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MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À BALAYAGE ________________________________________________________________________________________________
Les images acquises par balayage, sous forme numérique, se prêtent très
facilement au traitement et à l’analyse d’image.
De nombreuses observations complémentaires, fondées sur d’autres contras-
tes significatifs, sont réalisables sur certains types d’échantillons avec un pou-
voir séparateur moindre :
— imagerie de contraste chimique, de contraste cristallin, de contraste magné-
tique sur des échantillons quasi-plans de nombreux matériaux solides ;
— imagerie en contraste de potentiel et en courant induit pour les semi-
conducteurs et les microcircuits ;
— microanalyse élémentaire locale par spectrométrie des rayons X ou par
repérage de traces élémentaires par cathodoluminescence.
Depuis quelques années, une nouvelle génération d’instruments est venue
compléter les microscopes classiques, en permettant de placer les échantillons
observés dans un vide partiel peu élevé (microscopes à pression contrôlée et
microscopes à chambre environnementale), ce qui a permis d’étendre les pos-
sibilités d’observation aux matériaux non conducteurs, à la matière « molle »,
aux micro-organismes vivants, etc.
1. Images et contrastes son pouvoir séparateur, mais aussi dans sa très grande profondeur
de champ (de l’ordre de 100 à 1 000 fois plus grande), ce qui
permet l’observation d’échantillons présentant un relief important.
Le microscope électronique à balayage est utilisé essentiel- On distingue trois origines distinctes au contraste
lement pour obtenir des images de la surface de l’échantillon. Ces topographique :
images sont formées principalement à l’aide des émissions électro- — le contraste d’inclinaison ;
niques de surface (électrons secondaires et électrons rétrodiffu-
— le contraste d’ombrage ;
sés). Différents contrastes peuvent être observés, apportant des
informations très variées sur l’échantillon, essentiellement sur son — le contraste d’arête ou de pointe.
relief (contraste topographique), mais aussi sur la répartition des
phases en présence (contraste « de numéro atomique » à l’aide des ■ Contraste d’inclinaison
électrons rétrodiffusés). D’autres contrastes peuvent également L’émission, surtout celle des électrons secondaires, dépend
selon les cas être observés, en particulier des contrastes chimiques fortement de l’angle d’incidence α. Dans une phase homogène, elle
(présence et distribution des éléments chimiques) et cristallins varie quasiment comme 1/cos α et elle est donc maximale pour
(structure cristallographique et texture). Le microscope électro- une incidence rasante. Par exemple, pour un angle d’incidence
nique à balayage peut également donner une analyse chimique d’environ 60 o , une variation d’incidence de 1 o entraîne un
précise locale pouvant même être quantitative si l’échantillon le contraste d’environ 3 %. Dans le cas d’un échantillon à fort relief,
permet (« microanalyse par sonde électronique »). ce contraste d’inclinaison est lié aux variations locales du relief.
Dans ce cas, le contraste obtenu dépend également de l’orientation
Le contraste représente la variation relative du signal entre deux
locale du relief par rapport au détecteur latéral. Il peut aussi être
points voisins de l’image, d’amplitudes respectives S 1 et S 2 . Il
obtenu en inclinant (« tiltant ») l’échantillon vers le détecteur.
s’exprime par la relation :
En dotant le détecteur d’électrons secondaires d’une électrode
∆S S1 – S2 (« collecteur ») polarisée positivement (quelque centaines de volts),
C = ---------- = 2 --------------------
- (1) on recueille la presque totalité de l’émission électronique
S S1 + S2
secondaire (figure 1). Les zones en incidence rasante sont donc
Il dépend de la nature de l’émission détectée, de la nature de très lumineuses sur l’image alors que celles en incidence normale
l’échantillon et des conditions opératoires. le seront beaucoup moins.
■ Contraste d’ombrage
1.1 Contraste topographique en émission Compte tenu de la topographie de la surface, il arrive que certaines
zones de la surface mal exposées ne soient pas atteintes par le
électronique secondaire faisceau incident et que d’autres, atteintes par le faisceau incident,
émettent des électrons qui ne « voient » pas le détecteur comme le
Par rapport à la microscopie optique, l’apport essentiel de la rappelle la figure 2. Il en résulte suivant l’exposition de la surface par
microscopie électronique à balayage réside, non seulement dans rapport au détecteur, un contraste d’ombrage.
