Structures en Acier
Elaboration d'une
Approche Trans-nationale
Formation: Eurocode 3
Résumé:
· Ce cours présente des règles et des tableaux de dimensionnement simples conformes à l'Eurocode
3 - Annexe J révisée en vue de la caractérisation de cinq types différents d’assemblages
structuraux.
· Il donne des directives pour une utilisation convenable de ces outils.
Pré-requis:
· Généralités sur les assemblages structuraux.
· Concepts de caractérisation et d'idéalisation pour les assemblages.
SSEDTA
Eurocodes pour les Structures en Acier–Elaboration d’une Approche Trans-Nationale
Assemblages structuraux
Procedures pratiques pour la caractérisation du comportement des assemblages
transmettant des moments
Objectifs:
Il convient que les étudiants:
soient capables de caractériser et d'idéaliser le comportement d’assemblages poutre-poteau par
des platines d'extrémité ou par cornières de semelle et d’assemblages de continuité de poutre par
des platines d'extrémité boulonnées.
Références:
[1] “ Semi-rigid connections in steel construction - simple design model and design aids ”, Sprint
contract RA351bis Final Report, 1994 (Partners : CRIF (B), CTICM (F), ENSIAS (F), LABEIN
(E), Univ. Trento (I)).
[2] “ Assemblages flexionnels en acier selon l’Eurocode 3 – Outils de calcul pour les assemblages
rigides et semi-rigides ”, Collection CTICM 1996, ISBN 2-902720-21-1.
[3] Stability design of semi-rigid frames, Chapter 2 - Semi-rigid connections,
W.F. Chen, Y Goto, J.Y.Richard Liew, John Wiley & Sons Inc, 1 st edition, 1995.
Assemblages structuraux 2
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Procedures pratiques pour la caractérisation du comportement des assemblages
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1 Introduction
Pour le dimensionnement des assemblages, des aides détaillées sont données dans la
références [1, 2] . Chacune de ces aides au dimensionnement est consacrée à un type
spécifique d'assemblage. Elles se composent de deux parties :
a. une procédure de calcul, présentée sous forme de fiches de calcul;
b. des tableaux de dimensionnement.
La procédure de calcul vise à assister le concepteur qui souhaite prendre en compte toutes
les potentialités de la semi-rigidité des assemblages, sans être obligé de suivre l'approche
plus complexe de l'Eurocode 3-Annexe J (révisée).
La première fiche de calcul est consacrée à la détermination des caractéristiques
mécaniques et des paramètres géométriques de l'assemblage. Dans les autres fiches, la
procédure de calcul donne d'abord toutes les expressions pour la rigidité et la résistance de
chacun des composants de l'assemblage suivant un ordre logique, et montre enfin
comment obtenir les caractéristiques de l'ensemble de l'assemblage, c'est-à-dire les
rigidités initiale et nominale ainsi que le moment de résistance de calcul. Le mode de
ruine correspond au composant dont la résistance détermine le moment de résistance de
calcul des assemblages. Des considérations supplémentaires concernant le calcul des
assemblages sont données ci-dessous.
La résistance au cisaillement de l'assemblage (résistance à un effort tranchant exercé
dans la poutre) constitue une valeur importante. Cependant, pour des raisons de clarté,
elle n'est pas traitée dans les fiches de calcul. Des informations appropriées sont données
plus loin dans ce cours.
La seconde partie de chacune des aides au calcul est composée de tableaux de
dimensionnement, qui, en principe, peuvent être utilisées directement comme alternative
aux fiches de calcul. Les tableaux, qui sont établies pour une sélection de combinaisons
courantes de sections d'éléments assemblés, donnent au concepteur les informations
suivantes:
les rigidités de l'assemblage pour le calcul (initiale et nominale);
la résistance au cisaillement et le moment de résistance de calcul de l'assemblage;
une identification du composant de l'assemblage qui gouverne le moment de
résistance;
les longueurs de référence pour la classification de l'assemblage,
outre les caractéristiques des matériaux et les paramètres géométriques pour la platine
d'extrémité, les boulons et les soudures. Le concept de longueur de référence pour la
classification des assemblages est présenté dans l'Annexe A de ce cours.
