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L’auteur adresse ses remerciements les plus vifs à Madame Claire GUERRIER, responsable du
Centre de Documentation et d’Information de la société CEGELEC, pour l’aide précieuse qu’elle
lui a apportée dans ses recherches bibliographiques concernant l’ensemble de sa contribution
à cet article.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 2 300 −1
DÉBITMÈTRES MASSIQUES ______________________________________________________________________________________________________________
1. Débitmètres à accélération soumises à une accélération dirigée dans le sens de l’oscillation. Par
réaction RA à la force générée, cette branche du tube est retardée
complémentaire dans son mouvement de rotation autour de OO’. Dans la branche
B, au contraire, les particules se rapprochent de l’axe OO’ et perdent
la vitesse normale à l’écoulement qu’elles avaient acquise dans la
1.1 Principe branche A ; ceci entraîne, à l’inverse, une réaction RB dans le sens
de l’oscillation qui tend à avancer le mouvement de la branche B.
Rappelons brièvement quel est le mécanisme de l’accélération dite Le résultat est un effort de torsion représenté sur la figure 3 : le plan
de Coriolis, du nom du physicien qui l’à découverte, ou encore du U est gauchi (angle de torsion θ ).
complémentaire, car elle apparaît lorsque l’on combine une rotation Ce gauchissement peut être regardé comme le résultat de l’appli-
et une translation, en venant s’ajouter aux accélérations éventuelles cation, par rapport à un axe fictif EE’ (figure 2), d’un couple de forces
propres à l’un et l’autre de ces mouvements. de moment M tel que :
Soit un système en rotation (par exemple un manège) à vitesse M = k0mV (3)
angulaire constante ω, représenté sur la figure 1 par un secteur
circulaire de centre O, et soit un mobile de masse m astreint à un avec m masse du fluide contenue dans le U,
mouvement de translation uniforme de vitesse VR le long d’un rayon V vitesse d’écoulement du fluide,
Oy, fixe dans le système en rotation. Soit VA la vitesse tangentielle
du mobile au point A de ce système et VB cette même vitesse au k0 regroupant les constantes géométriques du système.
point B : il est intuitif que VB > VA. Les ouvrages de mécanique
enseignent que le long du rayon Oy le mobile est soumis à une
accélération γ telle que :
γ = 2 ω ∧ VR (1)
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R 2 300 −2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle
_____________________________________________________________________________________________________________ DÉBITMÈTRES MASSIQUES
Notons que le produit m V est proportionnel au débit-masse Q : ■ Le modèle Rheonik (Bopp & Reuther) fait osciller les boucles
il suffit de modifier l’unité de vitesse en exprimant V en nombre de autour d’un axe qui correspondrait à EE’, sur le schéma général
longueurs L de tube parcourues par le fluide par unité de temps représenté par la figure 3 ; cet axe est matérialisé en une barre de
(Q = m V/L) pour obtenir l’expression simplifiée : torsion : ce n’est plus le tube de mesure lui-même qui sert de ressort
de rappel mais un organe spécialisé, indépendant. On obtient un effet
M = k1 Q (4)
symétrique : le tube, soumis à une torsion, réagit par une oscillation
expression dans laquelle k 1 regroupe l’ensemble des termes cons- dans son plan et les contraintes qu’il subit sont moindres, selon le
tants, pour établir que le couple de torsion M ne dépend que du fabricant.
débit-masse. ■ D’autres montages (Fischer & Porter) reposent sur une double
Le moment des forces de Coriolis est compensé par la torsion du boucle dont les plans parallèles oscillent perpendiculairement à l’axe
tube, que l’on peut considérer comme un ressort générant un couple de la tuyauterie, axe dans lequel les vibrations parasites sont, a priori,
de rappel – M = – k 2 θ pour un angle de torsion θ. On voit donc que minimales.
l’on peut écrire, en simplifiant au maximum les développements :
■ Un autre concept (Foxboro) consiste en deux sections de tuyau-
Q=kθ (5) teries en forme de B, dans des plans parallèles au repos, qui sont
soumises à une torsion périodique (excitation en opposition de
avec k = k 2/k 1.
