(S3)
Cours : Les Nanomatériaux
INTRODUCTION
I-3-Historique
II-1-4-Exofullerène
II-1-5-Le graphène
II-2-Risques
II-2-1-Les effets potentiels des nanomatériaux sur la santé
II-2-2- Les effets sur l’environnement
CONCLUSION
INTRODUCTION
Les nanomatériaux sont des matériaux dont la taille ou la structure comporte au moins une
dimension comprise entre 1 et 100 nanomètres environ. Cette taille nanométrique leur confère des
propriétés physiques, chimiques ou biologiques particulières. Cette caractéristique dimensionnelle
confère à ces matériaux des propriétés ou des comportements particuliers, utilisés notamment pour de
nouvelles applications technologiques.
Les nanomatériaux sont utilisés, entre autres, dans les secteurs de la santé, de l’électronique et
des cosmétiques. Leurs propriétés chimiques et physiques diffèrent souvent de celles des matériaux de
plus grande échelle, c’est pourquoi ils nécessitent une évaluation des risques spécialisée. Celle-ci doit
couvrir tant les risques sanitaires encourus par les travailleurs et les consommateurs que les risques
potentiels pour l’environnement.
Les propriétés des nanomatériaux varient notamment selon leur composition chimique, leur
taille, leur surface spécifique, l’état de surface, ou encore la forme du nano-objet considéré. De plus,
chaque nanomatériau peut être doté d’une réactivité ou d’un comportement différent selon la
formulation et la matrice du produit fini qui le contient. En raison des nombreuses applications
innovantes que laissent entrevoir ces propriétés physiques, chimiques ou biologiques, les
nanomatériaux représentent un domaine de la recherche scientifique et technique en pleine expansion.
De nombreux matériaux font l'objet de recherches visant à les produire sous forme de
nanoparticules ( carbones,Métaux, céramiques, matériaux diélectriques, oxydes magnétiques,
polymères divers, etc. ), seuls ou en formes ou structures composites.
On parle également de nanocomposites (et nanocomposite de polymère) qui sont par exemple
des matériaux dits « nanostructurés » (en surface ou en volume), ou « nanorenforcés ».
CHAPITRE I :
Pour mieux se rendre compte, il existe le même rapport de taille entre une orange et la Terre
qu'entre une nanoparticule et une orange.
Il existe quatre grandes classes des nanomatériaux selon leur forme d’utilisation :
* Les nanopoudres et poudres ultrafines. Les particules sont utilisées directement : particules d’or,
nano capsules, fullerènes. Elles trouvent des applications comme catalyseurs, pigments de peintures ou
sont utilisées à des fins de transport de médicaments.
*Les nanofils et les nanotubes. On parle ici de nanoobjets cylindriques utilisés pour les qualités de
renforcement qu’ils offrent… Les nanofils permettent d’obtenir une miniaturisation des structures
microélectroniques, d’améliorer la transmission de données via les fibres optiques..
Un matériau composite est un assemblage d'au moins deux composants non miscibles (mais
ayant une forte capacité de pénétration) dont les propriétés se complètent. Le nouveau matériau ainsi
constitué, hétérogène, possède des propriétés que les composants seuls ne possèdent pas.
Ce phénomène, qui permet d'améliorer la qualité de la matière face à une certaine utilisation
(légèreté, rigidité à un effort, etc.) explique l'utilisation croissante des matériaux composites dans
différents secteurs industriels.
Exemples : Le béton armé = composite béton + armature en acier, ou le composite fibre de verre +
résinepolyester.
I-3-Historique
L’utilisation des nanoparticulespar l’humanité remonte au début des temps civilisés. En effet, de
façon inconsciente, certaines civilisations ont eu du succès dans divers domaines
(métallurgieet médecine), à l’aide des nanomatériaux. C’est d’abord par l’optimisation empirique de
certaines technologies, sur plusieurs décennies, à travers un système d’artisan et d’apprenti, qu’ils ont
mis à profit des nanostructures. Le succès des médecines traditionnelles chinoises, ou encore la
production des aciers de Damas n’est rien de moins que l’œuvre d’un changement dans la matière à
l’échelle nanométrique3. En effet, à titre d’exemple illustrant ces faits, des nanofils encapsulés dans
des nanotubesont été identifiés dans une épée originale du XVIIe siècle, identifiée comme étant faite de
cet acier mythique. Les méthodes de fabrication avaient été modulées par les artisans de l’époque,
jusqu’à la production d’acier qui avait des propriétés bien supérieures à celles de la cémentite.