Les tableaux de dimensionnement peuvent être utilisées soit pour obtenir les
caractéristiques (c'est-à-dire. les caractéristiques mécaniques de rigidité et de résistance)
d'un assemblage donné soit pour choisir un assemblage possédant les caractéristiques
souhaitées.
Elles ont été obtenues au moyen des procédures de calcul données dans les fiches de
calcul associées à des options prises pour les valeurs de certains paramètres qui donnent
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en général des résultats offrant toute sécurité. Cependant, il existe quelques rares
situations extrêmes où l'utilisation des tableaux de dimensionnement seuls peut ne pas
suffire à garantir un calcul sûr. Ces situations concernent surtout l'état des contraintes
(cisaillement et contraintes directes) du panneau d'âme de poteau (qui est évalué par les
coefficients b et kwc) et de la semelle de poteau (coefficient kfc) et qu'il convient
normalement de vérifier une fois que l'analyse de la structure est achevée.
Les significations physiques des coefficients b, kwc et kfc sont expliquées dans les
paragraphes suivants qui donnent les valeurs recommandées à utiliser dans les fiches de
calcul. Ces recommandations ont été adoptées pour les tableaux de dimensionnement.
Les autres options qui ont été prises lors de l'établissement des tableaux de
dimensionnement sont également identifiées. Elles concernent les dimensions des cordons
de soudures et des boulons dans les assemblages par platine d'extrémité et par cornières de
semelles.
Enfin, les longueurs de référence de classification des assemblages (cf Annexe A de ce
cours) sont spécifiées.
2.1 Coefficient b
La déformation du panneau d'âme de poteau résulte de l'effort tranchant réel qu'il subit.
Cet effort tranchant (Vwp) est surtout l'effort tranchant local provoqué par les forces
d'introduction des efforts (F), mais, en outre, il existe une contribution des efforts
tranchants du poteau au-dessus et au-dessous de l'assemblage (Figure 1.a). Pour le calcul,
on l'obtient en multipliant la force F par le coefficient b (Figure 1.b). (Ce coefficient est
appelé paramètre de transformation dans l’Annexe J (révisée) où une expression est
donnée pour l’obtenir à partir des moments dans les assemblages)
Strictement parlant, des valeurs précises de b, pouvant affecter tant la résistance que la
rigidité du panneau d'âme, ne peuvent être obtenues que par itération. Toutefois, en
utilisant les valeurs sûres données dans le Tableau 1, il n'y a normalement nul besoin de
recourir à une telle procédure itérative, qui impliquerait une nouvelle analyse de la
structure avec des valeurs b corrigées.
Le choix des valeurs b dans le Tableau 1 est basé, pour les configurations d'assemblages
bilatéraux (poutres sur les deux côtés du poteau), sur l'importance relative des moments
gauche et droit agissant dans les poutres assemblées. Habituellement, ces informations
sont inconnues dans une première étape de calcul - sauf dans des situations de chargement
et de géométrie particulières – ce qui empêche le concepteur de choisir une valeur plus
exacte de b. Pour surmonter cette difficulté, les directives suivantes sont suggérées:
On peut utiliser la valeur b = 1 dans une première étape. En fait, les tableaux de
dimensionnement ont été élaborées pour b = 1.
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wp
Vwp M=F.h Vwp F
1
V V
wp V wp .F wp wp
F
2
Une fois que l'analyse globale a été effectuée en prenant dûment en compte la semi-
rigidité éventuelle des assemblages, le concepteur doit normalement vérifier si l'hypothèse
qui a été prise (b = 1) est satisfaisante et s'il est nécessaire ou utile d'actualiser le calcul de
l'assemblage et/ou l'analyse globale. Dans ce processus, il convient de reconnaître que:
· Si la nouvelle valeur de b à choisir est égale à 0, les résultats obtenus par la
première analyse avec b = 1 présentent toute sécurité. Ils peuvent donc être
adoptés tels quels, ou, si l'on préfère, les fiches de calcul peuvent être
utilisées pour obtenir des caractéristiques plus appropriées pour
l'assemblage en vue d'une seconde analyse de la structure.
