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2020

Unité d'Enseignement
Immunologie médicale
2ème Année – S8

DZVET 360
‫القرآن‬ ‫‪‬‬

‫األذكار‬ ‫‪‬‬

‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬
‫تطبيق إسالم بوك ‪Islambook‬‬

‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

‫جوامع الدعاء‬ ‫أذكار الصالة‬ ‫أذكار االستيقاظ‬ ‫أذكار النوم‬

‫أذكار متفرقة‬ ‫أدعية األنبياء‬ ‫األدعية القرآنية‬ ‫أدعية نبوية‬

‫أذكار المنزل‬ ‫أذكار الوضوء‬ ‫أذكار المسجد‬ ‫أذكار اآلذان‬

‫دعاء ختم القرآن الكريم‬ ‫أذكار الحج والعمرة‬ ‫أذكار الطعام‬ ‫أذكار الخالء‬

‫فضل القرآن‬ ‫فضل السور‬ ‫فضل الذكر‬ ‫فضل الدعاء‬

‫القرآن‬ ‫الرقية الشرعية‬


‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
UE : S8 - IMMUNOLOGIE MEDICALE
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

 Comprendre et décrire les principaux mécanismes immuns contre


les infections, les parasites, les tumeurs, ainsi que les
dérèglements de l'immunité.

 Utiliser ces compétences pour effectuer une vaccination ou un


diagnostic.

SOMMAIRE

CM0 -Présentation du module


CM1- Rappels d’immunologie générale
CM2 - Immunité innée
CM3 - Immunité antibactérienne et antifongique
CM4 - Immunité antivirale
CM5 - Immunité antiparasitaire
CM6 - Hypersensibilité de type 1
CM7 - Hypersensibilité de type 2
CM8 - Hypersensibilité de type 3
CM9 - Hypersensibilité de type 4
CM10 - Immunité anti-tumorale
CM11 - Auto-immunité
CM12 - Immunité de greffe
CM13- Déficits immunitaires
CM14 - Vaccinologie, généralités sur les immunités
CM15 - La vaccination et les vaccins
CM16 - Adjuvants et immunomodulateurs

TD 1-2 Questions de cours


TD3 - Récapitulatif Hypersensibilités
TD4 - Vaccination des carnivores domestiques + Liste des vaccins utilisés
en médecine vétérinaire
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Présentation du module d’immunologie
médicale

Vous trouverez à la fin les abréviations fournies par les professeurs pour l’année

 Présentation et objectifs :

L’enseignement est réparti sur 16 CM du mardi 9 février au vendredi 18 mars et 8h de TD.

Ce cours est à l’interface :

 De l’immunologie générale : il est important de bien maîtriser les cours du S6


 De la microbiologie générale et spécialisée : virologie, bactériologie, parasitologie
(parasites et champignons)….
 De la médecine des animaux de compagnie (les "pets") et des animaux de rente
 De la pathologie infectieuse → MEDECINE PREVENTIVE
 De l'anatomie pathologique
 De la chirurgie, l’épidémiologie, la génétique médicale, la physiologie, etc

Il y a peu de domaines vétérinaires sans composante immunitaire ; ce cours sera utile plus
tard dans différents domaines tels que la médecine néo-natale et l'immunité colostrale, la
vaccination, les diagnostics de laboratoire, les maladies chroniques et celles à composante
immunitaire provoquant le déséquilibre de l’homéostasie immune.
AVERTISSEMENT : Qui dit interface, laisse supposer parfois des redondances entre les
différentes disciplines = quelques redites inévitables et renoncement à certaines informations.
 Programme de l’enseignement :

1. Immunité spéciale
1. Rappels sur l’immunité et immunité innée
2. Immunité anti-bactérienne
3. Immunité anti-virale
4. Immunité anti-parasitaire
5. Immunité du rejet de greffe
6. Immunité anti-tumorale

Objectifs : Etudier (et rappeler) les particularités des mécanismes de la réponse immunitaire
mis en jeu dans les différentes situations pathologiques.

2. Immunopathologie

a) Etude des mécanismes pouvant être à l’origine de pathologies induites par


des réponses inappropriées du système immunitaire :
 Les déficits immunitaires (primitifs et secondaires)
 L’auto-immunité
 Les hypersensibilités (1 à 4)
b) Cancérisation du système immunitaire

Objectifs : Etudier les dysfonctionnements du système immunitaire sous l’angle clinique.

3. La manipulation du système immunitaire

a) Les vaccins et la vaccination


b) Les adjuvants et les immunomodulateurs

Objectifs : Être en mesure de comprendre et d’expliquer le pourquoi et le comment de la


vaccination et autres modalités pour renforcer ou diminuer la réponse immunitaire
(mais aussi analyser les effets secondaires des vaccins et leur innocuité.)

 Modalité d’évaluation :

 Contrôle théorique : Noté sur 16


Il aura lieu le lundi 2 mai de 8h à 10h. Modalités : QCM ou QROC, pas encore déterminé.

 Contrôle de TD (TD4) : Noté sur 4


Il aura lieu du 1 avril au 8 avril, selon les groupes (= TD4).
Pour le TD4 il faudra réaliser en une ou deux semaines une présentation par petits
groupes d’un poster explicatif sur un vaccin.

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 Test d’auto-évaluation à réaliser avant le TD1 : il faut un minimum de 70%
de réponse justes pour valider le test, possibilité de réaliser
ce test autant de fois que l’on veut.

 Les ouvrages :
1. Un ouvrage de référence: VETERINARY IMMUNOLOGY: (2013) d’Ian R. Tizard (Texas,
USA) aux Editions Elsevier (9 ème édition).

2. Autres ouvrages:
 LES BASES DE L’MMUNOLOGIE FONDAMENTALE ET CLINIQUE (2009) de AK Abbas
& AH Lichtman aux Editions Elsevier (traduction de PL. Masson)
 VETERINARY IMMUNOLOGY. PRINCIPLES AND PRACTICE de MJ DAY & RD SCHULTZ
(CRC Press, 2ème édition, 2014)
 IMMUNOLOGIE. LE COURS DE JANIS KUBY (Traduction sous la direction de
Catherine Fridman (Dunod, 7ème édition, 2013))

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Rappels d’immunologie générale

I. L’immunité innée ........................................................................................ 3


A. L’immunité constitutive ................................................................................................. 3
B. L’immunité innée au sens strict ..................................................................................... 4
II. L’immunité acquise ..................................................................................... 5
A. La réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH) ............................................... 6
1. Partenaires................................................................................................................... 6
2. Orientation : la voie du Th2 ......................................................................................... 6
3. Action des Th2 ............................................................................................................. 8
4. Réponse primaire et secondaire (RIMH) ................................................................... 11
5. Exploration de la RIMH .............................................................................................. 12
B. La réponse immunitaire à médiation cellulaire (RIMC) .............................................. 13
1. Partenaires................................................................................................................. 13
2. Orientation : la voie du Th1 ....................................................................................... 13
3. Action des Th1 ........................................................................................................... 15
4. Exploration de la RIMC .............................................................................................. 19

Annexe ..............…………………………………………………………………………………………………………………….…19

Objectifs : re-situer les partenaires et le déroulement de la réponse immunitaire pour bien


comprendre:

 les mécanismes abordés en immunologie médicale (= spéciale)


 les situations pathologiques faisant intervenir le système immunitaire
Introduction
Les organes lymphoïdes (OL) primaires (le thymus, la moelle osseuse [et la bourse
Fabricius chez les oiseaux et plaques de Peyer chez bovins]) sont responsables de la
production et de la maturation des cellules de l’immunité. Tous les précurseurs naissent
dans la moelle.
Les organes lymphoïdes secondaires (rate, nœuds lymphatiques, plaques de Peyer,
amygdales) sont eux responsables de la prolifération des cellules de l’immunité, grâce aux
cellules présentatrices d’antigènes CPA qui permettent une stimulation spécifique et une
activation. Cette stimulation permet une différenciation en cellules effectrices d’une part
(plasmocytes et lymphocytes T) et en cellules mémoires d’autre part, capables de réagir plus
rapidement et plus efficacement en cas de nouvelle stimulation.

On retrouvera deux grands types de cellules effectrices :


 Les plasmocytes responsables de la production d’anticorps = médiation humorale
 Les lymphocytes T cytotoxique = médiation cellulaire

ANTIGENE : Un antigène est une molécule capable d’induire une réponse immunitaire
(propriété d’immunogénicité = déclenche une réponse) et d’être reconnu par le produit
de la réponse immunitaire (propriété d’antigénicité = est la cible de la réponse) comme les
anticorps et les lymphocytes T cytotoxiques.

Quel(s) organe(s) parmi cette liste ne sont pas des organes lymphoïdes secondaires :
1) Rate 2) Nœuds lymphatiques 3) Thymus 4) Plaque de Peyer

Réponse : Réponse 3 (4 peut être OL1 chez porc, bovin)

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I. L’immunité innée

L’immunité innée a longtemps été


délaissée par les immunologistes. Elle est
en train de redevenir à la mode car ils se
sont rendus compte qu’ils avaient sous-
estimé son importance. Elle est en effet
responsable de l’élimination de 99% des
micro-organismes pathogènes.

Elle constitue la première des protections


face à un agent pathogène.

A. L’immunité constitutive

L’immunité constitutive est un ensemble de barrières physiques :

 phanères, peau, sébum, flore commensale en compétition avec les agents


pathogènes…

 barrière épithéliale muqueuse (barrière muco-ciliée des bronches par exemple pour
faire ressortir des antigènes et déclencher la toux)

Remarque : Certaines barrières constitutives comme la toux sont inductibles.

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B. L’immunité innée au sens strict

L’immunité innée au sens strict met en jeu :

 des cellules (polynucléaires, monocytes, macrophages libérant des molécules


et réalisant la phagocytose)
 des facteurs moléculaires (système du complément, cytokines…)
L’immunité innée est nécessaire au recrutement des acteurs de l’immunité acquise, qui agit
en relais notamment via les macrophages et les cellules dendritiques (regroupés sous le terme
de CPA). Les CPA ont donc le rôle d’interface entre les deux immunités.

La qualité de la réponse innée impacte la qualité de la réponse adaptative.

1- Le rôle pivot des macrophages et des


2- Interactions entre immunité innée et acquise
cellules dendritiques
L’immunité innée sera détaillée lors du CM2. Voilà donc juste un petit rappel des quatre
phases de l’inflammation :

o initiation (phase vasculaire puis cellulaire)


o amplification
o stabilisation
o réparation

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II. L’immunité acquise

La voie principale de l’immunité acquise est dite thymo-dépendante. Elle peut déclencher la
réponse immunitaire cellulaire via les Th1 (Th= T helper) ou la réponse immunitaire humorale
via les Th2.Il en existe une seconde dite thymo-indépendante, qui n’existe que pour
l’orientation Th2.

1) La voie thymo-dépendante (1 sur schéma) : l’immunité acquise démarre par la


présentation de l’antigène aux LT CD4 (rôle central, oriente l’immunité) qui se
différencient alors :
- soit en LTh1 qui aident les LT8 à se différencier en LT cytotoxiques (CTL), aboutissant
au déclenchement de la Réponse Immunitaire à Médiation Cellulaire (RIMC),
- soit en LTh2 qui aident les LB à se différencier en plasmocytes, aboutissant à
la Réponse Immunitaire à Médiation Humorale (RIMH).

2) La voie thymo-indépendante (2 sur schéma): certains antigènes sont captés


directement par les LB, ils court-circuitent la réponse, sans présentation par les CPA ni
transfert au thymus, il n’y a pas de mémoire mise en place.
Exemple d’Ag thymo-indépendant : le LPS
La plupart des pathogènes présentent plusieurs antigènes différents, ce qui sollicite les
deux voies de réponse immunitaire.

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1 2

A. La réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH)

Il s’agit d’une réponse plus lente (15-20 jours) et productrice d’anticorps.

1. Partenaires

On distingue deux types de partenaires :

 les acteurs cellulaires: CPA (cellule présentatrice d’Ag), lymphocytes Th2 (CD4+),
lymphocytes B et leurs cellules terminales, les plasmocytes.
 les médiateurs immunitaires : cytokines immunitaires (IL4, IL5, IL10, IL13…) et
anticorps (IgD, IgM, IgG, IgA, IgE)

2. Orientation : la voie du Th2

 L’antigène thymo-dépendant est présenté aux LT (CD4+) par les CPA via les CMH II : il y a
restriction au CMH. Il y a alors production d’IL1 et IL4 et orientation vers la voie du Th2.
 Les antigènes thymo-indépendants activent directement les lymphocytes B via le BCR:
les lymphocytes B ne subissent pas la restriction au CMH. On a donc une coopération
entre LB et LT : le LB trouve un antigène soluble et le montre au LT qui l’active en retour.
C’est la présentation antigénique.

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Il y a mise en mémoire. Ainsi lors d’une réponse secondaire, les lymphocytes B mémoire
peuvent activer directement le Th2 via le BCR, d’où une réponse plus rapide, plus intense et
plus durable.

3
4

Réponse secondaire Réponse primaire

3-L’activation cellulaire de la voie des Th2

La voie des Th2 a lieu dans le centre germinatif des organes lymphoïdes secondaires
(en particulier les nœuds lymphatiques) . La multiplication des lymphocytes B entraîne

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une augmentation de la taille des nœuds lymphatiques (d’où le gonflement que l’on peut
sentir des nœuds lymphatiques rétro-mandibulaires par exemple).

3. Action des Th2

Les Th2 produisent des cytokines et permettent


d’activer les lymphocytes B avec formation de
plasmocytes et de LB mémoire.
La réponse adaptative repose sur la création des
cellules mémoires !

a) Production de cytokines

Le Th2 activé sécrète IL3, IL4, IL5, IL6, IL10 et IL13 qui sont des cytokines activant la
différenciation des LB en plasmocytes. Suivant les cytokines libérées, les plasmocytes
produisent une classe d’anticorps différente, ceci permet notamment la commutation de
classe.

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Une interleukine est le fruit de plusieurs cellules.
L’interleukine 10 inhibe la réponse Th1. Il n’existe pas réponse mixte qui serait à la fois Th1
et Th2.

L’IL4 est la plus importante et stimule la croissance et la différenciation des lymphocytes B


en plasmocytes et B mémoire. Elle inhibe également les réponses Th1, Th17 et
stimule les macrophages inhibiteurs M2 (cf CM2).

Retenez bien les quatre grands rôles de l’interleukine 4.

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Quelle(s) cytokines ne sont pas classiquement associées à la voie des Th2 ?

1) IL-5 2) IL-4 3) IL-2 4) IL-13


Réponse : 3 : qui est associée à la voie des Th1 (carton rouge pour Privat…)

b) Activation des lymphocytes B

Le plasmocyte est le stade final de différenciation du lymphocyte B. Il assure la production


d’anticorps après reconnaissance directe d’un antigène par un BCR, provoquant la
transduction d’un signal via le CD79. Ces anticorps produits sont spécifiquement dirigés
contre l’antigène à l’origine de la stimulation (pas de restriction par CMH).
Il existe aussi une co-stimulation : CD40-CD154 avec les lymphocytes T et CD21/CD19 avec
C3b. Elle aboutit soit à l’activation (différenciation en LTh2 et libération de molécules) soit à
l’inactivation du LB en fonction de la molécule à laquelle ils vont se lier. Il y a ainsi une
adaptation de la réponse immunitaire.

Différentes classes d’anticorps (isotypes) peuvent être produites :

Classe Valence Caractéristiques


IgM 10 pentamères Spécialisé dans l’agglutination, la précipitation et l’activation du
complément
IgA 2 ou 4 Excrété à l’extérieur (ex : lumière intestinale) par trancytose
Monomère ou Ig des muqueuses
dimère
IgE 2 Stimule la dégranulation des mastocytes. Produit lors du
parasitisme. Responsable de l’HS1 (hyper sensibilité de type 1)
IgD 2 Sur la membrane des lymphocytes B. Jouerait un rôle dans la
régulation de la réponse immunitaire
IgG 2 Durée de vie longue 21j. Polyvalent : activation du complément,
opsonisation, neutralisation et précipitation

Les effecteurs de la RIMH : les immunoglobulines

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 Les fonctions des anticorps :

Les anticorps se lient à l’antigène par des liaisons faibles. De cette liaison découlent les
différentes fonctions possibles des anticorps :
1) neutralisation = inhibition d’une action (ex : virus, toxine, fixation d’une
bactérie)
2) agglutination = liaison à un Ag particulaire et forment un réseau
3) précipitation = liaison à un Ag soluble et forment un réseau
4) opsonisation = facilite la phagocytose
5) cytolytique = lyse d’une cellule (via le complément)

 Autres fonctions des Ac :

1) Fixation du complément
2) Liaison à la membrane cellulaire
 Traversée des barrières
 Présentation de l’antigène
 Opsonisation
 ADCC
 Dégranulation cellulaire

c) Formation de cellules B mémoires :

On distingue deux populations :

 Les lymphocytes B mémoire à vie courte (7 à 15 jours): dans les nœuds


lymphatiques, la rate et le sang. Ils auront les phénotypes CD27+, CD38- et
CD44+.
 Les lymphocytes B mémoire à vie longue (plusieurs années) : dans la moelle
osseuse. Ils auront une sécrétion constante d’anticorps. Plutôt sollicités pour la
vaccination et les rappels.

4. Réponse primaire et secondaire (RIMH)

La réponse primaire de l’immunité acquise intervient après un temps de latence dû


à l’activation des plasmocytes. Elle aboutit à la synthèse d’IgM en quantité moyenne ainsi
qu’à la synthèse de quelques IgG (minoritaire par rapport aux IgM, détails important lors du
diagnostic et la datation). Elle est peu durable.

C’est la seule réponse possible pour un antigène thymo-indépendant qui reproduira une
réponse primaire (donc majoritairement IgM) à chaque mise en contact.

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En revanche, un antigène thymo-
dépendant induit la formation de LB
mémoire, ce qui permet lors d’une mise
en contact ultérieure, de déclencher une
réponse immunitaire secondaire qui est
immédiate et à base d’IgG en grande
quantité (commutation isotypique).
L’affinité est grandement améliorée et la
décroissance est lente.

Cinétique des anticorps au cours des


réponses immunitaires acquises I et II

Lymphocyte B mémoire et immunoglobulines


associées aux réponses I et II

5. Exploration de la RIMH
Cette exploration repose sur des réactions sérologiques :

 Réactions ne mettant en jeu que l’union Ag-Ac : on retrouve l’immunofluorescence,


l’immunoenzymologie (ELISA et autres tests rapides), l’immunoradiologie….

 Réactions mettant en jeu les propriétés biologiques des Ac : formation de réseau


(précipitation et agglutination), fixation du complément, neutralisation….

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B. La réponse immunitaire à médiation cellulaire (RIMC)

Il s’agit d’une réponse plus rapide (7-10 jours) et cytotoxique.

1. Partenaires

On distingue deux types de partenaires :

 les acteurs cellulaires: CPA, LT CD4+, LT CD8+ (CTL = lymphocyte T cytotoxique),


macrophages
 les médiateurs : cytokines immunitaires (IL2, IL12, IFN…), molécules inflammatoires
(cytokines, enzymes macrophagiques…), molécules toxiques (Fas /FasL, facteurs
antimicrobiens macrophagiques, perforines, granzymes….)

Question : la restriction par le CMH signifie que `


1) seules les cellules présentatrices de l'Ag possèdent un CMH
2) l'Ag est porté par le CMH
3) Il y a double reconnaissance : l'Ag par le TCR et le CMH par CD4 ou le CD8
4) l'Ag est d'abord reconnu par les IgM après interaction avec le CMH

Réponse 3 :sans double reconnaissance, pas d’activation des lymphocytes T

2. Orientation : la voie du Th1

Remarque : il n’y a pas d’antigène thymo-indépendant dans cette voie

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L’orientation vers la voie Th1 est séparée en deux étapes : la présentation antigénique et
l’activation des Th1.

a) La présentation antigénique :

Les CPA expriment le CM II et présentent l’antigène thymo- dépendant aux LTCD4.

Il existe une double reconnaissance : le CD4 par le CM II et l’antigène par le


récepteur du lymphocyte T. S’il manque un des deux, il n’y aura pas d’activation de
la machinerie cellulaire. C’est d’ailleurs la stratégie de certains pathogènes afin
d’empêcher la réponse immunitaire.

b) L’activation des Th1 :

Les LT4, sous l’action des cytokines présentes dans


l’environnement et qui dépendent de la nature de
l’antigène stimulant, se différencient alors en LTh1 qui
libèrent :
- IL 2 : différenciation des LT Cytotoxiques et autres
cellules cytotoxiques
- IFN : induction de LT « mémoire »
La présentation de l’antigène se fait dans les organes
lymphoïdes secondaires. Le premier signal est la
reconnaissance du complexe Ag-CMH II par le TCR du
LT4, ce qui active chez le LT4 l’expression de CD154 (=
CD40L pour CD40 ligand) reconnu par le CD40 de la CPA.
Cette 2ème reconnaissance fait exprimer à la CPA des
CD80 et CD86: c’est le deuxième signal.

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Les LT4 sont donc soumis à la restriction au CMH : pas de stimulation directe des LT4 par
l’antigène (sauf si super-antigène).

Cette fois encore, la costimulation (entre le LT4 et la CPA) aboutit soit à l’activation
(différenciation en LTh1 et libération de molécules) soit à l’inactivation du LT4 en fonction de
la molécule à laquelle ils vont se lier.
Il y a ainsi une adaptation de la réponse immunitaire.

3. Action des Th1

a) Les principales cytokines produites par Th1

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 L’interleukine 2 :
Aussi appelée facteur de croissance des lymphocytes T, elle possède trois fonctions
biologiques majeures :
1) Fonction autocrine pour stimuler la prolifération des lymphocytes Th1
2) Favorise la croissance et la survie des lymphocytes T régulateurs qui inhibent la
réponse cellulaire et permettent de la contrôler.
3) Stimule la prolifération et la différenciation des lymphocytes B et des cellules Natural
Killer (NK). Les cellules NK sont des cellules de l‘immunité innée mais aussi acquise.
L’IL-2 est donc nécessaire à la fois à l’induction et à la régulation des réponses immunitaires
assurées par les lymphocytes T. IL-2 joue à la fois un rôle endocrine (sur d’autres cellules
éloignées), paracrine (sur cellules proches) et autocrine (sur les lymphocytes qui l’ont
produite).

 L’interféron gamma 

Il active les macrophages et les NK et


possède un effet antiviral en inhibant la
traduction.

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b) La formation des lymphocytes T cytotoxiques

Les Th1 activés produisent de l’Il2 et


présentent l’antigène exogène via le
CMH I de la cellule cible aux
lymphocytes T CD8. Ceux-ci se
différencient alors en lymphocytes
cytotoxiques d’une part et en
lymphocytes mémoire d’autre part.

Les lymphocytes T cytotoxiques


interviennent lors de l’infection virale,
contre les bactéries intracellulaires ou
contre les cellules tumorales et ont
une activité cytotoxique pour la cellule
cible. Ils induisent une apoptose via
deux voies :
 Voie directe, voie de la "perforine" : le LTC reconnait des protéines de stress
exprimées par la cellule en souffrance et libère alors des perforines, qui par auto-
assemblage, vont former un canal intra-membranaire dans la cellule cible. Le
granzyme, libéré par le lymphocyte, pénètre alors dans la cellule cible, activant la
caspase 3…….. c’est l’apoptose

 Voie extrinsèque, voie CD95L = voie des « récepteurs de mort » : le LTC se lie au
récepteur de mort FasL (=CD95L) et déclenche l’activation du Fas (CD95) qui lui-
même déclenche l’activation de la caspase 8 qui active la caspase 3….. c’est encore
l’apoptose.

Voie directe Voie extrinsèque

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Rem : le mécanisme des lymphocytes killer est superposable à celui des lymphocytes T
cytotoxiques.

c) Les lymphocytes T mémoire

L’existence de cellules mémoire permet d’obtenir une réponse plus rapide et intense lors
d’un contact ultérieur avec un même Ag. On distingue deux types de populations (phénotypes
particuliers) mémoire :
 Les cellules centrales :
Il s’agit des cellules circulantes dans les organes lymphoïdes secondaires. Elles sont de
phénotype : CD25+, CCR7+, CD45RO+.

 Les cellules effectrices :


Il s’agit des cellules localisées dans les tissus. En fonction des intégrines exprimées par le
tissu et les cellules mémoires, ces dernières se répartissent soit dans la peau si elles sont
α4β1 CCR4+ soit dans les muqueuses si elles sont α4β7 CCR5+.

d) L’activation des macrophages

Bactérie intracellulaire
facultative
ex : Brucella

Les macrophages sont un autre élément de la voie des Th1 en plus des lymphocytes T.

Les Th1 activés produisent de l’IL 2 et de l’interféron gamma qui les deux combinés permettent
une activation complète (explosion respiratoire) des macrophages. En retour, ceux-ci
expriment de l’IL12 et du TNFα qui stimulent les Th1 et les NK. On a donc une auto-
amplification de la réponse immunitaire, puisque les NK peuvent activer partiellement les
macrophages (à la différence des Th1) en sécrétant uniquement de l’interféron gamma.

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Quelle est la cytokine activatrice des macrophages ?

1) IL-2 2) IL-4 3) IFN-γ 4)TNF

Réponse : 3) en priorité même si IL-2 participe

Comparaison des voies TH1 et Th2

4. Exploration de la RIMC

Cette immunité ne faisant pas intervenir d’anticorps, il existe d’autres méthodes


d’exploration :

 Numération, phénotypage des lymphocytes (par cytométrie de flux)

 Dosage des cytokines : dosages biologiques, ELISA (cytokines ≈ Ag)

 Tests fonctionnels : Test de stimulation lymphocytaire, Elispot,


cytotoxicité par relargage du Cr 51, tuberculinisation des bovins

 NB : exploration "in vivo"

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CONCLUSION
Il est important de maîtriser les mécanismes que nous venons de voir pour pouvoir
comprendre ensuite leurs dysfonctionnements.

Il est possible d’améliorer l’immunité d’un individu selon deux principes :

 l’immunisation passive ne met pas en jeu le système propre à l’individu.


