dojophum non ex Lycao ftdex armen- , ,
ai REFLECTIONS
natis , ex ordine prœdicaterum &c. Summa cathoîicA
fidei contra gentil?*. Lib. I. cap. V. pag. 13.
Le même Se. homas dit enfuite „ Cette incer-
:
5,
croient pouvoir mefurer celle de la nature divine
3, Si en connoître toutes les qualités; ils fe perfua-
3, l'être , &
que tout ce qu'ils croyent faux doit l'être
,, auffi. Il faut donc pour corriger l'efprit humain
35
de fa vanité , &
pour le ramener à une recherche
„ modefte de la vérité , qu'il y ait bien des chofes
3, qui lui foient propofées diviniment &
qui parlent
5J entièrement les bornes
de la raifon " Utiiitas enim
provenit , filïcet prœfumptionis reprcfjio , au a eft
mater erroris. Sunt enim quidam tantum de fuo in-
ge?iio prafument es , ut totam naturam divinam
reputent fuo intelleclu pojje metiri , œflimantes fcili-
cet totum effe verum quod eis videtur , faîfum &
quod non <videtur•^ ut ergo ah hac prœfumptione
eis
D 5
C L L U S, 43
3, nous a plus inftruit delà foibleiTe humaine par les
3)
qui m'a toujours fait penfer qu'on n'en pouvoit
3>
parler avec trop de foumiflîon, &
que le plus fur
étoit d'en remettre la decifion auiïi bien que tes
w
3,
articles de la Trinité , de l'incarnation , de la refur-
3,
gion les préceptes que la philofophie rend dou*
3,teux,<$c qu'elle ne peut éclaircir."
Après avoir prouvé évidemment dans cette no-
te, qui n'en: déjà que trop longue, qu'il étoitim-
poffible, que les philofophes anciens puiTent con-
noitre d'une manière diftincie la véritable naturede
T<?//5"
- <£\vi»v-
ces antiperiftafes
font
Tous
&
plus
ces
engendrés,
antiperifta-
changements ^font
ces
1
-fpisfcov au <•6
^,
)
i7riyiia[X.tva ,
-
fond également ici tous les êtres fublunaires qu'il ,
& diffoutes ,
^$.
Voila encore une nouvelle preuve qu'Ocelius a
cru la mortalité de Pâme, nous placerons ici les rai-
fons qu'aportoient les philofophes qui nioient la pof-
iîbiiité de fon immortalité: il faut ,difoient ils, que
tout ce qui fubiiile par l'avantage de fon immortali-
téj foir capable, par la iblidité de fon corps , de fe fou-
tenir d'une manière inviolable contre les coups qu'il
reçoit ,& qu'il foit la péné-
tellement inacceiTible à
tration , que rien ne puitfe pénétrer au dedans pour
diiToudre l'étroite union de les parties ; mais l'ame eft
compoféedepartieSjpuisqu'elleeftuncorpSjquetout
corps eft étendu , &
que tout ce qui eft étendu a des
parties; or elle eft donc fujette à la diviiion, pareeque
%qmi ce qui a des parties peut être divifé. Auffi voyons
nous
,
D' C L L US, 4j
fes ^
'
3 & ces diférents ? 5
êix-
changemens font des j£ ^ray/vere».
£ ml
-rtf
»)
,
c9n
<T cfhi toujours
jours confervé
, & efl
, &
diverfcs chofes qui
tot£
qu<i
vu.
n'ayant ni
ment ni
commence-
fin, nous font
des garants aiïurés ,
que
,? km)
7
nat
,
tdu
>
dyi*
5<5 REELECTIONS
vit) l'Univers n'a jamais été
0£. Îts produit ,& qu'il ne fe-
, .-
~„
ToSev
JioJÙ^tJ
2W **)
^
de
,
.»^
îXk» ra )jamais diifous.
forme du monde elt
œ
.
r .
«le &
fedesfages, & je reprouverai la prudence des pru-
dens, Jfaie cap. I. verC 19.
'4- Hrf [^) rtjç x-ttt)<rf6jç (es *)
cciïiî^oiïaç.
-
;
quent
donc par confe-
fans.commence-
,.
^^
S,
£Ts
jt
^
^
ment & fans tin: de « ftV , ,„
même lelpece ou la r ^^ 1C, 5•
>*,».„
nature du mouvement ™-?*^ ??• "**& ù
tatum effe efl motus ergo etiam ante illud Nunc erit
:
,,
j? mouvement il eft in-
yuwv *** *
,
eft dans lui n'a pas
eu de commen cement
, & ne prendra point de
>
v. \ / fin : puisque l'Univers
&
u>jts *7> ve<£ovo?
V •.,
, n* rT
n eu: nl P a» ag er
•
m
iïhi
,
*% muam e, & qu'il n'eft
/36«.
* Ç
- ^f) a changer ni de
pire en meilleur, ni de
.
rf t
de dire ,
*) que monde
}
im- le
«
/ & produit indéfinie-
-
<*
uîv
r
_
x
r
™? v
*Ai f
rf
«^
j
Et nous
tible.
rons rien de plus ^ ce
ne
ô-ô«. fujet.
1
Tl eft donc manifefle que le faire &le mouvoir
apar tiennent à la eauje de
*
la génération <& que état
depajjton & d'être mis en mouve?nent apartiennent
à ce qui reçoit la génération, pu %
^OCE.LLUS Î3
Chapitre 1 1, '.
§. . §. .
C'eft dans le Tout, T? we) S\b> tw *,
ou dans l'Univers, •*—^ * »
* ^^Hw
qu eit la génération ,
« roS »***ttpaû*
neration eft là où îl-y-
a identité defubftance.
Il donc manifefte *
eft ^ . , /
)& ,
r yivitrzcûç
que le /tf/ré» & le mmk-
•
'
, , . . v v
65"*. #*£< oe
tion & que ,p/état de
, 1
,
*
. T6 Tt9.tywt
'w K#i
tient a ce qui reçoit
la génération. xivgr<r3-ai.
D 3
$.2,
) £< )
§. 2. A» ^s aJ- §. 2, Les dcftins
ré/z- diitinguent eux me-
yovift Tg aVaÔk f4- mes , & féparent la
roocubula 9
put a aciio n &
pajjîo , reaclio Aclio efl
ipf.us agentis printipalis & majcris virtutis- ,
in
paffum agit. Pjjfio vero efl ipfus pajji operatio y
eft
du
im-
cercle
.
L L
içiv
D
S,
ciS-avutlaç
4
.&) (tû)
iVQ^aV
^ y*•
J5
rée de la la peniée
partie pafftble qui eft au deiTous :
£wU*
S
, )
)*
,
REFLECTIONS
ri
*'
•
N
a- que
la
fes
décrit la
iéparation
^créis
tout cc qui
au dçiTus d'elle
, con-
ce qui eft en elle
3
&
eft
Lune
des cho-
,
crécs
en haut
& tout
eft
^ - w genre des
tient le
W, **•«*»*« î*- Dieux: * mais tout cc
voç.
,
exiflé autre fois
h
,
&
le depérijfement des c hofes qui furent
<&> la
pitv (yccp)
. Te £î
a etvri)
ersXr,ttiç
qui avoieni
yiyinoTUv
x.xt •
, it
;
en»
le
contient le genre de ,
nature où fe fait le
^s^. T; ^ (^
changement &
périilementdes chofes,
qui furent engendrées,
le de-
€5*<v ôf *$ -
&la génération nou- *«>"
v
W°™S ,
«
v
D 5 <Te
§. 3. 'B•
ci-noytyo-
» et '
velle
avoient
c
rois.
•
§.
des
j.
exifté
Il
êtres
faut neces-
autre
qui
~ '
<•
_ /
ts
fairement
«
choies ioient
.
s
que
x .
dans
trois
,
la
%&) i^Qviïi >; partie du monde , dans
*
dvvxçuxv
/
, , / kl
•.
laquelle
t
la
*
la nature Se
,
génération exercent
,
7£<•
\ » «.y Premièrement le
TOV U2V 7TPÛÇ r
au
- corps,
contract
le
dans
prêtant
toutes
~ les chofes qui font fus-
a yî*z<riv îp* ..
\ , ,
ceptibles de genera-
yt>STtç
: Ei/
9
»w de
iïvvcLÇiioii
»
fit y
foi Platon «Se Ariftote ont éta-
v^utuf
bli les mêmes principes de la génération qu'Ocel-
îus. [1 faut, dit Platon coniîderer trois diférens ,
„
* U
.
S,
» y.
<
»-i 2„
55>
âv
«JtJv >-
?
à Fégar-d des chofes rà
nées de lui Ainiî , , .
^
cm il en elt de eau
pour la faveur,
bruit cour le filence
f
du
f
Jtffae» , ) ^oç
^ «Îtaç^Îc
?
des ténèbres pour la
lumière,
tiere pour
& de
les
la ma-
chofes
,* ^ y
fa. **>V*p,
té-
b '
'
qui a point de tor-
Çok. *} o* <&V? me , eft analogue avec
—LiMMmL ~ N
iju. Ie fon. la parole, &:
s ' le chant; & les tene-
) |< , *) bres ,
qui font fans
[) (,
•* \ .,£>«,. „^î ,„ couleur &
fans forme ,'
-* ,
lont analogues avec la
lumière, les couleurs:
?,.,« \*» - ~*>.,.. & le blanc eft lui—
même analogue avec
5£\ *) ) Tart ftatuaireavec &
^
,
.
^0•5-»?
&\
«jé
«
»j
-
>?
6 Secondement
s
,
il faut qui! y
.
avôPi&v-
s r
»? remment
Fart ftatuaire.)
.
uXXoturtiç *•
TihittrxtAriftote a dit la même choie, Selon
lui, comme lés premiers corps font pris dans la
ma-
D'OCELL'U S, 6
font en puiflance avant cùv ôv tcv't»
la génération
>
qu - . & s ~ t
elles font en pertec- ^ *
tion après avoir été <'<* ^ ,
yivo'pw*
& \'^*
produites
pris leur efience
il
que
eft
.
le
,
ou
avoir
d ou
.
la « .^ _
u7T۔v^i
$
\
^
,
:
i _^
Vt-
*
ment
§.
que
ait lieu.
4.
il
la
faut
généra-
Seconde-
qu'il
n<rQon yivuriv.
§•
Tfl j f
4. ^
^ ,
«të^
fo
y ait des qualités con-
traires&antipatiques, ••) x«} *-
,
*
matière recevant l'état
tipatiques ne fe vain-
ra) avtùûv ,
pire &- quent pas à la fin en-
^ , . c , . tierement unes les &
. Tvy^arsvc-i <fè
les autres,
j en t vaincues
ni ne io-
lés unes
autres * Ces
«
<#?*< 3-^uo\ à P ar les
^, ^
r
v x v
qualités contraires iont
, ^ ie c haud, & le froid,
J^oV• le fec , & l'humide.
^. 5. T^rfiv êi al §. 5. Troifiemc-*
ment il faut encore
{&** aUwdfAîtç gtftf y ait ^es fu ^
aVîv £*K «<ks «** £
feu,
anCCS
'
Feau, l'air,
f
^:° ir
&
îT/éîç, , ^ ^. la terre dont les fa-
tft
*1», .
.
<W^*v.