· Si la nouvelle valeur de b à choisir est égale à 2, les résultats obtenus par la
première analyse avec b = 1 ne sont pas sûrs et il convient que le concepteur
effectue une nouvelle analyse basée sur des caractéristiques d'assemblage plus
appropriées obtenues par l'utilisation des fiches de calcul avec b = 2.
Heureusement, de telles situations peuvent être considérées comme des cas
exceptionnels rarement rencontrés en pratique.
Si, ou lorsque, une seconde analyse est effectuée, il convient de profiter de l'occasion pour
également procéder à toute modifications pouvant apparaître nécessaires en ce qui
concerne le choix des sections et/ou des assemblages.
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Configuration et chargement Valeur proposée pour
1
M1 M 2
Si
1 2 0
M1 M 2
Si
1 2 1
M1 M 2
Si
1 2 2
M 1 ou M 2 0
Si
1 2 1
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calcul pour vérifier la résistance de l'assemblage – (en vérifiant simplement la résistance
de l'âme de poteau en compression). La rigidité de l'assemblage ne sera pas affectée.
kwc
n,wc ZONE
COMPRIMEE
0,5 f f ywc
ywc
2 f yfc 180 n , fc
k fc si s 2 (2.b)
2 f yfc 360 n,fc > 180 N/mm
où fyfc est la limite d'élasticité de l’acier de la semelle de poteau et sn,fc la contrainte
maximale de compression longitudinale (force axiale et moment fléchissant) exercée au
centre de gravité de la semelle de poteau. Dans les expressions (2), les valeurs de fyfc et
sn,fc doivent être exprimées en N/mm 2.
La valeur de kfc est comprise entre 1,0 et 0,5 (cas le plus défavorable). Cependant, pour le
calcul, l'utilisation d'une valeur de 1,0 pour le calcul est habituellement sûre, comme dans
la plupart des situations:
sn,fc < 0,5 fyfc.
Les tableaux de dimensionnement ont été établies avec k fc = 1,0.
Une fois que l'analyse d'ossature globale est achevée, il est essentiel que le concepteur
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vérifie que l'hypothèse prise sur la condition de contraintes du poteau est bien respectée.
Si la valeur de kfc s'avère inférieure à l'unité, le concepteur devra utiliser les fiches de
calcul pour vérifier la résistance de l'assemblage – (en réévaluant simplement la
résistance de l'âme de poteau comprimée). La rigidité de l'assemblage ne sera pas
affectée.
La résistance des soudures d'angle doubles entre les semelles de poutre sur la
platine d'extrémité doit être au moins égale à la résistance de calcul plastique des
semelles Nt.Rd :
2 a f b f f yw ,d N t .Rd (4)
f yw ,d f u / 3 w Mw (5)
où af est la gorge de chacun des deux cordons de soudure et fu la résistance à la
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traction de calcul de l’acier de l'élément assemblé le plus faible (platine d'extrémité
ou semelle de poutre) .
L'expression suivante est obtenue pour la dimension de la gorge de soudure;
3 Mw w f yb
af t (6.a)
2 M 0 f u fb
Des expressions similaires peuvent être obtenues pour la dimension de la gorge des
soudures d'angle attachant la platine d'extrémité sur l’âme de la poutre.
Les valeurs des coefficients partiels de sécurité sont: gMw = 1,25 et gM0 = 1,1.
Les valeurs de w dépendent de la résistance de l'acier fu , de la façon suivante:
Il est important de noter également, étant donné que cette vérification ne prend
pas en compte le cisaillement de la poutre, que le concepteur doit s'assurer que
cette effort a été convenablement prise en compte.
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Les méthodes ci-dessus peuvent être adaptées pour le calcul des soudures d’angle des
assemblages par platines d'extrémité non débordantes sans boulons extérieurs (où la
hauteur de la platine d'extrémité est légèrement inférieure à la hauteur de poutre). Les
détails des soudures d’angle pour ce cas sont illustrés dans la Figure 3.b.
Des valeurs arrondies données par cette règle ont été adoptées dans les tableaux de
dimensionnement. Un avantage de cette solution est que, étant donné que la section
résistante des soudures est équivalente à celle de la poutre assemblée, la vérification de la
section de poutre au niveau de l'assemblage pour la combinaison de flexion, cisaillement
et charge axiale garantit également que les soudures, choisies comme indiqué ci-dessus,
sont suffisantes.
