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Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

THEME : « LA PRATIQUE DU MARCHE FINANCIER »

PREMIERE PARTIE
LE MARCHE FINANCIER :

Chapitre 1 Généralités : Marché Financier et définition

Définition

Les marchés financiers sont un lieu géographique ou virtuel où différents


types d'acteurs s'échangent des capitaux au comptant ou à terme. Ce sont
également les marchés où sont effectuées les transactions sur des actifs
financiers et, de plus en plus, leurs produits dérivés.

Les marchés financiers regroupent plusieurs compartiments. Pour définir


les marchés financiers, il est donc nécessaire de définir ces instruments. Nous
verrons ensuite que ces marchés sont organisés selon des principes relativement
simples, assez immuables d’un pays à l’autre.

CHAPITRE 2: Le Marché des Actions

Le marché des actions est composé d’un premier et d’un second


compartiment. Pour être admis à l’un ou l’autre compartiment des actions, il faut
être constitué sous la forme d’une société anonyme (SA).

Est admissible au premier compartiment de la cote, tout titre de capital


répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière d’au moins 500 millions de francs


CFA ;

- avoir une marge nette sur chiffre d’affaires de 3% pendant chacune des
trois dernières années ;

- présenter cinq années de comptes certifiés ;

- diffuser dans le public au moins 20% de son capital dès l’admission en


bourse ;

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- s’engager à publier dans le Bulletin Officiel de la Cote, les estimations


semestrielles de chiffre d’affaires et de tendances de résultats.

Est admissible au second compartiment des actions, tout titre de


capital répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière d’au moins 200 millions de francs


CFA ;

- présenter deux années de comptes certifiés ;

- s’engager à diffuser dans le public au moins 20% de son capital dans un


délai de deux ans à compter de l’admission en bourse, ou 15% en cas
d’introduction par augmentation de capital ;

- s’engager à publier dans le Bulletin Officiel de la Cote, les estimations


semestrielles de chiffre d’affaires et de tendances de résultats.

I Caractéristiques des actions

 Définition

Les actions, ou titres de capital, sont des titres représentatifs d’une prise de
participation dans une société. De ce fait, l’actionnaire est un associé de
l’entreprise. La détention d’une action ouvre divers droits :

- droit au bénéfice (dividendes) ;


- droit aux actions gratuites ;
- droit préférentiel de souscription ;
- droit de vote, droit de participer aux AG ;
- droit à l’information (…)

 Les différentes catégories d’action

Les actions ordinaires ou actions de capital. Émises lors de la création de la


société (apport en numéraire), lors d’une augmentation de capital (apport en
numéraire) ou lors d’une distribution d’actions gratuites ;
- les actions à bon de souscription : elles permettent à leurs détenteurs de
souscrire ultérieurement à d’autres actions avec un avantage financier;
- les actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Elles offrent en
principe un dividende plus élevé que les autres actions. Leur nombre ne
peut excéder un quart du nombre d’actions constituant le capital social ;
- les actions à droit de vote double.

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II- L’organisation des marchés de titres

1 - Les ordres de bourse et la fixation des cours

Les ordres

Les ordres de bourse sont en général transmis par les Prestataires de Services
d’Investissement (PSI) qui peuvent ou pas être membres du marché.

Les ordres d’achat ou de vente ont une certaine durée de validité et sont donnés
soit « à tout prix i.e. au mieux » soit « à cours limité » (prix minimum pour
une vente, prix maximum pour un achat). L’ordre, donné par un investisseur ou
un émetteur, est exécuté par un membre du marché. Les transactions sont
effectuées à travers un système informatique, à partir de stations de travail
installées chez les négociateurs et reliées aux ordinateurs de l’entreprise de
bourse (tel que la BRVM ou Euronext).

 L’ordre (comment acheter)

Ceci est très simple. Il suffit d’ouvrir un compte dans une société de bourse, de
déposer de l’argent sur ce compte et de lancer son ordre. Par exemple, je dispose
de 200 000 francs sur mon compte et je demande que l’on m’achète pour
200 000 francs de titre ARBEL, société cotée sur le marché au comptant.
Supposons que le titre soit en dessous de 200 F ; 192 F par exemple au moment
où je lance mon ordre. Je peux fixer une limite : achetez en dessous de 200F (au
dessus n’achetez plus) ou alors ne pas fixer de limite : achetez au mieux !

Le résultat sera fonction des vendeurs qui eux aussi peuvent mettre une limite :
je vends au dessus de 198F (en dessous je conserve mes titres).

 Les ordres sont définis par les caractéristiques suivantes :


1) le nom du titre à traiter ;
2) le nombre de titres à traiter ;
3) le sens de l’opération à réaliser (achat ou vente) ;
4) la durée de validité de l’ordre ;
5) et le prix.

 L’ordre a une durée de vie

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Sur le marché au comptant l’ordre tombe à la fin du mois civil (cette barrière
peut être franchie d’un mois si l’ordre est postérieur au 25 du mois).

Pour le marché à terme dit « règlement mensuel » l’ordre tombe à la fin du mois
boursier, c'est-à-dire à la liquidation. Le donneur d’ordre peut réduire cette durée
à sa guise. Par exemple, voici 200 000 F, achetez-moi pour ce montant les
actions ARBEL, en dessous de 200 F dans les 5 jours.

Il vaut mieux fixer une limite pour éviter de supporter ou de sous vendre plutôt
qu’un prix fixe qui peut déclencher un délai d’exécution aléatoire.