- ,..
e|
b>
«j
,• ,
^v
,
or ces fubftanccs difé-
rent £# degrés de puis-
fance ,
„
«»< «> ,. *
oure
puiifances ne font pas
Jj^ & ne font
yivovlaf Koyoi y»\ pas crées , car les caufes
D' C L L U S. 6f
de ces puiifances font
incorporelles. ^
'
,
T<? ^
efficiente de ces qua- '
choie pa(Jii?ie : or *
cft
chofes
dès
commune
que
, en
le
à toutes
forte
corps peut
que ^V 6
iroiciv*
'
x
*»*
u>sz
être touché
.. N
&
.-,
fenfi-
#1
- \ »
àvvauinrw-
/
ble a la puiiiance il *
^ «te w«vti«Vé/^
6 ^"«™
~ r ,
^'^ ) -
x
«»>
me la chaleur& le
'
*
-
4
tf
eiv
<*
îk ^*
REFLECTI0N5
aI
pila•
<Te
ment:
fe
dans
uns
8
transforment
mais
les
autres;
les
,
§. 7. $3~ §. 7. Il y a deux
pal
*
.
m
r
,
. .
, diférentes fortes
Les unes vien-
de
ai , siV)
*
t^v nent
corps»
des premiers
*
*«'«, ai *Uà*y*<
jbûV
k tout»», ôeç-
]Uëv ^<*p
t
à ^ -
cor P s ou éUmens
autres viennent
COY?s m i xtes
des
qui font
£û ts de l'aflemblagc
-
L es
,
ço»,
«
fe c apartiennent aux
premiers corps ou
:
eJè
non
.
0*$
' ..%
x«}
.
xai
.
&
U-
v
,
.
élemens.
/ teur ,
La pefan-
.
la
«
légèreté
* /
,
1
la
. Jenfité
£ï ai partiennent
, la porofité a-
aux corps
a trat
ç
feize de ces diferen- •
/; • .
'
™\ *
* ç
le rare , le danie , le
poli, le rude, le dur, X» 7 xà
le tendre, le mince, *»,89 -
Fepais, l'aigu, & l'obtu. N ,'i^ ,
-'
, ,
§& # §. 8, To juev
'
^•
o5v>
Le froid, rhumide , 3 £$
le danfe , & l'obtu 5
w-
apartiennent à l'eau ; , * 9rvjt?oV
,
îe tendre , îe poli , t
^-
le léger , le mince ?, fï
j
apartiennent à Fair ; aoù
ôc le dur , le ru- xowp«v , * 5
» ?-
L TûV,•
REFLECTIONS
,'&-
66
de, le pefant , le &
^ & ^
£
,
,
yijV.
»- gros apartiennent à la
terre.
)-
,
t^sç
f
§.
*
p.
-.
b
kcu
\
ivAvrioùv.
è\
<J
s
6(-
- tre
yv\
,
~ &
ro
,
§•9• Dans ksqua-
fa terre
contraires
élémens
ks
ri excès
iont les
cxtr emités des
: le
le feu
feu
&
eft
,'
Fexcès de la chaleur,
\ Qtçiurtiof,
>
,
- ^^
* ainfi que
du
la
froid#
glace
M
eft
ais
- l a glafe eft Fépais-
/ « >"'<
?! « ilffement & la concre-
, ,
du
le
fro d
feu
j
eft
5
de même
Fefferves-
v ~
$ .^-
,/
7 >
;
> cence du fec
chaud. rien
du
ne
peut être produit ni
&
•vjcy
mai,
<mc
;
*
„
*
) »
„
***«>
l'eau & l'air font les
Tj W } ^ ^ •
T)JV
N
"¥**"-
qu'un extrême. Il
„ QlUn
*
u& *
yT j F
faut neceifairement que
fon
oppofé
contraire
exifte auiïi.
ou Ion
Il
*£«
^ N
',
tïvat , fit
, r
eft pas plus poiii-
ble qu'il n'y ait que c £T g <T* Mo , ^r^
^
les deux extrêmes, il .
r
Tû ***"#* ?*• * "
faut qu'il y ait un in-
tervale entre eux; or S-g™,^ *&
les milieux font op- ,
*•' lrç«*
,
^
; « * .v * . :
commun
lettres italiques
a l'air & au «}
dit
Ocellus.
,
REFLECTIONS
^<
<?8
ue ovv xxl
$*£#• <*?
,
1
-,
-
1 feu;
mun
re; le
le
a
froid eft corn-
Feau
iec eft
&
à iatcr ~
commun
»
..
N
.<",.,
Kcci uifti
ç
5/jj
L'f
X|
elemens c'eft la
r t r
vV*A
a l'eau
*e
des
P
,
r
?P re
à L'air \ mais
de chacU11
yîfc <të
«Te
,
tfvçoV jugv
,',
9 gçaoi' J a l'air, & le froid à
,
< &-
t^$tô?/i«/MT*0ofc- ont de commun,
, «7/
changent dans ce qu'
elles ont de propre
&
itlC6i,
TO C'*/? qui fait que
fubfiances y ou les elerfiens les
-
cha?i?ent
da?is ce qii* elles ont de propre lorfquun contrairefur-
monte autre contraire.
uîrcmri» *t ovrtoii olvtcov.
fin ov»
Ktnu h iha
, &
** &-
(-
. cts 10 tvetvTiov SKOtfliov mot
à mot dans la conitruotion ; fit» cv» ut ovo-tset ?.v-
B'O C L L U S. 69
lorfqu'un contraire t^u. »
furmonte Fautre con- ./ «
r ocîpi
s
vypov
'*
traire ; comme ,
lorl- '
itsç*
3
a mot. Donc fubftances de ces puijfances refient
les
REFLECTIONS
fo
,
«»*)'*,
.&) l'humide de
par-là que
l'air; c'eft
les clian-
gemens& généra-
.
les
ns ^ font des fub-
iè\yi*\m iU *„- ^
. ltances &
des clemens
* \\ mêlés les uns dans les
autres.
&, §.
,
il. To tîvVo•
.
à
,
§.
pafiif
12.
deftiné
Le corps
à rcce-
<h-
1 *
Les chargcmens qui fi font dans les élément,
yivirtttfo * ptT*n\et$ Ocelius avoit
, &c.
pris dans la dodtrine de Pithagore le fenriment
que toutes les choies font faites des quatre été-
mens, qui fe refolvent ou retournent dans eux,
reviennent ou font reproduits par eux, „ L'univers
qui eft éternel , dit Ovide , en parlant de la do&r inc
SJ
3)
fans, que le feu &
l'air, font fitués au plus bas
r,
endroit, & comme ceux-ci font fort légers ilsfe
qui peut
voir tous, eil
D'
changemens
.rr
OCELLUS
les
le
rece-
pre-
r
, ^
x&<
, \
,
*
r»g
ôvvaun
nonh x h %
/
£<&•
7î
7T£Cû-
rnier en puiiiance pour
ie ta ft, ^ç v \\<
t>jv ^. ,
"'
,
/*™•**>
n
,*
.,
^
^ % c4thi*
çoî
?,
re. Dans cette viciflitude la nature ,
qui fe plait à
„ la nouveauté , varie les figures qu'elles a tirées cî'ail-
contraire ; qui e £
f» «, ;
*
ltf«v7/oy dans chaque élément,
*?<| eft^détriiit,
qui eft
&
homogène, ou
que ce
**\™
v
<^ ,
'•
de même
& * **
la forte,
*f qvv yivoTiç "- demeure , la généra-
-
achevant entié-
9
:«"", '\
"
pi»
r Két ',' **W«Î & fçc, &
v
f.
y*
l'air eft chaud hu- v
&
«V? S-ep^oV JyjjoV m ia e le chaud eft
;
\e
p ropre du feu, &
<Tt vyçov. ors l'humide le propre de
, - ./ < Fair : donc lorsque
1 humide qui elt dans
i*tt{#rfr« « ra
?$, .•
iv
ir furmonte le fec
™ , , v
pre
chaud
froid
de
eft
cit
l'eau
le
le
&
pro-
propre P*\
le ^
c
****
>
;J;ûV
,
^
*
,
4«-
de l'air ; ainil donc ° > ™» ^ <*k oç •» *$
quand le froid qui §t°y>ov. on cvv iv
eft dans l'eau fur- &* &.•
monte le chaud qui $« cv
eft
gement
en eau,
dans l'air, le
fe fait
chan-
de l'air
9"epjuow
fos
>.
1
sis
,
^ ^* ê| di?
>^ 0 "
,
x
!• fe fait de Feau
. ,
en terre.
i
ers
Cil ,
;
§.
«tè
^
, .
^
,
\ ,
.
7/
xç«tj/*
ovvccueiç
/
$1
.
,
ment,
puis
§. 16.
la
élémens fuperieurs , fe
fait d'une, manière con-
traire , de
Le change-
qui fe fait de-
terre juiqu aux
même que
r r
5 r celui
. .
qui
•
le rait
•
par
toig ivavriaç (pôe/çow- alternation ou par
^^^
r/ ,
to pèv
.
^«fcvif ovrcç
*k
$•-
«V
N
mens
tout,
tQUt
: ces
arrivent, lorsque
& que
furmonte
change-
deux puis-
fc
v<ty>
y^ov,
/
^.
<»jfov,
ctolv
s
'
x«
\ ^
10 èi
v- cn forte
t£
fances
puiiiances
refte
._
de
détruifent
q Ue
contraires
commun
rien
'
les
ne
à
,
'&,
• » /
^*
^ .
r
'eft dans leau iurmonte
m k fec qui cft dans lc
c# tif fe u , le changement fe
; donc quand
qui eft dans w ?
,
vff**•
<fg
j/ji
0
^" ^
#Vp ShpuoNr
°^ v T0
,»"
chaleur qui eft dans p* 9-«pji*et7 3 tc <Tg lv tjj
£
F air
fe
terre.
,
fait
le changement
de l'air en
yjj
eeç ^?v
% ** , lv <*:-
âifoç
truit, &
que le chaud du
feu périt auiïi , le feu eft
'^',
&$£ ,
<h ttu-
yv/vy
cependant engendré de SyctTAi
ces deux élémens ; par-
ce qu'alors le chaud de ttst** yàp
. iïalakù-
<-
l'air , & le fec du feu 90 ç 3• 5
yà?
yv,.
*is pev
<*7#«-
yijfe
f•
76 REFLECTIONS
, <? àa- de la terre & le froid de
'.
ToçTc vj/w^çov. »j Js^? l'eau font laiifés. Or la
/
essçoç• 3£- que le chaud de l'air
[ ) » 7^? & le chaud du feu pe-
-^ ,
,
ylvwtç gstc riifent, il n'y aura point
«. y«^ jlvav- de génération car les
/
,
' contraires ?
<r'<?/? ^ /V*
deux , &
v
|^o». to dans tous les
ê'îvyocv ivav l'humide eft le con-
ii
11
Nous n'étendrons pas plus loin ces courtes re-
ce qui regarde la génération des premiers
,»
fle dirions fur
»
•
corps.
JVIot à
o*U
mot, mais a
pîvyivieiiïs
ymrcct ,
&
D'OCELLUS.
^ 77
-
terre le froid de ?, ,
il n'y a
l'eau periifent *j * *
3
point de génération,
° ii.
ouûtov-
.«.»>
€ ^^
le (ce de la terre ***' ?***<*. &
Fhumide de l'eau font # yw
laides , & le fec eft le v «. K M . v „
s
contraire de 1 humide, '
s
qui regarde la gêné- *'*] ^ gv >**** ™"
ration des premiers
corps, & fur la ma- „ ../ « /
par les
les
cruels elle eft v«v y /, ÎjttfvwffeW
3,
première violence feroit caule de leur deitruction ;
„ mais pareeque les principes s'acrochont divejfe-
3, ment entre eux , &que la matière ne périt jamais,
33 le compofé nefouffre point d'ateinte, jufqu'à ce
3,
qu'il arrive une fecouiïè allés forte , pour déranger
D' C L L U S, 79
,,ce qui pourroit être produit ou ne l'être pas. Les . .
3,
altérés."
Omnia enim débet , mortali corpore quae funr
Infinitaœtasconfumfeanteacla, diesque,
Quod fi in eo fpatio , atque antea&a setate fuere^
quibus hsec rerum confiftit fumma refe&a :
REFLECTIONS
Çommutari aiiqua poiTent ratione revicta,
ïncertum quoque jamconitct,quid poffit oriri
Quid nequeat, Lucret. ibid. v. 5 84.
