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Ministère de l’Environnement et
du Développement Durable
Agence Nationale de GEstion des Déchets -
ANGed
KfW Bankengruppe
ETUDE DE FAISABILITE
Marché n° : 20 736
RAPPORT PHASE 2
AOUT 2011
Version finale / Original
Rapport + Annexes
Consulting Engineers
Germany – www.igip.com
Etude de Faisabilité : Gestion des Déchets Phase 2 – Concepts
Municipaux de la Vallée de la Medjerda I
1 RÉSUMÉ XV
1.1 Introduction XV
1.2 Les déchets ménagers XV
1.2.1 Production XV
1.2.2 Options techniques XVI
1.2.3 Les systèmes de gestion étudiés XVIII
1.2.3.1 Système décentralisé XVIII
1.2.3.2 Système semi central XVIII
1.2.3.3 Système centralisé XX
1.2.4 Pré-collecte, collecte, transport et transfert XX
1.2.5 Tri des déchets ménagers XXII
1.2.6 Prétraitement mécano-biologique (PMB) XXIII
1.2.7 Le prétraitement anaérobique des déchets ménagers - digesteur XXIV
1.2.7.1 Procédé choisi pour le projet XXIV
1.2.7.2 Options de prétraitement par voie anaérobique XXV
1.2.7.3 Hypothèses de calcul XXV
1.2.7.4 Conclusion XXVI
1.2.8 Enfouissement XXVIII
1.2.9 Combinaison et harmonisation de scénarios – Coûts du concept recommandéXXIX
1.3 Autres flux XXXI
1.3.1 Boues de STEP de l’ONAS XXXI
1.3.2 DASRI XXXI
1.3.3 Déchets d’abattoirs XXXI
1.3.4 Déchets industriels banals (DIB) XXXI
1.3.5 Déchets inertes XXXII
1.4 Développement des options du concept institutionnel et organisationnelXXXII
1.4.1 Précollecte, collecte, Transfert, transport et élimination des déchets ménagers et
assimilés XXXII
1.4.2 Tri des déchets ménagers recyclables XXXII
1.4.3 Recyclage des déchets ménagers recyclables triés XXXIII
1.4.4 Pré-traitement des déchets ménagers XXXIII
1.4.5 Contrôle technique et financier de la post-collecte XXXIII
1.4.6 Gestion des boues des stations d’épuration XXXIII
1.4.7 Gestion des déchets de soin XXXIII
1.4.8 Gestion des déchets d’abattoirs XXXIV
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
2 INTRODUCTION 1
3.1 Introduction 9
3.1.1 Système décentralisé 9
3.1.2 Système semi central 9
3.1.3 Système centralisé 9
3.2 Actions au niveau des ménages et des Municipalités 10
3.2.1 Elaboration des Plans Communaux de Gestion des Déchets – Mén 1 10
3.2.1.1 Le Plan Communal de Gestion des déchets (PCGD) 10
3.2.1.2 Programme de formation et de sensibilisation des équipes communales 12
3.2.1.3 Programme de communication et de sensibilisation de la population 13
3.2.1.4 PCGD dans la zone du projet 14
3.2.2 Développement de déchetterie dans les centres de transfert – Mén 2 15
3.3 Tri des déchets ménagers (fraction recyclable) 16
3.3.1 Présentation des options 16
3.3.2 Tri dans les Centres de Transfert (système semi central – Tri 1) 17
3.3.3 Tri sur les lieux de valorisation et d'élimination (système centralisé - Tri 2) 18
3.3.4 Conclucion Tri 1 et Tri 2 19
3.3.5 Plastiques : développement d'Eco-Lef 19
3.3.6 Déchets à haute valeur calorifique : élimination en cimenterie 21
3.4 Pré-collecte et collecte dans les zones municipales 21
3.4.1 Introduction 21
3.4.2 Coût du sytème actuel - PCC 1 24
3.4.3 Optimisation du système actuel – PCC2 28
3.4.4 Collecte par des bennes tasseuses – PCC3 30
3.4.5 Collecte par bennes tasseuses par le secteur privé – PCC 4 33
3.4.6 Comparaison des options de pré-collecte et de collecte 34
3.5 Pré-collecte, collecte et transport dans les conseils ruraux 36
3.5.1 Introduction 36
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
FIGURES
TABLEAUX
Tableau 3-17 Coûts calculés pour l’option PCC 3 avec une distance moyenne de 20km 33
Tableau 3-18 Coûts calculés pour l’option PCC 3 avec une distance moyenne de 5 km 33
Tableau 3-19 Comparaison des coûts pour les options de collecte dans les zones communales35
Tableau 3-20 Distribution des engins de collecte 36
Tableau 3-21 Paramètres de la collecte avec des tracteurs - CCR 1 39
Tableau 3-22 Paramètres du transport avec des tracteurs - CCR 1 40
Tableau 3-23 Investissement pour un point de transbordement 43
Tableau 3-24 Paramètres pour le transport avec des camions hooklift de 15 m3 CCR 2 45
Tableau 3-25 Comparaison des coûts entre les options de transport pour les conseils ruraux 46
Tableau 3-26 Affectation et capacité des 37 centres de transfert 48
Tableau 3-27 Coûts annuels d’un centre de transfert de 2 quais pour conteneurs ouverts 51
Tableau 3-28 Coûts annuels d’un centre de transfert pour camions de 60 m3 à presse 52
Tableau 3-29 Localisation, affectation et capacité des 13 centres de transfert 53
Tableau 3-30 Comparaison financière des options CT 1 et CT 2 pour les centres de transfert
pour conteneurs ouverts 55
Tableau 3-31 Comparaison financière des options CT 1 et CT 2 pour les centres de transfert
pour camions à presse 55
Tableau 3-32 Comparaison de coût des différents moyens de transport 56
Tableau 3-33 Combinaisons de collecte et de transport / transfert 59
Tableau 3-34 Comparaison des coûts de collecte et de transport / transfert des différentes
combinaisons 60
Tableau 3-35 Coûts actualisés de l’installation de PMB semi central au site de « Siliana »
(PT2a) 69
Tableau 3-36 Coûts actualisés de l’installation de PMB centralisé au site « Les Salines »
(PT2b) 70
Tableau 3-37 Résumé des coûts actualisés du PMB par voie aérobique 70
Tableau 3-38 Coûts actualisés de l’installation anaérobique au site de « Siliana » (PT3a) 82
Tableau 3-39 Coûts actualisés de l’installation anaérobique au site « Les Salines » (PT3b) 83
Tableau 3-40 Coûts actualisés de l’installation anaérobique au site de Tabarka (PT3c) 83
Tableau 3-41 Résumé des coûts actualisés du prétraitement par voie anaérobique 83
Tableau 3-42 Coûts totaux pour le pré-traitement anaérobie en variant les paramètres 85
Tableau 3-43 Quantité de déchets à enfouir en décharge pour chaque option 86
Tableau 3-44 Comparaison du coût des options de prétraitement (PT) en DNT/tonne 88
Tableau 3-45 Caractéristiques du site Erromani 90
Tableau 3-46 Caractéristiques du site des Salines 91
Tableau 3-47 Coûts des deux options de traitement des lixiviats 96
Tableau 3-48 Coûts actualisés de la décharge des Salines - D1 102
ANNEXES
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
CT Centre de transfert
DAS Déchets d’activités sanitaires
DASRI Déchets d’Activités Sanitaires à Risques Infectieux
DDS Département Déchets Solides et embellissement
DEI Direction de l’Environnement Industriel
DEU Direction de l’Environnement Urbain
DGACTA Direction Générale de l'Aménagement et de la Conservation des Terres Agricoles
DGCPL Direction Générale des Collectivités Publiques et Locales
DGEQV Direction Générale de l’Environnement et de la Qualité de la Vie
DHMPE Direction de l’Hygiène du Milieu et de la Protection de l’Environnement
DIB Déchet industriel banal
DNT Dinar tunisien (1 Euro = 1.85 DNT)
ECOLEF Programme national de recyclage des déchets valorisables
EPIC Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial
FCCL Fond Commun des Collectivités Locales
FICC Forum Intergouvernemental sur le changement climatique
FODEP FOnd de DEPollution
GC Génie Civil
GDDS Composante Gestion Durable des Déchets Solides (de la PPE)
GDS Gestion des Déchets Solides
GES Gaz à effet de serre
GMG Groupement de Maintenance et de Gestion
GTZ (ou GiZ) Coopération Technique Allemande
INNORPI Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle
INRST Institut National de la Recherche Scientifique et Technique
INS Institut National de la Statistique
KfW KfW Bankengruppe - Banque Allemande de Développement
KTBL Kuratorium für Technik und Bauwesen in der Landwirtschaft - Comité pour la technique et
le bâtiment dans l'agriculture
LOC Loi Organique des Communes
MDC Ministère du Développement Economique et de la Coopération Internationale
MDNT Millions de Dinars Tunisiens
MDP Mécanisme de développement propre
1 RESUME
1.1 INTRODUCTION
Le présent rapport fait partie de la seconde phase de l’étude de faisabilité de la gestion des déchets mu-
nicipaux dans la vallée de la Medjerda. Cette seconde phase de concept est constituée, suivant les ter-
mes de référence, du présent rapport de concept, qui inclut l’examen des possibilités de générer des
certificats d’émission, ainsi que des rapports sur les sites des décharges et sur les sites des centres de
transfert. Ces rapports sur les sites sont élaborés séparément.
La seconde phase a débuté par l’élaboration d’un rapport intermédiaire (mars 2010) qui établissait la
comparaison entre une solution à deux décharges régionales et une solution à une décharge centrale. La
conclusion en fut que la solution avec une décharge unique s’avérait plus onéreuse en raison des coûts
de transport élevés.
Les options et scénarios qui sont développés ci-dessous ont été présentés à l’ANGed lors de différentes
réunions (mars et mai 2010).
Le rapport débute par le développement des options techniques, institutionnelles et financières, se pour-
suit par différentes combinaisons possibles d’options, pour aboutir à un scénario recommandé par le
consultant, dont les coûts sont estimés.
Les populations concernées par le système municipal de gestion des déchets sont nommées « popula-
tions municipales » et elles sont constituées de :
• Des populations limitrophes situées dans des secteurs adjacents aux communes (que nous avons
dénommés « secteurs mixtes ») qui peuvent être facilement desservies par les services commu-
naux.
• Des populations des conseils ruraux qui sont regroupées dans des centres communaux. Ces po-
pulations représentent en moyenne 53% du total des populations dans les conseils ruraux. Elles
sont constituées de 71.398 habitants en 2004.
• Pour toutes ces populations, le nouveau système central de GD desservira en 2014 une
population totale de 683.706 habitants qui passera à 835.727 habitants en 2033, soit environ
la moitié de la population totale de la Vallée de la Medjerda.
1.2.1 Production
Nous estimons que la production spécifique des déchets ménagers comme suit :
Les options techniques développées pour la gestion des déchets ménagers sont présentées dans le ta-
bleau qui suit :
Actions au niveau N° Tri et recyclage N° Pré-collecte et N° Centres de transfert et N° Transport N° Pré-traitement des Nbr. Elimination Nbr. Autres Nbr.
des ménages collecte quais de déchets
transbordement
Elaboration de Plans Mén Tri dans les Centres de Tri 1 Système existant PCC Création d'un CT dans CT 1 Transport entre les TR 1 Pas de prétraitement PT 1 Deux (ou trois) D1 Solutions A1
Communaux de 1 Transfert (système 1 chaque municipalité et de CT et le lieux décharges avec décentralisées pour
Gestion des Déchets décentralisé). quais de transbordement d'élimination, dans traitement des lixiviats la gestion des
dans les CR (soit 37 CT) conteneurs ouverts et extraction des gaz déchets ménagers
de 30 m3 par camion des familles dans
+ remorque les zones rurales
Développement de Mén Tri sur les lieux de Tri 2 Optimisation du PCC Création de (13) CT CT 2 Transport entre les TR 2 Prétraitement par voie PT 2 Deux (ou trois) D 2 Réhabilitation des 4 A 2
déchèteries dans les 2 prétraitement et / ou sytème existant : plus 2 régionaux + quais de CT et le lieux aérobique (PMB), aération décharges avec décharges
centres de transfert d'élimination (système de conteneurs, réduire transbordement (adaptés d'élimination par des active ou passive (sur les systèmes réduits de contrôlées et des
centralisé) le nombre de pour les BT) dans les CR camions de grande sites de décharge) traitement des lixiviats dépotoirs
tournées, … capacité - 60 m3 avec et d'extraction des municipaux
presse gaz suite au pré-
traitement des
déchets
Plastiques : Tri 3 Collecte et transfert PCC Transport entre quais CCR Tri et prétraitement de la PT 3
développement d'Eco- par des bennes 3 de transbordement et 1 fraction organique par voie
Lef tasseuses - Ct par tracteur avec anaérobique (digesteur)
remorque 3,5 m3
Déchets à haute valeur Tri 4 PCC 3 mais collecte et PCC Transport entre quais CCR Unité(s) d'incinération PT 4
calorifique : élimination transfert par 4 de transbordement et 2
en cimenterie opérateurs privés CT par camion avec
conteneur ouvert 15
m3
Le principal enjeu de l’étude réside dans la collecte et le transport des déchets ménagers : compte tenu
du grand nombre de zones de productions (37 municipalités réparties sur quatre gouvernorats), de la
faible production de déchets (en moyenne, 6.069 tonnes par an par municipalité) et de leur élimination
dans deux décharges, l’étude va comparer trois systèmes de gestion des déchets ménagers. En fonction
des systèmes de collecte et de transport, il est possible de développer des installations de tri et de pré-
traitement décentralisées, semi centrales ou centrales.
Le système décentralisé est défini comme étant une solution à 37 centres de transfert, dans lesquels
nous avons envisagé la possibilité de mettre une déchèterie, mais dont les capacités sont trop réduites
que pour y envisager un tri ou un prétraitement.
La collecte se fait par les engins existants, le transport entre les centres de transfert et les décharges par
des camions avec conteneurs ouverts ou presse.
Le système semi central est défini comme étant la solution avec 13 centres de transfert (CT) qui pour-
raient être équipés d’un petit centre de tri et d’une petite unité de traitement des déchets. La collecte se
fait par des bennes tasseuses et le transport par camion (conteneurs ouverts ou presses).
Afin de définir à partir de quelles quantités de déchets produites et triées un centre de tri est viable, la
valeur médiane de la quantité des déchets des 13 CT fut calculée et choisie comme grandeur représenta-
tive. Le CT de Siliana (10.594 t/an) fut choisi comme exemple type pour la solution semi centrale.
De plus, suite à la réunion intermédiaire de mars 2010, nous avons étudié la faisabilité technico-
économique d’un prétraitement anaérobique localisé à Tabarka, pouvant également acceuillir les dé-
chets de Aïn Draham et de Nefza, d’une capacité moyenne de 25.633 t/an.
Sur la carte suivante, sont représentés les 37 CT du système décentralisé (en triangle), dont les 13 CT
qui sont encerclés du système semi central.
L’analyse des options de pré-collecte, collecte, transport et transfert se résume comme suit :
Tableau 1-3 Comparaison des coûts de collecte et de transport / transfert des différentes com-
binaisons
Coûts de
Coûts de collecte Coûts de transfert
transport pour les Coûts des CT / Total Collecte/pré- Total Post-
distance moy. de avec camions et Coûts totaux Coûts totaux Comparaison
Scénario N° Explication véhicules de Quais Collece Collecte
5 km remorques
collecte
TDN/an TDN/an TDN/an TDN/an TDN/an TDN/tonne % TDN/an TDN/an
Combinaison 0 Collecte et transport au moyen de la flotte
(système des véhicules existante, 0 CT (Hors 6 895 562 3 319 229 0 0 10 214 791 45 100% 10 214 791 0
existant) Investissement)
Municipalités
Combinaison 1 4 288 676 1 974 240 0 0
Collecte et transport avec des bennes
(système 8 062 606 36 79% 8 062 606 0
tasseuses de 16m3, pas de CT Conseils
central) 1 645 839 80 647 0 73 204
Ruraux (1j/2)
Municipalités
Combinaison 2a Systéme de collecte optimisé, 37 CT 4 620 992 778 825 1 605 724 5 538 900
(système adaptés pour le transfert au moyen de 14 448 683 64 141% 6 266 831 8 181 852
Conseils *
décentralisé) camions presse avec conteneur de 60 m³ 1 645 839 258 403
Ruraux
• Le coût actuel de la collecte (et du transport vers les décharges et dépotoirs existants), supporté
par les municipalités, est de 6,9 MDNT par an.
• La combinaison 1 est la moins coûteuse, mais elle nécessite l’entente des municipalités pour la
collecte et le transfert des déchets, à priori en passant par une concession de ces activités au sec-
teur privé.
• Les combinaisons 2a et 3a, avec camion presse, sont plus onéreuses que celles avec conteneurs
ouverts. Dans la zone du projet, compte tenu des faibles quantités de déchets et de l’étroitesse des
voiries, elles ne doivent pas être recommandées.
• La combinaison 3b est moins onéreuse que la combinaison 2b. Cependant, le système semi cen-
tral nécessite lui aussi le regroupement des municipalités et par conséquent, il n’a pas été retenu à
court terme, mais il consiste certainement en une possibilité d’optimisation de la combinaison 3a.
• Par conséquent, bien que relativement onéreuse, la combinaison 2b est la solution qui est la
seule recommandable dans la structure institutionnelle actuelle. On notera que cette combi-
naison soulagera légèrement les efforts des municipalités, pour autant bien entendu qu’elles ac-
ceptent l’optimisation des moyens de collecte telle que nous l’avons recommandée. Par contre,
l’ANGed aura à supporter les investissements et les coûts d’exploitation de 37 centres de transfert
et 40 quais de tranbordement.
Les coûts d’un centre de tri avant l’enfouissement en décharge pour les variantes semi centrales et cen-
tralisées sont résumés dans le tableau suivant :
Il faut aussi rappeler que dans l’option semi centrale, certaines municipalités iront directement aux dé-
charges, ce qui implique quasiment de réaliser aussi un centre de tri sur les lieux d’enfouissement.
A ce stade, l’économie réalisée sur les coûts de mise en décharge n’est pas considérée car elle concerne
les deux options.
Les coûts totaux actualisés de la variante semi centrale sont plus de 3 fois plus élevés que la variante
centralisée et par conséquent, au regard des inconvénients du tri décentralisé, il est recommandé que le
tri se fasse sur les deux sites de décharges de la zone du projet.
L’étude technico-économique aboutit à recommander un PMB des déchets ménagers avec un système
de piles trapézoïdales passivement aérées. Les coûts de ce système pour les variantes semi centrale et
centrale sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau 1-5 Résumé des coûts actualisés du PMB par voie aérobique
Description Prétraitement par voie aérobique (PMB)
Aération passive
A ce stade, l’économie réalisée sur les coûts de mise en décharge n’est pas considérée.
Il semble assez évident que la solution de PMB au niveau des 13 centres de transfert ne soit pas envisa-
geable : les surfaces requises pour un site de PMB ne sont pas disponibles dans les centres de transfert
de la zone d’étude et les coûts totaux actualisés de la variante décentralisée sont 4 fois plus élevés que
la variante centralisée. Par conséquent, il est considéré que le PMB par voie aérobique pourrait se faire
sur les deux sites de décharges de la zone du projet :
• La teneur en matière sèche : procédés par voie humide (matière sèche < 15%) ou sèche (matière
sèche entre 15% et 40%)
• Les modes d’alimentation et d’extraction des déchets : les procédés continus, discontinus, dits «
batch » et semi-continus
Les déchets organiques dans la vallée de la Medjerda sont pauvres en matières structurantes et ont une
teneur en eau très élevée, si bien que ces matériaux conviennent comme matière entrante pour les deux
procédés de méthanisation, c. à d. pour la voie sèche comme pour la voie humide.
L’expérience en Europe a montré que pour le traitement des déchets agricoles (par exemple du lisier) et
des boues d’épuration les procédés par voie humide se sont avérés être les plus efficaces.
Quant au traitement de la fraction organique des déchets municipaux, les deux procédés ont été expéri-
mentés et ont tous les deux fait leurs preuves. Cependant le procédé par voie humide montre certains
avantages par rapport au procédé par voie sèche, qui sont :
La comparaison des aptitudes et des coûts des deux technologies pour la fraction organique des déchets
municipaux ne permet pas clairement de donner une préférence à une ou l’autre technologie.
1
Une réaction endothermique est un processus ou une réaction chimique accompagnée d’une absorption de
chaleur. C'est l'opposée d'une réaction exothermique.
2
Source : Avantages et contraintes de la méthanisation, www2.ademe.fr
En général, au début du procédé de prétraitement anaérobique par voie sèche, une séparation des frac-
tions organiques et non organiques n’est pas prévue, comme c’est le cas avec le procédé par voie hu-
mide, si bien qu'une utilisation du digestat comme engrais est à exclure.
Compte tenu :
le procédé par voie humide s’avère être plus avantageux par rapport au procédé par voie sèche. De ce
fait, nous recommandons le procédé par voie humide pour la présente étude.
Etant donné que le procédé en 2 phases de fermentation demande plus de maintenance et que les coûts
d’exploitation sont plus élevés, on préfèrera un système plus simple avec 1 seule phase de fermentation.
La digestion anaérobie mésophile consomme moins d’énergie, permet de traiter des déchets mixtes et
est plus facile à gérer que la digestion thermophile, c’est pourquoi la digestion mésophile est choisie.
Quant au mode d’alimentation, il est évident que le procédé continu soit préférable car c’est le procédé le
plus courant et surtout il demande moins de maintenance que les deux autres.
La figure suivante récapitule le procédé de méthanisation choisi pour l’étude de la Medjerda :
Les options de prétraitement par voie anaérobique étudiées ci-après sont les suivants :
• Option PT3a : prétraitement par voie anaérobique semi central à l’exemple du site de « Siliana »
(moyenne de 10.594 t/an de déchets)
• Option PT3b : prétraitement par voie anaérobique centralisé à l’exemple du site « Les Salines »
(moyenne de 89.573 t/an de déchets)
• Option PT3c : prétraitement par voie anaérobique à Tabarka pour les villes de Tabarka, Aïn Dra-
ham et Nefza (moyenne de 25.633 t/an de déchets).
Nous verrons ultérieurement, pour le cas de Tabarka, comment ces différentes hypothèses influencent
les coûts finaux.
1.2.7.4 Conclusion
Les coûts de ce système de prétraitement pour les variantes semi centrales et centrales sont résumés
dans le tableau suivant :
Tableau 1-6 Résumé des coûts actualisés du prétraitement par voie anaérobique
En comparaison avec l’étude du Grand Tunis qui ne recommandait pas la méthanisation comme techno-
logie de prétraitement des déchets avant leur élimination dans les conditions à cette époque en Tunisie,
aujourd’hui la Tunisie montre de l’intérêt envers cette solution et souhaiterait la développer.
A remarquer que de manière générale, les coûts totaux actualisés pour l’option anaérobique sont très
élevés pour les trois options.
Aussi, même remarque que pour les solutions du PMB par voie aérobique, il est évident que la solution
centralisée s’avère être la moins onéreuse. Les coûts totaux actualisés de la variante semi centrale sont
au moins 3 fois plus élevés que la variante centralisée et par conséquent il est considéré que le prétrai-
tement par voie anaérobique pourrait se faire sur les deux sites de décharges de la zone du projet.
Quant à l’option PT3c, les coûts totaux actualisés sont également 2 fois plus élevés que ceux de
l’option PT3b.
L’option PT3b s’avère être très intéressante. Si l’on considère les revenus perçus par cette variante, les
coûts d’exploitation seraient positifs (-1,57 DNT/tonne). Cela signifie qu’une fois l’investissement effectué,
l’exploitation de l’installation est possible pour des coûts minimes. Donc si des fonds sont mis à disposi-
tion par un tiers pour l’investissement des installations, cette option serait vivable de par son exploitation.
Par ailleurs, nous avons analysé la sensibilité du modèle de calcul aux différents paramètres de calcul.
En effet, cette première approche conservatrice peut s’avérer plus rentable si :
• Le prix de rachat par la STEG du KWh produit passe de 0,100 à 0,180 DNT
• Le prix obtenu pour les certificats CO2 passe de 5 EUR à 10 EUR/t CO2
• Les eaux de process peuvent être utilisées en agriculture comme fertilisant liquide (coût
d’élimination gratuit).
En faisant varier ces différents paramètres pour le cas de Tabarka (Option PT3c), on obtient les coûts
totaux suivants :
Tableau 1-7 Coûts totaux actualisés avec revenus pour le pré-traitement anaérobie en variant les
paramètres
On constate que :
• Le coût de rachat de l’électricité et le prix des certificats d’émission CO2 ont le plus d’influence sur
le coût total du prétraitement : ils interviennent pour environ 15 % chacun dans le coût du traite-
ment (sur base des hypothèses prises).
• Les autres éléments du coût sont moins influents et d’ailleurs plus aléatoires.
1.2.8 Enfouissement
Deux options ont été étudiées, aussi bien sur le site des Salines que sur le site Erromani, à savoir
l’enfouissement avec prétraitement et sans prétraitement des déchets.
Les coûts moyens (compte tenu de la distribution 60 % vers Erromani et 40 vers les Salines) des deux
variantes de décharge se récapitulent comme suit :
Les coûts se répartitissent à parts égales entre les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation.
Les coûts totaux actualisés sur 50 ans contiennent les coûts durant 20 années d’exploitation (frais
d’investissement pour la construction, y compris le système d’étanchéité de surface (capping) et les coûts
d’exploitation) ainsi que les coûts durant 30 années postopératoires (essentiellement pour le suivi, le
dégazage ainsi que le traitement des lixiviats s’il y a lieu pour plus de 30 années après la fermeture). Peu
d’années après l’installation d’un système d’étanchéité de surface (capping), le traitement des lixiviats
sera diminué (une géomembrane d’une épaisseur de 2,5 mm est considérée).
En conclusion, lorsqu’on compare le prix de l’enfouissement à la tonne de déchets produits (sur la totalité
des déchets), on constate que le coût de l’enfouissement pour l’option D1 de 33,85 DNT/t est environ
deux fois plus élevé que pour l’option D2 qui est de 18,17 DNT/t.
Les coûts des différents systèmes de gestion des déchets ménagers, ainsi que les options possibles de
tri, prétraitement et d’enfouissement sont présentés dans le tableau récapitulatif suivant :
Tableau 1-9 Coûts des options de la gestion des déchets ménagers (en DNT/t)
Bennes tasseuses, 13
Système semi central CT, conteneurs ouverts
2 x 30 m3 43 33 43 88 34 18
Engins existants, 37
Système décentralisé CT, conteneurs ouverts
2 x 30 m3 59 - 10 25 34 18
• Un centre de tri, qu’il soit placé dans un des 13 centres de transfert ou sur les deux décharges, ne
se justifie pas s’il n’est pas destiné à alimenter une unité de prétraitement.
• Il y a toujours intérêt à réaliser le prétraitement sur les zones de décharges, plutôt qu’au niveau
des (13) centres de transfert.
• Le prétraitement aérobique est plus de deux fois plus économique que le prétraitement anaérobi-
que.
• Le scénario le moins coûteux consiste en une collecte et un transport des déchets ménagers
avec des bennes tasseuses (ce qui évite le recours à des centres de transfert), un prétraitement
aérobique (prétraitement mécano biologique) suivi d’un enfouissement dans une des deux futures
décharges.
• Le scénario classique qui est actuellement réalisé dans la Tunisie, consistant en une collecte
avec différents types d’engins, des centres de transferts proches des zones de collecte, suivi d’une
mise en décharge sans prétraitement, s’élèverait dans la zone d’étude à (59 + 34=) 93 DNT/tonne.
• Une unité de prétraitement anaérobique située à Tabarka présente plusieurs avantages et si les
budgets alloués au projet le permettent, elle devrait être réalisée. Cette option présente un coût de
55 DNT/tonne.
Lors de la réunion de mars 2010, l’ANGed a clairement marqué sa réticence pour le scénario sans cen-
tres de transfert, ainsi que pour celui à 13 centres de transfert. La raison principale de la préférence pour
le scénario à 37 centres de transfert réside dans la difficulté actuelle des municipalités à se grouper pour
réduire les coûts de la collecte.
Par conséquent, le Consultant recommande ce scénario, bien que les coûts en soit près de 50 % plus
élevés.
Les coûts des premiers investissements à réaliser en 2011 – 2033 pour la réalisation du scénario re-
commandé sont estimés comme suit :
Les coûts des autres mesures visant à améliorer la gestion des déchets ménagers sont :
• Elaboration de PCGD : le coût de cette mesure qui permettrait une prise de conscience des popu-
lations desservies et à terme un meilleur recouvrement de l’impôt foncier est estimé à 1,725 M
DNT (soit 0,767 DNT/tonne produite)
• Déchèteries : seules les villes de Béja, Jendouba, Tabarka et Le Kef présentent une taille suffi-
sante que pour y envisager la mise en service d’une déchèterie économiquement viable. Une im-
plantation dans le chef lieux de Siliana est également recommandée.
Ces mesures sont recommandées, mais peuvent faire l’objet d’un développement indépendant de celui
financé par la coopération financière allemande.
Les boues de STEP peuvent être valorisées en agriculture grâce à leur qualité et leur siccité d’environ
45%. Cenpendant, cette voie d’élimination n’est pas encore autorisée. En attendant le changement du
cadre juridique, l’enfouissement des boues en décharge avec les déchets ménagers est envisageable en
tant que solution de secours. Les coûts totaux de transport et d’enfouissement en décharge sur 20 ans
est d’environ 15 MDNT, soit une moyenne annuelle de 0,73 MDNT/an.
1.3.2 DASRI
Le coût de traitement des DASRI dans un banaliseur central à Jendouba est environ 60% moins élevé
que celui pour traiter les DASRI dans un banaliseur placé dans chaque chef lieu de gouvernorat. L’option
centralisée est donc plus intéressante pour attirer un opérateur privé dans la région d’étude.
Les coûts totaux annuels pour l’investissement et l’exploitation d’un banaliseur situé à Jendouba sont de
472.755 DNT/an, soit 830 DNT/t.
Pour la gestion des déchets d’abattoir, on a distingué les deux types de déchets éliminés, à savoir les
contenus digestifs et les saisies. La gestion appropriée des déchets de contenus digestifs est le système
centralisé avec les déchets ménagers. Cependant, si un abattoir moderne par gouvernorat est envisagé
dans le futur, alors l’option de valoriser ces déchets par le secteur privé serait intéressante.
L’élimination des saisies doit se faire par enfouissement en décharge après avoir été dénaturées.
Pour la fraction inerte des DIB, les options pour la gestion des DIB vont dépendre de l’existence
d’installations de tri et de pré-traitement sur les décharges. S’il n’y a pas de tri / pré-traitement, la fraction
inerte des DIB sera alors assimilée aux déchets ménagers. Par contre, s’il y a un tri et un pré-traitement
sur les décharges, il faudra inciter les industriels à séparer au préalable leurs déchets et il faudra alors
prévoir un conteneur sur les CT pour les déchets industriels triables.
Concernant la fraction fermenticible des DIB, les trois études de cas de projet de biométhanisation ont
montré que le cadre institutionnel n’est pas encore favorable au développement de telles unités. Par
conséquent, compte tenu des faibles quantités en présence et de leur dispersion dans la zone d’étude,
ces déchets agro-alimentaires fermenticibles n’ont d’autre solution que d’être gérés avec le système cen-
tralisé.
La seule solution possible pour la gestion des déchets inertes et de démolition est celle utilisée actuelle-
ment, à savoir l’élimination de ces déchets dans les dépotoirs des municipalités.
Il est clair que la situation actuelle relative au transfert, transport et élimination des déchets ménagers
n’est pas satisfaisante : une gestion durable et intégrée des déchets impose que l’ANGed transfère à
moyen terme la gestion de ces ouvrages aux communes, en encourageant leur collaboration intercom-
munale dans le cadre d’une convention.
Par ailleurs, la collecte des déchets municipaux par une entreprise privée contractée par une commune
concessionnaire agissant pour le compte de plusieurs communes dans le cadre d’une convention est le
mieux approprié à un horizon moyen-long terme, compte tenu des importantes économies d’échelle qu’il
permet de dégager. A court terme, dans les conditions actuelles, il est souhaitable d’encourager la pro-
fessionnalisation de la précollecte et de la collecte des déchets ménagers.
A moyen ou long terme, avec le désengagement de l’ANGed de cette activité, une nouvelle source de
financement issue de l’introduction progressive d’une redevance déchets auprès des ménages, permettra
de réduire la part des taxes environnementales.
Il y a lieu de souligner que le développement du tri à la source (au niveau des ménages) procède d’une
stratégie à long terme. En revanche, il est possible de développer le tri par apport volontaire dans des
déchetteries : l’ANGed est d’ailleurs en train d’étudier la faisabilité de créer des déchetteries communales
et industrielles.
Dans le contexte actuel, il est proposé de développer la gestion en régie de déchetterie de déchets mé-
nagers par les communes. A plus long terme, la gestion déléguée par le secteur privé de déchetteries de
déchets ménagers est à encourager.
Si cette activité est gérée par les communes (soit en régie, soit en délégation), les communes devront
financer les coûts d’investissement et d’exploitation des déchetteries à créer sur leur budget propre. La loi
sur la fiscalité locale leur offre la possibilité de créer une redevance spécifique, partant du principe qu’il
s’agit d’un service spécifique.