Elle consiste à lui apporter directement les anticorps ou les lymphocytes T
cytotoxiques et est très utile en situation d’urgence, mais elle ne permet pas
de mémoire immunitaire (colostrum, sérum antitétanique,…).

 l’immunité active utilise le système propre de l’hôte. On stimule son système


immunitaire en apportant des cytokines ou des antigènes pour qu’il produise
la réponse voulue. Elle est plus longue à se mettre en place mais permet la
mémoire immunitaire (infection naturelle, vaccination…).

Les annexes : (il y a des tableaux récapitulatifs utiles alors ne


les passez pas trop vite)

Caractéristiques des immunités innée et acquise

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Lignées cellulaires impliquées dans la réponse immunitaire.

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L’immunité innée

Table des matières

I. Immunité constitutive ................................................................................. 3


A. Rôles des barrières physiques ............................................................................................ 3
1) La peau ......................................................................................................................... 3
2) Les muqueuses............................................................................................................. 3
3) Les flux ......................................................................................................................... 3
B. Barrières chimiques ........................................................................................................... 4
C. Barrières biologiques : rôle de la flore commensale ............................................................ 4

II. Inflammation ............................................................................................... 4


A. Reconnaissance innée de l’agent pathogène ...................................................................... 6
1) Signaux d’alerte ........................................................................................................... 6
2) Récepteurs aux signaux de danger (PRRs = pattern-recognition receptors) .............. 8
B. Cellules de l’inflammation : cellules de l’immunité innée ...................................................12
1) Cellules phagocytaires : neutrophiles et macrophages ............................................. 12
2) Les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes ........... 17
3) Autres cellules de l’inflammation .............................................................................. 20
C. Conséquences de l’inflammation : le double visage de l’inflammation ...............................22
1) Conséquences physiologiques ................................................................................... 22
2) Conséquences pathologiques .................................................................................... 23
D. Les médiateurs de l’inflammation .....................................................................................24
Introduction

Le système immunitaire regroupe l’ensemble des mécanismes de défense de


l'organisme contre le non-soi. Il met en jeu des acteurs cellulaires et moléculaires qui sont
produits dans les organes lymphoïdes primaires et agissent dans les organes lymphoïdes
secondaires.

On distingue l’immunité innée qui est non spécifique et l’immunité adaptative qui fait
intervenir la lignée lymphocytaire et est spécifique de l'agent pathogène (à médiation
humorale ou cellulaire). L’immunité adaptative fonctionne en relais de l’immunité innée.

L’immunité innée se définit donc comme l’immunité non spécifique, appelée aussi
immunité naturelle ou native, qui ne dépend pas de mécanismes antigéniques ; la réponse
est stéréotypée face à un type d’agression donné. Il s’agit en fait de tous les mécanismes
immunitaires ne faisant pas intervenir la lignée lymphoïde.
On peut la diviser en une immunité constitutive qui ne met pas en jeu des cellules
immunitaires et en une immunité de type inflammatoire qui fait intervenir les cellules
immunitaires de la lignée myéloïde.
L’immunité innée est surtout impliquée dans la défense contre les micro-organismes (virus
et bactéries) ainsi que contre les agents physico-chimiques (corps étrangers).

Diminution
considérable du
nombre de
pathogènes

Place de l’immunité innée dans la réponse immunitaire

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Franchissement des différentes barrières immunitaires par un agent pathogène

I. Immunité constitutive

Se reporter au cours d’immunologie générale pour plus d’informations. Cette partie a été
traitée très rapidement mais nous vous avons laissé le développement des autres années pour
une meilleure compréhension.

A. Rôles des barrières physiques

1) La peau

La peau saine constitue une barrière anti-microbienne très efficace par le renouvellement
permanent de la couche cornée, par la compacité du derme (jonctions serrées) et par la
sécrétion de molécules anti-microbiennes (défensine, dermicidine).

2) Les muqueuses

Ce sont des zones non kératinisées donc moins résistantes mais leur intégrité assure
néanmoins une certaine protection, notamment au niveau des tractus digestif, respiratoire
et uro-génital qui sont les principales portes d’entrées des agents pathogènes.
La muqueuse intestinale est protégée plus particulièrement par les lymphocytes intra-
épithéliaux.

3) Les flux

Il s’agit d’éliminer les agents pathogènes par un rinçage permanent au niveau de certains
tissus : les larmes nettoient (et nourrissent) la cornée, les sécrétions muco-nasales
assainissent le rhinopharynx, la salive dilue les germes buccaux et l’ascenseur muco-ciliaire
assure un nettoyage permanent des bronches.

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B. Barrières chimiques

Il s’agit surtout du pH gastrique qui permet la détersion de la plupart des micro-organismes,


l’estomac recevant tous les flux muqueux du nez et des bronches ainsi que le flux salivaire.

C. Barrières biologiques : rôle de la flore commensale

Il s’agit de la flore bactérienne commensale, qu’elle soit cutanée ou digestive. Elle est non
pathogène et assure une lutte efficace contre les pathogènes par compétition (place,
ressources) et par la sécrétion de molécules qui inhibent la croissance d’autres espèces
bactériennes. Le microbiote produit des agents naturels qui permettent d’écarter les micro-
organismes envahissant. Ainsi, la qualité du microbiote influence notre capacité à répondre
sur le plan immunitaire : si la flore commensale est altérée par des antibiotiques, les agents
pathogènes pourront pénétrer au sein de l’organisme.

Rôle de la flore commensale

II. Inflammation

L'inflammation est un mécanisme clef dans la défense contre les agents pathogènes. Elle
limite la dissémination de l’agent pathogène et initie la réponse adaptative. La qualité de la
réponse inflammatoire détermine la qualité de la réponse adaptative. Elle se traduit sur le
plan clinique par des signes généraux (fièvre) et des signes locaux au site inflammatoire
(rougeur, douleur, chaleur et œdème).

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L’étude cinétique de la réaction inflammatoire permet de distinguer plusieurs phases :

Cinétique de la réaction inflammatoire

• Initiation : il s’agit de l’inflammation aiguë avec la phase vasculaire, à l’origine d’une


hyperhémie et la phase cellulaire, à l’origine de l’attraction des cellules sur le site de
l’agression
• amplification
• stabilisation
• réparation : cicatrisation ou restitutio ad integrum.

L’inflammation est une réponse tissulaire et il y a production de très nombreux médiateurs


qui permettent d’activer la coagulation, ce qui limite la dispersion des pathogènes.
De nombreuses populations cellulaires y prennent part :

 les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes (muqueux


et associés au tissu conjonctif). Elles reconnaissent des signaux de danger.
 les cellules du système phagocytaire : granulocytes ou polynucléaires et
monocytes/macrophages + cellules dendritiques. Macrophages et cellules
dendritiques permettent la présentation des antigènes et le recrutement de
l’immunité spécifique
 les cellules du système immunitaire : les lymphocytes
 les cellules de la coagulation : les plaquettes

Si malgré tout le pathogène réussit à franchir les barrières physiques, trois questions se posent
à nous :
1) Comment le pathogène sera-t-il reconnu ?
2) Comment les différents composants du système immunitaire inné vont fonctionner
pour s’opposer au pathogène ?
3) Comment la réponse innée va-t-elle préparer la réponse adaptative ?

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Remarque - Culture générale : Les chercheurs J. Hoffmann (Français) et B. Beutler (USA) ont
découvert les bases de l’immunité innée et notamment la capacité des mouches drosophiles à
se défendre contre des agents infectieux via une molécule appelée Toll = un récepteur
membranaire qui une fois activé déclenche, par une réaction en cascade, des substances
antimicrobiennes. Le chercheur R. Steinman (USA) a quant à lui découvert les cellules
dendritiques et leurs rôles essentiels en immunologie.

A. Reconnaissance innée de l’agent pathogène

Il ne s’agit pas ici de reconnaissance antigénique mais de perception de signaux d’alerte.

1) Signaux d’alerte

a. Les PAMPs (=pathogen-associated molecular patterns)

Il s’agit de signaux extrinsèques produits par les agents pathogènes (viraux ou bactériens). Il
s’agit par exemple du LPS, du peptidoglycane, de l’ADN ou ARN viral, de la flagelline, etc.

 Signaux bactériens

- Le peptidoglycane est un élément constant de la paroi bactérienne commun aux Gram+ et


au Gram-. Il constitue un signal d’alarme.
- Chez les Gram +, les acides teichoïques et lipoteichoïques de la paroi peuvent être reconnus
par l’organisme.

Les PAMPs des bactéries Gram +

- Chez les Gram -, ce sont le LPS mais également les porines qui peuvent être reconnus.

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Les PAMPs des bactéries Gram -

- Chez les bactéries acido-alcoolo-résistantes (AAR), ce sont les lipides de la paroi (acide
mycolique et galactane), les porines et le peptidoglycane qui constituent des signaux
d’alerte.

Les PAMPs des bactéries AAR

 Signaux viraux
La cellule infectée est capable de reconnaître des motifs d’ADN ou d’ARN étrangers et
notamment les ARN double brin.

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b. Les alarmines (=DAMPs pour damage-associated molecular patterns)

Il s’agit des molécules libérées par les cellules mortes ou en train de mourir. On les scinde en
deux groupes : celles produites à l’extérieur de la cellule (ex : héparane sulfate) et celles
produites à l’intérieur de la cellule (ex : HMGB1).

2) Récepteurs aux signaux de danger (PRRs = pattern-recognition


receptors)

Initialement mis en évidence chez les drosophiles (par Hoffman et Beutler, prix Nobel de
médecine en 2011), on en distingue deux types.

a. Les Toll Like Receptors (TLRs)

Il s’agit de récepteurs protéiques pouvant être intra (à la surface d'endosomes) ou


extracellulaires. Certains sont sous forme d’hétérodimères et d’autres sous forme
d’homodimères.

Localisation des différents TLRs : extracellulaire ou intracellulaire

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Il en existe de nombreux types reconnaissant chacun un signal préférentiel (mais ne pas
employer le terme spécificité qui est réservé à l’immunité lymphocytaire). On retiendra par
exemple le TLR8 qui reconnait préférentiellement l’ARN viral simple brin.

PAMPs reconnus par les TLRs des mammifères

Les TLRs possèdent un domaine intracellulaire qui assure la transduction du signal par une
cascade de phosphorylations, ce qui aboutit à l’activation de gènes spécifiques. Il y a donc
synthèse de cytokines inflammatoires par la cellule, de chimiokines permettant d’attirer les
cellules immunitaires et de molécules endothéliales d’adhérence permettant aux autres
molécules de sortir du torrent circulatoire.

Action des TLRs activés

Par exemple, lorsque le TLR4 reconnait le LPS des bactéries Gram -, il provoque, via une
molécule adaptatrice (MyD88), une cascade d’activation qui aboutit à la synthèse d’IL1-β, d’IL-
6 et de TNF-α, trois cytokines inflammatoires entraînant notamment une réaction fébrile.

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Il y a adaptation de la réponse de la cellule en fonction des TLRs sollicités.

Cascade d’activation lors de la reconnaissance du LPS

 Illustration de l’importance des TLRs

- Exemple de TLR4 et de TLR2 qui contrôlent la clairance de Leptospira interrogans


Leptospira : spirochète responsable d'une zoonose bactérienne ; les rongeurs sont des
porteurs asymptomatiques et excrètent la bactérie dans leur urine.
Des souris DKO (double KO) pour les gènes TLR2 et TLR4 meurent 6j après l’injection d’une
dose de spirochètes alors que les souris sauvages (WT) survivent à la même dose. Les souris
DKO montrent des niveaux plus faibles d’ARNm codant pour l’IFNγ et l’iNOS (oxyde nitrique
synthase inductible) d’où une absence d’activation des macrophages qui ne peuvent donc pas
phagocyter les Leptospires et ne peuvent donc pas présenter l’Ag aux Th2 pour recruter les
plasmocytes.
=> La réponse adaptative nécessite donc l’intégrité des mécanismes de l’immunité innée.
A noter qu’on observe également des niveaux plus élevés ou équivalents d’autres cytokines
inflammatoires (TNFγ et IL1β).
=> La réponse inflammatoire n’est pas complètement TLR-dépendante (cf autres PRRs).

- Toute mutation des TLRs a des conséquences immunologiques : ex du Berger Allemand


avec un polymorphisme au niveau du TLR5.
Il existe une maladie fréquente chez le Berger Allemand, due à des SNPs qui entraînent une
hypersensibilité à la flagelline, d’où une réponse inflammatoire inappropriée associée à une

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diarrhée et à des vomissements. On appelle cette maladie IBD (=inflammatory bowel disease)
ou MICI (=maladie inflammatoire chronique de l’intestin).
=> Le polymorphisme des TLRs permet ainsi d’adapter la réponse immunitaire mais elle peut
aussi être à l’origine de son exacerbation.

b. Autres PRRs

Ils sont de nature variée mais leur fonctionnement est semblable à celui des TLRs
(reconnaissance préférentielle, cascade d'activations...). On retiendra notamment le CD14 qui
reconnaît le LPS et les récepteurs RIG qui reconnaissent l’ARN viral.

Autres PRRs

Remarque : Les bactéries, les parasites et les virus vont chercher à élaborer des stratégies de
contournement de cette reconnaissance.

Après reconnaissance, les cellules de l’inflammation prennent en charge l’agent pathogène.

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Réponse à l’invasion microbienne

Question : Les "TLRs" pour "Toll-like receptors" sont :


1) des récepteurs présents chez les cellules sentinelles
2) des motifs bactériens et viraux reconnus par les cellules sentinelles
3) des signaux d'alerte (ou alarmines) émis par les cellules détruites
4) des récepteurs spécifiques des Ags bactériens et viraux
ǝun ǝsuodǝɹ

B. Cellules de l’inflammation : cellules de l’immunité innée

1) Cellules phagocytaires : neutrophiles et macrophages

a. Etapes de la phagocytose

 Etape 1 : migration des cellules à partir du sang


Les cellules phagocytaires (neutrophiles et monocytes/macrophages) sont présentes dans le
sang et doivent se rendre dans les tissus par diapédèse pour pouvoir y exercer leur activité
phagocytaire. Sous l’influence des signaux de danger et/ou des chimiokines émises par les
cellules sentinelles, elles expriment des sélectines qui se lient aux intégrines des cellules

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endothéliales, ce qui permet le roulement et l’adhésion puis le passage entre les cellules
endothéliales.

Etapes de la diapédèse

 Etape 2 : adhérence, ingestion et destruction


Il y a déplacement actif vers le pathogène par chimiotactisme, suivi d’une phase d’adhésion,
d’une phase d’internalisation et enfin de la lyse du pathogène.

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Exemple d’une mobilisation massive des PMNs sur un site
inflammatoire : suite à l’injection sous-cutanée de
Corybacterium pseudotuberculosis au niveau de l'oreille droite
chez un agneau, on observe la mobilisation des polynucléaires
neutrophiles dans le noeud lymphatique drainant le site
d’inoculation.

b. Les neutrophiles

Rappels : Ce sont les premières cellules à arriver sur le lieu de l’inflammation. Ce sont des
cellules à vie courte, incapables de mémoire, qui ne se multiplient pas dans les tissus et ne
peuvent pas retourner dans le sang.

1) Adhésion des PNNs aux


« sélectines » des cellules
endothéliales en 2 temps
(rolling)
2) Extravasation, passage et
migration = diapédèse
3) Phagocytose
4) Puis régulation de
l’activité des neutrophiles
par les macrophages

Mode d’action des neutrophiles

Ces cellules sont attirées par des cytokines inflammatoires actives (IL1 et IL6), se fixent
aux micro-organismes et les phagocytent.
Elles sont également capables de projeter leur ADN hors d’elle-même tel un filet qui piège
l’agent pathogène ; il s’agit du phénomène de NET (Nuclear Extracellular Traping), sorte de
suicide du neutrophile qui jette son ADN sur l’agent pathogène pour l’emprisonner. Ce
phénomène a été découvert récemment.
Par ailleurs, les neutrophiles recrutent et activent les macrophages. Il existe un rétrocontrôle
négatif de la production de neutrophiles via les macrophages et LTh 17.

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D’autre part, les neutrophiles sécrètent des enzymes et molécules anti-bactériennes
présentes dans leurs granules : lactoferrine qui piège le fer nécessaire à la croissance
bactérienne, défensine, etc.

Equipement enzymatique des neutrophiles

c. Les macrophages

Il existe trois grands types de macrophages : les macrophages classiques activés par l’IFN et
à activité antimicrobienne, les macrophages impliqués dans la réparation cellulaire et les
macrophages régulateurs.

Les trois grands types de macrophages

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Contrairement aux neutrophiles, ils arrivent plus tardivement, peuvent se multiplier sur le
lieu de l’inflammation et quitter le tissu pour aller présenter l’antigène dans les nœuds
lymphatiques.

Les macrophages M1 (= à activité antimicrobienne) produisent du monoxyde d’azote NO qui


est un vasodilatateur et un puissant oxydant.
Les macrophages M2 (= régulateurs et impliqués dans la réparation cellulaire) nettoient le
site de l’inflammation en ingérant les neutrophiles morts et limitent ainsi les dommages
causés par les enzymes des neutrophiles. Ils initient le processus de cicatrisation
(multiplication fibroblastique et néoangiogenèse).

Cytokines produites par les macrophages

Au final, le macrophage est très polyvalent, à tel point qu’il est capable à la fois d’activer la
voie des Th1 et celle des Th2. Il est capable de remodelage tissulaire mais aussi destruction
tissulaire = rôles opposés.

Le rôle très polyvalent des macrophages

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2) Les cellules sentinelles : macrophages, cellules dendritiques et mastocytes

Les cellules sentinelles sont capables de répondre aux PAMPs et aux DAMPs. Elles sont
disséminées sur toutes les surfaces susceptibles d’être des portes d’entrées des pathogènes.
Elles libèrent des cytokines vasoactives, chimiotactiques et activatrices des cellules effectrices
et des molécules antimicrobiennes.

a. Les macrophages (sont aussi des cellules phagocytaires)

Les macrophages prennent différentes dénominations suivant leurs localisations. Ils sont ainsi
présents sous forme de monocytes dans le sang et prennent le nom de macrophages une fois
dans les tissus.

Les monocytes et différentes appellations des macrophages

Rappel : Un macrophage est caractérisé sur le plan morphologique par un cytoplasme large,
un appareil réticulé développé et de nombreux appareils de Golgi = activité sécrétoire très
dense.

Aspect morphologique d’un macrophage

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Les macrophages sont à la fois des cellules sentinelles, des phagocytes et des cellules
présentatrices d’antigènes.
Ils se mobilisent massivement sur le site de l’inflammation, après les neutrophiles. Ils
détectent, ingèrent et éliminent les microbes survivants et autres particules.
Les cytokines produites par les macrophages et autres cellules sentinelles peuvent engendrer
une fièvre et d’autres signes cliniques de l’inflammation.

b. Les cellules dendritiques

Découvertes par Steinman (prix Nobel de médecine en 2011), elles sont localisées dans
la peau et les muqueuses ainsi que dans les plages T des nœuds lymphatiques. Elles
constituent le relais avec l’immunité adaptative par leur capacité à présenter des antigènes
exogènes. Elles reconnaissent un signal de danger et sont capable d’internaliser l’agent
pathogène. Elles expriment alors le CMHII et présentent un antigène T après dégradation de
la bactérie.

Rôle pivot des cellules dendritiques

On distingue 6 fonctions dont deux sur lesquelles notre cher Prof a bien insisté :

 Fonction 3 : maturation en réponse à des stimuli de stress ou microbiens


La maturation des cellules dendritiques se fait sous l’influence de divers facteurs notamment
en réponse à des stimuli de stress ou microbiens.

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 Fonction 4 : sous-populations aux fonctions et récepteurs de dangers différents
On distingue en réalité deux types de cellules dendritiques d’origine différente, ce qui permet
d’orienter la réponse immunitaire en activant la voie humorale ou la voie cellulaire.

- Cellule dendritique conventionnelle


Elle est d’origine myéloïde. C’est le type le plus courant. Les cellules dendritiques myéloïdes
sécrètent majoritairement de l’IL12 et induisent une réponse de type Th1, c’est-à-dire à
médiation cellulaire.

- Cellule dendritique plasmocytoïde


Elle est d’origine lymphoïde et ne produit pas d’IL12, ce qui induit une réponse Th2,
humorale.

Sous-populations aux fonctions et récepteurs de danger différents

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c. Les mastocytes

Ils sont analogues à des basophiles et on en distingue deux populations : les mastocytes
muqueux et les mastocytes conjonctifs.
Ils jouent un rôle important dans l’immunité anti-infectieuse et anti-parasitaire. Ils disposent
d'une grande panoplie de PRRs, ce qui fait d’eux des cellules sentinelles. Ils sécrètent des
peptides antimicrobiens, des cytokines et des chimiokines qui attirent les PNNs.
Ce sont les cellules pivots de l’hypersensibilité de type I.

Question : Parmi les cellules suivantes, laquelle n'est pas qualifiée de sentinelle ?
1) Le macrophage
2) La cellule dendritique
3) Le mastocyte
4) Le polynucléaire neutrophile
ǝlıɥdoɹʇnǝu ǝɹıɐǝlɔnuʎlod ǝl : ǝsuodǝɹ

3) Autres cellules de l’inflammation

a. Les cellules NK (Natural Killer)

Elles représentent 10% des lymphocytes et sont des médiateurs importants de l’immunité
naturelle. Les cellules NK possèdent des TLRs et d’autres PRRs. Elles reconnaissent les
changements à la surface des cellules infectées ou stressées (ex : cellules tumorales) et tuent
ces cellules.
Elles ne reconnaissent pas l’antigène mais la présence et la qualité du CMHI conjointement à
des facteurs de stress (via les PRRs). Leur activation passe par un équilibre entre la stimulation
de récepteurs activateurs ou inhibiteurs.

Les cellules NK activées ont une action cytotoxique suivant plusieurs mécanismes:
 Induction de l’apoptose par la voie directe
 Coopération avec les anticorps pour déclencher la lyse cellulaire (ADCC)
 Action cytolytique indirecte par activation des macrophages via l’IFN et activation de
la voie Th1 cytotoxique.
L’action des cellules NK est renforcée par l’IL15, l’IFN de type 1 et l’IL12.
Ils sont également capables de mémoire mais cette capacité reste limitée.

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Mode d’action des cellules NK

Rôles des cellules NK

b. Cellules NKT

Ces lymphocytes sont présents dans les épithéliums et les organes lymphoïdes. Ils
expriment des molécules de surfaces typiques des cellules NK mais à la différence de ces
dernières, les cellules NKT reconnaissent certains antigènes microbiens non peptidiques
(comme les lipides ou glycolipides) via la molécule CD1 apparentée au CMH1 et expriment un
TCRαβ (invariant chez iNKT)..
Il existe deux sous-populations de cellules NKT : les iNKT (cellules NKT classiques) et les NKT
(cellules NKT de type II). Leurs fonctions précises restent mal comprises.

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c. Les cellules émergentes : les ILC ( = innate lymphoïd cells)

Le prof est passé très vite là-dessus, on se sait pas encore grand-chose de ces cellules.
Ces cellules, localisées essentiellement dans les muqueuses, sont à l’interface entre
l’immunité innée et l’immunité adaptative. Elles ont des fonctions qui rappellent les
différentes sous-populations lymphocytaires Th (Th1, Th2, Th17, Th22) mais sans
reconnaissance spécifique de l’antigène. Il existe trois sous populations : ILC 1, ILC2, ILC3
avec des fonctions différentes. La stimulation inappropriée de ces cellules aurait pour
conséquence des situations inflammatoires délétères.

C. Conséquences de l’inflammation : le double visage de


l’inflammation

1) Conséquences physiologiques

La réaction inflammatoire permet la mise en place de l’immunité adaptative qui permet, si


nécessaire, de lutter contre le pathogène. Une fois l’agression maîtrisée, on observe un
phénomène de réparation tissulaire qui conduit soit à une restitutio ad integrum si les dégâts
ont été peu importants, soit à une cicatrisation.

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Rôles de l’inflammation

Elle déclenche également des réponses systémiques (fièvre via IL1, IL6 et TNFα, arrêt de la
prise alimentaire via TNFβ, séquestration hépatique du fer). Tout ceci a pour effet de limiter
la croissance bactérienne.
Les signes de l’inflammation sont : la douleur, la chaleur, la rougeur et la tuméfaction.

Les signes de l’inflammation

2) Conséquences pathologiques

Si l'inflammation dure trop longtemps, on entre dans un phénomène d'inflammation


chronique qui peut prendre une forme suppurée si les neutrophiles n’arrivent pas à dégrader
correctement l’agent pathogène (d’où formation de pus) ou une forme granulomateuse (cas

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de la tuberculose) si ce sont les macrophages qui persistent dans le tissu, aboutissant à la
formation de granulomes qui enkystent l’agent pathogène.
La persistance du stimulus peut aussi aboutir à une fibrose du tissu. La chronicité est due à la
persistance de l’agent pathogène dans l’organisme (agent trop virulent et/ou réponse trop
faible) et limite sa progression mais ne permet pas son élimination, c’est un compromis.

3ème couche : coque


fibreuse

2ème couche de cellules


composée
essentiellement de
lymphocytes CD4+

1ère couche de cellules


(surtout des
macrophages OM1+)

Nécrose centrale

Exemple de conséquence d’une inflammation chronique : le granulome

Si la réaction inflammatoire se fait de manière trop intense, comme lors d’allergies, les
conséquences sur l’organisme peuvent être mortelles (choc anaphylactique avec vasodilation
généralisée, œdème laryngé à l’origine d’asphyxie) ou fortement invalidantes (cachexie si trop
de TNF, néphrite et nécrose vasculaire si dépôts amyloïdes).

D. Les médiateurs de l’inflammation

Lors de l'inflammation, les cellules immunitaires libèrent de nombreuses molécules pro-


inflammatoires :

1) les amines vaso-actives = histamine, sérotonine, ...


2) les kinines
3) les métabolites des phospholipides membranaires: prostaglandines (via cyclo-
oxygénases COX 1 et 2) et leucotriènes (via les lipo-oxygénases)

Page 24 sur 28
Cascade de l’acide arachidonique

NB : mode d'action des corticostéroïdes qui peuvent bloquer cette cascade en stimulant
l’expression d’un inhibiteur de la phospolipase A2 : propriété anti-inflammatoire.