Philosophiquement, ce n’est que récemment qu’une civilisation ait jeté les bases scientifiques
des nanotechnologies. En effet, c’est dans les années 1950, que Richard Feynman, qui a, par ses
présentations de « Plenty of room at the bottom », établi qu’il est théoriquement possible de
construire atome par atome, des structures avec des propriétés spécifiques.
Avec la découverte par Richard Smalley du fullerène, une nano sphère de carbone (C60), ainsi
que la possibilité technique de les caractériser et de les fabriquer, les nanomatériaux étaient devenus
une réalité qui avait le potentiel de révolutionner toutes les sphères de la science.
Compte tenu de la complexité des applications et de l’évolution rapide des techniques, il parait
difficile de donner une liste exhaustive des procédés utilisés ou en développement. Quelques exemples
parmi les procédés les plus couramment utilisés pour la fabrication de nano-objets sont présentés ci-
après.
Figure I-3 Les 2 approches d’élaboration des nano-objets et des nanomatériaux manufacturés
I-4-1-Elaboration par voie physique
L'élaboration des nano-particules (amas) peut être réalisée à partir d’une phase vapeur. Cette
phase est extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset ou sans creuset), par
bombardement (faisceau d’électrons, pyrolise laser). Dans la plupart des cas, la vapeur du solide que
l’on souhaite former est refroidie par collisions avec un gaz neutre et devient donc fortement
sursaturante.
Le matériau est collecté le plus rapidement possible sur une paroi froide, de façon à éviter la
croissance ou la coalescence des amas. Souvent, l’appareil d’élaboration dispose d’un sas réunissant
la chambre de collecte des poudres et le dispositif de compaction afin d’éviter toute pollution
atmosphérique. Les poudres nanométriques sont en effet très réactives ; elles peuvent même dans
certains cas être pyrophoriques.
Une autre voie d'obtention de nano-poudres consiste à utiliser l'action de micro-ondes sur des
poudres de taille millimétrique. Cette technique a comme avantages d'être non polluante et adaptée à
une production en continu de poudres de toute nature.
Les nanotubes de carbone peuvent être obtenus par ablation laser, décharge plasma ou
décomposition catalytique. Enfin, des couches minces d’épaisseur nanométrique peuvent être réalisées
par la voie PVD (Physical VaporDeposition) ou par croissance épitaxique.
C'est la méthode historique utilisée par SumioIijima. On établit en fait un arc électrique entre
deux électrodes de graphite. Une électrode, l'anode, se consume pour former unplasma dont la
température peut atteindre 6 000 °C. Ce plasma se condense sur l'autre électrode, la cathode, en un
dépôt caoutchouteux et filamenteux évoquant une toile d'araignée très dense et contenant les
nanotubes. C'est un procédé peu coûteux et assez fiable. Cependant le processus est tellement
complexe qu'au final on n'a que peu de contrôle sur le résultat. De plus, la haute température
nécessaire au procédé ne permettait pas d'obtenir en grande quantité un matériau exploitable (les
nanotubes ont tendance à fondre partiellement et à s'agglutiner).
Figure I-4 : Principe de l’ablation par arc éléctrique
Sont listées ci-dessous quelques techniques de fabrication par voie chimique couramment
utilisées.
-Les réactions en phase vapeur : Les matériaux précurseurs vaporisés sont introduits dans
un réacteur CVD (Chemical VaporDeposition) dans lequel les molécules de précurseurs sont adsorbées
à la surface d’un substrat maintenu à une température adaptée. Les molécules adsorbées sont soit
décomposées thermiquement, soit elles réagissent avec d’autres gaz ou vapeurs pour former un film
solide sur le substrat. Cette technique est utilisée pour l’élaboration de certains nanomatériaux tels que
les céramiques, les nanotubes de carbone, le diamant.
