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© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation P 2 565 - 1
ANALYSE PAR ACTIVATION ______________________________________________________________________________________________________________
Une réaction nucléaire peut être écrite comme une réaction l étant la constante de désintégration du radio-isotope B, exprimée
chimique classique : aussi sous la forme du temps T que met le radio-isotope à perdre
la moitié de sa radioactivité ( l = ln 2 ¤ T ) . Le temps T est appelé
A+x®B+y période de décroissance radioactive.
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Le nombre d’atomes effectivement présents par unité de temps M masse atomique de l’élément.
sera : Si la section efficace est exprimée en barn (1 barn = 10-24 cm2) :
d BF Ð d BD = N A Fs AB d t Ð N B l d t (3) C A × q × 0,6 × F × s AB × ( 1 Ð e Ðlt )
A s = --------------------------------------------------------------------------------
- (11)
soit : M
N A Fs AB d’où :
- + C te e Ðlt
N B = ----------------------- (5)
l A s = A sS ( 1 Ð e Ðlt ) (13)
Pour t = 0, NB = 0 (cible supposée initialement inactive) : Au moment des mesures de radioactivité, s’il s’est écoulé un
temps t ’ depuis la fin de l’irradiation, la radioactivité mesurée sera :
C te = Ð N A Fs AB (6)
-----------------------
- A st¢ = A s e Ðlt ¢ = A sS ( 1 Ð e Ðlt ) ( e Ðlt ¢ ) (14)
l
Les courbes des figures 1 et 2 représentent ces équations et mon-
NB = N A Fs AB ( 1 Ð e Ð lt ) (7) trent comment, en fonction de la période du radio-isotope créé,
-----------------------
-
l l’activité croît pendant l’irradiation et décroît après irradiation.
Si on raisonne en activité A, exprimée en désintégration par En principe, à partir des formules (12) et (14), il est possible de
seconde ou becquerel Bq (ancienne unité le curie Ci, déduire directement de l’activité mesurée A st¢ , la concentration
1 Ci = 3,7 · 1010 Bq), l exprimé en s Ð1 : massique de l’élément à doser, en connaissant les caractéristiques :
A = NB l (8) — de la réaction nucléaire (abondance isotopique, section effi-
cace et période de décroissance du radio-isotope produit) ;
d’où — de l’irradiation (durée et flux de particules) ;
— de la mesure (durée, temps qui s’est écoulé depuis la fin de
A = N A Fs AB ( 1 Ð e Ðlt ) (9) l’irradiation, efficacité du système de détection).
Si les paramètres de la réaction nucléaire et les durées d’irradia-
Si l’on remplace NA par la concentration massique de l’élément tion et de mesure sont en général connus avec précision, il n’en est
naturel recherché CA l’activité spécifique As sera : pas de même pour le flux de particules qui peut varier dans le temps
et dans l’espace au cours de l’irradiation. Aussi, dans la pratique en
C A × q × n × F × s AB × ( 1 Ð e lt ) analyse par activation, l’étalonnage est fait, soit avec un étalon
A s = --------------------------------------------------------------------------
- (10)
M direct (l’élément lui-même ou l’un de ses composés stœchiomé-tri-
ques), soit avec des échantillons calibrés (standards), soit encore
avec q teneur isotopique en atome, avec un moniteur de flux plus ou moins élaboré. Il n’est pas néces-
n nombre d’Avogadro ( n = 6,023 ´ 10 23 mol Ð1 ) , saire de disposer d’un étalon ayant une concentration du même
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Nombre d'impulsions
par seconde
65 000
60 000
24
55 000 Na
50 000
45 000
40 000
82
140 Br
35 000 La
30 000 46
82 Sc
194 Br
47 Ir
25 000 Sc
153 46
Sm Sc
82
20 000 Br
131 42
Ba K 140
La
15 000 59 51 122
Fe Cr Sb
177 198 82 140 59
La 175 Au 76
Br La Fe
131 Yb As
10 000 Ba 85
Sr 82
Br 140
82
Br 59
187 La Fe
W 140 124 86 60 82
Br
5 000 76
As La Sb Rb Co 82
152
Eu 181 60
Co Br
181
Hf W
0
250 500 750 1 000 1 250 1 500
Énergie (keV)
Figure 3 – Spectre g d’un échantillon de lichen irradié 17 heures aux neutrons - Mesure de 5 heures faite 5 jours après la fin de l’irradiation
pour les rayons X, les rayons g et les particules b et égal à 20 pour les
particules a.
2. Analyse par activation
Actuellement, la limite de dose admise pour l’irradiation externe
aux neutrons
du grand public est de 5 x 10-3 Sv/an. Elle est dix fois plus élevée
pour le personnel travaillant sous rayonnement qui subit des
contrôles médicaux en conséquence. Actuellement, plus de 80 % des analyses faites par activation le
sont après irradiation aux neutrons ; on parle alors d’irradiation neu-
Il est à noter que la radioactivité due au rayonnement cosmique tronique. La méthode est souvent désignée sous le sigle NAA : neu-
est de 3 x 10-4 Sv/an au niveau de la mer et de 6 x 10-4 Sv/an à tron activation analysis.
1 500 m d’altitude. Un Français est soumis à une irradiation externe
de 10-3 à 6 x 10-3 Sv/an suivant sa région, son habitat, ses activités.
Cette irradiation s’ajoute à celle engendrée par les 100 à 200 Bq/kg
dus au 40K et au 14C, radio-isotopes naturels de ces éléments. 2.1 Réactions nucléaires mises en jeu
Les mesures de radioactivité sont très sensibles, quelques impul-
sions par seconde suffisent en général pour obtenir des mesures La réaction nucléaire la plus probable et la plus simple est la réac-
très précises. Les radioactivités à manipuler pour pratiquer l’analyse tion (n,g) produite par les neutrons de faible énergie dits neutrons
par activation, donc les doses reçues, sont faibles si les règles élé- thermiques (E25°C = 0,025 eV). Cette réaction conduit à des isotopes
mentaires de radioprotection sont respectées. Toutefois, les échan- qui ont un neutron de plus dans leur noyau que les isotopes stables
tillons eux-mêmes ont la plupart du temps, à la fin des irradiations, qui leur ont donné naissance et dont ils conservent les propriétés
une activité nettement supérieure à la limite de 100 Bq/g. Leur mani- chimiques. Les 82 éléments naturels de l’hydrogène au bismuth
pulation relève donc actuellement du décret 86-1103 du 2 octobre contiennent 270 isotopes stables ou de très longue période à partir
1986 relatif à la protection des travailleurs contre le danger des desquels il est possible de créer par réaction (n,g) près de 200 isoto-
rayonnements ionisants. pes radioactifs, dont environ la moitié se prête à l’analyse par activa-
tion neutronique. Par ailleurs, les neutrons thermiques sont les
Aussi l’analyse par activation ne peut-elle se pratiquer que dans particules dont on peut le plus aisément obtenir des flux très inten-
un laboratoire dûment accrédité par la Commission interministé- ses dans de grands volumes ; aussi, ce mode d’irradiation est le plus
rielle des radioéléments artificiels (CIREA). Un tel laboratoire dis- utilisé en analyse par activation. Les périodes de décroissance des
pose du personnel compétent et du matériel nécessaire à la radio-isotopes utilisés varient de quelques minutes à plusieurs
radioprotection et aux contrôles de radioactivité. années et pour le cuivre, qui a deux isotopes stables non contigus,
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Tableau 2 – Estimation des flux de neutrons (cm-2 · s-1) disponibles au laboratoire Pierre-Süe (CEA Saclay)
dans les canaux des réacteurs Osiris et Orphée
Réacteurs Osiris Orphée
Canal H1 H2 P1 et P2 P3 P4
Neutrons thermiques 0,77 ´ 1014 1,2 ´ 1014 1,23 ´ 1013 1,65 ´ 1013 2,5 ´ 1013
(E = 0,025 eV)
Neutrons épithermiques 1,9 ´ 1012 4 ´ 1012 6,15 ´ 109 8,25 ´ 109 4,5 ´ 1010
(E > 0,1 eV)
Neutrons rapides 9,6 ´ 1012 2,3 ´ 1013 3,5 ´ 109 8,2 ´ 109 1,2 ´ 1010
(E > 0,5 MeV)
Séparations chimiques
2.3.2 Méthodes d’étalonnage
Analyse possible
sans séparation
La méthode d’étalonnage la plus simple consiste à partir de l’élé-
Mesure du rendement ment lui-même sous une forme chimique connue, d’en faire une
des séparations chimiques
solution titrée et d’en déposer une quantité convenable sur un sup-
port s’activant aussi peu que possible durant l’irradiation (papier fil-
tre par exemple). Dans les mêmes conditions d’irradiation et de
mesure, le rapport des radioactivités du même élément dans
Mesure des radioactivités l’échantillon et dans l’étalon ramenées à la même masse (activités
spécifiques) est égal au rapport des concentrations :
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des radio-isotopes, les conditions d’irradiation, la variation des sec- séparations chimiques feront appel aux mêmes méthodes que
tions efficaces en fonction de l’énergie des neutrons et l’efficacité de celles utilisées par l’analyse quantitative classique (précipitation,
la détection aux différentes énergies mesurées. La formule (15) extraction par solvant, échange d’ions, électrolyse, combustion...)