D ;
G L L U S, 81
plus ardent , n'agiilent que fur la furface des autres
élémens, &
ne peuvent que les désunir, oulesaf-
fembler , mais non les entamer &
les changer.
Toutes les impulûons (fi on admet fimpuliion)
Se routes les atraétions ((à on admet l'atracHon)
peuvent mélanger les principes élémentaires, hs
varier par ces mélanges , les amalgamer , les diviièr
les amoindrir jusqu'à les rendre infenfibles; mai*
toutes natures (impies, comme les chaux d'or
les
82 REFLËCTIONS
•ynm
t
§.2.'7£)£'«-
Atfrgor i
,
, v „
x« «il * r
x*i
,
§.
Monde
lablc
&
22.
^&
Puisque
eft
improduit
,
le
impérif-
€, n pas eu
,
a
#iv y&ittuç un commencement de
8
génération
ra
faut
jamais
'
de
encore
,
admet-
il
C È L
fin.
n^au-
Il
«
^
M
I.
>
,
/ tr
, ,
S.
nort
;
^
/
^
S;
/-
mauvaifefoi &
l'impudence fedifputent le premier
rang vertueux &c diferets Ecrivains de la Gazette
:
ecclefiaftique,
qui d'un itile tantôt fanatique , tantôt
bas &rampant , répandes vôtre venin également fur
lesgrands hommes de vôtre nation , fur vôtre Roi
fur fesminiitres, &quilouésavec tantderaifonôc
de modeitie un tas de Séditieux de miferables &
Convu!iionaires,dignesoudesprifonsdeBicêrrcou
des petites maifons vous tous vous êtes des Dieux
:
fur la terre, vos efiis Dit , vous favez tout j l'on iè- &
roit tenté de croire qu'à tant de belles connoifïànces
vous joignes celle du bien &
du mai, fi l'on ne vous
voïoit pas taire toujours le dernier , ne jamais don- &
ner des marques que vous connoiffiés le premier,
84
euvvmtvcti
\
.
REELECTIONS
( -
dans
ie,
une autre cho-
&
une chofe qui
engendre en foi , font
deux fubilances di-
W «P v
*»«» »
T0
x
. irvviyyvç èe
« a
- ,
iftence.
opère la
qui
génération
dans une autre chofe,
Or ce
,,* **r* J* ,
c eft tQute ^ pank
W ^O^eToOff £ du m ° nde <l
ui eft aU
to
.»
#
*»
-/
( ,
leil
partie
>
p ro chant
qui
,
eft
s'éloiçnant.faitlechan-
,
dans cette
tantôt en s'ap-
tantôt en
«&
,
.
,
x «}
,'>>„„
tjjv
v
*
l'air
^
froid
feloa
du chaud;
q
&
>
en fu i t que l a
s
xj * ' des
s'accorde
fignes du Ciel
bien avec le
&
7 tcv cette
cours du
obliquité
foleil ,
eft
£ la
génération,
rangement
vers, qui a en
D'O C
caufe en général de la
de ar- &
de rtJni-
L L
&
• & U S.
yiviauç
8y
lui la
puiifance active & la f
5
"
1'• «te
***™*wm 9
cipe certain : que la « ? - , » ~ \
^ -
de la Lune•
la
que
chofe qui engendre
dans foi, eft ce qui eft
au deiîbus de la Lune.
&
7
iq ^
If/
«»
F j
-
,
U REFLEGTIONS
. Chapitre I IL
§. » §. .
ytv'iu-iùûç
&'
&\
}— r
c premier commen-
cément de la gêné-
hommes
^
ration des
î?
>>
yiyoviv êx ync
««/- des autres animaux, &
T«v,a^'ag}'î
9
.7
hhctTiZKo^tjuivM
^^
ydç »i) -•
£ *
•
\
mais l'arrangement
la durée en a été de
tout tems.
neceifaire
Car il eft
que les cho-
&
gevicrit
* » <&
H§t 3}
la durée en
nité de la génération des
6c des animaux
-
^ & fes, qui fpnt dans
té du monde, &
dès que Pon admet Pun de ces
fcnrimensil ta ut admettre l'autre. Ariitote, fes &
difcipîes les Perjpateticiens, tiroient même de la
peceffité de l'éternité de la génération des animaux,
un de leurs plus forts arguments pour prouver cel-
le du monde. Ils demandoient lequel, lors de Par-
rangement de la matière, avoit été formé le pie•
mier, de l'œuf ou de l'oifeau; car il ne peut y
avoir d'oeuf fans oifeaux ni cf oifeaux fans ceufj
ainliils foutenoient, qu'il devoit y avoir une ei-
- * 87
parties
Le
faut
coexiftées
donc que ^
aient tou- 00
avec
&'
&
*».
?<
«^
^ap
,
.
y$¥ 9
£j
•-
*
<Tg
<*? toutw*
?,
*
*} 9
ov*
>7•
lui. <>
§. 2. J'appelle par- §. 2. <^é pi-
tiés
la terre
qui
lé
gîon
.
du monde
eit
la
n
,
,
'
&
entre eux
moyenne
* aw
le ciel,
Tintervale
ont
, apel-
Wi*•
F 4
/
,
<J _
*w**tx,™
phfai•
?
ôv,
_.
5
la moyenne région
fuf<riov }
qui efi *
nommé
j
fublime
mot
mot, 5a» er#^rt£-ra< /<#-
air.
Ariitote ne s'eft point fervi du mot pnupa-to» pour
à
&
fignifier l'intervale qui eft entre le ciel & la ter-
re , emploie pour exprimer les chofes qui
il l'a
naiilent, qui font engendrées, qui paroifTent &
dans cet intervale. Mais Philon le Juif l'a em-
ploie dans le même fens qu'Ocellus , dans l'ou-
vrage qu'il a écrit fur la durée du monde , />*
-
88 REFLECTIONS
cv, ertXifav» toujours exifler. Le
»» ) *»'• monde ne pouvant
». Si yy a, fubfifter fans les par-
^- #^- , ,
mais fubfiftant par
tics ,
&
*• &\ .») elles, avec elles ;
TMvu&rotç, in- donc toutes les par-
5[
juov
-
53 £°"
,
y.iToifOQhr'v iïhï tics du monde exiitent
néceiTairement avec
^ '-
*
}
à <<,
,
ht
cvv
aoiîjç
^
,
cuV
,
dans ces parties, cocxis-
tent
exemple
lune
planètes
,
avec
les
le
elles
foleil
étoiles
coexiftent
:
,
par
la
les
a-?
. -
aL
fflOf
foi
3
i7>t
Les vent s,
ro 3•£/
iïe xeti
dans
s £p ftîv » aux autres.
vec
vents
mens
froid
chaud dans
la
,
,
du
&
5
terre
les
&
change-
chaud au
du froid au
la moyenne région.
les <riov
^
ov
yivo'uiva
«Jtw
. ,
Ainii donc
<*
,*
b
ayant ete placée , de
touttems, dans chaque )
intervale : feavoir les „ 3f , >
}0 REFLECTIONS
les créatures , qui font l'effet de cette caufe,foient
éternelles. Un être qui agit par fa volonté ne retar-
de jamais l'action de cette volonté , ii ce n'eft parce-
?i REFLECTIONS
créatures ,
quia -finis creaturarum efi divina bonitas
quai in tôt a œternitate eodem modo fi habet, tnje$ c'eit
la refleoHon d'un habile Commentateur de 5c. Tho-
mas. Mais écoutons ce grand Saint parler lui mê-
me. Cuw bonitas divbia perfecliflima fit , non hoc mo-
do dicïtur , quod omnia à Deo procejfirunt profiter bo'
nitatem ejus ut ei aliquid ex creaturis accrefeeret : fid
,
.
t
ne région
h
les
-) »
Démons , mot à mot ; dans le lieu
& dans
&
la moyen-
àai-
,
'
c . , ccvccyny}
* >e-
*
tant convenir que la
4
<# RE F LE CT IONS
ai• race des hommes eft
D' Ô C L L U S.
feulement
du monde
les
exiftent
parties
, Cr v
ô - <• s>9
G 2 £>J
'* -
riv
-.
^,,,
)$-*}•
nemeavi
-
£è ciyvsAei, cr*f AfioUriS tjjvÎs rîp
, xat» vrettiïeiç
dispofitio-
^ \*, ^ -
J;)
,5
écé chargé. Or des amours de ces anges naquirent .
., les géans.
cc
fofîfei [ayyiXoi) ?
g /' <?~
tei Trxpôéutv
-
xset $t
( , «*i
,
ttîçî ysvopcsvoi
,
bot-
xqrtv , f {4,h ovv , cl
,
, \
koîs
,
/#/;mais que
fcs, qui
\
font
r
les cho*•
conte-
r '
nues dans les
*
parties,
70b
* »-
iïuipottç
» Tritvft&Ttxii ai eV<v
' «y-
,
?
;
Teïç
<
(, 7
£ ij rûfJLKrfyc,
iva-uvcTTTu
oè
,
tu
fêûpotç
£
iït
"^.
tri <ra>m
3?
avec les femmes. Ils turent condamnes
fe fouiller
&
„ rejettes de Dieu à caufe de ce péché , ils percii-
„ rende nom &
la nature d'ange, devinrent des &
cc
, 7 fatellitesdu Diable
Deus avgdos fuos mifit , ut
:
toi REFLECTIONS
§. 4. te y §. 4. Si l'on objette,
d
y%- qu'il arrive des des-
truclions ôc des chan-
gemens dans
de la terre, la mer
prenant quelquefois
les parties
<
«rf?
(tîjç)
yr,ç* où
baKatcnç liçhz-
G 4
le Fils & non pas le Père qui s'eft montré. Et
quid de hominibtts ioquimur , î//z» */;**» de ipfis cœle-
»
,^ ' %» » ,
<yàp
,^ ^
&
„ ce dans une nature plus craiTe
vnv
foîide." E**f*s
ioixv (putrit ç-auet
,
,
htv
èv
,
--
ô
UttcÇks-u
,
jj'
&^-
<-
?
REELECTIONS
o4
civ-ttiç
'\- <fè «] fon cours dans un au-
tre lit, la terre étant
x#< JtïçafAÎvw elle-même tantôt élar-
gi /
„ un , félon ce qui eft dans les Ecritures
feu fubtil
33
il anges fis mhiflres , un feu brûlant , cefi
a fait les
^pourcela qu'ils font dans un lieu , qu'ils peuvent être
„ vi Cibles lorsqu'ils veulent bien Je montrer dans la }
propter &
in loco funr, &
fiunt vifibles, dumiis
quidignifuntaparent in fpecie propriorutn corpo-
r'um. St.Bafliioper.tom.i.de Spirit.fancl. cap, 14.
pag. 181.
Selon St. Auguftin l'homme eft quelque chofe de
moïen entre les bêtes &" les anges. ,, Car , dit ce Po
^re , comme
bête eft un animal fans raifon 6c
la
3,
mortel , ék l'ange un animal raifonnable ôc im-
3,
mortel l'homme eft entre les deux , au deiTous des
•
ttes, &
raifonnable avec les angeSj en unmotani-
3,
mal raifonnable &
mortel." Sic ut homo médium
qttiddam interpecora ér angelos : ut quia pecus efl ani-
rnalirratiO'iiale atque moriale angélus autem animal
rationale &
immort aie } médius homo effet inferior an-
gelis ,fuperior pecorïbv.s habens cumpecoribus morta-
•
D'OCELLU S. Î05
& 3&-
gie
par
les
,
les
eaux
tantôt feparec
vents,
qui la
& par
mi-
, ^^ $-
çouivcav.
