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Université de Technologie de Compiègne
Réference à rappeler :
Guide pour la conception et la rénovation des blocs opératoires, L. FAGOT, Stage DESS, UTC, 2000,
URL : http://www.utc.fr/~farges/DESS_TBH/99-00/Stages/Fagot/Blocop.htm
3 - Conception architecturale
a - Implantation - configuration
b - La fonction sas
c - La fonction stockage
d - La fonction opératoire
e - La fonction réveil
f - La fonction stérilisation
g - Autres fonctions
4 - Eléments architecturaux
a - La ventilation
b - Les sols et les murs
c - Le plafond
d - Les accès à la salle d'opération
5 - Equipements techniques
a - Eclairage d'ambiance
b - Fluides médicaux
c - Extraction des gaz anesthésiants
d - Négatoscopes
a - Rangements et présentoires
b - Bistouris électrique
c - Équipement d'anesthésie
d - Equipements radiologiques
e - Autres équipements
9 - Conclusion
1 - Introduction
Quelle attitude adopter face aux multiples aspects de l’évolution des blocs opératoires ces dernières
années ? On pense d’abord aux progrès constants et rarement prévisibles de l’activité chirurgicale qui
nécessitent chaque fois un matériel plus complexe, mais aussi à la lutte contre les infections hospitalières
dites aussi ”infections nosocomiales” qui a une incidence notable sur la conception des locaux. La
réponse à cette question inclus la participation et l’investissement de l’ensemble des acteurs hospitaliers :
direction, personnel du bloc opératoire et de la stérilisation, anesthésistes, chirurgiens, architectes,
ingénieurs et techniciens.
On peut supposer que grâce à une réflexion objective de l’ensemble de ces acteurs, d’une part, et à une
perception inspirée de ce que pourra être l’avenir, d’autre part, l’aménagement optimal du bloc opératoire
devrait pouvoir s’effectuer en s’attachant à répondre aux besoins actuels tout en laissant des espaces
d’évolutions pour s’adapter aux situations futures.
L’ingénieur biomédical, par ses compétences spécifiques et sa pluridisciplinarité est aujourd’hui plus que
jamais amené à s’investir dans les projets de conception et de restructuration des blocs opératoires.
Devant cette situation parfois complexe à appréhender dans sa globalité, j’ai souhaité effectuer l’ébauche
d’un guide dont l’objectif est double :
Le travail qui est livré dans les pages suivantes n’est pas l’aboutissement de longues études et la
transcription de plusieurs années d’expérience en la matière, mais un travail de première intention et
l’ébauche de ce qui pourrait prendre la forme à l’avenir d’une série de ”cahiers de l’ingénieur biomédical”
au service de la communauté française et internationale. Ce travail est une synthèse critique des ouvrages
et articles publiés ces dernières années sur le sujet, passés au filtre de mon expérience personnelle. A cet
effet, il serait souhaitable, afin de donner à cet ouvrage une plus grande portée professionnelle et une
meilleure réalité, que ce travail soit repris, évalué et critiqué et complété par un groupe de travail dans le
Depuis quelques années, l’évolution des pratiques chirurgicales offre une diversité de procédures et de
moyens qui se distinguent nettement des problématiques qui ont précédé à la création des premiers blocs
opératoires. Avec les moyens interventions qui se développent actuellement, se profile un bouleversement
sans précédent tant dans les pratiques et l’organisation de celles-ci que dans la conception de leur
l’environnement. On peut citer à titre d’exemple :
La nécessité de l’élaboration de ce guide est donc partie de ce constat que l’évolution des techniques
opératoires vit aujourd’hui un changement constant et que l’ingénieur biomédical doit pouvoir apporter
une partie des réponses aux problématiques qui en découlent. Mais comme la restructuration complète
d’un bloc opératoire ne peut pas toujours se réaliser dans l’abstraction de l’existant, ce guide devra donc
envisager deux situations :
Ce guide n’est pas un manuel, il veut palier au contexte encore peu défini par les normes et les règles qui
n’abordent aujourd’hui que quelques points épars tels que la qualité du milieu ambiant, les gaz médicaux
ou l’équipement électrique. Ce qui va suivre sera donc un rappel des principes généraux (infrastructures,
organisation, traitement de l’air, équipements, …), un ensemble de recommandations tirées de ces
principes ainsi qu’une liste des questions à se poser avant d’aborder la problématique de conception ou de
rénovation du bloc opératoire.
Avant toute étude en vue d’une restructuration, ou d’une création, il est impératif d’avoir une vue
d’ensemble claire et bien défini de la situation actuelle et des objectifs futurs, ce qui amène à rechercher
les informations suivantes :
Cette enquête devra également prendre en compte le mode d’organisation en ce qui concerne :
Tous ces éléments détermineront une organisation fonctionnelle du bloc et permettront d’appréhender les
besoins en locaux avec leurs caractéristiques, salle par salle.
3 - Conception architecturale
a - Implantation - configuration
La conception d’un nouveau bloc opératoire dans un bâtiment neuf prendra en compte les éléments
suivants :
Une situation en étage élevé est préférable, l’air y est en principe moins contaminé que près du sol,
ce qui permet d’envisager périodiquement l’ouverture des fenêtres, même dans les salles
d’opérations, lors des maintenances hebdomadaires ou mensuelles.
La proximité et la facilité de communication avec l’Unité de Réanimation, l’Unité de Soins
Intensifs Post Opératoires, la Stérilisation Centrale.
