fr
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
GONIN
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
par
Gonin Julien
_____________
______________
JURY
GONIN
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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
SECTEUR SANTE
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U.F.R. D'ODONTOLOGIE DE LYON
Doyen : M. Denis BOURGEOIS, Professeur des Universités
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A notre président du Jury
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A notre directeur de thèse,
GONIN
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A notre membre du jury
GONIN
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A notre membre du jury,
GONIN
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A Adrien Pollini, sans qui cette thèse n’aurait jamais vu le jour. Tu as toujours
répondu présent à mes questions et tu es toujours resté disponible et pour cela je
t’en remercie.
A tous ceux qui ont contribués de près ou de loin à la réalisation de cette thèse.
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SOMMAIRE
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Etude tomodensitométrique de la position du canal alvéolaire inférieur en vue de
la réalisation d’un prélèvement rétromolaire.
Introduction…………………………………………………………………..……….1
Partie bibliographique
1. Greffes osseuses…………………………………………………………………3
1.1. Indications et limites.………………………………..………...……….3
1.2. Biomatériaux et intégration osseuse.……………………..………….5
1.2.1. Différents biomatériaux……………………………….……..5
1.2.2. Devenir du greffon…………………………………..……….7
1.3. Sites de prélèvements (greffes autogènes)……………….……….11
1.3.1. Quelques rappels……………………………………………11
1.3.1.1. Rappels anatomiques………….…………….……11
1.3.1.2. Rappels histologiques…………………….………13
1.3.2. Choix du type de prélèvements………………………..….15
1.3.2.1. Sites intra-oraux………………………………..….16
1.3.2.2. Sites extra-oraux…………………………….…….24
1.3.3. Suites postopératoires………………………………………25
1.3.4. Risques anatomiques……………………………………….28
1.3.4.1. Du prélèvement rétromolaire…………………….28
1.3.4.2. Du prélèvement symphysaire……………………28
1.3.4.3. Du prélèvement tubérositaire……………………29
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2.2.1.2. Epaisseur d’os au niveau des racines des molaires
mandibulaires……………………………………………………………………….34
2.2.2. Nerf lingual……………………………………………………35
2.2.3. Canal alvéolaire inférieur……………………………………35
2.2.3.1. Compositions et origines des composants : rappel...
………………………………………………………………………………………..35
2.2.3.2. Variations anatomiques…….……….……..……… 37
2.2.3.3. Position du canal par rapport aux dents…….....…41
Partie Expérimentale
1. Contexte…………………………………………….…………………………….60
2. Objectifs…………………………………………………………………………..61
3. Matériels et méthodes…………………………………………………………..61
4. Résultats…………………………………………..……………………………..67
5. Discussion………………………………………………………………………..77
Conclusion…………………………………………………………………………83
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Introduction
1
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PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
2
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1. Greffes osseuses
1.1. Indications
Les prélèvements osseux sont utilisés dans le cadre de greffes osseuses pour
combler un manque d’os. De manière consécutive cela permet de réaliser des
réhabilitations prothétiques implanto-portées fonctionnelles et esthétiques avec un
rapport implant/couronne clinique favorable. L’étendue du déficit osseux et la
qualité de l’os résiduel conduisent à orienter le choix vers une greffe autogène,
une allogreffe, une xénogreffe ou des matériaux synthétiques, ou une
combinaison de produits (1,18,35,58,60).
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_ acquise :
. perte de dents
. traumatisme
. infection
. maladie parodontale
Selon Siebert (1983) les déficits osseux peuvent être divisés en trois
catégories (figure 1):
Les résorptions que l’on rencontre chez nos patients sont d’autant plus
importantes que l’édentement est ancien (5,58).
On va donc disposer de différentes techniques et de différents matériaux pour
compenser ces déficits (58,67).
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L’utilisation de greffes osseuses commence là où la régénération osseuse guidée
à l’aide de membrane se termine. Cette dernière est utilisée pour des défauts de
petite étendue (58).
Toutefois pour réaliser une bonne greffe osseuse, il faut que la quantité d’os, sur
laquelle on vient greffer l’apport osseux, soit suffisante pour permettre une
vascularisation et donc une intégration de l’ensemble du greffon (1,18,35,58).
Il faudra également prendre en compte l’état de santé du patient afin d’éviter toute
complication postopératoire délicate. Certaines contre-indications sont absolues
telles que les cardiopathies à haut risque, les pathologies systémiques non
contrôlées. D’autres sont relatives : troubles psychiatriques, dépendance
alcoolique ou médicamenteuse, patient irradié, tabagisme excessif (12,58).
1.2.1 Biomatériaux
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_ allogreffe : tissu osseux issu de la même espèce que le receveur. Le tissu
osseux est récupéré à partir d’un individu sain ou d’un cadavre. Il suit divers
traitements : congélation, lyophilisation, traitement à l’azote liquide,
déminéralisation ou non et irradiation. La performance de ces produits dépend
fortement du donneur et de la procédure de préparation qui varie d’un laboratoire
à un autre. L’avantage est qu’il permet une absence de site donneur, une
diminution de l’anesthésie, du temps opératoire et de suites postopératoires
(1,18,57).
De tous ces composants, le seul ayant toutes les propriétés requises pour une
bonne intégration au niveau du site receveur est l’os autogène. Ce dernier est
ostéogénique, ostéoinducteur et ostéoconducteur. Les autres sont uniquement
ostéoconducteurs, étant des tissus acellulaires et aprotéiques. La part relative de
ces trois propriétés dépend de l’origine du greffon et de la qualité du matériau
(29,34,66).
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matière minérale (la partie biologique étant morte ou absente) est alors utilisée
pour reconstruire un os viable (18,35,57).
Comme pour toute greffe, l’os doit être revascularisé pour survivre. Plus la
vascularisation est rapide et plus la survie et la régénération du greffon sont
favorables. Les éléments vasculaires sont apportés à la fois par le lit osseux
receveur (d’où l’intérêt de perforer la corticale pour faire « saigner » l’os, surtout à
la mandibule où la corticale est épaisse) et par les tissus mous, notamment le
périoste (18,35).
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Plus le contact entre le greffon et l’os sous-jacent est intime et répartie sur une
large surface, plus la régénération osseuse et la formation osseuse sont facilitées
(12).
S’enchaînent ensuite des phases de résorptions ostéoclastiques et des phases de
néoformation osseuse qui entraînent progressivement et plus ou moins
complètement le remplacement du greffon par de l’os néoformé (18,34).
Tous ces phénomènes se déroulent en plusieurs étapes que l’on peut visualiser,
schématiquement, ainsi :
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L’obstacle à cette revascularisation relève essentiellement de l’instabilité
mécanique du greffon, il est donc primordial de le fixer de façon solide au site
receveur (67).
