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Institut Universitaire d'Abidjan

II Plateaux, rue L40, 01 BP 12159 Abidjan 01, tel. 22422265 / 07231862 /45842102 / 66040081
Fax: 22 42 27 24 / www.iua-ci.org

LES MANUELS DE COURS DE L’INSTITUT


UNIVERSITAIRE D’ABIDJAN (IUA)
Année universitaire 2020-2021

Sciences économiques

Deuxième année de Licence

Semestre 3
Volume 1
Les manuels de l’Institut Universitaire
d’Abidjan
Édition 2020-2021
No IUA-2020/SCES.ECO/L2/S3

Licence 2 Sciences Économiques


Semestre 3
Volume 1

IL EST FORMELLEMENT INTERDIT DE REPRODUIRE CE


LIVRE SOUS QUELQUES FORMES QUE CE SOIT. Tous
droits de traduction, d’adaptation et de
reproduction par tous procédés réservés pour tous
pays. Conformément à la loi no 96-564 du 25 juillet 1996
relative à la protection des œuvres de l’esprit et aux droits
des auteurs, le photocopillage de cet ouvrage
expose son auteur à des sanctions pénales et civiles prévues par les articles 64 et 65
de ladite loi.

Collection Monde universitaire

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Les Manuels de l’Institut Universitaire d’Abidjan / 2020-2021

Note introductive

Ce manuel de cours est élaboré pour aider les étudiants de l’Institut


Universitaire d’Abidjan (IUA) dans l’apprentissage des enseignements qui
leur sont dispensés.

Il regroupe l’ensemble des supports de cours du semestre. Ces documents


ont été confectionnés par les Enseignants titulaires des formations. Ils
comprennent non seulement les notes de cours mais aussi diverses
informations en rapport avec les sujets abordés et représentant un
approfondissement des enseignements.

Le corps de chaque cours comprend les éléments suivants pour chaque


chapitre :
1. Le contenu du chapitre,
2. Quelques lignes représentant les points à retenir après lecture du
chapitre,
3. Une bibliographie spécifique au chapitre pour inciter l’apprenant
à approfondir ses connaissances sur le sujet,
4. Des exercices d’assimilation avec différents niveaux de difficulté
pour tester l’apprenant quant à la compréhension du chapitre.

L’élaboration des documents a été supervisée par les Professeurs de rang


magistral des différentes filières qui les ont consolidés et validés.

L’Institut Universitaire d’Abidjan veut, à travers ces manuels, améliorer


notablement la qualité de la formation de ses étudiants par la mise à leur
disposition d’un savoir inégalé dans leur domaine de spécialité.
L’usage au quotidien de ce manuel comme document de travail par les
étudiants leur garantira un haut niveau de formation, ce qui constitue un
avantage comparatif sur le marché du travail devenu très sélectif et exigent.

La direction de l’Institut Universitaire d’Abidjan souhaite un bon usage de


ce manuel à tous les étudiants et formule le vœu de les voir tous réussir en
fin d’année.

Aka KOUAMÉ
Président de l’Institut Universitaire d’Abidjan

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NOS FORMATIONS
FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUE ET FACULTÉ DES SCIENCES
POLITIQUE ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
DÉPARTEMENT DE DROIT DÉPARTEMENT DES SCIENCES
Droit Privé et Public Ivoirien ÉCONOMIQUES
Droit Privé et Public Français Économie Pure
Économie Monétaire et Bancaire
DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE Stratégies de Développement
Politiques Publiques et Bonne Gouvernance
Affaires Internationales et Diplomatie DÉPARTEMENT D’ADMINISTRATION
DES AFFAIRES
FACULTÉ DES SCIENCES ET Comptabilité
TECHNOLOGIES Finances
DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES ET Marketing
INFORMATIQUE Logistique
Actuariat Gestion des Ressources Humaines
Génie Logiciel
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA
L’INGÉNIERIE COMMUNICATION
Mécanique Énergétique Publicité Marketing
Génie des Procédés Communication Numérique
Génie Civil Communication des Organisations

DÉPARTEMENT DES SCIENCES PHYSIQUES DÉPARTEMENT DES SCIENCES


Sciences Physiques SOCIALES APPLIQUÉES
Études du Développement

FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET


SCIENCES HUMAINES
DÉPARTEMENT CINÉMA AUDIOVISUEL
Cinéma
Production Audiovisuelle (télé, radio,
montage)

DÉPARTEMENT DE MUSIQUE
Musique et Musicologie (composition
instrumentale, électro-acoustique)
II Plateaux, 7ème tranche rue L40, Carrefour Cascades, Lot 3016, Illot 251 BIS 01 BP 12159 Abidjan 01 – Tel : 22 42 22 65 / 07 23 18 62 /
www.iua-ci.org / info@iua-ci.org
L’ENVIRONNEMENT D’ETUDES

Un personnel enseignant et administratif qualifié, accueillant et disponible


Des ressources didactiques et pédagogiques de pointe
 Les Salles Multimédias
 Les Salles Climatisées
 La Salle de Marchés
 La Salle visio conférence
 Les Bibliothèques Physique et Virtuelle
 Une plateforme de E-learning : Blackboard

Bibliothèque Virtuelle Une des salles des ordinateurs Salle de Marchés

Services d’accompagnement
 La mobilité étrangère et Coopération Internationale

Aeroport FHB, départ des étudiants


de l’IUA pour l’Université de Nantes Visite du Responsable de la mobilité aux étudiants à Nantes

 Le Centre de Formation Pratique (CFP)


 Le Centre de Promotion à l’Initiative Privée (CPIP)
 Le Service d’Insertion Professionnelle (Stages et Emploi)
 Le Service de Transport des étudiants
 Un Laboratoire de Langue
 Le Service de Restauration
 Le Service médical Cars des étudiants
 Les Activités Socio-culturelles et Sportives

Club Humanitaire de l’IUA Equipe de Football

Les étudiants de l’IUA avec l'ancien


ambassadeur américain Philippe Carter
III lors d'une campagne de planting au
Jardin Botanique de Bingerville
Equipe de Basket Equipe de Football
ème
II Plateaux, 7 tranche rue L40, Carrefour Cascades, Lot 3016, Illot 251 BIS
01 BP 12159 Abidjan 01 – Tel : 22 42 22 65 / 07 23 18 62 / www.iua-ci.org / info@iua-ci.org
DANS LA MÊME COLLECTION

Département de Science Juridique


 Manuel de cours de Licence 1 droit  Manuel de cours de Master 2 fiscalité
général des entreprises
 Manuel de cours de Licence 2 droit  Manuel de cours de Master 2 droit des
général affaires
 Manuel de cours de Licence 3 droit  Manuel de cours de Master 2 droit des
public affaires et management
 Manuel de cours de Licence 3 droit privé  Manuel de cours de Master 2 droit
international et humanitaire
 Manuel de cours de Master 1 droit privé  Manuel de cours de Master 2 droit
 Manuel de cours de Master 1 droit public bancaire et marchés financiers

Département d’Administration Des Affaires


 Manuel de cours de Licence 1  Manuel de cours de Master 1 sciences
 Manuel de cours de Licence 2 comptable et financières option Finances
 Manuel de cours de Licence 3  Manuel de cours de Master 1 sciences
Management option Marketing comptable et financières option Finances
 Manuel de cours de Licence 3 d’entreprise
Management option Logistique  Manuel de cours de Master I Sciences
 Manuel de cours de Licence 3 sciences comptables et financières option gestion
comptable et financières option des risques en assurance et finance
comptabilité  Manuel de cours de Master 1
 Manuel de cours de Licence 3 Management option Logistique
Management option Manuel de cours de  Manuel de cours de Master 2
Gestion des ressources humaines Management option Logistique
 Manuel de cours de Licence 3 sciences  Manuel de cours de Master 2
comptable et financières option Finances Management option Marketing
 Manuel de cours de Master 2 sciences
 Manuel de cours de Master 1 comptable et financières option
Management option Marketing comptabilité
 Manuel de cours de Master 1 sciences  Manuel de cours de Master 2
comptable et financières option Management option Gestion des
comptabilité ressources humaines
 Manuel de cours de Master 1  Manuel de cours de Master 2 sciences
Management option Gestion des comptable et financières option Finances
ressources humaines  Manuel de cours de Master 2
Management option Logistique

Département de Science Politique


 Manuel de cours de Licence 1  Manuel de cours de Master 2 option
 Manuel de cours de Licence 2 Politiques publiques et gouvernance
 Manuel de cours de Licence 3  Manuel de cours de Master 1 option
Affaires internationales et diplomatie
 Manuel de cours de Master 1 option  Manuel de cours de Master 2 option
Politiques publiques et gouvernance Affaires internationales et diplomatie

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Département de Mathématiques-Informatique
 Manuel de cours de Licence 1  Manuel de cours de Licence 3
 Manuel de cours de Licence 2
Mathématiques appliquées  Manuel de cours de Master 1
 Manuel de cours de Licence 2  Manuel de cours de Master 2
Informatique

Département d’Ingénierie
 Manuel de cours de Licence 1
 Manuel de cours de Licence 2
 Manuel de cours de Licence 3

 Manuel de cours de Master 1


 Manuel de cours de Master 2

Département d’Études du Développement


 Manuel de cours de Licence 1
 Manuel de cours de Licence 2
 Manuel de cours de Licence 3

 Manuel de cours de Master 1


 Manuel de cours de Master 2

Département des Sciences Économiques


Manuel de cours de Licence 1
Manuel de cours de Licence 2
Manuel de cours de Licence 3

Manuel de cours de Master 1


Manuel de cours de Master 2

Département de Science de l'Information et de la Communication

Manuel de cours de Licence 1


Manuel de cours de Licence 2
Manuel de cours de Licence 3

Manuel de cours de Master 1


Manuel de cours de Master 2

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Présentation du programme de Licence en Sciences économiques

1. Contenu et Structure du Programme


Le programme de licence en sciences économiques vise à :
- initier aux théories, principes et méthodes des sciences économiques ;
- initier aux différents aspects de l’économie d’une organisation ;
- préparer aux différents métiers de l’économie ;
- spécialiser dans les fonctions de l’économie ;
- permettre aux étudiants d’analyser, de comprendre et d’expliquer
l’environnement économique national et international dans lequel les
administrations, les pouvoirs publics et les organisations prennent leurs
décisions ;
- approfondir leur spécialisation dans le champ des politiques publiques
et des projets de développement, le commerce international, le
développement durable et l’analyse des problèmes de développement.
- Permettre aux étudiants la maîtrise des outils modernes de traitement de
l’information (logiciels de traitement, l’économétrie, l’analyse de
données et les statistiques).
La Licence en Sciences Économiques se présente en une option qui intègre des
éléments d’économie financière et des éléments d’économie du développement.
Au sortir de ce programme, les diplômés seront en mesure de réaliser toutes les
opérations comptables d’une entreprise, d’effectuer des analyses financières
complexes et d’agir en qualité d’auditeur interne comme externe. Dans les
institutions de dépôt, ils pourront accorder des crédits, effectuer des placements,
et gérer des portefeuilles. La formation débouche sur les carrières de comptable,
d’analyse financier, d’auditeur, les métiers d’agents d’investissement,
administrateur des opérations, analyse financier, directeur des comptes, etc.
La formation vise également à fournir aux étudiants les moyens d’analyser les
grandes problématiques de développement international. Ainsi, les étudiants
seront capables d’intervenir dans l’étude de questions de développement dans une
région ou un pays, au sein d’organismes sectoriels, locaux ou nationaux.
2. Débouchés
Un diplôme en Licence en Sciences Économiques mène à des emplois très variés,
dans de nombreux domaines d’activités. Emplois dans les sociétés financières et
bancaires. Emplois d’économistes professionnels dans le domaine de l’analyse
conjoncturelle, de la prévision économique, de la gestion de portefeuille, de la
gestion de risque et activité commerciale. Analyste financier et de crédit,
statisticien, auditeur, chargé d’affaires Entreprise, conseiller de clientèle
professionnels, directeur d’agence, conseiller en gestion de patrimoine. Carrières
universitaires, etc.

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Les Manuels de l’IUA – Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

SOMMAIRE

DISCIPLINE ENSEIGNANT PAGE

Technique d’analyse économique 2


Hervé Daniel GBAME 14

Théories macroéconomique 2 Yérade Jeanne N’KONGON 67

Introduction aux marchés financiers Rodolphe LOA BI 190

Analyse des données économiques Rodolphe LOA BI 263

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Institut Universitaire d'Abidjan

Technique
d’Analyse
Economique 2
Hervé Daniel GBAME

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Technique d’Analyse Economique 2

Technique d’Analyse
Economique 2

Hervé Daniel GBAME

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Sommaire

Introduction _____________________________________________________ 3
Partie I : OPTIMISATION STATIQUE _______________________________ 4
Chapitre 1 : Quelques rappels _______________________________________ 4
Chapitre 2 : Optimisation libre : Existence d’Extrema, caractérisation pour une
fonction à plusieurs variables, conditions de premier et second ordres _______ 15
Chapitre 3 : Optimisation sous contrainte (s) d’égalité : Méthode de substitution
directe, méthode de Lagrange ______________________________________ 20
Chapitre 4 : Optimisation sous contrainte(s) d’inégalité : Méthode de Kuhn-
Tucker _________________________________________________________ 27
Partie II : OPTIMISATION DYNAMIQUE ___________________________ 33
Chapitre 5 : Equations différentielles _________________________________ 33
Chapitre 6 : Equations aux différences finies ou équations de récurrence :
équations linéaires de premier et second ordres _________________________ 42
Bibliographie générale ____________________________________________ 48
Table des matières _______________________________________________ 50

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Technique d’Analyse Economique 2

Introduction

Au cours des 30 dernières années, les mathématiques sont devenues le « langage


de l’économie ». Aujourd’hui, les économistes considèrent les mathématiques
comme un outil appréciable à tous les niveaux de l’étude, allant de l’expression
statistique des tendances du monde réel jusqu’au développement de systèmes
économiques totalement abstraits.
Au niveau le plus élémentaire, les mathématiques fournissent les fondements de
formulations empiriques avec des variables économiques. Des formulations
comme “une hausse de 10% du prix de l’essence provoque une baisse de 5% de
la demande d’essence’’. L’expression mathématique de cette relation
économique est la fonction de demande.
Le rôle des mathématiques en économie s’étend bien au-delà du domaine de la
statistique. Par exemple, les économistes construisent des représentations
mathématiques des marchés et des sociétés afin de mieux comprendre comment
ces derniers fonctionnent. Le processus même de construction d’un modèle les
forces à retenir les aspects les plus importants d’une situation, et ils essayent
alors de les exprimer mathématiquement.
Pour l’économiste, les mathématiques ne peuvent être qu’un outil destiné à
exprimer de façon précise des relations économiques en vue de mieux expliciter
le fonctionnement de l’économie.
L’objectif principal de ce cours est donc de permettre aux étudiants de maîtriser
les outils mathématiques fréquemment utilisés dans l’analyse économique.
Ainsi, le cours de TAE 2 vise à familiariser l’étudiant avec les méthodes
mathématiques d’optimisation statique sous contraintes et d’analyse dynamique
utilisées pour obtenir des solutions aux problèmes économiques.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Partie I : OPTIMISATION STATIQUE


Chapitre 1 : Quelques rappels

1.1 Définitions préliminaires

Soit f une fonction de n variables ( x1 , x2 ,....., xn ) à valeurs réelles dont l’ensemble


de définition U constitue un sous-ensemble de IR n . On supposera toujours que f
est continue et deux fois différentiable.
 f  x1, x2 ,..xn  
On note fi la dérivée partielle de f par rapport à xi  fi   ; on note f ij
 xi 
 

  2 f  x1, x2 ,..xn  
la dérivée croisée de f par rapport à xi et xj  fij  
 xi x j 
 

Déterminant d’une matrice : le déterminant d’une matrice est défini


induction :
 Une matrice (1,1) est juste un scalaire a. Le déterminant de cette matrice
est égal à a.
a b
 Une Matrice (2,2) : soit M    . Le déterminant de M s’écrit
c d
a b
 ad  bc .
c d
 a11 a12 ... a1n 
 
a a22 ... a2 n 
 Une matrice (n,n) : soit M   21 pour calculer le déterminant
 ... ... ... ... 
 
 an1 an 2 ... ann 
de M, il suffit d’utiliser la méthode dite du « développement selon la
première ligne » :

1. On associe à chaque coefficient a1i de la première ligne de la matrice M un


signe “+” si i est impair et un signe “-” si i est pair.
2. Le déterminant de M peut s’écrire comme la somme des n déterminants
d’ordre (n-1) obtenus en éliminant de la matrice M la ligne et la colonne
contenant le coefficient a1i . Chacun de ces déterminant est multiplié par
 1 a1i .
1 i

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Technique d’Analyse Economique 2

a b c
Exemple : Soit M   d e

f  . Le déterminant de la matrice M s’écrit :
g i 
 h
a b c
e f d f d e
det  M   d e f a b c
h i g i g h
g h i
 a  ei  fh   b  di  fg   c  dh  eg 

 Les mineurs d’une matrice

 Mineurs principaux d’une matrice :


Soit M une matrice carrée symétrique de dimension (n, n). Un mineur principal
d’ordre k est le déterminant de la sous-matrice de M d’ordre k obtenue en
supprimant n-k lignes et les n-k colonnes correspondantes dans M.
 a11 a12 a13 
Exemple : soit M   a21 a22

a23  . Les trois mineurs principaux d’ordre 1 de M
a a33 
 31 a32
sont a11 , a22 et a33 .
a22 a23 a11 a13 a11 a12
Les trois mineurs principaux d’ordre 2 de M sont : , et
a32 a33 a31 a33 a21 a22

a11 a12 a13


Le mineur principal d’ordre 3 de M est : a21 a22 a23
a31 a32 a33

 Mineurs principaux diagonaux d’une matrice :

Soit M une matrice carré symétrique de dimension (n, n). Le mineur principal
diagonal d’ordre k(noté Dk) de la matrice M est le déterminant de la matrice de
taille (k, k) obtenue en éliminant les n – k dernières lignes et n – k dernières
colonnes de la matrice M. Une matrice carré d’ordre n admet n mineurs
principaux diagonaux.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

N.B. : Le mineur principal diagonal d’ordre k d’une matrice est l’un de ses
mineurs principaux d’ordre k.

 a11 a12 a13 


Exemple : soit M   a21 a22

a23  .
a a33 
 31 a32
Le mineur principal diagonal d’ordre 1 de M est a11.
a11 a12
Le mineur principal diagonal d’ordre 2 de M est :
a21 a22

a11 a12 a13


Le mineur principal diagonal d’ordre 3 de M est : a21 a22 a23
a31 a32 a33

 Matrice hessienne

On appelle matrice hessienne H  x1 , x2 ,..., xn  de f la matrice des dérivées


secondes de f évaluées au point  x1 , x2 ,..., xn  :
 f11 f12 ... f1n 
 
f 21 f 22 ... f 2n 
H  x1 , x2 ,..., xn   
 ... ... ... ... 
 
 f n1 f n2 ... f nn 
Comme fij  f ji  i, j  , la matrice hessienne de f est une matrice symétrique
d’ordre n.
 La matrice jacobienne

Soit G   g1 , g2 ,..., gm  une fonction définie de IR n dans IR m . A tout vecteur


x%  x1 , x2 ,..., xn  , la fonction G associe le vecteur de fonctions
 g1  x% , g2  x% ,..., gm  x% . On appelle matrice jacobienne de G, la matrice de
dimension (m, n), JG  x1, x2 ,..., xn  des dérivées partielles des m fonctions qui
composent G :

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Technique d’Analyse Economique 2

 g1 g1 g1


 x  x%  x% ...  x% 
x2 xn
 1 
 g 2 g 2 g 2 
  x%  x% ...  x% 
J G  x1 , x2 ,..., xn    x1 x2 xn 
 ... ... ... ... 
 
 g m  x% g m
 x% ...
g m
 x% 
 x x2 xn
 1 

1.2 Matrices définies et semi – définies

a) Matrice définie positive

Soit M, une matrice carrée symétrique. Soit A un vecteur colonne quelconque.


On note A sa transposée. M est dite définie positive si et seulement si :
AMA f 0 A  0

N.B : Les éléments diagonaux aii d’une matrice définie positive sont tous f 0 .

b) Matrice semi-définie positive

Soit M une matrice carrée symétrique. Soit A, un vecteur colonne quelconque.


On note A sa transposée. Une matrice M est dite semi-définie positive si et
seulement si : AMA  0 A
N.B : les éléments diagonaux aii d’une matrice semi-définie positive sont tous
0 .

c) Matrice définie négative

Soit M une matrice carrée symétrique. Soit A un vecteur colonne quelconque.


On note A sa transposée. Une matrice M est dite définie négative si et seulement
si : AMA p 0 A  0
N.B : Les éléments diagonaux aii d’une matrice définie négative sont tous p 0 .

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

d) Matrice semi-définie négative

Soit M une matrice carrée symétrique. Soit Aun vecteur colonne quelconque. On
note A sa transposée. Une matrice M est dite semi-définie négative si et
seulement si : AMA  0 A
N.B : Les éléments diagonaux aii d’une matrice semi-définie négative sont tous
0 .

Caractérisation : soit M une matrice carrée symétrique d’ordre n.


 M définie positive  ses n mineurs principaux diagonaux Dk sont > 0.
 M semi-définie positive  tous ses mineurs diagonaux (et pas seulement
diagonaux) Dk sont  0
 M définie négative  ses n mineurs principaux diagonaux Dk sont
alternativement < 0 (k impair) et > 0 (k pair).
 M semi-définie négative  tous ses mineurs principaux Dk (et pas
seulement diagonaux) sont alternativement  0 (k impair) et  0 (k pair).

1.3 Ensembles convexes

Un ensemble de points A de IR n est convexe si x  Aet y  A implique

tx  1  t  y  A pour tout t tel que 0  t  1. Un ensemble de points appartenant à A

est strictement convexe si tx  1  t  y est à l’intérieur de A pour tout t tel que

0 p t p 1.

Montrons que la somme d’ensembles convexes est convexe :

Soit A1 et A2 deux ensembles convexes, et soit A  A1  A2 .


Soit x et y, deux points de A. par définition, x  x1  x2 où x1  A1 et x2  A2 , et de
même pour y. il s’ensuit que :

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Technique d’Analyse Economique 2

tx  1  t  y  t  x1  x2   1  t  y1  y2 
 tx1  1  t  y1   tx2  1  t  y2 

Les expressions entre crochets appartiennent respectivement à A1 et A2 puisque


chacune est un ensemble convexe. En conséquence, tx  1  t  y  A , ce qui
signifie que A est un ensemble convexe.

Intuitivement, un ensemble convexe est tel que tout segment reliant deux points
de cet ensemble se trouve à l’intérieur de l’ensemble. La figure1 donne un
exemple d’ensemble convexe et un exemple d’ensemble non convexe.

N.B : La notion d’ « ensemble concave » n’existe pas.

1.4 Fonctions concaves, fonctions convexes

a) Définition de fonctions concaves sur un sous ensemble convexe de S

Soit f une fonction de plusieurs variables définie sur un ensemble convexe de S.


On dit que f est concave sur S si et seulement si,   x, y   S 2 et t 0,1 , on a :

f 1  t  x  ty   1  t  f  x   tf  y 

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

f est strictement concave sur S si et seulement si :


f  1  t  x  ty  f 1  t  f  x   tf  y 

Autrement dit, une fonction f est concave si et seulement si le segment reliant


tout couple de points situés sur la surface définie par f est situé au-dessous de
cette surface.
Les figures2 et 3 donnent respectivement un exemple de fonction strictement
concave dans le cas d’une seule variable et de deux variables.

b) Définition de fonctions convexes sur un sous ensemble convexe de S

Soit f une fonction de plusieurs variables définie sur un ensemble convexe S.


On dit que f est convexe sur S si et seulement si,   x, y   S 2 et t 0,1 , on a :

f 1  t  x  ty   1  t  f  x   tf  y 

f est strictement concave sur S si et seulement si :


f  1  t  x  ty  p 1  t  f  x   tf  y 

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Technique d’Analyse Economique 2

Autrement dit, une fonction f est convexe si et seulement si le segment reliant


tout couple de points situés sur la surface définie par f est situé au-dessus de
cette surface.
Les figures4 et 5 donnent respectivement un exemple de fonction strictement
convexe dans le cas d’une seule variable et de deux variables.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Propriétés importantes :
 f concave - f convexe
 Si f et gsont des fonctions concaves (resp. convexes), alors
  a, b   IR2 ,  a. f  b.g  est une fonction concave (resp. convexe).

 Si f est une fonction concave et g est une fonction croissante et concave,


alors la fonction g(f(x)) est concave.
 Si f est une fonction convexe et g est une fonction croissante et convexe,
alors la fonction g(f(x)) est convexe.
 Une fonction affine est à la fois concave et convexe.

Caractéristisation pour les fonctions à plusieurs variables :

 f concave  la matrice hessienne de f est semi-définie négative x% IRn .


 La matrice hessienne de f est définie négative x  IRn f strictement
concave (attention : la réciproque n’est pas nécessairement vraie).
 fconvexe  la matrice hessienne de fest semi-définie positive x  IRn .
 La matrice hessienne de fest définie positive x  IRn =>f strictement
convexe (attention : la réciproque n’est pas nécessairement vraie).

Exemple : Montrer que la fonction f  x, y, z   x2  2 y 2  3z 2  2 xy  2 xz est

strictement convexe.
Solution : Soit H la matrice hessienne de f. Elle s’écrit :
 f xx f xy f xz   2 2 2 
   
H  x, y , z    f yx f yy f yz    2 4 0 

 f zx f zy f zz   2 0 6 

Notons qu’ici, la matrice hessienne est indépendante de ses arguments x, y et z


(ce n’est pas toujours le cas). Les mineurs principaux diagonaux de H sont D1 =
2 > 0, D2 = 4 > 0 et D3 = 8 > 0, donc H est définie positive, donc f est
strictement convexe.
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Technique d’Analyse Economique 2

En effet :
2 2 2
2 2
D1  2 ; D2   4 et D3  2 4 0  8
2 4
2 0 6

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Définir les termes suivants : mineurs d’une matrice, mineurs


principaux diagonaux d’une matrice
 Définir les termes : matrice hessienne, matrice hessienne bordée
 Définir une matrice Jacobienne
 Définir les notions suivantes : matrice définie positive et négative
puis une matrice sémi-définies positive et négative
 Définir les termes suivants ; Ensembles convexes, fonctions
concaves, fonctions convexes.

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Technique d’Analyse Economique 2

Chapitre 2 : Optimisation libre : Existence d’Extrema,


caractérisation pour une fonction à plusieurs variables,
conditions de premier et second ordres

La recherche des extrema d’une fonction est au centre de la théorie


économique : le but de celle-ci n’est –il pas de gérer « au mieux » les ressources
disponibles ? Ainsi, le « principe de maximisation » sert à fonder l’approche
néoclassique.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons au cas le plus simple : celui d’une
fonction dont les variables sont « libres », pouvant prendre n’importe quelle
valeur, dans son domaine de définition.

2.1. Extrema globaux ou locaux

a) Définition

Soit f une fonction de IRn vers IR qui à  x1, x2 ,..., xn   M associe


f  x1 , x2 ,..., xn   f  M  . On dit que f admet un maximum (resp. un minimum)

global au point Mo lorsque :


M  D f f  M   f  M0   resp. f  M   f  M .
0

On dit que f admet un maximum (resp. un minimum) local au point Mo lorsque :


il existe un voisinage V de Mo tel que :
M V f  M   f  M0   resp. f  M   f  M .
0

Un maximum ou un minimum est appelé extrémum.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Propriété : Un extrémum global est un extrémum local mais la réciproque est


fausse.

b) Extrémum libre
Nous étudions les extrémums locaux pour des fonctions admettant des dérivées
partielles d’ordre deux continues.
f admet un extremum local au point Mo lorsque : il existe un voisinage V de Mo
tel que :

M V f  f  M   f  M 0 
garde un signe constant. On étudie donc le signe
de f .
 Conditions nécessaires d’extrémum local (condition du 1 er ordre)

Pour que f admette un extrémum local au point M 0   x1, x2 ,..., xn  il faut que :

grad f  M 0   0 . C'est-à-dire f xi  M 0   0 i 1, 2,..., n

- Définition (points critiques ou candidats à l’extrémum)

Les points Mo pour lesquels grad f  M 0   0 sont dits points critiques de f ou


candidats à l’extrémum ou encore stationnaire.

N.B : La condition nécessaire n’est pas suffisante, comme le montre le cas du


« point selle » ou « col » qui ne correspond ni à un maximum, ni à un minimum.

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Technique d’Analyse Economique 2

2.2. Cas des fonctions de deux variables

 Conditions suffisantes si n = 2

Soit  x0 , y0  un point stationnaire ou candidat pour f. Pour h et k voisins de zéro.


Alors

f  f  x0  h, y0  k   f  x0 , y0 
1 2
: h f x2  x0 , y0   2hkf xy  x0 , y0   k 2 f y2  x0 , y0  
2  
1  h  
2
h
: k 2   f x2  x0 , y0   2   f xy  x0 , y0   f y2  x0 , y0  
2  k  k 

h
f est du signe du trinôme du second degré en qui se trouve entre crochet. Ce
k
signe est déterminé par celui du discriminant (réduit) :

D  f x2  x0 , y0  . f y2  x0 , y0    f xy  x0 , y0  


2

 Si D f 0 et f x  x0 , y0  p 0, f admet un maximum local au point  x0 , y0  .


2

 Si D f 0 et f x  x0 , y0  f 0, f admet un minimum local au point  x0 , y0  .


2

 Si D p 0, f n’admet pas d’extrémum au point  x0 , y0  , un tel point est

appelé col, ou point-selle.


 Si D  0, on ne peut pas conclure, on étudie directement le signe de f .

2.3. Cas des fonctions de n variables

Soit une fonction de n variables f  x1 , x2 ,....xn  définie au voisinage d’un point

M 0  x1 , x2 ,....xn  qui est un point critique ou stationnaire de f. pour savoir si Mo est

un extrémum (minimum ou maximum), on étudie le signe de f  f  M   f  M 0 


, M étant dans le voisinage de Mo.
Dans le voisinage de Mo, on pose :( x1  x10  h1 , x2  x20  h2 ,.............. ).

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La formule de Taylor–Young pour les fonctions à n variables nous donne :


n n
1
f  f  M   f  M 0    hi h j f xij  M 0   R  h1 , h2 ,..., hn 
i 1 j 1 2

Avec lim R  h1 , h2 ,..., hn   0 i . Au voisinage de Mo, on a donc


h 0 i

1 n n
f :  hi hj f xij  M 0   q est une forme quadratique dont la matrice associée
2 i 1 j 1
 
H  f xi x j  M 0  est une matrice hessienne.

Le signe de f est le même que celui de q.


o Si q est définie positive, alors f admet un minimum local au point Mo.
o Si q est définie négative, alors f admet un maximum local au point Mo
o Si q est non définie alors f n’admet pas d’extremum au point Mo, il s’agit
d’un « col ».
o Si q est semi-définie on ne peut pas conclure, on étudie directement le
signe de f .

Pour déterminer le signe (ou la nature) de q, on peut utiliser les mineurs


principaux de la matrice hessienne H. Pour la définition des mineurs d’ordre
i(Di), voir chapitre I. En effet,

i  1, 2,..., n Di f 0  q definie positive  Minimum


i  1, 2,..., n  1 Di f 0  q definie negative  Maximum
i

On remarque bien que pour que q soit définie négative, il faut qu’il ait une
alternance de signe des mineurs c'est-à-dire (D1< 0, D2 > 0, D3< 0…).

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Technique d’Analyse Economique 2

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’un extremum global et extremum local ?
2. Qu’est-ce qu’un point stationnaire ou critique d’une fonction ?

II. Exercice d’assimilation


Trouver et discuter les points critiques de la fonction

f  x, y   x3  y3  3xy

III. Exercice d’approfondissement


Etudier les extrema locaux de la fonction IR3 vers IR définie par :

f  x, y, z   8x3  y3 12xyz  10z 3  6z

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Chapitre 3 : Optimisation sous contrainte (s) d’égalité : Méthode


de substitution directe, méthode de Lagrange

Ce chapitre, contrairement au précédent traite le cas où les variables intervenant


dans la fonction dont on cherche les extrema ne sont plus libres, mais soumises à
des contraintes. Bien entendu, les contraintes peuvent s’écrire sous forme
d’égalité, soit sous la forme d’inégalités.
Dans ce chapitre, nous traitons volontairement le cas où les contraintes sont sous
forme d’égalités.
3.1. Extrémums liés

On recherche les extrémums locaux d’une fonction f de IRn vers IR sous la


contrainte g = 0.

a) Méthode de substitution
Si la relation g  x1,...., xn   0 permet d’exprimer une variable en fonction des
autres, en la remplaçant dans f on est ramené à l’étude d’une fonction de (n-1)
variables sans contraintes.
Exemple :
Trouver et discuter les extrema de la fonction f  x, y   x2  y sous la contrainte

g  x, y   x3  y  0 .


g  x, y   0  y   x3 , x étant arbitraire de sorte que S   x,  x 3  ; x  IR et que 
l’étude de la fonction f  x, y  sur S revient à l’étude de la fonction

F  x   f  x,  x 3   x 2  x 3 c'est-à-dire à l’étude d’une seule variable.

Comme F   x   x  2  3x  , on a deux candidats pour F x  0 à savoir

3 3 
x  0 et x  2 . Comme F   x   2  6 x, on a F   0   2 f 0 et F  2  2 p 0 . Donc

x  0 est un minimum local de F  x  , la valeur minimale étant 0, et x  2 3 est un

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Technique d’Analyse Economique 2

maximum local de F  x  , la valeur maximale étant F 2 3  4 27 .  


La réponse au problème posé pour la fonction f  x, y  est donc le suivant :

f  x, y  a, sous la contrainte g  x, y   0 , un minimum en (0,0) et un maximum en

 2 3 ,  8 27  .

b) Le multiplicateur de Lagrange
Soit f  x1 , x2 ,..., xn  une fonction à n variables définie au voisinage d’un point

M 0  x10 , x20 ,..., xn0  . Et soit g  x1 , x2 ,..., xn   0 une contrainte. Soit la fonction définie

par :
L  x1 , x2 ,..., xn ,    f  x1, x2 ,..., xn    g  x1, x2 ,..., xn 

L est appelée fonction de Lagrange ou plus simplement le lagrangien associé àf


et g.  est appelé le multiplicateur de Lagrange.
L’étude des extremums de f avec la contrainte g, se ramène à l’étude des
extremums de L sans contraintes.

b-1) Conditions nécessaires d’extremum local (CIO)

 Lx1  x1 , x2 ,..., xn ,    0

 Lx2  0
On pose 
M
 L  0
 xn
 L  0

La résolution de ce système de n+1 équations à n+1 inconnues nous donne les


coordonnées des points susceptibles d’être extremum et appelés points
stationnaires.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

b-2) Conditions suffisantes(CIIO)


 Cas où n = 2 variables
Soit un point  x0 , y0  solution des conditions nécessaires du système précédent et
on calcule la matrice hessienne bordée suivante :
On calcule d’abord la matrice Hessienne bordée H de L.
L  x, y,    f  x, y    g  x, y 

 L2 Lxy Lx 


 x 
H  x0 , y0    Lyx Ly 2 Ly 
  Rappel :
 Lx Ly L2 
 Théorème de Schwartz : Si f admet
des dérivées partielles secondes
continues
Lx  f x   g x ; Lx  0  g x  g x f xi x j et f xj xi alors f xi x j  f xj xi
Ly  f y   g y ; Ly  0  g y  g y
L  0  g  x, y  ; L 2  0

 L2 Lxy g x 
 x 
On obtient alors H  x0 , y0    Lyx Ly 2 g y 
 
 g g y 0 
 x

Si det H f 0 alors f admet un maximum local au point  x0 , y0  .

Si det H p 0 alors f admet un minimum local au point  x0 , y0  .


Si det H  0 on ne peut pas conclure ; on étudie directement le signe de
f  f  x0  h, y0  k   f  x0 , y0  en tenant compte de la contrainte g  x0  h, y0  k   0

N.B : On peut dans tous les cas étudier directement le signe de f (en tenant
compte de la contrainte) sans utiliser la matrice hessienne bordée.

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Technique d’Analyse Economique 2

 Cas où n > 2 variables

L  x1 , x2 ,..., xn ,    f  x1, x2 ,..., xn    g  x1, x2 ,..., xn 

On considère un point  x , x ,..., x  solution


0
1
0
2
0
n des conditions nécessaires et on

calcule la matrice hessienne bordée suivante :

 Lx12 Lx1x2 L Lx1xn g x1 


 
 Lx2 x1 Lx2 L Lx2 xn g x2 
 
2

H  x10 , x20 ,..., xn0    M M O M M


 L Lxn x2 L Lx2 g xn 
 xn x1 n 
 g x g x2 L g xn 0 
 1

On calcule directement les déterminants Di d’ordre i i  3, 4,..., n  1 obtenus en


prenant les termes communs aux (i-1) premières lignes et aux (i-1) premières
colonnes de H et en rajoutant les termes correspondants de la dernière ligne et
dernière colonne.
 Si D3 f 0, D4 p 0,....,  1
n 1
Dn f 0 alors f admet un maximum au point

correspondant.
 Si D3 p 0, D4 p 0,...., Dn1 p 0 alors f admet un minimum au point
correspondant.
Dans les autres cas, on étudie directement le signe de f en tenant compte de la
contrainte g = 0.
Exemple
f  x, y, z   x ln x  y ln y  z ln z

Etudier les extremums de f sous la contrainte x  y  z  3

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

3.2. Extrémums liés dans le cas de plusieurs contraintes

Soient f  x1 , x2 ,..., xn  et g j  x1, x2 ,..., xn  , j  1, 2,..., p des fonctions de n variables

 n f p  dérivables au voisinage d’un point M, les dérivées de f et des g j étant

continues sur ce voisinage, telles que g j  M   0 , j  1, 2,..., p et telles que la

matrice jacobienne des g j soit de rang p au point M.

Alors f  x1 , x2 ,..., xn  admet un extremum local au point M sous les contraintes

g j  x1 , x2 ,..., xn   0 , j  1, 2,..., p il existe p nombres réels 1 , 2 ,...,  p tels que :

1 f xi  M   1 g1  M  x  .....   p g p  M  x  0


i i
i  1, 2,..., n

Le lagrangien dans ce cas s’écrit comme suit :


 p
 p
L  x1 , x2 ,..., xn ,   j   f  x1 , x2 ,..., xn     j g j  x1 , x2 ,..., xn 
 j 1  j 1

Avec cette notation, la condition (1) s’écrit :


Lxi  M   0 i  1,2,....., n ou grad L  M   0

(Pour les conditions suffisantes, la démarche est la même que celle vue
précédemment).

Exercices d’application :

I) Rechercher les extrema des fonctions :


1) f  x, y, z   x2  y 2  z 2 sous les contraintes

g1  x, y, z   x  y  z  3  0 et g2  x, y, z   z 1  0

2) f  x, y, z   xyz sous les contraintes

g1  x, y, z   x  y  z 1  0 et g2  x, y, z   y  z  0

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Technique d’Analyse Economique 2

II) Recherche d’extrema d’une fonction : méthode de substitution directe et


la méthode du signe de Δf

Etudier l’existence d’extremum de la fonction f définie sur IR 2 par f ( x, y)  xy


avec la contrainte d’égalité g ( x, y)  x  y  6  0 .
De la relation x  y  6  0 on tire y  6  x et on remplace dans la fonction
f ( x, y)  xy . La variable y par son expression en fonction de x ; ce qui donne la

fonction d’une variable  définie par  ( x)  x(6  x) , pour laquelle on doit étudier
l’existence d’un extremum local.
 est une fonction polynôme donc est deux fois dérivable sur IR et on a

( x)  6  2 x et ( x)  2 0 . La fonction  est donc concave sur IR et par

conséquent la condition de 1er ordre relative à l’existence d’un extrémum local


est une condition nécessaire et suffisante. Comme ( x)  0 pour x  3 , la fonction
 possède un maximum local pour x  3 . En conclusion, f possède un maximum

local au point X *  ( x*  3; y*  6  x*  6  3  3) qui vaut


f (3,3)  9.

Autre méthode
f ( x, y)  xy avec la contrainte g ( x, y)  x  y  6  0

L( x, y,  )  xy   ( x  y  6)

Les CIO :
L( x, y,  )
 y 0
x x  3
L( x, y,  ) 
 x 0 soit  y  3
y    3
L( x, y,  ) 
 x y6  0


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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

On obtient donc un point critique X *  (3;3) donc le multiplicateur associé est


  3 .
Etudions à présent le signe de f (3  h,3  k )  f (3;3)
f  f (3  h,3  k )  9  3(h  k )  hk , h et k étant liés par

la relation g (3  h,3  k )  h  k  0 soit encore h  k . On a par conséquent


f (3  h,3  k )  f (3;3)  k 2 0 pour tout réel k. Il en résulte que la fonction f

définie par f ( x, y)  xy avec la contrainte d’égalité x  y  6  0 sur les variables


x et y possède un maximum local en X *  (3;3) égal à f (3,3)  9.

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Technique d’Analyse Economique 2

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’un extremum lié ?
2. Maîtriser la méthode de substitution et du Lagrange
3. Maitriser les critères de décision d’existence d’extremum dans le cas d’une fonction à
2 variables et une fonction à plus de deux variables.

II. Exercice d’assimilation

1. Soit f l’application de IR2 dans IR définie par : f  x, y   x2 y3 . Etudier les


extrémums locaux de f lorsque x et y sont liés par la relation : x  4 y  10

III. Exercice d’approfondissement


On considère que le revenu disponible d’un individu est R . Ce revenu est entièrement
consacré à l’achat de deux biens x et y . Les prix unitaires de ces deux biens sont

respectivement px et p y et sont indépendants des quantités x et y achetées. On suppose que

la satisfaction de cet individu est de la forme S  x 2 y 3 .

a) Sachant que px  1, p y  4 et R  10 , calculer les quantités de biens demandées par

l’individu rationnel. Quel sera le niveau de satisfaction correspondant à cette


demande optimale ?
b) On admet maintenant que px  2  p y  2, quel est le revenu minimum nécessaire

pour obtenir le niveau de satisfaction S  108 ?

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Chapitre 4 : Optimisation sous contrainte(s) d’inégalité : Méthode


de Kuhn-Tucker

L’étude du cas où les contraintes auxquelles sont soumises des variables


intervenant dans une fonction-objectif se présentent en général sous la forme
d’inégalités (ainsi, une égalité est équivalente à deux inégalités, identiques mais
de sens contraire). En outre la plupart des problèmes d’optimisation en
économie font intervenir des contraintes sous forme d’inégalités.
D’où l’importance du théorème de Kuhn et Tucker, de la notion de variable
duale associée à une contrainte et des relations d’exclusions.
4.1. Extrema sous contraintes en forme d’inégalités

Soit f et g j , j  1,.., m des fonctions définies sur un sous-ensemble D de IR n et soit

S le sous-ensemble de D défini par S   X  D; g j  X   0, j  1,..., m (m n’est pas

limité et il se peut que m  n ).


On suppose S   et on s’intéresse aux valeurs que prend f  X  lorsque X  S ,
c'est-à-dire à la restriction de f et S et, en particulier, aux valeurs extrémales. (Ici
on note que l’ensemble S est définie par les inégalités g j  X   0, j  1,..., m , m
étant quelconque alors que précédemment il l’était par les égalités
g j  X   0, j  1,..., p, avec p  n où n est le nombre des variables ( X   x1 ,..., xn  ) ;

(On rappelle que p étant le nombre de contraintes).


La définition des extrema de f sous les contraintes g j  X   0, j  1,..., m est donnée
par l’intermédiaire des extrema de f sur S.
a) Définition

On dit que f a un minimum (resp. maximum) au sens large global ou absolue en


M  M  S  sur S (sous les contraintes g j  X   0, j  1,..., m ) si X  S  f  X   f  M  (

resp. f  X   f  M  ).

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Technique d’Analyse Economique 2

On dit que f a un minimum (resp. maximum) strict global ou absolu en


M  M  S  sur S (sous les contraintes g j  X   0, j  1,..., m ) si ( X  S et X  M )

 f  X  f f  M   resp. f  X  p f  M  .

f admet un minimum (resp. maximum) au sens large local en M  M  S  sur S

(sous les contraintes g j  X   0 ) s’il existe un voisinage VM de M tel que

X  S VM  f  X   f  M 

 resp. f  X   f  M  .
f admet un minimum (resp. maximum) strict local en M  M  S  sur S (sous les

contraintes g j  X   0 ) s’il existe un voisinage VM de M tel que

 X  S VM et X  M   f  X  f f  M 

 resp. f  X  p f  M  .
Exemple :

Résoudre graphiquement : max f  x, y   2 x  y sous les contraintes


x  y  1; x  0; y  0

4.2. Conditions de Kuhn et Tucker


a) Définition (contraintes saturées)
Soit M  S (donc g j  M   0, j  1,..., m ) ; on dit que la contrainte gk est saturée en M si

gk  M   0 .

b) Définition (contraintes régulières)


Soient g j , j  1,..., m des fonctions dérivables en un point M tel que g j  M   0 .

On dit que les contraintes g j  X   0 sont régulières en M si aucune d’entre elles

n’est saturée en M (c'est-à-dire si g j  M  f 0, j  1,..., m ) ou si le rang de la matrice


jacobienne des contraintes saturées en M est égal au nombre de ces contraintes.

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En d’autres termes, si g j  M   0 pour j  J   j1 , j2 ,..., j p  et si g j  M  0 pour j  J , les

contraintes sont dites régulières en M si la matrice jacobienne des g j ,..., g j est de 1 p

rang p en M.

c) Théorème de Kuhn et Tucker

Soit et f  X  et g j  X  ; j  1, 2,..., m des fonctions dérivables, à dérivées partielles

continues, au voisinage d’un point M, tel que g j  M   0 et tel que les contraintes

g j  X   0 soient régulières en M.

Alors si M est un extremum local de f sous ces m contraintes, il existe m


nombres  j , j  1,2,.., m tels que :

1 f xi  M     j  g j  M   0 i  1, 2,..., n


xi
j

 2 j g j M   0 j  1, 2,...m
 3 j  0 j  1, 2,..., m si M est un max imum
 3  j  0 j  1, 2,..., m si M est un min imum

Ces conditions sont dites Conditions de Kuhn et Tucker. Remarquons que si


l’on pose L  X   f  X     j g j  X  (appelé aussi « lagrangien ») les conditions
j 1

(1) se mettent sous la forme Lx  M   0 i  1,2,...., n  ou encore : grad L  M   0. les


i

relations (2) sont appelées relations d’exclusion.

Définition
On dit que les conditions de Kuhn et Tucker sont nécessaires lorsque l’ensemble
des solutions du problème non linéaire est inclus dans l’ensemble des solutions
du problème linéarisé. Autrement dit, l’ensemble des solutions du problème non
linéarisé vérifie les conditions de Kuhn et Tucker. On dit aussi que les
contraintes du problème non linéaire sont qualifiées.

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Technique d’Analyse Economique 2

N.B. : Contraintes qualifiées  Condition nécessaires.

Condition de qualification des contraintes


 Cas particulier
C’est le cas où les contraintes sont régulières (voir le point b) ci-dessus).

 Autres cas particuliers


Si les contraintes sont linéaires, elles sont qualifiées
Si toutes les contraintes sont concaves elles sont qualifiées.
Condition suffisante
Théorème
Les conditions de Kuhn et Tucker sont suffisantes dans le cas des programmes
concaves et convexes. On dit qu’un programme est concave (ou convexe) si la
fonction-objectif et les contraintes sont toutes concaves (ou convexes).
Dans le cas de programme concave ou convexe, alors les conditions sont à la
fois nécessaires et suffisantes.
d) Interprétation économique des variables duales  j

Les m nombres  j qui apparaissent dans l’énoncé du théorème de Kuhn et


Tucker présentent une analogie certaine avec les multiplicateurs de Lagrange
(qui correspondaient au cas où les contraintes s’écrivaient sous la forme
d’égalités) : c’est pourquoi on leur donne parfois ce nom. Mais l’appellation la
plus usuelle est celle de variables duales, appellation qui a son origine dans la
programmation linéaire, comme nous le verrons au prochain chapitre.
L’interprétation économique de ces variables duales est similaire à celle qui a
été donnée aux multiplicateurs de Lagrange. En effet, les multiplicateurs mesure
la « variation marginale » de la fonction-objectif ou encore l’ « intensité de la
contrainte » à l’extrema considéré.

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EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Définir les conditions de Kuhn et Tucker
2. Enoncer les conditions de qualification des contraintes
3. Donner une interprétation économique des variables duales ?

II. Exercice d’assimilation


Résoudre par la méthode de Kuhn et Tucker
max f  x, y   2 x  y Sous les contraintes x  y  1; x  0; y  0

Après avoir vérifié les conditions de qualification des contraintes et conditions


suffisantes de Kuhn et Tucker, déterminer les extrema des fonctions suivantes :
f ( x; y )  xy
S / c 2u  x  y  0
x  0; y  0;
Où u est une constante strictement positive.
III. Exercice d’approfondissement
Déterminer les extrema de la fonction suivante :
f  x, y   x 2  x  4 y 2
S /c 2x  2 y  1
x  0; y  0

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Technique d’Analyse Economique 2

Partie II : OPTIMISATION DYNAMIQUE

Chapitre 5 : Equations différentielles

On appelle équations différentielles, une relation donnée entre une


variable réelle x, une fonction inconnue de x notée y et les dérivées


y, y,..., y  n  de y de la forme f x, y, y,..., y 
n
0 1
L’ordre de l’équation différentielle est l’ordre le plus élevé des dérivées de y
continues dans (1).
Exemple :  x  1 y  2 y  x2 y3  0 est une équation différentielle d’ordre 2.