-Les réactions en milieu liquide Sont le plus souvent effectuées à partir d’une solution
aqueuse ou organique contenant les réactants. La précipitation des nanoparticules est obtenue par une
modification des conditions de l’équilibre physico-chimique. la co-précipitation chimique, technique facile
à mettre en oeuvre et la plus utilisée pour des productions industrielles à fort volume de matériaux de
base bon marché, · l’hydrolyse permettant de produire des particules fines, sphériques avec une pureté
chimique améliorée, une meilleure homogénéité chimique et un contrôle de la taille des particules.
Lors d’un travail mécanique intense (métaux et intermétalliques uniquement), le processus qui
permet de convertir un matériau pulvérulent en une pièce massive comporte deux étapes : une
opération de compactage mécanique et une opération de frittage, libre ou sous charge. ·
Compactage à froid : Opération qui peut s’effectuer soit par pressage à sec, soit, dans les cas
difficiles, par addition d’un lubrifiant ou par pressage humide.
Le compactage humide est bien adapté aux céramiques et surtout aux oxydes. Avantage du
compactage humide : gain considérable sur la température ou le temps de frittage.
Frittage : opération qui permet, par diffusion atomique à chaud, d’établir des ponts de matière
entre les grains et ensuite de réduire la porosité. ·par Compression Isostatique à Chaud(CIC): on
réalise ainsi les deux opérations ci-dessus en une seule étape. L’enjeu le plus important pour les
procédés de frittage des nanomatériaux est d’éviter la croissance des grains pendant la densification.
La plupart des techniques utilisées pour déterminer ces paramètres requièrent une mise en
suspension des particules dans un solvant. Dans les études environnementales, le solvant est
généralement de l’eau.
Pour la caractérisation de nanomatériaux manufacturés, le solvant, le plus souvent aqueux, peut
aussi être organique.
La morphologie du produit peut être évaluée en utilisant des techniques de caractérisation, tels
que: l’analyse et la microscopie électronique à transmission (SEM et TEM), X-Ray Diffraction (XRD), X-
Ray spectroscopie électronique (XPS) et la spectroscopie Raman. La pureté du produit peut être évalué
à l’aide Analyse thermogravimétrique (TGA), la spectroscopie Raman et la spectroscopie FT-IR.
D’autres propriétés telles que la surface apparente ou de la chimie de surface ne peuvent être
déterminées en utilisant des techniques telles que : BET pour les mesures de surface spécifique.
La méthode BET permet d’expliquer l’adsorption physique des molécules de gaz sur une
surface solide et permet la mesure de la surface spécifique
Chapitre II :
Au cours des deux dernières décennies, de nouvelles familles de matériaux à base de carbone
ont été découvertes. : Lesfullerènes, les nanotubes de carbones et le graphène.
Les fullerènes représentent une nouvelle famille de molécules constituées par un assemblage
d'atomes de carbone. Le premier fullerène, comportant 60 atomes de carbone (C60), a été mis en
évidence en 1985 par Harold Kroto, Robert Curl et Richard Smalley, qui, pour cette découverte, ont
reçu le prix Nobel de chimie en 1996. Ainsi s'est ouvert un nouveau champ de recherche, de la chimie
du carbone.
Les fullerènes sont des cages sphériques contenant de 28 à plus de 100 atomes de carbone.
La forme la plus étudiée, synthétisée pour la première fois en 1985 (Kroto et al.), contient 60 atomes de
carbone,
Les fullerènes constituent une classe de matériaux démontrant des propriétés physiques
uniques. Ils peuvent être soumis à des pressions extrêmes et retrouver leur forme originale lorsque la
pression est relâchée.
Ces molécules ne se combinent pas entre elles, leur donnant ainsi un potentiel important
d’application comme lubrifiant.
Lors de la fabrication de fullerènes, certains atomes de carbone peuvent être remplacés par
des atomes d’azote et former des molécules qui peuvent se lier, produisant ainsi un matériau dur mais
élastique.
Les fullerènes, modifiés ou non, ont également démontré un potentiel important comme
catalyseur (Holister et al. 2003).
Les fullerènes possèdent des propriétés électriques intéressantes et il a été suggéré de les utiliser
dans le domaine électronique allant de l’entreposage des données à la production de cellules solaires
(Holister et al. 2003). En les incorporant à des nanotubes de carbone, le comportement électrique des
fullerènes est modifié, créant des régions dont les propriétés semi-conductrices varient, offrant ainsi des
applications potentielles en nanoélectronique.
