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1 NÉGLIGEABILITÉ
1.1 INTRODUCTION
Définition (Négligeabilité)
• Fonctions : Soient f : D −→ R et g : D −→ R deux fonctions et a ∈ R adhérent à D. On dit que f est
négligeable devant g au voisinage de a s’il existe un voisinage Va de a et une fonction ǫ : D ∩ Va −→ R pour
lesquels : f (x) = ǫ(x) g(x) pour tout x ∈ D ∩ Va et : lim ǫ = 0. On note cette relation : f = o(g) ou
a a
f (x) = o g(x) , « f est un petit o de g au voisinage de a ».
x→a
Dans le cas où g ne s’annule pas au voisinage de a — sauf éventuellement en a avec dans ce cas : f (a) = 0
f (x)
— il est équivalent d’exiger que : lim = 0.
x→a g(x)
• Suites : Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites. On dit que (un )n∈N est négligeable devant (vn )n∈N s’il existe un
rang N et une suite (ǫn )n¾N pour lesquels : un = ǫn vn pour tout n ¾ N et : lim ǫn = 0. On note cette
n→+∞
relation : un = o(vn ), « un est un petit o de vn ».
n→+∞
un
Dans le cas où : vn 6= 0 à partir d’un certain rang, il est équivalent d’exiger que : lim = 0.
n→+∞ vn
ON PENSERA EN PRATIQUE LA NÉGLIGEABILITÉ DES SUITES ET DES FONCTIONS EN TERMES DE QUOTIENTS même si la
définition à base de fonctions ǫ ou de suites (ǫn )n∈N est un peu plus générale. J’ai pris le parti d’ailleurs de rédiger toutes les
preuves de ce chapitre en termes de quotients par souci de clarté, car les preuves obtenues sont courtes et limpides, mais il
ne serait pas beaucoup plus long d’en revenir toujours à des fonctions ǫ ou des suites (ǫn )n∈N .
1 1 1 1
Exemple x2 = o x4 , MAIS : x4 = o x2 . = o , MAIS : = o .
x→+∞ x→0 x2 x→+∞ x x x→0 x2
1 1
n2 = o n4 . 2n = o 3n . = o .
n→+∞ n→+∞ n2 n→+∞ n
• Au voisinage de 0 : — Si α < β : xβ = o xα . — Si α > 0 : x α = o |ln x|β .
x→0 x→0
Les croissances comparées usuelles des fonctions en +∞ peuvent bien sûr être exprimées en termes de suites — rem-
placer x par n. Par ailleurs : a n = o(n!).
n→+∞
1
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Nous avons introduit la notation « petit o » sous sa forme la plus élémentaire — mise en relation de deux fonctions ou
de deux suites — mais on la rencontre en réalité le plus souvent sous la forme suivante :
f = g + o(h)
pour les fonctions et un = vn + o(w n ) pour les suites.
a n→+∞
Ce qui est affirmé ici, c’est que : f = g + e h avec : eh = o(h) et que : un = vn + w
e n avec : w en = o(w n ),
a n→+∞
i.e. que o(h) est « UNE certaine fonction négligeable devant h au voisinage de a » et o(w n ) « UNE certaine suite négligeable
devant (w n )n∈N ».
Partons maintenant de l’affirmation : e x = 1 + x + x 2 + o(x), selon laquelle grosso modo, pour x proche de 0 :
x→0
x 2
e ≈ 1 + x + x . Cette approximation n’a de sens que si l’on peut y mesurer l’erreur commise. En l’occurrence, ici :
e x ≈ 1 + x + x 2 À UN o(x) PRÈS. C’est un peu comme quand on dit que : π ≈ 3, 14 à 10−2 près.
Imaginez justement qu’on vous dise : « π est égal à 3,14012 à 10−2 près », vous répondrez naturellement : « Pourquoi pas
seulement 3,14 puisqu’on raisonne à 10−2 près ? » Et vous aurez raison, raisonner à 10−2 près, c’est négliger tout ce qui est
plus petit que 10−2 . Ainsi l’approximation : π ≈ 3, 14 à 10−2 près est aussi précise que l’approximation : π ≈ 3, 141592
à 10−2 près, quand bien même on écrit deux décimales correctes dans un cas et six dans l’autre.
Il se passe la même chose avec les petits o. Comme : x 2 = o(x), la quantité x 2 est inutile dans la relation :
x→0
e x = 1 + x + x 2 + o(x) donc nous pouvons lui couper la tête : e x = 1 + x + o(x). Cette nouvelle proposition n’est
x→0 x→0
ni plus ni moins précise que la précédente mais elle est plus lisible et plus économe.
lim f = ℓ ⇐⇒ f = ℓ + o(1).
a a
f −ℓ
Démonstration lim f = ℓ ⇐⇒ lim =0 ⇐⇒ f − ℓ = o(1) ⇐⇒ f = ℓ + o(1).
a a 1 a a
f f λf
Démonstration Si : lim = 0, alors : lim =0 et lim = 0.
a g a λg a g
1 1 1 1 2 1 2 1
Exemple Si on admet l’égalité : en = 1+ +o , alors : 2 en = 2+ +2 o = 2+ +o .
n→+∞ n n n→+∞ n n n→+∞ n n
| {z }
2
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
un en
u un + uen
Démonstration Si : lim =0 et lim = 0, alors : lim =0 par somme.
n→+∞ vn n→+∞ vn n→+∞ vn
Théorème (Un petit o d’un petit o est un petit o) La relation « être négligeable » est transitive.
Si : f = o(g) et g = o(h), alors : f = o(h).
a a a
f g f
Démonstration Si : lim =0 et lim = 0, alors : lim =0 par produit.
a g a h a h
1
1 1 1 1
Exemple Si on admet l’égalité : 2
e n2
+ o 2
,=alors 1+
comme : 2
= o , il vient :
n→+∞ n n n n→+∞ n
1
1 1 1 1 1
e n2 = 1+o +o o = 1+o +o = 1+o .
n→+∞ n n n→+∞ n n n→+∞ n
| {z }
Pour : a 6= ±∞,
ce résultat permet en particulier de ramener par translation toute relation : f (x) = o g(x)
x→a
au voisinage de a à une relation : f (a + h) = o g(a + h) au voisinage de 0.
h→0
p p
Exemple Comme : x =o(x), alors : ln x = o(ln x) après composition À DROITE par ln.
x→+∞ x→+∞
2 2
Également, comme : 2n = o 3n , alors : 2n = o 3n .
n→+∞ n→+∞
$ Attention ! Il est FORMELLEMENT INTERDIT de composer une relation de négligeabilité par la gauche. Par exemple :
1 1
ln x = o(x), MAIS : = o .
x→+∞ ln x x→+∞ x
3
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS
3
2
re 2
y = ex
Ordre
Ord
2.1 INTRODUCTION
Approximation
LOCALE
Nous cherchons dans ce paragraphe à approximer les fonctions par des fonctions
polynomiales au voisinage d’un point, généralement 0. Nous allons par exemple montrer au voisinage de 0
1
re
d
r
O
x2 x3
que : e x = 1+ x + + +o x 3 . Ce résultat signifie que la fonction polynomiale
x→0 2 6
de degré inférieur ou égal à 3 la plus proche de l’exponentielle au voisinage de 0 est la
x2 x3 x2 b
Plus n est grand, plus la quantité (x − a)n est petite au voisinage de a. Du coup, plus n est grand, plus l’approximation
de f obtenue au voisinage de a est précise.