Le dogme a été longtemps celui de la séparation des ”circuits propres” et des ”circuits sales”, les
protocoles actuels prévoient plutôt le conditionnement du linge sale et des divers déchets dans des sacs ou
des containers hermétiques et celui des instruments souillés dans un bain décontaminant sur chariot
roulant. La suppression d’un couloir de ceinture ”septique” dans le bloc opératoire permet de gagner un
espace important et d’envisager la création de fenêtres dans la salle d’opération, ce qui est souvent très
apprécié du personnel.
Dans une telle conception architecturale, une maîtrise fiable de la surpression de la salle d’opération doit
pouvoir lui assurer une non contamination provenant de la circulation ou du hall d’accès.
b - La fonction sas
Le sas est un lieu de passage obligé qui doit être doté d’un équipement spécifique le différenciant de son
environnement et lui permettant de répondre à son objectif premier : le passage contrôlé et sous certaines
conditions entre deux zones de qualité aseptiques différentes.
Il sera situé à l’entrée du bloc opératoire, près du point d’accueil et de transfert des patients dans le bloc.
C’est également un lieu où le personnel du bloc opératoire, infirmiers et anesthésistes doivent pouvoir
communiquer avec le personnel hors bloc.
Une solution peut consister en un guichet qui permettra les échanges verbaux et la transmission des
dossiers (clichés radio, résultats d’analyses, …)
Ce bureau devra recevoir tous les moyens de communication souhaités : téléphone, écran informatique,
pneumatique, voyants de contrôle du traitement de l’air des salles d’opération.
En ce qui concerne les aspects particuliers de la chirurgie ambulatoire, il faudra prendre en compte un
espace de déshabillage, de toilette et de préparation, le transfert en salle d’opération et un espace de
récupération différent de celui de la chirurgie conventionnelle
En effet, les aspects spécifiques de la chirurgie ambulatoire qui représente aujourd’hui 20% de l’ensemble
de l’activité chirurgicale vont prendre de plus en plus d’importance si l’on en juge la situation actuelle en
Amérique du Nord (Canada et Etats Unis) où la chirurgie ambulatoire représente la moitié des
interventions. Ce type de chirurgie va de plus en plus nous amener à étudier avec soin ses implications sur
la structure et l’organisation des blocs opératoires au point de se demander si il ne faut pas développer un
bloc opératoire spécifique. On pourra se reporter à ce sujet à l’article de Thierry Hoet dans le numéro
spécial de la revue Techniques Hospitalières de juin 1999 ”Le bloc opératoire de demain”.
Faut-il seulement des vestiaires de changement ”tenue blanche”/”tenue verte” ou faut-il prévoir un
vestiaire ”tenue civile”/”tenue verte” pour l’accueil des visiteurs, technicien et professionnels
divers, chirurgiens, anesthésistes et assistants ?
La construction de vestiaires séparés hommes/femmes ou d’un vestiaire commun disposant de
cabines de déshabillage.
Le nombre de casiers à prévoir (personnel médical et paramédical, étudiants et visiteurs) et leur
principe de fermeture.
La zone d’habillage comporte les lavabos de lavage des mains correctement équipés (distributeurs de
savon antiseptique, brosses à ongles, papier à usage unique, poubelles), un grand meuble de rangement
pour le stockage des tenues de bloc opératoire en quantité suffisante.
La porte d’accès au bloc opératoire ne possédera pas de poignée d’ouverture permettant un
franchissement en sens inverse. La sortie du bloc opératoire devra s’effectuer par un passage parallèle
équipé pour recevoir les tenues de blocs et accessoires avant le retour dans la zones de déshabillage où se
trouvent les casiers contenant les vêtements et effets personnels.
Des sanitaires équipés de W.C., douches, et lavabos devront être accessibles depuis la zone de
déshabillage. Cette localisation obligera le personnel à reprendre le circuit d’habillage avant de retourner
au bloc opératoire.
Le local d’habillage sera impérativement placé en surpression par un soufflage d’air qui sera repris dans
l’extraction du local d’habillage.
c - La fonction stockage
La définition des locaux de stockage devra prendre en compte l’activité du service et la fréquence des
approvisionnements en provenance des divers fournisseurs, des services d’approvisionnement et de la
stérilisation centrale.
Cette analyse préalable permettra de définir le nombre de locaux nécessaires, leur surface, leur position
dans le bloc opératoire et leur équipement (rayonnages et plans de travail, containers, …)
Il faut noter que l’ouverture des cartons et emballages divers peut libérer beaucoup de poussière. Les
locaux prévus à cet effet devront être mis en dépression. On pourra d’ailleurs équiper les bouches
d’extraction d’air avec des grilles munies d’un filtre léger afin de protéger les gaines du réseau aéraulique
de l’encrassement.
C’est un local spécifique conçu en surface au sol et en équipements de rangements pour recevoir les
produits propres à cette activité et le matériel d’anesthésie et de réanimation y compris éventuellement les
respirateurs.
On prévoira pour ce type de local des portes automatiques avec possibilité de blocage en position ouverte,
voir leur suppression afin d’éviter leur détérioration rapide au passage des matériels roulants (mobile de
radioscopie, microscope opératoire, …) La surface du local tiendra compte, suivant l’importance du bloc
opératoire, de l’accessibilité à chacun des matériels et des opérations de désinfection de surface qui
pourront s’effectuer avant le rangement de ces derniers (présence d’un point d’eau).
Ce local est destiné à recevoir par exemple :
Mobile de radioscopie.
Echographe.
Microscope opératoire.
Endoscopes.
Equipements laser.
Bistouris à ultrasons, à l’argon, bistouris de dépannage.
Eclairage opératoire mobile d’appoint.
Générateur à lumière froide.
