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L’homme et le littoral
Sept habitants de la planète sur dix vivent à
moins de 80 kilomètres du littoral. Près de la
moitié des villes de plus d’un million d’habitants
se trouvent à proximité d’une embouchure
fluviale soumise à la marée. Dans les zones
littorales s’effectuent 90% des captures
mondiales de poissons et les plages sont le lieu
de recréation favori d’un grande partie de
l’humanité. Enfin, le plateau continental est la
zone des océans dont la productivité
biologique est la plus forte.
Or c’est aussi sur le littoral que nos activités
ont les effets les plus marqués et les plus
immédiats: la destruction des mangroves aux
fins du développement s’y solde par
l’accumulation de vase et de sédiments dans
des eaux auparavant limpides; les déchets
urbains et industriels polluent les estuaires; le
tourisme se concentre à proximité des récifs
coralliens, sur lesquels se pratique, en outre, la
pêche à la dynamite ou au poison.
Des menaces grandissantes
La mondialisation a accentué nombre des
menaces pesant sur le milieu marin. Les navires
demeurent le moyen le plus économique de
transport à longue distance des marchandises
en vrac et des milliers de navires-citernes
sillonnent les routes pétrolières du monde,
provoquant régulièrement des déversements
d’hydrocarbures et des rejets polluants qui
finissent par atteindre les plages, détruisant la
faune et la flore sauvages et ruinant le tourisme
local et l’économie des pêches pendant des
mois, voire parfois des années. En outre, les
navires transportent dans leurs eaux de cale et
de ballast des espèces envahissantes qui
représentent une menace grave pour la
biodiversité planétaire car elles attaquent la
faune et la flore autochtones.
PLAGE DE QING DAO, CHINE. PNUE/WANG JIAN MIN
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Un sujet de préoccupation désormais mondial
Les problèmes côtiers et marins ont été longtemps perçus comme ne revêtant qu’une portée purement locale
ou nationale. Avec la prise de conscience environnementale croissante intervenue au cours des cinquante
dernières années, ces problèmes ont trouvé leur place sur la liste des préoccupations mondiales. La Conférence
des Nations Unies de 1972 sur l’environnement a expressément souligné « l’importance vitale pour l’humanité
des mers et de tous les organismes vivant dans les océans ». Le Sommet planète Terre tenu à Rio en 1992 a
permis de dégager une nouvelle préoccupation: le développement durable. Le programme Action 21, schéma
directeur international à l’intention des communautés en charge de l’environnement et du développement
pour le nouveau millénaire, consacre son chapitre 17 aux océans et aux côtes. La Convention de 1992 sur la
diversité biologique ainsi que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992,
ont permis d’inscrire les activités marines dans une nouvelle perspective associant étroitement des questions
régionales et mondiales.
Principales questions
Parmi les questions prioritaires visées dans les accords sur les mers régionales figurent les suivantes :
Ecosystèmes et biodiversité. Les récifs coralliens comptent parmi les écosystèmes naturels les plus productifs
et les plus divers. Malheureusement, ces dernières décennies se sont révélées catastrophiques pour eux. En
effet, 10% des récifs coralliens pourraient déjà avoir été dégradés sans espoir de régénération et 30% seraient en
état de dégénérescence. Dans le même temps, les zones humides littorales, les forêts de palétuviers et les marais
salins, qui possèdent une grande richesse biologique, sont devenus des sites privilégiés de dragage ou de
remblai pour les industriels, les agriculteurs et les bâtisseurs. Les tortues de mer et les mammifères marins, dont
les phoques, les lamantins et les baleines de petite taille, sont particulièrement menacés.
Ressources biologiques. Les poissons, les mollusques et les crustacés sont la source alimentaire prépondérante
de communautés autoconsommatrices partout dans le monde. Mais la surpêche conjuguée à la pollution et à
certaines autres atteintes à l’environnement se traduisent par l’effondrement mondial des stocks de poissons.
Selon les estimations, les stocks de près de 70% des principales espèces de poisson sont surexploités ou en
passe de l’être.
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Sources de pollution d’origine tellurique. La pollution marine est imputable à hauteur de quelque 80% aux
déchets et effluents d’origine urbaine, industrielle et agricole. Les eaux d’égout, les polluants organiques
persistants (dont les pesticides), les métaux lourds, les huiles, les nutriments et les sédiments – qu’ils soient
apportés par les fleuves ou directement déversés dans les eaux littorales – nuisent gravement à la santé et au
bien-être de la population ainsi qu’aux écosystèmes côtiers. Le résultat en est la présence d’une plus grande
quantité de substances cancérigènes dans les poissons et les fruits de mer, la fermeture fréquente des plages,
des marées rouges plus nombreuses ainsi que la découverte d’un nombre croissant de carcasses d’oiseaux
marins, de poissons et même de mammifères marins. Afin de mieux s’attaquer à ce problème de portée mondiale,
les gouvernements ont adopté en 1995 le Plan d’action mondial pour la protection du milieu marin contre la
pollution d’origine tellurique (voir p.7).
Transports maritimes et pollution d’origine marine. Près de 20% de la pollution marine provient de déversements
délibérés d’hydrocarbures et d’autres déchets par les navires, de déversement accidentels d’hydrocarbures et
de forages pétroliers en mer. A cela viennent s’ajouter les fuites constantes d’hydrocarbures, inhérentes aux
moteurs de navires.
Aménagement du littoral. La pression démographique pèse de plus en plus lourdement sur le littoral et le
milieu naturel cède toujours plus la place à des routes ou des ports, à des plages touristiques et à de nouvelles
agglomérations. L’aménagement des zones côtières nécessite souvent le dragage des sédiments s’étant
accumulés au fond de la mer, avec pour résultat une modification du profil du littoral et donc des courants
locaux. La destruction effrénée des mangroves et d’autres habitats naturels entraîne érosion des sols et
sédimentation.
Vulnérabilité des petites îles. Les pressions s’exerçant sur l’environnement menacent gravement les petits
États insulaires. En effet, leur taille et leur isolement du reste du monde les rendent particulièrement vulnérables
à des phénomènes comme l’extinction d’espèces, la perte d’habitat et l’élévation du niveau de la mer. Les
quelque 40 petits États et territoires insulaires en développement que reconnaissent les Nations Unies participent
tous à des programmes concernant des mers régionales, et les Caraïbes et le Pacifique Sud sont des régions
comptant pour l’essentiel des petits pays insulaires.
Les mammifères marins. De nombreuses espèces de baleines, de phoques et de dauphins sont menacés dans
le monde. Des centaines de dauphins et de baleines périssent chaque année dans les filets des pêcheurs.