Les propositions relatives au recyclage des déchets ménagers s’appuient sur l’important acquis de la
Tunisie en terme de filières de collecte et de recyclage des déchets ménagers, tout en veillant à les ren-
forcer. Toutefois, il est recommandé de développer l’affermage au secteur privé des éco-organismes
(Eco-Lef, Eco-Zit, Eco-Filtre) par l’ANGed, l’ANGed se concentrant sur son rôle de régulateur du secteur.
Etant donné que la promotion du prétraitement des déchets entre dans le cadre plus large de la valorisa-
tion des déchets, il est recommandé que l’ANGed, conformément à son décret de création, initie le sys-
tème en passant les contrats avec des entreprises privées pour les cinq à dix premières années.
A terme, il serait souhaitable que l’ANGed transfère la gestion de ces ouvrages aux communes, en sou-
tenant la mise en place d’une collaboration intercommunale dans le cadre d’une convention.
A court terme, le financement des coûts d’exploitation du prétraitement devrait reposer sur des aides et
incitations de l’Etat destinées à promouvoir le prétraitement. A priori, ce financement devrait donc avoir
pour source une part des taxes environnementales affectées au budget de fonctionnement de l’ANGed. A
moyen et long terme, dans le cadre de la réflexion du gouvernement tunisien relative au financement et
au recouvrement des coûts de la gestion des déchets solides, le prétraitement pourra être partiellement
financé par une redevance déchets due par les ménages et autres producteurs de déchets solides assi-
milés aux déchets ménagers.
L’évolution des responsabilités institutionnelles épousera celle concernant les centres de transfert et
d’élimination : dès lors que l’exploitation du transfert et de l’élimination des déchets ménagers sera de la
responsabilité des communes, la gestion technique et financière de la post-collecte reviendra à terme aux
communes, qui pourront coopérer dans le cadre d’une convention.
Compte tenu que l’exploitation des centres de transfert et d’élimination est déléguée au secteur privé, il
convient de mettre en place un suivi et un contrôle des performances de l’opérateur.
Le financement de cette mission sera identique à celui du transfert et de l’élimination.
Il est conseillé de conserver l’ONAS comme responsable de la gestion des boues des stations
d’épuration, selon le principe du producteur-récupérateur. En particulier, l’Office doit définir un plan de
gestion des boues et mettre en place le système adéquat pour suivre et contrôler les performances du
système de gestion des boues.
Selon le principe du pollueur-payeur, l’ONAS doit supporter le coût de la gestion des boues des stations
d’épuration. Ceci dit, en fonction des objectifs sociaux et économique de l’Etat, ce coût pourra être par-
tiellement ou totalement répercuté sur les abonnés de l’ONAS.
Selon le principe du producteur-récupérateur, les établissements publics et privés de santé sont respon-
sables de la gestion des déchets de soin, avec la possibilité de déléguer cette gestion aux communes,
les communes pouvant choisir de mutualiser cette gestion. En tout état de cause, chaque établissement
doit définir un plan de gestion des déchets de soins et mettre en place le système adéquat pour suivre et
contrôler les performances du système de gestion de ces déchets.
S’agissant de déchets infectieux et donc dangereux, il convient que l’ANGed définisse le cadre légal ré-
gissant l’intervention des acteurs de ce secteur.
Selon le principe du pollueur-payeur, les établissements publics et privés de santé doivent supporter le
coût de la gestion des déchets de soin. Ceci dit, en fonction des objectifs sociaux et économique de
l’Etat, ce coût pourra être partiellement ou totalement répercuté sur les patients.
Selon le principe du producteur-récupérateur, les abattoirs sont responsables de la gestion de leurs dé-
chets. En particulier, chaque abattoir doit définir un plan de gestion de leurs déchets et mettre en place le
système adéquat pour suivre et contrôler les performances du système de gestion des déchets. Lorsque
ces derniers n’ont pas de personnalité juridique, cette responsabilité incombe aux communes (cas le plus
fréquent). Dans ce cas, il sera possible aux communes de gérer en régie directe ou de déléguer la ges-
tion de leurs déchets au secteur privé, les communes pouvant choisir de mutualiser cette gestion.
Toutefois, s’agissant de déchets infectieux et donc dangereux, il convient que l’ANGed définisse le cadre
légal régissant l’intervention des acteurs de ce secteur.
Selon le principe du pollueur-payeur, les abattoirs doivent supporter le coût de la gestion de leurs dé-
chets. Ce coût devrait normalement être répercuté sur le prix de leurs prestations (internalisation du coût
environnemental).
D’un point de vue institutionnel, la collecte et l’élimination des déchets de construction ne soulèvent pas
de problème particulier. Il est donc recommandé de maintenir les communes responsables de la gestion
de ce type de déchets. Toutefois, il est souhaitable de renforcer le cadre organisationnel par l’information
des citoyens des modalités de collecte de ces déchets (lieux, modes de présentation, jours et horaires,
tarifs) et le contrôle sur terrain de façon à limiter autant que faire se peut le dépôt illégal de ces déchets
sur la voie publique.
Il pourrait être intéressant pour une commune de déléguer cette mission à une entreprise privée (comme
cela se fait pour la fourrière). Cette solution peut être d’autant plus aisée à mettre en œuvre que ses
sources de financement sont claires (redevances), permettant une autonomie de gestion et que l’étendue
des prestations couvrirait d’autres types de déchets.
Pour des raisons d’économies d’échelle, il peut être opportun à plusieurs communes limitrophes de
s’associer, dans le cadre d’une convention, pour gérer les déchets de démolition ou de passer un marché
cadre commun pour la gestion de leurs déchets de démolition.
La loi organique des communes prévoit l’instauration d’une redevance pour service rendu pour les dé-
chets spéciaux non assimilables aux déchets ménagers produits par les ménages. Il est donc clair que
les producteurs devraient supporter l’intégralité du coût de collecte et élimination de leurs déchets de
construction. Pour améliorer le recouvrement de cette redevance, il est recommandé d’exiger son paie-
ment d’avance, par exemple lors de la délivrance du permis de bâtir.
La gestion des déchets industriels banals, qu’il s’agisse de leur fraction fermesticible ou recyclable, obéit
à la même logique.
Il convient que les pouvoirs publics donnent une date limite pour la constitution des Groupements de
Maintenance et de Gestion GMG3 et s’assurent ensuite du respect de la loi, notamment en terme de ges-
tion des déchets de leurs adhérents industriels.
Selon le principe du pollueur-payeur, les industriels doivent supporter le coût de la gestion de leurs dé-
chets. Ce coût devrait normalement être répercuté sur le prix de leurs produits (internalisation du coût
environnemental).
3
Dans certains cas, la création d’un GMG est tributaire de l’apurement de la situation foncière de la zone
industrielle.
2 INTRODUCTION
Le présent rapport fait partie de la seconde phase de l’étude de faisabilité de la gestion des déchets mu-
nicipaux dans la vallée de la Medjerda. Cette seconde phase de concept est constituée, suivant les ter-
mes de référence, du présent rapport de concept, qui inclut l’examen des possibilités de générer des
certificats d’émission, ainsi que des rapports sur les sites des décharges et sur les sites des centres de
transfert. Ces rapports sur les sites sont élaborés séparément.
La seconde phase a débuté par l’élaboration d’un rapport intermédiaire (mars 2010), non prévu par les
termes de références, qui établissait la comparaison entre une solution à deux décharges régionales et
une solution à une décharge centrale. La conclusion en fut que la solution avec une décharge unique
s’avérait plus onéreuse en raison des coûts de transport élevés, mais insistait sur la nécessité d’accroître
la surface de la décharge nord (« Erromani »), afin de pouvoir garantir l’élimination des déchets produits
dans les deux gouvernorats du nord (Béja et Jendouba) vers le site nord, et l’élimination des déchets des
deux gouvernorats du sud (Kef et Siliana) dans la décharge sud (« Les Salines »).
L’ANGed a entrepris alors les démarches afin d’acquérir des terrains limitrophes à la parcelle initiale
d’Erromani, et le consultant a pu de ce fait concevoir une décharge qui satisfasse aux exigences du pro-
jet (enfouissement garanti de 2014 à 2033).
Les options et les scénarios qui sont développés ci-dessous ont été présentés à l’ANGed lors de différen-
tes réunions (mars et mai 2010).
Le rapport débute par le développement des options techniques, institutionnelles et financières, se pour-
suit par différentes combinaisons possibles d’options, pour aboutir à un scénario recommandé par le
consultant, dont les coûts sont estimés.
Il est prévu la tenue d’un atelier de présentation publique des différents concepts développés ici, qui per-
mettra d’informer les bénéficiaires du projet (municipalités, conseils ruraux et gouvernorats), et
d’entériner un scénario qui aura retenu l’approbation.
La Phase 1 d’analyse de la situation existante a présenté au Chapitre 16 les principaux problèmes ren-
contrés actuellement dans la gestion des déchets municipaux dans la région du projet. Elle a aussi pré-
senté les objectifs à atteindre par le projet, ainsi que ses principaux indicateurs. Ils ont fait l’objet de la
matrice du Cadre Logique du Chapitre 17.
Sur base des problèmes et des objectifs à atteindre, nous avons développé des options techniques, insti-
tutionnelles et financières qui permettront de mettre en place une gestion intégrée et pérenne des dé-
chets municipaux dans la zone d’étude.
Rappelons toutefois, avant de développement des différentes options, les hypothèses de travail qui sou-
tendent cette étude.
► Horizons du projet : nous proposons les horizons de l’étude comme suit :
• Etude de faisabilité, Phases 1 à 4 : 2009 et 2011, suivie des travaux et mise en service : 2011 à
2013
► Populations de l’étude :
Les populations concernées par le système municipal de gestion des déchets sont nommées « popula-
tions municipales » et elles sont constituées de :
• La population communale (2004) ne représente que 37,05 % de la population totale. Son taux
d’accroissement moyen annuel est estimé à 1,01 % durant les Horizons 1 et 2. Par contre, le taux
d’accroissement annuel des populations rurales est négatif et estimé à - 0,16 % durant les deux
Horizons du projet
• Des populations limitrophes situées dans des secteurs adjacents aux communes (que nous avons
dénommés « secteurs mixtes ») peuvent être facilement desservies par les services communaux.
De plus, deux secteurs ne sont pas érigés en communes, mais possèdent néanmoins chacune une
agglomération de type communale. Nous proposons donc d’intégrer Thibar et Bou Alta au système
central de GD.
• Des populations des conseils ruraux qui sont regroupées dans des centres communaux. Ces po-
pulations représentent en moyenne 53% du total des populations dans les conseils ruraux. Elles
sont constituées de 71.398 habitants en 2004.
• Pour toutes ces populations, le nouveau système central de GD desservira en 2014 une
population totale de 683.706 habitants qui passera à 835.727 habitants en 2033, soit environ
la moitié de la population totale de la Vallée de la Medjerda.
Nous estimons que la production spécifique des trois centres urbains (Béja, Jendouba et Le Kef) va pas-
ser de 0,75 Kg/hab/jour en 2009 à 1,0 kg/hab/j en 2033, et celle des autres agglomérations à caractère
plus rural ayant une production spécifique de 0,58 kg/hab/j en 2009 va atteindre 0,75 kg/hab/j en 2033. Si
l’on considère que 50 % des plastiques seront récupérés en 2033 et que le potentiel de réduction de 6,6
% sera atteint de moitié en 2033, on obtient la projection de la production de déchets ménagers sui-
vante :
Les détails de ces hypothèses sont donnés à l’Annexe 2-1. Y est également présenté le calcul des quan-
tités des différentes fractions composant les déchets municipaux, de 2014 à 2033.
Les options techniques développées dans la présente étude de concept sont décrites dans les tableaux
qui suivent.
Actions au niveau N° Tri et recyclage N° Pré-collecte et N° Centres de transfert et N° Transport N° Pré-traitement des Nbr. Elimination Nbr. Autres Nbr.
des ménages collecte quais de déchets
transbordement
Elaboration de Plans Mén Tri dans les Centres de Tri 1 Système existant PCC Création d'un CT dans CT 1 Transport entre les TR 1 Pas de prétraitement PT 1 Deux (ou trois) D1 Solutions A1
Communaux de 1 Transfert (système 1 chaque municipalité et de CT et le lieux décharges avec décentralisées pour
Gestion des Déchets décentralisé). quais de transbordement d'élimination, dans traitement des lixiviats la gestion des
dans les CR (soit 37 CT) conteneurs ouverts et extraction des gaz déchets ménagers
de 30 m3 par camion des familles dans
+ remorque les zones rurales
Développement de Mén Tri sur les lieux de Tri 2 Optimisation du PCC Création de (13) CT CT 2 Transport entre les TR 2 Prétraitement par voie PT 2 Deux (ou trois) D 2 Réhabilitation des 4 A 2
déchèteries dans les 2 prétraitement et / ou sytème existant : plus 2 régionaux + quais de CT et le lieux aérobique (PMB), aération décharges avec décharges
centres de transfert d'élimination (système de conteneurs, réduire transbordement (adaptés d'élimination par des active ou passive (sur les systèmes réduits de contrôlées et des
centralisé) le nombre de pour les BT) dans les CR camions de grande sites de décharge) traitement des lixiviats dépotoirs
tournées, … capacité - 60 m3 avec et d'extraction des municipaux
presse gaz suite au pré-
traitement des
déchets
Plastiques : Tri 3 Collecte et transfert PCC Transport entre quais CCR Tri et prétraitement de la PT 3
développement d'Eco- par des bennes 3 de transbordement et 1 fraction organique par voie
Lef tasseuses - Ct par tracteur avec anaérobique (digesteur)
remorque 3,5 m3
Déchets à haute valeur Tri 4 PCC 3 mais collecte et PCC Transport entre quais CCR Unité(s) d'incinération PT 4
calorifique : élimination transfert par 4 de transbordement et 2
en cimenterie opérateurs privés CT par camion avec
conteneur ouvert 15
m3
Boue de stations N° Déchets de soins * N° Déchets N° DIB / fraction inertes N° DIB / fraction N° Déchets inertes et N°
d'épuration d'abattoirs * fermenticible * de démolition
Valorisation agricole BSESensibilisation et DS1 Système centralisé DA 1 Système centralisé et DIBI 1 Système centralisé et DIBF 1 Système actuel DC1
des boues 1
formation de tous les géré avec les géré avec les déchets géré avec les déchets
acteurs Objectif : déchets ménagers ménagers : collecte ménagers : collecte par
générer des flux par les municipalités les municipalités vers CT,
séparés DAS et DASRI vers CT, transport vers transport vers lieux
lieux d'élimination et d'élimination, tri,
mise en décharge recyclage, prétraitement
comme déchets et mise en décharge
ménagers comme déchets
ménagers
Elimination en mono- BSE Un banaliseur central DS2 Système DA 2 Système mixte : tri DIBI 2 Valorisation anaérobique DIBF 2
décharge(s) 2 décentralisé géré dans les industries, et énergétique au sein
par le secteur privé récupération des des entreprises (pilotes)
valorisables et
transport vers lieux
d'élimination, tri,
recyclage,
prétraitement. Gestion
des non valorisables
avec les déchets
ménagers
Enfouissement en BSE Un banaliseur dans DS 3
décharge contrôlée 3 chaque chef lieu de
gouvernorat
* Gestion dans les * Gestion dans les * Essentiellement les
établissements, abattoirs, transport déchets des industries
transport et élimination et élimination des agro-alimentaires et OTD
des déchets déchets
Les détails des options, les indicateurs et les commentaires y relatifs sont présentés en Annexe 2-2
Les options institutionnelles développées dans la présente étude de concept sont présentées dans les tableaux qui suivent.
Pré-collecte et N° Tri des déchets N° Recyclage des déchets N° centres de N° Transport N° Pré-traitement N° Elimination N° Contrôle N° Régie: service
collecte ménagers recyclables recyclables triés transfert et quais des déchets Technique et autonome placé
de transbordement Financier de la sous la
Post-Collecte responsabilité du
Conseil régional,
Municipalités / conseil I-PCC1 Micro-entreprises I-TRI1 ANGED - Eco-organismes I-REC1 Municipalités - I-TR1 Municipalités - I-TR1 Cette activité ANGED - Engager I-D1 ANGED I- disposant d'un
régional - Engager les (Eco-Lef, Eco-Zit, Eco- service municipal service municipal n'est le secteur privé CTFPC1 budget propre et de
micro-entreprises batterie, Eco-pile, Eco- actuellement pas recettes spécifiques
(médinas, zones péri- filtre, etc.) intégrée
urbaines)
Municipalités / conseil I-PCC2 Secteur informel I-TRI2 Municipalités - I-TR2 Municipalités - I-TR2 Municipalités - I-D2 Municipalité
régional - Engager le engager le secteur engager le service municipal concessionnaire:
secteur privé (zones privé secteur privé par décision
modernes) municipale, des
municipalités
mettent en commun
Municipalités - service I-PCC3 ANGED - Engager I-TR3 ANGED - I-TR3 Municipalités - I-D3
un service donné et
municipal le secteur privé Engager le engager le secteur
désignent l'une
secteur privé privé
d'entre d'elles
Municipalité I-PCC4 ANGED - Déchetterie I-TRI3 Secteur privé - Eco- I-REC2 Municipalité I-TR4 Municipalité I-TR4 ANGED - I-P1 Conseil régional - I-D4 Conseil régional I- comme responsable
concessionnaire - déchets ménagers (régie) organismes (Eco-Lef, Eco- concessionnaire - concessionnaire - Engager le Engager le secteur CTFPC2 de ce service
service municipal Zit, Eco-batterie, Eco-pile, service municipal service municipal secteur privé privé
Eco-filtre, etc.)
Municipalité I-PCC5 ANGED - Déchetterie I-TRI4 Cimentiers - co- I-REC3 Municipalité I-TR5 Municipalité I-TR5 Municipalité I-P2 Municipalité I-D5 Municipalité I-
concessionnaire - déchets ménagers incinération concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire CTFPC3
engager le secteur (secteur privé) engager le secteur engager le service municipal service municipal
privé privé secteur privé
ANGED - Déchetterie I-TRI5 Conseil régional - I-TR6 Conseil régional - I-TR6 Municipalité I-P3 Municipalité I-D6
déchets ménagers (micro- Engager le secteur Engager le concessionnaire - concessionnaire -
entreprises) privé (zones secteur privé engager le engager le secteur
communales et secteur privé privé
rurales)
Municipalités - I-TRI8
Déchetterie déchets
ménagers (micro-
entreprises)
Municipalités - I-DS2 Municipalités - I-DA2 Municipalités - I-DC2 Municipalités - I-DIBI2 Municipalités - I-DIBF2
Engager le Engager le Engager le Engager le Engager le
secteur privé secteur privé secteur privé secteur privé secteur privé
Il n'existe pas Ministère de la I-DS3
actuellement de gestion santé
des déchets de boues
ANGED - I-BSE2 ANGED - I-DS4 ANGED - Engager I-DA3 Conseil régional - I-DC3 Conseil régional - I-DIBI3 Conseil régional - I-DIBF3
Engager le Engager le le secteur privé Engager le Engager le Engager le
secteur privé secteur privé secteur privé secteur privé secteur privé
ONAS - Engager I-BSE3 Conseil régional - I-DS5 Conseil régional - I-DA4 Municipalité I-DC4 Municipalité I-DIBI4 Municipalité I-DIBF4
le secteur privé Engager le Engager le concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire -
secteur privé secteur privé service municipal service municipal service municipal
Municipalité I-DS6 Municipalité I-DA5 Municipalité I-DC5 Municipalité I-DIBI5 Municipalité I-DIBF5
concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire - concessionnaire -
service municipal service municipal engager le engager le engager le secteur
secteur privé secteur privé privé
Municipalité I-DS7 Municipalité I-DA6 GMG I-DIBI6 GMG I-DIBF6
concessionnaire - concessionnaire -
engager le engager le
secteur privé secteur privé
3.1 INTRODUCTION
Le principal enjeu de l’étude réside dans la collecte et le transport des déchets ménagers : compte tenu
du grand nombre de zones de productions (37 municipalités réparties sur quatre gouvernorats), de la
faible production de déchets (en moyenne, 6.069 tonnes par an par municipalité) et de leur élimination
dans deux décharges, l’étude va comparer un système décentralisé (37 centres de transfert), un système
semi central (avec 13 centres de transfert) et un système centralisé (pas de centres de transfert). Les
moyens de collecte et de transport envisagés seront bien entendu différents selon les systèmes.
En fonction des systèmes de collecte et de transport, il est possible de développer des installations de tri
et de prétraitement décentralisées, semi centrales ou centrales.
Le système décentralisé est défini comme étant une solution à 37 centres de transfert, dans lesquels
nous avons envisagé la possibilité de mettre une déchèterie, mais dont les capacités sont trop réduites
que pour y envisager un tri ou un prétraitement.
La collecte se fait par les engins existants, le transport entre les centres de transfert et les décharges par
des camions avec conteneurs ouverts ou presse.
Le système semi central est défini comme étant la solution avec 13 centres de transfert (CT) qui pour-
raient être équipés d’un petit centre de tri et d’une petite unité de traitement des déchets. La collecte se
fait par des bennes tasseuses et le transport par camion (conteneurs ouverts ou presse).
Afin de définir à partir de quelles quantités de déchets produites et triées un centre de tri est viable, la
valeur médiane de la quantité des déchets des 13 CT fut calculée et choisie comme grandeur représenta-
tive. Le CT de Siliana (10.594 t/an) fut choisi comme exemple type pour la solution semi centrale.
De plus, suite à la réunion intermédiaire de mars 2010, nous avons étudié la faisabilité technico-
économique d’un prétraitement anaérobique localisé à Tabarka, pouvant également acceuillir les dé-
chets de Aïn Draham et de Nefza, d’une capacité moyenne de 25.633 t/an.
L’amélioration de la gestion des déchets au niveau des municipalités passe par l’élaboration de Plans
Communal de Gestion des Déchets (PCGD). Les objectifs de ces plans communaux sont de :
• Favoriser la conception et la prévision de l’évolution des activités de gestion des déchets au sein
de la commune
• Permettre de gérer les changements que la gestion des déchets implique pour une nouvelle ap-
proche de la gestion de l’environnement
• Impliquer les citoyens dans la réflexion stratégique sur toutes les possibilités d’amélioration et de
développement de la gestion des déchets
• Permettre d’intensifier et d’équilibrer l’usage des moyens et des capacités de collecte car ils sont
souvent limités et qu’il est nécessaire de les coordonner afin d’en faire le meilleur usage possible.
PHASE 1
Préalables
Comité de Pilotage
Equipe Technique
Groupes de travail
PHASE 2
Diagnostic de situation
Etude de la gestion
Locale des déchets PHASE 5
Evaluation du PCGD
PHASE 3
Elaboration du PCGD
Stratégie communale
de gestion des déchets
Plan Communal de
gestion des déchets
PHASE 4
Mise en œuvre
Et suivi du PCGD
Nous ne développerons pas en détail ici les différentes étapes du PCGD, mais son contenu peut se ré-
sumer comme suit :
3. Rappel des relations du PPD avec les autres plans communaux tel que le PIC
6. FICHES-ACTIONS
2. Communication
3. Technique de collecte
Les programmes de formation des deux groupes cibles, à savoir les employés des services commu-
naux et la population de la commune, peuvent se résumer comme suit :
• Pour les services financiers : améliorer les revenus communaux et établir une comptabilité analyti-
que des coûts et revenus
• Pour les services techniques : optimiser l’utilisation et la gestion des équipements existants
• Rappel sur la typologie des déchets en Tunisie et en particulier en milieu semi urbain
• Gestion actuelle des déchets dans les milieux communaux de type semi urbain : problématiques et
perspectives
• Présentation de l’état des lieux dans la zone de l’étude (Nefza, et les trois communes pilotes) : les
études préalables, les projets déjà entamés et leur niveau de réalisation ainsi que les retombées
jusqu’ici atteintes
• Introduction au système d’échange d’expériences dans la gestion des Déchets Ménagers et Assi-
milés entre régions et communes similaires.
• Introduction aux notions environnementales (législation, empreinte écologique, protection des res-
sources naturelles dans les zones vulnérables, notion de bilan carbone, etc.)
• Amener le personnel à mieux intégrer les procédures liées à la gestion des déchets dans les zones
de production potentielles
• Conseils pratiques pour gérer l’environnement au quotidien dans le cadre de la gestion des dé-
chets (entreposage, optimisation de la pré-collecte, de la collecte et de l’élimination)
• Adoption de bonnes pratiques (par ex. : la réduction de la fréquence, la collecte en point de re-
groupement, l’usage de conteneurs et de moyens adaptés et optimisés à chaque situation, appro-
che pour la participation du secteur privé, etc.)
• Présentation d’outils de suivi adaptés au contexte local (renforcement des procédures de contrôle
et des mesures dissuasives, organisation de réunion d’évaluation périodiques avec les acteurs
concernés…)
• Vulgarisation sur l’effet pathologique et morbide des déchets et leur impact sur la santé humaine
• Identification et description des risques encourus suite à des mauvaises manipulations des déchets
• Présentation des bonnes pratiques dans toute la chaîne de gestion (moyens et durée
d’entreposage, types de matériels de collecte, moyens humains et équipements personnels de tra-
vail assurant santé et sécurité : tenue, gants de protection, bottes, etc.)
• Communication sur les services couverts par la taxe d’habitation (et les taxes communales), son
taux de recouvrement, l’importante de son payement, les perspectives d’amélioration des services
si le taux de recouvrement augmente
• Pour les populations rurales rattachées au projet : discussion d’une rémunération possible des
services de GDS
• Prévoir des campagnes de propretés exceptionnelles en liaison avec les traditions de la zone
Administration du Questionnaire 5 5 3 5
Analyse du questionnaire 4 5 1 5
Phase 2 :
Diagnostic
Diagnostic sur terrain 1 5 1 5
Analyse et rédaction du rapport de
diagnostic
5 3 2 3
Elaboration du PCGD 10 2 2 2
Total 43 27 24 27
Soit un total de 121 jours ou 5,5 homme/mois de travail pour les phases 1 à 3. On rajoutera 0,50
homme/mois pour les phases 4 et 5. Ce qui donne 6,0 homme/mois pour la réalisation d’un PCGD.
Compte tenu de ces temps de travail, on peut estimer le coût de la réalisation d’un PCGD comme suit :
Si l’on considère un effet d’échelle pour la réalisation des PCGD dans les (35 + 2) municipalités de la
zone du projet, qui réduirait les coûts de 25 %, on peut estimer le coût de cette mesure Mén 1 comme
suit :
La GTZ a financé une étude intitulée « Etude de faisabilité technico-économique des déchetteries en
Tunisie4 ». Elle présente de propositions de concepts de déchèteries adaptées aux orientations et à la
stratégie de gestion durable des déchets en Tunisie, pour les déchets urbains et pour les déchets indus-
triels. Le contenu de cette étude relatif aux déchetteries urbaines est présenté en Annexe 3-1.
L'établissement d'un compte d'exploitation prévisionnel théorique démontre que le point mort de ce type
de déchèterie, se situe autour de 450 à 500 t/an de déchets réceptionnés (150 t d'emballages plasti-
ques et 300 t pour les cartons, journaux et ferrailles cumulés), soit 2 tonnes/jour.
Sur cette base, quelles sont les municipalités de la zone d’étude susceptibles d’accueillir une
déchetterie? Pour y répondre, nous prendrons les hypothèses de travail suivantes :
• les apports dans les déchetteries sont des apports volontaires, donc nous estimerons que 25 % du
potentiel valorisable arrivera à la déchèterie, et ce pour autant que les producteurs de déchets
aient été préalablement sensibilisés (lors de l’élaboration du PCGD)
• nous considérerons que les déchets pouvant être amenés à la déchèterie sont aussi bien les dé-
chets ménagers que les DIB et les déchets hôteliers (à Tabarka), car compte tenu de la dispersion
4
Laurent Dubost – Octobre 2009
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
des municipalités dans la zone d’étude, il est peu probable que les DIB puissent être traités sépa-
rément (voir options Rec ci-après).
Sur base de ces hypothèses, pour qu’une déchèterie soit viable, il faut qu’elle accueille sur 10 années
450 x 10 / 0,25 tonnes, soit 18.000 tonnes. Lorsque l’on compare cette estimation avec les productions
municipales par fraction dans les tableaux de l’Annexe 2 – 1, on constate que seules quatre municipalités
sont susceptibles d’accueillir une déchèterie.
Tableau 3-5 Municipalités susceptibles d’accueillir une déchèterie
Gouvernorat de Béja
Béja
24 830 10 283 3 511 38 624
Gouvernorat de Jendouba
Jendouba 28 276 11 710 3 999 43 985
Tabarka 17 580 6 530 2 101 26 211
Gouvernorat du Kef
Le Kef 17 969 7 442 2 541 27 951
Gouvernorat de Siliana
Siliana 7 564 3 133 1 070 11 767
Il s’agit des municipalités de Béja, Jendouba, Tabarka et du Kef. Toutefois, nous suggérons de prévoir
l’implantation d’une déchèterie à Siliana en raison de sa position de chef lieu de gouvernorat et du projet
pilote de collecte qui s’y déroule.
Dans un premier temps, nous recommandons de localiser la déchèterie au niveau du centre de transfert,
ensuite elle poura être localisée de façon plus centrale.
Par définition, le coût de ces déchèteries est nul puisque nous sommes partis de l’hypothèse de
l’équilibre financier.
Les analyses de la composition des déchets réalisées en Phase 1 montrent que les fractions recyclables
représentent (théoriquement) environ 19% de la totalité des déchets.
Afin de diminuer les quantités de déchets à enfouir en décharge, un tri peut être réalisé afin de sélection-
ner ces fractions recyclables. Cette opération se fait dans un centre de tri, soit mécaniquement, soit ma-
nuellement. Le tri peut générer des revenus par la vente des matières secondaires valorisables et des
économies par le gain réalisé au niveau du volume mis en décharge, voire du tonnage transporté si le tri
se fait de façon décentralisée.
Les options pour un centre de tri sont les suivantes :
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
• Option Tri 1 : centre de tri semi central. Le centre de tri est situé à priori sur le terrain du centre de
transfert. Cette option est à combiner avec l’option de 13 centres de transfert (il n’est pas envisa-
geable de faire du tri dans les 37 centres de transfert compte tenu des petites quantités générées).
Pour le calcul de l’option, nous avons retenu la municipalité de Siliana comme étant représentative
des 13 autres centres de transfert (moyenne annuelle : 10.594 t/an) ;
• Option Tri 2 : centre de tri centralisé. Le centre de tri est situé sur le site d’une des deux déchar-
ges. Nous avons retenu le site des Salines pour le calcul de l’option (moyenne annuelle : 89.573
t/an).
• Option Tri 4 : déchets à haute valeur calorifique, analyse de la possibilité de les éliminer en cimen-
terie.
3.3.2 Tri dans les Centres de Transfert (système semi central – Tri 1)
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés d’un centre de tri semi central au
site de Siliana avant transfert vers la décharge des Salines. Le détail des calculs des coûts actualisés est
donné en Annexe 3-2.
Nous avons considéré que la fraction recyclable, constituée de déchets triables et valorisables, repré-
sente 8 % des quantités totales collectées (soit environ 40 % de la fraction potentiellement valorisable).
Toujours pour rester du côté conservatoire, nous avons considéré 30 DNT/tonne comme prix moyen reçu
pour les matériaux valorisables, même si les prix actuels du marché de recyclage sont bien supérieurs à
cette valeur5.
Le tri dans les centres de transfert comporte certains désavantages par rapport au tri sur une décharge :
• L’espace est souvent limité au niveau des centres de transfert (car proches des agglomérations)
• Le risque de nuisances dues aux émissions (odeurs, poussières,…) est accru par ces activités de
tri, d’autant que l’activité est peu éloignée des agglomérations
• Comme toutes les solutions techniques, les centres de tri doivent comporter au moins deux lignes
opérationnelles. Par conséquent, il existe une capacité minimale sous laquelle une installation de
tri ne peut être justifiée (économie d’échelle). C’est pourquoi nous n’avons pas envisagé un centre
de tri dans le système à 37 centres de transfert.
Le système semi central implique également que les déchets triés soient stockés en 13 points dans les
quatre gouvernorats (contrairement aux deux points pour l’option centralisée), et par conséquent le
transport vers les points de recyclage est plus difficile à organiser (et moins attractif pour les recycleurs).
► Plastiques
5
Plastique : 120 DNT/t, Carton : 50 DNT/t, bouteilles plastiques : 200 DNT/t, Métaux : 500 DNT/t, Papier : 20 DNT/t
Actuellement, les recycleurs s’approvisionnent auprés des centres Ecolef, ou auprés de collecteurs pri-
vés.
Concernant les centres Ecolef, les quantités disponibles sont stationnaires et ne peuvent plus faire face
aux demandes de plus en plus croissantes des recycleurs. Les nouveaux projets de recyclage de plasti-
ques sont même bloqués actuellement par l’ANGed, étant donné la non disponibilité de plastiques collec-
tés pour ces nouveaux projets.
Les quantités supplémentaires qui seront triées au niveau des centres de transfert varient de 0,100 t/jour
à L’Aroussia à 6,8 t/jour à Jendouba.
Le tri au niveau des CT est une opportunité de mettre à disposition des recycleurs une nouvelle quantité
de plastiques à valoriser. Néanmoins, le principal problème réside dans le fait que le pastique trié est
sale, du fait de son mélange avec les ordures ménagères, et les recycleurs rechignent à s’en approvi-
sionner, comparé aux plastiques provenant des centres Ecolef, qui sont propres.