Aspiration mobile.
Circulation extracorporelle.
…
Eventuellement, un local annexe pourra être nécessaire afin de recevoir les accessoires des tables
d’opération tels que les matelas et couvertures chauffants, les accessoires d’orthopédie et les guéridons
d’accessoires complémentaires.
Un local spécifique est nécessaire, il doit être bien ventilé et placé en dépression. Il ne contiendra que des
produits et matériels réservés exclusivement à l’usage du bloc opératoire, c’est à dire : produits et
matériels d’entretien sur rayonnages, chariots de nettoyage, monobrosses et aspirateurs à eau, un point
d’eau et un de vidange.
d - La fonction opératoire
La salle d’opération pourra se contenter d’un seul accès défini dans le chapitre suivant ”éléments
architecturaux - accès à la salle d’opération”.
L’ensemble des produits et matériels seront apportés dans la salle avant l’intervention chirurgicale, sur des
chariots roulants et ils seront évacués pendant le nettoyage de la salle.
Il est souhaitable de prévoir un espace ou une salle permettant d’éviter la préparation du malade dans son
lit, dans un couloir, en salle de pré-anesthésie ou dans la salle d’opération. Cet espace devra disposer d’un
point d’eau, ainsi que d’équipements mobiles et plan de travail pour recevoir les champs opératoires, les
draps et chemises chaudes.
La salle de pré-anesthésie, lorsqu’elle existe et qu’elle est différente de la salle de préparation du malade,
est en principe adossée à la salle d’opération. Aucune porte de communication n’est ni nécessaire ni
souhaitable.
Sa surface tiendra compte de la place nécessaire pour le chariot du patient, l’équipe médicale, le matériel
sur chariot (moniteur, respirateur, …), les plans de travail avec un point d’eau ou un lave-mains. Il sera
également possible de prévoir un éclairage d’ambiance et/ou spécialisé, un bras anesthésiste et son
équipement ainsi qu’une arrivée des fluides médicaux et vide. Sa ventilation est nécessaire pour maintenir
la température du patient, évacuer les odeurs et les gaz anesthésiques et l’on pourra compter avec un taux
de renouvellement de 3 volumes par heure.
Toute l’équipe chirurgicale et de pré-anesthésie devra pouvoir utiliser les postes de lavage des mains
avant son entrée dans les salles. Ceux-ci peuvent être situés dans un dégagement aménagé au plus près de
l’entrée de la ou des salles d’opérations. Ce dégagement peut être constitué par un espace fermé sur trois
côtés et ouvert sur l’espace commun d’accès aux salles, mais ne donnant pas directement sur le circulation
générale interne du bloc opératoire. Ceci de manière à faciliter la mise en place du verrou aéraulique
constitué par une légère surpression au dessus des postes de lavage (technique contraire aux dispositions
prises habituellement par les bureaux d’études en ce qui concerne les locaux dits ”humides”) et une
extraction plus importante placée dans l’espace commun d’accès aux salles d’opérations.
e - La fonction réveil
La salle de réveil doit être aujourd’hui considérée en France comme partie intégrante du bloc opératoire
(ce qui est le cas au Canada, par exemple). L’opéré y est conduit en sortant de la salle sur un chariot-
brancard qu’il conserve jusqu’au retour dans son lit, lors du transfert à la sortie de la salle de réveil.
Jusqu’à aujourd’hui, la salle de réveil a été considérée comme une zone tampon entre le bloc opératoire et
l’espace ordinaire de l’hôpital. Ce qui obligeait, après une sortie de la salle d’opération vers la salle de
réveil à passer de nouveau par les vestiaires pour changer de tenue. Afin d’expliquer la raison qui fait
aujourd’hui de l’intégration de la salle de réveil au bloc opératoire, une recommandation, voir une quasi
obligation, on peut s’appuyer sur l’article rédigé par Thierry Hoet dans le numéro spécial de la revue
Techniques Hospitalières de juin 1999 ”Le bloc opératoire de demain”.
A l’origine, le scénario consistait à accueillir le patient à l’entrée du bloc, à l’étendre sur un autre véhicule
formé par le plateau de la table d’opération, provisoirement fixé sur un chariot-support spécial et
uniquement destiné à la circulation intra muros. Ce même chariot, après l’opération devait conduire le
patient en salle de réveil. Il importe d’insister sur le fait que ce système obligeait à localiser cette salle de
réveil extra muros. Lorsque ce système a été conçu vers le milieu des années 60 par les firmes allemande
MAQUET et suédoise KIFA, les anesthésistes étaient accoutumés à quitter leur patient à la sortie de la
salle d’opération. La précarité des situations que connaissent les opérés fragilisés, engage aujourd’hui ces
mêmes anesthésistes à les accompagner jusqu’à la salle de surveillance post-interventionnelle et attendre
le moment d’une récupération suffisante avant de les quitter. Or, dès l’instant où l’on brave les consignes
du système en acceptant que les anesthésistes pénètrent dans la salle de réveil et ce en tenue de bloc, on
ouvre une brèche importante dans le dispositif protecteur.
Cet aspect est à considérer avec attention car l’hygiène et la prévention des infections nosocomiales est
une notion qui prend chaque jour plus d’importance dans les concepts architecturaux et organisationnels
de l’hôpital. L’implantation de la salle de réveil post interventionnelle dans le bloc opératoire autorise
donc le mouvement des anesthésistes entre les deux lieux. Dans cette configuration, le lit ne peut donc
attendre le patient en salle de réveil, ce qui nécessite un espace de stockage et la présence de chariot-
brancards intermédiaire pour la réception du patient et n’effectuer le transfert qu’à la sortie de la salle de
réveil.