,
Je
G 5
REFLECTIONS
un coït auiïi extraordinaire. Louis de Vives, dans
fbnexcellentcommentairefurla Cité de Dieu de S.
Auguftin , nous explique cela fort au long il remar- :
&
gêner arent fibi , Mi era?it gigan-
tes afœculo homines nominati. Genef.cap. VI. verf.
i. 2. 3. 4.
Il faut convenir de bonne foi ,
qu'il n'y a rien qui
paroiiTe que cet endroit , & qu'il éeoit prefque
fi clair
impoiîibie que les Pères ne l'expliquaient pas à h
lettre: mais ce qui fans doute les jetta encore plus
dans l'erreur 5 c'eit un pailage de St. Paul qui paroic
précifementapuïer celui, que nous venons de citer
delà Genefe. L'homme ^ dit cet Apôtre, a pas été
crée à caufe de la femme mats la femme à caufe de lui ,
,
3
débet mulier poteftatem habere fupracaput pro-
,
&
.
pterangelcs." Legreceft tout auili précis peut
?,
,, \ ,
erre plus eXprefTif. K<«» *. êycricrôi) ù'Ào h et tjj\ -
-
yvjy ^<cî 70V >$&.
teitxx
(* , Atot jj
*K
Pauii . ad Corinth. XI.
parut évident aux Ecrivains des quatre premiers
Il
.
hà
y. & 10.
D.
»
le ciel ;& de là raportant fur la terre le; oracles
- ^
les révélations des chofes cachées
les biens que les hommes reçoivent
-»- }
WK7rép7ro»T&i ,
?
des futures , 6?c
/
hiiêet à's
&
y'tvoe,
pourri*.
^ hayon, .»
xct\
foZpc
•
'/- -
,
#
&
î£-
.
,
,
REFLECTIONS
rus ùy&ûûJ9 Plato hoc genus inter honnnei
ac De os interpretum adminiftrorumque fungi mune-
ribus ait : qui ab hovùnibus vota precesque ad Deos
feffétant , a Dus adhomines oracula dona bona- &
rmn rerum. Plur. deiiid, &
Oh. pag. 36.
Sr. Bernard s'explique de la même manière fur les
anges gardiens, quePlutarquefurles bons Démens:
afin , dit ce Père , qu'il n'y aie rien dans les deux qui
ne foie employé à nôtre bien, Dieu nous envoie les
anges , il les charge du foin de nôtre conduite , 6c
leur ordonne de nous fervir de gouverneur, ne &
quid in cœlefiibus vacet ab opéra follicitudinis no•
ftrœ , beat os illos fpiritus profiter nos mittitinmini-
fieriwn eufiodiœ nofirœ , députât , jubet nofiros fieri
pœdagogos. St, Bernard, ferm. Xil. in Pialm. qui
habitat.
Piufieurs philofophes crurent ,
que les Démons
étoient punis, lorsqu'ils ne rempiiiîbient pas bien
l'emploi dont ils étoient chargés, &, qu'ils corn-
mettoient quelques fautes. „ Empedocle, dit Plu-
„tarque ,
prétend que les démons font châtiés des
„ fautes Se des orTenfes qu'ils font ; alors l'air les
,,
'-
ayant repris leur premier état,
„,dans leur première demeure.
^ hàorat *
ils
i^u, -
retournent
îè **i
,,
'
1
-
filt ycep s
^
" *\§(
,
yottet
^
*$ £' |
, ô
hfctTXt ,
çvyéoort rrutrtç'
*fflH
*,}%
XAtcc,
cv -
-t» .
D'OCELLUS.
%apctr j£
Empedocles genios
delictorumque luere affirmât.
) x-vS-ocputtriç
3,
leure &
plusvraie qu'elle fera indulgente ; que cet-
3, iburce de mifericorde s'étende donc jusqu'aux
te
3, anges reprouvés , au
moins après pluiieurs iiecles
3, de torture.
Pourquoi fe répand elle fur toute la na-
„ture humaine, &
vient elle Te tarir pour lesan-
3,ges?
u Quœ fe?itentia propure a boita vera y &
quia mifericors e(l• tanto erit melior
, &
lerior qua?i-
io mifericordior fuerït , extendatur ergo acprjfunda-
turfonsbujus mifericordiœ usque ad damnât os ange*
los ^faltempop multa atqvteprolixa fecula liberandos :-
3 ,&
aies anges. Mais ceux qui l'accordent même
3, au prince des Démons &
à ihs anges, portent en-
3, core plus haut qu'eux la mifericorde de Dieu." Sic
ergo ifli volunt judicii T)ei comminatio?iem non effe
viendacem , quamvis fit neminem davmaîurus quem» ,•
tures après que leurs fautes auront été purgées ef- &
facées ?
D ?
C L L U S; ïïj
facées? Je ne crois pas qu'il y ait un Théologien
dans aucune religion, qui ofe foutenir que l'Erré
tout
puiiïant ne puiiTe effacer les fouillures
d'une ame
quelques grandes qu'elles foient. S'ildeffend
unepa-
reille erreur, il faut le regarder
comme un homme
qui n'a non feulement aucune idée de la puiflàncede
Dieu, mais qui n'en a pas davantage des règles
de
Tordre en général, Eft-il naturel de croire,
que la
fouveraine bonté, qui eft maîtrelTe d'impofer
des
peines paiTageres, qui peuvent être utiles
à ceux qui
les foufTrent , en ordonne de cruelles
d'éternelles &
qui ne fervent à rien, fi ce n'eft à tourmenter
des
créatures infortunées? Dieu pouvant terminer tes
peines des damnés, & les leur rendre utiles & profi-
tables, pourquoi veut-on qu'il les rende
éternelles
& infruciueuies , &
que pouvant faire du bien il faile
du mal Admettre un pareil fentiment , c'eft foute-
?
3,
feront condamnés aux flammes par l'arrêt très-
„ équitable du fou verain juge, fouffrent éternell-
ement." Nunc jam cumvùfcrkordibus nofiris agen-
dumejfe vid"o , &
pacifiée disputandum, qui vel omni-
bus illis bominibus , quosjufîijfiwusjudex dignos tehen-
nœfuphcio judicabit , velquibusdam eerum nolunt cre-
dere pœnam fempiternam futuram. Aug.Civit ,Dei iib.
XX. Cap. 16. Pourquoi donc injurier les gens ten-
dres pour les miferables, après avoir annoncé qu'on
vou'.oit \cs combattre avec douceur ? 'eft-ce pas
les injurier que de dire , qu'ils ne ioutiennent une opi-
nion ,queparcequ'e!le flatele désordre dans le quel
ils vivent ? avouons que la grâce efficace avoit man-
qué dans ce moment à S. Auguftin. Ce qui me le fait
croire encore plus, c'eft qu'il n'aaporté, comme je
l'ai déjà remarqué, aucune raifon pourfoutenir
fon
fentiment;or jecrois qu'il n'y a pas de preuve plus
évidente du défaut total de la grâce efficace que de
,
prendre dans la dispute les injures pour des raifons,
ôc voila ce qui nous montre clairement que jamais
,
H $ les
îî8 REFLECTIÔNS
lesEcrivains fefuites n'ont eu cette grâce efficace,
qu'ilscherchent à détruire depuis Ci longtems.
Avant de revenir aux Démons des anciens , je di«?
rai encore un mot fur la queftion dont je viensds
parler. Les Théologiens conviennent qu'il ne faut ,
.
les
cette fontaine
Greg.
Avant de
foîdats deftinés à
Donnons encore un exemple;
fut éternelle,
la
^
garde du Roi de Perie.
afin que la four ce de
•
?,
dans ces lieux , après un long efpace de têtus , les
„ Oracles recommencent. Cette ceiTation &cere-
3,
tour d'Oracles reiïernblent à des initrumens de mu-
--*^*
. *&-
0
„ iîque,quand ceux qui en favent jouer les touchent."
}
&, ,
*i-d5>j
'
lv
j£
yiyst&fAiv ,
} -
\/ »
%
iïxiuoiteiç ffvnxh&im
^'jvttfjtu ,
tfty&tœ
& £* <« %»%
Kj *,
5
3,
tude des Dieux , ou à la fagefiTe des hommes, mais
3,
il ne leur attribue rien de ce qui fait la diférence en-
3
,tre les bons &
les mauvais." Promde fi (Apulehs)
ali^uos dœ?nones konos vellet inteîligi , aliquidetiam i?i
ipforum d feriptione poneret 5 unde vel cuvi dits ail•
'
*
dit, „que quelques démons, après unlongefpace
srt%povat
,,.
iït ^ Kxêxpêûe-cii
gémis quasdam paucas longo tempore vir-
•(•}$
3,
dans tous les évenemens de nôtre vie, toujours fi-
,,deles, prudens 6c purifiants. Pourquoi craignons
n nous donc? fuivons-les feulement &
foïons leur
D'OCELL-US. 125
ptdamus , tantum fequamur eos , adhœreamus eis.
Jd. ibidem.
La do&rine de S. Bernard ayant été aprouvée par
PEglife, il ne refte plus aucune difficulté fur ces an-
ges habitans de la terre, &
attachés àlaperionne &
à la conduite des hommes. Il n'en eft pas de même
des démons. On nous aprend , dés nôtre enfance
que les démons font dans les enfers au milieu des
flammes: lorsque nous fommes parvenus dans l'âge
de raifon les Prédicateurs nous tiennent le même lan-
gage mais on nous dit ces fortes de chofes fort légè-
:
rement &
fans preuves; car l'Ecriture eft contraire
à ce fentiment , elle nous aprent, en termes formels
que les mauvais anges font dans une région d'un air
épais &greffier , où ils habiteront jufqu'au jour du
jugement. C'eftcequeS Pierre & S.Jude nousdi-
fent. Ecoutons d'abord Car S. Dieu n'a
Pierre.
pas épargné les anges qui ont péché maïs les aient en-
.(•.})9
« ,
gelis peccantibus
'
voie dans des chantes épaijfes
} --* rypçftéwç.
&
obfcures y les a livré
pour être refervés au jugement. Et y*p à S-iôçàyyiXsip
,-
,- 1
7jj»
$}
pxvJav
xpicriv
,
abandonné leur propre origine.. 'Ayyfovi re
ho-fte7ç otihotç
'thov
?
,*. Angeles non fer vante s fuum princi-
^
124 REFLECTIONS
Il eft donc certain que les Démons ne feront dans
l'enfer qu'après le jugement dernier ; ils habitent ac-
tuellement dans un air épais &obfcur, les plus &
grands théologiens en conviennent; comment n'en
conviendroient ils pas, puisque fur cet article les
Saintes Ecritures font fi claires? Il refte à (avoir
quelle eft cetre région , qui foit la demeure des Dé-
nions or l'Ecriture ne nous donnant la deffus au-
:
12<£ REFLECTIONS
tions , &
les preiens que la guerre lui raporte , penfë
à fecourir un foldat citropié , &
quelque fois men-
diant Ton pain dans les rues ? quel eftle Confciller de
grand Chambre, qui s'enrichiiTant des maux caufés
par la chicane , aide un plaideur indigent , raporte &
ion affaire fans intérêt, uniquement pour aider uni
malheureux? Aucun de ces gens fonge-t-il à prati-
quer, je ne dis pas des vertus divines &
humaines
maisdes vertus diaboliques ? Ces dernières iont-elles
donc encore trop feveres pour les courtifans, pour
les financiers , &
pour les magiftrats.
Je termine ici ces reproches pour venir à un ar-
ticle , qui fans doute intéreffe la tranquilité de l'ef-
prit de mes lecteurs; après leur avoir montré tous
les démons, habitant hors de l'enfer , je crains qu'ils
ne fe figurent , voiant tant de maux qui arrivent dans
le monde , que le genre humain éft en proie à la ma-
lice des démons, &que les démons font les maîtres
delà terre. Je dois donc les affurer, que le pouvoir
des diables n'eft point auffi grand quilspourroient
le croire , Se que les démons ont des ennemis qui les
detruifent tous les jours. Pour lavoir comment ce-
la fe fait , écoutons parler un grand Théologien.