devient : avec toutefois deux avantages majeurs :
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grand nombre de références concernant les séparations chimiques Un micro-ordinateur pilote à la fois la mesure et le traitement du
proposées pour l’analyse par activation de la plupart des métaux et signal. Un passeur automatique d’échantillons, mécanique ou pneu-
semi-conducteurs et dans [12] celles concernant de nombreux maté- matique, permet d’utiliser au mieux ce matériel et d’analyser simul-
riaux géologiques et biologiques. tanément de nombreux échantillons (4 à 10 environ). Le traitement
du signal comprend la recherche et l’identification des différents
Pour l’utilisation de radio-isotopes de très courte période, par pics, leur sommation bruit de fond déduit. Les activités sont rame-
exemple 77Se (T = 17,5 s), les séparations chimiques, lorsqu’elles nées au même temps, en général celui de la fin de l’irradiation. Le
sont indispensables, ne peuvent être faites qu’avant l’irradiation ; calcul des concentrations est fait pour chaque élément sur un ou
l’analyse est alors tributaire des mêmes risques de pollution que les plusieurs pics avec le calcul de l’erreur et de la limite de détection.
méthodes classiques. De tels programmes peuvent être achetés tout faits auprès des cons-
Enfin, certains éléments, tels le soufre ou le phosphore, ne tructeurs de matériel. Ils peuvent aussi être développés en tout ou
conduisent pas par activation neutronique à des radio-isotopes en partie par les utilisateurs, ce qui permet d’avoir des program-
émetteurs g mais seulement à des émetteurs b. Pour le dosage de mes plus sûrs, mieux adaptés aux problèmes à traiter et beaucoup
ces éléments, les séparations chimiques sont pratiquement toujours plus complets, par exemple en y intégrant la méthode du K0 [18].
indispensables car la spectrométrie par absorption du rayonnement Enfin, il est possible de discerner des autres radio-isotopes ceux
b est peu sélective. Si la mesure n’est pas réalisée au moyen d’un qui émettent simultanément deux raies g, en mesurant ces raies
scintillateur liquide, la séparation se termine la plupart du temps par avec deux détecteurs montés en coïncidence multiparamétrique. La
une précipitation telle que l’absorption du rayonnement b soit la méthode permet d’abaisser les limites de détection de certains élé-
même dans l’étalon et dans l’échantillon. ments tels que Ir, Se, Sn d’un facteur 3 à 10 [19].
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Tableau 3 – Limites de détection obtenues après irradiation aux neutrons de réacteur (mg) (1)
Ia IIa IIIa IVa Va VIa VIIa VIII Ib IIb IIIb IVb Vb VIb VIIb O
1 2
1
H He
3 4 5 6 7 8 9 10
2
Li Be B C N O F Ne
10–3
11 12 13 14 15 16 17 18
3
Na Mg Al Si P S Cl Ar
10–5 10–2 10–3 10–2 10–2 10–1 10–5 10–6
19 20 21 22 23 24 25
Mn 26 Fe 27 28 29 30 31
Ga 32 Ge 33 As 34 Se 35 36
4
K Ca Sc Ti V Cr Co Ni Cu Zn Br Kr
10–5 10–2 10–7 10–3 10–6 10–5 10–7 10–3 10–5 10–4 10–5 10–4 10–5 10–3 10–7 10–5 10–6
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
5
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
10–4 10–3 10–1 10–3 10–2 10–4 * 10–5 10–4 10–4 10–5 10–5 10–7 10–3 10–6 10–3 10–5
55 56 57-71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
6
Cs Ba TR Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Ti Pb Bi Po At Rn
10–6 10–2 10–5 10–5 10–6 10–7 10–4 10–7 10–3 10–8 10–5 10–2 10–2 * * *
87 88 89 90 91 92
7
Fr Ra Ac Th Pa U
* * * 10–5 * 10–6
57 58 59 60 61
Pm 62 Sm 63 64 65
Tb 66 Dy 67 68 69 70 71
TR La Ce Pr Nd Eu Gd Ho Er Tm Yb Lu
10–7 10–4 10–5 10–3 * 10–7 10–7 10–4 10–5 10–6 10–5 10–5 10–5 10–5 10–6
Cette formule dite de Currie est très généralement adoptée dans rapides pour le dosage du sodium dans le magnésium, l’aluminium
les publications concernant l’analyse par activation. Pour un bruit de et le silicium pour les irradiations faites dans deux réacteurs du cen-
fond de quelques impulsions (entre 1 et 6), elle conduit à des limites tre d’études de Saclay. L’un d’eux, Orphée, est équipé d’un caisson
de détection très voisines de celles obtenues par la formule (17) en à eau lourde qui permet d’avoir un rapport F therm ¤ F rap pouvant
prenant K = 6. atteindre 4 500 alors que dans l’autre, Osiris, ce rapport est de
■ Précision l’ordre de 7.
