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Université Abdelmalek Essaadi

Ecole Nationale de Commerce et Gestion Tanger

La Gestion Fiscale des entreprises

Optimisation fiscale
des opérations
d’investissement et
de financement

Encadré par : Réalisé par :


Pr. ETTAHRI Younes BENHAMED Oumaima
ALLAM EL IDRISSI Hajar
BEROHO Houda
AMAGHOUD Aymane

Année Scolaire : 2019-2020


SOMMAIRE

Introduction :............................................................................................................................................. 2
Chapitre 1 : Optimisation de la gestion fiscale :................................................................................ 3
Section1 : Généralités sur la gestion fiscale : .................................................................................. 3
Section 2 : Les formes de l’optimisation fiscale .............................................................................. 5
Chapitre 2 : Les limtes de l’optimisation et de la planification FISALE :......................................... 6
Section 1 : L’abus de droit et la théorie de l’acte anormal de gestion .................................... 7
Section 2 : Les limites économiques et les limites relatives à la sécurité juridique : ................ 8
Chapitre 3 : Les choix de gestion et optimisation fiscale : .............................................................. 9
Section 1 : L’optimisation des opérations d’exploitation de l’entreprise :................................ 9
Section 2 : Optimisation fiscale des opérations d’investissement et de financement ........ 11
Conclusion .............................................................................................................................................. 14
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................... 15

1
INTRODUCTION :

La fiscalité s’impose comme une préoccupation majeure de l’Etat et des entreprises


nationales et internationales. L’impôt est la principale source de financement de l’Etat et
l’instrument essentiel de la politique économique et sociale au Maroc. L’impôt permet de
couvrir les dépenses publiques et d’assurer une certaine redistribution de la richesse pour
maintenir la paix sociale et favoriser le développement humain.

La fiscalité est définie comme un outil de gestion de l’entreprise qui permet aux
gestionnaires d’optimiser leur stratégie de gagner le pari de compétitivité. Elle, dans le
secteur non concurrentiel, est concrétisée par le paiement de l’impôt sur le résultat
dégagé de l’activité et elle constitue pour l’entreprise une charge à gérer tout en
optimisant les différents choix fiscaux.

Aujourd’hui l’entreprise ne se contente plus de remplir ses obligations fiscales par souci de
sécurité. L'entreprise passe à une gestion proactive de la charge fiscale en cherchant à
optimiser sa fiscalité au lieu de la subir. L’optimisation fiscale repose principalement sur
Une gestion optimisée permettant d’opter pour les choix fiscaux les plus pertinents et de
tirer profit des avantages fiscaux prévus par la réglementation en vigueur, sans franchir les
limites admises tels que l’abus de droit et l’acte anormal de gestion et l'instauration d’un
climat favorisant la sécurité fiscale et juridique au sein de l’entreprise, essentiellement, par
la satisfaction des trois conditions suivantes : D’abord, le respect des obligations fiscales
de forme. Ensuit La tenue d’une comptabilité probante. Enfin, La gestion proactive des
risques.

L’étude des différents coûts induits par les procédés fiscaux disponibles est instrument de
la recherche de l’optimisation fiscale intègre. Certains montages fiscalement avantageux
nécessitent une restructuration coûteuse peut entraîner des difficultés financières et
menacer la continuité de l’exploitation de l’entreprise.
Dans le cadre de cet exposé l’optimisation fiscale des opérations d’investissement et de
financement. Pour en faire, on a divisé le travail trois parties, la première sera consacrée
aux concepts de base, les préalables de l’optimisation fiscales
Ensuite, une deuxième partie traitera les limites de l’optimisation fiscale
Enfin, La troisième partie, sera consacrée à l’optimisation de l’opération d’investissement
et de financement.