4) le PAF (facteur activateur des plaquettes)


5) le NO via la NOS2 (inducible nitric oxide synthase)
6) les cytokines pro-inflammatoires : IL1 = IL-α (et IL-β), TNF, IL6 et autres
cytokines/chimiokines

Rôle de l’IL1

Page 25 sur 28
Rôle du TNF-α : effets à la fois positifs et toxiques

7) facteurs de coagulation
8) cascade d’activation du complément

Les 3 voies d’activation du complément :

 2 voies « innées » :
 La voie des lectines
 La voie alterne (la plus
usitée = 80 à 90 %)
 1 voie « adaptative » = la voie
classique

Page 26 sur 28
Rôles du complément

9) les protéines sériques de l’inflammation = acute phase proteins: CRP (PRR soluble),
haptoglobine...): ce sont des témoins de l'inflammation.

Conclusion : à retenir

Le système immunitaire protège l’organisme contre l’invasion microbienne et est donc


essentiel pour le maintien de la vie.
De multiples mécanismes agissent pour assurer l’absence de maladie infectieuse. Ces
mécanismes incluent les barrières physiques qui excluent les envahisseurs, l’immunité innée
qui fournit une protection initiale rapide et l’immunité adaptative qui fournit une résistance
spécifique et prolongée vis-à-vis de l’agent pathogène.

L’hôte reconnaît rapidement les microbes invasifs grâce à des molécules communes
exprimées à la surface, ou via les acides nucléiques. Ces molécules sont les PAMPs.
L’hôte reconnait aussi des molécules communes aux tissus endommagés, appelées DAMPs ou
alarmines.
Les PAMPs sont reconnus par les PRRs (dont les TLRs) présents à la surface des cellules ou par
d’autres récepteurs (intracellulaires).

Ces récepteurs à PAMPs sont essentiellement localisés sur les cellules sentinelles: les
macrophages, les cellules dendritiques et les mastocytes.
Les signaux émis par les TLRs et autres récepteurs permettent l’activation des cellules
sentinelles qui produisent divers médiateurs et cytokines. Les cytokines initient la réaction
inflammatoire proprement dite.

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Les principales cytokines pro-inflammatoires sont le TNFα, l’IL1 et l’IL6 + chimiokines.
Ces molécules augmentent le flux sanguin et la perméabilité vasculaire. Elles sont donc
chimiotactiques pour les phagocytes.

Certains agents pathogènes ont développé des stratégies pour contourner l’immunité
innée (phénomène d’échappement immunitaire).

Page 28 sur 28
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Immunité antibactérienne et immunité antifongique

I. Immunité antibactérienne .............................................. 2


A. Pathogénie bactérienne ........................................................................... 2

1) Les bactéries exotoxinogènes ...................................................................................... 2

2) Les bactéries endotoxinogènes ................................................................................... 5

3) Les bactéries invasives................................................................................................. 6

B. La réponse innée antibactérienne ............................................................ 7

C. La réponse adaptative antibactérienne ................................................... 8

D. Immunopathologie induite par les bactéries ........................................... 9

E. Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire ........................ 10

F. Diagnostic des infections bactériennes .................................................. 15

II. Immunité antifongique ................................................. 16

1/20
I. Immunité antibactérienne

A. Pathogénie bactérienne

On distingue plusieurs types de bactéries en fonction de leur pathogénie :


 les bactéries exotoxinogènes
 les bactéries endotoxinogènes
 les bactéries invasives
Remarque : certaines bactéries peuvent appartenir à plusieurs catégories ci-dessus.

1) Les bactéries exotoxinogènes

Les bactéries exotoxinogènes sont des bactéries qui libèrent des toxines dans
l'organisme.
La bactérie se multiplie mais sa multiplication n'est pas à l'origine des signes cliniques.
Les bactéries restent bloquées au niveau de la paroi intestinale mais les toxines passent la
barrière épithéliale et sont absorbées par les cellules cibles, provoquant une intoxination à
l’origine des signes cliniques.
L'intoxination est le résultat d'une accumulation de toxines.

Attention à ne pas confondre intoxination et intoxication !

Mode d’action d’une bactérie exotoxinogène

Exemples de bactéries exotoxinogènes :

 Clostridium tetani
Elle libère une toxine protoplasmique, à rôle neurotoxique à l’origine du tétanos.

2/20
 Clostridium botulinum
Elle libère également une toxine protoplasmique, présente dans les aliments (TIAC),
neurotoxique. On parle alors d'intoxination pure car il n’y a pas de dissémination
bactérienne.

 Bacillus anthracis (= fièvre charbonneuse ou charbon bactéridien ou anthrax):


Cette bactérie libère 2 toxines qui s'associent à l'antigène protecteur, « PA » pour
«Protective Antigen » :
 LT ou LF pour Anthrax Lethal Toxin ou Facteur Létal, à action cytotoxique
 EF pour Edema Factor ou facteur œdèmatogène
Ces deux toxines ont un support plasmidique (pXO1 et pXO2).

Remarque : Il faut bien noter que l'antigène protecteur est protecteur pour les toxines, et non
pas pour l'individu infecté...

Architecture de B.anthracis

Deux éléments sont à l’origine de l’immunité antibactérienne : les toxines et la capsule.

Pathogénie de Bacillus anthracis :


1) Fixation du PA sur un récepteur de la cellule à infecter. Il est ensuite clivé et
forme un heptamère.
2) Le LF et/ou l’EF se fixent alors au PA et le complexe ainsi formé est internalisé.
3) Une fois dans le cytosol des cellules « parasitées », les deux toxines peuvent
activer leur capacité toxique :
- Échappement au système immunitaire et dommages cellulaires
- Mort de la cellule

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Pathogénie de Bacillus
anthracis

 Les E. coli pathogènes extra-intestinaux : non responsables de diarrhées

 Les E. coli uropathogènes (UPEC)

 Les autres E. coli pathogènes non responsables de diarrhées: septicémies,


méningites,...

 Les E. Coli pathogènes intestinaux, agents de diarrhées.


Six principaux pathotypes intestinaux sont décrits :

 Les E. Coli entérotoxinogènes (ETEC): Ils sont liés à la présence d'entérotoxines, les
unes thermostables (ST), les autres thermolabiles (LT), et d'adhésines qui
permettent aux bactéries d'adhérer aux cellules épithéliales de la muqueuse de
l’intestin grêle, de s’y multiplier et de produire des toxines qui seront absorbées.
Les gènes de ces deux types de facteurs de pathogénicité ont un support
plasmidique.

Les 5 autres pathotypes sont moins importants.

 Les E. Coli entéropathogènes (EPEC): Ces bactéries colonisent la muqueuse


intestinale en adhérant très fortement aux entérocytes, produisent des lésions
d'attachement et d'effacement caractérisées par la destruction localisée des
microvillosités de la bordure en brosse, et en induisant des altérations au niveau du
cytosquelette des cellules épithéliales.

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 Les E. Coli entérohémorragiques (EHEC) ou Escherichia coli producteurs de Shiga-
toxines (STEC) (ou anciennement VTEC)
 Les E. Coli entéroinvasifs (EIEC) (voir petit 3 sur les bactéries invasives)
 Les E. Coli entéroagrégatifs ou EaggEC, ou AAEC
 les E. Coli à adhésion diffuse ou DAEC: les DAEC adhèrent seulement aux cellules
Hep-2 et paraissent uniformément dispersées sur toute la surface des cellules
épithéliales en un profil diffus.

2) Les bactéries endotoxinogènes

Les bactéries endotoxinogènes sont des bactéries qui ont des toxines ancrées dans
leur membrane, comme par exemple le lipopolysaccharide (LPS). Les antigènes peuvent alors
être thymo-dépendants mais aussi thymo-indépendants.

Le LPS constitue un important facteur de virulence à l’origine de l’inflammation


tissulaire mais aussi du choc toxique, associant un syndrome de détresse respiratoire et des
lésions d’organes pouvant entraîner la mort.

Mode d’action des bactéries endotoxinogènes

Les macrophages reconnaissent le LPS via le TLR4 (cf. CM2) associé à la protéine CD14.
Cette reconnaissance entraîne une réponse inflammatoire cytokinique (production d'IL1, IL6
et de TNFα) qui conduit ensuite au choc septique en cas de sollicitation importante.

Définition du choc septique : réaction exagérée de l’hôte au relargage systémique du LPS des
bactéries de type Gram négatif, caractérisée entre autres par une hypotension et une
hypoperfusion.

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Pathogénie du choc septique 

3) Les bactéries invasives

Les bactéries invasives sont des bactéries capables d'envahir et de proliférer dans les
tissus de l'organisme et d'y provoquer des troubles physiopathologiques plus ou moins
importants.
Leur multiplication peut être locale ou systémique (intracellulaire ou extracellulaire).

Ainsi, on trouve des bactéries:


 à développement extracellulaire, à l’origine de production d’enzymes et de
destructions tissulaires (Streptococcus, Staphylococcus)
 à développement intracellulaire facultatif (Brucella, Listeria, mycobactéries) ou
obligatoire (Chlamydia, rickettsies), à l’origine de destructions cellulaires et
d’infections chroniques.

Mode d’action des bactéries invasives

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Exemple : Les E. coli intestinaux, agents de diarrhées, font partie des bactéries invasives. Six
principaux pathotypes intestinaux sont décrits, dont les E. coli entéroinvasifs (EIEC), à l'origine
de syndromes dysentériques: intermédiaires entre les Escherichia coli et les Shigella dont ils
possèdent le pouvoir pathogène (invasion des cellules épithéliales, échappement au
phagosome, protection de molécules causant la pathogénie).

Les Brucella sont à classer parmi ?


1) Les bactéries extracellulaires
2) Les bactéries capables de parasitisme intracellulaire facultatif
3) Les bactéries invasives
4) Les bactéries exotoxinogènes

Réponses : 2 et 3. Ce sont des bactéries « furtives » qui produisent peu de réaction


inflammatoire afin de se cacher du SI

B. La réponse innée antibactérienne

Après l’entrée des bactéries dans l'organisme, celui-ci met en place différents moyens
de défense. Cela passe d’abord par des mécanismes de l'immunité innée via la reconnaissance
des PAMPs des agents pathogènes par les cellules sentinelles (via les récepteurs TLRs). Cette
reconnaissance participe à la réponse innée inflammatoire et oriente la réponse adaptative
Th1/Th2 selon le TLR activé.

Rappel : PAMPs reconnus par les TLRs des mammifères

Il faut alors constater le grand nombre de ligands possibles (en gras : ceux strictement
bactériens), qui sont reconnus par des récepteurs de type TLR ou autres (dont CD14, NOD1 et
NOD2). [Cf CM2]

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Autres PRRs

C. La réponse adaptative antibactérienne

La réponse adaptative est mise en jeu lorsque les bactéries ont réussi à passer la barrière de
l’innée.

Les 5 mécanismes de bases de la réponse adaptative sont :


1) La neutralisation des toxines ou enzymes par les Ac
2) La destruction des bactéries par les anticorps et le complément après activation de
la voie classique
3) L’opsonisation des bactéries par les Ac (ADCC) et le complément (rôle d’opsonine
alors) → phagocytose et destruction
4) La destruction des bactéries intracellulaires par les macrophages activés
5) La destruction directe des bactéries par les
lymphocytes T cytotoxiques et les cellules NK

Les cinq mécanismes de base de la réponse


adaptative

Remarque : La voie alterne du complément est


plutôt liée à la réponse immunitaire innée et la voie
classique à la réponse adaptative.

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L’hôte se protège :

 contre les bactéries exotoxinogènes : neutralisation des toxines par les Ac, ce
qui explique l’importance de la vaccination (contre le tétanos par exemple).

 contre les bactéries à multiplication extracellulaire :


 Phagocytose par les macrophages activés par l’IFNγ
 Neutralisation des enzymes bactériennes par les Ac
 ADCC
 Opsonisation, avec ou sans phagocytose

Remarque : La cytotoxicité dépendante des anticorps (ADCC) est le mécanisme par lequel les
cellules entourées d'anticorps sont détruites par des cellules ayant des récepteurs Fc
(opsonisation), sans qu'il y ait besoin de CMH.

 contre les bactéries invasives

D. Immunopathologie induite par les bactéries

Elle correspond aux lésions entretenues par le système immunitaire via les bactéries.
On reparlera des différentes hypersensibilités dans les CM suivants.

 Hypersensibilité de type II

Fixation d'un élément bactérien (LPS) sur certains éléments comme les hématies, qui sont
alors reconnues par le complément, d'où une lyse des hématies. Il en découle :
- une anémie hémolytique et un choc inflammatoire
- une thrombocytopénie si le LPS se fixe aux plaquettes

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 Hypersensibilité de type III
Un complexe immun complique l'infection bactérienne. Les Ag circulants se complexent aux
Ac circulants, ce qui attire les neutrophiles et provoque leur dégranulation ; il y alors activation
intempestive de l’immunité.
Il s’agit par exemple du cas de l'ehrlichiose canine, de l'uvéite récidivante des équidés (ERU),
ou encore de la phase chronique de la gourme du cheval à Streptococcus equi.

 Hypersensibilité de type IV
Dans le cas des bactéries à multiplication intracellulaire, il peut y avoir formation d'un
granulome parasitaire (par exemple le granulome tuberculeux), qui assure une protection,
mais permet aussi la persistance de l'agent bactérien.

Parmi ces quatre mécanismes de défense antibactérienne, citez celui qui ne convient pas, à
priori, pour les bactéries extracellulaires ?
1) Neutralisation des toxines ou des enzymes par les Ac
2) Destruction des bactéries par les Ac et le complément
3) Opsonisation des bactéries par les Ac et le complément (phagocytose et
destruction)
4) Destruction directe des bactéries par les LTc et les cellules NK

Réponse 4

E. Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire

Il existe plusieurs moyens d’échapper à la réponse


immunitaire : la non reconnaissance des molécules, le
blocage de la transduction, l’accélération de la destruction
des médiateurs et la redirection du signal.

Mécanismes d’échappement à la réponse immunitaire

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On distingue plusieurs catégories de résistance des bactéries au système immunitaire :

 Résistance à l’attaque par les facteurs chimiques


Exemple : Staphylococcus aureus. Ces bactéries sont résistantes au lysozyme grâce à la
sécrétion d’inhibiteurs des défensines (antibiotiques naturels) sécrétées par les PN. Cela peut
entraîner des infections pyogènes si l'infection s'installe de façon durable (caractéristique des
Staph).

 Inhibition de l’activation du complément (C’)


La coque des bactéries Gram+ est résistante à la voie alterne (donc la voie de l'immunité
innée). Cela permet de ne pas avoir de production de facteurs chimiotactiques et
inflammatoires et pas de destruction directe.

 Résistance à l’opsonisation
La capsule des bactéries Gram+ (ex : Bacillus anthracis, cf schéma p3) limite la destruction
bactérienne et la présentation antigénique.

 Résistance à la lyse par les cellules phagocytaires


 Résistance des bactéries à multiplication extracellulaire aux granulocytes
- Inhibition de la phagocytose (E. coli)
- Production de toxines lytiques (streptolysines et leukocidines de S.aureus)
- Inhibition de la mobilité des granulocytes (ex : protéine CHIPS* de S. aureus ou
toxines de B. anthracis)
- Résistance aux dérivés oxygénés (bactéries catalase +)
 Résistance des bactéries à multiplication intracellulaire aux macrophages
- Blocage de la fusion du phagosome avec le lysosome (mycobactéries, Brucella)
- Échappement du phagosome avant la fusion et multiplication dans le cytoplasme
(Listeria)
- Résistance aux enzymes lysosomiales (corynébactéries, Legionella)

Mécanismes de survie des bactéries à parasitisme intracellulaire facultatif

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Exemple de Listeria monocytogenes
Cette bactérie est capable de s’échapper du phagosome avant la fusion avec le lysosome grâce
à ses toxines. Une fois libérée, elle se retrouve dans le cytoplasme où elle s’entoure de
filaments d’actine, ce qui lui permet de passer directement de la cellule infectée à une cellule
saine adjacente et donc de se propager.

Processus infectieux de Listeria

Remarque : Certaines bactéries peuvent aussi s’opposer à l’autophagie.

 Inhibition de la réponse spécifique


- Inhibition de l’apoptose (Shigella ; M tuberculosis)
- Inhibition de l’activité des IgA: protéases IgA spécifiques (Neisseria), leurres FcRα (=
pseudo-récepteurs) capables de tromper les IgA et inhibition de l’expression des
CMH2, ce qui perturbe la présentation des Ag (Helicobacter pylori)

 Variation antigénique et/ou mimétisme moléculaire et inhibition de la reconnaissance


C’est le cas des Spirochètes, de Campylobacter fetus et de Streptococcus pneumoniae.

 Modifications du profil de la réponse spécifique


 Exemple de Mycobacterium avium var paratuberculosis: responsable de la
paratuberculose chez les ruminants.
Il existe une forme lépromateuse (LEP) et une forme tuberculoïde (TUB).
La forme TUB est associée à une forte résistance de l'organisme car la voie Th1, celle de
l’immunité cellulaire, est activée (plus d’IL2 et d’IFN que d’Ac).
La forme LEP, quant à elle, orientera vers la voie de type Th2, donc vers la production
d'anticorps. Or la bactérie est intracellulaire, la réponse immunitaire est donc insuffisante.
On ne sait pas ce qui entraîne le passage de la forme TUB à la forme LEP.

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Spectre immunitaire dans la paratuberculose ovine

 Exemple de Bordetella bronchiseptica, agent causal de :


- la toux de chenil chez le chien
- la rhinite atrophique chez le porc
- d’infections du tractus respiratoire chez le lapin (« snuffles »)
C'est une bactérie assez proche de Bordetella pertussis, agent de la coqueluche chez l’homme.
Elle agit rarement seule !

Elle exprime son pouvoir pathogène grâce à la présence d’un système de sécrétion de
type 3 (T3SS) qui agit comme une « seringue » capable d’injecter dans les cellules cibles de
l’hôte des protéines bactériennes appelées « effecteurs » ou « protéines effectrices ».
Une de ces protéines, la BopN, a été récemment identifiée (en 2009) dans un processus de
survie de la bactérie : elle est nécessaire pour induire la maladie.

Des expériences ont été réalisées sur des


souris et on remarque que les souris meurent
rapidement après avoir été infectées par les
bactéries sauvages (WT) alors que les souris
infectées par des bactéries délétées
respectivement de BopN et de T3SS survivent.

Suivi du pourcentage de survie lors de


l’expérience

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On voit que la délétion de BopN ou de T3SS entraîne une diminution de synthèse de l'IL10
(graphe A) et une augmentation de la synthèse de l'IFNγ (graphe B).

 Des cellules CD11c+ sont recrutées massivement lors de l’infection à B bronchiseptica


(= cellules dendritiques).
 Les souris infectées par un mutant ΔT3SS de B.bronchiseptica éliminent rapidement ce
mutant (100% de survie à J8) à la différence des bactéries WT.
 Les souris infectées par un mutant ΔBopN, un effecteur de T3SS, de B bronchiseptica
éliminent rapidement ce mutant.
 Les souris infectées par une souche sauvage WT produisent de l’IL-10 à la différence
des souris infectées par ΔBopN qui en produisent peu.

En conséquence B. bronchiseptica WT « uprégule » la production d’IL-10 via BopN et via


le NF-kBp50, ce qui pour conséquence de « downréguler » la production d’IFNγ ce qui diminue
la clairance bactérienne par les phagocytes pulmonaires et les neutrophiles.
Bordetella, grâce à BopN, dérégule ainsi la réponse inflammatoire induite par l’infection
intranasale et persiste ainsi chez l’hôte infecté au lieu d’être éliminée normalement.

Application possible: BopN pourrait être une cible thérapeutique.

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 Exemple des Leptospires
Les TLR 4 & 2 sont primordiaux pour la clairance bactérienne (cf CM2).

Leur capacité d’adhésion est due à un répertoire très riche d’adhésines avec de multiples
activités biologiques :
- Adhésion aux tissus
- Activation du plasminogène, qui entraîne une dissémination accrue des leptospires
- Capacité à développer des biofilms dans les organes cibles (reins chez le rat)

Ces bactéries résistent à la phagocytose (différence entre leptospires pathogènes et


leptospires saprophytes) et à l’action du complément.

Dans l’exemple concernant B.bronchiseptica, la bactérie utilise comme stratagème pour


échapper à la réponse du système immunitaire de l’hôte :
1) La production d’Ac neutralisants
2) Un système de sécrétion capable d’injecter à l’hôte une protéine immunomodulatrice
3) L’induction de la production de l’IFN gamma par la protéine BoPN
4) L’induction de la production d’IL10 par la protéine BoPN
Réponses 2 et 4

F. Diagnostic des infections bactériennes

 Diagnostic direct
Coloration, isolement par culture ou PCR : ++++

Attention, la présence de la bactérie n'entraîne pas forcément une virulence : on peut avoir
des porteurs sains.

 Diagnostic indirect
 Détection de marqueurs spécifiques de la réponse immunitaire : +
 In vivo : mise en évidence de la réponse à médiation cellulaire : ++
(Par exemple, le test d'intradermoréaction mis en œuvre lors du dépistage de la
tuberculose bovine : on déclenche une HS4 pour détecter la présence de
mycobactéries)
 In vitro : sérodiagnostic principalement : ++++
-Agglutination = Rose bengale, ring test...
-ELISA, fixation du complément, ...

Attention : Il peut y avoir des faux-positifs et des faux-négatifs !!!

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II. Immunité antifongique

Il existe 3 modalités d'infection fongique:


 Infections primaires des surfaces (peau et muqueuses).
 Infections primaires par des champignons dimorphes principalement localisées
aux voies respiratoires. Exemple : Aspergillus
 Infections secondaires par des champignons opportunistes chez des individus
immunodéficients

Les mécanismes innés et adaptatifs de la réponse immunitaire sont :


- Neutrophiles et voie alterne du complément; cellules NK
- Les PAMPs qui sont reconnus par les TLR2
- Intervention préférentielle des cellules Th17 → sollicitation accrue des neutrophiles &
cellules endothéliales → réponse immédiate aux infections fongiques

Une fois ces mécanismes mis en place, la voie dominante est celle des Th1, ce qui entraîne
l'activation des macrophages et des CTL, mais il y a souvent persistance des champignons et
réactivation.
La voie Th1 permet la formation d’un granulome qui encercle le champignon et le détruit.
Par contre, si l’individu est immunodéprimé cette voie ne peut être activée et il y a
dissémination du champignon dans tout l’organisme.

Immunité des infections fongiques

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Conclusion : à retenir

 Les anticorps neutralisent les toxines bactériennes


 Les anticorps seuls opsonisent les bactéries
 Les anticorps et le complément peuvent soit opsoniser les bactéries, soit les détruire
directement via le complexe d’attaque membranaire
 L’activation des macrophages via les lymphocytes Th est nécessaire pour détruire les
bactéries intracellulaires
 Dans certaines circonstances, une réponse inappropriée Th2 en lieu et place d’une
réponse Th1 peut conduire à une maladie exacerbée voire à la mort de l’animal (cas
des mycobactéries)
 Les bactéries sont capables de résister à la destruction et l’élimination via de multiples
mécanismes
 L’immunité à médiation cellulaire est le mode prépondérant pour lutter contre les
infections fongique

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Annexes

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’immunité antivirale

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Introduction : rappels sur la structure des virus
Un virus est un parasite intracellulaire obligatoire, composé d'un acide nucléique
(ADN ou ARN) mono ou bicaténaire, enveloppé dans une capside qui assure sa protection.
Cette capside peut être entourée d'une enveloppe membranaire qui peut porter des
glycoprotéines de surface.

Les virus, qu'ils soient enveloppés ou non, portent toujours des éléments antigéniques
en surface : glycoprotéines, éléments de la capside. Toutes les protéines, structurales ou non,
sont des antigènes capables de déclencher la réponse immunitaire.
Un virion ne possède pas de protéines non structurales exprimées : elles sont produites
pendant le stade intracellulaire de l'élément viral et sont utilisées pour sa réplication.
Remarque : Ce qui est dans la capside est protégé du système immunitaire, il faut donc se
concentrer sur les antigènes extérieurs.

Rotavirus (infections digestives Structure d’une particule virale


chez le veau), en forme de roue

Il est possible de déterminer quels antigènes sont à l'origine d'une réponse antivirale anticorps
grâce à la technique du Western-blot :
 prélèvement cellulaire et purification du virus
 lyse de la particule virale et électrophorèse des protéines sur gel puis transfert sur
membrane (exemple : feuille de micro cellulose)
 hybridation avec des anticorps dirigés contre les antigènes viraux (obtenus par
immunisation chez un individu de laboratoire) et révélation.

2/30
Protéines d’enveloppe et
de la capside

Détection des antigènes viraux par Western-Blot

Cette technique permet de visualiser les antigènes repérés par les anticorps circulants
mais pas ceux reconnus directement par les cellules.

Pathogénie virale

A. Déroulement de l’infection virale


Le prof est passé très vite sur la décapsidation, l’assemblage, la maturation et la libération des
nouveaux virions.

1. Etape 1 : Attachement et internalisation

Le virus présente des antigènes qui sont reconnus par la cellule cible via des récepteurs
grâce à des analogies structurales, ce qui permet l’adhésion de la particule virale à la cellule.
Exemples de récepteurs :

• Récepteur à l'acétylcholine pour le virus de la rage

• Récepteurs au C3 pour le Virus d'Epstein-Barr


• Chémokine CCR5 pour le virus West Nile (rappel : flavivirus responsable
d’encéphalite chez le cheval et chez l’homme)

3/30
Le virion est ensuite internalisé dans la cellule par fusion de la membrane cellulaire
avec la membrane virale (virus enveloppés) et / ou par endocytose (virus enveloppés et tous
les virus nus).

Ex d’endocytose : macropinocytose

Les modalités d’endocytose dépendent de la nature du virus et des protéines cellulaires


impliquées. La pinocytose se fait plutôt par invagination tandis que la phagocytose commence
par l’émission de pseudopodes.