En moyenne les dosages par activation neutronique sont obtenus Ces risques d’interférence sont bien connus ; ils peuvent être
avec une précision de l’ordre de 5 à 10 %. Sauf aux très faibles mesurés, à défaut d’être éliminés, en faisant simultanément l’ana-
teneurs pour lesquelles la statistique de mesure devient prépondé- lyse du même échantillon hors et dans du cadmium.
rante, la principale cause d’imprécision provient des conditions
d’irradiation. En effet, les flux ne sont pas homogènes dans le temps Exemple : pour le dosage du sodium dans l’aluminium, hors cad-
et dans l’espace, aussi l’échantillon n’est jamais irradié par rigoureu- mium le 24Na provient à la fois du sodium et de l’aluminium (production
sement le même nombre de neutrons que l’étalon, ce qui introduit des réactions (n,g) sur le sodium et (n,a) sur l’aluminium). Dans le cad-
une erreur systématique habituellement estimée de 3 à 5 %. Cette mium, qui arrête les neutrons thermiques, le 24Na provient presque
erreur peut être ramenée en-dessous de 1 % par des dispositifs spé- exclusivement de l’aluminium. Par différence, on aura la valeur réelle
ciaux, par exemple en entourant l’échantillon d’étalons. du sodium dans l’échantillon d’aluminium. Ainsi l’erreur due à l’interfé-
■ Justesse rence est corrigée, par contre la précision et même la sensibilité de la
C’est probablement la qualité dominante de l’analyse par activa- méthode sont diminuées. Si l’on admet que les déterminations de 24Na
tion par rapport aux autres méthodes d’analyse. Les causes d’erreur sont faites avec une erreur de 5 %, la limite de détection ne pourra être
générales de l’analyse classique (pertes et pollutions) sont, sinon inférieure à 10 % de la quantité de 24Na produite à partir de l’aluminium
toujours éliminées, du moins minimisées et contrôlées. Par contre, ; d’où l’intérêt de faire ces irradiations dans un flux de neutrons bien
l’analyse par activation présente certaines causes d’erreur qui lui thermalisés, c’est-à-dire dans le réacteur Orphée plutôt que dans le
sont propres et qu’il importe de connaître. La création d’un même réacteur Osiris.
radio-isotope à partir de plusieurs éléments différents est la princi-
pale de ces causes d’erreur. Les réactions (n,g) sont généralement Ce type d’interférence est quelquefois appelé « de premier ordre »
très sélectives. pour le distinguer de ceux « de deuxième ordre » lorsque le radio-
Les réactions interférentes peuvent provenir soit des proches voi- isotope provient soit d’une deuxième réaction nucléaire sur un
sins par les réactions (n,p), (n,a), (n,2n)... en général beaucoup radio-isotope produit au cours d’une première réaction, soit de la
moins probables que la (n,g), soit de la fission de l’uranium. À titre décroissance b- d’un autre radio-isotope.
d’exemple, le tableau 4 donne les blancs introduits par les neutrons
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Tableau 4 – Production du radio-isotope 24Na* utilisé pour le dosage du sodium par activation neutronique
Élément Réaction nucléaire Teneur apparente en sodium
produite par l’élément après irradiation dans le réacteur
Osiris Orphée
Na 23Na(n,g)24Na* 1 1
Mg 24Mg(n,p)24Na* 3 ´ 10-4 2 ´ 10-6
Al 27Al(n,a)24Na* 1,6 ´ 10-4 1 ´ 10-6
Si 26Si(n,pa)24Na* 3 ´ 10-10 < 1 ´ 10-10
* isotope radioactif.
Tableau 5 – Teneurs apparentes produites par la fission de l’uranium par une irradiation de 72 heures
dans le canal H2 du réacteur Osiris
Élément dosé Radio-isotope utilisé Rendement de fission de 235U Teneur apparente de l’élément produite pour 1 uranium
dans les neutrons thermiques
Calculée Mesurée
Zr 95Zr* 6,4 % 10,5 9,2
Mo 99Mo* 6,5 % 3,5 2,8
bÐ
®
La 140Ba* 140La 6,3 % 0,002 0,003
Exemple : pour le dosage du phosphore dans un échantillon de sili- la méthode s’est beaucoup répandue avec le développement des
cium, la réaction : réacteurs nucléaires après la deuxième guerre mondiale. Dans les
30Si(n,g)31Si b 31P donne du 31P qui s’ajoute au phospore naturel
Ð années cinquante, l’analyse par activation neutronique était bien
® souvent la seule méthode multiélémentaire qui avait la sensibilité
contenu dans l’échantillon. nécessaire pour l’analyse des matériaux de très haute pureté qui
Tous ces cas sont en nombre très limité pour les irradiations faites commençaient à apparaître [22]. Depuis, de nombreuses autres
aux neutrons de réacteur et ils sont bien connus des expérimenta- méthodes, faisant appel en particulier à la spectrométrie de masse
teurs. (étincelle, décharge luminescente, plasma) et à l’absorption ato-
mique (flamme et four) ont des sensibilités théoriques quelquefois
La fission de l’uranium peut également créer des radio-isotopes meilleures que celles atteintes par l’analyse par activation. Ces
identiques à ceux utilisés pour le dosage par activation neutronique méthodes sont d’une mise en œuvre plus accessible et moins coû-
des éléments de numéro atomique voisin de 95 et 140. Le tableau 5 teuse ; de plus, leurs délais de réponse sont considérablement plus
indique le risque d’erreur introduit dans le dosage de certains de ces courts. Il n’en demeure pas moins qu’aucune d’elles, même pas
éléments. Ce risque n’est pas négligeable compte tenu des valeurs l’ICP-MS [P 2 720] apparue il y a une dizaine d’années, ne remplace
de la section efficace de fission de l’uranium 235 dans les neutrons encore totalement l’analyse par activation car toutes ces méthodes
thermiques et épithermiques (de l’ordre de 600 barns). Il est bien sont tributaires des pollutions naturelles qui faussent quelquefois
connu pour le dosage des terres rares dans des échantillons les résultats et limitent toujours leur sensibilité. Sur les échantillons
géologiques. Dans les cas extrêmes, par exemple le dosage des naturels, l’irradiation aux neutrons permet souvent de doser les élé-
terres rares dans les roches uranifères, la séparation chimique de ments traces en présence des constituants majeurs, ce qui évite les
l’uranium avant irradiation peut s’avérer nécessaire, les blancs séparations chimiques avant mesure. En effet, à cause de la genèse
introduits par cette séparation étant soigneusement mesurés. Dans du système solaire, moins un élément est naturellement abondant,
la majorité des cas, une telle opération n’est pas nécessaire car les plus sa section efficace globale de capture neutronique est élevée.
teneurs en uranium sont faibles en général. Toutefois, pour le Cette règle est assez bien vérifiée à partir du calcium.
dosage de traces de zirconium dans un échantillon inconnu, une L’analyse par activation neutronique pour le nombre d’éléments
vérification de la teneur en uranium s’impose. qu’elle permet de doser, pour sa sélectivité, sa sensibilité et sa
Par contre, la spectrométrie g est très sélective car il est pratique- sûreté, a été appliquée dans des domaines très variés.
ment impossible de confondre deux radio-isotopes émetteurs g si ■ Métallurgie
les mesures sont faites correctement, c’est-à-dire plusieurs fois Pour la préparation et l’étude des propriétés des métaux de haute
espacées dans le temps pour vérifier les périodes de décroissance et pureté [23] et dans l’industrie des semi-conducteurs pour caractéri-
si tous les pics g de chaque radio-isotope sont contrôlés. ser la pureté chimique du silicium [24] [25] [26], elle est sans rivale.
Cette caractérisation peut être faite de façon non destructive, ce qui
2.3.6 Comparaison avec les autres méthodes, n’est pas le cas pour l’AsGa, sauf pour les éléments dosables par
domaines d’application des radio-isotopes de courte période, à cause de la radioactivité
induite sur l’arsenic par les réactions 75As(n,g)76As (T = 26,4 h) et
L’analyse par activation neutronique est une méthode relative- 75As(n,2n)74As (T = 17,8 j). Pour le germanium, l’analyse peut être
ment ancienne. Le premier dosage par cette méthode fut fait par non destructive après un temps de décroissance de plusieurs dizai-
Hevesy et Levi en 1936 au moyen d’une source isotopique [21] mais nes de jours [27].