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Pour les assemblages de dimensions plus importantes, il peut être plus économique de
dimensionner les soudures en fonction de la résistance de l'assemblage plutôt que en
fonction de la résistance de la poutre.
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verticale) sur l'âme de poutre, l’effet des cornières d’âme sur les caractéristiques de
l'assemblage dans son ensemble peut être négligé. En fait, la rigidité flexionnelle et la
résistance au moment de l'assemblage ne sont pas sensiblement modifiées par la présence
des cornières d’âme de ce genre dans l’assemblage par cornières.
La résistance et la rigidité de l'assemblage s'accroissent avec l'augmentation du nombre de
boulons et de la hauteur des cornières d'âme, accroissement qui peut devenir significatif.
On peut se référer à d'autres publications en ce qui concerne la façon d'inclure leur
contribution [3].
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B. Assemblages poutre-poutre par platine d'extrémité: 36 cas pour chacun des éléments
suivants:
Platine d'extrémité sans boulons extérieurs, débordante, en boulons cl. 8.8,
Platine d'extrémité sans boulons extérieurs, débordante, en boulons cl. 10.9,
Platine d'extrémité sans boulons extérieurs, non débordante, en boulons cl. 8.8,
Platine d'extrémité sans boulons extérieurs, non débordante, en boulons cl. 10.9.
C. Assemblages poutre-poteau par cornières de semelle: 310 cas pour chacun des éléments
suivants:
Cornières avec boulons de cl. 8.8,
Cornières avec boulons de cl. 10.9.
4 Résistance au cisaillement
Dans le cas d'assemblages par platines d'extrémité boulonnées, la totalité de l'effort
tranchant de la poutre doit être supporté indépendamment à la fois par:
les soudures entre la platine d'extrémité et la poutre,
et les rangées de boulons.
Lorsque l'on utilise des boulons non précontraints, l'effort tranchant de calcul transmis par
les boulons entre la platine d'extrémité et la semelle de poteau ne doit normalement pas
être supérieur à la somme de :
a. la résistance au cisaillement de calcul totale des boulons situés dans les files dont la
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résistance à la traction n'est pas exigée;
b. 30 % de la résistance au cisaillement de calcul totale des boulons situés dans les
rangées dont la résistance à la traction est aussi exigée.
Il convient de se reporter à la Section 3.3 ci-dessus pour de plus amples informations sur
les assemblages par cornières.
Les longueurs de référence des poutres pour la classification des assemblages, Lb.b et Lb.u
pour les ossatures contreventées et non contreventées respectivement, sont exprimées de la
façon suivante, les définitions étant celles de l'Annexe du présent Chapitre:
Dans les ossatures contreventées
Lb.b.1 = 8 EIb / Sj,ini
pour la limite entre rigide et semi-rigide;
Lb.b.2 = 0,5 EIb / Sj,ini
pour la limite entre semi-rigide et articulé.
Dans les ossatures non contreventées
Lb.u.1 = 25 EIb / Sj,ini
pour la limite entre rigide et semi-rigide;
Lb.u.2 = 0,5 EIb / Sj,ini
pour la limite entre semi-rigide et articulé.
Pour les assemblages de continuité de poutres, aucune distinction n'est faite entre les
ossatures contreventées et non contreventées et une valeur unique de la référence (Lb) est
donnée :
Lb.1 = 25 EIb / Sj,ini
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pour la limite entre ‘rigide’ et ‘semi-rigide’;
Lb.2 = 0,5 EIb / Sj,ini
pour la limite entre ‘semi-rigide’ et ‘articulé’.
La longueur de travée réelle Lb doit être comparée avec ces longueurs de référence afin de
déterminer si l'assemblage doit être considéré comme articulé, semi-rigide ou rigide dans
l'analyse globale.
Lorsque les tableaux de dimensionnement sont utilisées, les informations données au
concepteur dans la colonne intitulée "Longueur de référence" sont en général les
suivantes:
Lettre R : Signifie que l'assemblage peut être considéré comme rigide dans la
totalité de la plage de longueurs pratiques de travées dans laquelle on prévoit
d'utiliser la poutre en question. Les longueurs de référence se situent hors de cette
plage pratique usuelle définie ainsi:
longueur minimale de travée : plus grande des deux valeurs 5.hb ou 2,5 mètres;
longueur maximale de travée : 40.hb
où hb représente la hauteur de la poutre (en mètres).