Quelques exemples de pénétration de virus dans les cellules cibles par endocytose
Il faut simplement savoir que le mode d’entrée du virus dépend de sa nature
(nu/enveloppé) et savoir citer quelques modes d’endocytose : la phagocytose et la
pinocytose dont il existe des variantes (avec ou sans clathrine, avec ou sans
dynamine…).

2. Etape 2 : décapsidation ou « uncoating »

Il s’agit de la libération de l’acide nucléique et des enzymes virales (ex : rétro-transcriptase)


dans le cytoplasme de la cellule hôte. Ce sont les enzymes cellulaires qui dégradent la capside.

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Ex : entrée du virus de la FVR via la molécule DC-SIGN
Pour le virus de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) par exemple, la fixation du virus au récepteur DC-
SIGN (porté par les cellules dendritiques) entraîne le rassemblement de plusieurs récepteurs puis
l’endocytose.

3. Etape 3 : réplication du virus

Il s’agit de la phase de synthèse des différents constituants du virion. Elle est permise par
les enzymes de la cellule et son déroulement diffère suivant la nature du virus. On trouve
toujours :

 La réplication du génome viral


 La transcription des gènes viraux en ARNm => traduction en protéines virales

On rappelle que la réplication des virus à ARN se fait dans le cytosol et consiste
principalement en une traduction tandis que pour les virus à ADN, il y a d’abord transcription
en ARNm dans le noyau puis traduction dans le cytosol.

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Le cas des Rétrovirus est un peu à part puisqu’ils convertissent leur ARN en ADN grâce à
la rétrotranscriptase présente dans le virion. Cet ADN s’intègre dans le génome de la cellule
hôte pour y être transcrit en ARNm puis traduit.
Ces deux étapes (rétrotranscription et intégration) sont spécifiques aux Rétrovirus
et sont à connaître.

6/30
4. Etape 4 : assemblage et maturation

L’assemblage des particules virales est spontané.

5. Etape 5 : libération des nouveaux virions

Il existe principalement deux modalités de sortie :

 Lyse cellulaire pour les virus nus


 Bourgeonnement pour les virus enveloppés

B. Conséquences d’une infection virale

L’infection d’une cellule par une particule virale peut conduire à :

 Une infection lytique productive : il y a lyse des cellules infectées

 Une infection abortive : pas de production de nouveaux virus. La cellule parvient à


empêcher la synthèse de virions. Il n’y a pas de signe clinique mais une transmission
est possible.

 Une infection transformante : transformation maligne des cellules infectées. C’est


l’acquisition d’un phénotype tumoral avec prolifération excessive incontrôlée (par
apport d’un oncogène ou par extinction d’un anti oncogène).

 L’apoptose : permet d’éviter la libération de virions et freine la propagation du virus.

 Une infection persistante : apparition de nouvelles protéines à la surface des cellules


infectées. Le virus n’est généralement jamais épuré complétement de l’organisme.
Les protéines virales ne sont pas détectées par le système immunitaire.

 Infection chronique : la charge virale ne diminue jamais et reste à un niveau


constant.

 Infection latente : la charge virale est contrôlée par le système immunitaire.


Le virus est latent, à très bas bruit après une première phase clinique. Il a la
possibilité d’être réactivé (= synthèse massive de virions lors d’un stress).
Exemple : les Herpesvirus restent cachés dans le système nerveux et se
multiplient en cas de stress (coryza du chat, varicelle de l’homme).
 Infection à évolution lente : équilibre entre le système immunitaire et la
charge virale pendant des mois, voire des années…. Mais il est finalement
rompu avec une multiplication virale qui s’intensifie.

7/30
Exemples : FIV du chat, VIH de l’homme.

Les conséquences d’une infection virale

Les infections persistantes


En résumé : il existe des infections non productives (grâce à la lyse et l’apoptose des cellules
infectées) et des infections productives (aiguë ou latente). Les infections virales peuvent
déclencher un phénomène tumoral (rare).

Les virus sont intracellulaires, ils vont donc nécessiter une immunité cytotoxique pour être
éliminer.

8/30
Quelles sont les étapes caractéristiques du cycle du Rétrovirus ?
1) L’attachement à la cellule cible.
2) La transformation de l’ARN viral en ADN viral.
3) La possibilité pour l’ADN viral de s’intégrer au génome de la cellule hôte.
4) La libération des nouveaux virions par bourgeonnement.

Réponses : 2 et 3

L’immunité innée antivirale

A. Reconnaissance
Des PAMPs viraux sont reconnus par des PRRs (dont les TLRs) plus ou moins
spécialisés. Les principaux PAMPs viraux sont les acides nucléiques (notamment les ARN
double brins qui n’existent pas dans les cellules normales, mais également tous les ADN et
ARN différents de ceux de l’hôte).

9/30
Parmi les récepteurs, on retrouve notamment les TLR3, 7, 8, 9 qui sont intracellulaires
et qui reconnaissent les acides nucléiques des virus et les TLR 2 et 4 qui reconnaissent des
protéines virales. Il existe aussi des récepteurs RIG1 et PKR qui sont activés par l’ARN viral.
Pour plus de détails se reporter au CM2.

B. Action des TLRs activés

Après la reconnaissance des virus par les cellules sentinelles, les TLRs activés (et autres
PRRs) :

 Participent à la réponse innée inflammatoire production d’IFN 1


 Orientent la réponse adaptative Th1/Th2

Ils permettent la transduction d’un signal et la transcription de gênes particuliers

10/30
Etape 1 : reconnaissance des virus par les cellules sentinelles : rôle des TLRs et autres PRRs

1. Enzymes diverses

L’activation des TLRs conduit à la synthèse de molécules, qui se lient aux glycoprotéines
d’enveloppe, empêchant la fixation virus-cellule hôte, telles que les défensines, le lysozyme (à
action anti Gram + mais également antivirale), les collectines, etc.

2. Apoptose des cellules infectées

Ce signal peut aboutir au sabordage des cellules par apoptose !

3. Interférons

Il s’agit de cytokines produites par les cellules sentinelles activées. On en distingue trois types
qui sont produits par des cellules différentes à des moments particuliers.

11/30
Les différents types d’interférons.

Remarques : les IFNα et les IFN β peuvent exister sous différents isoformes.
Les IFNλ ou les IL28-29 (de type 3) ont été découverts récemment.
L’IFN  est utilisé comme adjuvant par certains laboratoires.
L’IFN est produit par le foetus et piège la PGF2α dans l’utérus, ce qui empêche la
lyse du corps jaune.
L’IFN  possède une toute petite activité antivirale.

a) Interférons de type 1 (ou 3)

i. Présentation des IFN-1

Les interférons de type 1 (α et β principalement) sont thermostables et sont les premiers


produits. L’IFN-β est produit spécifiquement lors des infections virales par les fibroblastes et les
cellules épithéliales alors que l’IFN-α est produit par les cellules dendritiques dans des
circonstances moins spécifiques.

12/30
Etape 2 : Fixation de l’IFNα sur son récepteur et activation des ISG

Ils agissent selon deux mécanismes :

 ils jouent le rôle de facteurs de transcription (via les facteurs Jak et Stat) pour des gènes
appelés ISG (Interferon Stimulated Genes) et qui regroupent plus de mille gènes
différents.

 ils activent également les cellules NK qui vont exercer leur activité cytotoxique et
recruter les macrophages. Les NK reconnaissent les cellules exprimant peu le CMHI et
déclenchent l’apoptose par la voie directe (perforine) ou extrinsèque (récepteur FAS).

ii. Cinétique de la production d’interféron de type 1 (ou 3)

La production d’IFN 1
démarre dès les premières heures
(contrairement à la production
d’anticorps) après l’infection et
atteint un maximum au bout de
cinq jours pour ensuite décroître
progressivement et laisser place à
la réponse adaptative.

Cinétique de production des IFN 1

13/30
iii. Mode d’action des IFN1

Liaison à un récepteur => activation de facteurs de transcription => activation de


nombreux gènes. L’activation des gènes ISG aboutit à :

 La production de protéines antivirales : permet d’inhiber la synthèse d’ARN par la


cellule ce qui bloque la réplication virale d’où leur action virostatique.
Exemples :
 la PKR (protéine kinase) qui est donc un TLR et un effecteur ->
phosphoryle elF2α ce qui bloque la traduction des ARNm viraux
 les protéines Mx qui empêchent la traduction de certains ARNm viraux
 la NO Synthase qui permet de synthétiser un puissant oxydant (le NO)
qui est toxique pour le virus et/ou la cellule hôte

 La production de protéines immunomodulatrices : CMH de classe I et cytokines


(TNF et IL12)
Les interférons de type 1 induisent la maturation et une expression accrue du CMHI
par les cellules qui peuvent mieux présenter les antigènes viraux et sont alors
mieux reconnues par les lymphocytes T cytotoxiques.

 L’activation des cellules NK

b) Interféron de type 2 (activité négligeable par rapport à celle des


IFN1 et IFN3)

Il s’agit de l’interféron gamma qui est produit par les cellules NK en réponse aux
interférons de type 1. Il active les macrophages et induit également la synthèse d’IL12, ce qui
permet justement d’activer une réponse Th1 avec recrutement des lymphocytes T
cytotoxiques, et de TNF d’où l’apparition de fièvre.

14/30
Pour récapituler :

4. L’exemple du virus de la Blue Tongue (BTV) :

Un même virus peut être reconnu par plusieurs TLRs différents suivant le type cellulaire
qu’il infecte.
Le virus de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO ou Blue Tongue Virus) est reconnu par les
récepteurs RIG4 et MDA5 dans les cellules non hématopoïétiques alors que d’autres
récepteurs non identifiés interviennent dans les cellules hématopoïétiques.
Les deux cellules vont produire des IFN β.

Phénomène
d’interférence virale

Exemple du virus de la Blue Tongue

15/30
Dans les cellules hématopoïétiques, cette production d’IFN dépend de la formation
d’un endo/lysosome tandis que dans les cellules non hématopoïétiques, il y a activation d’une
ARN hélicase qui va à son tour, via des intermédiaires, activer la synthèse d’IFN β.

C. Autre mécanisme de défense antivirale : ARN


interférence ou RNA silencing

Les ARN interférences reposent sur l’action de petits ARN inhibiteurs (ARNi)
synthétisés lors de la réplication du virus. Ils reconnaissent spécifiquement certaines
séquences de l’ARNm viral dont ils sont complémentaires et les dégradent avec l’aide des
protéines RISC : ils bloquent la phase de traduction et donc le cycle viral.

Les ARN interférences

Ces mécanismes interviennent chez de nombreux virus des plantes et des invertébrés.
Comme toujours, des virus ont déjà développé des stratégies pour contourner les ARNi. Ces
ARNi constituent une cible pour une action thérapeutique antivirale (ex : RSV).

Attention : il ne s’agit pas d’un phénomène immunitaire à proprement parler puisqu’il est
mis en place directement par la cellule infectée.

16/30
Le virus de la Blue Tongue (BVT) ou FCO est reconnu préférentiellement dans les cellules non
hématopoïétiques par … ?
1) Le TLR3
2) Les récepteurs de type NOD1 et2
3) Les PRRS RIG et MDA5
4) Les anticorps neutralisants
Réponse 3

L’immunité adaptative antivirale

On se situe ici quelques jours après la primo-infection. L’immunité adaptative se


déclenche si l’immunité innée n’a pas été suffisamment efficace, c’est-à-dire qu’elle se
déclenche à partir d’un certain seuil virémique.

Intervention de l’immunité acquise au-delà d’un certain seuil de virémie

Les mécanismes de base de la protection contre les virus sont :

 Les anticorps :
 Neutralisent l’attachement du virus à la cellule cible : virus de la rage
ou virus de la FVR

17/30
 Facilitent la phagocytose (opsonisation)

 Les anticorps + complément (voie classique) :


 Cytolyse (complexe d’attaque membranaire)
 Virolyse
 Blocage de l’attachement

 Le complément seul : virolyse via la voie alterne

 Les macrophages activés : phagocytose et apoptose

 Les lymphocytes T cytotoxiques (CTL)

 Les cellules NK

Les mécanismes de protection de base des cellules contre les virus

A. Réponse humorale (Th2)

Exemple 1 : Action des Ac neutralisants contre le virus de la rage

Petits rappels : Le virus de la rage se transmet par morsure d'un animal infecté à un
autre. Le virion migre du lieu d’inoculation au SNC par les axones des cellules nerveuses. Il est
reconnu par le récepteur à l’acétylcholine et est internalisé par la cellule nerveuse. Le virus de
la rage est dit neurotrope car il a une affinité pour le tissu nerveux et migre dans les cellules
nerveuses sans passer par le sang (pas de virémie).

18/30
Une réponse anticorps dirigée contre la glycoprotéine de surface doit donc, pour être
efficace, neutraliser le virion avant qu’il ne pénètre dans les cellules et doit donc intervenir
très rapidement. Or chez un individu naïf, la synthèse d’anticorps prend trop de temps et tout
le virus est déjà internalisé quand les anticorps sont produits, ce qui rend cette réponse
inefficace.
En revanche, si l’individu est vacciné, il possède déjà les anticorps qui peuvent donc
bloquer directement le virus avant son entrée dans les cellules. Le principe de la sérothérapie
est le même : apporter directement les anticorps neutralisants après l’infection (mime une
synthèse rapide des anticorps).

Rôle de la glycoprotéine de surface dans la réponse anticorps neutralisante

Il est admis qu'un individu est protégé lorsque son titre sérique en anticorps anti-
glycoprotéines rabiques est supérieur à 0,5 unités. C'est une norme acceptée par la grande
majorité des pays européens : un chien, pour voyager dans l’Union Européenne, doit être
vacciné contre la rage et posséder un titre d'anticorps antirabique supérieur à 0,5U.

Exemple 2 : Action des anticorps contre le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR)

Pour une population infectée par le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), virus
responsable d'épidémie notamment chez les moutons et à caractère zoonotique, on mesure
l'avancement de la virémie et le nombre de chiens positifs à la présence d'anticorps anti-FVR.
La période clé d’élimination se situe entre 5 et 10 jours.

19/30
Expérience réalisée à l’aide d’un
vaccin (donc un virus atténué ou
tué)

Cinétique des anticorps lors d’une infection par le virus de la FVR

Les IgM sont les premiers anticorps produits. Leur production est quasi instantanée
après la contamination de l'animal. Elles sont ensuite rapidement éliminées (décroissance
rapide). Les IgG, quant à elles, apparaissent plus tardivement et persistent plus longtemps.
Il est ainsi possible de dater assez précisément le début de l'infection, en réalisant des mesures
d'IgG et d'IgM. Une virémie positive associée à un fort taux d'IgM et une absence d'IgG reflète
une infection récente, tandis qu'un taux élevé d'IgG sans aucun IgM traduit une infection
plutôt ancienne.

B. Réponse cellulaire (Th1)

C’est la réponse à priori la plus intéressante pour lutter contre les virus
(intracellulaires).

(Rappel du CM1)
Cette réponse repose sur l’activation des lymphocytes TCD8 qui reconnaissent l’antigène T
dégradé dans la cellule par le protéasome et présenté via le CMHI. Il y a donc restriction au
CHM de type I par le CD8. Cette reconnaissance active le lymphocyte qui déclenche
l’apoptose de la cellule infectée :

- soit par la voie directe (= voie de la perforine où la perforine ménage un canal dans
lequel passe le granzyme qui active la caspase 10 puis la 3)
- soit par la voie extrinsèque (= voie des CD95L = voie des « récepteurs de mort » où
Fas=CD95 active la caspase 8 puis la 3).

20/30
Les lymphocytes T cytotoxiques

Remarque : Le mécanisme d’action des NK (immunité innée) est le même que celui des
TCD8 mais c’est la reconnaissance cellulaire qui est différente : alors que les LTcytotoxiques
reconnaissent l’antigène (présenté par le CMHI), les NK reconnaissent le CMHI lui-même
(sans qu’il soit question d’antigène puisqu’il s’agit d’immunité innée) et n’agissent que s’il est
absent ou altéré.

Echappement du virus à la réponse immunitaire

A. Mécanismes d’échappement à la réponse innée

L'inhibition de l'immunité innée passe par une inhibition de la production d’interférons.

Exemple du virus de la fièvre de la vallée du Rift :

C'est un arbovirus de la famille des Bunyaviridae (virus enveloppé à ARN) responsable


d'une zoonose et présent en Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien. Il est transmis par des
vecteurs arthropodes : moustiques de genre Aedes, Culex... (dont certains sont déjà présents
en France). Ce virus est classé parmi les 6 agents pathogènes animaux prioritaires à étudier,
en lien avec les changements climatiques.

Le virus de la FVR est constitué de 3 segments d’ARN : segment L, M et S (pour Large,


Médium et Small) chacun entouré d’une nucléocapside protéique. Il contient des protéines
structurales (S) et non structurales (NS).

21/30
Organisation du virus de la FVR

On peut montrer expérimentalement que ce virus inhibe la production d’interféron


gamma grâce à la protéine NSs.
En effet, des souris délétées en récepteurs aux interférons alpha et béta infectées par
une souche virale dépourvue de cette protéine NSs meurent, alors que les souris normales
infectées par cette même souche résistent car elles produisent de l’interféron gamma. Ce
n’est donc que lorsque NSs est présente qu’elle inhibe la production d’interféron gamma
après fixation des interférons α et β.

Expérience détaillée :
 Modèle murin. Les souris insensibles aux IFN de type 1 ne survivent pas aux infections
(courbes avec les triangles), peu importe la souche virale utilisée (atténuée ou pas).
Conclusion 1 : L'IFN de type 1 joue donc un rôle primordial dans la lutte contre le virus
(notamment par le biais de l’interféron dont il induit la synthèse).

22/30
Souris normales : 0% de mortalité

Souris clone 13 : résistance nulle,


100% de mortalité

 Les souris sauvages résistent au clone 13 mais pas au virus sauvage.


Conclusion 2: c’est donc que la protéine NSs est impliquée dans la stratégie d’évitement
du virus contre l’action de l’IFN type 1.

 On montre également que les souris sauvages primo-infectées par les clones 13
résistent au virus sauvage. Le clone 13 sera utilisé comme vaccin car il n’a pas le
facteur de virulence que constitue la protéine NSs.
Conclusion 3 : Cette protéine NSs est donc un facteur de virulence important car elle
bloque la production d’interféron.

D'autres familles de virus sont capables de réaliser ce genre de phénomène (par exemple
les Flavivirus : hépatite C, fièvre jaune, West Nile…), et il existe un grand nombre de modalités
d'échappement à l'action des IFN par inhibition de différentes étapes de la transduction
cellulaire.
La production de différents antagonistes aux IFN 1 par les virus aboutit de manière
fréquente à la mort des animaux infectés. Les trois mécanismes principalement impliqués
sont:
 blocage de l’effet cascade à la suite de la réception d’un IFNα par la
cellule
 blocage de la production d’IFNβ par la cellule…
 défaut de recrutement de la réponse adaptative en bloquant les IFN de
type 2

23/30
A l’interface entre l’immunité innée et l’immunité acquise :

Il s’agit d’une inhibition de la présentation antigénique selon deux mécanismes :

 l’inhibition de l’activité du protéasome. Exemple : Cytomégalovirus (CMV), Virus


d’Epstein-Barr
 Elimination des molécules du CMH1 du réticulum endoplasmique. Exemples : CMV

B. Mécanisme d’échappement à la réponse adaptative

L'échappement aux réponses humorale et cellulaire passe par différents mécanismes.

1. Variation antigénique (ou antigenic drift)


Exemples : virus influenza (grippe), lentivirus

2. Absence ou faible production d'anticorps neutralisants


Exemple des lentivirus des petits ruminants.

24/30
3. Production d’anticorps facilitants

Ce sont des anticorps dirigés contre les antigènes viraux et qui peuvent, par exemple, aider à
la pénétration du virus dans la cellule au lieu de les neutraliser (pour vous en rappeler, vous
pouvez vous dire que c’est une sorte « opsonisation inverse »). C’est le cas de la péritonite
infectieuse féline (PIF) du chat (coronavirus) où la réponse humorale peut aggraver les choses.

4. Blocage de la réponse cellulaire

Trois mécanismes peuvent intervenir :

 « Downrégulation » des molécules de classe 1 (et 2).


Les cellules infectées ne peuvent alors plus présenter l’antigène. Il y a donc diminution de
la reconnaissance par les LT cytotoxiques et survie des cellules infectées d’où
dissémination du virus.

 Production de facteur « cytokines-like » qui miment l’action des cytokines


exemple : IL-10 à action anti-inflammatoire. Permet une diminution de la réponse
inflammatoire (EBV, Orf virus).

 Production de leurres : production de récepteurs de cytokines solubles, qui flottent


dans le milieu extracellulaire et ne permettent aucune transduction. Cela revient à une
neutralisation (« piégeage ») des cytokines par le virus. exemple : poxvirus.

Conséquences délétères de l’immunité antivirale

Il faut garder à l'esprit que les réponses de l'organisme face aux infections sont primordiales
pour assurer son intégrité. Il arrive cependant que celles-ci puissent avoir des conséquences
délétères, soit à un niveau local, soit de manière générale (surtout lorsque la réponse
immunitaire est exacerbée ou prolongée).

A. Dérèglement de la réponse anticorps

 L’hypersensibilité de type I : exemple : bovine RSV avec IgE

 L’hypersensibilité de type II : hémolyse par activation du complément.


Dans ce cas, les anticorps produits vont activer préférentiellement le
complément qui va déclencher son action cytolytique notamment contre les
hématies, d’où une hémolyse. Ce type d’hypersensibilité intervient dans le
rejet des transfusions sanguines. C’est également le cas lors de l’anémie
infectieuse des équidés.

25/30
 L’hypersensibilité de type III : Elle résulte d’un excès d’anticorps et peut entraîner
des lésions tissulaires en bouchant les vaisseaux (vascularite) et les glomérules
rénaux (néphrite) souvent plus graves que les lésions dues aux virus et à l’origine des
symptômes.

Exemple : L’hépatite de Rubarth

Cette maladie, causée par un Adénovirus canin de type 1 (CAV1), est caractérisée dans
certaines formes par une uvéite. Suite à l'activation du complément, il y a dépôt de complexes
immuns dans l'œil, à l'origine d'une réaction inflammatoire qui entraîne une opacification et
un bleuissement de la cornée.
Auparavant, le vaccin vivant utilisé contre
l'hépatite de Rubarth était également à l'origine
d'uvéite causée par la formation de ces complexes
immuns. Le problème a aujourd'hui été résolu par
l'utilisation de vaccins faisant appel à des
adénovirus de type 2 possédant des Ag ayant des
réactions croisées avec les Ag du virus de l'Hépatite,
le vaccin garde donc son efficacité. Il ne possède
cependant plus l'Ag responsable de la formation des
complexes immuns et n'occasionne donc plus de
symptômes désagréables chez l'animal vacciné.

B. Mauvaise orientation de la réponse immunitaire

Une mauvaise orientation de la réponse immunitaire peut occasionner des dégâts


importants en ne parvenant pas à endiguer le virus. Une réponse cellulaire (Th 1) est
généralement plus efficace qu’une réponse humorale (Th2).

Cependant, l’orientation de la réponse immunitaire dépend à la fois du virus et de


l’individu, ce qui fait qu’on observe la maladie que chez certains individus (généralement à
réponse Th2) et pas chez les autres (à réponse Th1).
Exemple de la PIF du chat, Péritonite Infectieuse Féline, (coronavirus) :

 si le chat met en place une réponse de type Th1 (plutôt cellulaire), il se débarrasse
rapidement et de manière efficace du virus et il y a guérison.

 si le chat met en place une réponse de type Th2 (plutôt humorale), l'équilibre
réponse immunitaire / action virale s'inverse, on a une inflammation chronique
conduisant aux formes humides et sèches de la péritonite infectieuse féline, voire à
une aggravation dépendante des anticorps souvent fatale.

26/30
L’œil bleu chez le chien dû à l’infection par l’adénovirus canin CAV1 est causé par … ?

1) Des complexes immuns


2) Une HS2
3) Une HS1
4) Une HS3

Réponses : 1 et 4

Diagnostic des infections virales


Un diagnostic peut être direct (mise en évidence de la présence du virus) ou indirect (mise
en évidence d'éléments en rapport avec sa présence, tels que les anticorps). On notera qu’une
sérologie peut être directe ou indirecte.

 Diagnostic direct :

 Isolement et mise en culture du virus : sur cellules sensibles, œufs embryonnés,


animaux de laboratoire + identification par sérologie

 PCR, RT-PCR, qPCR ou qRT-PCR, (LAMP-PCR)


Les techniques biomoléculaires de PCR et dérivées permettent la mise en évidence de l'acide
nucléique viral après migration du produit de PCR sur gel d'électrophorèse.
Exemple : LAMP-PCR: Loop Mediated isothermal Amplification PCR. C'est une technique de PCR
qui permet de se passer de l'utilisation de haute température. Elle serait plus pratique à mettre
en œuvre et tendrait donc à se démocratiser.

 Immunofluorescence directe (rage)


 Observation directe (microscopie électronique)

 Diagnostic indirect par sérologie:

 Séro-neutralisation ou virus neutralization test (VNT)


 Immunodiffusion en gel = test de Coggings pour l’AIE
 ELISA
 Western blot
 Fixation du complément
 Inhibition de l’hémagglutination

Remarque : Les anticorps témoins d’infections sont souvent utiles pour le dépistage et le
diagnostic.

Attention :
1. Un dépistage se fait sur un animal sain, un diagnostic sur un animal malade (ou suspect)
pour confirmer.

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2. Pour chaque diagnostic, il faut faire attention aux potentiels faux positifs et faux
négatifs.

Les virus peuvent-ils susciter une réponse anticorps et CTL ?

1) Oui
2) Non

Réponse : 1 dans la très grande majorité oui.

La seule réponse anticorps peut-être protectrice.


La protection peut être à la fois anticorps et CTL (ex : Rage, le virus va susciter des Ac neutralisant
mais trop tard, réponse CTL mais inefficace).
La réponse anticorps peut n’être que témoin de l’infection sans rôle protecteur (ex : Anticorps anti N
du virus de la FVR)

Conclusion : ce qu’il faut retenir !

 Quand les cellules sentinelles détectent des acides nucléiques étrangers via leurs TLRs
(récepteurs Toll-like) ou RIG, elles sont activées et produisent des interférons de type 1.