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CHAPITRE 1 : OPTIMISATION DE LA GESTION FISCALE :

Section1 : Généralités sur la gestion fiscale :

 Définition de l’optimisation fiscale :

L'optimisation fiscale définie comme « l'emploi de procédés légaux, dans le but de


minimiser la charge fiscale que le contribuable aurait normalement supportée ».
Selon R. Yaich, l'optimisation fiscale consiste à minimiser principalement l'impôt sur les
bénéfices afin de maximiser le résultat net après impôt dans le contexte des
contraintes économiques de l'entreprise.

 Gestion, fraude et évasion fiscales :

La gestion et l’optimisation fiscales est de plus en plus admis que l’optimisation fiscale
n’est plus suspectée et associée inévitablement et automatiquement à la notion
d’évasion fiscale, voire même et purement de fraude. Aujourd’hui, l’approche
largement retenue de la fiscalité est différente et nombreuses sont les entreprises qui
œuvrent dans le sens de l’optimisation fiscale qui est devenue un objectif stratégique
fortement recherché.
En effet, le droit fiscal, comporte de larges opportunités d’optimisation dont l’exercice
peut s’avérer fiscalement et financièrement judicieux et profitable pour l’entreprise.
Certes, au même titre que la fraude et l’évasion fiscale, la gestion fiscale active
entraîne une perte fiscale pour l’Etat et un gain pour l’entreprise, mais elle demeure
une pratique parfaitement légale qui n’a rien à voir avec le phénomène de la fraude
et de l’évasion fiscale qui sont considérées comme étant des manifestations de la fuite
devant l’impôt et qui ont un caractère illégal.

 La planification fiscale

Selon M. SCHOLES et M. WOLFSON7, « la planification fiscale consiste à viser la


performance maximale en recherchant la minimisation de tous les coûts, aussi bien les
coûts fiscaux que les coûts de transaction ».
La planification fiscale ne signifie pas, uniquement, la minimisation de la charge fiscale.
L'optimisation et la planification fiscales peuvent être considérées comme des
réponses de la doctrine face à la pression croissante sur les coûts des entreprises et à
l'intensification de la concurrence

- Effets de l'impôt sur la concurrence : il est fait référence ici à l'impact d'une
augmentation du prix de revient Sur le prix de vente final et/ou la part de
marché ;
- Incidence de la fiscalité sur la trésorerie de l’entreprise : les différents
prélèvements fiscaux ont un impact sur la trésorerie de l'entreprise. Un crédit
de TVA ;

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- Les options offertes aux contribuables : les systèmes fiscaux de la plupart des
pays offrent des choix entre plusieurs régimes fiscaux (des régimes
d’amortissement, d'étalement des charges) ;
- Les régimes dérogatoires et avantages fiscaux : certains secteurs, entreprises
ou zones géographiques bénéficient de dispositions fiscales particulières qui
dérogent du droit commun ;
- Les mentalités : les contribuables sont de plus en plus sensibles à tout ce qui a
trait à l'optimisation et à la réduction des coûts.

 Les préalables à l’optimisation fiscales, assurer une gestion fiscale sécurisée :

La sécurité fiscale repose sur trois axes fondamentaux sont ;

- L'évitement des erreurs fiscales : C'est une erreur non négligeable que de se
contenter de la source primaire (code des impôts) qui est, dans bien de cas,
imprécise. Il est nécessaire de se référer aussi à la jurisprudence, aux circulaires des
services des impôts, aux interprétations des services compétents... Par ailleurs, il est
utile de préciser que la fiscalité et la comptabilité sont deux disciplines autonomes
même si elles sont très proches comme entend dire Yaich : « Lorsqu’une règle
comptable formulée dans le système comptable des entreprises heurte une autre
règle divergente résultant d'une disposition fiscale expresse, il est fait application
du principe de l’autonomie : la norme comptable appliquée est retraitée pour les
besoins de la détermination du résultat fiscal. En revanche, toutes les règles
comptables formulées dans le système comptable des entreprises qui ne heurtent
aucune disposition expresse de la règlementation fiscale s’'imposent comme
règles communes aux deux matières : la comptabilité financière et le droit fiscal ».
- Le respect des règles fiscales de forme : les administrations fiscales accordent une
attention particulière aux conditions de forme exigées par les différents textes
législatifs notamment les lois comptable et fiscale. Ainsi, les pièces justificatives
doivent être conformes et comporter toutes les mentions obligatoires les délais
doivent être strictement respectés les formulaires doivent être correctement
renseignés.
- La tenue d'une comptabilité régulière et sincère : la comptabilité constitue un
moyen de preuve si elle est régulière et sincère. Par contre, une comptabilité non
régulière sera rejetée par les services fiscaux et constitue une preuve uniquement
contre l'entreprise et jamais en sa faveur. La régularité se définit par rapport au
respect des règles et procédures comptables (exactitude, exhaustivité, livres
légaux...) alors que la sincérité se définit par rapport à l'application de bonne foi
de ces règles et procédures.