phase) et réagissent en déformant leur plan. Le traitement du signal
Cette relation exprime une propriété des plus appréciées en de mesure porte sur le rapport signal/excitation (démodulation
métrologie : le signal physique primaire est proportionnel à la synchrone), plutôt que sur la valeur absolue du signal : les deux
grandeur mesurée, de sorte que l’erreur sur le débit sera propor- capteurs de déformation sont en effet l’un en avance et l’autre en
tionnelle à la valeur lue. Notons, pour la rigueur, que les raison- retard sur l’excitation, la somme algébrique de leur mesure est donc
nements ci-dessus admettent implicitement que l’angle θ est petit, l’excitation elle-même, ou le signal à débit nul ; la micro-informatique
ce qui est le cas en pratique. actuelle permet l’implémentation des algorithmes de traitement
Le montage offre en outre cette particularité que la fréquence de appropriés.
résonance de la boucle de mesure est liée à sa masse m ; il est donc La fréquence d’oscillation de ces montages est de l’ordre de la
facile de remonter par calcul à la densité du fluide qui y circule. Ceci centaine de hertz.
peut être fait en recherchant en permanence la fréquence d’oscil-
lation qui maximise l’angle θ.
Le gauchissement du tube se mesure de la façon suivante : 1.2.3 Capteurs à tube rectiligne
considérons les points A et B (figure 3) liés au tube ; la position de
ces points par rapport au plan du tube en repos est représentée en Le second type de capteur est un tube rectiligne, fixé à ses
fonction du temps par une sinusoïde. En l’absence de débit, les extrémités, qui oscille à la façon d’une corde vibrante. La partie
courbes qui décrivent le mouvement des points A et B sont centrale est, selon la terminologie propre à ce domaine, un ventre
superposées, en phase ; dans le cas contraire, A est en retard de de vibration où l’oscillation est maximale alors qu’elle est nulle aux
phase ∆∅ par rapport à B (figure 4), déphasage auquel correspond nœuds de vibration que constituent les extrémités. Comme
un intervalle de temps ∆t tel que : précédemment le fluide retarde l’oscillation lorsqu’il doit lui-même
∆t = ∆∅ / 2 π f = k’ Q (6) en acquérir le mouvement et l’accélère lorsqu’il restitue l’énergie
prélevée ; un capteur situé près de l’amont du tube de mesure
f étant la fréquence d’oscillation de la boucle autour de OO’ (figure 2) enregistre un retard de phase par rapport au régime de débit nul
et k’ une constante. Ce déphasage est doublé du fait de la présence, et un capteur aval observe l’inverse. Le principe de mesure est, pour
sur les capteurs industriels, d’une seconde boucle oscillant en oppo- le reste, identique à celui développé au paragraphe 1.2.2. Le montage
sition de phase autour d’un axe parallèle à OO’, ce qui améliore la peut être monotube (Danfoss) ou bitube vibrant en opposition (Dan-
sensibilité de la mesure et équilibre mécaniquement le système foss, Endress + Hauser (figure 5), Krohne).
oscillant. La fréquence d’oscillation des montages à tube droit est de l’ordre
Il existe un certain nombre de variantes du capteur de Micro de 1 000 Hz.
Motion, utilisant également des boucles ; variantes et sans doute
aussi perfectionnements mécaniques tendant à limiter la fatigue du
tube de mesure.
1.3 Spécifications générales
1.3.1 Type de fluide
Bien que le débitmètre à force de Coriolis soit, dans son principe,
utilisable sur n’importe quel fluide, celui-ci doit offrir une inertie
suffisante : parmi les gaz, seuls ceux dont la masse volumique aux
conditions d’écoulement dépasse 200 à 500 kg/m3 – selon le modèle
de débitmètre – peuvent satisfaire à cette condition. L’instrument est
par contre utilisable sur tout liquide, mais est plus spécialement inté-
ressant avec les fluides :
— de forte viscosité (huiles, produits pétroliers...) ;
— corrosifs ;
— sujets à dépôts ou peu tolérants à l’agitation (fluide alimen-
taires) ;
Figure 4 – Principe de la mesure par déphasage — multiphases liquides, si le mélange est homogène (boues...) ;
— non newtoniens.