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ANALYSE PAR ACTIVATION ______________________________________________________________________________________________________________
■ Géochimie qui avaient tué J.F. Kennedy ne provenaient pas toutes de la même
Il est possible de doser une vingtaine d’éléments traces en pré- fourniture [42].
sence des éléments majeurs, souvent de façon non destructive, en
irradiant les échantillons dans les neutrons épithermiques. Parmi les
éléments traces, la détermination précise des éléments hygromag- Désormais, avec le développement de nouvelles méthodes,
maphiles sert à connaître les propriétés du manteau terrestre et à plus modernes, plus accessibles et moins contraignantes à met-
décrypter les processus géochimiques qui ont accompagné son tre en œuvre, l’analyse par activation aux neutrons de réacteur
évolution [28]. L’analyse par activation neutronique est aussi utilisée voit ses domaines d’application se restreindre, mais elle garde
pour la prospection minière car elle permet de déterminer très rapi- tout son intérêt comme méthode de référence pour les traces et
dement, avec une précision suffisante, la teneur de certains élé- ultratraces et comme méthode non destructive pour certaines
ments, l’or entre autres, dans les minerais [29]. analyses, car elle peut s’avérer très compétitive en termes de
coût et de rapidité de réponse.
■ Archéologie
Associée à une méthode de traitement statistique des résultats,
elle permet de retrouver la chronologie ou la provenance des objets
de façon souvent très sûre. La méthode est particulièrement bien
adaptée aux céramiques [30], aux verres [31] et aux marbres [32], 2.4 Utilisations particulières
matériaux qui s’activent eux-mêmes peu sous irradiation neutro-
nique, ce qui n’est pas le cas des métaux précieux. Néanmoins, il est
possible de déterminer les teneurs de 12 éléments à 4 % près par
INAA dans des monnaies en argent [33]. Ces études nécessitent un L’analyse par activation neutronique, en plus de 60 ans d’exis-
grand nombre de résultats d’analyse, c’est la raison pour laquelle tence, a donné lieu à de nombreuses variantes. Plusieurs ont été
les méthodes purement instrumentales sont privilégiées pour leur particulièrement développées.
simplicité et leur rapidité de mise en œuvre.
■ Médecine et biologie
2.4.1 Neutrons de 14 MeV et sources isotopiques
Dans ces domaines, la NAA a donné lieu à une multitude d’appli-
cations in vitro et quelquefois in vivo. De très nombreux éléments
ont été ainsi dosés dans le sang, l’urine et la plupart des tissus. La
NAA est l’une des méthodes les plus sensibles pour les dosages de Ces deux modes d’irradiation nécessitent des moyens beaucoup
traces de certains d’entre eux, tels le sélénium [34] et le vanadium moins importants qu’un réacteur nucléaire et sont, de ce fait, beau-
[35]. Cette grande sensibilité permet de faire les analyses sur de très coup plus accessibles à un laboratoire ou une industrie. Les généra-
petites quantités de matière, ainsi de nombreux éléments toxiques teurs de 14 MeV et les sources isotopiques ont été souvent utilisés
(As) ou polluants (Cd, Hg) sont dosés sur des portions de cheveux pour faire des analyses en ligne. Le tableau 6 indique les principales
[36]. La préparation et la conservation des échantillons revêtent une possibilités de détermination apportées par l’utilisation des neu-
importance primordiale. La présence de quantités importantes de trons épithermiques et rapides ainsi produits. La méthode est parti-
sodium, de brome et quelquefois de chlore, rend les séparations chi- culièrement intéressante pour les dosages d’azote et d’oxygène qui
miques souvent indispensables après et parfois même avant irradia- ne peuvent pas être faits avec les neutrons thermiques. La figure 7
tion. Les procédures sont en général bien connues et éprouvées. De montre le schéma d’une installation destinée au dosage de l’oxy-
plus, il existe de très nombreux matériaux de référence pour les tes- gène par la réaction 16O(n,p)16N(T = 7,45 s). Après une irradiation de
ter. L’irradiation en neutrons épithermiques permet quelquefois de 10 secondes, il est possible de doser en quelques minutes l’oxygène
réduire suffisamment les radioactivités induites sur les éléments Br, dans les métaux industriels (notamment base aluminium ou acier)
Cl, Mn, Na pour rendre possible le dosage de nombreux éléments avec une précision de quelques pour-cent pour des teneurs de
mineurs tels que As, Cd, I, Mo, Sr..., sans séparation chi-mique après l’ordre de 100 mg. De telles installations ont été utilisées dans
irradiation [37]. l’industrie, en particulier en France et en Belgique. La principale limi-
tation à ces applications est l’implantation d’un générateur en site
■ Environnement public ou industriel.
L’analyse par activation est utilisée pour le dosage des poussières
atmosphériques retenues par des filtres [38], sur les mousses [39] De petits générateurs à tube scellé ont été construits par la
ou les lichens [40]. Pour l’analyse des filtres, elle est en compétition SODERN en vue de leur application en milieu naturel ou industriel
avec les méthodes de fluorescence X et de PIXE, mais la NAA pré- [43].
sente l’avantage d’avoir une sensibilité supérieure. Pour l’analyse
de l’eau [41], l’activation neutronique est désavantagée par le phé-
Plusieurs réalisations ont été faites pour la prospection minière,
nomène de radiolyse qui interdit pratiquement de faire les analyses
sur les échantillons à l’état liquide. Aussi, pour les analyses de rou- où un dispositif constitué d’un générateur de 14 MeV associé à un
tine l’ICP-MS paraît mieux adaptée car beaucoup plus rapide à détecteur de rayonnement, le tout placé dans un tube de 10 cm de
mettre en œuvre. Par contre, cette dernière méthode est sujette à diamètre, permet d’analyser in situ les différentes couches géolo-
des risques d’erreur importants dus aux blancs et aux interférences, giques rencontrées dans un forage [44].
en particulier isobariques. Aussi des contrôles par activation neutro-
nique ne sont-ils pas toujours superflus. Pour les échantillons soli- Des dispositifs pour l’analyse en ligne des ciments ou de la bau-
des, en particulier sols et sédiments, l’INAA a l’avantage d’éviter le xite ont été proposés [45]. De tels procédés pourraient aussi être
passage sous forme de solutions très diluées ; elle est ainsi plus sûre appliqués au contrôle du fonctionnement du haut fourneau en per-
et même souvent plus rapide que l’ICP-MS ; par contre elle déter- mettant d’ajuster en permanence le rapport chaux/silice [46].
mine moins d’éléments : une vingtaine contre une quarantaine.
L’utilisation de sources scellées a été quelquefois préférée pour
■ Criminologie alléger les contraintes dues à la radioprotection, bien que contraire-
Pour confondre ou disculper un suspect, le FBI a longtemps utilisé ment aux accélérateurs, ces sources débitent en permanence.
la NAA (analyses de traces de peinture, de résidus de tir, de che-
veux...). L’analyse par activation a par exemple prouvé que les balles
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Tableau 6 – Possibilités de dosage avec les neutrons de 14 MeV. Réaction nucléaire utilisée.