5.1. Equation différentielle à variables séparées

L’équation différentielle f  x, y, y  0 est à variables séparées si on peut l’écrire


g  x dy
yf  y   g  x  ou y  sachant que y  , on a :
f  y dx
f  y  dy  g  x  dx   f  y  dy   g  x  dx

Exemple : Résoudre l’équation différentielle y  e2x y

5.2. Equation différentielle linéaire du 1er ordre

C’est une équation de la forme a  x  y  b  x  y  C  x  , a  x  et b  x  sont des polynômes


en x. (1)
L’équation homogène associée à (1) est : a  x  y   b x  y  0  2 .

Résolution de l’équation homogène (2)


a  x  y  b  x  y  0
dy dy b  x dy b  x
a  x  b  x  y    dx      dx
dx y a  x y a  x
y
ln y  H  x   c en posant c  ln k  ln y  ln k  H  x   e  
H x

k
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D’où y  keH  x ou y  kH 0  x  avec H 0  x   e H  x  3

Remarque (3) montre que l’ensemble des solutions d’une équation différentielle
linéaire de 1er ordre est un espace vectoriel de dimension 1 de base H0  x  .

Théorème 1
La solution générale de (1) = solution générale de (2) + solution particulière de
(1).
Solution générale de l’équation avec second membre = solution générale de
l’équation homogène + solution particulière de l’équation avec second membre.

Théorème 2
On peut trouver une solution particulière de (1) par la méthode de la variation de
la constante d’intégration k de (3).
a  x  y  b  x  y  C  x  1
a  x  y  b  x  y  0  2  y  kH 0  x   3
on pose y  k  x  H 0  x 

y  kH 0  x   y   kH 0  x    k   x  H 0  x   k  x  H 0  x 
1 donne a  x   k   x  H 0  x   k  x  H 0  x    b  x  k  x  H 0  x   C  x 
a  x  k   x  H 0  x   a  x  k  x  H 0  x   b  x  k  x  H 0  x   C  x 
a  x  k   x  H 0  x    a  x  H 0  x   b  x  H 0  x   k  x   C  x 

 a  x  H   x   b  x  H  x   0
0 0 Car H 0  x  est solution de l’équation homogène (2).
C  x
a  x k x H0  x  C  x  k x 
a  x H0  x
D’où
C  x
 k0  x    dx
a  x H0  x

D’où y0  k0 H0 est une solution particulière de (1).

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Technique d’Analyse Economique 2

Exemple : Résoudre l’équation linéaire :

1  x  y  3x
3 2
y  2x
ici a  x   1  x 3 ; b  x   3x 2 et c  x   2 x

Résolution de l’équation homogène


3x 2
1  x  y  3x
3 2
y  0  1  x 3 
dy
 3x 2 y 
dy

dx y 1  x3 
dy 3x 2
et  y  1  x3 dx
 

ln y   ln 1  x 3  c ou c  ln k
k k
ln y  ln y solution generale de  2 
1  x3 1  x3

Recherche d’une solution particulière de (1)

c  x
k  x   dx
a  x H0  x
2x
k  x   dx   2 xdx  x 2  k1
1  x  * 1  x3
31

On choisit k1  0 car on veut une solution particulière. Donc la solution


particulière vaut

k x2
y 
1  x3 1  x3
k x2 k  x2
La solution generale est y   
1  x3 1  x3 1  x3

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

5.3. Equations différentielles d’ordre 2


On étudiera seulement le cas des équations différentielles linéaires d’ordre 2 à
coefficients constants.

a) Equations différentielles linéaire homogène d’ordre deux à


coefficients constants.

C’est une équation de la forme ay  by  cy  0  0 où a, b, c sont constants par


rapport à x.
Vérifier que si y1  x  et y2  x  sont solutions de 1 , pour tous reels  et  .

 y1  x    y2  x  est solutionde 1 .


y1 solution de 1  ay1  by1  cy1  0
y2 solution de 1  ay2  by2  cy2  0

 
a  y1   y2   b  y1   y2   c  y1   y2   a  y1   y2  b  y1   y2   c  y1   y2 

   
  ay1  by  cy1   ay2  by2  cy2   *0   *0  0

Toute combinaison linéaire de deux solutions de (1) est une solution de (1).
D’où l’ensemble des solutions de (1) est un espace vectoriel de dimension deux.
Le problème revient à trouver une base de solution ; c'est-à-dire trouver deux
solutions linéairement indépendantes.
Recherche d’une base de deux solutions indépendantes y1  x  et y2  x  .On cherche

les solutions de la forme y  erx .


ay  by  cy  0 1
y  rerx et y  r 2erx ; 1  a  r 2e rx   b  re rx   ce rx  0
erx  ar 2  br  c   0 ; erx  0, d ou ar 2  br  c  0  2 

ar 2  br  c  0 est l’équation caractéristique ; pour trouver r, on va résoudre (2) :


  b2  4ac

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Technique d’Analyse Economique 2

 Si  f 0, on a deux racines distinctes r1 et r2 de  2 . d’où deux solutions

y1  er1x et y2  er2 x 1


Montrons que ces deux solutions sont indépendantes. Supposons les deux
solutions linéairement dépendantes. Il existe alors
  0 tel que : y1   y2  er1x  er2 x  er1 r2 x   impossible car r1  r2 et er1 r2 x n’est pas

constant. Par conséquent y1 et y2 sont linéairement indépendants.

D’où  y1 , y2  est une base de l’espace vectoriel des solutions. Toute solution y de
(1) s’écrit :
Y  c1Y1  c2Y2  c1er1x  c2er2 x
b
 Si   0, l’équation (2) admet une racine double r1  r2  r   ...... y1  erx et
2a
on vérifie que y2  xerx est aussi solution de (1).
Ces deux solutions sont indépendantes. Elles forment une base. Donc les
solutions de (1) sont de la forme :
Y  c1Y1  c2Y2  c1Y1  c2  xY1    c1  xc2  Y1
b
Y   c1  xc2  erx avec r  
2a
 Si  p 0, on écrit
  i 2    , avec   f 0
b  i 2    b  i    b   
r1   , r1    i avec    et  
2a 2a 2a 2a
b  i   
2
b  i    b   
r2   , r1    i avec    et   
2a 2a 2a 2a

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

On vérifie que y1  er x et y2  er x sont linéairement indépendantes. Les solutions de


1 2

(1) sont de la forme :

Y  c1e r1x  c2e r2 x  c1e i  x  c2e i  x


 e x c1ei x  c2e i x 
ei  x  e  i  x 
cos  x   2 cos  x  ei x  e i x
2

ei x  e i x  2i sin  x  ei x  e i x
sin  x 
2i 
 ei x  cos  x  sin  x et e i x  cos  x  i sin  x
Y  e x c1  cos  x  i sin  x   c2  cos  x  i sin  x  

D’où  e x  c1  c2  cos  x  i  c1  c2  sin  x 


 Y  e x  K1 cos  x  K 2 sin  x 

Exemple 1:
Résoudre y  2 y  2 y  0 , l’équation caractéristique ( ar 2  br  c  0 ) est
r 2  2r  2  0 et r1  1  i et r2  1  i sont les solutions
On a Y  c1e  Y  e x  K1 cos x  K 2 sin x 
1 i  x
 c2e
1i  x

Exemple 2:
Résoudre y  4 y  4 y  0 , l’équation caractéristique est
r 2  4r  4  0 et r1  r2  2  r sont les solutions
On a Y   c1  xc2  e2 x

b) Equation différentielle linéaire de 2nd ordre avec second membre et à


coefficients constants.

C’est une équation de la forme ay  by  cy  d  x  1 , On cherche d’abord la


solution générale de l’équation homogène c'est-à-dire ay  by  cy  0  2 . Ce qui
donne :
Y  c1er1x  c2er2 x ou Y   c1  xc2  e2 x ou encore Y  e x  K1 cos  x  K2 sin  x
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Technique d’Analyse Economique 2

On cherche une solution particulière de (1) par la méthode des variations des
constantes  c1 et c2  ou  K1 et K2  . on obtient un système de deux équations à deux

inconnues  c1 et c2  ou  K1 et K2  .

- Cas particulier des équations ay  by  cy  d  x 


n
Où d  x   d1  x   d 2  x   ....  d n  x    di  x 
i 1

Et di  x  est la forme Pi  x  e x où Pi  x  est un polynôme.


i

Recherche d’une solution particulière de :


ay  by  cy  d1  x   d2  x   ......  dn  x 

On cherche une solution particulière relative à chaque di  x  , i  1, 2,....n et on


fait ensuite la somme des solutions particulières. Solution relation relative à
di  x  . (Ou de l’équation ay  by  cy  di  x  ).

Théorème :
Supposons que di  x  est de la forme Pi  x  e x où Pi  x  est un polynôme.
i

i) Si  n’est pas solution de l’équation caractéristique ar 2  br  c  0 , une


solution particulière relative à di  x  est de la forme Qi  x  e x où Qi  x  est
i

un polynôme tel que degré Qi  Pi .


ii) Si  est solution simple de ar 2  br  c  0 , alors une solution particulière
relative à di  x  est de la forme Qi  x  e x où Qi  x  est un polynôme tel que
i

degré Qi  Pi  1.
iii) Si  est solution double de ar 2  br  c  0 , alors une solution particulière
relative à di  x  est de la forme Qi  x  e x où Qi  x  est un polynôme tel que
i

degré Qi  Pi  2 .

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Exemple :
Résoudre y  4 y  4 y  xe2 x  cos 2x (1)
e2ix  e2ix 1 2ix 1 2ix
(On note que cos 2 x   e  e ) alors l’équation devient :
2 2 2

1 1  P1  x   x de d 0 1
y  4 y  4 y  xe  e2ix  e 2ix
2x
et d1  x   xe avec 
2x

2 2 1  2
 1  1
 P2  x   de d  0  P3  x   de d  0
0 0
1 2ix 1 2ix
d 2  x   e avec  2 , d3  x   e avec  2
2  2  2i 2  3  2i

- Solution générale de l’équation homogène : y  4 y  4 y  0


L’équation caractéristique donne r 2  4r  4  0 et r1  r2  2  r sont les solutions

On a donc Y   c1  xc2  e2 x

- Recherche des solutions particulières

Solution particulière relative à d1  x   xe2 x ; on a

xe2 x  P1  x  e1x ou P1  x   x , 1  2, d 0 de P1  x   1, 1 est solution double de l’équation

caractéristique. Une solution particulière sera de la forme


Y1  Q1  x  e 2 x ou d 0 de Q1  d 0 de P1  2  1  2  3, donc Y1   ax 3  bx 2  cx  d  e 2 x . On

prendra Y1   ax 3  e 2 x pour faciliter les calculs. On calcule alors Y1 , Y1 qu’on

remplace dans l’équation y  4 y  4 y  xe2 x .


on obtient y1   3ax 2  2ax 3  e 2 x , y1   6ax  12ax 2  4ax 3  e 2 x
On remplace y1 , y1, y1 par leurs exp ressions dans y   4 y   4 y  xe 2 x .
1 1
On trouve a  et y1  x 3e 2 x .
6 6
1
Solution particulière relative à d2  x   e2ix
2
1 1
d2  x   e2ix  P2  x  e2 x ou P2  x   ,  2  2i, d 0 de P2  x   0 ,  2 n’est pas solution de
2 2

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Technique d’Analyse Economique 2

l’équation caractéristique. Une solution particulière sera de la forme


Y2  Q2  x  e2ix ou d 0 de Q2  d 0 de P2  0 donc Q2  a, Y2  ae2ix . On va calculer

1 2ix
y2 , y2 et remplacer dans y  4 y  4 y 
e .
2
1 i i
On trouve a    a et y2  e 2ix .
16i 16 16

1
Solution particulière relative à d3  x   e2ix
2
1 1
d3  x   e2ix  P3  x  e3x ou P3  x   , 3  2i, d 0 de P3  x   0 ,  3 n’étant pas solution de
2 2
l’équation caractéristique, une solution particulière sera de la forme
Y3  Q3  x  e2ix ou d 0 de Q3  d 0 de P3  0 donc Q3  a, Y3  ae2ix . On va calculer

1 2ix
y3 , y3 et remplacer dans y  4 y  4 y 
e .
2
1 i i
On trouve a   a   et y3   e 2ix .
16i 16 16

On obtient alors la solution générale de l’équation différentielle (1):


1 i i
Y   c1  xc2  e2 x  x3e2 x  e2ix  e2ix Ou encore
6 16 16
1 3 2 x 1 e 2ix  e 2ix
Y  (c1  xc2 )e  x e  (
2x
)
6 8 2i
1 1
Y  (c1  xc2 )e 2 x  x 3e 2 x  sin 2 x
6 8

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EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Définir une équation différentielle
2. Caractériser une équation différentielle à variables séparées
3. Identifier une équation différentielle linéaire de premier et second ordre

II. Exercice d’assimilation


 y  3 y  2e3x

y  e x  y
y  y  2 y  0; avec y(0)  3; y(0)  0
y  t   ay(t )

y  x   5 y  x   6 y  x   3x2  7 x  1  xe2 x

III. Exercice d’approfondissement


Résoudre les équations différentielles ci-dessous

1  x  y  3x
3 2
y  2x

y  2 y  3cos 2 x
x2 y  y 2  0 et y 1  2

y  x   5 y  x   6 y  x   3x2  7 x 1  xe2 x

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Technique d’Analyse Economique 2

Chapitre 6 : Equations aux différences finies ou équations de


récurrence : équations linéaires de premier et second ordres

Certaines grandeurs économiques Q dépendent du temps t (Q=Q(t)). Ce temps


est divisé en valeurs successives de durée constante prise comme unité.
On pose :
Q  t   Q  t  1  Q  t  , Q  t  est une difference finie.
 2Q  t   Q  t  1  Q  t 
........................................
 n Q  t    n 1Q  t  1   n 1Q  t 

Définition
On appelle équations aux différences finies ou équations de récurrence, une
relation de la forme :
  t , Q  t  , Q  t  ,  2Q  t  ,...,  nQ  t   0  1 est une equation de recurrence d / ordre n.
Remarque
Q  t   Q  t  1  Q  t 
 2Q  t   Q  t  1  Q  t 
 Q  t  2   Q  t  1   Q  t  1  Q  t  
 Q  t  2   2Q  t  1  Q  t 

2Q est fonction de t, t+1 et de t+2.

nQ est fonction de t, t+1, t+2,….,t+n.

La relation (1) devient  t, t  1, t  2,..., t  n, Q t   0   2


On pose Yt  Q  t  et à t on associe Yt . Yt est une fonction définie sur IN, Yt  est
une suite définie sur IN. Résoudre l’équation aux différences finies (2), c’est
trouver une suite Yt  de fonction qui vérifient (2).

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

6.1. Equation linéaire d’ordre 1 (aux différences finies)


a) Equation linéaire homogène
C’est une équation : ayt 1  byt  0 dont l’équation caractéristique ar  b  0.
b b
ayt 1  byt  0  yt 1   yt soit y0 donné y1   y0
a a
2
b  b  b   b 
y2   y1      y0      y0
a  a  a   a 
t

Donc yt     y0 , Yt  r tY0 ou r   est solution de l’équation caractéristique


b b
 a a

ar  b  0. L’ensemble des solutions d’une équation homogène linéaire aux


différences finies d’ordre 1 est un espace vectoriel de dimension 1 et de base
Yt  kr t ou k  y0 .

b) Equation linéaire d’ordre 1 avec second membre


C’est une équation de la forme suivante :
ayt 1  byt  d  t  1
ar  b  0  Equation caracteristique , solution générale de l’équation homogène

ayt 1  byt  0  2 .

Recherche des solutions particulières lorsque


d  t   d1  t   d2 t   ...  dn t  avec di t   P t it

Théorème : (Recherche d’une solution particulière relative à di t   Pi t it où

Pi  t  est un polynôme).

i. Si  n’est pas solution de l’équation caractéristique ar  b  0 , on a une


solution particulière de la forme Yt  Qi t  t avec d 0Qi t   d 0 Pi t  .
ii. Si  est solution simple de ar  b  0 , alors une solution particulière
relative à di  x  est de la forme Yt  Qi t  t avec d 0Qi t   d 0 Pi t   1 .

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Technique d’Analyse Economique 2

Exemple :
yt 1  3 yt  2t 2  2  3t 1
Equation homogène associée : yt 1  3 yt  0 2 ; l’équation caractéristique
ar  b  0
 r  3  0; r  3

Solution générale de l’équation homogène yt  k .3t . Solution particulière relative


à 2t 2  2 .
d1 t   2t 2  2  P1 t 1t Où P1  t   2t 2  2; avec d 0 P1 t   2 et 1  1 et comme 1  1

n’est pas racine de l’équation caractéristique r  3  0 .


La solution particulière est de la forme
Y1t  Q1 t 1t ou d 0Q1 t   d 0 P1 t   2

Y1t   at 2  bt  c   t  at 2  bt  c

Y1t 1  a  t  1  b  t  1  c  at 2  2at  a  bt  b  c


2

 at 2   2a  b  t  a  b  c

Or
yt 1  3 yt  2t 2  2  at 2   2a  b  t  a  b  c  3  at 2  bt  c   2t 2  2
  2at 2   2a  b  3b  t  a  b  2c  2t 2  2

2a  2 a  1
 
2a  2b  0   a  b  1
a  b  2c  2  c  2
 

donc Y1t  t 2  t  2

Recherche de la solution particulière relative à 3t


d2 t   P2 t 2t  3t  P2 t   1 et 2  3 ; ( 2  3 est solution de l’équation
caractéristique r  3  0 )

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Avec d 0 P2  t   0 et  2  3; unesolution particuliere est Y2t  Q2  t   2t ou


d 0Q2  t   d 0 P2  t   1  1 alors Q2  t   at  b
Y2t   at  b  .3t
Y2t 1   a  t  1  b  .3t 1   at  a  b  .3t 1   3at  3a  3b  .3t
Y2t 1  3Y2t   3at  3a  3b  .3t  3  at  b  .3t  3t
 3at  3a  3b  3at  3b  1

1 1 
D’où a  et b quelconque  Y2t   t  b  .3t
3 3 

La solution générale de l’équation (1) est :


1 
Yt  k .3t   t 2  t  2    t  b  .3t
3 
 1 
Yt   k  t  b  .3t  t 2  t  2
 3 

6.2. Equation de récurrence d’ordre 2

C’est une équation de la forme ayt 2  byt 1  cyt  d t  1


On trouve d’abord la solution générale de l’équation homogène associée à
savoir :
ayt 2  byt 1  cyt  0 . On en déduit l’équation caractéristique suivante :

ar 2  br  c  0
Si   b2  4ac f 0  Deux racines r1 et r2 donc yt  k1r1t  k2r2t

Si   b2  4ac  0 Uneracinedoubler donc yt   k1  k2t  .r t

Si   b2  4ac p 0  Deux racines complexes conjuguées:


r1    i  et r2    i  où    2   2 (module) et  l'argument
on a yt   t  k1 cos t  k2 sin t  où k1 et k2 des constantes.

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Technique d’Analyse Economique 2

Recherche de la solution particulière relative à di t   Pi t it

Soit Yt  Qi  t i t cette solution particulière.

Théorème
i. Si i n’est pas solution de l’équation caractéristique ar 2  br  c  0 , alors

on a une solution particulière de la forme Yt  Qi t  t avec d 0Qi t   d 0 Pi t 


.
ii. Si i est solution simple de ar 2  br  c  0 , alors on a une solution

particulière de la forme Yt  Qi t  t avec d 0Qi t   d 0 Pi t   1 .


i

iii. Si i est solution double de ar 2  br  c  0 , alors une solution particulière

de la forme Yt  Qi t it avec d 0Qi t   d 0 Pi t   2 .

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EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Définir une équation aux différences fines ou de récurrence
2. En quoi consiste une équation aux différences finies ou de récurrence?

II. Exercice d’assimilation


Résoudre les équations de récurrence ci-dessous

yt 1  3 yt  2t 2  2  3t

2un  5un1  3un2  0

un  3un1  9un2  0
n  ¥ , Un1  Un  3n 1
5
n  ¥ , 3U n 2  7U n 1  2U n 
3n
 t  IN , yt 1  3 yt  2t 2  5  3t
III. Exercice d’approfondissement
Pour un bien donné, sur un marché, désignons par pn le prix unitaire à l’époque n,

Qo (n) la quantité offerte à l’époque n, Qd (n) la quantité demandée à l’époque n. pour


de nombreux produits non stockables, en particulier les produits agricoles, la quantité
offerte à l’époque n dépend non pas du prix à l’époque n, mais du prix à l’époque n-1.
Les formes les plus simples que l’on peut donner aux fonctions d’offre et de demande
sont alors :
Qo (n)  apn1  b

Qd (n)  cpn  d
Où a, b, c et d sont des constantes strictement positives.
Etudier l’équilibre du marché.

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Technique d’Analyse Economique 2

Bibliographie générale

1- K. Sydsaeter et P. Hammond (1995), Mathematics for Economic Analysis, Prentice


Hall.

2- D. Leonard et N. V. Long (1992), Optimal Control Theory and Static Optimization in


Economics, Cambridge university Press, (nouvelle édition).

3- M. Chiang (2005), Fundamental Methods of Mathematical Economics, 4th ed., Mc


Graw-Hill.

4- C. P. Simon et L. Blume (2003), Mathématiques pour économistes, De Boeck


université.

5- Boissonnade Marie et Fredon Daniel (1992), Analyse Mathématique Collection U


Flash, tome 2, ed Armand Colin.

6- Hal R. Varian (1995), Analyse microéconomique, 3e édition, De Boeck université.

7- Archinard Gabriel et Guerrien Bernard (1992), Analyse mathématique pour


économistes, 4th ed, Economica.

8- W. Bossert (2002), Lecture Notes on Introduction to Mathematical Economics,


Université de Montréal, http://www.sceco.umontreal.ca/liste_personnel/bossert.htm.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Table des matières

Introduction ............................................................................................................................3
Partie I : OPTIMISATION STATIQUE................................................................................4
Chapitre 1 : Quelques rappels ..................................................................................................4
1.1 Définitions préliminaires ...................................................................................................4
1.2 Matrices définies et semi – définies ...................................................................................7
a) Matrice définie positive .................................................................................................................. 7
b) Matrice semi-définie positive ......................................................................................................... 7
c) Matrice définie négative ................................................................................................................. 7
d) Matrice semi-définie négative ........................................................................................................ 8

1.3 Ensembles convexes ...........................................................................................................8


1.4 Fonctions concaves, fonctions convexes ............................................................................9
a) Définition de fonctions concaves sur un sous ensemble convexe de S............................................ 9
b) Définition de fonctions convexes sur un sous ensemble convexe de S.......................................... 10

Chapitre 2 : Optimisation libre : Existence d’Extrema, caractérisation pour une fonction à


plusieurs variables, conditions de premier et second ordres ...................................................15
2.1. Extrema globaux ou locaux .............................................................................................15
a) Définition ...................................................................................................................................... 15
b) Extrémum libre ............................................................................................................................ 16

2.2. Cas des fonctions de deux variables ................................................................................17


2.3. Cas des fonctions de n variables ......................................................................................17
Chapitre 3 : Optimisation sous contrainte (s) d’égalité : Méthode de substitution directe,
méthode de Lagrange ............................................................................................................20
3.1. Extrémums liés ................................................................................................................20
a) Méthode de substitution ............................................................................................................... 20
b) Le multiplicateur de Lagrange..................................................................................................... 21

3.2. Extrémums liés dans le cas de plusieurs contraintes ......................................................24


Chapitre 4 : Optimisation sous contrainte(s) d’inégalité : Méthode de Kuhn-Tucker ..................27
4.1. Extrema sous contraintes en forme d’inégalités .............................................................28
a) Définition ...................................................................................................................................... 28

4.2. Conditions de Kuhn et Tucker ........................................................................................29


a) Définition (contraintes saturées) .................................................................................................. 29
b) Définition (contraintes régulières) ............................................................................................... 29
c) Théorème de Kuhn et Tucker ...................................................................................................... 30
d) Interprétation économique des variables duales j .................................................................. 31

Partie II : OPTIMISATION DYNAMIQUE ........................................................................33

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Technique d’Analyse Economique 2

Chapitre 5 : Equations différentielles ......................................................................................33


5.1. Equation différentielle à variables séparées ...................................................................33
5.2. Equation différentielle linéaire du 1er ordre ..................................................................33
5.3. Equations différentielles d’ordre 2 ..................................................................................36
a) Equations différentielles linéaire homogène d’ordre deux à coefficients constants. ................... 36
b) Equation différentielle linéaire de 2nd ordre avec second membre et à coefficients constants. . 38

Chapitre 6 : Equations aux différences finies ou équations de récurrence : équations linéaires de


premier et second ordres .......................................................................................................42
6.1. Equation linéaire d’ordre 1 (aux différences finies) .......................................................44
a) Equation linéaire homogène ......................................................................................................... 44
b) Equation linéaire d’ordre 1 avec second membre ....................................................................... 44

6.2. Equation de récurrence d’ordre 2 ..................................................................................46


Bibliographie générale ........................................................................................................48
Table des matières ...............................................................................................................50

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences Economiques / Semestre 3

Technique d’Analyse
Economique 2
Hervé Daniel GBAME

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Institut Universitaire d'Abidjan

Théories
macroéconomique 2
YERADE JEANNE N’KONGON

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

THEORIES
MICROECONOMIQUES 2

YERADE JEANNE N’KONGON

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Sommaire

INTRODUCTION.......................................................................................3
Chapitre 1 : COMPORTEMENT ET CHOIX OPTIMAL DU
CONSOMMATEUR ………………….......................................................5
I. Différentes approches de l’analyse du comportement du
consommateur ....................................................................................5
II. Fondements de l’analyse couts-avantage..........................................14
Chapitre 2 : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES
FACTEURS DE PRODUCTION………………………………………...27
I. Quelques rappels sur la fonction de production …………………...27
II. Rappel de quelques notions importantes …………………………..32
III. Notions de substitution et complémentarité……………………….38
Chapitre 3 : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE-ECONOMIQUE.46
I. Equilibre général concurrentiel ........................................................46
II. Equilibre général d’une économie d’échange……………………...54
III. Théorie de l’optimum ……………………………………………..62
Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS……………...76
I. Le monopole ……………………………………………………....76
II. La concurrence monopolistique .......................................................83
III. L’oligopole ………………………………………………………...84
Chapitre V : LA THEORIE DE L’INFORMATION……………………..93
I. Définition des concepts…………………………………………….93
II. Concurrence imparfaite et rigidité des prix : apport d’Akerlof ........96
III. Asymétrie d’information et marché du travail………………98

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

INTRODUCTION
Plusieurs définitions de la notion d’Economie ou de la science économique
existent. Malgré leur diversité, ces définitions semblent toutes s’accorder sur
le fait que l’Economie est la science de l’allocation des ressources rares à des
fins concurrentes.
Cette discipline comporte deux grandes branches que sont la macroéconomie
et la microéconomie. Si la première branche est grosso modo une analyse
des principaux agrégats économiques, la seconde (la microéconomie) est une
analyse économique du comportement des agents économiques.
Objets et Méthodes de la microéconomie
L’objet de l’analyse microéconomique est de rechercher une meilleure
allocation des ressources rares entre des usages alternatifs dans les
économies modernes et réfléchit sur le rôle que jouent les prix et les marchés
dans ce processus. Cette branche s’intéresse à l’organisation des marchés,
aux stratégies des agents économiques et aux rôles des institutions. Elle
s’intéresse par ailleurs à la manière dont ces ressources sont créées et au rôle
des phénomènes du type l’innovation des entreprises dans cette création.
En visant la meilleure compréhension de ces phénomènes, l’analyse
microéconomique cherche à renforcer les capacités de prédiction et de
contrôle.
A l’instar de toute l’analyse microéconomique, le cours de micro 2 trouve
son fondement dans la théorie classique et néoclassique. Les partisans de
cette théorie, notamment les néoclassiques, utilisent abondamment les
mathématiques pour formaliser les rapports entre les grandeurs et les
conditions de maximisation des satisfactions. Trois principes fondamentaux
constituent le socle de la théorie microéconomique néoclassique :

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

1) Le principe de liberté et d’égalité


Selon ce principe, les individus, les acteurs économiques sont supposés libres
et tous égaux, du moins en droit. Cette égalité ne signifie pas que les
individus ont les mêmes dotations initiales en termes de richesses mais qu’ils
ont les mêmes possibilités en ce qui concerne l’autonomie de leurs décisions.
2) Le principe de comportements similaires
Ce principe prône la similarité des comportements des agents économiques.
Ainsi, de l’étude du comportement d’un seul agent économique, on peut
déduire des conclusions sur le comportement des autres agents
économiques ; raison pour laquelle on parle de la théorie du consommateur
et de la théorie du producteur et non de la théorie des consommateurs ou des
producteurs.
A chaque acteur économique, on associe une fonction- objectif.
Pour le consommateur, on a :

 Max U  Xij 

 ; avec Xij = la demande du bien X j par le consommateur

 s / c que R i   j ij
P X

i où j représente les biens et services variant de 1 à m et i représente les


consommateurs variant de 1 à n. On a donc dans la réalité m (Biens et
Services) et n (Consommateurs).
La résolution de ce programme d’optimisation permet d’obtenir les
demandes conditionnelles ou demandes Marshalliennes dont les
arguments sont les prix des Biens et Services et le Revenu du consommateur
tel que Xij  X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri ) avec Pj = les prix des Biens et Services

et R i = le revenu du consommateur i.
Pour le producteur, on va lui associer une fonction- objectif (maximiser son
profit) sous contrainte d’un niveau de crédit. On a de la programmation
suivante :
4

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

 Max  =PQ-C  Q 

 s / c c  c

cm  Q   p d'où Q=c-1m  p  avec cm  c

Le programme d’optimisation du producteur conduit à obtenir les fonctions


d’offres dont les arguments sont les prix des facteurs de production (le capital
et le travail).
3) Le principe d’échange
Les agents économiques (consommateurs et producteurs) sont liés par la
relation d’échange volontaire de Biens et Services. On cherchera à
comprendre le motif qui pousse les agents économiques à procéder à ces
échanges volontaires.
Dans la théorie microéconomique, on part du fait qu’à chaque agent est
associé sa fonction-objectif (fonction d’utilité pour le consommateur,
fonction de profit pour le producteur) et que chaque agent cherche à porter
sa fonction-objectif à un niveau maximal, et c’est par l’échange volontaire
que s’opère cette recherche de maximum.
Lorsque pour un état économique donné, chaque agent a atteint son
maximum ; plus personne ne juge nécessaire de changer. On dit que cet état
est une position d’équilibre. Comme le principe de maximisation conduit à
la détermination des fonctions d’offre et de demande. Un équilibre défini
comme étant l’égalité entre les offres et les demandes.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

CHAPITRE I : THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR

Introduction

La théorie du consommateur occupe une place centrale dans la théorie


néoclassique. Elle s’intéresse particulièrement à ce qui est à la base des
échanges entre les agents. Historiquement, elle s’est construite autour de la
notion d’utilité, et tout particulièrement sur celle de l’utilité de la dernière
unité consommée : c’est-à-dire l’utilité marginale (Um). C’est dire la forte
contribution des néo-classiques au développement de cette théorie.
Par ailleurs, le problème du consommateur est de pouvoir maximiser son
bien-être économique (utilité) (en satisfaisant le maximum de ses besoins) à
partir de son revenu monétaire (R) limité. Très peu de ménages (sinon aucun)
arrive à accomplir cette tâche. Cet échec provient du manque d’informations
exactes relatives à son environnement économique et surtout des décisions
impulsives d’achat. Cependant, le ménage fait un effort afin d’atteindre le
maximum de satisfaction à partir d’un revenu monétaire limité : lequel
revenu monétaire détermine la demande individuelle de biens et services.
La formation de la demande du consommateur soumet celui-ci à un certain
nombre d’hypothèses :
 Il doit être capable d’évaluer l’utilité des biens qu’il consomme ;
 Il doit être rationnel. Le postulat de rationalité constitue le point de
départ habituel de la théorie du consommateur. En effet, on suppose
que le consommateur fait son choix dans l’ensemble des options qui
lui sont ouvertes de manière à rendre maximale la satisfaction qu’il
retire de la consommation des biens correspondant à l’option retenue.
Ceci implique qu’il connaisse les alternatives qui le concernent et qu’il
soit capable de les évaluer. Toute l’information concernant la

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

satisfaction du consommateur devant diverses quantités de biens est


contenues dans sa fonction d’utilité.
L’analyse du comportement économique du consommateur se fera à partir
de quelque thèmes ou notions (approche primale et approche duale) ainsi que
certain fondement d‘analyse « coûts-avantages ».
1. Différents approches de l’analyse du comportement du consommateur

1.1 L’approche primale

La théorie du consommateur consiste en une approche primale qui vise à


maximiser son niveau d’utilité sous contrainte de son revenu. La fonction
d’utilité directe d’un consommateur i est donnée par : U i = U  X ij  , avec

comme argument les quantités de biens et services consommées telles que


X ij positif : X ij  0 , i représentant les consommateurs et variant de 1 à n et j

représentant les biens et services et variant de 1 à m. La contrainte de notre


consommateur est notée : Ri   Pj X ij . Supposant que nous sommes dans
une économie de consommation de masse. Tout le revenu du consommateur
sert à l’acquisition de biens et services. Pour résoudre ce programme
d’optimisation, on utilisera la méthode du multiplicateur de Lagrange:
L  X ij ,    U  X ij     Ri   Pj X ij  .

1.1.1 Les fonctions de demande marshalliennes ou concurrentielles


La résolution du programme ci-dessus est obtenue par le système suivant :

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 L U  X ij 
    p1  0
 x1 x1

 L  U  X ij    p  0
 x x2
2

 2
.

.
.

 L U  X ij 
    pm  0
 xm xm
 L
  0  Ri   Pj X ij  0
 

La solution optimale de ce programme est donnée par :


X
ij  X ij ( P1, P2 ,..., Pm , Ri ) avec
X ij = fonction de demande

marshallienne ou fonction concurrentielles et P1 , P2 ,..., Pm , Ri les


arguments de cette fonction.
1.1.2 Propriétés de la fonction de demande marshallienne
Homogénéité de degré 0
Xij  X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )
 Xij  X ij ( P1 ,  P2 ,...,  Pm ,  Ri )
  0 X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )    R
 Les consommateurs ne sont pas victimes d’une quelconque illusion
monétaire.
Nature des Biens
 Elasticité croisée de la demande
X ij* pm
ej  
m pm X ij*

Si e j  0 alors les biens j et m sont substituables


m

Si e j  0 alors les biens j et m sont complémentaires


m

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Si e j  0 alors les biens j et m sont indépendants ou neutres


m

 Elasticité- revenu de la demande


X ij* Ri
er  
Ri X ij*

Si 0  er  1  bien normal
Si er  0  bien inférieur
Si er  1  bien supérieur ou de luxe.
Les biens giffen font partie de la catégorie de biens inférieurs et en plus
quand le prix du bien augmente la quantité demandée augmente de même
que quand le prix du bien diminue la quantité demandée diminue.
 Elasticité prix de la demande
X ij* pj
ep  
j p j X ij*

Si e p  1 , la demande est élastique.


j

Si e j  1 , la demande est inélastique.


m

Si e p  1 la demande est unitaire.


j

1.1.3 La fonction d’utilité indirecte : identité de Roy


Soit U i = U  X ij  , une fonction d’utilité directe avec pour arguments les

quantités physiques des biens et services (X ij  0) , les fonctions de demandes


marshalliennes ou fonctions de demande concurrentielles pour un
consommateur i sont : Xij  X ij ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri )
Pour obtenir la fonction d’utilité indirecte, il suffit de remplacer les fonctions
de demandes concurrentielles dans la fonction d’utilité indirecte.

Page 76 of 343
Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Soit Vi cette fonction d’utilité indirecte, on a Vi = V  X *ij  ; les prix et le

revenu sont les arguments de cette fonction d’utilité indirecte, ainsi


Vi  V ( P1 , P2 ,..., Pm , Ri ) . L’utilité de l’identité de Roy est d’obtenir

les fonctions de demandes marshalliennes à partir de la fonction indirecte


grâce à la formulation suivante :
V

Pi
X ij  où V  X *ij  est la fonction d’utilité indirecte.
V
R

Démonstration 1 :
Montrons à l’aide de la fonction d’utilité indirecte V(.) que  est l’utilité
V
marginale du revenu c’est-à-dire que .
R
 V ( p, R)  U ( x( p, R))  U ( x1 ( p, R), x2 ( p, R),...xm ( p, R))

V U x1 U xm
  ..... 
R x1 R xm R
Si le vecteur de demande (solution) ne comporte aucune composante nulle
(“pas de solution en coin”) il doit alors vérifier la condition nécessaire
d’équilibre :
V x x
  p1 1  .....   pm m
R R R
 x x 
   p1 1  .....  pm m 
 R R 
Nous savons que p1 x1  .......  pm xm  R (contrainte budgétaire). On en
déduit :
x1 x R
p1  .....  pm m   1 (dérivation de la contrainte budgétaire). Pour
R R R
finir, on a :

10

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

V
.
R
Démonstration 2 : démonstration de l’identité de Roy
V ( p, R)  U ( x( p, R)) dérivons V ( p, R) par rapport à p1 .
V U x1 U xm
  .....  (1)
p1 x1 p1 xm p1
La solution (intérieure) vérifie l’égalité suivante :
U
  pi i
xi
V x x
  p1 1  .....   pm m
p1 p1 p1

V  x x 
   p1 1  .....  pm m  (2)
p1  p1 p1 

Par ailleurs, en dérivant la contrainte budgétaire p1 x1  .......  pm xm  R par


rapport à p1 , on obtient :
x1 x R
x1  p1  ....  pm m   0 (car R est une constante)
p1 p1 p1
m
xi
Donc x1   pi (3)
i 1 p1
En portant (3) dans (2), on a :
V
  x1 ( p, R)
p1
V
p1
x1 ( p, R )  

V
Pourtant, nous savons que  
R

11

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

V
p
Alors x1 ( p, R )   1
V
R
C’est ce résultat que nous généralisons comme suit :
V
p
xi ( p, R )   i
V
R
C’est l’identité de Roy qui permet de déterminer facilement les fonctions de
demande lorsque la fonction d’utilité indirecte est donnée.
Exercice d’application :

 
1 1 2
p1 2 +p 2 2
Soit la fonction d’utilité indirecte V = . p1 et p2 les
R

prix des biens X 1 et X 2 et R le revenu du consommateur. Déterminons les


fonctions de demandes marshalliennes.

R R
Réponse X 1*  1 1 et X 2*  1 1
p1  p1 2
p2 2 p2  p1 2
p2 2

1.2 L’approche duale de la théorie du consommateur

La fonction de demande compensée ou Hicksienne


Dans l’approche duale, le niveau d’utilité est fixé et l’on cherche la dépense
minimale (Revenu) qui permet d’atteindre ce niveau d’utilité. Le
comportement du consommateur est alors formaliser par le programme
suivant :
 Min  Pj X ij
 avec j variant de 1 à m et i variant de 1 à n
s/c U 0  U  X ij 

12

Page 79 of 343
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

La résolution de ce programme passe par l’optimisation de la fonction


suivante :

 
L  X ij ,     Pj X ij   U 0  U  X ij  et l’on obtient la fonction de

demande compensée ou Hicksienne suivante :


X
ij  X ij ( P1, P2 ,..., Pm ,U0 )

1.2.1 La fonction de revenu compensée


Soit un système de prix P0 et U 0 le niveau d’utilité à atteindre sous le
système U 0 .

U0  U 
Xi  R1 , P0  
 où X ij ( R1; P0 ) sont les fonctions de

demandes marshalliennes.
U 0 est l’utilité de référence. Supposons que le système de prix change et

donc normalement le niveau d’utilité doit changer. Le revenu compensé est


alors le revenu qui dans ce nouveau système de prix P0' permettra au
consommateur de garder le même niveau d’utilité.
Exemple :
Soit la fonction d’utilité U=logX1  log X 2 et R=16 ; P= 1,2  et

P' = 1,3

Déterminer la fonction de revenu compensée.


Réponse :
Pour un revenu R quelconque, on obtient les fonctions de demandes
marshalliennes suivantes :
R R
X1*  et X*2  et
2 p1 2 p2

 R   R   R2 
U max  U 0  log    log    log  
 2 p1   2 p2   4 p1 p2 

13

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 R2 
U max  log  
 4 p1 p2 

R'
Pour que R ' soit un revenu compensé, on aura aussi X1*'  et
2 p1'

R'
X*'2  et donc le niveau d’utilité atteint sous le nouveau système de prix
2 p2'

 p ; p  doit être égal à celui de référence U


'
1
'
2 0 tel que :

 R'   R'   R '2 


U '
max  log  ' 
 log  ' 
 U 0  log  ' ' 
 U 0 d’où
 2 p1   2 p2   4 p1 p2 

R '  R U 0 , P '   2 p1' p2' eU 0

En application :
 162 
R'  2 1 3  elog32 car U 0  log   donc R'  8 6
 4  1 2 

1.2.3 Variation compensatrice du revenu


Soit  R,P,U  et  R,P ' ,U  deux situations économiques dans lesquelles se

trouve un consommateur et qui lui procurent le même niveau de satisfaction.


La variation compensatrice du revenu est la variation C telle que le niveau
d’utilité demeure constant par rapport à la situation de référence  R,P,U  .
En d’autres termes, la variation compensatrice du revenu est ce qu’il faut
ajouter au revenu initial pour qu’au nouveau système de prix l’agent puisse
avoir le même niveau d’utilité que dans l’état initial c'est-à-dire la variation
du revenu qui permet de compenser l’agent de la variation des prix.
C= R '  R et donc dans l’exercice précédent :

C= R '  R  C=8 6  16  8  6 2 

14

Page 81 of 343
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

3) Introduction du revenu et du loisir dans la fonction d’utilité


On sait que le revenu a une utilité pour le consommateur puisqu’il lui permet
d’acquérir des biens et services. En général, ce revenu est obtenu grâce au
travail. Mais comme le travail est pénible, le travailleur réserve une partie de
son temps au loisir. Soit L0 , le temps maximal de travail et l, le temps de
loisir. L, le temps de travail effectif et R, le revenu du consommateur, on
peut donc écrire :
U=U (l ; R) (1.1) avec l  L0  L  L=L0  l

Si la seule source du revenu du consommateur est son travail payé


au taux horaire w, la contrainte budgétaire s’écrit : R  w L

soit R  w  L  R  w  L0  l   R  wl  wL0

La relation (1.1) traduit l’arbitrage entre revenu et loisir tel que


graphiquement on ait :

Dans ce graphique, il ressort que lorsque le consommateur veut


plus de temps de loisir, il doit renoncer à un certain montant de
revenu. Le taux de substitut du revenu pour le loisir est tel que :
15

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

U
  l
dR
U
1.3
dl
R

Démonstration
Appliquons la différentielle totale à la fonction d’utilité
U  U (l , R)

U U
dU  dl  dR  0
l R
U
  l
dR

dl U
R

Et comme l  L0  L  L=L0  l et R  w  L , on a
U  l , R   U 0  L0  L, wL 

l  L  ; R  L  
U  

Les conditions d’optimisation de cette utilité seront :


 CIO (Condition de première Ordre) :
dU dU U l U R
0      0
dL dL l L R L
U U
- w 0
l R
U
 l  w 1.4 
U
R
dR
De 1.3 et 1.4 , on a :   w le taux de substitution du revenu pour le
dl

salaire est égale au taux de salaire.


 CIIO (Condition de deuxième Ordre) :
d 2U  2U  2U 2  U
2
  2   0
dL2 l 2 lR R 2

16

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Démonstration
𝑑𝑈 𝜕𝑈 𝜕𝑙 𝜕𝑈 𝜕𝑅
= ∗ + ∗
𝑑𝐿 𝜕𝑙 𝜕𝐿 𝜕𝑅 𝜕𝐿
𝑑𝑈 𝜕𝑈 𝜕𝑈
=− +𝑤∗
𝑑𝐿 𝜕𝑙 𝜕𝑅
𝑑 2𝑈 𝜕 2 𝑈 𝜕𝑙 𝜕 2 𝑈 𝜕𝑅 𝜕 2 𝑈 𝜕𝑙 𝜕 2 𝑈 𝜕𝑅
=− ∗ + ∗ +𝑤∗[ ∗ + ∗ ]
𝑑𝐿2 𝜕𝑙𝜕𝑙 𝜕𝐿 𝜕𝑙𝜕𝑅 𝜕𝐿 𝜕𝑅𝜕𝑙 𝜕𝐿 𝜕𝑅𝜕𝑅 𝜕𝐿
𝑑 2𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈
= −[ ∗ (−1) + ∗ 𝑤] + 𝑤
𝑑𝐿2 𝜕𝑙𝜕𝑙 𝜕𝑙𝜕𝑅
𝜕2𝑈 𝜕2 𝑈
∗[ ∗ (−1) + ∗ 𝑤]
𝜕𝑅𝜕𝑙 𝜕𝑅𝜕𝑅
𝑑2 𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈
= −𝑤 −𝑤 + 𝑤2 ∗ 2
𝑑𝐿2 𝜕𝑙2 𝜕𝑙𝜕𝑅 𝜕𝑅𝜕𝑙 𝜕𝑅
𝑑2 𝑈 𝜕2 𝑈
𝜕2 𝑈 2
𝜕2 𝑈
= 2 − 2𝑤 +𝑤 ∗ 2
𝑑𝐿2 𝜕𝑙 𝜕𝑙𝜕𝑅 𝜕𝑅
Si la condition suivante ci-dessus est vérifiée, la relation 1.4 est une relation
fonctionnelle entre L et w telle que la satisfaction du consommateur soit
maximale. Elle définit alors une courbe optimale de travail. C’est aussi une
courbe de demande de revenu puisque l’offre de travail équivaut à une
demande de revenu.
II- Les fondements de l’analyse (coûts-avantages)
1- le surplus du consommateur
Pour décider s’il est opportun de réaliser un projet d’investissement public
on fait au préalable une analyse « coût-avantage » du projet dans celle-ci on
essaie d’évaluer l’effet des décisions publiques sur le bien-être collectif en
terme monétaire. Cette évaluation fait appel à la notion de surplus du
consommateur.

17

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

a) Définition et formulation mathématique du surplus


Le surplus ou rente du consommateur est un gain psychologique obtenue par
le consommateur. Il égale à la différence entre la somme maximale de
monnaie qu’il est disposé à payer pour obtenir une certaine quantité de bien
et la dépense qu’il supporte effectivement.

SC= aire (PBA) =aire (OABQ1) – aire (OPBQ1)


Soit P=d  q  la fonction de demande inverse.

aire  OABQ1    p  d q


Q1

18

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

aire  OPBQ1   p1Q1

SC=aire  p1BA    p  d  q   p1Q1


q1

Exemple :
1
Soit la demande d’un bien tel que q=- p  5 . Calculer le surplus du
2
consommateur lorsqu’il achète le bien au prix p1  3
Résolution :
1 7
q=- p  5  p= -2q+10 Pour p = 3  q= .
2 2

p  d  q   p1q1
q1
SC= 
0

 7
7
SC   2  2q  10 dq   3  
0
 2
 7
7
SC    q 2  10q  2   3  
0
 2
SC  50
2) variation du surplus des consommateurs

Considérons la situation représentée par le graphique suivant  p0 ; q0  est

la situation de départ et SC0  aire  p0 AB  le surplus de départ. On


19

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

suppose que le prix baisse de p0 à p1 et que le surplus passe de SC0 à


SC1  aire  p1 AC  , la variation du surplus est donnée par :

 SC  q0 pd  q   p q
 0 0 0 0
SC  SC1  SC0 avec : 
 SC1   pd  q   p1q1
q1

 0

SC  SC1  SC0    pd  q   p1q1     pd  q   p0 q0 


q1 q0


 0 
   0 

pd  q   p1q1   pd  q   p0 q0
q1 q0
SC  SC1  SC0  
0 0

pd  q    pd  q    p0 q0  p1q1 
q1 0
SC  SC1  SC0  
0 q0

pd  q    p0 q0  p1q1 
q1
SC  SC1  SC0  
q0

c) Bénéfice social, surplus social et surplus des producteurs


Supposons que le surplus des consommateurs est donné par

p  d  q   p1q1 . Ce surplus est égal à la somme des courbes de


q1
SC= 
0

demandes individuelles, on parle aussi de demande du bien considéré pour


l’ensemble des individus consommant ce bien. Supposons que le surplus
résulte de la réalisation d’un projet qui fournit une quantité q1 au prix p1 .
Les consommateurs dépensent alors effectivement
p1Q1 avec Q1   q1 mais sont disposés à payer aussi le surplus SC

pour avoir q1 . La volonté totale de payer des consommateurs est appelée


bénéfice social du projet, variation d’utilité collective ou encore surplus
économique.

pd  q 
q1
BS  sc  p1Q1  0

20

Page 87 of 343
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

En prenant en compte le coût de production, le surplus est défini comme la


différence entre le bénéfice social et le coût de production telle que :
SS  BS  CT
De même on définit le surplus des producteurs comme la différence entre les
dépenses des consommateurs (recettes pour les producteurs) et le coût de
production. Le surplus social est alors égal à la somme du surplus des
consommateurs et du surplus des producteurs. SS  SC  SP

21

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

2) Effet de la subvention et de la taxation des prix sur le surplus du


consommateur
On sait que l’un des postulats de la théorie classique et néo-classique est la
non intervention de l’Etat sur le marché. Toutefois dans la réalité l’Etat
intervient pour des questions d’ordre social soit en subventionnant le bien,
soit en le taxant.
 L’effet de la subvention du prix sur le bien-être du
consommateur
Supposons que le prix d’équilibre auquel le bien doit être échangé est p0 et
la quantité d’équilibre est Q0 .La subvention fait passer le prix de p0 à p1
et au prix p1 , la quantité demandée est Q1 .