Le fait que le tube de mesure soit libre de toute pièce interne limite
les dépôts en fonctionnement et facilite la vidange complète et le
nettoyage.
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DÉBITMÈTRES MASSIQUES ______________________________________________________________________________________________________________
1.3.2 Étendues de mesure et conditions de service 1.3.4 Effet des grandeurs d’influence
Suivant les modèles, les fins d’échelle de mesure spécifiées vont ■ Les vibrations du support étaient gênantes sur les premièrs
de 0,04 à 11 000 kg/min (environ 7 · 10–4 à 180 kg · s–1) ; ce qui corres- débitmètres Coriolis. Bien que ce problème ait perdu de son acuité,
pond en gros à une vitesse d’écoulement de 0,1 à 10 m · s–1, les il convient d’éviter les fréquences qui correspondraient à la fré-
diamètres proposés variant de 3 à 200 mm selon les constructeurs. quence d’oscillation du capteur, ainsi que leurs premiers harmo-
Ces chiffres sous-entendent souvent que le débitmètre est niques : dans le cas des boucles, qui vibrent vers 100 Hz, il est prudent
exploité, dans ce cas, à sa dynamique (rangeabilité) maximale de de découpler au mieux les machines tournantes – les pompes par
50 : 1, voire 100 : 1, aux dépens de la précision de mesure. exemple – alimentées en courant de fréquence 50 ou 60 Hz.
L’équation (5) exprime certes que le débit est linéairement propor-
■ Les microcoupures de l’alimentation électrique et les champs élec-
tionnel à l’indication de l’instrument, mais à condition que le terme
tromagnétiques rayonnés perturbent l’élaboration et la transmission
k 2 soit effectivement constant. Or k 2 est lié à la réalisation du matériel
des signaux de mesure ; ces problèmes prennent de l’importance
et varie d’autant moins, dans la pratique, que la dynamique de
avec le développement de l’informatique distribuée. On pourra
mesure est plus faible. Ce point sera repris au paragraphe 1.3.3.
demander au constructeur s’il a fait procéder, à ce sujet, à des essais
Le tableau A (en [Doc. R 2 300]) résume les caractéristiques des de type en laboratoire.
principaux instruments offerts sur le marché français. Les étendues
de mesure sont complétées par les diamètres nominaux des ■ Les autres paramètres (pression, température et humidité atmos-
liaisons : brides ou raccords. Dans ce tableau figurent également les phérique) sont le plus souvent d’importance moindre. On évitera
conditions de service principales : étendues de pression et de cependant d’exposer le matériel à la pluie, grâce à un auvent si néces-
température de fluide. saire, et en atmosphère très humide on pourra protéger l’électro-
nique par injection d’air sec.
Il y a toujours, dans une même gamme d’un même constructeur,
un certain recouvrement des plages de mesure des divers modèles
de la gamme. Il sera judicieux de minimiser la perte de charge
(§ 1.4.1) en choisissant éventuellement le débitmètre de plus grand
diamètre, mais sans dépasser celui de la canalisation.
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1.4.2 Montage
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DÉBITMÈTRES MASSIQUES ______________________________________________________________________________________________________________
Pour une description plus complète de ces matériels, se reporter Ces remarques ne mettent pas en cause le principe de la
à [5]. mesure d’un débit-masse par transfert thermique ; elles ont pour
seul objet d’attirer l’attention sur la nécessité de n’exploiter ce
type d’instrument que dans les limites de validité de son étalon-
2.1 Principe nage, dès lors que l’on s’écarte des conditions usuelles de tempé-
rature et de pression.
Le débitmètre thermique est fondé sur le principe de la cinétique
du transfert de chaleur au sein d’un fluide ; il exploite à cet effet une
propriété caractéristique de la matière qui est sa capacité thermique
(appelée aussi chaleur spécifique ). 2.2 Mise en œuvre industrielle
Considérons le cas simple d’une source ponctuelle de chaleur
immergée dans une veine fluide de petites dimensions. La veine
On peut distinguer deux familles de débitmètre thermiques pour
débite q (mol/s) d’un fluide de capacité thermique c [J/(mol · K)] et
canalisation, dites à sonde passive et à sonde active.
