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AU 2020-2021

MICROECONOMIE I
2ème année EGAAA

Par : Anouar BEN MIMOUN


Ce cours

❖ 30 h : cours intégré
❖ Supports :
• Polycop de cours
❖ Objectifs :
• Initiation à l’analyse microéconomique
• Concepts de base
• Initiation au raisonnement microéconomique
• Préparer la suite des cours en relation avec l’économie
❖ Pré requis :
• Modules : Economie Générale
• Connaissances de base en : Math. éco
❖ Evaluation:
• 2 évaluations en CC
• Examen final
Programme

Cours Magistral TD

Introduction : Série d’exercices


L’économie ?
La microéconomie

Comportement du consommateur
Comportement du producteur
Complément
Théorie des coûts
Lecture d’articles
Marchés et équilibre de marché
Introduction

L’Économie ?
Sciences Économiques : définitions et portée
• Une multitude de définitions

• La science économique est la science des richesses (économistes


classiques Adam Smith et J.B Say)
 Comment les richesses sont produites, réparties et échangées.

• La science économique est la science des échanges marchands


(économistes néoclassiques)
Un bien n’a de valeur que lorsqu’il est échangé sur un marché.
 L’Économie devient la science de la valeur ou science des prix

• La science économique est la science des choix efficaces :


«L’Économie est la science qui étudie le comportement humain
en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages
alternatifs» (Robbins)
Raisonnement économique
• Les théories économiques ont pour objectif d’expliquer les phénomènes
économiques (et sociaux) observés.

• Le raisonnement économique comporte l’ensemble des notions, des


concepts et des approches permettant d’analyser une situation
économique donnée.

• Une théorie est nécessairement imparfaite. Sa validité est déterminée


par sa capacité de prédiction.

La théorie économique est continuellement soumise à


des tests empiriques et à des modifications.
Raisonnement économique : Démarches
Deux démarches :
• Démarche déductive :
• Absence des données statistiques (quantitatives)
• Déduction des lois générales à partir d’un raisonnement
logique

• Démarche inductive :
• Observation des faits qui se traduit par une collecte des
données quantitatives
• Interprétation des faits vers la définition des concepts ;
• La généralisation des concepts dans des lois (une théorie).
Raisonnement économique : Approches
Raisonnement économique : Approches
Modèles économiques

• Un modèle est une représentation simplifiée de la réalité. Sa


puissance analytique et explicative découle de sa capacité
d’éliminer les détails non pertinents, ce qui permet à l’économiste
de se concentrer sur les aspects essentiels de la réalité
économique qu’il essaie de comprendre (Varian, 2000).

• Un modèle économique est une formalisation des relations de


causes à effets entre des variables endogènes (à expliquer) et des
variables exogènes (explicatives).

• Les modèles (généralement des représentations mathématiques


des théories) sont développés pour permettre des prédictions.
Niveaux (Echelles) de l’analyse économique
Macroéconomique (Macroéconomie)

Méso économique
Economie
Nationale

Microéconomique
Secteur
(Microéconomie)
Région Agents individuels

NATION NATION
1 Economie
2
Internationale
Relations économiques
Echanges / Commerce international
Microéconomie : définition

La théorie microéconomique (appelée aussi théorie des prix)


est une discipline de la science économique qui étudie le
comportement des agents économiques individuels (Le
consommateur et le producteur) situés dans une économie
de marché.
Ces agents sont considérés comme des centres de décisions
autonomes agissant d’une manière rationnelle.
Microéconomie : Thèmes abordés
• Consommateurs (Ménages, travailleurs)

• Comment les consommateurs décident de la répartition de leurs revenus


limités : combien consommer, combien épargner ?

• Comment les consommateurs maximisent leur bien-être, suivant leurs


préférences, et à travers l’achat de certains biens et non pas d’autres ?

• Comment les individus décident quand entrer dans la vie active ?


▪ Quel emploi choisit-on ?
▪ Travailler maintenant et percevoir immédiatement un revenu ou
prolonger ses études dans l’espoir de gagner un salaire plus élevé.
▪ Comment répartir le nombre d’heures entre le travail et les loisirs ?
Microéconomie : Thèmes abordés

• Producteurs (Entreprises, exploitation agricole)

• Quels types et quantités de produits les entreprises décident-elles de


produire, étant donné leurs contraintes de production et leurs
ressources (physique, humaines, financières) ?

• Comment les entreprises maximisent leurs profits selon leurs


contraintes de budget et de technologie.
Microéconomie : Thèmes abordés

• Prix et marchés

• Comment les prix sont-ils déterminés ?

▪ Economie planifiée: les prix sont fixés par le gouvernement.

▪ Economie de marché : les prix sont le résultat des interactions des


consommateurs et des producteurs.
Microéconomie : Loi fondamentale de
l’économie et principe de rationalité
• La loi fondamentale de l’économie stipule que les agents économiques
vont allouer (affecter) des ressources disponibles de manière à réaliser des
avantages (atteindre des objectifs) anticipés au coût le plus bas possible.
• Pour deux biens (ou deux facteurs) qui coûtent la même chose, on
choisira le meilleur (par exemple en terme de qualité)

➢ Corollaire : Pour deux biens (ou deux facteurs) ayant les mêmes
caractéristiques (même qualité), on choisira celui qui coûte le moins
cher.

• La théorie microéconomique ne s’interroge pas sur ce qui a déterminé les


objectifs des agents économiques, elle s’interrogent plutôt sur comment ces
agents vont atteindre ces objectifs.
Microéconomie : Loi fondamentale de
l’économie et principe de rationalité

• L’approche d’analyse empruntée dans ce cas est de type hypothético-


déductive, c-à-d qui consiste à mettre en place des hypothèses de travail (sur
le comportement des agents économiques) pour en déduire des conditions
d’équilibre / d’optimalité

• Le point de départ de l’analyse microéconomique est le principe de rationalité


(Hypothèse de base)

• Un agent économique est dit rationnel, lorsqu’il exerce une liberté de


choix dans un espace contraint.
SECTION 1

Etude du comportement du
consommateur
1. Formulation générale du comportement du
consommateur
Hypothèses
1- Le consommateur connait parfaitement son revenu ainsi que
l’éventail des biens existant sur le marché et leurs prix respectifs
Panier de consommation :
On appel panier de consommation la liste
complète des biens et services sur lesquels porte
le problème de choix d’un consommateur

2- Le consommateur est rationnel, il cherche un objectif sous


contrainte

3- Le consommateur est individualiste, c.-à-d. que sa satisfaction ne


dépendra que de ce qu’il consomme lui même.
1. Formulation générale du comportement du
consommateur

Le consommateur, qu’il soit un individu ou un


ménage dispose d’un revenu R qu’il va affecter à
l’achat de n biens en quantités respectives xi,
i :1,…,n, avec des prix pi. Le consommateur essaye
de tirer la meilleure satisfaction de ses dépenses en
veillant à ce que ces dernières ne dépassent pas son
revenu.
1. Formulation générale du comportement du
consommateur

• Préférences :
Le consommateur est en mesure de classer les paniers en fonction
de leur attrait respectif. La façon dont celui-ci classe les différents
paniers de consommation décrit ses préférences. Autrement dit,
le consommateur peut déterminer si l’un des paniers est
strictement meilleur que l’autre ou s’il est indifférent entre eux.

• Utilité d’un consommateur :


La fonction d’Utilité est une façon de décrire les préférences d’un
consommateur. Un panier X lorsqu’il est préféré à un panier Y veut
dire que le panier X procure un niveau d’utilité supérieur à celui
fourni par le panier Y
1. Formulation générale du comportement du
consommateur
• Utilité d’un consommateur : Deux visions
1- L’utilité est cardinale c-à-d mesurable (Hermann Heinrich Gossen (1810-1858),
Léon Walras (1834-1910)) :
➢Chaque consommateur est capable d’associer une mesure / un chiffre
en terme d’utilité à la consommation de chaque bien
➢Pour Walras : l’utilité est additive : 𝑈 𝑥1 , 𝑥2 , … , 𝑥𝑛 = 𝑈 𝑥1 ) + 𝑈 𝑥2 + 𝑈(𝑥𝑛
➢Pour Edgeworth (1881), Antonelli (1886) et Fisher (1892) l’utilité est
toujours mesurable mais non additive compte tenu de l’indépendance
entre les biens consommés.
2- L’utilité est ordinale (Théorie moderne de comportement : Vilfredo Pareto (1848 -1923),
John Richard Hicks (1904-1989) et Paul Anthony Samuelson (1915-2009)) :
➢Le consommateur n’est pas censé quantifier son utilité, mais il doit être
capable de classer les différents paniers.
➢L’utilité est une fonction monotone et croissante
•Croissante : x ≤ y, alors f(x) ≤ f(y) ;
•Décroissante x ≤ y, alors f(x) ≥ f(y) ;
•Monotone sur I si elle est croissante sur I ou décroissante sur I.
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)
2-1- Les préférences du consommateur
Nous avons deux biens 1 et 2 et deux paniers de consommation 𝑋 𝑥1 , 𝑥2 et 𝑌 𝑦1 , 𝑦2
Supposons que le consommateur peut classer ces deux paniers X et Y en fonction de leurs
attraits respectifs : il peut déterminer si l’un des deux est meilleur que l’autre ou s’il est
indifférent entre les deux.