22

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Au prix p0 , le surplus du consommateur est représenté par  p0 AB   SC0

. Au prix p1 (prix subventionné) le surplus du consommateur est

 p1 AC   SC1 . Lorsqu’il y a la subvention la variation du surplus du


consommateur est :
SC  SC1  SC0  aire  p1 p0 BC  telle que

p1  p0   p0  p0 1    avec  =taux de la subvention. On constate

que p1  p0 . Donc la subvention contribue à accroitre le surplus des


consommateurs.

 L’effet de la taxation du prix sur le bien-être du consommateur


On suppose un équilibre initial  p0Q0  , l’Etat décide de taxer le prix du bien
tel qu’on ait p1 avec p1  p0 . Il y aura donc un excès d’offre.

Au prix
p0  SC0  aire  p0 AC 

Au prix
p1  SC1  aire  p1 AB 

SC  SC1  SC0  aire  p0 p1BC 

telle que p1  p0   p0  p0 1    avec  =au taux de la taxe prélevée.

Ici on remarque que p1  p0 . Donc la taxation contribue à réduire le bien être


ou le surplus des consommateurs.
23

Page 90 of 343
Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

EXERCICE D’APPLICATION

On a la demande de bien 1 qui s’écrit :


R2
x1 
2 p1  0,5 p2  0, 2 p3

Etudier la nature de ce bien.


NB : Afin d’étudier la nature de ce bien avec les autres biens liés, il faut
déterminer les élasticités de la demande par rapport au revenu, et aux prix.

24

Page 91 of 343
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

POINTS IMPORTANTS A RETENIR


 Approche primale et duale,
 Multiplicateur de Lagrange,
 fonctions de demandes marshalliennes ou concurrentielles,
fonctions de demande compensée ou Hicksienne,
 Variation compensatrice de revenu, variation équivalente,
 Surplus du consommateur, surplus du producteur,
 Bénéfice social…

25

Page 92 of 343
Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR


APPROFONDIR CE CHAPITRE

 Varian, H. (2003), Analyse microéconomique, De Boeck.


Chap.7 pp.97-118. Disponible à la bibliothèque de IUA.

 Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De


Boeck. chap. 30 pp.583-612. Disponible à la bibliothèque de
IUA.

 Pindyck, R. et D. Rubinfeld (2009), Microéconomie, Pearson


Chap.3 pp. 63-105. Disponible à la bibliothèque de IUA.

26

Page 93 of 343
EXERCICES D’ASSIMILATION
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

I- Questions de contrôle de connaissances


1) Quelle différence faites-vous entre les approches primale et duale ?
2) Donnez l’interprétation du multiplicateur de Lagrange.
3) Que savez-vous de l’utilité marginale ?
4) Que stipule la loi de la productivité marginale décroissante ?
5) Quelle(s) différence(s) y a-t-il entre les fonctions de demandes
marshalliennes ou concurrentielles et les fonctions de demande compensée
ou Hicksienne ?
II- Exercices de réflexion

Problème1: Un agent économique consomme deux biens, 1 et 2, en quantités x1 et


x2 aux prix P1 et P2 respectivement. Sa fonction d’utilité est U(x1,x2)=x1x2.
1) Déterminer la dépense minimale Do pour atteindre le niveau d’utilité Uo.
2) Si Uo=50, P1=10 et P2=20 déterminer la dépense minimale et les quantités
d’équilibre correspondantes.
3) Si P1 passe de 10 à 15, P2 et Uo restant inchangés, déterminer le montant du
transfert nécessaire que devra recevoir l’agent économique.
Problème2: Un consommateur a la fonction d’utilité où X1
et X2 représentent les quantités de deux biens 1 et 2 ayant pour prix unitaires P1 et
P2 respectivement. Si R est le revenu du consommateur, déterminer l’élasticité prix
directe, l’élasticité revenu du bien 1 et l’élasticité prix-croisé.
Exercices de réflexion- suite
Problème 3: On considère un consommateur dont la fonction d’utilité prend en
compte la consommation (C) au prix (P), la demande de monnaie (M) et le temps
de loisir (L-LO) [LO mesurant le maximum d’heure de travail que le
consommateur peut physiquement fournir] de la façon suivante:
où Log désigne le logarithme népérien.
Ce consommateur à un salaire horaire de w et une encaisse monétaire de départ
égale à MO.
1) Déterminer la contrainte budgétaire de ce consommateur. Quel
doit être le signe de a, b et d si on a un consommateur normal ou rationnel?
Déterminer les utilités marginales procurées par la consommation d’encaisse
monétaire et le temps de loisir. Si l’étude est faite sur une journée, quelle est la
valeur maximum de L?
2) Déterminer la consommation, la quantité de monnaie et de temps
de travail optimaux. Pour l’application numérique, on se servira des valeurs
suivantes:

27

Page 94 of 343
Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE

Questions de cours (voir cours)


Probleme1 : Le programme à résoudre est

1) Les fonctions de demande sont

2) Si Uo=50; P1=10 et P2=20 alors

3) Si Uo=50; P’1=15 et P2=20 alors et le montant du transfert est

Probleme2: A partir du programme marshallien on obtient les fonctions de


demande : L’élasticité prix-

directe est donc ; la demande du bien 1 est à élasticité unitaire.

L’élasticité revenu est le bien 1 est normal.

L’élasticité prix-croisé est les biens 1 et 2

sont substituts.

28

Page 95 of 343
THEORIES MICROECONOMIQUES 2

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE-suite et fin

Probleme3 : 1) la dépense est tandis que le revenu est la


contrainte budgétaire est Pour un consommateur rationnel,
l’utilité augmente lorsque la consommation ou les encaisses détenues
s’accroissent ( ) et baisse lorsque le temps de loisir diminue ou
lorsque le temps de travail s’élève (donc ). Les utilités marginales sont
LO est au plus égal à

24 heures.
2) Le programme du consommateur est
et la fonction de Lagrange

CIO:

En remplaçant (5) et (6) dans l’expression (4)

Si

29

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES


FACTEURS DE PRODUCTION

Introduction
La théorie de la production cherche à analyser la façon dont l’entrepreneur,
pour un « état donné de l’art » ou de technologie, combine différents facteurs
de production pour obtenir un produit d’une manière économiquement
efficace.

Section 1 : Quelques rappels sur la fonction de production

L’objet de l’analyse de la demande de travail est d’expliquer la quantité de


travail utilisée (demandée) par une entreprise. Il s’agit d’identifier les
variables qui jouent un rôle dans la détermination de la demande de travail
(c’est-à-dire analyser les déterminants ou les facteurs explicatifs de la
demande) et d’en préciser les effets, tant du point de vue qualitatif que
quantitatif.

1.1 Définition et Exemples

Définition : On définit la fonction de production comme étant la quantité


maximale d’output pouvant être obtenue à partir d’une combinaison de
facteurs (ou technique) donnée.
La fonction de production constitue une description de la technologie. En
notant y le niveau de production, elle s’écrit de manière très générale dans le
cas à deux facteurs (travail et capital) :
𝒚 = 𝒇(𝑲, 𝑳)
avec (K; L) une technique de production, K désignant le stock de capital et
L désignant la quantité de travail.
Remarque 1 : La quantité de travail L est mesurée en heures. Par exemple,
𝐿 = 30 × 8 = 24 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 pour 30 individus travaillant chacun 8 heures.

30

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Remarque 2 : La généralisation au cas à n facteurs est directe. En notant


𝑥𝑖 , 𝑖 = 1, … . , 𝑛. la quantité d’input 𝑖 utilisée par la technique (𝑥1, 𝑥2 … , 𝑥𝑛 ),
on aura : 𝑦 = 𝑓(𝑥1 , 𝑥2 … , 𝑥𝑛 ).
De même, il est possible de généraliser aux cas où la firme produit plusieurs
biens (cas de la production jointe).

1.2. Quelques exemples de fonctions de production

 la fonction de production Cobb-Douglas :


𝑓 (𝐾; 𝐿) = 𝐴 × 𝐾 𝛼 𝐿𝛽 (1)
avec 𝐴, 𝛼 𝑒𝑡 𝛽 des paramètres ;
 la fonction de production à facteurs complémentaires :
𝑓 (𝐾; 𝐿) = 𝑚𝑖𝑛 [𝑎𝑘 𝐾, 𝑎𝑙 𝐿]
avec 𝑎𝑘 et 𝑎𝑙 2 paramètres ;
 la fonction de production à facteurs parfaitement substituables :
𝑓(𝐾; 𝐿) = 𝑎𝑘 𝐾 + 𝑎𝑙 𝐿
 la fonction de production CES :
𝜎−1
𝜎−1 𝜎−1 𝜎 ×𝜃
𝑓 (𝐾; 𝐿) = (𝑎𝑙 𝐿 𝜎 + 𝑎𝑘 𝐾 𝜎 )

𝑎𝑙 , 𝑎𝑘 , 𝜎 𝑒𝑡 𝜃 des paramètres.
Remarque 3 : Comme son nom l’indique, une propriété de la CES (Constant
Elasticity of Substitution) est une élasticité de substitution constante,
précisément égale à 𝜎. A ce titre, cette forme fonctionnelle est une
généralisation des trois premières. Au prix de quelques calculs, on montre
en effet :
 qu’une fonction de production à facteurs complémentaires présente
une élasticité de substitution 𝜎 = 0 (elle est donc constante) ;

31

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 qu’une fonction de production de type Cobb-Douglas est caractérisée


par une élasticité de substitution 𝜎 = 1 (elle est également constante) ;
 qu’une fonction de production à facteurs parfaitement substituables
correspond au cas où l’élasticité de substitution 𝜎 tend vers+∞.
1.3. Hypothèses
En règle générale, on pose les hypothèses suivantes sur la technologie.
H1 Facteurs essentiels :
𝒇(𝟎, 𝑳) = 𝒇(𝑲, 𝟎) = 𝟎
Interprétation :
Il faut utiliser à la fois du travail et du capital pour commencer à produire,
i.e l’isoquante de niveau 𝑦0 = 0 comprend l’axe des abscisses et l’axe des
ordonnées.
H2 Productivités marginales positives :
𝜕𝑓
= 𝑓𝐿 (𝐾, 𝐿) > 0
𝜕𝐿
𝜕𝑓
= 𝑓𝐾 (𝐾, 𝐿) > 0
𝜕𝐾
Interprétation :
La production croît avec la quantité de travail (toutes choses égales par
ailleurs, c’est-à-dire avec un stock de capital 𝐾 > 0 (cf H1) qui est maintenu
constant). De même pour le capital.
H3 Rendements marginaux décroissants :
𝜕2 𝑓
= 𝑓𝐿𝐿 (𝐾, 𝐿) < 0
𝜕𝐿2
𝜕2 𝑓
= 𝑓𝐾𝐾 (𝐾, 𝐿) < 0
𝜕𝐾 2

32

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Interprétation :
Le supplément de production qui est associé à une augmentation de la
quantité de travail diminue avec L (similairement pour le stock de capital).
L’illustration des implications des hypothèses H2 et H3 dans le cas du facteur
travail revient formellement à supposer que la fonction de production est
croissante et concave (strictement) en chacun de ses arguments. En d’autres
termes :
Augmenter la quantité d’un facteur permet d’augmenter la production (cf
l’hypothèse H2) mais cet accroissement est d’autant moins grand que la
quantité de facteur utilisée est importante.
H4 Facteurs coopérants :
𝝏𝟐 𝒇
= 𝒇𝑳𝑲 (𝑲, 𝑳) > 𝟎
𝝏𝑲𝝏𝑳
Interprétation :
La productivité marginale du travail est une fonction croissante du stock de
capital (c’est-à-dire un accroissement du stock de capital accroît la
productivité marginale du travail et ce pour tout L). Géométriquement, la
courbe de productivité marginale du travail se déplace donc vers le haut.
Remarque 5 D’après le théorème de Young :
𝒇𝑲𝑳 (𝑲, 𝑳) = 𝒇𝑳𝑲 (𝑲, 𝑳)
en tout point (K; L). Ce faisant, si une augmentation du stock de capital
accroît la productivité marginale du travail, une augmentation de la quantité
de travail accroît également (et nécessairement) la productivité marginale du
capital. Par suite, le travail est (nécessairement) coopérant avec le capital si
le capital est lui-même coopérant avec le travail.
H5 Homogénéité de degré 𝜃 Pour toute technique (𝐾; 𝐿) et pour tout 𝜇 > 0:
𝑓(𝜇𝐾, 𝜇𝐿) = 𝜇 𝜃 . 𝑓(𝐾, 𝐿)

33

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

avec 𝜃 une constante qui mesure le degré d’homogénéité de la fonction de


production.
Interprétation :
Cette hypothèse est à relier à la notion de rendements d’échelle. Ces derniers
seront en particulier :
(1) croissants si 𝜃 > 1 (doubler les quantités de facteurs fait plus que
doubler la production) ;
(2) constants si 𝜃 = 1 (doubler les quantités de facteurs permet de doubler
la production, exactement) ;
(3) décroissants si 𝜃 < 1 (la production fait moins que doubler, mais elle
augmente, lorsqu’on double les quantités de facteurs).
H6 Stricte convexité des isoquantes
Soient deux techniques 𝐴 = (𝐾𝑎 ; 𝐿𝑎 ) et 𝐵 = (𝐾𝑏 ; 𝐿𝑏 ) permettant d’obtenir
un même niveau de production 𝑦0 et soit 𝐶 = (𝐾𝑐 ; 𝐿𝑐 ) la technique moyenne
:
𝐶 = 𝜇𝐴 + (1 − 𝜇 )𝐵
= 𝜇(𝐾𝑎 ; 𝐿𝑎 ) + (1 − 𝜇 )(𝐾𝑏 ; 𝐿𝑏 )
= (𝜇𝐾𝑎 ; 𝜇 𝐿𝑎 ) + ((1 − 𝜇 )𝐾𝑏 ; (1 − 𝜇 ) 𝐿𝑏 )
= (𝜇𝐾𝑎 + (1 − 𝜇 )𝐾𝑏 , 𝜇 𝐿𝑎 + (1 − 𝜇 ) 𝐿𝑏 )
Alors, on a pour tout 0 < 𝜇 < 1 :
𝑓 (𝐶 ) > 𝜇𝑓 (𝐴) + (1 − 𝜇 )𝑓(𝐵 ) = 𝑦0
Interprétation :
Littéralement, la technique moyenne permet de produire plus.
Implication :
Les isoquantes sont convexes auquel cas le TMST (taux marginal de
substitution technique) diminue avec la quantité de travail L et il devient plus

34

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

difficile de substituer du travail au capital au fur et à mesure que l’on utilise


de plus en plus de travail.
Application : la fonction de production Cobb-Douglas
Une fonction de production Cobb-Douglas est de la forme :
𝑓(𝐾, 𝐿) = 𝐾 𝛼 𝐿𝛽
Calculons 𝑓 (𝐾, 0) 𝑒𝑡 𝑓(0, 𝐿). Il vient :
𝑓 (𝐾, 0) = 𝐾 𝛼 × 0𝛽 = 𝐾 𝛼 × 0 = 0
𝑓 (0, 𝐿) = 0𝛼 × 𝐿𝛽 = 0 × 𝐿𝛽 = 0
Avec cette forme fonctionnelle, le travail et le capital sont donc des facteurs
essentiels et l’hypothèse H1 est satisfaite. D’autre part, les dérivées d’ordre
1 s’écrivent :
𝑓𝐾 (𝐾, 𝐿) = 𝛼𝐾 𝛼−1𝐿𝛽
𝑓𝐿 (𝐾, 𝐿) = 𝛽𝐾 𝛼 𝐿𝛽−1
tandis que celles d’ordre 2 admettent pour expres sion :
𝑓𝐾𝐾 (𝐾, 𝐿) = −𝛼(1 − 𝛼)𝐾 𝛼−2 𝐿𝛽
𝑓𝐾𝐿 (𝐾, 𝐿) = 𝛼𝛽𝐾 𝛼−1 𝐿𝛽−1
𝑓𝐿𝐿 (𝐾, 𝐿) = −𝛽(1 − 𝛽)𝐾 𝛼 𝐿𝛽−2
𝑓𝐿𝐾 (𝐾, 𝐿) = 𝛼𝛽𝐾 𝛼−1 𝐿𝛽−1
Dans ces conditions :
 les conditions portant sur les paramètres 𝛼 et 𝛽 assurent que les
productivités marginales du capital et du travail sont positives.
L’hypothèse H2 est donc satisfaite ;
 la productivité marginale du capital diminue avec le stock de capital
si 0 < 𝛼 < 1 et, similairement, la productivité marginale du travail
diminue avec la quantité de travail si 0 < 𝛽 < 1. Supposer H3
contraint donc les paramètres 𝛼 et 𝛽 à être tous deux inférieurs à
l’unité ;

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 les dérivées croisées 𝑓𝐾𝐿 𝑒𝑡 𝑓𝐿𝐾 sont égales et, par ailleurs, positives.
Par conséquent, supposer que la technologie est décrite par une
fonction de production Cobb Douglas implique que les facteurs de
production sont coopérants.
Pour vérifier à présent la condition H5, il convient de calculer 𝑓(𝜇𝐾, 𝜇𝐿).
On obtient :
𝑓 (𝜇𝐾, 𝜇𝐿) = (𝜇𝐾)𝛼 (𝜇𝐿)𝛽 = 𝜇 𝛼+𝛽 𝐾 𝛼 𝐿𝛽 = 𝜇 𝛼+𝛽 𝑓(𝐾, 𝐿)
Une fonction de production de type Cobb-Douglas est donc homogène de
degré : 𝜃 = 𝛼 + 𝛽.
On en déduit que les rendements d’échelle seront décroissants, constants ou
croissants selon que la somme des paramètres 𝛼 et 𝛽 est inférieure, égale ou
supérieure à l’unité.
Remarque 6 La décroissance des productivités marginales requiert 𝛼 < 1
et 𝛽 < 1 tandis que la décroissance des rendements d’échelle requiert 𝛼 +
𝛽 < 1. Ce faisant, on peut avoir des productivités marginales décroissantes
et des rendements d’échelle croissants (pour s’en convaincre, il suffit de
3
considérer le cas où 𝛼 = 𝛽 = .
4

Pour finir, il convient de vérifier l’hypothèse H6 (stricte convexité des


isoquantes). A ces fins, on calcule à partir de la condition :
𝑓 (𝐾, 𝐿) = 𝐾 𝛼 𝐿𝛽 = 𝑦0
L’équation d’une isoquante dans le plan (L;K) en résolvant cette équation en
L. Il vient :
1 𝛽
𝐾 = ℎ(𝐿, 𝑦0 ) = 𝑦0 𝛼 × 𝐿−𝛼
Le calcul des dérivées, première et seconde, par rapport à L donne alors

′(
𝛽 1 𝛽
−𝛼 −1
ℎ 𝐿, 𝑦0 ) = − × 𝑦0 𝐿
𝛼 <0
𝛼

36

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

𝛽 𝛽 1 𝛽
ℎ′′ (𝐿, 𝑦0 ) = (1 + ) × 𝑦0 𝛼 𝐿−𝛼 −2 > 0
𝛼 𝛼
Les isoquantes sont donc bien décroissantes et convexes.

Section 2 : Rappel de quelques notions importantes

a) Un facteur de production est une ressource constituée d’élément originel


(nature ou travail) ou dérivés (capital) dont la combinaison avec d’autres
facteurs permet la production de biens ou services. Au sein d’une entreprise,
on peut représenter le processus de production de la façon suivante :

Exemple : la production d’une tonne de blé nécessite, en plus des conditions


climatiques favorables, une certaine quantité de terre, de semences,
d’engrais, de machines agricoles et de travail humain.
On peut distinguer les différents facteurs de production selon plusieurs
critères.
– En premier lieu, la provenance des facteurs utilisés par la firme permet de
distinguer entre les matières premières et les consommations intermédiaires.
Les facteurs qui sont directement extraits de la nature (du bois, du charbon,
de l’eau) sont des matières premières. Les facteurs qui sont le produit d’une
autre firme (du papier, de l’acier, de l’eau lourde) sont des consommations
intermédiaires.

37

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

– Une seconde distinction peut être introduite en considérant les possibilités


de modification des quantités utilisées des différents facteurs pendant la
période de temps étudiée. Si l’on ne peut changer la quantité d’un facteur
alors il est fixe. Si la quantité utilisée peut être modifiée, alors il s’agit d’un
facteur variable. On suppose en général que les équipements lourds comme
les bâtiments ou les machines d’une usine (le capital de la firme) et la terre
d’une exploitation agricole correspondent à des facteurs fixes, tandis que la
main-d’œuvre (le travail) et les matières premières sont des facteurs
variables.
– La dernière distinction concerne la manière dont on peut combiner les
différents facteurs pendant le processus de production. Deux facteurs sont
substituables quand on peut remplacer une certaine quantité d’un des
facteurs par une quantité supplémentaire de l’autre tout en gardant le même
niveau de production. La terre et les engrais dans l’agriculture sont des
facteurs de cette nature, de même que le travail et les machines dans
l’industrie. Si deux facteurs doivent toujours être combinés dans les mêmes
proportions alors ils sont complémentaires. Il faut une carrosserie et quatre
roues pour faire une voiture, il faut une molécule de sulfate (SO 4) et deux
molécules d’hydrogène pour faire une molécule d’acide sulfurique. Dans ce
cas si l’on augmente la quantité utilisée d’un des deux facteurs, il faut aussi
augmenter celle de l’autre pour accroître le niveau de la production.
b) la fonction de production d’une firme pourrait se définir comme la relation
qui représente les possibilités de production de cette firme c’est-à-dire la
relation existant entre l’utilisation par cette firme des différentes quantités de
facteurs de production (inputs) et les niveaux correspondant de sa
production.

38

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Application numérique
Travail Production PM Pm
L Q
0 0
1 1,2
2 3,6
3 5,4
4 6,8
5 8
6 9
7 9,8

Il est possible de caractériser quelle quantité d’output on produit en moyenne


pour chaque unité d’input. Pour ce faire on utilise le concept de productivité
moyenne :
f ( L)
PM ( L) 
L

où f (·) représente la fonction de production de cette exploitation et il nous


donne le niveau du produit pour chaque niveau d’input. On observe que la
productivité moyenne augmente d’abord et baisse légèrement ensuite. Cela
signifie qu’au fur et à mesure qu’on augmente la production, les unités
supplémentaires d’input contribuent de plus en plus faiblement à la
production. Ce phénomène peut d’ailleurs être caractérisé directement en
considérant la contribution de chaque unité d’input supplémentaire à la
production. Cette mesure nous donne la productivité marginale de chaque
unité d’input :
Q
Pm( L)   f ( L  1)  f ( L)
L

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Nous observons que la productivité marginale croît au début mais elle


commence à décroître très rapidement (voir Figure 2.3) : chaque unité
supplémentaire d’input implique une augmentation de plus en plus faible de
la production. En fait on constate ce résultat directement en regardant la
pente de chaque segment de la courbe de la fonction de production. Cette
pente augmente d’abord pour diminuer ensuite. En effet, elle est exactement
égale à la productivité marginale.
La décroissance de la productivité marginale correspond donc à la
décroissance de la pente de la fonction de production. Ceci signifie de
nouveau que chaque unité supplémentaire de facteur variable contribue de
plus en plus faiblement à la production.
Il est possible d’évaluer l’impact total de la variation d’un facteur xi sur le
niveau de production qui est alors donné par Pmi .dxi . En sommant les impacts
de toutes les variations, on obtient la variation totale du niveau de la
production :

APPLICATION :
Soit la fonction de production à deux variables suivante :
Q  f ( x1 , x2 )  10 x1 4 x24
1 3

1) Calculer la production moyenne et marginale pour chaque facteur de


production.
2) calculons le différentiel total de cette fonction de production

40

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

c) les rendements d’échelle


De manière générale, on peut considérer la multiplication par un facteur l >
1 du panier d’input et la variation correspondante de l’output. On dira que
les rendements d’échelle sont croissants si :

La production augmente plus que proportionnellement.


Les rendements d’échelle sont constants si :

La production augmente exactement dans la même proportion.


Les rendements d’échelle sont décroissants si :

La production augmente alors moins que proportionnellement.


Application :
1) Etudier les rendements d’échelle de la fonction de production décrite ci-
dessus.
2) Démontrons que les rendements d’échelle sont constants pour toute
fonction de type :

2.1. Concept d’élasticité, de substitution entre les facteurs

Le problème de substitution ou de complémentarité entre les facteurs de


production est d’abord une notion d’ordre technique. Il devient économique
lorsqu’on fait intervenir les considérations de rémunération de ces facteurs
dans leur rapport avec la substitution.

41

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

2.1.1. Elasticité technique de substitution

L’élasticité de substitution des facteurs permet de mesurer l’impact d’une


variation du taux de substitution technique (TMST) sur celui de la
combinaison productive des facteurs. Supposons (L) le travail et (K) le
capital comme les seuls facteurs de production. Le taux de substitution
K
technique du capital au travail TMSTK et la combinaison productive L
L

(intensité capitalistique) décroissant tous les deux lorsqu’on descend le long


de l’isoquante.

Pour mesurer la proportion des deux variations on fait appel à la notion


d’élasticité technique de substitution qui se définit comme suit :

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

K
d
L
K K K K
d log d log d log
  L  L   L  L
d TMSTK d log TMSTK  f   p 
L L  L  d log  mL 
d log    pmK 
TMSTK f
 
 K 
L

 est appelée élasticité technique de substitution du capital au travail.

2.1.2. Elasticité prix de substitution

Hors mis les considérations purement technique le producteur qui achète les
facteurs sur le marché aura tendance à modifier la combinaison productive
K
lorsque les prix relatif de ces deux facteurs se modifient. Pour mesurer
L

cette modification en terme relatif on fait appel à la notion d’élasticité prix


de substitution qui se définie comme suit :

K
d
L
K K
d log
 L  L avec = élasticité prix de
w w
d d log
r r
w
r

substitution ; w = taux de salaire ; r = coût d’usage du capital.

2.1.3. Equivalence entre les deux notions

En supposant que les deux facteurs K et L sont achetés sur un marché


parfaitement concurrentiel, le comportement de maximisation de profit du
producteur conduira celui-ci à rémunérer les deux facteurs à leur productivité
marginale.

43

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 f w f
 L  p

 L 
w
 f
On en déduit alors que  
 f  r r

 K p K

Section 3 : Notion de substitution et de complémentarité

Les notions de substitution et de complémentarité sont relatives et donc il


existe un abus de langage dans la définition de ces deux notions.
Exemple :
a) Pour chauffer une maison, le charbon et le bois sont supposés facteurs
substituables.
b) Pour maintenir la production a un niveau donné, si on a le choix entre
deux techniques utilisant deux facteurs de production dans des proportions
différentes, on dira aussi que les deux facteurs sont substituables.
Dans le premier cas, on parlera de substitution parfaite, dans le second cas
les facteurs seront aussi complémentaires et substituables.
Exercice d’application
K et L désigne le capital et le travail, w et r le salaire et le coût d’usage du
capital. On donne les relations suivantes :
K
log  a  b log TMSTK
L
Que désignent b et  et sous
L

K w
log  a   log
L r
quelle hypothèse b et  sont-ils équivalentes ?
Résolution
K
d log
K
log  a  b log TMSTK  1 b  L 
L L d log TMSTK
L
élasticité technique de
substitution

44

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

K
d log
K w
log  a   log   2   L  élasticité prix de
L r w
d log
r
substitution
Lorsque les deux facteurs de production sont rémunérés à leur productivité
f
 L 
w
marginale  3 TMSTK
L
f r
K
En remplaçant (3) dans (1), on obtient (2) d’où b= 

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 La production,

 Fonction de production,

 Un facteur de production,

 Notion de substitution et de complémentarité

 Le taux marginal de substitution technique (TMST),

 Elasticité prix de substitution,

 Elasticité technique de substitution

46

Page 113 of 343


THEORIES MICROECONOMIQUES 2

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR APPROFONDIR


LE CHAPITRE

 Guerrien, B. et V. Parel, “Microéconomie”, Dunod, Paris.

 Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De


Boeck. chap. 30 pp.583-612. Disponible à la bibliothèque de
IUA.

 Pindyck, R. et D. Rubinfeld (2009), Microéconomie, Pearson


Chap.3 pp. 63-105. Disponible à la bibliothèque de IUA.

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Page 114 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’une fonction de production Cobb Douglas ?
2. Qu’est-ce qu’une fonction de production à facteurs
substituables ?
3. Qu’est-ce qu’une fonction de production à facteurs
complémentaires ?
4. Quand dit-on que les facteurs de production sont coopérants?
5. Expliquez la notion de rendements marginaux décroissants,

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

EXERCICES DE REFLEXION
Problème1: Soit une entreprise qui produit un bien en quantité q à partir
de deux facteurs de production x1 et x2 selon la fonction de production
L’entrepreneur ne dispose que de 1000 francs pour lancer la
production. Le coût total qu’il doit supporter pour produire le bien est
de la forme: C=6x1+3x2+100.
a) Quelles sont les quantités maxima que pourra produire
l’entrepreneur?
b) Quel est le TMST à l’optimum?

Problème2: Soit une fonction de production


a) Quel est le type de cette fonction? Est-elle homogène? Si oui, de
quel degré?
b) Déterminer l’élasticité de production du facteur travail et l’élasticité
de substitution de K à L.

Problème3: Soit la fonction de production suivante où


K et L sont les quantités des inputs capital et travail avec r et w leur
prix unitaire respectif.
a) Déterminer le degré d’homogénéité de la fonction de production.
b) A court terme, la quantité de capital est fixée à Représenter
graphiquement la fonction de production de court terme. Définir
l’ensemble de production et indiquer le sur le graphique.
c) Qu’est-ce qu’une courbe d’isoprofit? Déterminer l’équation de la
courbe d’isoprofit. Comment pouvez-vous déterminer à partir du
graphique de la question b) la quantité optimale de travail utilisée à
court terme?
d) A long terme, tous les facteurs sont variables. Donner l’équation du
sentier d’expansion et les fonctions de demande de facteurs.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE

Eléments de réponse Problème 1:

a) A partir du programme on obtient les

fonctions de demande de facteurs . Par

conséquent, pour

b) A l’équilibre, le

Eléments de réponse Problème 2:


a) La fonction est de type Cobb Douglas et les facteurs de
productions sont substituables. Le degré d’homogénéité est

b) L’élasticité de production du facteur travail est


L’élasticité de substitution de K à L

indique dans quelle mesure on peut substituer le

K au L lorsque les prix relatifs des deux facteurs changent.

50

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE-suite et fin

Eléments de réponse Problème 3:

a) La fonction de production est homogène de


degré et les rendements sont décroissants à l’échelle.

b) La fonction de production de court terme est


Le produit marginal du facteur
variable (L) est décroissant et la fonction de production est croissante
L’ensemble de production représente l’ensemble de toutes les
combinaisons d’inputs et d’output qui correspondent à un processus de
production techniquement réalisable. La courbe représentative de la
fonction de production décrit la frontière de l’ensemble de production
(zone hachurée sur le graphique 1).
c) La courbe d’isoprofit représente l’ensemble des combinaisons d’inputs
qui procurent un niveau constant de profit
D’où qui est l’équation de la courbe d’isoprofit.
Pour différentes valeurs de on obtient les équations d’un ensemble de
droites affines parallèles d’ordonnée à l’origine et de pente
Des niveaux de profits élevés sont associés à des droites d’isoprofit ayant
des ordonnées à l’origine plus élevées. Cette situation est reproduite sur
le graphique 2 pour

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN ETRE


ECONOMIQUE

Introduction

L’équilibre général est un état dans lequel tous les marchés sont en équilibre
simultané, les marchés étant ceux des facteurs ainsi que des biens et services.
La théorie de l’équilibre général étudie comment les prix se déterminent
simultanément sur tous les marchés en respectant les fonctions d’utilités des
différents agents. L’activité économique avait toujours été conçue comme
un ensemble interdépendant dont la détermination des quantités et des prix
sur un marché dépend des grandeurs ayant cours sur un ou plusieurs autres
marchés. L’analyse d’équilibre général détermine donc les prix et les
quantités de tous les marchés simultanément, et elle prend explicitement en
compte les interactions entre ces marchés. Une interaction est une variation
du prix ou de la quantité sur un marché induite par des variations de prix ou
de quantités sur d’autres marchés.
Avec Marshall et Hicks (19eme siècle), l’analyse économique sera simplifiée
en la situation au niveau d’un marché unique pour un et un seul bien. Les
prix et les quantités ainsi déterminés le sont à l’équilibre partiel. Cet équilibre
partiel ignore les influences des autres marchés à même de faire varier les
quantités et les prix.
NB : L’économie du bien-être est le domaine de la science économique qui
traite de questions normatives. Elle s’intéresse non pas à comment
l’économie fonctionne, mais plutôt elle cherche à évaluer la qualité de son
fonctionnement (voir Begg et al., 2002).

52

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

I/ Equilibre général concurrentiel

1) Point de l’analyse du comportement du consommateur

La démarche adoptée dans le cadre de l’étude de l’équilibre sur le marché


d’un bien unique a été la suivante :
 Analyse du comportement du consommateur
Les données exogènes de cette analyse sont les goûts du consommateur
(fonction d’utilité), le revenu du consommateur ainsi que les prix des
différents biens. Les variables endogènes dont le modèle cherche à
déterminer les niveaux sont les quantités achetées de chaque bien et le
comportement affiché du consommateur formalisé comme suit :
 Avec X = ensemble des consommateurs possibles
max U  X i 
 R = le revenu
 X i X
s
 c  Pi X i  R X i = les quantités de biens
 i
Pi = les prix des biens

Les quantités ainsi déterminées dépendent des prix et du revenu. Elles sont
appelées fonctions de demandes marshalliennes.
 Formalisation du comportement du producteur
(entreprises)
Ici les données du modèle sont :
 Les prix des facteurs de production, le prix du produit, les
possibilités techniques (fonction de production ou ensemble des
productions possibles)
Le modèle cherche à déterminer les quantités des facteurs ainsi que celle du
produit à fabriquer et donc le comportement caractéristique du producteur
est celui de la recherche des profits maximum. Ainsi lorsque la fonction de
coût de l’entreprise a été préalablement établie, le comportement du
producteur est défini par le programme suivant :
53

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

max 
 max PQ  C  q 
 Cm  q   p

s    1
 c Cm  q   p  c Cm  q   p Cm  q   0
s
  

Le programme permet de déterminer la fonction d’offre concurrentielle;


relation entre quantité produite et prix de marché tel que le profit soit
maximal.
L’environnement économique retenu dans cette analyse de la décision du
producteur ou du consommateur est celui de la concurrence parfaite.
 Equilibre sur le marché d’un seul bien (équilibre partiel)
A l’aide d’un corps d’hypothèse, nous avons défini et étudié le marché de
CPP et les données du modèle sont les fonctions d’utilité, les fonctions de
production, les revenus des consommateurs, les prix des autres biens.
Le modèle détermine par contre le niveau du prix d’équilibre du bien étudié
et la quantité correspondante de celui-ci. Pour étendre le modèle étudié, nous
avons fait fi de certaines hypothèses de bases de la CPP. Ainsi nous avons
pu aborder les situations de concurrences imparfaites tel que le marché de
monopole, d’oligopole, de duopole de concurrence monopolistique. Ainsi
nous pouvons étudier l’équilibre partiel (sur un seul marché). La présente
étude s’intéressera à tous les marchés de tous les biens de l’économie
considérée. De façon précise il s’agira de montrer comment il existe un
système de prix tel que sur chaque marché, la quantité offerte et la quantité
demandée s’ajustent exactement. Nous allons préciser alors les différentes
données ainsi que les différentes variables du modèle d’équilibre général
(voir tableau suivant).

54

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Préférences Fonction Revenu Prix Quantité


ou fonction de
d’utilité production
Décision du données données données données
consommateur expliquées
Décision de données données quantités
l’entreprise de facteurs
et du
produit
expliqués
Equilibre données données répartition Tous Toutes
générale initiale expliqués expliquées
donnée, par le par le
revenu modèle modèle
expliqué
Un seul données données données Tous Seule est
marché en expliqués expliquée
CPP par le la quantité
modèle du bien
sauf le
prix du
bien
étudié

L’analyse de l’équilibre partiel permet de voir en effet comment se détermine


la position d’équilibre de chaque agent considéré isolement. Le problème de
l’équilibre général est de déterminer si le comportement largement
indépendant de chaque agent est compatible avec le faite que chaque agent
atteigne son équilibre. En d’autres termes la poursuite d’intérêt personnel
permet-elle d’atteindre le point où l’équilibre de tous est assuré ?

2) Analyse de la Théorie de l’échange

En partant d’une économie de troc, il est possible de construire une boite


d’Edgeworth.
Deux conditions gouvernent généralement l’échange entre deux agents
économiques :

55

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 Chacun de ces agents doit bénéficier de la liberté d’échange (condition


de décentralisation des choix) : les agents sont libres de décider de la
nature et des quantités à échanger.
 Doivent exister au sein de la société, des droits de propriétés
transférables via le marché.
Cependant cet échange aura effectivement lieu si et seulement si :
1. Il entraine une augmentation de l’utilité des agents,
2. Il existe une possibilité de spécification productive par l’échange.
Supposons une économie fictive sur l’Ile Boulay où vivent deux individus
Jonas et Aline. Ces derniers récoltent quotidiennement deux fruits : mangue
et orange. Plus intrépide et courageux, Jonas récolte 10 kg de mangue et 4
kg de orange. Quant à Aline, elle récolte 4 kg de mangue et 8 kg d’orange.
Ainsi, quotidiennement, ces individus récoltent 14 kg de mangue et 12 kg
d’orange. Ces individus ont deux possibilités : vivre cloitrer chacun de son
côté et consommer sa production personnelle ou procéder à un échange.
a) La Boite d’Edgeworth
Les dimensions de cette boite sont les suivantes.
Hauteur = quantité de mangue = 14
Largeur = quantité de orange = 12
Les dimensions de la boite correspondent aux quantités totales des fruits
disponibles dans l’économie de l’Ile Boulay.

56

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Orange de Aline

14 8 0

Mangue de Aline
B
10 4
D
Mangue de Jonas

A C
0 4 12

0 orange de Jonas

L’analyse de cette boite permet de spéculer sur le processus d’échange entre


les deux individus et de déterminer le résultat de l’échange volontaire des
deux biens entre les deux individus. En somme, cette analyse va définir un
équilibre du processus d’échange caractérisée par une allocation telle
qu’aucun individu n’est incité à continuer à échanger.
Définition : La boite d’Edgeworth est une façon commode de représenter
les allocations, les préférences et les dotations dans un espace à deux
dimensions lorsque le modèle ne comporte que deux biens et deux individus.
b) Ensemble des échanges réalisables
Toute la superficie du quadrilatère AEBC représente l’ensemble des
possibilités d’allocations des biens pour les deux individus. Le point A
(respectivement B) représente la situation où Aline (Resp. Jonas) dispose de
la totalité de mangue et de orange. Le point E équivaut à la situation où Jonas
détient la totalité de mangue et d’aucune quantité de orange alors que Aline
57

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

détient la totalité de orange et aucune quantité de mangue. C’est exactement


le contraire pour le point C.
C’est l’ensemble des points de la boîte d’Edgeworth qui représentent les
allocations réalisables, tout simplement parce que les quantités consommées
par les deux agents n’excèdent pas les quantités totales produites dans
l’économie. Le point D représente cette allocation sans échange ou tout
simplement l’allocation avant échange : c’est une allocation telle que les
agents consomment exactement ce qu’ils produisent.
c) Les échanges d’équilibre
(Voir lectures recommandées)

3) Les gains du libre-échange ou la division international du travail (un


jeu à somme positive)

Les échanges internationaux sont bénéfiques dans une économie de marché.


Deux individus peuvent améliorer leur bien-être grâce à l’échange en un
point de la courbe des contrats. Des gains supplémentaires pour les pays qui
échangent existent quand les deux pays ont des économies différentes.
1) La théorie de l’avantage absolu
Selon Adam Smith (1723-1790), chaque pays a intérêt à se spécialiser dans
les productions pour lesquelles il dispose d’un avantage absolu (là où il est
meilleur que les autres, avec des coûts de production inférieurs) pour
participer aux échanges internationaux, et à importer les produits pour
lesquels ses coûts de production sont supérieurs à ceux des autres pays.
Les échanges internationaux doivent conduire à une spécialisation de chaque
pays, ce que Adam Smith appelle la "division internationale du travail". Cette
division du travail contribue à accroître la productivité et la richesse de toutes
les nations qui participent aux échanges.

58

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Alors que pour Adam Smith, l’échange international apparaît comme un jeu
à somme nulle, pour lequel certains pays ont intérêt à participer (ceux qui
disposent d'avantages absolus), et d'autres pas (ceux qui n'en ont pas...), pour
David Ricardo, l’échange international est un jeu à somme positive, où tous
les partenaires de l’échange sont gagnants.
Adam Smith, dans son ouvrage intitulé "La recherche sur la nature et les
causes de la richesse des Nations " intègre son analyse des échanges
internationaux dans son analyse globale du fonctionnement de l'activité
économique. Il se fonde donc sur les mêmes principes (liberté individuelle,
recherche du profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur
les productions sur lesquelles ils bénéficient d'un avantage absolu.
La notion d'avantage absolu :
Du fait notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables,
ou d'une avance technologique, les pays disposent d'un certain nombre de
secteurs d'activité pour lesquels ils bénéficient d'un avantage absolu, c'est à
dire pour lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de
production inférieur à celui d'une entreprise étrangère.
Le principe de spécialisation :
En conséquence, chaque nation doit chercher à se spécialiser dans les
secteurs d'activité pour lesquels elle dispose de cet avantage absolu.
Ceci signifie que les facteurs de productions ne servent pas à produire
l'ensemble des biens et services nécessaires à la satisfaction des agents
économiques nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité
de biens et services ou la nation possède un avantage comparatif en termes
de coût de production.
La division internationale du travail :

59

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

De ce fait, si cette spécialisation se met en place entre les différentes nations


participant aux échanges internationaux, il se crée ainsi une division
internationale du travail fondée sur les avantages comparatifs dont dispose
chaque nation à un moment donné.
Cette division internationale, non seulement favorise une allocation
optimale des ressources au niveau mondial, mais en plus est favorable pour
l'ensemble des nations participant aux échanges.
Démonstration :
Pour justifier la théorie d'Adam Smith, nous pouvons prendre l'exemple
suivant :
Soient deux pays A et B disposant chacun de 12 unités de production
permettant de produire deux biens X et Y de la manière suivante :
Pays Pays B
A

Bien 6 3
X

Bien 3 6
Y

(Explication : le pays A doit consommer 6 unités de production pour produire


un bien X et trois unités de production pour produire un bien Y)
Si chaque pays produit les deux biens X et Y, alors la production de chaque
nations sera de :

60

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Pays Pays B Monde


A

Unités de 12 12 24
production

Biens X produits 1 2 3

Biens Y produits 2 1 3

Sans spécialisation, la production mondiale est donc de 3 biens X et de trois


biens Y pour une utilisation totale de 24 unités de facteurs de production. Si
les pays A et B respectent la théorie des avantages absolus, alors chacun va
se spécialiser sur le secteur d'activité pour lequel il bénéficie d'un avantage
comparatif absolu, soit la production de biens Y pour le pays A et la
production de biens X pour le pays B.
La production des deux pays sera alors la suivante :
Pays Pays B Monde
A

Unités de 12 12 24
production

Biens X produits 0 4 4

Biens Y produits 4 0 4

Constat :
La spécialisation permet d'accroître la production mondiale de biens et
services pour une consommation constante de facteurs de production et
permet alors de satisfaire un plus grand nombre de besoins. David Ricardo

61

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

reprend ce concept mais ne se situe plus dans le cadre des avantages absolus
mais dans le cadre des avantages relatifs.
2) La théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo
a. Les hypothèses ricardiennes :
 La libre circulation des produits (libre-échange, sans droit de douane)
doit être garantie, sans quoi le principe même des avantages
comparatifs disparaît.
 L'absence de mobilité des facteurs (notamment du capital) au niveau
international, et leur mobilité au niveau national.
 La structure du commerce international est interbranche. Il n'y a pas,
au XIXème siècle, de raison qu'il en soit autrement.
 Les échanges se font dans le cadre des nations (entre nations et non
intra firme).
 Les avantages comparatifs sont durables dans le temps. Un pays qui
se spécialise et accroît sa production dans un domaine, ne connaît ni
rendements croissants, ni rendements décroissants. Ricardo raisonne
à « rendements d'échelle constants ».
S'ils devaient être croissants, la spécialisation pourrait créer un avantage
comparatif au lieu d'en être la conséquence comme le pense Ricardo.
b. L’énoncé du modèle ricardien
La théorie des avantages comparatifs de Ricardo montre que les pays ont
intérêt à échanger dès lors que chacun se spécialise dans les productions où
il possède des avantages de coûts relatifs (productivité du travail). On traduit
l’esprit de la démarche de Ricardo par la boutade suivante : un médecin qui
est meilleur jardinier que son jardinier a néanmoins intérêt à garder celui-ci,
car il gagne plus, en consacrant une heure à la médecine, qu’en consacrant
une heure au jardinage. On montrera ainsi que le gain dû à la spécialisation

62

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

est assuré à partir du moment où l’échelle des prix diffère dans les divers
pays qui se spécialisent.

Dans l'exemple proposé par David Ricardo pour illustrer sa théorie,


l'Angleterre possède un avantage comparatif car il est relativement moins
cher pour ce pays de produire du drap que du vin (puisque la production
d’une unité de drap utilise moins d’hommes qu’une unité de vin). C’est
l’inverse pour le Portugal qui dispose en réalité d'un avantage absolu pour
les deux biens.
c. Les conséquences de la spécialisation
Le Portugal possède un avantage absolu sur l’Angleterre pour la production
des deux biens. Cependant, il reste intéressant pour le Portugal de se
spécialiser dans la production du bien pour lequel il possède le plus grand
avantage : le vin. En effet, il lui en coûte le travail de 80 hommes pour
produire une unité de vin ; si le Portugal peut ensuite échanger avec
l’Angleterre cette unité de vin contre une unité de drap, l’unité de drap
obtenue aura coûté au Portugal le travail de 80 hommes. Or, si le Portugal
avait produit lui-même le drap, il lui en aurait coûté le travail de 90 hommes
: le Portugal y gagne à se spécialiser et à échanger avec l’Angleterre, même
s’il est plus compétitif que l’Angleterre pour la production des deux biens.
Le Portugal obtiendra plus de biens en se spécialisant et en échangeant du

63

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

vin contre des draps venus d'Angleterre (qu'en essayant de tout fabriquer au
Portugal). La spécialisation permet de consacrer les facteurs de production
(travail) aux activités où ils sont les plus efficaces.

II/ Equilibre général d’une économie d’échange

Considérons une économie dans laquelle les opérations de production ne sont


pas considérées. Les individus sont alors supposés disposés au départ de
certaines quantités de biens (dotations initiales), ils chercheront alors à les
échanger afin d’accroître leur satisfaction.

1) Echange pur de deux biens par deux consommateurs

Considérons deux biens X et Y ainsi que deux consommateurs 1 et 2 tels que


U1  U  X1;Y1  et U2  U  X 2 ; Y2  , leur fonction d’utilité respective. Les

ressources ou dotations initiales en bien et en bien Y sont respectivement


pour chaque consommateur: W10   X 10 ; Y10  et W20   X 20 ; Y20  . A partir de ces

données et pour déterminer les prix d’équilibre et les quantités échangées,


nous ferons intervenir un 3ème personnage : le commissaire-priseur de
Walras. Au départ les prix de marché ne sont pas connus parce que
justement c’est l’objet de l’étude. Le commissaire-priseur crie au hasard un
système de prix. A ces prix, chaque consommateur exprimera ses offres et
ses demandes de chaque bien. Le commissaire-priseur les compare,
augmente les prix des biens s’il y a excès de demande, baisse les prix s’il y
a excès d’offre. Ce processus de variation de prix continue jusqu’à
l’égalisation des offres et des demandes pour chaque bien. C’est alors et
seulement lors que le commissaire-priseur autorise les consommateurs à
échanger.
Exemple

64

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Soit P1 et P2 les prix initiaux proposés par le commissaire-priseur, le revenu


du consommateur 1 est alors R1  P1 X10  P2Y10 (revenu du consommateur 1)
avec P1 , P2 , X 10 et Y10 données. Le consommateur 1 résoudra le programme
suivant :
max U1  X 1 ; Y1 
s
 c P1 X 1  P2Y1  R1
0 0

Le programme permet de déterminer la demande du consommateur 1 pour


chaque bien, soient X1* . et Y1* . . De même le consommateur 2 résout le
programme suivant :

max U 2  X 2 ; Y2 
s On détermine ainsi la demande du
 c P1 X 2  P2Y2  R2
0 0

consommateur 2,
soient : X 2* . et Y2* . .