L’aménagement du littoral et les herbicides détruisent l’habitat naturel des lamantins et des dugongs. Par
ailleurs, les loutres de mer sont recherchées pour leur fourrure ou tuées par les pêcheurs de poissons ou
d’oursins qui voient en elles une concurrence. La préoccupation grandissante manifestée par l’opinion publique
au début des années 80 a conduit le PNUE et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
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à élaborer un Programme d’action mondial pour la
protection des mammifères marins. Depuis, la
conservation des mammifères marins a été intégrée
dans les plans d’action pour les mers régionales.
Comment fonctionnent
les Plans d’action
Les plans d’action sont adoptés par les gouvernements
membres pour établir une stratégie globale et un cadre
de protection de l’environnement naturel et de
promotion du développement durable. Pour 11 des 17
programmes régionaux, les Parties ont aussi adopté une
convention juridiquement contraignante précisant ce
que les gouvernements doivent faire pour mettre en
œuvre le plan d’action. La plupart des conventions sont
complétées par des protocoles qui sont des accords
juridiques distincts mais apparentés portant de manière
plus détaillée sur des thèmes précis tels que les aires
protégées ou la pollution d’origine tellurique.
Les plans d’action décrivent la stratégie et la
substance du programme en se fondant sur les
problèmes environnementaux propres aux différentes
régions et sur leur situation socio-économique et
politique et comportent en général les éléments
suivants:
Evaluation de l’état de l’environnement. Les activités
de surveillance continue et d’évaluation fournissent le
point de départ scientifique de la définition de priorités
et politiques régionales. Des institutions et experts
régionaux participent à un programme pour déterminer
les causes des problèmes environnementaux ainsi que
leur ampleur et leur impact au niveau régional. Cette
initiative comprend parfois des études de base, des PNUE/KURT ADAMS
recherches et une surveillance continue des sources, des
niveaux et des effets des polluants marins, des analyses
des écosystèmes et des études des activités côtières et marines. Une évaluation des facteurs économiques et
sociaux qui participent à la dégradation de l’environnement ainsi que de l’état et de l’efficacité de la législation
nationale en matière d’environnement est également menée.
Gestion de l’environnement. Chaque programme régional comporte des activités de gestion de l’environnement
très diverses telles que des projets de coopération en matière de formation aux évaluations d’impact sur
l’environnement; la gestion des écosystèmes des lagunes côtières, des estuaires et des mangroves; la maîtrise
des déchets industriels, agricoles et domestiques; la formulation de plans d’intervention en cas d’alertes à la
pollution etc.
Législation en matière d’environnement. Une convention-cadre fournit dans la plupart des cas le cadre juridique
du plan d’action. Elle exprime en outre la volonté politique et l’engagement légal des gouvernements à s’attaquer
à leurs problèmes environnementaux communs, à titre individuel et collectif. Les conventions sont appliquées
«sur le terrain » par le biais de protocoles traitant de problèmes précis- déversements d’hydrocarbures,
interventions en cas d’urgence, pollution d’origine tellurique et protection de la faune et de la flore sauvages
ainsi que des habitats par exemple. Dans certaines régions, la convention est la pierre angulaire du programme.
Arrangements institutionnels. Les gouvernements désignent une organisation qui remplit le rôle de secrétariat
permanent ou par intérim du Plan d’action, en général dénommée Unité de coordination régionale. Ils décident
de la fréquence des réunions intergouvernementales à organiser pour examiner les progrès réalisés, approuver
de nouvelles activités et discuter du budget.
Arrangements financiers. Le PNUE, avec certaines organisations du système des Nations Unies et d’autres,
fournit un « capital d’amorçage » ou un financement catalytique au stade de démarrage des programmes
régionaux. C’est en dernière analyse aux gouvernements de la région qu’il incombe de prendre à leur charge les
responsabilités financières. Les ressources affectées par les gouvernements peuvent être acheminées par
l’intermédiaire de fonds d’affectation spéciale régionaux administrés par l’organisation assurant les fonctions
de secrétariat du plan d’action (souvent au départ le PNUE, puis l’Unité de coordination régionale ou une
nouvelle organisation indépendante).
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Orientations futures
Au cours des 25 premières années d’existence du Programme pour les mers régionales, les résultats et
l’expérience des premiers plans d’action ont permis d’affiner l’approche décrite plus haut. Des formules
audacieuses et novatrices ont été mises en œuvre pour adapter le plan d’action type aux différents contextes
régionaux. Le Programme s’est développé, tant du point de vue des idées appliquées qu’au plan de sa
portée et de sa taille.
Aujourd’hui, un nouveau cadre se dégage en ce qui concerne l’action internationale, qui se reflète dans tous
les programmes pour les mers régionales. Il englobe plutôt qu’il ne remplace les précédents éléments
scientifiques, administratifs et juridiques. Ces principales composantes sont les suivantes :
– conservation de la biodiversité : les activités visant à protéger les espèces et les habitats marins relèvent
de plus en plus de la sphère d’influence croissante de la Convention sur la diversité biologique et les conventions
apparentées ;
– activités terrestres : elles visent à s’attaquer aux principales sources de dégradation de l’environnement,
dans le cadre du Programme mondial d’action pour la protection du milieu marin contre la pollution d’origine
tellurique et
– gestion intégrée du littoral : il s’agit là de poursuivre l’aménagement durable du littoral et l’utilisation des
ressources marines conformément aux principes inscrits dans les programmes régionaux, que le PNUE a
désormais rassemblés sous forme de Directives pour l’aménagement intégré des zones côtières (ICAM).
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PNUE/AS DUNCAN
Exécuter l’évaluation globale des eaux internationales (GIWA). Cette évaluation est une initiative globale
portant sur quatre ans, qui est dirigée par le PNUE et exécutée par l’université de Kalmar en Suède. Elle portera
essentiellement sur les causes profondes de la dégradation de l’environnement dans 66 sites internationaux –
mers, eaux douces et eaux souterraines.
Il est urgent de mener à bien une telle évaluation car, souvent, aucun financement national n’est consacré
au règlement des problèmes concernant les eaux internationales. Financée par le Fonds pour l’environnement
mondial, la GIWA se veut être l’évaluation la plus objective et la plus complète qui ait jamais été faite des
problèmes affectant les eaux transfrontières. Elle débouchera sur une base de données qui pourra être utilisée
pour trouver des solutions et déterminer des priorités globales pour l’action sur le terrain.
Collaborer avec le Programme mondial d’action pour la protection du milieu marin contre la pollution d’origine
tellurique. Ce programme a été créé en 1995 pour renforcer les efforts déployés au plan régional et national afin
de contrer le risque qui menace peut-être le plus gravement les mers régionales, c’est à dire le déversement de
produits chimiques, déchets humains et autres matériaux dans la mer via l’atmosphère, les cours d’eau et les
activités côtières. Il concerne la pollution de bassins hydrographiques entiers, englobant des sources telles que
l’agriculture, la foresterie, l’aquaculture et le tourisme.