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Section 2 : Les formes de l’optimisation fiscale

1. Identification des options fiscales prévues par les lois fiscales marocaines et
évaluation des conséquences de celles retenues par l’entreprise
 Identification des options fiscales prévues par les lois fiscales marocaines en matière
des principaux impôts ;
 En matière d’IR Dans ce cadre, il y a lieu de citer les possibilités de Le choix de la
zone de location de l’entreprise ; Le choix du régime d’imprécision de les régimes
(régime du résultat net simplifié, régime net réel et régime du bénéfice
forfaitaires) ,L’adhésion ou non à une centre de gestion agrée ; Le choix entre
l’inscription au bilan ou maintien dans le patrimoine privé d’éléments tels que les
immeubles , les titres …et L’option pour l’IS par les sociétés de personnes soumises
à l’IGR ;
 En matière d’IS Dans ce cadre, nous retenons les possibilités du choix de la zone
de localisation de l’entreprise, l’option pour l’imposition forfaitaire au taux réduit
de l’IS de 8°/°. Offerte aux sociétés étrangères ; l’option pour le régime de faveur
en cas de fusion de sociétés ; l’option pour le non-paiement de certains
acomptes sur IS ; l’option pour l’IS par les sociétés de personnes soumise à l’IGR ;
 En matière de TVA Dans ce cadre, nous pouvons citer les possibilités de le choix
ou non de l’assujettissement à la TVA, le choix du régime d’imposition à, la TVA
(régime des débits ou régime des encaissements) ; le choix de la périodicité de
paiement de la TVA (régime mensuel ou régime trimestriel) ; l’option ou non pour
l’achat en exonération de la TVA ; le choix entre la séparation des activités
(taxables et celles non taxables) et l’assujettissement partiel à la TVA ;
 En matière de droits d’enregistrement Dans ce cadre, nous retenons les
possibilités du choix des modalités d’imputation du passif en cas d’apports de
bien à titre onéreux à une société et l’option pour le régime de faveur en cas de
fusion de sociétés ;
 Évaluation des conséquences des options fiscales retenues par l’entreprise

L’appréciation de l'impact des options fiscales sur la gestion de l’entreprise et à


l’évaluation de leurs conséquences financières sur une période significative.
L’appréciation des avantages fiscaux des options en question devra tenir compte
de la situation fiscale globale de l’entreprise et de ses perspectives de
développement. Cette étape vise l’évaluation critique des options fiscales mises en
œuvre par l’entreprise.

2. Exposé des différents cas possibles d’optimisation fiscale


 Absence définitive d’imposition

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Elle peut être due soit à une exonération expresse, soit au fait que l’optimisation ou
le gain en question sont hors champ d’application de l’impôt en cause.

 Absence provisoire d’imposition

Il peut s’agir des deux situations la première situation est le contribuable peut retarder la
naissance fiscale d’un gain dont il peut tirer d’ores et déjà 13 parti ou d’une opération
qui existe pourtant en fait le fait générateur est ici retardé. La deuxième situation est
malgré la naissance de l’impôt, le contribuable dispose d’un délai parfois important pour
le payer au Trésor public : il y a alors exigibilité différée.

