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PRÉSIDENTIELLE

Les communistes ne
disent pas encore non à
Mélenchon
Par Rachid Laïreche(https://www.liberation.fr/auteur/11533-rachid-
laireche) — 12 décembre 2020 à 19:06

Le leader communiste, Fabien Roussel, à Paris le 27 octobre. Photo Ludovic Marin. AFP

Réunis à distance, ce samedi, pour un conseil


national, les dirigeants communistes soumettront au
vote des militants leurs solutions pour la
présidentielle au printemps.

Souvent, une vérité éclate lorsqu’on raconte la vie des gauches : les
traditions se mêlent aux stratégies. Cette vérité remonte à la surface à
l’approche de la présidentielle. L’insoumis en chef, Jean-Luc Mélenchon,
s’est pointé un soir à la télé pour annoncer sa candidature ; les écologistes
organisent une primaire en septembre ; les socialistes, eux, ont décidé de se
pencher sur leur projet en espérant qu’une primaire des «idées» qui
rassemble toutes les couleurs voie le jour en automne. Chez les
communistes, c’est toujours un peu plus compliqué. Il faut sortir un
dictionnaire et une calculatrice pour comprendre les règles du jeu.

Samedi, les rouges se sont réunis (à distance) pour un conseil national. Ils
ont parlé de l’actualité politique, notamment de la crise sanitaire, et des
échéances électorales qui approchent. Lors de son élection à la tête du parti
centenaire, en 2018, Fabien Roussel avait prévenu les siens : les
communistes auront un candidat lors de la prochaine élection reine, la
présidentielle. Une envie réelle au sein d’un parti qui s’est rangé à deux
reprises, en 2012 et 2017, derrière Jean-Luc Mélenchon. Des effacements
qui laissent un goût amer. Logique : la relation avec les insoumis est faite de
beaucoup de bas et rarement de hauts.

Vote des militants en mai


Résultat : les communistes se retrouveront les 10 et 11 avril lors d’une
convention nationale. Ils officialiseront leur projet. Puis, ils poseront une
question. Le programme rouge doit-il être porté par un communiste (Fabien
Roussel) ou par un autre (Jean-Luc Mélenchon) ? Aujourd’hui, la tendance
interne n’est pas très insoumise. Les débats sont ouverts. Et la réponse à la
question ? Les communistes se retrouveront à nouveau entre le 7 et le 9 mai
afin de répondre aux questions via un vote des militants. Une façon de
prendre les devants. Lors de la dernière présidentielle, les communistes
avaient tenté de discuter jusqu’au bout avec les autres familles de gauche
avant de se retrouver tout seuls dans la cour de récréation. Du coup, ils ont
soutenu Jean-Luc Mélenchon en traînant des pieds.
Parfois, la politique ressemble à la fiction et l’inverse marche aussi. La
présidentielle approche à grande vitesse et l’éclatement de la gauche se
dessine en douceur. Le comble ? Ils se lancent des flèches et s’accusent de
tous les maux. En septembre prochain, Jean-Luc Mélenchon sera toujours
candidat, les communistes auront peut-être un porte-drapeau et les
écologistes se rangeront derrière le vainqueur de leur primaire. Les
socialistes pourront, eux aussi, se jeter à l’eau. Peut-être que certains des
candidats pourront se mettre d’accord durant l’automne. Ou peut-être que
les différences et les fameuses traditions seront plus fortes que les potentiels
rassemblements. La balle est en l’air et (pour le moment) les gauches
toujours à terre.

Rachid Laïreche (https://www.liberation.fr/auteur/11533-rachid-laireche)

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