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ÉTALONNAGE ET VÉRIFICATION DES COMPTEURS DE VOLUME DE GAZ ___________________________________________________________________________
et article décrit les moyens mis en œuvre afin de vérifier les compteurs de
C gaz dans le cadre réglementaire. Il présente plus particulièrement les dif-
férentes techniques de mesure des débits ou des volumes étalons, leurs règles
de construction, les méthodes pour les étalonner, leur mise en œuvre et les
incertitudes associées à la détermination des valeurs de référence.
Nota : Cet article est la refonte de l’article écrit précédemment par Régine GAUCHER.
1. Gazomètres de contrôle
,,
,
Le gazomètre est l’appareil utilisé pour l’étalonnage et la vérifi- C
cation des compteurs de gaz ayant un débit maximal inférieur à P
1 600 m3/h. Il n’est utilisé que pour des étalonnages en air, à basse P D
pression.
H
E
,,
1.1 Description F
,,
G
A
1.1.1 Dispositions générales I
A contrepoids
,,
B fausse cloche
Le gazomètre (figure 1) est essentiellement composé d’une clo- C voyant en verre
J
che plongeant plus ou moins dans le liquide d’une cuve. D siphon
,,
La cuve L, généralement en fonte ou en tôle, est cylindrique. L E Tube compensateur
M F cloche
La cloche F, étanche et rigide, également cylindrique, se déplace G air
verticalement suivant l’axe de la cuve. Elle est, le plus souvent, B N H règle graduée
construite en cuivre ou en acier inoxydable. Sa surface (tant exté- I index de visée
rieure qu’intérieure) doit être aussi lisse que possible pour ne rete- J huile
nir sur les parois que le minimum du liquide contenu dans la cuve. L cuve
Elle est suspendue en deux ou trois points à l’aide de câbles ou M masse de lestage
rubans d’acier P passant sur des poulies aussi légères que possi- N robinet de sortie
ble, de grand diamètre, équilibrées, montées sur paliers ou roule- O garde hydraulique
O
ments à billes assurant le minimum de frottement. Le poids P fils de suspension de
apparent de la cloche est équilibré à l’aide de contrepoids A, de la cloche
masses variables, suspendus aux autres extrémités des câbles ou Les dispositifs annexes sont décrits au paragraphe 1,2
des rubans. On agit sur la pression régnant à l’intérieur de la clo-
che en faisant varier la masse de ces contrepoids.
Figure 1 – Gazomètre de contrôle
Afin d’assurer le meilleur équilibre possible de la cloche, on
abaisse son centre de gravité, soit en ajoutant une ceinture à sa par-
tie inférieure, soit en suspendant des masses à un tube E appelé
tube compensateur, dont on verra le rôle au paragraphe 1.1.3.1. Le — soit un fil tendu, fixé sur la cuve, et éclairé. On projette
centre de gravité se trouve ainsi au-dessous du centre de la poussée l'image de ce fil sur la règle, évitant ainsi toute incertitude de paral-
exercée sur la cloche par le fluide de la cuve. Cela permet à la cloche laxe. On peut utiliser l'image du fil sur la règle si cette dernière est
de descendre verticalement et supprime les galets de guidage, dimi- suffisamment polie ou comporte un évidement sur lequel on fixe
nuant ainsi les frottements qui sont une cause d’incertitude. un miroir ;
— soit encore deux fils tendus, solidaires de la cuve, formant un
Au cours de la descente de la cloche, une certaine quantité de plan dont la trace est mise en coïncidence avec un trait de la règle.
l’air emprisonné entre la cloche et la surface du liquide de la cuve
est chassée par l’intermédiaire d’un tube central. Les volumes d’air
chassé sont repérés sur une règle métallique graduée H, solidaire 1.1.2 Liquide gazométrique
de la cloche. Cette règle est suspendue librement à un porte-règle
fixé sur le dessus de la cloche. Son propre poids assure sa des- Il y a quelques années encore, les cuves des gazomètres étaient
cente verticale à l’extérieur de la cuve. Cette règle peut également remplies d’eau. Outre des problèmes d’oxydation, l’eau présentait
être fixée directement sur la cloche. Elle plonge alors, avec la clo- l’inconvénient de saturer rapidement l’air sec expédié dans la clo-
che, dans le liquide de la cuve, ce qui peut nuire au repérage des che, provoquant ainsi un abaissement appréciable de la tempéra-
volumes. Ce repérage se fait en mettant en coïncidence un index ture, ce qui augmentait l’incertitude de l’étalonnage (cf. § 1.4.1.3).
fixe solidaire de la cuve et un des traits gravés sur la règle. Actuellement, toutes les cuves sont remplies d’huile. Celle-ci doit
Pour diminuer l’incertitude de lecture de la règle, plusieurs dis- être suffisamment fluide pour permettre un écoulement rapide.
positifs sont utilisés : Ses caractéristiques principales sont les suivantes :
— soit une lunette comportant, dans l'oculaire, un micromètre — viscosité cinématique de l'ordre de 30 mm2/s à 20 oC ;
permettant d'apprécier le dixième de millimètre ; c'est le meilleur — masse volumique comprise entre 830 et 880 kg/m3 ;
procédé ; — tension de vapeur inférieure à 100 Pa.
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1.1.3 Dispositifs permettant de maintenir constante ■ Dispositif à masselottes additionnelles ou à ruban pesant
la pression à l'intérieur de la cloche Des masselottes sont fixées sur le ruban de suspension de la clo-
che. Lorsque celui-ci descend, les masselottes qui se trouvent sur
Lorsque la cloche descend dans le liquide de la cuve, elle subit
la partie verticale du ruban de suspension alourdissent la cloche et
une poussée variable, qui doit être compensée pour que la pres-
compensent ainsi la poussée du liquide.
sion ne diminue pas à l’intérieur de cette cloche.