Ainsi au vecteur de prix P   p1, p2  correspondent les situations suivantes :

 Les demandes des consommateurs :


DX  X1* .  X 2* .  Quantité de X

DY  Y1* .  Y2* .  Quantité de Y

 Les offres totales :


S X  X 10  X 20  Quantité de X

SY  Y10  Y20  Quantité de Y

 Les demandes nettes pour chaque bien :


EX  DX  S X  Demande nette du bien X

EY  DY  SY  Demande nette du bien Y

65

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Les demandes peuvent ne pas être nulles avec la 1ère proposition de prix alors
que justement la condition d’équilibre recommande que les demandes nettes
soient nulles. Le commissaire-priseur poursuivra le processus de variation
de prix selon le signe de l’excès de demande jusqu’à trouver le vecteur prix
tel que EX  0 et EY  0 (système de prix d’équilibre) et ce processus de
variation de prix à partir d’un système de prix arbitraire est appelé
« tâtonnement walrasien »

2) Echange pur de m biens par n consommateurs : la loi de


Walras

Considérons une économie avec n consommateurs et m biens :


- les fonctions d’utilités U i  . pour chaque consommateur.
- Les dotations initiales Wi 0   X i01; X i02 ; X i03 ;...; X im0  si le commissaire-
priseur « crie » le
vecteur prix P   p1; p2 ;...; pm  . La valeur du panier de bien du
m

j i   p j xij
Ri  PW 0 0
consommateur i ou son revenu de départ est et il
j 1

résoudra le programme suivant :

max U i  X ij 

s
 c  Pj X ij  Ri
 j
et la solution donne les demandes
marshalliennes suivantes :
c'est-à-dire X i*1 . , X i*2 .
X ij*  X ij  p1; p2 ;...; pm 
,..., X im* .

66

Page 133 of 343


THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Lorsque chaque consommateur résout le programme ci-dessus, on


peut alors pour chaque bien, définir la demande totale pour les n
consommateurs et la demande totale en bien j est :
n n
D j   X ij* (Demande totale), de même l’offre en bien j est S j   X ij0
i 1 i 1

et puisque le processus est supposé sans production, la demande

E j  D j  S j    X ij* .  X ij0 .  j=1,2,...,m


n

i 1
nette est définie alors par :
 E j    X ij*  X ij0 
n

i 1

On remarquera que E j  E j  p1 , p2 ,..., pm  car les demandes


marshalliennes dépendent des prix et du revenu qui lui-même est
fonction des prix. On appellera système des prix d’équilibre, le

  
   

vecteur P   p1 , p 2 ,..., p m  tel que E j  p1 , p 2 ,..., p m   0 pour j=1,2,...,m
   

Le vecteur prix d’équilibre est donc celui qui annule les demandes nettes.

On a donc un système de m équations à m inconnues  p1 , p 2 ,..., p m  . Le


  

 

système peut avoir une ou plusieurs solutions et la solution de ce vecteur prix


d’équilibre permet alors de calculer les quantités d’équilibre associées à ce
prix à l’aide des fonctions de demandes concurrentielles de chaque bien. Le

couple  p j ; X ij  formé du vecteur prix d’équilibre et du vecteur de quantité


 

 

d’équilibre associé est appelé équilibre général concurrentiel dans


l’économie d’échange.

67

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

 La loi de Walras :
Dans la démarche ci-dessous ayant permis la définition de l’équilibre dans
une dans une économie. Nous avons supposé qu’à chaque étape du
tâtonnement walrasien les consommateurs dépensent la totalité de leur
revenu.
La recherche de la satisfaction maximale conduit ceux-ci à saturer leur
m m
contrainte budgétaire, soit Ri   p j xij0   Pj X ij* , d’où
j 1 j 1

 p x  xij0   0 i=1,2,...,n
m
*
j ij
j 1

Cette égalité étant vraie pour chaque indice i en faisant la somme membre à

 P  X  X ij0   0 et l’application des propriétés de


n m
*
membre on obtient : j ij
i 1 j 1

l’opérateur    permet d’écrire

  Pj  X ij*  X ij0     Pj  X ij*  X ij0   0


n m m n

i 1 j 1 j 1 i 1

=  Pj   X ij*  X ij0   0
m n

j 1 i 1

 X  X ij0   E j
n
avec *
ij  demande nette 
i 1

  Pj  X ij*  X ij0    Pj E j 0
n m m

i 1 j 1 j 1

On en déduit ainsi que la valeur total des demandes nettes est toujours nulle :
c’est la loi de Walras ; identité comptable traduisant la saturation des
contraintes budgétaires à chaque processus.
 Notion de numéraire

La loi de Walras montre en effet que les m équations E j  P   0 sont liés par

 

la relation  Pj E j  0 . Nous avons en définitive (m-1) équations


68

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

indépendantes avec m inconnues  p1 , p 2 ,..., p m  . Pour résoudre ce système, il


  

 

faut se ramener à un système ne comprenant que (m-1) inconnues. Pour y


parvenir on prendra le prix de l’un des biens comme une donnée ; les prix
des autres biens seront alors exprimés en fonction de ce dernier. On dit alors
que le modèle de Walras ne donne que des prix relatifs et le bien dont le prix
est pris comme base est appelé numéraire.
Application
Soit une économie à deux biens et deux consommateurs 1 et 2 tels que
U1  log x1  log y1 et U2  x2 y2 . On donne W1  5;6 et W2 15;4 comme dotations
0 0

initiales des consommateurs 1 et 2.


1) Le commissaire-priseur propose le système de prix P  2;3 , les individus
pourront-ils échanger à ces prix? Sinon quel en sera le sens de la révision de
prix ?
2) Déterminer le rapport des prix d’équilibre
3) En prenant le bien X comme numéraire et en fixant son prix Px  1 .
Déterminer les quantités échangées à l’équilibre.
4) Vérifier la loi de Walras.

Résolution
Consommateur 1
max U1 .
s avec
 c R1  P1 X 1  P2Y1  28  2 x1  3 y1
0 0
W10   5;6 etP   2;3

 L .  log X 1  log yY1   ( R1  X 1 Px  Y1 Py )

69

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Consommateur 2
max U 2 .
s avec
 c R2  P1 X 2  P2Y2  42  2 x2  3 y2 W20  15;4 etP   2;3
0 0

 L .  log X 2  log Y2    R2  X 2 Px  Y2 Py 

U1 .
 y1 p1 2
x1  
1   x1 p2 3
p
= 1
U1 . p2 2 x  3 y  28
y1  1 1

2 x1  3 y1  28  2
y1 p1 p
   y1  1 x1
x1 p2 p2

p   3p  28
 2 x1  3  1 x1   28  x1  2  1   28  X1*  AP X1*  7; Y1*  4, 67
 p2 1  p2   3 p1 
2 
 p2 
3 y1  2 x1  0  x1*  7
  *
 s / c 2 x1  3 y1  28  y1  4, 67

U 2 .
 y2 p1 2
x2   1
1   x2 p2 3
p
= 1
U 2 . p2 2 x  3 y  42  2 
y2  2 2

p   3p  42
 2 x2  3  1 x2   42  x2  2  1   42  X*2  AN: X*2  10,5; Y2*  7
 2 1
p  p2   3 p1 
2 
 p2 
3 y2  2 x2  0  x2*  10,5
   *
 s / c 2 x2  3 y2  42  y2  7

70

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Demande de bien X Demande de bien Y


Dx  x1*  x2*  7  10,5  17,5 Dy  y1*  y2*  4,67  7  11,67

Offre de bien X Offre du bien Y


S x  x10  x20  5  15  20 S y  y10  y20  6  4  10

Demande nette du bien X : Ex  Dx  Sx  17,5  20  2,5 (excès d’offre)


Demande nette du bien Y : E y  Dy  S y  11, 67  10  1, 67 (excès de demande)

 L’échange est impossible avec le système de prix (2 ; 3), le système devra


être révisé par une baisse de px et une hausse de p y .
2) Les fonctions de demandes seront résolues par les systèmes suivants :
 * R1 5 px  6 p y
 U mx1 px  x1  
   2 px 2 px
a) U my1 p y 
s / c : R  5 p  6 p  y*  R1  5 px  6 p y
 1 x y  1 2 py 2 py

 * R2 15 px  4 p y
 U mx2 px  x2  
   2 px 2 px
b) U my 2 p y 
 s / c : R  15 p  4 p  y*  R2  15 px  4 p y
 2 x y  2 2 py 2 py

A l’équilibre on :
Dx  S x  Ex  0  Dx  S x Dy  S y  E y  0  Dy  S y
x1*  x2*  S x  0  x1*  x2*  S x y1*  y2*  S y  0  y1*  y2*  S y
5 px  6 p y 15 px  4 p y 5 px  6 p y 15 px  4 p y
  20   10
2 px 2 px 2 py 2 py
20 px  10 p y 20 px  10 p y
 20  10
2 px 2 py

Soit le système suivant :


20 px  10 p y
20 px  10 p y  40 px
 20 px  10 p y  0 

    px 1

 20 p x  10 p y  20 p y 
 20 p x  10 p y  0 p  2
 y

71

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Prenons le bien X comme le numéraire c'est-à-dire pxe  1 et pey  2


Système de prix (1 ; 2)
3) Déterminons les différentes quantités :
 * 5  12 17  * 15  8 23
 x1  2  2  8,5  x2  2  2  11,5
 
 y *  5  12  17  4, 25  y *  15  8  23  5, 75
 1 4 4  2 4 4

- Les échanges du bien X


Le consommateur 1 reçoit 8,5 – 5 = 3,5. Le consommateur 2 cède 15 – 11,5
=3,5
- Les échanges du bien Y
Le consommateur 1 cède 6 – 4,25 = 1,75. Le consommateur 2 reçoit 5,75 –
4 = 1,75
La loi de Walras
 20 px  10 p y
 E x   20
 2 px
p E 0 Or 
 E  20 px  10 p y  10
j j

 y 2 py

 20 px  10 p y   20 px  10 p y 
px  Ex  py  E y  0 AN : px   20   p y   10   0 Or
 
 2 px   2 py 

 20*1  10* 2 p y   20*1  10* 2 


  20   2   10 
pxe  1 et pey  2 Donc 
2*1   2* 2 
 20  20   20  20 
  20   2   10    20  20   10  10   0
 2   4 

III/ Théorie de l’optimum

L’équilibre de concurrence parfait se traduit par une répartition des


ressources disponibles entre les agents économiques à travers la satisfaction
des différentes offres et demandes. La question que l’on se pose est de savoir
si cette répartition des ressources est bonne. La réponse sera l’affirmation si
72

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

l’on se base sur un critère précis appelé critère de Pareto. La théorie de


l’optimum où de rendement social est d’autant importante qu’elle nous
permet d’aborder les problèmes posés par l’organisation des actions
simultanée de tous les agents ainsi que certains aspects du problème de la
répartition. L’économie du bien être en effet, nous permet de savoir comment
parvenir à une allocation efficiente des ressources dans la société. Et les
différents choix des agents économiques ne pouvant s’opérer que dans des
Etats économiquement accessibles ou réalisables.

1) Concepts de base

a) Etats réalisables
Supposons un état d’une économie, le couple  X i , Yk  avec X i : le vecteur de

consommation et Yk : celui de la production nette.


X i = ensemble des consommations physiquement possibles hors mis toute

considération de revenu.
Yk = ensemble des productions possible étant donné les connaissances

technologiques. L’état  X i , Yk  sera dit réalisable si et seulement si les


conditions suivantes sont vérifiées :
xi X i i=1,2,...,n
y k Yk k=1,2,...,k
n k
et  Xi   Ykj  w0j
i 1 k 1
 condition d'équilibre ressources=emplois 

Un état réalisable d’une économie est donc une répartition des ressources
disponibles entre les individus qui composent cette économie. La condition
d’équilibre d’ensemble (ressources-emplois) susmentionnée renvoi aux deux
principes suivants :

73

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

- le choix entre deux états dépend seulement des consommations que


ces états permettent.
Les opérations de production ne sont pas directement prises en compte du
fait que l’on admet que le but ultime de toute production est la
consommation.
- le choix entre deux états doit s’appuyer sur les préférences des
consommateurs eux- mêmes (fonction d’utilité).

b) Ensemble des utilités associées aux états réalisables


En considérant une économie d’échange à deux biens et deux individus on
peut représenter les états réalisables à l’aide du diagramme d’Edgeworth
soit :

1  O2 S
Les côtés OT représentent la disponibilité totale en bien X. Les côtés
O1S  O2T représentent la disponibilité totale en bien Y. Tout point pris dans

le rectangle O1SO2T à ses coordonnées inférieures ou égales aux quantités de


bien disponible. Pour le point P par exemple : O1 X1  OT
1 et O1Y1  O1S.

O2 X 2  O2 S et O2Y2  O2T . Mais O1 X1  O2 X 2  OT


1  O2 S
(disponibilité en bien
Y). Les états réalisables sont donc les points du diagramme d’Edgeworth
O1SO2T .

74

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Soit R l’ensemble des états réalisables. Chaque point de R correspond à une


certaine répartition de bien. Au point P, on peut associer un niveau d’utilité
U1  X1; Y1  du consommateur 1 et U 2  X 2 ; Y2  du consommateur 2. Ainsi à tout

point réalisable P, on lui associe U1  X 1 , Y1  ;U 2  X 2 , Y2   qui définit la

satisfaction procurée par l’état P aux deux consommateurs.

c) L’optimum de Pareto

Espace d’avantage
mutuel

En termes d’utilité, les points dans le domaine hachuré sont préférables pour
les deux consommateurs. Un état réalisable de l’économie est dit préférable
à un autre au sens de Pareto, s’il permet l’amélioration de la situation de
certains individus sans nuire à celle d’au moins un autre. La principale
critique à ce critère est sans doute son caractère conservatoire conservateur.
En effet, l’application stricte de ce critère peut conduire en pratique à
protéger la situation des individus les plus nantis. Lorsque le domaine (PP’)
se réduit, les individus se trouvent mieux qu’avant. La limite est lorsque les
deux courbes d’indifférence sont tangentes. Les points de tangence sont
caractérisés par le fait qu’il n’est possible d’améliorer la situation d’un
individu sans détériorer celle d’un autre. L’ensemble de ces points ou
frontières de P constitue les optima de Pareto.

75

Page 142 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Un état de l’économie est dit un optimum de Pareto ou de rendement


social maximal s’il n’existe d’autres états qui lui sont préférables selon le
critère de Pareto.
N.B. Cette définition ne se souci guère de la justice dans la répartition. En
effet pour des biens dont l’utilité croit avec la consommation, la répartition
telle qu’un individu dispose tout et l’autre rien, est optimal au sens de Pareto,
car toute modification dans la répartition désavantagera celui qui a tout.
2) Détermination analytique de l’optimum de Pareto
La méthode analytique consiste à porter l’utilité d’un consommateur
particulier à son maximum et ceci en maintenant constant celle des autres
consommateurs. Supposons une économie à deux biens (X et Y) et deux
consommateurs 1 et 2 tels que U1  X1;Y1  et U 2  X 2 ; Y2  . Le programme s’écrit :

où x0 et y0 sont les disponibilités


 m ax U1  X 1 , Y1 
 totales en chaque bien.
 s U  X 2 , Y2   U 0
1 c 2
 x1  x2  X 0  x2  X 0  x1

 y1  y2  y0  y2  y0  y1

76

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Le lagrangien s’écrit :
L .  U1  X 1 ; Y1    U 0  U 2  X 2 , Y2  
=U1  X 1 ; Y1    U 0  U 2  X 0  X 1 ; Y0  Y1  

CIO
L . U1 U 2
    x0  x1  x1  0 1
'

x1 x1   x0  x1 
L . U1 U 2
    y0  y1  y1  0  2
'

y1 y1   y0  y1 
L .
 U 0  U 2  x2 ; y2   0  3

U 1 U 2
U1 U 2
1   0 1 x1 x2
x1 x2  
U1 U 2
 2 U 1 U 2
 2   0 y1 y2
y1 y2
 Tms1  Tms2

Dans une économie à deux biens X et Y et deux consommateurs 1et 2 ; l’on


sera à l’équilibre dit de Pareto optimal si et seulement si Tms1  Tms2 et si l’on
généralise à n consommateurs, on aura : Tms1  Tmns2  Tms3  ...  Tmsn
Application : Pourquoi une allocation Pareto-efficace est-elle caractérisée
par l’égalité des TMS pour les 2 consommateurs ?
Pour répondre à cette question, il faut faire un rappel sur les notions de TMS
et de troc.
Le taux marginal de substitution du bien 2 au bien 1 (TMS21), est la quantité
de bien 2 qu'il faut donner à un individu qui vient de se voir retirer une unité
de bien 1 afin de maintenir sa satisfaction inchangée. C’est aussi la quantité
de bien 2 qu'il faut retirer à un individu qui vient de se voir donner une unité
de bien 1 afin de maintenir sa satisfaction inchangée.
Que se passe-t-il lorsque 2 individus ont des TMS différents ?

77

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Prenons un exemple :
1
TMS 21  2 et TMS 21
2
5
1 2
TMS 21  TMS 21

Dans ce cas, on peut montrer que les deux individus ont intérêt à échanger
dans le sens :
L’individu 1 donne du bien 1 à l’individu 2
L’individu 2 donne du bien 2 à l’individu 1
L’échange doit se faire à un taux ayant une valeur intermédiaire aux 2 taux
observés.
Si on choisit par exemple un taux d’échange de 3 unités de bien 2 contre 1
unité de bien 1, on constate que l’individu 1 est satisfait de l’échange
puisqu’il était prêt à céder 1 unité de bien 1 en échange de 2 unités de bien 2
et il reçoit finalement 3 unités de bien 2. De même l’individu 2 est satisfait
puisqu’il était prêt à céder 5 unités de bien 2 pour recevoir 1 unité de bien 1
et il n’a finalement besoin de céder que 3 unités de bien 2.
Le même raisonnement serait valable pour n’importe quel taux d’échange
compris entre 2 et 5 (2 et 5 sont les cas limite du taux d’échange dans lesquels
l’un de deux individus est indifférent à l’échange).
Le troc se poursuit jusqu’au point où les 2 TMS s’égalisent. On atteint alors
un optimum de Pareto puisqu’il n’y a plus d’échange possible permettant
d’améliorer le sort de l’un de deux consommateurs sans diminuer la
satisfaction de l’autre (l’échange à un taux égal au TMS laisse les deux
consommateurs indifférents à l’échange et tout échange à un taux inférieur
ou supérieur lèse nécessairement l’un des deux consommateurs).
3) Equivalence entre optimum et équilibre général
L’objectif principal de la théorie de l’équilibre général était la détermination
du système de prix et des correspondantes tel que les utilités et les profits

78

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

soient maximisés. Dans l’étude ci-dessus, relative à la théorie de l’optimum,


les éléments qui nous intéressent sont les états réalisables, les fonctions
d’utilités ainsi que de production. Deux théorèmes majeurs nous permettent
d’établir la liaison entre optimum et équilibre général.
Un équilibre général est un optimum :
On sait que dans le diagramme d’Edgeworth, l’équilibre E est le point où les
deux courbes d’indifférences sont tangentes entre elles. La tangente
commune passe par la répartition ou dotation initiale W0 (cette tangente est
aussi la droite de budget et c’est précisément la condition pour que E soit un
optimum.

Définition : La courbe des contrats est l’ensemble des allocations qui sont
optimales au sens de Pareto dans une boîte d’Edgeworth. Cette appellation
d´écoule de l’idée que tous les contrats finaux résultant du processus
d’échange doivent être situés dans l’ensemble de Pareto, car si ce n’est pas
le cas, alors il est possible d’exploiter encore des gains des échanges.
Théorème 1
Si Ui  i  1, 2,..., n  est strictement croissante par rapport à chaque argument,
un équilibre concurrentiel de propriété privée, s’il existe est un optimum de
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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Pareto. Dans ce cas, l’équilibre de concurrence parfait est tel que les agents
égalisent leur Tms entre deux biens quelconques au rapport de leur prix qui
sont donnés.
Théorème 2
Si les hypothèses du premier théorème sont vérifiées, c'est-à-dire la
convexité et si en outre les préférences des ménages et les ensembles de
production des entreprises sont convexes alors à tout optimum de Pareto, on
peut associer un ensemble de prix pour lequel cet optimum est en équilibre
de concurrence parfaite.
Les conditions d’existence de l’équilibre
Théorème : Les conditions d’Arrow-Debreu :
1. rationalité : les individus maximisent leur satisfaction, et les
entreprises, le profit.
2. Concurrence pure et parfaite
3. Marchés complets : il existe un marché pour chaque bien ou service
présent, mais aussi pour chaque bien et service futur
4. Dotation de survie : les individus disposent d’une dotation de biens
initiale
5. Convexité des courbes d’indifférence : les biens ne sont pas des
substituts parfaits
6. Rendements d’échelle décroissants
7. Absence de coûts fixes assurent l’existence d’un équilibre
concurrentiel.

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Equilibre partiel,
 Equilibre général,
 Boite d’Edgeworth,
 Théorie de l’échange,
 Loi de Walras,
 Espace d’avantage mutuel,
 Tâtonnement walrassien,
 courbe de contrat,
 conditions d’existence de l’équilibre.

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Page 148 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR APPROFONDIR


LE CHAPITRE

 Abraham-Frois (2004), Introduction à la microéconomie,


Economica. Chap. 8 pp. 281-310.
Disponible à la bibliothèque de IUA
 Pindyck, R. et D. Rubinfeld (2009), Microéconomie,
Pearson. Chap. 16 pp. 649-685. Disponible à la
bibliothèque de IUA.

 Varian, H. (2003), Analyse microéconomique, De Boeck.


Chap. 17 pp. 316-335. Disponible à la bibliothèque de
IUA.

 Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De


Boeck. chap. 30 pp.583-612. Disponible à la bibliothèque
de IUA.

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Page 149 of 343


THEORIES MICROECONOMIQUES 2

EXERCICES D’ASSIMILATION

I- Questions de contrôle de connaissances

1. Définir les concepts suivants :


a. équilibre partiel,
b. équilibre général,

2. Expliquez les notions suivantes :


a. échange pur de deux biens,
b. commissaire-priseur,
c. le tâtonnement walrasien,
3. Enoncer les conditions d’Arrow-Debreu sur l’existence d’un équilibre
concurrentiel.
4. Expliquez pourquoi une allocation Pareto-efficace est-elle caractérisée par
l’égalité des TMS des 2 consommateurs.

II. Exercices de réflexion


Problème1
Soit une économie d’échange à deux biens [poulet (X) et igname (Y)] et
deux consommateurs (Nana et Sara).
L’utilité de Nana s’écrit: et celle de Sara
. Les dotations initiales de Nana et Sara sont (XN,YN)=(20,50)
et (XS,YS)=(140,50) respectivement.
1) Déterminer les fonctions de demande de Nana et Sara.
2) Quelle est l’équation de la courbe de contrat?
3) Déterminer le prix relatif et les quantités échangées à l’équilibre.

Problème 2
Une économie d’échange fictive comporte deux individus A et B, et deux
biens, 1 et 2. Les fonctions d’utilité sont

. Les dotations initiales sont


wA=(w1A,w2A)=(4,2) et wB=(w1B,w2B)=(6,8)
Déterminer le prix d’équilibre, les quantités échangées et les demandes nettes à
l’équilibre.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE


Solution du Problème 1

1) La contrainte budgétaire de Nana est , celle


de Sara est .

Pour Nana le programme à résoudre est

CIO:

Pour Sara on a

CIO:

2) L’équation de la courbe de contrat est déterminée par les contraintes de ressources


et l’égalité entre TMS c’est-à-dire par le système d’équation suivant:

est l’équation de la

courbe de contrat.

84

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE- suite

3) De plus et on obtient le tableau

suivant:

Dotations consommations Offre (+) Demande (-)

XN 20 80 -60

YN 50 20 +30

XS 140 80 +60

YS 50 80 -30

Solution du Problème 2:

Cherchons les quantités demandées par A

CIO:

85

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE- fin

(4) dans (3)

Cherchons les quantités demandées par l’individu B

CIO: (8)

dans (7)

A l’équilibre

Or RA=P1w1A+P2w2A et RB=P1w1B+P2w2B. Après substitution on obtient

Les quantités échangées à l’équilibre

sont x1A=1,75 ; x2A=5,1 ; x1B=8,25 ; x2B=4,4. Et les excès de demande sont nulles (e1=e2=0).

86

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Chapitre IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS

Introduction

Les différents marchés de concurrence imparfaite peuvent être regroupés en


deux grandes catégories :
 Les marchés de concurrence imparfaite de stratégie
 Les marchés de concurrence imparfaite à rééquilibre automatique

4.1. Le monopole

4.1.1. Sources d’une situation de monopole

On recense généralement quatre causes possibles à la constitution d’un


monopole :
a) Monopole naturel (dont la source se trouve dans la technologie)
La technologie est telle que les coûts de production de l’industrie sont plus
faibles quand il y a un seul producteur.
Exemple : l’existence des économies d’échelle impliquant des coûts moyens
décroissants

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

du fait des économies d’échelle. Donc quand il existe des indivisibilités


(comme les coûts fixes), la production par une seule firme est plus
avantageuse pour la société en termes de coûts de production (minimisation
des coûts de l’industrie).
Exemple : Industries réseaux comme les transports publics,
télécommunications ; industries lourdes comme l’énergie.

88

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

b) Contrôle d’une ressource rare ou d’un brevet de fabrication


Dans ce cas, la firme est capable de contrôler l’accès à cette ressource rare
ou à cette technologie et exclure ses concurrents de ces accès, de manière à
conserver le monopole de la production finale qui nécessite ces ressources.
Exemple : Brevets en cascade d’Intel, le contrôle des ressources en Nickel
ou en uranium.
c) Monopole Institutionnel (ou public)
C’est la source historique de reconnaissance des situations de monopole : il
s’agissait à l’origine d’un privilège accordé par le souverain (le monopole du
sel, par exemple).
Le Statute of monopolies anglaise instaurait ce type de monopole. Nous
pouvons considérer
par exemple, les droits exclusifs accordés à certaines professions dans ce
cadre (les notaires, par exemple, ou les taxis parisiens). Par la suite, le
privilège politique a été remplacé par des nécessité économiques, notamment
du type que nous avons évoqué dans le cas (a), de sorte que le production a
été assuré par des monopoles publics ou des régies dans certains secteurs :
énergie, réseaux, etc.
d) Comportements stratégiques prédateurs
C’est la source la plus commune de monopoles dans la mesure où elle
correspond aux stratégies actives des firmes en vue d’évincer les concurrents
du marché (Microsoft est souvent cité ces dernières années pour ce type de
pratiques, sans en avoir l’exclusivité bien sûr). Ce type de stratégie peut
mobiliser des comportements agressifs comme la guerre de prix (on baisse
les prix jusqu’à ce que les concurrents ne puissent plus suivre et soient
obligés de quitter le marché), mais aussi des stratégies basées aux autres

89

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

sources que nous avons déjà évoquées, comme le contrôle d’une ressources
rares ou d’un brevet.
Ces différentes sources conduisent en général à une structure de marché où
toute la demande se trouve obligée de s’adresser à une firme unique, qui a
toute latitude pour en tirer le profit le plus élevé.
Il se caractérise par l’existence d’une seule firme qui fournit un produit
absolument différent (n’ayant pas de substitut proche). Puisqu’il n’a pas de
concurrent, le monopole peut fixer le prix à sa guise. Pour maitriser le marché
et augmenter son profit, le monopoleur peut pratiquer une discrimination par
les prix et la pratique consiste, sur plusieurs marchés segmentés à pratiquer
différents prix sur ces marchés, de sorte que la recette procurée par la
dernière unité vendue ( Rm ) soit la même sur tous les marchés.

 1  RT1  CT1
    1   2
 2  RT2  CT2

  1   2
   RT1  RT2    CT1  CT2 
  RT1  RT2  CT avec CT=CT1 +CT2
 RT1 CT  RT2 CT
   0 et  
q1 q1 q1 q2 q2 q2
RT1 RT2
Rm1  Rm 2  Cm avec  Rm1 ;  Rm 2
q1 q2

1) Le monopole et bien-être

Considérons une entreprise en CPP et ayant des coûts moyen (CM) et


marginal (cm) constants. A l’équilibre de CPP, P = Cm

90

Page 157 of 343


THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Le prix d’équilibre de CPP est OPc et la quantité produite et vendue est OQc .
En CPP, la rente ou le surplus du consommateur est représenté par le triangle
Pc FC . Le coût de production est représenté par le rectangle OPCQ
c c
. Placé
dans les mêmes conditions de coût et de demande, le monopole maximise
son profit en égalisant son Cm au point B. A ce point il écoule la quantité
OQm au prix OPm . La rente du consommateur est alors représentée par le

triangle Pm FB et la quantité produite est réduite de QmQc et le surplus du


consommateur passe de Pc FC à Pm FB . (Le CPP avantage le consommateur car
il accroit son surplus). Dans ce cas, une partie du surplus du consommateur
est récupérée par le monopoleur (H) tandis que BH’C représente la perte
sèche.

2) La régulation du monopole

L’Etat, pour diminuer les effets du monopole sur les consommateurs peut
pousser celui-ci à augmenter sa production jusqu’au niveau qu’aurait produit
une firme en CPP. En lui demandant de fixer un prix maximum au niveau où
Cm = P, cela réduit les profits du monopole. Enfin, l’Etat peut aussi réduire
91

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

le profit du monopoleur en lui imposant une taxe sur le chiffre d’affaire, dans
ce cas le monopoleur pourra répercuter une partie de cette taxe sur les
consommateurs en décidant un prix plus élevé et une production moindre.

3) Le monopole discriminant

Le monopole discriminant est un marché parfait sur lequel un seul


producteur vend le même produit à des prix différents selon la clientèle ou
selon le segment ou type de marché du produit concerné. Il y a dans ce cas
un fractionnement de la demande en demandes partielles. Les éléments
justificatifs du monopole discriminant sont entre autre :
 l’affectation du produit ;
 l’usage final du produit ;
 la localisation géographique du consommateur ;
 la qualité du produit.
Ces éléments ont pour objectif de permettre au monopole d’atteindre une
grande cible de consommateurs.
Pour comprendre le fondement de cette structure de marché, il faut
appréhender la notion de discrimination par les prix.
Discrimination par les prix
La perte d’efficacité du monopole vient du fait qu’en tenant compte de la
réaction de la demande, le monopole est amené à produire moins que le
marché concurrentiel. Si le monopole augmente son offre par rapport à sa
quantité optimale, il anticipe que cela va impliquer une baisse de prix pour
l’ensemble de sa production. Ce qui réduit bien sûr le profit total. Or cela est
une situation inefficace puisqu’il reste des consommateurs qui sont prêts à
obtenir le bien en payant un prix supérieur aux coûts du monopole. Ce
dernier pourrait donc augmenter son profit en vendant seulement les

92

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

quantités supplémentaires à un prix inférieur à son prix optimal. Dans ce cas


il appliquerait différents prix pour différents consommateurs.
Cela s’appelle la discrimination par les prix car avec une telle possibilité le
monopole a la capacité de tirer pleinement parti de la diversité des
consommateurs en proposant, dans le cas extrême, un prix différent pour
chaque consommateur : le prix le plus élevé pour le consommateur qui désire
le plus ce bien, par exemple. Il discrimine donc entre les consommateurs
selon leur prix de réserve pour le bien et cela, en utilisant le mécanisme de
prix. Dans ce cas extrême, le monopole peut même s’approprier tout le
surplus des consommateurs. Paradoxalement cette situation, qui est le pire
possible pour les consommateurs (Surplus du Consommateur = 0), est un
optimum de Pareto puisque la charge morte disparaît car elle est maintenant
intégrée au profit de la firme.
Exercice d’application
L’entreprise Garbadrome exerce en situation de monopole dans un pays
imaginaire Djarabiland où elle produit une quantité Q de Garba. La demande
adressée à cette entreprise est de la forme :
P
Q  24
5

1) En supposant que le garba n’a pas de substitut plus ou moins proche


et que l’entreprise Garbadrome est à but lucratif, on vous demande de
calculer la quantité produite, le prix de vente, le profit et de faire une
représentation graphique de cet équilibre. La fonction de coût est la
suivante :
5
CT  Q 2
3

2) Dans un pays limitrophe, la demande pour le même bien est de la


forme :
93

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P
Qe    16 . Si Garbadrome ne satisfaisait que la demande émanant
5

de ce pays limitrophe, quelle serait sa production, son prix de vente et


son profit (la fonction de coût est la même) ? Faites-en une
représentation graphique.
3) On suppose désormais que Garbadrome décide de satisfaire la
demande des deux pays (la demande nationale et la demande
étrangère). Quelle serait alors la nouvelle quantité produite, le
nouveau prix et le nouveau montant du profit. Faites également une
représentation graphique de cet équilibre.
4) L’entreprise Garbadrome décide de pratiquer une politique de
discrimination tarifaire. Dans ce cas, quelle serait l’augmentation de
ses profits ? Faites une représentation graphique de cet équilibre.
Résolution :
1. Cm(Q) = 10/3Q RM(Q) = -5Q + 120 RT(Q) = -5Q2 + 120Q
Rm(Q) = -10Q + 120
Q = 9 ; P = 75; profit = 540
2. RM(Q) = -5Q + 80 RT(Q) = -5Q2 + 80Q Rm(Q) = -10Q + 80
Q = 6 ; P = 50 et profit= 240
3. Qt(P) = Q(P) + Qe(P) = -2/5P + 40 RMt(Q)= -5/2Q + 100 RTt(Q) = -
5/2Q2 + 100Q
Rmt = -5Q + 100
A l'équilibre, Cm(Q) = Rmt(Q), alors -5Q + 100 = 10/3Q
Si l'entreprise ne pratique pas de discrimination tarifaire, elle offrira une
quantité totale de 12.
A l'aide de Rmt(Q), on a : P = 70 ; et profit = 600.
4. Si l’entreprise pratique une politique de discrimination tarifaire, Q = 12.
- Cm(Q=12) = (10/3)x12 = 40
94

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

- Sur le marché national : Rm = -10Q + 120 = Cm = 40 donc Q = 8 ; puis,


a l'aide de la fonction de prix du marche national (que l'on obtient en
inversant la fonction de demande nationale), on calcule le prix qui sera
pratique sur ce marché: P = 80
- Sur le marché étranger : RM = P = -5Q + 80 donc RT = -5Q2 +80Q et

Rm = -10Q + 80. Donc Rm = Cm : -10Q + 80 = 40


→ Q = 4 ; P = 60

4) Le monopole non discriminant

(Voir exercice suivant)


Exercice d’application
Une entreprise exerçant en situation de monopole a une fonction de demande
de la forme:
Qd  2000  100P

La fonction de coût de cette entreprise monopolistique est de la forme:


CT  4000  0.01Q 2
95

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1. Calculer le coût moyen et le coût marginal.


2. Calculer les différentes recettes du monopole.
3. Calculer l’équilibre de ce marché (prix d’équilibre, quantité échangée
et profit du monopole)
4. Quelle aurait été le résultat en CPP ?
REPONSE
1. CM(Q) = CT(Q)/Q donc CM(Q) = 4000/Q + 0,01Q ;
Cm (Q) = dCT(Q)/dQ = 0,02Q
2.
- La recette totale nous est donnée par l’équation :
RT(Q) = P(Q) x Q
P(Q) = 20 – Q/100
RT(Q) = 20Q – Q²/10
- La recette moyenne : RM(Q) = RT(Q)/Q ; RM(Q) = 20 - Q/100.
- La recette marginale: Rm (Q) = dRT(Q)/dQ = 20 - Q/50
- Raisonnement mathématique : on cherche à maximiser la fonction de profit
(Pro) : Pro(Q) = RT(Q) – CT(Q) lorsque l’on recherche le maximum
(optimum) de cette fonction, on égalise la dérivé première à zéro : (Pro(Q))’
= Rm(Q) – Cm(Q) = 0 donc le profit est maximum lorsque Rm(Q) = Cm(Q)
- Résolution : 0,02 Q = 20 - Q/50 Q = 1000 - Q Q = 500
Pour connaitre le prix de vente, on remplace Q par sa valeur dans la fonction
de prix :
P (Q=500) = 20-500/100 = 15
A ce niveau: Pro = RT - CT = 15x500 - 4000 - 0,01(500)2 = 1000
Pro = 1000
4. En CPP, à l’équilibre, Cm(Q) = RM(Q) : Q = 666,67 alors P = 13,33 et
Pro = 444,41

96

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

4.2. La concurrence monopolistique

La concurrence monopolistique se réfère à une organisation de marchés dans


laquelle il y a plusieurs entreprises qui vendent des marchandises qui se
ressemblent beaucoup sans être identiques. Par exemple les remèdes de
maux de tête (Aspirine, Aspro, Upsa, etc.), ou bien les marques de voiture
(Renault, Peugeot, Citroën, Mazda, ...).
A cause de cette différenciation des produits, le revendeur a un certain degré
de contrôle sur le prix. Cependant, l’existence de nombreux produits de
substitution proche limite énormément son pouvoir de monopole et donne
une courbe de demande extrêmement élastique.
Si une entreprise en concurrence monopolistique baisse son prix, elle
descendra le long de sa courbe de demande très élastique et augmentera ses
ventes de manière substantielle. Cependant, si toutes les entreprises baissent
leur prix en même temps, les ventes de chaque entreprise augmenteront dans
une moindre proportion.
Equilibre à court terme
Puisqu’une entreprise en concurrence monopolistique fait face à une courbe
de demande très élastique mais à pente négative quant au produit différencié
qu’elle vend, sa courbe de recette marginale sera en dessous de sa courbe de
demande. Le niveau d’équilibre de production à court terme de l’entreprise
est donné par le point où sa courbe de coût marginal coupe sa courbe de
recette marginale sous réserve qu’à ce niveau de production P  CVM .
Equilibre à long terme
Le profit de court terme réalisé par une entreprise en concurrence
monopolistique suscite à long terme l’arrivée de nouvelles entreprises. La
courbe de demande de toutes les entreprises se déplace vers le bas (dans la

97

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

mesure où leur part de marché se réduit) jusqu’à ce que les profits soient
éliminés.

4.3. L’oligopole et le duopole

Il y a oligopole lorsque la branche de production se compose d’un nombre


de producteurs (vendeurs) suffisamment faible pour que la politique adaptée
par chacun d’eux exerce une influence sur le marché et par conséquent, sur
le profit des autres vendeurs. Dans ces conditions, chacun des vendeurs doit
tenir compte, non seulement de la réaction des acheteurs qui s’exprime dans
la courbe de demande totale, mais de la réaction de ses concurrents,
beaucoup plus difficile à déterminer.
Il y a duopole lorsque deux producteurs (vendeurs) seulement se proposent
d’offrir un produit à un grand nombre d’acheteurs.
Contrairement à ce qui se passe en régime de monopole, aucun des duopoles
n’est maître du prix, lorsque les entrepreneurs rivaux produisent un bien
homogène, l’adoption d’une politique de prix crée une situation instable qui
peut conduire à la disparition de certains concurrents. Si en effet, l’un des
producteurs baisse son prix pour conquérir la clientèle des autres, cette
diminution du prix contraindra les autres producteurs à une baisse semblable
s’ils veulent conserver leur clientèle. Chacun se retrouvera donc dans une
situation moins favorable qu’auparavant. Si la lutte de prix se poursuit
néanmoins, les concurrents disposant de la moins forte capacité financière
seront condamnés à la faillite et l’on aboutira à une situation de monopole.
Le duopole symétrique de Cournot
Dans la situation analysée au 19ème siècle par le Français Cournot, deux
entreprises sont supposées produire un bien homogène. Chacune des deux,
considérant comme intangible la position de l’autre, s’efforce à maximiser

98

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

son profit en formulant l’hypothèse que la quantité produite par son rival ne
sera pas influencée par sa propre décision de production.
Appelons I et II les deux producteurs rivaux. I produit une quantité X 1 du
bien X et II fabrique une quantité X 2 du même bien.
L’offre globale O est donc égale à la somme des deux productions:
O  X1  X 2 .

Si nous exprimons le prix de X comme une fonction de l’offre globale:


PX  f  X1  X 2  .

La recette totale de chaque duopole  R1 et R2  s’écrira :

R1  PX X1  R1  f  X1  X 2  X1 X1  R1  X1 , X 2 

R2  PX X 2  R2  f  X1  X 2  X 2 X 2  R2  X1 , X 2 

En d’autres termes, la recette totale de chacun des deux producteurs dépend


du volume de sa propre production et de celle de son rival.
Quant aux profits 1 et  2
 1  R1  C1  1  R1  X 1 , X 2   C1  X 1 
 2  R2  C1   2  R2  X 1 , X 2   C2  X 2 

Le producteur I maximise son profit par rapport à X 1 en considérant X 2


comme une donnée, il en est de même pour le producteur II.
 1 R1 C1 R1 C1
  0 
X 1 X 1 X 1 X 1 X 1
 2 R2 C2 R2 C2
  0 
X 2 X 2 X 2 X 2 X 2

L’équilibre du marché est réalisé lorsque les quantités produites, X 1 et X 2


sont telles que chaque duopoleur maximise son profit, compte tenu de la
production de l’autre et ne désire plus modifier son propre volume de
production. Cet équilibre est atteint à la suite d’une série d’ajustements

99

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

successifs : l’entrepreneur I fixe un volume de production qui provoque un


ajustement de la production de l’entrepreneur II. Cette réaction de II entraîne
à son tour une adaptation de I et ainsi de suite jusqu’à ce que I et II soient
simultanément satisfaits de leur situation.
Ce processus d’ajustement peut se traduire par l’entremise de deux fonctions
de réaction exprimant la production de chaque duopole comme une fonction
de la production de son rival : soit X 2  f  X1  ou X1  f  X 2 

100

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Marché imparfait,

 Le monopole ;

 l’oligopole ; le duopole ;

 l’oligopsone ;

 le monopsone ;

 la concurrence monopolistique.

101

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR APPROFONDIR LE


CHAPITRE

 Pindyck, R. et D. Rubinfeld (2009), Microéconomie, Pearson. Chap.


16 pp. 649-685. Disponible à la bibliothèque de IUA.

 Varian, H. (2003), Analyse microéconomique, De Boeck. Chap. 17


pp. 316-335. Disponible à la bibliothèque de IUA.

 Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De Boeck. chap.


30 pp.583-612. Disponible à la bibliothèque de IUA.

102

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

EXERCICES D’ASSIMILATION

I- Questions de contrôle de connaissances


1) Expliquer la notion de charge morte du monopole.
2) Démontrer l’inefficacité du monopole.
3) Rappeler les sources de la constitution d’un monopole.
4) Différences entre un duopole de Cournot et celui de Stackelberg.
5) Expliquez les notions de monopole discriminant et monopole non
discriminant,
6) Différence entre monopole naturel et monopole structurel,
7) Différence entre monopole naturel permanent et monopole naturel non
permanent,

II- Exercices de réflexion


Problème 1
L’entreprise mono-produit BARA produit des cubes soumbara en situation de
monopole. Des études ont permis d’estimer avec précision la fonction de demande de cube
soumbara ainsi que la fonction de coût total de production

1/ Déterminer le couple prix-quantité qui permettra à BARA de maximiser son profit, que
l’on calculera. Comparer avec un équilibre obtenu en régime de concurrence pure et
parfaite.
2/ Les pouvoirs publics décident de taxer le monopole. Ils ont le choix entre une taxe
forfaitaire de 45 unités monétaires et une taxe unitaire de 18 unités monétaires.
Calculer la quantité, le prix d’équilibre et le profit du monopole dans chaque cas.
Quelle est la situation la plus intéressante pour le monopoleur?
Problème 2
L’entreprise MANO détient le monopole de la production de photocopie à l’UFR
des Sciences Economiques de l’Institut Universitaire d’Abidjan. La demande de
photocopie par les étudiants est de la forme suivante:

1) L’activité de photocopie n’ayant pas de substitut voisin, l’entreprise décide de


maximiser son profit. Le coût total est Calculez la quantité de photocopie
produite, le prix de la photocopie et le profit correspondant.
2) L’entreprise obtient l’exclusivité de la vente de photocopie sur le
L’Université FUPA. La demande de ce deuxième marché est exprimée par la fonction

Déterminer les nouvelles valeurs d’équilibre et le montant de profit maximum que peut
réaliser l’entreprise, les coûts de transport étant nuls.
3) Le collaborateur du PDG de l’entreprise, constatant l’étanchéité des deux marchés,
propose de pratiquer une politique de discrimination par les prix. De combien peut-il
augmenter le profit?

103

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE


I- Questions de contrôle de connaissance (voir cours)

Solution du PROBLEME 1
1) La maximisation du profit suppose

A l’équilibre en CPP, on a P=Cm


2) -La taxe forfaitaire ne modifie pas l’équilibre du monopole. Elle constitue un
accroissement des coûts fixes. Seul, le profit du monopole sera réduit du montant de la taxe,
soit de 45 unités monétaires. Soit le montant du profit en présence de la taxe
forfaitaire, Tf,

Le monopole fait supporter une partie de la taxe unitaire par les consommateurs. La taxe
unitaire modifie les coûts totaux qui deviennent

Le monopoleur préférera la taxe forfaitaire qui lui procure le plus grand profit.

104

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE-suite et fin


Solution du Problème 2
1) A l’équilibre sur le marché de l’UFR des Sciences Economiques on
a Cm=Rm. Or

Par conséquent
2) Les fonctions de demande sur les marchés de l’IUA et du FUPA
sont respectivement La production totale est

3) A l’équilibre, la discrimination par les prix implique que la recette


marginale sur chaque marché est égale au coût marginal commun c’est-à-dire que
RmSE=RmLM=Cm. On a

L’équilibre est donc


caractérisé par le système d’équations suivant:

Le
profit de l’entreprise augmente de

105

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION

Introduction

La théorie micro-économique repose sur une hypothèse forte : celle d’un


marché en concurrence pure et parfaite où les prix et les quantités sont des
variables d’ajustement. La transparence du marché est l’une des hypothèses
du modèle. Elle suppose une parfaite symétrie de l’information. Telle n’est
pas la réalité d’aujourd’hui. La complexité et la diversité des marchés et
l’émergence des biens publics, tout ceci conduit au non-respect des
hypothèses du modèle. Ce cours sur la théorie de l’information va privilégier
la prise en compte de l’asymétrie de l’information dans les échanges. Trois
prix Nobel G. Akerlof, M. Spence et G. Stiglitz, distingués ensemble en
2002, ont en commun le fait d’avoir privilégié les asymétries de
l’information pour expliquer des situations de comportement et les
déséquilibres ou des équilibres que le modèle de concurrence était incapable
d’expliciter. Partant du constat que sur un marché (prix, quantité, qualité),
l’asymétrie de l’information qui en découle contredit le fonctionnement
théorique du modèle concurrentiel.

Section 1 : Définition de concepts

1.1. Asymétrie d’information

Situation dans laquelle certaines caractéristiques d’une transaction sont


connues d’une partie et ne peuvent pas, sans coût, être découvertes par l’autre
partie. Dans le modèle Walrasien, tous les participants au marché disposent
d’une information égale, gratuite et parfaite sous la forme du prix. On
construit aujourd’hui des modèles, moins éloignés de la réalité, dans lesquels
les agents n’ont pas un accès égal aux informations disponibles, lesquelles
peuvent être imparfaites et onéreuses. L’article fondateur de la théorie de

106

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

l’asymétrie d’information (Akerlof, 1971) étudie le marché des voitures


d’occasion. Il fait l’hypothèse réaliste, que le vendeur connaît mieux que les
acheteurs potentiels l’état du ou des véhicule(s) qu’il met en vente. Il montre
qu’alors, en quelque sorte, pour un marché unique avec au départ des qualités
différentes pour les produits, les mauvaises occasions chassent les bonnes.
Le prix moyen anticipé par l’acheteur est largement au-dessus du prix
qu’espérait le vendeur des produits défectueux, mais largement inférieur au
prix que ce dernier attendait pour les produits de haute qualité. Ce principe a
été étendu au marché du travail, au marché du crédit et au marché de
l’assurance.
On peut éviter l’effet de sélection adverse par l’institution d’une garantie
qui justifiera un prix élevé pour les produits de qualité supérieure. La
garantie est une procédure de signalement tout comme peuvent l’être la
nature et le niveau de diplôme pour l’offreur de travail.
Le système de la combinaison des primes et des franchises dans l’assurance
est aussi une parade aux effets de sélection adverse.
ETUDE DE CAS N°1 : Comment la partie informée peut-elle procéder
pour réduire l’asymétrie d’information ?
Supposons le marché de la vente de véhicules d’occasion sur lequel il y a
bien entendu une asymétrie d’information, la partie informée (le vendeur) a
la possibilité de recourir à des moyens pour réduire cette asymétrie
d’information :
 Avant le contrat
Pour éviter la sélection adverse qui ne lui permettrait pas de vendre un
véhicule de qualité à un prix élevé, la partie informée peut utiliser un « signal
», une dépense qu’elle fait et qui ne se justifie que si le bien ou le service a
effectivement une valeur élevée pour un acheteur.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Exemple : Fréquenter une Université prestigieuse mais coûteuse pour


pouvoir exiger plus tard un salaire élevé, Opter pour un emballage luxueux
pour signaler l’exclusivité du bien…
 Pendant le contrat
La partie informée peut rassurer l’autre partie (la partie non‐informée) sur
ses efforts pour éviter les comportements opportunistes en laissant une
garantie importante à la disposition de la partie non-informée.
Exemple : la partie informée donne sa maison en garantie d’un crédit de
création d’entreprise (attention au risque), la partie informée accepte de
payer une partie des dommages en cas de sinistre, et accepte donc que
l’assureur ne prenne pas tout le dommage en charge.
ETUDE DE CAS N°2 : Publicité et Asymétrie d’information
Le lien étroit entre la publicité et l’asymétrie de l’information se résume à
travers la question suivante : Comment, en information asymétrique, la
publicité est-elle capable de permettre de vendre plus cher, sans
nécessairement permettre de vendre des quantités plus importantes ?
Démonstration :
En cas asymétrie d’information, l’acheteur est parfois incapable d’identifier
les biens de bonne qualité et ceux‐ci restent invendus. La publicité liée, par
exemple, à un nom de marque, peut servir à identifier les biens de bonne
qualité. Le consommateur sait que le vendeur n’a intérêt à faire les frais de
la publicité que s’il peut s’assurer un prix de vente élevé justifié par la qualité
du bien. Dans ce cas, la publicité sert de « signal ».