Les objectifs du Programme d’action, dont le secrétariat est basé à La Haye et qui est administré par le PNUE,
peuvent en grande partie être atteints grâce aux activités des Programmes pour les mers régionales, le Programme
d’action pouvant à son tour servir à mobiliser une aide plus grande pour les activités et la coordination au plan
régional.
Exploiter les synergies avec les conventions et accords mondiaux. Les Programmes pour les mers régionales et
les Plans d’action peuvent offrir une instance appropriée pour mettre en œuvre de nombreux instruments
mondiaux en particulier ceux qui traitent de la protection du milieu marin. Ils peuvent également garantir une
coordination adéquate entre les conventions régionales et mondiales et faciliter la collecte des informations.
Parmi les partenaires principaux, il faut citer l’Initiative internationale pour les récifs coralliens, la Convention sur
la diversité biologique, le Plan d’action mondial pour les mammifères marins, la Convention sur les changements
climatiques, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et de nombreux autres.
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Méditerranée
Les eaux pratiquement fermées de l’océan miniature que nous appelons la
mer Méditerranée ont été des carrefours largement empruntés par les
civilisations européennes, asiatiques et africaines depuis des milliers d’années.
Les historiens appellent notre région le « berceau de la civilisation » mais
nous sommes fiers de dire que la Méditerranée est aussi le berceau du
Programme pour les mers régionales. C’est nous – les États méditerranéens
et la Communauté européenne – qui avons adopté le premier plan d’action
en 1975, rapidement suivi par la Convention de Barcelone de 1976 et divers
protocoles marquants.
Mais nos travaux n’ont réellement commencé que dans les années 60, le
jour où Jacques-Yves Cousteau a lancé le premier signal d’alarme face à la
dégradation du milieu méditerranéen qu’il avait constaté. Comme nos
programmes de surveillance continue l’ont confirmé, la principale cause de
pollution était les sources d’origine tellurique auxquelles venaient s’ajouter
les hydrocarbures déversés par les pétroliers et une mauvaise gestion du
littoral.
Le modèle méditerranéen se caractérise par la place qu’il fait à la coopération et à l’inclusion. Dès le départ,
nous avons montré comment des pays politiquement opposés pouvaient être unis par le désir de protéger leur
patrimoine naturel et culturel commun. Un grand nombre d’organisations se sont aussi jointes à nous, allant
des institutions spécialisées de l’ONU à des laboratoires nationaux de recherche et des groupes
environnementaux locaux.
En un quart de siècle, notre siège d’Athènes a été complété par six centres d’activités régionales, le Plan
d’action et la Convention ayant été révisés pour traduire l’accent nouveau mis sur le développement durable et
la conservation de la biodiversité, des réunions biennales étant tenues au niveau des gouvernements pour faire
le bilan des progrès accomplis et orienter l’action à entreprendre et la Commission méditerranéenne du
développement durable ayant été créée et dotée d’une structure et d’un mandat novateurs.
Il reste cependant encore beaucoup à faire. Le climat béni dont bénéficie la Méditerranée, sa faune et sa flore
sauvage uniques et ses trésors culturels continuent d’attirer plus de résidents et de touristes que jamais, ce qui
ne fait qu’exacerber les risques qui menaçaient déjà l’environnement et en créer de nouveaux. Nous nous
félicitons de la revitalisation du Programme pour les mers régionales et de l’occasion qui nous est offerte de
trouver de nouvelles solutions aux défis qui se posent.
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PERSGA
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Zone de la ROPME (région du Koweït)
Depuis trente ans, la région de la ROPME enregistre l’une des plus fortes
croissances économiques du monde. La progression de l’industrialisation,
conjuguée à une forte augmentation démographique et à une urbanisation
rapide, ont provoqué des problèmes environnementaux de plus en plus graves.
Nos eaux marines sont peu profondes et pratiquement fermées,
connaissant des extrêmes de salinité et de température. L’évaporation est
forte, les précipitations sont faibles et les approvisionnement en eau douce
diminuent. Le risque de pollution par les hydrocarbures dans cette région est
l’un des plus élevés du monde, en particulier du fait de la concentration des
installations offshore, terminaux pétroliers et industries pétrochimiques et
des quantités énormes de pétrole transporté par voie de mer.
En avril 1978, les huit gouvernement de la région ont adopté la Convention
et le Plan d’action du Koweït, l’un des premiers plans d’action pour les mers
régionales. Ce Plan couvre essentiellement des activités liées à la pollution par
les hydrocarbures, les déchets industriels, les eaux usées et les ressources
marines. Les projets couvrent des domaines très divers: aménagement du
littoral, pêche, santé publique, activités à terre, pollution d’origine marine, biodiversité, océanographie, situations
d’urgence en mer, GIS et télédétection.
Parmi les jalons importants, il faut citer la création en 1979 de l’Organisation régionale pour la protection du
milieu marin (ROPME), l’établissement en 1982 du Centre d’aide mutuelle pour les situations d’urgence en mer
et l’adoption de quatre protocoles portant sur les situations d’urgence en mer, les déchets dangereux, les
activités basées à terre et la pollution d’origine marine.
Consciente que les questions touchant à l’environnement sont diverses et interdisciplinaires, la ROPME
coopère avec le Conseil des ministres arabes chargés de l’environnement (CMAEMA), l’Organisation régionale
pour la protection de l’environnement de la mer Rouge et du golfe d’Aden (PERSGA) et le Bureau régional du
PNUE pour l’Asie occidentale en vue de coordonner nos activités, d’éviter les doubles emplois et d’économiser
du temps et des ressources.
Une autre caractéristique notable de notre programme est l’influence qu’il a sur les pays participants et le
resserrement de la coopération dont il est à l’origine. Notre Rapport sur l’état du milieu marin témoigne de
l’importante que nos États membres accordent à la protection de leur milieu marin.
ROPME
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TORTUES MARINES DES CARAÏBES. PNUE
Caraïbes
Dans la zone des Caraïbes, la « diversité » n’est pas un vain mot. Nous bénéficions d’une variété d’écosystèmes
tropicaux et sous tropicaux couvrant 28 pays continentaux et insulaires. Les récifs coralliens, mangroves et
algues marines abritent une riche vie marine qui contribue à l’environnement et à l’économie des peuples (eux-
aussi très divers) des Caraïbes – issus des cultures hispanique, africaine, anglaise, française et autochtone. Le
développement économique des Caraïbes est très différencié, puisque la région englobe certains des pays en
développement les plus pauvres, en même temps que les pays les plus riches du monde industrialisé.
Les économies côtières dépendent d’écosystèmes marins propres et sains. Malheureusement, nos problèmes
environnementaux sont également multiples: des récifs coralliens et des habitats sensibles sont menacés par
les eaux usées et autres formes de pollution d’origine tellurique; les mammifères marins sont perturbés par les
navires et les déchets; la surpêche; l’aménagement incontrôlé du littoral et autres.