1 Xn
Exemple Pour tout n ∈ N : = xk + o xn = 1 + x + x2 + . . . + xn + o xn .
1− x x→0
k=0
x→0
X
n
1 − x n+1 x
Démonstration Pour tout x ∈ R \ 1 : xk = . Il découle alors de la limite : lim =0
k=0
1− x x→0 1− x
1 X n
x X
n X n
que : = xk + xn = x k + x n o(1) = xk + o xn .
1− x k=0
1− x x→0
k=0
x→0
k=0
On peut ramener tout développement limité au voisinage de a à un développement limité au voisinage de 0. Précisément,
si : f (x) = a0 + a1 (x − a)+ . . . + an (x − a)n + o (x − a)n , alors après composition À DROITE par la fonction x 7−→ x + a :
x→a
f (x + a) = a0 + a1 x + . . . + an x n + o x n .
x→0
Ensuite, si on dispose d’un développement limité de f à l’ordre n : f (x) = a0 +a1 (x −a)+. . .+an (x −a)n +o (x −a)n ,
x→a
on dispose aussi d’un développement de f à tout ordre m ¶ n : f (x) = a0 + a1 (x − a) + . . . + am (x − a)m + o (x − a)m .
x→a
Cette opération d’oubli des termes de degré compris entre m + 1 et n est appelée troncature à l’ordre m.
Théorème (Unicité des coefficients d’un développement limité) En cas d’existence, la liste des coefficients d’un
développement limité est unique.
avec a0 , . . . , an , b0 , . . . , bn ∈ R. Nous pouvons alors noter p le plus petit indice pour lequel : a p 6= b p . Après
troncature : a p (x − a) p + o (x − a) p = b p (x − a) p + o (x − a) p , donc : a p − b p = o(1), donc enfin :
x→a x→a
ap = bp — contradiction !
4
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Le résultat suivant est une conséquence immédiate des définitions de la continuité et de la dérivabilité en un point.
Théorème (Lien développement limité/parité/imparité) On suppose que 0 est adhérent à D et que D est symétrique
par rapport à 0. Soit f : D −→ R une fonction.
• Si f est paire et possède un développement limité au voisinage de 0, les coefficients de rang impair sont nuls.
• Si f est impaire et possède un développement limité au voisinage de 0, les coefficients de rang pair sont nuls.
Démonstration Sous l’hypothèse que f est paire, commençons par écrire son développement limité à l’ordre
n au voisinage de 0 : f (x) = a0 + a1 x + . . . + an x n + o x n avec a0 , . . . , an ∈ R. Composons à droite par
x→0
x 7−→ −x : f (x) = f (−x) = a0 − a1 x + a2 x 2 − a3 x 3 + . . . + (−1)n an x n + o x n , et donc aussitôt, par unicité
x→0
des coefficients : a1 = −a1 donc : a1 = 0, a3 = −a3 donc : a3 = 0, etc.
Démonstration Pour tout x ∈ I \ a , g est continue sur [a, x] (ou [x, a]) et dérivable sur ]a, x[ (ou ]x, a[),
g(x) − g(a)
donc d’après le théorème des accroissements finis : = g ′ (c x ) pour un certain c x ∈ ]a, x[ (ou
x −a
]x, a[). Ce procédé nous fournit une fonction c : I \ a −→ Rtelle que pour tout x ∈ I \ a : |c x − a| < |x − a|.
g(x) − g(a) g ′ (c x ) g ′ (c x ) c x − a n
Par encadrement : lim c x = a, donc : = = × −→ 0.
x→a (x − a)n+1 (x − a)n (c x − a)n | x − {za }
x→a
| {z }
−→0 ¶1
x →a
On peut donc TOUJOURS primitiver terme à terme le développement limité d’une dérivée !
5
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
g X
n
(x − a)k+1
Démonstration La fonction x 7−→ f (x)− f (a)− ak est dérivable sur I et sa dérivée est la fonction
k=0
k+1
g′ X
n
x 7−→ f ′ (x) − ak (x − a)k . Or ici : g ′ (x) = o (x − a)n , donc : g(x) = g(a) + o (x − a)n+1 d’après
x→a x→a
k=0
le lemme, et c’est exactement le résultat voulu.
X
n
xk x2 x3 x4 xn
Exemple Pour tout n ∈ N∗ : ln(1 + x) = (−1)k−1 + o xn = x − + − + . . . + (−1)n−1 + o xn .
x→0
k=1
k x→0 2 3 4 n
1 X
n−1
1 X
n−1
Démonstration Puisque : = x k + o x n−1 , alors : = (−1)k x k + o x n−1 après
1 − x x→0 k=0 1 + x x→0 k=0
X n
xk
composition par x 7−→ −x. Primitivons : ln(1 + x) = (−1)k−1 + o xn sachant que : ln 1 = 0 et
x→0
k=1
k
que pour tout k ∈ Z : (−1)k+1 = (−1)k−1 .
X
n
x 2k+1 x3 x5 x7 x 2n+1
Exemple Pour tout n ∈ N : Arctan x = +o x 2n+1 = x −
(−1)k + − +. . .+(−1)n +o x 2n+1 .
x→0
k=0
2k + 1 x→0 3 5 7 2n + 1
On remarque que les coefficients de rang pair sont tous nuls — évidemment puisque la fonction arctangente est impaire.
1 X n
1 X n
Démonstration Puisque : = x k + o x n , alors : 2
= (−1)k x 2k + o x 2n après
1 − x x→0 k=0 1 + x x→0 k=0
X n
x 2k+1
composition par x 7−→ −x 2 . Primitivons : Arctan x = (−1)k +o x 2n+1 sachant que : Arctan 0 = 0.
x→0
k=0
2k + 1
Ce résultat est avant tout un théorème d’EXISTENCE de développements limités. Sur cette question, nous disposons à
présent de deux équivalences et d’une IMPLICATION (seulement) :
Xn
f (k) (a)
Démonstration Par récurrence — au rang n : ∀ f ∈ C n (I , R), f (x) = (x − a)k + o (x − a)n .
x→a
k=0
k!
Initialisation : Nous savons déjà que pour toute fonction f : I −→ R continue : f (x) = f (a) + o(1).
x→a
6
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Xn
xk x2 x3 x4 xn
Exemple Pour tout n ∈ N : ex = + o xn = 1 + x + + + + ... + + o xn .
x→0
k=0
k! x→0 2 6 24 n!
Xn
x 2k+1 x 3
x 5
x 2n+1
Également : sh x = + o x 2n+1 = x + + + ... + + o x 2n+1
x→0
k=0
(2k + 1)! x→0 6 120 (2n + 1)!
X x
n 2k x 2
x 4
x 2n
et ch x = + o x 2n = 1 + + + ... + + o x 2n .
x→0
k=0
(2k)! x→0 2 24 (2n)!
Démonstration
• L’exponentielle est de classe C n sur R donc possède un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0
Xn
exp(k) (0) k Xn
xk
x n
d’après la formule de Taylor-Young, et : e = x + o x = + o xn .
x→0
k=0
k! x→0
k=0
k!