1.2. Salaire d’efficience :

Pratique, qui au lieu d’aligner le salaire sur la productivité marginale


constatée, aboutit à fixer le salaire à un niveau attractif suscitant des
comportements productifs. Il en résulte une minimisation des coûts salariaux
108

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

totaux pour une production donnée. La théorie du salaire d’efficience est


ainsi évoquée pour expliquer la rigidité des salaires à la baisse et ainsi le
chômage.

1.3. Sélection adverse :

Phénomène lié à l’asymétrie d’information dans le rapport offre-demande


conduisant à des effets pervers. Ainsi, lorsqu’une compagnie d’assurance
augmente ses primes pour sélectionner ses clients, elle risque de n’avoir que
ceux qui ont les plus fortes probabilités d’avoir un sinistre. De même, une
banque qui augmenterait ses taux d’intérêt risque de ne garder que les plus
mauvais clients que d’autres refusent. Par ailleurs, dans le cadre de la théorie
du salaire d’efficience, la sélection adverse ou anti-sélection est observée
lorsqu’une réduction salariale pousse les bons travailleurs à quitter une
entreprise donnée et les mauvais travailleurs à y rester.
En un mot, la sélection adverse se résume par le simple fait que les mauvais
produits finissent par chasser les bons du marché.

1.4. Information :

En théorie économique, le concept d’information est généralement évoqué


dans un sens de réduction de l’incertitude. Il en est ainsi de la théorie de la
décision, la théorie des anticipations rationnelles, la théorie du déséquilibre.
Par sa nature, l’information est bien indivisible et immatériel, mais elle peut
être stockée et vendue divisible grâce aux biens complémentaires qui lui
servent de support. Dans la théorie de l’équilibre général concurrentiel de
Walras, l’information est supposée parfaite et gratuite sur les marchés qui
sont alors transparents. Les prix des produits résument l’information.

109

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

1..4.1. Information complète :

Information des agents économiques sur les structures du système tel que
chacun est en mesure de connaître ce que les autres agents connaissent.
Ainsi, un jeu est à information complète si chaque joueur connaît toutes les
règles du jeu, et toutes les stratégies possibles pour lui-même et pour les
autres joueurs, les préférences des autres joueurs et toutes actions antérieures
à la précédente phase du jeu.
L’information est incomplète si au moins un des joueurs ne connaît pas la
structure complète du jeu.

1.4.2. Information parfaite

Information des agents économiques sur l’ensemble des décisions prises


antérieurement par les autres agents dans un système économique donné.
L’information est imparfaite lorsque les décisions sont simultanées avec
l’absence de concertation préalable comme dans le cas du dilemme du
prisonnier ou lorsque certains agissent dans le secret, et plus généralement,
dans un jeu lorsque l’un des joueurs ne connaît pas la stratégie adoptée par
l’autre joueur.
1.4.3. Information sécrète versus information privée
Une information privée est une information qui est détenue par une des
parties en échange et que cela est su par l’autre partie prenant part à
l’échange.
Au cas où cela n’est pas su par l’autre partie, alors on est en présence d’une
information secrète.

110

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Section II : Concurrence imparfaite et rigidité des prix : l’apport


d’Akerlof

Dans un article célèbre intitulé «The market for lemons: quality uncertainly
and the market mechainims» apparu dans the Quaterly Journal of Economics
en 1970, Akerlof va démontrer que le prix n’est pas nécessairement
synonyme de qualité, bonne ou mauvaise, selon son évolution. Pour cela, il
prend l’exemple d’un marché de 100 voitures d’occasion où cinquante sont
des modèles de mauvaise qualité et cinquante sont des modèles de bonne
qualité. Qui connaît la qualité du modèle proposé ? Certainement pas
l’acheteur. Seul le propriétaire dispose de l’information. Pour les acheteurs
potentiels, l’asymétrie d’information est totale. Quel sera le prix du marché ?
Tout laisse à penser que le propriétaire d’une voiture de mauvaise qualité est
prêt à la vendre beaucoup moins chère que le propriétaire d’une voiture de
bonne qualité. Soit par exemple 3000 euros pour le premier et 6000 euros
pour le second. Le même raisonnement conduit les acheteurs à retenir un prix
plafond légèrement supérieur soit 3300 euros et 6600 euros. Si la qualité des
modèles est parfaitement identifiée, pas de problèmes. Les fourchettes de
prix seront respectivement de 3000 – 3300 et de 6000 – 6600 euros.
Par contre, que se passe-t-il si l’acheteur est incapable d’estimer la qualité
du modèle proposé, l’asymétrie d’information oblige ?
A cette question, Akerlof répond en proposant un prix unique sur le marché
qui pourrait être la moyenne des deux prix plafonds retenus dans l’hypothèse
d’une information parfaite, soit (3300 + 6600) / 2 = 4950 euros. Mais à ce
prix, seuls seront en vente les modèles de médiocres qualités.

2.1- Sélection adverse et choix de la qualité

Reprenons l’exemple précédent, au prix de 4450 euros, les propriétaires des


modèles de bonne qualité se retirent du marché, le prix de marché étant trop
111

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éloigné de leur prix minima (6000 euros). L’asymétrie de l’information


exclut donc du marché les produits de bonne qualité au profit des produits
de moindre qualité. C’est ce qu’on appelle sélection adverse.

2.2- Sélection adverse et hasard moral

Avec la sélection adverse, nous avons privilégié des situations où l’asymétrie


d’information concerne la nature et la qualité des biens offerts sur le marché,
mais il est difficile d’anticiper le comportement de l’acheteur après l’achat.
On parlera de comportement caché ou l’aléa moral ou de hasard moral.
Cette absence de connaissance parfaite du comportement après achat conduit
à une situation où le marché ne peut être traité de façon globale. Chaque cas
devient un cas particulier.
Prenons l’exemple de l’assurance santé, deux questions se posent : celle du
système d’assurance et celle de la réaction de l’assuré après avoir contracté
l’assurance. En ce qui concerne le choix du système, les compagnies ont
plusieurs options. Elles peuvent par exemple retenir une prime qui est
supposée couvrir un risque moyen s’appliquant à l’ensemble de la
population. L’assurance n’étant pas obligatoire, on peut raisonnablement
penser que les tranches d’âges les plus jeunes de la population ne vont pas
s’assurer, privant la compagnie de recettes pourtant nécessaires à son
équilibre financier. A l’inverse, les dépenses engagées celles et ceux qui ont
décidé de s’assurer sont beaucoup plus importantes en volume et en valeur,
que celles retenues dans l’hypothèse d’un risque moyen.
Un tel choix conduit à la faillite du système. La sélection adverse s’est
traduite par le refus de s’assurer d’un grand nombre de clients potentiels
jugeant la prime d’assurance trop élevée par rapport au risque encouru. La
compagnie d’assurance peut alors envisager une autre solution : celle de
proposer des primes différentes selon les tranches d’âge. Pour les plus
112

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

jeunes, la prime se trouve alors très minorée par rapport à l’hypothèse


précédente. Ce qui doit conduire à l’adhésion d’un grand nombre de jeunes
compte tenu de la modicité de la prime. Pour les tranches d’âges plus
supérieurs à soixante ans, l’augmentation très significative de la prime sera
sans conséquence car les éventuels bénéficiaires n’auront pas le choix,
Compte tenu de leur âge. Dernière solution, rendre l’assurance obligatoire et
imposer aux jeunes une prime d’assurance égale à celle que paient les plus
âgées. Le montant de la prime est alors calculé en anticipant les dépenses
globales de santé.

Section III : Asymétrie d’information et Marché du travail

On distinguera l’apport de J. Stiglitz de celui de Spence. Le premier explique


pourquoi l’économie de marché conduit, contrairement à la théorie de sous-
emploi. Le second précise les conditions d’embauche en asymétrie
d’information.

3.1- Economie de marché et sous-emploi

Pour Stiglitz, non seulement l’asymétrie d’information conduit à un


ajustement qui privilégie davantage le mouvement des quantités produites
que le mouvement des prix, mais aussi est à l’origine du salaire d’efficience
supérieur à celui qui serait celui du marché. Plutôt que de privilégier
l’approche de salaire individualisé à un salarié. Stiglitz, partant du principe
que l’employeur est seul en mesure d’apprécier l’efficacité de l’ensemble des
salariés ou d’une partie des salariés, propose de fixer d’entrée de jeu un
salaire supérieur à celui du marché. Ce qui conduit celui ou celle qui en
bénéficie à travailler davantage et à travailler mieux. En cas de perte
d’emploi, celui ou celle qui bénéficie du salaire d’efficience a peu de chance
de retrouver du travail aux mêmes conditions, supérieures à celle du marché.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Ce salaire qualifié de salaire d’efficience, a aussi un effet pervers, celui


d’accroître le chômage, du fait de l’amélioration de la productivité. Cette
situation paradoxale est le fait d’un contrat, celui de la difficulté, voire celui
de l’incapacité à pouvoir identifier la performance individuelle des salariés
à leur salaire.

3.2- La théorie des signaux de Spence

Compte tenu de l’asymétrie d’information sur le marché du travail, qui


entraîne l’ignorance des caractères personnels des candidats et des
candidates, de leurs conséquences sur le fonctionnement du marché du
travail, Spence recommande de s’appuyer sur des signaux, comme le
diplôme, pour sélectionner le bon candidat. A tort ou à raison, le bon candidat
sera celui signalé par un diplôme. La formation n’a donc plus comme priorité
absolue d’accroître la productivité, mais de fournir au marché un signal qui
exclut de ce même marché les non diplômés ou les mal diplômés (diplôme
non reconnu ou mal reconnu), ce qui conduit là encore à accroitre le
chômage, et ce quelles que soient les prétentions salariales de ces derniers.
Pour Spence, on peut généraliser le raisonnement à d’autres produits, ainsi
la publicité serait un autre signal, de ceux qui croient en leur produit, et sont
prêts à engager pour eux des dépenses publicitaires. Dans tous les cas, la
théorie de signaux vient faciliter le choix garantissant une meilleure
productivité, rendue difficile par l’absence de transparence et/ou par
l’asymétrie d’information.

Conclusion

L’asymétrie d’information se traduit par un constat : entre le vendeur et


l’acheteur, l’un en sait plus que l’autre sur la qualité et les composantes du
marché. L’aléa moral, encore appelé hasard moral, se définit comme les

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

modifications de comportements que peut amener la signature d’un contrat.


La sélection adverse conduit, compte tenu de l’asymétrie d’information, à
exclure du marché les produits de meilleure qualité au profit des produits de
moindre qualité. Le salaire d’efficience conduit à proposer aux salariés un
salaire supérieur au prix du marché, qualifié de salaire d’efficience afin de
les encourager à travailler mieux et à travailler davantage. La théorie des
signaux permet de contourner l’obstacle de l’asymétrie d’information en
identifiant le diplôme à un signal de qualité du demandeur d’emploi, les
dépenses publicitaires, à un signal de qualité des produits pour lesquels on
accepte de faire ces dépenses.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Asymétrie de l’information,
 Salaire d’efficience,
 Sélection adverse,
 Information,
 Information complète,
 Information incomplète,
 Information sécrète,
 Information privée.
 L’apport d’Akerlof.

116

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES POUR APPROFONDIR


LE CHAPITRE

 Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De


Boeck. Chap. 36 pp.723-744. Disponible à la bibliothèque
de IUA.

 Malinvaud, E., “Leçons de Théorie Microéconomique”,


Dunod, Paris.

 Médan, P., “Microéconomie: Travaux Dirigés”, Dunod,


Paris.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

EXERCICES D’ASSIMILATION

Questions de contrôle de connaissances

1. Définir les notions suivantes :


 Asymétrie d’information,
 Sélection adverse et aléas moral ;

2. Expliquez la théorie des signaux de Spence.


3. Comment la partie informée peut-elle procéder pour réduire l’asymétrie
d’information ?
4. Expliquez le lien entre la publicité et l’asymétrie d’information,
5. Expliquez la théorie du salaire d’efficience,
6. Expliquez l’apport d’Akerlof sur la concurrence imparfaite et rigidité
des prix.

118

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

Bibliographie générale

1- Abraham-Frois (2004), Introduction à la microéconomie, Economica.


Disponible à la bibliothèque de IUA.

2- Begg, D.; Fischer, S. et R. Dornbusch, “Microéconomie”, Ediscience


International, Paris.

3- Bernier, B., et H.L. Védie, “Initiation à la Microéconomie”, Dunod, Paris.

4- Carlton W. D., Perloff J. M. (1998), Economie Industrielle, Collection


Prémisses, De Boeck.

5- Combe E. (2002), La politique de la concurrence, Repères n°339, La


Découverte

6- Combe E. (2005), Economie et politique de la concurrence, Précis,


Dalloz.

7- Dang Nguyen G. (1995), Economie Industrielle Appliquée, Vuibert.

8- Gualliègue, X. (2002), Economie industrielle, cours dispensé au Campus


Commun des Cours à Option 2002, Ouagadougou, Burkina Faso.

9- Milgrom P., Roberts J. (1997), Economie, Organisation et Management,


PUG et De Boeck.

10- Pindyck, R. et D. Rubinfeld (2009), Microéconomie, Pearson. Disponible


à la bibliothèque de IUA.

11- Varian, H. (2003), Analyse microéconomique, De Boeck. Disponible à la


bibliothèque de IUA.

12- Varian, H. (2005), Introduction à la microéconomie, De Boeck.


Disponible à la bibliothèque de IUA.

13- Wasmer, E. (2010), Principes de microéconomie, disponible à la


bibliothèque de IUA.

14- Yildizouglou (2004), La théorie des jeux, cours dispensé au Campus


Commun des Cours à Option 2004, Nasso, Burkina Faso. Disponible sur
internet.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Table des matières

INTRODUCTION …………………………………………………………………….3
CHAPITRE I : ANALYSE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR ....5
I- Analyse de quelques thèmes …………………………………………………....6
1- Introduction du revenu et du loisir dans la fonction d’utilité………………....6
2- L’approche primale…………………………………………………………....6
2.1- Les fonctions de demande marshallienne………………………………..7
2.2- Propriétés de la fonction de demande marshallienne…………………....7
2.3- La fonction d’utilité indirecte : Identité de ROY………………………...8
3- L’approche duale de la théorie du consommateur……………………………10
3.1- La fonction de demande compensée ou hicksienne ……………………10
3.2- La fonction de revenu compensé ………………………………………11
3.3- Variation compensatrice du revenu ……………………………………12
II- Fondements de l’analyse « Coût-avantage » …………………………………14
1- Le surplus du consommateur…………………………………………………14
a- Définition et formulation mathématique du surplus……………………..15
b- Variation du surplus des consommateurs………………………………..16
c- Bénéfice social, surplus social et surplus des producteurs……………….17
2- Effet de la subvention et de la taxation des prix sur le surplus du
consommateur………………………………………………………………………18
CHAPITRE II : SUBSTITUTION ET COMPLEMENTARITE DES FACTEURS
DE PRODUCTION………………………………………………..27
I- Concept d’élasticité de substitution entre facteurs…………………………...32
1- Elasticité technique de substitution………………………………………….34
2- Elasticité- prix de substitution……………………………………………….35
3- Equivalence entre les deux notions…………………………………………..36
II- Notion de substitution et de complémentarité……………………………….38
CHAPITRE III : EQUILIBRE GENERAL ET BIEN-ETRE ECONOMIQUE…..46
I- Equilibre général concurrentiel ………………………………………………46
1- Point de l’analyse sur l’équilibre partiel …………………………………….50
2- Equilibre général d’une économie d’échange ……………………………….52
a- Echange pur de deux biens par deux consommateurs ………………..53

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THEORIES MICROECONOMIQUES 2

b- Echange pur de m biens par n consommateurs : La loi de Walras …..54


3- Equilibre général dans une économie de propriété privée avec production…55
II- Problème d’existence, d’unicité et de stabilité de l’équilibre général ……..56
1- Existence et unicité …………………………………………………………..55
2- Stabilité de l’équilibre général ……………………………………………….56
a- Définition de la stabilité statique et dynamique ……………………...57
b- Dynamisation du modèle Walrasien …………………………………57
c- Modèles linéaires de récurrence ……………………………………...58
d- Modèle différentiels linéaires ………………………………………..59
3- Notion sur la théorie du déséquilibre ………………………..........................60
III- Théorie de l’optimum ……………………………………………………….61
1- Concepts de base …………………………………………………………….61
a- Etats réalisables ………………………………………………………...62
b- Ensemble des utilités associées aux états réalisables …………………...62
c- Le critère de Pareto ……………………………………………………..63
d- L’optimum de Pareto ……………………………………………………64
2- Détermination analytique des optima de Pareto ……………………………..64
3- Equivalence entre optimum et équilibre général ……………………………..66
CHAPITRE IV : ANALYSE DES MARCHES IMPARFAITS ……………………76
I- Le monopole ……………………………………………………………………77
A. Le monopole discriminant …………………………………………………..80
B. Le monopole non discriminant ………………………………………………82
II- La concurrence monopolistique ……………………………………………..83
III- L’oligopole …………………………………………………………………...84
CHAPITRE V : LA THEORIE DE L’INFORMATION …………………………...93
I- Définition des concepts……………………………………………………...93
II- Concurrence imparfaite et rigidité des prix : l’apport d’Akerlof ……...96
2.1- Sélection adverse et choix de la qualité…………………………….97
2.2- Sélection adverse et hasard moral ………………………………….97
III- Asymétrie d’information et marché du travail ………………………...98
3.1- Economie de marché et sous-emploi ………………………………98
3.2- La théorie des signaux de Spence …………………………………..99
121

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

THEORIES
MICROECONOMIQUES
2
YERADE JEANNE N’KONGON

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Les Manuels de l’IUA- Licence 2 sciences économiques / Semestre 3

Institut Universitaire d'Abidjan


Le cours d’introduction aux marchés
financiers permet de montrer que les
principes de base des marchés financiers
sont relativement simples.

Introduction aux
marchés financiers

Rodolphe LOA BI

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Introduction aux marchés financiers

Introduction aux marchés financiers

Rodolphe LOA BI

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Les Manuels de l’IUA- Licence 2 sciences économiques / Semestre 3

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Introduction aux marchés financiers

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Les Manuels de l’IUA- Licence 2 sciences économiques / Semestre 3

Avant-propos

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Introduction aux marchés financiers

Introduction

Un marché financier est un marché sur lequel des personnes, des sociétés
privées et des institutions publiques peuvent négocier des titres financiers,
matières premières et autres actifs, à des prix qui reflètent l’offre et la
demande.
Les marchés financiers ont entre autres pour objectif de faciliter : La collecte
et l’investissement de capitaux (sur les marchés de capitaux), le transfert des
risques (sur le marché des produits dérivés), et l’établissement de valeurs et
de taux (cotations). Les marchés peuvent être classés par type d’actif : Le
marché des marchés obligataires, le marché des actions, le marché des
matières premières, le marché des changes et le marché des taux.
Ce cours a pour objectif de montrer que les principes de base des marchés
financiers sont relativement simples. Le support de cours est structuré en
cinq chapitres : le marché obligataire (Chapitre I), le marché des actions
(Chapitre II), le marché à terme des matières premières (Chapitre III), le
marché des changes (Chapitre IV) et enfin le marché de taux (Chapitre V).

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Introduction aux marchés financiers

CHAPITRE I: Le marché Obligataire


Le fonctionnement des obligations n’est pas aussi complexe qu’il y parait.
Pour mieux appréhender la réalité de cette catégorie de valeur mobilière, il
est important de comprendre ses caractéristiques, sa nature et le risque
associé à ce type de produit.

I.1. Les caractéristiques d’une obligation


Une obligation représente la part d’un emprunt émise par une entité (l’État,
une collectivité locale ou une entreprise). Si vous détenez des obligations,
vous êtes donc le prêteur (le créancier) de l’entité ayant émis ce titre. En
échange de ce prêt, vous allez percevoir des intérêts. Le taux d’intérêt est
connu à l’avance par l’investisseur tout comme la durée du prêt et la date de
versement des intérêts.
Contrairement aux actions, le versement des intérêts pour le détenteur d’une
obligation n’est pas conditionné à la situation financière de son émetteur, par
exemple, aux résultats financiers d’une entreprise.
I.1.1. Le vocabulaire des obligations
Pour comprendre le fonctionnement des obligations, quelques notions se
révèlent indispensables :
 Le nominal (ou valeur faciale ou principal) : il est égal au
capital de départ emprunté par l’émetteur de l’obligation divisé par le
nombre de titres émis. Par exemple, un émetteur décide d’emprunter un
million d’euros. Ce capital sera divisé en différentes coupures, par exemple
de 10 000F pour faciliter les échanges sur le marché. Ce montant de 10 000F
correspond à la valeur nominale de l’obligation.

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Introduction aux marchés financiers

 L’échéance ou maturité : il s’agit de la durée de vie de


l’obligation. Elle peut correspondre à la date à laquelle le détenteur de
l’obligation se voit rembourser le montant intégral du nominal c’est-à-dire le
capital emprunté par l’émetteur. On parle alors de remboursement du capital
in fine. Ce remboursement peut également être régulier et se réaliser par
un amortissement constant (chaque versement comprend une part identique
de coupon et de capital) ou par annuités constantes (le capital remboursé est
constant à chaque versement). L’échéance moyenne d’une obligation est de
dix ans.
 Le coupon : il correspond au versement périodique d’un intérêt
au détenteur de l’obligation. Selon la nature de l’obligation, le versement des
intérêts peut être régulier (généralement tous les ans) ou intervenir à
l’échéance, in fine. De même, le taux d’intérêt versé peut être fixe (le revenu
de l’intérêt perçu périodiquement est constant) ou variable (le taux d’intérêt
varie en fonction des taux du marché).
Autrefois, le détenteur d’une obligation recevait son paiement fixe en
détachant un coupon qu’il envoyait à l’émetteur de l’obligation et recevait
son paiement en échange. Aujourd’hui, ce procédé a disparu, mais le terme
« coupon » pour désigner l’intérêt d’une obligation est resté.
 Le coupon couru : il représente la part de l’intérêt dû par
l’émetteur de l’obligation à un instant T, c’est-à-dire la rémunération due par
l’émetteur au détenteur de l’obligation entre le dernier versement du coupon
et celui à venir.
 Le prix d’émission : il correspond au prix de l’obligation au
moment de son émission. Ce prix peut différer du nominal. Si le prix
d’émission est supérieur au nominal, on dit que l’obligation est « au-dessus
du pair » et inversement si le prix d’émission est inférieur au nominal.
 Le cours de l’obligation : il correspond au prix auquel
s’échange l’obligation sur le marché secondaire. Il est généralement exprimé

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Introduction aux marchés financiers

en pourcentage du nominal de façon à faciliter la comparaison entre


différentes obligations qui présenteraient des caractéristiques différentes.
 Le prix de remboursement : il correspond au
remboursement de l’obligation à son échéance. Il peut être supérieur au
nominal de façon à rendre l’obligation plus attractive pour les investisseurs.
La différence entre le prix de remboursement et le nominal est appelée la
prime de remboursement.
 La date de jouissance : C’est la date à partir de laquelle sont
calculés les taux d’intérêt.
 La valeur de remboursement : C’est le montant en principal
récupéré par l’investisseur. Généralement le remboursement est fait au pair,
mais il peut être supérieur au pair. La différence entre la valeur de
remboursement et la valeur nominale est appelée la prime du
remboursement. La prime de remboursement est une incitation à la
souscription (Vr ˃ Ve)

I.1.2. Lire une cotation d’obligation : l’exemple de la société Gama


La cotation d’une obligation dans la presse spécialisée ou sur les sites
internet dédiés peut se présenter de la manière suivante. Elle vous permet de
suivre au jour le jour l’évolution de votre titre en bourse.

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Introduction aux marchés financiers

Supposons une obligation émise par une société française, « Gama » le 20


décembre 2002 (date d’émission) pour une durée de 20 ans. Elle a été émise
au prix de 1 000 € (prix d’émission). La valeur nominale est également égale
à 1 000 €. Le versement du coupon intervient tous les ans. Ces différents
éléments sont indiqués dans les informations complémentaires.
Le code Isin est en quelque sorte la carte d’identité de l’obligation. Il répond
à des normes internationales. Le marché sur lequel est cotée l’obligation est
également précisé.
Le taux d’intérêt nominal est égal à 2,50 %. À supposer que le détenteur de
cette obligation conserve le titre jusqu’à sa date d’échéance, il percevra tous
les ans un coupon égal à 25 € (nominal × taux d’intérêt nominal = 1 000 ×
0,025).
Le coupon couru est ici égal à 0,830 %. Il correspond à la rémunération due
par l’émetteur de l’obligation à son détenteur entre la date de versement du
dernier coupon et celle à venir. Dans notre exemple, le versement du dernier
coupon est intervenu le 20 décembre 2012. Entre cette date et le 20 avril
2013 (date de l’extraction de cette cotation), il s’est écoulé 120 jours. Par
convention, on retient qu’une année est composée de 365 jours. Pour obtenir
la valeur du coupon couru, on effectue le calcul suivant :

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Introduction aux marchés financiers

nj
Cc  i   Vn
365
avec i : taux d’intérêt nominal
nj : nombre de jours écoulés depuis le dernier coupon et Vn : valeur
nominale de l’obligation.

120
Cc  0,025   1000  8,30
365

La cotation de l’obligation au 20 avril 2013 est de 99,00 %. En effet, le cours


d’une obligation est toujours exprimé en pourcentage du nominal. Pour
obtenir son prix ou sa valeur de marché, la valeur du nominal doit être
multipliée par le cours exprimé en pourcentage, auquel s’ajoute la valeur du
coupon couru. Dans notre exemple, cela revient à effectuer le calcul suivant
:
Prix de l’obligation = (valeur nominal x cotation) + coupon couru
Prix de l’obligation = (1000 x 0,99) + 8,30 = 998,30 €
NB : Si l’obligation cote 99 %, cela signifie que son prix a légèrement baissé
par rapport à sa valeur nominale, du fait d’une légère augmentation des taux
d’intérêt. Le rendement offert par cette obligation (2,50 %/an) est légèrement
inférieur à celui que pourrait rapporter une obligation comparable émise
aujourd’hui.

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Introduction aux marchés financiers

I.2. Les différents types d’obligations


Il existe différents types d’obligations que l’on peut différencier selon le type
d’émetteur (le secteur public ou les entreprises), les modalités de versement
des intérêts (taux d’intérêt fixe ou variable ou obligation dite « zéro
coupon ») ou encore selon la durée de vie de l’obligation. En règle générale,
si elle est inférieure à 1 an, on parle d’obligations à court terme, entre 1 an
et 10 ans, d’obligations à moyen terme, et supérieure à 10 ans, d’obligations
à long terme.

I.2.1. Type d’émetteur des obligations


 Les obligations d’État
Les États émettent des obligations pour couvrir leur besoin de financement
à moyen et à long terme. Parmi les obligations les plus connues, on peut citer
les obligations assimilables du Trésor (OAT) Côte d’Ivoire, en France, les
« bunds » en Allemagne, les « Gilts » au Royaume-Uni ou encore les
« Treasury Bonds » aux États-Unis.
Les OAT sont pour la plupart émises à taux fixes et remboursables in fine,
c’est-à-dire que le capital prêté n’est remboursé que lorsque l’obligation
arrive à échéance. Dans les faits cependant, les Etats remboursent rarement
le principal et émettent de nouvelles obligations pour refinancer celles
arrivant à échéance. En effet, un Etat, contrairement à un particulier, a une
durée de vie supposée illimitée et ne fait donc pas face aux mêmes
contraintes quant au remboursement de sa dette.
Théoriquement, les obligations souveraines sont considérées comme des
placements sûrs. En effet, la probabilité de défaut (de non-paiement) d’un
État dont les finances sont stables est quasiment nulle. Néanmoins, certains
présentent des profils plus risqués que d’autres. C’est le cas des obligations
émises par certains pays émergents ou d’autres dont les difficultés
économiques et financières dégradent la qualité de signature de leur dette.

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Introduction aux marchés financiers

 Les obligations d’entreprises


Comme les États, les entreprises disposent de la possibilité d’émettre des
obligations sur les marchés pour se financer, que ce soit à court terme
(échéance inférieure à 5 ans), à moyen terme (échéance comprise entre 5 et
12 ans) ou à long terme (échéance supérieure à 12 ans). Pour les entreprises,
l’émission d’obligations constitue une alternative au financement par
actions.
Les détenteurs d’obligations d’entreprise ne disposent pas des mêmes droits
que les détenteurs d’actions. Les premiers possèdent des titres de créance
contrairement aux seconds qui détiennent des titres de participation. Ces
derniers peuvent par exemple user d’un droit de vote en assemblée générale
et percevoir une partie des bénéfices de l’entreprise (les dividendes)
contrairement aux détenteurs d’obligations dont la participation se limite à
la perception régulière d’un coupon. Néanmoins, en cas de faillite de
l’entreprise émettrice, le détenteur d’obligations est remboursé avant
l’actionnaire.
Les obligations d’entreprises offrent des rendements plus élevés que les
obligations d’État ou de collectivités locales, car elles présentent un risque
plus élevé. Plus l’entreprise est fragile, plus le rendement offert à
l’investisseur est important selon le principe du couple rendement-risque. Il
arrive cependant, en période de crise, lorsque personne n’a plus confiance en
personne et qu’il y a une très forte aversion au risque, que les entreprises,
même les plus saines, soient amenées à offrir des taux d’intérêt très élevés
pour convaincre les investisseurs de prendre leur « papier ».

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Introduction aux marchés financiers

I.2.2. Modalités de versement des intérêts des obligations

 Les obligations à taux fixe


Le taux d’intérêt nominal et le coupon de ce type d’obligations sont fixes.
Son versement intervient de manière régulière, généralement tous les ans, et
est fixé dès l’émission du titre jusqu’à son échéance.
Il existe des obligations assimilables du Trésor (OAT) à taux fixe émises par
l’État français. Le versement des coupons intervient soit le 25 avril soit le 25
octobre de chaque année. Si son coupon est fixé à 3 %, l’investisseur perçoit
chaque année 3 % de la somme qu’il a investie dans ces titres (le nombre de
titres multiplié par la valeur du nominal de l’obligation). S’il a investi 1 000
€, il reçoit chaque année 30 € (1000 × 0,03).
 Les obligations à taux variable ou « floating rate note »
Le taux d’intérêt de ce type d’obligation est par définition variable. Il dépend
de l’évolution d’un taux du marché auquel s’ajoute un taux fixe. L’évolution
de ce taux de marché varie à intervalles réguliers : tous les mois, tous les
trois mois, tous les six mois. Dans la plupart des cas, il présente une
faible volatilité. Les obligations à taux variable sont donc peu risquées. À
noter que le risque pris par un investisseur sur ce type de produit devient plus
significatif si l’indexation se fait sur un taux d’intérêt à long terme.
 Les obligations à coupon zéro
Contrairement aux obligations classiques, les obligations à coupon zéro ne
génèrent pas de coupons durant toute leur durée de vie. Ces derniers sont
capitalisés et versés à l’échéance. Pour qu’elles restent attractives aux yeux
des investisseurs, elles sont généralement émises en dessous du pair, c’est-
à-dire en dessous de leur valeur nominale.
Exemple : Une obligation zéro coupon de valeur nominale 10 000F d’une
durée de vie de 10 ans sera émise pour une valeur de 7000F. Ainsi, si
l’investisseur décide de conserver cette obligation jusqu’à son échéance, il
réalisera un gain de 3000F en plus du versement des coupons à l’échéance.

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Introduction aux marchés financiers

 Les obligations convertibles


Une obligation convertible donne le droit à son détenteur d’échanger son titre
obligataire contre une ou plusieurs actions de l’entreprise émettrice à tout
moment. A l’émission d’obligations convertibles, l’émetteur fixe le cours ou
le rapport de conversion, c’est-à-dire le prix auquel s’échangent les
obligations contre les actions. Ce prix sera toujours plus élevé que la valeur
de marché de l’action au moment de l’émission. Par la suite, si la valeur de
marché de l’action se révèle supérieure au cours de conversion,
l’investisseur aura tout intérêt à convertir ses obligations. S’il revend
immédiatement ses actions converties, il réalisera une plus-value égale à la
différence entre la valeur de marché de l’action et son cours de conversion.
Supposons une obligation d’une valeur nominale de 1 000 euros pouvant être
convertie en 10 actions. Le cours de conversion est alors égal à :

L’investisseur pourra ici envisager une conversion dès que la valeur de


marché de l’action dépassera les 100 euros.

I.3. Les risques obligataires


L'investissement en obligations est considéré comme l'un des plus sûrs,
surtout si l'on conserve les titres jusqu'à l'échéance. Il comporte néanmoins
des risques liés aux caractéristiques propres de chaque type d'obligation
(nous identifions ici 5 risques).

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Introduction aux marchés financiers

I.3.1. Le risque de défaut (ou débiteur)


Lorsque vous prêtez de l’argent à quelqu’un, il existe toujours un risque que
ce dernier ne vous rembourse pas. Ce risque s’applique aux obligations.
C’est ce que l’on appelle le risque débiteur ou le risque de défaut. Ce risque
est naturellement fonction de la qualité de l’émetteur. Par exemple, il sera
plus élevé pour une obligation d’entreprise que pour une obligation d’Etat.
La probabilité de remboursement d’un émetteur est mesurée par des agences
de notations. Ces dernières analysent la situation économique et financière
de chaque émetteur et attribuent une note à chaque produit financier, dont
les obligations. Plus la note adossée à un titre obligataire est élevée, plus le
risque est faible. Néanmoins, plus le risque pris est important, plus le
rendement espéré est élevé. C’est à l’investisseur de choisir.
I.3.2. Le risque de liquidité
Le risque de liquidité correspond à celui qu’un investisseur pourrait prendre
en détenant une ou plusieurs obligations dont le volume de transactions sur
les marchés est faible. Autrement dit, s’il décide de vendre son obligation, il
fait face à un risque de liquidité s’il ne trouve pas de contrepartie prête à la
racheter. Plus le volume de transactions d’une obligation est important, plus
le risque de liquidité est faible.
I.3.3. Le risque de taux
Les taux d’intérêt permettent de mesurer la valeur d’une obligation. Ils
peuvent augmenter ou diminuer et ainsi rendre plus ou moins attractif
l’investissement en obligations si on les compare à la valeur du coupon. Si
les taux montent, le prix de l’obligation diminue (il est revu à la baisse afin
que l’obligation offre le même rendement que celui du marché).
Inversement, si les taux diminuent, la valeur de l’obligation monte.

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Introduction aux marchés financiers

Schématiquement, quand les taux d’intérêt montent (par exemple quand les
grandes banques centrales augmentent leurs taux directeurs), le cours des
obligations en circulation baisse, et vice versa.
Ces mouvements n’ont pas de conséquences pour les investisseurs qui
conservent leurs obligations jusqu’à échéance, puisqu’elles seront
remboursées à leur valeur d’origine. Les épargnants supportent simplement
un manque à gagner s’ils conservent jusqu’au bout une obligation qui leur
rapportait moins que d’autres obligations émises plus tard (cas d’une hausse
des taux). Si les taux baissent, ils se seront privés d’une plus-value, en
gardant leurs obligations, mais auront des revenus plus importants. Le choix
dépend souvent de considérations fiscales. Si les revenus sont plus imposés
que les plus-values, on privilégiera les plus-values, à condition que la
différence soit substantielle, car il peut également y avoir des coûts de
frottement (droits d’entrée sur le nouveau produit sur lequel on veut
réinvestir).
Par ailleurs, plus l’échéance de l’obligation est courte, plus le risque de taux
est faible. En effet, dans un intervalle de temps réduit, les variations des taux
d’intérêt seront moins importantes. Elles auront donc moins d’impact sur la
valeur d’une obligation dont l’échéance se rapproche.
11

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Introduction aux marchés financiers

I.3.4. Le risque de change


Certaines obligations sont libellées dans des devises différentes. Par
exemple, si un investisseur détient des bons du Trésor américains, ce dernier
s’expose à un risque de change. L’évolution du taux de change peut être
favorable ou défavorable pour l’investisseur.
Supposons qu’un investisseur détienne une obligation d’entreprise
américaine dont le prix est de 100 dollars. Si le taux de change EUR/USD
s’élève à 1,35, le prix de l’obligation est de 74,1 euros. Si le taux de change
s’apprécie et passe à 1,40, alors le prix de l’obligation baisse et passe à 71,4
euros. La dépréciation du taux de change entraine une perte de la valeur de
l’obligation. À l’inverse, si un investisseur américain détient une obligation
française dont le prix est de 100 euros, la hausse du dollar lui est favorable.
I.3.5. Le risque d’inflation
Tous les épargnants et les investisseurs doivent faire face à ce risque. Si
l’inflation augmente, la valeur et les revenus d’un investissement se
dégradent nécessairement. C’est pourquoi certaines obligations sont
indexées sur le taux d’inflation. Elles garantissent à leurs détenteurs un
réajustement quotidien de la valeur de leur investissement en fonction de
l’évolution de l’inflation.

I.4. Déterminer le rendement d’une obligation


Déterminer le rendement d’une obligation peut se révéler relativement
simple si on s’intéresse au rendement courant, mais peut se révéler plus
complexe si on s’intéresse au rendement à l’échéance c’est-à-dire au
rendement effectif de l’obligation.

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Introduction aux marchés financiers

I.4.1. Le rendement courant


Le rendement courant correspond au rapport du coupon annuel au prix de
l’obligation à un moment donné. Son calcul est relativement simple. Il suffit
de diviser la valeur du coupon par le cours boursier de l’obligation, soit :

Une obligation offre un coupon de 4,8 %. Son cours boursier est de 96. Le
rendement du coupon (ou rendement courant) est donc égal à 5 % soit
((4,8/96) ×100)).

I.4.2. Le rendement à échéance (ou rendement actuariel)


Le rendement à échéance correspond au rendement d’une obligation qui
serait détenue par un investisseur jusqu’à son échéance. Il est également
appelé rendement actuariel, rendement effectif. Contrairement au rendement
courant, son calcul prend en compte d’autres éléments que le simple coupon
tels que le prix de l’obligation, l’échéance, etc.
 La méthode des intérêts composés
Pour calculer le rendement à échéance d’une obligation, on utilise la méthode
des intérêts composés. Cette méthode permet de prendre en compte le fait
que l’intérêt lié à la détention d’une obligation est réintégré chaque année au
capital et engendre lui-même des intérêts.

13

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Introduction aux marchés financiers

Exercice : Un investisseur achète aujourd’hui une obligation 1000F. Elle


donne droit au versement d’un coupon tous les ans, égal à 3 %. Ce dernier
souhaite savoir la valeur acquise par cet investissement au bout d’un an, de
deux ans, etc. Pour connaitre la valeur future du placement, on utilise la
méthode des intérêts composés. Les calculs sont les suivants :
 au bout d’un an : 1000 + (1000 × 0,03) = 1030F
 au bout de deux ans : 1030 + (1030 × 0,03) = 1030 × (1 + 0,03)
= 1060,9 F
 au bout de trois ans:1060,9 + (1060,9 × 0,03) =1060,9 × (1 +
0,03) = 1092,7 F
 Etc.

À partir de l’exemple précédent, on obtient la formule suivante pour calculer


la valeur future d’une obligation :

Avec les données de l’exemple précédent, la valeur future de l’obligation au


bout de 10 ans donne : VF=1000 × (1+ 0,03)*10= 1343,9 F
1343,9 euros est donc la valeur future de l’obligation d’une valeur nominale
de 1000F de coupon 3 %.

 Le taux de rendement actuariel (TRA) ou rendement à échéance


d’une obligation zéro coupon.
Le taux de rendement actuariel est le taux qui permet d’égaliser la valeur
actuelle de l’obligation avec la somme des flux futurs perçus, c’est-à-dire les
coupons et le prix de remboursement à l’échéance du titre. Autrement dit, il

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Introduction aux marchés financiers

est équivalent au taux d’intérêt que percevrait un investisseur qui détiendrait


l’obligation jusqu’à son terme. Dans le langage courant, il correspond au
rendement de l’obligation.
Il permet de comparer la rentabilité d’obligations présentant des prix et des
coupons différents. Pour calculer le taux de rendement actuariel, il suffit
d’appliquer la formule suivante :

Lorsque le prix de l’obligation (la valeur actuelle) augmente, le taux de


rendement actuariel diminue et inversement.
Cette formule correspond à l’égalisation de la valeur actuelle et de la valeur
future lorsqu’on calcule le rendement d’une obligation dans l’exemple
précédent.
Exercice : Un investisseur achète une obligation un an avant son échéance.
Son prix sur le marché est de 96 euros et son prix de remboursement (valeur
faciale le plus souvent) s’élève à 100 euros. Il s’agit d’une obligation zéro
coupon. Elle ne verse donc pas de coupons. Calculer le taux de rendement
actuariel de l’obligation
Dans ce cas, le taux de rendement actuariel de l’obligation se calcule de la
façon suivante :

15

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Introduction aux marchés financiers

Le taux de rendement actuariel de l’obligation est donc de 4,1 %.

 Le taux de rendement actuariel ou rendement à échéance d’une


obligation «couponnée»

Pour calculer le taux de rendement actuariel d’une obligation assortie d’un


coupon, le calcul se révèle plus complexe, car le versement d’un coupon
intervient tous les ans à une date prédéterminée.

Il existe néanmoins une méthode pour rendre compte approximativement du


rendement d’une obligation couponnée. Elle s’effectue en deux étapes selon
deux cas de figure :

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Introduction aux marchés financiers

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Une obligation est un titre de créance librement négociable sur un


marché et qui représente donc une part d’un emprunt.
Au moment où un investisseur décide d’investir dans une obligation, il
devient créancier vis-à-vis d’une entreprise émettrice et reçoit en
échange une rémunération et à l’échéance le remboursement du
nominal Les principaux émetteurs actifs sur le marché obligataire sont
les États, les banques et les grandes entreprises.
 Le calcul du coupon couru est nécessaire en particulier lorsque son
détenteur revend son obligation. La revente de l’obligation comprend
le coupon et l’obligation (ou créance) elle-même et la fraction des
intérêts courus, jusqu’à la date de revente.
 On pourra rappeler que le taux actuariel peut être calculé à n’importe
quelle date (à l’émission ou plus tardivement avant le remboursement
de l’obligation)

17

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Introduction aux marchés financiers

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’une obligation ?
2. Qu’elles sont les différentes sortes d’obligations ?
3. Quelle sont les différents risques lié à la détention d’une obligation ?

II. Questions d’analyse et de synthèse


1. Quels sont les avantages d’un investissement en obligations ?
2. Quels sont les facteurs susceptibles de réduire le rendement des
obligations ?
III. Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de
texte, commentaire, cas pratique…)

Exercice 1 : Une obligation de valeur nominale de 500 € cote 99 % (495 €).


La cote de l’obligation indique à côté du cours la proportion du coupon
couru en % de la valeur nominale.

Exercice 2 : Un emprunt obligataire a été émis le 1er septembre N au taux


de 6 %, valeur nominale : 700 €. Un opérateur souhaite acheter une
obligation le 15 novembre N. Quel sera le montant du coupon couru à cette
date ?

Exercice 3 : Une obligation de valeur nominale de 500 € cote 99 % (495


€). La cote de l’obligation indique à côté du cours la proportion du coupon
couru en % de la valeur nominale.

Exercice 4: Un emprunt obligataire a été émis au pair, le 1er janvier N–2


au taux facial de 9 % à la valeur nominale de 5 000 €. Cet emprunt est
remboursable in fine sur 5 ans. La valeur de remboursement est fixée à 5
200 €. Le 1er janvier N, cette obligation cote 120 %. Calculer le taux
actuariel brut de l’obligation.

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Introduction aux marchés financiers

CHAPITRE II: Le marché des Actions

La confrontation entre l’offre et la demande d’actions se fait sur des marchés


(le marché des actions), plus ou moins organisés, plus ou moins contrôlés.
On dit également que les actions font l’objet d’une cotation. C’est ce qui
distingue les actions non cotées (pour lesquelles il n’y a pas de marché) des
actions cotées.
L'action est un titre de propriété qui correspond à une part de capital de
société. Son détenteur, appelé actionnaire, détient plusieurs droits en
contrepartie du capital investit dans la société. Ces droits sont divers. Chaque
type d’acteur économique leur donne un degré d'importance différent.

II.1. Le marché et son organisation


Une action représente une fraction du capital d’une entreprise. Si vous
détenez des actions, vous êtes propriétaire d’une partie de la société. Cela
vous donne des droits, notamment, celui de recevoir des dividendes, si la
société en distribue, et d’influer sur la politique générale de l’entreprise lors
des assemblées générales d’actionnaires. En contrepartie de ces avantages,
vous pouvez perdre tout ou partie de votre investissement en cas de faillite
de l’entreprise ou de baisse du cours de l’action. Tous comme les obligations,
on distingue le marché primaire et le marché secondaire.

II.1.1. Marché primaire ou secondaire


Pendant la courte période où une entreprise émet des actions, c’est-à-dire
qu’elle met en vente une partie de son capital, on parle de « marché primaire
». Le mot « primaire » vient du fait que l’acheteur / investisseur est le
premier propriétaire de ces titres. En fait, il ne s’agit pas vraiment d’un
19

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Introduction aux marchés financiers

marché dans le sens habituellement compris, car le prix auquel l’action est
proposée à la vente n’est pas établi comme le point d’équilibre entre une
offre et une demande ; il s’agit d’un prix fixe pour une quantité déterminée
de titres nouveaux proposés pendant une période fixée à l’avance.
Une fois toutes les actions nouvelles vendues par l’entreprise, les échanges
peuvent commencer entre investisseurs. On dit alors que les titres
s’échangent sur un marché secondaire. Lorsque ce marché est organisé, on
parle de Bourse.

II.2. Les différents types d’actions


Il existe différents types d’actions classifiées en deux grands groupes. Ce
sont essentiellement les actions au porteur, les actions nominatives, les
actions ordinaires et les actions de préférence.

II.2.1. Actions au porteur et actions nominatives


Lorsqu’elles sont cotées, les actions peuvent encore être détenues « au
porteur » ou « nominatives ».
 Les actions au « porteur » sont abritées sur votre compte,
mais la société dont vous êtes actionnaire ne vous connaît pas. Toutes
les opérations transitent par votre intermédiaire financier. C’est la
situation la plus fréquente.
 A l’inverse, une action « nominative » entraîne l’inscription
des actionnaires sur les registres juridiques de la société : ils sont informés
en direct et bénéficient, parfois, d’avantages de type « club » (mais la valeur
de l’action, son dividende et son comportement sont identiques dans les deux
cas).
Toutes les entreprises cotées ne permettent pas la détention des actions
nominatives.

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Introduction aux marchés financiers

II.2.2. Actions ordinaires et actions de préférence

Les actions ordinaires donnent à leurs propriétaires des droits sur la société :
droit à l’information, droits de vote lors des Assemblées générales
d’actionnaires et droits financiers, comme celui de recevoir des dividendes.

Les actions de préférence peuvent prévoir des avantages financiers, comme


des dividendes prioritaires, mais sans droits de vote. Les droits attachés aux
actions de préférence dépendent des statuts des sociétés et des
réglementations en vigueur dans les différents pays.
 Titres apparentés

A côté des actions proprement dites, il existe aussi des titres boursiers
apparentés : il s’agit des « bons de souscription d’actions (BSA) ». Ces
titres sont généralement distribués par les entreprises aux actionnaires afin
de leur permettre d’acheter des actions supplémentaires à un prix défini ou
non à l’avance : ils font eux aussi l’objet d’une cotation permanente jusqu’à
la date limite prévue pour l’achat des actions. Ils présentent un risque
similaire à celui de l’action de la société qui les a émis. Les sociétés
émettrices s’engagent parfois à les racheter au prix d’émission, s’ils n’ont
pas été exercés pendant leur durée de vie. Certaines actions sont assorties
d’un ou plusieurs de ces bons : ce sont les Actions à bons de souscription
d’action (Absa), émises lors d’augmentations de capital.
 Les stock-options (ou options sur titres)
Les stock-options (ou options sur titres en français) sont des options d’achat
d’actions d’une société à un cours déterminé et une date d’exercice fixée.
Elles sont attribuées par les entreprises à leurs dirigeants (rarement à
21

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Introduction aux marchés financiers

l’ensemble des salariés) afin de les motiver sur l’évolution du cours de


bourse. Elles sont devenues une forme de rémunération.
Attribuées par le conseil d’administration de l’entreprise après accord de
l’assemblée générale, les stock-options permettent d’acquérir des actions de
l’entreprise avec un rabais par rapport à la cotation en vigueur lorsqu’elles
sont attribuées (mais ce rabais est limité à 20 % maximum) et souvent avec
une interdiction de revente immédiate une fois l’option levée (limitée à 3
ans). Les avantages fiscaux dont bénéficiaient les stock-options, à certaines
conditions de conservation, se sont sensiblement réduits1.