Le recyclage du plastique sale nécessite une installation de lavage du plastique, généralement jumelée
avec un broyeur. Ce sont des installations assez lourdes et assez couteuses, que le recycleur moyen ne
peut pas réaliser. Le coût de ces installations varie selon la capacité, et elle est supérieure à 300.000
DNT pour une installation de 2 t/h.
Par conséquent, les plastiques isssus d’un centre de tri semi central ne pourront pas être recyclés.
► Textile, papiers cartons, verre
Il n’existe pas actuellement de recycleurs de ces déchets dans la zone d’étude. Les principaux recycleurs
sont situés à Tunis et Bizerte.
Tableau 3-6 Coûts actualisés d’un centre de tri semi central au site de Siliana (Tri 1)
Coûts d’investissement actualisés 11,14 DNT/t
Coûts d’exploitation actualisés 27,64 DNT/t
Coûts d’exploitation avec revenus 21,92 DNT/t
Coûts totaux actualisés 38,78 DNT/t
Coûts totaux actualisés avec revenus 33,07 DNT/t
Coûts totaux actualisés sur 20 ans 4.583.878 DNT
Coût du centre de tri par tonne de dé-
chets produits 33,07 DNT/t
3.3.3 Tri sur les lieux de valorisation et d'élimination (système centralisé - Tri 2)
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés d’un centre de tri centralisé au
site des Salines avant l’enfouissement en décharge. Le détail des calculs des coûts actualisés est donné
en Annexe 3-3.
Tableau 3-7 Coûts actualisés d’un centre de tri centralisé au site Les Salines (Tri 2)
Coûts d’investissement actualisés 4,69 DNT/t
Coûts d’exploitation actualisés 10,57 DNT/t
Coûts d’exploitation avec revenus 5,23 DNT/t
Coûts totaux actualisés 15,25 DNT/t
Coûts totaux actualisés avec revenus 9,92 DNT/t
Coûts totaux actualisés sur 20 ans 11.628.866 DNT
Coût du centre de tri par tonne de dé-
chets produits 9,92 DNT/t
Les coûts d’un centre de tri avant l’enfouissement en décharge pour les variantes semi centrales et cen-
tralisées sont résumés dans le tableau suivant :
Il faut aussi rappeler que dans l’option semi centrale, certaines municipalités iront directement aux dé-
charges, ce qui implique quasiment de réaliser aussi un centre de tri sur les lieux d’enfouissement.
A ce stade, l’économie réalisée sur les coûts de mise en décharge n’est pas considérée car elle concerne
les deux options.
Les coûts totaux actualisés de la variante semi centrale sont plus de 3 fois plus élevés que la variante
centralisée et par conséquent, au regard des inconvénients du tri décentralisé, il est recommandé que le
tri se fasse sur les deux sites de décharges de la zone du projet.
La présentation du programme Eco-Lef a été faite dans le rapport de la Phase 1. C’est un programme de
gestion des déchets d’emballage, plastique et métallique, qui date de 2001, et a permis en 2008 la col-
lecte de 15.700 tonnes de déchets d’emballages plastiques.
Actuellement, ces déchets sont repris par l’ANGed auprés des collecteurs aux tarifs de 500 DNT/tonne
pour les corps creux, et 700 DNT/tonne pour les sacs bretelle et les sacs plastiques, et cédés aux recy-
cleurs à un prix maximal de 100 DNT/tonne.
L’ANGed, le gestionnaire direct du programme, a réalisé en 2009 une étude sur l’optimisation du système
public Eco-Lef6.
Il ressort de cette étude que :
• Les coûts par tonne du système sont globalement décroissants de 2003 à 2008, de 1.219
DNT/tonne à 927 DNT/tonne. Plus de 14 millions de dinars ont été mobilisé en 2008 pour la col-
lecte de 15.700 tonnes de déchets d’emballage (DEM), soit à peine 0,7 % du total des déchets
produits, et entre 17 % et 30 % des DEM produits par les ménages.
• L’objectif social du système semble atteint, grâce à l’activation du Fonds national pour l’Emploi
« 21-21 ». 1900 entreprises de collecte (5.500 emplois) et 110 entreprises de recyclage (1.000
emplois) ont vu le jour grace au « mécanisme 41 » du-dit fonds.
o La viabilité des micro-entreprises repose sur les conventions passées avec l’ANGed, elles-
mêmes tributaire des subventions versées par le fonds 21-21 pendant les quatre premières
années du projet
o Le contrôle Général des Finances a établi, dans son rapport d’audit, que le budget moyen de
fonctionnement d’un point Eco-Lef s’établissait à 20.000 DNT/an, soit une collecte de 40
tonnes/an de déchets plastiques. Or, il est constaté que 178 des 318 points privés Eco-Lef
n’arrivent pas à ce seuil. D’ailleurs, 63 points ont été inactifs en 2008.
Afin d’optimiser le système, 4 scénarii d’évolution ont été proposés dans cette étude, selon les critères et
hypothèses tenant compte de : i) la maitrise du cout, ii) l’amélioration de la productivité du système, iii) les
performances techniques, financières et sociale et selon 4 options : optimisation économique, optimisa-
tion sociale, contrainte budgétaire et une dernière tenant compte des trois précédentes options.
Le scénario retenu est le scénario 4, qui combine des mesures de rationalisation et de developpement.
Ce scénario prévoit de collecter 27.000 tonnes de DEM en 2012 (soit + 74 % par rapport à 2009), de
créer 7.300 emplois directs et indirects tout en maitrisant ses couts (18,2 MDNT en 2012, soit une hausse
de 45 % par rapport à 2009).
Des mesures d’accompagnement sont donc necessaires pour assurer le succès du développement d’Eco
Lef dans la zzone du projet :
6
Rapport « Etude pour l’optimisation du système public Eco-Lef, GOPA/ANGed, 09-2009 »
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
• Réalisation d’installations de lavage de plastiques, soit par l’ANGed, soit par des groupements de
recycleurs
Ces mesures seront prises conjointement au développement d’Eco Lef au niveau national.
Si les cimenteries sont succeptibles d’accepter comme combustibles secondaires en co-incinération des
déchets, elles nécessitent néanmoins des flux stables en terme de qualité et de quantités. C’est pourquoi
certains flux de déchets sont préférés par les cimentiers : déchets dangereux, pneus, margines et boues.
Les fractions triées des déchets municipaux arrivent en fin de liste. Ces fractions sont constituées de
plastiques, papier et cartons. Elles ont un pouvoir calorifique d’environ 6.000 kcal/kg. Pour être acceptées
en cimenterie, elles doivent être triées puis broyées pour ensuite être incinérées.
En Europe, la quantité totale de combustibles secondaires est limitée à 30% des besoins énergétiques
des cimenteries.
La cimenterie d’Oum El Kelil à Tajerouine dans le gouvernorat du Kef produit environ 1,3 millions de ton-
nes de clinker par an. Sachant que 1 tonne de clinker produite nécessite 3,2 GJ d’énergie, la cimenterie
consomme 1,0x1015 calories par an.
Si l’on considère que 30 % de cette énergie provient de la co-incinération de combustibles secondaires,
dont un tiers est constitué des plastiques, papier et cartons triés des déchets municipaux, la cimenterie
de Tajerouine est succeptible d’éliminer environ 18.000 tonnes par an de déchets municipaux à haute
valeur calorifique.
Sachant que la quantité moyenne de plastiques, papier et cartons produits sur 20 ans dans la région
d’étude est d’environ 29.000 tonnes / an, la co-incinération pourrait être théoriquement une solution
d’élimination pour environ 60 % de ces flux. Il faut préciser que ce potentiel de déchets pouvant être co-
incinéré est estimé de façon maximale et optimiste.
D’après les responsables de la cimenterie, il n’est actuellement pas prévu de co-incinérer les combusti-
bles secondaires, à fortiori les fractions issues des déchets municipaux. Si ce devait être le cas, resterait
à résoudre des questions telles que le conditionnement des fractions municipales, les quantités envisa-
geables, et surtout leur coût (positif ou négatif) d’acceptation en cimenterie comparé aux frais encourus
pour les produire : tri, broyage, conditionnement, transport.
3.4.1 Introduction
Trois modes de collecte sont en place de façon complémentaire sur la zone d’étude :
• La collecte en apport volontaire : dans les 6 communes disposant de conteneurs de grand volume
(750 l, 770 l ou 110 l)
Quels que soient les moyens de collecte, toutes les zones urbanisées sont couvertes par un ou plusieurs
dispositifs de collecte complémentaires. La plupart du temps, le service est exploité en régie municipale.
Ces systèmes de collecte ont été décrits en détail dans le rapport de Phase 1. Bien qu’ils aient tous leurs
avantages et leurs inconvénients, leurs rendements s’avèrent acceptables en général. L’option qui sera
retenue devra donc présenter une amélioration au système de collecte actuel.
► Le système d’apport volontaire avec des conteneurs montre plusieurs problèmes. Outre la grande
distance qui les sépare, ces conteneurs montrent une apparence inopportune et pas agréable, leur utili-
sation est peu commode. L'environnement de ces conteneurs est toujours sale et leur volume est dans la
plupart des cas, insuffisant. Le système amélioré recommanderait d’arrêter progressivement l’utilisation
de cette méthode de collecte de déchets ménagers.
► Le système de regroupement dans des conteneurs de 340 – 1000 litres et enlèvement par bennes
tasseuses souffrent essentiellement de l’insuffisance de volume des conteneurs installés (chapitre 4.6.1.2
du rapport initial). Cependant, ce système est le meilleur en raison du chargement mécanisé. De plus,
avec un tel système, les rues restent souvent propres. Par conséquent, la mise en valeur de cette option
sera considérée comme une amélioration de la collecte. Vu les équipements existants, le changement
radical pour d’autres types de conteneurs est impossible à court terme (mise en application estimée à 5
ans environ) mais demeure à considérer dans le futur. D’ici là, une grande partie des mesures préconi-
sées sera mise en application.
► Collecte porte à porte - exemple de Siliana : l’efficacité de la collecte porte-à-porte avec des conte-
neurs de 240 litres à Siliana réside dans le fait qu’elle est également mécanisée. Ce projet pilote a débuté
en 1998 et s’inscrit dans le cadre des travaux réalisés par la GTZ. Il consiste à distribuer des conteneurs
individuels de 240 litres dans les quartiers accessibles en benne tasseuse. Chaque ménage doté d’un
conteneur doit s’engager par écrit à entretenir régulièrement son bac et à respecter des horaires de pré-
sentation de ses déchets. Dans ces quartiers conteneurisés, la fréquence de collecte a été fortement
diminuée : la benne tasseuse passe 1 fois par semaine en hiver et 2 fois par semaine en été pour vider
les conteneurs.
Pour l’instant, des conteneurs ont été distribués dans trois quartiers de la ville de Siliana : Cité lycée, Cité
de la République et Cité Taieb Mhiri, soit auprès de 30 % de la population de Siliana. L’objectif à plus
long terme est d’atteindre plus de ménages. En effet, près de 4 000 ménages pourraient être équipés,
soit environ 66 % de la population de Siliana.
L’analyse comparative7 des coûts de collecte et transport des déchets a montré que la collecte quoti-
dienne en tracteurs revient à 38 DNT/tonne alors que la collecte hebdomadaire en conteneurs revient à
27 DNT/tonne, soit près de 30 % moins cher.
Il existe un autre système plus efficace que la collecte porte-à-porte sans conteneur standard et qui pour-
rait éviter la présence des conteneurs dans les rues : la collecte par des sacs de dimensions standardi-
sées. Dans ce cas là, seuls des sacs standards seraient distribués aux ménages qui recevraient un nom-
bre limité de sacs par an. Cela pourrait offrir la possibilité d’introduire le principe du pollueur/payeur, si
des sacs supplémentaires devaient être vendus aux ménages.
La collecte porte-à-porte sans conteneur standard, n’offre pas de possibilités efficaces pour une collecte
mécanisée, elle ne sera donc pas considérée comme une option pour l’amélioration du système de col-
lecte.
Trois options, au total, seront développées pour améliorer la collecte :
Ces trois options seront décrites, discutées et comparées au système de collecte actuel (PCC 1). Pour
cela, on a calculé le coût à la tonne de déchet collecté.
Pour établir la comparaison entre ces trois options, on commence par l’estimation du coût du système
actuel, en le plaçant dans les mêmes conditions et contraintes. On suppose donc que tous les équipe-
ments techniques ont récemment été acquis comme cela sera supposé dans les options PCC 2 à PCC 4.
Tous les coûts sont calculés pour des distances moyennes de 5 km et de 20 km afin de refléter la gamme
de coûts pour les différents moyens de collecte. Seul le calcul des brouettes est basé sur le temps et non
pas sur la distance8.
Les coûts de la collecte varient selon le véhicule, sa capacité et le type de conteneur utilisé. La collecte
se fait quotidiennement, tel que souhaité par les autorités locales. Le changement pour une fréquence de
collecte d’un jour sur deux, voire plus, pourrait affecter toutes les options comparées (bien que pas au
même niveau). Ils deviennent tous moins coûteux, mais la relation entre les options ne sera pas considé-
rablement changée.
Dans les paragraphes suivants, tous les coûts ont été calculés sans intégrer les frais de management
(overhead) et les coûts administratifs. De même le nettoyage des rues n’a pas été considéré dans la me-
sure où ce travail est effectué par des équipes distinctes. Seuls sont considérés les quantités de déchets
ramassées par les équipes de collecte. Ainsi, les calculs auront les caractéristiques d’un modèle qui per-
mettra d’établir la comparaison des différentes options développées dans les mêmes conditions.
7
Rapport de Phase 1, page 83.
8
On suppose que chaque tour prend 30 minutes.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Le tableau suivant montre les coûts actuels de la collecte, par tonne, pour tous les engins utilisés dans la
zone du projet (benne tasseuse, tracteur, tricycle et brouette), pour des distances de 5 et 20 km.
L’exemple analysé est celui de la commune d’El Kef.
Tableau 3-9 Les paramètres des différents véhicules pour le système de collecte actuel d’El Kef
26 Maintenance, assurance, pièces de (22) * 0,25 47 500 47 500 47 500 47 500 6 400 6 400 6 400 6 400 3 000 3 000 200 140 TDN/a
27 Consommation Estimation 20 20 20 20 15 15 15 15 5 5 l/h
28 Prix de Consommation Estimation 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 TDN/l
29 Coût de consommation (17)*(18)*(20 43 680 43 680 43 680 43 680 65 520 65 520 65 520 65 520 21 840 21 840 TDN/a
30 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% %
31 Coût total des véhicules [(25)+(26)]/(3 144 105 144 105 144 105 144 105 80 445 80 445 80 445 80 445 28 840 28 840 613 425 TDN/a
Coût des conteneurs
2)
32 Investissement en conteneurs Mesure 507 507 625 625 TDN
33 Dépreciation Estimation 3 3 3 3 a
34 Intérêt Estimation 5% 5% 5% 5% %
35 conteneurs requis par camion (14)*(19)*(20 74 97 54 90 pcs.
(34) ⋅[1+ (34)](33)
36 Coût d'investissemnt (35) ⋅ (32) ⋅
[1+ (34)](33) −1
14 011 18 511 12 523 20 647 TDN/a
37 Maintenance, ins., etc. (32)*(35)*0.1 3 742 4 943 3 405 5 614 TDN/a
38 Disponibilité Estimation 90% 90% 90% 90% %
39 Coût total des conteneurs [(36)+(37)]/(38 19 725 26 060 17 698 29 180 TDN/a
Coût de la main d'œuvre
40 Salaire d'un Surveillant Estimation 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 9 000 TDN/a
41 Number Surveillant Estimation 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 pers.
2)
42 Salaire d'un Chauffeur Mesure 8 176 8 176 8 176 8 176 5 252 5 252 5 252 5 252 5 252 5 252 TDN/a
1)
43 Nomber de Chauffeur Mesure 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 pers.
44 Salaire d'un ouvrier Estimation 7 050 7 050 7 050 7 050 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 TDN/a
1)
45 Nomber d'ouvrier Mesure 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 1 1 pers.
46 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% %
47 Coût total pour la main d'œuvre 2)*(43)+(44)*(4 28 970 28 970 28 970 28 970 22 880 22 880 30 380 30 380 30 380 30 380 9 750 9 750 TDN/a
Coût total
Coût /jour [(31)+(39)+(47
618 638 611 648 331 331 355 355 190 190 33 33 TDN/d
48 )]/(18)
(48)/[(21)/(18
31,53 24,65 31,19 20,06 90,24 52,69 132,36 92,09 66,95 29,29 10,98 15,10
49 Coût par tonne )] TDN/tonne
Esimation
20 / 13 20 / 13
50 Coût du transport additionnel (20 km/5 km) TDN/tonne
La collecte avec des bennes tasseuses de 16 m3 avec une densité de déchets compactés estimée à 0,6
t/m3, et des conteneurs de 750 ou 1100 litres montre des coûts par tonne les plus bas ; suivis par la com-
binaison des brouettes et des bennes tasseuses. Cependant, les tracteurs avec 3,5 t de volume et une
densité de 0,3 t/m3, génèrent les coûts par tonne les plus élevés à cause de leur capacité de charge limi-
tée et de leur faible vitesse.
Pour le calcul des coûts de la collecte par brouettes, on a considéré qu’une moitié d’entre elles a un vo-
lume de 1 m³, l’autre moitié de 0,5 m³. De même on a estimé que 20 DNT/tonne sont nécessaires pour le
transport sur 20 km et que 13 DNT/tonne pour le transport sur 5 km, le transport depuis les brouettes
vers les conteneurs y étant inclus.
Avec les capacités calculées ainsi que les coûts par tonne pour chaque type de véhicule du Tableau 3-9
et connaissant le nombre de véhicules pour chaque délégation, le coût total de la collecte dans la zone
du projet peut être calculé.
Tableau 3-10 Coûts calculés pour le système actuel avec une distance moyenne de 20 km
Comme le montre le calcul, les coûts pour le système actuel à El Kef sont de 45,190 DNT/tonne pour une
distance moyenne de 20 km. Si on considère une distance moyenne de 5 km, les coûts seront de 30,710
DNT/tonne.
Tableau 3-11 Coûts calculés pour le système actuel avec une distance moyenne de 5 km
Tableau 3-12 Les paramètres des différents véhicules pour le système pilote de collecte de Si-
liana
Il semble évident d’envisager l’amélioration de l’efficacité du système actuel. Pour cela, il faut supprimer
les inconvénients recensés sur les véhicules de collecte (voir chapitre 4.6.4.3 du rapport initial).
Le problème principal avec les bennes tasseuses et les conteneurs de 750 litres réside dans le fait que
les gens n’y versent pas souvent leurs déchets parce que ces conteneurs sont placés trop loin de chez
eux. Pour cette raison, les ouvriers mettent plus de temps pour ramasser les déchets sur les trottoirs et
pour nettoyer les emplacements des conteneurs.
Comme nous l’avons précisé dans le rapport initial, il nous semble indispensable d’augmenter le nombre
des conteneurs utilisés dans la plupart des régions qui pourront être desservies par bennes tasseuses.
On considèrera donc pour cette option que ce nombre est effectivement augmenté et qu’on dispose d’un
plus grand nombre de conteneurs. Par conséquent la distance qui les sépare des habitations sera réduite
et l’utilisation des conteneurs sera plus fréquente. Afin d’accroître la satisfaction du public, ils doivent être
régulièrement nettoyés ainsi que les emplacements qui leurs sont réservés sur la voirie.
Outre l’amélioration des types des véhicules, le rendement des ouvriers doit aussi s’améliorer. Tel qu’il
est indiqué dans l’expérience de Tunis9, les entreprises privées chargées de la collecte sont nettement
plus efficaces que les ouvriers municipaux. Cela veut dire qu’il est généralement possible de rendre la
collecte plus rentable et moins coûteuse.
Une possibilité pour améliorer le rendement des équipes de la collecte est de créer des systèmes
d’incitation pour les employés municipaux. Toutefois, l’expérience a montré que l’établissement d’un tel
système dans les unités opérationnelles publiques s’avère très difficile.
Dans cette option PCC 2, on considèrera donc qu’il est possible d’améliorer légèrement le rendement des
équipes de la collecte. Le tableau suivant montre les calculs des coûts pour chaque véhicule pour cette
option.
9
Rapport de la phase 1 de l’Etude de faisabilité pour la réalisation d'une deuxième Décharge Contrôlée
et des installations y afférentes pour le Grand Tunis
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Le tableau suivant résume les coûts de la collecte avec ce système. Pour déterminer le nombre de ben-
nes tasseuses nécessaires, on a calculé la capacité journalière des véhicules actuellement en service.
Tableau 3-14 Coûts calculés pour l’option PCC 2 avec une distance moyenne de 20 km
Et :
Tableau 3-15 Coûts calculés pour l’option PCC 2 avec une distance moyenne de 5 km
Tel que les calculs l’indiquent, les coûts du système existant amélioré sont de 29,590 DNT/tonne pour
une distance moyenne de 20 km. Si on prend en considération une distance moyenne de 5 km seule-
ment, les coûts seront de 20,580 DNT/tonne.
Cette option consiste à introduire la collecte avec des conteneurs de 1100 litres et des bennes tasseuses
dans toute la région du projet, en procédant à l’abandon de tous les autres véhicules tels que les trac-
teurs, les camions et les tricycles.
Outre l’expérience de Siliana, décrite dans le chapitre 3.4.1, la conteneurisation des déchets en bacs
individuels et/ou collectifs a été déjà mise en place par 14 municipalités soit près de 37 % du territoire
d’étude. Cependant, 7 parmi elles ne disposent pas de bennes tasseuses avec bras de levage : Tebour-
souk ; Zahret Medien ; Bou Salem ; Dahmani ; Jerissa ; Ksour et Touiref. Les conditions de travail sont
alors particulièrement pénibles pour les agents de collecte qui doivent manipuler et vider manuellement
les bacs dans les remorques de tracteurs.
Dans les rues étroites ou non goudronnées, où il est impossible aux bennes tasseuses de passer, et
donc seules les brouettes de 1 m³ seront considérées, puisqu’elles apportent un plus grand rendement
que les petites. Les brouettes transporteront les déchets jusqu’aux conteneurs disponibles de 1.100 litres,
qui seront vidés dans les bennes tasseuses. Deux ouvriers vont manipuler les brouettes afin d’améliorer
cette prestation et faciliter le déchargement. Des tricycles peuvent remplacer les brouettes sans pour
autant modifier le coût du système tant que le déchargement se fait toujours dans des bennes tasseuses.
Les conteneurs de 750 litres conviennent pour la plupart des zones d’habitation. Cependant, il a été
constaté que ces conteneurs sont souvent surchargés par conséquent insalubres, devenant une source
de mauvaise odeur et de risque sanitaire. Cela montre que le volume disponible n’est pas suffisant. Ce
problème sera résolu avec l’utilisation de conteneurs plus volumineux de 1.100 l. Ce système a montré
une légère réduction de coût (Tableau 3-9) qui pourrait s’avérer plus importante si on envisage ces
conteneurs pour les bâtiments de plusieurs étages. Toutefois, ils doivent être compatibles avec le dispo-
sitif de levage, afin d’éviter les problèmes courants (casses et déformations). L’introduction d’un plus
grand nombre de conteneurs demeure aussi une solution qui réduira, par la même occasion, la distance
que doivent parcourir les habitants entre leurs logements et les conteneurs.
Cette option est essentiellement avantagée par sa grande efficacité due à la collecte mécanisée et au
coût peu élevé des bennes tasseuses. Il faut de même remédier au problème des distances entre les
conteneurs, dans les centres des cités où peu de places sont disponibles. De plus, des mesures de sen-
sibilisation peuvent motiver d’avantage les habitants pour qu’ils ne mettent pas leurs déchets sur les trot-
toirs (voir option Mén 1).
Tableau 3-17 Coûts calculés pour l’option PCC 3 avec une distance moyenne de 20km
Et :
Tableau 3-18 Coûts calculés pour l’option PCC 3 avec une distance moyenne de 5 km
Comme le montre les calculs, les coûts de ce système sont de 19,970 DNT/tonne pour une distance
moyenne de 20 km. Si on considère seulement une distance moyenne de 5 km, les coûts seront estimés
à 19,190 DNT/tonne.
Dans le but d’améliorer l’efficacité des équipes de collecte, il est possible d’attribuer cette tâche à des
compagnies privées fiables et expérimentées.
Afin d’obtenir des coûts bon marché pour ce service privé, il est important de contracter à un opérateur
privé plusieurs quartiers adjacents ou plusieurs municipalités adjacentes, le nombre d’habitants à desser-
vir devant être de cent mille au minimum (voir rapport GTZ10). Si les contrats portent sur des petites
quantités de population à desservir, des capacités de collecte ne seront pas utilisées et les économies
d’échelle ne seront pas possibles, ce qui induira des coûts plus élevés. De même, les coûts fixes de
gestion seront à répartir sur un plus faible nombre d’habitants, ce qui fera augmenter les coûts spécifi-
ques.
10
Étude d’optimisation de la collecte et du transport des déchets ménagers et assimilés dans les com-
munes tunisiennes - Comète Engineering et Girus – Avril 2005
Compte tenu des populations peu élevées des municipalités dans la zone d’étude (Jendouba ne compte
pas plus de 75.000 habitants), la délégation de la collecte au secteur privé ne peut se faire que parallè-
lement au développement de l’inter municipalité.
Nous rappellerons ici les conclusions de l’étude de la GTZ qui précise que les difficultés que rencontrent
les municipalités dans la sous-traitance de la collecte au secteur privé résident essentiellement dans la
faible qualité des contrats (rédaction et non adaptation aux exigences du terrain).
Les mesures générales pour parvenir à améliorer cette option PCC 4 sont donc :
• Aider les municipalités à identifier clairement les objectifs de la collecte, telles que les fréquences
de collecte et de balayage, l’échange de données avec l’entreprise contractée, l’apparence de
l’équipe de collecte
• Emettre des documents bien élaborés pour la collecte des déchets, déterminer les objectifs des
municipalités et le cadre du mode de la collecte plutôt que de réglementer les équipements à utili-
ser
• Définir dans les appels d’offres des règles strictes pour la sélection des compagnies privées, no-
tamment en les sélectionnant sur leur sérieux et leur expérience.
• Combiner le balayage des rues et la collecte des déchets d’une zone bien définie afin d’assurer la
propreté et éviter les litiges entre les différentes compagnies.
• Aider les municipalités dans la définition des modes de payements et les assortir de principes
d’encouragements et d’amendes.
• Aider les municipalités, si elles acceptent, à vendre leur équipement existant aux compagnies pri-
vées en début de contrat et définir un mode de reprise pour les conteneurs en fin de contrat.
• Aider les municipalités à affecter son personnel de collecte et de balayage à d’autres taches ou
trouver une méthode pour pousser les compagnies privées à l’engager.
• La durée du contrat doit être d’au moins 6 ans afin de permettre aux compagnies d’amortir leurs
investissements.
Le passage vers une collecte gérée par le privé peut être facile et ne demande pas d’autres investisse-
ments que de l’expertise d’assistance pour l’élaboration de contrats de collecte. Néanmoins, le coût de la
collecte privatisée restera dans le même ordre de grandeur que les coûts de l’option PCC 3 si l’on consi-
dère que le calcul qui précède ne tient pas compte de frais de risques et de marges bénéficiaires. A long
terme, l’économie se fera sur la réduction de coûts de gestion municipaux et sur les frais de nettoyage
des rues.
Le tableau suivant résume les coûts du système actuel (PCC 1) en comparaison avec les options PCC 2
et PCC3 (PCC 4 étant considéré de même ordre que PCC 3).
Tableau 3-19 Comparaison des coûts pour les options de collecte dans les zones communales
• L’écart entre les coûts calculés pour les différentes options de collecte sur les courtes et les lon-
gues distances est significatif pour le système actuel, et s’avère quasi nul pour le système avec les
bennes tasseuses.
• L’amélioration du système actuel (PCC2) est autant efficace sur les distances de collecte élevées,
que sur les courtes distances. En effet, il génère une réduction de 35% du prix de la collecte avec
le système existant pour des distances de 20 km, et 33 % pour des distances de 5 km.
• Le système avec des bennes tasseuses et des conteneurs de 1.100 litres (PCC3) s’avère la meil-
leure option pour le transport sur de longues distances d’un point de vue économique. Il devrait
générer une réduction de prix de 56 % et 37 % par rapport au niveau de prix du système existant.
Toutefois, cette réduction n’est possible que si la population accepte d’utiliser les conteneurs.
L’acceptation du changement demandé à la population au regard de sa faible conscience environ-
nementale est le risque principal de cette option.
En conclusion, le système optimal pour la vallée de la Medjerda est l’amélioration du système actuel
(PCC2) : il ne s’agit pas de changer tout le système mais essentiellement d’en accroître les capacités
techniques. Nous proposons pour ce faire :
• Utilisation des bennes tasseuses de plus grandes capacités en combinaison avec des conteneurs
de plus grand volume et en plus grand nombre afin de résorber les débordements. Ces conteneurs
seraient préférablement placés près des résidences et des quartiers à populations denses. Il est re-
commandé qu’ils soient fabriqués en acier galvanisé, leurs roulettes doivent être de haute qualité.
• Afin de mieux accepter l’emplacement des conteneurs, il convient de prendre des mesures pour
les embellir.
• Là où c’est possible, on devrait remplacer les tracteurs avec remorque, assez coûteux, par des
tricycles.
• En prenant l’exemple de Tunis, la compagnie privée SELTENE utilise des pick-up avec des su-
perstructures amovibles. Ils peuvent entrer dans les zones étroites, ils offrent une capacité de 3,5
m³ et en plus ils sont capables de décharger directement dans les bennes tasseuses.
L’amélioration du système actuel consiste à générer une meilleure distribution des engins de collecte,
comme montrée dans le tableau qui suit :
3.5.1 Introduction
Nous avons estimé au chapitre 2.6.2 du rapport de Phase 1, que les populations regroupées en conseils
ruraux organisés sont estimées à 68.349 personnes. En fait, ces agglomérations sont excessivement
décimées dans tout le territoire du projet (distante parfois de 30 km du centre de la délégation, mais en
moyenne de 12 km) et leurs populations relativement faibles en terme de gestion des déchets (de 250 à
5.000 personnes, avec une moyenne de 1.700 habitants).
Pour ces conseils ruraux, on constate généralement l’absence d’équipements de collecte, ce qui conduit
fréquemment à l’accumulation des déchets dans des dépôts non contrôlés. Les déchets sont souvent
incinérés sur place, générant des nuisances olfactives importantes et des risques pour les populations
riveraines.
Parfois, la collecte dans les conseils ruraux est assurée au moyen d’équipements de la délégation cor-
respondante, le plus souvent avec un tracteur et un tractopelle ou un conteneur de 5 m³ collectant plu-
sieurs conseils ruraux voisins.
Les tracteurs peuvent facilement passer dans des rues non goudronnées et sont relativement bon mar-
ché du point de vue investissement et maintenance. De même, ils peuvent être maintenus et réparés
dans n’importe quel atelier. En Tunisie, seules les remorques déchargeant par l’arrière sont disponibles,
ce qqui est regrettable car elles sont adaptées à la collecte des déchetss ménagers. On peut aussi utili-
ser les tricycles comme alternative : ils sont moins chers (voir ci-avant) mais ne peuvent circuler que sur
les pistes qui conviennent aussi aux voitures ordinaires. Ce véhicule est une possibilité générale et n’a
pas été pris en considération dans le calcul.
L’objectif du projet est de faire bénéficier les populations des agglomérations des 40 conseils ruraux de la
zone du projet du système central de gestion des déchets municipaux.
La collecte dans les conseils ruraux ne peut être accordée à des compagnies privées comme cela peut
être le cas pour les zones municipales. Avec des routes non goudronnées et des habitations diffuses, le
nettoyage des rues est très cher, voir pas forcément faisable. C’est la raison pour laquelle le système
actuel de collecte avec des tracteurs avec remorques de 3,5 m3 est à maintenir.
Toutefois, pour le transport entre le conseil rural et le centre de transfert le plus proche, deux options sont
proposées.
La première option, CCR 1, consiste à transporter les déchets avec les tracteurs de collecte (remorque
de 3,5 m3), vers le centre de transfert le plus proche.
L’option CRR 2 propose de créer dans chaque conseil rural un point de transbordement qui est équipé de
conteneurs de 15 m3, placés dans un site aménagé à cet effet. Depuis ce point de transbordement, le
transport des déchets jusqu’au centre de transfert se fera par des camions hooklift.
Figure 3-3 Localisation des points de transbordement dans les 40 agglomérations des conseils
ruraux
La collecte dans les conseils ruraux est maintenue : système existant utilisant des tracteurs avec remor-
ques de 3,5 m3.
Le tableau suivant présente le coût de collecte par des tracteurs avec une remorque 3,5 m3.
Le coût de collecte par ce système pour un circuit de 5 km, est 119,950 DNT/tonne, investissement et
frais d’exploitation inclus.