1 X xk 1 X X
2n+1 2n+1 n
e x − e−x xk x 2k+1
• Pour sh : sh x = = − (−1)k + o x 2n+1 = + o x 2n+1 .
2 x→0 2 k=0 k! 2 k=0 k! x→0
k=0
(2k + 1)!
Tout simplement, les termes de rang pair se simplifient deux à deux tandis que les termes de rang impair
sont comptés deux fois mais aussitôt divisés par 2.
Démonstration La fonction x 7−→ (1 + x)α est de classe C n sur ] − 1, +∞[ et pour tout k ∈ ¹0, nº, sa dérivée
kème est la fonction x 7−→ α(α − 1)(α − 2) . . . (α − k + 1)(1 + x)α−k . On conclut grâce à la formule de Taylor.
Ce développement limité de (1+ x)α lorsque x tend vers 0 estune conséquence de la formule du binôme lorsque α est un
α α(α − 1) . . . (α − k + 1)
ENTIER NATUREL . Dans ce cas, en effet, pour tout k ∈ ¹0, αº : = . Conclusion : quand vous
k k!
cherchez un développement limité de (1 + x)5 à l’ordre 3 lorsque x tend vers 0, utilisez simplement la formule du binôme
que vous connaissez bien : (1 + x)5 = 1 + 5x + 10x 2 + 10x 3 + 5x 4 + x 5 = 1 + 5x + 10x 3 + o x 3 .
X
n
x 2k+1 x3 x5 x 2n+1
Exemple Pour tout n ∈ N : sin x = (−1)k + o x 2n+1 = x − + + . . . + (−1)n + o x 2n+1
x→0
k=0
(2k + 1)! x→0 6 120 (2n + 1)!
X
n
x 2k x2 x4 x 2n
et cos x = + o x 2n = 1 −
(−1)k + + . . . + (−1)n + o x 2n .
x→0
k=0
(2k)! x→0 2 24 (2n)!
kπ kπ
Démonstration Pour tous k ∈ N et x ∈ R : sin(k) (x) = sin x + et cos(k) (x) = cos x + ,
2 2
sin(2k) (0) = 0 cos(2k) (0) = (−1)k
donc : et On conclut grâce à la formule de Taylor-Young.
sin(2k+1) (0) = (−1)k cos(2k+1) (0) = 0.
x3
Exemple tan x = x + + o x3 .
x→0 3
On peut déterminer explicitement un développement limité de tangente à tout ordre au voisinage de 0, mais le résultat est
hautement complexe et hors programme.
i h
π π
Démonstration La fonction tangente est de classe C 3 sur − , donc possède un développement limite à
2 2
l’ordre 3 au voisinage de 0 d’après la formule de Taylor-Young. Calculons ses quatre premières dérivées en 0.
tan 0 = 0, tan′ = 1 + tan2 donc : tan′ (0) = 1, tan′′ = 2 tan tan′ donc : tan′′ (0) = 0
et tan′′′ = 2 tan′ 2 +2 tan tan′′ donc : tan′′′ (0) = 2.
∗ n
En pratique (Dérivation des développements limités) Soient n ∈ N , f ∈ C (D, R) et a ∈ D. D’après la formule de
′
Taylor-Young, f possède au voisinage de a un développement limité à l’ordre n et f un développement à l’ordre n − 1 :
Xn
f (k) (a) X
n−1 (k+1)
f (a)
f (x) = (x − a)k + o (x − a)n et f ′ (x) = (x − a)k + o (x − a)n−1 .
x→a
k=0
k! x→a
k=0
k!
Il se trouve alors — essayez, ça marche — que le développement limité de f ′ s’obtient en dérivant terme à terme celui de f .
7
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
$ Attention ! ON NE PEUT PAS TOUJOURS DÉRIVER UN DÉVELOPPEMENT LIMITÉ. On le peut à l’ordre n pour une fonction
DE CLASSE C n , i.e. quand on peut appliquer la formule de Taylor-Young.
1 Xn
k n 2 3 n n
Exemple Pour tout n ∈ N : = (k + 1)x + o x = 1 + 2x + 3x + 4x + . . . + (n + 1)x + o x .
(1 − x)2 x→0 k=0 x→0
1
Démonstration Comme x 7−→ est de classe C n+1 sur ]−∞, 1[, on n’a qu’à dériver son développement
1− x
1 X
n+1
limité à l’ordre n + 1 au voisinage de 0 : = x k + o x n+1 = 1 + x + x 2 + x 3 + . . . + x n+1 + o x n+1 .
1 − x x→0 k=0 x→0
Les formules du tableau qui suit doivent être connues PAR CŒUR sans délai et sans la moindre hésitation.
Pour les fonctions paires, les développements limités sont donnés à l’ordre 2n pour tout n ∈ N, mais par exemple, puisque
vous connaissez un développement limité de la fonction cosinus au voisinage de 0 aux ordres 0, 2, 4, 6. . . , bien sûr que vous en
x2
connaissez un à l’ordre 3, il suffit de tronquer au bon endroit : cos x = 1− +o x 3 . Notez bien que ce développement
x→0 2
x2
2
est PLUS FIN que le développement à l’ordre 2 : cos x = 1 − + o x . Sur le développement à l’ordre 3, on ne voit
x→0 2
pas de terme d’ordre 3 mais ce n’est qu’une impression, IL Y A UN TERME D’ORDRE 3, avec un coefficient 0. À l’ordre 2, c’est
différent, on ne voit pas de terme d’ordre 3 parce qu’un tel terme est réellement INVISIBLE à ce niveau de précision.
1 Xn
= xk + o xn = 1 + x + x2 + . . . + xn + o xn
1 − x x→0 k=0 x→0
X
n
xk x2 x3 x4 xn
ln(1 + x) = (−1)k−1 + o xn = x − + − + . . . + (−1)n−1 + o xn
x→0
k=1
k x→0 2 3 4 n
X
n
x k x2 x3 x4 xn
ex = + o xn = 1 + x + + + + ... + + o xn
x→0
k=0
k! x→0 2 6 24 n!
x3
tan x = x + + o x3
x→0 3
X
n
x 2k+1 x3 x5 x 2n+1
sh x = + o x 2n+1 = x + + + ... + + o x 2n+1
x→0
k=0
(2k + 1)! x→0 6 120 (2n + 1)!
Xn
x 2k x2 x4 x 2n
ch x = + o x 2n = 1 + + + ... + + o x 2n
x→0
k=0
(2k)! x→0 2 24 (2n)!