Limite de détection (mg) pour une irradiation dans un flux de 109 n · cm2 · s-1
Ia IIa IIIa IVa Va VIa VIIa VIII Ib IIb IIIb IVb Vb VIb VIIb O
1 2 He
1
H
3 4 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
2 (n,a) (n,2n) (n,p) (n,p)
10 10 1 1
11
Na 12 Mg 13
Al14
Si 15 16
P 17
S18
Cl Ar
3 (n,a) (n,p) (n,a) (n,p) (n,a) (n,p) (n,p)
10 10 1 5 5 10 10
19 20 21 22 23 24 25
Mn 26 Fe 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
4 (n,2n) (n,2n) (n,p) (n,p) (n,p) (n,a) (n,p) (n,a) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,p) (n,2n) (n,2n)
5 2 10 10 1 10 20 10 10 1 5 1 10 50 10 1
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
5 (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,a) (n,a) (n,2n) (n,p) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n)
10 10 10 10 10 10 5 500 10 2 20 5
55 56 57-71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Cs Ba TR Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Ti Pb Bi Po At Rn
6 (n,2n) (n,2n) (n,p) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,p) (n,2n) (n,a)
3 10 1 000 50 20 10 20 10 500
87 88 89 90 91 92
Fr Ra Ac Th Pa U
7
57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
TR La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
(n,p) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n) (n,2n)
500 10 1 10 500 20 100 10 50 100
yy
,,
1,8 x 1011 Bq (5 Ci) est associée à un passeur d’échantillons, un spec-
7
tromètre g et un calculateur. Ce dispositif automatique permet de
,,
yy
déterminer en 40 minutes la teneur en silicium des alliages AS13 (13 %
de silicium) à 0,2 % près. Cinq minutes de mesure suffisent pour déter-
miner celle des alliages AS40 à 1 % près [47]. 8
Les sources isotopiques (238Pu-Be, 252Cf), de quelques dizaines de 2
curies, ont été utilisées dans certains hôpitaux pour le dosage in vivo
d’éléments tels le calcium, le sodium, le chlore et le phosphore dans
l’ensemble du corps [48] ou encore de polluants tels le cadmium dans
le foie [49]. L’azote et l’hydrogène sont dosés au moyen d’un équipe-
ment similaire en utilisant les photons g émis durant l’irradiation [50].
1 10 9
2.4.2 Radio-isotopes de courte période
et neutrons retardés
1 passeur d'échantillon 7 position de mesure
2 accélérateur 8 ensemble de mesure
Un certain nombre d’éléments donnent par irradiation neutro- 3 cible 9 stockage des échantillons
nique des radio-isotopes de période inférieure à la minute. L’utilisa- 4 position d'irradiation irradiés et mesurés avec
tion de ces radio-isotopes nécessite un dispositif de transfert très 5 protection neutronique locale sa protection contre
rapide entre le réacteur et le détecteur, irradiation et mesure étant (paraffine pour ralentir les neutrons) les rayonnements
6 casemate de l'accélérateur 10 ensemble des commandes
pilotées automatiquement. La figure 8 montre le schéma d’une telle passeur, accélérateur, mesure
installation. Les échantillons sont généralement mesurés dans la
navette qui a servi pour le transport et l’irradiation. Aussi les maté- Figure 7 – Schéma d’une installation d’analyse par activation
riaux constitutifs, non seulement de la navette mais aussi des tubes par les neutrons de 14 MeV
de transfert, doivent-ils être choisis pour éviter les contaminations
avec les particules arrachées par le frottement sur les parois [51]. Le
tableau 7 indique les principaux éléments qu’il est possible de
déterminer lorsque les temps de transfert sont de l’ordre de la
seconde ou de quelques secondes. Une liste plus complète et
détaillée est donnée par [52].
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Tableau 7 – Radio-isotopes de très courte période utilisés en analyse par activation neutronique (NAA)
Élément à doser Isotope utilisé Période Élément à doser Isotope utilisé Période
(s) (s)
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Enfin, il est à noter que les réactions (n,p) et surtout (n,a) peuvent Les plus utilisées sont les réactions (g,n) qui sont en quelque sorte
être utilisées pour localiser l’élément émetteur par les traces lais- symétriques des réactions (n,g) produites par les neutrons thermi-
sées par ces particules dans un détecteur approprié (film de nitrate ques. Le noyau de l’atome cible perd un neutron au lieu de le
de cellulose par exemple), placé contre l’échantillon durant l’irradia- gagner, le noyau formé aura un excès de charge positive et sera
tion. Cette méthode, qui n’est plus à proprement parler de l’analyse donc en général émetteur b+. Ce noyau conserve le même numéro
par activation, a été largement utilisée pour localiser le bore dans le atomique et donc les mêmes propriétés chimiques que l’atome
silicium et dans les végétaux [63]. Elle s’applique aussi à la localisa- cible ; par contre les probabilités de réaction sont beaucoup plus
tion de l’uranium. faibles qu’avec les neutrons thermiques, sauf pour les éléments
légers : carbone, azote, oxygène et fluor. Les réactions nucléaires
produites par les photons g sur les isotopes de ces éléments sont
endoénergétiques. Leurs énergies de seuil vont de 10,4 MeV pour le
3. Analyse par activation fluor à 20,4 MeV pour le carbone. Pour obtenir une activité suffi-
sante, il est nécessaire d’être largement au-dessus du seuil de la
aux photons g réaction et en général les énergies des photons g utilisés pour ces
déterminations sont supérieures à 30 MeV.
Les sources isotopiques, par exemple 24Na (T = 15 h ; Eg = 1,37 et
2,75 MeV) et 60Co (T = 5,26 ans ; Eg = 1,17 et 1,33 MeV) ne peuvent
3.1 Réactions nucléaires mises en jeu, être utilisées que pour la photoexcitation. Les photons de plus haute
sources de photons g énergie sont obtenus par le rayonnement de freinage d’un faisceau
d’électrons sur une cible d’un élément lourd, souvent du tungstène.
Les photons g émis directement auront une énergie comprise entre
Les photons g peuvent être utilisés en analyse par deux interac- l’énergie maximale du faisceau d’électrons et zéro. Plusieurs types
tions nucléaires distinctes : la photoexcitation et la réaction d’accélérateurs peuvent être utilisés. Les plus intéressants sont
nucléaire. l’accélérateur linéaire qui permet d’atteindre des énergies élevées
(quelques centaines de MeV mais en général on se limite à 30-50
MeV) avec des intensités élevées (jusqu’à 1 mA) et le microtron,
La photoexcitation nucléaire conduit à un noyau identique au accélérateur circulaire d’électrons avec une seule cavité résonnante,
noyau initial mais qui se trouve à l’état excité ; il retrouve l’état qui permet d’atteindre 30 MeV avec des intensités de quelques dizai-
normal en émettant un ou plusieurs photons g. nes de mA. Le microtron convient donc bien à ce type de dosage tout
en étant moins coûteux en investissement et fonctionnement qu’un
Ce procédé permet de doser, après excitation avec des photons g accélérateur linéaire. Les accélérateurs type bétatron ou Van de
d’énergie relativement faible (quelques MeV), des éléments de nom- Graaff peuvent aussi être utilisés mais le bétatron manque d’inten-
bre atomique supérieur à 30 (tableau 8). La sensibilité de ces dosa- sité et le Van de Graaff d’énergie maximale. Un dispositif de trans-
ges se situe en pratique dans le domaine de quelques dizaines de mg fert automatique est très utile pour la rapidité des analyses et la
au mg. Leur avantage est de permettre des analyses de routine sur radioprotection du personnel.
un grand nombre d’échantillons avec un matériel relativement peu
coûteux, l’irradiation étant faite par une source isotopique et la
mesure par spectrométrie g sur un radio-isotope, en général de
courte période. Tel est par exemple le cas du dosage de l’or dans les
3.2 Conditions d’analyse
minerais :
197
Au ( g ,g¢ )
197m
Au ( T = 7,8 s ; E g = 0,279 MeV) ) 3.2.1 Préparation de l’échantillon
La limite de détection peut atteindre le mg/g en utilisant des pho- Aux énergies utilisées, le parcours des photons g dans la matière
tons de plus haute énergie [64]. est grand. Les échantillons n’ont pas besoin d’avoir une forme par-
ticulière mais la répartition du flux peut ne pas être homogène dans
l’espace. Aussi est-il souhaitable d’avoir des échantillons homo-
À plus haute énergie, les réactions nucléaires avec les pho- gènes et de forme parallélépipédique. L’échantillon est en général
tons g sont nombreuses et variées : (g,n) ; (g,p) ; (g,2n) ; (g,a) ; enveloppé dans une feuille d’aluminium et placé avec son ou ses
(g,pn) ; (g,an)... étalons dans la navette d’irradiation.