29 Maintenance, assurance, pièces (22) * 0,25 ou (22)*0.2 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 DNT/a
30 Consommation Estimation 15 15 15 15 15 l/h
31 Prix de consommation Estimation 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 DNT/l
32 Coût de consommation (17)*(18)*(20)*(27)*(28) 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 DNT/a
33 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% %
34 Total Costs vehicle [(25)+(26)]/(30)+(29) 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 DNT/a
Coût de la main d'œuvre
35 Salaire d'un Surveillant Mesure 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 DNT/a
36 Nombre de Surveillant Estimation 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 pers.
37 Salaire d'un Chauffeur Mesure 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 DNT/a
38 Nombre de Chauffeur Mesure 1 1 1 1 1 pers.
39 Salaire d'un ouvrier Mesure 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 DNT/a
40 Nombre d'ouvrier Mesure 3 3 3 3 3 pers.
41 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% %
42 Coût total pour la main d'œuvre 33)+(34)*(35)+(36)*(37)]*(2 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 DNT/a
Coût total
43 Coût /jour [(31)+(39)]/(18) 499 499 499 499 499 DNT/j
44 Coût par tonne (40)/[(21)/(18)] 58,95 71,96 114,57 137,45 119,95 DNT/tonne
45 Coût par Tkm [DNT/Tkm] (41)/(km) 58,95 35,98 38,19 34,36 23,99 DNT/Tkm
Le tableau suivant présente le coût de transport par des tracteurs avec une remorque 3,5 m3, pour des
différentes distances, allant de 1 à 54 Km.
tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur tracteur Unités
Capacité du Véhicule
1 Volume Véhicule Estimation 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 m³
2 Densité des déchets compactés Mesure 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 tonne/m³
3 Régime de remplissage Estimation 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% 90% %
4 Quantité de déchets / Véhicule (1)*(2)*(3) 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 0,95 tonne
5 Volume de déchets / Véhicule (1 tour) (4)/0,3 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 m³
Volume / point de collecte
6 Système de collecte majoritaire Mesure Porte-á-porte
7 Déchets sur la route Mesure 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 1,84 l/m
8 Volumen moyen par point de dépot Mesure 109 109 109 109 109 109 109 109 109 109 109 109 l/point
9 Volumen moyen par point de dépot (9) / 1.000 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109 0,109m³/point; m³/m
Capacité annuelle du véhicule
10 Rendement de l’équipe de chargement Mesure 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 m³/min
11 Rendement d’un éboueur Mesure 0,074 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 m³/min
12 Vitesse moyenne Mesure 5,8 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 5,1 km/h
13 Performance totale (10)*0,3*60 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 tonne/h
14 Point de dépot / tour (5)/(9) 29 29 29 29 29 29 29 29 29 29 29 29 points/tour
15 Temps par Tour (5)/(10)/60 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 1,05 h
16 Vitesse moyenne Estimation 10,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 km/h
17 temps de déchargement moyen Estimation 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 10,00 h
18 Distance moyenne Estimation 1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 54 km
19 temps entre les tours Estimation 0,4 0,7 1,2 1,7 2,2 2,7 3,2 3,7 4,2 4,7 5,2 5,6 h
20 temps de travail Estimation 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 h/shift
21 jours de travail annuels (6 j / semaine) Estimation 312 312 312 312 312 312 312 312 312 312 312 312 j/a
22 Tours par shift Rounded (17)/(15+16) 4,94 4,08 3,16 2,58 2,18 1,88 1,66 1,48 1,34 1,22 1,13 1,06 tours/shift
23 Shifts par jour Estimation 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 shift/j
24 Capacité annuelle (4)*(18)*(19)*(20) 2.914 2.405 1862 1.519 1.283 1.111 979 875 791 722 664 624 tonne/a
Coût véhicule
25 Investissement en camions Mesure 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 32.000 DNT
26 Dépreciation Estimation 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 a
27 Intérêt Estimation 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% 5% %
( 24) ⋅ [1 + ( 24)] ( 23)
28 Coût d'investissement ( 22) ⋅
[1 + (24)] ( 23) − 1
5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 5.540 DNT/a
29 Maintenance, assurance, pièces (22) * 0,25 ou (22)*0.2 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 6.400 DNT/a
30 Consommation Estimation 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 l/h
31 Prix de consommation Estimation 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 DNT/l
32 Coût de consommation (17)*(18)*(20)*(27)*(28) 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 65.520 DNT/a
33 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% %
34 Total Costs vehicle [(25)+(26)]/(30)+(29) 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 80.445 DNT/a
Coût de la main d'œuvre
35 Salaire d'un Surveillant Mesure 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 9.000 DNT/a
36 Nombre de Surveillant Estimation 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 pers.
37 Salaire d'un Chauffeur Mesure 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 8.102 DNT/a
38 Nombre de Chauffeur Mesure 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 pers.
39 Salaire d'un ouvrier Mesure 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 7.050 DNT/a
40 Nombre d'ouvrier Mesure 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 pers.
41 Disponibilité Estimation 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% 80% %
42 Coût total pour la main d'œuvre 32)*(33)+(34)*(35)+(36)*(37)]*(20)/(3 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 75.380 DNT/a
Coût total
43 Coût /jour [(31)+(39)]/(18) 499 499 499 499 499 499 499 499 499 499 499 499 DNT/j
44 Coût par tonne (40)/[(21)/(18)] 53,48 64,81 83,68 102,56 121,43 140,31 159,18 178,06 196,93 215,81 234,68 249,78 DNT/tonne
45 Coût par Tkm [TDN/Tkm] (41)/(km) 53,48 12,96 8,37 6,84 6,07 5,61 5,31 5,09 4,92 4,80 4,69 4,63 DNT/Tkm
La figure qui suit présente la relation tonne / kilomètres pour le transport par un tracteur avec une remor-
que de 3,5 m3.
Figure 3-4 Relation tonne / kilomètres pour le transport par un tracteur avec remorque de 3,5 m3
60,00
DNT/t
50,00
40,00
Coût par Tkm [DNT/Tkm ]
30,00
20,00
10,00
0,00
1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 54 Km
Pour un transport sur 12 Km, distance moyenne jusqu’à l’un des 37 centres de transfert (système décen-
tralisé), par le système utilisant les tracteurs avec remorque de 3,5 m3, les coûts sont de l’ordre de
91,230 DNT/tonne.
Le coût de transport jusqu’à l’un des 13 centres de transfert (système semi central) sur une distance
moyenne de 24 km est de l’ordre de 136,530 DNT/tonne
Vu ces coûts, ce système ne peut être recommandé.
3.5.4 Transport avec des camions hook-lift, via des points de transbordement - CCR
2
Dans le but de baisser les coûts de l’option CCR 1, on peut envisager le transfert de déchets. Pour les
petites quantités, on introduit un système avec des conteneurs bas de 15 m³ (h = 1,00 m) qui peuvent
être transportés par un camion hooklift. Ils sont de faible hauteur pour faciliter la construction des points
de transbordement. Si les conteneurs étaient plus volumineux, ces petites quantités collectées pourraient
demeurer longtemps en stockage, ce qui est à éviter à cause de toutes les nuisances que cela pourrait
engendrer.
Pour que la collecte se fasse quotidiennement, il faudra que la production de déchets soit de l’ordre de
4,5 tonnes, sachant que la densité des déchets est de l’ordre de 0,3 t/m3.
Le coût d’investissement d’un simple point de transbordement (petite rampe, clôture, asphalte) se calcule
comme suit :
A A
Béton armé
+1.00
+1.00
Rampe
Asphalt
• Emplacement à proximité d’une route, près des points principaux de production de déchets dans
l’agglomération du conseil rural
Le tableau suivant présente le coût d’un camion hooklift en combinaison avec un point de transborde-
ment, et ce pour plusieurs longueurs de trajet.
Tableau 3-24 Paramètres pour le transport avec des camions hooklift de 15 m3 CCR 2
La figure qui suit présente la relation tonne / kilomètres pour le transport avec un camion hooklift de 15
m3, calculée pour toutes les distances possibles entre 10 à 100 km. Il apparaît clairement que le coût de
ce système s’avère beaucoup moins cher que celui utilisant des tracteurs.
Figure 3-8 Relation tonne / kilomètres pour le transport avec un camion hooklift de 15 m3
1,90
DNT/t
1,70
1,50
1,10
0,90
0,70
0,50
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
38
40
42
44
46
48
50
52
54
56
58
60
62
64
66
68
70
72
74
76
78
80
82
84
86
88
90
92
94
96
98
10
Km
Tableau 3-25 Comparaison des coûts entre les options de transport pour les conseils ruraux
En conclusion, le système recommandé, c’est celui qui utilise un tracteur avec remorque, voire un pick–
up ou un tricycle pour la collecte des déchets jusqu’à un point de transbordement équipé de conteneurs
15 m3. Ensuite les déchets sont transportés (dans des conteneurs 15 m³) par camion hooklift jusqu’au
centre de transfert.
3.6.1 Introduction
Ce chapitre a pour objectif de présenter la localisation des centres de transfert selon le système décen-
tralisé ou semi central, de définir la capacité de chaque centre, ainsi que de présenter et comparer les
coûts de centres de transfert destinés à un transport effectué avec des conteneurs ouverts (30 ou 40 m3)
ou avec de grandes remorques à presse (surélevées).
Compte tenu de la faible quantité de déchets générés par les municipalités, que se soit pour les systè-
mes à 37 ou 13 centres de transfert, tous les centres auront (à ce stade de l’étude) deux quais de trans-
bordement.
Cette option CT 1 prévoit la réalisation de 37 centres de transfert dont la distribution et la capacité sont
présentées dans le tableau qui suit.
Gouvernorat de Béja
Hammam Siala + Sidi
1 Béja Béja + Maagoula
Ismail 25 901 31 571 28 736
2 Zahret Medien Zahret Medien 1 823 2 204 2 013
3 Nefza Nefza Bouchtata 4 165 5 037 4 601
4 Téboursouk Téboursouk Nouvelle Dougga 4 378 5 295 4 837
5 Thibar Thibar * 915 1 106 1 011
6 Testour Testour Sloukia + Oued Ezzarga 6 008 7 265 6 637
7 Goubella Goubella 1 312 1 587 1 449
8 Medjez El Bab Medjez El Bab Tokaber 6 220 7 521 6 871
8 Total gouvernorat de Béja 50 722 61 586 56 154
Gouvernorat de Jendouba
Souk Essebet + Bellarejia
1 Jendouba Jendouba + Souk jemaa 29 504 38 069 33 787
2 Bou Salem Bou Salem 7 134 9 172 8 153
3 Tabarka Tabarka Aib Sobeh + El Hamdia 14 926 18 345 16 636
4 Aïn Draham Aïn Draham Hammam Bourguiba 3 847 4 946 4 397
5 Fernana Fernana 1 997 2 568 2 283
6 Beni Mtir Beni Mtir 269 346 307
7 Ghardimaou Ghardimaou El Kalaa 8 288 10 655 9 471
8 Oued Mliz Oued Mliz Edkhaylia 2 235 2 873 2 554
9 Balta Bouaouane Balta Bouaouane * Bouaouane 1 070 1 375 1 222
Gouvernorat du Kef
1 Le Kef Le Kef 18 726 22 713 20 720
Melleg + Tel Gherzlane +
Nébeur
2 Nébeur Bahra + Sidi Khiar 1 758 2 114 1 936
3 Touiref Touiref 896 1 077 987
4 Sakiet Sidi Youssef Sakiet Sidi Youssef Sidi Rabeh + Ain Karma 2 735 3 289 3 012
5 Tejerouine Tejerouine Jezza 5 012 6 026 5 519
6 Menzel Salem Menzel Salem 594 714 654
7 Kalaat Snan Kalaat Snan Mahjouba 2 399 2 885 2 642
8 Kalaat Khasba Kalaat Khasba Sidi Ahmed Saleh 1 180 1 419 1 299
9 Djerissa Djerissa 3 035 3 649 3 342
10 Ksour Ksour + Dahmani Zouarine + Zitouna 6 941 8 346 7 644
11 Sers Sers Ellès 3 749 4 507 4 128
11 Total gouvernorat du Kef 47 025 56 740 51 883
Gouvernorat de Siliana
1 Siliana Siliana Khalsa 7 967 10 167 9 067
2 Bouarada Bouarada 3 622 4 622 4 122
3 Gaafour Gaafour 3 767 4 807 4 287
4 El Krib El Krib 5 390 6 878 6 134
5 Sidi Bou Rouis Sidi Bou Rouis 1 092 1 393 1 243
6 Makthar Makthar Send el Haddad 4 210 5 372 4 791
7 Er Rouhia Er Rouhia 2 584 3 297 2 941
Mansoura Nord + Village
Kesra
8 Kesra Nord 1 640 2 092 1 866
9 Bargou Bargou 1 342 1 712 1 527
10 El Aroussa El Aroussa 1 505 1 920 1 712
10 Total gouvernorat de Siliana 33 119 42 261 37 690
* C.R. assimilé à une
40 municipalité Total projet 200 137 248 938 224 537
Comme on peut le voir, la capacité annuelle moyenne varie de 307 tonnes par an (< 1 tonne/jour) à Beni
Mtir (gouvernorat de Jendouba) à 33.787 tonnes par an (93 tonnes par jour) pour l’agglomération de Jen-
douba.
La localisation des 37 centres de transfert est présentée dans la carte qui suit.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Dans les chapitres qui suivent, nous verrons que deux options de transfert ont été envisagées : avec des
conteneurs ouverts de 30 m3 (maximum 40 m3), ou avec des camions à presse de 60 m3. Bien entendu,
la conception des centres de transfert doit être adaptée aux véhicules de transfert. C’est pourquoi nous
détaillerons ci-après ces deux options.
Le coût d’investissement pour le génie civil pour un centre de transfert de deux quais est estimé, sur base
de l’expérience du projet de Tunis 2, à 500.000 DNT.
Les coûts annuels sont calculés comme suit :
Tableau 3-27 Coûts annuels d’un centre de transfert de 2 quais pour conteneurs ouverts
Frais variables
Nombre d'employers 4
Salaires 10 000 DNT/personne*a 40 000
Autre 30% des frais de personnel 12 000
(management etc.)
Les centres de transfert destinés à accueillir des camions de transfert de 60 m3 doivent, comparativement
à ceux destinés aux conteneurs de 30 m3 :
• donc présenter une rampe d’accès plus longue pour les véhicules de collecte.
De ce fait, on estimera que les coûts de génie civil seront plus élevés de 50 % par rapport à ceux d’un
centre de transfert pour conteneurs ouverts.
Par conséquent, les coûts de génie civil s’élèveront à 750.000 DNT et les annuités sont calculées comme
suit :
Tableau 3-28 Coûts annuels d’un centre de transfert pour camions de 60 m3 à presse
Centre transfert pour camion pressse
Investisse- Taux d'intérêts, Réparation et Assurances, Couts fixes
Frais fixes ments durée Annuité maintenance taxes annuels
[%] [-] [%]
[DNT] [a] [DNT/a] [DNT/a] [DNT/a] [DNT/a]
5% 0,080 3% 2%
Bâtiment 750 000,00 20 60 200 22 500 15 000 97 700
Frais variables
Nombre d'employers 4
Salaires 10 000 DNT/personne*a 40 000
Autre 30% des frais de personnel 12 000
(management etc.)
Cette option CT 2 prévoit la réalisation de 13 centres de transfert dont la distribution et la capacité est
présentée dans le tableau qui suit.
Gouvernorat de Béja
Gouvernorat de Jendouba
Gouvernorat du Kef
Gouvernorat de Siliana
Comme on peut le voir, la capacité annuelle moyenne varie de 2.941 tonnes par an (8 tonnes/jour) à Er
Rouhia (gouvernorat de Siliana) à 45.812 tonnes par an (126 tonnes par jour) pour le centre de transfert
de Jendouba. On notera également que les deux décharges devront être équipées de quais de transfert
permettant de recevoir 41.136 tonnes par an (113 tonnes par jour) à Erromani et 13.014 tonnes par an
(36 tonnes par jour) aux Salines.
La localisation des 13 centres de transfert (CT encerclés) est présentée dans la carte qui suit.
Figure 3-11 Localisation des 13 centres de transfert
Compte tenu de leur faible capacité, tous les centres de transfert seront considérés à ce niveau de
l’étude comme ayant deux quais de déchargement pour les centres destinés aux conteneurs ouverts,
voire du même type qu’en chapitre 3.6.2.2 pour les camions à presse. Les coûts annuels calculés aux
chapitres 3.6.2.1 et 3.6.2.2 resteront donc identiques pour l’option à 13 centres de transfert.
D’un point de vue technique, les deux options sont équivalentes et seront donc départagées lors de
l’établissement de la combinaison des scénarios.
D’un point de vue financier, les deux approches se comparent comme suit :
Tableau 3-30 Comparaison financière des options CT 1 et CT 2 pour les centres de transfert pour
conteneurs ouverts
Nombre de
Coûts unitaire Coût total par Tonnes par Coût par
Option centres de
par an (DNT) an (DNT) an tonne (DNT/t)
transfert
Et
Tableau 3-31 Comparaison financière des options CT 1 et CT 2 pour les centres de transfert pour
camions à presse
3.7.1 Introduction
On appellera « transport » le fait de transporter les déchets municipaux par les véhicules de collecte
(flotte existante ou bennes tasseuses) depuis la zone de collecte vers les centres de transfert ou les dé-
charges (ou les centres de prétraitement).
On appellera « transfert » le fait de transporter les déchets municipaux entre les centres de transfert et
les décharges (centre de prétraitement). Ce transfert s’effectue soit au moyen de camions hook-lift avec
conteneurs ouverts de 30 m3 (maximum 40 m3) et remorque équipée d’un conteneur de 30 m3, soit au
moyen de camions à presse de 60 m3.
Lorsque l’on combine la collecte et le transport / transfert, on génère des combinaisons que l’on peut
schématiser comme suit :
et remorque de 30 m3 (soit 60 m3)
Le tableau suivant présente les coûts par tonne kilomètre des différents moyens de transport/transfert sur
une distance qui varie de 1 à 100 km.
Ce tableau nous a permis de dresser les figures ci-dessous et de détérmienr les distances critiques pour
le transport/transfert.
Les deux figures suivantes présentent la comparaison des différentes options de transport / transfert.
0,800
0,500
TDN/Tonnekm
0,400
0,300
0,200
0,100
5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49
km
0,390
0,330
1
0,310
2
0,290
0,270
0,250
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
km
Les graphiques ci-dessus représentent le coût par tonne-kilomètre de chacune des options de transport /
transfert. Les points d’intersection représentent les points de rupture en termes de coût. On notera que :
• Dans le cas de la vallée de la Medjerda le coût de transport / transfert avec la flotte existante de-
meure toujours le plus coûteux. Il est plus avantageux de passer au transfert avec des camions
hooklift et conteneurs.
• Le transport des déchets avec des bennes tasseuses est moins cher sur des distances ne dépas-
sant pas 12 km que celui assuré par des camions hooklift avec des conteneurs à presse de 60 m3
ou ceux avec conteneur ouvert de 2 x 30 m3 (point 1).
• Les bennes tasseuses sont aussi avantageuses que les camions de transport avec conteneur à
presse de 60 m3 jusqu’à une distance ne dépassant pas 14 km (point 2).
• A partir de 12 km, le transport avec des camions hooklift avec conteneur ouvert de 2 x 30 m3,
s’avère le moins onéreux. C’est pourquoi nous avons identifié une option avec 13 centres de trans-
fert répartis dans la zone du projet pour lesquels la distance de transfert entre les zones de collecte
municipale et les centres de transfert ne dépasse pas la distance optimale de transport par les
bennes tasseuses.
Nous avons identifié 6 combinaisons possibles si l’on considère les deux options pour les centres de
transfert (décentralisés CT1 et semi centraux CT2, voir paragraphes 3.6.2 et 3.6.3) :
La combinaison 0 reflète les coûts de la situation existante. Les calculs ont été faits sur la base de la
moyenne des quantités des déchets produits dans la région investiguée. Ces coûts ne comprennent que
les coûts de fonctionnement de la flotte existante, pas les coûts d’investissement qui ont été engagés
pour acquérir le matériel.
La combinaison 1 considère que la collecte et le transport vers les centres d’élimination se fera unique-
ment au moyen des bennes tasseuses de 16 m3. Aucun centre de transfert n’est prévu pour cette combi-
naison. Les calculs de coûts comprennent les investissements initiaux et les frais d’exploitation.
Les combinaisons 2a et 2b prévoient un centre de transfert pour chaque municipalité situé dans un
rayon de 3 km de son centre. 37 centres de transfert sont prévus (système CT1). Les calculs de coûts
comprennent les investissements initiaux (amélioration de la collecte, centres de transfert et engins de
transfert) et les frais d’exploitation. La combinaison 2a suppose un transport entre les centres de trans-
fert et le lieu d’élimination par des camions à presse de 60 m3. On estime que la durée du déchargement
est de 20 minutes et que la vitesse moyenne est de 40 km/h pour des distances supérieures à 4 km.
Dans la combinaison 2b on suppose que le transport se fera par des camions hooklift à conteneur ou-
vert de 30 m3 avec remorque de 30 m3 (soit 2 x30 m3). On estime que la durée du déchargement est de
30 minutes et que la vitesse moyenne est de 40 km/h pour des distances supérieures à 4 km.
Les combinaisons 3a et 3b prévoient 13 centres de transfert qui vont regroupés des municipalités éloi-
gnées l’une de l’autre de 12 km maximum, afin de limiter les distance parcourues par les bennes tasseu-
ses (système CT2). Les calculs de coûts comprennent les investissements initiaux (bennes tasseuses,
centres de transfert et engins de transfert) et les frais d’exploitation.
La combinaison 3a prévoit un transport entre les centres de transfert et le lieu d’élimination par les ca-
mions à presse de 60 m3 (identique à la combinaison 2a). Les hypothèses de calcul sont celles de la
combinaison 2a.
Le scénario 3b prévoit un transport par des camions hooklift à conteneur ouvert de 30 m3 avec remor-
que de 30 m3. Les hypothèses de calcul sont celles de la combinaison 2b.
Les résultats des calculs des coûts de collecte combinés aux coûts de transport / transfert, pour les mu-
nicipalités et les agglomérations des conseils ruraux sont présentés dans le tableau suivant. On notera à
la lecture de ce tableau comparatif que :
• Le coût actuel de la collecte (et du transport vers les décharges et dépotoirs existants), supporté
par les municipalités, est de 6,9 MDNT par an.
• La combinaison 1 est la moins coûteuse, mais elle nécessite l’entente des municipalités pour la
collecte et le transfert des déchets, à priori en passant par une concession de ces activités au sec-
teur privé.
• Les combinaisons 2a et 3a, avec camion presse, sont plus onéreuses que celles avec conteneurs
ouverts. Dans la zone du projet, compte tenu des faibles quantités de déchets et de l’étroitesse des
voiries, elles ne doivent pas être recommandées.
• La combinaison 3b est moins onéreuse que la combinaison 2b. Cependant, le système semi cen-
tral nécessite lui aussi le regroupement des municipalités et par conséquent, il n’a pas été retenu à
court terme, mais il consiste certainement en une possibilité d’optimisation de la combinaison 3a.
• Par conséquent, bien que relativement onéreuse, la combinaison 2b est la sule recommandable
dans la structure institutionnelle actuelle. On notera que cette combinaison soulagera légère-
ment les efforts des municipalités, pour autant bien entendu qu’elles acceptent l’optimisation des
moyens de collecte telle que nous l’avons recommandée. Par contre, l’ANGed aura à supporter les
investissements et les coûts d’exploitation de 37 centres de transfert et 40 quais de tranbordement.
Tableau 3-34 Comparaison des coûts de collecte et de transport / transfert des différentes combi-
naisons
Coûts de
Coûts de collecte Coûts de transfert
transport pour les Coûts des CT / Total Collecte/pré- Total Post-
distance moy. de avec camions et Coûts totaux Coûts totaux Comparaison
Scénario N° Explication véhicules de Quais Collece Collecte
5 km remorques
collecte
TDN/an TDN/an TDN/an TDN/an TDN/an TDN/tonne % TDN/an TDN/an
Combinaison 0 Collecte et transport au moyen de la flotte
(système des véhicules existante, 0 CT (Hors 6 895 562 3 319 229 0 0 10 214 791 45 100% 10 214 791 0
existant) Investissement)
Municipalités
Combinaison 1 4 288 676 1 974 240 0 0
Collecte et transport avec des bennes
(système 8 062 606 36 79% 8 062 606 0
tasseuses de 16m3, pas de CT Conseils
central) 1 645 839 80 647 0 73 204
Ruraux (1j/2)
Municipalités
Combinaison 2a Systéme de collecte optimisé, 37 CT 4 620 992 778 825 1 605 724 5 538 900
(système adaptés pour le transfert au moyen de 14 448 683 64 141% 6 266 831 8 181 852
Conseils *
décentralisé) camions presse avec conteneur de 60 m³ 1 645 839 258 403
Ruraux
Ce chapitre aborde les différentes possibilités de prétraitement des déchets ménagers avant leur éli-
mination.
Les décharges contrôlées du type de celle de Djebel Chekir dans la zone du Grand Tunis produisent
des lixiviats et des biogaz à effet de serre, générés par la décomposition anaérobique de la fraction
organique des déchets (solides) qui y sont éliminées sans prétraitement. L’objectif est de réduire ces
émissions polluantes et de réduire les volumes à enfouir, au moyen des technologies de prétraitement
suivantes :
• l’incinération
Ces technologies montrent des différences considérables en ce qui concerne leurs aspects économi-
ques, écologiques et opérationnels. Il convient de les analyser et de les comparer afin de définir la
solution la plus appropriée pour la zone du projet, compte tenu des conditions locales existantes.
Après avoir évalué succinctement les trois alternatives, la technologie la plus adaptée à la zone du
projet sera retenue et ensuite détaillée, en tenant particulièrement compte de la possibilité de mettre
en œuvre le mécanisme de développement propre (MDP)11.
Les calculs économiques se basent sur un taux d’escompte de 5 % tenant compte non seulement du
taux d’intérêt mais aussi de l’inflation. Dans le calcul dynamique des frais d’acquisition, les coûts
d’investissement et les coûts d’opération figurent pour chaque année. La période de calcul couvre la
période de planning de 20 ans.
Les estimations des coûts des installations sont basées sur les coûts donnés dans l’étude du Grand
Tunis12.
La composition des déchets est issue de l’étude de Phase 1 de la Medjerda, suite aux analyses réali-
sées sur le terrain.
11
Voir le rapport séparé relatif à la réduction des gaz à effet de serre en Annexe 5-1.
12
Voir le rapport de Phase 2 de l’« Etude de faisabilité pour la réalisation d’une deuxième décharge contrôlée et
des installations y afférentes pour le Grand Tunis », Novembre 2007.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
• Option PT2a : prétraitement par voie aérobique (PMB) semi central à l’exemple du site de « Si-
liana »
• Option PT2b : prétraitement par voie aérobique (PMB) centralisé à l’exemple du site « Les
Salines »
• Option PT3a : prétraitement par voie anaérobique (digesteur) semi central à l’exemple du site
de « Siliana »
• Option PT3b : prétraitement par voie anaérobique (digesteur) centralisé à l’exemple du site
« Les Salines »
• Option PT3c : prétraitement par voie anaérobique (digesteur) à l’exemple du site de « Tabar-
ka »
L’option PT1 prévoit l’enfouissement des déchets sans prétraitement dans les deux nouvelles déchar-
ges d’Erromani et des Salines de 2014 à 2033 avec extraction du gaz et combustion par torchère.
Il est supposé que :
• les puits de dégazage sont installés lorsque l’enfouissement des déchets est achevé dans le
casier
la première torchère sera installée 5 ans après l’ouverture de la décharge et qu’ensuite le sys-
tème sera étendu tous les 5 ans.13
Le coût spécifique d’une tonne de déchets pour l’enfouissement en décharge sans prétraitement a été
calculé au chapitre 3.9.3.2.
Le prétraitement mécano-biologique (PMB) vise à la stabilisation des déchets ménagers par un pro-
cessus microbiologique de décomposition aérobique de leur fraction fermentescible.
Cette décomposition peut réduire le volume et la masse des déchets à enfouir jusqu’à 50 % et contri-
buer ainsi à la prolongation de la durée de vie de la décharge. De plus, la bio-stabilisation limite la
production des lixiviats et des gaz à effet de serre (en particulier le méthane) des déchets enfouis et
contribue ainsi à la réduction des coûts d’investissement et d’exploitation de la gestion des lixiviats et
des gaz de décharge.
D’une façon générale, il existe deux solutions techniques de PMB :
Le processus du PMB par voie aérobique peut être schématisé comme suit :
13
A ce niveau de l’étude, le système de dégazage ne peut être défini plus en détail, mais cette approximation est
suffisante pour ce chapitre.
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• Préparation mécanique
La préparation mécanique a pour objectif principal de conditionner les déchets pour la décomposition
microbiologique des fractions fermentescibles. Cette étape sert au conditionnement des déchets du
fait :
o du broyage,
o de l’homogénéisation et l’humidification,
o de l’extraction et de la récupération des fractions valorisables,
o de l’extraction complémentaire des fractions ferreuses et non ferreuses ainsi que
o de l’extraction des autres substances nocives, qui peuvent perturber le processus.
Seuls l’ouverture des sacs, l’homogénéisation et l’humidification sont obligatoires, les autres procédés
sont facultatifs et à introduire en fonction des besoins locaux.
• Traitement biologique
Le processus principal dans cette phase est la biodégradation aérobie des fractions fermentescibles
(composés carbonés) générant principalement du dioxyde de carbone (CO2) et de l’eau. Pour cela, il
existe deux processus aérobies :
o Aération active
Les systèmes à aération active consomment beaucoup d’énergie pour la ventilation des déchets et
par conséquent nécessitent des installations complexes et coûteuses. Leur avantage principal est la
période de décomposition plus courte et le risque minimisé de trouver des zones anaérobies dans les
tas en cours de traitement. Les coûts spécifiques des systèmes activement aérés s’avèrent plus chers
(environ 10 DNT /tonne) que les systèmes passivement aérés, en ce inclus les coûts d’amortissement
et d’exploitation.
o Aération passive
Si l’on s’oriente vers des solutions plus économiques, les systèmes d’aération passive dans des an-
dains de décomposition apparaissent plus avantageux.
La figure ci-dessous schématise une pile de décomposition, aussi appelée « andain », aérée passi-
vement :
Déchets Déchets
Air frais
Les eaux de pluie qui s’infiltrent dans la pile génèrent des lixiviats qui doivent être collectés, mais qui
peuvent être en partie utilisés comme eaux de process au niveau des tambours d’homogénéisation
lors de la préparation mécanique. Afin d’éviter l’infiltration des lixiviats dans le sol, un soubassement
étanche est réalisé sous les piles. On considère généralement que les périodes de décomposition
durent entre 4 et 6 mois. La durée du processus de décomposition dépend des niveaux de décompo-
sition que l’on souhaite atteindre. La période de traitement est de 7-9 mois en Allemagne afin de ré-
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pondre aux standards européens. Nous n’avons pas encore de durées précises de prétraitement pour
ce qui concerne la région nord de la Tunisie, mais elles seront bientôt disponibles lorsque les essais
de PMB auront été réalisées au centre pilote de Kabouti à Tunis.
Entre le soubassement étanche et les déchets bruts est placée une couche perméable à l’air, comme
par exemple de vieilles palettes en bois ou des copeaux grossiers de bois. Les tuyaux de drainage
posés dans cette couche perméable assurent l’aération des déchets en air frais ainsi que l’extraction
de l’air d’échappement. Les déchets peuvent être stockés jusqu’à une hauteur de 2 à 3 mètres. Les
andains peuvent avoir une largeur de maximum 25 mètres. La longueur n’est limitée que par la géo-
métrie de l’aire de traitement.
Afin de limiter des émissions organiques et olfactives, les andains sont recouverts d’une couche de
matières déjà décomposées ou par du composte (de déchets organiques) qui fonctionne comme filtre
biologique (biofiltre). Les piles ne doivent pas être retournées pendant le processus de décomposition.
Suivant les conditions climatiques locales, un système d’humidification est à prévoir afin de garantir
une humidité constante dans les andains.
A la fin de la période de décomposition, une partie des matériaux est tamisée et utilisée pour la cou-
verture des nouvelles piles. La partie restante est transportée vers la décharge et compactée en min-
ces couches.
Si l’on compare les avantages et les inconvénients des deux systèmes (aération active ou passive),
l’utilisation du système d’aération passive s’avère être le mieux adapté, même pour les centres de
grande capacité, pour autant bien entendu que les surfaces requises soient disponibles14.
• Résidus
A la sortie du traitement biologique, la fraction fine (< 15 mm) peu être utilisée entre autres pour le
recouvrement des andains (voir ci-dessus), la fraction d’une granulométrie > 80 mm peu être réutili-
sées comme matériaux structurants lors de la phase biologique du traitement et finalement les résidus
sortants du PMB sont enfouis en décharge. Ainsi une réduction volumique de 30 à 50 % peut être
générée par le PMB.
14
Même conclusion que dans l’étude : « Elaboration d’un plan directeur pour la valorisation des déchets organi-
ques par compostage » - GEREP – 2007.
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Bien que le prétraitement mécano-biologique (PMB) augmente les coûts directes d’élimination, le cal-
cul global doit être comparé à celui du coût de l’élimination des déchets sans PMB dans une décharge
qui assure la gestion de ses lixiviats et de ses gaz, et qui aura une période postopératoire de l’ordre
de 30 à 50 ans.
Les principaux avantages d’un PMB des déchets avant enfouissement sont les suivants :
ainsi évité peut par conséquent être investi dans le transport et la distribution de cette fraction fine
destinée à l’agriculture.