8
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
x2 3 x6
Exemple ex = 1 + x + + o x 2 , donc : e x = 1 + x 3 + + o x6 .
x→0 2 x→0 2
x2 x4
2 2
De même : ln(1 + x) = x − + o x , donc : ln 1 + x = x2 − + o x4 .
x→0 2 x→0 2
Conclusion : quand on remplace simplement x par x p dans un développement limité, l’ordre du résultat est simplement
multiplié par p. Nous verrons plus loin que la situation est plus compliquée pour la composition en général.
ln 1 + x 2
Exemple On veut un développement limité de à l’ordre 5 lorsque x tend vers 0.
x
ln 1 + x 2 x 2 + . . . + o x···
Démonstration Pour commencer : = . Pour obtenir un ordre 5, il nous faut
x x→0 x
un numérateur à l’ordre 6, et pour cela, on peut partir d’un développement limité de ln(1 + x) à l’ordre 3.
x4 x6
ln 1 + x 2 x2 − + + o x6
2 3 x3 x5
= = x− + + o x5 .
x x→0 x x→0 2 3
La stratégie qui consiste à multiplier un DLn (0) par un DLn (0) quand on veut obtenir un DLn (0) est optimale lorsque les
développements limités manipulés commencent tous les deux par un terme d’ordre 0 NON NUL. Quand les premiers termes
non nuls sont d’ordres plus grands, la quantité de calculs à mener peut être réduite si on s’y prend bien. Laissez-vous guider
par les exemples qui suivent.
Exemple On veut un développement limité de ln(1 + x) sin x à l’ordre 4 lorsque x tend vers 0.
Démonstration
x2 x3 x4 x3
• Semi-échec : ln(1 + x) sin x = + x− − + o x4 x− + o x4
x→0 2 3 4 6
x 3
x 4
x 5
= x2 − + − + o x5 . Cette fois c’est trop fin !
x→0 2 6 6
Trop de finesse vaut mieux que pas assez, mais nous avons fait trop de calculs.
• Succès : Le fait que nos développements limités commencent par x et non par un terme d’ordre 0 non nul
nous autorise le calcul plus simple suivant.
x2 x3 x3 x3 x4
ln(1 + x) sin x = x − + + o x3 x− + o x3 = x2 − + + o x4 .
x→0 2 3 6 x→0 2 6
Exemple On veut un développement limité de e x sin x 2 à l’ordre 7 lorsque x tend vers 0.
Démonstration Analyse de la situation : e x sin x 2 = 1 + . . . + o x··· x 2 + . . . + o x··· .
x→0
Il nous faut ici un o x 5 . Il nous faut ici un o x 7 .
9
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Or, pour avoir un développement limité de sin x 2 à l’ordre 7, il faut partir d’un développement limité de sin x à
x2 x3 x4 x5 x6
x 2 5 2 7
l’ordre 4. Le reste n’est qu’un calcul : e sin x = 1+ x + + + + +o x x − +o x
x→0 2 6 24 120 6
x 4 x 5 x 6 19x 7
= x2 + x3 + + − − + o x7 .
x→0 2 6 8 120
Exemple On veut un développement limité de (Arctan x)2 cos x à l’ordre 5 lorsque x tend vers 0.
Démonstration Quand on multiplie plus de deux développements limités, on peut trouver intéressant de
factoriser d’emblée chaque développement par son premier terme non nul. On est alors ramené à un produit de
développements limités qui ont tous un terme d’ordre 0 non nul — situation facile à gérer.
2
Analyse rapide de la situation : (Arctan x)2 cos x = x + . . . + o x··· 1 + . . . + o x···
x→0
2
= x 2 1 + . . . + o x··· −1 1 + . . . + o x··· .
x→0
Finalement : | {z }
2
x 3 x 2 Avec x 2 en facteur, on vise la précision o x 3 .
2 4 3
(Arctan x) cos x = x − +o x 1− +o x
x→0 3 2
2 2x 4 5
x2 3
7x 4
= x − +o x 1− +o x = x2 − + o x5 .
x→0 3 2 x→0 6
1 Attention !
Quand on veut calculer un DLn (0) de ,
En pratique 1 1 + f Vérifiez bien que :
on peut TOUJOURS composer un DLn (0) de avec un DLn (0) de f . lim f (x) = 0.
1+u x→0
On peut calculer ainsi tous les inverses de développements limités qu’on veut à condition de se ramener toujours à un
dénominateur de limite 1 en factorisant convenablement. Quelques exemples vaudront ici mieux qu’un long discours.
Mais avant cela, une petite remarque technique. Les exemples qui suivent, tous liés à une composition de fonctions, nous
3 4 5 5
mettent en présence de quantités du genre : o x − 2x + x + o x . Comment les simplifier ? Tout simplement :
o x 3 − 2x 4 + x 5 + o x 5 = x 3 o 1 − 2x 2 + o x 2 = x 3 o(1) = o x 3 . Bref, o x 3 − 2x 4 + x 5 + o x 5 peut être
x→0 x→0 x→0
remplacé sans autre forme de procès par o x 3 car x 3 domine les autres termes en x 4 , x 5 et o x 5 . En pratique, on ne prend
même pas la peine d’écrire o x 3 − 2x 4 + x 5 + o x 5 , on écrit directement o x 3 .
1
Exemple On veut un développement limité de à l’ordre 2 lorsque x tend vers 0.
1 + ln(1 + x)
x2
Démonstration Pour commencer : lim ln(1 + x) = 0.Ensuite : ln(1 + x) = x − + o x2 et
x→0
x→0 2
2
1 1 x2 x2
= 1−u+u2 +o u2 , donc : = 1− x − + x− + o x2
1 + u u→0 1 + ln(1 + x) x→0 2 2
x2 3x 2
= 1− x − + x2 + o x2 = 1 − x + + o x2 .
x→0 2 x→0 2
1
Exemple On veut un développement limité de à l’ordre 4 lorsque x tend vers 0.
cos x
x2 x4 1
Démonstration On peut partir de : cos x −1 = − + +o x 4 et = 1−u+u2 −u3 +u4 +o u4 ,
x→0 2 24 1 + u u→0
x2 x4 4
1
mais quand on remplace u par − + + o x dans , les termes u , u et o u4 sont tous des o x 4 , donc
3 4
2 24 1+u
1
ne servent à rien. Le développement : = 1 − u + u2 + o u2 est ici suffisant.
1 + u u→0
10
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
2 2 2
1 1 x2 x4 x x4 4
x x4 x4
= 2 = 1 − − + + − + + o x = 1 − − + + + o x4
cos x x→0 x x 4 x→0 2 24 2 24 x→0 2 24 4
1+ − + + o x4
2 24 x 2
5x 4
= 1+ + + o x4 .
x→0 2 24
x3
Exemple On veut un développement limité de à l’ordre 2 lorsque x tend vers 0.
sh x − x
x3
Démonstration Cette fois, le développement limité du dénominateur commence par , donc si nous voulons
6
x3
un dénominateur de limite 1 en 0, nous allons devoir factoriser par et adapter notre calcul en conséquence.
6
x3 x3 6
Analyse rapide de la situation : = 3 = . Du coup :
sh x − x x→0 x x→0 1 + . . . + o x ··· −3
+ ... + o x ···
6
x 3
x 3
6 x2 2
3x 2
= 3 = = 6 1 − + o x = 6 − + o x2 .
sh x − x x→0 x x 5 x→0 x 2 x→0 20 x→0 10
+ + o x5 1+ + o x2
6 120 20
1 x2
Dans le développement : = 1 − u + u2 + o u2 , quand on remplace u par + o x 2 , les termes u2
1 + u u→0 12
2
2
1
et o u sont tous deux des o x , donc ne servent à rien. Le développement : = 1 − u + o(u) suffit.