 Diminution de la base imposable Une troisième forme possible de gestion fiscale


consiste pour le contribuable à réduire sa base d’imposition. Divers procédés légaux
de réduction existent. ils peuvent être regroupés en trois catégories principales :
diminuer le gain brut, augmenter les charges déductibles et enfin l’imputation des
déficits antérieurs.
 Réduction directe de l’impôt Deux procédés principaux de réduction directe de
l’impôt, le premier procédé agit sur le taux de l’impôt ( en se mettant en situation 14
d’imposition au taux le plus bas possibles ) .la second procédé pour réduire l’impôt
est de bénéficier d’une réduction prévue par les textes de lois fiscaux. ces réductions
sont multiples et ont des objectifs économiques et sociaux variés.

3. Choix de gestion et optimisation fiscale

Les choix de gestion pouvant avoir une implication fiscale concernent


principalement sur la forme juridique pour une entreprise à créer, le choix et le
mode de réalisation d’un investissement, le choix d’un mode de financement, le
mode de distribution du résultat, enfin, l’adoption d’un montage juridique dans le
cadre de rapprochement d’entreprises.

CHAPITRE 2 : LES LIMTES DE L’OPTIMISATION ET DE LA


PLANIFICATION FISALE :

Dans la recherche d’une optimisation fiscale, les entreprises utilisent les conseils d’un
expert en fiscalité des entreprises, qui est généralement leur comptable. Par conséquent,
la tâche importante de ce dernier est de gérer au mieux les intérêts fiscaux de son client.
Cependant, il est parfois difficile d'exécuter des tâches. En effet, il doit s'assurer que
l’habilité fiscale dont il fait preuve et les dispositions juridiques et fiscales qu'il propose ne
seront pas interprétées par l'administration fiscale comme constituant un abus de droit ou
un acte anormal de gestion. En outre, les comptables doivent également tenir compte
des limites économiques et celles liées à la sécurité juridique de l’entreprise dans leurs
recommandations et solutions.

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Section 1 : L’abus de droit et la théorie de l’acte anormal de
gestion
 L’abus de droit

 Définition
La théorie de l’abus de droit est définie comme toute opération conclue sous la forme
d’un contrat ou d’un acte juridique dissimulant une réalisation ou un transfert de bénéfice
ou de revenus, effectuée directement ou par un intermédiaire.
L’abus de droit consiste à combiner les clauses d’un acte ou d’une convention opposés
à l’administration fiscale pour masquer la nature et l’objectif réel de l’opération. «
L’administration fiscale va se trouver en présence de deux situations : l’une apparente et
juridiquement régulière et l’autre réelle mais dissimulée ».

 Optimisation fiscale et abus de droit :


La théorie d’abus de droit n’a pas pour seul but la répression des contribuables frauduleux,
mais elle permet également de clarifier les limites de l’optimisation fiscale et de la liberté
de choisir des solutions moins taxées.

La différence entre l’abus de droit et l’optimisation fiscale est qu’il existe un montage
juridique correct mais dans le seul but d’éluder l’impôt. En effet, il suffit que le contribuable
apporte la justification économique de la construction juridique qu’il a implantée, pour
que l’abus de droit ne soit pas établi. Dans ce sens, V. BESANCON affirme que, « si
l’administration ne prouve ni le caractère fictif de l’opération, ni le caractère exclusif de
ses motivations fiscales, le montage ne pourra être sanctionné par la procédure de l’abus
de droit, même s’il permet une évasion fiscale ».

 La théorie de l’acte anormal de gestion


 Définition :
L’acte anormal de gestion est un acte contraire aux intérêts de l’entreprise, il n’implique
aucune contrepartie ou une contrepartie insuffisante pour elle. Cet acte ne peut pas être
opposé à l’administration fiscale pour la liquidation de l’impôt.
Selon R. YAICH, « l’acte anormal de gestion est celui qui met une dépense ou une perte à
la charge de l’entreprise ou qui prive cette dernière d’une recette sans que cela ne soit
justifié par les intérêts de l’exploitation ».