En 1981, le Plan d’action pour les Caraïbes a été adopté en tant que formule globale de coordination régionale
visant à protéger et développer le milieu marin. Le cadre juridique du Plan d’action est la Convention de Cartagena
adoptée en 1983. Celle-ci – qui est le seul traité régional en matière d’environnement dans les Caraïbes - compte
désormais 21 Parties contractantes. Dans le cadre du Programme pour l’environnement des Caraïbes, mis en
place par les nations et territoires de la région pour favoriser la mise en œuvre
de la Convention, des accords sont désormais appliqués en ce qui concerne les
déversements d’hydrocarbures et les plans d’urgence, les aires spécialement
protégées, la faune et la flore sauvages et la pollution d’origine tellurique. Le
Programme reflète la diversité de la région et les efforts qu’elle consent pour
favoriser la prospérité et la santé de l’environnement.
Aujourd’hui, le Programme sort d’une période de revitalisation et de
réorientation. Les activités sont axées sur l’aménagement du littoral; la
préparation aux incidents dus à des déversements d’hydrocarbures; la pollution
d’origine tellurique; la diversité biologique et les systèmes d’information sur
l’environnement. Le Plan d’action et la Convention de Cartagena sont
pleinement intégrés et appliqués par le biais de sous-programmes qui portent
sur les domaines prioritaires de la Convention et d’autres initiatives mondiales
et régionales apparentées. Grâce à l’appui continu des Gouvernements
membres, la protection de l’environnement dans les Caraïbes s’annonce
prometteuse.
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PÊCHE À L’AUBE. PNUE/VINCENT YEUNG
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Pacifique Sud-Est
Notre région s’étend sur toute la longueur de la côte Pacifique de l’Amérique du
Sud, de la Colombie au cap Horn, englobant des systèmes tropicaux, subtropicaux,
tempérés et subantarctiques. En dépit de cette diversité, nos cinq pays ont en
commun une caractéristique naturelle – le courant froid de Humboldt, riche en
éléments nutritifs, qui alimente l’un des lieux de pêche les plus productifs du
monde.
Nous sommes également connus pour être les premiers touchés par El Niño,
phénomène du Pacifique équatorial qui altère profondément les conditions
locales – et mondiales – et dont les répercussions n’épargnent rien, de la
météorologie aux vies humaines en passant par les écosystèmes marins.
Le PNUE a entrepris de fournir une aide financière et technique à notre
région en 1976, par le biais d’un mécanisme de coopération interinstitutions
mis au point avec la Commission permanente du Pacifique Sud. Les travaux
préparatoires relatifs à un programme régional ont culminé en 1981 avec
l’adoption du Plan d’action et de la Convention de Lima.
Ces documents visaient à répondre à la principale menace écologique
identifiée à l’époque – la pollution constatée près des villes, des ports, des centres industriels et des routes de
navigation du fait des eaux usées, des minerais, des déchets agroalimentaires et des hydrocarbures. La pollution
d’origine tellurique, les situations d’urgence touchant le milieu marin, les aires protégées et la radioactivité ont
été abordées dans le cadre de protocoles ultérieurs.
Lorsque le Programme Action 21 ainsi que les conventions sur la biodiversité et les changements climatiques
ont transformé la perspective écologique internationale, nous avions déjà mis en place un mécanisme régional
d’application s’appuyant sur les bases techniques, scientifiques, juridiques et institutionnelles établies par notre
Plan d’action.
Parmi les Programmes pour les mers régionales, nous avons été les premiers a prévoir un plan d’action pour
les mammifères marins, l’un des premiers a créer un réseau de zones côtières et marines protégées et parmi les
premiers a adopter une stratégie globale d’aménagement du littoral.
Notre principale réalisation a cependant peut-être été les activités intensives de formation et de renforcement
des capacités menées au cours des dix premières années du Plan d’action, qui ont ancré l’avenir sur des bases
solides.
Ulises Munalla Alarcon,
Conseiller du Plan d’action pour le Pacifique Sud-Est,
Commission permanente du Pacifique Sud (CPPS)
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GRUMES COUVRANT LA LAGUNE DE LAGOS, NIGÉRIA. PNUE/KAYODE FAOSEK
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Pacifique Sud
La mer a toujours fait partie de la vie des populations habitant les 22 États
et Territoires insulaires du Pacifique. L’océan Pacifique est source de vivres,
offre un moyen de transport et fait la fierté et l’identité des insulaires du
Pacifique.
Nos cultures ont de tout temps souligné l’importance d’une gestion
judicieuse de l’environnement mais l’industrialisation, l’urbanisation et la
croissance démographique exercent des pressions sur les écosystèmes
terrestres et marins qui étaient autrefois pour la plupart intacts.
Le travail du PNUE dans la région a commencé en 1978. Il s’est toujours
déroulé en coopération avec les organisations régionales existantes: le
Secrétariat de la Communauté du Pacifique, le Secrétariat du Forum du
Pacifique et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique.
En 1982, après que 19 Etats et territoires aient établi des rapports par
pays, une Conférence sur l’environnement humain dans les îles Cook a
débouché sur un accord reconnaissant officiellement le Programme
régional pour l’environnement du Pacifique Sud (SPREP).
A également été signée une déclaration sur les ressources naturelles et l’environnement qui met l’accent
sur la gestion durable, les objectifs de conservation et la maîtrise des rejets radioactifs. D’aucuns ont été surpris
par le sentiment d’unité manifesté par ces nombreuses petites nations insulaires que de vastes étendues
d’océans séparent les unes des autres mais les insulaires du Pacifique ont depuis longtemps compris que leur
vulnérabilité aux pressions extérieures était un facteur de rapprochement.
Cette communauté d’intérêts a été appuyée par des organisations régionales et le SPREP qui fait office de
secrétariat. Notre rôle s’est depuis développé et nous avons entrepris une multitude de projets. La participation
du PNUE a été axée sur la surveillance continue de la pollution et la recherche, les impacts du changement
climatique et l’aide du SPREP.
Nous avons récemment signé un accord avec le PNUE pour resserrer nos liens de coopération sur toutes les
questions touchant à l’environnement, notamment les activités de financement et de protection, les
changements climatiques régionaux et le tourisme basé sur la nature.
Ces initiatives marquent le début d’une nouvelle ère de coopération environnementale entre nos
organisations. Le SPREP compte sur l’instauration de relations mutuellement fructueuses et positives.
PNUE/STUART SHARP
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Afrique de l’Est
Les grands courants de l’Océan indien baignent le littoral étendu qui est le
notre et l’alimentent – les récifs coralliens qui bordent les étroits plateaux
continentaux et les mangroves riches en espèces qui abondent à proximité des
estuaires des rivières. Ces écosystèmes très exploités fournissent des huîtres,
crabes, crevettes et mulets dont le commerce est important pour les économies
d’Afrique de l’Est, mais sont particulièrement vulnérables à la pollution par les
hydrocarbures découlant du trafic intense de pétroliers, à l’envasement dû à
une érosion à grande échelle et aux effluents provenant de l’industrie côtière,
de l’agriculture et des établissements humains.