Une potence pouvant recevoir un bras articulé avec éclairage focalisable pour les soins.
Des prises électriques murales 220 V derrière le lit du malade (éventuellement fixées sur un bras ou
une potence).
Une alimentation en fluides médicaux (oxygène, protoxyde d’azote, air comprimé médical, vide).
f - La fonction stérilisation
Elle est du ressort de la stérilisation centrale. Selon la taille et l’organisation de l’établissement, les
modalités pourront être différentes. Au bloc opératoire, il sera souvent utile de prévoir un stérilisateur
”flash” ou stérilisateur au plasma pour restériliser rapidement un instrument non souillé, tombé à terre lors
d’une erreur de manipulation.
g - Autres fonctions
Une salle de détente interne ou externe au bloc opératoire est appréciée. Elle disposera si possible d’un
éclairage naturel et pourra être équipée d’un coin cafétéria et de fauteuils.
4 - Eléments architecturaux
a - La ventilation
Les objectifs de la ventilation en bloc opératoire sont :
Les moyens de lutte à disposition sont les suivants, ils sont généralement combiné entre eux.
Le niveau de filtration.
La diffusion.
La surpression.
Le taux de renouvellement
On filtre l’air en le faisant passer progressivement au travers de filtres de plus en plus fins jusqu’au filtre
de type H.E.P.A. dit ”absolu”, c’est à dire que les particules d’un diamètre supérieur à 0,3 ?m sont
retenues, ce qui représente 99,99 % de l’ensemble des particules.
Outre la régulation du taux et de la taille des particules, le système de ventilation régule également la
température, l’hygrométrie et le débit de l’air.
Le taux de renouvellement de l’air ne suffit pas à lui seul à garantir une bonne épuration des particules de
la salle d’opération. La question est en bien en effet d’effectuer une élimination de l’ensemble des
particules émises par les différents acteurs présents au sein de la salle d’opération. Tout particulièrement,
il y a une zone, située au cœur de la salle d’opération où l’on ne souhaite trouver aucune particule
susceptible d’infecter le patient. Il faut donc s’efforcer de balayer le plus efficacement possible cette zone,
malgré les nombreux obstacles qui s’y trouvent : têtes, mains, éclairages opératoires,… La solution la plus
efficace est de disposer d’un plafond soufflant placé au dessus du site opératoire et couvrant une surface
suffisante pour compenser les mouvements éventuels de la table d’opération lors de l’intervention et les
changements de position de l’équipe chirurgicale. Les bouches de reprises seront idéalement placées en
périphérie de la salle (dans les angles, en position basse).
La salle d’opération doit théoriquement être en surpression par rapport à l’ensemble des locaux
périphériques. Pour parvenir à ce résultat, il est indispensable que chaque salle dispose de son propre
système de ventilation autonome. Un indicateur visuel de la surpression peut être incorporé à la porte ou
près de l’entrée de la salle afin que le personnel puisse vérifier à tout moment l’efficacité du système de
ventilation.
Le flux turbulent
Classe particulaire classe
100 000
particulaire
Un ou plusieurs caissons de diffusion au
plafond
Principe
Taux de renouvellement : 15 à 20
volumes/heure
Solution économique
Avantages Installation facile à mettre en œuvre
Maintenance simple et coût faible
Faible qualité d’air
Inconvénient Mauvaise homogénéité du flux
Confort faible (turbulences + bruit)
Pièces annexes des blocs opératoires
Utilisation aseptiques
(sas, couloirs, salles d’endoscopie,...)
Le flux laminaire
Classe particulaire classe
1 000
particulaire
Plafond soufflant orientant le flux pour former
des lames d’air parallèles
Principe
Taux de renouvellement : 50 à 60
volumes/heure
Qualité d’air élevée
Avantages
Bon confort thermique
Installation difficile à mettre en œuvre
Maintenance contraignante et coût élevé
Inconvénient
(filtres + énergie)
Gêne acoustique et turbulences
Salles d’opérations aseptiques
Utilisation
(chirurgie polyvalente)
En ce qui concerne les normes sur lesquelles il est possible de s’appuyer dans ce domaine, on ne trouvera
guère que la NF S 90-351 de décembre 1987 relative aux procédures de réception et de contrôle des salles
d'opérations.
Les contrôles aérauliques: vitesses, débits, différence de pression avec les zones adjacentes.
Moyens de contrôle: anémomètre, manomètre à tube
La qualification et la quantification des contaminants pour évaluer la propreté de l’air.
Moyens de contrôles: optiques et électroniques (comptage particulaire au repos et cinétique de
décontamination)
Les paramètres liés à la notion de confort tels que le niveau sonore, la température, l’hygrométrie.
On préférera les sols plastiques en polychlorure de vinyl qui favorisent le profil arrondi pour remonter le
long du mur sur une hauteur de 10 à 15 cm, supprimant ainsi l’angle droit et assurant la continuité de
l’imperméabilisation du sol en en facilitant le nettoyage. Les résines à base de polyuréthane ou époxy
présentent l’avantage d’être unis dans la masse et d’offrir une plus grande résistance à l’usure, mais leur
mis en place est nettement plus délicate.
Il faudra veiller à la dureté de la chape et à sa planéité en vue de l’utilisation des tables à transfert et du
mobile de radioscopie.