„ La puiiTance de tenter les hommes , dit Fierté
„ Lombard , eu enlevée aux démons par les gens qui
3,
vivent juftement ôc chalkment, enforte que,
n comme l'a remarqué Origene , tous les démons
^qui aiant voulu tenter des juit es en ont été vain-
,3
eus,ne peuvent plus tenter d'autres perfonnes.
„ Mais faut reitraindre cela , au crime qu'un de-
il
„ qu'il
D' C L L U S. 127
3,
qu'il fautque chaque jour le nombre des ennemie
5, du hommes diminue." Vincentes minuunt
ialut des
exercitum dœmonum. Ecoutons parler Lombard
plus amplement. Aîiis quoque 5 qui a fanéîis jufle
<& pudice njiventibus vincuntur^ poteflas alios ten~
tandï videtur adimi. Unde Origenes , put , inquit %
fane quia fa?icli répugnantes adverfus ifios tentato-
res . &vincent es minuant exercitum damonum , &
l'élut quant plurimum eorum intérim ant : ?iec uitrafas
î3 o REFLECTIONS
<$$& ?, ) ^ minent , nous repon~
~ . , drons cela que 7 ces
f
'
' changement Jont parti-
>> C L L U S.
3 1
entiers > & qu'ils n'arri yiyoviv 9
ouïs s<oîei
8
vent jamais ni n/arri- ,
\ "77,
veront a, toute la terre.
bTt yiyw wn
h
tça*
-nji 7 yjj» hxxtç
non. Ces changemens n arriveront
%
}
t
3
2 REFLECTIONS
^-. < ?*2 *•
§.
Ajjvixîjç
T>gv
frag/ate
§. 5• Quant à ceux,
jav/ah , «
n'arriveront à toute la terre. Mot à mot
mais U
deftruélion entière de l arrangement autour de
la terre pas faite , ni elle ne Je fera jamais.
ileft certain que nous voions, pour ainfi dire,
renouveilerla terre dans l'Hiftoire, parlesdiférents
changemens ,
qu'elle nous aprend être arrivés fur la
planète que nous habitons; mais ces changemens,
qui arrivent fucceffivement , ne portent aucun dom-
mage à la terre, qui en général refte toujours ce
qu'elle a été , , de toute écerniré
félon Ocellus Si la
mer gagne d'un côté perd de l'autre ,
, laiiTe à
elle &
découvert à peu près autant de terre, qu'elle en in-
onde d'un autre. L'on a vu par des tremblemensde
terre des précipicess'ouvrir des montagnes s'élever, ,
3,
tenant des marais qui fe font formés dans des fa-
35
blonieres. La n-ture produit dans quelques endroits
3, des fontaines nouvelles, & dans d'autres eï'e tarit
* 9 Ait vsn
Uct%x
< /id. metamorph. lib.
53
dit Lucrèce ^
font pas une fuite de la génération,&
„ li la nature elllmmortelle, d'où vient que la guerre
a ,deThebes, &
la ruine de Troye font les premiers
33
Pourquoi y a-t-iî tous les jours des arts qui feperié-
M <5tionnent, &
qui s'augmentent par les recher-
3J
ches qu'on fait, &
par les foins qu'on fc donne: on a
, perfectionné la navigation ,1a mufique
excellepar
3
9i
des tons nouvellement inventée Enfin Ton a pene-
2)
tréla nature, fes mifteres ne font plus cachai."
Traterea ^fi nullafuit genïtalïs origo
Terrai 5
& cœli^femperque atemafuere :
U
un changement
dans la Grèce
D' C
,
arrivé
qui
L L
&, . S,
^ yk-
%if
I
4 yoit
D' C L L U S. 137
cité, pour ne pas dire de fureur; changeroienc ils
yovt
3
3
vj
ri
'?,
-
REELECTIONS
ov% vV
fouvent a été barbare,
IO
& qui la fera fou-
V-
(&,-
S.
vent encore.
bitans ont changé
Ses ha-
non -
font plus cachés : rien ne prou ve plus la vanité de Fef-
i4o REFLECTIONS
* Yy feulement par des rc-
^» ,- volutions humaines ,
r b
mais par les errets de
,»
wfe
„.../ ?%% y
îL
D
y
veo-
la nature, qui à la ve-
rite
.
plus
n'eft
-,r
jamais
•
ni
-
puiliante ni plus
àî) , ) ^^ foible , mais qui eft
•«
tjuaç
_ Q toujours
J
plus
r nouvelle ,
'
a
& ,
) prend un commcn-
1
nra & de a
*fy* tfc &, lavr*
*
ff ^.°
deitruction qui
.
arn-
!
pas été barbare, & civilifée par les arts & les
îciences. Sous fes Rois, & fous fes premiers Con-
fias Rome fut iauvage &" grofliere
j après qu'elle
D }
C L L U S. 141
cternite;
toujours d'un
la nature étant
coté ac-
uh <<
^ç, $ dwrx.-
tive & en mouvement
& toujours d'un autre $™> ™ ]
(*W ' A* 8
'"
f
Chapitre IV, ov #.
§. I. §. I.
-
penfe
j propos de dire
qu'il eil à
, «^ "riTi è£
*
'
quel-
que chofe touchant les / ,_ j. A/ \ »
\
,
iÇ*'> ™™ T ?°;
comment, &par quelle ,
-
?î
TS
T
<
KXt ><*
h
'»!'
s|
éç\*<
* smôpaTru* ysisrsaç
k&tcl rpciro» îttitîXovjusvm
%7curvnpywvqs
^
,
, ««-a^
vop*
Tittg
*<..
s%u* Je
penfe qu il efi à propos de
dire quelque chofe touchant les générations des hom-
mes , -
de montrer comwient , par quelles loix &
ellesdoivent être achevées: Ocellus va nous dire fur
ce fujet les choies les plus importantes , nous le &
verrons toujours parler dans ce chapitre en philo-
ibphc digne d'être un grand Législateur.
-
,
14* REFLECTIONS
yi lui ellesdoivent être
N c / ,-n achevées: la modeilie
J & la pietc devant beau-
*
TTOos-UfAiv , Ts»i»û»y ytts<re&ç. Il faut d abord conve-
, -
nir que non f ne devons pas nous apr cher des femmes
,
» $.& -*
pour le feulplaifir &c Voici la conftrucbon f*s»
.
îjJoujç yiUTîaç
mot à mot <ér d'abord ilfaut convenir que nous t
„
, rccJi
*43
xa-
53
cité du Paradis, s'imaginent qu'on n'y auroit pu
>5 engendrer des enfans que par le moyen de cette
„con-
144 REFLECTIONS
</-
, TctTo
*î^ov>JV
nous aproclier des fcm-
mes pour le plaiiir,
své*&
5
,concupifcence, dont nous voions que le mariage
,3 mcmc , tout honorable qu'il eft , ne laiiTe pas de
,, rougir
mais Dieu nous carde de croire, que
35
ces mariés qui etoient dans le Paradis , euflent ac*
,
complis par cette concupiicence, dont la honte
)
,, &
remplies la terre. Car cette concupiicence eft
„ née dans le pêche l'homme donc eut repan-
3
,dulafemence,ôcla femme auroit reçu les parties
autant que le befoin Tauroit exigé & les
„ génitales ,
parties de la génération euftent été mues par lavo-
3 ,
maux,
font mouvoir leur peau quand ils veulent.
a
?3
1 eft vrai, que les hommes n'ont pas cette forte
, de
mouvement, mais niera-ton que Dieu n'ait
,pûlaleur donner? Nefepouvoit-il donc pas faire
„ que la partie, qui ne fe meut maintenant dans le
„ corps que par la concupiicence, ne fe fut mue
tl
„, que par la
volonté. Sed nunc hommes profec~i il*
lius , qua fuit inparadif) ^felicitatïs ignari , nifi per
hoc quod experti funt id eft per libidinem 9 de qua
.
vccç
4 <?
§. 2.
*?
) -
REELECTIONS
JwuifAiiç j >£
§. 4. Il eft
lespuiflances, lesorga-
certain que
D 5
C L L U S. 149
point été accordés pour
lcplaiiir, mais pour la
cv'%
«JbV9"*j
3
^^?
ïvmct h•
t
DOCELLU S. ï 5
éternellement.
ï\ étoit impoilible
Comme *,
que
4
- '-
yd^
du mal &
qui étoit devenu fujet à la concupifcence,
,
, 7^ eut part
ne
r
,
à une vie divi-
& que
.,.
1 immortali-
..
3,
quefois ces mouvemens nous importunent malgré
&
„ nous, quelquefois il abandonnent ceux qui les
- ,défirent avec ardeur ; &
tandis que leur efp.rit fcft en
,
U
té
D'
ne pouvoit être
partage de l'humanité
C
le
L L
,
' ,
S.
> <>
153
«-
s 7
Dieu a établi cette îm- '
«vg-
5
*54 REFLECTIONS
&* 9
mortalité en rendant
/ , continuelle & perpe-
tuelle la génération, li
3 ,qui
meut notre langue ou notre main, elle les &
3,
meut auiTi lors même que nous ne fommes pas en
„ colère. Mais pour les parties du corps, qui fervent
3>
à la génération, la concupifcence fe les en: telle-
m'-
C L L U
faut donc
bord, que
D'
établir d'à-
la propaga-
«< - S.
a,
/i
> '
~
i
yi*
5 j
a point ete r
TQf
Dei Lib.X.lV.cap.19.
Après cela comment peut-on condamner comme
un mal , &
comme un péché la concupiicence. 11 eft
clair que le raifonnement de S. Auguftin Te reduità
ceci: Dieu a ordonné aux hommes aux femmes de &
s'accou pler , CroiJJés & multipliés , a-t- il dit , crefçite
& multiplie amïnï ne leur a donné que la concupif-
: ii
ce*
i$6 REFLECTIONS
*$~&~ 9
îrtûv% établie pour le plai-
§. 3.
?,
ceux qui font defTendus par les loix. Les membres
3 du corps étant les inftrumens de l'ame, chaque
,
33 donc que le coit à fon tour eft le but &c la fin de ces
3,
pour la fin &le but de ces mêmes choies. Il eft
3,
même. Une chofe, fans la quelle une très excel-
lente ne peut exifter, nefauroit être mauvaife de iâ
r nature: la perpétuité de la génération de l'efpece
,, humaine, qui eft un très-grand bien , ne
pourroit
3
,être confervee fans l'accouplement charnel ,donc
„cet
D'OCELLUS, 157
§. 3. Il eft enfuite §.
}
3. *« #- <Ts
neceifaire de confide- xj
10
„qKqv ,
REELECTIONS
«#
on
7/
usfor
r s
rer , que Fhomme, dans
Farrançement des cho-
r •
tîôit être
ine
regardé corn-
ayant un raport
#%, . x
«2
,
' r
direct avec 1 arrange-
ytçov
^
„ :
^
forte partie
iyiku
d'une famille d'une
aKoywcuivov
r
/
...
ville &
...
,
principale-
( ,
noit
,
D' C L L U S. i6i
fupléer à ce qui vient ts isiàç
à y périr, s'il ne veut yivMa,
pas manquer a la - W™ ,
[
«*i*W,
,
cieté, à la politique, 3
purs
3 E*v } %( <*}
pvu tjjî .6.
tçioti \&%
S*il ne
yivtirêetL•
veut pas
manquer à
voici la
la jocieté
conitrudtion
ertotç
,
c-vyysvixyç
à la politique
, t&t
ftqn
)& â/a divi?iitéy
ytvî<r^ai
yujjre
«<-
Tjjg
S-ttuç, mot à mot s" il ne veut pas être deferteur de
fin foyer domeftique & divin.