L’Afrique de l’Est participe au Programme pour les mers régionales depuis
1980 et a adopté cinq ans plus tard la Convention et le Plan d’action de Nairobi
ainsi que des protocoles sur les alertes à la pollution ainsi que sur les aires
protégées et la faune et la flore sauvages.
Après avoir démarré lentement par manque de ressources, le Programme a
pris un nouvel essor. En 1996, la Convention est entrée en vigueur; un an plus
tard, l’Unité régionale de coordination a été inaugurée aux Seychelles et la
première réunion des Parties contractantes à la Convention a eu lieu. A ce jour,
les neuf pays d’Afrique de l’Est ont ratifié la Convention et l’Afrique du Sud a demandé à y adhérer.
Lors de la deuxième Conférence des Parties contractantes tenues en 1999, un bureau conjoint pour les
Conventions de Nairobi et d’Abidjan (Afrique de l’ouest et du centre) s’est réuni et est convenu de créer une
unité conjointe de programmation à Nairobi pour renforcer la coopération sur les projets régionaux et les
questions d’intérêt international.
Pour la première fois depuis dix ans, nous avons un programme biennal qui est axé sur les aires marines
protégées et les récifs coralliens, habitats qui ont beaucoup souffert en 1998 – ainsi qu’un bilan régional et un
Plan d’action sur la pollution d’origine tellurique. Les experts envisagent les moyens d’actualiser la Convention,
d’appliquer les protocoles existants et d’en élaborer de nouveaux.
Le programme se trouve aussi encouragé par l’instauration de nouveaux partenariats. En mai 2000, un
accord de jumelage a été signé avec la Commission pour la protection du milieu marin dans la mer Baltique pour
promouvoir l’échange des données d’expériences et nous réfléchissons à la manière dont les Conventions de
Nairobi et d’Abidjan pourraient se renforcer mutuellement.
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PÊCHE À L’ESTURGEON, DELTA DU DANUBE. UICN/LIZ HOPKINS
Mer Noire
Notre mer – si belle et si productive – connaît de nombreux problèmes environnementaux. Le plus important
d’entre eux est une fertilisation excessive – provenant essentiellement de la pollution agricole, domestique et
industrielle – qui se traduit par une prolifération des algues et une diminution d’oxygène (eutrophisation).
Parmi les autres problèmes importants, il faut citer la pollution due aux déversements d’hydrocarbures, la
surpêche et l’introduction d’espèces exotiques. Parmi les victimes de ces phénomènes, il faut citer notre célèbre
esturgeon, nos dauphins tant appréciés et bien sûr nos populations - qu’il s’agisse de pêche, de baignade ou
simplement de fréquentation de nos plages.
S’inspirant des premières conventions pour les mers régionales, six pays de la mer Noire ont signé en avril
1992 la Convention pour la protection de la mer Noire contre la pollution et l’ont rapidement ratifiée. La
« Convention de Bucarest » comprend des Protocoles sur la pollution d’origine tellurique, l’immersion des déchets
et les interventions d’urgence en cas d’accidents.
Pour assurer la mise en œuvre de la Convention, une Commission comprenant des représentants de tous
les pays de la mer Noire a été créée. Par la suite, en 1993, le Programme pour l’environnement de la mer Noire a
été instauré afin d’entreprendre des mesures concrètes. Ce programme a aidé les pays participants à élaborer
le Plan d’action pour la mer Noire qui a été achevé et adopté en 1996.
Le but du Plan d’action est « de permettre à la population de la région de
la mer Noire de jouir d’un cadre de vie sain dans les zones tant urbaines que
rurales et de parvenir à mettre en place un écosystème caractérisé par une
diversité biologique et des populations naturelles d’organismes supérieurs
viables, notamment les mammifères marins et les esturgeons, qui
permettront des activités de subsistance durables telles que la pêche,
l’aquaculture et le tourisme dans tous les pays de la mer Noire. »
Parmi les principaux résultats obtenus dans le cadre du programme à ce
jour, il faut citer la création d’un réseau régional d’institutions scientifiques
dotées du matériel nécessaire pour assurer la surveillance continue de la
pollution, la formation de personnel et la collecte d’informations scientifiques
détaillées sur lesquelles se fonderont les travaux futurs. Actuellement, un
nouveau projet du Fonds pour l’environnement mondial est en cours de
préparation dans le but essentiel de réduire les éléments nutritifs dans tout
le bassin de la mer Noire.
19
DES ENFANTS JAPONAIS S’ADONNENT À LA PÊCHE. PNUE/HARUO OHNO
Pacifique Nord-Ouest
Cette région, qui englobe la République populaire de Chine, la Russie, la République démocratique de Corée, la
République de Corée et le Japon, se trouve confrontée aux problèmes habituels découlant d’un développement
massif du littoral et des pressions démographiques, de l’eutrophisation, de la pollution due aux substances
chimiques, de l’immersion des déchets, de la pollution par les hydrocarbures provenant des eaux usées et des
« marées rouges » qui comportent des risques sanitaires pour les populations dépendant dans une grande
mesure du poisson pour leur alimentation.
En 1988, le PNUE a commencé à recevoir des requêtes lui demandant d’étendre son Programme pour les
mers régionales au Pacifique Nord-Ouest, car les pays étaient préoccupés par ces menaces et s’intéressaient aux
techniques de prédiction basées sur une modélisation scientifique et une surveillance continue de
l’environnement menée en commun. Le PNUE a rapidement répondu à ces demandes.
C’est ainsi que s’est tenue en 1991 une réunion informelle exceptionnelle au cours de laquelle les
représentants des Etats de la région ont discuté de l’élaboration d’un plan d’action – ce qui montre une fois de
plus que l’intérêt porté à l’environnement peut contribuer à aplanir les différends politiques. Un délégué a
déclaré que cette réunion marquait « un point de départ historique sur la voie de la compréhension et de la
coopération ». Plusieurs réunions d’experts et de points focaux nationaux ont eu lieu au cours des années
suivantes dans un esprit très positif et productif et, en 1994, le Plan d’action
pour le Pacifique Nord-Ouest (NOWPAP) a été adopté par les pays.
Parallèlement, cinq projets prioritaires ont été adoptés: gestion de
l’information, enquête concernant la législation et les politiques nationale
en matière d’environnement, programme régional de surveillance continue,
coopération en matière de préparation et d’intervention en cas de pollution
marine et création d’un réseau de centres d’activités régionales. La plupart
sont maintenant en bonne voie. Dans l’intervalle, un Forum sur la pollution,
la préparation et l’intervention en cas de pollution marine accidentelle a
été créé et les travaux concernant l’établissement d’un plan régional
d’urgence se poursuivent.