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Collecteur
α Détecteur
+ 300 V
Signal
a
Collecteur
Détecteur
+ 300 V
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20 µm
100 µm 20 kV
a polarisation positive : image en électrons secondaires a image en électrons secondaires : contraste topographique
100 µm 20 kV
20 µm b image en électrons rétrodiffusés : contraste de numéro atomique
b polarisation négative : image en électrons rétrodiffusés
Par rapport à l’émission secondaire, où n’apparaît que le contraste
topographique, l’émission rétrodiffusée introduit un contraste de
Figure 4 – Surface de rupture observée à l’aide du détecteur latéral
numéro atomique qui permet de distinguer des ségrégations inter-
(Everhart-Tornley) en fonction de la polarisation du collecteur
dendritiques dans la matrice.
Collecteur
Détecteur 1.3 Autres contrastes électroniques
latéral
Ils sont beaucoup plus faibles que le contraste topographique et
ne prennent donc de signification que sur des surfaces
quasi-planes :
– 300 V
■ Contraste cristallin
Lorsque le pinceau d’électrons balaye la surface d’un échantillon
polycristallin, l’orientation cristalline locale peut provoquer soit des
phénomènes de canalisation du faisceau électronique incident, soit
des phénomènes de diffraction des électrons rétrodiffusés.
Figure 5 – Origine du contraste topographique
● Contraste de canalisation
en émission électronique rétrodiffusée
Sur une surface plane très soigneusement préparée pour être
exempte d’écrouissage, la canalisation différentielle du faisceau
Lorsque l’échantillon présente un fort relief, le contraste topo- primaire en fonction de l’orientation cristalline locale modifie le
graphique l’emporte sur le contraste de numéro atomique. taux local de rétrodiffusion et il en résulte sur l’image obtenue en
Cependant, si le relief est peu important, il est possible avec un électrons rétrodiffusés un contraste significatif entre les différents
détecteur annulaire à secteurs de séparer les deux contrastes en grains ou les diverses zones maclées (figure 7).
combinant entre elles les informations en provenance des deux
● Utilisation de la diffraction des électrons rétrodiffusés (EBSD)
secteurs ([P 865v2], figure 25).
(figure 8)
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Faisceau primaire
d’électrons
Électrons
rétrodiffusés
2θ
Écran
Cône
des rayons
diffractés
Échantillon
Figure 7 – Observation, en émission électronique rétrodiffusée,
(incliné à 70°)
du contraste cristallin d’un acier inoxydable, austénitique par
canalisation du faisceau primaire (E 0 = 20 keV – détecteur annulaire)
Figure 9 – Obtention d’un diagramme de bandes de diffraction
(pseudo-Kikuchi)
20°
Écran
8,5 µm Caméra CCD
fluorescent
de contrôle
vidéo
Unité
a diagramme originel
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Électrons Électrons
Contraste Électrons secondaires Photons X Photons UV, V, IR
rétrodiffusés absorbés
Topographie ++++ +++ + non non
Contraste chimique non ++++ +++ ++++ ++
(plan) (isolants)
Contraste cristallin non plan + non non
+++
Contraste magnétique Type I Type II Type II non non
Contraste de potentiel + non + non non
Pouvoir séparateur ++++ +++ ++ + +
++++ très fort +++ fort ++ moyen + faible
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■ Imagerie en « cathodoluminescence »
Dans un semi-conducteur, la recombinaison des porteurs peut
être radiative dans le visible et le proche du visible (IR/ UV). Des
détecteurs spécifiques permettent alors de mesurer le spectre
d’émission en un point, et de former des cartographies d’émission,
représentatives de celles des zones dopées (figure 13).
b bactéries en milieu physiologique (image en fond clair)
2. Résolution spatiale
et profondeur de champ
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Image l’axe optique qui sépare les points de l’objet dont les points images
α floue conjugués restent nets. Celle du MEB est excellente car l’ouverture
numérique α est faible. Elle est approximativement telle que
Image nette
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Lors d’observations à tension très faible (proche du kilovolt), Plus récemment, de nouvelles applications se sont développées
l’émission secondaire est maximale et évite la charge de l’échan- à partir d’appareillages particuliers :
tillon, mais le pouvoir de résolution spatiale est fortement amoindri. — l’utilisation automatique et méthodique de la diffraction des
Pour rendre la surface conductrice et permettre une observation électrons rétrodiffusés (EBSD) ;
fine à haute tension, on dépose par évaporation ou par pulvéri- — l’amélioration des observations des échantillons non conduc-
sation cathodique un film métallique très fin (de quelques nm à 30 teurs sans métallisation par la mise au point de :
à 50 nm) de préférence en or ou en alliage or-palladium (Au-Pd). • microscopes électroniques à canon à émission de champ,
Ces éléments lourds exaltent la réémission d’électrons secondaires • microscopes électroniques à pression variable et à chambre
et assurent une excellente résolution spatiale ; comme ils sont « environnementale ».