Mais le prétraitement mécano-biologique (PMB) par voie aérobique présente également des désavan-
tages importants :
• Ce procédé présente un haut risque d’émissions d’odeurs étant donné que les déchets sont
décomposés à l’air libre,
• Les déchets en décomposition en andains présentent un haut risque de l’envol des déchets
volatiles et donc les mesures nécessaires sont à prévoir,
• La durée de décomposition est assez longue, entre 4 à 9 mois selon les standards requis et par
conséquent,
• ce système nécessite beaucoup de surface pour les piles : plus la durée de décomposition est
longue, plus de surface sera nécessaire.
Etant donné que la technologie à aération active nécessite des installations complexes et coûteuses
qui demandent un personnel hautement qualifié, le BE favorise la solution à aération passive. Cette
technologie demande certes beaucoup de surface, mais d’après les sites de décharges choisis, le BE
estime que les surfaces sont suffisantes pour la réalisation d’une installation de traitement biologique
par aération passive.
Les options de prétraitement par voie aérobique étudiées ci-après sont les suivants :
• Option PT2a : prétraitement par voie aérobique (PMB) semi central avec aération passive à
l’exemple du site de « Siliana » (moyenne de 10.594 t/a de déchets)
• Option PT2b : prétraitement par voie aérobique (PMB) centralisé avec aération passive à
l’exemple du site « Les Salines » (moyenne de 89.573 t/a de déchets)
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés de l’installation de PMB semi
central au site de « Siliana » (PT2a). Le détail des calculs des coûts actualisés est donné en Annexe
3-4. De même, les hypothèses de calculs sont données en Annexe 3-4.
Tableau 3-35 Coûts actualisés de l’installation de PMB semi central au site de « Siliana » (PT2a)
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés de l’installation de PMB cen-
tralisée au site « Les Salines » (PT2b). Le détail des calculs des coûts actualisés est donné en An-
nexe 3-5. De même, les hypothèses de calculs sont données en Annexe 3-5.
Tableau 3-36 Coûts actualisés de l’installation de PMB centralisé au site « Les Salines » (PT2b)
3.8.2.2.6 Conclusion
Il convient donc d’envisager le PMB des déchets par un système de piles trapézoïdales passivement
aérées. Les coûts de ce système pour les variantes semi centralisée et centralisée sont résumés dans
le tableau suivant :
Tableau 3-37 Résumé des coûts actualisés du PMB par voie aérobique
Description Prétraitement par voie aérobique (PMB)
Aération passive
A ce stade, l’économie réalisée sur les coûts de mise en décharge n’est pas considérée.
Il semble assez évident que la solution de PMB au niveau des 13 centres de transfert ne soit pas en-
visageable : les surfaces requises pour un site de PMB ne sont pas disponibles dans les centres de
transfert de la zone d’étude et les coûts totaux actualisés de la variante semi central sont 4 fois plus
élevés que la variante centralisée. Par conséquent il est considéré que le PMB par voie aérobique
pourrait se faire sur les deux sites de décharges de la zone du projet :
La méthanisation, aussi appelée fermentation ou digestion anaérobie, est une technologie qui est
particulièrement appropriée pour des déchets fermentescibles ayant une teneur élevée en eau.
La méthanisation peut réduire le volume et la masse des déchets à enfouir jusqu’à 50-60 % et contri-
buer ainsi à la prolongation de la durée de vie de la décharge. De plus, la bio stabilisation limite la
production des lixiviats et des gaz à effet de serre (en particulier le méthane) des déchets enfouis et
contribue ainsi à la réduction des coûts d’investissement et d’exploitation de la gestion des lixiviats et
des gaz de décharge.
► La méthanisation
La méthanisation, est le processus naturel biologique de dégradation de la matière organique en ab-
sence d'oxygène qui est réalisée par une communauté microbienne complexe. La matière organique
dégradée se retrouve principalement sous la forme de biogaz (à plus de 90%), composé principale-
ment de méthane (CH4) et de gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2). Le reste est utilisé pour
la croissance et la maintenance des micro-organismes.
La méthanisation permet de traiter des rejets aussi divers que les eaux usées, les boues de stations
d’épuration, les déjections animales, les déchets de l’industrie agro-alimentaires, les ordures ménagè-
res, les déchets agricoles, etc. Plus précisément, la méthanisation des déchets s'applique à la plupart
des déchets organiques :
La méthanisation a toute sa place parmi l'ensemble des diverses solutions de production d'énergie
renouvelable. En outre, elle permet de produire :
• des eaux résiduaires (ou eaux de process) qui peuvent être utilisées pour l’humidification des
sols arides (comme une sorte de fertilisant), pour l’humidification des piles d’une installation de
PMB ou pour la fabrication de briques dans une briqueterie par exemple.
Le méthane issu du processus est utilisable comme source d'énergie, ainsi 1 m3 de méthane (soit
8.570 kcal) est l'équivalent d'un litre de mazout, comme le montre la figure ci-dessous :
Le processus du PMB par voie anaérobique peut être schématisé comme suit :
15
Source : Avantages de la méthanisation, www.methanisation.info
► La préparation mécanique
Avant de procéder à la stabilisation biologique, les déchets organiques doivent être séparés des au-
tres fractions. La fraction organique entre dans le digesteur alors que le reste est soit traité / valorisé
par un autre procédé, soit directement enfoui en décharge.
La préparation mécanique comprend des équipements de séparation suivant :
• Pré-broyeur
Dans le pré broyage, les matériaux sont broyés à une grandeur de particule inférieure à 200 mm envi-
ron. Simultanément, le flux des matières entrantes et l’alimentation de la bande transporteuse vers le
crible restent constants.
Le crible vibrant est composé de plusieurs cribles de différentes perforations. Il vibre linéairement en
direction du flux, ainsi les déchets sont secoués et traversent les différents cribles grâce à des mou-
vements oscillants et par gravitation.
Le premier tamis du crible a des perforations de 60 mm pour séparer tout d'abord le flux de matiè-
res 1. Le deuxième crible en-dessous a des perforations de 120 mm pour séparer le flux de matières
2. Au final, le refus du crible forme le flux de matières 3, cf. figure ci-dessous.
16
Source : Vecoplan AG, entreprise allemande spécialisée dans la technique de tri
► La stabilisation biologique
La méthanisation est assurée grâce à l’action concertée de microorganismes appartenant à différen-
tes populations microbiennes en interaction, constituant un réseau trophique. On distingue classique-
ment trois phases successives, voir la figure ci-après :
o l'hydrolyse et l’acidogénèse
o l’acétogénèse
o la méthanogénèse
17
Source : Vecoplan AG, entreprise allemande spécialisée dans la technique de tri
La méthanisation19 est un processus biologique complexe qui nécessite la mise en place de certaines
conditions physico-chimiques pour lesquelles la réaction biologique est optimisée. La méthanisation a
généralement lieu en régime mésophile (30-40°C) ou thermophile (45-60°C), dans une gamme de pH
comprise entre 6 et 8 avec un optimum entre 6,5 et 7,2.
18
Source : Définition de la méthanisation, le processus biologique de la méthanisation, fr.wikipedia.org
19
Source : Définition de la méthanisation, le processus biologique de la méthanisation, fr.wikipedia.org
20
Source : Principe de la biométhanisation, www.agricomethane.eu
o 1 phase : c’est un procédé simple qui n’est réalisé que dans un seul digesteur. De ce fait,
le procédé est simple et facile à la maintenance. En revanche, l’efficacité de la dégrada-
tion et la production de gaz sont moins élevées qu’un procédé en 2 phases.
o 2 phases : ce procédé permet une dégradation de la matière organique plus avancée
qu’avec une seule phase. Le temps de fermentation est plus court et le volume du réac-
teur plus petit. En revanche, ce procédé demande plus d’entretien et de réparations, ce
qui abouti sur des coûts d’exploitation plus élevés.
o les procédés à voie humide (matière sèche < 15%) : on retrouve ces types de procédé
pour les effluents dits liquides (boues, lisiers, …). Ils peuvent être utilisés pour les dé-
chets solides pauvres en structure et avec une teneur en eau élevée nécessitant alors
une dilution des déchets solides.
o les procédés à voie sèche (matière sèche entre 15% et 40%) : ils peuvent être utilisés
pour les déchets solides, particulièrement pour des déchets avec une haute part de dé-
chets structurants et fibreux (par exemple, le fumier d'écurie, les déchets de jardin …).
Ces procédés nécessitent un volume moindre (substrat concentré) mais une bonne maî-
trise de la circulation de la matière (pompage et brassage).
• La température de réaction :
21
Une réaction endothermique est un processus ou une réaction chimique accompagnée d’une absorption de
chaleur. C'est l'opposée d'une réaction exothermique.
22
Source : Avantages et contraintes de la méthanisation, www2.ademe.fr
La comparaison des aptitudes et des coûts des deux technologies pour la fraction organique des dé-
chets municipaux ne permet pas clairement de donner une préférence à une ou l’autre technologie.
En général, au début du procédé de prétraitement anaérobique par voie sèche, une séparation des
fractions organiques et non organiques n’est pas prévue, comme c’est le cas avec le procédé par voie
humide, si bien qu'une utilisation du digestat comme engrais est à exclure.
Compte tenu :
le procédé par voie humide s’avère être plus avantageux par rapport au procédé par voie sèche. De
ce fait, le BE recommande le procédé par voie humide pour la présente étude.
Etant donné que le procédé en 2 phases de fermentation demande plus de maintenance et que les
coûts d’exploitation sont plus élevés, on préfèrera un système plus simple avec 1 seule phase de fer-
mentation.
La digestion anaérobie mésophile consomme moins d’énergie, permet de traiter des déchets mixtes et
est plus facile à gérer que la digestion thermophile, c’est pourquoi la digestion mésophile est choisie.
Quant au mode d’alimentation, il est évident que le procédé continu soit préférable car c’est le procé-
dé le plus courant et surtout il demande moins de maintenance que les deux autres.
La figure suivante récapitule le procédé de méthanisation choisi pour l’étude de la Medjerda :
• Faible emprise au sol des unités de traitement : les déchets traités ne génèrent quasiment plus
de lixiviats, ni de biogaz
• Procédé approprié aux déchets non structurés, graisseux ou très humides, non compostables
en l’état
• La méthanisation ne traite que la matière organique et doit donc être combinée avec un autre
procédé pour les fractions de déchets non organiques
• La nécessité éventuelle de prévoir une phase de compostage pour traiter les déchets ligneux
plus difficilement dégradables et pour finaliser la maturation de la matière organique
• Production excessive d’eau de process (jus). S’il n’existe pas de débouché comme engrais
liquide ou d’irrigation, les jus doivent être traités dans une STEP ou dans l’installation de traite-
ment de lixiviats de la décharge à des coûts non négligeables
• La technologie requière des qualités précises et stables des déchets à traiter (matière organi-
que, degré d’humidité élevée, valeur du pH, etc.) et donc un tri sévère avant traitement
Les options de prétraitement par voie anaérobique étudiées ci-après sont les suivants :
• Option PT3a : prétraitement par voie anaérobique semi central à l’exemple du site de « Silia-
na » (moyenne de 10.594 t/an de déchets)
• Option PT3b : prétraitement par voie anaérobique centralisé à l’exemple du site « Les Sali-
nes » (moyenne de 89.573 t/an de déchets)
• Option PT3c : prétraitement par voie anaérobique à Tabarka pour les villes de Tabarka, Aïn
Draham et Nefza (moyenne de 25.633 t/an de déchets).
Nous verrons ultérieurement, pour le cas de Tabarka, comment ces différentes hypothèses influencent
les coûts finaux.
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés de l’installation de prétraite-
ment semi central au site de « Siliana » (PT3a). Le détail des calculs des coûts actualisés est donné
en Annexe 3-6. De même, les hypothèses de calculs sont données en Annexe 3-6.
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés de l’installation de prétraite-
ment centralisée au site « Les Salines » (PT3b). Le détail des calculs des coûts actualisés est donné
en Annexe 3-7. De même, les hypothèses de calculs sont données en Annexe 3-7.
Tableau 3-39 Coûts actualisés de l’installation anaérobique au site « Les Salines » (PT3b)
Les tableaux qui suivent présentent une estimation des coûts actualisés de l’installation décentralisée
au site de « Tabarka » (PT3c). Le détail des calculs des coûts actualisés est donné en Annexe 3-8.
De même, les hypothèses de calculs sont données en Annexe 3-8.
3.8.2.3.8 Conclusion
Les coûts de ce système de prétraitement pour les variantes semi centrales et centrales sont résumés
dans le tableau suivant :
Tableau 3-41 Résumé des coûts actualisés du prétraitement par voie anaérobique
En comparaison avec l’étude du Grand Tunis qui ne recommandait pas la méthanisation comme tech-
nologie de prétraitement des déchets avant leur élimination dans les conditions à cette époque en
Tunisie, aujourd’hui la Tunisie montre de l’intérêt envers cette solution et souhaiterait la développer.
A remarquer que de manière générale, les coûts totaux actualisés pour l’option anaérobique sont très
élevés pour les trois options.
Aussi, même remarque que pour les solutions du PMB par voie aérobique, il est évident que la solu-
tion centralisée s’avère être la moins onéreuse. Les coûts totaux actualisés de la variante décentrali-
sée sont au moins 3 fois plus élevés que la variante centralisée et par conséquent il est considéré que
le prétraitement par voie anaérobique pourrait se faire sur les deux sites de décharges de la zone du
projet.
Quant à l’option PT3c, les coûts totaux actualisés sont également 2 fois plus élevés que ceux de
l’option PT3b.
En revanche, l’option PT3b s’avère être très intéressante. Si l’on considère les revenus perçus par
cette variante, les coûts d’exploitation seraient positifs (-1,57 DNT/tonne). Cela signifie qu’une fois
l’investissement effectué, l’exploitation de l’installation est possible pour des coûts minimes. Donc si
des fonds sont mis à disposition par un tiers pour l’investissement des installations, cette option serait
vivable de par son exploitation.
Par ailleurs, nous avons analysé la sensibilité du modèle de calcul aux différentes de calcul. En effet,
cette première approche conservatrice peut s’avérer plus rentable si :
• Le prix de rachat par la STEG du KWh produit passe de 0,100 à 0,180 DNT
• Le prix obtenu pour les certificats CO2 passe de 5 EUR à 10 EUR/t CO2 (9,500 DNT à 19,000
DNT/t CO2)
• Les eaux de process peuvent être utilisées en agriculture comme fertilisant liquide (coût
d’élimination gratuit).
En faisant varier ces différents paramètres pour le cas de Tabarka, on obtient les coûts totaux sui-
vants :
Tableau 3-42 Coûts totaux pour le pré-traitement anaérobie en variant les paramètres
Hypothèses Unités 1 2 3 4 5
On constate que :
• Le coût de rachat de l’électricité et le prix des certificats d’émission CO2 ont le plus d’influence
sur le coût total du prétraitement : ils interviennent pour environ 15 % chacun dans le coût du
traitement (sur base des hypothèses prises bien entendu).
• Les autres éléments du coût sont moins influents et d’ailleurs plus aléatoires.
Il n’existe en Tunisie à ce jour aucune installation de traitement thermique des déchets ménagers, ni
d’installation utilisant les déchets ménagers comme combustible.
L’incinération des déchets présente pourtant les avantages généraux suivants :
• Les besoins en surface pour un incinérateur sont très faibles comparés à toutes les autres
technologies de prétraitement des déchets.
• L’installation doit être localisée dans le voisinage de clients qui utilisent la chaleur ou la vapeur
produites
• Les impacts négatifs sur l’environnement sont toujours un souci important pour la population.
Les coûts totaux actualisés pour un incinérateur moderne, calculés d’une façon approximative et
adaptés aux conditions tunisiennes, s’élèvent à environ 150 DNT/tonne. Ces coûts sont calculés en
supposant des investissements totaux d’environ 120.000.000 DNT et des coûts d’exploitation et de
maintenance de 60-90 DNT/tonne.
L’incinération des déchets n’est par conséquent pas une technologie envisageable en Tunisie, compte
tenu principalement de ses coûts élevés. De plus, la teneur en eau dans les déchets de la zone, qui
avoisine les 60 %, diminue le pouvoir calorifique de ceux-ci. Par conséquent, il n’est pas envisageable
avec ces déchets, de générer un surplus énergétique. Cela ne serait possible qu’avec une séparation
des matériaux à haut pouvoir calorifique des déchets humides, ce qui bien entendu accroîtrait les
coûts du système.
La même conclusion sur le bien fondé de l’utilisation des procédés d’incinération fut tirée dans l’étude
« Phase 2 – Gestion des déchets du Grand Tunis et seconde décharge » et le rapport « Evaluation
technico-économique des procédés de traitement des déchets ménagers en Tunisie ».
En outre, la Tunisie a décidé de ne pas investir dans les systèmes d’incinération, c’est pourquoi cette
option peut être directement écartée.
La quantité de déchets à enfouir en décharge dépend du type de prétraitement choisi, mais surtout
des matériaux secondaires revendus, comme les matériaux recyclables, le compost et l’utilisation des
eaux de process issues du prétraitement par voie anaérobique.
Ces mêmes conclusions sont représentées graphiquement ci-après :
Le tableau ci-après récapitule les coûts actualisés totaux pour le prétraitement d’une tonne de déchets
pour chaque option présenté :
Options de prétraitement Pas de prétrai- Prétraitement par voie aérobique Prétraitement par voie anaérobique Incinération
tement (PMB) (digesteur)
Système Central Semi central Central Semi central Central Regroupement Central
Site (indicatif) Salines Siliana Salines Siliana Salines Tabarka Salines
Type d’aération - passive passive - - - -
Option PT1 PT2a PT2b PT3a PT3b PT3c PT4
Coûts d'investissement actualisés 0,00 18,88 7,04 66,03 27,03 49,46 -
Coûts d'exploitation actualisés 0,00 33,66 12,94 44,50 21,12 27,83 90,00
Coûts d'exploitation inclus revenus 0,00 24,13 3,40 21,81 -1,57 5,14 -
Coûts totaux actualisés 0,00 52,55 19,97 110,52 48,15 77,29 150,00
Coûts totaux actualisés inclus revenus 0,00 43,01 10,44 87,83 25,46 54,60 -
Coûts totaux actualisés sur 20 ans
0,00 5.962.147 12.230.982 12.175.733 29.837.213 18.313.142 -
[DNT]
Coûts du traitement par tonne de
déchets produite [DNT/t] 0,00 43,01 10,44 87,83 25,46 54,60 150,00
3.8.3.3 Recommandations
L’option PT1 est la solution sans prétraitement des déchets. Le Consultant recommande fortement un
prétraitement des déchets avant leur enfouissement en décharge et de toute évidence ne préconise
pas cette option.
L’option PT2a semi centrale par voie passive est à écarter, car chaque centre de transfert requiert la
surface nécessaire pour procédé au prétraitement. Le nombre de personnel qualifié est important et
toutes les unités doivent être surveillées avec précision régulièrement.
L’option PT2b centralisée par voie passive demande beaucoup de surface mais est réalisable. Les
sites des décharges disposent de la surface nécessaire. De plus, cette variante présente le coût ac-
tualisé à la tonne le moins élevé de toutes les variantes. Cette même option avait déjà été préco-
nisée dans l’étude du Grand Tunis.
L’option PT3a semi centrale est à écarter, car les coûts d’investissement pour un digesteur sur cha-
cun des 13 centres de transfert ainsi que les coûts d’exploitation seraient trop élevés.
L’option PT3b centralisée est la solution la plus chère au niveau des coûts totaux actualisés sur 20
ans. Ceci-dit cette option est intéressante du point de vue des coûts d’exploitation et devrait être étu-
diée plus précisément. En effet, si des fonds sont mis à disposition par un tiers pour l’investissement
des installations, cette option serait viable de par son exploitation.
L’option PT3c décentralisée est une solution onéreuse mais qui présente plusieurs intérêts (voir ci-
dessous). Cette option peut très bien être combinée avec des installations de prétraitement (aérobi-
que) sur les deux décharges.
L’option PT4 est éliminée car le coût de l’élimination d’une tonne de déchets s’avère être excessif. De
plus, l’incinération est une technologie non envisageable en Tunisie.
Conclusions : à partir du tableau comparatif du coût des options de prétraitement considérées ci-
dessus, il est évident que pour des raisons économiques, l’option PT2b est à préférer. Toutefois, il
est souhaitable d’attendre les résultats de l’exploitation pilote de PMB qui sera bientôt menée à Ka-
bouti (Tunis) avant de recommander à nouveau cette option pour la Tunisie.
C’est pourquoi nous recommandons d’opter pour un procédé de traitement innovent, à savoir le
prétraitement anaérobique. Il apparaît clairement que l’option semi centrale est à éliminer. L’option
centralisée est effectivement la plus intéressante de par son effet d’échelle, mais demande des inves-
tissements importants (de l’ordre de 21,7 MDNT en investissement initial). D’autant qu’il faudrait logi-
quement étendre cette solution aux deux sites de décharge.
L’option de Tabarka, qui concernerait les déchets de Tabarka, Aïn Draham et Nefza, présente,
quant à elle, plusieurs avantages :
• un investissement initial de l’ordre de 11,4 MDNT (de l’ordre de grandeur de celui d’une dé-
charge contrôlée pour déchets non traités)
• être situé dans une zone isolée d’un point de vue géographique
• de par la présence importante d’hôtels, de générer des flux de déchets recyclables qui peuvent
être gérés à la source par les producteurs
• de disposer d’un site d’enfouissement existant assez étendu qui permettra l’implantation du
digesteur, voire d’un casier destiné aux déchets à enfouir (solution à comparer avec
l’enfouissement à Erromani)
• de disposer d’une STEP de l’ONAS et donc de pouvoir accueillir les boues qui y sont générées.
Pour toutes ces raisons, nous pensons que l’option de Tabarka est à recommander comme pre-
mière implantation de digesteur pour déchets ménagers en Tunisie. Il s’agirait d’un pilote de taille
moyenne qui permettra de confirmer (ou non) ce choix technologique.
3.9 ELIMINATION
3.9.1 Présentation des deux sites de décharge retenus dans la zone du projet
Les sites retenus pour les deux décharges de la zone d’étude ont été présentés dans le rapport inter-
médiaire de mars 2010. Il s’agit du site d’Erromani destiné aux gouvernorats de Béja et de Jendouba,
ainsi que du site des Salines destiné aux gouvernorats de Siliana et du Kef.
Si le site des Salines ne posait pas de problèmes lors de l’étude intermédiaire, il avait par contre été
signalé que le site d’Erromani présentait une surface insuffisante pour permettre le développement
d’une décharge pouvant accepter durant 20 ans les déchets générés par les deux gouvernorats nord.
C’est pourquoi l’ANGed a contacté à nouveau les autorités du gouvernorat de Jendouba afin
d’accroître la surface disponible. Cette démarche s’est faite conjointement à la campagne de sondage
géotechniques et de relevés topographiques sur le site. En parallèle, le consultant a développé un
concept de décharge s’appuyant sur les zones d’extension disponibles, tout en tenant compte des
résultats des investigations géotechniques.
Les deux sites feront l’objet d’un « Rapport de Sites » séparé qui présentera en détails les résultats de
toutes les investigations menées par le Consultant.
On notera à ce niveau les caractéristiques suivantes :
Et :
Figure 3-26 Localisation et limites de la parcelle du site de la décharge des Salines (Sud)
3.9.2.1.1 Aménagement
Une simple piste empierrée existe déjà entre l'embranchement à la route nationale 6 et le site. Cette
piste sera aménagée avec revêtement bitumineux en tant que route d'accès au site de la décharge.
L'ensemble de l'aménagement d'Erromani sera divisé en deux zones : l'une d'infrastructures à l'entrée
de la décharge et l'autre en tant que zone de stockage proprement dit, puis entouré complètement
d'une clôture. Un portail coulissant et une loge de gardien sont également prévus directement à l'en-
trée du site. Par ailleurs, au point le plus bas du site, côté ouest, on a prévu un bassin de rétention
des lixiviats et une unité de traitement de ces derniers.
Après passage sur un pont-bascule, les camions de transport achemineront les déchets dans la zone
de stockage des conteneurs de la décharge. A partir de là les camions spécifiques à la décharge se
chargeront de reprendre et de déverser les conteneurs dans la zone d’enfouissement de la décharge
(système identique à celui de la décharge de Kabouti). Par ailleurs, deux quais de transfert sont pré-
vus en cas de besoin pour les DIB, le rechargement des déchets triés (si présence d’un centre de tri à
la décharge), pour le chargement des déchets apportés par des particuliers à la décharge, etc.
L'ensemble de la zone d'infrastructures sera pourvu d'un revêtement en béton bitumineux. La superfi-
cie de cette zone s'étend sur environ 1,5 à 2,0 ha. Une route avec chaussée également pourvue d'un
revêtement bitumineux assurera l'accès aux différentes cellules d'exploitation. Les eaux superficielles
s'écoulant latéralement seront acheminées via un fossé revêtu vers un bassin de rétention des eaux
pluviales, puis à partir de là réintroduites dans l'oued.
Les bâtiments et équipements prévus dans la zone d’infrastructure sont les suivants :
Les infrastructures prévues dans la zone ouest de la décharge sont les suivants :
La partie ouest de l'ensemble du terrain disponible présente une superficie d'environ 18 ha en tenant
compte des limites cadastrales ouest et une pente le long du thalweg d'environ 6 et 14 % orientée de
l'est vers l'ouest. Des formations de roches calcaires affleurent sur les flancs latéraux au thalweg,
orientés nord-sud.
On a exploité cette morphologie du terrain lors de la conception de la base de la décharge, en limitant
l'aire de stockage du volume total de déchets prévu de 2,1 millions de m³ uniquement à cette zone du
site. La partie est du terrain avec une pente généralement orientée du nord vers l'est pourra être ex-
ploitée pour l'éventuelle installation de prétraitement mécano-biologique (PMB) ou à l'avenir à la fin de
la période d'exploitation prévue de 20 ans pour une extension de la décharge.
La surface totale de la décharge dans la partie ouest du site, mesurée à la base de la décharge, est
d'environ 11,8 ha. En tenant compte d'une pente des talus latéraux de 1/3,3 et d'une hauteur max. des
déchets de 35 m environ, le volume total de stockage calculé est de 2,124 millions de m³, ce qui cor-
respond à une hauteur moyenne de stockage de 18 m.
Il est prévu que la première tranche des travaux couvre une surface de 7,5 ha. Le volume de déchets
pouvant être stocké dans ce casier s'élève à environ 1,1 millions de m³, compte tenu du talus tempo-
raire qui à l'est marquera la transition au casier suivant.
La décharge se trouve à une distance d'environ 300 m du bassin versant et du lit majeur de l'oued
Kasseb. Compte tenu de la conception générale prévue, aucune pollution n'est à priori à craindre en
provenance de la décharge.
Les exigences imposées pour la barrière géologique et l'étanchéité de base correspondent aux défini-
tions prévues par la directive de l'Union Européenne pour le stockage de déchets non dangereux.
Cela signifie que la barrière géologique devra présenter une épaisseur d'au moins 1 m avec une per-
méabilité correspondant à k < 1 x 10-9 m/s. Si les propriétés naturelles de la barrière géologique ne
permettent pas de satisfaire à ces exigences, cette barrière pourra être remplacée par une couche
artificielle de matériaux rapportés sur une épaisseur minimale de 50 cm présentant une perméabilité
correspondante à celle exigée.
Les reconnaissances géotechniques et les informations contenues dans la carte géologique ont per-
mis de prouver l'existence d'une barrière géologique suffisante dans la majeure partie de la surface de
base de la future décharge. Seules les zones sur les flancs du futur système d'étanchéité à la base
devront être remplacées par une couche minérale d'une épaisseur de 50 cm. À cet effet, on pourra
utiliser les argiles qui, avec un coefficient de perméabilité de kf = 5 x 10-10 m/s, sont présentes sur le
site à une profondeur d'environ 1,50 m en tant que matériau approprié.
La barrière géologique devra en outre être protégée par une géomembrane en tant qu'élément d'étan-
chéité artificiel.
Le BE recommande par ailleurs l'installation de station de jaugeage des eaux souterraines à l'entrée
et à la sortie de la décharge pour pouvoir documenter les remontées éventuelles d'eau souterraine ou
la présence d'aquifères entre les couches dans le sous-sol.
La surface totale de la base de la décharge sera divisée de l'ouest vers l'est en différentes cellules
d'une superficie moyenne respective de 1,1 ha environ. Plusieurs collecteurs de lixiviats y chemine-
ront de l'est vers l'ouest sur une longueur maximale de 600 m. Les conduites de drainage devront être
rincées et inspectées avec une caméra en fonction des besoins, et en tout état de cause au moins
une fois par an. Les différentes cellules sont conçues avec une pente transversale supérieure à 3 %.
Il est également prévu de séparer les eaux de pluies tombant sur les aires non exploitées en tant que
décharge via une conduite de collecte parallèle qui acheminera ses eaux superficielles non polluées
dans l'oued. Dès qu'un nouveau casier sera mis en service, il devra être raccordé via une vanne au
système de collecte des lixiviats.
Un système de drainage couvrant toute la surface des casiers composés de granulats durs concassés
et tamisés présentant une granulométrie 16/32 et de rigoles renforcées sera mis en place sur le sys-
tème d'étanchéité.
Pour le traitement des lixiviats des deux décharges « Erromani » et « Les Salines », deux variantes
sont proposées.
Option 1 : Equipement de chaque décharge avec une station de traitement des lixiviats
Option 2 : Equipement de la décharge d’Erromani au nord avec une station de traitement des lixiviats
et les lixiviats de la décharge des Salines au sud seront stockés et les quantités excédentaires seront
transportées vers la décharge d’Erromani.
Au stade actuel de l’étude, seuls les points importants concernant la station d'épuration des lixiviats et
un éventuel transport de ces derniers sont développés. Des calculs plus exhaustifs de ces deux va-
riantes et une recommandation quant à celle à retenir seront effectués au cours de la phase suivante.
Le BE recommande pour le stockage des lixiviats avant transport ce qui suit :
• stockage des lixiviats dans des lagunes de grande surface pour améliorer l’évaporation natu-
relle
• prévoir une fermeture/ couverture de la lagune contre les odeurs, collecte du condensat pour
réutilisation pour arrosage.
Pour la conception du traitement des lixiviats, les points suivants sont à considérer :
• lagune de mélange et de stockage de 5.000 m³, cette lagune sert aussi de désableur, le point
de soutirage doit être 50 cm en-dessous de la surface
• pré-tamisage par tamis courbe pour retenir toutes pièces de grandes dimensions susceptibles
d'entraver les équipements en aval
• flottation par air dissous pour éliminer les graisses et les matières flottantes
o l’aération des cuves doit être réalisée par aération à fine bulles par éjecteurs, ne pas pré-
voir d'aérateurs à membrane pour éviter le colmatage sur la membrane (beaucoup de
maintenance), de plus, des aérateurs de surface sont à éviter, ils ne sont pas économi-
ques et consomment trop d’énergie
o des membranes organiques sont plus avantageuses que les membranes céramiques du
point de vue coûts de remplacement et consommation d’énergie
o prévoir des cuves avec toiles équipées avec une cuve de rétention de mousse
o DCO < 5.000 mg/l, NH4-N < 50 mg/l, NO3-N < 500 mg/l, NO2-N < 15 mg/l. La biologie
est à dimensionner de la façon pour assurer la dégradation demandée.
• Osmose inverse : pour satisfaire à la norme tunisienne relative au rejet en milieu naturel, il faut
prévoir une osmose inverse. L’osmose doit s'effectuer avec des membranes spiralées. La
conception de l’unité doit permettre de varier des membranes mises dans le corps de pression
de différents fournisseurs aux fins d'adaptation aux modifications dans les lixiviats.
• Traitement des boues : les boues en excès en provenance du procédé biologique doivent être
déshydratés par centrifugasion pour atteindre une siccité de 25% des boues et ensuite enfouies
dans la décharge.
Distance [km] 0 0 84
La distance entre les deux décharges est de 84 km. Le coût du transport des lixiviats est estimé à
0,233 DNT/m³/km en considérant des camions citerne à capacité de 20 m3.
En considérant l’investissement des stations de traitement sur 10 ans, on obtient des coûts
d’investissement de 6,66 MDNT pour l’option 1 et environ 20,47 MDNT (coûts d’investissement +
coûts de transport sur 10 ans) pour l’option 2. La différence des coûts d’investissement entre ces deux
options est largement supérieure à la différence des coûts d’exploitation entre une et deux stations de
traitement. Par conséquent, en raison des coûts de transport élevés de lixiviats, le BE recommande
l’option 1 avec deux stations de traitement des lixiviats, une sur chaque décharge.
La figure suivante schématise le processus de traitement des lixiviats d’une installation type :
Un dégazage de la décharge est seulement nécessaire pour une décharge de déchets non traités. Le
BE propose d’aménager le système de dégazage peu de temps après le démarrage de l’exploitation
et d’intégrer des collecteurs horizontaux dès le début de l’exploitation des casiers. Des collecteurs
verticaux seront installés lorsque les premiers casiers de la décharge auront atteint leur hauteur de
remplissage finale. L’installation des collecteurs verticaux sera nécessaire en raison de la perte du
fonctionnement des collecteurs horizontaux après une certaine période d’exploitation résultant des
tassements du corps des déchets et des incrustations résultant de la présence de lixiviat.