En conservant les notations antérieures et avec :
Les dispositifs utilisés sont de nature hydraulique ou mécanique.
m masse linéique du ruban (masselottes comprises),
1.1.3.1 Dispositifs hydrauliques S1 surface du plan du liquide à l’intérieur de la cloche,
Ils font passer, par un siphon, le liquide déplacé par la cloche au S2 surface du plan du liquide à l’extérieur de la cloche,
cours de son mouvement de descente, dans une cavité aménagée pour un déplacement dx de la cloche, le niveau du liquide varie
dans la cloche elle-même et appelée tube compensateur. d’une quantité dh telle que :
Les dispositifs de compensation hydrauliques permettent d’obte- σ dx = ( S 1 + S 2 ) d h
nir non seulement l’invariabilité de la pression, mais aussi celle du
niveau du liquide gazométrique. La poussée du liquide est compensée si :
■ Tube compensateur et siphon fixe (figure 1) σ ρ (dx + dh ) = 2 m dx
Le tube compensateur E, de forme cylindrique, est fixé sur le σ
dôme de la cloche et suivant le même axe. Il est fermé à sa partie ou σ ρ d x 1 + ------------------- = 2 m d x
S1 + S2
inférieure. La partie supérieure est ouverte à l’atmosphère.
σ
Le siphon D est un tube métallique dont une extrémité soit 2 m = σ ρ 1 + -------------------
communique avec le liquide de la cuve et dont l’autre plonge dans S 1 + S 2
le tube compensateur, en évitant tout frottement contre les parois
de ce tube. Lorsqu’il est amorcé, il assure l’égalité des niveaux du En pratique, on utilise de petites masselottes assez courtes et
liquide dans le tube compensateur et dans la cuve, à l’extérieur de de forme arrondie, de manière à épouser le contour de la poulie.
la cloche. Leur masse théorique ayant été déterminée à l’aide de l’égalité ci-
La pression atmosphérique étant supposée constante, pendant dessus, on les dispose au mieux, et on parfait le réglage de façon
un déplacement quelconque dx de la cloche, la pression intérieure à obtenir une pression constante.
et les niveaux de liquide seront invariables si la masse du volume ■ Dispositif à deux contrepoids et bras de levier variable
de liquide déplacé par la cloche est égale à la masse du liquide
recueilli dans le tube compensateur. On a : Un deuxième contrepoids de masse m ’ est suspendu, du même
côté que le premier, à un bras de levier variable dont le mouve-
ρ σ dx = ρ s dx ment est solidaire de la poulie.
avec ρ masse volumique du liquide, Le niveau de liquide n’est pas constant ; on a, comme au para-
s section intérieure du tube compensateur, graphe précédent :
σ dx = ( S 1 + S 2 ) d h
σ section du métal de la cloche (c’est-à-dire la couronne cir-
culaire définie par l’épaisseur de la cloche), La poussée du liquide est compensée si, pour un déplacement
dx déplacement de la cloche. dx, on a (égalité des moments des forces) :
relation simple, dans laquelle le diamètre du siphon n’intervient avec a rayon de la poulie,
pas. r bras de levier variable.
σ
Ce procédé est très utilisé. Au cours du montage du gazomètre, Donc : a σ ρ d x 1 + ------------------- = m ′d r
il faut prendre bien soin que le siphon ne frotte pas dans le tube S1 + S2
compensateur. Il n’est pas toujours très facile de s’en assurer. Une
grossière erreur de centrage se verrait au moment où l’on vérifie mais d x = a dω
l’invariabilité de la pression sous la cloche. Un frottement fugitif avec dω angle de rotation de la poulie ;
est, par contre, pratiquement impossible à déceler.
et la relation de compensation devient :
■ Tube compensateur et siphon mobile
σ
d r @ d ω = σ ρ a @ m ′ 1 + ------------------- = Cte = A
Le tube compensateur E est le même, mais le siphon D est soli- 2
daire de la cloche. S 1 + S 2
On peut alors écrire l’égalité des masses de liquides déplacés et d’où r = A ω + r0
recueillis :
ρ (σ + σ' ) dx = ρ (s – σ' ) dx relation qui permet de déterminer la courbe du bras de levier.
avec σ ’ section extérieure du siphon. Ce dernier dispositif est peu utilisé en France. En revanche, on le
trouve fréquemment aux États-Unis.
D’où : s = σ + 2σ ’
Le siphon intervient par son diamètre. Il faut aussi équilibrer la
cloche qui se trouve alourdie du côté du siphon. On utilise généra- 1.2 Dispositifs annexes
lement deux tubes-siphons, disposés aux extrémités d’un même
diamètre de la cloche. Les gazomètres comportent souvent une fausse cloche (c’est
toujours le cas pour les gazomètres de grande capacité) fixée au
1.1.3.2 Dispositifs mécaniques fond de la cuve, dont le rôle est de réduire le volume du liquide
Ces dispositifs n’assurent pas l’invariabilité des niveaux du gazométrique placé dans la cuve. Les échanges de chaleur avec
liquide gazométrique. l’air ambiant s’en trouvent favorisés.
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Du même côté que la règle se trouvent deux tubes de niveau, Les règles de construction imposées ci-dessus ont conduit à fixer
qui permettent de connaître les niveaux d’huile dans la cuve et certaines caractéristiques pour la cloche. On trouvera, dans le
sous la cloche. La différence de niveau correspond à la pression de tableau 2, à titre d’exemple, quelques caractéristiques relatives à
l’air situé sous la cloche. Cette pression est de l’ordre de 1 000 Pa plusieurs gazomètres de diverses capacités.
