ABBE FRANCOIS NAU, PAR MAURICE BRIERE. Liabbé Frangois-Nicolas Nou, né fe 13 mai 1864 a Thil (Moselle) et mort le 9 septembre 1931 & Paris, a fait ses études secondaires au pelit séminaire de Notre-Dame-des- Champs, de 1879 1882, et ses études théologiques au grand stminaire de Saint-Sulpice, de 1882 4 1887; il obtint les deux baccalauréats en théologie et en droit canonique en juin 1887 et fut ordonné prétre le 17 décembre 1887. Déja bachelier as lettres (pour 1a premitre partie te 1" aoitt 1882 et pour la seconde partie le 16 juillet 1883) et bachelier &s sciences (le 4 mai 1886), l'abbé F. Nau se donna a l'étude des sciences, & I'lastitut catholique de Paris, de!1887 & 18g4; il obtint suceessivement en Sorbonne Ja licence és sciences mathématiques le 97 juillet 1889 et la licence es sciences physiques le 30 juillet 1890 et fut regu docteur &s sciences mathématiques le 24 novembre 1897, en soutenant une these sur la formation et extinction du clapotis. Toute sa vie fut consacrée, comme professeur, 4 I'Institut catholique de Paris, ou il fut d’abord maftre de conférences pour les mathématiques spéciales et 'astronomie de 1890 & 1894 et ensuite professeur de mathématiques générales de150 JUILLET-SEPTEMBRE 1933, 1894.8 131 et finalement devint doyen de I'Ecole des Sciences en 1998. En plus des cours habituels qu'il devait faire & I'Insti- tut catholique de Paris, V'abbé F. Naw a assumé le cours prépa- ratoire 4 [Ecole navale, d'une part, a I'érole Sainte-Genevitve a Versailles de 1914 & 1920 et, dautre part, au college Stanislas & Paris de 1991 & 1994. Les études scientifiques firent elles-mémes du m un orientaliste ct tout particulidrement un syriacisant. Pour dissiper les maux de téte que lui causait l'application constante de lesprit au travail des sciences, l'abbé F. Nau suivit, a I'Insti- tut catholique de Paris, le cours de syriaque de M. labbé Graffin et y obtint le prix du concours en juin 188g, en tra- duisant un passage de histoire de Rabban Sauma, envoyé au roi de France par le roi des Mongols Argoun en 1986. C'est a la suite de ce succes que !attention du j Jeune syriacisant fut attirée sur ce fait qu'une astronomie écrite én langue syriaque attendait depuis plusicurs centaines d’années un éditeur et un traducteur. Puis, i ! Keole Pratique des Hautes Etudes, labbé F. Nau fréquenta, de 18ga 4 18g, le cours d’Auguste Car- ridre, répétiteur pour les langues hébraique, chaldaique et syriaque, ct devint éléve diplémé de l'Ecole des Hautes Etudes (section d'histoire et de philologie), en présentant comme thise, qui fut objet d'un rapport favorable le 26 mai 1895, Ie texte syriaque et la traduction francaise du cours d'astronomie rédigé en 1279 par Grégoire Aboulfarag, dit Bar Hebraeus, et intitulé le Livre de lascension de l'eaprit sur la forme du ciel et de la terre; Vouvrage porte cette dédicace de lauteur : «A mes maitres : M. Carridre, directeur d'études a f'Ecole des Hautes Ktudes, et M" Graffin, profesteur & {ns titut catholique de Paris», et forme le 191° fascicule de la Bibliotheque de PEcole des Hautes Etudes; il fut imprimé de 1895 a 1899 a Taide des caractéres syriaques que M* Graffin faisait alors graver et fondre pour ses Patrologies. Enfin, @ hématicienLABBE FRANGOIS NAU. 131 partir de 1894, Yabbé F. Nau fut un fiddle auditeur de Rubens Duval, lorsque fut fondée, en faveur de celui-ci, la chaire d'araméen et de syriaque du Colldge de France. (est & Ja séance du 13 mars 1896 que l'abbé F. Nau, pré- senté par MM. Rubens Duval et Graffin, fut: recu membre de la Société Asiatique de Paris. Il fut élu membre du Conseil, cu remplacement de Philippe Berger, provisoirement & la scance du 10 mai 1y19 et définitivement & la séance suivante du 13 juin 1919. Il assista souvent aux séances de la Société, pour y faire des communications sur des sujets qu’il dévelop- pait ensuite dans le Journal Asiatique ou pour y présenter ses propres ouvrayes ou ceux de ses amis, ainsi que les tirages & part de ses nombreux articles parus dans les différentes revues qui firent toujours bon accueil & ses travaux. Lactivité de l'abbé F. Nau dans le domaine de lorientalisme svst aflirmée depuis 1895 jusqu’a 131 et elle n'a subi qu'un temps d’arrét de quelques années, de 1919 & 1994, pendant la période difficile qui a suivi la guerre. La bibliographie qui suit et qui énumére selon