Leurs propriétés optiques varient avec les longueurs d’onde trouvant ainsi des applications en
télécommunications.
Les fullerènes étant des structures vides aux dimensions semblables à plusieurs molécules
biologiquement actives, ils peuvent être remplis de différentes substances et trouver des applications
médicales (Holister et al., 2003).
Le premier fullerène observé, la molécule C60, a une forme sphérique, sa structure ressemblant
à celle d'un ballon de football comportant vingt hexagones et douze pentagones (il a d'ailleurs aussi été
appelé footballène).
La molécule C60 présente donc 32 facettes, 60 sommets et 90 arêtes d'une longueur de
0,14 nm (longueur de la liaison carbone-carbone), formant ainsi une sphère d'un diamètre de 0,7 nm.
Tous les sommets sont communs à deux hexagones et à un pentagone et donc équivalents.
II-1-3-Endofullerène
Un endofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats atomiques
supplémentaires enfermés à l'intérieur de sa structure, au contraire des exofullerènes. Les premiers
endofullerènes ont été synthétisés en 1985Les endofullerènes métalliques peuvent être synthétisés par
ablation laser d'une cible de graphite et d'oxyde métallique. Cependant, cette voie reste chère et peu
productive. Ainsi, la synthèse reposant sur un arc électrique continu entre deux électrodes dont une
composite de graphite mélangé avec du métal ou de l'oxyde métallique au sein d'un gaz inerte est plus
adaptée à grande échelle.
Des endofullerènes non métalliques ou métalliques peuvent être produits par bombardement
ionique de fullerènes vides
Les endofullerènes de gaz noble peuvent être produits par réaction à haute pression entre des
fullerènes (vides) et un gaz noble
II-1-4-Exofullerène
Un exofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats atomiques
supplémentaires attachés à l'extérieur de sa structure, tels C50Cl10 et C60H8 au contraire des
endofullerènes
II-1-5-Le graphène
Le graphène dont la découverte a récemment été récompensée par un prix Nobel, a permis de
mettre en évidence dans un système solide toutes les propriétés des systèmes relativistes (paradoxe de
Klein, niveau de Landau relativistes, etc...). Ses perspectives applicatives sont excellentes et vont des
écrans tactiles, au papier graphène plus dur que le diamant ,…
Figure II-4 : Schéma montrant l’enchainement des carbones dans le graphène
Découverts depuis à peine plus d’une décennie, les nanotubes de carbone constituent une nouvelle
forme de molécules de carbone. Enroulés dans un réseau hexagonal d’atomes de carbone, ces
cylindres creux peuvent avoir des diamètres aussi petits que 0,7 nm et atteindre plusieurs millimètres de
longueur (Hett, 2004). Chaque bout peut être ouvert ou fermé par une demi-molécule de fullerène.
Le tube peut être fermé ou non à ses extrémités par une demi-sphère. On distingue :
• les nanotubes de carbone simple-feuillet (SWNT ou SWCNT, pour Single-Walled
(Carbon) Nanotubes)
• multi-feuillets (MWNT ou MWCNT, pour Multi-Walled (Carbon) Nanotubes).
Le nanotube mono feuillet peut être modélisé par l'enroulement d'une feuille de graphènesur
elle-même. Cette feuille de graphène présente une structure de type nid d'abeille, dont on peut donner
2 vecteurs directeurs, a1 et a2. On définit ensuite le vecteur de chiralité, Ch, axe selon lequel le
graphène s'enroule pour former le nanotube. Ce vecteur peut donc être décomposé en deux
composantes, selon les vecteurs a1 et a2. Soient m et n les scalaires tels que Ch = n a1 + m a2.Selon la
valeur de ces 2 scalaires, 3 types d'enroulements, donc trois types de nanotubes peuvent être décrits :
Ces différences de chiralité donneront aux nanotubes de carbone des propriétés différentes.