(en réalité comprise entre 800 et 1 800 Pa). Il n’existe pas, en France, de constructeur spécialisé dans la
Les cloches des gazomètres sont munies, sur le sommet, d’une fabrication de gazomètres. Chaque fabricant de compteurs
prise thermométrique qui permet de mesurer la température de construit lui-même ou fait construire les gazomètres dont il a
l’air sous la cloche. Il faut éviter que le thermomètre plonge dans besoin.
le liquide gazométrique lorsque la cloche arrive en fin de course.
Un autre thermomètre plongeant dans le liquide gazométrique
permet de mesurer la température de ce dernier. Afin de limiter le 1.4 Étalonnage des gazomètres
plus possible les échanges thermiques entre l’air et le liquide, on
doit faire en sorte que l’écart de température entre ces deux points
soit inférieur à 0,3 oC. L’étalonnage des gazomètres consiste à déterminer, sur la règle
solidaire de la cloche, la position des traits correspondant aux mul-
Un tuyau est branché sur la canalisation de sortie de l’air. Par tiples de 50 dm3, 100 dm3, 200 dm3, 500 dm3 ou 1 000 dm3.
raccordement à un manomètre, il permet de mesurer la pression
de l’air sous la cloche. Les gazomètres étant maintenant exclusivement remplis d’huile,
nous ne décrirons que la méthode correspondante.
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P 1.4.1.3 Étalonnage
■ Principe
On remplace le volume d’huile compris entre les deux traits gra-
vés sur les cols de la jauge par un volume d’air provenant du gazo-
mètre. On transfère donc 50 dm3 d’air de la cloche du gazomètre
S dans la jauge en verre.
,
On trace sur la règle du gazomètre le trait correspondant, après
3,070 m
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Lorsque l’on utilise un gazomètre de référence pour l’étalon- 2.1.2 Précautions à prendre
nage, on introduit deux causes d’incertitudes supplémentaires :
l’incertitude avec laquelle est connu le volume du gazomètre de ■ Étanchéité de la rampe
référence et l’incertitude due à la deuxième visée dans la lunette.
Les compteurs sont placés en série ; ils sont reliés entre eux par
On vient de voir que l’on peut estimer l’incertitude sur le volume des cavaliers ; leur nombre varie suivant le débit d’essai et le type
du gazomètre de référence à ± 0,12 %. de compteur.
L’incertitude due à la deuxième visée est de l’ordre de ± 0,06 %, L’étanchéité de la rampe est essentielle si l’on veut avoir une
d’où une incertitude finale de ± 0,18 %. bonne incertitude. Si une faible fuite ne porte pas trop à
conséquence pour des essais de faible durée, elle peut en revanche
fausser totalement les résultats des essais à faible débit, qui durent
L’erreur maximale tolérée relative sur la capacité des gazomè- beaucoup plus longtemps.
tres a été fixée à ± 0,2 %. Exemple : lors de la vérification des compteurs à soufflets de débit
maximal de 6 m3/h, on effectue l'essai à ce débit en faisant passer
200 dm3 dans chaque compteur. L'essai dure donc 2 min. S'il se pro-
duit, sur la rampe, une fuite de 0,2 dm3/h, on introduira une erreur de
0,003 % qui peut être considérée comme négligeable. L'essai à petit
débit s'effectue au débit de 0,04 m3/h en faisant passer 20 dm3 dans
2. Vérification des compteurs chaque compteur ; l'essai dure alors 30 min. On introduit, pour une
à la pression atmosphérique même fuite, une erreur de 0,6 % qui n'est plus négligeable.
et avec de l’air Une vérification rapide de l’étanchéité de la rampe peut être faite
en mettant cette dernière en communication avec le gazomètre. On
l’isole ensuite, et l’on s’assure que la pression de la rampe reste
constante ; si elle diminue, il y a fuite. Cette vérification est souvent
La réglementation française n’assujettit actuellement à la vérifi-
suffisante pour des essais courants.
cation que les compteurs appartenant à certains types : les
compteurs à soufflets (ou compteurs à parois déformables), les ■ Température
compteurs à pistons rotatifs et les compteurs à turbine (ou
compteurs de vitesse). L’utilisation du gazomètre impose que l’on travaille dans une
salle climatisée. La réglementation française exige que l’écart entre
La réglementation prévoit que la vérification des compteurs se les températures mesurées aux points suivants : air du gazomètre,
fait à l’air et à la pression atmosphérique. Nous ne décrirons que air à l’entrée et à la sortie de rampe, soit inférieur à 1 oC. (Un écart
les principales méthodes utilisables dans ce cas. de température de 1 oC entraîne une variation d’environ ± 0,3 % du
Il y a lieu de distinguer la vérification des compteurs à soufflets volume du gaz.) En pratique, cet écart est toujours inférieur à
de la vérification des compteurs à pistons rotatifs ou des 0,3 oC ; on commet ainsi une incertitude de mesure de l’ordre de
compteurs à turbine, dits compteurs industriels. ± 0,1 %.
■ Perte de pression le long de la rampe
L’air passant dans chaque compteur subit une perte de pression
2.1 Vérification des compteurs à soufflets provoquant une augmentation de son volume. Le dernier
compteur de la rampe enregistre ainsi un volume plus grand que
le premier. Il convient donc d’apporter des corrections au volume
indiqué ou, si l’on ne désire pas effectuer de telles corrections, d’en
2.1.1 Généralités limiter l’importance.
Une variation de pression de 10 Pa provoque une variation rela-
Dans ces compteurs, une membrane flexible forme deux tive de volume d’environ 0,01 %. La réglementation française a
compartiments de la chambre de mesure. Ils se remplissent et se prévu de limiter à 300 Pa la différence de pression entre l’entrée et
vident alternativement au cours du déplacement de la membrane, la sortie de la rampe, ce qui revient, si l’on n’effectue pas de cor-
par l’intermédiaire d’un tiroir. Le comptage du nombre de cycles rection de pression, à limiter à ± 0,3 % l’incertitude de mesure due
donne directement le volume de gaz ayant transité au travers du à la variation de pression.
compteur.