 Les anticorps sont actifs sur les virus en position extra-cellulaire, préviennent leur
attachement sur les cellules cibles et « neutralisent » ainsi les virus.

 Les réponses à médiation cellulaire sont dominantes dans l'immunité antivirale, compte
tenu du caractère intracellulaire strict des virus ; le mécanisme principal de protection
est dû aux lymphocytes T cytotoxiques.

 Les virus, compte tenu de leur caractère intracellulaire strict, déploient de nombreuses
stratégies pour échapper aux réponses innée et adaptative de l'hôte.

 Certains virus sont proprement dit peu pathogènes pour l'hôte, mais une maladie plus
grave peut être engendrée par des réponses immunitaires inadéquates contre ces
mêmes virus.

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Annexe :

Caractéristiques des interférons de type 1 et 2 (issus du cours de S6 )

29/30
30/30
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’immunité antiparasitaire

I. L’immunité contre les protozoaires ............................................ 2


A. L’immunité innée ............................................................................................................ 2
B. L’immunité adaptative ................................................................................................... 3
1. Immunité adaptative médiée par les anticorps ........................................................... 3
2. Immunité adaptative à médiation cellulaire ............................................................... 4
C. Mécanismes d’échappement : ..................................................................................... 10
D. Effets néfastes des infestations par les protozoaires.................................................. 11
E. Vaccination contre les protozoaires ............................................................................ 11

II. Immunité contre les helminthes ............................................... 12


A. Immunité innée............................................................................................................. 12
B. Immunité adaptative .................................................................................................... 12
1. L’Immunité humorale................................................................................................. 13
2. L’immunité cellulaire.................................................................................................. 15
C. Mécanismes d’échappement des helminthes ............................................................. 15
D. Vaccination contre les helminthes ............................................................................... 16

III. Immunité contre les Arthropodes ............................................. 16

1/20
Introduction: particularités des parasites
Les infections et infestations parasitaires sont de longue durée, et diffèrent sur ce
point des infections bactériennes et virales, qui sont aiguës ou subaiguës pour la plupart,
même si certaines peuvent être persistantes.

Le parasitisme est souvent une ≪ longue histoire ≫ entre l’hôte et le parasite.


Les parasites exploitent les ressources de l’hôte tout en le ménageant, sans causer de dégâts
irréversibles ni induire une réponse trop drastique :
 Ils régulent la réponse immunitaire de l’hôte.
 Ce mode de vie leur permet de se reproduire efficacement.
Le parasitisme est alors rarement fatal (sauf en cas de surnombre), entrainant le plus
souvent des baisses de production.

On étudiera trois grandes familles : les protozoaires (microparasites), les helminthes


(macroparasites) et les arthropodes.
L’immunité contre les protozoaires est très semblable à celle contre les virus ou les
bactéries. Au contraire contre les helminthes, l’immunité est différente. L’immunité contre les
arthropodes sera juste abordée.

I. L’immunité contre les protozoaires

A. L’immunité innée

Les protozoaires sont des organismes unicellulaires (à l’inverse des Helminthes qui
sont pluricellulaires).

L’immunité innée met en jeu une composante génétique importante. Le bagage


génétique (= background génétique) a un impact important sur les réponses immunitaires.

Exemple : la trypano-tolérance du bétail africain : il est beaucoup plus tolérant au


trypanosome que le bétail européen qui est très sensible à T. congolense.

Cette tolérance est liée à :

 une diminution de la production en IL6 (cytokine inflammatoire), entrainant une


diminution de la réponse inflammatoire.
 une augmentation de la production en IL4, qui guide la réponse immunitaire
adaptative vers une réponse de type Th2, avec production d’anticorps contre les
facteurs de virulence (notamment une enzyme du trypanosome), ce qui permet à
l’hôte et au trypanosome de survivre avec l’établissement d’un équilibre.

2/20
Les mécanismes de l’immunité innée antiparasitaire sont similaires à ceux déployés contre
les bactéries ou les virus, avec la reconnaissance de motifs communs à de nombreux
pathogènes, appelés PAMPs (Pathogen-Associated Molecular Patterns), qui se fait via des
TLRs (Toll-like receptors).

Ces TLRs sont portés par des cellules qualifiées de sentinelles, le TLR qui reconnait les
protozoaires est le TLR9.

TLR impliqués dans la reconnaissance antiparasitaire

Dans l’ensemble on connait assez mal les motifs communs de reconnaissance des parasites.

B. L’immunité adaptative

Elle peut être humorale (médiée par les anticorps) ou cellulaire (via les TCL).

1. Immunité adaptative médiée par les anticorps

Les mécanismes d’action sont similaires à ceux décrits pour les bactéries et les virus.
Les anticorps n'agissent que sur les parasites extracellulaires présents dans le sang ou dans
les fluides.

On peut citer par exemple :

 Trichomonas fœtus provoquant une réponse locale à IgA, Ig1 et Ig2 chez le taureau,
ce qui induit une protection. (Si cette réponse est absente, il y a possibilité de
prolifération et transmission vénérienne.)
 Babesia (= agent de la piroplasmose chez le chien), les globules rouges infectés sont
opsonisés, d’où leur phagocytose ou ADCC (cytotoxicité cellulaire dépendante des
anticorps).

3/20
Notion de prémunition : l’animal porteur de parasites serait protégé contre une ré-
infestation (en quelque sorte résistant aux infestations futures).

Il y aurait mise en place d’une régulation efficace innée et adaptative capable de


bloquer la ré-infestation. Cette notion est néanmoins aujourd’hui remise en question
notamment car d’autres parasites peuvent infecter l’hôte.

Remarque : La notion de prémunition est vraie pour les helminthes, un peu moins pour les
protozoaires. Cette immunité dure tant que le parasite est présent dans l’hôte.

Les réponses cellulaires sont surtout dirigées vers les parasites intracellulaires.

2. Immunité adaptative à médiation cellulaire

L’immunité adaptative met aussi en jeu des réponses cellulaires, surtout dirigées
contre les parasites intracellulaires. Pour illustrer ce point, nous prendrons deux exemples :
Exemples : Toxoplasma gondii et Leishmania infantum.

 La toxoplasmose (agent causal : T. gondii)

Il s’agit d’un parasite intracellulaire obligatoire qui infecte quasiment tous les animaux
à sang chaud: il est très ubiquitaire.
Chez l’animal (sauf chez le chat ; notamment les petits ruminants), il provoque des
avortements et est à l’origine d’infections chroniques voire silencieuses.
Chez l'Homme, T. gondii est à l’origine :
 d’avortements et malformations chez la femme enceinte non immunisée.
 de cas sévères chez les personnes immunodéficientes (atteintes du SIDA), avec
des cas à localisation cérébrale (apparition de kystes). Ceci montre l'intérêt du
système immunitaire dans la lutte contre les parasites.

Il s’agit d’une zoonose alimentaire grave due notamment à l'ingestion de viande


contaminée.

Les félidés constituent l’hôte définitif, chez qui a lieu la reproduction sexuée. Il y a
excrétion dans les fèces d’oocystes non sporulés, qui sporulent (dans le milieu extérieur) et
sont alors contaminants pour les hôtes intermédiaires (rongeurs, autres mammifères dont
l’homme).

Le félidé se contamine en mangeant un rongeur lui-même infecté et la boucle est


bouclée.

Modes de contamination :

 Consommation d’aliments souillés par des fèces de chat


 Changement de la litière du chat sans se laver les mains

4/20
 Ingestion de viande de porc ou de bovin mal cuite ou mal congelée contenant des
kystes toxoplasmiques
 Enfant jouant dans un bac à sable : des études ont montré qu’il y avait plusieurs
milliers de kystes/m2 …..

Remarque : Il semblerait que lorsque T. gondii se place dans le système nerveux central, il
pourrait être à l’origine de démences (ce n’est pas encore démontré). Le rongeur, une fois
infecté, semble moins se mettre à l’abri et moins éviter les chats. Cette modification du
comportement serait donc une stratégie du parasite pour faciliter son cycle, d’où cette
hypothèse.

Cycle « vrai »

Cycle de la toxoplasmose

L'immunité anti T.gondii repose sur des anticorps et sur le complément contre les
tachyzoites libres dans le sang (=forme circulante extracellulaire), et surtout grâce aux
cellules T et aux macrophages activés, actifs sur les stades intracellulaires du parasite.
Les kystes correspondent à des
formes de résistance
(l’organisme ne peut alors pas
les éliminer mais le parasite ne
se propage pas. C'est un
compromis, un peu comme les
granulomes).

L’immunité anti T.gondii

5/20
Tout se joue lors des premières phases de l’infection. Au niveau de la muqueuse
intestinale, le parasite pénètre au niveau des entérocytes, sollicite les lymphocytes intra-
épithéliaux (LIE), les cellules dendritiques et déclenche la production d’IL15.
L’IL15 active les cellules NK, ainsi que, via des cytokines et chémokines, des macrophages et
des cellules dendritiques. Il y a ensuite production d’IL12, qui active les lymphocytes TCD4.

Ceux-ci orientent une réponse Th1 en produisant des IFNγ (rôle de destruction des
parasites), cytokines effectrices qui activent les cellules dendritiques et les macrophages.
L’IL10 et le TGFβ interviennent également.
Il y a donc mise en place d’une immunité à médiation cellulaire, à l’origine de la destruction
du parasite. L'immunité humorale se met aussi en place via les LB, avec production
d’immunoglobulines.

La véritable histoire de T. gondii au niveau des entérocytes

Remarque: Une stratégie vaccinale consisterait à empêcher l’interaction des toxoplasmes


avec les premières cellules cibles, c’est-à-dire les entérocytes. Cependant, les
phénomènes d’échappement tels que la forme kystique permet la persistance du
parasite.

 La leishmaniose (agent causal : L. infantum)

On retrouve cet agent principalement chez le chien (réservoir), un peu moins chez le
chat et l’homme.
La leishmaniose est une zoonose parasitaire due à un protozoaire et transmise par des
insectes hématophages du genre Phlebotomus (« sandfly » en anglais).

Le parasite se trouve sous deux formes dans l’hôte: promastigote et amastigote.

6/20
Le cycle débute lors du premier repas sanguin du moustique infecté. Les promastigotes
alors injectés dans la peau sont phagocytés par les macrophages, dans lesquels ils se
transforment en amastigotes, et inhibent la fusion de la vacuole de phagocytose avec les
lysosomes. Ils s’y multiplient jusqu'à faire éclater le macrophage et se retrouvent alors
librement dans le plasma. Au repas du moustique suivant, ce dernier ingère des macrophages
infectés. Les amastigotes de ces macrophages se transforment en promastigotes puis migrent
du tube digestif vers la trompe (dans les glandes salivaires).

Cycle de L. infantum

La leishmaniose est en expansion en France, l’extension se fait du sud vers le nord,


avec en cause le réchauffement climatique. Le bassin naturel reste le sud-est méditerranéen.

Répartition et extension géographique Chien atteint de


de L. infantum Leishmaniose clinique

7/20
Tous les chiens infectés ne sont pas malades. La plupart des chiens infectés sont
résistants car ils développent une forte immunité cellulaire Th1 dépendante.
Environ 60% des infections sont inapparentes et éliminées spontanément. Seul 10
à 40% des chiens développent une maladie clinique, car ils développent une
réponse Th2 humorale, avec des taux élevés d’anticorps IgG2, inefficace contre les parasites
intracellulaires. La maladie est progressive avec des charges parasitaires très fortes.

Pour résumer : réponse Th1= chien résistant, réponse Th2= chien malade !

Symptômes généraux et modifications observées lors de leishmaniose clinique

CI=complexes immuns

Importance de la voie Th1 (via IL-12 et IFN)

L’importance de l’IL-12 (produite par les


cellules présentatrices d'antigènes surtout) et
de l’IFNγ peut être mise en évidence grâce à
une expérience sur des souris infectées par L.
brazilensis :

 Les souris normales (C57BL6) maîtrisent


l’infection, les lésions rétrocèdent après
6 jours.
 Les souris mutantes délétées au niveau
du gène codant pour l’IL12 (IL-12p40 -/-)
empêchent la prolifération du parasite
mais celui-ci persiste. 1 -12 contre L. infantum

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 Les souris ne possédant pas d’IFN γ (IFN-γ -/-) meurent des suites de l’infection: pas
d'activation des macrophages.

Cette expérience montre bien l’importance de la polarisation vers la voie Th1 alors
que la voie Th2 (humorale) est inefficace (la maladie se stabilise, il y a une réponse Th1 pas
très efficace mais qui permet malgré tout de protéger un peu les souris).

Si on mesure les cytokines produites par ELISA à partir des PBMC (peripheral blood
mononuclear cell) chez des chiens infectés, on obtient des profils différents chez les animaux
exprimant une forme clinique par rapport à ceux ayant réussi à éliminer le parasite.

Lors de manifestation clinique, IFNγ est bas alors que IL-10 est élevée (réponse de
type Th2). Si l'infection est maîtrisée, IFNγ est élevé alors que IL-10 est basse (réponse de
type Th1).
On rappelle que l'IL10 est une cytokine inhibitrice de la réponse cellulaire.

Profils de cytokines dans les différentes populations infectées

Remarque sur l’expérience précédente :


 Les populations « control » et « non infectées » sont équivalentes.
 La population « inf-sus » est dite sensible mais n’a pas encore développée de signe
clinique.
 La population « clinical » est celle ayant déclenchée une maladie clinique.

9/20
C. Mécanismes d’échappement :

Il existe 5 mécanismes principaux d’échappement des protozoaires à la réponse immunitaire :

1) Inhibition de la phagocytose par les neutrophiles. (Ex : T. gondii)

2) Induction d’une immunosuppression ou modulation de la réponse immune


 Babesia bovis
 Trypanosomes (cf. trypano-tolerance du bétail africain, à comparer à la trypano
≪ intolérance ≫ du bétail européen, avec augmentation d’IL-4, diminution
d’IL-6)
3) Formes non antigéniques ou persistance sous forme de kystes, qui empêchent l’accès
pour les effecteurs de la réponse immunitaire adaptative.
 Kystes de T. Gondii. 40% de la population humaine est porteuse, ils peuvent être
réactivés par exemple lors de transplantations.

4) Liaison avec des protéines de l’hôte, on parle de masquage immunitaire car le


parasite présente alors des molécules du soi qui ne sont pas reconnues comme Ag.

5) Variations antigéniques, qui permettent d'échapper à des vagues successives de


réponses immunitaires = très important pour les parasites.

 Trypanosomes (cf. infra)


 Babesia bovis Difficulté à faire des vaccins
 Giardia (parasite de l’intestin)
 Plasmodium (paludisme).

Exemple : La variation antigénique chez le trypanosome. Quand des animaux sont


infectés, on a une première parasitémie avec développement d’une réponse immunitaire
humorale importante. Le parasite varie alors pour y échapper, et cela à chaque fois qu’une
nouvelle réponse immunitaire humorale se met en place. Il y a apparition de trypanosomes
différents à chaque nouvelle vague d’anticorps

Trypanosome 1 -> 1ère vague -> Ac 1 -> réponse 1


Trypanosome 2 -> réponse 1 déjà inefficace ->2ième
vague -> Ac 2 -> réponse 2

……
Variation antigénique des Trypanosomes

10/20
D. Effets néfastes des infestations par les protozoaires

 Phénomènes d’hypersensibilité (cf. cours correspondant) :


HS1 : ex: tritrichomonose et les IgE qui provoquent une inflammation de la muqueuse
vaginale. (Ag qui fonctionnent comme des allergènes)

HS2 : ex: babésiose avec cytotoxicité anti-globules rouges infectés.


HS3 : dépôt de complexes immuns (ex : leishmaniose viscérale).

HS4 : ou HS retardée, formation d’un granulome autour du parasite (ex: kyste toxoplasmique).

 Auto-immunité associée aux infections par les protozoaires :

Il existe un phénomène de mimétisme avec les Ags du soi d’où la présence d’auto-anticorps
(communauté antigénique entre l’hôte et l’agent pathogène). Le système immunitaire
s’attaque alors aux auto-antigènes.

E. Vaccination contre les protozoaires

 Le vaccin contre la toxoplasmose destiné aux ovins : il s’agit d’un vaccin à souche atténuée
(souche S48), qui bloque l'avortement lors de la phase clinique. On garde également
l’espoir pour un vaccin bloquant la phase intestinale.

 Le vaccin dirigé contre la babesiose canine (= piroplasmose), maladie transmise par les
tiques, est à base d’antigènes solubles parasitaires produits par culture et adjuvés par la
saponine. Son efficacité est relative. La fraction de prévention est relativement faible : il
faut l’utiliser avec prudence car il y a de nombreux échecs.

 Le vaccin contre la leishmaniose, ce vaccin vient d’obtenir l’AMM, pour lutter contre la
leishmaniose canine : Cani-Leish. Les antigènes utilisés sont les ESP (protéines excrétées
sécrétées) adjuvés avec le MDP (Muramyl Di Peptid). Il a été mis en évidence que ce vaccin
stimule non seulement l’immunité à médiation cellulaire (renforce la voie Th1) mais aussi
la production d’anticorps. Ce vaccin est destiné aux chiens situés dans les zones où se
trouvent les phlébotomes. Le protocole vaccinal est lourd car il y a trois injections.

Question : L’immunité protectrice contre les protozoaires est préférentiellement « portée »


par ?
a) Des anticorps neutralisants
b) Une réponse de type Th2
c) Une réponse de type Th1
d) La production d’IgE
Réponse : c

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II. Immunité contre les helminthes

A. Immunité innée

Ses effecteurs ne sont pas différents de ceux de la réponse innée contre les
protozoaires. S’il y a présence d’autres parasites, on observe le phénomène d’exclusion
parasitaire, on peut alors parler d’une forme de prémunition (la présence d’autres parasites
gène l’infestation par de nouveaux parasites).

De nombreux facteurs influent sur cette réponse immunitaire, génétique comme l’âge,
le sexe et le bagage génétique, le « background », de l’hôte (lignées résistantes aux parasites,
chez les ovins, caprins et chevaux avec aussi une immunité spécifique plus importante).

La sélection de lignées résistantes peut poser problème : on se retrouve avec des


animaux résistants à un ou deux parasites mais restants très sensibles à tous les autres.

Les mécanismes classiques de l’immunité innée sont peu efficaces: la réaction


inflammatoire peut être faible.
Leur taille empêche toute phagocytose, car ils sont pluricellulaires et donc trop gros
pour être phagocytés.
La liaison PAMPs-TLR reste toutefois importante pour activer les cellules sentinelles :
il y a donc mise en place d'une réponse adaptative.
Remarque : il existe une co-évolution entre le parasite et son hôte. Il y a une sélection des
meilleures défenses chez la population hôte, ce qui provoque la sélection des parasites les
plus résistants… ex : problèmes de résistance en Australie

B. Immunité adaptative

Les Helminthes sont entourés d’une coque protectrice appelée cuticule externe. Elle
permet une protection contre les CTL (lymphocytes T cytotoxiques) et le complément.
Les cellules présentatrices d’antigènes (ex : les cellules dendritiques) vont orienter la
réponse adaptative :

 la réponse dominante, (à l’inverse des protozoaires) est humorale (Th2) avec


production importante d’IL-4, IL-10 et IL-13, et également production d’IgE. Les
éosinophiles et les mastocytes ont une activité accrue. Les antigènes sont des
protéines excrétées/sécrétées, reconnues par les anticorps.

On surnomme les IgE « les immunoglobulines antiparasitaires ».

12/20
 Il existe aussi une composante Th1, qui se développe lorsque l’infestation devient
chronique, mais elle est peu efficace.

1. L’Immunité humorale

Elle consiste en une réponse de type Th2 avec des IgE, selon le mécanisme suivant :

 Attraction des mastocytes à l’ origine d’une hypersensibilité de type 1 (voir CM 6).


 La liaison IgE-mastocyte (via Fc) + Ags parasitaires entraînant la dégranulation des
mastocytes, d’où une réaction inflammatoire locale et brutale à l’origine de l’expulsion
des parasites et de l’attraction des éosinophiles au niveau des muqueuses digestive
ou respiratoire. Les éosinophiles sont les cellules effectrices de l’immunité cellulaire
anti-helminthe.
 Liaison des IgE aux macrophages et éosinophiles via un récepteur (CD23) pour le
fragment FCε, suivie d’une destruction directe des parasites par le relargage d’un
certains nombres de composants toxiques contre les parasites.
 D’autres Ig peuvent intervenir selon le parasite concerné: des Ac neutralisant l’action
des protéases parasitaires, ou encore des Ac anti-GST (glutathione-S-transferase) de
Fasciola hepatica.

1
5

2
3 :dégranulation
4

Rôle et action des mastocytes dans la réponse inflammatoire

L’intensité de la réponse Th2 est héritable, il existe des races ovines sensibles et
d‘autres résistantes, ce qui rend possible la sélection des races ovines résistantes.

Après un 1er contact les mastocytes sont présents dans l’épithélium intestinal et les IgE
fixées à leurs membranes captent les Ags parasitaires.

13/20
Le pontage de deux IgE entraîne alors la dégranulation des mastocytes, libérant des
molécules vasoactives (prostaglandines, leucotriènes), qui concourent à :

 recruter les éosinophiles (via les LT et IL-5) -> destruction de la cuticule


 la contraction des muscles lisses -> expulsion des parasites
 une exsudation vasculaire

Recrutement des éosinophiles dans la réponse antiparasitaire

Les éosinophiles sont donc recrutés via les LT et IL-5, via les mastocytes ou via les
macrophages et IL-3.
Dans un premier temps il y a migration des éosinophiles, puis arrive la dégranulation
qui libère des oxydants capables de dégrader la cuticule des helminthes (peroxyde
d’hydrogène, des enzymes telles que les phospholipases...).

Action directe des éosinophiles sur les parasites

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2. L’immunité cellulaire

La réponse Th1 existe mais elle est souvent de faible utilité. Elle peut limiter la
diffusion du parasite mais l’hôte reste infesté.
Une forte réponse cellulaire s'instaure après destruction du parasite, ce qui peut
concourir à une bonne résistance à une nouvelle infestation, mais aussi à la formation d’un
granulome réactionnel autour du parasite détruit ou des œufs (HS4).
Il existe cependant des LT cytotoxiques, ex: contre Trychostrongylus colubriformis
(trychostrongle transmis par injection de cellules immunes).
Ex : Shistosoma mansoni, dont les œufs persistent dans l'organisme sous forme de
kystes musculaires mais ne peuvent se développer.

C. Mécanismes d’échappement des helminthes

o Certains parasites (ex: Tænia) croissent mieux en présence d’un milieu riche en Ig.
Ig=source de nourriture!

o Masquage par adsorption d’antigènes du soi de l’hôte : il s’agit d’un phénomène de


mimétisme, créant un leurre.

o Sécrétion de protéases parasitaires capables d’inhiber l’attraction des neutrophiles,


l’activation du complément ou encore la production d’IL2.

o La GST de F.hepatica protège contre le « burst » respiratoire (l’explosion respiratoire) des


phagocytes en dégradant l’eau oxygénée.

o La variation antigénique : par renouvellement de la cuticule.

o L’immunosuppression induite via des substances immunomodulatrices, souvent locale,


conduit à une résistance moindre aux infections bactériennes et virales.
D’où la recommandation de vermifuger un animal avant de le vacciner pour éviter
que les parasites contribuent à diminuer la réponse contre le vaccin !

o Formation de granulomes (HS4) = enkystement et persistance.


Le granulome réactionnel a un double rôle :

+ Il limite la dissémination du parasite dans l’organisme.

- Il protège le parasite de la réponse immunitaire.

15/20
D. Vaccination contre les helminthes

Celle-ci est relativement complexe et difficile. Malgré la bonne disponibilité des


traitements antiparasitaires, on déplore l’apparition de résistances et un impact
environnemental des vermifuges, surtout dans les filières « animaux de production ».

Remarque : impact des ivermectines sur les insectes capables de dégrader les bouses de
vaches

De plus, il n’y a pas de réponse immunitaire spécifique forte à l’issue de la vaccination.


On utilise des préparations à base de parasites entiers (larves) irradiés (vaccin Bovilis
lungworm), mais non commercialisées en France (Australie). D’autres vaccins sont en cours
de recherche, ciblant non pas les organismes entiers mais des antigènes, qui sont :

 Des produits excrétés/secrétés (ex : GST cible pour vacciner contre la douve)
 Des antigènes de surface (mais problème des variants...)
 Des molécules immunomodulatrices pour lutter contre les immunodépressions
provoquées par les parasites et créer ainsi une forme de tolérance

La difficulté de vaccination est aussi due aux différentes formes que le parasite
peut prendre au cours de son cycle !

Question : La cellule clef de la défense contre les helminthes est ?

1) Le macrophage
2) Le polynucléaire neutrophile
3) Le Lymphocyte B
4) Le polynucléaire éosinophile
Réponse : 4

III. Immunité contre les Arthropodes

Les arthropodes (parasites externes = ectoparasites) sont à l’origine de réactions locales,


comme par exemple contre les piqûres de tiques ou de moustiques :

 La réaction inflammatoire (production d’IgE liée à une HS1) tend à rendre l’hôte moins
attractif pour le parasite
 Réactions d’HS4 avec dermatite de contact (ex : Demodex)

Exemple d’Hypoderma bovis : (myiase = infestation par les mouches)

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Le cas d’Hypoderma (= varron) se différencie de celui des autres arthropodes puisqu’il
peut être considéré comme un ver étant donné qu’il y a migration chez l’hôte.

Le stade L1 secrète localement des immunosuppresseurs, l’hypodermine A pour


migrer vers le dos de l’animal, sans risque d'expulsion par le système immunitaire, où il se
transforme en L2, L3 puis pupe qui tombe au sol et se transforme en adulte.

Remarque : Les conséquences cliniques sont faibles, mais les pertes économiques sont
lourdes avec une diminution de la qualité de la peau, donc du cuir. En France, un plan national
d’éradication avec un traitement préventif à l’ivermectine a été mis en place. Une possibilité
de vaccination est à l’étude. La vaccination aurait pour objectif d’empêcher la migration sous-
cutanée.