inaltérables, ils permettent une longue conservation. Un dépôt de
carbone est préférable si les observations sont associées à des
microanalyses élémentaires. Mais il n’est pas toujours facile de
réaliser une couche fine et uniforme, en particulier sur les
4.1 Observation à basse tension
échantillons poreux (frittés) et les échantillons de surfaces très acci- des échantillons non conducteurs
d e n t é e s o u l e s é ch a n t i l l o n s t r è s h é t é r o g è n e s ( c e rt a i n s
composites...). Lorsque les échantillons sont peu altérés par le vide, une ima-
gerie en électrons secondaires peut être obtenue de diverses
On observe ainsi des états de surface, des cassures parfois, façons.
comme pour certains polymères, rendues significatives de la
microstructure par fracture cryogénique, des microstructures de • Avec un microscope courant, les images formées à basse
céramiques et minéraux polies ou révélées par attaque thermique tension (1 kV) restent de faible résolution spatiale, car le pinceau
ou ionique. électronique incident est alors de diamètre assez large.
Certains matériaux (divers polymères...) peuvent être dégradés par • Avec un microscope équipé d’un canon à émission de champ,
le faisceau par effet d’irradiation ou par effet thermique induit et qui permet d’obtenir un pinceau plus fin et plus intense, il est
imposent de réaliser les observations avec un pinceau électronique possible de former des images de meilleure résolution à plus basse
peu intense et de grandes vitesses de balayage. tension (moins de 2,5 nm à 1 kV). Une technique récente permet
d’améliorer encore la finesse du pinceau : on utilise une accéléra-
L’observation à tension élevée d’échantillons non métallisés est tion élevée (par exemple 10 kV) le long de la colonne électronique
devenue possible dans les nouveaux microscopes à pression variable et on ne ralentit les électrons qu’à l’approche de l’échantillon. Ces
(cf. § 4). pratiques sont très utiles en particulier pour l’observation de
semi-conducteurs, des circuits électroniques et des matériaux
minéraux.
3.3 Échantillons biologiques Avec les échantillons altérables par la mise sous vide, une alter-
native est offerte par les microscopes à pression variable et à
Avec les techniques courantes, l’observation des échantillons chambre environnementale qui permettent d’obtenir des images
biologiques entraîne diverses modifications lors de la préparation en électrons secondaires et rétrodiffusés sans préparation parti-
(mort et déshydratation des organismes vivants sous vide...) et lors culière et sous tension élevée.
de l’observation (dégradation sous l’impact d’électrons trop éner-
gétiques ou par effet thermique indirect...) et la métallisation,
nécessaire, masque parfois certains détails très fins. 4.2 Microscopes à pression variable
Mais, sous ces réserves, le MEB courant permet déjà une obser- et à chambre environnementale
vation de la morphologie fine de nombreux organismes
« momifiés » dans leur fine couche conductrice. Si le vide au niveau du canon à électrons doit toujours être
Avec la récente génération de microscopes à chambre environ- excellent pour réduire à une valeur très faible la probabilité de col-
nementale (cf. § 4), des observations sans métallisation d’orga- lision d’un électron et d’une molécule du gaz résiduel, il est parfois
nismes maintenus dans des milieux variés sont devenues possibles. intéressant, au voisinage de l’objet, de maintenir un vide moins
poussé. Il permet d’observer, sans les métalliser en surface, les
échantillons isolants (matériaux isolants, objets biologiques...) et
d’éviter l’altération de certains échantillons par la mise sous vide
poussé, qui peut entraîner un dégazage naturel ou une transfor-
4. Nouveaux développements mation destructrice (échantillons biologiques, micro-organismes et
en microscopie matières « molles » le plus souvent dérivées du biologique : papier,
crème, gel...).