On a, en effet, une incertitude sur le volume v de :
La vérification de ces compteurs s’effectue en prenant comme
appareil de référence un gazomètre. Elle doit donc se faire dans ∆ v / v = ∆ p / p = 300 /105 = 0,3 %
une salle bien climatisée, où la température reste stable pendant
avec p pression atmosphérique ≈ 105 Pa.
les opérations (cf. § 2.1.2).
On ne tient pas compte de l’influence des variations de pression
Les compteurs sont montés sur une rampe d’essai permettant de atmosphérique sur le résultat d’étalonnage, cette influence étant
recevoir un ou plusieurs compteurs. Chaque rampe est reliée à un de l’ordre de 0,1 %, donc négligeable devant l’influence des autres
gazomètre dont la capacité est en rapport avec les débits d’essai grandeurs.
des compteurs :
— gazomètre de 200 dm3 pour des compteurs de débit maximal
inférieur ou égal à 10 m3/h ; 2.1.3 Volume d'air à faire passer
— gazomètre de 500 dm3 pour des compteurs de débit maximal dans chaque compteur
inférieur ou égal à 40 m3/h ;
Le volume d’air à faire passer dans les compteurs dépend du
— gazomètre de 2 000 dm3 pour des compteurs de débit maxi-
débit auquel est effectué l’essai et de l’unité de graduation du dis-
mal supérieur à 40 m3/h.
positif indicateur du compteur. Ce volume doit être suffisamment
Chaque rampe est munie de robinets permettant de l’isoler afin important pour que les incertitudes de lecture de la règle du gazo-
de vérifier son étanchéité, et d’un jeu de robinets permettant de mètre et du dispositif indicateur des compteurs soient négligea-
régler les débits nécessaires à la vérification des compteurs. bles.
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En règle générale, ce volume est égal à 1 000 fois la valeur de Cela conduit à une incertitude maximale de ± 0,8 %, incertitude
l’unité de graduation du dispositif indicateur. Le temps des essais qui peut être considérée comme surestimée. La combinaison qua-
est ainsi de l’ordre de 5 à 10 min, ce qui est raisonnable. dratique des incertitudes conduit à une valeur voisine de ± 0,4 %,
Pour les compteurs à parois déformables et pour l’essai au débit généralement plus proche de la réalité.
minimal, le volume d’air est choisi égal au plus petit des volumes
correspondant soit à une demi-heure de fonctionnement, soit à
5 volumes du cycle de fonctionnement du compteur. 2.2 Vérification des compteurs industriels
Ce sont essentiellement les compteurs à pistons rotatifs et les
2.1.4 Essais pratiqués pour la vérification compteurs à turbine.
■ Tolérances Dans les compteurs à pistons rotatifs, le compteur est constitué
de deux roues (parfois trois), en forme de 8, qui s’entraînent
La vérification consiste à s’assurer que les erreurs des
mutuellement avec un très faible jeu. Elles sont mises en rotation
compteurs sont bien conformes à des erreurs maximales appelées
par l’écoulement du fluide qui se trouve transporté dans les cham-
erreurs maximales tolérées. Pour le type de compteur considéré
bres formées entre les roues et le corps du compteur, de l’amont
dans ce paragraphe, la réglementation française a fixé, pour les
vers l’aval. La fréquence de rotation des roues est ainsi proportion-
erreurs maximales tolérées, les valeurs suivantes, en fonction du
nelle au débit volumique traversant l’appareil.
débit Q :
Les compteurs à turbine sont équipés d’un distributeur de flux
— si Qmin < Q < 2 Qmin : erreur de ± 3 % ; qui dirige l’écoulement vers les pales d’une turbine axiale insérée
— si 2 Qmin < Q < Qmax : erreur de ± 2 % ; dans une canalisation. La turbine est généralement à passage inté-
gral. L’écoulement met en rotation la turbine. La vitesse de rotation
avec Qmin débit minimal du compteur, de la turbine est directement proportionnelle au débit volumique.
Qmax débit maximal du compteur. Pour leur vérification, jusqu’à un débit de 1 600 m3/h, on peut
utiliser des gazomètres de capacité appropriée aux débits des
compteurs à vérifier. Dans ce cas, on opère généralement avec un
Remarque : les valeurs attribuées aux erreurs maximales tolé- gazomètre de 2 000 dm3 pour des compteurs de débit maximal
rées peuvent être différentes entre la réglementation française inférieur ou égal à 400 m3/h, avec un gazomètre de 10 m3 pour des
et les Recommandations de l’Organisation Internationale de débits inférieurs ou égaux à 1 000 m3/h, avec un gazomètre de
Métrologie Légale (OIML), qui sont plus faibles. Le présent arti- 14 m3 pour un débit de l’ordre de 1 600 m3/h.
cle fait référence aux décrets parus au Journal officiel sur les
instruments de mesurage et compteurs de volume de gaz Compte tenu des problèmes de technologie et d’encombrement
(cf. [Doc. R 2 000]). posés par les gazomètres de grande capacité, on utilise, pour des
débits supérieurs à 1 600 m3/h, des compteurs ou des tuyères soni-
ques comme dispositif de référence.