Voila, dans ce fage précepte d'Ocellus, la condam-
nation de tant de faux principes, que les anciens
Théologiens ont débités fur le mariage, c'eflàdire
fur le &
nœud le plus fort lepluseflentiel delafocie-
té. Il n'a pas tenu à eux de détruire les Etats , en fai-
fantuncrimedece qui entretient le nombre des ci-
toiens , enfin, pour me fervir des
termes d'Ocellus
qui contiennent tout ce qu'on peut dire à ce fujer,
d'induire tous les hommes à manquer à la focieté,à
la politique , &
à la divinité. la iocicté en dimi- A
nuant, par leur entoufiafme outré pourlachafteté,
l'union qui fe forme entre les différentes familles à
proportion de la quantité des mariages qui s'y font. A
la politique, en imroduifant dans l'Etat une maxime,
qui lui donne un defavantage confiderable fur tous
les autres païs, qui ne prariquenr point cette même
maxime on en voit aujourdhui la preuve évidente 5
:
L il
,
l6z REELECTIONS
& §. 4. 0/ y ce
àià
-
»~
§. 4•
voyent pas
Ceux qui
leur
fie
fem-
cette même
B'O C
n\£ dans la vue de la JWc*f#v
des en-
t L
^^-
L
U S.
,,
$.&
•> ',
^' ^
charnel." xa»
.
•
(%3-)
>£
?
3é»|jj
«V®»
•<
'l«r#«$ x^s-c$ «S }«
KoiToipyiîrti
„ bien qui n'eil bien qu'eu égard au mal ? S'il eft per-
„ mis de fe marier , ce n'en: qu'autant que cela eifc
,, moins mauvais que de brûler , mais combien n'eft-
//sÔ'
L 1
et
£ »-
tqiqvtqi
3,
quelque vieille & quelque indigente qu'elle foit,
„ ne mérite point d'être a {liftée des charités de 1-
glife. Si elle eft privée du pain de l'aumône , nede-
,,
ïtftf REFLECTIONS
egens , Ecchfœ flipes non merctur accipere. Si autem
panisillitoilitur elee?nofyna ,
quanto magis ille panii
qui de cœlo dépendit ? quem qui indigne corne derit ,
reus erit violait corports & fangu'mis Chrifti. liiero-
nym. contra Jovinian. Tom. 2. Lih.pag.2Z.
Comment peut-on lire cet endroit de S. Jérôme ,
& ne pas être iaifi de la plus forte indignation ? quoi
un homme à qui Ton a accordé le nom de Père de
FEglife, dit fort expreiïèment qu'il faudroit priver
de la communion une femme qui fe remarie, parce*
qu'elle eit dans le cas de ceux, dont ce pain de vie
condamnation , &: qui le mangent indigne-
fait la
ment En voiant de pareils excès & desopinions auf-
!
D* C L L U S. î6>
presque tous les dans les quels on trouve des
Pères ,
3,
marier ; que ne puis-je empêcher encore toutes les
„ autres de fe marier , que ne puis-je arracher au ma-
„ riage toutes celles qui y font deftinées , Se changer
4C
,, leur voile de noces en un voile de virginité !
Vtrginitatem y
induis , doces & perfuades plurimis.
Vtinam convhicerer jpthiam tanti crïminisprobaretur
effeftus', . ./ Initiât as \ induis , Suris Myfieriis ,
ï& REFLECTIONS
& confecratas puellas nubere
integritati , prohibe*;
Utinam poffèm revocare nupturas ! Utinam pojfcm
fiammeum
te. Ambrof. de
Quel
7iuptiaïe pio integritatis
Virgin. Lib. III.
eft celui, qui doit être le
col.
honoré dans
plus
.
velamme muta-
, eft pas
3
moins certain cependant que c'eft une ve-
„rité catholique, que l'acte conjugal eft par lui mê-
„ me licite , & qu'il peut s'exercer fans la moindre
3,
faute, cequi le prouveainfi: premièrement, par-
3,
que lorsque l'ufage d'une chofe eft un mal , il faut
3,
que la chofe foit un mal en elle-même or fi Pufage :
3 , été
inftitué par Dieu pour la propagation du genre
«,, humain.
Secondement l'adte conjugal eft une det-
„ te qu'on rend aux perfonnes , à qui cette dette eft
,,due
.
D' C L L U S. 171
/, due par Paccord fait dans le mariage, qui a été or-
donné par Dieu pour la multiplication du genre
„ humain ; donc c'effc un biafpheme de dire qu'un
„ acte ordonné par Dieu puiflè jamais être mauvais
„ par lui même." Frœter nonnullos hœreticos , qui
nuptias illicitas effe tefiati funt , quos late confutat
Belarminus , non défunt ex Docloribus catholhis , qui
doceant atlum conjugalem wn poffe absque culpa , Jel-
tem veniali exerceri ... cœterum veritas catholica
, .
,, a point de
crime d'ufer du mariage en goûtant les
3, que la nature y a attachés dans la vue d'une
plaifirs ,
?,
pluhcurs auteurs graves. DelecJatio <vero non eflm
feprava imo natura ipfajaga citer adjunxit Mi afôui y
5
<
&-<< &<
4
(*»9
5s
,
yivvijTeve•» * rnovrot
(et) yitêfAS»et xott
ts 3smv
pcîê*
/
, zut
stratm
ar-
&p07rav
,
, < *<«#»,
r/iro
»< *. ,
jcsîî iïuifiovtov
hommes y
& aux
#;
villes. Ily a dans
le grec
pérance,
Sous
,
?
<:e#*r
xut &.
^«/ engendrent avec injure
*
termes exprès mais en penfant à eux comme à un
,
le
uÇpootrtotf^
TaCVa
Trço^iflMvot^uevew? cJ foï
3t7j-
cvv
j, aux courtifanes
&
non point aux époufes', chez
35
qui ces plaifirs font un crime: que tout homme &
„ que toute femme qui lit ceci aprenne , que dès que
j, la
groifeile commence à paroître, il faut plutôt
3
,fongerà la prière qu'au lit nuptial. C'ertcequela
5,
nature nous montre dans les bêtes, qui ne voient
,,plus leurs femelles, dès qu'elles ont conçu." Li-
berorum ergo , ut diximus , in viatrïmonio opéra con-
tefja ,
voluptates autern , de meretrïcum capiun-
tur amplexibus , in uxore damnata. Hoc legtns
emnis vtr &uxor intelligat , fibi pofl cvnceptum
magis orat'wni quam coîtnubio ferviendum , ér quod
in animalibus <&> befliis ipj ?j attira jure praferiptum
€fi > utpragnantes aclpartum non coeant. Hieronym.
To?n. I. pag. 140.
Cela eft vrai ; les chiens ne voient plus une chien-
ne qui ceiTe d'être en chaleur ; mais ils en vont cher-
cher d'autres. Les Peresde l'Eglife vouloient-ils, que
les maris allaffent faire des enfans à d'autres femmes
que la leur, dès qu'elle auroit été enceinte? C'eft
fans doute ce qui arriveroit, files plaifirs du maria-
ge ne leur fournifloit dans tous les tems dequoi
éviter l'adultère &
la fornication , &
ne leur donnoit
un remède aifuré contre les mouvemens que la
nature infpire, &
qu'elle rend plus ou moins forts
félon
Ces choies,
les plaiiirs
F
&
C
goûter
de Famour,
L L
^
«^^
U S.
, '
ï
r yx«
t
7r
un
bi ^ n ne-
'
So)
juovov ^- , ceifaire
;
puisque
gens vertueux croyent
les
<7
„ tile de chercher à multiplier le nombre des péchés,
?,
& l'on ne doit pas réduire le mariage àl'efclavage :
9
ifo
*
£
mais les plus grandes „
m **»«»; .
furtout de />«**
M 2
^£ V••
«y-
3,
pas, car la matrice devient plus humide dans l'ac-
couplement, &
fi elle eft tropfeche, elle vient à
* '
,, toujours de grandes douleurs dans tout le corps."
gî Toh vzri yv*ui%iv , %t ptv ptitryatrat
èn^pxtri
,)*
rien
Mulieres
,
yttp où
j?»}pcAt
non , minus
ioZrXê
fi cum
:
&*
ùy itt.it ov
IxptuXf&t
iris
nam <&
, rt v
yitotlxi
tcu xettpoZ rvçpttyoyjiti
coeant ,
%\
tri
:
c»
commiftione ;
qui enim ficci funt , magis quam con»
<ve?iit jfortiter contrahuntur. Hipocrat. oper. umnia
T. de genitura pag. 119. Voila la voix de la na-
1.
<r6#/.
9
y
REFLECTIONS
} l'homme
ivoivfyiT- le plus
meilleur de tous.
eft
doux
l'animal
s
& le
. %
§.
»'
,3
%&«.9*
„dant fon venin comme Fafpic enfin il renferme en ,
3,
lui tous les vices des diférems animaux." KeeWo î*
&
,, #)
tiçTû
tv
\
eVi
*>
^ ivam
, «(
3
«
*)
î'kxço» èv
si;
®"
#»
oôx en . •\
ùfoà
, ij
oùot
%\
e%u
y&p
-
*»
,
> 9
C L L U S.
&-
k
§.
modeftie
clans
»?\ ietvroZ
Ç.
la
En obfervant
&
génération,
-
la pieté
les
Idque eo graiiius
-tyv%w.
&
M
,
§.
3
f
^«0</
.
/ /esv
iwo[Miuzvaç
«)
-
tittacjuœque bellua u?ia conditione prœdita efi veluti
}
lupus ad rapinam natus efi anguis ad dolum rf/p/7 #*/
, ,
^
venenum dandum , in homine autem improbohoc no?z
ineft. Non enim una varietas naturœ fape inefl in
komine ; fed Çimul rapax & (
<£r dolo agit , , virus &
fpargit j vitiaque in arihnumfuum concluait.
Homil. D. Chryfoft. in Pf. XLV11L ,
les voions nous pas donner tous les jours ! ils font
û grands que l'on peut dire qu'il y a plus de dé-
cence dans les difputes oqs Courtifanes , plus de
bonne foi dans la conduite des Sauvages ,x}ue dans
les démêlés &
les actions de la plupart desgens de
Lettres. Pour mieux prouver ce que j'avance ici^
j'exa-
lU REFLECTIONS
)
oiKtitrowt ,
* hommes
des Villes
habiteront
bien poli-
T£ô-
P le 3
D'OCEIL US.
cces
de
;
folles
ils ne feront pas
depenfes , ils *)
<<
/<?
S83
«y-
,
M 4 «?
pie , tandis que les Gladiateurs combattent à ou-
trance aux yeux des Sénateurs ôc des Chevaliers
romains.
Il y a eu dans tous les tems des gens de Lettres qui
*ztî%S % )&
-
* affilieront leurs conclu
toyens de leurs amis
TV C L L U S
dans'le
de l'Etat , dans
gouvernement
les aifai-
#
< , otî pi
i8f
-
.^o-
M 5
vo*
ï8<? REFLECTIONS
fans paroître y prendre part. Combien n'y-a-Nil
pas d'auteurs , qui femblables à ces Seigneurs Napo-
litains, qui entretiennent cinq ou fix bandits pour
aiTafliner ceux qu'ils n'aiment pas, ontainfiqueces
Nobles italiens trois ou quatre écrivains fubalternes,
gens méprifés du public par leurs mœurs, qui atta-
quent pour de l'argent les perfonnes les plus refpe&a-
bles ce qu'il y a de plus affreux ,
: qui tôt ou tard &
détruira abfolument l'honneur des Lettres dans l'el-
prit du public, c'eft que les auteurs qui emploient ces
handits Littéraires connoiiïànt leur peu de mérite,
,
tique , &
contre l'indécence de ceux qui cher-
chent à rendre mépriiables les Lettres) de tom-
ber dans le défaut que je condamne. Si j'aiÎois
plus loin, je ferois obligé de publier les motifs fe-
crets des longues perfecutions qu'ont foufrert les
Mairan , les Fontenelle , les Reaumur , tant d'au- &
tres Savans, que l'Europe admire. Je me verrais
contraint de déveloper les intrigues qu'on a faites
contre les célèbres auteurs de l'Encyclopédie.