La priorité suivante est de créer une Unité régionale de coordination et
un réseau de centres d’activités régionales. Le NOWPAP pourra alors
pleinement réaliser son potentiel et devenir l’un des exemples les plus
remarquables de coopération régionale en matière d’environnement.
20
Mers de l’Asie du Sud
L’extrême violence des moussons saisonnières reflète la nature
exceptionnellement dynamique du climat, de la géologie et des courants
océaniques de notre région. Nos mers sont riches en espèces marines tropicales
vivant dans des eaux peu profondes, nos estuaires sont bordés de mangroves
étendues et nos îles sont abritées par de magnifiques récifs coralliens.
Mais si notre environnement est remarquable, nos problèmes
environnementaux ne sont que trop courants: croissance démographique,
hydrocarbures transitant par la mer d’Arabie, utilisation excessive des produits
chimiques, agricoles et industriels, méthodes de pêche nuisibles et mauvais
aménagement du territoire. Ces pressions ont détruit d’importants habitats,
provoqué la quasi-extinction d’espèces de faune et de flore sauvages et
compromis l’avenir de nos populations.
Notre région est connue à cause d’un problème inhabituel: nous risquons
de perdre tout une nation insulaire du fait des changements climatiques et de
l’élévation du niveau des mers. Les Maldives, ensemble vulnérable d’îles
coralliennes à deux mètres à peine au-dessus du niveau de la mer pourraient
devenir inhabitables dans cinquante ans.
Pour s’attaquer à ces graves problèmes, le Plan d’action pour les mers de l’Asie du Sud a été adopté en mars
1995 et bénéficie aujourd’hui de l’appui sans réserve des cinq pays de la région. Le Programme de coopération
dans le domaine de l’environnement pour l’Asie du Sud (SACEP) a eu le privilège de participer à cette initiative
et fait maintenant office de secrétariat du Plan d’action. Le Plan est axé sur l’aménagement intégré du littoral,
l’élaboration et l’application de plans nationaux et régionaux d’intervention d’urgence en cas de déversement
d’hydrocarbures, la mise en valeur des ressources humaines par le renforcement des centres d’excellence
régionaux et les sources de pollution d’origine tellurique. Nous venons d’entreprendre un programme de deux
ans sur le développement et l’application d’une gestion intégrée des écosystèmes côtiers et marins
écologiquement sensibles. Et bien que nous n’ayons pas encore de convention régionale, nous nous employons
à appliquer dans notre région les conventions environnementales et maritimes mondiales existantes.
A l’instar de nos homologues des autres programmes pour les mers régionales, nous devons maintenant
apprendre à maîtriser l’impact du développement si nous voulons assurer la durabilité de la pêche, la santé de
notre environnement et la prospérité de nos populations.
SACEP
21
NETTOYAGE DES PLAGES AU COSTA RICA. PNUE/INGRID CAVANAGH
Pacifique Nord-Est
Ce programme pour les mers régionales, le dernier en date, associe sept pays allant de la Colombie au Mexique.
Il couvre des zones côtières connues pour la productivité de leur pêche et la biodiversité de leurs mangroves
mais ces ressources – et les sociétés qui en dépendent – sont menacées à divers égards: surexploitation des
ressources, commerce maritime, développement rapide et conflits politiques qui sont à l’origine de pauvreté,
d’insécurité alimentaire et de dégradation des eaux intérieures.
En outre, la région doit assumer un lourd héritage. Dans les années 80, l’Amérique centrale a traversé une
profonde crise politique et économique qui s’est caractérisée par un recul de 18,3 % du produit intérieur brut
par habitant. La fin de la guerre froide a peut-être mis fin aux principaux conflits qui secouaient la région mais
pas à la pauvreté.
L’aspect positif des choses est qu’un programme pour les mers régionales était en gestation. Ce dernier
peut compter sur une longue liste de partenaires potentiels qui lui fourniront orientations et aide, en particulier
des organisations internationales déjà actives dans la région qui ont une riche expérience des autres mers
régionales. Les informations générales ne manquent pas, dont beaucoup proviennent de programmes voisins
exécutés dans les Caraïbes, le Pacifique Sud-Est et l’Atlantique Sud-Ouest et de
nombreuses activités de formation et de renforcement des capacités ont déjà
été entreprises.
Entraîné par l’enthousiasme des pays participants, le PNUE a élaboré un
Plan d’action et une convention. En mars 2001 huit gouvernements ont adopté
le Plan d’action, et ont planifié de signer la Convention plus tard dans l’année.
Cela marque une étape importante sur la voie de l’amélioration de la santé de
l’environnement et du niveau de vie des populations de la région et contribuera
à panser les blessures héritées d’une époque caractérisée par les troubles et
l’insécurité. Comme c’est le cas des autres programmes pour les mers
régionales, la protection et la gestion durable de l’environnement se sont
révélés efficaces pour faire avancer la paix. Des questions précises telles que la
sécurité alimentaire, la sécurité de l’environnement, la responsabilité, la gestion
intégrée des zones côtières et la participation de la société civile feront de
cette Convention pour les mers régionales un instrument axé sur l’avenir.
22
Atlantique Sud-Ouest
(partie supérieure)
La côte de l’Amérique du Sud est un environnement naturel très riche d’une
extraordinaire beauté. Le climat, qui va de subtropical à tempéré, donne lieu à
une grande diversité d’habitats côtiers tels que mangroves, dunes, estuaires,
récifs coralliens et terres humides. Ces habitats sont alimentés et fortement
influencés par les grands régimes d’eaux intérieures de la région.
Ces différences trouvent un écho dans les nombreuses causes de
dégradation de l’environnement: eaux usées, effluents industriels, utilisation
inconsidérée des produits agrochimiques, déchets solides, expansion urbaine
et activités liées à l’extraction, au transport et au stockage des hydrocarbures.
En 1980, le Conseil d’administration du PNUE a décidé de lancer un
programme en faveur de l’environnement marin et côtier en Argentine, au
Brésil et en Uruguay. En 1997, il a réaffirmé sa volonté d’exécuter et de renforcer
un programme pour cette région, en axant son effort sur des projets et activités
directement liés au Programme d’action mondial pour la protection du milieu
marin contre la pollution d’origine tellurique.
En 1998, en coopération avec le Bureau de coordination du Programme d’action mondial du PNUE et le
Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes (ROLAC), un Programme d’action régional sur les activités
situées à terre et une évaluation régionale de la partie supérieure de l’Atlantique Sud-Ouest ont été établis par
les représentants des trois gouvernements. L’exécution de ce programme, qui couvre le littoral allant du cap
São Tomé au Brésil à la péninsule Valdez au nord de l’Argentine a désormais été entrepris.