■ Essais effectués
Les essais sont de deux types : essais de justesse et essais
d’absorption de pression. 2.2.1 Étalonnage à l'aide d'un gazomètre
● Essais de Justesse
2.2.1.1 Généralités
Ils sont effectués aux trois débits suivants : Qmin ; 0,2 Qmax ;
Qmax . Les compteurs à pistons rotatifs ou à turbine demandent que
leur étalonnage soit fait lorsque les parties mobiles des compteurs
● Essais d'absorption de pression ont atteint leur régime permanent. Les lectures des volumes sur le
On mesure l’absorption moyenne de pression (considérée compteur et sur la règle du gazomètre devant être faites à la volée,
comme la moyenne de la différence de pression existant entre l’étalonnage nécessite un dispositif spécial si l’on veut limiter
l’entrée et la sortie du compteur, pendant le déroulement d’un l’incertitude.
cycle du compteur), au débit minimal et au débit maximal. Au niveau du compteur, on remplace généralement le dispositif
La réglementation fixe également les valeurs moyennes que indicateur par un dispositif constitué par une roue à fentes ou à
peut atteindre cette absorption de pression : plots se déplaçant devant un capteur (capteur magnétique ou cel-
lule photoélectrique) qui envoie des impulsions dans un compteur
— au débit minimal, la valeur moyenne varie entre 60 et 100 Pa ;
d’impulsions. Chaque impulsion correspond à un volume théori-
— au débit maximal, la valeur moyenne varie entre 200 et
que connu, déterminé à partir des caractéristiques du compteur.
400 Pa (pour de l'air de masse volumique 1,2 kg/m3), suivant le
calibre du compteur. Au niveau du gazomètre, on place sur la règle des taquets qui
déclenchent le départ et la fin du comptage des impulsions. Ces
taquets sont placés en fonction des volumes que l’on désire faire
2.1.5 Incertitude de l'étalonnage des compteurs passer dans les compteurs. Leur position est vérifiée soigneuse-
à soufflets ment, afin que le volume ainsi déterminé corresponde au volume
réellement chassé par la cloche du gazomètre.
L’incertitude de l’étalonnage dépend des facteurs suivants : Les compteurs à pistons rotatifs sont étalonnés séparément. On
— gazomètre : son volume est connu à ± 0,2 % près (cf. § 1.4.4) ; ne peut placer plusieurs compteurs en série en raison des pertur-
— température : on a vu (cf. § 2.1.2) que l’incertitude introduite bations provoquées par chaque compteur (pulsations de pression).
par les variations de température peut être estimée à ± 0,1 % ;
— pression : si l'on n'effectue pas les corrections de pression 2.2.1.2 Étalonnage
(cf. § 2.1.2), on peut commettre une incertitude de ± 0,3 % sur le
volume ; ■ Rampe d'étalonnage
— lecture des volumes : on peut négliger l'incertitude de lecture La rampe d’étalonnage comporte une tuyauterie sur laquelle est
du volume d'air du gazomètre devant celle de la lecture du volume monté le compteur en étalonnage. Cette rampe est équipée d’une
d'air passé dans le compteur. On peut estimer à ± 0,2 % cette incer- sonde de température placée en aval du compteur, d’un manomè-
titude de lecture. tre servant à mesurer la pression de l’air au niveau du compteur
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(pression à l’amont du compteur pour un compteur à pistons rota- On applique alors la formule pratique suivante, donnant
tifs, pression P au niveau de la turbine pour un compteur à tur- l’erreur E :
bine), ainsi que d’un manomètre pour mesurer la chute de E brute (%) = 100 (N – N0)/N0 + 0,03 ∆T – 0,001 ∆P
pression dans le compteur. La rampe est également équipée d’un
pupitre comportant des compteurs d’impulsions, ainsi que d’un avec ∆T différence entre la température de l’air du gazomètre et
chronomètre qui sert à mesurer le temps nécessaire à l’écoulement la température de l’air dans le compteur (en 0,1 oC),
du volume d’air dans le compteur. Afin de déceler une éventuelle ∆P différence entre la pression de l’air du gazomètre et la
défaillance dans le comptage des impulsions, les chaînes de pression de l’air dans le compteur (Pa).
comptage sont doublées.
Les compteurs à turbine pouvant être perturbés par une giration 2.2.1.3 Incertitude de l'étalonnage
d’écoulement créée par une singularité de canalisation (coude,
Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de l’incertitude : le
vannes, réduction), la rampe d’étalonnage devra être constituée
volume déterminé par le gazomètre, le dispositif de comptage, les
d’une longueur droite de canalisation au moins égale à 20 fois le
corrections apportées à l’erreur brute :
diamètre à l’amont du compteur, et de 5 fois le diamètre à l’aval.
— gazomètre : on a vu (cf. § 1.4.4) qu'on connaissait son volume
■ Détermination de l'erreur E du compteur à ± 0,2 % près ;
— comptage : bien que les chaînes de comptage soient doublées,
● Calcul théorique on peut omettre deux impulsions selon la position, au départ et à la
L’erreur du compteur dépendant du débit, on doit donc d’abord fin du comptage, de la roue de mesure, soit, si l'on compte
calculer ce débit Q. On applique pour cela la loi des gaz parfaits 2 000 impulsions, une incertitude de ± 2/2 000 = ± 10–3 = ± 0,1 % ;
PV/T = Cte. — corrections de température et de pression : les températures
sont mesurées avec des sondes. On peut estimer à (2/10 oC) l'incer-
Nous avons : titude sur la mesure de température, soit une incertitude de
V0 P0 T ± 0,07 %. Les pressions sont mesurées avec des transmetteurs [1].