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Tableau 9 – Limites de détection obtenues après irradiation dans les photons g (mg) (1)
Ia IIa IIIa IVa Va VIa VIIa VIII Ib IIb IIIb IVb Vb VIb VIIb O
1 2
1
H He
3 4 5 6 7 8 9 10
2
Li Be B C N O F Ne
–3 –2 –2 –3
10 10 10 10 10–1
11 12 13 14 15 16 17 18
3
Na Mg Al Si P S Cl Ar
5x10–1 10–1 10–1 10–2 10–1 10–1
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
4
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
10–2 10 10–2 10–2 10 10–1 5 1 10–2 10–2 10–3 10–2 5x10–3 10–1 10–2 10–1 10–2
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
5
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
10–2 10–3 1 10–2 10–2 10–2 10–1 1 10–1 10–2 10–1 10–1 10–1 10–2 10–2 10–1
55 56 57-71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
6
Cs Ba TR Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Ti Pb Bi Po At Rn
10–1 10–2 1 10–2 1 1 1 10–1 1 10–3 10–1 10–2 5x10–2 10–2
87 88 89 90 91 92
7
Fr Ra Ac Th Pa U
10–1 10–2
57 58 59 60 61
TR La Ce Pr Nd Pm 62 Sm 63
Eu 64
Gd 65
Tb 66 Dy 67
Ho 68
Er 69
Tm 70
Yb 71
Lu
1 5x10–2 10–3 10–2 10–1 10–1 10–1 10–2 1 10–1 1 10–2 10 1
(1) Irradiation : énergie au plus égale à 35 MeV ; intensité 50 mA ; durée à saturation ou 1 heure au plus.
Détection : par mesure b : 30 à 60 imp / min rendement 10 % ; par mesure g : 2 % sur le pic 1 332 keV du 60Co.
Exemples : le dosage du plomb, très peu sensible par irradiation de 30-40 MeV est très coûteuse. Aussi les dosages faits au moyen de
aux neutrons, peut être fait par plusieurs réactions nucléaires induites radio-isotopes de longues périodes, qui nécessitent plusieurs
par les photons g sur les différents isotopes de cet élément. Les limites heures d’irradiation pour atteindre les sensibilités requises, doivent-
de détection effectivement obtenues vont de la dizaine de nanogram- ils être réservés à des cas particuliers sinon exceptionnels.
mes par gramme au microgramme par gramme [70].
Le dosage du nickel dans le cuivre par la réaction 64Ni(n,g)65Ni se
heurte à deux réactions interférentes sur les deux isotopes stables du
cuivre :
4. Analyse par activation
b–
63Cu(n, g )64Cu 64
Ni(n, g )65Ni et 65Cu(n,p)65Ni
aux particules chargées
L’irradiation aux neutrons rapides n’est pas utilisable non plus car elle
conduit à la réaction : 58Ni(n,p)58Co (T = 71 j) qui entre en compétition
avec la réaction : 63Cu(n,a)60Co (T = 5,26 ans). La séparation chimique La méthode est désignée sous le sigle CPAA (charged particles
après irradiation ne pourra être d’aucun secours pour séparer deux iso- activation analysis).
topes du même élément. Par contre, l’irradiation aux photons g produit
la réaction : 58Ni(g,n)57Ni (T = 36 h). Cette réaction permet de doser le
nickel dans le cuivre jusqu’à des teneurs de quelques dizaines de nano-
grammes pour un échantillon d’une masse de 1 g.
4.1 Réactions nucléaires utilisées
— pour l’analyse de certains matériaux (Ag, Cd, Co, Hf, Mn, terres
rares, W) qui absorbent fortement les neutrons thermiques et pro-
duisent ainsi de très fortes radioactivités. Ces matériaux nécessitent
des méthodes d’étalonnage et de séparations radiochimiques quel- Les particules chargées les plus utilisées en analyse par activation
1 2 3
quefois lourdes à mettre en œuvre. L’irradiation aux photons g crée sont des particules légères : protons, deutons, tritons ( 1H , 1H , 1H ),
souvent à partir des matériaux eux-mêmes des activités plus faibles.
3 4
Elle permet ainsi des dosages sensibles (< 0,1 mg/g), quelquefois hélions 3 et 4 ( 2He , 2He ). Les ions les plus lourds ont un pouvoir de
sans aucune séparation chimique après irradiation. pénétration réduit et sont d’un accès souvent plus difficile.
L’inconvénient de l’analyse par activation aux photons g est le
coût et la difficulté d’accès à ce moyen d’irradiation. Dans la L’énergie de la particule chargée est importante à considérer, car
pratique, il n’est guère possible d’irradier plusieurs échantillons la probabilité et même la possibilité d’existence de la réaction
simultanément et l’heure de fonctionnement d’un accélérateur nucléaire dépend, non seulement de la nature de l’atome cible et de
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la particule incidente, mais aussi de l’énergie de cette particule. Si 4.2 Conditions d’analyse
l’on considère une réaction :
ZA Zx
A = N A F ( 1 Ð e Ðlt )
òs 0
x dx (23)
E Bar @ -----------------------------
- (22) NA le nombre d’atomes de l’élément A dans l’échantillon, sup-
A A1/3 + A x1/3 posé homogène :
Cq n
avec ZA, Zx nombre de protons de l’atome cible et de la particule N A = ------------- (24)
incidente, M
avec C concentration pondérale de l’élément,
AA, Ax nombre de nucléons de l’atome cible et de la parti- q abondance isotopique de l’isotope concerné par
cule incidente. la réaction,
Certaines particules peuvent néanmoins franchir cette barrière de n nombre d’Avogadro,
potentiel par effet tunnel. Si leur énergie est inférieure à EBar, la M masse atomique de l’élément,
réaction nucléaire pourra se produire, mais avec une probabilité x épaisseur de l’échantillon en cm,
généralement très faible.
s section efficace en cm2,
Les particules chargées peuvent être produites par des sources R parcours des particules dans l’échantillon en cm
isotopiques émettant des particules a. C’est ainsi que fut découverte pour l’énergie incidente E0.
la radioactivité artificielle. Mais les énergies et les intensités des par- En général l’énergie est prise comme variable et l’équation (23)
ticules émises sont faibles, aussi la méthode ne s’applique-t-elle devient :
qu’aux éléments légers (B, Mg, Al, F) avec des limites de détection
de 100 à 1 000 mg/g pour une source de 210Po de 1010 Bq. Les accé- 0
lérateurs et plus particulièrement les Van de Graaff et les cyclotrons
sont beaucoup mieux adaptés à cet usage. Le tableau 10 indique les
A = N A F ( 1 Ð e Ðlt )
ò E0 P
s
--- dE (25)
caractéristiques du cyclotron isochrone du CNRS à Orléans, cyclo- P est le pouvoir d’arrêt, si r est la masse volumique de l’échan-
tron spécialement conçu pour cet usage. Ce cyclotron peut aussi tillon :
délivrer des flux intenses de neutrons rapides (1011 à 1012 n · cm-
2 · s-1) en bombardant une cible de béryllium avec des protons ou
1 dE
P = --- ------
des deutons respectivement de 34 et de 25 MeV. r d x-
Les parcours des particules dans la matière sont habituellement
calculés suivant les formules de Bethe et Bloch [71]. Ces parcours
sont donnés pour tous les éléments par des tables, notamment cel-
Tableau 10 – Faisceaux d’ions disponibles les de Ziegler et Andersen [72] [73] [74].