Nombre suivi de la lettre R : Le nombre est la longueur de référence en mètres et
l'étiquette R signifie que la longueur de référence constitue la limite entre les
classifications en assemblages ‘semi-rigide’ et ‘rigide’. Pour les travées de poutres
supérieures à la longueur de référence, l'assemblage peut être considéré comme
rigide, tandis que pour les travées inférieures à la longueur de référence il doit
être considéré comme semi-rigide.
Lettre S : Signifie que l'assemblage doit être considéré comme semi-rigide dans la
totalité de la plage de longueurs pratiques dans laquelle on prévoit d'utiliser la
poutre en question. Les longueurs de référence se situent hors de cette plage.
Nombre suivi de la lettre P: Le nombre est la longueur de référence en mètres et
l'étiquette P signifie que la longueur de référence constitue la limite entre les
classifications en assemblages ‘articulé’ et ‘semi-rigide’. Pour les travées de
poutres supérieures à la longueur de référence, l'assemblage doit être considéré
comme semi-rigide, tandis que pour les travées inférieures à la longueur de
référence il peut être considéré comme articulé.
Exemple :
Examinons le cas d'un assemblage comportant un assemblage par platine d'extrémité avec
boulons extérieurs ; boulons HR10.9, M16, poteau HEB240, poutre IPE220.
Si l'assemblage est utilisé dans une ossature non contreventée : Lbu = 2,7m
Si Lb ³ 2,7m : l'assemblage peut être considéré comme rigide.
Si Lb < 2,7m : l'assemblage peut être considéré comme semi-rigide.
Si l'assemblage est utilisé dans une ossature contreventée: Lbb = 8,6m
Si Lb ³ 8,6m : l'assemblage peut être considéré comme rigide.
Si Lb < 8,6m : l'assemblage peut être considéré comme semi-rigide.
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ANNEXE A : Classification de rigidité des
assemblages - Concept de
"Longueur de référence"
Charge uniforme: p
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Les équations générales d'équilibre ou de "Déplacement -force" en mode rigide pour la
poutre i j (Figure A.1.a), où l'on définit les moments et rotations se produisant dans le sens
horaire comme positifs, sont les suivantes :
2 EI b
M ij M ij (2 i j ) (A.1.a)
Lb
2 EI b
M ji M ji (2 j i ) (A.1.b)
Lb
où M ij ,M ji : moment d'extrémité réel aux assemblages i et j respectivement
M ij ,M ji : moments d’encastrement parfait (même poutre, mêmes charges)
i , j : rotations d'extrémité de poutre réelles.
E: module d'élasticité pour l'acier
Ib , Lb : moment d'inertie de flexion et travée de poutre respectivement.
Pour des conditions d'assemblage identiques aux extrémités de poutre (Figure A.1.b), les
expressions suivantes sont valables:
M ij M ji M 0 (A.2.a)
M ij M ji M 1 (A.2.b)
i j 1 (A.2.c)
Sj,i = Sj,j = Sj (A.2.d)
Fj,i = -Fj,j = Fj (A.2.e)
Mj,i = -Mj,j = Mj (A.2.f)
L'équation (A.1) devient alors :
2 EI b
M1 M0 1 (A.3)
Lb
L'équation d'équilibre du ressort, dont la rigidité est S j , donne:
Mj = Sj Fj (A.4)
La compatibilité des rotations et de l'équilibre des moments au niveau de l'interface entre
ressort et poutre exige que:
Fj = F1 (A.5.a)
M 1 S j 1 0 (A.5.b)
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comporte presque comme si elle avait des extrémités articulées. La façon dont la poutre se
comporte dépend essentiellement des rigidités relatives de l'assemblage et de la poutre.
La rigidité d'une section de poutre donnée ne varie qu'en fonction de sa longueur. On peut
en déduire que, pour une section de poutre de caractéristiques Ib et Lb avec des
assemblages d'extrémité de rigidité Sj :
lorsque Lb est relativement longue (poutre très flexible), l'assemblage tend à se
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