Q = ------ ------ ------
t P T0 On peut estimer l'incertitude sur la mesure de pression à 20 Pa,
soit une incertitude de ± 0,02 %.
avec P0 , T0 pression et température de l’air dans le gazomètre, Ces incertitudes peuvent être considérées comme indépendan-
P, T pression et température de l’air dans le compteur, tes et aléatoires, et l’incertitude globale peut donc être calculée en
t temps pour faire s’écouler le volume V0 dans le faisant leur somme quadratique. On obtient ainsi une incertitude
compteur, de l’ordre de ± 0,25 %.
V0 volume d’air s’écoulant du gazomètre.
On calcule ensuite le volume d’air qui est réellement passé dans 2.2.2 Étalonnage à l'aide de compteurs
le compteur. Ce volume V ’ résulte du calcul précédent : de référence
P0 T 2.2.2.1 Généralités
V ′ = V 0 ------ ------
P T0 Au-delà d’un débit de 1 600 m3/h, on utilise généralement des
compteurs de référence qui permettent d’atteindre des débits de
L’erreur en pour-cent est donc égale à : 6 500 m3/h ou plus.
100 (V – V ’)/V ’ Pour des débits inférieurs à 1 600 m3/h, ces compteurs peuvent
être étalonnés par des gazomètres de référence selon les méthodes
avec V volume lu sur le compteur. que nous avons vues précédemment. Au-delà de 1 600 m3/h ils sont
● Calcul pratique étalonnés par comparaison à d’autres compteurs de référence pla-
cés en parallèle ou à des tuyères soniques (cf. § 3). Cette méthode
Afin de pouvoir calculer l’erreur rapidement, on applique, non permet d’obtenir la courbe complète de chaque compteur sans être
pas directement la loi des gaz parfaits, mais des corrections décou- limité par la capacité des gazomètres. On utilise, pour ce faire, une
lant de cette loi. rampe de compteurs construite conformément à la figure 3.
P0 T
V ′ = V 0 ------ ------ ⇒ d V ′ ⁄ V ′ = – d P @ P + d T @ T
P T0 Batterie de compteurs
de référence
Pour une différence de température dT de 0,1 oC, il convient de
20 D
faire une correction de 0,034 % sur le volume (en prenant la tem- Décharge
T P
pérature T = 300 K).
Pour une différence de pression dP de 1 Pa entre la cloche du Vannes T P
Vanne de
Compteur réglage
gazomètre et le compteur, il convient de faire une correction de d'isolement à étalonner de débit
0,001 % sur le volume (en prenant la pression P = 105 Pa).
T P T P
L’erreur du compteur est alors égale à l'erreur brute du D
compteur, à laquelle on applique les corrections nécessaires dues
Ventilateur 10 D 10 D 20 D
aux différences de pression et de température.
L’erreur brute résulte de la comparaison du volume V indiqué
par le compteur et du volume V0 indiqué par le gazomètre. T mesure de température
P mesure de pression
E brute (%) = 100 (V – V0)/V0
Cette figure est schématique et ses proportions ne correspondent pas
Nous avons vu au paragraphe 2.2.1.1 que l’on substitue à V aux dimensions réelles (les dimensions réelles sont indiquées par
(ou V0), un nombre d’impulsions N (ou N0) qui lui est rapport au diamètre D ).
proportionnel ; l’erreur brute est donc égale à :
Figure 3 – Rampe pour étalonnage à l’aide de compteurs
E brute (%) = 100 (N – N0)/N0 de référence
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Le fonctionnement théorique d’une tuyère et venturi-tuyère en La théorie des tuyères critiques, présentée au paragraphe précé-
mode critique a été décrit par Saint-Venant, Stokes, Wilde et Rey- dent, a été écrite en considérant que l’écoulement est créé par la
nolds. À partir du principe de conservation des masses et de la loi détente d’un gaz supposé initialement au repos à l’amont de la
de détente isentropique, on peut démontrer que le débit massique tuyère, à une pression dite d’arrêt (ou stagnante). Si le gaz a une
transitant au travers d’une tuyère sonique ne dépend que des vitesse d’écoulement à l’approche de la tuyère, ce qui est expéri-
conditions qui règnent en amont. La vitesse d’écoulement du gaz mentalement le cas, cette hypothèse n’est plus respectée. La pres-
n’est égale à la célérité du son qu’en la section de la tuyère où l’air sion amont mesurée est alors dite statique. En pratique, le gaz
est minimal lorsque le rapport des pressions prises à l’amont et à n’est considéré à l’arrêt que si le diamètre au col est petit par rap-
l’aval de la tuyère est supérieur à une certaine valeur. On dit alors port au diamètre de la canalisation amont.
que le régime sonique est amorcé. Cette caractéristique permet de Pour réduire l’écart entre la pression stagnante et la pression sta-
déduire ainsi le débit massique transitant au travers d’une tuyère tique, il est recommandé de choisir un rapport entre le diamètre
sonique par la formule suivante : amont de la tuyère et le diamètre au col de 4 minimum.
Qm = A f (γ ) P0 / (rT0)1/2 (1)
(γ + 1)
--------------------
3.1.2 Description de la tuyère à col sonique
0,5 2 2(γ – 1)
avec f (γ ) = γ --- + 1 ,
γ Définition (figure 4)
Le profil optimal de tuyère est constitué d’un convergent torique
r = R / M, ou de profil courbé suivi ou non d’un col cylindrique. Ce profil de
A section de passage au col de la tuyère (m2), tuyère permet d’obtenir une valeur du coefficient de décharge C,
supérieure à 0,95 (généralement proche de 0,99) et stable sur la
P0 et T0 pression (Pa) et température (K) stagnantes à plage de fonctionnement critique. Enfin, à l’aval du col, un diver-
l’amont de la tuyère, gent conique permet une recompression du fluide dans le but de
M masse molaire du gaz (kg/mol), maintenir le régime sonique au col à une valeur du rapport de
pression aval sur pression amont inférieure à 0,9.