Cycle d’Hypoderma bovis

Des essais de vaccins sont pratiqués pour réduire l’infestation


par les arthropodes tels que les tiques, puces ou mouches. Par
exemple, le vaccin Tickguard dont le principe d’action est
d’immuniser l’animal vacciné contre les antigènes intestinaux
des tiques (antigènes cachés/cryptiques). Ce vaccin n’est pas
commercialisé en Europe car il concerne Boophilus bovis qui n’atteint pas l’Europe.

Les Ag sont injectés à l’animal que l’on souhaite vacciner ce qui entraine l’apparition d’Ac.
Lorsque la tique ingère le sang de l’hôte, les Igs de ce dernier détruisent son intestin, ce qui la
tue.

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4)destruction
Ag tique
1)Ag

2)Ac 3)ingestion par


nappe sanguine

Principe de vaccination contre les antigènes intestinaux des tiques

Le vaccin empêche la transmission du pathogène à un autre animal.


Si un animal se fait piquer par une tique, il y a transmission possible de l’agent
pathogène lors du repas sanguin. Par contre si l’animal est vacciné la tique ne sera
plus en mesure de piquer un autre animal.

Inconvénients du vaccin :

 Besoin d’entretenir un niveau d’anticorps élevé chez l’hôte. Il faut faire des
rappels réguliers.
 Pas de rejet précoce : il y a quand même repas sanguin donc le pathogène est
transmissible à l’animal vacciné mais ensuite la transmission s’arrête.
 Apparition de résistances.

Remarque : Le vaccin Merilym contre la borréliose a un mode d’action assez comparable.

18/20
Ce qu'il faut retenir :
Les parasites, par définition, sont capables d’échapper aux réponses immunitaires de l’hôte
pour un temps au minimum nécessaire à leur reproduction.

Il faut retenir que :


- Les réponses médiées par les anticorps protègent contre les parasites extracellulaires.
- Les réponses cellulaires contrôlent plutôt les parasites intracellulaires.
- Les protozoaires utilisent des stratagèmes sophistiqués pour échapper à la réponse
immune de l’hôte.
- Les helminthes ont la capacité particulière de susciter surtout une réponse de type Th2
conduisant à la production d’IgE qualifiées d'immunoglobulines antiparasitaires.
- Les vers possèdent une coque (la cuticule) protectrice capable de résister aux attaques
cellulaires... sauf à celles des éosinophiles, cellules uniques pour leur capacité à
détruire les vers.
- L’immunité contre les arthropodes est également plutôt orientée Th2. Ces réponses
immunitaires diminuent parfois la capacité du parasite à se nourrir et/ou à se
reproduire mais ne détruisent pas réellement le parasite.

Autre lecture possible : Immunomodulation par les helminthes parasites des ruminants :
conséquences sur le développement de vaccins et la compétence immunitaire de l'hôte
Conférence, présentée à la SNGTV, Nantes, mai 2015

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Hypersensibilité de type I

I. Mécanismes .............................................................................. 3
A. Le contact sensibilisant ........................................................................................... 3
1. Les anticorps anaphylactiques ................................................................................................ 3
B. Le contact déclenchant ........................................................................................... 4
1. Dégranulation des mastocytes ................................................................................................ 4
2. Les autres cellules impliquées dans l’HS1 ................................................................................ 8

II. Symptômes et formes cliniques ................................................. 9


A. Choc anaphylactique .............................................................................................. 9
B. Manifestations cliniques de l’HS1 : états anaphylactiques ..................................... 10
1. Les allergies alimentaires ...................................................................................................... 10
2. Les dermatites allergiques ..................................................................................................... 10
3. Les allergies médicamenteuses ou aux vaccins (rare) ........................................................... 14
4. Les allergies anti-parasitaires ................................................................................................ 14
5. Le complexe « granulome éosinophilique » du chat ............................................................. 14
6. La dermatite estivale récidivante du cheval (DERE) .............................................................. 14
C. Les états anaphylactoïdes ..................................................................................... 15

III. Diagnostic de l’HS1 .................................................................. 15


A. Tests cutanés (prick tests) « skin test » ................................................................. 15
B. Tests PCA (Passive Cutaneous Anaphylaxis) .......................................................... 16
C. Dosage des IgE sériques ........................................................................................ 16

IV. Traitement .............................................................................. 16


A. Traitement spécifique ........................................................................................... 17
1. Eviction .................................................................................................................................. 17
2. Thérapie de désensibilisation (ou vaccination anti-allergène) = immunothérapie ............... 17
B. Traitement symptomatique .................................................................................. 18
1. Corticostéroïdes : effet immédiat .......................................................................................... 18
2. Autres médicaments .............................................................................................................. 18

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Introduction

L’hypersensibilité est une réponse immunitaire exagérée ou inappropriée,


provoquant une très forte réaction inflammatoire. Une réaction d’hypersensibilité ne peut pas
se déclencher dès le premier contact avec l’antigène, elle nécessite au moins deux contacts :
le premier contact est dit sensibilisant car l’antigène est reconnu et déclenche l’apparition
d’une mémoire immunitaire. Au deuxième contact, l’antigène est à nouveau reconnu et
déclenche une réponse exagérée, c’est pourquoi il est dit déclenchant.
Un antigène à l’origine de telles réactions est appelé allergène et les hypersensibilités
en général sont également appelées allergies. C’est donc par abus de langage que l’on fait
l’analogie entre allergie et hypersensibilité de type I.
L’allergénicité dépend de nombreux paramètres intrinsèques et extrinsèques comme
la dose d’allergène inoculée, l’adjuvant injecté avec, la voie de l’inoculation, la génétique de
l’individu,…

D’après la classification établie par Gell et Coombs, on définit quatre types


d’hypersensibilités :

= cytotoxique

= cellulaire

2/22
Les trois premières hypersensibilités sont à médiation humorale et mettent en jeu
des anticorps alors que l’hypersensibilité de type IV est à médiation cellulaire et nécessite
un certain laps de temps d’où son qualificatif de retardée.
On s’intéressera dans ce cours exclusivement aux hypersensibilités de type I ou
anaphylaxies.

En 1902, Charles Richet (prix Nobel en 1913) et Paul Portier tentent de vacciner des
chiens contre le venin de l’anémone de mer. Ils leur injectent une première fois une toxine
plus ou moins modifié chez les chiens, aucune réaction n’est observée. En revanche, au
deuxième contact, les chiens font un choc hypovolémique et meurent par asphyxie. Cet effet,
tout à fait opposé à celui attendu lors d’une vaccination, est qualifié d’anaphylactique, c’est-
à-dire qui va à l’encontre (ana) d’une protection (phyllein) vaccinale.
Ce phénomène immunologique est caractérisé par :
 La spécificité de l’allergène à l’origine du choc : si on avait utilisé une autre toxine il
n’y aurait pas eu ce phénomène de choc
 La période de latence nécessaire à la mise en place de cette immunité adaptative
(dramatique) = maladie par hyper-adaptation
 L’existence d’une mémoire

La triade symptomatique du choc anaphylactique est caractéristique de l’hypersensibilité


de type I : vomissement et diarrhée / asphyxie / mort.

Le choc anaphylactique est porté par les mastocytes et les éosinophiles avec comme
médiateurs les IgE aussi appelées réaginines. Il s’agit du processus normal contre les parasites
et c’est un phénomène héritable, on parle alors de « terrain allergique » ou « atopie ».
Les IgE sont les médiateurs des réactions d’HS immédiate
Si la réaction d’HS1 est systémique, elle est appelée anaphylaxie ou choc anaphylactique.

I. Mécanismes

A. Le contact sensibilisant

1. Les anticorps anaphylactiques

Aussi appelés réaginines car capables d’induire seuls une réaction d’hypersensibilité
lors d’injection expérimentale, il s’agit en réalité des IgE (chez le chien, les IgG de type 4 ont
également une action comparable à celle des IgE).
Elles sont constituées de 2 chaines lourdes et 2 chaines légères symétriques pour un
poids moléculaire de 190 kDa. Il y a 4 domaines constants dont les 3 derniers constituent la
partie Fc qui se fixe sur les membranes cellulaires de différentes cellules telles que des
mastocytes et des éosinophiles via les récepteurs Rfcε aussi appelés CD23 (epsilon : (Ig)E en
grec) 1 et 2. La partie variable est le paratope qui fixe l’allergène. La voie Th2 permet la
synthèse d’IL4 et d’IL13 qui induisent la production d’IgE par les LB.

3/22
Les IgE ont une demi-vie très courte dans le sérum (deux à trois jours) mais sont
stabilisés une fois fixés aux Rfcε des mastocytes (la demi-vie est augmentée de plusieurs jours
à quelques semaines=> durée de vie très longue sur les mastocytes : plusieurs mois).
Les IgE sont 100 à 1000 fois moins concentrées dans le sérum que les autres classes
d’anticorps : de l’ordre du μg/ml dans le sérum chez l’homme (0,1-0,4 μg/ml), alors que les
IgG sont de l'ordre de 10g/L et les IgM de 3-4 g/L.

IgE fixée à son récepteur

B. Le contact déclenchant

Les IgE formées lors du premier contact sensibilisant vont se fixer sur la membrane des
mastocytes dans les tissus et « attendre » l’antigène, ce qui explique leur faible concentration
sérique puisque leur localisation est surtout tissulaire. Lors du contact déclenchant, les IgE
fixées sur le mastocyte fixent l’antigène libre et il s’établit un pontage entre deux IgE
adjacentes, ce qui déclenche la dégranulation. D’autres cellules comme les éosinophiles
interviennent également.

1. Dégranulation des mastocytes

Rappel: les mastocytes correspondent à des basophiles situés dans les tissus

Les mastocytes sont de grandes cellules de 15-20 µm de diamètre bourrées de granules.


On distingue deux types de mastocytes :
 Les mastocytes associés au tissu conjonctif
 Les mastocytes muqueux

Ils sont directement activables via des TLRs et via le C’ (C3a et C5a = anaphylatoxines).

4/22
Ils produisent des cytokines : TNFα, Ilβ, IL6 (cytokines pro-inflammatoires). Ils sont
également activables via la liaison Ag-Ac déclenchant leur dégranulation.

a) Mécanisme de dégranulation

Une fois les IgE fixées (passage du sang au tissu) sur les mastocytes, ces derniers sont
dits sensibilisés. La fixation d’un antigène sur deux IgE adjacentes entraîne une cascade de
phosphorylation aboutissant à la dégranulation immédiate et à la synthèse des médiateurs.
Le calcium est très important dans le mécanisme de dégranulation puisque sa seule présence
peut la déclencher.

La stimulation des mastocytes va provoquer trois réponses différées dans le temps :


 exocytose des granules contenant de la sérotonine et de l’histamine dans les
premières secondes
 synthèse et sécrétion de leucotriènes, prostaglandines et facteurs activateurs des
plaquettes dans les premières minutes (intervient dans la réponse inflammatoire) via
la cascade de l’acide arachidonique.
 synthèse et libération d’un ensemble de cytokines qui régulent ou amplifient la
réponse immunitaire/inflammatoire (TNF-α)/tissulaire

= activation IgE par Ag allergène

3 1
2

Mécanismes de transduction lors du pontage de 2 IgE

5/22
Question : Les IgE :
1) sont appelées aussi réaginines
2) possèdent une demie-vie de 3 à 4 semaines dans le sérum
3) sont en faible quantité dans le sérum (<1mg/L chez le chien)
4) induisent seules la dégranulation des mastocytes lorsqu’elles se fixent à ces cellules
Réponses 1 et 3

b) Action des médiateurs

Il y en a deux sortes : les préformés qui sont présent dans le cytoplasme avant la stimulation,
et les néosynthétisés.

Médiateurs libérés et synthétisés par les mastocytes

Complément : Ils vont être responsables des trois symptômes de l'HSI : la vasodilatation des
vaisseaux sanguins, la contraction des fibres musculaires lisses (au niveau digestif et des bronches
notamment) et la sécrétion de mucus.

 Médiateurs préformés

Parmi les médiateurs primaires ou préformés, l’histamine et la sérotonine sont les plus
importants. Ce sont des amines vaso-actives qui provoquent une vasodilatation suivie d’une
stase sanguine voire d’un choc anaphylactique. Elles sont responsables de quasi tous les
symptômes sauf de l'inflammation (provoqué par les leucotriènes, prostaglandines et les
cytokines pro-inflammatoires IL-I et TNF alpha).

 Médiateurs néosynthétisés

La libération des médiateurs secondaires néosynthétisés provoque l’emballement de la


réponse immunitaire. On retiendra parmi ceux-là le facteur d’activation des plaquettes (PAF),
les leucotriènes et les prostaglandines qui sont synthétisés assez rapidement. Plus
tardivement, il y a synthèse de cytokines qui entretiennent le phénomène et attirent

6/22
notamment les éosinophiles (IL5). On retrouve notamment l’IL1β, l’IL6 et le TNFα. On notera
également la libération de GM-CSF qui stimule l’éosinopoïèse au niveau de la moelle osseuse.

Question : Les prostaglandines et les leucotriènes font partie des médiateurs préformés:
1) Vrai
2) Faux

Réponse 2

c) Modulation de l’activité des mastocytes

La dégranulation des mastocytes est en réalité assez finement contrôlée par l’existence
notamment de certains mécanismes inhibiteurs.
Les catécholamines (adrénaline et noradrénaline) jouent un rôle majeur dans le contrôle de
la dégranulation :

 via les récepteurs alpha, elles facilitent la dégranulation. Ceci peut expliquer que les
crises d’allergie surviennent plus facilement si l’individu est stressé.
 via les récepteurs béta, elles inhibent la dégranulation, d’où l’importance des béta 2
mimétiques dans le traitement symptomatique des réactions d’hypersensibilité de
type I.

Ces récepteurs sont présents à la surface des mastocytes mais également à la surface des
muscles lisses (béta 2 sur les bronches notamment) et des vaisseaux (alpha). D’où la
possibilité de limiter les effets de l’HS1 via des agents bloquants ou des agents stimulants.

Boucles de régulation de l’activité des mastocytes

7/22
En résumé :
Les mastocytes exercent un chimiotactisme et activent les éosinophiles. La libération
de chémokines (IL5) fait migrer les éosinophiles de la moelle osseuse vers le tissu agressé. Des
cytokines provoquent leur activation une fois qu’ils sont arrivés à destination. Par ailleurs, les
LTh2 (on rappelle qu’il s’agit d’une réponse humorale) auront participé à la prolifération des
PNE dans la moelle osseuse auparavant par le biais de cytokines.

Schéma : résumé du rôle des mastocytes

2. Les autres cellules impliquées dans l’HS1

a) Recrutement des polynucléaires éosinophiles

Ce sont des cellules tissulaires possédant une demi-vie de 12 jours dans les tissus, dont
ils ne peuvent sortir et où ils ne se multiplient pas. Chez le chien, ils représentent 2% des
leucocytes circulants.
Ils sont attirés sur place par les mastocytes via l’IL5 et sont ensuite activés par les
produits de dégranulation des mastocytes (chimiokines, histamine, ECF-A, leu B4, et
cytokines : IL3, IL5, GM-CSF) et par les lymphocytes Th2 (IL3, IL5, GM-SCF).
Ils contiennent deux types de granules (phospholipase D, peroxydase, protéine
basique majeure…) qui libèrent des oxydants puissants dans le tissu pour lutter contre
l’allergène, ce qui entretient l’inflammation. Ce sont les effecteurs ultimes de la réaction
allergique.

Remarque : dans l’immunité anti-helminthes, les mécanismes impliqués sont les mêmes mais il s’agit
dans ce cas d’une réponse normale qui n’a pas de conséquences générales (lutte locale) sauf chez
certains animaux infestés, chez qui des réactions allergiques peuvent apparaître.

8/22
b) Les polynucléaires basophiles

On rappelle que les basophiles correspondent à des mastocytes circulants et ont


donc des fonctions similaires à ceux-ci.

c) Les neutrophiles, macrophages et TH17

En plus des éosinophiles, les mastocytes attirent également les neutrophiles et les
macrophages, mais dans une proportion moindre. Il existe également des lymphocytes T
auxiliaires particuliers qui sont activés plus tardivement : ce sont les Th17 (qui produisent IL17)
à l’origine des manifestations plus tardives de la réaction d’hypersensibilité de type I (rougeur,
œdème et prurit).

II. Symptômes et formes cliniques


Les formes cliniques résultent du relargage rapide et excessif de médiateurs inflammatoires.

A. Choc anaphylactique

L’expression clinique est variable selon l’espèce car l’organe cible est différent (car dépend
de la nature des médiateurs propres à chaque espèce) :
 Chien = se traduit surtout au niveau du foie (veines sus-hépatiques) : histamine, PG et
LKT
 Ruminants = tractus respiratoire : sérotonine, LKT, kinines, dopamine
 Cheval = tractus respiratoire et intestin : histamine, sérotonine
Il faut retenir que dans la plupart des cas ce sont l’histamine et la sérotonine qui interviennent
lors du choc anaphylactique.

Il se déroule globalement en deux temps :

1) Vasodilatation généralisée au niveau du système artériel à l’origine d’un œdème. Ce


stade est caractérisé par une urticaire, c’est-à-dire l’apparition brutale de papules
prurigineuses.
2) Hypovolémie relative, c’est-à-dire inadaptation du contenant (vaisseaux dilatés) au
contenu (volume de sang identique). Le sang est séquestré dans les organes cibles.
Cette chute de tension entraine une tachycardie réflexe et des troubles neurologiques
(syncope, convulsions), une hypotension et une contraction des muscles lisses avec
mort s’il n’y a pas d’intervention.

Le traitement repose sur :


 une injection immédiate d’adrénaline et des mesures de remplissage vasculaire
 l’utilisation de corticoïdes à effet immédiat et d’anti-histaminiques (chien, cheval et
homme) ou de phénylbutazone (bovins)

Le choc anaphylactique est à distinguer du choc vagal, du choc septique et de l’hypoglycémie.

9/22
B. Manifestations cliniques de l’HS1 : états anaphylactiques

Les manifestations cliniques dépendent de la voie de pénétration de l’allergène:


 Par inhalation → allergies respiratoires (rhume des foins, asthme)
 Par aérosol → allergies respiratoires et conjonctivites
 Par ingestion→ diarrhées et coliques
 Par contact → dermatite locale (= urticaire avec grattage)
 Par injection → réaction d’anaphylaxie (choc)

Nous allons détailler un certain nombre d’exemples de réactions localisées qui sont à
connaître.

1. Les allergies alimentaires

ATTENTION : A ne pas confondre avec les intolérances alimentaires qui ne sont pas
immunologiques.

Les aliments le plus souvent mis en cause sont : l’arachide, les œufs, les noix, le poisson
et les crustacés. Ils provoquent des réactions cutanées avec souvent un prurit qui peut se
compliquer secondairement par des surinfections bactériennes suite au grattage. On peut
aussi observer des problèmes gastro-intestinaux, mais ce sont des symptômes non réguliers.

2. Les dermatites allergiques

Elles sont relativement fréquentes chez les animaux de compagnie. Les principaux
allergènes impliqués sont : les pollens, les poussières d’acariens domestiques, les tissus, les
extraits de glandes salivaires de puces (DAPP : dermatite allergique par piqure de puces).
Quelquefois elles se superposent avec l’HS4 avec le temps (DAC) : affection chronique et
complexe (évolution de HS1 à HS4).

a) La dermatite atopique canine (DAC)

Rem: Atopique dérive du grec « topos » qui signifie « lieu » : une dermatite atopique est une dermatite
« sans lieu » c’est-à-dire sans point de départ connu, elle est donc considérée comme d’origine
génétique. Elle est donc transmissible à la descendance.

On note certaines prédispositions raciales (Cocker, Setter, Beagle, Shar-pei).


Les allergènes sont environnementaux et alimentaires.

On considère qu’une dermatite atopique est une maladie multi-factorielle impliquant :


 une peau fine ou fragile (génétique) qui s’irrite facilement et est donc enflammée
 des facteurs irritants
 un ou plusieurs contacts sensibilisants

10/22
Phase aiguë de dermatite atopique Phase chronique de dermatite atopique
Erythème diffus métacarpien et Inflammation cellulaire associée à une
interdigité sans autre lésion associée chez alopécie, une lichenification et une
un Staffordshire Bullterrier hyperpigmentation avec surinfection à
Malassezia chez un Berger allemand

En réalité, à une première phase aiguë de type Th2, correspondant donc bien à une
hypersensibilité de type I, succède une phase chronique de type Th1, ce qui correspond plutôt
à une HS4. A ce stade, on a souvent des surinfections bactériennes ou fongiques. Les profils
des cytokines sont différents dans ces deux phases.

Profil de cytokines impliquées dans la DAC lors de la réaction aiguë (Th2 à gauche) et
chronique (Th1 à droite)

L’IL31 permet l’entretien du prurit.


L’immunothérapie à base de ciclosporine est possible.

11/22
Mécanisme de la DAC

Traduction : Description du mécanisme physiopathologique couramment admis de la


dermatite atopique du chien, basée sur des recherches sur des chiens et des humains atteints
de dermatite atopique. Le processus de la maladie commence par l’exposition cutanée et
l’absorption d’allergènes à travers l’épiderme, dont la fonction de barrière est altérée.

Schéma de gauche – Le processus de sensibilisation de la dermatite atopique canine

Les cellules de Langerhans naïves capturent et internalisent les allergènes. Les allergènes sont
alors préparés et « packagés » en molécules du complexe d’histocompatibilité à la surface des
cellules de Langerhans, et présentés aux lymphocytes T helper naïfs (Th0) dans le nœud
lymphatique drainé.
Des signaux spécifiques du microenvironnement permettent aux cellules dendritiques d’activer
les cellules T helper, et de les polariser en un phénotype Th2. Les Th2 produisent alors des
cytokines telles que l’IL4 et l’IL3. Ces cytokines peuvent stimuler les lymphocytes B en
plasmocytes qui commencent à produire des IgE spécifiques des allergènes. Les Th2 activés
migrent vers la peau, grâce à des chémokines produites par différentes cellules de la peau.

12/22
Les IgE spécifiques des allergènes passent dans la circulation et dans d’autres tissus, et se lient
à des cellules via une faible ou une forte affinité pour les récepteurs Fcepsilon situés à la surface
des cellules.

Schéma de droite- La progression de la dermatite atopique canine en terme de symptômes


neurologiques et immuns de la maladie
Lors de la réexposition au même allergène, la cellule épidermique de Langerhans, avec des IgE
spécifiques de l’allergène à sa surface, se lie efficacement à l’allergène et migre vers le derme.
Ces cellules de Langerhans présentent alors l’allergène aux lymphocytes T helper et continuent
de les polariser en Th2. D’autres cytokines des Th2 telles que des IL31 peuvent être libérées et
activent le neurone sensitif qui induit le prurit. Les allergènes peuvent aussi former une liaison
croisée à la surface des mastocytes du derme grâce à des IgE spécifiques, et stimuler la
libération de médiateurs de l’inflammation préformés, comme l’histamine, la sérotonine et de
la substance P avec des cytokines comme le facteur chimiotactique éosinophile. Des blessures
cutanées dues au grattage, des toxines microbiennes de Staphylococcus sp et Malassezia sp,
ou des allergènes environnementaux activent les kératinocytes et d’autres cellules de
l’immunité innée, qui libèrent des cytokines pro-inflammatoires (eg IL12) et des chemokines,
qui peuvent polariser les lymphocytes T helper vers le phénotype Th1, avec lequel ils produisent
des cytokines telles que l’IFN gamma. A son tour, l’IFN gamma stimule l’activation des
monocytes et des macrophages. Les kératinocytes, les monocytes et les mastocytes activés
produisent des cytokines pro-inflammatoires additionnelles comme le facteur de nécrose
tumorale TNF alpha ; uprégulent l’expression de la P-sélectine et de la E-sélectine au niveau
des cellules endothéliales, qui recrutent plus de leucocytes provenant du sang.
L’épaississement de l’épiderme et la détérioration de sa fonction de barrière, permettent
l’augmentation de la pénétration de l’allergène. Le cycle se perpétue. TSLP = Thymic stromal
lymphopoietin.

b) La dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP)

La DAPP est à différencier de la pulicose qui est une infestation par les puces sans
allergie.

Les allergènes sont dans ce cas les protéines de la salive des puces, notamment
Ctenocephalides felis que l’on retrouve chez le chat et le chien. La DAPP est très fréquente
chez le chat avec un prurit, des lésions souvent à la base de la queue, des signes cutanés
(érythème, papules, alopécie, squamosis, croûtes …).
Attention, les puces ne sont pas toujours présentes ou visibles lors de l’examen
clinique. L’examen allergologique est alors plus démonstratif que nécessaire. On peut aussi
remarquer la présence d’anneaux de parasites du type Dipylidium caninum (ténia avec la puce
comme hôte intermédiaire).La DAPP est une HS1 qui peut se compliquer avec une HS4 au
cours de la maladie avec l’intervention d’IgE, des mastocytes et des basophiles.

13/22
3. Les allergies médicamenteuses ou aux vaccins (rare)

On les observe lors d’injections sous-cutanées ou intramusculaires d’antibiotiques


(pénicillines) ou de vaccins (avec adjuvants, notamment ceux à base d’aluminium). En réalité,
il s’agit plus souvent de chocs vagaux (bradycardie et hypotension par stimulation vagale) que
de réactions allergiques. Il s’agit d’une réaction immédiate (différente de celle conduisant au
fibrosarcome chez le chat). Ces réactions sont rares mais existent.

4. Les allergies antiparasitaires

Il s’agit d’un rôle bénéfique de l’HS1, contre les Helminthes notamment.

5. Le complexe « granulome éosinophilique » du chat

Il est dû à des allergènes variés : auto-Ag, puces, moustiques, allergènes


environnementaux…
Il se traduit dans certaines formes par des lésions linéaires de dépilation à la face
postérieure des cuisses suite au léchage excessif du chat pour soulager son prurit ou des
lésions de la peau (ulcères, granulomes).

6. La dermatite estivale récidivante du cheval (DERE)

Aussi appelée Insect Bite Hypersensitivity (IBH) ou summer eczema ou sweet itch ou encore
summer seasonal recurrent dermatitis.

Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité médiée par les IgE en réaction à des piqûres
d’insectes, surtout des moucherons du genre Culicoïdes en association avec d’autres
dérèglements dans les stades chroniques de la maladie.
On observe une augmentation du taux d’Ac d’isotype IgE et IgG chez les chevaux atteints
dirigés contre les protéines salivaires de Culicoïdes.