de conductivité thermique k [W/(m · K)] ; sous l’effet du flux ther-
mique Th (W) de la source, la température aval du fluide s’accroît ■ Dans le cas des instruments à sondes de température dites
de ∆t (K) par rapport à sa température amont. Le flux thermique est passives, on mesure la différence ∆T entre les indications de deux
une fonction linéaire des divers paramètres : sondes de température implantées en deux points amont et aval,
Th = f (q, c, k, ∆t ) (7) équidistants d’une source ponctuelle de chaleur (figure 7a) ; en
l’absence de débit, la distribution de température est représentée
Nota : les ouvrages antérieurs à 1977 donnent parfois k dans l’ancienne unité, la figure 7b (I) par une courbe en cloche symétrique ; lorsque le fluide
(cal/s)/(m · oK). On convertira simplement par l’opération :
circule, la courbe devient dissymétrique, son sommet se déplaçant
k [(watt)/(m · oK)] = 4,1855 k [(cal/s)/(m · oK)] vers l’aval de l’écoulement (figure 7b II).
Dans un système réel, cependant, on appliquera (7) dans des Dans le cas d’un gaz, on peut augmenter l’étendue de mesure de
conditions variables de température et de pression, paramètres qui l’instrument en utilisant un by-passse (figure 7c ).
n’y sont pas représentés. Quelles en seront les conséquences ?
■ L’autre type d’instrument, dit à sonde active, comprend une sonde
■ Dans le cas d’un gaz, on utilise la capacité thermique massique à amont qui se limite à mesurer la température du fluide et une sonde
pression constante Cp, paramètre indépendant de la pression, pour aval chauffée, dont la température est maintenue à ∆T au-dessus de
un gaz parfait. Les gaz réels, néanmoins, ne suivent pas rigoureuse- celle de la sonde amont ; la puissance nécessaire à entretenir cet
ment cette loi, même en ce qui concerne l’air aux conditions nor- écart mesure le débit-masse. La dissipation thermique se fait au
males de température et de pression (tableau 1). niveau de la sonde aval, le cas échéant par la résistance de mesure
elle-même, d’où son appellation de sonde active. Ce type de montage
Ce même paramètre Cp dépend peu de la température. Mais la
est le plus utilisé.
conductivité thermique k de l’air varie beaucoup avec la température
(tableau 2). (0) ■ Citons encore les débitmètres thermiques à insertion, constitués
d’une canne porteuse de sondes que l’on monte en travers du
couvrant fluide, par un simple perçage pratiqué sur la conduite. Ces
Tableau 1 – Accroissement C p de la capacité instruments n’effectuent que des mesures ponctuelles, mais sont
thermique massique C p de l’air en fonction intéressants dans le cas des canalisations de forte section (D supé-
de la pression, en pour-cent de la valeur rieur à 300 mm).
de référence à 0 oC et 101 325 pascals
(d’après Perry’s Chemical Engineers Handbook, McGraw Hill)
2.3 Spécifications générales
Pression
0,1 1 2 4 7 10
(Mpa) 2.3.1 Types de fluide
∆Cp (%) base + 1,7 +3,8 + 5,5 + 16,4 + 25,2
Le débitmètre thermique convient aux gaz, liquides et même
boues, il convient aux applications du laboratoire comme à celles
(0) de l’industrie. Il est, par exemple, très utilisé en chromatographie
Tableau 2 – Variation k de la conductivité thermique k et dans la régulation d’atmosphère pour la fabrication de
composants électroniques.
de l’air en fonction de la température,
en pour-cent de la valeur de référence Il peut être réalisé en matériau résistant à la corrosion, et rendu
à 0 oC et 101 325 pascals aisément nettoyable pour les applications de l’industrie alimentaire.
(d’après Perry’s Chemical Engineers Handbook, McGraw Hill)
Température
2.3.2 Caractéristiques métrologiques
– 100 0 100 200 300
(oC)
Un aperçu des étendues de mesure disponibles est donné en docu-
∆k (%) – 32,1 base + 30,7 + 61,4 + 89,3 mentation. Les notices des constructeurs donnent souvent les débits
de gaz en volumes normaux d’air, plutôt qu’en masse ; il est courant
aussi d’y lire des débit-masse de liquides spécifiés en volume d’eau
par unité de temps.