avec le cyclotron isochrone du CERI à Orléans Pour les corps composés, il est admis qu’aux énergies utilisées en
activation aux particules chargées (plusieurs MeV), les interactions
Ions Gamme d’énergie Intensité maximale électroniques sont les seules à considérer et la règle de Bragg-Klee-
Protons 5 à 36 MeV 40 mA man [75] s’applique (le pouvoir d’arrêt d’un composé est la somme
pondérée des pouvoirs d’arrêt de ses divers constituants). Les
Deutons 5 à 25 MeV 40 mA valeurs des sections efficaces sont déterminées expérimentalement,
Hélion 3 10 à 50 MeV 15 mA en irradiant des dépôts minces de l’élément à doser dans toute la
gamme d’énergie étudiée. De très nombreuses valeurs ont été
Hélion 4 10 à 50 MeV 15 mA publiées notamment pour les éléments légers [76].
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L’étalonnage est en général fait au moyen de l’élément présent Le principal inconvénient des particules chargées est, outre les
quantitativement dans un dépôt mince placé devant l’échantillon difficultés d’étalonnage déjà signalées, l’existence de nombreuses
(par exemple une feuille de mica pour étalonner l’oxygène), ou par réactions d’interférence qui peuvent fausser les résultats si elles ne
un moniteur de flux constitué d’un autre élément dont on connaît le sont pas prises en compte. Ces réactions peuvent limiter la sensibi-
rapport d’activation par rapport à l’élément à doser dans toute la lité et la précision de la méthode.
gamme d’énergie utilisée.
Plusieurs méthodes de calcul ont été proposées.
Celle dite de « l’épaisseur équivalente », pour laquelle l’on consi- 4.4 Comparaison avec les autres
dère une épaisseur fictive de l’échantillon, irradiée uniformément à méthodes, domaines d’application
l’énergie incidente E0 pour donner la même activité que celle expé-
rimentalement mesurée [77].
Une autre méthode consiste à prendre une section efficace L’analyse par activation aux particules chargées est souvent sans
moyenne en admettant qu’au-dessus de 0,5 MeV le pouvoir d’arrêt rivale pour doser les traces d’éléments légers dans les matériaux de
est inversement proportionnel à l’énergie. Dans ce cas, l’étalonnage haute pureté à l’état solide, en particulier métaux et semi-conduc-
est fait avec un étalon épais qui absorbe tout le faisceau [78]. Cette teurs car la limite de détection des méthodes classiques est prati-
méthode dite de « Ricci » est la plus généralement utilisée. quement toujours imposée par les pollutions de surface,
Une troisième méthode consiste à définir un pouvoir d’arrêt particulièrement à craindre pour le dosage de ces éléments. Les
moyen et à comparer les pouvoirs d’arrêt dans l’échantillon et dans épaisseurs de matière concernées par l’analyse sont suffisantes
l’étalon [79]. Cette dernière méthode est plus exacte que la méthode pour en faire une méthode de dosage dans la masse. Des protons
de la section efficace moyenne. ayant une énergie incidente de 10 MeV pénètrent de 625 mm dans
l’aluminium et de 290 mm dans le plomb. Pour cette même énergie
incidente, les pénétrations des hélions 4 sont respectivement de
60 mm et de 37 mm. La sensibilité de la méthode autorise même à
4.2.3 Traitement de l’échantillon après irradiation faire des profils de répartition en profondeur, en analysant les tran-
ches successives obtenues par abrasion mécanique ou attaque
Après irradiation la surface sera soigneusement et régulièrement chimique. Dans le cas où la probabilité de la réaction nucléaire pré-
décapée, l’épaisseur enlevée mesurée au palmer micrométrique ou sente un accroissement brutal pour une énergie donnée (dite de
par pesée. En effet, pour l’analyse quantitative, il faut connaître résonance), il est possible d’obtenir le profil de distribution en pro-
exactement l’énergie à laquelle l’échantillon mesuré a été irradié. Il fondeur de l’élément concerné en faisant varier l’énergie incidente
est souvent indispensable d’associer un décapage mécanique au de la particule.
décapage chimique. Au cours de l’irradiation, des oxydes très résis-
tants peuvent se former en des points chauds du faisceau ; c’est Le dosage de l’oxygène a donné lieu à de très nombreux travaux.
notamment le cas des métaux réfractaires irradiés en présence de Toutes les particules légères peuvent être utilisées, les plus intéres-
traces d’oxygène. Le décapage doit concerner plusieurs microns à santes sont les hélions 3 [81] et les tritons [82]. Ces derniers d’accès
cause des phénomènes de recul sous irradiation qui peuvent être plus difficile, car moins répandus, peuvent être utilisés à une éner-
accrus par l’échauffement [80]. gie plus faible (3 MeV contre 10 MeV) avec moins de risques d’inter-
férence. Pour les dosages de bore, carbone, azote, les protons et les
Les particules chargées sont utilisées pour doser essentiellement deutons sont préférables [83] bien qu’il soit possible de doser simul-
les éléments légers sur lesquels elles conduisent à de nombreux tanément carbone et oxygène avec des hélions 3 [84]. Pour le
émetteurs b+. Les séparations chimiques après irradiation sont des dosage de l’hydrogène, il faut faire appel aux ions plus lourds :
séparations radiochimiques classiques, souvent identiques à celles lithium et bore. La pénétration est faible et la méthode peut entrer
utilisées pour l’activation aux photons g, mais contrairement aux en compétition avec une autre méthode nucléaire de dosage de
neutrons et aux photons g, l’élément produit est souvent différent de l’hydrogène de surface : l’ERDA (recul élastique de l’atome cible).
l’élément irradié. L’oxygène par exemple est très souvent dosé par Les deutons de faible énergie ont été proposés pour doser certains
le 18 F et les séparations chimiques utilisées sont celles du fluor et éléments légers dans les métaux et céramiques, sans séparation
non de l’oxygène. chimique après irradiation. Carbone, sodium, magnésium et alumi-
nium peuvent l’être simultanément après une irradiation dans les
deutons de 2 MeV [85]. Le chlore l’est dans les deutons de 4 MeV
4.2.4 Mesures de radioactivité [86]. Les limites de détection sont de l’ordre du mg. D’autres élé-
ments plus lourds, difficiles ou impossibles à doser aux neutrons,
Le même appareillage que celui de l’activation neutronique ou peuvent l’être aux protons (S, Y, Nb, Tl, Bi) ou aux deutons (Pb) [87].
photonique est utilisé. L’utilisation des coïncidences g-g’ est préfé- De véritables analyses multiélémentaires, comme avec les neutrons
rable pour les émetteurs b+ formés notamment à partir des élé- de réacteur, ont été proposées après irradiation aux particules char-
ments allant du bore au fluor. gées. Pour ces analyses, les protons paraissent les particules les
plus intéressantes en autorisant le dosage de plus de 30 éléments
après une seule irradiation (tableau 11) [88] [89]. Toutefois, les limi-
tes de détection sont un peu moins bonnes qu’avec les neutrons,
4.3 Performances de la méthode compte tenu des flux disponibles et de la quantité de matière con-
cernée par l’irradiation. La référence [90] donne une information
assez complète sur les possibilités apportées de la CPAA pour la
caractérisation de nombreux matériaux. Toutefois, compte tenu de
L’analyse par activation aux particules chargées présente l’avan-
leur coût, de telles analyses sont à réserver à ceux qui conduisent à
tage des méthodes par activation, à savoir l’élimination des blancs
de très fortes radioactivités par irradiation neutronique, par
après irradiation. Elle permet le dosage sensible de très nombreux
exemple : argent, cobalt, or, rhodium.