On utilise les symboles


▪ ≻ pour indiquer qu’un panier est strictement préféré à un autre
𝑋 ≻ 𝑌 veut dire que le consommateur préfère strictement 𝑋 à 𝑌

▪ ∼ pour indiquer que le consommateur est indifférent entre les deux paniers
𝑋 ∼ 𝑌 veut dire que les paniers 𝑋 et 𝑌 sont équivalents

▪ ≽ pour indiquer qu’un panier est faiblement préféré à un autre


𝑋 ≽ 𝑌 veut dire que le consommateur préfère faiblement 𝑋 à 𝑌
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)
2-1- Les préférences du consommateur

Remarque 1 : Les relations de préférence stricte et faible et d’indifférence


sont des concepts reliés

Exemples :
• Si 𝑋 ≽ 𝑌 et 𝑌 ≽ 𝑋 alors 𝑋 ∼ 𝑌
• Si 𝑋 ≽ 𝑌 mais 𝑋 ∼ 𝑌 n’est pas vrai alors 𝑋 ≻ 𝑌

Remarque 2 : C’est déraisonnable (même absurde) de trouver une


situation où 𝑋 ≻ 𝑌 et 𝑌 ≻ 𝑋 !!

Les économistes ont développé des hypothèses pour


assurer une cohérence concernant les relations de
préférences du consommateur. Certaines de ces hypothèses
sont si fondamentales qu’on les qualifie d’axiomes
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)
2-2- Les axiomes des préférences du consommateur
Le comportement du consommateur rationnel obéit à 3 axiomes :

Axiome 1 : La relation de préférence est une relation complète (Axiome


de comparabilité)
Toute paire quelconque de paniers peut être comparée : Pour
toute paire de paniers X et Y, nous avons soit 𝑋 ≽ 𝑌 soit 𝑌 ≽ 𝑋
soit 𝑋 ∼ 𝑌

Axiome 2 : La relation de préférence est réflexive


Toute panier est au moins aussi désirable que lui même : 𝑋 ≽ 𝑋

Axiome 3 : La relation de préférence est transitive


Si 𝑋 ≽ 𝑌 et 𝑌 ≽ 𝑍 alors 𝑋 ≽ 𝑍
Si 𝑋 ∼ 𝑌 et Y ∼ 𝑍 alors 𝑋 ∼ 𝑍
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)

2-2- Les axiomes des préférences du consommateur (extensions)

Axiome 4 : de non saturation ou de dominance


Le consommateur n’est jamais saturé, il préfère toujours les
paniers comportant le plus de bien.
Soit 𝑋 𝑥1 , 𝑥2 et 𝑌 𝑦1 , 𝑦2
Si 𝑥1 > 𝑦1 et 𝑥2 = 𝑦2
Alors 𝑋 ≻ 𝑌
On dit que X domine Y.
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)

2-2- Les axiomes des préférences du consommateur (extensions)

Axiome 5 : Axiome de divisibilité ou de substituabilité


Les biens sont infiniment divisibles au point qu’il sera possible
d’ajouter une fraction 𝑑𝑦1 à 𝑦1 du panier 𝑌 (auparavant dominé)
de manière à ce que ce dernier devient équivalent au panier X
(auparavant préféré) et peut ensuite le substituer

Situation de départ : 𝑥1 > 𝑦1 et 𝑥2 = 𝑦2 et donc 𝑋 ≻ 𝑌

On ajoute 𝑑𝑦1 à 𝑦1 de tel sorte que :

𝑌 𝑦1 + 𝑑𝑦1 , 𝑦2 ~ 𝑋 𝑥1 , 𝑥2
2. Utilité ordinale et préférences (les axiomes de comportement)

2-2- Les axiomes des préférences du consommateur (extensions)

Axiome 6 : Axiome de stricte convexité


Soit deux paniers équivalents 𝑋 𝑥1 , 𝑥2 et 𝑌 𝑦1 , 𝑦2 tel que :
𝑥1 > 𝑦1 et 𝑥2 < 𝑦2

Le consommateur préfèrera toujours un panier compromis Z composé de


d’une combinaison (i.e moyenne arithmétique) en biens 1 et 2 de X et Y
𝑍 = 𝛼𝑋 + 1 − 𝛼 𝑌
𝑍>𝑋
𝑍>𝑌
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence X2

(ou d’iso-utilité)
Une courbe d’indifférence est Z Ensemble faiblement préféré :
une représentation graphique des paniers faiblement préférés (x1, x2)

préférences du consommateur.
Cette courbe est composée par X 2
X
l’ensemble des paniers XYZ
équivalents. Autrement dit, une Y
courbe d’indifférence est Courbe d’indifférence : paniers
indifférents à (x1, x2)
composée par les paniers pour
lesquels le consommateur est X1
X1
strictement indifférent.
Figure 1.1 : Courbe d’indifférence
NB :
La pente est négative traduisant un phénomène de substitution : si on réduit la quantité
d’un bien, il faut augmenter celle de l’autre pour garder le même niveau de satisfaction
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Exemple

Paniers Alimentation Vêtements


A 10 50
B 40 20
C 30 40
D 10 20
E 10 40
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Exemple

70
A et B procurent le même niveau d’utilité
60 On préfère C à A et B
A On préfère A, B et C à E et D
50
C
Vêtements

40 E

30
B
20 D U
10

0
0 10 20 30 40 50
Alimentation
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Carte d’indifférence


70
A chaque courbe
60 d’indifférence est associé
un niveau d’utilité
50 différent
Vêtements

40 E
On préfère B à E et E à D
30
B
20 D U3
10 U2
0
U1
0 10 20 30 40 50
Alimentation

NB :
1- Plus on s’éloigne de l’origine, plus le niveau d’utilité augmente (Non saturation)
2- Deux courbes d’indifférence ne se croisent jamais (Transitivité)
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Cas particuliers


Crayons Bleus Souliers gauches

15 Pente = -1

10

5 10 15
Crayons rouge Souliers droits

Cas des substituts parfaits Cas des compléments parfaits


2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Cas particuliers


Bien neutre
Bien indésirable

Autre bien
Bien désirable
Cas d’un biens neutre
Cas des biens indésirables
2. Utilité ordinale et préférences : la courbe d’indifférence

2-3- Les courbes d’indifférence : Notion de saturation


Bien 2
Point de saturation Le point de saturation ou point idéal
correspond au panier qui est préféré à
tous les paniers. Plus le consommateur
s’éloigne de ce panier moins il est
𝑥ҧ2 satisfait.

Au niveau des courbes d’indifférences :


- Quand le consommateur dispose de
«trop peu» ou de «trop» de chacun
des deux biens, la pente de la courbe
𝑥ҧ1 Bien 1 est négative
La situation de saturation - Quand il a «trop» d’un des deux
biens et «trop peu» de l’autre, la
pente est positive.
2. Utilité ordinale et préférences

2-4- Le Taux marginal de substitution

𝒙𝟐 Le taux marginal de substitution (TMS)


mesure le taux auquel le consommateur est
Courbe d’indifférence disposé à substituer un bien à l’autre.