Couvrons d'un voile épais, s'il eft poifible, tant
de manœuvres indignes. Oublions encore ces Li-
belles diffamatoires, dont Ton a vu l'Europe inon-
dée; ces invectives ianglantes faites par des auteurs,
qui avoient rempli leurs premiers ouvrages des
louanges de ceux , qu'ils dechiroient impitoiable-
ment.
15)0 REFLECTIONS
ment. Que des écarts auffi condamnables, dansles
gens de Lettres, nous fervent à être toujours en
garde contre lesjugemens, que les auteurs portent
iur leurs Contemporains. Regardons cesjugemens
comme iufpedts, presque toujours di&és par l'a-
mour propre ; Se n'y donnons notre confentement
qu'après nous être mûrement aiïurés par nous mê-
mes qu'ils font équitables.
En parlant des désordres, que l'efprit d'envie &
dejalouiîe produit dans la Republique des Lettres,
je ne dois point oublier l'abus condamnable que l'on
y fait des journaux. Ces ouvrages, autrefois ii uti-
les au public pourfon inttrudtion, femblent pour
la plupart n'eue faits aujourdhui que pour amufer les
gens désœuvrés, par le récit des querelles des au-
teurs. Léo trois quarts des Journaux font devenus le
champ de bataille des gladiateurs littéraires. C'eft
dans ces arènes qu'ils combattent tous les mois aux
yeux du public. Les Journaliftes , qui trouvent a ce-
la leur profit, femblables aux anciens maîtres des ani-
maux qu'on faiioit déchirer dans le Cirque pour
amufer le peuple, donnent de rems en tems quelque
coup d'aiguillon aux combattans qui , par la férocité
avec laqelie ils disputent, méritent bien d'être trai-
tés a la manière des bêtes. 11 arrive de cela qu'au
lieu de s'initruire dans les Journaux, & d'y trou-
ver , comme dans ceux de Bayle, de Le Clerc 6c de
La Chapelle, des extraits de livres intéreiTants faits
avec impartialité ; on n'y voit que des combats des
.,
&
injures , des cabales littéraires , quelques extraits
très fuperfîciels. 11 eft vrai que dans le nombre in>
menfe de Journaux, qui paroiiîent tous les mois,
il y en a quelques unsquifelbntgarantisde ce mau-
&« ,
REFLECTIONS
,j
„que celui de loup? Quand je vous entends vous
„ glorifier de vos débauches &de vosimpudicité^
95
pourquoi vous accorderai- je le nom d'homme ,
„au lieu de celui d'un animal immonde. Quand
„ j'aperçois vôtre rule vôtre fauffeté d'où vient ne
, ,
J?
honorer les femmes que vous feduifés, pourquoi
ne vous donnerai-je pas plutôt le nom de cheval
J5
„que celui d'homme? Enfin quand vous affe&és
?,
de ne rien croire que vous niés les vérités les plus
,
,
J3
BicZvm ,
,
% ^*
civB
~
uer
t
,
yotf
#\
,•
*%1 •0¥
% »;
•
ctuv t^u <rt u*Qùoî-
$
rrov «'
-* otuv
-
&» <&$- ;« %#- %*
os , cf
*^
,
«\' ; ovui
. ,
«\* oùfci cru.* tooJ
ci ion , ,
*
; ^
<*#;'
6V
«£
iïpix
6
%.& ,
7$
chofes admirables pour l'éloquence.
On
mor à
et>ô)W7T6i» et&tt xxi ivstr»
due, &
leur richeffe les garantirent , pendant un
tems , de la deftruction le mal intérieur , qui les mi-
:
&
„ qui corrompirent les mœurs du iiecle , qui abi-
„ merent la Republique dans (es propres vices, com-
„ me dans une lentine &
dans un cloac , d'où elle ne
„ putfe retirer. Car pourquoi le peuple romain de-
„demanda-t il à fes Tribuns de nouvelles terres £c
,, des diitributions de bleds, fi ce n'eft à caufe de la
3,
faim& deladiiette que fo propre luxe lui à cau-
sées? mais ces iuperbes apareils des feftins,
&
„ fes fomptueuies ôc exceffives , largeiîes qui les a
„ donc introduits? n'eil-ce pas cette trop grande
,, opulence, qui ne manque jamais d'engendrer la
,,pauvreté." lllœopes ataue divitiœ affiixere faculi
mores : merfawque 'vttvs fuis , quafi Jh/iina , rem»
gubiicam pejjum dedere. Undeenimpvçulkt rwianus
a tribu*
ty6 REFLECTIONS
tribunis agros & cib aria
fl agit ar et ^ ritfi p*r famem
quam luxus fecerat Aut
magnifiais adpara-
tus convi'viorum , & fumptuofa largith , nonne ah
epulentia, paritura mox egefiateiH. Annsei Flori,
£pit. de rébus geftis romanor. lib. 3. c. 12.
Voila ce qui ne peut pas manquer d'arriver dans
les Etats, qui imitent le luxe des romains; fur tout
dans un pais, où l'on enrichit aux dépends du public
un nombre de financiers, qui étant les promoteurs
du luxe, excitent ceux qui font riches à les imiter:
ils font commettre cent mauvaifes actions, à ceux
5
,luifeul toute l'autorité desjugemcns àl'exclufion
3,
du Sénat : c'eft à dire, pourquoi s'en feroit-il fe-
5,
paré, Ôc le feroit-il fait attribuer à lui feul toute
3
,la puiffince, & tout l'empire de l'Etat parles
„ loix judiciaires , fi ce n'avoit été par pure avari-
,, ce, ôc de pouvoir difpofer à fort profit des
afin
3
, fermes, des impots, Se de tous les revenus de la
?î Republique,
pour vendre enfuite ces mêmes ju-
^gemens.ck en faire un infâme trafic." Lin-de ré-
gnant judiciariis legibus divulfus s Sénat h eques ,
ntfi
D' C L L U S; 197
m ex avaritia , »i <veBigalia reipublicœ
judicia^ in quaftu haberentur ? Flor. lib. 3. c. 12.
, ^ /f /£/*
ico REFLECTIONS
VIL; trois Rois de France ont été aiTaflînés, le pre-
mier par un Jacobin; le fécond par un écolier & un
pénitent des Jefuites. Il eft très fâcheux pour ces
Pères, que Damien ait vécu plufieurs années dans
une de leurs maifons , & qu'il ait reftc quelques jours
dans celle d'Arras , lorfqu'il partit de cette Ville pour
affaffiner Louis XV. Enfin il paroitpar les procé-
dures, que l'on a imprimées en France,
, & par plu-
fieurs reponfes de ce miferableaux interrogations des
Juges , que le fanatifme entroit pour beaucoup dans
ï'aâion horrible qu'il commit. Quanta l'affaiîinac
du Roi de Portugal deux chofes y ont également
concouru, l'ambition des Jefuites, au dèaefpoir de
voir leur crédit tomber dans cette Cour, &
l'abus
pernitieux que le Père Malagrida faifoit dès exer-
cices fpirituels , aux quels il admettoit les princi-
paux conjurés. On voit par toutes les déclarations
des criminels, qu'il les aiïuroit que non feulement
il n'y avoit point de mal d'aiïaiïiner le Roi de'Por-
5
,riblc. Que repondità cela Iejournaliilede Tré-
voux ? le voici Mr. de Voltaire garde lovgîemsfa co-
:
3)
Mr. de Voltairefameux longtems dans Paris,
, il
9
,la folie, que l'exemple des iages, &
les ibinspa-
„ternelsdu Souverain n'ont pu reprimer, s'achar-
„nent l'un contre l'autre avec toute l'abiurdité de
„ nos fiecles de barbarie , &
tout le rafinement d'un
3,
tems également éclaire dans le crime &
dans la
3 , vertu. Qu'on me montre unphiloibphe, qui ait
„ainfi troublé fa patrie, en eft-il un ieul, cepuis
„ Confocius jusqu'à nos jours qui au été coupable,
,
104 R FL C S
mes de l'arrêt du Parlement) quand dis-je , les Jour-
naliftes auront prouvé cela , alors on leur paflera
que parmi les philofophes il y a des gens dangereux
ainii que parmi les Théologiens; mais on ne con-
viendra pas encore qu'ils le foient autant , parce-
qu'ils n'auront point aiTafïiné le Roi de Portugal,
ni empoifonné à la Chine le Cardinal de Tournon.
En attendant qu'il plaife aux Journalises de ré-
véler quelque grand crime, commis par un philo-
fophe , nous foutiendrons hardiment , qu'on ne nous
montrera jamais dans f Hiftoire ancienne ou mo-
derne, aucun pbilofophe, qui ait caufé une guerre
civile dans fa patrie, qui ait compoie des livres
pour autorifer le meurtre des Souverains qui ait ,
v
6/obi* #u«p-
~> „'
uiyiVQç
tv
x,
*
-~
\
gens
>
§-
a la gloire
6\
font des maria-
ges fans avoir 7 égard
t>
Beaucoup de
& a 1
.
uti-
^ ,
r
„ „ hte publique.
1
Ils ne
crvuÇioov -
r r ^ ;
,
coniiderent que
.
les ri-
«
«tWvtk ™"' >*
v
yivùvg
vVc- #«# au lieu de pren-
3
*
)[
„$*
2*$
) <J-
\
-
.
«
s s
u-
patile avec elle
miient à une
, ils s
femme ^™
N M
*>**&* w x
7 0s» 7*<§»
„ perfuadant qu'ils rendent fervice."
iroXbct ptyiêeç } t»-
.
X'K, f*ïitt •*> (rvvtçetvTtç
Beaucoup de gens font des mariais fans avoir
égard à la gloire <&> à l utilitépublique. Ce reproche
y*.
*
»
«/«
)-
\
^
•yqQpûo-vvyiv
™
«
,
roi
*„*L•,
REFLECTIONS
,)- mon
%
!..
deux fur lapréemî-
les
nence de leur nobleile,
au lieu de vivre dans h
concorde
..
&
dans 1 u-
^ .
*,
.
*
, ils vajjent leurs
,
y
my *>*^ t
àmshàis-
trtfes jours,
&
^ns la dèsu-
<*>*?. if' f*h * corde
n i on La femme ayant
.
Juvenal. Sat. 6.
Les mêmes inconveniens fe trouvent presque tou-
jours dans les mariagesfaits pas des vues d'ambition;
une femme, qui épouie un homme d'une naiiTance
inférieure à la tienne, mépnfe ordinairement fon
mari ;
,
B'O C U
tend comander a
mari contre la loi de la
L L
iç
&
^
S.
d ti$
ut
^
nature : &
le mari com- /
«««? vojuov*
« *N
de
a
,
battant juitement, & -
2 §. ?;
#) &
un* tmOmgÊm^
,
\
~
7«
\ crins domeftiques
, J
J
dent pour
inon~
amn
..
dire IV-
tUwi^ètwi*-
T
niv rs
-
Ju vénal. Sar. 6.
r
compolition du Tout,
& *
/
ou du monde; il eft Svra ,
naturel qu'un tout, qui ,
£
compofé départies
eft
J 'c a. r r
que
• 1 TC
>,
g *
/
•0-
/
aefettueujes, loit tel
9
le
la
font les parties.
