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Français contemporain :
Pour l'amour de Dieu et pour le salut commun du peuple chrétien et le nôtre, à
partir de ce jour, autant que Dieu m'en donne le savoir et le pouvoir, je
soutiendrai mon frère Charles de mon aide et en toute chose, comme on doit
justement soutenir son frère, à condition qu'il m'en fasse autant, et je ne prendrai
jamais aucun arrangement avec Lothaire, qui, à ma volonté, soit au détriment de
mon frère Charles.
La dislocation de l’empire de Charlemagne a entraîné beaucoup
de conséquences qui ont eu une grande influence sur l’évolution
de la langue française: le règne de la féodalité qui a morcelé
l’autorité royale, les invasions des Normands; l’ère des croisades
qui a fait découvrir l’Orient; la toute puissance de l’Église de
Rome qui a fait assujettir le monde chrétien.
Les caractéristiques principales du régime féodal ont été le
morcellement et la fidélité. Afin de s'assurer la fidélité de ses
vassaux, un suzerain (seigneur) accordait à chacun d'eux un fief
(une terre) qui leur servait de moyen de subsistance; en retour,
les vassaux s'engageaient à défendre leur seigneur en cas
d'attaque extérieure. Les conséquences politiques de ce système
ont été le morcellement du pays et la constitution de grands
fiefs, eux-mêmes divisés en une multitude de petits fiefs; les
guerres entre les seigneurs étaient très fréquentes parce qu'elles
permettaient aux vainqueurs d'agrandir leur fief.
Dans un tel système, la monarchie demeurait à peu près
sans pouvoir. Au cours du X siècle, les rois ont été obligés de mener
une vie paisible dans leur royaume morcelé et pauvre. Incapable de
repousser les envahisseurs vikings, c’étaient des « hommes du
nord », appelés Northmen ou Normands, le roi de France Charles III
leur a concédé une province entière, la Normandie, dont le suzerain
c’est avéré être plus puissant que le roi de France. C’était le duc de
Normandie qui est devenu roi d’Angleterre en 1066, après avoi
vaincu le roi de France en 1054. Le duc Guillaume II de Normandie,
appelé en Angleterre «William the Bastard» (Guillaume le Bâtard),
est devenu «William the Conqueror» (Guillaume le Conquérant). Le
jour de Noël, il fut couronné roi en l'abbaye de Westminster sous le
nom de Guillaume Ier d'Angleterre.
Les Vikings de Normandie ont perdu graduellement leur
langue scandinave, comme dans le cas des Francs. Ils ont
commencé à mener une vie sédentaire, en créant des familles avec
les femmes du pays, qui parlaient une langue romane qu’elles
devaient ensuite apprendre à leurs enfants. Par conséquent, les
Vikings ont assimilé la lange de leurs femmes, et vers la fin du XI
siècle ils ne parlaient plus la langue scandinave.
Donc, le morcellement du pays a entraîné un grand
morcellement au niveau linguistique: d’une part on parlait
sur le territoire de la France des langues non romanes
comme le breton, le flamand, le basque, d’autre part les
parlers romans connaissaient une grande et importante
dialectalisation.
On fait distinction entre la langue d’oil, ainsi baptisée parce
que « oui » était prononcé oil – qui deviendra le français -, et
la langue d’oc, où « oui » se prononçait oc – que certains
appellent de nos jours occitan ou franco-provençal.
Vers le XI s. ces langues se séparent et forment de divisions
dialectales: la langue d’oil connaissait les dialectes le
françois, le picard, l'artois, le wallon, le normand, l'orléanais,
le champenois, etc.
Les dialectes d’oc, plus proches du latin, étaient le provençal,
le gascon, le limousin, etc.
Par rapport à cette dispersion linguistique il y a 3
facteurs qui contribuent à l’unification du pays et de la
langue: la royauté, l’église et la bourgeoisie qui se
développait.
Cette unité se manifeste essentiellement dans la
littérature ou le francien, forme dialectale drivée de la langue
d’oil, parlée en Ïle de France, occupe une place privilégiée, car
Paris devient, à partir du XII s., la résidence du roi de France et
le plus grand centre universitaire du pays, le centre du pouvoir
politique, religieux et intellectuel.
La littérature qui naît est illustrée par l’écrit de la vie des
Saints, des chansons de gestes, parmi lesquelles la plus
reconnue est La Chanson de Roland (XI s.), naît la littérature
courtoise avec le roman Tristan et Iseut (XII s.), devenu chef-
d’oeuvre mondial; apparaissent la littérature bourgeoise et la
littérature didactique représentées par le Roman de Renart et le
Roman de la Rose (XIII s).
Le francien se développe et occupe un territoire assez vaste,
connaissant une expansion vers l’étranger grâce aux diverses
conquêtes.
En 1066 Guillaume I, le duc de Normandie, conquiert
l’Angleterre et le francien devient langue de pouvoir qui sera
longtemps parlée sur le territoire du pays, laissant des traces
visibles dans l’anglais moderne.
Les croisades importent en France beaucoup de mots d’origine
arabe. Ex: amiral, coton, sucre, etc.
À la fin du XIII s. la dynastie angevine fondée en Sicile est
expulsée de l’Ïle, mais ils réussissent à conserver le Royaume de
Naples où le français restera langue officielle jusqu’au XV s.
Ainsi le français devient langue européenne en concurrence.
On dit que Marco Polo a écrit ses premiers récits de voyage en
Asie en français; Danté a écrit la première version de la Divine
Comédie en français aussi.
Le premier document écrit en français « Serment de
Strasbourg » date depuis 842.
L'ancien français (AF) a transformé considérablement la
langue romane au point de la rendre méconnaissable.
Le XIII s. Représente l’époque d’âge d’or pour la France qui a
pour effet de transformer la langue. Elle s’enrichit du point
de vue phonétique et lexical et se simplifie sur le plan
morpho-syntaxique.
Du point de vue phonétique il y avait 33 voyelles:
9 voyelles orales
5 v nasales
11 diphtongues orales
5 diphtongues nasales
3 triphtongues.
Dans le système consonantique apparaissent 3 consonnes
affriquées: [ts], [dz], [tch] – tsent, dzambe, tcheval.
En latin classique le nom avait trois catégories
grammaticales: le genre, le nombre et le cas. En latin
populaire le nom avait les mêmes catégories grammaticales,
mais elles avaient beaucoup changé.
Ainsi, en LCl le genre n’avait pas une forme spéciale de
distinction, les mêmes désinences pouvaient se rencontrer au
masculin, au féminin et au neutre:
Exemple: