Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
) 2019-2020
Données climatiques :
Les facteurs climatiques peuvent influer sur le comportement de l’animal de façon directe ou
indirecte. L’animal recherche toujours la zone où règnent les conditions idéales pour lui.
On peut distinguer parmi les facteurs climatiques un ensemble de facteurs énergétiques
constitués par la lumière et les températures, de facteurs hydrologiques (précipitation et
hygrométrie) et de facteurs mécaniques (vent, enneigement).
La lumière : Elle joue un rôle principal dans la plupart des phénomènes écologiques. Sa durée
au cours du cycle nycthéméral contrôle la croissance des plantes et de leur floraison, mais aussi
l’ensemble du cycle vital des espèces animales.
Températures : La température demeure le facteur climatique le plus important. Elle exerce une
action écologique sur les êtres vivants. Elle contrôle l’ensemble des phénomènes métaboliques et
conditionne de ce fait la répartition de la totalité des espèces et des communautés des êtres
vivants dans la biosphère.
Pluviométrie : Les précipitations englobent la pluie, la neige, la rosée, le brouillard et la grêle,
c'est-à-dire toutes chutes d’eau arrivant au sol.
L’eau est essentiel pour le maintient et le développement de la vie. Elle exerce son influence sur
la vitesse de développement des animaux, sur leurs répartitions dans le biotope et sur la densité
de leurs populations.
Elle constitue un facteur écologique d’importance fondamentale, non seulement pour le
fonctionnement et la répartition des écosystèmes limniques tels que les mares et les lacs
temporaires et les lagunes saumâtres à des périodes d’assèchement.
Humidité relative de l’air : L’humidité varie beaucoup au cours de la journée comme au cours
de l’année. Elle peut influer fortement sur les fonctions vitales des espèces.
L’humidité relative agit sur la densité des populations en provoquant une diminution du nombre
des individus lorsque les conditions hygrométriques sont défavorables.
Les Facteurs Biotiques :
Représentent l’ensemble des interactions du vivant sur le vivant dans un écosystème.
Opposables aux facteurs abiotiques, ils constituent une partie des facteurs écologiques de cet
écosystème. Il s’agit des ressources alimentaires, des relations trophiques de prédation,
coopération, compétition, parasitisme, … etc.
1
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
On distingue deux catégories de facteurs biotiques qui sont déterminées par les types de
relations entre êtres vivants : - Relations intra spécifiques et relations interspécifiques.
- Relations intra spécifiques : Relations qu’ont les individus au sein d’une même espèce, comme
la compétition, la coopération et la trophallaxie (régurgitation de la nourriture prédigérée
contenue dans le jabot social afin de nourrir d’autres insectes de la colonie : abeilles, guêpes).
- Relations interspécifiques : ce sont les relations entre deux (ou plusieurs) espèces différentes.
On distingue plusieurs types de relations interspécifiques : Neutralisme, compétition, prédation,
symbiose, mutualisme, commensalisme, parasitisme, … etc.
* Les facteurs biotiques sont déterminés par la présence, à côté d’un organisme, d’organismes de
la même espèce ou d’espèces différentes, qui exercent sur lui une concurrence, une compétition,
une prédation, un parasitisme et en subissent à leur tour l’influence. D’autres facteurs biotiques
dépendent de la physiologie de l’organisme considéré (taux de croissance, d’alimentation, de
reproduction, durée de la vie, capacités métaboliques diverses, rythmes endogènes d’activités,
possibilités de déplacements).
* Les changements climatiques contribueront certainement à l’augmentation du nombre de
générations par année et de la vitesse de développement des phytophages, à l’arrivée plus
précoce de ravageurs et à l’extension de leurs aires de distribution.
2
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
Adaptations et spéciations :
Les relations entre un insecte et une plante peuvent être modifiées aussi bien par des facteurs
abiotiques comme le climat que par des facteurs biotiques propres aux insectes ou aux plantes.
L’adaptation des insectes à de nouvelles conditions de vie ou à de nouvelles contraintes peut être
très rapide, comme l’illustre le développement des résistances aux insecticides.
1)- L’isolement spatial est le facteur de spéciation le mieux documenté et qui peut être mis en
évidence par de nombreuses méthodes basées sur l’étude du polymorphisme des marqueurs
moléculaires.
3
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
Les barrières physiques, comme des hauts sommets on des étendues marines, séparent les
différentes populations et interrompent les flux géniques entre elles.
3)- Le décalage temporel des cycles de vie de l’insecte sur différentes plantes-hôtes (ou
différents organes d’une plate-hôte) est une autre source de spéciation.
Une étude sur le complexe d’espèce d’Enchenopa binotata (O. Homoptères) a montré qu’un
changement de plante-hôte avait perturbé les cycles de vie des différentes espèces de ce
complexe. Les accouplements des différentes espèces se déroulent de manière décalée dans le
temps en fonction de la plante-hôte. Ainsi, les croisements ont été évités, ce qui a favorisé leur
spéciation en sympatrie (sans isolement géographique).
4
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
Dans les habitats tempérés ou avec des saisons marquées, les espèces doivent synchroniser
précisément leur émergence avec le cycle de leur plante-hôte pour disposer de tissus végétaux
adéquats pour leur reproduction ou leur alimentation. Au contraire, dans les régions chaudes et
humides des tropiques, de nombreuses espèces produisent des générations en continu, comme le
papillon monarque.
La synchronisation influence plusieurs aspects de la relation plante-insecte. Une mauvaise
synchronisation peut entrainer une compétition interspécifique avec un autre insecte exploitant la
même ressource, ce qui peut réduire l’avantage compétitif de l’une ou des deux espèces. Ainsi, la
quantité et la qualité de la ressource modifie la dynamique, la densité mais aussi le risque de
prédation ou de parasitisme des populations d’insectes. (Exemple : l’effet Top-down : des
ennemis naturels sur les insectes) peut aussi jouer un rôle majeur sur la dynamique des
populations chez certains papillons nocturnes, les ennemis naturels diminuent le taux de survie
des premières populations émergées.
Les premières populations de thrips invasif en Amérique du Nord Thrips calcaratus (O.
Thysanoptères), explosent du fait qu’elles ne sont pas soumises à la prédation. L’émergence des
prédateurs de thrips de cette zone colonisée est plus tardive que celle des prédateurs de la zone
d’origine.
Les conditions naturelles jouent un rôle prépondérant sur la synchronisation et les dynamiques
des populations des insectes et des plantes.
L’augmentation des températures liée au réchauffement climatique est une source importante de
synchronisation chez les espèces spécialistes, comme chez le Coléoptère Dendroctonus
ponderosae (Fam. Scolytidae), ces changements peuvent se traduire par l’avancement de la
saison de vol d’un mois et par la réalisation, chez certaines populations, de deux générations par
an au lieu d’une seule.
En milieu tempéré, l’hiver, en plus d’être synonyme de basses températures, se caractérise par
l’absence de croissance végétative. Les faibles températures et l’absence de ressources
alimentaires rendent les conditions de vie des insectes phytophages impossibles.
Les insectes adoptent alors diverses stratégies. Ils peuvent mettre en place un long cycle
de vie avec un développement larvaire lent ou une prolongation de la vie de l’adulte avec
plusieurs périodes de reproductions.
5
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
Le changement de plante-hôte peut être une autre possibilité dans les milieux où la survie
des insectes est possible à un stade actif.
Toutefois, les deux stratégies principales pour contourner une saison défavorable sont la
migration (évitement spatial) et la dormance (évitement temporel).
Les stratégies mises en place doivent permettre la survie de l’espèce et assurer une réapparition
des insectes synchronisés avec celle de leur plante-hôte. Dans le cas où les adultes ont une courte
durée de vie, les œufs et les stades larvaires sont au cœur de la stratégie de survie. Les individus
doivent anticiper le manque de ressource et les conditions de vie difficiles et développer une
forme résistante avec des besoins énergétiques très fiables (vie ralentie).
6
Cours Biosystématique et Physiologie des Insectes Master 1 (P.V.) 2019-2020
L’humidité et les pluies sont globalement des caractéristiques saisonnières qui peuvent être
identifiées aux basses latitudes où la saison des pluies et la saison sèche sont très marquées. Ces
composantes sont quelquefois mentionnées comme un facteur d’induction.