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MAGIE SIGILLAIRE ET LES SIGILS 

D’ACTION
Publié le septembre 25, 2014par distdekaerth777
I – LA MAGIE SIGILLAIRE.

« La magie des sigils est probablement l’une des disciplines magiques les plus rapides et les
plus faciles à apprendre. La plupart du temps, vous n’aurez besoin de rien d’autre que d’une
feuille de papier et d’un crayon. Avec un peu d’expérience, vous aurez fini une opération
entière, en comptant la “mise en route” et le bannissement final, en moins de cinq ou dix
minutes. Impossible de faire plus vite — même magiquement ! »
Frater U. D. — Practical Sigil Magic.
L’histoire.

Pratique courante des Magiciens du Chaos (Chaos-Magick), cette forme de magie nous vient
du peintre et occultiste Austin Osman Spare, ancien disciple d’Aleister Crowley dans
L’Astrum Argentum. Après leur rupture, Crowley rejette l’œuvre de Spare et le considère
comme un frère noir, ainsi que son ami et biographe Kenneth Grant (voir l’article «L’arbre
des sephiroth, Daath et la traversée de l’abîme»). Spare, lui, rejette l’œuvre de Crowley qu’il
considère encore trop traditionaliste et dogmatique. Bref, tout le monde rejette tout le monde,
ça schisme dans tout les sens, on rigole bien, bienvenue dans le monde «magick». Dans son
coin, AOS crée un courant très libre et a-dogmatique de magie basé sur le Zos Kia.

Peinture d’Austin Osman Spare.


Zos (la main – le pentagramme) se référant à l’être humain dans son ensemble, et Kia (l’œil)
désignant la connaissance du «Moi», la capacité à entrer en contact avec son inconscient
profond. Ce système repose sur 5 éléments qui sont :

– La volonté/croyance
– La nostalgie (90,4 FM à Paris)
– L’extase
– La posture de la mort (une technique de méditation très poussée)
– Une nouvelle sexualité.

La pratique.
La pratique de la magie sigillaire se décompose en 3 grandes parties. Petite mise en garde
toutefois : Cette magie permet de demander énormément de choses. Bien qu’elle utilise «le
grand agent magique», «le chaos», ou «la bite à Dudulle» l’effet reste le même. Loin de moi
l’idée de donner un cours de morale ou d’éthique, mais il me semble important de rappeler
que, si on blesse quelqu’un par la magie, il n’en reste pas moins qu’on l’a blessé. Si on force
quelqu’un à coucher avec soi, on en reste pas moins un violeur. Si on s’approprie le bien
d’autrui, on en reste pas moins un voleur.

«C’est vous qui voyez. Y en a qu’on essayé, y z’ont eu des problèmes.»


Régis Laspallès.

1 – La fabrication du Sigil.
Le sigil est un symbole tracé sur un papier, une écorce d’arbre, un carton, une plaque en verre,
son propre corps, un aliment, une chaussure, un pigeon, une chaussette sale … ce que l’on
veut du moment que ça parle au praticien. Il doit symboliquement représenter l’intention du
pratiquant, mais de manière à ne pas être interprété directement par le conscient.
Il existe pour cela un nombre incalculable de méthodes, et je ne saurais que trop vous
conseiller le livre «Les sigils, la magie du XXIème siècle» de Soror D.S (Melmothia) et
Spartakus Freeman pour trouver celle qui vous convient le mieux.

Toutefois, je vais décrire celle qui reste ma préférée. L’utilisation de la rose sigillaire,
élaborée par la Golden Dawn, à la base en hébreu, mais elle fonctionne également avec un
alphabet latin, comme ceci (ou avec tout autre alphabet, comme l’alphabet du désir par
exemple, crée par Spare également, les runes, les hiéroglyphes égyptiens… )
Imaginons que mon intention soit «Je veux
devenir le roi du monde»… Euh… ha, oui, j’en profite pour faire un aparté, il faut que
l’intention soit un minimum réaliste, le souhait doit faire partie de la zone des possibles. Si on
demande «je veux devenir roi du pétrole» en habitant dans la Sarthe, il y a peu de chances que
ça marche. Mais pour la blague, je vais garder cette intention.
JE VEUX DEVENIR LE ROI DU MONDE

Bon, dans un premier temps, comme le proposent les hypnothérapeutes, plutôt que d’exprimer
un souhait, il vaut mieux parler de manière affirmative avec l’inconscient (par exemple, on de
dis pas «je ne veux plus être triste» mais plutôt «je veux être joyeux») et surtout utiliser une
forme direct, comme si le souhait était déjà exaucé.