l'ordre chronologique tout ce qu’a pro- duit le mathématicien ou lorientaliste montre que cette activité sest développée d'une maniére vraiment prodigieuse et qu'elle s'est étendue a tous les chapitres de la littérature syriaque et des autres littératures orientales qui s'y rapportent, a savoir aur livres apoeryphes, au droit canonique, Vhistoire géné- rale, 4 Phagiographie, a la cosmographie, etc. Pour compléter cette liste bibliographique. il faut ajouter que Tabbé F. Nau a collaboré de 1900 & 1908 & la Sainte Bible polyglotte de Vigouroux — son initialeur aux questions orientales — pour ls correction du texte grec et I’établissement des variantes et dilférences du grec, de 'hébreu et du latin, qu'il est, avec M° Graffin, fondateur de la Patrologia Orientalis, dont le premier fascicule du tome I était en cours d'impression en 19g et dont le deuxiéme fascicule du tome XXIII présente152 JUILLET-SEPTEMBRE 1933. en 1939 son dernier ouvrage, ct qu'il a été, avec M® Graffin encore, secrétaire de 1905 4 1g11 et directeur de 1911 a 1919 de la Revue de l'Orient chrétien. Enfin, Vabbé F. Naua été l'un des secrétaires de 1a section sémitique au XIV* Congres international des Orientalistes & Alger en 1905 et secrétaire de la section byzantine au XV* Congrés international des Orien- talistes & Copenhague en 1908. ; Plusieurs récompenses vinrent reconnaitre les mérites de ce travailleur aussi désintéressé qu’infatigable. Pour ses différents travaux, 'abhé F. Nau obtint de !'Académie des Sciences le prix Boileau en 1g00 et de I'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres une partie du prix Le Févre-Deumier en 1908, le prix Saintour en 1919 et la moitié du prix Bordin en 1916. De plus, il fut nommé chorévéque du Patriarche maronite @Antioche et de tout Orient en 1903. Enfin, la section sémi- tique de !'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le pro- posa en 1919-190 pour une chaire 4 l'Université de Stray bourg; mais ses amis réussirent & le retenir & Paris dans \'en- seignement des mathématiques. Cependant, le 6 novembre 1997, il fut nommé suppléant de Mayer Lambert, directeur d'études des langues hébraique et syriaque & lEcole des Hautes Etudes, et c'est ainsi que l'abbé F. Nau regarda comme la grande joie de sa vie d'ttre officiellement chargé du covrs daraméen chrétien a {Ecole des Hautes Ktudes, de 1927 1931. Pour nous, qui avons eu le bonheur d'étre admis dans fa familiarité de Yabbé F. Nau, il nous semble avoir rempli un dernier devoir de gratitude envers notre mattre, en dret- sant Ja longue liste de tous ses travaux qui nous le font regar- der a juste titre comme f'un des grands orientalistes de la France au commencement du xx° sitcle.LABBE FRANCOIS NAU. 158 BIBLIOGRAPHIE DES PUBLICATIONS DE ABBE F. NAU". I. ARTICLES ET OUVRAGES. Enseignement donné par les Facultés. Sciences. Bulletin de l'Institut catholique de Paris, I année (1891). p. 118-129. Viale et’ Apollonius Gallus, L’Education chrétienne, II* année (1893- 1893), suppkément, p. bo-8a. Formulaire d'astronomie (lithographié), 18y2, 19 pages. La troisiéme inégalité lunaire dans Aboulfaradj (Bar Hebreus), Bul- Intin astronomique, t. X (1893). p. 959-264. Les inégalités du mouvement de la lune. Leur découverte et leur cause. L'Education chréticnne, I* année (1892-1893). supplément, p. 259- a61; p. 281-282. Programme de géométrie plane, Paris, 1893, 12 pages. Distraction de géometre. M. Chasles et la troisiéme inégalité lunaire. 7 pages. Notice sur Tiercelet, Journal de la Société d’Archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, XLII année (1894), p. 40-4. Le Livre de Pascension de esprit. Notice sur un traité d’astronomie crit en 1279 par Grégoire Aboulfarag dit Bar Hebraeus. Compte rendu du TIF Congrés scientifique international des Catholiques tenu é Bruzelles du 3 au 8 septembre 189%, VI" section: Philologie, Bruxelles, 1895, p. 154-178. Un nouveau traité de physique élémentaire (par M. E. Branly), L’Enseignement chretien , XIV" année (1895). p. 196-199- A propos de quelques vers d'Horace. Notions astronomiques. 1.'Ensei- jmement chrétien , XIV" année (1845), p. 990-295; p. 324-328. © Dans Ia liste bibliographique, tes abréviations suivantes ont été em- ployées + R.O.C., pour ta Reous de POriont chrétien, J. A., pour le Journal Asiatigue, P.0., pour la Patrologia Orientals,