électronique à balayage Certaines techniques récentes aux automatismes très contrôlés
permettent de différencier fortement les niveaux de vide entre le
canon, la colonne électronique et la chambre-objet et de placer la
Pendant de nombreuses années, des progrès constants ont été
chambre-objet sous pression réduite, voire sous pression atmo-
accomplis dans la conception et la fabrication des microscopes
sphérique. Deux familles de microscopes ont été développées :
électroniques à balayage :
MEB à pression réduite et MEB « environnemental » (ou ESEM)
— pour améliorer la résolution spatiale : en réduisant les aber- (voir figure 18 leur plage de fonctionnement).
rations des lentilles électroniques, en améliorant le rendement des
détecteurs et en améliorant la brillance des canons à électrons tout ■ MEB à pression variable
en réduisant les coûts ;
Ces microscopes peuvent fonctionner au niveau de l’objet soit
— pour adapter son usage à l’industrie des composants sous vide poussé soit « sous pression réduite » suivant le choix de
électroniques : chambres « objet » appropriées, optimisation du l’opérateur. Ils sont désignés parfois par les sigles anglais CP pour
fonctionnement à basse tension ; Controlled Pressure ou LV pour Low Vacuum. En fonctionnement
— pour faciliter le pilotage par l’informatisation ; sous « pression réduite », typiquement 10 –2 Pa, l’atmosphère
— pour intégrer dès la conception la numérisation des images gazeuse peut être rendue sèche ou humide mais elle ne permet pas
acquises. la condensation de l’eau. Elle permet d’observer des échantillons
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10–3 Pa Colonne
10–1
101 10–1
État
gazeux 10–2 10–2 Pa
1 10–2
10 Pa
10–3
10–1 10–3 1 000 Pa
Chambre objet
Cryofixation 70 K
MEB conventionnels 10–4 Gaz
10–2 10–4
– 80 – 60 – 40 – 20 0 20 40 60 80 100
Température (°C)
Entrée
d'air Vapeur
Figure 18 – Diagramme d’état de l’eau. Plage et pression maximale d'eau
de fonctionnement de chaque type de microscope
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Figure 21 – Observation à 10 kV dans un microscope à chambre Figure 22 – Observation d’une microstructure perlitique d’un acier
environnementale de deux fibres de laine de verre accolées
sous une pression partielle de 700 Pa (5 torr).
On peut observer entre les fibres la présence d’eau de condensation
5. Applications
5.1 En génie des matériaux
■ Observation des microstructures
La microscopie électronique à balayage permet couramment
l’observation à fort grandissement des microstructures des
matériaux préparées par polissage et attaque appropriée. Le plus
souvent l’attaque métallographique creuse les joints de grains et
les interfaces entre phases et/ou dissout différemment chacune des
phases et créé donc un micro-relief significatif facilement
observable en imagerie aux électrons secondaires. Elle est alors le
complément de la microscopie optique pour distinguer très
finement les constituants micro-structuraux (figure 22).
L’observation des microstructures est également complétée uti-
lement par l’image en électrons rétrodiffusés, significatifs de
contraste chimique entre phases, et/ou parfois par celle en élec- Figure 23 – Observation d’une surface de rupture fragile
trons absorbés. Si le pouvoir séparateur est moindre, le contraste intergranulaire d’un acier
est parfois plus intense, plus régulier et plus facilement traitable
par traitement et analyse d’images quantitatives.
trument courant essentiel de la microfractographie. Il permet
L’imagerie en électrons rétrodiffusés permet aussi l’observation d’observer sur un large domaine d’échelles les microreliefs significa-
des microstructures non attaquées : échantillons que l’on ne sou- tifs (cassure ductile à cupules, par clivage, intergranulaire fragile ou
haite pas attaquer pour conserver l’excellente planéité nécessaire à ductile, quasi-clivages, stries de fatigue, corrosion...) (figure 23).
l’amélioration de la qualité de la microanalyse concommittante,
échantillons très hétérogènes et difficilement attaquables (ex. : ■ Observation des états de surfaces
lames planes courantes de roches minérales, sections polies de jonc- La préparation des surfaces (usinage, dépôt de surface...) crée
tions hétérogènes ou de substrat recouvert de dépôts très divers). souvent des microreliefs micrométriques parfaitement observables
La microanalyse élémentaire associée par spectrométrie des dont l’imagerie complète les approches dimensionnelles ou permet
rayons X qualitative et parfois quantitative complète assez souvent de visualiser la morphologie des dépôts (figure 24).
ces observations. De même, grâce à son pouvoir séparateur et sa profondeur de
Désormais, avec le matériel spécifique, la pratique de la dif- champ, le MEB permet l’observation directe de surfaces corrodées
fraction des électrons rétrodiffusés EBSD permet de caractériser et met en évidence des microreliefs significatifs (piqûres, ...) et pro-
quantitativement la texture cristalline locale (relations de désorien- duits de corrosion, que l’on peut parfois analyser localement
tation entre grains voisins) et en même temps la dimension et (figure 25).
orientation des grains de manière quantitative.
