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Un jour, des parents décident d'abandonner leurs sept enfants au plus profond de la forêt, leur
état de misère ne leur permettant plus de les nourrir. Mais, le Petit Poucet, le plus petit de
tous, a tout entendu. Le lendemain, il se remplit les poches de cailloux blancs et les dissémine
sur le chemin derrière lui. Les parents les abandonnent mais le cadet retrouve le chemin de la
maison sans difficulté. A nouveau, les parents n'ayant plus d'argent essayent de perdre leur
enfants. Cette fois-ci, Poucet n'a que du pain sur lui. Plus moyen de retrouver son chemin, les
oiseaux ont becqueté toute la miche. Les enfants trouvent alors refuge chez un ogre qui décide
de les manger au petit matin. Poucet remplace les bonnets des sept garçons contre ceux des
sept filles de l'ogre. Et le tour est joué. L'ogre avale d'une seule bouchée ses propres filles.
Lorsqu'il s'aperçoit de la supercherie, c'est déjà trop tard, les enfants ont pris leurs jambes à
leurs cous. L’ogre en les poursuivant traverse une rivière et se noie.
Commentaire
La première édition de La Fugue du Petit Poucet date de 1977. En 17 ans de temps, les
illustrations d’Alain Gauthier ont beaucoup évolué. Elles illustrent à merveille le conte de
Michel Tournier. Des éléments du Petit Poucet de Perrault apparaissent dans le conte mais de
façon très détournée et complètement opposée. La fugue de l’enfant est le signe de son
malaise vis à vis de ce que ce changement de vie que lui impose un père autoritaire et
destructeur. Lorsqu’il est dans la forêt, il est logé chez un géant aux cheveux blonds,
végétarien, amoureux de la vie et des plantes, appelé Logre. Il reçoit des bottes en cadeau,
référence explicite aux célèbres bottes de sept lieux. On ne l’abandonne pas, il ne risque pas
d’être tuer et on lui fait un don. Ce n’est décidément pas l’histoire du
Petit Poucet qui est racontée ici. L’enfant va trouver du réconfort hors de la ville et des
humains méchants tels que son père et vivre dans la forêt, devenu lieu de magie et de chaleur.
Michel Tournier prend à contre-pied le conte de Perrault. Il le modernise et lui donne un sens
philosophique qui correspond plus à notre mode de vie actuel. Il montre grâce à ce conte le
pouvoir que peut avoir l’imagination.