Les murs peuvent être recouvert avec des matériaux plastiques similaires (polychlorure de vinyl) en lés
soudés ou par une peinture polyuréthane. L’objectif est de permettre un lavage aisé, et une bonne
résistance mécanique aux chocs tout en assurant un confort acoustique acceptable. Le problème se situe
au niveau des nombreux joints lors des connections avec l’alimentation électriques, les fluides médicaux,
les commandes d’éclairage et de ventilation ainsi que les bouches de reprise d’air. Toutes ces éléments
devront présenter une excellente continuité avec le revêtement mural, un minimum d’aspérités et une
bonne étanchéité.
L’ouverture d’une fenêtre donnant sur l’extérieur sera pratiquée dans la mesure du possible car elle
procure à toute l’équipe chirurgicale un confort visuel souvent très apprécié, et permet de garder la notion
du temps. Par contre, il faudra conserver la possibilité d’occulter ces ouvertures afin de procurer la semi-
obscurité nécessaire à certaines chirurgies, notamment endoscopiques.
c - Le plafond
Réaliser un plafond lisse et lavable n’est pas la principale difficulté. Par contre, il faut pouvoir fixer au
plafond les éclairages opératoires, les bras de distribution des fluides médicaux et de l’énergie électrique.
Ceci nécessite d’une part de disposer des renforts nécessaires pour en supporter le poids et d’autre part, de
trappes d’accès pour effectuer la maintenance.
Des ouvertures ou des occulus sont souvent utiles pour apprécier de l’extérieur l’état d’avancement d’une
intervention ou la présence d’une personne recherchée dans la salle d’opération.
5 – Equipements techniques
a - Eclairage d’ambiance
Les vasques seront encastrés dans le plafond avec une plaque lisse transparente en sous face pour faciliter
le nettoyage. Si la salle est équipée d’un plafond soufflant, la disposition des éclairages en périphérie est
une bonne solution pour assurer une répartition homogène de la lumière.
L’éclairage au néon est admissible, mais il faut savoir qu’il peut perturber les appareils de mesure
électrophysiologiques par les ondes radio-électriques émises.
L’éclairage naturel pourra également être envisagé. Il procure à toute l’équipe chirurgicale un confort
visuel apprécié, et permet de garder la notion du temps. Par contre, il faudra conserver la possibilité
d’occulter ces ouvertures afin de procurer la semi-obscurité nécessaire à certaines chirurgies, notamment
endoscopiques.
b - Fluides médicaux
Ils sont utilisé d’une part pour la chirurgie et d’autre part pour l’anesthésie.
Les gaz distribués pour l’anesthésie sont :
L’oxygène.
Le protoxyde d’azote.
L’air médical comprimé.
Le vide pour l’aspiration.
Les règles de l’art préconisent une distribution dite à double détente constituée :
Le repérage du réseau de fluides médicaux est effectué au moyen d’anneaux à la couleur conventionnelle
du gaz considéré.
Code
Fluide médical Couleur
chimique
Oxygène O2 Blanc
Azote N2 Noir
Noir avec une barre
Air O2 + N2
blanche
Protoxyde
N2O Bleu
d’azote
Vide - Vert
On pourra s’appuyer sur la norme NF S90-155 de février 1990 pour effectuer la mise en place des
réseaux de distribution de gaz médicaux (d’autres normes relatives à ce sujet sont référencées en annexe).
Des coffrets des sécurité peuvent être installés en tête des canalisation alimentant les bloc opératoires pour
asservir la pression du protoxyde d’azote par rapport à celle de l’oxygène. Une chute de pression
d’oxygène doit entraîner automatiquement une chute de la pression du protoxyde d’azote.
L’arrivée des fluides peut s’effectuer par des prises murales positionnées sur les côtés de la salle
d’opération ou par l’intermédiaire d’un bras plafonnier qui offre une meilleure flexibilité
En ce qui concerne l’arrêté du 3 octobre 1995 relatif à la continuité des fluides médicaux, il apparaît que
le seul gaz réellement indispensable est l’oxygène. L’installation de secours de gaz médicaux à l’entrée
des blocs opératoires parfois préconisée est coûteuse et ne répond pas à une panne sur le réseau de
distribution secondaire. On lui préférera donc la solution simple d’une bouteille d’oxygène placée sur
chaque appareil d’anesthésie. Elle sera contrôlée chaque jour lors de la check-list du matériel.
Pour le chirurgien, il pourra être utile de prévoir une source d’aspiration autonome en cas de panne
prolongée du vide central.
La pratique, de plus en plus fréquente, de l’anesthésie en circuit fermé avec réinhalation des gaz expirés a
considérablement réduit l’émanation des gaz anesthésiques à l’intérieur même de la salle d’opération. On
pourra s’appuyer sur la norme récemment parue à ce sujet en avril 2000 : la norme NF EN 737-2 relative
aux systèmes de distribution de gaz médicaux et en particulier la deuxième partie concernant les systèmes
finals d'évacuation des gaz d'anesthésie et les règles fondamentales .
Joël Ancellin, du CHU de Poitiers a développé une solution ne présentant aucun risque et de surcroît
facile à installer pour un coût très modique : la mise en place sur chaque bras d’anesthésie d’un flexible
qui peut être relié directement à la sortie de l’appareil d’anesthésie dont le rôle est d’acheminer les gaz
jusqu’à une gaine d’extraction située dans le plafond. Cette gaine d’extraction est un élément du système
de ventilation de la salle qui débouche directement sur l’extérieur, évitant ainsi la recirculation des gaz par
le système de recyclage.
d - Négatoscopes
Leur nombre et leur implantation sera à déterminer en fonction de la position de la table d’opération et du
type de chirurgie. L’encastrement est souhaité, toujours dans l’objectif de limiter les aspérités et éléments
proéminents sur les murs de la salle d’opération et éviter ainsi les surfaces de dépôt pour les particules.