 Le caractère subjectif de la notion de l’acte anormal de gestion :


Le caractère subjectif de la notion de l’acte anormal de gestion est dû à plusieurs raisons
: D’une part, cette notion souffre de certaine ambiguïté. En fait, la réglementation fiscale
en vigueur et la doctrine administrative ne définissent pas clairement la notion d’acte
anormal de gestion.
D’autre part, la qualification d’un acte comme étant « un acte anormal de gestion » est
laissée à la simple initiative de l’agent de l’administration fiscale chargé de la vérification
dans le cadre du pouvoir de contrôle de l’administration. Ce dernier se base pour la
réintégration des charges jugées anormales qu’il évoque. Cette notion assez vague
permet au vérificateur de réintégrer certaines charges qu’il juge anormales ou exagérées
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tels que les frais de voyages d’affaires, etc.
A ce niveau, La seule sécurité du contribuable consiste à placer des actes soulevés par le
vérificateur à la souveraine appréciation du juge fiscal.
L’acte anormal de gestion est différent de l’abus de droit. En effet, le premier est
toujours incompatible avec l’intérêt de la société, et l’acte d’abus de droit peut être
conclu afin d’apporter à l’entreprise des solutions plus favorable.

Section 2 : Les limites économiques et les limites relatives à la


sécurité juridique :

La recherche de l’optimisation et de la planification fiscales passe obligatoirement par


une étude préalable des limites économiques de la nouvelle stratégie de minimisation
fiscale proposée d’une part, et des limites relatives à la sécurité juridique d’autre part.

 Les limites économiques

La décision du dirigeant de l’entreprise qui vise à minimiser la charge fiscale ne doit pas
se fonder uniquement sur l’étude de l’aspect fiscal et occulter les autres dimensions telles
que le coût de transaction induit par la recherche de l’optimisation fiscale, le coût
d’apprentissage, l’effet sur la situation financière globale de l’entreprise. En effet, une
stratégie de minimisation fiscale peut se révéler globalement sous optimale et inefficace.
(On peut citer à titre d’exemple l’utilisation du crédit-bail pour l’acquisition d’une voiture
de tourisme dont la puissance fiscale n’excède pas 9 chevaux réduit la charge fiscale
mais il rend le coût du crédit assez cher surtout que la TVA sur les redevances de leasing
n’est pas déductible et aussi le recours aux fonds propres pour acquérir un matériel et
bénéficier du dégrèvement physique sans étude préalable de la situation financière peut
mettre en péril la vie de la société.)

 Les limites relatives à la sécurité juridique

Selon F. DOUET « la sécurité juridique consiste à assurer aux contribuables le montant des
impositions mises à leurs charges de telle
manière que chacun d'entre eux puisse prévoir et s’appuyer sur ce résultat ».Il s'agit donc
de garantir que le contribuable bénéficiera d’une certaine protection juridique lui
permettant d’être à l’abri des sanctions pécuniaires et pénales établies d'une façon
arbitraire et qui rendent impossible toute prévision.
Par conséquent, la démarche d’optimisation fiscale doit tenir en compte le contexte
juridique de l’entreprise. Les modifications assez fréquentes des lois fiscales et de la
doctrine administrative et l’effet rétroactif des lois de finances donnent l’impression que
les entreprises exercent dans un climat caractérisé par une certaine insécurité juridique.
Selon R. YAICH, « une bonne optimisation fiscale ne saurait se faire sans une bonne mise
en perspective. Ainsi la recherche du maximum d’économie d’impôt dans un cadre légal
ne peut occulter la nécessité de prévoir, autant que faire se peut, les éventuelles situations
pénalisantes ultérieur ».
A cet effet, l’entreprise qui recourt à l’expert-comptable dans le cadre du consulting fiscal

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s’attend à ce qu’il l’assiste à gérer au mieux sa situation fiscale et assurer une bonne veille
fiscale.