∆𝑥2
∆𝑥2
Pente = = 𝑇𝑀𝑆 Sur le graphique le taux mesure le taux
∆𝑥1 ∆𝑥1
∆𝑥2 marginal de substitution du bien 2 au bien 1.
∆𝑥1 Généralement, les variations ∆𝑥1 et ∆𝑥2
considérées sont des variations marginales
c-à-d des très petites variations.
𝒙𝟏
Le TMS

NB :
1- Le TMS est négatif.
2- Si nous considérons des CI strictement convexes, alors le TMS est décroissant
3. Utilité cardinale
Nous supposons dans ce cas que l’utilité est mesurable.
Quantité Utilité
60
consommée Totale
0 0 50

1 20 40

Utilité Totale
2 35
30
3 45
20
4 50
5 53 10

6 55 0
0 2 4 6 8 10
7 55 Quantité consommée
8 54
3. Utilité cardinale
• Utilité marginale d’un consommateur :
Par définition, l’utilité marginale est le supplément de satisfaction
procuré par la dernière unité de bien consommée
𝜕𝑈𝑇
𝑈𝑚 =
𝜕𝑥
25 Remarquons que l’utilité totale
augmente en fonction de la
20 consommation du bien, mais cette
Utilité marginale

augmentation se fait de moins en


15
moins.
10
𝑈𝑇 ↗ 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠
5 𝜕𝑈𝑇
𝑈𝑚 ↘ ⇒ ≤0
𝜕𝑥
0
0 2 4 6 8
𝜕 2 𝑈𝑇
≤0
Quantité consommée 𝜕𝑥²
3. Utilité cardinale
• Utilité marginale et TMS :
Considérons un consommateur qui consomme un panier de biens (𝑥1 , 𝑥2 ).
Son utilité est décrite par la fonction 𝑈 𝑥1 , 𝑥2
Alors :
∆𝑈
𝑈𝑚1 = : est l’utilité marginale du bien 1 ⇒ ∆𝑈 = 𝑈𝑚1 ∆𝑥1
∆𝑥1
∆𝑈
𝑈𝑚2 = : est l’utilité marginale du bien 2 ⇒ ∆𝑈 = 𝑈𝑚2 ∆𝑥2
∆𝑥2

Considérons une variation qui maintienne l’utilité (le niveau de


satisfaction) constante, donc :
𝑈𝑚1 ∆𝑥1 + 𝑈𝑚2 ∆𝑥2 = ∆𝑈=0

∆𝑥2 𝑈𝑚1
⇒ 𝑇𝑀𝑆 = =−
∆𝑥1 𝑈𝑚2
4. La contrainte budgétaire et la droite de budget

• La droite de budget DB est l’ensemble des paniers (𝑥1 , 𝑥2 ) dont


l’acquisition entraîne une dépense égale au revenu.

𝐷𝐵 = (𝑥1 , 𝑥2 ) / 𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 = 𝑅

Avec :

𝑥1 est la quantité acquise du bien 1, 𝑥2 est la quantité acquise du bien 2

𝑝1 est le prix du bien 1, 𝑝2 est le prix du bien 2

𝑅 est le revenu du consommateur


4. La contrainte budgétaire et la droite de budget
𝑥2
𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 = 𝑅 𝒑𝟏
Pente = −
𝑅 𝑝1 𝑅 𝒑𝟐
⇒ 𝑥2 = − 𝑥
𝑝2 𝑝2 1 𝑝2
Droite de budget
Supposons que le ∆𝑥2
consommateur désire accroître ∆𝑥1
sa consommation en bien 1. De
combien il va modifier sa
consommation en bien 2 tout
en respectant sa contrainte
budgétaire ?
𝑅 𝑥1
𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 = 𝑅 (eq.1) 𝑝1
𝑝1 (𝑥1 +∆𝑥1 ) + 𝑝2 (𝑥2 +∆𝑥2 ) = 𝑅 (eq.2)
∆𝑥2 𝑝1
(eq.1) – (eq.2) ⟹ =−
∆𝑥1 𝑝2
4. La contrainte budgétaire et la droite de budget
Déplacement de la droite de budget sous l’effet de la variation du revenu
𝑥2
𝑅3
𝑝2

𝑅2 𝑅1 < 𝑅2 < 𝑅3
𝑝2

Déplacement parallèle
𝑅1
𝑝2

𝑅1 𝑅2 𝑅3 𝑥1
𝑝1 𝑝1 𝑝1
4. La contrainte budgétaire et la droite de budget
Déplacement de la droite de budget sous l’effet de la variation des prix

𝑥2 𝑥2
Diminution de 𝑃𝑥1 Augmentation de 𝑃𝑥2
𝑅 𝑃1 > 𝑃′1 > 𝑃′′1 𝑅 𝑃2 < 𝑃′2 < 𝑃′′2
𝑝2 𝑝2
𝑅 et 𝑃𝑥2 restant inchangés 𝑅 et 𝑃𝑥1 restant inchangés
𝑅
𝑝′2
𝑅
𝑝′′2

𝑅 𝑅 𝑅 𝑥1 𝑅 𝑥1
𝑝1 𝑝′1 𝑝′′1 𝑝1

La droite de budget va pivoter


5. Equilibre du consommateur est choix optimal

• Un consommateur consomme deux biens 1 et 2

• 𝑥1 et 𝑥2 désignent les quantités achetées


• 𝑝1 et 𝑝2 les prix unitaires respectifs
• 𝑅 est le budget du consommateur

• Nous cherchons les quantités optimales que le consommateur


achète dans l’objectif d’atteindre un niveau maximal de
satisfaction et sans que ses dépenses dépassent son budget
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-1. Analyse graphique Le Panier C(𝑥1∗ , 𝑥2∗ ) constitue le choix optimal
𝑥2 du consommateur : c’est le meilleur panier
que le consommateur peut acquérir compte
tenu de ses préférences et de sa contrainte
budgétaire.

A Pour des CI normales, ce panier se situe au


D point de tangence entre la courbe
d’indifférence et la droite de budget.

C
𝑥2∗ CI3 U3
𝑝1
CI2 U2 𝑇𝑀𝑆 = −
𝑝2
CI1 U1
B
𝑥1∗ 𝑥1
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-2. Analyse algébrique
Le consommateur choisit le panier (x1*, x2*) qui maximise son utilité sous contrainte
budgétaire et contrainte physique

𝑀𝑎𝑥 𝑢(𝑥1 , 𝑥2 ) Fonction objectif

S/C ෍ 𝑝𝑖 𝑥𝑖 = 𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 ≤ 𝑅 Contrainte budgétaire


𝑖=1

𝑥1 , 𝑥2 ≥ 0 Contrainte physique
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-2. Analyse algébrique
Pour résoudre ce système (problème de maximisation sous contrainte), on va utiliser la
méthode de Lagrange.
Définissons la fonction auxiliaire (fonction de Lagrange ou le lagrangien) :
𝐿 = 𝑢 𝑥1 , 𝑥2 − 𝜆(𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 − 𝑅)
La variable 𝜆 introduite est appelé le multiplicateur de Lagrange parce qu’elle multiplie la
contrainte.
Selon le théorème de Lagrange, si (𝑥1∗ , 𝑥2∗ ) est solution optimale du problème, elle doit
respecter les trois conditions du premier ordre suivantes :
𝜕𝐿 𝜕𝑢(𝑥1∗ ,𝑥2∗ )
= − 𝜆𝑝1 = 0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥1
Système à trois équations et
trois inconnues qu’on peut
𝜕𝐿 𝜕𝑢(𝑥1∗ ,𝑥2∗ )
= − 𝜆𝑝2 = 0 résoudre en connaissant la
𝜕𝑥2 𝜕𝑥2
forme algébrique de 𝑢 𝑥1 , 𝑥2
𝜕𝐿
= 𝑝1 𝑥1∗ + 𝑝2 𝑥2∗ − 𝑅 = 0
𝜕𝜆
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-2. Analyse algébrique

La résolution de ce système donne les fonctions de demande des biens 1 et 2


formant le système de demande du consommateur

 x1 = f(R,p1,p2 ) fonction de demande du bien 1



 x2 = f(R,p1,p2 ) fonction de demande du bien 2

La fonction demande exprime la quantité optimale consommée d´un bien


en fonction de son prix, des prix des autres biens consommés et du revenu
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-2. Analyse algébrique : Exemple

𝑎 𝑏
Soit une fonction d’utilité Cobb-Douglas : 𝑢 𝑥1 , 𝑥2 = 𝑥1 𝑥2
Etant donné que les fonctions d’utilité sont définies à une transformation monotone, il est
plus facile de travailler avec une transformation logarithmique de la fonction d’utilité, soit
la forme : 𝑙𝑛 𝑢 𝑥1 , 𝑥2 = 𝑙𝑛 𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 = 𝑎 𝑙𝑛𝑥1 + 𝑏 𝑙𝑛𝑥2

Le problème revient à :
Max 𝑎 𝑙𝑛𝑥1 + 𝑏 𝑙𝑛𝑥2
𝑆. 𝐶 𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 = 𝑅

𝐿 = 𝑎 𝑙𝑛𝑥1 + 𝑏 𝑙𝑛𝑥2 − 𝜆(𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 − 𝑅)