La réponse étant linéaire avec le débit, l’erreur de mesure est pro-
portionnelle à la valeur lue, de 0,75 à 2 % suivant le modèle, dans
la partie supérieure de l’étendue d’échelle réglée. Lorsque l’on se
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2.4 Installation
2.4.1 Perte de pression
La perte de pression est faible, sauf éventuellement sur gaz dans
les modèles à by-pass et avec des liquides visqueux ou des boues.
Figure 7 – Débitmètre thermique à sondes de température passives
2.4.2 Montage
rapproche du zéro, l’erreur tend vers un pourcentage fixe, en gros
0,25 à 0,5 % du débit maximal mesurable (calibre). L’erreur de Certains modèles peuvent être montés horizontalement, l’électro-
mesure n’est donc pas indépendante de la plage de mesure dans nique se trouvant au-dessus, ou verticalement ; d’autres construc-
laquelle on utilise l’instrument, ni de la dynamique ; sa courbe teurs n’ont aucune exigence sur ce point mais spécifient une erreur
représentative a la même allure que celle des débitmètres à effet de précision liée à la position. Une longueur minimale de canalisa-
de Coriolis (figure 6). Les chiffres ci-dessus, tirés des spécifications tion, droite et de section constante, est à prévoir en amont de l’ins-
constructeurs, sont seulement typiques ; ils pourront être précisés trument (tableau 3). (0)
si nécessaire par étalonnage du débitmètre avec le fluide à mesurer,
dans les conditions de la mesure ; l’étalonnage standard est fait à D est une longueur droite égale à un diamètre interne de conduite.
l’air pour les gaz et à l’eau pour les liquides. Ces valeurs sont à majorer de 4 D pour les diamètres supérieurs à
100 mm. Un redresseur ou autre organe de stabilisation de l’écoule-
ment permet de les ramener à 2 D (+ 4 D au-dessus de 100 mm). En
aval, prévoir une longueur droite minimale de 5 D.
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t1
P = t0
F dt (8)
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3.4.2 Spécifications générales Une réponse possible consiste à demander au vendeur potentiel,
qui peut éventuellement accepter, de prêter un instrument pour
■ Le type de fluide (pour conserver ce mot générique) concerné est essai.
essentiellement le matériau divisé de toute nature, transportable en La mise à l’essai sur site apporte parfois l’information souhaitée
conduit par gravité ou vis hélicoïdes, ou sur convoyeur. mais on ne connaît pas toujours avec exactitude les variables du pro-
cédé, et encore moins les grandeurs d’influence. On ne disposera
■ La dimension transversale de conduite jusqu’à laquelle l’instru- peut-être pas d’assez de temps pour tester les dérives à long terme.
ment peut être utilisé est de l’ordre de 2 m au maximum.
Une autre méthode consiste à faire un évaluation en laboratoire
■ La précision n’est pas très grande, de l’ordre de 5 % ; encore faut-il d’un exemplaire de série, également prêté par le vendeur [2]. Cer-
que la densité apparente du fluide soit constante, puisqu’on ne la tains laboratoires travaillent suivant les normes et réglementations
mesure pas. Un étalonnage sur site pourra permettre, néanmoins, de nationales (en France, avec agrément du Bureau National de
disposer pour un coût modique d’une information de qualité suffi- Métrologie) et peuvent apporter une aide efficace. L’inconvénient est
sante. la rémunération de leur prestation, justifiée par l’obligation dans
laquelle ils se trouvent de maintenir une instrumentation de contrôle
■ L’électronique de traitement du signal primaire peut être déportée de haute qualité, et qui est de l’ordre de 150 à 200 kF pour un débit-
pour la soustraire aux vibrations du support. mètre.
■ Les signaux de sortie sont classiques, analogiques (4-20 mA) et
tout ou rien.