Les gaz de décharge captés devront être valorisés (transformation en électricité avec moteurs à gaz).
La quantité de gaz produite sur chaque décharge est donnée dans le rapport sur les GES (Gaz à effet
de Serre) en Annexe 5-1.
3.9.2.1.7 Exploitation
Pour la période d'exploitation, le BE propose de prévoir la documentation suivante (saisie des don-
nées dans un journal d'exploitation et synthèse des enregistrements sous la forme de rapports an-
nuels) :
Sur les casiers remplis, il conviendra de poser une étanchéité de surface afin de réduire au maximum
le volume de lixiviats produits. Le système d'étanchéité de surface pourra par exemple être structuré
de la façon suivante :
La réalisation d'un système d'étanchéité de surface avec géomembrane permet de réduire le volume
des lixiviats de 3 % en moyenne par rapport à la quantité des eaux pluviales tombant sur la décharge.
Pour la couche de revégétalisation, nous recommandons d'utiliser la terre végétale existant sur le site
actuel (décapage sur environ 50 cm, stockage intermédiaire et réutilisation ultérieure).
Pour la période après fermeture de la décharge, nous proposons de prévoir le programme de suivi
indiqué ci-après :
3.9.2.2.1 Aménagement
L’accès au site se trouve directement sur la route MC 60. L'ensemble de l'aménagement de la dé-
charge « Les Salines » sera divisé en trois zones : l'une d'infrastructures à l'entrée de la décharge,
l'autre en tant que zone de stockage et en plus une zone de captage de lixiviat avec deux bassins de
rétention ou évaporation de lixiviat, puis toute la zone sera entourée d'une clôture. Un portail coulis-
sant et une loge de gardien seront également prévus directement à l'entrée du site.
Après passage sur un pont-bascule, les camions de transport achemineront les déchets dans la zone
de stockage des conteneurs de la décharge. A partir de là les camions spécifiques à la décharge se
chargeront de reprendre et de déverser les conteneurs dans la zone d’enfouissement de la décharge
(système identique à celui de la décharge de Kabouti). Par ailleurs, deux quais de transfert sont pré-
vus en cas de besoin pour les DIB, le rechargement des déchets triés (si présence d’un centre de tri à
la décharge), pour le chargement des déchets apportés par des particuliers à la décharge, etc.
L'ensemble de la zone d'infrastructures sera pourvu d'un revêtement en béton bitumineux. La superfi-
cie de cette zone s'étend sur environ 1,5 à 2,0 ha. Une route avec chaussée également pourvue d'un
revêtement bitumineux assurera l'accès aux différentes cellules d'exploitation. Les eaux superficielles
s'écoulant latéralement seront acheminées via un fossé revêtu vers un bassin de rétention des eaux
pluviales, puis à partir de là réintroduites dans l'oued.
Les talus de l’oued au nord de la décharge seront fortifiés sur une longueur d’environ 250 m pour em-
pêcher une érosion progressive de l’oued.
Les bâtiments et équipements prévus dans la zone d’infrastructure sont les suivants :
Les infrastructures prévues dans la zone ouest de la décharge sont les suivants :
La partie à l’est du terrain est très plaine et présente une inclinaison d’environ 4 % du nord-ouest vers
le sud-est. On a exploité cette morphologie du terrain lors de la conception de la base de la décharge,
en limitant l'aire de stockage du volume total de déchets prévu de 1,4 millions de m³ uniquement à
cette zone du site. La partie ouest du terrain pourra être exploitée pour l'installation de prétraitement
mécano-biologique (PMB) ou à l'avenir à la fin de la période d'exploitation prévue de 20 ans pour une
extension de la décharge.
La surface totale de la décharge dans la partie est du site, mesurée à la base de la décharge, est
d'environ 10,9 ha. En tenant compte d'une pente des talus latéraux de 1/3,5 et d'une hauteur max. des
déchets de 40 m environ, le volume total de stockage calculé est de 1,421 millions de m³, ce qui cor-
respond à une hauteur moyenne de stockage de 13 m.
Il est prévu que le premier casier couvre une surface de 7 ha. Le volume de déchets pouvant être
stocké dans ce casier est estimé à environ 600.000 m³, compte tenu du talus temporaire qui à l'ouest
marquera la transition au casier suivant.
Les exigences imposées pour la barrière géologique et l'étanchéité de base correspondent aux défini-
tions prévues par la directive de l'Union Européenne pour le stockage des déchets non dangereux.
Cela signifie que la barrière géologique devra présenter une épaisseur d'au moins 1 m avec une per-
méabilité correspondant à k < 1 x 10-9 m/s.
Les reconnaissances géotechniques et les informations contenues dans la carte géologique ont per-
mis de prouver l'existence d'une barrière géologique suffisante dans toute la partie de la surface à la
base de la future décharge (coefficient de perméabilité kf entre 1x10-10 et 1x10-9 m/s). C’est à dire qu’il
n’est pas nécessaire de compléter par une couche d’argile artificielle.
La barrière géologique devra en outre être protégée par une géomembrane en tant qu'élément d'étan-
chéité artificielle.
La surface totale de la base de la décharge sera divisée de l'est vers l'ouest en différentes cellules
d'une superficie moyenne respective de 1,3 ha environ. Des collecteurs de lixiviats dans chaque cel-
lule y chemineront sur une longueur entre 250 - 300 m. Les conduites de drainage devront être rin-
cées et inspectées avec une caméra en fonction des besoins, et en tout état de cause au moins une
fois par an. Les différents casiers sont conçus avec une pente transversale supérieure à 3 %.
Il est également prévu de séparer les eaux de pluies tombant sur les aires non exploitées en tant que
décharge qui acheminera ses eaux superficielles non polluées dans l'oued. Dès qu'une nouvelle cel-
lule sera mise en service, elle devra être raccordée via une vanne au système de collecte des lixiviats.
Un système de drainage couvrant toute la surface des cellules composées de granulats durs concas-
sés et tamisés présentant une granulométrie 16/32 et de rigoles renforcées sera mis en place sur le
système d'étanchéité. Au dessus de la géomembrane, une couche de protection sera prévue.
3.9.2.2.7 Exploitation
3.9.3.1 Options
• Option D1 : enfouissement des déchets dans deux décharges contrôlées sans prétraitement
(scénario de base)
• Option D2 : enfouissement des déchets dans deux décharges contrôlées après prétraitement
(aérobique ou anaérobique)
Pour les deux décharges, nous avons calculé les coûts d’investissement et d’exploitation pour une
durée d’exploitation de 20 ans et une durée post-opératoire de 30 ans. Par ailleurs, les coûts
d’investissements initiaux de génie civil pour le premier casier (et les infrastructures d’exploitation) ont
été également évalués.
Le tableau qui suit présente une estimation des coûts actualisés de la décharge des Salines pour le
Scénario D1. Le détail des calculs est présenté en Annexe 3-9.
Ces coûts comprennent les investissements ainsi que les coûts et recettes d’exploitation pour :
• Les VRD
• Les trois casiers pour une durée de 20 années d’exploitation, inclus les capping
• Le système de gestion des gaz, avec moteur à gaz pour la production d’électricité. Sont inclus
les revenus de la vente de l’électricité à la STEG au prix de 0,100 DNT/KWh
Dépréciation 5%
Dans ce scénario, c’est un total de 1.791.461 tonnes de déchets qui seront éliminés entre 2014 et 2033 à
la décharge des Salines. Les coûts totaux actualisés d’élimination s’élèvent à 44 DNT par tonne de dé-
chet. On constate que ce coût unitaire se répartit à parts égales entre les coûts d’investissement et les
coûts d’exploitation.
Les coûts d’investissement initiaux comprenant :
• Les VRD
Mais sans :
Le tableau qui suit présente une estimation des coûts actualisés de la décharge Erromani pour le Scéna-
rio D1. Le détail des calculs est présenté en Annexe 3-9.
Dépréciation 5%
Dans ce scénario, c’est un total de 2.699.287 tonnes de déchets qui seront éliminés entre 2014 et 2033 à
la décharge d’Erromani. Les coûts totaux actualisés d’élimination s’élèvent à 27 DNT par tonne de dé-
chet. On constate que ce coût unitaire se répartit à parts égales entre les coûts d’investissement et les
coûts d’exploitation.
Les coûts d’investissement du premier casier sont estimés à 8 MDNT, soit 5 MEUR pour le site Erro-
mani.
Les coûts moyens de l’option D1 sont obtenus en pondérant les coûts des deux décharges par les quanti-
tés totales de déchets. Les coûts moyens sont alors de 33,85 DNT par tonne de déchet.
Pour les deux décharges, nous avons calculé les coûts d’investissement et d’exploitation pour une durée
d’exploitation de 20 ans et une durée post-opératoire de 30 ans. Par ailleurs, les coûts d’investissements
initiaux de génie civil pour le premier casier (et les infrastructures d’exploitation) ont été également éva-
lués.
Le tableau qui suit présente une estimation des coûts actualisés de la décharge des Salines pour le Scé-
nario D2. Le détail des calculs est présenté en Annexe 3-10.
Le coût de cette option est résumé dans le tableau suivant :
Dépréciation 5%
Dans ce scénario, c’est un total de 895.730 tonnes de déchets qui seront éliminés entre 2014 et 2033 à
la décharge des Salines. Les coûts totaux actualisés d’élimination s’élèvent à environ 22 DNT par tonne
de déchets pour le site des Salines.
On constate ici aussi que ce coût unitaire se répartit à parts pratiquement égales entre les coûts
d’investissement et les coûts d’exploitation.
Les coûts d’investissement initiaux comprenant :
• Les VRD
Mais sans :
Le tableau qui suit présente une estimation des coûts actualisés de la décharge Erromani pour le Scéna-
rio D2. Le détail des calculs est présenté en Annexe 3-10.
Dépréciation 5%
Dans ce scénario, c’est un total de 1.349.643 tonnes de déchets qui seront éliminés entre 2014 et 2033 à
la décharge d’Erromani. Les coûts totaux actualisés d’élimination s’élèvent à environ 15 DNT par tonne
de déchets.
On constate ici aussi que ce coût unitaire se répartit à parts pratiquement égales entre les coûts
d’investissement et les coûts d’exploitation.
Les coûts d’investissement du premier casier sont estimés à 6 MDNT, soit 3 MEUR pour le site Erro-
mani.
Les coûts moyens de l’option D2 sont obtenus en pondérant les coûts des deux décharges par les quanti-
tés totales de déchets. Les coûts moyens sont alors de 18,17 DNT par tonne de déchet.
3.9.3.4 Conclusion
Les coûts se répartitissent à parts égales entre les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation.
Les coûts ont été estimés sur la base des données disponibles et peuvent donc varier dans le cadre de la
planification ultérieure de la décharge.
Les coûts totaux actualisés sur 50 ans contiennent les coûts durant 20 années d’exploitation (frais
d’investissement pour la construction, y compris le système d’étanchéité de surface (capping) et les coûts
d’exploitation) ainsi que les coûts durant 30 années postopératoires (essentiellement pour le suivi, le
dégazage ainsi que le traitement des lixiviats s’il y a lieu pour plus de 30 années après la fermeture). Peu
d’années après l’installation d’un système d’étanchéité de surface (capping), le traitement des lixiviats
sera diminué (une géomembrane d’une épaisseur de 2,5 mm est considérée).
On constate que les coûts totaux actualisés par tonne sont quasiment identiques pour les deux options.
En revanche, les coûts totaux actualisés sur 50 ans sont deux fois plus élevés pour l’option D1 que pour
l’option D2 vu que le tonnage des déchets est double.
En conclusion, lorsqu’on compare le prix de l’enfouissement à la tonne de déchets produits (sur la totalité
des déchets), on constate que le coût de l’enfouissement pour l’option D1 de 33,85 DNT/t est environ
deux fois plus élevé que pour l’option D2 qui est de 18,17 DNT/t.
3.10 AUTRES
Le terme « zone rurale » définit, dans le cadre de cette étude, les zones de l’étude excepté les zones
municipales et les agglomérations des conseils ruraux. Nous avons montré que la population habitant ces
zones rurales est de l’ordre de 603.000 personnes (2004, avec un taux d’accroissement négatif), soit
environ la moitié de la population de la zone d’étude.
Nous avons analysé en Phase 1 la composition et la quantité de déchets générés dans les aggloméra-
tions des conseils ruraux, mais aucune étude ou investigation n’a été menée à ce jour sur les déchets de
type ménager générés par les familles d’agriculteurs disséminés dans les zones rurales23. Il ressort
néanmoins des investigations menées dans les conseils ruraux à caractère fortement agricole que les
déchets de type ménagers sont mélangés avec une plus grande quantité de déchet d’élevage. La fraction
non organique résultante doit donc se situer entre 5 et 10 % des quantités produites, que nous estime-
rons de façon conservatoire à 0,58 kg/hab/j.
La fraction organique des déchets ménagers peut être gérée avec les déchets agricoles et d’élevage,
alors que les fractions non organiques doivent trouver un autre exutoire.
Si l’on considère que la population rurale produit 0,58 kg/hab/jour, avec un taux moyen de matériaux non
organique de 7,5 %, cela représente une quantité de 26,23 tonnes par jour (9.574 t/an) de déchets non
organiques, dont environ 50 % de plastiques et 50 % d’autres flux. En considérant 6 personnes par fa-
mille, cette quantité est dispercée en plus de 100.000 points de production !
Pour ce qui concerne la gestion des fractions organiques à forte présence de déchets d’élevage, et
compte tenu des quantités importantes générées (323,51 t/jour ou 118.081 t/an) et de leur distribution
dans la zone, il n’est pas économiquement envisageable de développer un système de collecte, transport
et élimination qui puisse se combiner avec le système municipal.
Voyons si l’option de valorisation de la biomasse en combinant les flux issus des déchets ménagers à
ceux des déchets agricoles et d’élevage (estimés à 1.888.381 tonnes – Phase 1) est envisageable. Pour
ce faire, nous nous baserons sur les résultats et commentaires de l’étude « Valorisation énergétique et
environnementale des déchets de fermes des petits agriculteurs en zones rurales en Tunisie24 ».
Les principales conclusions de cette étude sont :
• Les 40 digesteurs individuels qui avaient été mis en service dans les années 1985 – 1988 dans la
région de Bizerte, dont le but était la production de biogaz pour chauffage et cuisine, ont tous été
abandonnés après raccordement des familles au réseau de la STEG
• Comparé au coût du gaz de la STEG de 0,250 DNT/m3, seuls les digesteurs de plus de 100 m3
sont rentables. Cette taille de digesteur concerne des élevages de plus de 20 vaches, c'est-à-dire
moins de 3 % des élevages de la région de Bizerte (qui est assimilable aux régions de la vallée de
la Medjerda)
• Toutefois, l’option de la valorisation de la biomasse permet d’éviter les pollutions générées par les
fumiers, mais aussi par les productions humaines qui sont estimées à 15 m3 par jour pour une ag-
glomération de 800 habitants (en extrapolant, environ 1,7 millions de m3 par an pour les popula-
tions rurales de la vallée de la Medjerda).
23
Les études menées en 2009 par la GTZ en milieu rural concernent des agglomérations de conseils
ruraux
24
Amor Mlahoui – Septembre 2009 pour le compte de la GTZ.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Si l’on applique ces observations aux zones rurales de la vallée de la Medjerda, on arrive aux conclu-
sions suivantes :
• Les solutions individuelles de valorisation de la biomasse pour quelques (dizaines de) familles
(« mico-digesteur ») ne sont pas rentables et ne retiennent pas l’intérêt des utilisateurs en raison
de l’électrification à 98 % de la zone d’étude.
• Des unités de valorisation plus importantes (mini-digesteurs > 100 m3) doivent être développées au
cas par cas et ne sont rentables que pour une valorisation du biogaz (pas en valorisation électri-
que). Ce qui signifie qu’il faut trouver ou développer à proximité du digesteur un projet de type in-
dustriel utilisateur de l’énergie.
• Des unités plus importantes relèvent plus du développement industriel, mais se pose alors le pro-
blème du coût de la collecte et du transport des déchets vers le digesteur et le cadre institutionnel
de la rentabilité de la valorisation électrique.
• Les déchets non organiques doivent faire l’objet d’un système de collecte et de transport particu-
lier, éventuellement rattaché au système central de GDS municipaux.
• La gestion des déchets solides des ménages et des biomasses agricoles et d’élevage peut se
combiner avec la gestion des effluents humains, et apporter de ce fait une solution environnemen-
tale intégrée en zone rurale.
Comme on le voit, la gestion de ces flux liquides et solides doit faire l’objet d’approches spécifiques dont
la mise en œuvre comprendrait les étapes suivantes :
• Etudes environnementales du milieu récepteur (identification des pollutions des sols, des eaux de
surface et souterraines, dépotoirs sauvages, etc.)
• Définition de l’organisme de tutelle en charge de la gestion de ces déchets (ANGed, ONAS, minis-
tère de l’agriculture, autre)
Les bailleurs de fonds ont d’ailleurs inscrit cette problématique dans leurs prochains financements, tel
l’UE en vue de la protection des ressources en eau et la KfW / GTZ dans le cadre de ses programmes de
gestion intégrée des déchets solides.
Les quatre décharges contrôlées de Medjez El bab, Béja, Jendouba et Siliana sont actuellement exploi-
tées par un opérateur privé (voir rapport Phase 1). Par conséquent, on considérera que l’exploitant assu-
rera la fermeture correcte des alvéoles. Seule subsistera après fermeture le suivi de la production de
lixiviat : les bassins doivent être régulièrement vidés et le lixiviat transporté soit vers les STEP de l’ONAS,
soit vers les stations de traitement de lixiviat des deux nouvelles décharges Erromani et Les Salines.
Il n’y a donc pas de coûts d’investissement à envisager pour ces quatre sites.
Lorsque l’on analyse les informations présentées dans le rapport de Phase 1, chapitre 4.7, on constate
que la surface moyenne des dépotoirs municipaux est de l’ordre de 2,5 ha, à l’exception du dépotoir de
Tabarka qui s’étend sur environ un tiers de la zone réservée, soit environ 10 ha. Les déchets sont dépo-
sés sur une hauteur moyenne de 3 m.
L’objectif de cette option est de confiner autant que faire se peut les dépots de déchets ménagers afin de
réduire leurs impacts sur l’environnement : pollution des eaux de surface et souterraines, de l’air (feu), du
paysage (envol de déchets légers). Le fait de rassembler les déchets sur une surface plus réduite, de
créer des pentes, de couvrir les déchets avec de la terre engazonnée, d’entourer le dépôt avec des di-
gues et de le ceinturer par un fossé collecteur, va réduire à terme les infiltrations de lixiviat dans le sol, et
va très rapidement réduire les pollutions sur les eaux de surface, l’air et le paysage.
On va donc passer d’une surface de 2,5 ha avec une hauteur de 3 m à une surface de 1,5 ha, hauteur
moyenne de 5 m. Les déchets seront entourés de digues périphériques, d’un fossé collecteur et d’une
route en terre carossable.
Le coût d’une réhabilitation peut s’estimer comme suit :
Nous suggérons d’appliquer ces mesures de réhabilitation dans les (35 – 4 =) 31 municipalités de la zone
d’étude. Le coût total de cette mesure de réhabilitation sera donc de :
Prix unitaire
Montant (DNT
Position Objet Quantité (DNT 2010
2010)
HTVA)
Les quantités de boues produites de 2014 à 2033 sont présentées dans le tableau ci-dessous. Les bases
du calcul sont expliquées dans le rapport de la Phase 1. Les quantités de boues ont été recalculées avec
des données actualisées et par conséquent, elles sont légèrement inférieures aux quantités estimées
dans la Phase 1. On obtient une quantité totale de boues de 2014 à 2033 pour la région égale à 433.436
m³.
Gouvernorat STEP 2008 2013 2018 2023 2028 2033 Total 2014-2033
m³/an m³/an m³/an m³/an m³/an m³/an m³
Beja 4.917 5.317 5.717 6.117 6.518 6.918 123.150
Medjez El Bab 635 689 743 797 851 904 16.042
Testour 340 464 588 713 837 961 14.500
Beja
Téboursouk 314 316 318 321 323 325 6.416
Nefza 249 256 263 271 278 285 5.427
Oued Zargouna 4 4 4 4 4 4 88
Siliana 825 920 1.015 1.111 1.206 1.301 22.402
Maktar 0 79 159 238 317 397 4.918
Siliana
Bourada 0 75 150 226 301 376 4.662
Gaafour 50 95 139 184 228 273 3.761
Tejerouine 0 93 186 279 372 464 5.759
Dahmani 0 95 189 284 379 473 5.868
Kef Sers 0 68 137 205 274 342 4.241
Jerissa 0 58 115 173 231 289 3.578
El Kef 1.305 1.600 1.894 2.189 2.484 2.778 44.368
Jendouba 1.390 1.841 2.293 2.744 3.196 3.647 55.787
Bousalem 840 934 1.029 1.123 1.218 1.312 22.653
Tabarka 1.485 1.568 1.651 1.734 1.818 1.901 34.855
Tabarka
Aéroport 5 5 5 5 5 5 93
Jendouba
Gaardimaou 625 1.228 1.830 2.433 3.035 3.638 49.861
Fernana 3 8 13 18 23 28 368
Le tableau suivant présente la quantité de matières sèches (MS) dans les boues. C’est une valeur théori-
que représentant les boues d'épuration sans eau.
Gouvernorat STEP 2008 2013 2018 2023 2028 2033 Total 2014-2033
t/an t/an t/an t/an t/an t/an tonnes
Beja 1.970 2.131 2.291 2.451 2.612 2.772 49.345
Oued Zargouna 2 2 2 2 2 2 37
Siliana 370 413 455 498 540 583 10.041
Maktar 0 33 66 100 133 166 2.060
Siliana
Bourada 0 32 63 95 126 158 1.954
Gaafour 11 22 32 42 52 62 862
Tejerouine 0 39 78 117 156 195 2.412
Dahmani 0 40 79 119 159 198 2.458
Kef Sers 0 29 57 86 115 143 1.777
Jerissa 0 24 48 73 97 121 1.499
El Kef 588 720 853 986 1.118 1.251 19.976
Jendouba 853 1.130 1.407 1.684 1.961 2.238 34.234
Bousalem 378 421 463 506 548 591 10.203
Tabarka 509 538 566 595 623 652 11.955
Tabarka
Aéroport 2 2 2 2 2 2 39
Jendouba
Gaardimaou 318 625 932 1.238 1.545 1.852 25.383
Fernana 0 2 5 7 9 12 145
La quantité de MS de boues d'épuration s’élève à 193.315 tonnes pour la période étudiée (2014-2033).
Les données du tableau 4-2 en comparaison avec celles du tableau 4-1 permettent de déterminer la te-
neur moyenne en matières sèches, à savoir 42 %.
Même si la teneur en MS est légèrement inférieure à 42 % sur quelques STEP, les MS atteintes sur tou-
tes les STEP satisfont aux exigences de mise en décharge des boues d'épuration grâce au séchage
solaire effectué sur les STEP.
Les tableaux montrent que les boues d'épuration séchées sur les lits de séchage représentent une part
d’environ 12 % de la quantité totale de déchets produits dans la région.
Trois voies d’élimination des boues existent : la valorisation en agriculture, dite filière verte ; l’élimination
en décharge de déchets ménagers ou en mono-décharge, dite filière noire et la co-incinération en cimen-
terie, dite filière rouge.
D’après les résultats de la Phase 1, les boues dans la région de la Medjerda sont, du point de vue de la
qualité, propices à la valorisation agricole. Cependant, la valorisation agricole des boues est interdite
depuis 1998. Etant donné que la co-incinération n’est pas encore envisagée dans la région, la filière noire
reste, par conséquent, une solution de secours pour l’élimination des boues.
Les boues d’épuration produites dans la région de la Medjerda se caractérisent par des teneurs en mé-
taux lourds très faibles et sont ainsi prédestinées, en principe, à une valorisation agricole. En particulier,
les faibles concentrations résiduelles en germes coliformes et l’absence de polymères dans les boues
déshydratées jouent en faveur d’une valorisation agricole. En effet, le séchage des boues au soleil, prati-
qué presque partout dans la région considérée, ne nécessite pas l’emploi de polymères.
Au niveau réglementaire, il existe un cahier de charge datant de l’année 2007 qui réglemente l’épandage
des boues. En plus, des essais pilotes sont réalisés depuis 2007 aussi dans la région d’étude en vue
d’une valorisation agricole des boues. Après une période d’essais pilotes de 5 ans (c’est-à-dire juste
après la saison agricole de 2011), le comité de suivi 25 va tirer des conclusions de ces essais. Il va dé-
terminer d’une façon officielle, les conditions et les périodes à partir desquelles une valorisation agricole
sera autorisée dans la région d’étude mais aussi dans tout le territoite tunisien.
Actuellement, il existe une demande pour les boues de la part des agriculteurs dans les gouvernorats de
Béja (Medjez El Bab, Testour, Téboursouk), de Siliana et El Kef. Les surfaces et les tonnages de boues
valorisées dans le cadre des essais pilotes régionales sont présentés dans le tableau suivant26.
Tableau 4-3 Les surfaces et les tonnages des boues valorisées pour les essais pilotes
Année sup (ha) tonnage sup (ha) tonnage sup (ha) tonnage
2008 43 234 - - - -
Une partie des boues est actuellement utilisée comme fertilisant, en particulier pour les plantations
d’oliviers, d'agrumes et de pommiers. L’épandage sur des pâturages est également testé. En effet, sur la
base des expériences recueillies en Europe centrale, l’épandage de boues d’épuration sur les pâturages
est contesté en raison des aspects bactériologiques. Mais vu les conditions climatiques en Tunisie, en
particulier le rayonnement solaire intense et à longue durée, la désinfection est plus efficace qu’en Eu-
rope centrale. Cependant, il faudra respecter les intervalles nécessaires entre l’épandage des boues et la
transhumance.
L’acceptation de la valorisation agricole des boues d’épuration doit être développée progressivement et
accompagnée d’un monitoring notamment en ce qui concerne les concentrations des substances nocives
et les effets sur le sol et sur les plantes utiles. Les démarches, qui sont actuellement lancées avec le
25
Comprenant le MARHP (qui préside), le MEDD, le MSP, l’ONAS, le CITET, l’ANPE, l’UTAP,
l’ANGeD et l’INRGREF
26
Les données doivent être cumulées d’année en année (c’est-à-dire au Kef en 2009, on a 43 + 4
ha ; pour 2010, on ajoute encore 31 ha).
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
programme des essais pilotes et l’encadrement par le comité de suivi, sont propices à leur réussite. Il va
de soi qu’un succès durable de la valorisation agricole nécessite un respect rigoureux des valeurs limites
définies par la législation tunisienne (voir tableau ci-dessous). Egalement, toute autre exigence de la
norme NT 106.20 sera à satisfaire complètement.
Tableau 4-4 Valeurs limites pour les boues d'épuration fixées par la norme NT 106.20 (2002)
En tenant compte des prévisions des quantités de boues produites à long terme et en retenant 3 t/ha/an,
(ce qui est un ratio à l’échelle internationale) une surface agricole utile de 9.000 ha, soit 90 km², sera
nécessaire au maximum. Comme la surface totale de la région de la Medjerda est de 10.000 km², elle
peut absorber la production de boues qui y est produite.
La valorisation agricole présente de faibles coûts d'élimination des boues d'épuration. Ces derniers re-
présentent environ 40 DNT/t de MS27 pour le transport et la valorisation grâce, entre autre, aux courts
trajets de transport des boues.
L'enfouissement des boues d'épuration en mono-décharge peut se faire aussi bien sous forme liquide
que solidifiée. Cependant, la mise en place de décharges pour les boues d'épuration déshydratées est
problématique pour des raisons de stabilité. De plus, les mono-décharges sont à aménager à proximité
des STEP produisant la plupart des boues d'épuration de sorte à éviter tout coût de transport inutile. Cela
signifie qu'une mono-décharge devrait être réalisée à proximité de Béja ainsi que d'autres mono-
décharges éventuelles à côté de Jendouba ou du Kef.
Compte tenu des quantités plutôt faibles des boues d'épuration et des distances de transport importantes
dans la région d’étude, l’option de réaliser des mono-décharges de boues est éliminée.
La mise en décharge commune des boues d'épuration et des déchets ménagers est envisageable en tant
que solution de secours si la valorisation agricole n’est pas encore mise en application. On peut alors
considérer un rapport maximal de mélange boues d’épuration/déchets ménagers de 30% d’après les
résultats de l’étude sur l’entreposage des boues d’épuration au site de Kabouti (Version provisoire de la
partie 2, Juin 2010).
Le coût unitaire d’enfouissement des déchets non pré-traités a été déterminé dans le chapitre 3.9.3.2. Il
est de 33,85 DNT/t. En considérant la totalité des boues produites dans la région, on obtient un coût total
d’enfouissement des boues sur 20 ans d’environ 15 MDNT, soit une moyenne annuelle de 733.590
DNT/an.
Par ailleurs, grâce à leur teneur en eau, les boues d’épuration peuvent être utilisées pour le PMB si ce
dernier est envisagé comme pré-traitement des déchets ménagers sur les sites de décharges.
27
Source : Plan d’action pour la gestion des boues de station d’épuration en Tunisie (2007)
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
D’autre part, les boues peuvent être utilisées en tant qu’engrais qui favorisent la revégétalisation des
surfaces des décharges d’Erroumani et des Salines. En considérant que 30% de ces surfaces de dé-
charges sont constituées de boues d’épuration et que les surfaces ont une épaisseur de 80 cm, la quanti-
té de boues à utiliser est d’environ 40.000 m3. Ce qui représente environ 9% de la quantité totale de
boues produites en 20 ans.
Le calcul des frais de transport se base d'abord sur la distance entre chacune des stations d'épuration et
les sites de décharge d'Erroumani et de Sers (selon la situation géographique des STEP) puis sur les
quantités de boues à évacuer selon le tableau 4-1. Les prix unitaires des frais de transport en DNT/
(tonne • km) sont tirés de l'Annexe 4-1. On considère que les boues sont transportées par des camoins
ayant une capacité de 20 m³.
Le tableau suivant présente les coûts de transport des boues séchées.
Tableau 4-5 Les coûts de transport des boues jusqu'aux décharges Erroumani et Seres
Distance de la STEP par Distance de la STEP Coûts de
rapport à la décharge par rapport à la transport Boues séchées total 2014- Coûts de transport total
Gouvernorat STEP Erroumani décharge Seres unitaires 2033 2014-2033
km km DNT/t/k m m³ % DNT %
Beja 28 0,214 123.150 28 737.917 21
Medjez El Bab 73 0,166 16.042 4 194.393 6
Testour 75 0,166 14.500 3 180.530 5
Beja
Téboursouk 51 0,179 6.416 1 58.575 2
Nefza 65 0,17 5.427 1 59.963 2
Oued Zargouna 45 0,185 88 0 736 0
Siliana 49 0,181 22.402 5 198.687 6
Maktar 41 0,189 4.918 1 38.112 1
Siliana
Bourada 88 0,162 4.662 1 66.467 2
Gaafour 53 0,178 3.761 1 35.481 1
Tejerouine 54 0,177 5.759 1 55.040 2
Dahmani 20 0,244 5.868 1 28.634 1
Kef Sers 8 0,405 4.241 1 13.741 0
Jerissa 43 0,187 3.578 1 28.768 1
El Kef 32 0,204 44.368 10 289.636 8
Jendouba 29 0,211 55.787 13 341.359 10
Bousalem 9 0,376 22.653 5 76.657 2
Tabarka 81 0,164 34.855 8 463.011 13
Tabarka Aéroport 81 0,164 93 0 1.235 0
Jendouba
Gaardimaou 62 0,172 49.861 12 531.720 15
Fernana 41 0,189 368 0 2.851 0
Ain Draham 47 0,183 4.237 1 36.442 1
Hammam Bourguiba 58 0,174 402 0 4.056 0
Total 433.436 100 3.444.012 100
Les coûts totaux pour l'ensemble de la période étudiée (de 2014 à 2033) s'élèvent à 3,444 MDNT, avec
une moyenne annuelle de 175.000 DNT/an (env. 18 DNT/t MS).
Les coûts de transport les plus élevés sont pour le transport des boues de la STEP de Béja. Cela est dû
principalement au fait que la STEP produit les plus grandes quantités de boues. Pour la STEP de Tarba-
ka, on peut également s'attendre à des coûts de transport élevés en raison de la grande distance à la
décharge la plus proche (Erroumani). Pour la STEP de Gaardimaou, c'est non seulement la quantité de
boues mais aussi la distance à la décharge la plus proche (Erroumani) qui expliquent les coûts élevés de
transport.
Si les boues d'épuration étaient valorisées à proximité des STEP (dans un rayon de 20 km) dans l'agri-
culture, les coûts de transport seraient bien moindres.
Compte tenu de la qualité des boues dans la région d’étude, il est principalement conseillé de valoriser
toutes les quantités de boues dans l'agriculture si la réglementation l’autorise.
Par conséquent, l’enfouissement des boues d'épuration en décharge sur les deux sites de Seres et d'Er-
roumani est une solution de secours. Elle est facilement réalisable grâce aux faibles quantités de boues
produites dans la région. Les coûts totaux de transport et d’enfouissement en décharge sur 20 ans sont
d’environ 18 MDNT, soit une moyenne annuelle de 0,9 MDNT/an.