                                                     JE SUIS LE ROI DU MONDE

Voilà, comme Léonardo dans Titanic. Ensuite, on va simplifier au maximum, d’abord en


retirant les lettres en double

                                                              JE SUI L RO D MN

Puis les voyelles. (C’est vrai quoi, merde, ça sert à rien les voyelles.)

JSLRDMN

Si on relie ces lettres sur notre rose sigillaire, nous obtenons ceci:
On ajoute, par convention, une petite boule au début du sigil et une petite barre à la fin, nous
avons donc :

On trace ensuite ce sigil au propre, sur le support que l’on a choisi au début. Voilà. Votre sigil
est prêt. Fastoche non ?

2 – L’autonomisation du sigil.
Pour charger et autonomiser le sigil, il convient de focaliser toute son attention dessus, sans
penser à son but, et sans être dans l’angoisse du résultat. Il faut faire confiance à la magie.
C’est pourquoi, dans un premier temps, il est conseillé de pratiquer cette magie avec des
intentions simples, ou qui tiennent peu à cœur du praticien. Plus on focalise sur ce que l’on
désire, moins on a de chance de l’obtenir. L’idée est aussi simple que ça, et c’est souvent pour
ça que l’homme est malheureux : Il se focalise sur ce qui lui manque, ce qui fais de lui un
éternel insatisfait. (Et PAN, dans ta gueule !)
« Quand il eu renoncé à le chasser, l’oiseau vint se poser sur sa main. »
Alejandro Jodorowsky.

Pour réussir ce tour de force, le magicien entre dans un état appelé «Gnose» – Du
grec gnosis, la connaissance – qui s’apparente aux états dits «de conscience modifiée». Il y a
pour cela de nombreuses options.
Si on pratique la méditation de longue date, méditer sur le sigil sera une très bonne option. Si
on est balaise en projection astrale ou en rêves lucides, c’est encore mieux. Cela dit, ces
capacités ne sont pas offertes à tout le monde, et elles demandent un travail considérable en
amont. C’est pourquoi il existe des chemins plus simples, comme la colère, la peur,
l’orgasme, la douleur, l’épuisement, le jeûne, la joie, l’excitation, l’extase, la tristesse et la
plupart des émotions humaines poussées à leur paroxysme.
Si on est chaud patate, on peut même tenter de charger un sigil en faisant du base-jump, je
suis à peu près sûr que les résultats sont probants. Si on est plus réservés, on peut se tourner
vers des méthodes plus douces. Si on est un petit coquin, on peut tenter l’orgasme, ça reste
une des options les plus efficaces.

3 – La destruction et l’oubli.
Hé oui, désolé, mais le beau sigil que l’on a tant travaillé à fabriquer va devoir être détruit. Je
sais, ça fait mal au cul, mais c’est comme ça. On peut choisir de le détruire par le feu, par
l’eau, de l’enterrer, ou de le déchirer et de le laisser partir au vent (feu, eau, terre, air) ou
n’importe quelle autre technique, du moment que ça ait un sens pour soi. Puis, une fois le sigil
détruit, rire un bon coup, (le rire est un bannissement puissant, et j’espère que vous avez bien
banni depuis le début de cet article) reprendre une activité normale, et ne plus penser à ce
rituel, ni au sigil, ni à l’intention. Je ne vous cache pas que l’oubli de l’intention est la partie la
plus compliquée du rituel.
C’est pourquoi je vous offre en seconde partie, la traduction d’un article de Ray Sherwin qui
vous propose une alternative ayant pour but de contourner cette difficulté.
II – SIGILS D’ACTION.