𝜕𝐿 𝑎
= − 𝜆𝑝1 = 0
𝜕𝑥1 𝑥1
𝜕𝐿 𝑏
= − 𝜆𝑝2 = 0
𝜕𝑥2 𝑥2
𝜕𝐿
= 𝑝1 𝑥1 + 𝑝2 𝑥2 − 𝑅 = 0
𝜕𝜆
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-2. Analyse algébrique : Exemple

Il s’agit en premier lieu de trouver l’expression de 𝜆


La première équation donne 𝑎 = 𝜆𝑝1 𝑥1 (I)

La deuxième équation donne 𝑏 = 𝜆𝑝2 𝑥2 (II)

En additionnant ces deux équations nous obtenons :


𝑎 + 𝑏 = 𝜆𝑝1 𝑥1 + 𝜆𝑝2 𝑥2 = 𝜆𝑅
𝑎+𝑏
⇒ 𝜆=
𝑅

Substituons l’expression de 𝜆 dans les équations (I) et (II) et en résolvant pour 𝑥1 et 𝑥2 ,


nous obtenons :
𝑎 𝑅
𝑥1 = .
𝑎 + 𝑏 𝑝1

𝑏 𝑅
𝑥2 = .
𝑎 + 𝑏 𝑝2
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-3. Variation de la demande : Notion d’élasticité de la demande

• Élasticité de la demande :
Mesure de la variation relative de la demande par
rapport à un de ses déterminants
𝜕𝑥𝑖 Τ𝑥𝑖
• Élasticité prix directe : 𝑒𝑖 =
𝜕𝑝𝑖 Τ𝑝𝑖

𝜕𝑥𝑖 Τ𝑥𝑖
• Élasticité prix croisée : 𝑒𝑖𝑗 =
𝜕𝑝𝑗 Τ𝑝𝑗

𝜕𝑥 Τ𝑥
𝑒𝑟 =
• Élasticité revenu : 𝜕𝑅 Τ𝑅
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du prix

Bien2
Supposons que :
10 • R = 20 DT
• P1 = 2 DT, puis 1 DT, puis 0,50 DT.

A • P2 = 2 DT,
6
5 U1 D
B
4 U3

U2

Bien1
4 12 20
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du prix :
Courbe de demande
Demande

• En faisant varier les prix et en Prix Quantité


Prix
observant les choix du
consommateur, on peut dériver 2 DT 4
E une courbe de demande
2,00 individuelle. 1 DT 12

0,50 DT 20

La courbe de demande individuelle décrit les quantités


G d’un bien qu’un consommateur achètera pour chaque
1,00 niveau de prix de celui-ci.

Courbe de Demande
0,50 H

4 12 20 Bien 1
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du prix :
Courbe de demande
• La courbe de demande d´un bien est une P
représentation graphique qui exprime la
quantité optimale consommée d´un bien en
fonction de son prix, les prix des autres
biens consommés et le revenu sont
constants

Deux propriétés importantes de la courbe de


demande :
1- Le niveau d’utilité atteint varie au fur et à
mesure qu’on se déplace sur la courbe. Q
2- En tout point de la courbe de demande, le
consommateur maximise son utilité en
satisfaisant la condition selon laquelle le taux
marginal de substitution (TMS) du bien1 au Bien2
est égal au rapport des prix de deux biens
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du revenu
Classification des biens
Selon la manière dont la demande varie suite aux variations du revenu, on
distingue généralement trois catégories de biens :

•Le bien normal : dont la quantité consommée varie


toujours dans le même sens que la variation du revenu.
Dans cette catégorie, on différencie entre trois types de 𝑥2
biens normaux :
-le bien normal de première nécessité : dont la
quantité demandée augmente moins
proportionnellement que l’augmentation du
revenu, et vis versa. (exemple : le pain).

-le bien normal industriel : dont la quantité


demandée augmente dans les mêmes proportions
que l’augmentation du revenu, et inversement. 𝑥1
(exemple : les vêtements).

-le bien normal de luxe : dont la quantité demandée


augmente plus proportionnellement que
l’augmentation du revenu, et vice versa. (exemple :
l’or).
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du revenu
Classification des biens 𝑥2

Le bien inférieur : dont la quantité demandée


varie toujours dans un sens contraire aux
variations du revenu. (exemple des tickets de
bus, biens de faible qualité).

𝑥1
Le bien indépendant du revenu : dont la Le bien 1 est un bien inférieur
quantité demandée ne varie pas suite à la
variation du revenu. (exemple des
médicaments).

Type de bien Elasticité revenu de la demande


Normal 𝒆𝒓 > 𝟎
De nécessité 0 < 𝑒𝑟 <1
De luxe 𝑒𝑟 > 1
Inférieur 𝒆𝒓 < 𝟎
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du revenu
Chemin d’expansion du revenu et la courbe d’Engel

Le chemin d’expansion du revenu traduit l’évolution des choix optimaux pour les
différents niveaux de revenu, mais à prix constants.

𝑥2 Le chemin d’expansion du revenu 𝑅 Courbe d’Engel

𝑥1 𝑥1
La courbe d’Engel relie la quantité consommée d’un bien au revenu. Elle exprime ainsi la
demande d’un bien en fonction du revenu, les prix des autres biens étant constants
Si le bien est normal, la pente de la courbe d’Engel est positive.
Si le bien est inférieur, la pente de la courbe d’Engel est négative.
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du revenu
Chemin d’expansion du revenu et la courbe d’Engel

Bien inférieur (pente -)

Courbe d’Engel

Bien normal (pente +)

𝑥1 (Aliments)
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande suite à une variation du revenu

Bien 2

Bien 1 inférieur,
Bien 2 normal

CE1

Bien 1 normal,
Bien 2 normal

CE2
b

c Bien 1 normal
CE3 Bien 2 inférieur
CI
Bien 1
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
Définitions : Les substituts et compléments

Deux biens sont dits substituables si une augmentation (ou baisse) du prix de
l’un conduit à une augmentation (baisse) de la quantité demandée de l’autre.

Deux biens sont compléments si une augmentation (ou baisse) du prix de l’un
conduit à une baisse (augmentation) de la quantité demandée de l’autre.

Deux biens sont indépendants si une augmentation (ou baisse) du prix de l’un
n’a pas d’effet sur la quantité demandée de l’autre.
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
Effet de substitution et effet de revenu

Une baisse de prix d’un bien a deux effets : un effet de substitution et un


effet de revenu

a- L’effet de substitution. Les consommateurs achèteront plus du bien qui


est devenu moins cher et moins du bien qui est relativement plus cher. Il y
a donc modification du taux d’échange entre les deux biens.

L’effet de substitution est donc la variation de la consommation de


produits associée à la variation des prix de ceux-ci, pour un niveau
d’utilité constant.

Lorsque le prix d’un bien diminue, l’effet de substitution conduit toujours


à une augmentation de la quantité demandée de ce bien.
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
Effet de substitution et effet de revenu

b- L’effet de revenu

L’effet de revenu est la variation de la consommation d’un bien (par ex.


des aliments) provoquée par une augmentation du pouvoir d’achat, due
à la baisse du prix du panier, mais avec des prix relatifs constants.

Cet effet conduit le consommateur à accroître sa consommation de ce


bien si le bien est normal… ou à la décroître (dans le sens inverse de
l’effet de substitution) si le bien est inférieur.
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
Effet de substitution et effet de revenu

Bien 2 Quand le prix du bien 1 baisse,


sa consommation augmente de F1 à F2
(déplacement de A à B).
R

L’effet de substitution F1E


(du point A à D) fait varier les prix
C1 A relatifs, mais garde le revenu réel
constant.