II.2.3. Actions cotées et actions non cotées

Derrière le mot « action », on trouve en réalité une grande famille où se


côtoient des titres qui n’obéissent pas tous aux mêmes règles.
Tout d’abord, les actions peuvent être cotées en bourse, ou non cotées. Dans
ce dernier cas, elles s’échangent de gré-à-gré entre les investisseurs, à un prix
qu’ils fixent entre eux. Mais se pose alors le problème de la fixation du prix
et de la liquidité de ces titres.
Les actions constituent un titre de propriété qui, comme tout actif, peut être
vendu et donc cédé à un tiers. La facilité avec laquelle un actionnaire pourra
vendre les actions qu'il détient sur une société dépend toutefois du fait de
savoir si les actions en question peuvent s'échanger librement sur le marché
boursier ou non. Il existe en effet deux types d'actions, les actions cotées et
les actions non cotées.

1
La dernière réforme, en date d’août 2015.

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Introduction aux marchés financiers

II.2.2.1. Les actions cotées


Une action est cotée à partir du moment où elle peut être achetée ou vendue
sur le marché des actions que l’on appelle communément la Bourse ou le
marché boursier.
Sur ce dernier, le prix -ou le cours- des actions varie en fonction de l’offre et
de la demande. Toutefois, le nombre de titres cotés pour une société est fixe.
Il n’y a pas en permanence de mises sur le marché d’actions nouvelles d’une
société cotée. Les augmentations de capital sont relativement
exceptionnelles. Le prix de l’action est donc déterminé instantanément par
la confrontation entre le stock d’actions mis en vente et le stock d’actions
demandé à l’achat. Si le nombre d’actions demandé par les acheteurs est plus
élevé que le nombre d’actions mis en vente, le cours de l’action monte et
inversement.

II.2.2.2. Les actions non cotées


Une action non cotée ne peut pas être échangée sur le marché boursier, car
la société n’a pas fait un appel public à l’épargne. Elle a placé ses actions
directement auprès d’investisseurs qui lui ont fourni les fonds en échange.
Le cours de ces actions n’est donc pas publié et il est difficile d’en acquérir,
car les détenteurs de ce type d’actions ne sont généralement pas connus ou
tout simplement ils ne souhaitent pas les vendre. Ces actions sont
généralement émises par de petites ou moyennes entreprises et sont souvent
détenues par les dirigeants-propriétaires ou leur famille, qui ne souhaitent
pas « ouvrir » le capital de leur entreprise à des investisseurs extérieurs afin
de conserver leur indépendance.

23

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Introduction aux marchés financiers

Il y a en conséquence deux difficultés caractéristiques attachées à ce type


d’actions :
 La détermination de leur prix. Comme il n’y a pas de cotation,
il est difficile de savoir combien « vaut » une action d’une entreprise non
cotée. Pour le connaître, il faut faire appel à des spécialistes qui pourront
proposer, à partir des comptes de l’entreprise et de toute l’information
financière et stratégique disponible, une fourchette de prix.
 Trouver un acquéreur pour le vendeur, ou trouver un vendeur
pour l’acheteur. L’achat d’action d’une société non cotée se fait
principalement « de gré à gré » entre deux parties. Il est toutefois possible
d’acquérir des actions non cotées, via des intermédiaires financiers comme
les fonds d’investissement spécialisés.

II.3. Droit de vote et dividendes


Une action dite "ordinaire" constitue un titre de propriété sur une fraction du
capital d'une entreprise. Elle confère donc à son détenteur, l'actionnaire, un
double droit : celui de prendre part aux décisions importantes dans la vie de
l'entreprise, qui se matérialise par le droit de vote aux assemblées générales,
et celui de recevoir une partie des bénéfices retirés de l'activité de
l'entreprise, qui se concrétise par la perception d'un dividende.
Il existe toutefois des actions qui dérogent à ce double droit : les actions de
préférence. Par ailleurs, certains actionnaires peuvent bénéficier d’un
dividende majoré.

II.3.1. Les actions de préférence


Issues de la pratique américaine les actions remplacent et regroupent dans un
même régime juridique trois types de titres qui existaient au préalable :
 les actions de priorité, qui étaient dotées d’avantages financiers
ou d’accès privilégié aux informations de la société ;
 les actions à dividende prioritaire sans droit de vote ;

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Introduction aux marchés financiers

 les certificats d’investissement qui ne comportaient que le droit


au paiement des dividendes attaché aux actions ordinaires.
Depuis lors, il ne peut donc y avoir que deux types d’actions composant le
capital des sociétés par actions : les actions ordinaires et les actions de
préférence.
Ces dernières ont pour caractéristiques principales :
 de donner à leurs détenteurs des avantages pécuniaires
(dividende prioritaire ou majoré par exemple) et/ou non financiers (droit à
une information privilégiée, comme la communication des documents
comptables ou des rapports d’activité ou droit de contrôles spécifiques,
comme le fait de pouvoir demander des audits),
 de se traduire par la suppression de certains droits attachés aux
actions ordinaires, en contrepartie des avantages obtenus. Par exemple, dans
le cas où l’action de préférence se traduit par des droits à dividende majoré,
elle pourra aussi prévoir la privation du droit de vote de façon permanente
ou temporaire.
Les actions de préférence sont surtout utilisées par les sociétés non cotées.
L’attrait principal de ce type d’action réside en effet dans le fait qu’il permet
de réaliser des augmentations de capital, nécessaires au développement de la
société, sans pour autant se traduire par une dilution du contrôle des
actionnaires en place, qui sont le plus souvent des investisseurs familiaux
pour qui le maintien de l’équilibre du pouvoir au sein des instances
dirigeantes est primordial. Ces actions de préférence sont de fait un outil
intéressant pour les opérations de capital investissement par lesquelles des
investisseurs privés apportent des capitaux pour financer des sociétés en

25

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Introduction aux marchés financiers

croissance ou pour permettre une transmission ou l’acquisition d’une


entreprise.

II.3.2. Dividende majoré


Le dividende majoré est réservé aux actionnaires détenant leurs titres au
nominatif depuis au moins deux années calendaires complètes. Lorsque cette
condition est remplie, la majoration n’est toutefois pas automatique. Elle ne
s’applique en effet que si l’assemblée générale a adopté une résolution dans
ce sens. En outre, cette majoration est limitée, car elle ne peut excéder 10 %
du montant du dividende ordinaire. Pour ce qui concerne les entreprises
cotées en bourse, le nombre des actions concerné par la majoration doit être
inférieur, pour un seul et même actionnaire, à 0,5 % du capital social.
Il peut représenter, pour les sociétés, un bon moyen de récompenser les
actionnaires qui savent leur rester fidèles.

II.3.3. Droits de vote double


Une action est un titre de propriété d'une fraction du capital d'une société
anonyme auquel est le plus souvent attaché, outre le droit de percevoir un
dividende, celui de voter en faveur ou contre les résolutions proposées lors
de l'Assemblée Générale des actionnaires.
Concernant ce droit de vote, le principe qui prévaut en règle générale est
celui « d’une action, une voix », le nombre de droits de vote étant strictement
proportionnel au nombre d’actions détenues.
Toutefois, les statuts des sociétés anonymes peuvent permettre de déroger à
cette règle en prévoyant la possibilité d’attribuer un droit de vote double pour
certains actionnaires. Mesure qui n’est pas sans susciter des débats.
Si la règle « une action, une voix » s’applique à la grande majorité des
détenteurs d’actions, le principe du droit de vote double accordé à certains
actionnaires est fréquemment prévu dans les grandes entreprises.

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Introduction aux marchés financiers

En règle générale, cet avantage est attribué aux actionnaires qui conservent
leurs titres sur une période assez longue et qui par là-même indiquent qu’ils
souhaitent accompagner le développement de l’entreprise et non réaliser
une plus-value de court terme.
Pour les entreprises qui décident de recourir à cette mesure, l’intérêt est de
fidéliser les actionnaires « stables », c’est-à-dire ceux qui sont le plus à
même de souscrire à des augmentations de capital futures et à s’inscrire dans
une logique de long terme. Il peut aussi s’agir de renforcer le pouvoir des
gros actionnaires « de référence », ceux qui contrôlent effectivement
l’entreprise par leur poids au capital, de façon à protéger l’entreprise de
tentatives de prises de contrôle inamicales.
Concrètement, les sociétés cotées concernées par la mise en place du droit
de vote double devront identifier ceux de leurs actionnaires qui auront
conservé leurs titres pendant au moins deux ans. Ceci n’est possible que pour
les actions détenues au nominatif, c’est-à-dire au registre de la société. Les
titres au porteur, c’est-à-dire ceux détenus anonymement ne pourront
bénéficier de cette mesure.

II.4. Les risques associés aux actions


Investir dans des actions constitue un placement considéré comme l'un des
plus risqués, dans le sens où il est possible de subir une perte en capital entre
le moment de l'achat et celui de la revente des titres. Contrairement à des
placements sécurisés comme l'épargne réglementée, les SICAV monétaires,
les comptes sur livrets ou encore les supports en euros de l'assurance-vie,
l'épargnant n'est donc pas sûr de voir ses économies progresser tout au long
de la durée de vie de son investissement. En contrepartie, son espérance de
27

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Introduction aux marchés financiers

gain est plus élevée, ce qui signifie qu'il peut espérer faire fructifier son
épargne de façon nettement plus importante.
Mais le risque, qu’est-ce que c’est exactement? On distingue généralement
quatre types de risques associés aux placements en actions.

II.4.1. Les risques de liquidité


Le risque de liquidité correspond au fait de ne pas pouvoir vendre ses titres
en raison de l'inexistence ou de l'étroitesse du marché pour ce titre : s'il existe
peu d'acheteurs potentiels pour les actions d'une entreprise, et que le nombre
de titres disponibles est faible, il y a de fortes chances pour que l'ordre de
vente ne trouve pas preneur au prix demandé. Le vendeur ne peut pas vendre
ses titres et doit donc les conserver ou essayer de trouver un acheteur à un
prix moins élevé.
Typiquement, les actions non cotées sont un bon exemple de titres non
liquides puisque le vendeur devra trouver lui-même un acheteur pour ses
titres. Il ne peut donc pas immédiatement céder ses titres, contrairement aux
actions cotées des grandes entreprises sur lesquelles de très nombreux ordres
d’achat et de vente sont traités quotidiennement.
Toutefois, même des actions cotées en Bourse peuvent se révéler peu
liquides. C’est le cas notamment de celles qui s’échangent sur les marchés
non réglementés, ou le marché libre, qui accueillent des PME trop jeunes ou
trop petites pour accéder à l’un des compartiments réglementés de la Bourse.
II.4.2. Le risque de perte en capital
On distingue traditionnellement deux types de risque de perte en capital
associé au placement en actions.
 Le risque propre à chaque entreprise cotée
Les actions cotées font l’objet d’échanges (achat et vente) quotidiens. Le
cours d’une action en bourse reflète à un moment donné le déséquilibre qui
peut exister entre flux acheteurs et flux vendeurs. Si les premiers sont

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Introduction aux marchés financiers

supérieurs aux seconds, le cours de l’action va s’ajuster à la hausse et


inversement, conformément à la loi de l’offre et de la demande pour un bien
disponible en quantité limitée : si le nombre d’actions demandées à l’achat
est plus important que le nombre d’actions vendues, les quantités mises sur
le marché sont insuffisantes pour servir tous les ordres d’achat. Le prix de
l’action (son cours) monte pour permettre la sélection des ordres d’achat qui
seront servis.
A l’inverse, si le nombre d’actions à la vente est supérieur au nombre
d’actions demandées à l’achat, la quantité de titres mis en vente sur le marché
ne peut être totalement écoulée. Le prix de l’action va baisser pour permettre
l’ajustement et accroître le nombre d’acheteurs pour le titre.
On voit donc que le cours d’une action varie constamment en fonction des
quantités relatives de demandes d’achat et de mises en vente sur le marché.
Le cours d’une action peut très bien monter pendant plusieurs séances, puis
descendre soudainement.
Ainsi, un investissement réalisé au cours de 100 euros à un moment donné
peut très bien se valoriser à 120 euros au bout de quelques mois, puis
redescendre à 90 euros.
Dans ce dernier cas de figure, et s’il décidait de vendre à ce cours,
l’investisseur enregistrerait une perte (ou moins-value) de 10 euros
correspondants à différence entre la valeur de son investissement initial (100
euros) et le prix auquel il a cédé l’action (90 euros). Mais entre-temps, il
aurait peut-être encaissé des dividendes qui viennent réduire, voire effacer
sa perte.
Le fait que le cours d’une action puisse évoluer à la hausse ou à la baisse
correspond à ce que les spécialistes nomment la volatilité mot dico du cours.
29

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Introduction aux marchés financiers

Plus le cours d’une action enregistre des mouvements importants à la hausse


et à la baisse, plus la volatilité est importante et inversement. Cette volatilité
est associée positivement au risque de perte ou à l’espérance de gain, c’est-
à-dire que plus les mouvements à la hausse et à la baisse du cours d’une
action sont importants, plus un investisseur peut espérer des gains élevés,
mais il peut aussi enregistrer des pertes importantes.

II.4.3. Le risque de faillite


Une action représente un titre de propriété du capital de l'entreprise qui l'a
émise. Cette action comporte des droits, à savoir celui de voter aux
assemblées générales et celui de percevoir des dividendes en cas de
réalisation de bénéfices. Mais, en contrepartie, l'action étant le titre de dette
le moins protégé en cas de faillite de l'entreprise, l'actionnaire s'expose à un
risque de perte totale de son investissement si la liquidation des actifs de la
société est décidée.
En effet, les liquidités retirées de la vente des actifs de l’entreprise serviront
à rembourser en priorité les créanciers « privilégiés » de l’entreprise comme
les salariés, les organismes de Sécurité Sociale et l’Etat. Viennent ensuite, si
le produit de la vente des actifs n’est pas complètement épuisé, les autres
créanciers comme les détenteurs de titres obligataires et les fournisseurs. Ce
n’est qu’une fois que tous les créanciers « privilégiés » et les autres
créanciers ont été remboursés que les actionnaires peuvent se partager le
solde : bien souvent, ce dernier est égal à zéro. Les actionnaires des
entreprises ayant fait faillite perdent donc généralement l’intégralité de la
mise de fonds qu’ils ont initialement investie dans la société.

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Introduction aux marchés financiers

II.4.4. Le risque de change


Le risque de change est un risque auquel s'expose tout investisseur se portant
acquéreur d'un actif libellé dans une autre devise que celle ayant cours légal
dans son pays.
Si un investisseur français achète des actions cotées à la Bourse de New
York, il s’expose, en plus du risque spécifique aux actions, au risque de
variation du taux de change euro/dollar.
Si par exemple il achète 1000 actions d’une société américaine cotée à New
York au cours de 15 dollars US et qu’à la date de la transaction l’euro vaut
1,4 dollar (ou un dollar vaut 0,71 euro), il aura investi 15 000 dollars US
(1000 × 15 dollars) représentant alors 10 714 euros (15000 dollars / 1,4).
S’il décide de vendre ses actions six mois plus tard au cours de 16 dollars
(soit avec une plus-value de 1 dollar par action pour une transaction de
16000 dollars), mais que l’euro vaut à cette date 1,5 dollar (ou le dollar est
tombé à 0,66 euro), il récupérera environ 10 667 euros (16000 dollars / 1,5).
Il aura donc perdu 47 euros sur ce placement (10667 euros – 10714 euros)
alors que le cours de l’action de la société américaine a progressé de 1 dollar.
C’est la baisse du dollar par rapport à l’euro qui aura eu une incidence
négative sur son placement.
Afin de se protéger contre ce risque de change, il existe des produits
financiers spécifiques, appelés produits dérivés. Il est également possible
d’investir sur des valeurs étrangères cotées sur des places financières
hors zone euro par l’intermédiaire d’OPCVM qui intègre la gestion du risque
de change. Les particuliers souscrivant de tels produits ne sont alors pas
exposés à ce risque, mais ces produits sont susceptibles de supporter des frais

31

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Introduction aux marchés financiers

de gestion plus élevés que ceux qui sont prélevés sur des OPCVM investis
sur des supports en euros.

II.4.5. Le risque général lié aux actions


L’environnement économique et politique est fortement susceptible
d’influencer le cours des actions cotées sur les marchés financiers. En effet,
le cours des actions est en grande partie déterminé par les perspectives de
profits futurs des sociétés cotées anticipées par les investisseurs. Or, si
l’environnement économique se dégrade, ou si la situation géopolitique est
marquée par l’apparition soudaine de tensions internationales, les
perspectives de profits vont en être affectées et les investisseurs vont revoir
à la baisse leur espérance de gains sur les marchés actions, ce qui va les
amener à vendre une partie de leurs titres pour replacer leurs fonds sur des
supports moins risqués comme les obligations souveraines ou l’or,
provoquant ainsi une chute générale des cours des actions.
De même, l’évolution des taux d’intérêt, fonction de la politique des autorités
monétaires, a une influence sur les marchés boursiers. En règle générale,
des taux d’intérêt faibles sont un signal d’encouragement au crédit et à la
croissance. Ils devraient favoriser également l’investissement en actions,
puisque les entreprises vont pouvoir financer leurs investissements, croître
et à terme distribuer des dividendes. En outre, les placements financiers
autres que les actions rapportent moins en période de faibles taux d’intérêt.
Une remontée des taux aura un effet sans doute négatif sur le marché des
actions, mais pas d’une manière aussi mécanique qu’en ce qui concerne les
obligations. Il s’agira plus du signal d’une politique économique restrictive
défavorable à la croissance économique et donc à l’activité et aux résultats
des entreprises.

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Introduction aux marchés financiers

L’investisseur doit donc être bien conscient lorsqu’il achète des titres, ou des
parts d’OPCVM actions, qu’il court un risque de perte d’une partie de sa
mise de fonds initiale si l’évolution des cours des actions n’est pas favorable.

II.5. Rendement et Rentabilité d’un investissement en actions


Le rendement d'une action est son dividende et le taux de rendement se
calcule en divisant le montant du dividende par le cours de l'action à l'achat,
soit dividende /cours de l'action (exemple : dividende annuel de €0.90 par
action, cours de l'action de €20, taux de rendement 0.90/20, soit 4,5%
annuel).
La rentabilité d'une action se calcule en ajoutant au dividende la +/-value.
S'il s'agit d'une +/-value réalisée, la rentabilité sera effective, s'il s'agit d'une
+/- value latente, la rentabilité sera latente sur la partie +/- value (exemple :
dividende annuel de €0.90 par action, cours de l'action de €20 à l'achat, plus-
value de €5 sur l'année, taux de rentabilité ((0.90+5)/20, soit 29,5% annuel
dont 25% latent annuel si l'action n'est pas encore vendue).
La rémunération d’un investissement en action est l’ensemble des
rémunérations à venir qui seront perçues sous la forme de :
- Dividendes
- Plus-values

II.5.1. Formalisation
 Calcul du taux de rentabilité de l’action : Rt

P : prix de l’action

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Introduction aux marchés financiers

D : dividende par action 2


Rt = ((P1-P0) +D1)/ P0
 Prix de l’action avec le taux de rentabilité de l’action

Le prix de l’action n’est autre que l’actualisation de ses anticipations futures


P0 = (P1+D1) / (1+Rt)
 Prix du titre et taux de rentabilité

- Le prix actuel de l’action dépend de la rentabilité attendue par les


actionnaires
- Il dépend également des anticipations futures de dividendes
Le taux de rentabilité se transcrit alors sous la forme :
P0 = (D1/ (1+Rt)) + (D2/ (1+Rt) 2) + (P2/ (1+Rt) 2)
Formule généralisée à n périodes :

Dt Pn
P0   
(1  Rt )t (1  Rt ) n

2
Le dividende par action = bénéfice net de l’exercice clos / nombre d’actions

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Introduction aux marchés financiers

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Une action représente une fraction du capital d’une entreprise. Si vous


détenez des actions, vous êtes propriétaire d’une partie de la société. Cela
vous donne des droits, notamment, celui de recevoir des dividendes, si la
société en distribue, et d’influer sur la politique générale de l’entreprise
lors des assemblées générales d’actionnaires.

 Investir dans des actions constitue un placement considéré comme l'un des
plus risqués, dans le sens où il est possible de subir une perte en capital
entre le moment de l'achat et celui de la revente des titres.

 Tout d’abord, les actions peuvent être cotées en bourse, ou non cotées.
Dans ce dernier cas, elles s’échangent de gré-à-gré entre les investisseurs,
à un prix qu’ils fixent entre eux.

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Introduction aux marchés financiers

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’une action ?
2. Qu’elles sont les différentes sortes d’actions ?
3. Quelle sont les différents risques lié à la détention d’une
action ?
II. Questions d’analyse et de synthèse
3. Quels sont les avantages d’un investissement en action ?
4. Quels sont les facteurs susceptibles de réduire le rendement
des actions ?
III.Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de
texte, commentaire, cas pratique…)
Exercice 1 : soit 100€ le prix initial (Pi) d’une l’action, 10€, la plus-
value espérée de cette action, 3€ le dividende par action. Calculer le
taux de rentabilité (Rt) de cette action.

Exercice 2 : Soit P1 =110 le prix final de l’action et D1 = 3, le


dividende par action. Calculer la valeur actuelle de l’action. De
combien sera la valeur actuelle de l’action si taux attendu est de
14% ?

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Introduction aux marchés financiers

CHAPITRE III: Les marchés à terme des matières premières


Un marché à terme est un marché sur lequel sont négociés des instruments
financiers appelés contrats à terme ou futurs. Les contrats à terme sont des
instruments financiers relativement difficiles à aborder. C’est pourquoi la
présentation qui en est faite procède par étapes bien marquée, au risque de
paraître quelque peu rigide.

III.1. Les contrats à terme, principes généraux


Un marché à terme est un marché sur lequel sont négociés des instruments
financiers appelés contrats à terme ou « futures ». Un contrat à terme est un
engagement irrévocable à acheter ou à vendre à un certain prix, à une date
future, une certaine quantité d’une marchandise.

Un point essentiel à comprendre est que ces engagements peuvent prendre


de la valeur ou en perdre. Prenons l’exemple suivant : une entreprise minière
s’est engagée en novembre N à vendre du cuivre à un prix p fin mars N + 1
; cela signifie qu’un autre opérateur a pris l’engagement irrévocable
d’acheter le cuivre au prix p fin mars N + 1. Si en février N + 1 le cuivre se
négocie à un prix pl > p, l’engagement de l’entreprise est devenu moins
intéressant pour elle alors que, réciproquement, l’engagement de l’acheteur
a pris de la valeur 1.

Le deuxième point très important à comprendre tient au fait que les


engagements sont négociables : on peut vendre son engagement à vendre
comme on peut vendre son engagement à acheter 2. De ce fait les
engagements, c’est-à-dire les contrats, font l’objet de spéculations puisque
leur valeur évolue dans le temps et l’on verra des opérateurs acheter des
engagements dans la seule intention de les revendre ultérieurement à un prix
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Introduction aux marchés financiers

plus élevé ; on verra également des spéculateurs vendre des engagements


dans l’espoir de les racheter moins cher qu’ils ne les ont vendus (spéculation
à la baisse).

III.2. Principe de base de la couverture sur les marchés à terme


Nous nous appuyons sur l’exemple d’un producteur de pommes de terre et
nous nous intéressons à diverses stratégies de commercialisation. Entre le
moment de la récolte, en août N, et celui de la vente, en décembre N, cet
agriculteur est soumis à un risque de baisse des cours.

Nous décrivons ci-après quatre stratégies susceptibles d’être mises en œuvre.


Le lecteur doit garder en mémoire que cette présentation est organisée selon
une complexité croissante mais qu’elle ne correspond que partiellement aux
pratiques effectives des agriculteurs.
III.2.1. L’attente
Dans ce cas, l’agriculteur stocke ses pommes de terre avant de les livrer fin
décembre. C’est une position spéculative en ce sens qu’il espère que les prix
auront augmenté fin décembre et seront plus élevés qu’en août. Comme toute
stratégie spéculative, c’est une attitude de toute évidence risquée puisque
soumise, ainsi que souligné ci-dessus, à un risque de baisse des cours.
L’évaluation économique de cette stratégie doit d’ailleurs intégrer le coût du
stockage: entretien des bâtiments, assurances, pertes physiques, coûts
d’opportunité, etc. Si l’agriculteur veut limiter ses risques il peut utiliser trois
stratégies de couverture.

III.2.2. La vente à livraison différée


La vente à livraison différée est possible, de gré à gré, si l’agriculteur
parvient à trouver un acheteur, appelé contrepartie, qui s’engage
contractuellement à prendre livraison des pommes de terre fin décembre à
un prix p. Ce mécanisme contractuel est proche de celui des contrats à terme
sauf sur un point très important : a priori, dans ce cas de figure, les

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Introduction aux marchés financiers

engagements ne peuvent pas être revendus ou, s’ils peuvent l’être, c’est avec
beaucoup moins de simplicité que sur un marché à terme (voir ci-après).
Cette solution permet à l’agriculteur de se protéger contre une baisse des
cours, elle lui interdit cependant de profiter d’une éventuelle hausse des
cours entre août et décembre. Plus précisément, elle empêche l’agriculteur
de bénéficier d’une éventuelle hausse des cours au-delà du prix p. On appelle
contrat « forward » ce type de contrat, alors que l’équivalent anglais des
contrats à terme est « futures ».
III.2.3. Utilisation ‘’simple” d’un marché à terme
On fait l’hypothèse qu’il existe un marché à terme organisé pour les pommes
de terre en France. Une première solution très simple à mettre en œuvre
consiste pour l’agriculteur à prendre des engagements à vendre fin décembre
les pommes de terre à un prix p. En termes techniques on dira que
l’agriculteur vend des contrats échéance décembre ; si l’agriculteur doit
vendre 200 tonnes de pommes de terre et que chaque contrat porte sur 25
tonnes, alors il devra vendre 8 contrats. Ce cas de figure paraît très proche
de celui de la vente différée ; il en diffère cependant sur trois points: tout
d’abord, l’existence du marché à terme facilite considérablement la
recherche d’une contrepartie: il suffit à l’agriculteur de consulter la cote et,
si les cours lui conviennent, de proposer 8 contrats pour l’échéance
décembre; ensuite, l’interposition d’une chambre de compensation entre
l’acheteur et le vendeur garantit à l’agriculteur que l’acheteur ne fera pas
défaut ; enfin, le marché à terme permet éventuellement de racheter les
contrats avant leur échéance en cas de chute des cours de ceux-ci.

39

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Introduction aux marchés financiers

III.2.4. Utilisation ”standard” mais élémentaire d’un marché à terme


Dans ce cas, on dissocie les opérations sur le marché à terme des opérations
sur les marchés physiques. Le principe fondamental est le suivant : on
spécule sur le marché à terme en sens inverse de la spéculation sur le marché
physique. On espère que les gains sur le marché à terme compenseront les
pertes (ou les manques à gagner) sur le marché physique.
On reprend l’exemple de l’agriculteur français produisant des pommes de
terre. Cependant, pour rendre l’exemple plus proche de la réalité, on tient
compte du fait qu’il n’existe pas de marché à terme pour les pommes de terre
en France ; l’agriculteur va alors utiliser les contrats à terme négociés à
Hanovre. Pour l’agriculteur, le risque est celui d’une baisse des prix. Il vend
un contrat à terme d’un montant de 110 €.

III.3. Le fonctionnement effectif des marchés à terme


Dans la section précédente, nous avons développé le cœur de la stratégie de
couverture sur les marchés à terme de matières premières ; répétons qu’il
s’agit de spéculer à la baisse si l’on est soumis à un risque de baisse sur le
marché physique, de spéculer à la hausse si l’on est soumis à un risque de
hausse sur le marché physique (cas d’un industriel devant acheter des
pommes de terre dans notre exemple).

Nous avons délibérément omis de donner diverses précisions ; l’objet de


cette section est maintenant de développer un certain nombre de points
indispensables à la compréhension du fonctionnement effectif des marchés
à terme.

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Introduction aux marchés financiers

Convergence des prix à terme et des prix spot à l’approche de l’échéance


des contrats

À l’approche de l’échéance les prix à terme et les prix spot convergent sous
l’effet d’opérations d’arbitrage. Stricto sensu un arbitrage consiste à
construire une opération sans risque permettant de tirer profit d’une
différence de prix injustifiée, dans l’espace ou dans le temps. Dans sa forme
la plus simple, l’arbitrage consiste par exemple à acheter des matières
premières sur un marché où elles sont sous cotées pour les revendre sur un
autre marché où leur prix est plus élevé.
Dans le cas des marchés à terme deux situations de marché offrent des
opportunités d’arbitrage (OA) :

Si à l’approche de l’échéance le prix spot, égal à 100, est inférieur au prix du


contrat, égal à 110, un arbitragiste peut réaliser un gain certain. Il suffit pour
cela qu’il achète immédiatement sur le marché physique en s’engageant à
revendre sur le marché à terme quelques jours plus tard. Ce faisant il réalise
un gain égal à [(110 – 100) – frais] ;

Si à l’approche de l’échéance le prix spot, égal à 110, est supérieur au prix


du contrat, égal à 100, un arbitragiste peut également réaliser un gain certain.
Le cas le plus simple est celui d’un opérateur disposant d’un stock de
matières premières : il lui suffit de vendre immédiatement sur le marché spot
et de s’engager à racheter à l’échéance sur le marché à terme, ce qui lui
permet de reconstituer son stock. Là encore, le gain est de [(110 – 100) –
frais].
Les opérations d’arbitrage font converger les prix sur les deux marchés. Si
l’on s’intéresse au premier exemple, en achetant sur le marché spot on fait
41

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Introduction aux marchés financiers

augmenter les prix, en se mettant en position vendeur sur le marché à terme,


on les fait baisser. L’arbitrage s’arrête quand l’écart entre les prix spots et à
terme ne permet plus de couvrir les frais de montage de l’opération. Au prix
d’une légère approximation, on conclut donc que les prix doivent devenir
égaux à l’échéance, sinon demeurent des opportunités d’arbitrage. Selon une
formule célèbre, un marché à l’équilibre suppose une « absence
d’opportunité d’arbitrage », familièrement une « AOA ».

III.3.1. Convergence des prix à terme et des prix spot à l’approche de


l’échéance des contrats

A l’approche de l’échéance, les prix à terme et les prix spot convergent sous
l’effet d’opérations d’arbitrage. Stricto sensu un arbitrage consiste à
construire une opération sans risque permettant de tirer profit d’une
différence de prix injustifiée, dans l’espace ou dans le temps.
Dans sa forme la plus simple, l’arbitrage consiste par exemple à acheter des
matières premières sur un marché où elles sont sous cotées pour les revendre
sur un autre marché où leur prix est plus ´élevé. On voit parfois des
opérateurs acheter du soja en Argentine pour le revendre à Rotterdam si la
différence de prix est suffisante pour couvrir les frais et laisser une marge.
En conduisant massivement ce type d’opérations, on fait augmenter les prix
en Argentine et on les fait baisser à Rotterdam, jusqu’au moment où l’écart
s’est suffisamment resserré pour ne plus offrir d’opportunité d’arbitrage.
Dans le cas des marchés à terme deux situations de marché offrent, des
opportunités évidentes d’arbitrage (OA) :
– si à l’approche de l’échéance le prix spot, égal à 200, est inférieur au prix
du contrat, égal à 220, un arbitragiste peut réaliser un gain certain. Il suffit
pour cela qu’il achète immédiatement sur le marché physique en s’engageant
à revendre sur le marché à terme quelques jours plus tard. Ce faisant il réalise
un gain égal à [(220 - 200) - frais];

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Introduction aux marchés financiers

– si à l’approche de l’échéance le prix spot, égal à 240, est supérieur au prix


du contrat, égal à 220, un arbitragiste peut également réaliser un gain certain.
Le cas le plus simple est celui d’un opérateur disposant d’un stock de
matières premières : il lui suffit de vendre immédiatement sur le marché spot
et de s’engager à racheter à l’échéance sur le marché à terme, ce qui lui
permet de reconstituer son stock. Là encore, le gain est de [(240 - 220) -
frais].
Les opérations d’arbitrage font converger les prix sur les deux marchés. Si
l’on s’intéresse au premier exemple, en achetant sur le marché spot on fait
augmenter les prix, en se mettant en position vendeur sur le marché à terme,
on les fait baisser. L’arbitrage s’arrête quand l’écart entre les prix spots et à
terme ne permet plus de couvrir les frais de montage de l’opération. Au prix
d’une légère approximation, on conclut donc que les prix doivent devenir
égaux à l’échéance, sinon demeurent des opportunités d’arbitrage.
Sur un plan théorique, un marché à l’équilibre suppose une absence
d’opportunité d’arbitrage, une AOA en bref. On dit alors que le marché est
complet.

III.3.2. La relation entre prix à terme et prix spot


Les opportunités d’arbitrage expliquent une part importante de la relation
entre prix à terme et prix spot. La notion de base est couramment utilisée ;
elle se définit très simplement :

Base = (prix du contrat à terme) – (prix spot)


En situation normale de marché, la base est positive
Imaginons une situation où le prix à terme, égal à 100, est inférieur au prix
spot, soit 110 ; une telle situation ouvre automatiquement des opportunités

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Introduction aux marchés financiers

d’arbitrage (OA). Si l’on détient des matières premières, on peut en effet


monter une opération sans risque : il suffit pour cela de vendre à 110 sur le
marché spot et de s’engager à racheter quelque temps plus tard à 100 sur le
marché à terme. Ce faisant, on fait remonter le cours à terme et baisser le
prix spot.
Théories de la base
La théorie du coût de stockage explique en quoi il est normal que les prix à
terme soient supérieurs aux prix spot. Le coût du stockage comporte
principalement deux aspects :
un coût physique : amortissement des silos, dégradation d’une partie des
stocks, etc.
un coût financier : coûts d’opportunité, frais d’assurance, etc.

Si l’on note ps le prix spot, cw le coût de stockage et pt le prix à terme, et si


la condition ps + cw = pt est remplie, il est indifférent pour un opérateur
rationnel : d’acheter aujourd’hui au prix ps et de supporter le coût de
stockage cw d’acheter à terme au prix pt.

Si la condition ps + cw = pt n’est pas remplie, des opportunités d’arbitrage


évidentes apparaissent et contribuent à ramener les marchés spot et à terme
dans un rapport cohérent.

Il arrive cependant que la cohérence entre prix spot et prix à terme ne soit
pas respectée. Diverses explications ont été fournies ; un cas très intéressant
de base négative (ou inférieure aux coûts de stockage) peut surgir lorsque
des acteurs ont un intérêt très fort à détenir un stock physique,
immédiatement. C’est notamment le cas lorsque des opérateurs industriels
veulent absolument détenir certaines matières premières pour assurer la
continuité de leur process: dans ce cas, ils sont prêts à acheter
immédiatement sur le marché spot plutôt que d’attendre des prix moindres
mais à une date plus ou moins éloignée.

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Introduction aux marchés financiers

La théorie de la base occupe une place importante de la littérature


économique.
III.3.3. Le dénouement des contrats
III.3.3.1. Dénouement sans livraison
Dans la plupart des cas, les intervenants sur les marchés à terme liquident
leurs positions avant l’échéance; ils encaissent leurs gains ou leurs pertes,
mais ne livrent pas ou ne prennent pas livraison des marchandises. Le marché
à terme est donc pour l’essentiel un marché financier. Son originalité tient
au fait que les instruments financiers qui sont négociés sont des produits
dérivés, dont les cours évoluent en lien avec les marchés physiques sur
lesquels sont négociées les matières premières. La relation entre les prix des
produits dérivés et les prix des matières premières n’est cependant pas
simple; c’est pourquoi la spéculation est un métier (financièrement)
dangereux.

III.3.3.2. Dénouement avec livraison


Dans certains cas des opérateurs ont intérêt soit à livrer soit à prendre
livraison des marchandises mentionnées dans les contrats. Les conditions
matérielles sont très précisément détaillées et la bourse veille à ce que les
deux parties au contrat respectent pleinement leurs engagements.
Deux remarques :
– la présence de la bourse, plus précisément de la chambre de compensation,
garantit la bonne fin des transactions : le vendeur sera paye, l’acheteur sera
livré;

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Introduction aux marchés financiers

– l’éventualité d’une livraison rend possibles des arbitrages et garantit de ce


fait la convergence des prix spot et des prix à terme lorsqu’on approche de
l’échéance.
- Déposit et appels de marge
Le deposit est le nom donné au dépôt que l’on doit faire auprès de la chambre
de compensation lorsque l’on ouvre une position sur un marché à terme. Si
la position d’un intervenant évolue défavorablement, il réalise une perte
potentielle. La chambre de compensation lance alors un appel de marge :
l’intervenant doit faire un dépôt (en plus du deposit) afin de couvrir la perte
potentielle. Si l’intervenant ne peut pas répondre à l’appel de marge, la
chambre de compensation clôt sa position en puisant dans le deposit pour
couvrir les pertes.

Inversement, si la situation d’un intervenant s’améliore après qu’il a répondu


à un appel de marge débiteur, la chambre de compensation effectue un appel
de marge créditeur.

Ce mécanisme illustre un point essentiel : sur ce type de marché, les gains


des uns sont les pertes des autres. Il s’agit globalement d’un jeu à somme
nulle : le seul gagnant est l’organisateur du jeu, la chambre de compensation,
qui encaisse une commission lors de chacune des transactions. D’où
l’expression de Christian Walter qui parle « d’espérance nulle du
spéculateur. »

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Introduction aux marchés financiers

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Un marché à terme est un marché sur lequel sont négociés des


instruments financiers appelés contrats à terme ou futurs.

 Un contrat à terme est un engagement irrévocable à acheter ou à


vendre à un certain prix, à une date future, une certaine quantité d’une
marchandise.

 La théorie du coût de stockage explique en quoi il est normal que les


prix à terme soient supérieurs aux prix spot. Le coût du stockage
comporte principalement deux aspects : un coût physique :
amortissement des silos, dégradation d’une partie des stocks, etc. et
un coût financier : coûts d’opportunité, frais d’assurance, etc.

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Introduction aux marchés financiers

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances

1. Qu’est-ce qu’un contrat à terme ?


2. Expliquer comment les prix à terme et les prix spot parviennent-ils à
converger à l’approche de l’échéance des contrats.
3. Expliquer le dénouement sans livraison.
4. Expliquer le déposit et l’appel de marge.

II. Questions d’analyse et de synthèse


1. Quels sont les avantages d’un investissement en action ?
2. Quels sont les facteurs susceptibles de réduire le rendement des
actions ?

III.Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de


texte, commentaire, cas pratique…)
Exercice : Supposons un agriculteur français produisant du blé. Cet
agriculteur n’exerce pas à proximité de Rouen (lieu de livraison prévue par
le contrat Euronext). Pour l’agriculteur, le risque est celui d’une baisse des
prix. Il vend un contrat à terme d’un montant de 220 Euro.
On suppose que les cours ont baissé et s’établissent à 160 Euro/t.
- Présenter le résultat de l’opération de couverture pour
l’agriculteur et pour le spéculateur
On suppose que les cours ont monté et s’établissent à 270 e/t
- Présenter le résultat de l’opération de couverture pour
l’agriculteur et pour le spéculateur

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Introduction aux marchés financiers

CHAPITRE IV: Le Marché des Changes


Le marché des changes est le marché sur lequel se retrouvent tous les
participants désireux de vendre ou d’acheter une devise contre une autre.
Dans le jargon financier, il est souvent question du Forex pour désigner le
marché des changes ; contraction des termes anglais FOReign EXchange.
Comme tout marché il a aussi pour fonction de déterminer les prix
d’échanges, c’est-à-dire le taux de change entre chaque couple de devises.

IV.1. Qui intervient sur le marché des changes ?


Le marché des changes réunit des participants extrêmement divers. On y
trouve :
 des particuliers (très rarement) et des entreprises (PME et
multinationales) qui ont besoin de vendre et d’acheter différentes devises
selon leurs activités ;
 des banques commerciales, des banques d’investissement et des
courtiers qui exécutent les ordres de leurs clients et agissent aussi pour
leur compte propre ;
 les autorités monétaires, notamment les banques centrales qui sont des
participants majeurs sur le marché des changes. Elles gèrent leurs
réserves de change et interviennent le cas échéant, sur le cours des
devises dont elles ont la charge.
 des institutions internationales (comme le FMI, la Banque Mondiale,
l’OCDE) ;
 des fonds d’investissement dont certains sont même spécialisés sur les
devises.

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Introduction aux marchés financiers

IV.2. Quelques caractéristiques notables sur le marché des changes


Le marché des changes est un marché où la quasi-totalité des opérations
est réalisée de gré à gré. Les courtiers et les banques négocient directement
les uns avec les autres, sans intermédiaire boursier. Les particuliers comme
les entreprises doivent faire appel à leur banque pour avoir accès au marché
des changes. Le Forex est donc un marché non régulé. Il existe cependant
dans le Forex des compartiments régulés – de taille très restreinte – qui
offrent des produits dérivés (par exemple des warrants) comme instruments
de couverture et de spéculation.
Depuis la libéralisation des échanges dans les années 1990, les intervenants
sur le marché des changes se sont fortement concentrés, notamment au
niveau des banques. Ils mettent à disposition des autres participants du
marché des instruments permettant de se couvrir ou de spéculer sur les
variations de cours des devises. Ils jouent également un rôle dans la fixation
d’un taux de change unique pour chaque couple de devises.

IV.1.1. Un marché dominé par le dollar


Il est intéressant de noter que le dollar américain (USD) reste la monnaie de
référence sur le marché des changes. L’édition 2016 de l’enquête de la BRI
a montré que sur la totalité des opérations réalisées sur le marché des
changes, 87,6 % portaient sur le dollar américain (stable par rapport à
2013) et 31,3 % sur l’euro (en légère baisse par rapport à 2013).
Puisque deux monnaies sont impliquées dans chaque transaction, si l’une est
achetée, l’autre est forcément vendue. Chaque monnaie (dollar, euro,
yen…) étant comptée deux fois, la somme des pourcentages de toutes les
monnaies dans les échanges atteint 200 %. En revanche, quand on
considère des paires de monnaies (euro/dollar, dollar/yen…) le double
comptage disparait et la somme des pourcentages de toutes les paires dans
les échanges atteint 100 %.

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Introduction aux marchés financiers

Le couple EUR/USD est ainsi celui qui s’échange le plus dans le monde : en
2016 il représentait 23 % des échanges de monnaies considérées par paires.

IV.1.2. Les opérations au comptant et les opérations à terme


La transaction la plus simple sur le marché des devises est l’opération au
comptant, dite opération « spot« .Elle consiste à acheter une devise contre
une autre au prix actuel du marché avec une livraison à J+2 jours. Le marché
au comptant (marché spot) représente 33 % des transactions quotidiennes.
La majeure partie des transactions a lieu sur le marché à terme.
Une opération à terme consiste à fixer le prix, la quantité et la date de
l’échange futur dès le jour de l’opération. Son utilité réside dans le fait
qu’elle offre une couverture contre les fluctuations des taux de change. En
effet, quel que soit le prix à l’échéance (c’est-à-dire à la date fixée pour
l’échange de devises) la transaction se fera selon les termes du contrat fixés
plus tôt.
Quel que soit l’objectif d’un participant au marché des changes, une
couverture ou une spéculation, les différents intervenants se rencontrent
quotidiennement sur ce marché en tant que « contreparties » de transactions.
Ainsi, par exemple, afin de se couvrir contre une baisse du taux de change
euro/dollar américain, la banque d’une société française doit trouver sur le
marché des changes une personne qui au même moment désire acheter des
euros contre des dollars américains.

51

Page 246 of 343


Introduction aux marchés financiers

Un industriel de la zone euro achète du pétrole en dollars dont la livraison


sera effectuée et payée dans trois mois. Pour couvrir son risque de change, il
achète du dollar à terme à un taux de change garanti.
Cette personne peut aussi bien être un spéculateur achetant des euros, car il
mise sur une hausse de cette devise, qu’une personne souhaitant se couvrir
contre une hausse de l’euro vis-à-vis du dollar américain.
On comprend donc l’intérêt de l’opération à terme pour des entreprises ou
des institutions dont les activités se déclinent à l’international.

IV.3. Couverture et spéculation


Si bon nombre d’entreprises et de banques commerciales participent au
marché des changes avant tout pour se couvrir, d’autres participants,
notamment des fonds spéculatifs et des banques d’investissement agissant
pour leur compte propre participent au marché des changes afin de tirer
bénéfice des mouvements quotidiens des taux de change.
En effet, depuis les années 1970 et la fin des changes fixes, une explosion du
volume de transactions sur les devises est observée, quoique cette hausse ait
pris fin ces dernières années. Les devises sont considérées comme des actifs
financiers ordinaires permettant de réaliser des gains ou des pertes en
spéculant sur les variations de taux de change. Si le marché des changes n’est
pas en lui-même un marché à effet de levier, les produits dérivés qui s’y sont
développés à grande échelle, comme les options et les swaps par exemple,
ont renforcé son attractivité, notamment pour les spéculateurs.
La spéculation peut avoir des effets bénéfiques, car elle permet
notamment d’assurer la liquidité d’un marché. En effet, si un investisseur
veut se prémunir contre la hausse d’une devise, il doit acheter cette devise.
Cela ne peut être possible que s’il trouve une contrepartie, c’est-à-dire un
investisseur qui parie sur la baisse de cette devise, sinon, le marché est
bloqué.

Page 247 of 343


Introduction aux marchés financiers

Mais la spéculation peut aussi provoquer des mouvements violents à la


hausse comme à la baisse de certaines devises. Lorsque les fluctuations
s’emballent, la lecture des taux de change devient difficile et cela peut
déclencher des crises économiques graves nécessitant des interventions
concertées des Banques Centrales.
Il est intéressant de noter que la volatilité (la rapidité et l’amplitude des
variations de cours) sur un marché, comme celui des changes, favorise les
spéculateurs, car il n’y a rien à gagner dans un marché atone alors que cette
volatilité dessert les autorités monétaires et les intervenants en couverture de
change. Ceci étant dit, les crises de change qui malmènent une ou plusieurs
devises ne font bien souvent que révéler une faiblesse réelle du (des) pays
considéré (s).

53

Page 248 of 343


Introduction aux marchés financiers

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Le marché des changes est le marché sur lequel se retrouvent tous les
participants désireux de vendre ou d’acheter une devise contre une autre. Il a
aussi pour fonction de déterminer les prix d’échanges, c’est-à-dire le taux de
change entre chaque couple de devises.

 Le marché des changes est un marché où la quasi-totalité des opérations est


réalisée de gré à gré.

 Il est intéressant de noter que le dollar américain (USD) reste la monnaie de


référence sur le marché des changes.

 La transaction la plus simple sur le marché des devises est l’opération au


comptant.

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Introduction aux marchés financiers

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances

1. Qu’est-ce que le marché de change ?


2. Quelles sont les caractéristiques du marché de change ?
3. Quelle opération constitue la transaction la plus simple sur le
marché des devises ?

II. Questions d’analyse et de synthèse


1. Expliquer comment lorsque les fluctuations des taux de change
s’emballent, leur lecture devient difficile et peut déclencher des
crises économiques.

III.Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de


texte, commentaire, cas pratique…)
Quels sont les effets des fluctuations du taux de change sur la
rentabilité des actions et des obligations ?

55

Page 250 of 343


Introduction aux marchés financiers

CHAPITRE V: Le marché de taux

Le taux de change d’une devise (appellation d’une monnaie qui est acceptée
à l’étranger) est le cours, c’est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à
une autre devise.

V.1. Le marché
Sur les sites d’information financière ou les pages spécialisées des journaux,
nous pouvons lire par exemple EUR/GBP=0,8250/0,8252. Le premier prix
est le cours de vente de la première devise mentionnée, ici l’euro. Le second
prix est le cours d’achat de la première devise.
En termes explicites, EUR/GBP=0,8250/0,8252 signifie qu’un euro (EUR)
se vend à 0,8250 livre sterling (GBP) et qu’un euro s’achète pour 0,8252
livre sterling. La convention veut que ces taux de change soient exprimés
avec quatre chiffres après la virgule.
Il est aisé de distinguer le cours de vente et le cours d’achat en se souvenant
que le cours de vente est toujours inférieur au cours d’achat. En fonction de
la commission retenue par l’agent de change, l’écart entre cours de vente et
cours d’achat appelé aussi spread peut être plus ou moins grand.
Par souci de simplicité et afin d’établir un standard international qui permet
de parler de toutes les devises où que l’on soit dans le monde sans barrières
de langue, chaque monnaie a une abréviation en trois lettres. Souvent – mais
c’est loin d’être une règle générale – les deux premières lettres indiquent le
pays, et la troisième fait référence au nom de la devise. Par exemple, voici
les abréviations des monnaies des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de la
Chine et du Japon :

USD US pour Etats-Unis D pour dollar


GBP GB pour Grande-Bretagne
P pour pound (livre en français)

Page 251 of 343


Introduction aux marchés financiers

CNY CN pour Chine


Y pour yuan
JPY JP pour Japon
Y pour yen

A savoir : L’euro est une exception notable puisqu’elle a comme abréviation


EUR.