Cette dermatite se traduit par des lésions au niveau de la peau :


 Œdème avec infiltration par des éosinophiles et des mastocytes, et une expression
accrue des cytokines Th2
 Lésions plus anciennes : hyperkératose et infiltration par des LT
Les chevaux islandais seraient prédisposés (prévalence de plus de 50%) à cette affection.
Elle ne survient que chez les adultes (après la puberté) car le taux d’IgE est naturellement bas
chez les poulains.
Cette dermatite est à rapprocher d’un autre syndrome allergique du cheval : le Recurrent
Airway Obstruction (RAO ou heaves), mais dans ce dernier cas la composante HS1 existe mais
est moins évidente.

14/22
C. Les états anaphylactoïdes

La réaction anaphylactoïde ou pseudo-anaphylactique est une réaction allergique qui


ne relève pas d’un mécanisme immunologique (= pas d’IgE), mais d’aspect clinique et de
traitement identiques. Un mastocyte ou un polynucléaire basophile seul peut induire une
réaction allergique et ce, dès le premier contact avec l'allergène. On utilise plutôt le terme de
réaction d'hypersensibilité non allergique.
Il y a libération des anaphylatoxines (C3a et C5a), d’histamines (libération non
spécifique) et/ou de leucotriènes.
Ces états sont décrits en médecine humaine et vétérinaire pour des allergies aux
produits de contraste radio. C’est le cas aussi avec des vaccins à adjuvant huileux (bovins), ou
lors d’efforts (anaphylaxie à l’effort).

III. Diagnostic de l’HS1


Il ne s’agit pas de diagnostiquer l’hypersensibilité en elle-même, mais une fois qu’on a décelé
l’hypersensibilité de type I (choc, urticaire, et cætera), d’identifier l’allergène en cause. On
dispose de plusieurs techniques.

A. Tests cutanés (prick tests) « skin test »

Il s’agit d’injecter en intradermique (pour éviter une diffusion de l’antigène et une


réaction généralisée) une batterie d’antigènes afin d’identifier celui auquel le chien est
allergique. On utilise toujours un témoin négatif (eau) pour être sûr que l’animal réagira de
manière spécifique et un témoin positif (histamine) pour être sûr que l’animal est capable de
réagir (sensibilité).
Cependant, ces tests sont difficiles à interpréter (plusieurs allergènes positifs,...), il
faut les relier à la clinique (saisonnalité, habitat,…). Il faut également faire attention aux
erreurs par défaut et par excès.

15/22
Témoin positif

Test positif aux pollens

Test cutané sur un chien

B. Tests PCA (Passive Cutaneous Anaphylaxis)

On prélève le sérum du chien allergique et on l’injecte à un animal sain : celui-ci est «


sensibilisé » car il a reçu les IgE du chien allergique. On injecte ensuite à l’animal sain
l’antigène qu’on souhaite tester 24 à 48h après l’injection de sérum : si c’est bien l’antigène
impliqué, les IgE du donneur vont déclencher une réaction anaphylactique localisée au sérum
chez le receveur. Ce test est peu utilisé en pratique mais utilisé en recherche.

Pour le test cutané, on injecte les allergènes.


Pour le test PCA, on injecte le sérum.

C. Dosage des IgE sériques

Il est possible de mesurer le taux d’IgE sérique (par ELISA ou IMMUNODOT) produit
après exposition à un allergène. On peut ainsi tester plusieurs allergènes et déterminer celui
qui est impliqué en partant du principe que le taux d’IgE est plus élevé pour l’allergène
responsable.
ex : Allercept E-screen® de Idexx avec pour Ags un panel d’allergènes courants. Ce test se
réalise au chevet de l’animal.

IV. Traitement
On peut associer un traitement spécifique, c’est-à-dire de la cause, et un traitement
symptomatique.

16/22
A. Traitement spécifique
1. Eviction

Lorsque c’est possible, il s’agit du traitement le plus efficace, il consiste à éviter le contact
avec l’allergène. Cela nécessite cependant d’avoir identifié l’allergène en cause.

Complément :
On peut néanmoins proposer quelques mesures au propriétaire :
- laver l’animal toutes les semaines avec un produit adapté
- aérer la maison
- aspirer régulièrement les tapis et moquettes
- lutter contre les puces
- éviter la climatisation ou la fumée qui irritent les voies respiratoires et génèrent des protéines
porteuses qui se comportent comme des haptènes pour les allergènes présents.
Ces conseils s’appliquent aussi bien aux propriétaires d’animaux allergiques qu’aux propriétaires
allergiques à leurs animaux.

2. Thérapie de désensibilisation (ou vaccination anti-allergène) =


immunothérapie

Il s’agit d’injecter de manière croissante et répétée à l’individu des doses de l’allergène


préalablement identifié. On cherche en fait à obtenir une évolution vers un stade chronique
comparable à ce qui se passe dans la dermatite atopique canine : il s’agit de réorienter la
réponse initiale Th2 vers une réponse cellulaire Th1. Il y aura alors production d’IL10 et
d’IFNgamma et stimulation de lymphocytes Treg qui inhibent la réponse humorale et
empêchent donc la synthèse de nouvelles IgE par l’IL4.
Les chiens, les chats et l’homme répondent assez bien à ces thérapeutiques, mais cela
reste cher et peu réalisé. Le cheval réagit en revanche de manière moins satisfaisante.
Pour éviter un choc anaphylactique suite à l’injection d’un venin d’abeille, on préconise
ces injections.

Principe de l’immunothérapie spécifique d’un allergène

Les LT régulateurs calment les Th2

17/22
B. Traitement symptomatique
1. Corticostéroïdes : effet immédiat

Mode d’action des corticoïdes : les glucocorticoïdes inhibent (entre autres) la relâche d’acide
arachidonique en stimulant l’expression de l’annexine 1 (ou Anx-A1 = ex-lipocortine), un
inhibiteur de la phospholipase A2, ce qui empêche la synthèse des prostaglandines et des
leucotriènes.

Mode d’action des corticoïdes

Les effets des corticoïdes recherchés sont:


o Anti-inflammatoire
 Inhibition de la phospholipase A2
 D’où l’inhibition des médiateurs de l’inflammation (supprime le
chimiotactisme)
 D’où l’inhibition de la migration des leucocytes et de la phagocytose
o Anti-allergique

MAIS il existe des effets secondaires :


o Immunosuppression
o Troubles métaboliques
 Effets hyperglycémiants
 Augmentation du catabolisme protéique
 Augmentation de la diurèse, PUPD (polyuro-polydypsie)
o Troubles systémiques nombreux : SNC, endocriniens, appareil génital

2. Autres médicaments
a) Inhibiteurs de la dégranulation des mastocytes
Il s’agit des β2 mimétiques (ou β stimulants) puisqu’on rappelle que les
catécholamines peuvent via les récepteurs β2 inhiber la dégranulation. On retiendra
l’épinéphrine, l’isoprénaline et le salbutamol. De plus, l’action β2 sur les bronches permet de
lever le bronchospasme et de faciliter la respiration.

18/22
On peut également utiliser des α antagonistes puisqu’on rappelle que les
catécholamines peuvent via les récepteurs α faciliter la dégranulation. En occupant ces
récepteurs sans les activer, on inhibe la dégranulation des mastocytes. On retiendra la
méthoxamine et la phényléphrine.

b) Anti histaminique et adrénaline


On utilise l’adrénaline, puis les corticoïdes et les anti-histaminiques en cas de choc.

c) Traitement des complications infectieuses


On réalise également un traitement des complications infectieuses pouvant être associées
aux allergies chroniques. Ex : ciclosporine en cas de DAC

Question : Le mécanisme d’action de la vaccination anti allergène (désensibilisation ou


immunothérapie) repose sur les principes suivants :

1) Identification de l’allergène et soustraction de l’animal à cet allergène


2) Identification de l’allergène et injection progressive de quantités croissantes d’allergène
3) La réorientation de la réponse immunitaire vers une voie Th1
4) Un changement du pattern des cytokines induites avec forte production d’IL4
Réponses 2 et 3

Conclusion : à retenir !
 L’HS1 appelée aussi HS immédiate, est médiée par les IgE liées aux mastocytes.
 La maladie est engendrée par une très rapide libération de molécules inflammatoires
à partir des mastocytes après « pontage » des IgE par l’Ag (appelé aussi allergène).
 Les manifestations cliniques de l’HS1 dépendent surtout de la voie d’entrée de
l’allergène.
 Rappel : rôle bénéfique des IgE dans la lutte contre les parasites (helminthes).
 Une libération massive et brutale des molécules inflammatoires par les mastocytes
entraîne le choc anaphylactique : les animaux atteints peuvent mourir par contraction
des muscles lisses notamment ceux des bronches.
 Les allergies sont plutôt fréquentes chez les animaux de compagnie.
 Dans de nombreux cas (et chez le chien particulièrement), ces allergies ont des
manifestations cutanées avec prurit intense.
 Les traitements de l’allergie sont possibles:
- Adrénaline pour le choc anaphylactique
- Corticostéroïdes pour les inflammations locales
- Désensibilisation pour un contrôle prolongé de l’allergie
Mais le meilleur traitement reste l’éviction de l’allergène

19/22
L’hypothèse en cours sur l’augmentation des états allergiques (et des maladies
auto immunes) : la théorie hygiéniste

On constate dans les pays occidentaux, une nette augmentation des phénomènes
allergiques (dermatites, rhume des foins…). Pour expliquer cela, certains ont émis une théorie
hygiéniste : on serait trop propre. Une meilleure hygiène globale associée à une vie en zone
urbaine (notamment dans les pays occidentaux) serait responsable d’une diminution de la
stimulation des PRRs (TLRs notamment). D’où une déviation plus importante vers des
réponses de type Th2. L’excès d’asepsie fait que la tolérance immunitaire vis-à-vis des
molécules courantes n’existe plus.
De la même façon, les infestations chroniques par des helminthes réduiraient les risques
d’allergies via des mécanismes immunorégulateurs des réponses « allergiques »
antiparasitaires.
Les animaux domestiques seraient aussi des promoteurs d’allergie chez l’Homme.

ANNEXES

Les allergènes

Les allergènes sont des antigènes possédant des propriétés physico-chimiques les rendant
allergéniques. Ils sont responsables du contact sensibilisant. Ils sont nombreux et de nature variée :

• Protéines : sérum étranger, vaccins


• Pollen végétaux : bouleau, ivraie,…
• Médicaments : pénicilline est le plus connu, anesthésiques
• Aliments : l’allergie est souvent répartie sur un groupe d’aliments, noix, produits de la mer,…
• Produits issus d’insectes : venins, salive, excréments
• Poussières
• Spores de moisissures
• Poils et squames des animaux (les allergies au poil de chat sont en fait des allergies à la salive des
chats déposée sur leurs poils. Il semblerait que les chats puissent également être allergiques à leur
propriétaire (d’après mon programme télé)).

Remarque : les allergies alimentaires vraies (c’est-à-dire provoquées par le contact de l’antigène avec
le tube digestif) seraient en fait assez rares, il s’agirait plutôt d’allergies cutanées (avec répercussions
systémiques) avec dépôt des allergènes sur la peau lors du repas (miettes, coupures,…).

Ces antigènes sont apprêtés et présentés aux lymphocytes Th2 par les cellules présentatrices
d’antigènes (cellules dendritiques). Il y alors production d’IL4 qui induit une activation des plasmocytes
qui produisent alors des IgE.

Les médiateurs préformés

Complément :
 Histamine : Sécrétée par les mastocytes et basophiles, elle est préformée dans les granules
(jusqu'à10 % du poids des granules) et elle a trois types de récepteurs :
- H1 : responsable des effets de l’HSI

20/22
- H2 : dilate les vaisseaux, augmente leur perméabilité, inhibe la dégranulation des mastocytes
et basophiles (rétro-contrôle négatif)
- H3 : dans le système nerveux, stimule la vigilance (pas d’antihistaminique avant de conduire !)
 Sérotonine
Également préformée dans les mastocytes mais aussi dans les plaquettes, elle permet la contraction
des muscles lisses et augmente la perméabilité vasculaire. Son effet est rapide.
Selon l'espèce, c'est soit la sérotonine qui est majoritaire, soit l'histamine.
- Chez le cheval, on a de l’histamine et de la sérotonine
- Chez le chien, on n’a que de l’histamine
- Chez les ruminants, on n’a que de la sérotonine mais également des kinines

Complément choc anaphylactique

Complément pour information :


Les médiateurs (histamine sur son récepteur H1 ou sérotonine chez les bovins) se fixent sur leurs
récepteurs et induisent trois réactions :
- contraction des muscles lisses
- intestinaux : on observera une diarrhée
- bronchiques : apparition d’un bronchospasme qui induit une gêne respiratoire
- vésicaux : on pourra observer une miction
- utérins
- perméabilité des veinules : apparition d’un oedème (pulmonaire notamment, ce qui aggrave la
gêne respiratoire)
- sécrétion de mucus par les cellules caliciformes : obstruction des voies respiratoires et réflexe
de toux.
Cela entraîne une atteinte systémique, le choc anaphylactique, et/ou une atteinte locale, appelée
atopie (rhinite, asthme, allergie alimentaire, dermatite…). Ces deux réactions sont immédiates, mais il
existe également une phase tardive d’inflammation localisée persistante (car l'antigène persiste ou du
fait de l’absence de contrôle de l'inflammation).

Chez le chien, les médiateurs se fixent surtout sur les veines hépatiques qui se contractent fortement.
Le drainage veineux du foie n’est alors plus assuré et on observe une stase sanguine dans le parenchyme
hépatique conduisant à un engorgement de la veine porte, ce qui gêne tout le retour veineux en
provenance des intestins qui s’engorgent à leur tour. On observera alors des symptômes digestifs :
diarrhée et vomissement.
De plus, tout ce sang qui ne revient pas dans la circulation générale entraine une hypotension à l’origine
dans un premier temps d’une réaction de compensation [mécanisme supposé d’après la lecture du
cours des MFS car cela n’a pas été vraiment détaillé cette année] avec tachycardie et excitation, puis
d’une phase décompensée où le chien est abattu, présente une détresse respiratoire, des convulsions
puis meurt dans l’heure qui suit le contact déclenchant.

Dans la majorité des espèces sauf chez le chien, on a une atteinte de l’appareil respiratoire car les
bronches expriment des récepteurs aux médiateurs libérés. On observe successivement :
- une broncho-constriction
- une sécrétion de mucus
- une accumulation de cellules inflammatoires

Chez le chat, on note également un fort prurit de la face.

21/22
22/22
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


L’hypersensibilité de type II

I. Les groupes sanguins des animaux domestiques ........... 3


II. Transfusions sanguines et accidents transfusionnels ..... 4
A. L’accident transfusionnel ......................................................... 4
B. Traitement et prévention ......................................................... 4
III. La maladie hémolytique du nouveau-né (exemple du
poulain) ............................................................................... 5
A. Cas général............................................................................... 5
B. Cas du poulain.......................................................................... 6
IV. Autres cas d’hypersensibilité de type II ......................... 7
A. L’HS2 médicamenteuse ............................................................ 7
B. HS2 d’origine infectieuse.......................................................... 8
C. HS2 : maladies auto-immunes.................................................. 8

1/8
Introduction
L’hypersensibilité de type II est semi-retardée (3 à 4h) et implique des IgM (et dans
une moindre mesure des IgG) à activité cytotoxique, qui sont dirigées contre les antigènes
fixés à la surface cellulaire. Le mécanisme lésionnel se fait par recrutement de neutrophiles
via le complément.

Elle intervient dans de nombreuses maladies (virales, bactériennes, tumorales...) et se


traduit par une hémolyse (destruction des hématies, des plaquettes et de la matrice
extracellulaire). Comme toutes les hypersensibilités, elle se caractérise par un temps de
latence qui permet la mise en place d’une mémoire immunitaire.

C’est elle qui intervient lors de transfusions entre animaux de groupes différents : les
antigènes hétérologues portés par les érythrocytes du donneur sont reconnus par le système
immunitaire du receveur.

Cela entraine une production d’anticorps puis :

 Une hémolyse intravasculaire par action des anticorps anti-GRs et du complément.


 Une hémolyse extravasculaire par opsonisation et phagocytose par les macrophages.

Particularités de l’HS2

2/8
I. Les groupes sanguins des animaux domestiques

Les antigènes des groupes sanguins sont portés par les érythrocytes (EA). Il existe
différents groupes sanguins suivant les espèces, avec plusieurs systèmes de groupes différents
(un peu comme le rhésus chez l’homme).
Chez le chien, il existe 8 à 9 types d’Ag érythrocytaires, la plupart des individus
possèdent des antigènes de type 1 et un groupage n’est donc pas obligatoire avant une
première transfusion (mais il le sera lors d’une deuxième transfusion).

Chez le chat en revanche, il existe 3 groupes sanguins avec une forte prédominance du
groupe A. Cependant, le chat présente une particularité : il est capable de faire des Ac naturels
contre les Ag des autres groupes sanguins, l’accident de transfusion est donc possible dès la
première transfusion d’où le fait que le groupage est obligatoire avant transfusion.

A, B, AB

Groupes sanguins des principales espèces animales

Les groupes sanguins sont à différencier des antigènes du CMH.


L’expression des EA (antigènes érythrocytaires) est contrôlée par des gènes. Les
groupes sanguins sont mis en évidence et se caractérisent par des techniques d’hémolyse ou
d’agglutination avec des antisérums spécifiques.

Les groupes sanguins sont utilisables pour les tests de filiation, même si aujourd’hui ils
sont un peu obsolètes.

3/8
II. Transfusions sanguines et accidents transfusionnels

Les accidents transfusionnels surviennent lors de l’administration à un individu de sang


d’un groupe différent de celui du receveur (sang hétérologue) et reposent sur un mécanisme
d'HS2.
Il s’agit d’une réponse immunitaire car on observe un phénomène de latence et de
mise en mémoire.

A. L’accident transfusionnel

On assiste à une destruction complète des hématies du donneur via le complément.


La libération massive d’hémoglobine ainsi induite, entraine une hémoglobinémie et une
hémoglobinurie.

La lyse des globules rouges entraîne une activation de la coagulation, ce qui provoque
une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). L’activation du complément a aussi pour
conséquence la dégranulation des mastocytes avec libération de cytokines d’où un état de
choc (bradycardie, hypotension et apnée) via les fragments C3a et C5a ou anaphylatoxines.

Mécanismes de l’accident transfusionnel

B. Traitement et prévention

Pour éviter ce genre de troubles, il convient de :

 Prévenir l’accident transfusionnel par un test préalable (cross match = GRs du


donneur + sérum du receveur).
 Stopper la transfusion dès l’apparition des signes cliniques

4/8
III. La maladie hémolytique du nouveau-né (exemple du
poulain)

La maladie hémolytique est due à la destruction des hématies de l'enfant par les anticorps
présents chez la mère.

A. Cas général

Le mécanisme est le suivant : une femelle de groupe sanguin X s’accouple avec un mâle
de groupe sanguin Y. Le fœtus porte des antigènes Y sur ses hématies. La mère peut posséder
des anticorps naturels anti Y ou être sensibilisée par passage d’hématies fœtales dans la
circulation générale au niveau placentaire lors de la gestation. Lors de l’ingestion de
colostrum, le nouveau-né ingère des anticorps dirigés contre ses propres hématies, ce qui
active son complément et provoque une hémolyse conduisant à la mort de l’animal.
Ce phénomène survient dans toutes les espèces animales (y compris chez la femme
avec des anticorps anti facteur Rh).
Quatre conditions sont donc nécessaires :

 Le fœtus doit recevoir un EA du père non présent chez la mère


 La mère doit être sensibilisée à cet EA « étranger »
 La réponse de la mère doit être boostée par des passages répétés ou des gestations
multiples : la maladie hémolytique n’existe pas lors de la première gestation !
 Le nouveau-né doit ingérer le colostrum contenant des titres élevés

Les chevaux et les bovins sont des animaux à placentation épithélio-choriale (6


couches de cellules), il n'y a donc pas de passage transplacentaire des anticorps. Ces animaux
doivent donc boire du colostrum dans les heures qui suivent leur naissance, car aucun
transfert d’immunité passive n’a lieu pendant la vie utérine. La prise colostrale est donc
indispensable pour la protection du nouveau-né contre les agents pathogènes. En
conséquence, on n’aura pas de maladie hémolytique in utero, mais il faut surveiller son
apparition après l’ingestion de colostrum.
Chez les carnivores à placentation endothélio-choriale, seulement 15% des anticorps
maternels passent par le placenta. Le reste des anticorps est issu du colostrum : les maladies
hémolytiques des carnivores se déclarent donc surtout après la naissance.

 le chiot présente des ictères, une hépato et une splénomégalie


 le chaton est abattu, prostré (cf génétique S5)

5/8
B. Cas du poulain

Chez la jument, lors de la parturition, il peut y avoir contact entre le sang de la mère
et du jeune lors d'effraction de la muqueuse utérine ou du placenta. Ainsi, on a immunisation
de la mère contre les antigènes érythrocytaire du jeune, avec une production d’anticorps anti-
EA de l’étalon. Puis lors d'une seconde mise bas avec le même étalon, on aura une réaction
immunitaire après la prise colostrale. En effet le colostrum contient les anticorps maternels
dirigés contre les antigènes du groupe sanguin du poulain.

Il en résulte une destruction des hématies (hémolyse) par les anticorps maternels.

Mécanismes de la maladie hémolytique du poulain.

Le poulain présente une faiblesse, une pâleur des muqueuses avec ictère, polypnée,
tachypnée, et hémoglobinurie. Soit la mort survient en 24h, soit on a une évolution
favorable.

Résumé : les
mécanismes
lésionnels de l’HS2 :
cytotoxicité
cellulaire
dépendante des Ac
ou de l’ADCC

6/8
IV. Autres cas d’hypersensibilité de type II

A. L’HS2 médicamenteuse

 Certains médicaments forment des liaisons avec les globules rouges, les plaquettes ou
les granulocytes.
Exemples : antibiotiques (pénicillines, sulfamides), AINS (aspirine)

 Il peut aussi y avoir liaison avec un vaccin.

Exemple : vaccin contre la BVD aujourd’hui retiré de la commercialisation qui est responsable
de la pancytopénie néonatale bovine. C’est une maladie « mystérieuse » apparue en 2007.
Une étude épidémiologique a permis de montrer un lien avec l’utilisation d’un vaccin inactivé
contre le BVDV = le PregSure® de Pfizer. Ce vaccin est un vaccin inactivé (souche cp de type
1), produit sur des lignées cellulaires bovines rénales et adjuvé avec le QuilA (un dérivé de
saponine). Ce vaccin a été retiré du marché depuis.
On explique ce phénomène par le mécanisme suivant : les cellules bovines utilisées
pour la fabrication du virus possèdent un certain CMHI. Lors de la purification du virus, un
peu de ce CMHI est involontairement récupéré et incorporé dans le vaccin.

 Si la mère possède un CMH proche de celui de la lignée utilisée pour la culture, il n’y a
pas de problème.
 En revanche, si une vache possède un CMH différent de celui de la lignée cellulaire, elle
développe des anticorps contre ce CMH. Si le père possède un CMH proche de celui de
la lignée cellulaire, le veau exprimera donc ce CMH et lors de l’ingestion de colostrum,
les anticorps dirigés contre le CMH de la lignée cellulaire reconnaîtront également le
CMH que le veau a hérité de
son père. Le veau subira donc
une hémolyse à l’origine de la
maladie observée.

Physiopathogénie de la pancytopénie
néonatale bovine induite par le
vaccin BVD

7/8
B. HS2 d’origine infectieuse

L’origine peut être très variée : des bactéries (ex : LPS des Gram -), des virus (AIE), des
parasites comme des rickettsies ou des protozoaires (ex : Babesia).
Rem : l’action de l’HS2 s’ajoute à l’action hémolytique du parasite

C. HS2 : maladies auto-immunes

Il s’agit d’une réaction contre les auto-antigènes qui ne sont plus reconnus comme du soi.

Ex : anémie hémolytique auto-immune ou purpura thrombopénique chez l’Homme, …

Tous ces mécanismes sont identiques : les antigènes liés aux globules rouges ou aux
cellules cibles sont reconnus comme étrangers et entraînent leur lyse via des anticorps et le
complément.

Ce qu’il faut retenir


 L’HS2 appelée aussi hypersensibilité cytotoxique, apparaît quand la réponse
immunitaire détruit des cellules normales.
 La destruction des hématies transfusées à un animal incompatible est un exemple
d’HS2. La maladie est le résultat de la lyse des hématies par les anticorps et le
COMPLÉMENT.
 Les femelles gravides peuvent être sensibilisées lors de la gestation et fabriquer des
Ac contre les hématies du foetus. Ces Ac peuvent, à la mise-bas et après ingestion du
colostrum, provoquer une lyse des hématies du nouveau-né à l’origine de la maladie
hémolytique du nouveau-né.
 Certaines substances médicamenteuses et agents pathogènes (comme le virus de
l’AIE) peuvent se fixer aux hématies et provoquer ainsi une HS2 (ex : vaccin contre le
BVD chez les bovins).
 De nombreuses maladies auto-immunes ont pour origine un phénomène d’HS2.