Dans l’intervalle, le PNUE continue d’encourager la coopération pour la protection et la gestion du milieu
marin de la région par l’intermédiaire du ROLAC, du Plan d’action pour les mammifères marins et dans le cadre
de partenariats internationaux, notamment avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Grâce au regain d’intérêt témoigné par les trois États et l’aide et l’engagement soutenus du PNUE, nous
espérons voir bientôt ce magnifique littoral d’une grande richesse biologique bénéficier d’un programme
pleinement développé.
Jorge Illueca, Directeur, Division des
Conventions sur l’environnement du PNUE
23
Partenaires indépendants du Programme
pour les mers régionales
Mer Baltique :
Convention d’Helsinki
Le 24 mars 1974, les États de la mer Baltique ont signé la
Convention sur la protection du milieu marin dans la mer Baltique,
connue sous le nom de Convention d’Helsinki de 1974. Il s’agissait
là du premier accord international couvrant toutes les sources
de pollution, qu’elles soient d’origine terrestre, marine ou
atmosphérique. Il réglementait en outre la coopération pour
lutter contre la pollution marine par les hydrocarbures et autres
substances dangereuses.
Au cours des deux premières décennies, des progrès
considérables ont été réalisés dans le cadre de la Convention
d’Helsinki de 1974, notamment une amélioration de l’état
sanitaire des eaux polluées, une diminution significative des rejets
de composés organochlorés provenant des industries et des
émissions de plomb dues au transport terrestre ainsi que la
régénération de certaines espèces vivantes gravement menacées.
En 1992, une nouvelle Convention sur la protection du milieu marin dans la zone de la mer Baltique a été
signée par tous les pays riverains de la mer Baltique et par la Communauté économique européenne. Lorsque
la Convention d’Helsinki de 1992 est entrée en vigueur le 17 janvier 2000, la Convention d’Helsinki de 1974 est
devenue caduque. Aujourd’hui, les travaux se poursuivent pour limiter les rejets d’éléments nutritifs et de
substances dangereuses provenant d’activités basées à terre, empêcher la pollution par les navires et protéger
les habitats naturels et la diversité biologique – activités conformes à l’objectif général de la Convention d’Helsinki
de 1992 qui consiste à parvenir à un développement et à une utilisation durable des ressources naturelles dans
la région de la mer Baltique.
Mieczyslaw S. Ostojski, Secrétaire exécutif,
Commission d’Helsinki
Atlantique du Nord-Est:
Convention OSPAR
La Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique
du Nord-Est (Convention OSPAR) a été adoptée en 1992 et est
entrée en vigueur en 1998. Elle avait pour objectif de fusionner
et de moderniser les Conventions d’Oslo et de Paris pour y inclure
plusieurs nouveaux principes de conservation, notamment le
« principe de précaution » ; le « principe pollueur-payeur »; les
meilleures techniques disponibles et les meilleures pratiques
environnementales, y compris les technologies propres.
La Convention de 1992 comportait une série d’annexes
portant sur la prévention et l’élimination de la pollution due à
des sources terrestres, à des opérations d’immersion ou
d’incinération et à des sources offshore ainsi que sur l’évaluation
de la qualité du milieu marin.
En 1998, la première Réunion ministérielle de la Commission OSPAR a adopté une nouvelle annexe concernant
la protection et la conservation des écosystèmes et de la diversité biologique de la région et a adopté un certain
nombre de stratégies visant à orienter les futurs travaux de la Commission. Ces stratégies ont trait aux substances
dangereuses, aux substances radioactives, à l’eutrophisation et à la protection des écosystèmes et de la
biodiversité biologique.
De nouvelles règles régissant la participation des organisations non gouvernementales aux travaux de la
Commission ont également été adoptées. En 1999, la Commission a adopté une stratégie sur les objectifs
environnementaux et les mécanismes de gestion pour les activités offshore.
Ban van de Wetering, Secrétaire exécutif,
Commission OSPAR
24
Arctique:
Protection du milieu marin arctique (PAME)
Le Conseil arctique a été créé à Ottawa en 1996 pour
contribuer à améliorer la coopération et les consultations
internationales sur les questions intéressant l’Arctique et
favoriser une amélioration de la qualité de vie des habitants
de la région, s’agissant en particulier du développement
durable et de la protection de l’environnement.
Le Conseil s’est efforcé avant tout de superviser et de
coordonner les programmes lancés dans le cadre de la
Stratégie de protection du milieu arctique de 1991. L’un de
ces programmes – affilié aux programmes pour les mers
régionales – porte sur la protection du milieu marin arctique
(PAME). (Parmi les autres, il faut citer le Programme de
surveillance continue et d’évaluation de l’Arctique, le
Programme pour la protection de la flore et de la faune
arctiques et le Programme de prévention, de préparation et
d’intervention aux situations d’urgence).
Le PAME coopère avec les autres groupes de travail dans
le cadre du Conseil arctique dans des domaines tels que la
prévention et la maîtrise de la pollution, la protection de l’habitat et la biodiversité, l’identification et l’évaluation
des problèmes environnementaux, le développement durable et la protection de l’environnement.
A sa première Réunion ministérielle de 1998, le Conseil arctique a recensé plusieurs tâches prioritaires à
exécuter par le PAME: coordonner l’exécution du Programme régional pour la protection du milieu marin arctique
contre la pollution d’origine tellurique, promouvoir l’application des lignes directrices concernant l’offshore
pétrole et gaz dans l’Arctique, revoir les accords et arrangements internationaux existants et faire le bilan de la
situation du transport maritime dans l’Arctique en vue de l’adoption éventuelle de réglementations
supplémentaires.
Soffia Gudmundsdottir, secrétaire exécutif,
Protection du milieu marin arctique (PAME)
Antarctique:
système du Traité de l’Antarctique
L’Antarctique est le seul continent de la planète à être entièrement régi par son propre accord international. Le
Traité de l’Antarctique a été adopté en 1959 par les douze nations présentes à l’époque dans l’Antarctique, qui
sont convenues de mettre de côté leurs divergences et de mener pacifiquement ensemble des recherches
scientifiques. Trente et une nations supplémentaires ont signé le Traité après son entrée en vigueur en 1961 et
il reste encore ouvert à la signature de n’importe quel État membre de Nations Unies.
Depuis la première Réunion consultative tenue à Canberra en 1961, plusieurs mesures ont été adoptées
couvrant des domaines tels que l’échange d’informations; les échanges de personnels scientifiques; la
conservation des sites historiques; la protection de la faune et
de la flore; la protection de zones spécifiques; la gestion du
tourisme; les ressources minières (CRARMA); l’aide d’urgence
et le fonctionnement du système du Traité de l’Antarctique.
Bien que l’Antarctique n’ait pas de Plan d’action pour les
mers régionales multisectoriel et intégré, deux événements
présentent un intérêt particulier pour le Programme pour les
mers régionales. L’un a été l’adoption de la Convention pour la
conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique
(CCAMLR), qui est entrée en vigueur en 1982 et a lancé le principe
d’une « approche écosystémique » de la réglementation des
pêches. Le deuxième a été l’adoption en 1991 du Protocole de
Madrid sur la protection de l’environnement de l’Antarctique,
qui décrit l’Antarctique comme une « réserve naturelle
consacrée à la paix et à la science ».