L’effet de revenu EF2


(de D à B) garde les prix
D relatifs constants mais
B augmente le pouvoir d’achat.
C2

Effet de U2
substitution U1
Bien 1
O F1 E S F2 Effet de revenu
T
Effet total
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
L’identité de Slutsky

La variation totale de la demande est décomposée en deux effets : l’effet


substitution et l’effet revenu

∆𝒙𝟏 = ∆𝒙𝒔𝟏 + ∆𝒙𝒓𝟏

Cas d’un bien normal : les effets se renforcent


∆𝑥1 = ∆𝑥1𝑠 + ∆𝑥1𝑟
− − (−)

Cas d’un bien inférieur : il se pourrait (pas toujours) que l’effet revenu domine l’effet de
substitution
∆𝑥1 = ∆𝑥1𝑠 + ∆𝑥1𝑟
+ − (+)
5. Equilibre du consommateur est choix optimal
5-4. Variation de la demande, effet de substitution et effet de revenu
L’identité de Slutsky et la loi de la demande

La loi de la demande découle directement de l’identité de Slutsky. Elle s’exprime


comme suit :

Si la demande d’un bien augmente quand le


revenu s’accroît, la demande de ce bien doit
décroître quand son prix augmente

En effet, si la demande d’un bien augmente avec le revenu, ce bien est normal,
donc les effets de substitution et de revenu vont se renforcer de sorte qu’une
augmentation du prix se traduit nécessairement par une réduction de la
demande
SECTION 2

Etude du comportement du
producteur
1. La production

• Activité productive et entreprise :


Une activité productive consiste à transformer des
biens et des services en d’autres bien ou services

Une entreprise est tout agent économique qui


réalise cette transformation et qui en tire un profit
monétaire.
1. La production

• Facteurs de production :
On distingue traditionnellement trois facteurs de :
- les ressources naturelles
- le travail des ouvriers
- le capital.

De nos jours on ajoute à ces derniers le management et le


progrès technique.
1. La production

• Facteurs de production :
Les facteurs de production sont de deux types:
Facteurs de production fixes : dont la quantité ne varie
pas au cours de la période de temps considérée
Machines, infrastructure, terre,…
Facteurs de production variables : dont la quantité
utilisée peut varier au cours de la période de temps
envisagée
Matière première, Main d’œuvre,…
1. La production

• Facteurs de production :
Les facteurs de productions peuvent être :

Substituables : lorsqu’il est possible de remplacer un


facteur par un autre tout en maintenant le niveau de
production constant

Complémentaires : lorsqu’il n’est pas possible


d’augmenter la quantité d’un facteur sans augmenter
celle de l’autre, dans une proportion fixe et ce pour
augmenter la quantité produite
1. La production

• Fonction de production
Y :output
On appelle ensemble de production, Frontière de
l’ensemble de toutes les production
combinaisons d’inputs et d’outputs Y=f(X) fonction de
qui correspondent à un processus de production
production techniquement
réalisable.
Le maximum d’output possible pour Ensemble de
un niveau donné d’input est appelé production
frontière de production.
La fonction qui permet de décrire
cette frontière est appelée fonction
de production. X :input
1. La production
Soit une fonction de production à deux facteurs représentée par :
𝑦 = 𝑓(𝑥1 , 𝑥2 )

La productivité moyenne physique (ou encore rendement moyen) est


le rapport entre la quantité d’output obtenue et la quantité d’input
utilisée

y y
PM 1 = PM 2 =
x1 x2

La productivité marginale physique est la quantité d’output


supplémentaire obtenue en utilisant une unité additionnelle d’un
facteur

y y
Pm1 = Pm2 =
x1 x2
1. La production
La production en valeur 𝑃𝑇𝑉𝑦 = 𝑝𝑦 × 𝑦 = 𝑝𝑦 × 𝑓(𝑥1 , 𝑥2 )

La productivité moyenne en valeur (ou encore produit moyen)


𝑦
𝑃𝑀𝑉𝑥1 = 𝑝𝑦 ×
𝑥1
𝑦
𝑃𝑀𝑉𝑥2 = 𝑝𝑦 ×
𝑥2

La productivité marginale (ou encore produit marginal)

∆𝑦
𝑃𝑚𝑉𝑥1 = 𝑝𝑦 ×
∆𝑥1
∆𝑦
𝑃𝑚𝑉𝑥2 = 𝑝𝑦 ×
∆𝑥2
1. La production
Rendements décroissants

f(kx1, …, kxn) < k f(x1, …, xn)

2f(x) y = f(x)
f(2x)

f(x)

x 2x x
1. La production
Rendements croissants

f(kx1, …, kxn) > k f(x1, …, xn)

y = f(x)
f(2x)

2f(x)

f(x)

x 2x x
1. La production

Y E2
Y
E3
Avant E1 Au point Au point A
E1 E1 E2 partir
de E2
et dans
E3
X Pm>PM, Pm=PM, Pm=0 Pm<PM
PM PMmax Pm<0

PM

Pm
1. La production
Isoquante de production et isocoût
X2

Dans le cas de deux inputs, une façon


plus commode de représenter les A
relations de production est connue sous
le nom d’isoquante.
B

On appelle isoquante l’ensemble de


toutes les combinaisons possibles
X1
d’inputs 1 et 2 permettant de produire
une quantité donnée d’output

Une courbe d'isocoût indique les combinaisons de


facteurs de production qui entraînent le même coût
1. La production

K
Isocoût de 3000DT Chemin d’expansion de long terme car
tous les facteurs sont variables

Isocoût de 2000DT

C
Isocoût de 1000DT 
B

A
 Isoquante de 300 unités
Isoquante de 200 unités
Isoquante de 100 unités
L
1. La production
Taux marginal de substitution technique

7 ∆𝐾 C’est la quantité supplémentaire de K


Capital (K)

𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾−𝐿 =− qu’il faut introduire dans le processus de


∆𝐿
6
production pour compenser la perte
d’une unité de L afin de maintenir le
5
niveau de production inchangé
X

 TMST = La pente de la courbe
4
K
3 Y 𝑃𝑚𝐿
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾−𝐿 = −
𝑃𝑚𝐾
2

0
2 3 4 5 6 7 8 9 10
Travail (L)
L
2. Les coûts
NB : Dans cette séquence, nous allons définir rapidement les coûts. Nous reviendrons plus tard avec
plus de détail sur la théorie des coûts (fonction coût, courbes des coûts, …)

• Le coût total CT (ou global) : ensemble des coûts


correspondants à un volume de production donné

• Les coûts fixes (CF) : sont les coûts associés aux


facteurs fixes, ils sont indépendants du niveau de la
production et qui doivent être assumés que
l’entreprise produise ou non

• Les coûts variables (CV) : sont les coûts associés aux


facteurs variables, ils dépendent du niveau de la
production
2. Les coûts

• Coût total : CT = CF + CV

• Coût Moyen, CM =CT/y : mesure le coût total par unité de produit

• Le Coût Fixe Moyen, CFM = CF/y

• Coût Variable Moyen, CVM = CV/y

• CM = CFM + CVM

• Coût marginal, Cm :
Mesure la variation du coût total C
Cm =
engendrée par une variation donnée de l’output. y
3. Comportement du producteur

• Le comportement du producteur peut être formalisé


de deux manières :

Le producteur dispose de m facteurs de production qu’il va allouer à des


quantités xj (j:1,…,m) pour la production de n biens en quantités
respectives yi, i :1,…,n. wj est le prix du facteur j, pi est le prix du produit i.

1- Forme Primale ou modèle de 2- Forme duale ou modèle de


maximisation du profit (Output Oriented) : minimisation des coûts (Input Oriented) :
Le producteur maximise son profit tout en Le producteur minimise le coût de
respectant sa contrainte technologique. production d’un niveau donné d’output.
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Le profit d’un producteur


C’est la différence entre les recettes et les coûts de production.
Supposons que l’entreprise produise n produits à des quantités
Y[y1, y2,…,yn] en utilisant m inputs à des quantités X[x1, x2,…,xm].
Les prix des outputs sont respectivement représentés par P[p1,
p2,…,pn], ceux des inputs par W[w1, w2,…,wm].
Le profit de l’entreprise est alors :

n m
 = p y
i =1
i i −  wj x j
j =1
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Le profit d’un producteur


Une représentation du profit, en tenant compte de la
nature des facteurs de production et donc de leurs
coûts respectifs, est :

 = Re cettes − coûts
= P.Y − CV − CF
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Le programme d’un producteur


Supposons que l’entreprise produise un seul produit en utilisant deux
facteurs de production.
Le programme du producteur qui résume son comportement sur un
marché de concurrence pure et parfaite[1] où les prix sont exogènes
s’écrit :
𝑀𝑎𝑥 Π==𝑝𝑦py
Max −−𝑤w
1 𝑥11x1−−𝑤w22x2 − CF
2𝑥 − 𝐶𝐹

𝑆/𝐶 𝑦 = 𝑓 𝑥1 , 𝑥2
S /C (
y𝑥1=, 𝑥f2 >x 0, x
1 2 )
x1 , x2  0
[1] Voir plus tard la signification de
ce type de marché
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

A court terme Nous pouvons, pour le reste de l’analyse se


contenter de la partie variable de ce modèle et ce en éliminant les
coûts fixes.