1 + u u→0
p
Exemple On veut un développement limité de 1 + Arctan x à l’ordre 3 lorsque x tend vers 0.
p
Démonstration Pourquoi faut-il que 1 + u et Arctan x soient développés TOUTES LES DEUX à l’ordre 3 en
général et pas moins ? C’est ce que nous allons tâcher de bien comprendre dans cet exemple. En tout cas, pour
commencer : lim Arctan x = 0.
x→0
p u u2 u3
◦
• Échec n 1 : Partons des développements : 1 + u = 1+ − + +o u3 et Arctan x = x +o(x).
u→0 2 8 16 x→0
u p
Quand on remplace u par x + o(x) dans le premier terme non constant de 1 + u, le o(x) se retrouve tel
p 2
quel dans le développement de 1 + Arctan x et nous empêche d’atteindre la précision o x 3 . Pour cette
u p
raison, le premier terme non constant de 1 + u nous oblige à pousser Arctan x à la précision o x 3 .
2
◦
p u x3
• Échec n 2 : Partons des développements : 1 + u = 1 + + o(u) et Arctan x = x − + o x3 .
u→0 2 x→0 3
x3 3
p x3
Quand on remplace u par x − + o x dans le o(u) de 1 + u, x domine , donc on se retrouve à la
3 p 3
tête d’un o(x) dans le développement de 1 + Arctan x, qui nous empêche d’atteindre la précision o x 3 .
p
Pour cette raison, le premier terme x d’Arctan x nous oblige à pousser 1 + u à la précision o u3 .
p u u2 u3 x3
• Succès : 1+u = 1+ − + + o u3 et Arctan x = x − + o x 3 , donc :
u→0 2 8 16 x→0 3
2 3 3
p 1 x3 1 x 3 1 x 3 x 3
1 + Arctan x = 1 + x− + o x3 − x− + o x3 + x− + o x3 +o x− + o x3
x→0 2 3 8 3 16 3 3
| {z }
Précision o x 3 imposée = o(x 3 )
x →0
par notre DL3 (0) d’Arctan x. 3
Précision o x imposée
p
2 3 par notre DL3 (0) de 1 + u.
1 x3
1 x 3
1 x 3
3
= 1+ x− −
x− + x− +o x
x→0 2 3 8 3 16 3
1 x3 1 2 1 x x 2 5x 3
= 1+ x− − x + x3 + o x3 = 1 + − − + o x3 .
x→0 2 3 8 16 x→0 2 8 48
Vous êtes à présent convaincus que la précision globale du calcul effectué dépend À LA FOIS du o x 3 de
p
Arctan x ET du o u3 de 1 + u.
11
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Exemple On veut un développement limité de Arctan x 3 e x à l’ordre 7 lorsque x tend vers 0.
Démonstration On pourrait là aussi partir d’un DL7 (0) de Arctan u et x 3 e x , mais quelle galère ! Le développe-
ment limité de x 3 e x commence par x 3 , DONC il n’est pas nécessaire de pousser Arctan u au-delà de l’ordre 3. En
revanche, comme le devéloppement limité de Arctan u commencer par u, on est obligé de pousser x 3 e x à l’ordre
7, i.e. de pousser e x à l’ordre 4. Le reste n’est qu’un calcul affreux !
v
3t e x
−1
Exemple On veut un développement limité de à l’ordre 3 lorsque x tend vers 0.
x
p 1 u u2 5u3
+ o u3 .
3
Démonstration Tout d’abord : 1 + u = (1 + u) 3 = 1 + − +
u→0 3 9 81
x2 x3 x4
x+ + + + o x4
x
e −1 2 6 24 x x2 x3
Également : = = 1+ + + + o x 3 . Du coup :
x x→0 x x→0 2 6 24
v 1 2 3
3t e x −1 x x2 x3 3 1 x x2 x3 1 x x2 x3 5 x x2 x3
3
= 1+ + + +o x = 1+ + + − + + + + + + o x3
x x→0 2 6 24 x→0 3 2 63 24 9 2 6 24 81 2 6 24
1 x x2 x3 1 x2 x3 5 x x x 2
x 3
= 1+ + + − + + + o x3 = 1 + + + + o x3 .
x→0 3 2 6 24 9 4 6 81 8 x→0 6 36 324
Pour finir, on calcule les développements limités en un point autre que 0 en s’y ramenant par translation comme cela
a déjà été dit. Ainsi, pour calculer un DLn (a) de x 7−→ f (x), on calcul un DLn (0) de h 7−→ f (a + h) et on conclut via le
changement de variable : x = a + h.
x − 2 (x − 2)2 (x − 2)3
Exemple ln x = ln 2 + − + + o (x − 2)3 .
x→2 2 8 24
Démonstration On ramène le problème en 0 grâce au changement de variable : x = 2 + h. Chercher un
développement limité de ln x à l’ordre 3 lorsque x tend vers 2 revient alors à chercher un développement limité
h h h2 h3
de ln(2 + h) à l’ordre 3 lorsque h tend vers 0. Or : ln(2 + h) = ln 2 + ln 1 + = ln 2 + − + + o h3 .
2 h→0 2 8 24
1 1 π 1 π 2 1 π 3 π 3
Exemple cos x = p − p x − − p x− + p x− +o x − .
x→ π
4 2 2 4 2 2 4 6 2 4 4
π
Démonstration On ramène le problème en 0 via le changement de variable : x = + h.
4
π cos h − sin h 1 h2 3 h3 3 1 h h2 h3
cos +h = p = p 1− +o h − h− +o h = p − p − p + p + o h3 .
4 2 h→0 2 2 6 h→0 2 2 2 2 6 2
12
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
3 ÉQUIVALENCE
3.1 INTRODUCTION
Définition (Équivalence)
• Fonctions : Soient f : D −→ R et g : D −→ R deux fonctions et a ∈ R adhérent à D. On dit que f est équivalente
à g au voisinage de a s’il existe un voisinage Va de a et une fonction η : D ∩ Va −→ R pour lesquels pour tout
x ∈ D ∩ Va : f (x) = η(x) g(x) et : lim η = 1. On note cette relation : f ∼ g ou f (x) ∼ g(x).
a a x→a
Dans le cas où g ne s’annule pas au voisinage de a — sauf éventuellement en a avec dans ce cas : f (a) = 0
f (x)
— il est équivalent d’exiger que : lim = 1.
x→a g(x)
• Suites : Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites. On dit que (un )n∈N est équivalente à (vn )n∈N s’il existe un rang N et
une suite (ηn )n∈N pour lesquels : un = ηn vn pour tout n ¾ N et : lim ηn = 1. On note cette relation :
n→+∞
un ∼ vn .
n→+∞
un
Dans le cas où : vn 6= 0 à partir d’un certain rang, il est équivalent d’exiger que : lim = 1.
n→+∞ v
n
Comme dans le cas des petits o, ON PENSERA EN PRATIQUE L’ÉQUIVALENCE DES SUITES ET DES FONCTIONS EN TERMES
DE QUOTIENTS même si la définition à base de fonctions η ou de suites (ηn )n∈N est un peu plus générale, et j’ai par ailleurs
rédigé toutes les preuves du paragraphe en termes de quotients.
Enfin, j’ai allégé les résultats de ce paragraphe en ne présentant qu’une seule des deux versions de chacun — suites ou
fonctions — mais pas les deux.