CHAPITRE 3 : LES CHOIX DE GESTION ET OPTIMISATION


FISCALE :

Section 1 : L’optimisation des opérations d’exploitation de


l’entreprise :

Dans le cadre des opérations d’exploitation d’une entreprise, le dirigeant se trouve amené
à:

 L’option pour l’imposition de la TVA :


 Le régime d’imposition à la TVA sur option :

Les bénéficiaires de l’option se sont certaines personne physiques ou morales


limitativement énumérées et dont les opérations ne sont pas normalement soumises à la
TVA peuvent avoir intérêt à opter leur assujettissement à la TVA, pour leur permettre de
récupérer la TVA ayant grevé leurs frais d’exploitation et les biens d’investissement.

 Les modalités pratiques de l’option :

La portée de l’option : est en principe globale. Toutefois, elle peut porter uniquement
sur une partie des ventes de produits ou des prestations dans la mesure où une
entreprise exerce deux ou plusieurs activités exonérées ou non soumises à la taxe. De
même, l’option peut concerner un seul client.

Délai et forme de l’option : prend en effet 30 jours à compter de la date d’envoi de la


déclaration de l’entreprise concernée.

L’intérêt de l’option pour l’imposition à la TVA : il existe le cas d’exportateurs Les


commerçants exportateurs sont soumis à la TVA au taux nul à partir du moment, où ils
optent pour l’assujettissement au titre de leur chiffre d’affaires à l’export. Et le cas des
petits fabricants, petits prestataires et les commerçants, ayant un CA à 3M de Dh.

 Le choix de régime d’imposition à la TVA : fait générateur et périodicité


de paiement :

Parlant de choix entre le régime des encaissements et le régime des débits. Pour le
régime des encaissements ou bien autre appellation le régime de droit commun, la
déclaration de la TVA exigible doit être faite après le règlement du client quelle que

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soit la date de facturation. Le fait générateurs est constitué par l’encaissement effectif
de la créance. Pour le régime des débits ou le régime optionnel, la déclaration la TVA
exigible doit être faite dès la constatation de la créance sur le client quel que soit le
mode de règlement. Le fait générateur est constitué par l’inscription de la créance au
débit du compte clients, qui correspond à la facturation.
Outre, le choix de périodicité de paiement, l’imposition des redevables s’effectue, soit
sous le régime de la déclaration mensuelle, ou bien par une déclaration trimestrielle.

 L’optimisation de la base imposable à la TVA :

La maitrise des opérations taxables et des conditions de facturation de la TVA implique sur
la connaissance et l’application rigoureuse des taux de la TVA par catégorie de biens et
services. De plus par l’absence d’abus dans la mention de TVA sur les factures.

 TVA sur la mise à disposition de personnel :

Une société qui met à la disposition de tiers son personnel pour effectuer des travaux ou
prestations, moyennant rémunération, les sommes qu’elle perçoit à ce titre, constituent un
élément de son CA à soumettre à la TVA.

 TVA sur les débours

Les débours se sont qui peuvent être soustraits de la base imposable chez les assujettis
exerçant une profession libérale sont des dépenses normalement à la charge du client et
qui sont engagées par l’assujetti pour le compte de son commettant et remboursés par
celui-ci au franc le franc.

 Tva sur la vente de biens d’occasion :

Les biens d’occasion, en principe, sont soumis à la TVA. Il s’agit des biens d’investissement
revendus par une entreprise après utilisation. Toutefois, lorsque l’entreprise est spécialisée
dans la vente de biens d’occasion, ces derniers doivent être soumis à la TVA.

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Section 2 : Optimisation fiscale des opérations d’investissement et
de financement

 Gestion fiscale liée au choix des investissements

o Choix entre l’acquisition et la location des biens d’investissement

Pour posséder des actifs d'exploitation, les entreprises peuvent choisir soit l’acquisition de ces
dernières soit la location. Ces deux options ont des conséquences différentes.