6. Conclusion
4. Débitmètres à vortex Il y a bien des décennies que le monde de la débitmètre attendait
massique un instrument ne perturbant pas l’écoulement, ne comportant pas
de pièce mobile au contact du fluide mesuré, délivrant un
débit-masse sans adjonction de capteurs de pression ou température
Un instrument d’un type nouveau (Yokogawa Contrôle Gailey SA) et acceptant enfin, sans difficulté majeure, tout type de fluide : l’effet
consiste en une extension du débitmètre à vortex [4] dans laquelle de Coriolis, que les progrès de l’électronique ont rendu industriel-
on prend en compte non seulement la fréquence d’oscillation, mais lement exploitable, paraît bien avoir engendré cet instrument cet
aussi l’amplitude du signal généré par les tourbillons. Cette ampli- instrument idéal.
tude est proportionnelle aux efforts de déformation subis par le Le premier modèle, le Micro-motion, ayant fait ses preuves, les
barreau, qui sont directement liées à la masse volumique du fluide. constructeurs se sont attachés à optimiser leurs nouvelles créations
L’instrument est donc en mesure de fournir par lui-même une indi- en fonction du segment de marché visé. C’est ainsi que le tube droit
cation de débit-masse. s’efforce de limiter les dépôts susceptibles de se produire à partir
Ce débitmètre ne comporte aucune pièce mobile, qualité majeure de fluides chargés, tandis que les modèles en forme de U tentent
des instruments à vortex. Il est tout spécialement intéressant, en de se découpler des vibrations mécaniques externes. La très faible
raison de son coût modique, dans le cas des gaz et de la vapeur erreur de mesure spécifiée pour la plupart des modèles indique que
(il n’existe pas de modèle pour liquides), puisqu’il fournit une indi- les qualités métrologiques ont également fait l’objet d’une attention
cation intrinsèquement corrigée en température et en pression. Il est toute particulière.
utilisable en atmosphère explosible (boîtier antidéflagrant et sécurité Certains constructeurs s’efforcent maintenant de réaliser des
intrinsèque). modèles de début de gamme, d’un meilleur prix, quoique de
L’erreur de mesure (spécifications du constructeur) est inférieure performances plus limitées. On se trouve donc en présence d’un très
à ± 2 % de l’étendue et la répétabilité inférieure à ± 0,5 % de la valeur large éventail de matériels nouveaux, chacun visant plus
lue. particulièrement un créneau délimité même s’il est, par son principe,
La transmission de la mesure se fait actuellement par boucle quasi universel. L’utilisateur n’a donc pas intérêt, dans ce contexte,
4-20 mA, avec superposition d’un signal numérique pour téléréglage à surspécifier ses besoins : cette remarque est d’ailleurs très géné-
(selon protocole privé Yokogawa ; la compatibilité avec le protocole rale, une exigence de l’acheteur dont le vendeur soupçonne qu’elle
HART est à l’étude). est injustifiée pousse ce dernier, contre son gré le cas échéant, à
surspécifier son matériel, il y a là un cercle vicieux dont nul n’est
jamais sûr de sortir gagnant.
Le débitmètre thermique, bien établi dans son principe et sa mise
5. Aspects économiques en œuvre industrielle, ne devrait plus réserver de surprise. Les
débitmètres pour solides, massiques par essence, ont profité des
progrès en matière d’électronique et d’informatique distribuées de
5.1 Coût des instruments traitement du signal.
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P
O
U
Débitmètres massiques R
E
par Claude GAILLEDREAU N
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure de Chimie et de Physique de Bordeaux
Références bibliographiques S
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de solides en vrac transportés par voie pneu- [3]
Dans les Techniques de l’Ingénieur
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[4] GAILLEDREAU (C.). – Débitmètres à vortex.
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A
[2]
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R 2 270, traité Mesures et Contrôle, Techni-
V
Measurement + Control, 27, p. 323-8,
déc. 1994/janv. 1995.
ques de l’ingénieur, déc. 1999.
O
I
Fabricants. Fournisseurs
Danfoss. Les Automatisme Appliqués.
R
Elsag Bailey SA. Métra SA.
Endress et Hauser. MKS Instruments France SA.
Faure Herman.
Flux Contrôle.
Rosemount.
SETARAM Sté d’Études d’Automatisation, de Régulation et d’Appareils de P
Mesures.
Foxboro France SA.
Instruments & Controls. System C Industrie.
Yokogawa Contrôle Bailey SA.
L
Krohne SA.
