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Résumé :
Une étude expérimentale est menée par Vélocimétrie par Imagerie de Particules dans la zone initiale de jets
turbulents à masse volumique variable. Le but est de mettre en évidence l’influence de divers paramètres sur le
mélange d’un jet (Hélium, Air ou CO2) et d’un co-courant (Air). Les résultats montrent d’une part la faible
influence du rapport d’injection et d’autre part le rôle prépondérant du rapport de densité sur le développement
du jet. De même une géométrie rectangulaire (3D) favorise le mélange par rapport à une géométrie circulaire
classique (2D).
Abstract :
The near field of turbulent jets with variable density is experimentally investigated with Particle Image
Velocimetry. The objective is to emphasize the influence of several parameters on the mixing between a jet
(Helium, Air or CO2) with an air coflow. Whereas no noticeable influence of the injection ratio could be
observed, the density ratio appears to play a major role on the jet development. Besides a rectangular geometry
(3D) provides mixing enhancement in comparison with a conventional circular geometry (2D).
Mots clés :
mélange, jets à masse volumique variable, géométrie variable, Vélocimétrie par Imagerie
de Particules
1 Introduction
L’étude des jets à masse volumique variable a fait l’objet de nombreuses études
expérimentales et numériques (Antonia et Bilger (1973), Pitts (1991), Sanders et al. (1997)).
Ce type de configuration est en effet représentatif de dispositifs industriels tels que brûleur de
chambre de combustion, torche à plasma, moteur fusée,... Les jets turbulents y sont fortement
utilisés pour obtenir un mélange préalable à la phase de combustion par l’intermédiaire de
forts taux d’entraînement. On constate cependant que très peu d’études ont porté sur la phase
initiale du mélange - autrement dit dans la zone proche du jet - et sur l’influence de la
géométrie de la section de sortie. On peut citer les études en géométrie circulaire de Djeridane
et al. (1996) ou Malmström et al. (1997) et en géométrie rectangulaire de Sarh et Gökalp
(1991) ou Krothapalli et al. (1981).
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XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
L’étude est réalisée dans une veine verticale (hauteur 2 m) de section carrée (0,3 × 0,3 m²),
munie de parois en verre de qualité optique. Le jet est injecté au centre du caisson, dans la
partie inférieure de la veine, par une buse interchangeable de section circulaire ou
rectangulaire de diamètres équivalents identiques (Dj = 7 mm) (cf. figure 1). En sortie de buse,
le jet de gaz (hélium, air ou dioxyde de carbone) est turbulent et pleinement développé. Il
débouche dans le caisson avec une vitesse moyenne Uj (entre 40 et 60 m/s). Le co-courant
d’air, de vitesse moyenne Ue (de 1,6 à 4,2 m/s), est généré grâce à un ventilateur. Afin
d’homogénéiser et d’uniformiser la vitesse de cet écoulement, l’air traverse une structure
divergente-convergente où sont disposées des plaques en nids d’abeilles.
Les paramètres qui gouvernent cette étude sont le nombre de Reynolds du jet
U j ⋅ Dj U ρ
Re j = , le rapport d’injection m = e et le rapport de densité Rρ = e . Les conditions
υj Uj ρj
expérimentales sont présentées dans le tableau ci-dessous :
3 Résultats et discussion
Quelle que soit la configuration étudiée, les visualisations instantanées (cf. figure 2) et les
cartographies du champ dynamique (cf. figure 3) montrent une structure classique des jets
turbulents avec trois zones caractéristiques : zone inertielle, zone intermédiaire et zone de
flottabilité. On observe notamment bien la zone d’établissement de l’écoulement dès la
section de sortie où les couches de mélange se développent jusqu’à se rejoindre sur l’axe.
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La figure 4 présente l’évolution de la vitesse longitudinale sur l’axe, notée Uc, en fonction
de la distance à la buse adimensionnée pour les trois gaz étudiés. On retrouve ici l’évolution
de type hyperbolique caractéristique des jets à masse volumique variable. On remarque que,
quelle que soit la géométrie de la buse, le rapport d’injection a peu d’influence (dans la
gamme de variation de cette étude). En revanche, le rapport de densité influe fortement sur
l’épanouissement des jets. Ainsi, on observe que les gaz légers (hélium) se mélangent plus
rapidement avec le co-courant que les gaz lourds (CO2).
Les résultats que nous présentons maintenant se limitent à l’étude de l’influence de la
géométrie de la section de sortie et du rapport de densité, à rapport d’injection donné.
L’évolution axiale de l’énergie cinétique de la turbulence k est donnée sur la figure 5. On
1
calcule k à partir des mesures des fluctuations de vitesse : k = u'²+ 2 ⋅ v'² pour la section
2
1
circulaire (v’ = w’ par symétrie) et k = u'²+ v'²+ w'² pour la section rectangulaire (les
2
mesures axiales dans les deux directions ont été relevées aux mêmes positions). On observe,
quel que soit le gaz étudié, que l’évolution de l’énergie cinétique passe par un maximum et la
position axiale de ce maximum est considérée comme la limite du coeur potentiel. On
remarque que ce maximum est d’autant plus proche de la section de sortie que le gaz est léger.
Ce résultat en bon accord avec la littérature (Pagé (1998), Sautet (1992)) prouve l’influence
prépondérante du rapport de densité. De plus, il apparaît que le passage d’une géométrie
circulaire à une géométrie rectangulaire accélère le développement du jet. Ceci est dû à la
géométrie 3D qui augmente les intensités de turbulence.
Enfin, à partir des relevés radiaux de la vitesse longitudinale nous avons déduit la demi-
épaisseur dynamique Lu (cf. figure 6), Lu étant la distance radiale à l’axe du jet pour laquelle
U = Uc / 2. On observe de nouveau un épanouissement du jet d’autant plus rapide que le gaz
est léger. Le passage à une géométrie rectangulaire semble améliorer le mélange entre le jet et
le co-courant. Il est à noter dans le cas du jet rectangulaire une intersection des demi-
épaisseurs dynamiques selon le grand axe et le petit axe. Ce phénomène d’« inversion des
axes », typique des jets à géométrie 3D, a été observé notamment par Krothapalli et al. (1981).
4 Conclusion
Cette étude expérimentale porte sur l’analyse du champ proche de jets à masse volumique
variable et à géométrie de section de sortie variable. A partir de relevés obtenus par
Vélocimétrie par Imagerie de Particules, nous avons pu mettre en évidence la forte influence
du rapport de densité et de la géométrie de la buse sur l’épanouissement du jet. En revanche
l’influence du rapport d’injection semble négligeable. Ainsi on a observé que le
développement du jet est d’autant plus rapide que le gaz est léger et que le mélange
jet / co-courant est favorisé par une section de sortie de géométrie rectangulaire (3D) par
rapport à une géométrie circulaire (2D).
Dans la suite du travail, l’obtention du champ scalaire est envisagée afin de caractériser
l’entraînement ainsi qu’une comparaison de nos résultats avec des simulations numériques.
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Références
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