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Introduction
Les jeunes étaient toujours parmi les préoccupation du Souverain, dans son Discours de SM le Roi
adressé à la Nation à l’occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple
« Nous voici ,donc, aujourd’hui entrés de plain-pied dans une nouvelle révolution où nous continuerons à
relever les défis de construction d’un Maroc moderne pour donner leur place légitime et méritée aux
Marocains, notamment aux jeunes en qui Nous avons toujours vu la vraie richesse du pays »
Le Maroc a initié depuis 2005 une politique de développement axée sur une vision sectorielle, et s’est
engagé dans un processus important de réformes politiques, sociales, économiques et
environnementales audacieuses, dont l’aboutissement, au niveau institutionnel, a été l’adoption de la
Constitution de 2011, dans laquelle le pays a confirmé son choix irréversible pour la démocratie,
consacrant ainsi les droits humains, individuels et collectifs de nouvelle génération, et intégrant les
spécificités et la diversité des composantes de la Nation. Ces réformes ont permis de générer des taux de
croissance soutenus (3,9 % en moyenne durant les dix dernières années) traduits par des avancées
importantes, avec une diminution de la pauvreté absolue et du chô mage, un meilleur accès aux services
publics de base et un développement considérable des infrastructures publiques.
Si le pays a déjà réalisé de vrais succès, force est de constater qu’il n’a pas encore suffisamment répondu
à certains défis, pourtant clés pour l’avenir, notamment en matière de cohésion sociale et de
développement du capital humain.
En effet, lesdites stratégies n’ont pas atteint tous leurs objectifs et n’ont pas eu l’impact escompté sur le
développement du pays ; elles n’ont pas généré suffisamment de richesses locales, ni créé suffisamment
d’emplois, dont le nombre et la qualité restent en deçà des besoins ainsi que du vrai potentiel de la
nation.
Aujourd’hui, la situation de la jeunesse est caractérisée par des paradoxes saisissants, des disparités
extrêmes en termes de ressources économiques, technologiques, intégratives, sociales et culturelles qui
diffèrent considérablement selon les régions, les localités et les groupes de population. Ainsi, la Jeunesse
se révèle de plus en plus être une catégorie sociale spécifique qui connait plusieurs contraintes.
Les jeunes représentent un atout important, ils peuvent contribuer à l’innovation, à la consommation et
à la productivité croissantes, dans la mesure où ils participent activement au processus
économique. Une augmentation de la population en â ge de travailler par rapport aux enfants et
personnes â gées, la structure démographique actuelle de la jeunesse permet aussi une baisse des taux de
dépendance, ce qui peut alléger le fardeau de l’Etat. Si cette génération de jeunes n’a pas
d’opportunités suffisantes pour son insertion économique et sociale, ce grand potentiel risque d’être
perdu avec des conséquences négatives en termes de dynamisme économique et inclusion sociale.
Historique
La plupart des jeunes Marocains ont été exclus de la croissance économique enregistrée par le pays
au cours des années 2000 :
un nombre considérable des jeunes sont au chô mage ;
un nombre encore plus important demeurent inactifs, découragés par les minces
perspectives de trouver un emploi ;
parmi les jeunes qui ont un travail, une bonne majorité évolue dans le secteur informel avec
peu ou pas de sécurité d'emploi ni d’avantages sociaux ;
l'engagement des jeunes dans des activités civiques est très faible, ces derniers ne
participent pas, dans une large mesure, à des associations de la société civile et aux
affaires communautaires.
Le Printemps Arabe a montré la profondeur de l’exclusion ressentie par les jeunes :
au delà des demandes de démocratie, le respect des droits de l’homme, et l’amélioration de la
gouvernance et de la transparence ;
les jeunes marocains ont exprimé leur volonté de réaliser leurs aspirations et participer
pleinement dans la vie économique, sociale et publique ;
les jeunes militent aujourd’hui pour une politique qui considère l'expression de leurs
besoins ;
ils cherchent à attirer plus d’attention sur les questions qui les concernent.
En 2011, la nouvelle Constitution donne des nouvelles lignes directrices en faveur des processus
démocratiques, Dans ce contexte, l’article 33 de la nouvelle constitution insiste sur la
nécessité :
d’étendre et généraliser la participation de la jeunesse au développement social,
économique, culturel et politique du pays ;
aider les jeunes à s’insérer dans la vie active et associative et prêter assistance à ceux en
difficulté d’adaptation scolaire, sociale ou professionnelle ;
faciliter l’accès des jeunes à la culture, à la science, à la technologie, à l’art, au sport et
aux loisirs, tout en créant les conditions propices au plein déploiement de leur potentiel
créatif et innovant dans tous ces domaines » ;
elle a institutionnalisé un Conseil Consultatif de la Jeunesse et l’Action Associative, qui
devra favoriser la participation des jeunes à la vie publique du pays.