 Acquisition des immobilisations

- L'acquisition suppose d'abord que l'entreprise ait établie un plan de financement,


le coût fiscal dépendra du fait que l'on s'appuie sur l'autofinancement ou sur un
financement externe. Ensuite, récupérez la propriété Taxe de transfert, surtout si
vous obtenez une taxe de transfert faire des réserves.

 Sur le plan fiscal, ceci donne droit à la déduction des amortissements, selon
le système linéaire ou dégressif.

 Location par crédit-bail

- En plus, il existe une autre solution, notamment l'obtention dudit bien par crédit-
bail. L'équipement loué est utilisé par l’entreprise pour une certaine période de
temps avec la possibilité d’acquisition en fin de contrat moyennant une valeur
résiduelle fixée au début.
En matière de l’impôt des patentes, le choix est neutre, car l’impôt s’imposera sur
les biens utilisés par l'entreprise pour son activité (qu'elle soit propriétaire ou
locataire).
 Sur le plan fiscal, la déduction en totalité de la redevance facturée par la
société de crédit-bail permet au preneur du bien de bénéficier, de façon
accélérée, d’une économie d’impôt en raison du fait que la redevance
annuelle est dans la majorité des cas, supérieure au montant de la dotation
aux amortissements. Cette solution est favorable pour les entreprises qui ont
un excèdent de trésorerie.

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o Choix entre l’investissement en matériel et l’embauche de personnel

Dans le cas où l’entreprise souhaiterait suivre une stratégie d’extension d’activité, l’entreprise
peut, dans certains cas, choisir une solution exclusive entre : investir en matériel, ou embaucher
du personnel.

Dans la plupart des cas, les solutions adoptées seront mixtes, souvent pour pouvoir aboutir à
une économie sur les charges du personnel, ou de matériel en optant pour le recyclage ou la
reconversion de capacités de production déjà existantes.

- Le coût de de l’investissement en matériel variera selon que la voie de


financement sera externe ou interne
De même ce coût dépendra du choix du mode d'amortissement des
immobilisations (linéaire ou dégressif) qui indiqueront différents niveaux de résultats
et auront un Impact sur le retour sur Investissement (ROI).
Or, la base de cet impôt comprend la valeur locative des immobilisations
corporelles utilisées par l’entreprise. Ainsi, un nouvel investissement contribuera à
augmenter la base de calcul de la patente et influera vers la hausse le montant
de l’impôt des patentes dû par l’entreprise.
- Le coût d’embauche de personnel est nettement moins pesant sur les ressources
de l’entreprises, du moment que le recours à un financement considérable n’est
pas exigé, par contre, l’entreprise aura de nouvelles charges sociales à supporter
suite au recours à l’augmentation d’effectif

Nonobstant que cette décision dépendra avant tout du besoin de l’entreprise et de sa


capacité d’arbitrage entre les deux options pour pouvoir augmenter sa production tout en
minimisant ses coûts, notamment la charge fiscale de ces derniers.

o Choix entre l’amortissement linéaire et l’amortissement dégressif

« Le mode de répartition de l’amortissement sur les différents exercices doit être choisi sur la
base de considérations essentiellement économiques : il peut conduire à des amortissements
annuels constants (méthodes de l’amortissement linéaire), dégressifs (décroissants) ou plus
exceptionnellement progressifs ». (CGNC vol2. P94)

 L’amortissement linéaire

L’amortissement linéaire correspond à l’amortissement fiscal minimum. Il s’applique


obligatoirement aux immobilisations qui ne peuvent bénéficier ni de règles spéciales ni de
l’amortissement dégressif (immeubles et véhicules de transport de voyageurs).

 L’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif au sens propre du terme est une technique récente au Maroc,
rendue possible par l’article 11 de la loi de finances de 1994. Au terme de cet article, les
entreprises sont autorisées à pratiquer des annuités d’amortissement d’importance

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décroissante pour tous les biens d’équipement acquis à compter du premier janvier 1994, à
l’exclusion des immeubles et des véhicules de transport de personnes.