éléments, en particulier des éléments légers de l’hydrogène au fluor.
Les limites de détection se situent dans le domaine du nanogramme
Nota : rappelons que les particules chargées d’énergie relativement faible (< 4 MeV)
ou microgramme. Souvent le dosage d’un même élément peut être sont aussi utilisées pour localiser et doser, principalement les éléments légers, à la surface
obtenu par plusieurs réactions nucléaires. Le choix est alors fait en ou la proche surface des solides, par différentes méthodes dont l’observation directe des
fonction des radio-isotopes en présence et des faisceaux de particu- rayonnements émis pendant la réaction nucléaire. Ces méthodes sont traitées dans les
articles P 2 561 et P 2 563.
les auxquels il est possible d’avoir accès.
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ANALYSE PAR ACTIVATION ______________________________________________________________________________________________________________
Tableau 11 – Limites de détection obtenues après irradiation dans les protons (mg) (1)
Ia IIa IIIa IVa Va VIa VIIa VIII Ib IIb IIIb IVb Vb VIb VIIb O
1 2
1
H He
3 4 5 6 7 8 9 10
2
Li Be B C N O F Ne
6x10–2 3x10–2
11 12 13 14 15 16 17 18
3
Na Mg Al Si P S Cl A
3x10–2
19 20 21 22 23 24 25
Mn 26 Fe 27 28 29 30 31
Ga 32 Ge 33 As 34 Se 35 36
4
K Ca Sc Ti V Cr Co Ni Cu Zn Br Kr
3x10–2 2x10–2 10–1 4x10–2 6x10–2 8x10–2 10–1 10–2 2x10–2 2x10–2 5x10–2 6x10–2 5x10–2
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
5
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
4x10–2 5x10 –2
1x10 –2
2x10 –2
5x10 –2
2x10 –2
4x10–2 100 4x10 –2
5x10 –2
2x10 –2
10 4x10 –2
2x10 –2
3x10 –2
10 –2
55 56 57-71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
6
Cs Ba TR Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Ti Pb Bi Po At Rn
10 8 4 10–2 10–2 10–2 10–2 5x10–2 2x10–2
87 88 89 90 91 92
7
Fr Ra Ac Th Pa U
57 58 59 60 61
Pm 62 Sm 63 64 65
Tb 66 Dy 67 68 69 70 71
TR La Ce Pr Nd Eu Gd Ho Er Tm Yb Lu
(1) Irradiation : 1 heure au plus dans un flux de protons d'une énergie de 11 MeV et d'une intensité nominale de 2 mA, sauf pour le soufre.
Détection : les limites indiquées correspondent aux valeurs les plus basses expérimentalement obtenues sur des échantillons d'aluminium,
d'argent et de cobalt sans séparation chimique préalable aux mesures.
5. Conclusion gène et du fluor, le dosage est possible par les deux méthodes. Les
photons g ont une meilleure pénétration dans la matière et présen-
tent moins de risque d’interférence ; par contre les particules char-
L’analyse par activation occupe une place à part parmi les métho- gées apportent plus de réactions nucléaires utilisables et
des d’analyse. En général elle est réservée aux analyses de traces conduisent généralement à des dosages plus sensibles. Dans la pra-
dans les cas difficiles. Comme les autres méthodes, l’analyse par tique, le choix dépend souvent de l’accessibilité au moyen d’irradia-
activation n’échappe pas à de nombreuses causes d’erreur, d’autant tion, mais lorsqu’il est possible, l’utilisation des photons g paraît
plus difficiles à mettre en évidence, et donc à éviter, que les teneurs préférable pour les dosages de carbone et de fluor, celle des particu-
à doser sont plus faibles et les échantillons de référence plus rares.
les chargées pour les dosages d’oxygène.
Cependant, par son principe même, l’analyse par activation offre à
l’analyste la possibilité d’éviter la plupart d’entre elles [91]. C’est
L’analyse par activation peut aussi s’avérer très performante pour
aussi l’une des rares méthodes qui atteint régulièrement ses limites
de détection calculées pour des analyses courantes. des dosages rapides en milieu naturel ou industriel, en utilisant de
petits générateurs de neutrons ou des sources isotopiques. Toute-
L’analyse par irradiation dans les neutrons de réacteur, sans sépa- fois, il ne faut pas sous-estimer les difficultés engendrées par
ration chimique des radio-isotopes produits (INAA), est à préférer l’implantation dans le milieu public ou industriel de moyens dits
toutes les fois où elle conduit à une sensibilité suffisante. Cette nucléaires et les réactions psychologiques que cela peut entraîner.
méthode est largement multiélémentaire, elle permet de doser une
soixantaine d’éléments dont une quarantaine après une seule irra- Le tableau 12 situe, de façon très générale, l’analyse par activa-
diation dans les cas favorables. La totalité de l’échantillon est con-
tion par rapport aux principales méthodes d’analyse avec lesquelles
cernée par l’analyse. Sa sensibilité est particulièrement grande et il
est possible d’analyser plusieurs échantillons simultanément. La elle peut entrer en compétition. Malgré les progrès de ces métho-
méthode du K0 simplifie encore ces analyses en ayant à préparer et des, souvent apparues plus récemment, d’une accessibilité plus
à mesurer qu’un seul moniteur de flux pour l’ensemble des échan- aisée, l’analyse par activation conserve de l’intérêt dans un certain
tillons analysés et des éléments dosés, quelle que soit leur concen- nombre de domaines : l’analyse de traces et d’ultra-traces, la vérifi-
tration. cation ou la certification des résultats d’analyse obtenus par
d’autres méthodes, l’analyse non destructrice rapide de certains
Les dosages aux photons g et aux particules chargées sont à
réserver, soit au dosage des éléments légers et de quelques rares matériaux difficiles à mettre en solution. Il est probable que ces
éléments, tel le plomb, soit à certains matériaux s’activant beaucoup applications continueront aussi longtemps que l’accès aux moyens
dans les neutrons. Pour le dosage du carbone, de l’azote, de l’oxy- d’irradiation nécessaires sera possible.
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P
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Analyse par activation R
E
par Gilles REVEL
N
Docteur ès sciences
Directeur de recherche au CNRS
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Interscience.
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Constructeurs et fournisseurs P
Générateurs de neutrons :
SODERN.
Canberra Électronique.
Eurisys Mesures. L
Appareils de mesure (Détecteurs et électronique) : SEPH SARL (représente EGG ORTEC, RONTEC...).
U
Organismes S
Commission interministérielle des radioéléments artificiels (CIREA).
Laboratoires
Ces laboratoires sont prévus pour répondre en France à la demande d’analyses par activation.
Aux neutrons de réacteur : Aux particules chargées :
Laboratoire Pierre-Süe (CEA-CNRS, Saclay). Centre d’études et de recherches par irradiation (CERI, CNRS, Orléans).