§. 8. De même
conftruction des pre-
que
-
^
§. 8.
^
>
<fè
}
al
«*.
a> ()
/-
ftrat , à qui ils avoient à faire , venoit de décou-
vrir qu'il éroit cocu? Combien d'avocats, de
procureurs ont négligé les caufes de leurs par-
ties,pareeque leur époufe avoic faic la veille, au
bois de Boulogne , un foupéavec un de leurs clercs?
Combien de militaires, utiles à l'Etat, ont quit-
té le iervice pour éclairer de plus près la con-
duite de leur femme? Combien de financiers ont
redoublé leurs rapines pour contenter Forgueil , &
le luxe des filles de condition qu'ils avoient épou-
fées? Combien de négocians ont fait banqueroute
par la mauvaife économie , par la dépenfe de &
leur femme? Combien de paifans ont abandonné
leur village, pour laiiTer la leur, ô? font allés fe
faire laquais, quittant l'état de laboureur, qui eft
le plus neceiTaire, pour augmenter celui qui eft le
moins utile, &
dont on devroit avoir depuis long-
tems retranché la moitié ? Enfin que l'on parcoure
tous les diférents ordres du Royaume , l'on verra
toujours qu'il eft de la dernière importance que
l'union, que la paix , que la modeftie £biem culti-
vées
REFLECTIONS
ii 4
$&)
tpyovo-i
-- () «-
mieres parties
bue beaucoup à la per-
contrî-
j
fedion ou au défaut
'
r *->
»€»«.
* ,
d un ouvrage; comme
par exemple
, la pou-
ClOVO'tnUiVOtKQdOUiaç. r
r r J .
-
, « / '
dans ks édifices j la
dfo*»^7n,y»iç,Tjo- ^
quiUe dans laconftruc
1
F*? $ti iï tion a' un Vaifleau, le
koc) fAîKonoUç , relâchement de la voix
,
21?
auffi l'arrangement ,
;
& ^,^
im ri
Tordre des ramilles „
3***"W«w»
°-
,
contribuent beaucoup
à rendre un gouverne- **" *™*"*™ ,
ment bien policé ou
mal adminiftré.
crû-
jS^aast^/.
,•
§. 9. Ceux quipen-
4
•*<
«^1 ygv|-
%
REFLECTIONS
ft}
«" doivent mettre en
tique les préceptes que
pra-^
9 K^êoKa * ^ .!6(.
je viens d'établir.
•
Il
-*
«. Il faut qu ils évitent Joigne ufement tout ce
quieft imparfait. Il n'y a rien de plus conrraire à la
génération que les mariages qui font contractés
,
,-
„pour produire la fecretion de la génération."
t<x
le KXiôïctn
oiù
iz\*t
oôiïe
.
.
£
*
*- *-
le corps
èv
j$
:
*-
•
£$ <éxe*ç<er<» rtt ye»*V. ^
v«to pueris venulœ
tenues, çr replet* e xi fient es , geniturœ tranfitum
impediunt , (£» pruritus ipfis ?ion fimiliter accidit ; &
propterea ne que conquajfatur in corpore hu?nidum
ad geniturœ Jècretio?iem. Hipocrat. Tom. i. de
genitura pag. 12.
Ceft mêmeraifon, que les châtrés ne fau-
par la
,
,,
* - ,
,
/
reflections
oiKKcu fait
^
/ plantes
animaux
: car
&
les
parmi
parmi
choies
les
les
im-
*
*
vov
*5 ,
ire<PçxK7Ut.
ytvoptrec
Caterum eunuchi propterea non
;
yeep cl
où ^vvxrcti
, xeci rà »îJp« <rx\viptc
MMJI ) £«<*>.
coeunt quia geniturœ
tranfîtus ipfis fublatus efi :
efi emm per ipfis tefles
via ejus t
& nervi tenues ac crebri ex teftibus in pu-
dendum tendunt 3 quibus <& elevatur , demitti- &
tur : atque hi nervi in exfeclione Aum caflrantur res-
cinduntitr. Quapropter nonfunt utiles eunuchi , n*im
nervis ipforum extritis , geniturœ via obturât a eft
,
callus enïm obducïtur tefiibus
5
nervi duri ac torpen- &
tes a cal/ofacli pudendum neque tendere , ne que laxare
poffunt. Hipocrat. T. i.de^enirura,pag. .
Les Théologiens ont beaucoup agité la queftion
de la validité du mariage des Eunuques. „ Lesxrha-
3>
tt"es , dit S'anches
,
qui ont le membre génital fain
&
„ entier quoiqu'il leur manque un tefticule, peu-
,
cer-
L L
•
,
U S.
*
&
,*
-,
iij
a
,dela génération, quoiqu'ils n'y répandent pas la
„femence. Car la féconde fin du mariage eit efFec-
,, tuée , puifqu'ils peuvent
faùsfaire la concupilcen-
„ ce de la femme ôc quant à la première fin , qui eil
:
>?
d'une neceffiué indifpenfableàla génération , mais
„qu'iis la favorifent beaucoup, étant comme les
220 REELECTIONS
Tg } production des fruits^
#$^
§. "Oïiv §. . C'eftparcet-*
^ te raifon qu'il faut cle-
yvpvourî- ver les garçons & les
Qiç
iy
privés des deux te (Heu les. Vous devez, les en déclarer
^par nôtre ordre incapables deffendre à tous les Prê-
,
»
«,
ad tefies
,
U
té
, ,
S.'
koîI
*
£-
,
Quare ?nens
Pontifias fuit declarare attento onmi'jure
matrimonium Eunuchorum ejfe irritum , ac eos femper
fuijje matrimonii i?icapacts : utpote qui veruni femen
émit-
D'OCELLUS. 22j
pénible, fage,
ftante dans la vertu.
& con- )
, - aot)
§. II.
emittere non poffunt At admiffa hypothefi tmpoffi-
.
**!
10 Kcci
* -^
quatre ans lorsque ce nouveau tefticule parut.
(t»j»)
5,
témoignage d'une bonne conférence, & le fou venir
5
,de tous les biens que nous avons faits." Exercita-
tiones virtutum quœ in om?ii œtate culta cmnmuhum
diuvixwis , nitrifie os ejferunt fruclus , nonfelum quia
vunquam deferunt , ne in extremo quidem tempore
atatis(quamquam id maximum e[t) verum et'tam
quia confeientia bène aclœ vit a multorumque beiie-
faclorum recordatio jucundiffima efi. Cicer. de Se-
nect. cap. 3. pag. 14.
Si un pere laiiïe à fon fils les biens les plus con-
fidé-
' C L L U S, ? ,
la vie
ftijet
humaine
des quelles la con-
, au /3/av
P
/ >f
hh , h
*• 6/«•
3,
Je demande, dit Ciceron , ii ceux qui nous ont
n transmis cette Republique , fagement érablie, pa-
„roiiTent avoir jamais penfé ni à l'argent, qui eit
l'objet de l'avarice, wi à toutes ces diverfes fortes
5,
?,
de délices ou de magnificence, quela molîeiTe 6c
le luxe font rechercher, nia ces délicatefïés de la
a,
3,
table dont la volupré fe repaie." £}uaro enim a
<vobis num ullam cogttaùonem babuijfe videantur ii ,
qui banc rempublicavi tam praclare fundatam nobis
relicpierunt , aut auri aut. argenti ad avariîiamaut
,
& 2&*-
119
T2ÎV
3
5, dont il
„voit,aianr baiflé
-
fe fervoit
^3•
tîTç
MTirufitov
,
Ù7F6^i-^/xt
fa
«1 %spcr)»
.£<3• '
w biens de la nature, qu'il caiTa une tafle fort fimple,
après avoir vu un enfant qui bu-
» <
ï)togenem nunquam non ce/ebravit , qui ils rébus tan-
étsî^jj
Qum
~
mains.
>£
iiït-
Çj*
D'O C L L U S. *3«
propofit.on de
tord bahitifinl Voila la première
S. [uftin , voici la féconde qui ell auffi claire, ,
„,ii * .*~** , •$ *•**« ,
»fw r «M*;
Martyr,
metum & ferturbationem mnvesfunt.
Col.
J ult.
la tolérance, que
S. Juft.n •
^oSndjecSnfidVe
eue pour philofophes qui l'ont précède,
les
& pour
lorsqu Us ont ÉW pro-
ceux qui vivoient de fon tems,
fcffion d'une morale pure
&
fans reproche je ne
de nos jours/
puis allés blâmer les Théologien»
philolophiques ou theolog.-
pour quelques opinions
fow.eni.ent , vou-
ques, diférentesde celles qu'ils
de.ru.re lamo.ue de
droient , s'il leur étoit poffibte
Inquif.teur en Portugal ,
en Lfpagne
l'Europe. Un
en Italie fait brûler un très galant homme ,
parcequ ,1
côtelettes de
amanac des pieds de cochon, ou des
doute du rmracle
IZ le vendredi, ou parcequ'il
qui transportèrent l'Eghfede Lo-
fui- D-n- lésantes,
philofophe, qm ne
reue &S difoit
juftin qu'un
^.vre,
& bWW
recorinoifloit aucune providence, ppuvou
s'il étoit jufte,
honnête homme
bonne morale , fans crainte &
fansmqu.en.de. .1 le
chret.en 0. h pw»
regardoit même comme un
i-z REFLECTIONS
même ils nieroicnt une providence , les philofophes
dis-je, auront toujours pour eux le fentiment d'un
des plus fav,ms& des plus illuftres Pères de la primi-
tive Eglife , &
qui vivoic presque dans les tems apo-
ftoliques. Journaliftes de Trévoux, auteurs vils de
la Gazette ecciefialtique, vous ne reifemblerés ja-
mais en rien à S. J uftin du moins fuis-je bien con-
:
culation ,
qui ont écrit le plus hardiment fur les dogmes de fpe-
verra toujours que tous ces vices, ii
contraires au bien de la focieté, y font, fortement
condamnés. Comment eil-ce qu'un homme, qui a
de
" ,
' C L L U S 233
delà raifon pourroir en faire affés peu d'ufage pour
,
Horat. Sar. I. L. 1.
Qui peut condamner plus fortement la colère qu'Epi-
cure. „Le Sage, dit-il, peut être outragé parla
hai-
D' C L L U S. ajy
Chaîne, par f envie, &
mépris deshommes;
par le
,,
<yinrê&t.
t\v
fuv h*$*rw
y hà
3
à»
, q
»
yt*cf*&69
,
rcjfov
f&rj'
&,
Qôétov
»
\
„ naturel , &. l'empêche de changer par la colère de
„ caractère, quand même il en auroit la volonté.
„ la vérité le iâge eft fujet aux paffions,mais
-
petuofité ne peut rien contre fa verni.
}
6~
,\\9 *. ,
tC
J iïtà
leur im-
tf
tjj» tvccvrtet*
Dctrmenta quœ
A
652.
Voions encore Epicure deflendre V adultère , &
même la Çmple for nication.,,Le Sage, dit il , doit
„ éviter d'avoir commerce avec toute femme , donc
„ l'ufage prohibé par les îoix il doit même erre
eft :
,»
3
eux des fuites, qu'on auroit fuj et de déplorer. Le
w
3Î
Sage peur cependant fe marier pour procréer des
„ enfans &
avoir la confolarion de fe voir renaî-
*
,
cc
tredansfa poiteriré. Vwcuxi -n où ^ysYto-S•*»
?J
toAncrêxi top -
, vi
où foicu
ot iou.it
2^6 REFLECTIONS
tu
-^
. . .
ti
rvitftri*
t$
2s (
'éiiXx-^tv.
-'tt)
rum y
TUtvovoiiîe-iif
rus in ambtguis
it rxii
ac liber os
» -».
)
è y^no-uf
. <y 5
id. ib.
Retira•
I2l.pag.
alter