R constante molaire des gaz [R = 8,314 J/(mol · K)],
Les tuyères soniques utilisées en France sont normalisées
γ rapport des capacités thermiques massiques à pres-
(ISO 9300). Elles sont composées d’une entrée en quart de tore sui-
sion constante et à volume constant.
vie d’un col cylindrique de longueur égale au diamètre du col, d’un
divergent à 7o d’une longueur L (L = 16,5 D ), puis d’un court diver-
3.1.1.1 Débit réel au travers d’une tuyère à col sonique gent à 45o.
L’application de la formule (1) pour calculer le débit massique au Les tuyères soniques sont généralement fabriquées en acier
travers d’une tuyère fonctionnant en régime critique implique inoxydable selon les tolérances de la norme ISO 9300. Un soin par-
cependant quatre conditions principales : ticulier doit être apporté au raccordement entre le col de la tuyère
et le convergent et le divergent afin d’éviter toute discontinuité
— le gaz est parfait ;
géométrique. Le convergent de la tuyère est poli afin de réduire la
— l'écoulement est isentropique ; rugosité et ainsi de limiter les effets de frottement du fluide sur les
— l'écoulement est monodimensionnel ; parois de la tuyère.
— le gaz est à l'arrêt à l'amont de la tuyère.
La tuyère ainsi fabriquée est alors montée serrée entre deux
L’expérience montre que ces conditions ne sont pas respectées manchettes. Sur la manchette amont un emplacement doit être
expérimentalement. Pour tenir compte des conditions d’essai, prévu afin de pouvoir effectuer des mesures de pression et de tem-
deux coefficients, C * la fonction de débit critique et C le coefficient pérature (supposées d’arrêt). Dans le cas où la tuyère est utilisée
de décharge, sont alors introduits tels que : avec un gaz dont les constituants peuvent varier au cours du temps
(gaz naturel), une analyse du gaz utilisé est aussi nécessaire (utili-
Qm = A C C * P0 / (rT0)1/2 (2) sation d’un chromatographe ou d’un analyseur de gaz naturel).
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Régulateur
Joint permanite
épaisseur 3 mm
Emboîtement bride profondeur 7
jeu diamétral 3/10 VSE Mv T P Tuyère
Grains Capacité
d'orge Manchette
T T T T
A A P
HV24 Capacité
By-pass
VSS
ø A ± 0,005
60 bar
Poli Filtre
øD
øE
øF
7°
r=A
BP
Schéma du banc d'étalonnage de tuyères ( Banc PISC )
r = 10
B VS vanne à fermeture rapide (S pour sortie, E pour entrée)
T sonde température
P transmetteur de pression
5 8 Mv transmetteur de masse volumique
C
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■ Méthode 2 : étalonnage d’une tuyère par comparaison. 4.1 Étalonnage d'un compteur
Deux tuyères, l’une, la plus petite, de coefficient de débit C, de volume de gaz
connu, l’autre, de coefficient de débit C ’ à déterminer, sont mises
en série ; la quantité de gaz qui les traverse est identique pour les
deux tuyères. 4.1.1 Méthode
On a simplement : Une série de tuyères a été étalonnée pour obtenir un débit mas-
sique connu de gaz.
A C * P 0 T 0′ 1 ⁄ 2
C ′ = C ------ --------- -------- --------
En régime sonique, la valeur du débit massique de cette tuyère
A ′ C *′ P0′ T 0 ne dépend que des conditions thermodynamiques du gaz à
l’amont du col, pour un gaz et une tuyère donnés.
Pour couvrir la gamme des débits d’essais nécessaires à l’étalon-
Remarque : l’étalonnage des tuyères soniques peut aussi être nage d’un compteur de volume de gaz, une batterie de plusieurs
réalisé par une méthode gravimétrique en utilisant un tuyères est utilisée (figure 6). À l’amont des tuyères, la pression est
comparateur de masse comme référence afin de déterminer le mesurée ainsi que la température sur chacune des lignes.
débit de référence. Il n’existe cependant pas de banc reposant Après mesurage des différents paramètres nécessaires au calcul,
sur ce principe en France. le fluide traverse les tuyères voulues, puis le compteur à étalonner.
Les autres tuyères sont mises hors service à l’aide de robinets
d’arrêt R situés à leur aval.
3.2.2 Incertitude des étalonnages Un soin particulier doit être pris afin d’éviter tout risque de fuite
entre le circuit amont sous pression et la ligne d’essais sur laquelle
Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de l’incertitude. est installé le compteur. Il est généralement souhaitable de dispo-
ser deux robinets d’arrêt sur chacune des lignes de tuyère avec un
■ Méthode 1 : système de détection de fuite.
— incertitude sur les pressions : ± 0,1 % ; Un jeu de vannes aval est utilisé pour pouvoir créer une contre-
— incertitude sur les températures : ± 0,07 % ; pression sur la ligne d’essais. L’opérateur devra cependant éviter
de monter la pression sur le compteur jusqu’à une valeur pour
— incertitude sur les masses volumiques : ± 0,2 % ; laquelle les tuyères soniques de référence risquent de ne plus être
— incertitude sur le temps : négligeable ; soniques (cf. § 3.1.2).
— incertitude sur les volumes : L’étalonnage vise à établir l’erreur du compteur en comparant
• ± 0,06 % sur le volume de la capacité, son indication de débit à celle des tuyères de référence. Les tuyè-
res soniques générant un débit massique, une conversion de
• ± 0,1 % sur la mesure du volume du gaz.
volume en kilogramme de gaz est ainsi nécessaire.