La déclaration Gouvernementale en janvier 2012 a placé les jeunes au centre de ses
préoccupations ;
Le Discours Royal du 20 août 2012 a mis en exergue la légitimité des jeunes à ambitionner une
meilleure insertion sociale et professionnelle :
En 2014, a été rendue publique la Stratégie Nationale Intégrée de la Jeunesse (SNIJ), réalisée par le
département de tutelle, en partenariat avec la Direction Générale des Collectivités Locales, et avec
l’appui d’organisations internationales .Cette stratégie n’a pas fait l’objet d’une adoption en Conseil
des Ministres, est donc, de fait, elle est caduque (Selon l’article 49 de la constitution) ;
Extrait du discours royal à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 10ème législature
en octobre 2017 « Hélas, le progrès enregistré au Maroc ne profite pas à tous les citoyens. En
particulier, il ne touche pas ceux à qui Nous vouons une bienveillante sollicitude : nos jeunes qui
représentent plus d’un tiers de la population ».
Des Chiffres Clés
Au Maroc d’aujourd’hui, les jeunes de 15 à 34 ans représentent environ 34% de la
population totale, dont 60% en milieu urbain: situation démographique constitue à la fois une
chance et un défi;
1% seulement des jeunes qui appartiennent à une partie politique ou des syndicats ;
Une participation à la vie associative de 10% à 15% ;
75% des jeunes sans couverture sociale et 1/5 soufre des troubles psychologique ;
72% du temps des jeunes passé dans des activités non productives de bien être social, alors que
82% n’exercent aucune activité ;
Le taux de chô mage chez les jeunes est à l’ordre de 20%, 50% occupent des fonctions assujetties à
des bas salaires ;
En matière d’éducation et de formation, le décrochage et les déperditions scolaires sont à 2/3, soit
plus de 270000 qui abandonnent leurs cursus scolaire ;
Selon le HCP, Le chô mage reste encore élevé parmi les diplô més et les jeunes :
Le Maroc compte 1.272.000 chô meurs qui sont en majorité citadins (85,6%) et jeunes
(63,7% sont âgés de 15 à 29 ans), plus de 810.000 jeunes chô meurs donc, essentiellement
en milieu urbain ;
près de quatre sur dix (38,1%) des chô meurs détiennent un diplô me de niveau supérieur.
En 2016, le Maroc figurait au 120ème rang des 183 pays sur l’échelle de l’indice de développement
de la jeunesse, cet indice permet d’établir des comparaisons entre pays et dans le temps et
comprend cinq principaux domaines que sont l’éducation, la santé et le bien-être, l’emploi, la
participation citoyenne et la participation politique ;
L’effort financier de l’É tat en faveur des jeunes demeure aussi «très faible». Il est estimé à 3.510
DH/jeune.
Recommandations
Pour remédier aux contraintes et problèmes des jeunes Marocains, Le conseil Economique, Social et
Environnemental a défini trois principes directeurs, à savoir :
La participation des jeunes dans la prise de décision ;
L’équité et égalité des chances entre les jeunes citoyennes et citoyens ;
Une gouvernance cohérente et intégrée aux niveaux national et territorial ;
Afin d’assurer un développement inclusif de la jeunesse, le Conseil recommande à cet effet :
Renforcer les capacités des jeunes, élever leur niveau général de connaissances et développer leurs
aptitudes tout au long de la vie afin qu’ils puissent s’adapter de manière continue et s’intégrer au
monde du travail ;
Promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes ;
Assurer une prévention efficace des jeunes vis-à -vis des risques sanitaires, améliorer leur accès à
des soins de qualité, à la couverture médicale et à une protection sociale universelle ;
Lutte contre les formes de vulnérabilité, la pauvreté, la précarité et l’exclusion des jeunes (Adosser
l’Initiative Nationale Intégrée pour la Jeunesse à l’Initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH) ;
Conforter une citoyenneté indivisible des jeunes, dans sa plénitude et ses différents aspects, ainsi
que dans ses droits et obligations ;
Conforter les valeurs du projet sociétal commun ;
Promouvoir et soutenir la création culturelle et artistique des jeunes, leur créativité et leur
intelligence sportive ;
Eduquer et sensibiliser les jeunes à la préservation et à la protection de l’environnement ;
Consolider l’engagement international des jeunes dans les grands agendas mondiaux et les faire
participer au rayonnement du Maroc ;
Institutionnaliser un organe de pilotage de haut niveau, comme plateforme de concertation et de
pilotage stratégiques, en charge de la question de la jeunesse, sous la responsabilité directe du Chef
du Gouvernement ;
Accélérer l’institution du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative ;
Territorialiser la politique publique en faveur de la jeunesse ;
Les Régions devront jouer pleinement leur rô le de portage de l’action en faveur de la jeunesse dans
le cadre de leurs nouvelles missions, pour participer à la consolidation d’une politique nationale
inclusive ;
La régionalisation avancée devrait constituer une opportunité unique pour déployer un dispositif
de simplification du système de gouvernance national, permettant d’accompagner une évolution de
l’action en faveur de la jeunesse ;
Offrir aux jeunes des avantages préférentiels pour accéder à des prestations spécifiques ;
Favoriser le tutorat et le mentoring des jeunes et constituer un réseau de parrains pour les
accompagner vers l’autonomie et l’insertion professionnelle ;
Favoriser les technologies numériques à l’appui de politiques de services publics adaptés aux
jeunes et donner aux jeunes plein accès aux informations qui les concernent.