25
CONVENTIONS ET PROTOCOLES DES MERS REGIONALES
CONVENTIONS
Convention régionale pour la conservation du milieu marin de la mer rouge et du golfe d’Aden
Adoptée: (Jeddah, 14.2.1982) Entrée en vigueur: 20.8.1985
Convention sur la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes
Adoptée: (Cartagena de Indias, 24.3.1983)
1
Au lieu de protocoles, la Convention d’Helsinki et la Convention OSPAR ont des Annexes.
26
PROTOCOLES, ACCORDS OU ANNEXES DE CONVENTION PAR THÈME
Pollution par Pollution Aires et la vie Radioactivité Mouvements L’exploration Immersion de
les hydro- d’origine sauvage transfrontières et déchets
carbures et tellurique spécialement de déchets l’exploitation
autres protégées du plateau
substances continental
nuisibles
* * * * * * X
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* * * *
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* * * *
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Contacts
Mediterranée Afrique de l’Est
Mediterranean Action Plan (UNEP/MAP) Regional Coordinating Unit of the
48 Vas. Konstantinou Eastern African Region (EAF/RCU)
PO Box 18019 PO Box 487, Victoria
Athens 11610, Greece Mahe, Seychelles
Tel: (301) 72 73 100; Fax: (301) 72 53 196/7 Tel: (248) 224 644; Fax: (248) 322 945/224 500
Email: chabason@unepmap.gr Email: uneprcu@seychelles.net
Website: http://www.unepmap.org
Mer Noire
Mer Rouge et Golfe d’Aden Black Sea Environmental Programme (BSEP)
Regional Organization for the Conservation of the Dolmabahce Sarayi
Environment of the Red Sea And Gulf of Aden (PERSGA) II Harekat Kosku, 80680 Besiktas
PO Box 53662 Istanbul, Turkey
Jeddah 21583, Saudi Arabia Email: info@blacksea-environment.org
Tel: (966 2) 657 3224; Fax: (966 2) 652 1901/(966 2) 651 4472 Website: http://www.blacksea-environment.org
Email: persga@persga.org
Mers de l’Asie du Sud
Zone de la ROPME (Plan d’action de Koweït) South Asia Cooperative Environment Programme (SACEP)
Regional Organization for the Protection of the 10 Anderson Road
Marine Environment (ROPME) Colombo 5, Sri Lanka
P. O. Box 26388 Tel: (941) 596 442; Fax (941) 589 369
Safat 13124, State of Kuwait Email: pd_sacep@eureka.lk
Tel. (965) 531 2140-3; Fax (+965) 533 5243
Email: ropmek@qulitynet.net or ropme@kuwait.net
Programmes associés indépendants
Caraïbes
Regional Coordinating Unit for the Caribbean Environment Artique
Programme (CAR/RCU) Protection of the Arctic Marine Environment (PAME)
United Nations Environment Programme International Secretariat
14-20 Port Royal Street Hafnarstraeti 97
Kingston, Jamaica 600 Akureyri
Tel: (1 876) 922 9267/8/9; Fax: (1 876) 922 9292 Iceland
Email: uneprcuja@cwjamaica.com or Tel: (354) 461 1355
nac.unprcuja@cwjamaica.com Fax: (354) 462 3390
Website: http://www.cep.unep.org Email: pame@ni.is
Website: http://www.grida.no/pame
Mers de l’Asie de l’Est
Regional Coordinating Unit for the East Asian Seas Mer Baltique
(EAS/RCU) Baltic Marine Environment Protection
United Nations Building, 9th floor, Block A Commission (Helsinki Commission)
Rajdamnern-Nok Avenue Katajanokanlaituri 6B
Bangkok 10200, Thailand 001600 Helsinki
Tel: (66 2) 288 1889/1860/8008/8007; Fax: (66 2) 281 2428 Finland
Email: Kirkman.unescap@un.org Tel: (358 9) 6220 2233
Website: http://www.roap.unep.org/easrcu/index.htm Fax: (358 9) 6220 2239
Email: mostojski@helcom.fi
Pacifique Sud-Est Website: http://www.helcom.fi
Plan of Action of the South East Pacific
Comision Permanente del Pacifico Sur (CPPS) Atlantique Nord-Est
Coruna 2061 y Whimper Commission of the Convention for the Protection of
Quito, Ecuador the Marine Environment of the North-East Atlantic
Tel: (593 2) 234 331/5/6; Fax: (593 2) 234 374 (OSPAR Commission)
Email: cpps@ecuanex.net.ec or New Court, 48 Carey Street
ulisesmunaylla@andinanet.net London WC2A 2JQ
United Kingdom
Afrique de l’Ouest et du Centre Tel: (44 207) 430 5200
L’Unité de coordination régionale pour le Plan d’Action de Fax: (44 207) 430 5225
l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WACAF/RCU) Email: secretariat@ospar.org
c/o Ministère de l’Environnement et de la Forêt Website: http://www.ospar.org
20 BP 650, Abidjan 20
Côte d’Ivoire Antarctique
Tel: (20) 21 1183/0623 ; Fax : (20) 21 04 95 Commission for the Conservation of Antarctic
Email: biodiv@africaonline.co.ci Marine Living Resources (CCAMLR)
137 Harrington Street, Hobart,
Pacifique Sud Tasmania 7000, Australia
South Pacific Regional Environment Programme (SPREP) PO Box 213, North Hobart
P. O. Box 240, Apia Tasmania 7002
Western Samoa Australia
Tel: (685) 21 929; Fax: (685) 20 231 Tel: (61 3) 6231 0366
Email: sprep@sprep.org.ws Fax: (61 3) 6234 9965
Website: http://www.sprep.org.ws Website: http://www.ccamlr.org
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Publication du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), octobre 2000.
Cette brochure n’est publiée qu’à des fins d’information du public et ne constitue pas un document officiel.
Pour obtenir des copies supplémentaires ou des renseignements complémentaires sur les mers régionales,
se rendre à l’adresse électronique suivante:
http://www.unep.ch/seas/ ou s’adresser au :
Programme des Nations Unies pour l’environnement
Division des Conventions sur l’environnement
PO Box 30552 Nairobi, Kenya
Tel.+254-2-623494, Fax + 254-26624300
Courrier électronique dec@unep.org
Edité et dessiné par Nikki Meith pour le Programme des Nations Unis pour l’environnement
Photos de couverture : PNUE. Déferlante : PNUE/Denjiro Sato. Pêche à l’aube : PNUE/Vincent Yeung.
Pisciculture au Japon : PNUE/Yoshiaki Kawachi. Tortues des Caraïbes : PNUE.