Enfin, on ne peut pas évaluer la valeur d’une devise dans l’absolu; c’est
pourquoi elle est toujours exprimée relativement à une autre monnaie par un
taux de change, et en observant les variations de ce taux dans le temps.
Chaque devise a donc un taux de change vis-à-vis de chacune des autres
devises. On parle de taux de change bilatéral pour désigner le rapport
d’échange entre deux devises et de taux de change effectif lorsque l’on
considère l’ensemble des taux de change bilatéraux. Pour l’établir on
pondère en général chaque taux de change bilatéral par la part du commerce
international du pays réalisée dans cette devise.

V.2. Pourquoi les taux de change sont-ils importants ?


Les taux de change ont une grande importance pour l’économie d’un pays,
et en particulier pour son commerce extérieur. Par exemple, supposons que
l’euro s’apprécie par rapport au dollar, c’est-à-dire que le taux de change de
l’euro par rapport au dollar augmente et passe de 1€=1,35$ à 1€=1,50$
quelques mois plus tard.
S’agissant des marchandises et des services, les produits exportés par les
Etats-Unis vers les pays de la zone Euro seront alors plus compétitifs.
Exemple : 1 DVD « made in USA » de 20$ valait dans la zone Euro 14,8€
57

Page 252 of 343


Introduction aux marchés financiers

(soit 20$/1,35$). Il vaudra 13,3€ (soit 20$/1,50$) quelques mois après.


Inversement, les produits exportés à partir de la zone Euro auront un prix
plus élevé en USD et seront moins compétitifs aux Etats-Unis par rapport
aux produits locaux.
Mais, s’il n’y a pas de production nationale suffisante pour éviter d’importer
moins (ce qui peut être le cas pour l’énergie ou les matières premières
provenant souvent de pays émergents) cela peut être un facteur d’inflation
dans le pays dont le taux de change baisse, en l’occurrence les Etats Unis
dans notre exemple.
Enfin, au niveau des particuliers, avec une hausse de l’euro/dollar, les
touristes américains auront dans la zone euro un pouvoir d’achat en baisse,
et inversement le séjour des touristes français ou allemands aux Etats-Unis
leur reviendra moins cher. S’agissant des placements et des investissements,
les actifs européens valent plus cher pour les investisseurs américains et les
actifs américains valent moins cher pour les investisseurs de la zone euro :
une baisse du dollar profite donc logiquement aux investissements vers les
Etats-Unis. Les taux de change des devises sont fixés sur le marché des
changes. Chaque pays ou zone monétaire décide de son régime de change,
fixe ou flottant.

V. 3. Politiques de taux de change


Dans l’Union Européenne, la zone euro constitue une zone monétaire dans
laquelle les taux de change des pays membres ont été fixés de manière
irrévocable, les monnaies locales ayant été remplacées par une monnaie
commune. En revanche, l’euro est dans un régime de change flottant vis-à-
vis de la plupart des autres devises. En dehors de la zone euro, certains Etats
comme la Pologne ou la Roumanie ont des régimes de change flottants. Le
Danemark à l’inverse maintient un taux de change quasi-fixe par rapport à
l’euro.

Page 253 of 343


Introduction aux marchés financiers

Dans le cadre des taux de change flottants, les Etats-Unis et la zone euro ont
adopté une politique de laisser-faire vis-à-vis de l’évolution des taux de
change. Ainsi, la Banque Centrale Européenne n’intervient pas sur le marché
des changes pour influencer le taux de change de l’euro. Depuis 2005, la
Chine a quant à elle opté pour un taux de change flottant administré avec une
référence à un panier de devises. Entre juillet 2005 et juillet 2008, le yuan
(appelé aussi renminbi) s’est apprécié d’environ 21% face au dollar. Mais ce
système a été suspendu en juillet 2008, rétablissant de fait le lien fixe entre
yuan et dollar, au nom de la protection nécessaire de l’économie chinoise
contre les conséquences de la crise financière mondiale.

V.4. Taux de change d’équilibre ?


Des taux de change équilibrés, ni surévalués, ni sous-évalués,
correspondraient en principe à une situation d’équilibre interne et externe des
différentes économies. La détermination des taux de change d’équilibre n’est
cependant pas une science exacte, et il est difficile d’estimer la sous (ou sur)
évaluation d’une monnaie. Généralement, pour évaluer quel devrait être le
taux de change d’équilibre, on utilise la méthode des parités de pouvoir
d’achat, c’est-à-dire le taux de change censé équilibrer le prix d’un panier de
biens entre deux pays. Par exemple, si un même panier de biens coûte 100
euros en Europe et 120 dollars aux Etats-Unis, alors le taux de change
d’équilibre est estimé à 1 euro = 1,2 dollar (on divise 120 par 100).
La forte instabilité des taux de change

Depuis que les régimes de change flottants prédominent, c’est-à-dire depuis


les années 1970, des taux de change d’équilibre ont beaucoup de mal à
devenir réalité. L’instabilité des taux de change est au contraire une
59

Page 254 of 343


Introduction aux marchés financiers

caractéristique majeure de l’économie mondiale actuelle. Ainsi, par


exemple, de 1999 à 2002 le dollar s’est apprécié de 45 % par rapport à l’Euro
naissant. Puis de 2002 à 2009 il a perdu 75 % de sa valeur. Des fluctuations
de taux de change de 5 % ou plus sur un mois ne sont pas rares. Par exemple,
entre fin octobre et fin novembre 2010, l’euro a perdu 8 % par rapport au
dollar, suite à la crise financière irlandaise.
A titre d’illustration, on peut observer l’évolution du cours de l’euro/dollar
depuis le lancement de l’euro en 1999 jusqu’au début de l’année 2018.

La stabilisation des taux de change semble donc difficile. Tout d’abord, il y


a une diversité des régimes en place : bien que la tendance depuis les années
1970 soit celle d’une expansion du régime de changes flottants, certaines
devises gardent un régime de changes fixes, et certaines banques centrales
n’hésitent plus à intervenir pour imposer un taux de change favorable à leur
économie. Enfin, force est de constater que le marché des devises est devenu
plus spéculatif depuis la libéralisation des années 1970. Ainsi, certaines
fluctuations sur le marché des changes ne sont pas nécessairement en
corrélation avec l’état réel des économies nationales des devises concernées.

Il est donc indispensable, surtout pour les multinationales et les banques qui
gèrent des volumes très importants de liquidités et sont exposées à plusieurs
monnaies, de se couvrir contre les fortes fluctuations de taux de change.

Page 255 of 343


Introduction aux marchés financiers

Le marché des changes leur donne pour cela accès à des instruments de
couverture variés comme les opérations à terme ou bien des
produits dérivés plus complexes comme les swaps ou bien les options.

61

Page 256 of 343


Introduction aux marchés financiers

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Sur les sites d’information financière ou les pages spécialisées des


journaux, nous pouvons lire par exemple EUR/GBP=0,8250/0,8252. Le
premier prix est le cours de vente de la première devise mentionnée, ici
l’euro. Le second prix est le cours d’achat de la première devise

 Par souci de simplicité et afin d’établir un standard international qui


permet de parler de toutes les devises où que l’on soit dans le monde
sans barrières de langue, chaque monnaie a une abréviation en trois
lettres

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Introduction aux marchés financiers

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances

4. Qu’est-ce que le marché de taux ?


5. Quelles sont les caractéristiques du marché de change ?
6. Quelle opération constitue la transaction la plus simple sur le
marché des devises ?

II. Questions d’analyse et de synthèse


2. Expliquer comment lorsque les fluctuations s’emballent, la
lecture des taux de change devient difficile et peut déclencher
des crises économiques.

III.Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de


texte, commentaire, cas pratique…)

- Quelles sont les conséquences d’un régime de taux change


fixe sur la variation des actions et des obligations ?
- Quelles sont les conséquences d’un régime de taux change
Flottant sur la variation des actions et des obligations ?

63

Page 258 of 343


Introduction aux marchés financiers

References

1. Aglietta M., Brender A., Coudert V. (1990), Globalisation financière


: l’aventure obligée, Economica.
2. Bodie, Z. et Merton, R. (2001) «Finance », Pearson Education
3. Cuthbertson, K. (2000) « Economie financière quantitatives » Boeck
Wiley
4. Jacquillat et Solnik (2002) « Marchés financiers » Dunod
5. Fernander et Koen (2002) « Marché de capitaux et techniques
financières » Economica
6. Mishkin (2000) « Financial markets and institutions » Addison
Weasley
7. Mishkin F. (2010), « Monnaie, Banque et Marchés financiers »,
Adapté par Bordes C., Hautcoeur P.C., Lacoue Labarthe D., Ragot X.,
9e Edition, Pearson Education
8. Orlean, A. (1999) “Le pouvoir de la finance”
9. Simon et Mannai (2002) « Techniques financières internationales »
Economica
10. Stiglitz J. S., Greenwald B., (2003), « Economie monétaire : un
nouveau paradigme », Economica (2005) pour la traduction française

Page 259 of 343


Introduction aux marchés financiers

Chapitre I : Le marché Obligataire

Avant-propos .......................................................................................... 5

I.1. Les caractéristiques d’une obligation ............................................... 1

I.2. Les différents types d’obligations ...................................................... 6

I.3. Les risques obligataires ..................................................................... 9

I.4. Déterminer le rendement d’une obligation ..................................... 12

II.1. Le marché et son organisation ....................................................... 19

II.1.1. Marché primaire ou secondaire .............................................. 19

II.2. Les différents types d’actions ........................................................ 20

II.2.1. Actions au porteur et actions nominatives .............................. 20

II.2.2. Actions ordinaires et actions de préférence ........................... 21

II.2.3. Actions cotées et actions non cotées ........................................ 22

II.3. Droit de vote et dividendes ............................................................. 24

II.3.1. Les actions de préférence ........................................................ 24

II.3.2. Dividende majoré ..................................................................... 26

II.3.3. Droits de vote double ............................................................... 26

II.4. Les risques associés aux actions .................................................... 27

II.4.1. Les risques de liquidité ............................................................. 28

II.4.2. Le risque de perte en capital ................................................... 28

II.4.3. Le risque de faillite .................................................................. 30

II.4.4. Le risque de change ................................................................. 31

65

Page 260 of 343


Introduction aux marchés financiers

II.4.5. Le risque général lié aux actions .............................................. 32

II.5. Rendement et Rentabilité d’un investissement en actions .............. 33

II.5.1. Formalisation ........................................................................... 33

III.1. Les contrats à terme, principes généraux ................................... 37

III.2. Principe de base de la couverture sur les marchés à terme ....... 38

III.2.1. L’attente ................................................................................. 38

III.2.2. La vente à livraison différée .................................................. 38

III.2.3. Utilisation ‘’simple” d’un marché à terme ........................... 39

III.2.4. Utilisation ”standard” mais élémentaire d’un marché à terme


.............................................................................................................. 40

III.3. Le fonctionnement effectif des marchés à terme ......................... 40

III.3.1. Convergence des prix à terme et des prix spot à l’approche de


l’échéance des contrats ........................................................................ 42

III.3.2. La relation entre prix à terme et prix spot ............................ 43

III.3.3. Le dénouement des contrats ................................................... 45

IV.1. Qui intervient sur le marché des changes ? ................................ 49

IV.2. Quelques caractéristiques notables sur le marché des changes .. 50

IV.1.1. Un marché dominé par le dollar............................................. 50

IV.1.2. Les opérations au comptant et les opérations à terme .......... 51

IV.3. Couverture et spéculation ............................................................ 52

V.1. Le marché ...................................................................................... 56

V.2. Pourquoi les taux de change sont-ils importants ?........................ 57

V. 3. Politiques de taux de change ......................................................... 58

V.4. Taux de change d’équilibre ? ......................................................... 59

Page 261 of 343


Introduction aux marchés financiers

Introduction aux
marchés financiers
Rodolphe LOA BI

67

Page 262 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Institut Universitaire d'Abidjan

Analyse des
données
économiques
Rodolphe LOA BI

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Analyse des données économiques

Analyse des données


économiques
Rodolphe LOA BI

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

SOMMAIRE

CHAPITRE I : DONNÉES ET STATISTIQUES

CHAPITRE 2 : STATISTIQUES DESCRIPTIVES : PRÉSENTATIONS DE DONNEES

SOUS FORME DE TABLEAUX ET DE GRAPHIQUES

CHAPITRE 3 : STATISTIQUES DESCRIPTIVES : METHODE NUMERIQUE

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Analyse des données économiques

CHAPITRE I : DONNÉES ET STATISTIQUES

1.1 APPLICATIONS EN ÉCONOMIE ET GESTION

Dans l’environnement économique et commercial actuel, tout le monde a


accès à de nombreuses informations statistiques. Les dirigeants et les
managers qui ont le plus de succès, sont ceux qui comprennent l’information
et savent l’utiliser à bon escient. Dans cette section, nous présentons des
exemples qui illustrent quelques utilisations de statistiques dans le domaine
économique et commercial.

1.1.1 Comptabilité

Les experts comptables utilisent des procédures d’échantillonnage statistique


pour effectuer des opérations d’audit pour le compte de leurs clients. Par
exemple, supposons qu’une entreprise comptable veuille déterminer si le
montant du compte fournisseurs qui apparaît dans le bilan, correspond bien
au montant réel. Généralement, le nombre de fournisseurs est tellement
grand que réexaminer et valider chaque compte individuellement serait trop
long et trop coûteux. Dans de telles situations, il est courant que l’expert-
comptable sélectionne un sous-ensemble de comptes, appelé échantillon.
Après avoir réexaminé les comptes de l’échantillon, l’expert-comptable
conclut si le montant des comptes fournisseurs inscrit dans le bilan est
acceptable ou non.

1.1.2 Finance

Les analystes financiers utilisent des informations statistiques diverses pour


orienter leurs recommandations en matière d’investissement. Dans le cas de
titres boursiers, les analystes examinent un certain nombre de données
financières, telles que le coefficient de capitalisation des résultats et le

Page 266 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

rendement des dividendes. En comparant l’information pour un titre seul et


l’information pour la moyenne des titres du marché, un analyste financier
peut se rendre compte si le titre individuel est sur ou sous-évalué. Par
exemple, Barron’s (12 septembre 2005) rapportait que le coefficient moyen
de capitalisation des 30 titres formant l’indice Dow Jones industriel était de
16,5. Le coefficient de capitalisation de JPMorgan s’élevait à 11,8. Ces
différentes informations statistiques sur le coefficient de capitalisation nous
indiquent que la valeur du titre JPMorgan était inférieure à la moyenne de
l’indice Dow Jones. Un analyste financier aurait alors pu conclure que le titre
de JPMorgan était sous-évalué. Cette information, ajoutée à d’autres,
pourrait aider l’analyste financier à recommander l’achat, la vente ou la
conservation des actions JPMorgan.

1.1.3 Marketing

Les scanners électroniques des caisses enregistreuses dans les commerces


collectent des données, utilisées dans de nombreuses applications de
recherche en marketing. Par exemple des sociétés telles que ACNielsen et
Information Ressources achètent les données recueillies par les scanners des
caisses enregistreuses, les exploitent et vendent ensuite les conclusions
statistiques aux producteurs. Les producteurs dépensent des centaines de
milliers de dollars par catégorie de produit pour obtenir ce type de données
scannées. Ils achètent également les données et les conclusions statistiques
relatives aux activités promotionnelles, telles que les offres spéciales en tête
de gondole dans les magasins. Les fabricants de produits de marque peuvent
examiner les conclusions des études statistiques menées à partir des données
scannées afin de mieux comprendre la relation entre vente et promotion. De
telles analyses se révèlent souvent utiles pour établir les futures stratégies
commerciales des produits concernés.
4

Page 267 of 343


Analyse des données économiques

1.1.4 Gestion de la production

L’importance accordée de nos jours à la qualité fait de son contrôle une


application primordiale de la statistique, dans la gestion de la production. De
nombreux graphiques de contrôle de la qualité sont utilisés pour vérifier les
caractéristiques du produit fini dans un processus de production. En
particulier, un diagramme en barres peut être utilisé pour contrôler la
production moyenne. Supposons, par exemple, qu’une machine remplisse
des canettes de 33 cl d’une boisson non-alcoolisée. Périodiquement, un agent
de production sélectionne un échantillon de canettes et calcule la quantité
moyenne contenue dans les canettes de l’échantillon. Cette moyenne, ou
valeur x, est représentée sur un graphique de la-moyenne. Un point situé au-
dessus de la limite supérieure du graphique indique un sur-remplissage alors
qu’un point situé en-dessous de la limite inférieure indique un sous-
remplissage. Le processus de production est dit « sous contrôle » et peut se
poursuivre tant que les points représentés dans le graphique de la moyenne
sont compris entre les limites inférieure et supérieure. L’interprétation
correcte d’un diagramme en barres permet de déterminer si des ajustements
sont nécessaires, afin de corriger le processus de production.

1.1.5 Economie

Les économistes fournissent fréquemment des prévisions à propos de


certains faits économiques futurs. Ils utilisent de nombreuses informations
statistiques pour effectuer ces prévisions. Par exemple, pour prévoir le taux
d’inflation, les économistes utilisent des indicateurs tels que l’indice des prix
à la production, le taux de chômage et le taux d’utilisation des capacités de
production. Souvent, ces indicateurs statistiques sont intégrés à des modèles
de prévision qui prévoient le taux d’inflation.

Page 268 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Les applications statistiques telles que celles décrites dans cette section font
partie intégrante de cet ouvrage. De tels exemples fournissent un aperçu de
l’étendue des applications statistiques. Pour compléter ces exemples, nous
avons demandé à des personnes utilisant des statistiques dans les domaines
commercial et économique, de rédiger des articles dans la section intitulée «
Statistiques appliquées », afin d’introduire les outils présentés dans chaque
chapitre. Les applications décrites dans Statistiques appliquées illustrent
concrètement l’importance des statistiques.

1.2 DONNÉES

Les données sont les faits et les chiffres qui sont collectés, analysés et
résumés pour pouvoir ensuite être interprétés. Toutes les données collectées
dans une étude particulière forment l'ensemble de données de l’étude. Le
tableau 1.1 présente un ensemble de données contenant des informations
relatives à 25 sociétés faisant partie de l’indice

Tableau 1.1 à insérer

1.2.1 Éléments, variables et observations

Les éléments sont les entités auprès desquelles les données sont collectées.
Pour l’ensemble de données du tableau 1.1. Chaque titre individuel d’une
société est un élément ; les noms des éléments apparaissent dans la première
colonne. Puisqu’il y a 25 titres, l’ensemble de données contient 25 éléments.

Une variable est une caractéristique des éléments à laquelle on s’intéresse.


L’ensemble de données du tableau 1.1 contient les cinq variables suivantes :

 Place boursière : Endroit où les titres des sociétés sont échangés - N


(Bourse de New York) et NQ (Nasdaq).

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Analyse des données économiques

 Symbole : Abréviation utilisée pour identifier le titre dans la liste des


cotations boursières.
 Classement Business Week : Nombre compris entre 1 et 500 qui
mesure la solidité de la société.
 Prix de l’action ($) : Prix de clôture du 28 février 2005.
 Bénéfice par action ($) : Le bénéfice par action obtenu au cours des
12 derniers mois.

Les données sont obtenues en collectant, des informations sur chaque


variable pour tous les éléments de l’étude. L’ensemble des Informations
obtenues pour un élément particulier correspond à une observation. En se
référant au tableau 1.1, l’ensemble des informations associées à la première
observation (Laboratoires Abbott) est N, ABT, 90, 46 et 2,02. L’ensemble
des mesures associées à la seconde observation (Groupe Altria) est N, MO,
148, 66 et 4,57, et ainsi de suite. Un ensemble de données de 25 éléments
contient 25 observations.

1.2.2 Échelles de mesure

Différentes échelles de mesure d’une variable existent : nominale, ordinale,


par intervalle (ou cardinale) ou de rapport (de mesure). L’échelle de mesure
détermine la quantité d’information contenue dans les données et indique la
méthode d’analyse des données la plus appropriée.

Lorsque les données d’une variable consistent en des labels ou des noms
utilisés pour identifier une caractéristique de l’élément, l’échelle de mesure
est nominale. Par exemple, en se référant au tableau 1.1, nous voyons que
l’échelle de mesure de la variable place boursière est nominale, dans la
mesure où N et NQ sont les noms utilisés pour identifier l’endroit où le titre
de la société est échangé. Dans les cas où l’échelle de mesure est nominale,
7

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

un code numérique ou alpha-numérique peut être utilisé. Par exemple, pour


faciliter la collecte de données et préparer les données en vue de leur
incorporation dans une base de données informatisée, nous pourrions utiliser
un code numérique, en attribuant le chiffre 1 à la bourse de New York et le
chiffre 2 au Nasdaq. Dans ce cas, les valeurs numériques 1 et 2 correspondent
aux codes utilisés pour identifier la place boursière sur laquelle le titre est
échangé. L’échelle de mesure est nominale même si les données apparaissent
sous la forme de valeurs numériques.

L’échelle de mesure d’une variable est ordinale si les données exhibent les
propriétés nominales et qu’il est possible de les ordonner. Par exemple,
Eastside Automotive envoie à ses clients un questionnaire dans le but de
recueillir des données sur la qualité du service de réparation. Chaque client
attribue une note au service de réparation, allant de « excellent » à « mauvais
», en passant par « bon ». Puisque les données obtenues sont des labels -
excellent, bon, mauvais - les données ont des propriétés nominales. De plus,
elles peuvent être ordonnées en fonction de la qualité du service. La mention
« excellent » est attribuée au meilleur service, suivie par ordre décroissant
de qualité des mentions « bon » puis « mauvais ». Ainsi, l’échelle de mesure
est ordinale. Notez que les données ordinales peuvent également être
enregistrées en utilisant un code numérique. Par exemple, le classement
Business Week des données du tableau 1.1 correspond à des données
ordinales. Il fournit un classement de 1 à 500 fondé sur l’estimation que fait
Business Week de la solidité de la société.

L’échelle de mesure d’une variable devient cardinale (ou par intervalle) si


les données possèdent les propriétés ordinales et si l'intervalle entre les
valeurs peut être mesuré par une unité de mesure fixe. Les données
cardinales (ou par intervalle) sont toujours numériques. Les résultats d’un
8

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Analyse des données économiques

test d'aptitude intellectuelle sont un exemple de données cardinales. Par


exemple, les résultats de trois étudiants à un test (620, 550 et 470) peuvent
être ordonnés de la meilleure à la moins bonne performance. De plus, les
écarts entre les résultats ont un sens. Par exemple, l’étudiant 1 a obtenu 620-
550 = 70 points de plus que l’étudiant 2, alors que l’étudiant 2 a obtenu 550-
470 = 80 points de plus que l’étudiant 3. L’échelle de mesure d’une variable
est dite de rapport si les données ont toutes les propriétés des données
cardinales et que le rapport entre deux valeurs a un sens. Des variables telles
que la distance, la hauteur, le poids et la durée, utilisent une échelle de rap-
port. Cette échelle nécessite l’inclusion d’une valeur nulle pour indiquer que
rien n’existe pour la variable au point zéro. Par exemple, considérons le coût
d'une automobile. Une valeur nulle indique que l’automobile a un coût nul
et est gratuite. De plus, si nous comparons une automobile dont le coût est
de 30 000 dollars à une autre automobile dont le coût est de 15 000 dollars,
le rapport indique que le coût de la première automobile est deux fois plus
élevé que celui de la seconde.

1.2.3 Données qualitatives et données quantitatives

Par ailleurs, les données peuvent être classées en fonction de leur nature
qualitative ou quantitative. Les données qualitatives incluent des labels ou
des noms utilisés pour identifier une caractéristique de chaque élément.
L’échelle de mesure des données qualitatives peut être ordinale ou nominale
et les données peuvent être numériques ou non. Les données quantitatives
ont des valeurs numériques et présentent un caractère dénombrable. Les
données quantitatives ont une échelle de mesure cardinale ou de rapport.

Les données qualitatives sont souvent qualifiées de données «catégorielles».

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Une variable qualitative est une variable dont les données sont qualitatives,
et une variable quantitative est une variable dont les données sont
quantitatives. L'analyse statistique appropriée à une variable particulière
dépend de sa nature qualitative ou quantitative. Si la variable est qualitative,
l'analyse statistique est plutôt limitée. Nous pouvons résumer des données
qualitatives en dénombrant le nombre d'observations ou en calculant la
proportion d’observations dans chaque catégorie qualitative. Cependant,
même lorsque des données qualitatives utilisent un code numérique, des
opérations arithmétiques telles que l’addition, la soustraction, la
multiplication et la division, ne permettent pas d’obtenir des résultats ayant
un sens. La section 2.1 traite des méthodes d’analyse des données
qualitatives.

La méthode statistique appropriée pour résumer des données dépend de la


nature quantitative ou qualitative des données.

Par contre, les opérations arithmétiques fournissent souvent des résultats


ayant un sens lorsque les variables sont quantitatives. Par exemple, pour une
variable quantitative, les données peuvent être additionnées et divisées par
le nombre d’observations de façon à calculer la valeur moyenne. Cette
moyenne a un sens mathématique et est facilement interprétable. En général,
les outils d’analyse statistique sont plus nombreux pour des données
quantitatives. La section 2.2 et le chapitre 3 présentent les méthodes
d’analyse statistique des données quantitatives.

10

Page 273 of 343


Analyse des données économiques

1.2.4 Données en coupe transversale et séries temporelles

Pour les besoins de l’analyse statistique, la distinction entre les données en


coupe transversale et les données de série temporelle est fondamentale. Les
données en coupe transversale sont collectées au même moment (ou
approximativement au même moment). Les données du tableau 1.1 sont en
coupe transversale puisqu’elles décrivent les cinq variables pour les 25
sociétés S&P 500 à un même moment dans le temps. Les séries temporelles
sont des données collectées sur plusieurs périodes de temps différentes. Par
exemple, la figure ci-dessous représente le prix moyen d’un gallon d’essence
sans plomb dans les villes américaines. D’après le graphique, le prix de
l’essence fut globalement stable, compris entre 1,80 $ et 2,00 $, entre mai
2004 et février 2005. Ensuite, le prix de l’essence est devenu plus volatile. Il
a augmenté significativement, atteignant un record en septembre 2005.

On trouve fréquemment dans les publications économiques une


représentation graphique des séries temporelles. De tels graphiques aident
les analystes à comprendre ce qui s’est passé, à identifier les tendances au
cours du temps et à prévoir les niveaux futurs des séries temporelles. On
trouve diverses formes de graphiques de séries temporelles. Avec quelques
connaissances, ces graphiques sont généralement faciles à comprendre et
interpréter.

11

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Moyenne mensuelle

2004 2005

Mois

Figure du Prix moyen d'un gallon d'essence sans plomb aux États-Unis

Source : Administration américaine de l'information sur l'énergie, janvier


2006.

1.3 SOURCES DE DONNÉES

Les données peuvent être obtenues à partir de sources existantes ou grâce à


des enquêtes ou des études menées spécifiquement dans le but de collecter
de nouvelles données.

1.3.1 Sources existantes

Dans certains cas, les données nécessaires à une application particulière


existent déjà. De nombreuses entreprises constituent des bases de données
sur leurs employés, leurs clients et leurs opérations commerciales. Des
données sur le salaire, l’âge et les années de service des employés peuvent
être généralement obtenues auprès du service du personnel. D’autres services
internes à l’entreprise collectent des données sur les ventes, les dépenses
12

Page 275 of 343


Analyse des données économiques

publicitaires, les coûts de distribution, l’inventaire et les quantités produites.


La plupart des entreprises entretiennent également des bases de données sur
leurs clients.

Des organismes spécialisés dans la collecte et le traitement des données


fournissent des quantités substantielles de données économiques et
commerciales. Les entreprises ont accès à ces sources de données externes
par des arrangements de crédit-bail ou par achat. De nombreuses associations
industrielles et organisations spécialisées fournissent également des
données. L’association américaine de l’industrie du tourisme conserve des
informations relatives au tourisme, comme le nombre de touristes et le
montant des dépenses touristiques par État. De telles informations peuvent
intéresser l’industrie du tourisme. Le conseil d’admission des écoles
supérieures de commerce conserve des données sur les résultats des tests, les
caractéristiques des étudiants et le programme des cours. La plupart des
données issues de ces sources sont accessibles à un coût modeste.

Internet est une source croissante de données et d’informations statistiques.


La plupart des sociétés possèdent leur site Web, sur lequel apparaît des
informations générales sur la société, ainsi que des données sur les ventes, le
nombre d’employés, la gamme de produits, leurs prix et leurs spécificités.
De plus, certaines entreprises se sont désormais spécialisées dans la
divulgation d’informations sur Internet. En conséquence, tout le monde peut
obtenir les cotations boursières, les prix d’un repas au restaurant, des
données sur les salaires et une quantité d’informations quasi infinie.

1.3.2 Études statistiques

Parfois les données nécessaires à une étude particulière ne sont pas


disponibles auprès de sources existantes. Dans ces cas, les données peuvent
13

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

être obtenues en effectuant une étude statistique. On distingue deux types


d’études statistiques : les études expérimentales et les études empiriques.
Dans une étude expérimentale, on identifie en premier lieu la variable qui
nous intéresse, ensuite, une ou plusieurs autres variables sont identifiées et
contrôlées de sorte à obtenir des informations sur leur influence sur la
variable d’intérêt. Prenons l’exemple d’une entreprise pharmaceutique
intéressée par une étude permettant de connaître l’effet d’un nouveau
médicament sur la pression artérielle. La pression artérielle est la variable
d’intérêt de l’étude. Le dosage du nouveau médicament est une autre
variable, supposée avoir un effet sur la pression artérielle. Pour obtenir des
données concernant l’effet de ce nouveau médicament, les chercheurs
sélectionnent un échantillon d’individus. Le dosage du nouveau médicament
est contrôlé : chaque groupe d’individus reçoit un dosage différent. Les
données sur la pression artérielle, avant et après traitement, sont collectées
pour chaque groupe. L’analyse statistique des données expérimentales
permettra de déterminer l’influence du nouveau médicament sur la pression
artérielle.

Les études statistiques non-expérimentales, ou empiriques, ne tentent pas de


contrôler les variables d’intérêt. Un sondage est le type le plus courant
d’études empiriques : on identifie d’abord les questions, ensuite un
questionnaire est établi et distribué à un échantillon d’individus. Certains
restaurants utilisent des études empiriques pour connaître l’opinion de leurs
clients sur la qualité de la nourriture, du service, de l’ambiance, etc. Les
clients interroges doivent évaluer cinq variables : la qualité de la nourriture,
la qualité du service, la rapidité du service, la propreté et la gestion. Les
catégories de réponse - excellente, bonne, satisfaisante et insatisfaisante -

14

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Analyse des données économiques

permettent aux propriétaires du Lobster Pot d’améliorer la qualité des


services fournis.

Les dirigeants qui désirent utiliser les données et les analyses statistiques
comme outil d’aide à la décision, doivent tenir compte du coût et du temps
que nécessite l’obtention des données. L’utilisation de sources existantes est
souhaitable lorsque les données doivent être obtenues rapidement. Si les
données importantes ne sont pas disponibles auprès d’une source existante,
le temps et les coûts d’acquisition des données doivent être évalués. Dans
tous les cas, il est important de considérer la contribution de l'analyse
statistique dans le processus de prise de décision. Le coût d’acquisition des
données et de l’analyse qui en découle, ne doit pas excéder les gains générés
par l’utilisation de l’information pour prendre une meilleure décision.

1.3.3 Erreurs dans la collecte des données

Il convient de toujours tenir compte de la présence éventuelle d’erreurs de


mesure dans les études statistiques. Utiliser des données erronées peut
s’avérer pire que de ne pas en utiliser.

Une erreur dans l’acquisition des données intervient lorsque la valeur inscrite
ne correspond pas à la vraie valeur, c’est-à-dire celle qui aurait été obtenue
avec une procédure d’acquisition correcte. De telles erreurs peuvent survenir
de différentes manières. Par exemple, un enquêteur peut faire une erreur
d’enregistrement, noter qu’un individu a 42 ans au lieu de 24 ans, ou bien la
personne interrogée peut mal interpréter la question et donner une réponse
incorrecte.

Les analystes expérimentés prennent grand soin de ne pas faire d’erreur dans
la collecte et l’enregistrement des données. Des procédures de détection des
incohérences existent. Par exemple, l’attention de l’analyste sera attirée
15

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

lorsque le traitement d’un questionnaire révèle qu’un individu âgé de 22 ans


a 20 années d’expérience professionnelle. Les analystes réexaminent
également les données pour lesquelles on constate des valeurs
inhabituellement élevées ou faibles, pouvant être dues à des erreurs de
mesure. Dans le chapitre 3, nous présenterons quelques méthodes utilisées
par les statisticiens, pour identifier ces valeurs « aberrantes ».

Les erreurs surviennent souvent au cours de la phase de collecte des données.


Utiliser toutes les données disponibles à l’aveuglette ou utiliser des données
qui n’ont pas fait l’objet de toutes les attentions peut apporter une
information trompeuse et conduire à prendre de mauvaises décisions. Ainsi,
en prenant soin de collecter des données précises, on améliore le processus
décisionnel.

16

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Analyse des données économiques

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

- Une observation est un ensemble de mesures obtenues pour chaque


élément d'un ensemble de données. Ainsi, le nombre d'observations et le
nombre d'éléments sont identiques. Le nombre de mesures obtenues sur
chaque élément est égal au nombre de variables. Par conséquent, le nombre
total de valeurs dans un ensemble de données peut être obtenu en
multipliant le nombre d'observations par le nombre de variables.

- Les données quantitatives peuvent être discrètes ou continues. Celles qui


mesurent une variable dénombrable (par exemple, le nombre d'appel reçus
en cinq minutes) sont discrètes. Celles qui mesurent des variables
indénombrables (par exemple, le poids ou le temps) sont continues, aucune
séparation n'étant possible entre les valeurs potentielles des données.
- Les données qualitatives ont une échelle de mesure nominale ou ordinale
et peuvent être numériques ou numériques. Les données quantitatives sont
des valeurs numériques qui indiquent des quantités. Les données
quantitatives sont évaluées, grâce à une échelle de mesure cardinale (par
intervalle) ou de rapport. Les opérations arithmétiques ordinaires ne sont
pertinentes qu'avec des variables quantitatives. Ainsi, les opérations
statistiques utilisées pour des données quantitatives ne sont pas toujours
appropriées pour des données qualitatives.

17

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

EXERCICES D’ASSIMILATION

I. Questions de contrôle de connaissances


1. Qu’est-ce qu’un élément statistique, une variable, statistique
et une observation ?
2. Quelles sont les différentes échelles de mesure?
3. Quelles sont les différents types de données statistiques?
4. Qu’est-ce qu’une donnée qualitative et une donnée
quantitative
5. Quelles sont les différentes sources de données?
II. Questions d’analyse et de synthèse
1. Discuter des différences entre les statistiques en tant que faits
numériques et les statistiques en tant que discipline ou objet
d’étude.
III. Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de
texte, commentaire, cas pratique…)
Exercice 1 : Une société a mené une enquête téléphonique auprès d’un
échantillon de 1 005 adultes de 18 ans et plus, sélectionnés de de façon
aléatoire. L’enquête posait aux personnes contactées la question suivante
(comment décririez-vous votre condition physique en ce moment ?). Les
catégories de réponse étaient excellente, bonne, correcte, mauvais et sans
opinion.
1. Quelle était la taille de l’échantillon de cette enquête ?
2. Les données sont-elles qualitatives ou quantitatives ?
3. Est-il plus pertinent d’utiliser des moyennes ou des pourcentages pour
résumer les réponses à cette question ?
4. Parmi les personnes ayant répondu, 29% ont déclaré que leur
condition physique était excellent. Combien d’individus ont fourni
cette réponse ?
Exercice 2 : Dites si les variables suivantes sont qualitative ou
quantitative et indiquer leur échelle de mesure.
a. Ventes annuelles
b. Taille de la cannette de boisson (petit, moyenne, grande)
c. Classification des employés (GS1 à GS18)
d. Revenus par action
e. Méthode de paiement (espèce, chèque, carte de crédit)

18

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Analyse des données économiques

CHAPITRE 2: STATISTIQUES DESCRIPTIVES :


PRÉSENTATIONS DE DONNEES SOUS FORME DE
TABLEAUX ET DE GRAPHIQUES

2.1 RÉSUMER DES DONNÉES QUALITATIVES

2.1.1 Distribution de fréquence

Nous commençons notre discussion à propos de l’utilisation de graphiques


et de tableaux dans le but de résumer des données qualitatives, en définissant
une distribution de fréquence.

► Distribution de fréquence

Une distribution de fréquence est un résumé des données sous forme de


tableau décrivant le nombre (la fréquence) des observations dans différentes
classes juxtaposées.

2.1.2 Distribution de fréquence relative et en pourcentage

Une distribution de fréquence indique le nombre (la fréquence)


d’observation dans chaque classe. Cependant, on s’intéresse souvent à la
proportion ou au pourcentage d’observation dans chaque classe. La
fréquence relative d’une classe correspond à la proportion des observations
appartenant à cette classe. Pour un ensemble de données constitué de n
observation, la fréquence relative de chaque classe est donnée par la relation

Fréquence relative = fréquence d’une classe / n

2.1.3 Diagramme en barres et diagrammes circulaires

Un graphique ou diagramme en barres est un moyen graphique de décrire


des données qualitatives résumées par une distribution de fréquence absolue,
relative ou en pourcentage. Sur l’un des axes du graphique (généralement
19

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

l’axe horizontal), on note les labels ou noms utilisés pour identifier les
classes (les catégories). Sur l’autre axe du graphique (généralement l’axe
verticale), on note la fréquence absolue, relative ou en pourcentage.

Chaque classe est représentée par une barre de largeur égale dont la hauteur
correspond à la fréquence absolue, relative ou en pourcentage de la classe.
Pour des données qualitatives, les barres doivent être séparées, reflétant le
fait que chaque classe est une catégorie à part. La figure ci-dessus représente
le diagramme en barres de la distribution de fréquence des 50 achats de
boisson non-alcoolisée. Le graphique révèle également que Coca-Cola,
Pepsi et Coca Light sont les marques les plus achetées.

Dans les applications de contrôle de la qualité, les diagrammes en barres sont


utilisés pour identifier les principales causes d'un problème. Lorsque les
barres sont disposées en ordre décroissant, de gauche à droite, en fonction de
leur hauteur, la cause survenant le plus fréquemment apparaît alors en
premier. Ce type de diagramme en barres est appelé diagramme de Pareto,
du nom de son inventeur, Vilfredo Pareto, un économiste italien.

20

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Analyse des données économiques

Le diagramme circulaire est un autre moyen graphique permettant de repré-


senter les distributions de fréquence relative et en pourcentage de données
qualitatives. Pour dessiner un diagramme circulaire, il faut tout d’abord
tracer un cercle représentant l’ensemble des données. Ensuite, on se sert des
fréquences relatives pour diviser le cercle en secteurs, ou parts, qui
correspondent à la fréquence relative de chaque classe. Par exemple,
puisqu’un cercle fait 360 degrés et que la marque Coca-Cola a une fréquence
relative de 0,38, le secteur du diagramme circulaire correspondant à la
marque Coca-Cola fait 136,8 degrés (0,38 x 360 = 136,8). Le secteur du
diagramme circulaire correspondant à la marque Coca Light fait 57,6 degrés
(0,16x360 = 57,6). Des calculs similaires pour les autres classes permettent
de construire le diagramme circulaire ci-joint. Les valeurs numériques
utilisées pour déterminer l’angle de chaque secteur peuvent être indif-
féremment les fréquences absolues, relatives ou en pourcentage.

Diagramme circulaire des achats de boisson non-alcoolisée

21

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2.2 RÉSUMER DES DONNÉES QUANTITATIVES

2.2.1 Distribution de fréquence

Comme indiqué dans la section 2.1, une distribution de fréquence est un


résumé sous forme de tableau, décrivant le nombre (la fréquence)
d’observations de chaque classe. Cette définition reste valable pour des
données quantitatives. Cependant, il convient d’être plus attentif à la
définition des classes utilisées pour construire la distribution de fréquence,
lorsqu’il s’agit de données quantitatives.

Tableau 2.4 de la Durée (en jours) des audits de fin d'année

12 14 19 18

15 15 18 17

20 27 22 23

22 21 33 28

14 18 16 13

Considérons par exemple les données quantitatives figurant dans le tableau


2.4 Ces données indiquent le temps nécessaire (en jours) pour effectuer
l’audit de fin d’année de 20 clients de Sanderson et Clifford, un petit cabinet
d’experts comptables. Les trois étapes nécessaires à la définition des classes
d’une distribution de fréquence pour des données quantitatives sont :

1. Déterminer le nombre de classes juxtaposées

2. Déterminer la largeur de la classe

3. Déterminer les limites de la classe


22

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Analyse des données économiques

Illustrons ces étapes en développant une distribution de fréquence pour les


données du tableau 2.4.

Nombre de classes - Les classes regroupent les observations en fonction de


leurs caractéristiques. En général, on recommande d’utiliser entre 5 et 20
classes. Lorsque le nombre d’observations est relativement faible, cinq ou
six classes suffisent généralement pour répartir les données. Pour un nombre
plus important d’observations, un nombre plus important de classes est
généralement nécessaire. L’objectif est d’utiliser suffisamment de classes
pour souligner les divergences, ou différences, existantes entre les données,
sans toutefois obtenir un nombre excessif de classes qui se traduirait par le
fait que certaines classes ne seraient constituées que de quelques
observations. Puisque l'ensemble de données du tableau est relativement
petit (n = 20), nous avons choisi de développer une distribution de fréquence
avec 5 classes.

Largeur des classes - La seconde étape dans la construction d’une


distribution de fréquence pour des données quantitatives consiste à choisir la
largeur des classes. Nous recommandons de choisir la même largeur pour
toutes les classes. Ainsi, les choix du nombre de classes et de leur largeur ne
sont pas indépendants. Plus le nombre de classes est important, moins la
classe sera large et vice versa. Pour déterminer la largeur de classe
appropriée, on identifie la plus petite et la plus grande valeur de l’ensemble
de données. Ensuite, une fois le nombre de classes souhaitées spécifié, on
peut utiliser l’expression suivante pour déterminer la largeur approximative
de la classe.

Largeur approximative de la classe = Valeur la plus élevée -Valeur la plus


faible divisé par Nombre de classes

23

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Utiliser la même largeur pour chaque classe réduit la probabilité que


l'utilisateur interprète mal la distribution de fréquence.

La largeur approximative de la classe donnée par l’équation (2.2) peut être


arrondie à une valeur plus appropriée, en fonction des préférences de la
personne qui crée la distribution de fréquence. Par exemple, une largeur
approximative de classe de 9,28 peut être arrondie à 10, simplement parce
que 10 est une largeur de classe plus adéquate pour construire une
distribution de fréquence.

Dans l’ensemble de données sur la durée des audits de fin d’année, la valeur
la plus élevée est 33 et la plus petite est 12. Puisque nous avons décidé de
répartir les données en 5 classes, la largeur approximative d’une classe est
égale à 4,2 ((33-12) / 5 = 4,2). Par conséquent, nous décidons d’arrondir ce
chiffre et d’utiliser une largeur de classe de 5 jours dans la distribution de
fréquence.

En pratique, le nombre de classes et la largeur approximative des classes sont


déterminés par un processus d’essai-erreur. Lorsqu’un nombre de classes est
choisi, l’équation (2.2) est utilisée pour trouver la largeur approximative de
la classe. Le processus peut être répété pour un nombre de classes différent.
Finalement, l’analyste fait appel à son bon sens pour déterminer la
combinaison nombre de classes - largeur de classe qui fournit la meilleure
distribution de fréquence afin de résumer les données.

Aucune distribution de fréquence n'est meilleure qu'une autre, pour un même


ensemble de données. Des individus différents peuvent construire des
distributions de fréquence différentes mais toutes acceptables. L'objectif est
de révéler le regroupement naturel et les différences existantes entre les
données.

24

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Analyse des données économiques

Après avoir décidé d’utiliser 5 classes, chacune d’une largeur de 5 jours pour
construire la distribution de fréquence des données sur la durée des audits du
tableau 2.4 ci-dessus, l’étape suivante consiste à spécifier les limites de
classe pour chacune de ces classes.

Limites de classe - Les limites de classe doivent être choisies de sorte à ce


que chaque observation appartienne à une et une seule classe. La limite
inférieure de classe identifie la plus petite valeur possible assignée à la
classe. La limite supérieure de classe identifie la plus grande valeur possible
assignée à la classe. Pour développer des distributions de fréquence pour des
données qualitatives, nous n’avons pas besoin de spécifier les limites de
classes car chaque observation appartient à une classe séparée. Mais avec des
données quantitatives, comme la durée des audits du tableau 2.4, les limites
de classe sont nécessaires pour déterminer à quelle classe appartient chaque
observation.

Pour les données sur la durée des audits du tableau 2.4, nous sélectionnons
10 jours comme étant la limite inférieure et 14 comme étant la limite
supérieure de la première classe. Cette classe est notée 10-14 dans le tableau
2.5. La plus petite observation, 12, est incluse dans la classe 10-14. Nous
sélectionnons ensuite 15 jours comme la limite inférieure et 19 la limite
supérieure de la deuxième classe. Nous continuons ainsi et obtenons les cinq
classes suivantes : 10-14, 15-19, 20-24, 25-29 et 30-34. La plus grande
observation, 33, est incluse dans la classe 30-34. La différence entre les
limites inférieures de deux classes adjacentes correspond à la largeur de la
classe. En utilisant les deux premières limites inférieures de classe, 10 et 15,
on constate que la largeur d’une classe est égale à 5 (15 — 10 = 5).

25

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Tableau 2.5 de Distribution de fréquence pour les données sur la durée


des audites

Durée de l’audite (en Fréquence


jours)

10-14 4

15-19 8

20-24 5

25-29 2

30-34 1

total 20

26

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Analyse des données économiques

2.2.2 Distributions cumulées

Une variante de la distribution de fréquence qui fournit un autre résumé des


données quantitatives, sous forme de tableau, est la distribution de fréquence
cumulée. La distribution de fréquence cumulée utilise le nombre, la largeur
et les limites des classes, développées pour la distribution de fréquence.

Tableau 2.6 Distribution de fréquence cumulée absolue, relative et en


pourcentage pour les données sur la durée des audits

Durée des audits (en jours) Fréquence Fréquence Fréquence


cumulée cumulée cumulée en
relative pourcentage

Inférieur ou égale à 14 4 0,20 20

Inférieur ou égale à 19 12 0,60 60

Inférieur ou égale à 24 17 0,85 85

Inférieur ou égale à 29 19 0,95 95

Inférieur ou égale à 34 20 1,00 100

Chaque classe, la distribution de fréquence cumulée représente le


nombre d’observations dont les valeurs sont inférieures ou égales à la limite
supérieure de chaque classe. Les deux premières colonnes du tableau 2.6
fournissent la distribution de fréquence cumulée des données sur la durée des
audits.

Pour comprendre comment les fréquences cumulées sont calculées,


considérons la classe intitulée « inférieure ou égale à 24 ». La fréquence

27

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cumulée de cette classe est simplement la somme des fréquences de toutes


les classes dont les observations sont inférieures ou égales à 24. À partir de
la distribution de fréquence du tableau 2.5, la somme des fréquences des
classes 10-14, 15-19 et 20-24 indique qu’il y a 17 observations (4 + 8 + 5 =
17) dont la valeur est inférieure ou égale à 24. Par conséquent, la fréquence
cumulée pour cette classe est égale à 17. De plus, la distribution de fréquence
cumulée présentée dans le tableau 2.6 révèle que 4 audits ont été réalisés en
14 jours au maximum et 19 audits ont été réalisés en 29 jours au maximum.

Pour finir, notez qu’une distribution de fréquence cumulée relative,


respectivement en pourcentage, fournit la proportion, respectivement le
pourcentage, des observations dont la valeur est inférieure ou égale à la
limite supérieure de chaque classe. La distribution de fréquence cumulée
relative peut être calculée soit en sommant les fréquences relatives de la
distribution de fréquence relative, soit en divisant les fréquences cumulées
par le nombre total d’observations. Les fréquences cumulées relatives
présentées dans la colonne 3 du tableau 2.6 ont été obtenue en divisant les
fréquences cumulées de la colonne 2 par le nombre total d’observations (n =
20). Les fréquences cumulées en pourcentage ont été calculées en multipliant
les fréquences cumulées relatives par 100. Les distributions de fréquence
cumulée relative et en pourcentage montrent que 0,85, soit 85 % des audits
ont été réalisés en moins de 25 jours, 0,95, soit 95 % des audits ont été
réalisés en moins de 30 jours, etc.

2.2.3 Ogive

Le graphique d’une distribution cumulée, appelé une ogive, représente, sur


l’axe horizontal, la valeur des observations et sur l’axe vertical, les
fréquences cumulées absolues, relatives ou en pourcentage. La figure ci-

28

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Analyse des données économiques

dessous représente l’ogive des fréquences cumulées des données relatives à


la durée des audits du tableau 2.6.