Par Ray Sherwin, traduit par Dist de Kaerth. (source : http://philhine.org.uk)


Note du traducteur : le terme «sigil» est normalement traduit par «sceau» en français, mais
dans le cadre de la Zos Kia et de la Chaos-Magick, le terme «sigil» est généralement
conservé et non traduit.
Un des problèmes, peut être le seul problème, avec le processus de sigilisation, tel qu’il a été
développé durant les 70 dernières années, réside dans la dissociation de l’intention et de
l’opération. Les pionniers de la sigilisation ont toujours insisté sur le fait que, une fois le sigil
dessiné et chargé (quelle que soit la méthode), le pratiquant devait oublier le travail fait pour
atteindre son but, et, si possible, oublier le sigil lui même une fois détruit et confié au
royaume de la conscience magique.
C’est pourquoi, certains mages ont adopté une méthode de fabrication et d’amoncellement de
sigils, en tirant un au hasard et le chargeant sans savoir quelle était l’intention de départ.
L’effet escompté était de séparer l’intention première de l’opération, mais également de
décomposer les énergies utilisées. C’est une expérience utile, mais pas seulement.

Il y a deux catégories de pratiquants – ceux qui pratiquent depuis longtemps, et ceux qui
commencent tout juste à expérimenter. Les premiers ont tendance à éprouver assez peu de
difficultés en dehors du style et de l’élégance de la technique. Les seconds, principalement par
manque de confiance en eux, souffrent de difficultés plus tangibles, et c’est en grande partie à
leur attention que les «Sigils d’action» sont destinés.

Le postulat de base de ce schéma sigilaire est que l’apport intellectuel habituellement utilisé
dans la fabrication d’un sigil est éliminé. Ce qui nécessite deux opération magiques au lieu
d’une. Les deux opérations décomposent la fabrication du sigil dans le premier rituel et son
autonomisation dans le second, ce qui rend sa charge plus simple et évite de se focaliser sur
l’intention, et, comme cette méthode de fabrication donne une abstraction plutôt qu’un
symbole, il devient plus simple d’entrer en état de «non désir positif» et de travailler sans le
«désir de résultat».
Il convient de noter, à ce stade, que je n’ai essayé cette technique que lors de travaux en
groupe et jamais seul. Il ne devrait pas y avoir de différence, sauf dans le cas de l’abandon de
l’ego.

Rituel :

Les praticiens définissent soigneusement l’intention du sigil.

Un encens est brûlé et n’est utilisé que pour ce travail.

Une musique est composée puis enregistrée, elle n’est utilisée que pour ce travail également.

Une grande toile blanche est accroché au mur du temple.

Les peintures appropriées pour le travail sont choisies et placées dans des récipients ouverts
près de la toile.

Une attention particulière doit être apportée à l’éclairage, qu’il soit de type traditionnel, où de
nombreuses bougies ou des lampes peuvent être utilisées, ou que ce soient des stroboscopes et
autres gadgets hallucinogènes de l’empire du mal.
L’encens, la musique et l’éclairage doivent être disposés de façon à ne plus avoir à s’en
soucier durant le reste du rituel.

L’ouverture : Un rituel dans un rituel. Il est mis en place par consensus des praticiens. Ses
fonctions sont les suivantes :

– Placer l’ambiance du rituel.


– Commencer le rituel.
– Rappeler fortement les praticiens à l’intention du rituel.
– Permettre de partager un sacrement fort.

Un moment de silence durant lequel chacun invoque son/ses alliés, dieux, démons ou ce qu’il
veut.

La musique commence. Le praticien qui lance la musique doit garder à l’esprit les activités à
venir et veiller à ce que la musique dure aussi longtemps que le rituel.