1 1 1
Exemple x2 + x + 5 ∼ x 2. x + x 2 ∼ x. + 2 ∼ . 3n + 2n ∼ 3n .
x→+∞ x→0 n n n→+∞ n n→+∞
Reformulation essentielle selon laquelle : IL Y A TOUJOURS UN PETIT o DANS UNE ÉQUIVALENCE, un petit o caché
qui contrôle l’approximation de f par g ou de un par vn .
f f −g
Démonstration f ∼g ⇐⇒ lim =1 ⇐⇒ lim =0 ⇐⇒ f − g = o(g).
a a g a g a
f (x) ∼ a p (x − a) p .
x→a
En résumé, le PREMIER TERME NON NUL d’un développement limité peut tenir lieu d’équivalent. Les équivalents usuels
au voisinage de 0 sont ainsi les suivants :
x2
ln(1 + x) ∼ x. e x − 1 ∼ x. (1 + x)α − 1 ∼ αx. sh x ∼ x. ch x − 1 ∼ .
x→0 x→0 x→0 x→0 x→0 2
x2
sin x ∼ x. cos x − 1 ∼ − . tan x ∼ x. Arctan x ∼ x.
x→0 x→0 2 x→0 x→0
$ Attention ! Un équivalent n’a jamais aucune bonne raison d’être présenté comme une somme de deux ou trois termes
de tailles distinctes. Par exemple, si on vous demande un équivalent de x − 3x 2 + x 5 lorsque x tend vers 0, ne répondez pas :
x − 3x 2 + x 5 ∼ x − 3x 2 même si c’est correct ! C’est correct, mais non abouti car vous pouvez encore comparer x et x 2 ,
x→0
et en l’occurrence : x 2 = o(x). Écrivez donc ceci : x − 3x 2 + x 5 ∼ x.
x→0 x→0
En résumé : IL NE DOIT EN RESTER QU ’UN — le plus gros, celui qu’on voit de loin. Faites le ménage !
13
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Vous ne me croyez pas et vous avez l’impression qu’il est quand même plus fin d’écrire que : x − 3x 2 + x 5 ∼ x − 3x 2 ? Eh
x→0
bien non ! Car il est tout aussi vrai que : x − 3x 2 + x 5 ∼ x + 17x 2 . Comme on l’a vu, une équivalence cache toujours
x→0
un petit o et ici on raisonne à un o(x) près qu’on le veuille ou non.
Pour la même raison exactement, n’écrivez pas : ex ∼ 1 + x — précision o(1 + x), i.e. o(1) — quand vous voulez
x→0
x
affirmer que : e −1 ∼ x — précision plus fine o(x). Sans le voir, vous n’avez rien affirmé de plus que ceci : e x ∼ 1.
x→0 x→0
Démonstration Les fonctions Arcsin, Arccos et th sont de classe C 1 au voisinage de 0, on peut donc utiliser la
formule de Taylor-Young à l’ordre 1.
Théorème (La relation « être équivalente à » est une relation d’équivalence) Qu’on parle de fonctions au voisinage
d’un point ou de suites, la relation « être équivalente à » est une relation d’équivalence.
Démonstration
un
• Réflexivité : lim =1 donc : un ∼ un .
n→+∞ un n→+∞
un vn
• Transitivité : Si : un ∼ vn et vn ∼ wn, alors : lim = 1 et lim = 1,
n→+∞ n→+∞ n→+∞ vn n→+∞ wn
un
donc : lim =1 par produit, i.e. : un ∼ wn.
n→+∞ wn n→+∞
un vn
• Symétrie : Si : un ∼ vn , alors : lim =1 donc : lim = 1, i.e. : vn ∼ un .
n→+∞ n→+∞ vn n→+∞ un n→+∞
Démonstration
un
(i) Si : un ∼ vn et si (vn )n∈N possède une limite ℓ ∈ R, alors : un = × vn −→ 1 × ℓ = ℓ, et
n→+∞ vn n→+∞
vice versa par symétrie des rôles de (un )n∈N et (vn )n∈N .
un
(ii) Si : lim un = ℓ, alors oui : lim = 1. . .
n→+∞ n→+∞ ℓ
lim f = lim g =⇒ f ∼g
a a a Ne pas comprendre ceci,
$ Attention ! c’est ne RIEN comprendre au chapitre.
lim un = lim vn =⇒ un ∼ vn
n→+∞ n→+∞ n→+∞
De plus, si (un )n∈N possède une limite : lim un+1 = lim un , mais en général : un+1 ∼ un — pensez par
n→+∞ n→+∞ n→+∞
exemple à la suite 2n n∈N .
14
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Résumons-nous. Dans l’armoire des suites, la notion de limite crée des tiroirs qui permettent de faire un premier tri. Dans
le « tiroir +∞ » sont rangées toutes les suites de limite +∞, dans le « tiroir 2 » toutes les suites de limite 2. . . et dans le
« tiroir sans limite » toutes les suites sans
limite. Or dans certains tiroirs, il serait intéressant que de nouveaux sous-tiroirs
soient créés. Les suites n2 n∈N , n2 + n n∈N et 2n n∈N sont toutes trois dans le « tiroir +∞ » par exemple, mais on sent bien
que n2 n∈N et 2n n∈N portent des infinis de tailles différentes tandis que n2 n∈N et n2 + n n∈N portent le même infini. Les
classes d’équivalence de la relation « être équivalente à » sont exactement les sous-tiroirs dont il est ici question.
Le fait que deux suites équivalentes aient toujours la même limite nous garantit que les nouveaux tiroirs créés sont bien
des sous-tiroirs des tiroirs-limites. Nous avons vu en outre que toute suite de limite ℓ ∈ R∗ est équivalente à la suite constante
(ℓ)n∈N . Ce résultat signifie que nous n’avon pas créé le moindre nouveau sous-tiroir dans le « tiroir-limite ℓ ». Quatre tiroirs-
limites seulement voient leur contenu hiérarchisé à présent par de nouveaux sous-tiroirs — le « tiroir −∞ », le « tiroir 0 »,
le « tiroir +∞ » et le « tiroir sans-limite ».
§ −∞ π +∞
Les tiroirs −2 0 1 Pas de limite
b b b b b b b
« limite »
p
−2n −n3 1 e−n n n! n sin n
− (−1)n
1 p n 1
n − 2n+ n
3
−n + 2n n e−n
+4 −n
n + ln n n! − 4 ne sin n
n
Les nouveaux p
−2n n −n4 n 1 n+1 (n + 2)! (−1)n n2 en n sin n
sous-tiroirs ! p − p p
n+ n n + sin n n2 + 1 en + n4 1 + e−n n4 + 3 n2 + 2
3
e3n + 1
... ... ... ... ... ... ... ...