Figure de l’Ogive pour les données sur la durée des audits

L’ogive est construite en indiquant par un point la fréquence cumulée de


chaque classe. Puisque les limites de classe pour les données sur la durée des
audits sont 10-14, 15-19, 20-24, etc., un espace entre les classes apparaît de
14 à 15, de 19 à 20, etc. Ces espaces sont supprimés en dessinant les points
au milieu de ces espaces. Ainsi, le point d’abscisse 14,5 représente la classe
10-14, le point d’abscisse 19,5 représente la classe 15-19, etc. La classe «
inférieure ou égale à 14 », d’une fréquence cumulée égale à 4, est représentée
sur l’ogive (figure ci-dessus) par le point de coordonnées (14,5 ; 4), 14,5 sur
l’axe horizontal et 4 sur l’axe vertical. La classe « inférieure ou égale à 19 »,
d’une fréquence cumulée égale à 12, est représentée par le point de
coordonnées (19,5 ; 12). Notez qu’un point supplémentaire est dessiné à la
gauche de l’ogive. Ce point commence l’ogive et indique qu’il n’y a pas de
données au-dessous de la classe 10-14. Ses coordonnées sont (9,5 ; 0). Les
points sont relies par des segments de droite pour former l’ogive.
29

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

2.3 TABULATION CROISEE ET NUAGE DE POINT

Jusqu’ici dans ce chapitre, nous nous sommes concentrés sur les méthodes
graphiques et sous forme de tableaux utilisées pour résumer les données
d’une variable à un moment précis. Souvent, un dirigeant s’intéresse aux
méthodes graphiques et sous forme de tableaux qui peuvent aider à la
compréhension de la relation pouvant exister entre deux variables. Les
tabulations croisées et les nuages de points sont de tels outils.

Les tabulations croisées et les nuages de points permettent de résumer des


données en faisant apparaître la relation pouvant exister entre deux variables.
La cellule de la tabulation croisée, à l’intersection de l’une des lignes et de
l’une des colonnes. Par exemple, le numéro 5 est réputé de très bonne qualité
et pratique un prix égal à 33 dollars. Ce restaurant est donc comptabilisé dans
la cellule située à l’intersection de la colonne 3 et de ligne 2 du tableau. Pour
construire un tableau de tabulation croisée, on comptabilise simplement le
nombre de restaurants qui appartiennent à chacune des cellules.

30

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Analyse des données économiques

Tableau 2. 7 de Tabulation croisée de la qualité et du prix d'un repas


dans 300 restaurants d’un restaurant

Restaurant Niveau de qualité Prix du repas ($)

1 Bon 18

2 Très bon 22

3 Bon 28

4 Excellent 38

S Très bon 33

1 Bon 28

1 Très bon 19

1 Très bon 11

9 Très bon 23

10 Bon 13

Tableau 2.8 Tabulation croisée de la qualité et du prix d’un repas dans


300 restaurants d’une ville

Niveau de Prix du repas


qualité
10-19$ 20-29$ 30-39 $ 40-49 $ Total

Bon 42 40 2 0 84

Très bon 34 64 46 6 150

Excellent 2 14 28 22 66

Total 78 118 76 28 300

31

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

En examinant le tableau 2.8, on s’aperçoit que le plus grand nombre de


restaurants de l’échantillon (64) ont un très bon niveau de qualité et le prix
de leurs repas est compris entre 20 et 29 dollars. Seuls deux restaurants sont
d’excellente qualité et pratiquent un tarif compris entre 10 et 19 dollars. On
peut interpréter de la même façon les autres fréquences. De plus, notez que
la dernière ligne et la dernière colonne du tableau de tabulation croisée
fournissent les distributions de fréquence pour le niveau de qualité et le prix
des repas séparément. D’après la distribution de fréquence de droite, 84
restaurants sont réputés de bonne qualité.

2.4.1 Tabulations croisées

La tabulation croisée est un résumé sous forme de tableau des données


relatives à deux variables. Illustrons l’utilisation d’une tabulation croisée en
considérant l’application suivante, fondée sur des données issues de
l’enquête sur les restaurants menée par Zagat. Des données sur la qualité et
le prix des repas ont été collectées auprès d’un échantillon de 300 restaurants
situés dans la région de Los Angeles. Le tableau 2.7 présente les données
pour les dix premiers restaurants de l’échantillon, relatives à la qualité et au
prix des repas. Le niveau de qualité est une variable qualitative qui peut
prendre les valeurs bon, très bon ou excellent. Le prix des repas est une
variable quantitative qui varie entre 10 et 49 dollars.

Une tabulation croisée de ces données est présentée dans le tableau 2.8 de
tabulation croisée. Dans les marges du tableau 2.8 sont spécifiées les classes
des deux variables. A gauche du tableau, apparaissent en ligne les trois
classes de la variable qualité (bon, très bon, excellent). En haut du tableau,
apparaissent en colonne les quatre classes de la variable prix (10-19 $, 20-29
$, 30-39 $ et 40-49 $). Pour chaque restaurant de l’échantillon, on a un niveau

32

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Analyse des données économiques

de qualité et le prix du repas. Ainsi, chaque restaurant de l’échantillon est


associé à 150 restaurants sont réputés de très bonne qualité et 66 ont une
excellente réputation. De la même façon, la dernière ligne en bas du tableau
dévoile la distribution de fréquence du prix des repas.

En divisant le total de chaque ligne de la colonne de droite du tableau de


tabulation croisée par le total de cette colonne, on obtient les distributions de
fréquence relative et en pourcentage pour la variable « qualité ».

Niveau de qualité Fréquence relative Fréquence en pourcentage

Bon 0,28 28

Très bon 0,50 50

Excellent 0,22 22

Total 1,00 100

Selon la distribution de fréquence en pourcentage, 28 % des restaurants de


l’échantillon sont de bonne qualité, 50 % de très bonne qualité et 22 %
d’excellente qualité.

En divisant le total de chaque colonne de la dernière ligne du tableau de


tabulation croisée par le total de cette ligne, on obtient les distributions de
fréquence relative et en pourcentage pour la variable « prix ».

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Prix du repas Fréquence relative Fréquence en pourcentage

10-19$ 0,26 26

20-29 $ 0,39 39

30-39 $ 0,25 25

40-49 $ 0,09 9

Total 1,00 100

Notez que la somme des fréquences relatives et en pourcentage ne


correspond pas exactement au total (respectivement 1 et 100) du fait des
arrondis. Selon la distribution de fréquence en pourcentage, 26 % des repas
ont un prix compris entre 10 et 19 dollars, 39 % entre 20 et 29 dollars, etc.

Les distributions de fréquence absolue et relative construites à partir des mar-


ges du tableau de tabulation croisée nous fournissent des informations sur
chacune des variables individuellement, mais n’apportent aucune
information relative à leurs relations. L’intérêt principal d’une tabulation
croisée réside dans l’information qu’elle fournit à propos de la relation entre
les variables. D’après les résultats du tableau 2.8, il semble que plus les prix
sont élevés, meilleure est la qualité du restaurant, et plus les prix sont bas,
moins la qualité est bonne.

En convertissant les entrées du tableau en pourcentage, on peut obtenir des


informations supplémentaires sur la relation entre les variables. Par exemple,
le tableau 2.9 correspond aux fréquences du tableau 2.8 divisées par le total
de la ligne considérée et exprimées en pourcentage. Chaque ligne du tableau
2.9 correspond à une distribution de fréquence en pourcentage du prix du
repas pour l’un des niveaux de qualité. Pour les restaurants ayant le niveau

34

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Analyse des données économiques

de qualité le plus faible (bon), on voit que les pourcentages les plus
importants sont associés aux restaurants les moins chers (50 % ont des prix
variant entre 10 et 19 dollars et 47,6 % ont des prix variant entre 20 et 29
dollars). Pour les restaurants ayant le niveau de qualité le plus élevé
(excellent), on voit que les plus importants pourcentages sont associés aux
restaurants les plus chers (42,4 % ont des prix variant entre 30 et 39 dollars
et 33,4 % ont des prix variant entre 40 et 49 dollars). Ainsi, la même relation
entre le prix et la qualité du repas apparaît encore : les repas les plus chers
sont associés aux restaurants ayant les niveaux de qualité les plus élevés.

La tabulation croisée est fréquemment utilisée pour examiner la relation


entre deux variables. En pratique, les rapports de beaucoup d’études
statistiques contiennent un grand nombre de tableaux de tabulation croisée.
Dans l’enquête sur les restaurants de Los Angeles, la tabulation croisée est
basée sur une variable qualitative (le niveau de qualité) et une variable
quantitative (le prix du repas). Des tabulations croisées peuvent également
être effectuées lorsque les deux variables sont qualitatives ou quantitatives.
Toutefois, lorsque des variables quantitatives sont utilisées, il est nécessaire
de regrouper les valeurs que peut prendre la variable dans des classes. Par
exemple :

Tableau 2.9 Pourcentages en ligne pour chaque niveau de qualité

Prix du repas

Niveau de qualité 10-19$ 20-29 $ 30-39 $ 40-49 $ Total

Bon 50,0 47,6 2,4 0,0 100

Très bon 22,7 42,7 30,6 4,0 100

Excellent 3,0 21,2 42,4 33,4 100

35

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

2.4.2 Nuage de point et tendance

Le nuage de point est une représentation graphique de la relation entre deux


variables quantitatives et la tendance est une droite qui fournit une
approximation de la relation.

Exemple : page suivante

La figure ci-dessus reproduit le nuage de points et la tendance (l’équation de


la droite de tendance est y = 36,15 + 4,95x) pour les données du tableau ci-
dessous. Le nombre de tableau publicitaire (x) est représenté sur l’axe
horizontal, les ventes (y) sur l’axe horizontal. Pour le semestre 1, x = 2 et y
= 50, un point ayant ses coordonnées est dessiné sur le diagramme. Des
points similaires sont dessinés pour les neuf autres semaines. Notons que
durant deux semaines, un seul spot publicitaire est diffusé, durant deux autres
semaines, deux spots ont été diffusés, etc.

36

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Analyse des données économiques

Tableau 2.10 Données d’échantillon pour le magasin d’équipement hi-fi


Semaine Nombre des pots Volume des ventes
publicitaire (centaines de
dollars) y

1 2 50

2 5 57

3 1 41

4 3 54

5 4 54

6 1 38

7 5 63

8 3 48

9 4 5

10 2 46

Le nuage de points de la figure ci-dessus révèle une relation positive entre le


nombre de spots publicitaires diffusés et les ventes réalisées. Un volume de
vente plus important est associé à un nombre plus important de spots
publicitaires. La relation n’est pas parfaite dans la mesure où tous les points
ne sont pas situés sur une même ligne droite. Cependant, la forme générale
des points et la tendance suggèrent une relation globalement positive.

Les nuages de point ci-après représentent les principales formes des nuages
de points et le type de relation qu’elles suggèrent. Le graphique en bas à
gauche décrit une relation positive. Le graphique en haut à gauche ne révèle

37

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

aucune relation apparente entre les variables. Le graphique à droite décrit


une relation négative, y ayant tendance à décroître quand x augmente.

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Analyse des données économiques

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Un ensemble de données, aussi modeste soit sa taille, est souvent difficile


à interpréter directement sous sa forme originelle. Des procédures
graphiques et sous forme de tableaux permettent d'organiser et de résumer
les données, de manière à révéler leur tendance et à les interpréter plus
facilement.

 Les distributions de fréquence absolue, relative ou en pourcentage, les


diagrammes en barres et les diagrammes circulaires sont des procédures
graphiques et sous forme de tableaux permettant de résumer des données
qualitatives.

 Quand il s'agit de données quantitatives, on peut utiliser les distributions


de fréquence absolue, relative ou en pourcentage, les diagrammes de
points, les histogrammes, les distributions de fréquence cumulées absolue,
relative, en pourcentage et les ogives, ainsi qu'une technique d'analyse
exploratoire des données, le diagramme « stem-and-leaf ». Pour résumer
des données concernant deux variables, on peut effectuer une tabulation
croisée. Le nuage de points est une méthode graphique illustrant la relation
entre deux variables quantitatives.

39

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

40

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Analyse des données économiques

CHAPITRE 3: STATISTIQUES DESCRIPTIVES :


METHODE NUMERIQUE

3.1 MESURES DE TENDANCE CENTRALE

3.1.1 Moyenne

La moyenne, ou valeur moyenne, est peut-être la mesure de tendance


centrale la plus importante pour une variable. Si les données sont issues d’un
échantillon, la moyenne est notée je ; si les données sont issues d’une
population, la moyenne est notée M.

En langage statistique, il est fréquent de noter la valeur de la première


observation de la variable x x1, la valeur de la seconde observation x2 et ainsi
de suite. De façon générale, la valeur de la ie observation est notée xr Pour
un échantillon de n observations, la formule de la moyenne de l’échantillon
est la suivante.

► Moyenne d'échantillon

3.1.2 Médiane

La médiane est une autre mesure de tendance centrale pour une variable.
Lorsque les données sont classées en ordre croissant (de la plus petite à la
plus grande valeur), la médiane correspond à la valeur centrale. Lorsque le
nombre d’observations est impair, la médiane correspond à la valeur
centrale. Un nombre pair d’observations n’a pas une unique valeur centrale.
Dans ce cas, la convention consiste à définir la médiane comme la moyenne

41

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

des valeurs des deux observations centrales. Par commodité la définition de


la médiane est reformulée ci-dessous.

► Médiane

Classer les observations en ordre croissant (de la plus petite à la plus grande
valeur).

(a) Pour un nombre d'observations impair, la médiane est la valeur


centrale.

(b) Pour un nombre d'observations pair, la médiane est la moyenne des


deux valeurs centrales.

Appliquons cette définition au calcul de la taille médiane des classes de


l’échantillon comportant cinq classes d’un lycée. Si l’on ordonne de façon
croissante les cinq observations, on obtient la liste suivante. 32 42 46 46
54

Puisque le nombre d’observations (n = 5) est impair, la médiane correspond


à la valeur centrale. Ainsi la taille médiane des classes est de 46 élèves. Bien
que l’ensemble de données comporte deux observations qui ont pour valeur
46, chaque observation est traitée séparément lorsque l’on ordonne les
données de façon croissante.

Calculons également le salaire initial médian des 12 jeunes diplômés d’une


école de commerce. Tout d’abord nous ordonnons de façon croissante les 12
observations du tableau 3.1.

3310 3355 3450 3480 3480 3490 3520 3540 3550 3650 3730 3925

Il existe deux valeurs centrales (3490 3520)

42

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Analyse des données économiques

Puisque le nombre d’observations (n = 12) est pair, les deux valeurs centrales
sont : 3 490 et 3 520. La médiane correspond à la moyenne de ces deux
valeurs.

La médiane est la mesure de tendance centrale la plus souvent utilisée pour


les données sur le revenu annuel et la valeur foncière, car quelques valeurs
très élevées du revenu ou de la valeur foncière peuvent accroître la moyenne.
Dans de telles situations, la médiane est une meilleure mesure de tendance
centrale.

Bien que la moyenne soit la mesure de tendance centrale la plus souvent


utilisée, dans certaines situations l’utilisation de la médiane est préférable.
La moyenne est en effet influencée par les valeurs extrêmement petites et
extrêmement grandes. Par exemple, supposez que l’un des diplômés (cf.
tableau 3.1) ait un salaire initial de 10 000 dollars par mois (la famille de
l’individu possède peut-être la société). Si l’on modifie le salaire mensuel
initial le plus élevé du tableau 3.1, égal à 3 925 dollars, par 10 000 dollars et
que l’on recalcule la moyenne, cette dernière passera de 3 540 à 4 046
dollars. Par contre, la médiane égale à 3 505 dollars est inchangée puisque
les valeurs centrales, 3 490 et 3 520 ne sont pas modifiées. Avec cette valeur
extrêmement élevée du salaire initial de l’un des jeunes diplômés, la médiane
fournit une meilleure mesure de tendance centrale que la moyenne. De façon
générale, lorsqu’un ensemble de données contient des valeurs extrêmes, la
médiane est souvent une mesure préférable de la tendance centrale.

3.1.3 Mode

Une troisième mesure de tendance centrale est le mode. Le mode est défini
de la façon suivante.

43

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

► Mode

Le mode correspond à la valeur de l'observation qui a la plus grande


fréquence. Considérons l’exemple de l’échantillon des cinq tailles de classes.
La seule valeur qui apparaît plus d’une fois est 46. Puisque cette valeur, qui
a une fréquence de 2, a la plus grande fréquence, il s’agit du mode.
Considérons à présent l’échantillon des salaires initiaux des diplômés d’une
école de commerce. Le seul salaire mensuel initial qui apparaît plus d’une
fois est 3 480 dollars. Puisque cette valeur a la plus grande fréquence, il s’agit
du mode.

Il est possible que plusieurs valeurs apparaissent avec la même


fréquence et que cette fréquence soit la plus importante. Dans ce cas, plus
d’un mode existe. Si les données ont exactement deux modes, on dit que les
données sont bimodales. Si les données ont plus de deux modes, on dit
qu’elles sont multimodales. Dans les cas multimodaux, le mode n’est
presque jamais utilisé car énumérer trois modes ou plus n’est pas
particulièrement utile pour décrire les données.

3.1.4 Percentiles

Un percentile fournit des informations sur la manière dont les observations


sont réparties dans l’intervalle entre la plus petite et la plus grande valeur.
Pour des données dont la valeur n’est pas répétée plusieurs fois, le pe
percentile divise l’ensemble de données en deux parties.

44

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Analyse des données économiques

Environ p pour cent des observations ont une valeur inférieure au pe percen-
tile ; environ (100- p) pour cent des observations ont une valeur supérieure
au p' percentile. Le p' percentile est défini formellement de la façon suivante:

► Percentile

Le p* percentile est la valeur telle que au moins p pour cent des observations
sont inférieures ou égales à cette valeur, et au moins (100 - p) pour cent des
observations sont supérieures ou égales à cette valeur.

Les résultats des tests d’admission des grandes écoles et universités sont
fréquemment rapportés en termes de percentiles. Par exemple, supposez
qu’un candidat obtienne une note de 54 à l’oral du test d’admission. Les
résultats de cet étudiant ne sont pas directement comparables à ceux obtenus
par d’autres étudiants ayant effectué le même test. Cependant, si la note de
54 correspond au 70e percentile, nous savons qu'approximativement 70 %
des étudiants ont une note inférieure à celle de cet individu et
qu’approximativement 30 % des étudiants ont une note supérieure.

La procédure suivante peut être utilisée pour calculer lepe percentile.

► Calculer le pe percentile

Etape 1. Classer les données en ordre croissant (de la plus petite à la plus
grande valeur).

Étape 2. Calculer un index i

où p est le percentile considéré et n le nombre d'observations.

Etape 3. (a) Si / n'est pas un nombre entier, l'arrondir. La position du pe


percentile correspond à l'entier supérieur à i.
45

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

(b) Si / est un nombre entier, la position du pe percentile correspond à la


moyenne des valeurs des observations i et i + 1.

Suivre ces étapes facilite le calcul des percentiles.

Pour illustrer cette procédure, déterminons le 85e percentile pour les données
sur les salaires initiaux du tableau 3.1.

Etape 1. Classer les données en ordre croissant.

Etape 2. i = (P/100)n = (85/ 100)12= 10,2

Étape 3. Puisque i n’est pas un nombre entier, on l’arrondit. La position


du 85e percentile correspond au nombre entier supérieur à 10,2, soit la
11e position.

En reprenant les données, on s’aperçoit que le 85e percentile est égal à 3 730.

Considérons à présent le calcul du 50e percentile pour les données sur les
salaires initiaux. En appliquant l’étape 2, on obtient

Puisque i est un nombre entier, d’après l’étape 3(b), le 50 e percentile


correspond à la moyenne des 6e et 7e observations ; ainsi le 50e percentile est
égal à (3 490 +3520)/2 = 3505. Remarquez que le 50e percentile est
également la médiane.

3.1.5 Quartiles

Il est souvent utile de diviser les données en quatre parts, chacune


contenant approximativement un quart, soit 25 % des observations. La figure
3.1 représente un ensemble de données divisé en quatre parts. Les points de
division sont appelés quartiles et sont définis de la façon suivante

Q1 = premier quartile, ou 25e percentile

46

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Analyse des données économiques

Q2 = deuxième quartile, ou 50e percentile (aussi la médiane)

Q3 = troisième quartile, ou 75e percentile.

Les quartiles sont des percentiles particuliers ; aussi, les étapes de calcul des
percentiles peuvent être directement appliquées au calcul des quartiles.

Les données sur les salaires initiaux sont de nouveau classées en ordre
croissant. Q2, le deuxième quartile (la médiane), a déjà été calculé : il est égal
à 3 505.

3310 3355 3450 3480 3480 3490 3520 3540 3550 3650 3730 3925

Le calcul des quartiles Q, et Qy nécessite l’utilisation de la règle de calcul


des 25e et 75e percentiles. Ces calculs sont présentés ci-dessous.

Puisque / est un nombre entier, l’étape 3(b) indique que le premier quartile,
ou 25e percentile, est la moyenne de la 3e et de la 4e observation ; ainsi, =
(3450 + 3580)/2 = 3465.

47

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3.2 MESURES DE VARIABILITÉ

I n plus des mesures de tendance centrale, il est souvent utile de considérer


des mesures de variabilité ou de dispersion des données. Par exemple,
supposons que vous êtes le directeur du service des achats d’une grande
entreprise et que régulièrement vous passez commande à deux fournisseurs
différents. Après plusieurs mois, vous vous apercevez que le nombre moyen
de jours nécessaires aux deux fournisseurs pour honorer les commandes est
de dix jours. Les histogrammes indiquant le nombre de jours nécessaires aux
deux fournisseurs pour honorer une commande sont représentés à la figure
3.2. Bien que le nombre moyen de jours soit égal à 10 pour les deux
fournisseurs, peut-on accorder le nu'iiic degré de confiance aux deux
fournisseurs en termes de délais de livraison ? Notez l>i dispersion, ou
variabilité, dans les délais de livraison, indiquée par les histogrammes. (Jtiel
fournisseur préfèreriez-vous ?

48

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Analyse des données économiques

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Il est préférable d'utiliser la médiane plutôt que la moyenne comme mesure de


tendance centrale lorsque l'ensemble de données contient des valeurs
extrêmes. Une autre mesure parfois utilisée, lorsque des valeurs extrêmes sont
présentes, est la moyenne tronquée.
 la moyenne tronquée est obtenue en supprimant un certain pourcentage des
observations les plus petites et des observations les plus grandes d'un
ensemble de données puis en calculant la moyenne des valeurs restantes.

49

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

La variabilité des délais de livraison crée une incertitude dans le planning de


production. U» méthodes présentées dans cette section aident à mesurer et à
comprendre la variabilité.

Pour la plupart des entreprises, recevoir les matériaux et les marchandises


dans les délais est important. Le délai de sept ou huit jours demandé par les
distributeurs J. C. Clark peut-être considéré comme acceptable ; par contre,
un délai de treize ou quinze jours peut être désastreux en terme de gestion de
la production.

3.2.1 Étendue

L’étendue est la mesure de dispersion la plus simple.

► Étendue

Etendue = Valeur la plus grande - Valeur la plus petite

Reprenons les données sur les salaires initiaux des diplômés d’une école de
commerce du tableau 3.1. Le salaire initial le plus élevé est de 3 925 et le
plus petit est de 3 310. L’étendue est égale à 3 925-3 310 = 615.

Bien que l’étendue soit la mesure de dispersion la plus simple à calculer, elle
est rarement utilisée seule parce qu’elle est basée uniquement sur deux
observations et donc est très influencée par les valeurs extrêmes. Supposons
que l’un des diplômés ait un salaire initial de 10 000 dollars par mois. Dans
ce cas, l’étendue serait égale à 10 000-3 310 = 6 690 au lieu de 615. Cette
valeur importante de l’étendue ne décrit pas correctement la dispersion des
données, qui contiennent 11 observations sur 12 comprises entre 3 310 et
3 730.

50

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Analyse des données économiques

3.2.2 Étendue interquartile

L’étendue interquartile (EIQ) est une mesure de dispersion qui n’est pas
dépendante des valeurs extrêmes. Cette mesure de dispersion est égale à
l’écart entre le troisième quartile Q3 et le premier quartile Q1 En d’autres
termes, l’intervalle interquartile mesure l’étendue de la moitié centrale des
observations.

► Étendue interquartile

EIQ = Q3 – Q1

Pour les données sur les salaires mensuels initiaux, les 1er et 3e quartiles sont
respectivement égaux à 3 465 et 3 600. Ainsi, l’intervalle interquartile est
égal à 3 600-3 465 = 135.

3.2.3 Variance

La variance est une mesure de dispersion qui utilise toutes les observations.
La variance est basée sur la différence entre la valeur de chaque observation
(xi) et la moyenne (X barre pour un échantillon, µ pour la population). La
différence entre chaque observation x. et la moyenne est appelée écart par
rapport à la moyenne. Pour un échantillon, un écart par i apport à la moyenne
s’écrit (Xi - X barre) ; pour une population, il s’écrit (X i – µ). Pour calculer
la variance, les écarts par rapport à la moyenne sont élevés au carré.

Si les données sont issues d’une population, la moyenne des écarts au carré
est appelée variance de la population.

51

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Dans le cadre d’une population comprenant N observations, de moyenne La


variance est définie par l’expression suivante :

► Variance de la population

 X  
2

 2
 i

Dans la plupart des études statistiques, les données à analyser sont issues
d’un échantillon. Le calcul de la variance d’un échantillon nous permet
généralement ensuite il estimer la variance de la population σ2. Bien qu’une
explication détaillée ne soit pas l’objet de ce paragraphe, on peut souligner
que si la somme des écarts par rapport à la moyenne au carré est divisée par
n - 1 et non par «, la variance de l’échantillon fournira un estimateur sans
biais de la variance de la population. Pour cette raison, la variance de
l’échantillon, notée s2, est définie de la façon suivante :

► Variance de l'échantillon

 X 
2
X
 2
 i

n 1

Avant de poursuivre, notez que les unités associées à la variance de


l’échantillon sont souvent à l’origine de confusions. Puisque les valeurs
additionnées dans le calcul de la variance, (jc ( -3r)~, sont élevées au carré,
les unités associées à la variance de l’échantillon sont également élevées au
carré. Par exemple, la variance d’échantillon pour les données sur la taille
des classes est égale à 64 (élèves)2. Le fait que les unités associées à la
variance soient élevées au carré, rend difficile l’interprétation intuitive de la
valeur numérique de la variance. Nous vous recommandons de considérer la
variance comme une mesure utile pour comparer le degré de dispersion de
plusieurs variables. La variable qui a la plus grande variance, a la plus grande
52

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Analyse des données économiques

dispersion. Il n’est pas nécessaire de chercher d’autres interprétations à la


valeur de la variance.

La variance est utile pour comparer la dispersion de plusieurs variables.

Considérons à présent l’exemple des salaires initiaux des 12 diplômés d’une


école de commerce, énumérés dans le tableau 3.1, pour illustrer le calcul de
la variance d’échantillon. Dans la section 3.1, nous avons montré que la
moyenne d’échantillon des salaires initiaux était égale à 3 540. Le calcul de
la variance d’échantillon (s2 = 27440,91) est décrit dans le tableau 3.4.

Remarquez que dans les tableaux 3.3 et 3.4, nous avons noté à la fois la
somme des écarts par rapport à la moyenne et la somme des écarts par rapport
à la moyenne au carré. Pour tout ensemble de données, la somme des écarts
par rapport à la moyenne est toujours égale à zéro. Ainsi, comme indiqué

dans les tableaux 3.3 et 3.4, 


X i 
X 0

Tableau 3.3 Calcul des écarts et des écarts au carré par rapport à la
moyenne pour les données relatives à la taille des classes

Nombre Taille moyenne Ecart par rapport Ecart au carré par


d’étudiant dans la des classes ( X ) à la moyenne (Xi - rapport à la

moyenne Xi - X 
2
classe (Xi) X)

46 44 2 4

54 44 10 100

42 44 -2 4

46 44 2 4

32 44 12 144

Somme=0 Somme=256

53

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Tableau 3.4 Calcul de la variance d’échantillon pour les données sur


les salaires initiaux des jeunes diplômés

Salaire mensuel Moyenne Ecart par rapport Ecart au carré par


(Xi) d’échantillon à la moyenne (Xi - rapport à la
X) moyenne

Xi - X 2

3450 3540 -90 8100

3550 3540 10 100

3650 3540 110 12 100

3480 3540 -60 3 600

3355 3540 -185 34 225

3310 3540 -230 52 900

3490 3540 -50 2 500

3730 3540 190 36 100

3540 3540 0 0

3925 3540 385 148 225

3520 3540 -20 400

3480 3540 -60 3 600

Somme=0 Somme= 301 850

 2

Xi - X 2


301850
 27440,91
n 1 11

54

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Analyse des données économiques

3.2.4 Écart type

I 'écart type correspond à la racine carrée de la variance. En utilisant les


notations adoptées pour définir la variance d’échantillon et la variance de la
population, on utilise s pour noter l’écart type de l’échantillon et o pour noter
l’écart type de la population. L’écart type est déduit de la variance de la façon
suivante.

► Écart type

Écart type de l'échantillon =  = 


2

Écart type de la population = σ = 


2

L’écart type de l'échantillon  est l'estimateur de l'écart type de la population


σ.

L'écart type est plus facile à interpréter que la variance puisqu'il est mesuré
dans les mêmes unités que les données.

3.2.5 Coefficient de variation

Dans certaines situations, il est intéressant d’obtenir un indicateur du rapport


entre l’écart type et la moyenne. Cette mesure est appelée coefficient de
variation et est généralement exprimée en pourcentage.

Le coefficient de variation est une mesure de dispersion relative ; il mesure


l'écart type relatif à la moyenne.

► Coefficient de variation

Ecart  type
100
Moyenne

55

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

1. Une formule alternative pour calculer la variance d'échantillon est

2  
X i2  n X 2
n 1

3.3 MESURES DE TENDANCE CENTRALE ET DÉTECTION DES


VALEURS ABERRANTES

Nous avons décrit plusieurs mesures de tendance centrale et de dispersion


pour les données. En outre, il est souvent important d’avoir une idée de la
forme de la distribution des données. Dans le chapitre 2, nous avons évoqué
le fait qu’un histogramme constitue une représentation graphique de la
distribution. L’asymétrie est une mesure numérique importante permettant
de déterminer la forme d’une distribution.

3.3.1 Variable centrée réduite

Outre les mesures de tendance centrale, de dispersion et d’asymétrie des


données, la tendance relative mérite également notre attention. Les mesures
de tendance relative nous permettent de déterminer l’écart d’une valeur
particulière par rapport à la moyenne.

56

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Analyse des données économiques

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Les logiciels statistiques et les tableurs peuvent être utilisés pour calculer les statistiques
descriptives présentées dans ce chapitre.

 L'écart type constitue une mesure très utilisée du risque associé aux investissements boursiers
et aux fonds communs de placement Il fournit une mesure des fluctuations mensuelles des
rendements par rapport au rendement moyen de long terme.

 Arrondir la valeur de la moyenne d'échantillon x et les valeurs des écarts au carré (x, - x)2
peut introduire des erreurs lorsqu'une calculatrice est utilisée pour calculer la variance et
l'écart type. Pour réduire les erreurs d'arrondis, nous recommandons d'utiliser au moins six
chiffres après la virgule dans les calculs intermédiaires. La variance (ou l'écart type) peut
ensuite être arrondie à deux chiffres après la virgule.

57

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

En utilisant la moyenne et l’écart type, on peut déterminer la position relative


d’une observation. Supposons que nous ayons un échantillon de n
observations, notées x,, x2,xn, dont la moyenne x et l’écart type 5 ont été
calculés. En les associant à chaque observation V, on obtient une autre valeur
appelée variable centrée réduite. L’équation (3.9) explique comment la
variable centrée réduite est calculée pour chaque observation.

► Variable centrée réduite z

Xi  X
Zi 

z, est la variable centrée réduite pour l'observation i

X est la moyenne d'échantillon

 est l'écart type d'échantillon

La variable centrée réduite zi peut être interprétée comme le nombre d’écarts


type qui séparent de la moyenne 3c. Par exemple, Zj =1,2 signifie que .v, se
situe à 1,2 écart type au-dessus de la moyenne d’échantillon. De même, z 2 =
-0,5 signifie que x2 se situe à 1/2 écart type en-dessous de la moyenne
d’échantillon. Les valeurs de la variable centrée réduite sont positives
lorsque les observations sont supérieures à la moyenne et négatives lorsque
les observations sont inférieures à la moyenne. Lorsque la valeur de la
variable centrée réduite est nulle, l’observation est égale à la moyenne. La
variable centrée réduite peut être interprétée comme une mesure de tendance
centrale relative des observations. Ainsi, des observations de deux ensembles
de données différents, qui ont la même variable centrée réduite, peuvent être

58

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Analyse des données économiques

considérées comme ayant la même situation relative, c’est-à-dire comme


étant placées à un même nombre d’écarts type par rapport à la moyenne.

Les valeurs des variables centrées réduites pour les données sur la taille des
classes sont énumérées dans le tableau 3.5. La moyenne d’échantillon, x =
44, et l’écart type d’échantillon, 5 = 8, ont été calculés précédemment. La
valeur de la variable centrée réduite de la 5e observation, égale à -1,5, indique
que cette observation est la plus éloignée de la moyenne ; elle se situe à 1,5
écart type en-dessous de la moyenne.

3.3.2 Le théorème de Chebyshev

Le théorème de Chebyshev nous permet de déterminer le pourcentage


d’observations qui devraient se situer à un certain nombre d’écarts type de
part et d’autre de la moyenne.

► Théorème de Chebyshev

Au moins (l- 1/z2) des observations doivent se situer au plus à |z| écarts type
de part et d'autre de la moyenne (c'est-à-dire dans l'intervalle [ X - z  ; X +
z  ]), avec z supérieur à 1.

Quelques conséquences de ce théorème, avec z = 2, 3 ou 4 écarts type, sont


décrites ci-dessous.

59

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Tableau 3.5: Valeur de la variable centrée réduite pour les données sur
la taille des classes

Nombre d'étudiants Écart par rapport à Valeur de la variable


dans la classe (Xi) la moyenne centrée réduit

(Xi- X )

46 2 2/8 = 0,25

54 10 10/8 = 1,25

42 -2 -2/8 = -0,25

46 2 2/8 = 0,25

32 -12 -12/8 = -1,50

• Au moins 0,75 ou 75 % des observations se situent, au plus, à 2 écarts


type de part et d’autre de la moyenne (dans l’intervalle [ X -2  ; X + 2  ]).

• Au moins 0,89 ou 89 % des observations se situent, au plus, à 3 écarts


type de part et d’autre de la moyenne (dans l’intervalle [ X -3  ; X +3  ]).

• Au moins 0,94 ou 94 % des observations se situent, au plus, à 4 écarts


type de part et d’autre de la moyenne (dans l’intervalle [ X -4  ; X + 4  ]).

Pour illustrer le théorème de Chebyshev, supposons que la moyenne des


notes de 100 étudiants d’une école de commerce, obtenues à l’examen de
statistiques, soit égale à 70 et que l’écart type soit égal à 5. Combien
d’étudiants ont obtenu une note comprise entre 60 et 80 ? Combien
d’étudiants ont obtenu une note comprise entre 58 et 82 ?

Pour les notes comprises entre 60 et 80, on peut remarquer que 60 correspond
à la moyenne moins 2 fois l’écart type et 80 correspond à la moyenne plus 2
60

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Analyse des données économiques

fois l’écart type. D’après le théorème de Chebyshev, au moins 75 % des


observations doivént avoir une valeur distante d’au plus ±2 écarts type de la
moyenne. Aussi, au moins 75 % des étudiants doivent avoir obtenu une note
comprise entre 60 et 80.

Pour les notes comprises entre 58 et 82, puisque (58 — 70)/5 = -2,4, 58 se
situe à 2,4 écarts type en-dessous de la moyenne et puisque (82-70)/5 = +2,4,
82 se situe à 2,4 écarts type au-dessus de la moyenne. En appliquant le
théorème de Chebyshev avec z = 2,4, on obtient

= 0,826

 1   1 
1  2   1  2
 0,826
 Z   2,4 

Au moins 82,6 % des étudiants doivent avoir une note comprise entre 58 et
82.

Le théorème de Chebyshev exige que z soit supérieur à 1, mais z n'est pas


forcément un nombre entier.

3.3.3 La règle empirique

L’un des avantages du théorème de Chebyshev est qu’il s’applique à tout


ensemble de données, quelle que soit la forme de la distribution des données.
En conséquence, il peut être utilisé pour toutes les distributions représentées
à la figure 3.3. Dans la pratique, cependant, de nombreux ensembles de
données ont une distribution en forme de cloche, ou de butte, semblable à
celle représentée par la figure 3.4. Lorsque l’on pense que les données
suivent une telle distribution, la règle empirique peut être utilisée pour
déterminer le pourcentage d’observations qui se situent à une certaine
distance, mesurée en écarts type, autour de la moyenne.
61

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Figure de distribution symétrique en forme de (loche ou de butte

► Règle empirique

Pour des données ayant une distribution en forme de cloche :

• Environ 68 % des observations se situent dans l'intervalle [x-  ; x


+  ].

• Environ 95 % des observations se situent dans l'intervalle [x- 2  ;


x + 2  ].

• Presque toutes les observations se situent dans l'intervalle [x-3 


;x+ 3  ].

Par exemple, les flacons de détergent liquide sont remplis automatiquement


sur une chaîne de production. Les poids de remplissage ont fréquemment une
distribution en forme de cloche. Si le poids moyen de remplissage est de 16
onces et l’écart type de 0,25 once, on peut utiliser la règle empirique pour
obtenir les conclusions suivantes.

62

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Analyse des données économiques

• Approximativement 68 % des flacons remplis doivent peser entre


15,75 et 16,25 onces

(la moyenne plus ou moins un écart type).

• Approximativement 95 % des flacons remplis doivent peser entre


15,50 et 16,50onces

(la moyenne plus ou moins 2 écarts type).

• Presque tous les flacons doivent peser entre 15,25 et 16,75 onces (la
moyenne plus ou moins 3 écarts type).

3.3.4 Détection des valeurs aberrantes

Parfois un ensemble de données contient une ou plusieurs observations


anormalement grandes ou petites. Ces valeurs extrêmes sont dites aberrantes.
Les statisticiens expérimentés identifient les valeurs aberrantes et les
reconsidèrent chacune attentivement. Une valeur aberrante peut provenir
d’une erreur d’enregistrement. Si tel est le cas, elle doit être corrigée avant
toute analyse supplémentaire. Une valeur aberrante peut également provenir
d’une observation qui n’a pas été correctement incluse dans l’ensemble de
données ; si tel est le cas, elle doit être supprimée. Pour finir, une valeur
aberrante peut être une valeur inhabituelle, correctement enregistrée et qui
appartient à l’ensemble de données. Dans une telle situation, elle doit être
conservée.

Les variables centrées réduites peuvent être utilisées pour identifier les
valeurs aberrantes. Rappelons que la règle empirique nous permet de
conclure que, pour des données distribuées en forme de cloche, presque
toutes les observations sont comprises entre la moyenne et plus ou moins 3
écarts type. Ainsi, en utilisant les variables centrées réduites pour identifier
63

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

les valeurs aberrantes, nous recommandons de considérer toute observation


dont la variable centrée réduite z est inférieure à -3 ou supérieure à +3,
comme aberrante. De telles observations doivent être réexaminées avec
attention pour déterminer si elles appartiennent bien à l’ensemble des
données.

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 Le théorème de Chebyshev est applicable à tout ensemble de données et peut être utilisé
pour déterminer le nombre minimum de données qui seront à une certaine distance,
établie en écarts type, de part et d'autre de la moyenne. Si l'on pense que la distribution
des données est en forme de cloche, on peut en dire plus. Par exemple, la règle
empirique nous permet de dire qu'approximativement 95 % des observations seront
dans l'intervalle [ x - 2 s ; x + 2s] ; le théorème de Chebyshev nous permet seulement de
conclure qu'au moins 75 % des observations seront dans cet intervalle.

 Avant d'analyser un ensemble de données, les statisticiens effectuent habituellement


diverses vérifications afin de garantir la validité des données. Dans une étude
importante, il n'est pas rare de faire des erreurs en collectant les données ou en les
entrant dans l'ordinateur. L'identification des valeurs aberrantes est l'un des outils
utilisés pour vérifier la validité des données.

64

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Analyse des données économiques

C'est une bonne idée de vérifier la présence de valeurs aberrantes avant de


prendre des décisions en se basant sur l'analyse des données. Des erreurs sont
souvent commises en collectant les données et en les enregistrant. Les
valeurs aberrantes ne doivent pas nécessairement être supprimées, mais leur
exactitude doit être vérifiée avant toute analyse supplémentaire des données.

Reprenons les variables centrées réduites pour les données sur la taille des
classes du tableau 3.5. La valeur de -1,5, associée à la cinquième taille de
classe, indique que cette observation est la plus éloignée de la taille moyenne.
Cependant, cette valeur est comprise entre -3 et +3, limites au-delà
desquelles l’observation est considérée comme aberrante. Aussi, les
variables centrées réduites n’indiquent pas la présence de valeurs aberrantes
dans l’ensemble de données sur la taille des classes.

3.4 ANALYSE EXPLORATOIRE DES DONNEES

Dans le chapitre 2, nous avons introduit le diagramme « stem-and-leaf » en


tant que technique d’analyse exploratoire des données. Rappelons que
l’analyse exploratoire .des données nous permet d’utiliser des calculs
arithmétiques simples et des graphiques faciles à dessiner, pour résumer les
données. Dans cette section, nous poursuivons l’analyse exploratoire des
données, en considérant les résumés en cinq chiffres et les « boîtes-à-pattes
» (box plots, en anglais).

3.4.1 Résumé en cinq chiffres

Dans un résumé en cinq chiffres, les cinq valeurs suivantes sont utilisées
pour résumer les données.

1. Valeur la plus petite

2. Premier quartile (Q1)


65

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

3. Médiane (Q2)

4. Troisième quartile (Q3)

5. Valeur la plus élevée

La façon la plus simple de construire un résumé en cinq chiffres est tout


d’abord d’ordonner les observations de façon croissante. Ensuite, il est facile
d’identifier la plus petite valeur, les trois quartiles et la plus grande valeur.
Les salaires mensuels initiaux, présentés dans le tableau 3.1, pour un
échantillon de 12 diplômés d’une école de commerce, sont réécrits ici en
ordre croissant.

3310 3355 3450 3480 3480 3490 3520 3540 3550


3650 3730 3925

La médiane égale à 3 505 et les quartiles, Q, = 3 465 et Q3 = 3 600, ont déjà


été calculés (cf. section 3.1). La valeur la plus petite des données est 3 310,
la plus grande 3 925. Ainsi le résumé en cinq chiffres pour les données sur
les salaires comporte les chiffres suivants : 3 310, 3 465,3 505,3 600, 3 925.
Approximativement un quart, ou 25 % des observations sont comprises entre
deux nombres adjacents du résumé en cinq chiffres.

Q1= 3465 Q2= 3505 Q3 =3600

3.4.2 Boîte-à-pattes

La boîte-à-pattes est une illustration des données, basée sur le résumé en cinq
chiffres. La médiane et les quartiles Q3 et Q1 sont les éléments clés de la
construction d’une boîte-à-pattes. L’étendue interquartile, EIQ = Q3-Qi est
également utilisée. La figure 3.5 correspond à la boîte-à-pattes obtenue pour

66

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Analyse des données économiques

les données sur les salaires mensuels initiaux. Les étapes de la construction
d’une boîte-à-pattes sont détaillées ci-dessous.

1. On dessine une boîte ; les 1er et 3e quartiles constituent les deux


extrémités de la boîte. Pour les données sur les salaires, Q1 = 3465 et Q3=
3600. La boîte contient 50 % des observations centrales.

2. Une ligne verticale est tracée dans la boîte au niveau de la médiane (3


505 pour les données sur le salaire).

3. On fixe les limites en utilisant l’étendue interquartile, EIQ = Q3 – Q1.


Les limites de la boîte-à-pattes sont situées aux points (Q1 - 0,5EIQ) et (Q3
+ 0,5EIQ). Pour les données sur les salaires, EIQ = Q3-Q1 = 3600-3465 =
135. Ainsi, les limites sont 3465-(1,5 x 135) = 3262,5 et 3600 + (1,5 x 135)
= 3802,5. Les valeurs situées hors de ces limites sont considérées être des
valeurs aberrantes.

4. Les lignes en pointillées sur la figure 3.5 constituent les pattes. Les
pattes sont tracées depuis la fin de la boîte jusqu’à la plus petite valeur des
observations comprises entre les limites calculées à l’étape 3, d’un côté, et
jusqu’à la plus grande valeur des observations comprises entre les limites
calculées à l’étape 3, de l’autre côté. Ainsi les pattes vont jusqu’à 3 310 et 3
730 de part et d’autre de la boîte.

5. Enfin, les valeurs aberrantes sont représentées par le symbole *. Dans


la figure ci-dessous, on remarque une valeur singulière, l’observation 3 925.

La boîte-à-pattes est un autre moyen d'identifier les valeurs aberrantes. Mais


elle n'identifie pas nécessairement les mêmes valeurs que la méthode des
variables centrées réduites, qui considère comme aberrantes les valeurs dont

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

la valeur centrée réduite z est inférieure à -3 ou supérieure à +3. L'une ou


l'autre procédure (ou les deux) peuvent être utilisées.

Figure Boîte-à-pattes réalisée à partir des données relatives aux salaires


mensuels initiaux des jeunes diplômés, avec des droites indiquant les
limites inférieure et supérieure

68

Page 331 of 343


Analyse des données économiques

POINTS IMPORTANTS A RETENIR

 .Un avantage des procédures d'analyse exploratoire des données est leur facilité
d'utilisation ; peu de calculs numériques sont nécessaires. Il faut simplement
ordonner les observations de façon croissante et identifier les cinq valeurs qui
forment le résumé en cinq chiffres.

 La boîte-à-pattes peut alors être facilement construite. Il n'est pas nécessaire de


calculer la moyenne et l'écart type des données.

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

EXCERCICES D’ASSIMILATION
I. Questions de contrôle de connaissance

1. Qu’est-ce que la médiane ?


2. Qu’est-ce qu’un percentile ?
3. Qu’est-ce que l’étendu d’une série statistique?

II. Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de texte, commentaire, cas
pratique…)
Exercice 1

1. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 10, 20, 12, 17 et 16. Calculer la
moyenne et la médiane.
2. Considérer un échantillon avec les observations suivantes: 10, 20, 21, 17, 16 et 12. Calculer
la moyenne et la médiane.
3. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 27,25, 20, 15, 30,34, 28 et 25.
Calculer le 20e, 25e, 65e et 75e percentile.
4. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 53, 55, 70, 58, 64, 57, 53, 69,
57, 68 et 53. Calculer la moyenne, la médiane et le mode.
Exercice 2

1. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 10, 20, 12, 17 et 16. Calculer
l’étendue et l’étendue interquartile.
2. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 10, 20, 12, 17 et 16. Calculer
la variance et l’écart type.
3. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 27, 25, 20, 15, 30, 34 ,28 et
25. Calculer l’étendue, l’étendue interquartile, la variance et l’écart type.

Exercice 3
Le score d’un joueur de boules lors de six parties était respectivement de 182, 168, 184, 190,
170 et 174 points. En considérant ces données comme celles d’un échantillon, calculer les
statistiques descriptives suivantes :
1. L’étendue.
2. La variance.
3. L’écart type.
4. Le coefficient de variation

70

Page 333 of 343


Analyse des données économiques

EXERCICES D’ASSIMILATION

Exercice de 3ème niveau de difficulté (dissertation, étude de texte, commentaire,


cas pratique…) Suite

Exercice 4

1. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 10, 20, 12, 17 et 16.
Calculer les valeurs de la variable centrée réduite z pour chacune des cinq
observations.
2. Considérer un échantillon de moyenne 500 et d’écart type 100. Quelle est la
valeur de la variable centrée réduite z pour les observations suivantes : 520, 650,
500, 450 et 280 ?

Exercice 5

1. Considérer un échantillon avec les observations suivantes : 27, 25,20, 15, 30, 34,
28 et 25. Fournir le résumé en cinq chiffres de ces données.
2. Construire la boîte-à-pattes pour les données de l’exercice 36.
3. Fournir le résumé en cinq chiffres et construire la boîte-à-pattes pour les données
suivantes : 5, 15, 18, 10, 8, 12, 16, 10, 6.
4. Le premier et le troisième quartile d’un ensemble de données sont
respectivement égaux à 42 et 50. Calculer les limites inférieure et supérieure.
Peut-on considérer la valeur 65 comme une valeur aberrante ?

71

Page 334 of 343


Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Références

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2. BAILLARGEON, G. (2004). Méthodes statistiques avec application
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3. BESSON, J.-L. (1992). « Les statistiques : vraies ou fausses »,
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4. BOUDON, R. (1990). L’art de se persuader, Paris, Fayard.
5. BOUROCHE, J.-M. et G. SAPORTA (1980). L’analyse des données,
Paris, Presses universitaires de France.
6. CALLON, M. et B. LATOUR(1991), La science telle qu’elle se fait,
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7. DOMETRIUS, N. (1992). Social Statistics Using SPSS, New York,
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8. DROESBEKE, J.-J. et L. LEBART (2001). Enquêtes, modèles et
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9. EAGLY, A. et CHAIKEN (1995). The Psychology of Attitudes, New
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10. GOURIÉROUX, Ch. (2000). Econometrics of Qualitative Dependent
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11. GREEN, B.S. et N.J. SALKIND (2004). Using SPSS for Windows and
Macin- tosh : Analysing and Understanding Data, New York, Prentice
Hall.
12. NORUSIS, M.J. (2005). SPSS 13.0 Guide to Data Analysis, Upper
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Analyse des données économiques

13. STAFFORD, J. et Br. SARRASIN (2005). La prévision-prospective


en gestion, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec.
14. VERBEEK, M. (2004). A Guide to Modern Econometrics, New York,
Wiley..

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Les manuels de l’IUA-Licence 2 Sciences économiques / Semestre 3

Analyse des données


économiques
Rodolphe LOA BI

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