Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE
SERVICE DE PARODONTOLOGIE
Dr M. ZAGHEZ
http://zaghez.net76.net/
Polycopie de Parodontologie
3ème Année
HISTOPATHOLGIE DE
LA MALADIE PARODONTALE
Plan
1. INTRODUCTION
2. HISTOPATHOLGIE DE LA MALADIE PARODONTALE
2.1 - LA GENCIVE SAINE
2.1.1 Cliniquement
2.1.2 Histologiquement
• L’épithélium
• Le chorion
2.2. LA GINGIVITE
2.2.1 Lésion initiale ou précoce
2.2.2 Lésion débutante
2.2.3 - Lésion établie
3. LA PARODONTITE (lésion avancée)
4. VOIES DE L'INFLAMMATION
CONCLUSION
1
HISTOPATHOLGIE DE LA MALADIE
PARODONTALE
1. INTRODUCTION
L'histopathologie est la discipline médicale destinée à faire un diagnostic par l'étude
microscopique des tissus.
En parodontologie, le passage de la gingivite à la parodontite serait la conséquence d’une
infection localisée des tissus de soutien, au cours de laquelle les bactéries pathogènes sous
gingivales les envahiraient à la faveur de l’extension de la plaque bactérienne en direction
apicale, le long de surface radiculaire, une invasion directe (infection) des tissus par les micro-
organismes se produit, le tissu répond par une réaction de défense massive (Inflammation). Page
et Schroeder ont décrit le développement histologique de la gingivite et de la parodontite
dès 1976. Ils ont différencié une gingivite initiale, une gingivite précoce et une gingivite
établie et les ont distinguées de la parodontite.
2.1.2 Histologiquement :
Il est beaucoup plus difficile d’affirmer qu’une gencive est saine. En effet au niveau
d’une gencive cliniquement saine il est toujours possible d’observer une zone infiltrée par des
cellules inflammatoires dans le tissu conjonctif sous jacent à l’épithélium de jonction.
• L’épithélium :
L’épithélium gingival est un épithélium pluristrafié kératinisée sur la face externe et non
kératinisé au niveau des zones créviculaire et jonctionnelle. L’épithélium de jonction adhère à la
2
surface de la dent part des hémidesmosomes et il est infiltré par des neutrophiles et des
leucocytes mononuclées migrant vers le sulcus sous l’influence des facteurs chimiotactiques des
bactéries résidant dans le sillon gingivo dentaire.
• Le chorion:
Le chorion gingival est principalement constitué de trousseaux de fibres collagènes
comme dans la portion la plus marginales sous l’épithélium de jonction, la présence de
neutrophiles de monocytes et de lymphocytes mais rarement de plasmocytes est habituelle ainsi
qu’autour des vaisseaux.
A partir du tissu conjonctif un certain nombre de processus s’établissent au niveau de
l’épithélium sulculaire et jonctionnel en direction du sillon gingivo dentaire, contribuant ainsi à
la protection des tissus parodontaux contre les substances d’origine bactérienne principalement
(Schroeder 1977 ; Page et Schroeder 1982) :
- Passage du fluide gingival
- migration de neutrophiles phagocytaires
- desquamation épithéliale.
2.2. LA GINGIVITE
Histologiquement, le tissu gingival subit des modifications vasculaire et cellulaire au
cours du développement de la gingivite.
En 1976, Page et Schroeder ont distingué quatre phases dans l’évolution de la maladie
parodontale à partir de critères histopathologiques et ultrastructuraux, les trois premiers
concernant la gingivite:
• La lésion initiale ou précoce
• La lésion débutante
• La lésion établie.
• La lésion avancée
Os alvéolaire Normal
Progression de la maladie -
4
Les modifications vasculaires ainsi que l’accumulation des leucocytes sont plus importante que
dans la lésion initiale.
L’infiltrat cellulaire qui est encore localisée immédiatement sous l’épithélium de jonction
contient principalement des lymphocytes de petite taille et de taille moyenne. Quelques un de ces
lymphocytes (cellules B) se transformeront en plasmocytes produisant des anticorps alors que
d’autres (cellules T) se différencient en cellules responsables des réactions immunitaires. Vers la
fin de la seconde semaine, la taille de l’infiltrat est plus importante et le site réactionnel occupe
environ 10 à 15 % du volume du tissu conjonctif de la gencive libre plus, les cellules basales de
l’épithélium de jonction ont proliférées et on peu observé la formation de digitations qui
pénètrent dans la portion de l’infiltrat de la lésion débutante (Tableau 2).
5
Os alvéolaire Normal
6
Cellules inflammatoires, infiltrat Modifications inflammatoires aiguës ;
Exsudat prédominance des cellules plasmatiques;
immunoglobulines dans le tissu conjonctif,
l'épithélium jonctionnel et le sillon; exsudation
du sillon renforcée ; mur de leucocytes contre
la plaque.
Os alvéolaire Normal
7
Tableau 4 : Les caractères histopathologiques de la lésion avancée
4. VOIES DE L'INFLAMMATION
L’inflammation parodontale pénètre à travers l’attache épithéliale vers les fibres gingivales et
les détruit, en général très près de leur attache cémentaire. Au niveau du chorion, l'inflammation
gingivale suivait les vaisseaux sanguins à travers les tissus lâches qui les entourent jusqu'au dans
l'os alvéolaire. Elle se propage par les voies suivantes :
• La voie inter- proximale :
Dans la région inter-proximale, l’inflammation se propage, à travers les fibres trans-
septales, dans le tissu lâche qui entoure les vaisseaux sanguins, puis dans l’os, par les
canaux vasculaires qui perforent la crête du septum inter-dentaire.c'est à dire de la
gencive à l'os, de l'os vers le desmodonte ou de la gencive au desmodonte.
8
• Voie vestibulaire et linguale :
Sur les faces vestibulaires et linguales, l’inflammation se propage de la gencive le long de
la surface externe du périoste, et pénètre dans les espaces médullaires à travers les canaux
vasculaires de la corticale externe.
CONCLUSION
Les différences histologiques les plus importantes entre la gingivite et la parodontite sont
la résorption osseuse, la prolifération vers l'apex de l’attache épithéliale ou l'épithélium
jonctionnel (épithélium de poche) et la perte progressive de l'attachement du tissu conjonctif.
Dans les phases aiguës, il peut y avoir invasion des tissus par les bactéries, d'où résultent des
micro- ou macroabcès.