1 p
« Tiroir −2n » « Tiroir −n3 » « Tiroir − » « Tiroir e−n » « Tiroir n» « Tiroir n! » « Tiroir (−1)n » « Tiroir n sin n »
n
Théorème (Dans les petits o, on peut remplacer toute fonction/suite par une fonction/suite équivalente)
Si : un = o(vn ) et vn ∼ e
vn , alors : un = vn ).
o(e
n→+∞ n→+∞ n→+∞
un vn un
Démonstration Si : lim =0 et lim = 1, alors : lim =0 par produit.
n→+∞ vn n→+∞ e
vn n→+∞ e
vn
∼ x
x →0
z }| {
Exemple sin(sin x) = sin x + o(x) = x + o(x) + o x + o(x) = x + o(x) + o(x) = x + o(x).
x→0 x→0 | {z } x→0 x→0
On aurait pu procéder autrement en composant l’équivalence : sin x ∼ x avec elle-même : sin(sin x) ∼ sin x ∼ x.
x→0 x→0 x→0
15
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
p ln x
Exemple x 2 + ln x − x ∼ .
x→+∞ 2x v
ln x p t ln x ln x ln x
Démonstration lim = 0, donc : x 2 + ln x − x = x 1+ 2 −1 ∼ x× 2 ∼ .
x→+∞ x 2 x x→+∞ 2x x→+∞ 2x
p
Exemple etan x − 1 + x 2 ∼ x.
x→0
Démonstration
p Nous ne savons pas ici à l’avance à quel ordre nous devons pousser nos développements limités
de etan x et 1 + x 2 lorsque x tend vers 0, nous devons donc avancer à tâtons et anticiper au mieux.
p p
etan x − 1 + x 2 = e x+o(x) − 1+o(x) = 1+ x +o(x) − 1+o(x) = x +o(x), donc : etan x − 1 + x 2 ∼ x.
x→0 x→0 x→0 x→0
x4
Exemple ln 1 + x 2 − sin2 x ∼ − .
x→0 6
Démonstration Le tatônnement s’impose, espérons juste que le premier terme non nul n’est pas d’ordre 50.
2
2 2 x4 4
x3 4
2 2 x4 4
2 x4 4
x4
ln 1+x −sin x = x − +o x − x− +o x = x − +o x − x − +o x = − +o x 4 .
x→0 2 6 x→0 2 3 x→0 6
π π2
Exemple ch e−n − cos ∼ .
n n→+∞ 2n2
π
Démonstration Nous allons composer les limites : lim e−n = lim
= 0 avec les développements
n n→+∞ n→+∞
x 2
limités suivants au voisinage de 0 : ch x = 1 + o(x) et cos x = 1 − + o x 2 . Pourquoi ces ordres
x→0 x→0 2
1 pour ch et 2 pour cos ? Parce que ça marche, mais on ne peut le comprendre qu’en essayant.
π π2 1 1 π2 1 1
−n −n −n
ch e − cos = 1+o e − 1− 2 +o 2 = o 2 − − 2 +o 2 car : e = o 2
n n→+∞ 2n n n→+∞ n 2n n n→+∞ n
π2 1 −n π π2
= + o , donc : ch e − cos ∼ .
n→+∞ 2n2 n2 n n→+∞ 2n2
ln(n + 1) ln n ln n
Exemple − ∼ .
n n+1 n→+∞ n2
ln(n + 1) ln n (n + 1) ln(n + 1) − n ln n
Démonstration − = . Il nous suffit de trouver séparément un
n n+1 n(n + 1)
équivalent du numérateur et un équivalent du dénominateur. Or :
1 1 1 1
(n+1) ln(n+1)−n ln n = (n+1) ln 1 + +ln n = (n+1) +o +ln n = 1+ +o(1)+ln n = ln n+o(ln n),
n n→+∞ n n n→+∞ n n→+∞
16
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
4 DOMINATION
Définition (Domination)
• Fonctions : Soient f : D −→ R et g : D −→ R deux fonctions et a ∈ R adhérent à D. On dit que f est dominée
par g au voisinage de a s’il existe un voisinage Va de a et une fonction BORNÉE λ : D ∩ Va −→ R pour lesquels
:
f (x) = λ(x) g(x) pour tout x ∈ D ∩ Va . On note cette relation : f = O(g) ou f (x) = O g(x) , « f
a x→a
est un grand O de g au voisinage de a ».
Dans le cas où g ne s’annule pas au voisinage de a — sauf éventuellement en a avec dans ce cas : f (a) = 0
f
— il est équivalent d’exiger que la fonction soit bornée au voisinage de a.
g
• Suites : Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites. On dit que (un )n∈N est dominée par (vn )n∈N s’il existe un rang N et
une suite BORNÉE (λn )n¾N pour lesquels : un = λn vn pour tout n ¾ N . On note cette relation : un = O(vn ),
n→+∞
« un est un grand O de vn ».
n
1 (−1)n 1
Exemple sin = O(1). p = O . e = O en .
x x→0 n− n n→+∞ n n→+∞
f f
Démonstration Si : lim ∈ 0, 1 , la fonction est bornée au voisinage de a !
a g g
$ Attention ! La domination
n’implique ni la négligeabilité,
ni l’équivalence — c’est le contraire qui est vrai. Par
exemple : 2x 2 = O x 2 , mais : 2x 2 = o x 2 et 2x 2 ∼ x 2 .
x→0 x→+∞ x→+∞
Exemple
x2 x3 x2
• Puisque : ex = 1 + x + + + o x 3 , alors : e x = 1 + x + + O x 3 . Ce résultat est plus fin qu’un
x→0 2 6 x→0 2
développement limité à l’ordre 2, mais plus grossier qu’un développement limité à l’ordre 3.
x2
• Puisque : cos x = 1 − + o x 2 , alors : cos x = 1 + O x 2 . Ce résultat est plus fin qu’un développement
x→0 2 x→0
limité à l’ordre 1, mais plus grossier qu’un développement limité à l’ordre 2.
Les théorèmes du paragraphe « Opérations sur les petits o » sont tous vrais avec des grands O à la place des petits o :
— les grands O absorbent les constantes multiplicatives,
— la somme de deux grands O est un grand O,
— un grand O d’un grand O est un grand O,
— avec le produit, tout va bien,
— avec la composition À DROITE et les suites extraites, tout va bien.
17
Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
5 EXEMPLES ET APPLICATIONS
X
n
1 X
n
1
En particulier : = ln n + O(1), et même : ∼ ln n.
k=1
k n→+∞
k=1
k n→+∞
X
n
1 X
n
1
Démonstration Posons pour tout n ∈ N∗ : un = − ln(n + 1) et vn = − ln n.
k=1
k k=1
k
• Nous allons montrer que les suites (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ sont adjacentes. Cela montrera bien que (vn )n∈N est
convergente, disons de limite γ. Pour tout n ∈ N∗ :
— La suite (un )n∈N∗ est croissante et la suite (vn )n∈N∗ décroissante car pour tout n ∈ N∗ :
X
n+1 X
n Æ
1 1 1 n+2 1 1
un+1 − un = − ln(n + 2) − + ln(n + 1) = − ln = − ln 1 + ¾0
k=1
k k=1
k n+1 n+1 n+1 n+1
X
n+1 X
n Æ
1 1 1 n −1 −1
et : vn+1 − vn = − ln(n + 1) − + ln n = + ln =− + ln 1 + ¶ 0.
k=1
k k=1
k n+1 n+1 n+1 n+1
1
— Enfin : vn − un = ln(n + 1) − ln n = ln 1 + −→ 0.
n n→+∞
p p
p p x3 1+ x − 1− x − x 1
donc : 1+ x − 1− x − x ∼ , et enfin : ∼ −→ +∞.
x→0 8 x5 x→0 8x 2 x→0
π 1 1 π
Exemple lim n e − Arccos
n = + 1.
n→+∞ 2 n 2
1
Démonstration Forme indéterminée « +∞ × 0 » au premier abord, mais : lim = 0, donc :
n→+∞ n
π 1 1 π 1 1 π 1 1 π 1 1 π
n e n − Arccos = n 1+ +o − − +o = n + +o = +1+o(1).