■ Observation de la « matière molle »
■ La microfractographie Le développement récent des microscopes à pression partielle et
Le mécanisme de rupture crée très fréquemment un microrelief surtout du microscope à chambre environnementale a radica-
significatif sur la surface de la cassure. Le MEB est ainsi devenu l’ins- lement étendu le champ des observations aux matériaux de toute
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6. Conclusions
La microscopie électronique à balayage est un outil puissant
d’observation des surfaces. Il permet couramment désormais de
former à partir des électrons secondaires des images de la surface
simultanément avec une grande profondeur de champ et un
excellent pouvoir séparateur à des grandissements de 10 à 40 000.
Les images de MEB peuvent être facilement associées avec des
microanalyses et cartographies élémentaires obtenues par spectro-
métrie des rayons X. Elles se prêtent facilement à la numérisation
et au traitement des images.
Il existe une large gamme d’appareillages classés sommai-
rement en quatre familles :
a grains de pollen — les microscopes électroniques à balayage conventionnels, dont
toute la colonne est placée sous vide poussé et les performances
maximales surtout liées à la nature de la source d’électrons
employée ;
— les microscopes haute résolution, équipés de canons à
émission de champ et de détecteurs spécifiques in-lens ;
— les microscopes à chambre objet « sous pression variable » ;
— les microscopes à chambre « environnementale ».
Chacun peut être de plus équipé de divers détecteurs
complémentaires.
Le tableau 2 résume les principales particularités de ces quatre
familles, et le tableau 3 les domaines d’utilisation.
1/ Sur un échantillon conducteur massif, le MEB permet couram-
ment d’obtenir une image significative du relief de la surface avec
un pouvoir de résolution latéral de l’ordre de 5 nm et une profon-
deur de champ de plusieurs micromètres à des grandissements
b acarien efficaces jusqu’à 20 000.
Les appareillages les plus performants, munis d’une source
d’électrons à émission de champ permettent d’atteindre dans les
Figure 28 – Observation par microscopie à chambre
meilleures conditions un pouvoir séparateur inférieur à 1 nm et un
environnementale d’objets biologiques (0)
grandissement efficace supérieur à 80 000.
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(0)
3/ Avec les semi-conducteurs et les microcircuits, des imageries Figure 29 – Particule de résidu de tir observée après abrasion
significatives complémentaires peuvent être obtenues par : partielle provoquée par le faisceau ionique focalisé
— contraste de potentiel ;
— courant induit. 7. Perspectives
4/ La détection complémentaire des photons peut être facilement Si pendant une trentaine d’années, la microscopie électronique
associée aux images de MEB et permettre en particulier : à balayage a peu évolué, elle connaît depuis les années 1990 des
évolutions considérables, en particulier avec les microscopes à
— des microanalyses chimiques élémentaires et des carto- haute résolution et à pression variable.
graphies élémentaires obtenues par spectrométrie des rayons X ;
Une évolution très récente est appelée certainement à un grand
— des repérages de traces d’éléments chimiques par cathodolu- développement, le microscope à double colonne où, à la colonne
minescence. classique électronique, on associe une seconde colonne ionique,
source d’un faisceau d’ions focalisé (FIB : Focused Ion Beam).
5/ Le développement récent du microscope sous pression Les avantages que l’on peut obtenir à partir d’un bombardement
variable permet d’élargir le champ des observations à toute sorte ionique de l’échantillon sont multiples :
d’échantillons qui pourraient s’altérer sous vide poussé, mais
néanmoins avec un pouvoir de résolution plus réduit. — abrasion locale permettant d’observer la structure interne de
l’échantillon (imagerie 3D) ;
6/ Surtout le développement récent du microscope « environne- — observation du contraste cristallin par émission électronique
mental », équipé d’un détecteur approprié des électrons secondai- induite par les ions ;
res étend radicalement le champ des observations. Il permet — préparation in situ de la surface en vue d’une analyse EBSD ;
d’observer finement in situ l’évolution significative de la surface — préparation de lames minces pour une observation ultérieure
des échantillons non conducteurs et/ou modifiés par l’atmosphère en TEM, etc.
présente (en particulier les échantillons réactifs et les échantillons La figure 29 montre un exemple d’observation en profondeur
biologiques vivants) suivant la nature de l’atmosphère imposée. d’un échantillon métallique après un bombardement ionique.
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