On en déduit que l’incertitude totale sur le coefficient de Les conditions de pression et de température au niveau des
décharge est de ± 0,25 %. appareils en essais doivent être suivies attentivement pour réduire
au minimum l’incertitude liée aux variations thermiques du gaz.
■ Méthode 2 : la méthode comparative ajoute une incertitude de Les acquisitions ne doivent pas être déclenchées si la température
l’ordre de ± 0,1 % à celle commise sur le coefficient de la tuyère de et la pression au niveau du compteur varient de plus de 0,1 oC ou
référence, d’où l’incertitude totale sur le coefficient de débit : de 2 mbar toutes les 10 s.
± 0,35 %.
Connaissant le volume de gaz V ayant traversé le compteur :
V = NI
Remarque : la valeur du coefficient de décharge d’une tuyère N étant le nombre d’impulsions enregistrées durant le temps t et I
sonique peut être calculée par la formule suivante, avec une (en m3) le poids de l’impulsion (1 impulsion correspond à I m3), il
incertitude de l’ordre de ± 0,5 % : suffit de ramener ce volume dans les conditions thermodynami-
ques de pression et de température régnant à l’endroit où se situe
C = 1 – 0,2165 Re – 0,2 (pour Re > 2,6 × 106) la prise de pression réglementaire du compteur. On applique la loi
C = 0,9887 (pour Re < 2,6 × 106) de conservation de la masse afin de calculer l’erreur du compteur.
avec Re = 4 Qm / (π d µ ), Si l’on fait varier le débit (du maximum vers le minimum pour
permettre à la mécanique de se roder), on obtient donc une courbe
µ viscosité cinématique au col de la tuyère (Pa · s),
d’erreur complète du compteur pour une pression donnée.
d diamètre du col de la tuyère (m).
La réalisation d’un étalonnage permet de réduire l’incertitude
sur la détermination du coefficient de décharge. 4.1.2 Calcul théorique
Une série de tuyères est utilisée pour obtenir un débit massique
de gaz de référence Qmr :
1⁄2
Q mr = ∑ 3 A iC iC i* P0 / ( rTi 0 ) 4
4. Vérification des compteurs i
Le débit massique Qm du compteur est calculé à partir de la lec-
industriels en pression ture de nombre d’impulsion N, du poids des impulsions I, de la
masse volumique mesurée ou calculée dans les conditions
d’exploitation du compteur ρ, et de la durée de l’essai t :
La vérification des compteurs industriels (compteurs à turbine et
à pistons rotatifs) en pression présente l’avantage, sur la vérifica- Qm = ρ N I/t
tion à la pression atmosphérique, de permettre l’étude du fonction- L’erreur du compteur E est ainsi égale à :
nement du compteur dans les conditions de service. Elle peut être
effectuée soit avec de l’air, soit avec du gaz naturel. E (%) = 100 (Qm – Qmr)/Qmr
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Pièges à fuites
gne (ensemble des tuyères) ; soit pour chaque branche, ± 0,25 %
d'isolement
Robinets
ou ± 0,32 %, suivant l’incertitude sur le coefficient de débit de la
Vanne
d'arrêt R
tuyère.
Si l’on considère que les incertitudes de chaque branche peuvent
se combiner de façon aléatoire, on obtient finalement une incerti-
Réchauffeur
tude égale à ± 0,35 %.
Redresseur
Régulateur
de pression Remarque : la remarque du paragraphe 2.2.2.3 s’applique
Filtre aussi aux tuyères soniques. Afin de réduire l’incertitude sur le
débit étalon, l’opérateur doit, dans la mesure du possible, utili-
ser un maximum de lignes de tuyères soniques de référence.
By-pass
4.2 Étalonnage à l'aide de compteurs
∆P Compteur de référence
P
C
en essai
Des compteurs de référence étalonnés par des tuyères soniques
T peuvent être utilisés comme référence pour les essais de vérifica-
BP tion de compteurs. Dans ce cas, les compteurs de référence doi-
vent être étalonnés à la pression de service du banc.
L’installation d’essais reste très semblable à celle de la figure 6.
Les tuyères de référence sont remplacées par les compteurs. La
génération de débit devra être réalisée par un détenteur-régulateur
placé suffisamment à l’amont des références pour ne pas perturber
leur fonctionnement (voir aussi paragraphe 2.2.2.1 sur les
conditions d’installation des compteurs de référence sur la batterie
Ressort de référence).
On détermine, pour chaque compteur de la batterie, le débit
Qi = Vi /t. À ce débit correspond une erreur e i lue sur la courbe
Vannes de sortie d’erreurs de ce compteur de référence i. Le volume de référence
P prise de pression
pour régler la
contre-pression
correspondant est comparé au volume V du compteur.
T sonde de température
On calcule le volume d’air de référence V ’ qui est réellement
HP 20 bar ∆P perte de charge de l'appareil passé dans le compteur à étalonner :
a banc de débitmétrie V ′ = ∑ Q ′i t
i
Pi T Z
avec Q ′i = Q i ( 1 + e i ) ----- ----- ----- ,
P Ti Zi
P, T pression et température,
Pression et masse volumique Z facteur de compressibilité du gaz aux conditions d’utili-
sation des différents compteurs.
Centrale Signal de temps de mesure compteur
d'acquisition L’erreur du compteur E est ainsi égale à :
Température
E (%) = 100 (V – V ’)/V ’
Analyse
gaz Cette démarche, faite pour plusieurs compteurs, permet d’obte-
nir des compteurs de référence aux plages de débits complémen-
taires : un compteur placé en série peut donc être étalonné à l’aide
Pression atmosphérique d’un de ces compteurs de référence.
Composition du gaz
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