Parallèlement aux options de valorisation et d'élimination nommées, il est à envisager à moyen terme un
changement dans le procédé de stabilisation des boues. Toutes les STEP situées dans la région de la
Medjerda sont conçues comme installations de boues activées avec stabilisation aérobie simultanée
même pour les grandes stations telles que celles de Béja (144.000 EH), d’El Kef (95.000 EH) et de Jen-
douba (70.000 EH). Pour cette raison, il faudrait à moyen terme étudier les solutions alternatives à la
technologie actuelle telle que la stabilisation anaérobie. Ces solutions peuvent présenter des avantages
significatifs en vue de la réduction de la production de boues, de l’amélioration des caractéristiques de
déshydratation et de la réduction de la consommation d’énergie.
Actuellement, un traitement des boues d'épuration dans des bio-digesteurs n'est pas possible, les boues
étant déjà stabilisées et ne contenant qu'un très faible potentiel énergétique de fermentation. Ce n'est
qu'après la modification du procédé de traitement des eaux usées sur les STEP que cela serait envisa-
geable comme option.
4.2.1 Introduction
D’après les estimations de la Phase 1 de l’étude, la quantité totale de DASRI produite dans notre région
d’étude est de 556 t en 2009. Elle passera à 729 t en 2033 en fonction de l’accroissement de la popula-
tion municipale.
Le tableau suivant présente la répartition de la production de DASRI par gouvernorat en 2009/2010.
Le tableau suivant présente les infrastructures sanitaires répertoriées dans la zone d’étude.
28 Hôpitaux 1952
TOTAL 9 Cliniques privées/centres de dialyse
390 Centres de santé / dispensaires
583 Médecins
La gestion des DAS dans les différentes infrastructures sanitaires ne respecte absolument pas les règles
de bonne pratique, ni au niveau de la séparation à la source, ni au niveau des procédés de stockage à
l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Actuellement, leur élimination se fait généralement dans les dé-
charges et dépotoirs avec transport par les services municipaux. Huit des 28 hôpitaux utilisent
l’incinération in-situ des DASRI.
Le secteur privé ne semble pas intéressé par cette zone, essentiellement en raison de son faible potentiel
très dispersé, comparativement à d’autres régions tunisiennes plus « attractives » non encore desservies.
Le contrôle de la gestion des déchets sanitaires dans les établissements de santé est sous la supervision
de la Direction de l’hygiène du Milieu et de la Protection de l’Environnement, dépendant du Ministère de
la Santé Publique.
D’après le décret n°2745 du 28 juillet 2008 fixant les conditions et les modalités de gestion de déchets
des activités sanitaires, les entreprises spécialisées doivent prendre en charge les opérations de trans-
port, de traitement et d'élimination de ces déchets selon les mêmes normes en vigueur sur le plan natio-
nal et international et conformément aux dispositions prévues par les lois et règlements en vigueur et aux
dispositions du décret.
Durant le conseil ministériel du 5 mars 2008 sur la stratégie nationale pour la gestion des déchets
d’activités sanitaires, il a été décidé, entre autre, que l’incinération in-situ soit abandonnée au profit d’une
désinfection centralisée en centre de traitement collectif (hors site), et que la technologie de banalisation
par autoclavage ou par micro-onde soit utilisée.
Les déchets qui peuvent être traités dans un banaliseur sont les déchets à risques type DASRI. Ils se
répartissent comme suit :
• Déchets piquants coupants tranchants (PCT) : Ils représentent le type le plus clairement identifia-
ble de déchets d’activités de soins à risque tels que les aiguilles et seringues assemblées, les lan-
cettes, les lames, les cathéters, les rasoirs, les scalpels, les bistouris, verrerie cassée, …etc
• Déchets à risques infectieux (DASRI) : Ils représentent la plus grande fraction parmi les déchets
d’activités de soins à risque, par exemple : les déchets issus de chambres d’isolement septique
tels que les tampons, les pansements, les gants, les tubulures de perfusion intraveineuse…etc, les
déchets souillés par des fluides tels que le sang ; les dispositifs utilisant les liquides biologiques
(poches, drains…etc)
• Déchets biologiques comme les liquides biologiques et les fluides physiologiques (sang, urine) ; les
produits issus de cultures cellulaires et de prélèvements ; les fragments anatomiques reconnaissa-
bles (destinés à l’inhumation en Tunisie) et non reconnaissables qui suivent la filière des DASRI ;
etc...
Toutes ces catégories de DASRI peuvent être traitées dans un banaliseur et être ensuite broyées. De ce
fait, elles peuvent être considérées comme des "Déchets Industriels Banals" assimilables aux déchets
ménagers et peuvent par la suite être enfouies dans une décharge contrôlée.
Dans cette phase de concepts, nous considérons deux options pour le système de traitement des DASRI
dans la région d’étude : la première (DS2) consiste à traiter les DASRI dans un centre de traitement cen-
tral situé à Jendouba (option centralisée), la deuxième (DS3) à traiter les DASRI dans un centre de trai-
tement situé dans le chef lieu de chaque gouvernorat (option décentralisée). De plus, nous avons estimé
le coût pour la formation du personnel dans les hôpitaux (DS1).
Chaque acteur dans le circuit de la gestion des DAS devrait acquérir la connaissance et la discipline né-
cessaires pour assurer une gestion durable et sans risque de ces déchets sur l’environnement et la san-
té.
Pour cela, il est recommandé d’organiser des sessions de formation ciblée pour toute personne impliquée
dans la gestion des DAS, dont les objectifs seraient :
• Développer la sensibilisation de l’ensemble du personnel aux risques associés aux objets perfo-
rants et autres déchets infectieux
• Former l’ensemble des personnels soignants au tri des différents types de déchets
• Former le personnel de transport sur la réglementation en vigueur concernant le transport des ma-
tières dangereuses.
La formation du personnel est faite dans le cadre de séminaires avec l’aide de manuels. Elle peut être
assurée soit par le Ministère de la Santé Publique, soit par l’opérateur privé en charge du traitement des
DASRI.
Pour l’estimation des coûts de la formation, nous considérons qu’elle est renouvelable tous les 5 ans.
Dans l’étude sur la gestion des déchets solides à Samsun28 en Turquie, les coûts de formation du per-
28
Samsum solid waste management project – Implementation phase – Logistic concept, 14 sept.2007
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
sonnel assurant le service de 3.311 lits étaient de 3 hommes / mois. Sachant que le nombre total de lits
dans la région d’étude est de 1.952, nous pouvons alors considérer 2,00 hommes / mois pour la forma-
tion du personnel.
Le tableau suivant présente les coûts de formation du personnel dans les hôpitaux.
Tableau 4-8 Coûts de formation du personnel dans les hôpitaux (Option DS1)
Total - - 14.000
En considérant une production moyenne de DASRI de 600 t/an, nous pouvons alors estimer le coût de
formation à la tonne qui revient à environ 5 DNT / tonne.
L’option DS 2 consiste à disposer d’un banaliseur central qui est alimenté par les DASRI des quatre gou-
vernorats de la zone d’étude. Les déchets sont collectés par l’opérateur du banalyseur. Les investisse-
ments nécessaires pour le banaliseur et les véhicules de collecte sont effectués par l’opérateur privé, qui
opère le système.
Nous considérons que le banaliseur central sera installé dans la ville de Jendouba car le gouvernorat de
Jendouba génère la plus grande production de DASRI, et également parce que la ville de Jendouba est
la plus proche de l’épicentre de la région d’étude.
Dans la Phase 1 de l’étude, la quantité de DASRI produits dans la zone d’étude en 2009 a été estimée à
environ 556 tonnes. Par conséquent, nous avons considéré une unité de traitement de 600 t / an pour le
calcul des coûts d’investissement et d’exploitation d’un banaliseur central à Jendouba.
Les coûts pour le banaliseur, le personnel requis et l’exploitation ont été pris de l’étude Phase 2 sur
l’élaboration d’une stratégie de gestion des DAS pour la Tunisie, réalisée en 2007. Les coûts ont été
adaptés à l’année 2009 en considérant une dépréciation de 5% par an. Le tableau suivant présente les
coûts annuels d’un banaliseur de capacité 600 T/an placé hors site et les coûts pour son exploitation.
Tableau 4-9 Coûts d’un banaliseur central de capacité 600 T/an - DS2
Prix uni-
Coûts en
Banaliseur de capacité 600 T/an Unité Quantité taire en
2009
2009
Investissement
Coûts d'investissement DNT 1 771.750
Durée d'amortissement ans 10
Coût d'investissement annuel DNT / an 77.175
Construction (GC)
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Prix uni-
Coûts en
Banaliseur de capacité 600 T/an Unité Quantité taire en
2009
2009
Besoin en surface bâti utile m2 90 579
Surface extérieur (parking, quai de dé-
m2 410
chargement et de chargement véhicules)
116
Durée d'amortissement ans 20
Coûts d'amortissement GC DNT / an 4.984
Bureautique et divers
Coûts d'investissement - bureautique et DNT 1 19.294
divers
Durée d'amortissement ans 7
Coûts d'amortissement - Bureautique et
DNT / an 2.756
divers
Exploitation
Coût unitaire d'électricité DNT/kW 0,200
Coût unitaire d'eau DNT/m3 0,840
Coût vapeur DNT/kg 0,039
Electricité par cycle kW 5,50
Eau par cycle m3 0,22
Vapeur par cycle kg 24
Nombre de cycles / an 6.989
Coûts pour électricité, eau, vapeur DNT / an 15.452
Entretien
Coût entretien base 6000 heures DNT 34.729
Temps moyen par cycle min 50
Nombre d'heures / an h 5.824
Coûts pour l'entretien DNT / an 33.710
Personnel
Agent technique DNT / mois 4 521
Agent administratif DNT / mois 1 447
Cadre de direction DNT / mois 1 1.042
Coûts des salaires du personnel par an DNT / an 42.865
Frais divers - personnel (téléphone, fax,
DNT / an 1 13.892 13.892
consommable bureautique, etc)
Coûts totaux d'exploitation DNT / an 105.918
Pour l’estimation des coûts de transport, nous avons déterminé le nombre total de kilomètres qu’un véhi-
cule doit effectuer pour collecter les DASRI de tous les hôpitaux de la région d’étude. Ce sont des itinérai-
res définis de façon optimale afin que le véhicule collecte le maximum de DASRI en effectuant le plus
court trajet. On obtient 1.200 km aller-retour à Jendouba pour la collecte des DASRI dans les 28 hôpitaux
de la région d’étude. Ce qui donne une distance moyenne entre 2 hôpitaux d’environ 22 km.
Nous avons ensuite considéré qu’un véhicule collecte les DASRI d’un seul gouvernorat tous les 2 jours. Il
faut donc 1 véhicule pour les gouvernorats du nord (Béjà et Jendouba) et 1 véhicule pour les gouverno-
rats du sud (Siliana et Kef). Etant donné que les DASRI sont collectés tous les 2 jours, il n’est donc pas
nécessaire de prévoir un système de réfrigération dans les hôpitaux pour stocker les DASRI.
Le nombre de kilomètres fait par jour et par chaque véhicule est d’environ 1.200/4 = 300 km. Sur l’année,
chaque véhicule parcourt environ 110.000 km. Par conséquent, le parc de véhicules doit être renouvelé
tous les 2 ans et il faut considérer un troisième véhicule comme back-up (pannes, entretien, accident,
etc.).
Les prix unitaires de transport en DNT/tonne.km sont pris du tableau en Annexe 4-2. En fonction des
quantités de DASRI produits par gouvernorat (Tableau 4-7) et de la distance des hôpitaux par rapport au
centre de traitement, nous avons déterminé les coûts de transport des DASRI des hôpitaux vers le centre
de traitement central à Jendouba.
Des fûts sont des petits conteneurs en plastique. Ils sont utilisés pour collecter les DASRI dans les diffé-
rents hôpitaux. On utilise des boîtes d’une capacité de 60 litres. Ces boîtes permettent la gestion des
DASRI (chargement, déchargement dans les véhicules de transport) sans être en contact direct avec le
personnel de manutention. Les informations sur les boites ont été prises de l’étude sur la gestion des
déchets solides à Samsun en Turquie. La figure suivante représente une boîte utilisée dans les hôpitaux.
Une fois traités, les DASRI sont transportés du centre de traitement à Jendouba vers la décharge contrô-
lée d’Erroumani.
Le tableau suivant présente les coûts d’investissement et d’exploitation pour le transport des DASRI vers
le centre de traitement de Jendouba et puis vers la décharge d’Erroumani.
Tableau 4-10 Coûts de transport des DASRI avec un banaliseur central à Jendouba - DS2
Prix uni-
Transport des DASRI avec un banaliseur Coûts en
Unité Quantité taire en
central à Jendouba 2009
2009
Investissement
Véhicule de transport
Nombre de fourgonnette (capacité de char- 3
gement 13 m3)
Coût d'un camion DNT / engin 65.000
Durée d'amortissement ans 2
Coûts annuels d'investissement des camions DNT / an 97.500
Fûts (boites plastiques)
Capacité d'un fût litres 60
Densité DASRI dans le fût t/m3 0,2
Poids DASRI dans le fût kg 12
Production DASRI par jour kg /jour 1.366
Nombre de fûts dans les hôpitaux 114
Prix unitaire d'un fût DNT / fût 18
Nombre de jeu de fûts 3
Durée d'amortissement ans 4
Coûts annuels d'investissement des fûts DNT / an 1.574
Coûts totaux d'investissement DNT / an 99.074
Exploitation
Transport des DASRI des hôpitaux au centre
de traitement à Jendouba
Nombre de km dans le gvt de Béjà km 154
Production de DASRI dans le gvt de Béjà Tonnes / an 138
Coût unitaire de transport - Béjà DNT/tonne.km 1,701
Nombre de km dans Jendouba km 132
Production de DASRI dans le gvt de Jendou-
ba Tonnes / an 164
Coût unitaire de transport - Jendouba DNT/tonne.km 1,725
Nombre de km dans Siliana km 198
Production de DASRI dans le gvt de Siliana Tonnes / an 107
Coût unitaire de transport - Siliana DNT/tonne.km 1,725
Nombre de km dans Kef km 132
Production de DASRI dans le gvt de Kef Tonnes / an 147
Coût unitaire de transport - Kef DNT/tonne.km 1,668
Coûts de transport vers le centre de traite- DNT / an 142.279
ment à Jendouba
Transport des DASRI traités à la décharge
d'Erroumani
Réduction du poids des DASRI après traite- % 50%
ment
Quantité de DASRI après traitement t / an 278
Distance Jendouba - Décharge Erroumani km 25
Coût unitaire de transport DNT/tonne.km 2,464
Coûts de transport à la décharge Erroumani DNT / an 17.122
Prix uni-
Transport des DASRI avec un banaliseur Coûts en
Unité Quantité taire en
central à Jendouba 2009
2009
Le tableau suivant présente les coûts d’enfouissement des DASRI traités dans la décharge contrôlée
d’Erroumani. Le prix unitaire d’enfouissement en décharge a été déterminé dans le chapitre 3.9.3.2.
Les coûts totaux pour un banaliseur central est de 458.761 DNT en 2009, ce qui fait un coût de traite-
ment de 825 DNT / tonne de DASRI.
D’après les quantités de DASRI produits par gouvernorat (tableau 4-7), nous allons considérer que cha-
que chef lieu de gouvernorat est équipé d’un banaliseur d’une capacité de 200 t/an. Un véhicule de col-
lecte est prévu pour collecter les DASRI par gouvernorat. Les DASRI sont collectés tous les jours.
Le tableau suivant présente les différents coûts d’investissement et d’exploitation des quatre banaliseurs
installés dans les chefs lieux.
Tableau 4-12 Coûts des banaliseurs dans les chefs lieux (Option DS3)
Un banaliseur de capacité 200 T/an dans Prix unitaire Coûts en
Unité Quantité
chaque chef lieu en 2009 2009
Investissement
Nombre de banaliseurs 4
Coûts d'investissement DNT 327.994
Durée d'amortissement ans 10
Coût d'investissement annuel (4 banaliseurs) DNT / an 131.198
Construction (GC)
Besoin en surface bâti utile m2 60 579
Surface extérieur (parking, quai de décharge-
m2 340
ment et de chargement véhicules) 116
Durée d'amortissement ans 20
Coûts d'amortissement GC (4 banaliseurs) DNT / an 14.818
Pour le transport des DASRI vers les différents centres de traitement, nous considérons le même type de
fûts que celui utilisé dans l’option DS2, de même en ce qui concerne le type de véhicule de transport.
Les distances des hôpitaux par rapport au chef lieu respectif ont été estimées pour chaque gouvernorat.
Les DASRI traités sont ensuite transportés vers la décharge d’Erroumani pour ceux provenant des cen-
tres de traitement de Béjà et Jendouba, et vers la décharge d’Essers pour ceux du Kef et de Siliana.
Le tableau suivant présente des coûts de transport des DASRI.
Prix uni-
Transport des DASRI vers chaque centre de Coûts en
Unité Quantité taire en
traitement 2009
2009
Coûts de transport vers les décharges DNT / an 18.959
Coûts totaux d'exploitation DNT / an 156.780
Les coûts d’enfouissement des DASRI traités en décharges sont les mêmes que ceux calculés dans
l’option DS2 (Tableau 4-11), à savoir 9.452 DNT /an.
Les coûts totaux pour un traitement de DASRI dans un banaliseur dans chaque chef lieu est de 735.220
DNT en 2009, ce qui fait un coût de traitement de 1.322 DNT / tonne de DASRI.
4.2.5 Conclusions
On constate que le coût de traitement des DASRI dans un banaliseur central à Jendouba est environ 60
% moins élevé que celui pour traiter les DASRI dans un banaliseur placé dans chaque chef lieu de gou-
vernorat. L’option centralisée est donc plus intéressante pour un opérateur privé.
Dans l’étude Phase 2 sur l’élaboration d’une stratégie de gestion des DAS pour la Tunisie, les coûts pour
le traitement de DASRI en 2007 varient entre 420 et 690 DNT/ t en fonction de la capacité du traitement.
Pour une capacité de 600 t/an, l’étude estime un coût de 470 DNT/t. Elle porte sur les établissements de
soins de Grand Tunis et des villes du gouvernorat de Mednine. Ceci dit, les distances de transport sont
moins importantes que celles dans la région de la Medjerda où le coût de traitement à la tonne est plus
important (825 DNT/t).
Par conséquent, afin d’attirer un investissseur privé pour développer cette activité dans la région de la
Medjerda, il faudra soit que les producteurs de DASRI paient un prix plus élevé que dans la région de
Tunis, soit qu’une partie des coûts soient subventionnés par l’Etat, au moins dans un premier temps pour
attirer un opérateur.
Le coût de la gestion intégrée des DASRI dans la vallée de la Medjerda se calcule comme suit :
Formation des
14 000 5
opérateurs - DS 1
Banaliseur central - DS
183 983 274 772 331 494
2
4.3.1 Introduction
Une grande majorité des abattoirs de la zone d’étude ont la problématique d’être non hygiéniques. C’est
généralement une salle unique, où sont réalisées toutes les opérations, le dépéçage est fait à même le
sol, les déchets ne sont pas séparés, etc. Une des options du plan directeur des abattoirs est de réaliser
un abattoir moderne par gouvernorat, au niveau du chef lieu du gouvernorat.
La situation actuelle dans la région d’étude est que chaque commune a son propre abattoir, d’où la multi-
plication des sources de déchets des abattoirs.
Nous rappellons que les déchets des abattoirs sont composés des saisies (organes et viandes jugés par
l’inspection vétérinaire comme impropres à la consommation humaine), des matières stercoraires et des
contenus intestinaux. Du fumier est également produit, dans les abattoirs disposant de stabulation
(grands abattoirs).
Généralement, les matières stercoraires et les contenus digestifs sont assimilés aux déchets ménagers
et ils peuvent être gérés avec eux.
Par contre, les saisies, bien que leurs quantités soient moins importantes que celles des contenus diges-
tifs, et ses présentent sous forme d’organes et de viandes, demeurent très polluants et très dangereux
pour la santé publique par leur possibilité à transmettre des maladies.
La quantité de déchets produits (hors fumier) et son évolution jusqu’à l’an 2033 sont présentées dans les
tableaux suivants :
Tableau 4-15 Projection des quantités de déchets d’abattoirs de 2009 à 2033 (t/an)
Pour la gestion des déchets d’abattoirs, on a distingué les deux types de déchets éliminés, à savoir les
contenus digestifs et les saisies.
Le système centralisé consiste à collecter les déchets des contenus digestifs à partir de chaque abattoir
et de les éliminer en décharge contrôlée avec les déchets ménagers.
Le transport et l’élimination des déchets est généralement à la charge de l’exploitant de l’abattoir, mais
peut être à la charge de la municipalité (suivant le contrat pour l’exploitation de l’abattoir). Ce transport
sera donc fait soit par l’exploitant (s’il dispose du matériel adéquat), soit par la commune ou un transpor-
teur privé contre paiement de ces services.
Cette solution consiste à valoriser ces déchets par le secteur privé. Il existe trois options de valorisation :
• Production d’engrais : les déchets sont récupérés par des privés en vue de le transformer en en-
grais.
Cette solution intéresse beaucoup les agriculteurs et est déjà appliquée dans certains abattoirs.
• Production de compost : ces déchets sont récupérés par des privés en vue d’en faire du compost.
Les quantités disponibles actuellement ne justifient pas la création d’une unité de compostage,
mais ces déchets peuvent ête ajoutés à d’autres types de déchets organiques.
• Digestion des déchets : les déchets sont récupérés par des privés en vue de produire du biogaz.
Les quantités de déchets disponibles ne justifient pas la création d’une unité de digestion. Mais
comme pour la solution de compostage, ces déchets peuvent ête ajoutés à d’autres types de dé-
chets organiques.
Cependant, ces trois options doivent être accompagnées d’actions de contrôle, de formation et de sensi-
bilisation afin de :
• S’assurer que l’agriculteur ou le promoteur privé maitrise les aspects techniques du système de
traitement
• Fournir une formation complémentaire sur terrain aux promoteurs et aux agriculteurs, sur la pro-
duction et l’usage de ce produit
Compte tenu des quantités faibles et réparties dans les différentes municipalités, la gestion appropriée
des déchets de contenus digestifs est le système centralisé avec les déchets ménagers. Cependant, si
un abattoir moderne par gouvernorat est envisagé dans le futur, alors l’option de valoriser ces déchets
par le secteur privé serait intéressante.
Les saisies sont le reflet de l’état sanitaire des animaux abattus. Elles sont constituées de carcasses et
d’abats. Les modes de gestion de ces déchets sont :
• L’incinération : aucun abattoir de la zone d’étude ne dispose d’incinérateur. Cette solution serait
éventuellement envisageable lors de la réalisation d’abattoirs modernes. Elle est assez coûteuse et
ne semble pas adaptée aux conditions locales
• La banalisation : cette solution est envisageable, mais assez coûteuse (environ 1.000 DNT/t), et
elle ne serait vraisemblalement pas acceptée par les exploitants
• La dénaturation puis l’enfouissement en décharge contrôlée : les saisies sont dénaturées (déter-
gent, eau de javel, gazoil, etc) puis enfouies en décharge contrôlée, avec couverture par de la
chaux.
Cette dernière solution semble la plus adaptée et est actuellement appliquée par la majorité des abat-
toirs.
4.4.1 Introduction
Les quantités de déchets industriels banals (DIB) et leur évolution jusqu’en 2033 sont les suivantes :
Vu les petites quantités générées, la dispersion des DIB dans les 37 municipalités et l’éloignement des
industries du recyclage (Tunis), il n’est pas envisageable d’obliger les industriels à gérer leurs déchets
indépendemment du système des déchets ménagers. En effet, cela serait très onéreux et engendrerait la
prolifération des dépôts sauvages.
La gestion des DIB par les municipalités et le nouveau système a un coût qui doit être répercuté sur les
industriels, au prorata des quantités qu’ils éliminent.
Actuellement dans la région d’étude, si c'est la municipalité qui se charge du transport, l'industrie paye
par voyage. Le coût à payer pour un voyage par une remorque et un tracteur est compris entre de 10 et
20 DNT en fonction des communes. Il faut donc augmenter ce tarif.
Les fractions recyclables générées par les industries ne doivent pas être mélangées avec les déchets
ménagers car elles sont alors souillées et elles ne peuvent plus être valorisées.
Les options pour la gestion des DIB vont dépendre de l’existence d’installations de tri et de pré-traitement
sur les décharges :
• Option 1 (DIBI 1) : Pas de tri ou de pré-traitement. Les DIB sont assimilés à des déchets ména-
gers et le tarif est adapté. Le tri des déchets dans les industries n’est pas nécessaire s’il n’est pas
économique.
• Option 2 (DIBI 2) : Il y a un tri et/ou un pré-traitement. Les industries doivent trier leurs déchets
suivant :
o les non valorisables qui sont assimilés aux déchets ménagers. Les coûts pour leur élimina-
tion sont les mêmes que ceux de l’option 1.
o les valorisables qui sont collectés par les municipalités ou par les sociétés privées et trans-
portés vers les centres de transfert (un conteneur leur est réservé). Ils sont ensuite transfé-
rés (en vrac) par l’exploitant du CT et triés sur la décharge. Les coûts à appliquer aux pro-
ducteurs devront être moindres que dans l’option 1 puisque le gestionnaire du centre de tri /
prétraitement peut bénéficier d’un revenu à la revente des fractions recyclables. Et aussi
pour inciter les industriels à trier leurs déchets. La réduction du tarif sera à définir en fonction
des options techniques de prétraitement retenues et de la valeur des déchets recyclés sur le
marché national.
Nous avons analysé au chapitre 12 du rapport de la première phase, les quantités et les potentiels valori-
sables des déchets agricoles et des déchets agro-alimentaires. Il en ressort que :
• Les déchets d’élevages (essentiellement des bovins car sédentaires) sont des sources de pollution
locales, mais cette pollution pourrait être évitée si de moyens plus adaptés d’épandage de fumier
étaient développés
• Pour ce qui concerne les déchets de l'industrie agro-alimentaire, seules les quantités générées
dans des zones municipales ou directement limitrophes peuvent nous intéresser dans le cadre
d'une valorisation des fractions organiques.
La problématique de la gestion des déchets d’élevages bovins a été discutée au chapitre 3.10.1, concer-
nant la GDS dans les zones rurales.
Les quantités mobilisables de déchets des industries agro-alimentaires ont été estimées pour 2009 à 649
tonnes par an, à 855 tonnes en 2014 (soit 0,6 % des déchets municipaux) et 2.160 tonnes en 2033 (soit
0,8 % des déchets municipaux).
Nous avons étudié la possibilité de valorisation énergétique de la biomasse au sein même de l’entreprise
qui la génère. Nous avons repris le cas des trois sociétés que nous avions enquêtées durant la Phase 1
de l’étude :
• La société ABIDA qui transforme des légumes pour produire du concentré de tomates, harissa et
des olives de table. Parallèlement à cette activité, la société possède à 1.5 Km un élevage ovin de
600 têtes.
• La société Kokam qui est active dans l’élevage de volailles, l’abattage de dindes (500 / jour
à 10 kg), volailles (5.000 – 6.000 / jour à 1,6 kg) et cailles (100 / jour à 0,18 kg) et la transformation
de la viande
Biomasses valori- t/an 1.013 (22% M.S) 945 (50% M.S) 4.298 (29% M.S)
sées
De façon générale, les résultats du tableau montrent que les projets de biométhanisation ne sont pas
rentables en raison des quantités faibles en biomasses disponibles par société, et également en raison
du prix de rachat de l’électricité qui est actuellement de 0,110 DNT/kWhé.
Cependant, le potentiel énergétique de l’étude sur la société KOKAM est le plus intéressant des trois cas.
Le fait de doubler le prix de rachat de l’électricité pourrait rendre ce projet économiquement viable.
Comme le montre ces exemples, le cadre institutionnel n’est pas encore favorable au développement de
telles unités. Par conséquent, compte tenu des faibles quantités en présence et de leur dispersion dans
la zone d’étude, ces déchets agro-alimentaires fermenticibles n’ont d’autre solution que d’être gérés avec
le système centralisé, en les assimilant à des déchets industriels banals.
La gestion actuelle qui consiste à disposer d’un dépotoir par municipalité est la seule solution possible
pour ces déchets inertes, essentiellement issus de la construction. Les PCGD pourront définir au cas par
cas des procédures et une tarification pour ces déchets, afin d’en éviter les dépots sauvages.
A l’heure actuelle, les communes gèrent majoritairement le service de collecte des déchets municipaux
par leurs propres moyens (matériel et personnel) (scénario I-PCC3). Quelques communes, telles que
Jendouba, ont eu recours à des opérateurs privés, à une échelle limitée (scénario I-PCC2). L’expérience
est généralement considérée comme bonne mais les responsables communaux se heurtent générale-
ment aux contraintes budgétaires pour pouvoir l’élargir à l’ensemble de leur périmètre communal. Plu-
sieurs communes, profitant des encouragements institués pour l’emploi des jeunes diplômés (mécanisme
32 du fonds 21-21), ont recruté des micro-entreprises pour la collecte des déchets, notamment dans la
médina ou les zones péri-urbaines (scénario I-PCC1). Il est à relever qu’il n’existe à ce jour aucune expé-
rience de coopération intercommunale pour la collecte des déchets municipaux, malgré les évidentes
économies d’échelle qu’une telle coopération engendrait, et ce, en raison de fortes réserves tant nationa-
les que locales.
6.1.2 Proposition
Il est recommandé d’améliorer et de renforcer le système de collecte des déchets municipaux. La profes-
sionnalisation de la précollecte et de la collecte des déchets ménagers passe par quatre axes stratégi-
ques :
• la définition claire de niveaux de service (en fonction de la typologie de l’habitat et des caractéristi-
ques socio-économiques des populations) ;
Le tableau ci-dessous récapitule les 5 scénarii possibles pour la collecte des déchets dans les zones
urbaines, en présentant leurs avantages et inconvénients, ainsi que les préalables nécessaires :
Tableau 6-1 Comparaison des scénarios de la précollecte et de la collecte des déchets ménagers
Scénario Avantages Inconvénients Mesures accompagnatri-
ces
Collecte des - expérience de certai- - absence d’expérience - mettre en place un
déchets muni- nes communes dans de certaines commu- programme de forma-
cipaux par des la passation et la ges- nes dans la passation tion des micro-
micro- tion de contrats avec et la gestion de entreprises
entreprises les micro-entreprises contrats avec les - mettre en place un
contractées - souplesse de gestion micro-entreprises système de suivi et
par les com- (durée du contrat et - difficulté de dégager contrôle des presta-
munes (I- extension géographi- des économies tions des micro-
PCC1) que) d’échelle (fractionne- entreprises
- aide financière de ment des prestations) - programme de forma-
l’Etat dans le cadre - compétences et réfé- tion des cadres en
de l’encouragement à rences de micro- charge du suivi et
l’emploi des jeunes entreprises dans le contrôle
diplômés (limitée aux domaine de la GDS ? - définir un mode de
quatre premières an- - durabilité non prou- financement au-delà
nées) vée du financement de la cinquième an-
- possibilité de mieux (au-delà des 5 pre- née
collecter complète- mières années)
ment les zones urbai-
nes réputées difficiles
(zone péri-urbaines et
médina)
- possibilité d’introduire
des mécanismes de
contrôle et des indica-
teurs de performance
des prestations ren-
dues par les micro-
entreprises
Collecte des - expérience de certai- - absence d’expérience - renforcement des ca-
déchets muni- nes communes dans de certaines commu- pacités communales
cipaux par des la passation et la ges- nes dans la passation pour la passation des
entreprises tion de contrats avec et la gestion de marchés
privées le secteur privé contrats avec le sec- - sonder les entrepri-
contractées - assistance et soutien teur privé ses sur leur intérêt à
par les com- de la DGCPL à la - procédures de passa- ce marché
munes (I- PSP tion des marchés - mettre en place un
PCC2) - bonnes compétences lourdes et complexes système de suivi et
et références du sec- - intérêt du secteur pri- contrôle des presta-
teur privé vé pour la sous- tions des entreprises
- possibilité d’améliorer traitance de services privées
le service rendu aux de collecte (résiliation - programme de forma-
citoyens, notamment de contrats avant tion des cadres en
dans les zones urbai- terme, performances charge du suivi et
nes modernes non atteintes, retards contrôle
- possibilité d’introduire de paiement, de- - mettre en place un
des mécanismes de mande de service programme de forma-
contrôle et des indica- supplémentaire non tion des entreprises
teurs de performance rémunéré, etc.) ? locales
des prestations ren- - intérêt du secteur pri- - définir un mode de
dues par les micro- vé pour la sous- financement durable
La collecte des déchets dans les zones urbaines est financée par le budget communal, provenant princi-
palement des impôts directs locaux, du Fonds Commun des Collectivités Locales et des autres revenus
(impôts locaux indirects, revenus du domaine, recettes en atténuation des services rendus et autres re-
cettes accidentelles et diverses). Il convient de rappeler que les citoyens ne sont pas soumis à une rede-
vance propreté de par la loi sur la fiscalité locale.
A court terme, il est peu vraisemblable que le mode actuel de financement évolue. Toutefois, il convient
de noter qu’une réflexion est en cours au sein du gouvernement tunisien sur la stratégie de financement
et de recouvrement des coûts de la gestion des déchets solides. Outre le financement par les éco-taxes,
une piste sérieuse concerne justement l’introduction progressive d’une redevance déchets.