U
Caractéristiques de débitmètres massiques S
La liste de ces instruments n’est pas exhaustive. Les caractéristiques sont tirées des notices constructeurs.
(0)
(0)
E Brooks (1)
Brooks (1)
Eldridge (2)
0,004 à 40 000
0,03 à
0,3
17
à 5 000
gaz
liquide
gaz
5
5
3
à 200
à 200
à 50
0 à + 70
0 à + 70
0 à + 200
10
10
3,5
N Endress + Hauser
Setaram MF 200
Setaram L 96
200
0,06 à
0,01 à
à 6 000
20
3
gaz
gaz
liquide
25 à 150
8 + by-pass
6,35 à 335
– 10 à + 100
< 180
< 80
4
0,5 à 35
< 35
MKS 0,06 à 37 gaz 6 0 à + 150 1
Thermal 600 (4) > 0,1 liquide 1,5 à 300 – 150 à + 430 < 420
Thermal 600 (4) > 2,4 gaz 1,5 à 300 – 150 à + 430 < 420
S Débitmètres thermiques à insertion
A Fabricant/
Fournisseur
Étendue
de mesure Fluide
Longueur
de sonde
Température
de service
Pression
de service
(m/s) (mm) (oC) (MPa)
V FCI (3) 0,08 à 240 gaz 25 à 2000 – 200 à + 450 < 28
(0) (0)
P
L
U Tableau C – Débitmètres à plaque d’impact
S Type
Fin d’étendue
de mesure
(103 kg/h)
Température
du produit
(oC)
Tableau D – Débitmètres à corrélation
Diamètre Rapport Température
Endress + Hauser de 0,03 à 40 Type de conduit massique du procédé
Granuline DE 20 en 10 gammes < 90 (mm) solide/gaz (oC)
Endress + Hauser de 1 à 50 Endress + Hauser
Granumet DE 21 en 4 gammes < 175 150 à 200 >5:1 < 150
Granucor
Endress + Hauser de 1,5 à 800
< 180
Granumet DE 10 en 11 gammes
(0)
(0) (0)
(0)
(1) vitesse minimale détectée 0,05 m/s pour une densité apparente minimale de 8 kg/m3.
S
Tableau G – Débitmètres massiques à vortex
A
Type Masse volumique
fluide
Vitesse
du fluide (1)
Étendue
de mesure (2)
Diamètres
nominaux
Température
du procédé
Pression
du procédé
V
Yokogawa
(kg/m3) (m/s) (t/h) (mm) (oC) (bar)
O
Contrôle Bailey
Mass Yewflow
0,8 à 50 3 à 60 0,045 à 20 50, 80 et 100 – 40 à 200
option 300
< 20
I
(1) Étendue de vitesse d’écoulement (valeur moyenne sur une section droite libre d’obstacle).
(2) Débit minimal pour ∅ 50 mm à débit maximal pour ∅ 100 mm.
R
Tableau H – Coût des débitmètres massiques, en milliers de francs (ordres de grandeur au 1.1.1995)
Instrument
Coriolis Thermique À plaque
d’impact
À corrélation Bascule (§ 3) À radar Doppler (§ 3) Vortex
massique
P
(§ 1) (§ 2) (§ 3) (§ 3) monostation bistation indicateur détecteur (§ 4)
18,5 à 25
L
Prix (kF) 26 à 65 17 à 50 50 à 100 65 à 100 40 40 11 6 selon ∅
Chaque modèle particulier possède de nombreuses variantes, de prix assez différents, parfois : non seulement le diamètre varie mais aussi beaucoup d’autres
caractéristiques. Des facteurs commerciaux tels que le volume de la commande et la pression de la concurrence peuvent en outre jouer leur rôle. Nous nous bor-
U
nons ici à indiquer des fourchettes de tarifs pour des instruments dits standards.
Ces prix, ou fourchettes de prix, portent sur l’instrument proprement dit, avec son transmetteur dont le prix est de quelques kF. Les câbles de liaison, qu’ils soient
d’alimentation ou de signaux, n’y figurent pas, ni les éventuels supports ou fixations. Les options particulières à l’application viennent en supplément, de même
S
que les services que l’on pourra le cas échéant demander au vendeur : formation, mise en service, etc.