2 n n→+∞ 2 n n 2 n n n→+∞ 2n n n n→+∞ 2
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
p
5
p3
1 + 6x − 1 + x 13
Exemple lim = .
x→0 3 sin x − ln(1 + x) 30
0
Démonstration Forme indéterminée « » au premier abord. On cherche séparément un équivalent du numé-
0
rateur et un équivalent du dénominateur.
p p
5
p3 6x x 13x 5
p
3 13x
1 + 6x − 1 + x = 1 + + o(x) − 1 + + o(x) = +o(x), donc : 1 + 6x− 1 + x ∼ .
x→0 5 3 x→0 15 x→0 15
3 sin x − ln(1 + x) = 3 x + o(x) − x + o(x) = 2x + o(x), donc : 3 sin x − ln(1 + x) ∼ 2x.
x→0 x→0 x→0
p p 13x
5 3
1 + 6x − 1 + x 15 13 13
Conclusion : ∼ ∼ −→ .
3 sin x − ln(1 + x) x→0 2x x→0 30 x→0 30
1 1 x
ax + bx p
Exemple Pour tous a, b > 0 : lim = a b.
x→+∞ 2
1 ln a
1 1 ln a 1
Démonstration D’abord : lim = 0,
donc : = = 1+ ax +o e x
. Pareil pour b x .
x→+∞ x x→+∞ x x
1 1 p
ax + bx ln a ln b 1 ln a b 1
Ensuite : = 1+ + +o = 1+ +o .
2 x→+∞ 2x 2x x x→+∞ x x
1 1 p p
ax + bx ln a b 1 ln a b 1
Et un coup de logarithme à gauche : ln = ln 1 + +o = +o ,
2 x→+∞ x x x→+∞ x x
1 1 1 1
ax + bx p ax +bx p
puis on multiplie par x : x ln = ln a b + o(1), et donc : lim x ln = ln a b.
2 x→+∞ x→+∞ 2
On compose enfin à gauche par la fonction exponentielle.
De plus, d’après l’équivalence précédente, la position du graphe de f au voisinage de a par rapport à sa tangente en a dépend
du signe de la fonction x 7−→ an (x − a)n au voisinage de a.
— Si n est pair, x 7−→ an (x −a)n a le signe de an au voisinage de a. Le graphe de f est situé au-dessus de sa
tangente en a au voisinage de a si : an > 0 et en-dessous si : an < 0. Si de plus : a1 = 0, f
Point possède un extremum local en a — un maximum local si : an < 0, un minimum local si : an > 0.
d’inflexion b
— Si n est impair, x 7−→ an (x − a)n change de signe en a, donc le graphe de f traverse sa tangente en a,
a on dit que f possède en a un point d’inflexion.
f x sin x
Exemple La fonction x 7−→ possède un minimum local en 0.
1 + x2
Démonstration Nous cherchons le premier terme non nul d’ordre au moins 2 dans le développement limité de
f au voisinage de 0. Pas possible de savoir à l’avance à quel ordre nous allons trouver ce terme, nous pouvons
juste espérer qu’il n’est pas trop grand. Ici, tout simplement : f (x) ∼ x 2 , donc : f (x) = x 2 + o x 2 .
x→0 x→0
En particulier, f est positive au voisinage de 0 avec : f (0) = 0, donc possède un minimum local en 0.
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
g ln(1 − 2x)
Exemple La fonction x 7−→ possède en 0 un point d’inflexion de tangente la droite d’équation : y = −2x.
1+ x
Démonstration Un calcul à l’ordre 2 ne suffit pas ici, on pousse à l’ordre 3 — mais pas moyen de le deviner à
l’avance !
8x 3 8x 3
g(x) = −2x − 2x 2 − + o x3 1 − x + x2 + o x2 = −2x − + o x3 .
x→0 3 x→0 3
8x 3
Ainsi, la tangente de g en 0 a pour équation : y = −2x, et comme : g(x) + 2x ∼ − , le graphe de
x→0 3
g est au-dessus de sa tangente en 0 au voisinage de 0 à gauche et en-dessous à droite — point d’inflexion !
Définition (Asymptote d’une fonction en ±∞) Soit f une fonction réelle définie au voisinage de +∞ — on ferait
de même en −∞ — et a, b ∈ R. On dit que f admet la droite d’équation : y = a x + b pour asymptote au voisinage
de +∞ si : f (x) = a x + b + o(1).
x→+∞
f (x)
En particulier : a = lim et b = lim f (x) − a x .
x→+∞ x x→+∞
x 3 + ⌊x⌋2
Exemple La fonction x 7−→ admet la droite d’équation : y = x +1 pour asymptote au voisinage de ±∞.
x2 + 2
Démonstration Tout d’abord : ⌊x⌋ = x + O(1), donc : ⌊x⌋2 = x 2 + O(x). Conclusion :
x→±∞ x→±∞
x 3 + ⌊x⌋2 x 3 + x 2 + O(x) 1 2 1 1
= = x +1+O 1− 2 +o = x +1+O = x +1+o(1).
x2 + 2 2 x→±∞ x x x2 x→±∞ x x→±∞
x2 1 + 2
x
f x2 1
Exemple La fonction x 7−→ ecos x possède une asymptote au voisinage de +∞ d’équation : y = ex − e et son
x +1
graphe est situé au-dessus de cette asymptote au voisinage de +∞.
Démonstration
1
• On peut se ramener au voisinage de 0 grâce au changement de variable : h=
— il ne faut pas
x
toujours faire CE changement
de variable, tout dépend de ce à quoi f ressemble. Il s’agit donc d’étudier la
1
fonction h 7−→ f au voisinage de 0.
h
• Se demander si f possède une asymptote au voisinage de +∞, c’est alors
se demander s’il existe des réels
1 a
a et b pour lesquels : f (x) = a x + b + o(1), ou encore : f = + b + o(1).
x→+∞ h h→0 h
• Si on veut plus précisément connaître la position du graphe de f par rapport à son asymptote au voisinage
de +∞, il suffit de connaître un équivalent de x 7−→ f (x) − (a x + b) au voisinage de +∞, i.e. de trouver
un terme plus fin que o(1).
1 ecos h 1 h2 2
• C’est parti : f = = 1 − h + h2 + o h2 e1− 2 +o(h )
h h(1 + h) h→0 h
e 2 2
h2 2
e eh
= 1−h+h +o h 1− +o h = −e+ + o(h).
h→0 h 2 h→0 h 2
e 1
Après réécriture en x : f (x) = ex − e + +o . En particulier : f (x) = ex − e + o(1),
x→+∞ 2x x x→+∞
donc f admet la droite d’équation : y = ex − e pour asymptote au voisinage de +∞. Enfin, comme :
e
f (x) − (ex − e) ∼ est positif au voisinage de +∞, le graphe de f est au-dessus de son asymptote
x→+∞ 2x
au voisinage de +∞.
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