𝑀𝑎𝑥 Π = 𝑝𝑦 − 𝑤1 𝑥1 − 𝑤2 𝑥2 Fonction objectif (profit)

Contrainte technologique
𝑆/𝐶 𝑦 = 𝑓 𝑥1 , 𝑥2
𝑥1 , 𝑥2 ≥ 0 (fonction de production)

Nous disons que :


Le producteur choisit les quantités des facteurs (x1*, x2*) donnant lieu à
une production y* qui maximise son profit sous la contrainte
technologique dictée par la frontière de production.
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Demande des facteurs et Offre des produits


D’une manière générale, et en possédant la forme algébrique de la
fonction de production, la résolution de ce programme donne les
fonctions de demande des facteurs représentées par :

xi* = xi*(p j ,wi )


Substituons cette expression dans la fonction de production, nous
obtenons les fonctions d’offre des produits :

y = y (p j ,wi )
*
j
*
j
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit
• Analyse graphique
Considérons un problème de maximisation du profit à court terme, l’input 2 est fixé à
un niveau 𝑥ҧ2
Le profit s’écrit : Π = 𝑝𝑦(𝑥1 , 𝑥ҧ2 ) − 𝑤1 𝑥1 − 𝑤2 𝑥ҧ2
Π 𝑤2 𝑤1
⇒ 𝑦(𝑥1 , 𝑥ҧ2 ) = + 𝑥ҧ + 𝑥 : cette équation définit une droite d’isoprofit
𝑝 𝑝 2 𝑝 1
: toutes les combinaisons d’inputs et d’output qui donnent le même niveau de
profit Π Droites 𝒘𝟏
𝑷𝒆𝒏𝒕𝒆 =
d’isoprofit 𝒑
𝒚
La pente de la droite
𝒘
d’isoprofit est 𝟏 ഥ𝟐 )
𝒑 𝒚 = 𝒇(𝒙𝟏 , 𝒙
Fonction de
La pente de la fonction de production
∆𝒚 𝒚*
production est ∆𝒙 = 𝑷𝒎𝟏
𝟏
Π 𝑤2
+ 𝑥ҧ
𝑝 𝑝 2
𝒘𝟏
𝑷𝒎𝟏 =
𝒑 𝒙∗𝟏 𝒙𝟏
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Analyse algébrique :
max Π = 𝑝𝑦(𝑥1 , 𝑥2 ) − 𝑤1 𝑥1 − 𝑤2 𝑥2

Les conditions du 1er ordre donnent :


𝜕Π 𝜕𝑦(𝑥1 , 𝑥1 )
Π 𝑒𝑠𝑡 max ⇒ =𝑝 − 𝑤1 = 0 ⇒ 𝑝𝑃𝑚1 = 𝑤1 (I)
𝜕𝑥1 𝜕𝑥1

𝜕Π 𝜕𝑦(𝑥1 , 𝑥1 )
⇒ =𝑝 − 𝑤2 = 0 ⇒ 𝑝𝑃𝑚2 = 𝑤2 (II)
𝜕𝑥2 𝜕𝑥2

(𝐼) 𝑃𝑚1 𝑤1
⇒ =
(𝐼𝐼) 𝑃𝑚2 𝑤2

𝑃𝑚1 𝑤1
= = −𝑇𝑀𝑆𝑇2−1
𝑃𝑚2 𝑤2
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Analyse algébrique :
Supposons que la technologie de production est représentée par une
fonction de type Cobb-Douglas :
𝑦 = 𝑥1𝑎 𝑥2𝑏

max Π = 𝑝(𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 ) − 𝑤1 𝑥1 − 𝑤2 𝑥2

Les conditions du 1er ordre donnent :

𝑝𝑎𝑥1𝑎−1 𝑥2𝑏 − 𝑤1 = 0 ⇒ 𝑝𝑎𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 − 𝑤1 𝑥1 = 0 (𝑒𝑛 𝑚𝑢𝑙𝑡𝑖𝑝𝑙𝑖𝑎𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑥1 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑐ô𝑡é𝑠)
⇒ 𝑝𝑎𝑦 − 𝑤1 𝑥1 = 0 ⇒ 𝑝𝑎𝑦 = 𝑤1 𝑥1
𝑎𝑝𝑦
⇒ 𝑥1 = ∶ 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 1
𝑤1
En suivant le même raisonnement pour 𝑥2 , on obtient :
𝑏𝑝𝑦
⇒ 𝑥2 = ∶ 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 2
𝑤2
3. Comportement du producteur
Maximisation du profit

• Analyse algébrique :
En substituant 𝑥1 et 𝑥2 par leurs valeurs dans la fonction de production, on obtient :

𝑎𝑝𝑦 𝑎 𝑏𝑝𝑦 𝑏
𝑦= 𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 =
𝑤1 𝑤2

𝑎𝑝 𝑎 𝑏𝑝 𝑏
𝑦 𝑎+𝑏 = 𝑦
𝑤1 𝑤2

𝑎𝑝 𝑎Τ1−𝑎−𝑏 𝑏𝑝 𝑏Τ1−𝑎−𝑏
⇒𝑦= : c’est la fonction d’offre
𝑤1 𝑤2

N.B : Lorsque les rendements d’échelle sont constants, c-à-d 𝑎 + 𝑏 = 1 , la fonction


d’offre Cobb-Douglas n’est pas définie. Ce ci veut dire que tant que les prix des outputs
et des inputs sont compatibles avec des profit nuls, l’entreprise est indifférente vis-à-vis
de la quantité qu’elle offre.
3. Comportement du producteur
Courbe d’offre
La courbe d’offre d’un produit P

est une représentation


graphique qui exprime la
quantité du produit offerte
en fonction de son prix
Q

y
y = y (p j )
*
j
*
j p
 0 Prix P Prix P

O O

Quantité Q Quantité Q
3. Comportement du producteur
Décision d’offre d’une entreprise concurrentielle

• Q : Comment produire de manière optimale? Combien


produire?
Une entreprise concurrentielle ignore son influence sur le prix
du marché. Le problème de maximisation auquel l’entreprise
est confrontée est le suivant :

Max  = py − c( y)
y

 c
 max  = p− =0
y y
c
 p= = Cm
y
3. Comportement du producteur
Décision d’offre d’une entreprise concurrentielle

L’entreprise produira la quantité pour


laquelle le prix du produit est égal au coût
marginal, c’est à dire la quantité pour
laquelle la recette supplémentaire perçue
sur une unité additionnelle d’output est
exactement égale au coût supplémentaire
de production de cette unité additionnelle.
3. Comportement du producteur
Minimisation des coûts

𝑀𝑖𝑛 𝑤1 𝑥1 + 𝑤2 𝑥2

𝑆/𝐶 𝑓 𝑥1 , 𝑥2 = 𝑦

𝑥1 , 𝑥2 ≥ 0
3. Comportement du producteur
Minimisation des coûts
• Analyse graphique
Si nous voulons représenter toutes les combinaisons d’inputs correspondants à un
niveau de coût donné C.
𝐶 = 𝑤1 𝑥1 + 𝑤2 𝑥2
𝐶 𝑤
⇒ 𝑥2 = 𝑤 − 𝑤1 𝑥1 : cette équation définit une droite d’isocoût
2 2
𝒙𝟐

La pente de la droite d’isocoût


𝒘
est − 𝒘𝟏 𝒘
𝟐 Droites 𝑷𝒆𝒏𝒕𝒆 = − 𝟏
d’isocoûts 𝒘𝟐
La pente de l’isoquante est
∆𝒙𝟐
= 𝑻𝑴𝑺𝑻 = −
𝑷𝒎𝟏 𝒙∗𝟐
∆𝒙𝟏 𝑷𝒎 𝟐 Isoquante

𝒙∗𝟏 𝒙𝟏
𝑷𝒎𝟏 𝒘𝟏
𝑻𝑴𝑺𝑻𝟐−𝟏 = − = −
𝑷𝒎𝟐 𝒘𝟐
3. Comportement du producteur
Minimisation des coûts
• Analyse algébrique
Utilisons la méthode de Lagrange pour résoudre le problème de minimisation des
contrainte. Alors, le lagrangien s’écrit :

𝐿 = 𝑤1 𝑥1 + 𝑤2 𝑥2 − 𝜆(𝑓 𝑥1 , 𝑥2 − 𝑦)
𝜕𝐿 𝜕𝑓 𝑥1 , 𝑥2
𝐿 𝑒𝑠𝑡 max ⇒ = 𝑤1 − 𝜆 =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥1