On peut préconiser une hauteur au sol de 1,60 m par rapport au centre des clichés.
a - Eclairage opératoire
La disposition des scialytiques doit être fonction de la position de la table d’opération, du type de
chirurgie, et ne pas entrer en incompatibilité avec les positions des bras plafonniers. On évitera de les
fixer au centre du plafond soufflant, leur conception actuelle permettant aisément de les implanter en
périphérie. Tout éclairage doit être ancré dans la dalle supérieure de la salle d’opération, il faudra donc
prévoir avec l’architecte les conditions de cette fixation.
Les éclairages sont classés par diamètre de coupole, il est courant chez la plupart des fournisseurs de
retrouver les trois diamètres suivants 500 mm, 700 mm et 900 mm. Il existe deux manières de disposer les
lampes dans un éclairage opératoire :
Les lampes sont placées au centre de la coupole et au centre du système optique, l’éclairage est
Plusieurs dispositifs optiques sont utilisés en éclairage opératoire : la lentille de Fresnel torique, la lentille
de Fresnel plate, la parabole ou la surface parabolique, le miroir et le prisme à réflexion totale.
Ces dispositifs sont employés seuls où se combinent pour donner les différents modèles présents sur le
marché :
BERCHTOLD
SDMC MARTIN ALM HANAULUX ANGENIEUX
AMSCO
optique centrale X X X X
multi-projecteurs X
lentilles de Fresnel toriques X X X
lentilles de Fresnel plates X
miroirs réfléchissants obliques X X
surface réfléchissante parabolique X
prismes à réflexion totale X
Le secours par batterie est obligatoire et doit répondre à la norme I.E.C. 601.241 de décembre 1999 en
vigueur, relative aux éclairages opératoires, soit actuellement 1 heure.
L’adaptabilité est la possibilité qu’aurait un éclairage de pouvoir satisfaire aussi bien un champ
opératoire de petit diamètre (chirurgie infantile) que de grand diamètre (orthopédie), un champ de surface
qu’un champ de profondeur (chirurgie cardiaque) avec la même quantité de lumière.
Le réglage est la possibilité qu’à l’éclairage de moduler l’intensité de lumière suivant la demande du
chirurgien.
La dilution des ombres est l’aptitude qu’à l’éclairage opératoire de ne pas rendre appréciable à l’œil du
chirurgien les ombres que les têtes des opérateurs produisent en s’intercalant entre l’éclairage et le champ
opératoire.
La restitution fidèle des couleurs est un indice défini à partir de 8 couleurs étalon, dont on évalue la
moyenne (le chiffre idéal est 100).
L’élimination du dégagement de chaleur est la faculté qu’a un éclairage opératoire à évacuer l’énergie
calorifique produite par les lampes halogènes sans la renvoyer vers le champ opératoire ni gêner la
mobilisation de la coupole.
La maniabilité et la stabilité est l’aptitude qu’a l’éclairage opératoire à être changé facilement de place
en cours de l’intervention et de rester dans la position dans laquelle on le positionne.
On privilégiera plusieurs petites coupoles plutôt qu’une seule et unique coupole de grande dimension qui
risque de perturber le balayage de l’air au-dessus du champ opératoire. Les coupoles des scialytiques
doivent être étanches et permettre un écoulement aisé de l’air à leur surface.
Il est possible d’implanter dans l’axe même de la coupole une caméra permettant de filmer ainsi le champ
opératoire. Cette configuration permet à des personnes distantes du site opératoire de pouvoir suivre le
déroulement de l’intervention (équipe anesthésie, aides chirurgiens, enseignement,…) tout en évitant un
excès de personnes à proximité même du champ opératoire.
On pourra consulter la fiche technique relative aux éclairages opératoires présente en annexe afin d’avoir
de plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de choix.
b - Table d’opération
C’est l’un des matériels du bloc opératoire dont l’acquisition doit être la plus mûrie et réfléchie, car au
delà des considérations techniques, cet équipement conditionne l’organisation même des blocs
opératoires, leur infrastructure et la gestion des flux, les choix stratégiques. Deux familles de solutions
technologiques existent aujourd’hui, les tables à transfert et les tables conventionnelles. Elles peuvent
être fixes, mobiles ou déplaçables et disposer de commandes mécanique ou motorisée.
Les tables standards fixes ou sur roulettes sont affectées par discipline et par salle. Le patient est
transporté par un chariot brancard jusqu’à la table d’opération.
Les tables à plateau transférables ont toutes un socle identique fixé par salle. Le plateau est spécifique en
fonction de l’intervention. Il est disposé ensuite sur un chariot de transfert. Le patient est installé sur le
plateau avant son arrivée en salle. Il est ensuite amené sur le plateau jusqu’à la salle d’opération. Le
plateau vient se verrouiller sur le socle sans déplacement du patient et le chariot de transfert est évacué.
Ces dernières années, le marché s’est nettement orienté vers des tables électriques de plus en plus
sophistiquées, qui ont supplanté en partie les tables mécaniques. La manipulation en est plus aisée, les
mouvements sont plus souples, mais ces tables sont nettement plus chères à l’achat et nécessitent une
maintenance importante.
Trois options peuvent être considérées : le plateau de chirurgie générale, le plateau universel et le plateau
de spécialité.
Le plateau de chirurgie générale comporte un plateau haut unique, sans cassure entre la partie siège et
la partie dossier. Le bas peut être équipé de plaque jambes ou de jambières. La têtière est ajoutée ou fait
partie du plateau.