 Choix lié au traitement fiscal des placements financiers

Toute décision d'investissement doit tenir compte des paramètres fiscaux. Même, Les
décisions de placement financier reposent généralement sur deux critères : « Le risque »
et « Le rendement ». Cependant, les incitations fiscales liées au type de placement
financier peuvent guider les choix des investisseurs. D’où l’importance primordiale de
l’étude de la gestion fiscale des opérations de placement financier.

Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés retenu à la source :

o Les produits des actions, parts sociales, et revenus assimilés.


o Les intérêts et autres produits similaires servis aux établissements de crédit
et organismes assimilés, les O.P.C.V.M, les F.P.C.T, les O.P.C.C, et les
O.P.C.I,
o Les revenus des certificats de Sukuk servis aux : O.P.C.V.M, les F.P.C.T, les
O.P.C.C, et les O.P.C.I
o Les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre des prêts
consentis à l’État ou garantis par lui, des dépôts en devises ou en
dirhams convertibles, des prêts octroyés en devises pour une durée
égale ou supérieure à dix (10) ans, et des prêts octroyés en devises par
la Banque Européenne d’Investissement (B.E.I.) dans le cadre de projets
approuvés par le gouvernement.

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CONCLUSION

Affectent directement la trésorerie, la rentabilité et la stabilité de l’entreprise, la fiscalité


revêt un caractère primordial et fondamental pour l’entreprise.

Le chef d’entreprise, étant conscient de l’incidence palpable de la variable fiscale, grâce


aux opportunités et aux incitations fiscales offertes par la réglementation d’une part, et du
risque provenant des contrôles fiscaux d’autre part, veille à intégrer la dimension fiscale
dans les décisions stratégiques de l’entreprise.

L’optimisation fiscale est donc un domaine très délicat qui relève des compétences de
l’expert-comptable. La principale raison d’existence de cette branche de gestion est
bidimensionnelle, il s’agit de :

Renforcer la sécurité fiscale qui repose essentiellement sur le respect méticuleux des
obligations fiscales de forme et de fonds, d’assurer le non rejet des états comptables et la
conformité assidue des déclarations fiscale

Réaliser des choix fiscaux optimaux qui permettront à l’entreprise de tirer profit des
opportunités fiscales disponibles sans tomber dans les limites économiques, c’est-à-dire
l’inefficience des décisions prises, et fiscales comme l’abus de droit et l’acte anormal de
gestion.

Les prestations d’optimisation et de planification fiscales nécessitent beaucoup de


compétences. Afin de développer cette compétence chez les experts-comptables, ils ont
besoin d'outils professionnels, d'une formation avancée et d’un programme de
certification professionnel de haute qualité.

Cependant, si ce type de projet d’optimisation constitue l'essence même de la mission de


direction et commandement professionnel, les activités du top management accordent
peu d'attention aux travaux de recherche et au développement d’outils de travail et de
qualification, pour une prise de décision optimale économiquement et fiscalement.

Néanmoins, le domaine de la planification fiscale et de la recherche d'optimisation est


devenu de plus en plus important pour les comptables et les chercheurs universitaires, en
partie à cause de la mondialisation économique qui offre de nombreuses perspectives
pour la recherche professionnelle et académique.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Textes de lois :

- Code générale des impôts 2020


- Le Code Général de normalisation Comptable (C.G.N.C)

Revues :
- YAICH (R.) « Fiscalité et performance de l’entreprise, rôle de l’expert-comptable »,
Revue comptable et financière, N°52, 2001.

Mémoires :
- HENTATI (A), L’optimisation fiscale en matière d’impôt sur les sociétés, rôle de
l’expert-comptable, Mémoire élaboré en vue de l’obtention du Diplôme
d’Expertise Comptable 2008-2009
- BESANCON (V.) « Optimisation fiscale et abus de droit : l’exemple des entreprises
dans la jurisprudence depuis 1994 », Mémoire pour l’obtention du D.E.A. de droit
des affaires, Université ROBERT SCHUMAN, STRASBOURG III, 2000.

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