Notamment, en ce qui concerne les propriétés électriques. Un nanotube de carbone de type "chaise"
possède un comportement électrique métallique. Toutes les autres chiralités ont des comportements
semi-conducteu
Les nanotubes de carbone suscitent un énorme intérêt dans le monde de la recherche autant
fondamentale qu'appliquée car leurs propriétés sont exceptionnelles à bien des égards. D'un point de
vue mécanique, ils présentent à la fois une excellente rigidité (mesurée par le module de Young),
comparable à celle de l'acier, tout en étant extrêmement légers. Des points de vue électrique et optique,
les nanotubes monofeuillets ont la particularité tout à fait exceptionnelle de pouvoir être soit métalliques
soit semi-conducteurs en fonction de leur géométrie (diamètre du tube et angle d'enroulement de la
feuille de graphène). Ils ont une hauteur critique supérieure à 10'000 km.
II-2-1-Propriétés mécaniques
La résistance des nanotubes de carbone devrait être (d'après environ 100 fois supérieure à
l'acier pour un poids 6 fois moindre (à section équivalente).Ces propriétés varient aussi selon la nature
du nanotube. Les nanotubes multi-feuillets sont beaucoup plus résistants que les nanotubes mono-
feuillets.
Les performances mécaniques des matériaux composites à base de nanotubes intéressent les
spécialistes de l’aéronautique. L’idée est de fabriquer des matériaux les plus légers et les plus
résistants possible. Les avions d’aujourd’hui sont encore constitués de plus de 80 pour cent en masse
d’alliages métalliques (surtout à base d’aluminium), mais ces derniers sont progressivement remplacés
par des composites à base de carbone. Cela permettrait des gains substantiels en termes de masse et
donc en économies de carburants. Incorporer des nanotubes à ces plastiques les renforcerait sans les
alourdir et, éventuellement, les rendraient conducteurs pour en faire des matériaux « intelligents ».
II-2-2-Propriétes physiques
II-2-2-1-Propriétés optiques
Le matériau le plus noir jamais conçu par l'Homme est un tapis de nanotubes disposés
verticalement, réalisé par des chercheurs l'Université Rice autour du professeur PulickelAjayan ; avec
un indice de réflexion de 0,045 %, il est 30 fois plus sombre que le carbone, ce qui lui permet
d’absorber 99,955 % de la lumière qu’il reçoit. C’est 3 fois supérieur à ce que permettait l'alliage de
nickel-phosphore qui était le matériau réputé le plus sombre.
II-2-2-2-Conductivité thermique
Les nanotubes de carbone ont une conductivité thermique très élevée, de 6 à 20 W.cm-1.K-1,
qui peut dans certains cas s'approcher de celle du diamant (20 W.cm-1.K-1).
II-2-2-3-Propriétés électrique
Les nanotubes ont une conductivité supérieure à celle du cuivre (et 70 fois supérieure à celle du
silicium).
-Les nanotubes font preuve de propriétés intéressantes dans la conversion directe de l’énergie
électrique en énergie mécanique.
Les propriétés électriques des nanotubes dépendent de la nature du nanotube : les nanotubes
monofeuillets ont de meilleures propriétés que les multifeuillets (ces derniers ont de moins bonnes
propriétés en partie à cause des interactions électriques, de type van der Waals, entre les différentes
couches de graphène).
II-2-3-Propriétés chimiques
Les nanotubes sont des structures creuses, que l'on peut remplir avec d'autres composés
chimiques, ce qui en fait des récipients clos à l'échelle nanométrique, appelés nanofils.
Les nanotubes de carbone sont relativement peu réactifs et une modification chimique de leur
surface fait souvent appel à des espèces fortement réactives (oxydants forts, réducteurs forts, espèces
radicalaires par exemple). C'est pourquoi une chimie de greffage de nanotubes basée sur des
interactions non covalentes s'est fortement développée ces dernières années (adsorption de
tensioactifs, enroulement de polymères, d'ADN, adsorption de pyrènes, etc).
CHAPITRE III :
Une première génération des dits «nanoproduits» est déjà sur le marché. Des nanomatériaux
synthétiques sont, par exemple, déjà utilisés aujourd’hui dans les cosmétiques, les colorants, les
textiles, les emballages de produits alimentaires ou les matières plastiques. De nombreuses
applications, comme par exemple en médecine ou dans les nouveaux systèmes de stockage et de
production d’énergie, en sont par contre encore au stade du développement.