𝜕𝐿 𝜕𝑓 𝑥1 , 𝑥2
= 𝑤2 − 𝜆 =0
𝜕𝑥2 𝜕𝑥2

𝜕𝐿
= 𝑓 𝑥1 , 𝑥2 − 𝑦 = 0
𝜕𝜆

En divisant la première équation par la seconde, on obtient :


𝒘𝟏 𝜕𝑓 𝑥1 ,𝑥2 Τ𝜕𝑥1 𝑷𝒎𝟏
= =
𝒘𝟐 𝜕𝑓 𝑥1 ,𝑥2 Τ𝜕𝑥2 𝑷𝒎𝟐
3. Comportement du producteur
Minimisation des coûts
• Analyse algébrique
Supposons maintenant une fonction de production de type Cobb-Douglas 𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 = 𝑦
Les conditions du premier ordre sont alors :

𝑤1 = 𝜆𝑎𝑥1𝑎−1 𝑥2𝑏

𝑤2 = 𝜆𝑏𝑥1𝑎 𝑥2𝑏−1

𝑦 = 𝑥1𝑎 𝑥2𝑏

Multiplions la première équation par 𝑥1 et la seconde par 𝑥2 , on obtient


𝜆𝑎𝑦
𝑤1 𝑥1 = 𝜆𝑎𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 = 𝜆𝑎𝑦 𝑥1 = Eq. III
𝑤1
𝑤2 𝑥2 = 𝜆𝑏𝑥1𝑎 𝑥2𝑏 = 𝜆𝑏𝑦 𝜆𝑏𝑦 Eq. IV
𝑥2 =
𝑤2
Substituons 𝑥1 et 𝑥2 par leur valeur au niveau de la troisième équation, on obtient
𝑎 𝑏
𝜆𝑎𝑦 𝜆𝑏𝑦
=𝑦
𝑤1 𝑤2
3. Comportement du producteur
Minimisation des coûts
• Analyse algébrique
En poursuivant le développement mathématique, nous pouvons tirer l’expression de 𝜆
comme suit : 1
𝜆 = 𝑎−𝑎 𝑏−𝑏 𝑤1𝑎 𝑤2𝑏 𝑦1−𝑎−𝑏 𝑎+𝑏

Substituons l’expression de 𝜆 dans les équations (III) et (IV), on obtient les fonctions de
demandes des facteurs :

𝑏 −𝑏 𝑏
𝑎 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏 𝑎+𝑏
1
𝑥1 𝑤1 , 𝑤2 , 𝑦 = 𝑤1 𝑤2 𝑦 𝑎+𝑏
𝑏
𝑏 𝑎 −𝑎
𝑎 − 𝑎+𝑏 1
𝑥2 𝑤1 , 𝑤2 , 𝑦 = 𝑤1𝑎+𝑏 𝑤2𝑎+𝑏 𝑦 𝑎+𝑏
𝑏
Finalement, en substituant les expressions des fonctions de demandes des facteurs
dans la fonction de coût, nous obtenons :
𝑏 −𝑎 𝑎 𝑏
𝑎 𝑎+𝑏 𝑎 𝑎+𝑏 1
𝑐 𝑤1 , 𝑤2 , 𝑦 = + 𝑤1𝑎+𝑏 𝑤2𝑎+𝑏 𝑦 𝑎+𝑏
𝑏 𝑏
3. Comportement du producteur
Courbes des coûts

Considérons les prix des facteurs comme constants de sorte que nous pourrons
exprimer le coût 𝑐 comme une fonction de 𝑦 uniquement : 𝑐 𝑦

Les coûts totaux de l’entreprise sont définis comme la somme des coûts variables et
des coûts fixes : 𝑐 𝑦 = 𝑐𝑣 𝑦 + 𝐹

Nous pouvons définir aussi la fonction de coût moyen (CM) comme le coût par unité
d’output

𝑐 𝑦 𝑐𝑣 𝑦 𝐹
𝐶𝑀 𝑦 = = +
𝑦 𝑦 𝑦
𝐶𝑀 𝑦 = 𝐶𝑉𝑀 𝑦 + 𝐶𝐹𝑀(𝑦)
3. Comportement du producteur
Courbes des coûts

CM CM CM

CM
CFM
CVM

y y y

Les coûts fixes moyens Les coûts variables Le coût moyen est la
diminuent quand moyens augmentent combinaison des CFM
l’output augmente quand l’output et CVM
augmente.
Ils peuvent même
diminuer au départ.
3. Comportement du producteur
Courbes des coûts

Le coût marginal mesure la variation des coûts engendrée par une variation donnée
de l’output.

∆𝑐(𝑦) 𝑐 𝑦 + ∆𝑦 − 𝑐(𝑦)
𝐶𝑚 𝑦 = =
∆𝑦 ∆𝑦

On sait que : 𝑐 𝑦 = 𝑐𝑣 𝑦 + 𝐹
Puisque les coûts fixes 𝐹 ne varient pas en fonction de 𝑦, donc nous pouvons écrire :

∆𝑐𝑣(𝑦) 𝑐𝑣 𝑦 + ∆𝑦 − 𝑐𝑣(𝑦)
𝐶𝑚 𝑦 = =
∆𝑦 ∆𝑦
3. Comportement du producteur
Construire la courbe de coût marginal

1. Dans la phase de production CM


caractérisée par des CM décroissants, Cm
les Cm doivent être inférieurs pour faire
diminuer les CM (la moyenne).
 Dans cette phase Cm  CM

2. Dans la phase de production


caractérisée par des CM croissants, les
Cm doivent être supérieurs pour faire
augmenter les CM (la moyenne).
 Dans cette phase Cm  CM y

La courbe de coût marginal coupe la


courbe de coût moyen en son minimum

N.B. On peut appliquer le même raisonnement et démontrer que la


courbe du coût marginal coupe aussi la courbe du coût variable moyen
dans le minimum de cette dernière.
3. Comportement du producteur
CM
Coût marginal et offre
Cm
Prix (p) Cm CM
✓Le graphique montre que pour un
même prix p égal au Cm, il y a deux Courbe CVM
niveaux d’output y1 et y2. Evidement, d’offre
l’entreprise choisira de produire la
quantité y2 qui maximise son profit.
 La quantité offerte ne peut être
située que sur la partie croissante de
la courbe de coût marginal
 La courbe d’offre correspond
exactement à la courbe de coût P
marginal dans sa partie croissante.
y1 y2 y
✓Sur la partie croissante de la courbe de coût marginal,
si les CVM sont supérieurs au prix, l’entreprise n’a pas
intérêt à produire puisque à ce moment les recettes
générées ne couvrent pas les coûts variables de
production. Donc :
La courbe d’offre est la partie croissante de la courbe de
coût marginal dans sa partie supérieure à la courbe de
coût variable moyen.
3. Comportement du producteur
Coût marginal et profit

CM
Cm

Le profit de l’entreprise se définit P


comme la différence entre la
recette totale et les coûts totaux. Profit
P
Sur le graphique, il s’agit de la
surface du rectangle bleu

Y* y
3. Comportement du producteur
Coût marginal et seuils
CM
Cm Cm CM
Prix (p)

Courbe d’offre CVM

r
pr Seuil de rentabilité

f
pf
Seuil de fermeture

yf yr y
3. Comportement du producteur
Coût marginal et seuils

• Le seuil de rentabilité est défini comme le prix à partir duquel l'entreprise


commence à avoir un profit positif.

• Le seuil de fermeture est défini comme le prix en dessous duquel l'entreprise


cesse toute activité.

• Entre les 2 seuils, l'entreprise poursuit son activité bien que son profit soit
négatif. Ceci étant de façon à minimiser ses pertes parce que cette entreprise
supporte le coût fixe quel que soit son niveau d'activité.

• Le point mort est la quantité à partir de laquelle l'entreprise commence à


réaliser du profit pour un prix donné
SECTION 3

Les marchés
1. Définition et types de marchés

• Le marché d'un bien :


le lieu de rencontre à un instant donné des désirs des
consommateurs, exprimés par leur demande, et de ceux
des producteurs, exprimés par leur offre

Confrontation  prix et quantité d’équilibre

 Un marché se réfère à un bien unique


1. Définition et types de marchés
• Classification selon la structure

PRODUCTEURS
CONSOMMATEURS
1. Définition et types de marchés

• Classification selon la nature du produit


Selon la nature du produit, il est possible de distinguer les marchés
suivants :

• Le marché des biens et services qui comprend le marché des biens de


consommation ainsi que le marché des biens de production (biens
d’équipements, biens de consommations intermédiaires).