Le plateau universel dispose d’un certain nombre de sections démontables qui lui permettent d’accéder à
la polyvalence. Du nombre de sections dépend sa compatibilité avec les disciplines et les positionnements
requis
Il faudra porter une attention particulière aux barres de rigidification des plateaux, afin de s’assurer
qu’elle ne sont pas positionnées à l’endroit du besoin radiologique.
Les tables d’opérations sont soumises à réglementation, on trouve notamment des références telles que la
lettre-circulaire DH/EM 1 n°96-4459 du 12 août 1996 relative à la sécurité d'utilisation des dispositifs
médicaux, incidents ou risques d'incidents liés à l'utilisation de tables d'opération. La lettre-circulaire
DH/EM1 98-1133 du 27 janvier 1998 est quant à elle spécifique aux risques d’utilisation des tables
d’opération à plateau transférable.
On pourra consulter la fiche technique relative aux tables d’opération présente en annexe afin d’avoir de
plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de choix.
c - Bras anesthésiste
Le bras plafonnier qui offre une meilleure flexibilité que les prises murales pour assurer l’arrivée des
fluides en salle d’opération. Ils ne constitue donc pas un élément indispensable au fonctionnement de la
salle d’opération, mais comporte néanmoins de nombreux avantages en terme de sécurité, d’ergonomie et
d’hygiène. On peut citer par exemple :
Le bras anesthésiste se positionne du côté de la tête du patient. Ce positionnement doit être étudié en
fonction du type de bras (un ou deux axes de rotation, rayon d’action,…) de manière à n’avoir aucune
incompatibilité avec les méthodes de l’équipe utilisatrice ni avec les autres équipements suspendus
(éclairages opératoires en particulier).
Suivant la manière dont le concepteur souhaite organiser la salle d’opération, il peut opter pour l’une ou
l’autre des trois solutions suivantes :
On pourra consulter la fiche technique relative aux bras plafonniers présente en annexe afin d’avoir de
plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de choix.
d - Bras chirurgien
Il est en principe plus simple que celui destiné à l’anesthésie. Le bras chirurgien se positionne du côté des
pieds du patient. Ce positionnement doit, comme pour le bras anesthésiste, être étudié en fonction du type
de bras, de manière à n’avoir aucune incompatibilité avec les méthodes de l’équipe utilisatrice ni avec les
autres équipements suspendus. Il peut s’agir :
Du bras simple permettant uniquement la distribution des courants forts et/ou faibles ainsi que de l’air
comprimé médical et le vide.
Du bras semi lourd assure, en plus des fonctions du bras simple, est destiné à recevoir les appareils
utilisés par le chirurgien (bistouris électrique, colonne d’endoscopie, …).
La tendance actuelle est d’interdire l’installation d’unités murales dans les salles d’opération, ainsi que
toutes catégories d’étagères et de mobilier fixe.
a - Rangements et présentoirs
Tout le mobilier des salles d’opération et de pré-anesthésie sera mobile (sur roulettes) et pourra être
évacué en fin d’opération ou de journée. Ce mobilier contiendra notamment :
Un espace suffisant devra être disponible pour leur mise à disposition dans les salles et pour leur
rangement hors de la salle durant les phases de nettoyage et de désinfection.
b - Bistouris électrique
C’est un générateur de courant de haute fréquence qui permet la section et/ou l’hémostase des tissus lors
d’une intervention chirurgicale. Le courant électrique échauffe localement les tissus et les coupe par
vaporisation ou les dessèche en coagulant. La haute fréquence permet d’éviter la stimulation électrique
musculaire ou nerveuse.
Cet appareil est adapté selon les modèles à divers usages, parmi lesquels on peut trouver les
classifications suivantes : chirurgie générale, neurologie, dermatologie, chirurgie endoscopique, chirurgie
sous liquide.
L’utilisation de ce type d’appareillage n’est pas dénuée de risques tant pour le patient que pour
l’utilisateur. Il est donc recommandé que ces derniers puissent bénéficier d’une excellente formation. Les
risques sont entre autres : l’électrocution, les brûlures et les perturbations sur d’autres appareils (scopes,
moniteurs vidéo,…). On pourra se reporter à la lettre-circulaire DH/EM1 95-4452 du 28 novembre 95
relative aux risques d’utilisation des bistouris électriques de type B. Des précautions doivent être prises
afin d’éviter ces risques (bonne installation du malade, bon contact des électrodes et de la plaque
indifférente, adaptation du type d’électrode à l’effet recherché, utilisation du mode bipolaire en cas
d’implants métalliques ou de simulateur cardiaque, …)
Une norme récente a été publiée à ce sujet en décembre 1999 concernant les appareils électromédicaux et
les règles générales de sécurité, la norme NF EN 60601-1/A2.
On pourra consulter la fiche technique relative aux bistouris électriques présente en annexe afin d’avoir de
plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de choix.
c - Equipements d’anesthésie
Le poste d’anesthésie est en général constitué d’un moniteur de surveillance cardio-respiratoire, d’un
ventilateur et d’une table d’anesthésie équipée des produits nécessaires.
Cardioscope.
Oxymètre de pouls.
Mesure automatique de la pression artérielle.
Capnographe.
Analyseur de vapeurs anesthésiques.
Thermomètre.
Surveillance de la transmission neuromusculaire.
L’enregistrement de l’ECG doit pouvoir être disponible.
Le ventilateur est assimilé à une source de gaz reliée au patient par un circuit comprenant une branche
inspiratoire et insufflant le mélange gazeux et une branche expiratoire évacuant les gaz expirés. Une valve
expiratoire interdit le passage des gaz expirés vers la branche inspiratoire. Un système de commande
permet la ventilation contrôlée et le réglage des paramètres suivants :
Fréquence respiratoire.