6.1.4 Conclusion
L’analyse précédente a permis de montrer que le scénario I-PCC5 est le mieux approprié à un horizon
moyen-long terme, compte tenu des importantes économies d’échelle qu’il permet de dégager, surtout s’il
est couplé à la participation du secteur privé. A court terme, dans les conditions actuelles, il est souhaita-
ble d’encourager la professionnalisation de la précollecte et de la collecte des déchets ménagers.
Il n’existe pas à proprement parler de tri des déchets ménagers organisé par les communes ou le secteur
privé en vue d’en extraire la fraction recyclable. Il y a eu quelques expériences sans lendemain de col-
lecte sélective et de tri menées par des communes, dont la plus emblématique est celle réalisée par la
commune de Tunis en collaboration avec l’ANPE dans le quartier de Cité El Khadhra. Autrement, on re-
lève, ici et là, des initiatives du secteur informel ou de micro-entreprises de tri sommaire (parfois à même
la voirie) pour séparer certaines fractions de valeur (cannettes métalliques, bouteilles en plastique, vieux
meubles, certains équipements électriques et électroniques, vieux vêtements, etc.).
Enfin, il convient de rappeler que l’ANGed a mis en place le réseau Cheb qui permet de récupérer les
emballages en plastiques préalablement triés à la source par les ménages et déposés par ceux-ci auprès
des épiceries de détail.
6.2.2 Proposition
Il y a lieu de souligner que le développement du tri à la source (au niveau des ménages) procède d’une
stratégie à long terme. En revanche, il est possible de développer le tri par apport volontaire dans des
déchetteries : l’ANGed est en train d’étudier la faisabilité de créer des déchetteries communales et indus-
trielles. Il est donc proposé de développer un réseau de déchetteries au niveau des communes, ces dé-
chetteries pouvant être gérées en régie par les communes, par l’ANGed ou encore par le secteur privé.
Le tableau ci-dessous récapitule les 8 scénarii possibles pour le tri des déchets ménagers recyclables, en
présentant leurs avantages et inconvénients, ainsi que les préalables nécessaires :
Tableau 6-2 Comparaison des scénarios du tri des déchets ménagers recyclables
Scénario Avantages Inconvénients Mesures accompagna-
trices
Tri des dé- - expérience de certai- - absence d’expérience - mettre en place un
chets munici- nes communes dans de certaines commu- programme de for-
paux par des la passation et la ges- nes dans la passation mation des micro-
micro- tion de contrats avec et la gestion de entreprises
entreprises les micro-entreprises contrats avec les - mettre en place un
contractées - souplesse de gestion micro-entreprises système de suivi et
par les com- (durée du contrat et - difficulté de dégager contrôle des presta-
munes (I- extension géographi- des économies tions des micro-
TRI1) que) d’échelle (fractionne- entreprises
- aide financière de ment des prestations) - programme de for-
l’Etat dans le cadre - possibilité d’introduire mation des cadres
de l’encouragement à des mécanismes de en charge du suivi et
l’emploi des jeunes contrôle et des indica- contrôle
diplômés (limitée aux teurs de performance - définir un mode de
quatre premières an- des prestations ren- financement au-delà
nées) dues par les micro- de la cinquième an-
- possibilité de mieux entreprises ? née
desservir complète- - compétences et réfé-
ment les zones urbai- rences de micro-
nes réputées difficiles entreprises dans le
(zone péri-urbaines et domaine du tri des
médina) déchets ménagers ?
- coût du tri ?
- nuisances possibles
(apparition de points
noirs)
- couverture complète
du périmètre commu-
nal ?
- durabilité non prou-
vée du financement
(au-delà des 5 pre-
mières années)
Tri des dé- - souplesse de gestion - difficulté de dégager - pas de mesures ac-
chets ména- - pas de coût apparent des économies compagnatrices
Il n’existe pas de cadre financier approprié pour le financement du tri des déchets ménagers recyclables.
Certes, il existe des débouchés mais il n’est pas sûr que les prix de reprise soient suffisamment rémuné-
rateurs pour couvrir la totalité des coûts de cette activité.
Si cette activité est gérée par les communes (soit en régie, soit en délégation), les communes devront
financer les coûts d’investissement et d’exploitation des déchetteries à créer sur leur budget propre. La loi
sur la fiscalité locale leur offre la possibilité de créer une redevance spécifique, partant du principe qu’il
s’agit d’un service spécifique. Il restera toutefois à tester leur volonté politique de créer ce nouvel outil
financier.
Si l’ANGed devait gérer les déchetteries, il est peu probable que cela s’accompagne d’une nouvelle ren-
trée financière : cette activité serait donc financée sur les ressources propres de l’ANGed (éco-taxes),
alors même que l’ANGed doit faire face à une augmentation importante de ses dépenses (liée à l’entrée
en exploitation de nouvelles décharges contrôlées et centres de transfert) et une stagnation de ses recet-
tes.
6.2.4 Conclusion
L’analyse précédente montre qu’il n’existe pas de schéma institutionnel et financier optimal pour le tri des
déchets ménagers recyclables. En effet, lorsqu’il existe des solutions de financement (cas des commu-
nes), il leur manquera peut-être la volonté politique et les compétences techniques pour faire aboutir de
tels projets. En revanche, lorsqu’une vision, une volonté et des compétences existent (cas de l’ANGed),
ce sont les moyens financiers qui pourraient faire défaut.
Ceci étant dit, le scénario I-TRI6 apparait comme étant le plus raisonnable dans le contexte actuel. A plus
long terme, le scénario I-TRI8 est à encourager.
Il existe actuellement plusieurs filières de recyclage des déchets ménagers, certaines informelles (cas
des vieux vêtements, du petit matériel électroménager, des métaux, etc.), d’autres mises en place dans
le cadre de la loi 96-41.
En effet, depuis la promulgation de la Loi cadre n° 96-41 sur la gestion des déchets solides et des textes
d’application y afférents, la Tunisie a mis en place plusieurs filières de collecte, de traitement et de valori-
sation de certaines catégories de déchets. Eco-Lef est le plus ancien éco-organisme public puisqu’il a été
créé en avril 2001. C’est également le système le plus abouti. Ce système a été à l’origine de
l’aménagement de 313 points Eco-Lef ayant permis la collecte de 15.800 tonnes de déchets
d’emballages plastiques en 2008. Eco-Zit est le système public de reprise des huiles lubrifiantes usa-
gées. Cet éco-organisme s’appuyant sur 8.000 points de collecte a permis la collecte de 15.000 tonnes
en 2007 (sur 50.000 tonnes consommées annuellement en Tunisie et 25.000 tonnes valorisables) et la
valorisation de 10.000 tonnes/an d’huiles lubrifiantes usagées par la SOTULUB. Eco-Filtre est un éco-
organisme public destiné à collecter les filtres à huile usagés. Ce système a été mis en place en parallèle
avec Eco-Zit, de façon à réduire les charges fixes et se rapprocher de l’équilibre financier de cette filière.
La filière des accumulateurs usagés assure la collecte des accumulateurs au plomb par des collecteurs
privés pour le compte de deux sociétés de recyclage agréées, avec un système de consigne obligatoire
pour tout accumulateur mis sur le marché local pour assurer le financement de la filière.
Par ailleurs, L’ANGed est en train de mettre en place de nouvelles filières de collecte et de recyclage,
dont, entre autres :
6.3.2 Proposition
Les propositions s’appuieront sur l’important acquis de la Tunisie en termes de filières de collecte et de
recyclage des déchets ménagers, tout en veillant à les renforcer29.
Trois scénarii seront ainsi évalués, présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 6-3 Comparaison des scénarii du tri des déchets ménagers recyclables
Scénario Avantages Inconvénients Mesures accompagnatri-
ces
Eco-organismes - Conformité avec la loi - gestion centralisée du - mettre en place un
gérés par de création de système programme de forma-
l’ANGed (I- l’ANGed - mobilisation et adhé- tion des micro-
REC1) - gestion centralisée du sion des recycleurs entreprises
système insuffisantes - mettre en place un
- possibilité d’initier des - difficulté de dégager système de suivi et
techniques innovan- des économies contrôle des presta-
tes d’échelle (fractionne- tions des micro-
- financement par éco- ment des prestations entreprises
taxes et taille limitée des - programme de forma-
- possibilité de mieux opérateurs) tion des cadres en
desservir complète- - possibilité d’introduire charge du suivi et
ment les zones urbai- des mécanismes de contrôle
nes réputées difficiles contrôle et des indica- - définir un mode de
(zone péri-urbaines et teurs de performance financement durable
médina) des prestations ren- - mettre en place un
dues par les micro- programme
entreprises ? d’incitations fiscales
- durabilité des res- et économiques
sources financières
du système (prix de
reprise des déchets
collectés et de ces-
sion des matières
triées dissociés de
ceux du marché)
- efficacité économi-
que ?
- nuisances possibles
(apparition de points
noirs)
- couverture complète
du périmètre commu-
nal ?
Eco-organismes - Conformité avec la loi - possibilité d’introduire - assistance technique
affermés au de création de des mécanismes de à l’ANGed pour la
secteur privé l’ANGed contrôle et des indica- mise en régie délé-
par l’ANGed (I- - Possibilité d’introduire teurs de performance guée
REC2) le principe de respon- des prestations ren- - mettre en place un
sabilité élargie du dues par le secteur système de suivi et
29
Pour plus de détails, prière se reporter à l’étude suivante :
Eléments pour l’élaboration du programme d’action pour les filières, ANGed/GTZ, GOPA, septembre
2009.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Le financement des filières de collecte et de recyclage repose principalement sur les éco-taxes instau-
rées sur les produits importés (matières premières et produits finis) et sur le chiffre d’affaires des produits
fabriqués localement. Ce financement est suffisant dans l’absolu pour faire face aux dépenses engen-
drées par ces éco-organismes. Toutefois, il convient de noter qu’une part importante de ces éco-taxes
sert au financement du transfert et de la mise en décharge des déchets ménagers. Dès lors, l’ANGed
gère les éco-organismes sous contrainte budgétaire, l’empêchant de collecter et recycler la totalité du
gisement disponible.
Concernant la co-incinération, le mécanisme de financement n’est pas clair : s’agit-il d’une prestation à
titre payant ou gracieux (compte tenu du haut pouvoir calorifique de certains déchets) rendue par les
cimentiers ? Il s’agit là d’un paramètre important de décision par rapport au choix d’un scénario.
6.3.4 Conclusion
En l’absence d’informations précises sur le coût de co-incinération, le scénario I-REC2 apparaît comme
le plus intéressant.
A l’heure actuelle, conformément aux décisions du Conseil Ministériel Restreint du 14/01/2000, l’ANGed
a été chargée de la réalisation et l’exploitation des centres de transfert (scénario I-TR3). Il est à noter qu’il
existe quelques communes qui gèrent leurs propres centres de transfert (scénario I-TR1).
6.4.2 Proposition
Il est clair que la situation actuelle n’est pas satisfaisante, pour au moins deux raisons principales : la
première raison tient au décret de création de l’ANGed, qui ne mentionne à aucun moment parmi les
missions de l’Agence l’exploitation des infrastructures de traitement des déchets ménagers, et la seconde
est relative à la loi organique des communes (et la loi sur les déchets), qui stipule explicitement que la
gestion des déchets est du ressort des communes.
Le tableau ci-dessous récapitule les 7 scénarii possibles pour le transfert des déchets municipaux, en
présentant leurs avantages et inconvénients, ainsi que les préalables nécessaires :
Tableau 6-4 Présentation des scénarios de transfert et transport des déchets ménagers
Scénario Avantages Inconvénients Mesures accompagna-
trices
Transfert et transport - certaines commu- - absence - renforcement des
des déchets ména- nes ont développé d’économies capacités commu-
gers par les services des compétences d’échelle entre nales techniques
municipaux (I-TR1) importantes dans communes - mettre en place un
la GDS - absence de sou- système de suivi et
- possibilité par les plesse de gestion contrôle des pres-
marchés cadres (contraintes budgé- tations des servi-
d’obtenir des prix taires et adminis- ces municipaux
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Pendant longtemps, le financement des coûts d’exploitation des centres de transfert demeurait pendante
et non résolue, compte tenu des ressources limitées des communes. En 2005, le décret n° 2005-2317
portant création de l’ANGed a affecté une part des taxes environnementales relatives à la gestion des
déchets au budget de fonctionnement de l’Agence pour couvrir une partie du coût de traitement des dé-
chets ménagers (à hauteur de 80%).
A court terme, il est peu vraisemblable que le mode actuel de financement évolue. Toutefois, il convient
de noter qu’une réflexion est en cours au sein du gouvernement tunisien sur la stratégie de financement
et de recouvrement des coûts de la gestion des déchets solides. Outre le financement par les éco-taxes,
une piste sérieuse concerne justement l’introduction progressive d’une redevance déchets.
6.4.4 Conclusion
De l’analyse précédente, il est proposé que l’ANGed transfère à moyen terme la gestion de ces ouvrages
aux communes, en soutenant la mise en œuvre d’une collaboration intercommunale sous forme de
convention30 (scénarii I-TR4 et I-TR5). Les scénarii impliquant le conseil régional sont peu crédibles à
l’heure actuelle, même si cela permettrait d’intégrer les zones rurales (qui constituent une part importante
de la population de la région d’étude).
Actuellement, à l’instar du tri des déchets ménagers, il n’existe aucune structure ayant développé le pré-
traitement des déchets ménagers et assimilés.
6.5.2 Proposition
A court terme, les communes vont concentrer leurs moyens sur l’amélioration des performances de leur
système actuel de collecte et d’élimination des déchets solides municipaux, en s’appuyant notamment
sur les compétences et les ressources de l’ANGed.
Etant donné que la promotion du prétraitement des déchets entre dans le cadre plus large de la valorisa-
tion des déchets, il est recommandé que l’ANGed, conformément à son décret de création, initie le sys-
tème en passant les contrats avec des entreprises privées pour les cinq à dix premières années (scéna-
rio I-P1).
A terme, il serait souhaitable que l’ANGed transfère la gestion de ces ouvrages aux communes, en sou-
tenant la mise en place d’une collaboration intercommunale dans le cadre d’une convention (scénarii I-P2
et I-P3). L’option d’impliquer le conseil régional (soit directement, soit via la création d’une régie – scéna-
rio I-P4) est peu plausible à l’heure actuelle, même si cela permettrait d’intégrer les zones rurales (qui
constituent une part importante de la population de la région d’étude).
A court terme, le financement des coûts d’exploitation du prétraitement devrait reposer sur des aides et
incitations de l’Etat destinées à promouvoir le prétraitement. A priori, ce financement devrait donc avoir
pour source une part des taxes environnementales affectées au budget de fonctionnement de l’ANGed. A
moyen et long terme, dans le cadre de la réflexion du gouvernement tunisien relative au financement et
au recouvrement des coûts de la gestion des déchets solides, le prétraitement pourra être partiellement
financé par une redevance déchets due par les ménages et autres producteurs de déchets solides assi-
milés aux déchets ménagers.
30
Cf. Article 2 du décret n° 2005-2317 portant création de l’ANGed : « [l’Agence a notamment pour mis-
sions] de contribuer à aider et à consolider les groupements ou des structures régionales que les collecti-
vités locales créent dans le domaine de la gestion durable des ouvrages et des décharges contrôlées »
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
Pour rappel, le Conseil Ministériel Restreint du 14 janvier 2000 a chargé le département DDS de l’ANPE
(et depuis, l’ANGed) de la réalisation et l’exploitation des centres d’enfouissement technique.
6.6.2 Proposition
Le tableau ci-dessous récapitule les 6 scénarii possibles pour la mise en décharge des déchets munici-
paux, en présentant leurs avantages et inconvénients, ainsi que les préalables nécessaires :
Le mode actuel de financement, reposant principalement sur les éco-taxes et accessoirement sur les
contributions des communes (gate fee), évoluera peu à court terme. A moyen ou long terme, avec le
désengagement de l’ANGed de cette activité, une nouvelle source de financement issue de l’introduction
progressive d’une redevance déchets auprès des ménages, permettra de réduire la part des taxes envi-
ronnementales.
6.6.4 Conclusion
La même remarque faite pour les centres de transfert vaut également pour les centres d’enfouissement
technique : une gestion durable et intégrée des déchets impose que l’ANGed (scénario I-D1) transfère à
moyen terme la gestion de ces ouvrages aux communes, en encourageant leur collaboration intercom-
munale dans le cadre d’une convention (scénarii I-D5 et I-D6).
L’ANGed étant en charge de la post-collecte, est également responsable de la gestion technique et fi-
nancière de la post-collecte. En particulier, l’Agence définit le niveau de service requis (déchets admissi-
bles, procédures d’admission des déchets, les itinéraires et les fréquences de transfert, les horaires
d’ouverture des centres de transfert et des centres d’élimination, mode opératoire des casiers, etc.), éva-
lue les budgets nécessaires, définit la tarification à appliquer aux utilisateurs des centres et affecte les
moyens matériels et humains indispensables (scénario I-CTFPC1).
6.7.2 Proposition
L’évolution des responsabilités institutionnelles épousera celle concernant les centres de transfert et
d’élimination : dès lors que l’exploitation du transfert et de l’élimination des déchets ménagers sera de la
responsabilité des communes, la gestion technique et financière de la post-collecte reviendra à terme aux
communes, qui pourront coopérer dans le cadre d’une convention (scénario I-CTFPC3). Une alternative
serait de confier cette activité au conseil régional, via la création d’une régie (scénario I-CTFPC2).
Compte tenu que l’exploitation des centres de transfert et d’élimination est déléguée au secteur privé, il
convient de mettre en place un suivi et un contrôle des performances de l’opérateur.
Le financement de cette mission sera identique à celui du transfert et de l’élimination. Ainsi, à court
terme, il sera financé par le budget de l’ANGed et les contributions des utilisateurs (communes et autres
clients). A moyen terme, avec le désengagement de l’ANGed, son financement reposera sur les dotations
budgétaires des communes associées et les contributions des utilisateurs (communes et autres clients).
Selon le principe du producteur-récupérateur, l’ONAS est responsable de la gestion des boues des sta-
tions d’épuration. En particulier, l’Office doit définir un plan de gestion des boues et mettre en place le
système adéquat pour suivre et contrôler les performances du système de gestion des boues.
6.8.2 Proposition
Il est conseillé de conserver l’ONAS comme responsable de la gestion des boues des stations
d’épuration, toujours selon le principe du producteur-récupérateur (scénario I-BSE1).
Toutefois, s’agissant de déchets pouvant être assimilés dans certains cas à des déchets pouvant être
éliminés conjointement aux déchets ménagers, il peut être opportun que l’ANGed apporte des solutions à
l’ONAS, mais il faudra dans ce cas que les responsabilités et les obligations de chaque partie soient clai-
rement définies, tout particulièrement si l’on envisage de donner l’exploitation des centres de prétraite-
ment et des décharges à des opérateurs privés (scénario I-BSE2).
Selon le principe du pollueur-payeur, l’ONAS doit supporter le coût de la gestion des boues des stations
d’épuration. Ceci dit, en fonction des objectifs sociaux et économique de l’Etat, ce coût pourra être par-
tiellement ou totalement répercuté sur les abonnés de l’ONAS.
Les dépenses pour le contrôle, gestion, planification/conception des installations sont à la charge du maî-
tre d’ouvrage (ex : ONAS). Il n’existe pas de nouveaux besoins organisationnels, de personnel, de régu-
lation au niveau de l’ANGed (principe de la responsabilité du producteur appliqué).
6.8.4 Conclusion
Il est conseillé de conserver l’ONAS comme responsable de la gestion des boues des stations
d’épuration, toujours selon le principe du producteur-récupérateur (scénario I-BSE1).
Peu d’établissements publics et privés de santé gèrent conformément à la réglementation leurs déchets
de soin. En pratique, ces déchets sont mélangés avec les déchets non septiques et collectés comme tels
par les services communaux (scénario I-DS1).
6.9.2 Proposition
Selon le principe du producteur-récupérateur, les établissements publics et privés de santé sont respon-
sables de la gestion des déchets de soin. En particulier, chaque établissement doit définir un plan de
gestion des déchets de soins et mettre en place le système adéquat pour suivre et contrôler les perfor-
mances du système de gestion de ces déchets (scénario I-DS3).
Il sera possible pour les établissements de soins de déléguer la gestion de leurs déchets aux communes
(scénarii I-DS1 et I-DS2), les communes pouvant choisir de mutualiser cette gestion (coopération inter-
communale, scénarii I-DS6 et I-DS7). Enfin, si une régie autonome est crée par le conseil régional, il
pourra être opportun de lui confier également la gestion des déchets de soins (scénario I-DS5).
Toutefois, s’agissant de déchets infectieux et donc dangereux, il convient que l’ANGed définisse le cadre
légal régissant l’intervention des acteurs de ce secteur (scénario I-DS4).
Selon le principe du pollueur-payeur, les établissements publics et privés de santé doivent supporter le
coût de la gestion des déchets de soin. Ceci dit, en fonction des objectifs sociaux et économiques de
l’Etat, ce coût pourra être partiellement ou totalement répercuté sur les patients.
Les dépenses pour le contrôle, gestion, planification/conception des installations sont à la charge du maî-
tre d’ouvrage (Ex : Etablissements publics et privés de santé). Il n’existe pas de nouveaux besoins orga-
nisationnels, de personnel, de régulation au niveau de l’ANGed (principe de la responsabilité du produc-
teur appliqué).
Peu d’abattoirs gèrent conformément à la réglementation leurs déchets. En pratique, ces déchets sont
collectés mélangés avec les déchets ménagers et assimilés par les services communaux (scénario I-
DA1) ou par le secteur privé, lorsque ce service est délégué (scénario I-DA2).
6.10.2 Proposition
Selon le principe du producteur-récupérateur, les abattoirs sont responsables de la gestion de leurs dé-
chets. En particulier, chaque abattoir doit définir un plan de gestion de leurs déchets et mettre en place le
système adéquat pour suivre et contrôler les performances du système de gestion des déchets. Lorsque
ces derniers n’ont pas de personnalité juridique, cette responsabilité incombe aux communes (cas le plus
fréquent). Dans ce cas, il sera possible aux communes de gérer en régie directe ou de déléguer la ges-
tion de leurs déchets au secteur privé, les communes pouvant choisir de mutualiser cette gestion (coopé-
ration intercommunale, scénarii I-DA5 et I-DA6). Par ailleurs, si une régie autonome est crée par le
conseil régional, il pourra être opportun de lui confier également la gestion des déchets de soins (scéna-
rio I-DA4).
Toutefois, s’agissant de déchets infectieux et donc dangereux, il convient que l’ANGed définisse le cadre
légal régissant l’intervention des acteurs de ce secteur (scénario I-DA3).
Selon le principe du pollueur-payeur, les abattoirs doivent supporter le coût de la gestion de leurs dé-
chets. Ce coût devrait normalement être répercuté sur le prix de leurs prestations (internalisation du coût
environnemental).
A l’heure actuelle, les communes collectent les déchets de construction produits dans leur périmètre
(scénarii I-DC1 et I-DC2). Leur problème principal provient de la difficulté d’identifier le producteur de ces
déchets, lorsqu’ils sont déposés de façon illégale sur la voirie publique. Ceci se traduit par l’impossibilité
d’organiser et d’optimiser les tournées de collecte de ces déchets, d’une part, et, d’autre part, de couvrir
le coût de cette collecte.
6.11.2 Proposition
D’un point de vue institutionnel, la collecte et l’élimination des déchets de construction ne soulèvent pas
de problème particulier. Il est donc recommandé de maintenir les communes responsables de la gestion
de ce type de déchets. Toutefois, il est souhaitable de renforcer le cadre organisationnel par l’information
des citoyens des modalités de collecte de ces déchets (lieux, modes de présentation, jours et horaires,
tarifs) et le contrôle sur terrain de façon à limiter autant que faire se peut le dépôt illégal de ces déchets
sur la voie publique.
Il pourrait être intéressant pour une commune de déléguer cette mission à une entreprise privée (comme
cela se fait pour la fourrière) (scénario I-DC2). Cette solution peut être d’autant plus aisée à mettre en
œuvre que ses sources de financement sont claires (redevances), permettant une autonomie de gestion
et que l’étendue des prestations couvrirait d’autres types de déchets.
Pour des raisons d’économies d’échelle, il peut être opportun à plusieurs communes limitrophes de
s’associer, dans le cadre d’une convention, pour gérer les déchets de démolition ou de passer un marché
cadre commun pour la gestion de leurs déchets de démolition (scénarii I-DC4 et I-DC5).
Enfin, si une régie autonome est crée par le conseil régional, il pourra être opportun de lui confier égale-
ment la gestion des déchets inertes et de démolition (scénario I-DC3).
La loi organique des communes prévoit l’instauration d’une redevance pour service rendu pour les dé-
chets spéciaux non assimilables aux déchets ménagers produits par les ménages. Il est donc clair que
les producteurs devraient supporter l’intégralité du coût de collecte et élimination de leurs déchets de
construction. Pour améliorer le recouvrement de cette redevance, il est recommandé d’exiger son paie-
ment d’avance, par exemple lors de la délivrance du permis de bâtir.
La gestion des déchets industriels banals, qu’il s’agisse de leur fraction fermesticible ou recyclable, obéit
à la même logique.
A l’heure actuelle, à l’exception de trop rares cas de zones industrielles, ces déchets sont collectés par
les communes ou par le secteur privé, qui passent des conventions particulières avec les industriels pour
l’enlèvement de ces déchets. Ces déchets sont ensuite enfouis dans les décharges municipales. Dans
quelques cas, des Groupement de Maintenance et de Gestion (GMG) (pourtant obligatoires de par la loi)
ont été constitués et ont passé des conventions avec des opérateurs privés pour la collecte des DIB.
6.12.2 Proposition
Il convient que les pouvoirs publics donnent une date limite pour la constitution des GMG31 et s’assurent
ensuite du respect de la loi, notamment en terme de gestion des déchets de leurs adhérents industriels.
Selon le principe du pollueur-payeur, les industriels doivent supporter le coût de la gestion de leurs dé-
chets. Ce coût devrait normalement être répercuté sur le prix de leurs produits (internalisation du coût
environnemental).
31
Dans certains cas, la création d’un GMG est tributaire de l’appurement de la situation foncière de la
zone industrielle.
11849 - Rapport Phase 2 - final 03 08 2011
Préparé par : AKr + PWi Date : 03/08/2011
7 RECOMMANDATIONS LEGALES
Les lois qui régissent la gestion des déchets existent en Tunisie, mais leur application fait défaut (cas de
la régie autonome dépendant du conseil régional, des GMG, des communes (LOC), etc.). Nous n’avons
donc pas de recommandations à formuler à cet égard, si ce n’est que l’application de ces lois devrait être
renforcée.
Les coûts des différents systèmes de gestion des déchets ménagers, ainsi que les options possibles de
tri, prétraitement et d’enfouissement sont présentés dans le tableau récapitulatif suivant :
Tableau 8-1 Coûts des options de la gestion des déchets ménagers (en DNT/t)
Bennes tasseuses, 13
Système semi central CT, conteneurs ouverts
2 x 30 m3 43 33 43 88 34 18
Engins existants, 37
Système décentralisé CT, conteneurs ouverts
2 x 30 m3 59 - 10 25 34 18
• Un centre de tri, qu’il soit placé dans un des 13 centres de transfert ou sur les deux décharges, ne
se justifie pas s’il n’est pas destiné à alimenter une unité de prétraitement.
• Il y a toujours intérêt à réaliser le prétraitement sur les zones de décharges, plutôt qu’au niveau
des 13 centres de transfert.
• Le prétraitement aérobique est plus de deux fois plus économique que le prétraitement anaérobi-
que.
• Le scénario le moins coûteux consiste en une collecte et un transport des déchets ménagers
avec des bennes tasseuses (ce qui évite le recours à des centres de transfert), un prétraitement
aérobique (prétraitement mécano biologique) suivi d’un enfouissement dans une des deux futures
décharges.
• Le scénario classique qui est actuellement réalisé dans la Tunisie, consistant en une collecte
avec différents types d’engins, des centres de transferts proches des zones de collecte, suivi d’une
mise en décharge sans prétraitement, s’élèverait dans la zone d’étude à (59 + 34=) 93 DNT/tonne.
• Comme nous l’avons mentionné au chapitre 3.8.3.3, une unité de prétraitement anaérobique si-
tuée à Tabarka présente plusieurs avantages et si les budgets alloués au projet le permettent, elle
devrait être réalisée. Cette option présente un coût de 55 DNT/tonne.
Lors de la réunion de mars 2010, l’ANGed a clairement marqué sa réticence pour le scénario sans cen-
tres de transfert, ainsi que pour celui à 13 centres de transfert. La raison principale de la préférence pour
le scénario à 37 centres de transfert réside dans la difficulté actuelle des municipalités à se grouper pour
réduire les coûts de la collecte.
Par conséquent, le Consultant recommande ce scénario, bien que les coûts en soit près de 50 % plus
élevés.
Les coûts des premiers investissements à réaliser en 2011 – 2033 pour la réalisation du scénario re-
commandé sont estimés comme suit :
Les coûts des autres mesures visant à améliorer la gestion des déchets ménagers sont :
• Elaboration de PCGD : le coût de cette mesure qui permettrait une prise de conscience des popu-
lations desservies et à terme un meilleur recouvrement de l’impôt foncier est estimé à 1,725 M
DNT (soit 0,767 DNT/tonne produite)
• Déchèteries : seules les villes de Béja, Jendouba, Tabarka et Le Kef présentent une taille suffi-
sante que pour y envisager la mise en service d’une déchèterie économiquement viable. Une im-
plantation dans le chef lieux de Siliana est également recommandée.
Ces mesures sont recommandées, mais peuvent faire l’objet d’un développement indépendant de celui
financé par la coopération financière allemande.
Les boues de STEP peuvent être valorisées en agriculture grâce à leur qualité et leur siccité d’environ
45%. Cenpendant, cette voie d’élimination n’est pas encore autorisée. En attendant le changement du
cadre juridique, l’enfouissement des boues en décharge avec les déchets ménagers est envisageable en
tant que solution de secours. Les coûts totaux de transport et d’enfouissement en décharge sur 20 ans
est d’environ 15 MDNT, soit une moyenne annuelle de 0,73 MDNT/t.
8.2.2 DASRI
Le coût de traitement des DASRI dans un banaliseur central à Jendouba est environ 60% moins élevé
que celui pour traiter les DASRI dans un banaliseur placé dans chaque chef lieu de gouvernorat. L’option
centralisée est donc plus intéressante pour attirer un opérateur privé dans la région d’étude.
Les coûts totaux annuels pour l’investissement et l’exploitation d’un banaliseur situé à Jendouba sont de
472.755 DNT/an, soit 830 DNT/t.
Pour la gestion des déchets d’abattoir, on a distingué les deux types de déchets éliminés, à savoir les
contenus digestifs et les saisies. La gestion appropriée des déchets de contenus digestifs est le système
centralisé avec les déchets ménagers. Cependant, si un abattoir moderne par gouvernorat est envisagé
dans le futur, alors l’option de valoriser ces déchets par le secteur privé serait intéressante.
L’élimination des saisies doit se faire par enfouissement en décharge après avoir été dénaturées.
Pour la fraction inerte des DIB, les options pour la gestion des DIB vont dépendre de l’existence
d’installations de tri et de pré-traitement sur les décharges. S’il n’y a pas de tri / pré-traitement, la fraction
inerte des DIB sera alors assimilée aux déchets ménagers. Par contre, s’il y a un tri et un pré-traitement
sur les décharges, il faudra inciter les industriels à séparer au préalable leurs déchets et il faudra alors
prévoir un conteneur sur les CT pour les déchets industriels triables.
Concernant la fraction fermenticible des DIB, les trois études de cas de projet de biométhanisation ont
montré que le cadre institutionnel n’est pas encore favorable au développement de telles unités. Par
conséquent, compte tenu des faibles quantités en présence et de leur dispersion dans la zone d’étude,
ces déchets agro-alimentaires fermenticibles n’ont d’autre solution que d’être gérés avec le système cen-
tralisé.
La seule solution possible pour la gestion des déchets inertes et de démolition est celle utilisée actuelle-
ment, à savoir l’élimination de ces déchets dans les dépotoirs des municipalités.
Le scénario recommandé, s’il est retenu, peut se réaliser dans les délais suivants :
Etudes
Phase 3 - APS
Phase 4 - APD & DAO pour 2 CET
Phase 4 - APD & DAO pour 37 CT
► Etudes : la Phase 3 de l’étude de faisabilité (Phase de l’APS), compte tenu des 37 centres de trans-
fert, va se poursuivre jusqu’au second trimestre de 2011. Les APD et DAO des centres de transfert
s’achèveront au troisième trimestre de 2011, alors que ceux des deux décharges seront achevés au
premier trimestre de 2011.
► Pour les deux décharges : les procédures de passation des contrats de construction occuperont la
première partie de 2011. Les travaux d’une durée de 18 mois, suivi de la mise en exploitation, permet-
tront une ouverture en janvier 2014.
► Pour les centres de transfert : les délais sont légèrement décalés par rapport aux deux décharges,
mais la mise en service est prévue elle aussi en janvier 2014.
► Digesteur à Tabarka : ici se pose la procédure qui sera retenue pour la conception, la construction et
l’exploitation de l’installation. Cela peut se faire soit selon la procédure classique (comme pour les dé-
charges et les centres de transfert), ou sous la forme d’un DBO. En termes de planification, la mise en
service devrait avoir lieu en fin 2014.