• Le marché de travail, lieu de rencontre de l’offre de travail des ménages


(demande d’emploi) et de la demande de travail des entreprises (offre
d’emploi).

• Le marché des capitaux, lieu de rencontre de l’offre et de la demande des


capitaux à court terme (marché monétaire) ou à long terme (marché
financier).

• Le marché des changes, lieu de rencontre de l’offre et de la demande


de devises (monnaies étrangères).
1. Définition et types de marchés

• La théorie économique a toujours privilégié deux cas


extrêmes considérés comme des idéaux types : le marché
de concurrence pure et parfaite, d’une part, et le marché
monopolistique, d’autre part. Il faut noter que ces
derniers cas restent dans la plupart des cas théoriques.

• En effet, les formes de marché qui se rapprochent le plus


de la réalité actuelle sont l’oligopole et la concurrence
monopolistique.
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Les conditions de la CPP sont au nombre de 5

• 3 conditions de pureté de la concurrence


ATOMICITE
HOMOGENEITE DU PRODUIT
LIBRE ENTREE (Fluidité)

• 2 conditions de perfection de la concurrence


PARFAITE TRANSPARENCE DU MARCHE
PARFAITE MOBILITE DES FACTEURS DE PRODUCTION
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Offre globale :
L’offre globale (offre de marché) : somme des offres
individuelles
P
O1
O2
OG=O1+O2

Y
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Demande globale :
La demande globale (demande de marché) : somme des
demandes individuelles
P

D1

D2 DG=D1+D2

Y
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Équilibre de marché :
L'Équilibre du marché est atteint lorsque pour un prix p,
l'offre globale est égale à la demande globale

P
OG

E
P*

DG
Y
Y*
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Les surplus :
Le surplus du consommateur correspond à la surface au-dessous de la
courbe de demande et limitée par le prix.
Il mesure l’utilité nette associée à la consommation du bien quand
celui-ci doit être acheté à un prix constant p.
• Par analogie, le surplus du producteur correspond à la surface au-
dessus de la courbe d’offre et limitée par le prix.
Il mesure les bénéfices nets découlant de l’offre d’une quantité donnée
du bien quand celui-ci doit être vendu à un prix constant p.
• Le surplus collectif est la somme du surplus des consommateurs et des
producteurs.
2. Marché de concurrence pure et parfaite

• Les surplus :
3. Autres structures de marché

Le monopole
• Le monopole est une forme de marché dans laquelle il n’y a qu’un seul offreur
possible de manière durable et dont le produit n’a pas de substituts.

• Un monopole peut être conféré par la loi ou par l’autorité publique (Cas des
inventions).

• Un monopole peut aussi être public (Le monopole du tabac)

• Le monopole peut encore résulter d’un droit de propriété exercé par une seule firme
sur des ressources rares, nécessaires pour l’obtention du produit final.

• Le monopole peut aussi résulter de coûts de production nettement plus faibles que
tous ceux des concurrents, en raison soit de sa supériorité technique, soit de sa
grande taille. Dans ce dernier cas, on parle de monopole naturel.
3. Autres structures de marché

Le monopole

• Étant le seul producteur sur le marché, et


contrairement à la concurrence pure et parfaite, le
monopoleur fixe lui même le prix de vente du
produit en question : on dit que c’est un « price
maker ».
3. Autres structures de marché
Le monopole
Equilibre du monopoleur

Etant un « price maker », nous pouvons considérer que le monopoleur fixe


le prix et laisse les consommateurs choisir la quantité qu’ils désirent
acheter à ce prix.

Considérons 𝑝(𝑦) la fonction de demande inverse sur le marché, et 𝑐(𝑦) la


fonction de coût du monopoleur.
Soit 𝑟 𝑦 = 𝑝 𝑦 . 𝑦 la fonction de recette du monopoleur.
Le problème de maximisation du profit du monopoleur est alors :
max 𝜋𝑚 = 𝑟 𝑦 − 𝑐(𝑦)
ou max 𝜋𝑚 = 𝑝 𝑦 . 𝑦 − 𝑐(𝑦)
3. Autres structures de marché
Le monopole
Equilibre du monopoleur

𝜕𝜋𝑚 𝜕𝑟 𝑦 𝜕𝑐(𝑦)
𝜋𝑚 est max en 𝑦 ⇒ = − =0
𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝑦

𝜕𝑟 𝑦 𝜕𝑐(𝑦)
⇒ =
𝜕𝑦 𝜕𝑦

⇒ 𝑅𝑚 = 𝐶𝑚

C’est-à-dire que la recette marginale est égale au coût marginal.

La condition d’optimalité d’un monopoleur : le monopole produira la quantité


pour laquelle la recette marginale est égale au coût marginal
3. Autres structures de marché
Le monopole
Equilibre du monopoleur
Si le monopoleur décide d’accroître son output de ∆𝑦 , cette décision aura
deux effets sur son revenu :
i) Le monopoleur vend davantage et perçoit en contre partie une recette
supplémentaire équivalente à 𝑝. ∆𝑦
ii) Mais par ailleurs il diminue le prix de ∆𝑝 et il reçoit ce prix plus faible
pour l’ensemble de la production qu’il vendait, soit l’équivalent de 𝑦. ∆𝑝

En somme, l’effet total sur la recette d’une modification de l’output de ∆𝑦


sera :
∆𝑟 = 𝑝. ∆𝑦 + 𝑦. ∆𝑝
3. Autres structures de marché
Le monopole
Equilibre du monopoleur
Maintenant nous avons ∆𝑟 = 𝑝. ∆𝑦 + 𝑦. ∆𝑝
∆𝑟 ∆𝑝
⇒ =𝑝+ .𝑦
∆𝑦 ∆𝑦
Divisons des deux côtés par

∆𝑟 1 ∆𝑝 𝑦 1 1
⇒ . =1+ . ⇒ 𝑅𝑚 . = 1 +
∆𝑦 𝑝 ∆𝑦 𝑝 𝑝 𝜀(𝑦)

1
⇒ 𝑅𝑚 = 𝑝 [1 + ]
𝜀 𝑦
Or on sait que 𝑅𝑚 = 𝐶𝑚

Donc nous pouvons écrire 1


𝑅𝑚 = 𝐶𝑚 = 𝑝 [1 + ]
𝜀 𝑦
3. Autres structures de marché
Le monopole
Equilibre du monopoleur
Puisque 𝜀 𝑦 est négative, nous pouvons aussi écrire :
1
𝑅𝑚 = 𝐶𝑚 = 𝑝 [1 − ]
𝜀 𝑦
Remarques :
1. Nous pouvons faire le rapprochement avec le cas de la concurrence pure et
parfaite. En effet, dans ce cas l’entreprise est confrontée à une demande infiniment
élastique (courbe horizontale). Cela signifie que :
1
𝜀↝∞ ⇒ ↝ 0 ⇒ 𝐶𝑚 = 𝑝
𝜀

2. Le monopole ne choisira jamais un niveau d’output pour lequel la demande


est inélastique. En effet, si la demande est inélastique :
1
𝜀 <1 ⇒ > 1 ⇒ La recette marginale est négative et il est impossible
𝜀
d’égaliser Rm et Cm
3. Autres structures de marché

La concurrence monopolistique
• La concurrence monopolistique est une forme de marché transparent
dans lequel il existe un grand nombre d’offreurs et de demandeurs pour
des produits hétérogènes destinés au même type d’usage.

• La caractéristique de l’hétérogénéité permet de distinguer la


concurrence monopolistique de la concurrence pure et parfaite. La
différenciation des produits qui donne l’impression que chaque offreur
est un monopoleur, est obtenues de différentes façons : la qualité,
l’emballage, la marque, la durée de garantie, l’existence ou non de
service après vente, etc.

• Les produits ne sont pas identiques, chaque offreur dispose d’une


certaine autonomie pour fixer son prix. Autrement dit, lorsque le
vendeur augmente son prix, une partie des demandeurs lui resteront
fidèles, alors qu’en concurrence pure et parfaite il perdrait tous ses
clients.
3. Autres structures de marché

Oligopole

• L’oligopole est une structure de marché comportant un faible


nombre d’offreurs, souvent de grande dimension, et un grand
nombre de demandeurs.

• L’oligopole constitue la forme moderne de la concurrence dans


plusieurs branches telles que la construction automobile, la
construction d’appareils électroménagers, etc.

• Les entreprises, en régime d’oligopole, influencent le prix du


marché, et ce, du fait de leur taille. Le prix peut donc résulter
soit d’une lutte, soit d’une entente, implicite ou explicite.

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