Question: L’HS2 est due à un mécanisme de cytotoxicité dépendant des anticorps ?


a) Vrai
b) Faux

Réponse : a)

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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L’hypersensibilité de type III

I. Réaction d’Arthus ou reproduction expérimentale de


l’HS3 locale .......................................................................... 3
A. Mise en évidence expérimentale ............................................ 3
B. Les HS3 locales ....................................................................... 4
1. Uvéite ou œil bleu .............................................................................. 4
2. Pneumonie par hypersensibilité de type III ......................................... 5
3. Dermatite pustuleuse et prurigineuse du chien................................... 5
II. Les HS3 systémiques ....................................................... 6
A. Mécanismes ........................................................................... 6
B. Cas particulier du rein ............................................................. 6
C. Autres manifestations d’HS3 ................................................... 8

Ce cours est très succinct : il est à savoir parfaitement

1/10
Introduction :
L’hypersensibilité de type III, appelée aussi hypersensibilité semi-retardée (quelques
heures à jours suivant le contact avec l’antigène) ou hypersensibilité à complexes immuns, est
très importante en médecine vétérinaire car elle est responsable de nombreuses
complications de maladies: tumeurs, maladies auto-immunes, infections…
L'hypersensibilité de type III est une hypersensibilité à médiation humorale. Elle met
en jeu des IgG (et dans une moindre mesure des IgM) non cytotoxiques à l’origine du dépôt
de complexes immuns (antigène soluble + IgG). La formation de complexes immuns est
normale et intervient dans toute réaction à médiation humorale, mais leur destinée est d’être
phagocytés et éliminés : c’est leur accumulation qui est anormale. Le dépôt de complexes
immuns est à l’origine d’une réaction inflammatoire et donc de dommages tissulaires.
Dans une réaction d’hypersensibilité de type III, l’excès de complexes immuns ou une
modification de leurs propriétés physico-chimiques (perte de solubilité) fait qu’ils ne peuvent
pas être éliminés et s’accumulent, notamment sur la membrane basale des cellules
endothéliales. Ces complexes peuvent alors activer le complément, ce qui entraine la
production de composants attirants les neutrophiles, qui vont se dégranuler, provoquant des
lésions.
Les manifestations cliniques de l’HS3 dépendent de la quantité, des propriétés de ces
complexes immuns (CI) et de la quantité relative d’Ac et d’Ag. Elles dépendent aussi du site
de dépôt des CI : ainsi, on pourra avoir des arthrites si ils sont déposés au niveau des
articulations, des vascularites si ils sont déposés au niveau de la paroi des vaisseaux, des
lésions du glomérule rénal, etc. Enfin, les manifestations cliniques dépendant également de
défauts d’élimination des CI (macrophages saturés, insuffisance hépatique, ..).
Il existe 2 formes d'HS3 :

 localisée: la maladie d'Arthus. Les manifestations sont surtout cutanées.


 généralisée: la maladie sérique.

Détails de l’HS3

2/10
Mécanisme général de l’HS3

I. Réaction d’Arthus ou reproduction expérimentale de


l’HS3 locale
A. Mise en évidence expérimentale
Dans une réaction d’Arthus, l'antigène reste localisé au niveau tissulaire et ne diffuse
pas dans la circulation sanguine.
1ère étape : il s’agit de la sensibilisation de l’animal par un antigène. On a présentation
de l’antigène par les cellules dendritiques qui déclenchent une réponse de type Th2 avec
synthèse d’IgM puis d’IgG. Comme l’antigène persiste, on a une hyperstimulation des
lymphocytes B qui produisent beaucoup d’anticorps : il s’agit d’une réponse en excès
d’anticorps.
2ème étape : On injecte de l’antigène dans le derme ; on a apparition d’une réaction
inflammatoire 3 à 8h après l’injection (= HS semi-retardée) :

 Œdème au point d’injection


 Purpura (=micro-hémorragies)
 Nécrose si forte sensibilisation

Le phénomène est réversible si l’Ag disparaît, sauf en cas de lésions trop graves !
Lors du contact déclenchant, il y formation de complexes immuns dans le tissu en trop
grand nombre pour être éliminés. Les complexes immuns activent le complément, ce qui attire
les neutrophiles (rôle chimiotactique du fragment C5a) et les macrophages. Les enzymes et

3/10
les molécules oxydantes qu’ils libèrent (ADCC) entraînent une nécrose des cellules
endothéliales. On a ainsi apparition de lésions vasculaires.

Activation des neutrophiles et destruction tissulaire

L’activation plaquettaire (activation de la coagulation suite aux lésions vasculaires)


finit par libérer des médiateurs inflammatoires, ce qui emballe la réaction.

B. Les HS3 locales


1. Uvéite ou œil bleu

Cela est dû à un dépôt de complexes immuns au niveau de l'uvée (iris + choroïde +


corps ciliaires) conduisant à une uvéite aboutissant à un œdème cornéen et une opacité
(réversible).

Uvéite ou œil bleu

4/10
Cette réaction est observée chez les chiens lors de la vaccination ou de l'infection par
un adénovirus canin de type 1 (CAV1), responsable de l’hépatite de Rubarth.
Remarque : C’est pourquoi la vaccination contre cette maladie se fait avec l’adénovirus de type
2 (CAV2) responsable de la toux de chenil, qui offre une protection croisée contre ces deux
maladies sans induire les effets secondaires du CAV1. [cf. Virologie S7]

2. Pneumonie par hypersensibilité de type III

Il s’agit d’une hypersensibilité due à l’inhalation de spores de champignons (type


Actinomyces) présentes dans les fourrages moisis. Elle touche le bétail en stabulation
hivernale, à savoir les bovins et les chevaux, mais également l’homme (= poumon du fermier).
Le traitement est malaisé car il n’y a pas de médicament actif sur la liaison antigène-anticorps.
Seuls les anti-inflammatoires limitent les symptômes.
Pour lutter contre cette maladie, on peut veiller à la bonne conservation des fourrages et au
renouvellement de l’air dans les bâtiments de logement des animaux.

3. Dermatite pustuleuse et prurigineuse du chien

Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité à un Staphylocoque. C’est une entité clinique


complexe qui se combine avec des mécanismes d'HS 1, 2 et 4.

5/10
II. Les HS3 systémiques
A. Mécanismes
Il y a trop d'antigènes au niveau tissulaire et ceux-ci vont donc diffuser et passer dans
la circulation sanguine où ils forment des complexes immuns avec les anticorps.
Il s’agit cette fois d’une réaction par excès d’antigènes.

Déroulement de cette maladie :

 Phase de diffusion de l'antigène : sa concentration diminue car il diffuse dans


l'organisme. On a donc une exposition relativement longue à l’antigène qui fait office de
sensibilisation.
 Catabolisme physiologique : mise en place de la réaction immunitaire primaire. Une
partie des antigènes est détruite.
 Formation des complexes : Ces complexes ne se forment que pour une concentration
précise en anticorps et en antigène : la zone d’équivalence.
 Le taux d'antigènes libres diminue encore car ils sont utilisés dans les complexes
immuns. Ils vont déclencher l’apparition des symptômes.
 Phase symptomatique: apparition de fièvre, d'abattement, de lésions vasculaires
(artérites) en fonction des organes touchés. Il n'y a plus ni d'antigène ni d'anticorps libre.
Il y a activation du complément qui stimule l'inflammation par les complexes immuns.
 Montée du taux d'Ac libres après l'élimination des complexes, puisqu’il n'y a plus
d'antigène.

B. Cas particulier du rein

Dans le rein, le dépôt de CI au niveau des glomérules rénaux se traduit surtout par une
prolifération cellulaire glomérulaire, due à la libération d’IL6 notamment, à l’origine de
glomérulonéphrite membrano-proliférative (MPGN).
On retrouve des IgM, des IgG et des IgA dans cette HS3.
Suivant la population cellulaire qui prolifère, on distingue plusieurs types de glomérulo-
néphrites :

 Cellules endothéliales : type I


 Cellules mésangiales : type II
 Cellules épithéliales : type III

6/10
Dans les MPGN de type II, c’est surtout le complément C3 qui s’accumule dans la
matrice mésangiale et la membrane basale. Il n’y a quasiment pas de complexes immuns qui
s’accumulent.
Dans les deux autres types, on a dépôt de complexes immuns et du complément, mais
la taille des complexes varie :

o dans les MPGN de type I, on a surtout des


gros complexes qui ne peuvent pas passer
entre les cellules épithéliales. Ils restent
donc dans la région endothéliale et
mésangiale. Ils induisent alors une
prolifération de ces cellules via l’IL6 et une
fibrose via le TGFβ.

o dans les MPGN de type III, on a surtout


des petits complexes qui peuvent passer
entre les cellules épithéliales et se
déposer sur les cellules épithéliales
(macula densa du tube contourné distal).
Ils induisent alors une prolifération de ces
cellules.

Importance de la taille des complexes dans les


glomérulonéphrites de type I et III

7/10
En résumé, on peut donc distinguer les glomérulonéphrites comme suit :

Classification des glomérulonéphrites

C. Autres manifestations d’HS3

L’HS3 peut avoir plusieurs origines et d’autres manifestations :

 Hypersensibilité alimentaire : ex protéines de soja. Cette HS est souvent associée à de


l’HS1.
 Polyarthrite : arthrite rhumatoïde, ostéoarthrite (souvent manifestation d’auto-
immunité).
 Hypersensibilité médicamenteuse : liaison des complexes immuns à des cellules de
l’hôte. Elles peuvent provoquer une HS3 avec lyse cellulaire.
 Après traitement antibiotique : libération massive d’antigènes en présence
d’anticorps provoquant la formation de complexes immuns.
 Purpura hémorragique

Les lésions peuvent être rénales, articulaires, cutanées (lupus érythémateux disséminé,
purpura hémorragique), cardiaques et vasculaires ou encore intestinales.
Remarque : si vous voulez plus d’infos sur ces différentes lésions, allez voir le cours des
NOQ. Cette année, le prof n’a développé que l’exemple du purpura hémorragique, A
CONNAITRE PAR CŒUR.

8/10
 Purpura hémorragique chez le cheval:
Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité qui survient 2 à 4 semaines après une
infection à Streptococcus equi (ou après une vaccination). Cette bactérie est l’agent de la
gourme ; c’est un germe opportuniste qui est sensible aux antibiotiques usuels.
On observe alors une urticaire, des œdèmes sous-cutanés au niveau des membres et un
syndrome fébrile avec hyperthermie et abattement. Les CI sont responsables d’une
vascularite et d’une MPGN, à l’origine des signes cliniques. Le purpura hémorragique
rétrocède si on réalise un traitement aux corticoïdes.

L’HS3 est associée à de nombreuses maladies auto-immunes et maladies infectieuses.

Principales affections impliquant des réactions d’hypersensibilité de type III

9/10
Conclusion : ce qu’il faut retenir

 lorsque les antigènes et les anticorps se lient, ils forment des complexes immuns (CI).
Ces complexes sont « normaux » lors de la réponse immunitaire ; dans certaines
circonstances (quantité de CI importante), ces CI peuvent se déposer et générer une
réaction inflammatoire néfaste, connue sous le nom d’hypersensibilité de type III.
 le dépôt de CI au niveau des poumons après inhalation d’antigènes de poussières est
la cause de la pneumonie par hypersensibilité.
 les CI formés dans le sang se déposent très généralement au niveau des glomérules
rénaux et induisent des glomérulonéphrites membrano-prolifératives (MPGN).
 l’HS3 est très souvent associée à la pathogénie de nombreuses maladies d’origine
infectieuse (bactéries, virus & parasites) et auto-immune.

Petites questions..

 Question 1 : L’uvéite ou « œil bleu du chien » est due :


1) A l’Adénovirus canin de type 1
2) A l’Adénovirus canin de type 2
3) Au virus de l’Hépatite de Rubarth
4) Au virus de la maladie de Carré

Réponses : 1 et 3

 Question 2 : La cellule-clé de l’HS3 est :


1) Le macrophage
2) La cellule dendritique
3) Le lymphocyte B
4) Le polynucléaire neutrophile

Réponse : 4

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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L’hypersensibilité de type IV

A. La réaction à la tuberculine ............................................................................................. 2


B. Les utilisations de la tuberculine ..................................................................................... 3

A. La brucelline .................................................................................................................... 4
B. La malléine....................................................................................................................... 4
C. La leishmanine................................................................................................................. 4

A. Modulation immunitaire ................................................................................................. 4


B. Formation d’un granulome ............................................................................................. 5
1. Le granulome ................................................................................................................. 5
2. Exemple 1 : la lymphadénite caséeuse ............................................................................. 6
3. Réaction Th 1 dominante ................................................................................................ 8
4. Exemple 2 : la schistosomiase ......................................................................................... 8
C. Autre manifestation de l’HS4 : la dermatite de contact ................................................. 9
1. Pathogénie de la dermatite de contact ............................................................................ 9
2. Sources d’allergènes de contact inducteurs d’HS4 ...........................................................11

A. In vivo ............................................................................................................................ 11
B. In vitro ........................................................................................................................... 12
1. Test de prolifération cellulaire........................................................................................12
2. Test de cytotoxicité cellulaire .........................................................................................12
3. Elispot ..........................................................................................................................12
4. Dosage de l’IFNγ (le plus largement utilisé aujourd’hui) ...................................................13

1/16
Introduction
L'hypersensibilité de type IV est la seule hypersensibilité à médiation CELLULAIRE : il
n'y a donc pas d'anticorps sécrétés. En effet, si on transfère les lymphocytes T d’un individu
allergique à un individu sain, ce dernier déclare le tableau clinique correspondant à une HS4.
Le mécanisme effecteur résulte de l’interaction entre l’Ag, les cellules présentatrices de l’Ag
et les lymphocytes T.

Elle est dite retardée (aussi appelée HSR pour Hyper Sensibilité Retardée) car elle se
manifeste plusieurs jours après le contact déclenchant. On peut observer des phénomènes de
latence et de mémoire.

On distingue deux formes d’hypersensibilité de type IV :


- HS de contact (72h)
- HS granulomateuse (21-28j).

La réaction caractéristique de l’HS4 est la réaction à la tuberculine.

L’HS4 est une forme d’inflammation qui possède un rôle physiologique puisqu’elle est
dirigée contre des agents pathogènes résistants à l’élimination par la réaction inflammatoire
conventionnelle : des bactéries/parasites à développement intracellulaire et leurs antigènes,
certains virus, des antigènes tumoraux, des produits chimiques et des médicaments (formes
retards).

Caractéristiques de l’HS4

La tuberculination

A. La réaction à la tuberculine
On teste ici la positivité à Mycobacterium bovis par injection intradermique de
tuberculine ou PPD (Dérivé Protéique Purifié) pour identifier les animaux tuberculeux. Aucune
réaction n’a lieu dans les premières heures suivant l’injection (sauf une légère hyperthermie
fugace). Une induration rouge apparaît chez l’animal infecté dans les 72-96 heures, il s’agit
donc d’une réaction tardive qui persiste pendant quelques semaines.
L’examen de la lésion révèle la présence de lymphocytes, de macrophages et de
quelques neutrophiles.

2/16
Pathogénie de l’HS4

Lors du contact sensibilisant, l’antigène est capté par les cellules de Langerhans au
niveau de l'épiderme. Ces cellules migrent jusque dans les nœuds lymphatiques locaux au
niveau de la zone paracorticale, zone d'induction des lymphocytes T. Les kératinocytes
peuvent également capter l’antigène et le présenter de manière locale aux lymphocytes T. Les
T CD4 (Th1) migrent ensuite sur le lieu de l’agression et y restent.

Lors du contact déclenchant, qui peut être directement dans la continuité du contact
sensibilisant dans le cas d’un antigène persistant, les Th1 libèrent de l’IFN et de l’IL 2 qui
aboutit à l’activation des NK et surtout des macrophages, mais également des kératinocytes,
qui peuvent à leur tour relarguer des cytokines et amplifier la réaction. Les cytokines sont à
l’origine d’une inflammation avec tous les signes cardinaux de l’inflammation au niveau du
site d’injection de l’antigène.

B. Les utilisations de la tuberculine

La principale utilisation de ce test est le diagnostic chez les bovins, il correspond ainsi
à un test d’exploration de la réponse cellulaire et constitue un pilier de la lutte contre la
tuberculose bovine.
Le test est positif lorsqu’il y a induration au point d’injection de la tuberculine.

Néanmoins, il y a risque d’avoir des faux-positifs (réaction croisée avec la


paratuberculose par exemple ou avec des bactéries du genre Nocardia) mais également des
faux-négatifs chez les animaux anergiques (en fin d’infection), chez les animaux âgés ou ayant
mis bas (baisse de l’immunité) et chez les animaux déjà testés depuis moins de dix semaines.
Pour éviter les faux-positifs, on peut réaliser une intradermo-réaction comparative (IDC) en
réalisant simultanément deux injections différentes : une pour tester M. bovis et une pour
tester M. avium paratuberculosis à côté du premier site d’injection. On peut ainsi savoir à la
lecture du test si l’animal est vraiment tuberculeux (M. bovis) ou non.

3/16
Bien que la sensibilité et la spécificité de ce test soient discutables, il reste néanmoins
un outil diagnostique incontournable pour l’éradication de la maladie en espèce bovine (il est
en effet peu utilisé chez les autres espèces).

Les autres tests cutanés


A. La brucelline
Peu utilisé actuellement, le test à la brucelline a permis d’éradiquer la brucellose
bovine (France indemne depuis 2005). Avant ce test, on utilisait des tests sérologiques mais
de trop nombreuses réactions sérologiques faussement positives (RSFP) étaient enregistrées,
dues à une réaction croisée avec Yersinia (souvent, un test était positif par troupeau…).
Ce test est très sensible et très spécifique

B. La malléine

Ce test est surtout utilisé chez le cheval pour diagnostiquer la morve, la malléine étant
un extrait de Burkholderia mallei.

Il existe deux techniques de réalisation du test :


 Soit on injecte la malléine dans la paupière (injection palpébrale), ce qui provoque un
œdème palpébral si l‘animal est infecté
 Soit on dépose simplement la malléine sous forme de collyre sur la cornée, ce qui
provoque une conjonctivite passagère si l’animal est infecté

C. La leishmanine
On injecte un extrait de Leishmania infantum. Ce test est peu utilisé.

Les conséquences de l’HS4


A. Modulation immunitaire
Il s’agit de la transformation progressive de la réponse Th1 en une réponse Th2 (c’est
l’inverse de la désensibilisation utilisée dans l’HS1). Le problème est que la réponse anticorps
est incapable d’empêcher la multiplication des pathogènes qui se disséminent rapidement
dans l’organisme. On passe d’une forme tuberculeuse à une forme lépromateuse.
Ceci explique également le phénomène d’anergie rencontré en fin d’évolution de la maladie :
il n’y a plus réponse au test intradermique [noté HSR dans le tableau suivant].

Conclusion: En cas d’HS4 importante, on a une réponse Th1 avec une réaction
d’hypersensibilité exacerbée et la formation d’un granulome qui entoure les bactéries. Au
contraire, si la réponse Th1 est mal définie, on a une forme lépromateuse et une réponse de
type Th2.

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Spectre immunologique lors des infections à Mycobactéries

Ce phénomène est observé dans le cas de la paratuberculose ovine (Mycobacterium


avium subsp. paratuberculosis).

Spectre immunitaire dans la paratuberculose ovine

B. Formation d’un granulome

1. Le granulome

La formation d’un granulome est une réaction caractéristique des infections par les
bactéries à parasitisme intracellulaire facultatif comme les Mycobactéries, Brucella,
Corynebacterium pseudotuberculosis, etc… C’est une réaction « similaire » au test à la
tuberculine avec persistance des bactéries non complètement éliminées par les macrophages
activés (réponse Th1) qui continuent à sensibiliser l’hôte. En conséquence, il y a accumulation
de plus en plus de macrophages et de lymphocytes T, producteurs d’IFNγ.
La formation d’un tubercule ou granulome autour des bactéries viables constitue une lésion
caractéristique des infections par les mycobactéries.

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2. Exemple 1 : la lymphadénite caséeuse

Elle est due à une infection à Corynebacterium pseudotuberculosis. Elle touche les
petits ruminants, les chevaux (lymphangite ulcéreuse), les chameaux et accessoirement
l’homme (zoonose mineure). Cette maladie est englobée dans le complexe « maladie des
abcès » où se retrouvent un ensemble d’affections pyogènes.
Les facteurs de virulence sont : une phospholipase D (=exotoxine) et une paroi avec
des acides gras mycoliques proches du « cord factor »* des mycobactéries.

*Le cord factor est la fraction lipidique la plus abondante de la paroi des mycobactéries
pathogènes: induit des granulomes, participe à l’inhibition de la fusion phagosome-lysosome.

Suivant la vitesse de dissémination du pathogène, on peut avoir formation de


granulomes sur des sites secondaires tels que les nœuds lymphatiques par exemple.

INOCULATION SITE
C.pseudotuberculosis

Dissemination of bacteria C
From the inoculation site PRIMARY FOCUS
Towards the draining lymph node
(free bacteria or bacteria engulfed in Massive infiltration by
Phagocytes) Granulocytes, thus by
macrophages
Dissemination of bacteria LYMPH NODE
From the inoculation directly
leading to primary foci
In lungs Central necrosis and
Development of pyogranuloma

LUNGS SECONDARY FOCI

Other lymph nodes, spleen, … etc

Pathogénie de la lymphadénite caséeuse

Le pyogranulome est formé en son centre de bactéries viables qui maintiennent la


manifestation, mélangées avec du pus et des débris cellulaires. Tout autour se trouve une
palissade de macrophages et de lymphocytes T.

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Organisation cellulaire du pyogranulome à C pseudotuberculosis

Schéma de formation du granulome à C pseudotuberculosis

La voie de pénétration des pathogènes étant surtout respiratoire, il y a prise


en charge de l’antigène par les macrophages pulmonaires et présentation dans les nœuds
lymphatiques locaux. On peut également avoir une contamination cutanée.
On a ensuite différenciation des Th1 qui se rendent sur le lieu de pénétration de l’antigène (phase de
sensibilisation).
Comme l’agent est persistant, il y a directement activation des Th1 qui activent les macrophages (par
IL2 et IFN gamma) mais également des polynucléaires neutrophiles : il y a formation d’un
pyogranulome.

Si le granulome est trop gros, il peut aller jusqu’à éclater et libérer les bactéries dans le sang
=> bactériémie.

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3. Réaction Th 1 dominante

La réaction de type Th1 est dominante avec un contrôle de la dissémination


systémique des bactéries mais également persistance de celles-ci.
En cas de modification de la réactivité immunitaire, il y a passage à une réaction immunitaire
de type Th2 inappropriée avec la production d’anticorps peu efficaces ; d’où une
multiplication et une dissémination des bactéries.

4. Exemple 2 : la schistosomiase

La schistosomiase est une maladie parasitaire humaine due à des trématodes (S.
mansoni et S. japonicum). Les cercaires pénètrent la peau saine et pondent des œufs en très
grande quantité. Il y a un arrêt des œufs dans les sinusoïdes du foie. Ce sont ces œufs qui vont
déclencher une réaction d’hypersensibilité qui conduit à leur enkystement dans des
granulomes. Cette réaction granulomateuse est à l’origine des principaux signes cliniques de
la schistosomiase.

Rappel : cycle de Schistosomia sp

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Cytokines impliquées dans la formation d’un granulome

Il y a production de nombreux médiateurs avec des effets à la fois positifs et négatifs.

C. Autre manifestation de l’HS4 : la dermatite de contact

1. Pathogénie de la dermatite de contact

La dermatite de contact est une pathogénie encore mal connue, mais clairement, il y
a implication d’une composante de type HS4.

La réactivité de produits (haptènes) avec des protéines de la peau a un rôle initiateur


important des cellules dendritiques de la peau (= les cellules de Langerhans). La présentation
de l’antigène aux lymphocytes T dans le nœud lymphatique drainant le site de contact induit
la production de cytokines (IL12 et IL18) qui activent les lymphocytes Th1. Il y a alors
production d’IFNγ, activation des lymphocytes T cytotoxiques et infiltration par des
macrophages (et d’autres cellules : B, NK) en 24-48 h.

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Pathogénie de l’allergie de contact

Cette réaction d’HS4 locale est à distinguer de la dermatite atopique (qui est plutôt
une HS1). On a du prurit dans les deux cas, mais la dermatite de contact se distingue surtout
par la formation de vésicules.

Comparaison entre les deux formes de dermatite « allergique »


NB : on peut avoir un phénomène d’HS4 qui peut venir compliquer les lésions d’une dermatite
atopique.

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2. Sources d’allergènes de contact inducteurs d’HS4

Ce sont principalement des produits chimiques, mais on retrouve également des


allergènes d’origine naturelle comme certains cuirs ou des plantes d’appartement :
- Insecticides présents dans les colliers antipuces
- Produits de traitement du bois
- Cires
- Colorants de tapis
- Pollens
- Crèmes à usage dermatologique
- Peintures
- Produits à base de cuirs
- Plantes d’appartement (huiles,...)
- …

Exploration de l’immunité à médiation cellulaire


Il existe deux modes d’exploration de l’immunité à médiation cellulaire : in vivo et in vitro.

A. In vivo

Il existe trois techniques diagnostiques in vivo :


 Intradermo-réaction
 Allogreffe de peau
 Injection intradermique d’un mitogène (PHA)

Les deux dernières techniques ne sont pas utilisées en pratique car trop complexes à réaliser
(greffe) et difficiles d’interprétation (le mitogène ne stimule pas spécifiquement les macrophages). On
détaillera donc uniquement l’intradermo-réaction.
Le principe est le suivant : on injecte en intradermique l’antigène à tester. L’intérêt de la voie
intradermique est que l’antigène ne diffuse pas et ne crée pas une sensibilisation : on pourra donc tester
l’individu plusieurs fois de suite, le sujet ne sera pas positif la deuxième fois à cause de la première
injection. Ce test ne constitue donc pas non plus un vaccin, il ne conduit pas à une immunité.
Si l’individu n’a jamais rencontré l’antigène, le contact sera sensibilisant et il y aura stimulation des
Th1, mais ceux-ci ne s’activeront pas. Il n’y aura pas de réaction visible.
Si l’individu est infecté, il s’agira dans ce cas d’un contact déclenchant qui activera les macrophages
locaux : il y aura donc formation d’un granulome qui se mesure par l’épaississement du pli cutané.
Comme il s’agit d’une hypersensibilité retardée, il faut revenir faire la lecture trois jours (72h) après
l’injection. Il faut faire une première mesure du pli cutané au moment de l’injection et une deuxième à
la lecture pour apprécier l’épaississement et en déduire le statut de l’animal.
Il existe cependant des limites à ce test : mesure correcte du degré d’épaississement, réactions
croisées,… De plus, notamment du fait de la modulation immunitaire, en fin de maladie, les animaux
développent une réponse Th2 (voire plus de réponse du tout), qui n’est donc plus explorable par ce test

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: on a donc des faux négatifs sur les animaux infectés depuis longtemps. C’est le phénomène d’anergie
: disparition de la positivité au test chez des malades.
Ce test est s