Un tissu osseux spongieux commence à être revascularisé au bout de 48 heures
tandis qu’un tissu osseux cortical est colonisé par des vaisseaux sanguins en 6
jours (35).
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Au bout de ce processus aucune différence histologique n’est détectée avec l’os
environnant (12).
En revanche pour ce qui est des xénogreffes les particules d’os subissent un
remodelage physiologique, en général partiel, et sont incorporées dans l’os
néoformé. Est utilisé, en particulier, l’os bovin pour lequel ont été retrouvées des
particules de la xénogreffe des années après la greffe (18,34,35).
Quant aux matériaux synthétiques, leur vitesse de résorption varie selon le type
du matériau lui-même, la taille des particules, la porosité et la surface spécifique
du produit.
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1.3. Sites de prélèvements (greffes autogènes)
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Sur la face externe du corps mandibulaire on retrouve le foramen mentonnier,
situé en dessous de la deuxième prémolaire qui livre passage aux vaisseaux et
nerfs mentonniers (19).
On retrouve également, sur cette face externe la ligne oblique, qui part d’un
tubercule mentonnier et se dirige en haut et en arrière pour se continuer avec la
lèvre externe du bord antérieur de la branche de la mandibule (47).
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1.3.1.2. Rappels histologiques
Les ostéoblastes sont les cellules chargées de la formation de l’os. Ces cellules
produisent des protéines osseuses ainsi que de nombreux facteurs de croissance
(TGF-bêta, BMP’s…). Des études ont démontré que les ostéoblastes peuvent agir
comme des aides aux ostéoclastes durant des phases de résorptions
physiologiques (54,65).
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Une fois que les ostéoblastes ont formé assez de matrice ostéoïde et se sont pris
dedans, ils deviennent des ostéocytes (54).
Les ostéocytes sont les cellules osseuses les plus abondantes. Elles sont
enfermées autour d’un ostéoplaste, mais possèdent des prolongations
dendritiques qui les relient entre elles. Ces prolongations permettent des
échanges métaboliques et biochimiques entre les cellules. Ce système d’échange
ne fonctionne pas si les cellules sont à moins de 0.5 millimètre d’un capillaire, ce
qui explique l’abondance de vaisseaux sanguins dans un os (35).
Les ostéoclastes sont les cellules responsables de la résorption et leur activité est
contrôlée par la PTH (parathyroïde hormone). Avec l’aide de différentes enzymes,
ils dégradent la partie minérale mais également la partie protéique (figure 3) (35).
Le squelette humain est composé de deux types d’os différents, classés selon leur
porosité : l’os spongieux (à forte porosité) et l’os compact (à faible porosité). Dans
la plupart des cas la partie corticale et la partie spongieuse sont retrouvées dans
chaque site osseux, mais leur quantité et leur proportion varient (19).
• L’os compact
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L’unité élémentaire du tissu osseux compact est constituée par un ostéon (ou
système de Havers). C’est une structure en forme de cylindre consolidée et
centrée autour d’un canal (canal de Havers) qui contient un vaisseau sanguin
central et des nerfs. Des canaux transversaux (canaux de Volkmann) relient les
canaux de Havers entre eux et au périoste et permettent le cheminement des
vaisseaux sanguins. Dans un os compact, les ostéons occupent la quasi-totalité
du volume osseux, seules les faces externe et interne sont formées de lamelles
osseuses concentriques parallèles au périoste et à l’endoste, formant
respectivement les systèmes circonférentiels externe et interne (54).
• L’os trabéculaire
Au centre de ce tissu osseux compact (ou aux extrémités pour les os longs), on
retrouve un os formé de travées qui s’enchevêtrent et forment un réseau
tridimensionnel complexe appelé os spongieux (ou os trabéculaire). Cette variété
de tissu osseux représente 10 à 20% du squelette chez l’adulte. C’est un tissu
poreux dont les travées déterminent des cavités contenant les cellules de la
moelle osseuse (moelle hématopoïétique). La matrice osseuse représente 20% du
volume de ce tissu. La direction des travées est expliquée par la répartition des
forces mécaniques qui s’exercent sur la pièce osseuse rendant compte de la
solidité de l’os spongieux malgré son architecture (54).
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_ l’étendue du déficit
_ la forme du greffon souhaitée
_ la discussion avec le patient : consentement éclairé avec les risques
éventuelles à ces prélèvements et les suites opératoires (58).
Les sites intra-oraux représentent une source d’os pour le chirurgien dentiste
(figure 4).
Avant tout prélèvement l’administration d’antibiotique est obligatoire soit par voie
intraveineuse juste avant l’anesthésie soit en per os une heure avant l’intervention.
Les antibiotiques sont poursuivis sept ou dix jours après le prélèvement. En cas
d’allergie aux pénicillines, la clindamycine pourra être prescrite. En plus de cela,
un bain de bouche à base de chlorexidine est prescrit, de même que des
analgésiques (34).
L’anesthésie se fera la plupart du temps par voie locale avec, si besoin, une
sédation par voie locale ou générale. Les anesthésies générales sont indiquées
en cas de large reconstruction impliquant plusieurs sites donneurs, et au cas où le
temps opératoire dépasserait trois heures (24).
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Figure 4. Représentation des différents sites intra-oraux de prélèvements (57).
• Le prélèvement rétromolaire
La zone de prélèvement est située entre la moitié antérieure du ramus (en avant
de l’épine de Spix) et la partie latérale du corpus en arrière du foramen mentonnier
(19).
Les techniques de prélèvement seront détaillées ultérieurement.
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Le greffon prélevé
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Misch, en 1997, avait trouvé un volume moindre que Khoury, de 0.9cm3, ceci
pouvant être expliqué par des techniques et un matériel différent lors du
prélèvement. Notamment l’utilisation de fraise fissure par Misch fait perdre plus
d’os lors des ostéotomies que par le disque.
Les sutures sont classiques. Des pansements collagéniques peuvent être utilisés,
essentiellement pour réaliser une hémostase correcte (figure 7). La plupart du
temps l’os se régénère complètement si on ne touche pas la corticale linguale
(34).
• Le prélèvement symphysaire
La zone de prélèvement est comprise entre les foramens mentonniers, les racines
dentaires et le bord basilaire dont il faut préserver la partie centrale la plus
proéminente pour ne pas altérer la forme du menton (12).
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L’abord chirurgical
Il se fait préférentiellement par voie sulculaire le long du groupe incisif avec des
décharges au niveau des canines. La voie d’abord muqueuse est moins conseillée
du fait d’une bride cicatricielle rétractile qui apparaît au milieu du vestibule qui crée
un inconfort pour le patient.
Les cicatrices sont invisibles au niveau sulculaire mais les décharges peuvent
laisser au patient une sensation de tension (figure 8).
Le décollement se fait de pleine épaisseur jusqu’au bord basilaire (57).
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Figure 8. Images cliniques des ostéotomies pour la réalisation d’un prélèvement
mentonnier (35).
Le prélèvement va se faire soit à l’aide d’un disque soit de fraises boules de petit
diamètre.
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Le greffon prélevé
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Tableau 2. Comparaison du greffon obtenu à l’aide du prélèvement symphysaire
et du prélèvement rétromolaire.
Paramètres Symphyse Ramus
Altération cosmétique du Possible Très rare
contour facial
Forme du greffon Bloc épais Bloc moins épais
Nature du greffon Corticospongieux Cortical
Taille du greffon > 1cm3 <1cm3 (selon Misch et coll.
(39)
>1cm3 (selon Khoury (30)
Résorption du greffon Minimale (25%) Minimale (25%)
Douleur/œdème Modérés Minimes à modérés
postopératoire
Changement neurosensitifs Frequents (généralement Peu fréquents
au niveau des dents temporaires)
Changement neurosensitifs Fréquents (généralement Peu fréquents
au niveau cutané temporaires)
Déhiscence de l’incision Occasionnelle Peu fréquente
• La tubérosité maxillaire
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1.3.2.2. Sites extra-oraux
Ces sites ne seront abordés que succinctement, ne faisant pas partie du bagage
thérapeutique classique du chirurgien dentiste.
• Le prélèvement pariétal
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• Le prélèvement tibial.
Le prélèvement osseux, quel qu’il soit, reste une chirurgie conséquente avec
parfois un volume d’os prélevé important et donc une lacune importante.
De nombreuses études ont cherché à étudier les suites postopératoires autant du
point de vu fonctionnel que sensoriel (tableau 3).
Clavero et coll. en 2003 ont comparé les prélèvements rétromolaire et
symphysaire, et ils ont constaté que « l’intensité et la durée des douleurs étaient
plus prononcées chez les patients ayant reçus un prélèvement de l’aire
mentonnière. »
Les limitations de fonctions comme parler, manger, boire étaient identiques dans
les deux groupes, mais seul l’ouverture de bouche et la mastication ont été
reportées comme plus difficiles pour ceux ayant eu un prélèvement rétromolaire.
Après dix-huit mois, plus d’un patient sur deux souffrait encore d’altération de la
sensation dans le groupe ayant eu un prélèvement symphysaire. Seul un patient
ayant eu un prélèvement rétromolaire souffrait d’une altération de sensation sur
cette même durée.
Pour eux, même si l’accès au prélèvement rétromolaire est plus compliqué, il
donne un os de plus haute densité avec plus de cortical avec moins de
complications et moins de morbidité.
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Misch et coll. (45,46) ont aussi étudié les suites postopératoires et ils ont constaté
que pour le prélèvement symphysaire il y avait plus fréquemment d’œdème et de
douleur, de changement neurosensoriel sur les tissus et les dents (notamment des
nécroses des incisives inférieurs), et des déhiscences au niveau des dents.
Verdugo et coll. (69) note également un changement neurosensoriel sur les tissus
de soutien au niveau du vestibule en postérieur, mais il ne note aucune
pathologies apicales autour des apex des dents mandibulaires en rapport avec le
prélèvement.
Khoury (35) montre plus de complications postopératoires chez les patients ayant
eu un prélèvement symphysaire 15 jours après le prélèvement. Il a aussi constaté
une fracture de la paroi linguale de la zone de prélèvement rétromolaire et une
fracture de la base corticale du menton. Dans les deux cas le prélèvement était
d’un volume important.
Plus rarement des fractures mandibulaires ont été décrites (Hönig en 1996).
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Tableau 3. Synthèse des suites postopératoires suite à un prélèvement
rétromolaire et symphysaire.
Suites post-opératoires Prélèvement ramique Prélèvement
symphysaire
Intensité de la douleur + +++
Durée de la douleur +/- ++
Difficultés des fonctions + +
Pertes sensibilités des - +
dents en rapport avec le
prélèvement
Modification de la + +
sensibilité des tissus de
soutien
Déhiscence au niveau +/- +
des dents
Modification esthétique - +/-
suite au prélèvement
Paresthésie du NAI + (transitoire) -
Fracture - -
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1.3.4. Risques anatomiques
Ils sont essentiellement représentés par les racines des incisives et canines
inférieures. Il faudra donc respecter la règle des « 5 » décrites plus haut. On
retrouve également au niveau de ce prélèvement des risques dus à la présence,
dans la profondeur de l’os du pédicule incisif, parfois d’une boucle intra-osseuse
du nerf alvéolaire inférieur ainsi que du nerf mentonnier qui émerge du foramen
mentonnier et qui envoie des collatérales au niveau des téguments (19).
Il existe selon Makris et coll. (44) un canal incisif mandibulaire pour l’innervation
des incisives qui poursuit le trajet du canal alvéolaire inférieur, ce qui expliquerait
les possibles pertes de vitalités des dents mandibulaires après un prélèvement
symphysaire important.
Il faudra faire attention, également, lors du prélèvement à ne pas faire l’effraction
de la corticale interne du menton car il y aura un risque non négligeable de lésions
de l’artère sublinguale, ce qui provoquera alors une hémorragie sublinguale avec
des risques d’étouffement à bas bruit pour le patient (18).
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1.3.4.3. Du prélèvement tubérositaire
Le seul obstacle anatomique est le sinus. Une précaution devra être prise durant
le forage de la tubérosité. Si l’axe de forage dévie il faudra faire attention à l’artère
palatine descendante qui se situe sur le versant palatin de la crête osseuse
maxillaire (29).
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permettre la mise en place d’un écarteur d’Obwegeser pour protéger le pédicule
facial en regard de la première molaire (figure 10) (18,35,67).
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Figure 10. Représentation clinique de la zone à prélever (Iconographie du Dr
CHAPOTAT).
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Une deuxième technique de prélèvement a été décrite par Nkenke et coll (2002).
Elle consiste en un trépan de l’os mandibulaire dans la région rétromolaire. On
pouvait ainsi récupérer des fragments osseux de 10 millimètres de diamètre. La
« carotte » d’os ainsi obtenue va permettre son insertion au niveau d’un site avec
une forte perte osseuse tridimensionnelle (figure 12).
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2.2. Obstacles anatomiques du prélèvement rétromolaire
La courbure et l’orientation des racines sont telles que l’apex de la racine distale
se trouve en position distale par rapport à la face distale de la couronne.
Le diamètre des racines diminue progressivement vers l’apex (figure 13). Il n’est
pas rare que les apex soient orientés vers le milieu de la dent, formant une sorte
de tenaille (71).
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2.2.1.2. Epaisseur d’os au niveau des racines des molaires
mandibulaires
Deguchi et coll. en 2006 et Ono et coll. en 2008 ont montré qu’il y avait plus d’os
cortical au niveau mandibulaire que maxillaire.
Dans les articles relatant les prélèvements rétromolaires, que ce soit pour Misch et
coll. (45,46), Verdugo et coll. (69), Clavero et coll. (11), Alfaro F. (1) ou encore
pour Khoury (34,35), il n’est fait aucune allusion à une quelconque effraction ou à
une quelconque lésion des racines des molaires mandibulaires. On peut donc
supposer qu’avec les protocoles utilisés, les racines des molaires ne sont pas un
danger.
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2.2.2. Le nerf lingual
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La composante vasculaire.
L’artère alvéolaire inférieure prend son origine dans l’artère maxillaire qui, elle
même, naît de l’artère carotide externe.
L’artère alvéolaire inférieure est la dernière collatérale de la partie mandibulaire de
l’artère maxillaire. Elle descend obliquement en avant, s’engage dans le foramen
mandibulaire et parcourt le canal mandibulaire jusqu’au foramen mentonnier où
elle devient artère mentonnière. Elle donne des collatérales mylo-hyoïdienne et
dentaires, au nombre égal à celui des racines des dents correspondantes, se
dirigeant en haut vers les dents dans lesquelles elles pénètrent par l’orifice situé
au niveau de l’apex des racines (32).
La composante nerveuse.
Le nerf alvéolaire inférieur fait partie du nerf mandibulaire qui lui même provient du
nerf trijumeau, cinquième paire crânienne (V) (32).
Le trijumeau est le plus volumineux des nerfs crâniens et son trajet est
uniquement intracrânien. Il émerge de la région latérale de la protubérance par
deux racines : l’une volumineuse sensitive, l’autre fine motrice (22).
Ce nerf trijumeau donne trois grandes divisions :
_ Le nerf ophtalmique (V1) : il est uniquement sensitif et innerve les régions
frontale, nasale, lacrymale et la cornée (à l’origine du réflexe cornéen).
36
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_ Le nerf maxillaire (V2) : il est également uniquement sensitif et innerve le
territoire cutané maxillaire, le territoire muqueux maxillaire et les dents maxillaires
et leur parodonte.
Le nerf alvéolaire inférieur est sensitif pour les dents mandibulaires et leur
parodonte, il est accompagné par le rameau moteur destiné au mylo-hyoïdien et
ventre antérieur du digastrique. Il donne ensuite le nerf mentonnier, sensitif pour la
région mentonnière et la lèvre inférieure (32).
Le nerf alvéolaire pénètre dans l’os mandibulaire au niveau du foramen
mandibulaire à la face interne de la branche mandibulaire. Il poursuit son parcours
dans le corps mandibulaire, dans le canal alvéolaire inférieur, pour ressortir au
niveau du foramen mentonnier (32).
Selon Makis et coll. (39) un canal incisif mandibulaire peut poursuivre le trajet du
canal alvéolaire inférieur à l’intérieur de la mandibule pour apporter l’innervation
au bloc incisivo-canin inférieur. Il serait présent et visible radiographiquement chez
91% des personnes.
D’après une étude de Drikes et coll. (15) le trajet moyen du canal alvéolaire
inférieur passe d’abord en contact avec la corticale externe (au niveau de la
lingula jusqu’à l’angle, ceci pouvant être expliqué par la faible distance séparant
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les deux corticales) puis continue le trajet en lingual (dans la branche montante)
pour ensuite repasser en vestibulaire avant de ressortir par le foramen (figure 14).
Selon Schmidt et coll. (étude sur tête humaine après dissection) la distance entre
le nerf alvéolaire inférieur et le mur vestibulaire de la mandibule dans la région
rétromolaire fait entre 3.8 et 5.7 mm (avec une moyenne de 4.7 mm).
Leong et coll. (40) ont trouvé qu’une épaisseur de prélèvement entre 2.5 et 3 mm
peut être prélevée en toute sécurité sans risque de toucher le canal alvéolaire
inférieur.
La première variation est une variation quantitative. En effet chez certains patients
un double canal mandibulaire ou canal bifide a pu être observé. C’est une
présentation du canal qui n’est pas fréquente mais qui n’est pas rare pour autant :
cela peut aller de 0.08 (Grover et Lorton 1983) jusqu’à 8.3% (Durst et Snow en
1980). Une moyenne a pu être établie de l’ordre de 0.9% de présence de canaux
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bifides. Clayes et Wackens (10) d’une part et Rouas et coll. (55) d’autre part ont
également pu étudier un canal alvéolaire inférieur bifide unilatéralement.
La majorité du temps les deux canaux sont superposés, un au dessus de l’autre. Il
existe, dans ces cas, deux foramens mentonniers (10).
Selon Rouas et coll. (55) la disparité dans les résultats sur la présence ou non
d’un canal bifide résulte de l’utilisation seule et unique de la radiographie
panoramique, avec différentes techniques et différentes interprétations avec des
possibles variations morphologiques mandibulaires. Selon lui, seule l’utilisation de
la radiographie en trois dimensions permettrait le diagnostic sûr et certain de la
présence d’un canal bifide.
Liu et coll. (2009) ont distingué différents types de trajets du canal mandibulaire à
partir de radiographie panoramique digitale (figure 15). Ils ont étudié la longueur
du canal, la courbure, les tangentielles, la distance entre le bord supérieur du
canal alvéolaire inférieur et la crête alvéolaire… Le trajet peut donc être :
_ linéaire (12.75%)
_ elliptique (48.5%)
_ en forme de cuillère (29.25%)
_ tournant. (9.5%)
Selon les différents types de trajet, ils ont évalué les risques de lésion du nerf
alvéolaire inférieur en cas de chirurgie implantaire.
39
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 15. Représentation des 4 trajets différents du canal alvéolaire inférieur
selon Liu et coll. (43).
La fin du trajet canalaire peut présenter une boucle avant sa sortie au foramen.
Dans l’étude d’Uchida et coll. (2009) cette boucle était présente chez 71% des
personnes étudiées et elle peut aller de 0.8mm à 9mm.
De même il existe des variations du foramen mentonnier qui est le plus souvent
unique, situé à mi-chemin entre la crête alvéolaire et le bord inférieur de la
mandibule, entre la première et la deuxième prémolaire inférieure ou apicalement
à la deuxième prémolaire inférieure. Il peut exister plusieurs foramens
mentonniers, et sa zone de sortie peut être plus antérieure (canine) ou plus
postérieure (33).
La forme du foramen peut varier, celle-ci étant la conséquence du mode de
séparation des deux branches terminales du pédicule mandibulaire en pédicules
mentonniers et incisifs. On peut donc retrouver des types « petit ou grand ovale »
selon la taille de la branche mentonnière, ou « incisif ». Pour ces trois types le
trajet du nerf alvéolaire inférieur se fait proche de la corticale latérale (33).
Lorsque le trajet du pédicule mandibulaire se fait plus profond dans le corps
mandibulaire, on pourra avoir un foramen de type rond (33).
40
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Au vu de toutes ces variations, il est important pour chaque patient de pouvoir
localiser ce canal de façon précise. L’imagerie médicale nous apporte les
informations nécessaires à sa localisation.
Kovisto et coll. en 2011 ont étudié la proximité du canal mandibulaire avec les
apex des dents mandibulaires. Ils ont trouvé que les apex des secondes molaires
mandibulaires étaient plus proches du canal alvéolaire inférieur que ceux des
premières molaires mandibulaires ou que ceux des secondes prémolaires. De
plus ils ont noté que les racines des premières et des deuxièmes molaires
mandibulaires étaient plus proches du canal alvéolaire inférieur chez les
personnes de sexe féminin.
Leong et coll. (40) ont étudié la position du canal alvéolaire par rapport à la ligne
de jonction amélo-cémentaire. La moyenne était de 12.24 mm (+/- 0.58). Avec une
distance légèrement plus grande au niveau des premières molaires. Les mesures
se sont faites directement sur 34 mâchoires de cadavres de race blanche.
41
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
spécifique de reconstruction représente la plus puissante et prédictive des
techniques en pré et post-opération (3,14,25,36,42,63,70).
3.1.1. La rétroalvéolaire
Réalisation
Le film est en position intra-orale et le faisceau de rayons X doit venir
perpendiculairement au film (figure 16). C’est cette technique, des plans
parallèles, qui offre le plus de précision dimensionnelle lors de la réalisation du
cliché. (La technique de la bissectrice ou de visée oblique offre moins de
précision) (8,28).
Utilisation
La radiographie rétroalvéolaire va essentiellement servir pour la détermination de
caries, de problèmes parodontaux ou péri-apicaux aux niveaux des dents
adjacentes. Elle peut aussi aider pour l’évaluation du gain ou de la perte osseuse
verticale sur une petite zone et au suivi de l’ostéointégration des implants dans le
temps (28,52).
42
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 16. Représentation de la technique de prise du cliché retroalvéolaire selon
les plans parallèles et le résultat sur film radiographique (28).
3.1.2. L’orthopantomographie
43
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 17. Schéma représentation des différentes structures visibles sur une
orthopantomographie. (28)
Réalisation
Le patient est immobile, le tube de rayon X et la cassette lui tournent autour. On
obtient ainsi une tomographie à couche épaisse. On ne peut, alors, explorer que
les éléments situés dans l’épaisseur de coupe.
On doit avoir une densité optique homogène sur le cliché, une symétrie droite-
gauche et une netteté des images dentaires (7).
44
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Utilisation
Cette radiographie donne donc une approximation sur la hauteur d’os présente sur
le site, ainsi qu’une estimation sur les distances mésio-distales. Elle ne peut pas
donner d’informations sur la morphologie des maxillaires ni sur l’épaisseur bucco-
linguale d’un site (58).
Selon Atieh (2010), l’orthopantomographie un diagnostic précis de la relation de la
troisième molaire et du canal alvéolaire inférieur en pré-opération. De plus, selon
Ghaeminia et coll. (2009) l’orthopantomographie permet autant que le cone beam
de prédire les lésions du nerf alvéolaire inférieur en cas de chirurgie de dents de
sagesse. L’imagerie sectionnelle permet quant à elle de voir les relations en trois
dimensions des éléments entre eux.
On peut également s’en servir pour contrôler la réussite de la greffe osseuse ainsi
que celle de l’implantation (figure 18).
45
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 18. Orthopantomographie pré- et postopératoire après la réalisation d’une
greffe osseuse et d’un soulevé de sinus dans le secteur 1 ainsi que l’implantation
de 2 implants. (Iconographie du Dr POLLINI)
46
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.1.3. Les reconstructions volumiques
Peker et coll. en 2008 ont déterminé que les images produites par une
tomographie assistée par ordinateur étaient plus fiables sur le plan dimensionnelle
que l’orthopantomographie et que la tomographie conventionnelle.
3.1.3.1. Le scanner
Nous allons détailler davantage cette partie car c’est grâce à ce procédé que nous
avons réalisé notre étude.
Historique
Mécanisme
47
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
grâce à cette atténuation que l’on va pourvoir reconstruire des coupes
transversales (8).
La densité des objets est déterminée sur l’échelle de Hounsfield bornée à +1000
pour les densités extrêmes métalliques ou calciques à –1000 pour les densités
aériques, 0 étant le niveau de densité de l’eau (52).
L’œil humain ne détectant en moyenne que 16 niveaux de gris, les densités sont
réparties sur l’image au sein d’une fenêtre d’analyse dans laquelle se limitent les
niveaux de gris. Cette fenêtre est centrée par la densité intermédiaire que l’on
nomme « le niveau » (39,52).
48
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Le choix de la fenêtre est primordial pour une bonne lecture de l’image
tomodensitométrique. Ainsi pour des structures de densités voisines, on utilisera
une fenêtre serrée afin d’obtenir le meilleur contraste (9,39,52).
Contrairement à la radiographie conventionnelle, le principe du scanner est de
faire bouger le couple foyer-récepteur par rapport à l’objet étudié pour reconstruire
des profils de densité sous différents angles :
_ sur les premières générations de scanner, le mouvement était linéaire
avec un balayage de l’objet puis une rotation d’angle déterminée.
_ le scanner dit de « troisième génération » permettent de faire tourner le
couple foyer-récepteur autour de l’objet étudié (les plus nombreux).
_ la quatrième génération couple un foyer mobile avec des récepteurs fixes
disposés sur toute la circonvolution (8).
Les scanners actuels admettent à partir d’une acquisition axiale sur un patient
confortablement installé en décubitus dorsal de reconstruire dans d’autres plans.
49
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
A partir de l’acquisition initiale, il devient possible d’obtenir des reconstructions 2D
et 3D dans le volume anatomique exploré (8).
Techniques de reconstruction
50
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 20. Représentation des différentes modalités de reconstructions par des
coupes (8).
_ 3D Surfacique
Elle ne prend en compte que les voxels dont les densités sont supérieures au
niveau de seuillage. Il fait appel à la segmentation et réalise un maillage pour
induire une surface. Les structures internes n’apparaissent pas. L’impression de
volume est donnée par une source lumineuse virtuelle qui éclaire l’objet.
Cette technique est aujourd’hui concurrencée par la 3D volumique (8,9).
_ 3D Volumique
Elle prend en compte tous les voxels pour les images 3D fiables. On peut à partir
de ce principe, réaliser des coupes épaisses comme une reconstruction
panoramique volumique. La sélection des densités les plus élevées permet
d’isoler les structures osseuses et dentaires. Pour le scanner, la sélection se fait
par « seuillage ascendant » sur la station de travail ; pour le cone beam, les
valeurs de densité élevées sont directement acquises. On peut isoler l’image 3D
des dents qui sera alors dépouillée de son environnement osseux (9).
51
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
_ Projection d’intensité maximale (maximal intensity projection ou
MIP)
Elle projette sur un plan les voxels aux densités les plus élevées du volume. Un
effet pseudo-volumique peut être obtenu en faisant varier les angles de
projections (9).
Intérêts cliniques
Figure 21. Scanner pré et postopératoire après une greffe osseuse secteur 4.
(iconographie du Dr CHAPOTAT)
52
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
De même, les logiciels de reconstruction tridimensionnelle apportent une aide
considérable à la compréhension et à l’évaluation préopératoire de désordres
dentaires ou de malformations crânio-faciales (49).
Selon Jhamb et coll. (2009) la tomographie assistée par ordinateur révèle, de
façon précise, la relation entre les dents et le canal alvéolaire inférieur, ce qui
permet d’adapter la chirurgie, et de fournir une sécurité pour la patient et le
chirurgien.
En imagerie dentaire 3D, le seuillage ascendant des densités permet d’isoler les
composants dentaires (structures les plus denses de l’organisme). Cette
technique est appréciée, en particulier en orthopédie dento-faciale en cas
d’encombrement complexe ou d’inclusions de dents. Sa lecture ne doit pas se
faire indépendamment des reconstructions 2D qui portent les images de l’os
alvéolaire, des cavités et des structures canalaires, des lésions kystiques, d’état
des corticales, voire des parties molles (6,7,8).
Les logiciels d’endoscopie virtuelle permettent la « navigation » dans les cavités
(sinus, canaux mandibulaires) (8,9).
53
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
canal alvéolaire apparaît radio-clair au scanner par rapport à l’environnement
osseux adjacent. Sa visualisation est donc la plupart du temps aisée, avec
toutefois une résolution suffisante du scanner et de l’ordinateur (7,8,9).
54
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
technique à faisceau conique ou « cone beam », économe en radiations et fiable
en résultats, est reconnue comme un mode d’imagerie substitutif au scanner à
rayons X (9).
Réalisation
Elle utilise un faisceau de rayons X ouverts de géométrie conique et annonce une
imagerie de projection. La source effectue une seule rotation autour des structures
dento-maxillaires.
Dans l’immense majorité des cas, le faisceau de rayons X est pulsé et non continu
comme pour les scanners actuels (9,27).
Utilisation
55
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
mandibulaires, ce qui permet d’adapter le geste chirurgical pour que le nerf
alvéolaire inférieur ne subisse pas de pressions.
Cependant selon Veyre et coll. (2008) la qualité de l’image obtenue par « cone
beam » semble inférieure à celle obtenue grâce à un scanner assisté par
ordinateur.
L’exposition est calculée en dose absorbée qui est la quantité d’énergie absorbée
par unité de masse de matière. Elle s’exprime en Gray (Gy), ce qui correspond à
une énergie de 1 joule communiquée à 1kg de matière (8).
56
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 3. Quantité de radiations reçue selon la source de radiation (8).
Source de radiation Corps entier (Sv/an)
Radon 0.002
Terrestre 0.00028
Cosmique 0.00027
Interne 0.00039
Médical ou dentaire 0.00053
Un risque peut être défini comme la probabilité d’apparition d’un effet indésirable
ou de la mort résultant de l’exposition par rapport au hasard. En radiographie
dentaire, un risque est la probabilité qu’un effet indésirable, en particulier
l’induction d’un cancer, puisse apparaitre suite à l’exposition à une radiation
ionisante.
57
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
millions d’actes médicaux utilisant des radiations ionisantes ont été pratiquées en
France en 2002, ce qui représente une dose moyenne de 0.66 à 0.83 mSv par an
et part habitant. 90% des actes provenaient de la radiologie conventionnelle pour
40% de la dose totale, le scanner à rayon X recouvre 6% des actes pour un peu
plus de 30% de la dose. Pour l’ensemble des actes conventionnels 15 millions
concernaient la radiologie dentaire.
58
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(CC BY-NC-ND 2.0)
PARTIE EXPERIMENTALE
59
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
1. Contexte
Comme nous l’avons vu, lors de ce prélèvement rétromolaire, les deux gros
obstacles anatomiques sont le canal alvéolaire inférieur, renfermant le nerf
alvéolaire inférieur, qui présente de grande disparité de trajet selon les individus
(7,15,16,21,25,40,43,55,61) et les racines des molaires mandibulaires (1,17). Lors
du prélèvement, ces deux structures vont devoir être identifiées et préservées afin
de ne pas engendrer de complications post-opératoires (3).
60
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
2. Objectifs
3. Matériels et méthodes
61
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Sur les 89 patients qui pouvaient entrer dans l’étude, lorsque les deux secteurs (3
et 4) pouvaient être mesurés (pour 10 patients) seul un secteur sur les deux
a été utilisé, par tirage au sort. Au total 89 reconstitutions ont pu être
exploitées.
Dans notre échantillon, 50 femmes et 39 hommes ont participé à l’étude, d’une
moyenne d’âge est de 47,3 ans avec un maximum à 75 ans et un minimum à
19 ans.
Sur les 89 reconstitutions exploitées, les mesures ont été réalisées sur 51
secteurs 3 et 38 secteurs 4.
62
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les reconstructions des coupes coronales ont été réalisées en prenant une
perpendiculaire au plan mandibulaire (ligne tangente au bord inférieur de la
mandibule). Les coupes, ayant une épaisseur de 1 millimètre, sont jointives et vont
de l’épine de Spix à la première molaire mandibulaire. Les lignes de mesure
utilisées pour évaluer les épaisseurs osseuses par rapport au canal alvéolaire
inférieur et aux racines des molaires étaient toujours parallèles ou
perpendiculaires à ces plans de référence pour éviter au maximum les biais
inhérents aux mesures.
• Protocole de mesures
Les mesures ont été effectuées par deux lecteurs différents sur le même logiciel,
avec le même protocole, puis ont été recoupées. Les mesures présentées ici
correspondent à la moyenne des deux lecteurs.
Cinq points ont été pris comme références, au niveau desquels nous avons réalisé
les mesures (figure 22) :
_ l’épine de Spix (1)
_ la zone de transition entre la branche montante et la branche horizontale
de la mandibule, (distinguée à la radio par la perte du bord antérieur de la branche
montante et la présence d’une éminence pointue au sommet de la branche
horizontale) (2)
_ 5 millimètres en avant de cette zone (3)
_ la racine distale de la 7 (canal dentaire) (4)
_ la racine distale de la 6 (canal dentaire) (5).
63
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 22. Représentation des coupes coronales utilisées pour les mesures
(Iconographie personnelle).
Pour la coupe passant par l’épine de Spix (1), nous avons mesuré la plus petite
profondeur entre le canal alvéolaire inférieur et la corticale externe. (Figure 23)
64
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 23. Coupe coronale d’un scanner passant par l’épine de Spix (la ligne
rouge A représente la mesure effectuée).
Pour les coupes de la zone de transition (2) ainsi que celles 5 millimètres en avant
(3), nous avons mesuré la hauteur d’os entre le canal alvéolaire inférieur et le
sommet de la crête osseuse (A), ainsi que la profondeur du canal alvéolaire
inférieur à la corticale externe (B) (figure 24 et 25).
Figure 24. Coupe coronale d’un scanner passant par la zone de transition (les
lignes A et B représentent les mesures effectuées).
65
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 25. Coupe coronale 5 mm en avant de la zone de transition (les lignes A et
B représentent les mesures effectuées).
Pour les coupes passant par les racines distales des deuxièmes (4) et premières
molaires (5), nous avons réalisé deux mesures (figure 26 et 27). Nous avons
mesuré la hauteur entre la ligne de jonction émail-cément de la dent et le canal
alvéolaire inférieur (A), puis la profondeur du canal alvéolaire inférieur à la
corticale externe (B).
Figure 26. Coupes coronales passant par la racine distale de la deuxième molaire
mandibulaire.
66
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 27. Coupes coronales passant par la racine distale de la première molaire
mandibulaire.
Les statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS version 12.
Les mesures présentées représentent la moyenne des mesures des deux lecteurs
des examens scanners. Pour tester l’homogénéité des résultats entre les deux
interprètes, nous avons utilisé le coefficient alpha de Cronbach. Le degré
d’homogénéité est d’autant plus grand que sa valeur est proche de 1. Même s’il
n’existe pas de consensus sur le sujet, il est d’usage de considérer qu’une valeur
alpha supérieure à 0,7 est satisfaisante.
4. Résultats
67
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(CC BY-NC-ND 2.0)
On a pu répartir notre échantillon selon des groupes d’âge.
• Généralités
68
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(CC BY-NC-ND 2.0)
28
26
24
22
20 max
Hauteur (mm)
18
16 moyenne
14 min
12
10
8
6
4
2
0
Trans Trans+5 2ème 1ère molaire
Sites molaire
• Influence du sexe
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 29. Evolution de la hauteur entre la JEC des premières et deuxièmes
molaires et le canal alvéolaire inférieur en fonction du site (selon le sexe).
(* : test significatif
** : test très significatif
*** : test hautement significatif)
Au niveau de tous les sites étudiés, nous observons que le groupe des hommes
possède une hauteur d’os disponible significativement plus importante que le
groupe des femmes. Cette différence est toujours d’au moins 1 mm en moyenne.
70
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(CC BY-NC-ND 2.0)
• Influence de l’âge
71
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(CC BY-NC-ND 2.0)
25,00 44
20,00
M Ht transition
15,00
10,00
1 2 3 4
Score age
20,0
17,5
15,0
M Ht Trans + 5
12,5
10,0
7,5
1 2 3 4
Score age
72
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
d’os disponible, de la zone de transition et 5 mm en avant, en fonction de l’âge. Le
groupe 1 possède la hauteur la plus importante puis on constate une diminution
jusqu’au groupe 4 (figure 30 et 31).
Au niveau des premières et deuxièmes molaires, il n’y a pas de particularités à
noter.
• Généralités
10
9
8
Profondeur (mm)
Maximum
7
6 Moyenne
5 Minimum
4
3
2
1
0
Pf Spix Pf Trans Pf Pf 2ème Pf 1ère
Sites trans+5 molaire molaire
73
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(CC BY-NC-ND 2.0)
De façon générale, on constate une diminution de la profondeur de la zone Spix à
la zone de transition puis une augmentation significative de chacun des sites de la
zone de transition jusqu’à la première molaire.
• Influence du sexe
Figure 32. Evolution de la profondeur du CAI en fonction des sites selon le sexe
(* : test significatif).
74
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(CC BY-NC-ND 2.0)
A ce niveau on constate que le groupe des femmes possède une profondeur d’os
disponible significativement plus importante au niveau de la zone de Spix et de la
zone de transition. Puis au niveau de la première molaire c’est le groupe des
hommes qui possède une profondeur plus importante, cela sans être significatif. Il
y a donc une inversion des valeurs au niveau de la première molaire.
• Influence de l’âge
75
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 33. Profondeur du canal alvéolaire inférieur en fonction des sites, pour des
groupes d’âges différents (* : test significatif).
9,00
8,00
7,00
6,00
M Pf distal 6
5,00
6
20
4,00
3,00
7
2,00
1 2 3 4
Score age
76
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(CC BY-NC-ND 2.0)
La seule différence significative est la différence de profondeur entre les groupes 1
et 4 au niveau de la première molaire. Le groupe 1 présente une profondeur plus
importante sur ce site que les autres groupes, alors que sur les autres sites le
groupe 1 a une profondeur moindre que les autres groupes.
5. Discussion
Pour cela il faut utiliser une imagerie médicale qui offre une qualité d’image
suffisante pour visualiser précisément les différentes structures anatomiques dans
le volume osseux mais également qui offre une précision dimensionnelle : la
tomographie assistée par ordinateur. Le scanner X assisté par ordinateur est une
imagerie tomographique utilisée dans de nombreux domaines (49). De
nombreuses études mettent en avant l’intérêt et la pertinence de l’utilisation du
scanner autant sur la visualisation du canal alvéolaire inférieur (Lindh 1992, Tal
1990) que sur la précision des mesures effectuées grâce au reconstruction
d’images (Peker 2008, Hanazawa 2003). L’« American academy of Oral and
Maxillofacial radiology » (3) préconise l’utilisation de cette technologie en pré-
opératoire afin de cibler et ainsi d’éviter les structures anatomiques pouvant
77
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
engendrer des complications post-opératoires chez les patients. Le « cone beam »
est de plus en plus utilisé, car cette imagerie peut se pratiquer au sein même d’un
cabinet et l’exposition au rayonnement X est moins importante que pour le
scanner X traditionnel (9). Cependant la qualité d’image reste inférieure au
scanner (70). Les risques, liés à une exposition un peu plus importante aux
rayonnements, n’ont rien de comparable si lors de la chirurgie le nerf alvéolaire
inférieur est lésé. C’est pourquoi dans notre étude nous avons utilisé des images
tirées de scanners à rayon X.
Pour mesurer la position du canal alvéolaire inférieur nous nous sommes basés
sur différents points de référence utile lors d’un prélèvement rétromolaire (35). Le
plan de référence pour construire les coupes coronales est le plan mandibulaire.
C’est un plan fixe pour un individu. Le plan d’occlusion aurait également pu être
utilisé mais il était difficile à définir car la radiographie est réalisée bouche ouverte
et l’ensemble de l’arcade dentaire mandibulaire n’était pas présente chez tous les
patients.
La première mesure au niveau de l’épine de Spix a été essentiellement utilisée
pour repérer correctement le début du canal alvéolaire inférieur et pour avoir une
mesure supplémentaire pour comparer les deux lecteurs.
Ensuite nous avons repéré la zone de transition, passage de la branche montante
à la branche horizontale. C’est généralement autour de cette zone que commence
le prélèvement rétromolaire. Nous avons ensuite pris une coupe passant 5
millimètres en avant, ce qui correspond à une zone intermédiaire avant la
deuxième molaire mandibulaire. Le sommet de la crête est aisé à repéré en
clinique après décollement complet de la zone.
Nous avons ensuite repéré la position du canal par rapport à la ligne de jonction
émail-cément des deuxièmes et premières molaires. Ce sont deux zones
également facilement repérables en clinique et également au niveau
radiographique.
Deux lecteurs ont participé aux mesures pour ainsi diminuer les risques d’erreurs
d’interprétations individuelles. Puis ces mesures ont été recoupées pour
78
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
déterminer la corrélation des lecteurs entre eux. L’alpha de Cronbach a permis
cette évaluation. La corrélation entre les deux lecteurs des images scanners est
plutôt satisfaisante sur l’ensemble de l’étude. Seule une mesure : la profondeur du
canal alvéolaire inférieur au niveau de la première molaire mandibulaire, montre
une divergence entre les deux lecteurs. Nous pouvons supposer que la distance
du canal alvéolaire inférieur à la corticale externe était plus difficile à mesurer
(difficulté liée à la méthode de mesure) et que peut être le canal était plus difficile
à identifier dans cette zone (problème de l’imagerie).
Nous avons ensuite divisé notre échantillon selon différents paramètres pour
étudier leur influence sur la position du canal alvéolaire inférieur.
Nous avons d’abord divisé l’échantillon selon le genre pour voir s’il y avait un
impact sur la position du canal alvéolaire inférieur mais aussi sur la quantité d’os
présent autour du canal.
Puis l’échantillon a été séparé en quatre groupes d’âges différents pour étudier
l’impact de l’âge.
79
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
molaires. Les valeurs ne sont pas semblables, mais on constate une tendance
commune avec notre étude, dans laquelle la hauteur est plus importante au
niveau de la première molaire que pour la deuxième molaire.
80
GONIN
(CC BY-NC-ND 2.0)
corticale linguale avant de ressortir au niveau du foramen. Ce trajet est certes
important à connaître mais il n’y a aucune notion de distance avec les différentes
corticales. Dans notre étude on a noté qu’il y avait un éloignement du canal
alvéolaire inférieur par rapport à la corticale externe de la zone de transition
jusqu’à la première molaire. Ce qui s’accorderait avec les résultats de Drikes mais
nous n’avons pas les mesures de la largeur totale de la mandibule afin de réaliser
un ratio et de savoir si réellement le canal se rapproche de la corticale linguale.
Leong et coll. (40) ont étudié l’épaisseur d’os cortical au niveau du canal alvéolaire
inférieur au niveau des premières et deuxièmes molaires. Leurs valeurs sont
nettement inférieures aux nôtres mais, l’épaisseur d’os total de la corticale externe
jusqu’au canal alvéolaire inférieur a été mesurée.
Pour la profondeur certaines études comme Leong et coll. ou Khoury (35) ont
essayé de trouver une distance où on pourrait prélever suffisamment d’os sans
léser le nerf. Pour Leong, une distance sécurisée entre la corticale externe et le
canal alvéolaire inférieur se situerait entre 2,5 et 3 mm. Pour Khoury l’estimation
est un peu supérieure, entre 3 et 3,5 mm. Notre étude s’accorderait davantage
avec l’étude de Leong. Au niveau de la zone de transition le canal est, en
moyenne, trop proche de la corticale externe pour réaliser une ostéotomie, la
distance moyenne est davantage sure 5 millimètres en avant de la zone de
transition.
Toutefois, la moyenne n’est pas suffisante pour déterminer une zone sûre. En
prenant en compte l’écart type, on se rend compte que la profondeur validée pour
95% de la population (intervalle de confiance) est trop petite pour réaliser une
ostéotomie sans imagerie.
Au niveau de la zone de transition, 95% de la population possède une profondeur
du canal alvéolaire inférieur supérieure à 0,42 mm. Cinq millimètres en avant de
cette zone la profondeur du canal alvéolaire inférieur est supérieure à 0,78
millimètres pour 95 % de la population. Pour la deuxième et première molaire la
profondeur est supérieure à 1,84 et à 3,7 millimètres respectivement. Nous nous
rendons bien compte que si l’on veut une réussite pour 95% de la population, les
épaisseurs d’os sont trop faibles pour réaliser un prélèvement correct.
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On remarque, donc, que les valeurs proposées par Leong et Khoury sont très
supérieures à ce qu’il se passe pour 95 % de notre échantillon.
Au vue des fortes variations interindividuelles, il sera préférable avant toute
chirurgie intéressant la région rétromolaire de réaliser une tomographie assistée
par ordinateur afin de visualiser la position du canal alvéolaire inférieur pour
chaque patient notamment lors de l’ostéotomie distale située généralement au
niveau de la zone de transition. On s’accorde donc avec les recommandations de
l’ « American Academy of Oral and Maxillofacial Radiology » (3).
Pour la profondeur nous avons trouvé une différence significative entre les
hommes et les femmes. Le groupe des femmes présente une profondeur plus
importante du canal alvéolaire inférieur à l’épine de Spix et à la zone de transition,
puis les valeurs se confondent avec celles du groupe des hommes. Au niveau de
la première molaire le rapport s’inverse et c’est la profondeur du groupe des
hommes qui devient plus importante que celui des femmes.
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Conclusion.
Rappelons que les risques dosimétriques qu’encourt un patient lors d’un examen
tomographique assisté par ordinateur ne sont en rien comparables avec les
risques de lésions des structures vitales au cours d’une chirurgie si ces dernières
ne sont pas repérées de façon précise.
Dans notre étude, les résultats montrent qu’il n’existe pas une zone sécurisée et
commune à l’ensemble de l’échantillon pour laquelle un prélèvement rétromolaire
est réalisable sans imagerie préalable. Nous avons, néanmoins, pu noter des
variations de la position du canal alvéolaire inférieur en fonction du sexe et en
fonction de l’âge.
Pour aller plus loin dans notre étude il faudrait mesurer la hauteur et la profondeur
globale des mandibules afin de déterminer un ratio pour chaque patient. On
pourrait ainsi déterminer la position du canal alvéolaire à l’intérieur même de la
mandibule et on pourrait mieux comprendre et expliquer les différences retrouvées
en fonction du sexe et de l’âge.
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No 2011 LYO 10 083
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Rubrique de classement : 1
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1 -
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1 - Radiologie
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1 Mots clés: 1 - Greffe osseuse
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i - Canal alvéolaire inférieur
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1 - T omo ra hie assistée ar ordinateur
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