Pour entrer dans un état de Gnose, les participants commencent par tourner sur eux même. Il
s’agit d’une technique en soi, qui nécessite d’être longuement pratiquée avant de l’utiliser en
rituel. Il est préférable de commencer lentement puis d’établir peu à peu un rythme jusqu’à ce
que les bras montent par la seule force du mouvement. Cette vitesse doit être maintenue alors
que l’attention se concentre sur l’objet du rituel, les yeux ouverts. Les praticiens expérimentés
peuvent psalmodier un mantra en même temps. La durée de ce processus est liée à 4
variables :
– La force du sacrement
– L’effet crée par l’éclairage, l’encens et la musique.
– La capacité de chaque praticien à entrer en état de Gnose.
– Le Chaos.

Mais le tournoiement serait vain en dessous d’une heure. Tourbillonner est une technique
généralement utilisée pour induire la capacité à marcher sur des charbons. Vous devez sentir
que vous êtes prêts et que vous avez atteint l’état désiré. L’état de Gnose est en place quand la
conscience du corps disparaît et que le Soi est totalement centré ou totalement extérieur à
l’organisme.
Une des difficulté avec de genre de rituels réside dans la transition entre une activité et une
autre, car chaque participant atteint l’état de conscience nécessaire à son rythme. Cela signifie
que la transition est graduelle, et que durant un certain laps de temps, deux activités se
déroulent en même temps.

Chacun son tour, les participants s’arrêtent de tourner (pas trop brusquement pour éviter la
sensation de vertige) et chacun maintien sa concentration sur l’objet du rituel, s’approche de
la toile, étale la peinture sur son corps et s’étale sur la toile en utilisant toutes les parties de
son corps à l’exception des mains et des pieds qui laissent des empreintes symboliques trop
reconnaissables. Comme d’autres participants se joignent à cette activité, toutes les idées
d’individualité en terme de corps et d’ego sont dépassées par une notion de corps et de
conscience commune, d’un seul organisme avec une seule intention. Il ne doit y avoir aucune
différence, dans l’esprit des participants, entre son corps et le corps d’un autre, entre son
«Soi» et le «Soi» d’un autre. Tout n’est qu’un seul corps, peut importe la main qui les frotte
ou la cuisse qui reçoit la peinture. Cette soumission, cet abandon temporaire de l’ego, présente
quatre avantages:
– En l’absence d’ego, il n’y a pas de dialogue intérieur.
– En l’absence d’ego, l’attention peut être plus facilement concentrée.
– Paradoxalement, en l’absence d’ego, la décorporation est facilitée parce que l’on a
abandonné l’idée de conscience possédant un corps en particulier auquel elle doit
nécessairement rester attachée. La décorporation est une condition idéale pour créer des
effets magiques.
– En l’absence d’ego, on oublie automatiquement que l’on est en train de pratiquer un rituel,
ce qui laisse libre d’opérer dans l’instant présent, sans s’inquiéter des limites ou de la
structure du rituel. C’est un excellent bonus. C’est ce que chaque praticien cherche à obtenir.

Cette partie du rituel se poursuit aussi longtemps que les


participants tiennent leur concentration et jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait de
l’opération.
Une fermeture, préalablement définie par consensus, est opérée. Ses fonctions sont les
suivantes:

– S’assurer que tout les participants soient retournés et centrés dans leurs corps respectifs.
– Arrêter la concentration sur l’objet du rituel.
– Clore le rituel.

Les participants quittent le temple, se baignent et se détendent en compagnie les uns des
autres. Le premier rituel est terminé, un sigil abstrait a été crée, il faut maintenant laisser
quelques jours, voir une semaine ou deux, avant le second rituel d’autonomisation.

Il existe de nombreux points de départ pour le rituel de l’autonomisation et ils dépendent


principalement des méthodes de travail que les participants privilégient. Il se peut qu’ils
préfèrent, par exemple, travailler avec le sceau lui-même, bien que sa taille physique puisse
être un peu gênante en termes de praticité. Ils peuvent utiliser une photo ou une vidéo en
couleur. Quoiqu’il en soit, les participants recourent à leur méthode préférée pour lancer le
sigil dans le chaos afin de l’activer. La seule restriction est de ne plus avoir la moindre
considération pour le but du sigil.

Dist de Kaerth.

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