Même si l’existence des nanotechologies est encore récente, ce monde infinitésimal fait déjà
partie de notre quotidien. Ainsi, certains cosmétiques, notamment des crèmes solaires, contiennent
des nanoparticules de dioxyde de titane (Ti02) : ces particules ultra-fines leurs confèrent une texture
plus "fluide" et agréable. Ces crèmes solaire présentant un indice de protection élevé.
Une étude récente réalisée par l’Institut National pour la santé publique et l’environnement ,
l’équivalent de l’ANSES pour les Pays-Bas permet concrètement d’appréhender l’ampleur de l’utilisation
très large de nanoparticules de silice comme additifs à des pourcentages non négligeables, pour
exemple pour des applications de type anti-mottant, anti - agglomérant ou encore comme modificateur
de viscosité : sauce pour lasagnes, nouilles instantanées, divers assaisonnement pour viande hachée
et burrito, pancake, poivre, café crème, légumes rôtis.
III-1-3- Applications dans le domaine médical
La santé et la médecine n’échappent pas à cette dynamique : la biologie humaine, régie par
des phénomènes moléculaires, est un des domaines d’application les plus prometteurs des
nanotechnologies. Elles permettent en effet de structurer des assemblages moléculaires destinés à
interagir, traiter ou reconstituer un tissu ou un organe particulier dans le corps humain. Ces
outilspermettent aussi deminiaturiser des dispositifs qui seront des aides sans précédents pour le
diagnostic in ou ex vivo
*Les nanoparticules d’argent anti bactériennes, on les utilise dans les fibres de chaussettes pour se
débarrasser des mauvaises odeurs.
*Lesnanobilles de la silice mélangée aux fibres textiles rendent le tissu imperméable (repousse l’eau).
*Les nanoparticules de silice dans certains pneus, ils servent à rigidifier la partie en caoutchouc qui est
en contact avec la route, pour qu’elle s’use moins vite.
*Les nanoparticules de silice, on peut les trouver dans certaines sauces, pour les rendre plus fluides.
*Les nanoparticules d’argile dans les films alimentaires, ils ralentissent la traversée des molécules
d’oxygènes donc le repas s’oxyde moins et se décompose moins vite.
III-2-Risques
Compte tenu de leur taille, les nano-objets inhalés ou ingérés seraient capables de franchir les barrières
biologiques (nasale, bronchique, alvéolaire…) et de migrer vers différents sites de l’organisme via le
sang et la lymphe (processus de translocation).
Les connaissances sur la toxicité des nano-objets demeurent lacunaires. La plupart des données
toxicologiques proviennent d’études réalisées sur des cellules ou chez l’animal difficilement
extrapolables à l’homme. Néanmoins, elles indiquent que :
À masse équivalente, les objets nanométriques présentent une toxicité plus grande et sont à
l’origine d’effets inflammatoires plus importants que les objets micro et macroscopiques et de
même nature chimique.
Chaque nano-objet possède un potentiel de toxicité qui lui est propre.
Des scientifiques et des associations ont évoqué les risques que pourraient causer les
nanomateriaux si ces derniers se répandaient dans l'environnement.
Les recherches ont montré par ailleurs que certaines nanoparticules solubles libèrent des
ions dans l'environnement. Ainsi, la dissolution des particules d'oxyde de zinc (ZnO) libère des ions
Zn2+, nuisibles pour certaines algues
Les nanoparticules carbonées sont également très étudiées. L'action des fullerènes C60, des
nanosphères dont la molécule, en forme de ballon de football, est formée de 60 atomes de carbone, a
été testée sur divers organismes aquatiques. Les dernières études ont montré que leur mise en
suspension dans l'eau à des doses supérieures à 0,1 milligramme par litre est toxique pour les
daphnies (de petits crustacés d'eau douce) et certains poissons, tel le poisson zèbre. Cette toxicité est
à nouveau due à la libération de radicaux libres
Les risques toxicologiques et éco-toxicologiques sont liés à la taille très petite (100 000 fois plus
petit qu'une cellule humaine moyenne) de ces matériaux, qui fait qu'ils se comportent comme des gaz et
passent au travers des muqueuses et de la peau et de toutes les barrières (y compris méninges
protégeant le cerveau, et placenta).