Volume insufflé.
Volume courant.
Temps insufflatoire et temps expiratoire (rapport I/E).
Pressions insufflatoire et expiratoire.
Les équipements d’anesthésie sont soumis à des recommandations législatives, en particulier en ce qui
concerne les mélangeurs de gaz (Lettre-Circulaire DH/EM1 91 du 28 octobre 1991 relative à la sécurité
des mélangeurs gaz pour l’anesthésie) et à de nombreuses normes qui sont consultables en annexe.
On pourra consulter les fiches techniques relatives aux équipements d’anesthésie présentes en annexe afin
d’avoir de plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de
choix.
d - Equipements radiologiques
Possibilité de mémoriser une image statique avec très peu de rayons X émis (faible dose patient).
Possibilité de stocker et de visualiser et d’imprimer les images mises en mémoire.
Possibilité en ayant une émission de rayons X continue ou pulsée d’obtenir une image dynamique
(montée de sonde, déplacement du produit de contraste).
Permet l’évolution des techniques opératoires non invasives.
Chirurgie orthopédique pour l’osthéosynthèse dont les clous centro-médullaires avec verrouillage,
mise en place de prothèses.
Chirurgie digestive, lors d’une cholécystectomie au cours de la radiomanométrie biliaire et
visualisation en scopie du passage du produit de contraste au niveau de la valvule cholédoco-
duodénale.
Chirurgie urologique pour les lithiases rénales avec produit de contraste et montée de sonde.
Chirurgie vasculaire avec les montées de cathéters, dilatateurs et racleurs.
Guidage de ponctions.
Chirurgie générale avec la coélioscopie.
Il faut noter que la table d’opération et le mobile de radioscopie ne sont, sauf exception, jamais remplacés
en même temps, il faut donc veiller à éviter les incompatibilités qui peuvent naître de cette situation. Lors
de l’achat de l’un de ces deux matériels, vérifier si celui qui subsiste est compatible avec l’autre et avec
les besoins, notamment en cas de mise en place d’une nouvelle technique opératoire.
On pourra consulter la fiche technique relative au mobile de radioscopie présente en annexe afin d’avoir
de plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de choix.
e - Autres équipements
Outre les principaux équipements mentionnés ci dessus, il sera nécessaire de prévoir, dans les salles
d’opération, ou à disposition dans le bloc opératoire, divers appareillages d’utilisation spécifique, afin de
répondre aux éventuels besoins des différents types de chirurgie.
Défibrillateur.
Instruments endoscopiques.
Lasers.
Microscope opératoire.
Echographe.
Aspirateur ultrasonore.
Bistouris argon.
Matériel de coeliochirurgie.
On pourra consulter la fiche technique relative à certains de ces équipements présente en annexe afin
d’avoir de plus amples renseignements, notamment en matière de recommandations et de critères de
choix.
La dimension du bloc opératoire, ainsi que le nombre de salles d’opération et de locaux fonctionnels et
annexes présentent deux concepts de communication envisageables : la communication au sein du bloc
opératoire et la communication entre le bloc opératoire et les services extérieurs.
Le bureau des cadres infirmiers peut solutionner une grande partie de la communication verbale. Ce
bureau peut en effet être le point de convergence de toutes les informations, ainsi que le poste de
commande du bloc opératoire. Il sera équipé :
De téléphones pour la communication avec l’ensemble des services ainsi que l’extérieur de
l’établissement de santé.
D’interphones pour permettre d’assurer une communication privilégiée et directe avec des services
privilégiés tels que la stérilisation ou le laboratoire.
De matériel informatique pour permettre la gestion courante du bloc opératoire et assurer la liaison avec
le système d’information médicale (dossiers des patients, données des analyses de biologie, images
diagnostiques, …)
D’un pneumatique qui pourra permettre de faire parvenir de manière sure et rapide des prélèvements
destinés à une analyse en bloc opératoire.
De voyants lumineux qui permettront de contrôler à tout moment, pour chaque salle, l’état de l’éclairage,
de la ventilation ou de l’alimentation en fluides médicaux.
D’autres moyens de communications pourront être mis en place qui viendront compléter les éléments ci-
dessus afin de parfaire l’échange d’information ou assurer des besoins spécifiques. Ils peuvent être :
9 - Conclusion
Il est donc indispensable que tous les acteurs soient associés à la définition des besoins, à l’élaboration du
cahier des charges, au choix des matériaux et dispositifs, à la validation des solutions technologiques et
matérielles adaptées au bloc opératoire. Mais il y a un domaine où l’ingénierie biomédicale peut donner sa
pleine mesure, c’est bien dans la traduction de ces besoins en terme d’exigences techniques, dans la
vérification de la conformité d’une offre à l’expression des besoins et enfin au contrôle des résultats
obtenus.
A cet effet, je me suis efforcé d’apporter une vision d’ensemble des problématiques de conception et de
rénovation des blocs opératoires. L’ingénieur biomédical devrait y trouver aussi bien une information
générale sur le sujet à que des réponses aux problématiques qui lui seront directement posées. Tel que je
l’avais annoncé lors de l’introduction, ce document est un travail de première intention, une ébauche, et il
serait souhaitable qu’il puisse être repris, évalué, critiqué et complété par un groupe de travail dans le
cadre des projets DESS afin de lui apporter une meilleure adéquation avec les besoins actuels des
ingénieurs en poste dans les cliniques et hôpitaux.