2. La cotation

Définition

On appelle cotation, la constatation officielle des cours des valeurs


mobilières négociables à la bourse. Quelles que soient les techniques utilisées,
faisant appel ou non à l’informatique, par écrit ou oralement (à la criée), il existe
deux méthodes de cotation : la « cotation en continu » et la « cotation au
fixing ».

En France, le système CAC est en place (CAC : Cotation assisté en continu) et


fonctionne concrètement grâce au logiciel CATS né à Toronto, utilisé à Tokyo
en 1982 et à Paris en 1986.

 La cotation en continu (encore appelé marché continu) concerne les


valeurs les plus liquides, ce qui signifie que les cours évoluent en permanence en
fonction des transactions effectives sur le marché. En pratique la cotation en
continu repose sur le principe suivant, très simple :
« t », une transaction a lieu au prix Pt ; on dira alors que le cours de
l’action est Pt;
1) une nouvelle transaction a lieu au prix Pt+1 ; la nouvelle
cote est alors Pt+1.

Résumé : En continu, tout nouvel ordre peut déclencher une transaction et


une nouvelle cote

Notons également que la cotation en continu utilise l’informatique et se déroule


en trois phases :
 la pré-ouverture : phase durant laquelle les premiers ordres sont rentrés
dans le système de négociation, sans qu’aucune transaction n’intervienne ;
 à l’ouverture, le système informatique procède à la détermination du cours
d’équilibre par un fixing effectué à partir de tous les ordres présents au
carnet d’ordre ;

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 durant la séance proprement dite, au fur et à mesure de l’introduction des


ordres, les ordres compatibles entre eux sont exécutés et les premiers
cours affichés sont modifiés tout au long de la séance : c’est la notation
au fil de l’eau.

 Pour les valeurs moins liquides la cotation se déroule selon le principe du


fixing : on enregistre tous les ordres d’achat et tous les ordres de vente parvenus
au cours d’une certaine tranche horaire, généralement la journée. Cette
technique consiste à confronter, à un moment donné, l’ensemble des ordres
d’achat et de vente en possession des intermédiaires de bourses et regroupés
jusqu’au moment de la cotation. Cette confrontation permet de déterminer un
cours unique auquel seront échangés tous les ordres dont la limite est compatible
avec le cours établi. La BRVM a adopté le fixing.

Le prix déterminé permettra de satisfaire le plus grand nombre d’ordres.

Résumé :

En fixing, signifie que l’instant de la transaction est prédéterminé et


précédé d’une phase de collecte et de concentration des ordres.

Si un titre bouge beaucoup (beaucoup de transactions dans la journée), il


est cohérent de le coter en continu. A l’inverse une cotation en fixing est plus
logique lorsque le volume et le nombre de transactions sont faibles.

2.1 Mécanisme de la formation des cours de bourse

Définition
Théoriquement, le cours d'une action correspond à la valeur actuelle de
tous les flux qu'elle est susceptible de produire dans le futur.
Le cours est le résultat de la confrontation de l'offre et de la demande, à un
instant donné. Il correspond au prix permettant d'échanger le plus grand
nombre de titres possible.

Mécanisme
Le mécanisme de formation des cours de bourses obéit à cinq principes
fondamentaux :
(1) le cours d’équilibre est celui auquel il y a échange d’un maximum de
titres ;
(2) tous les ordres (d’achat ou de vente) « au mieux ou à tout prix » sont
exécutés en priorité ;

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(3) tous les ordres d’achat ayant une limite de prix supérieur au cours
d’équilibre sont exécutés de même que les ordres de vente ayant une
limite de prix inférieur au cours d’équilibre ;
(4) par contre, tous les ordres d’achat ayant une limite de prix inférieur au
cours d’équilibre ainsi que les ordre de vente ayant une limite de prix
supérieur au cours d’équilibre ne sont pas exécutés ;
(5) les ordres d’achat ou de vente dont la limite de prix est précisément égale
au cours coté sont dits « cours touchés ». La règle veut qu’un cours
touché ne soit pas nécessairement un cours fait. Les ordres y relatifs sont
soumis à la règle de réduction par rapport à la quantité disponible.

Cas d’application de technique du fixing (Cas de parité)


Les offres et les demandes du jour portant les actions Lumen SA sont les suivants :

Nombres d’actions demandées à chaque cours

 500 titres au prix du marché ;


 80 titres à 24 950 ;
 50 titres à 24 900 ;
 120 titres à 24 800 ;
 120 titres à 24 750 ;
 150 titres à 24 700.

Nombres d’actions offertes à chaque cours

 300 au prix du marché ;


 100 titres à 24 650 ;
 200 titres à 24 700 ;
 90 titres à 24 800 ;
 120 titres à 24 900 ;
 300 titres à 24 950.

Travail demandé :

1) Etablir la feuille de cotation ;


2) Déterminer le cours de l’action Lumen SA à l’issue de la séance de bourse, sachant que le cours de
référence est 24 700 ;
3) Déterminer le volume transigé et la valeur des transactions.

NB : Au fixing, l’ensemble des ordres compatibles sont exécutés au cours


unique de (…) quelque soit le cours proposé par le donneur d’ordre.

Les ordres non exécutés resteront dans le carnet d’ordre et seront présentés à la
séance de bourse suivante dans la mesure où leur date de validité n’est pas

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dépassée. Les ordres dont la date de validité est dépassée tomberont et seront
retirés du carnet d’ordres.

Cas de parité entre plusieurs niveaux de prix

Dans la méthode du fixing, le cours retenu correspond à celui qui


minimise le déséquilibre entre les ordres d’achat et les ordres de ventes ou
autrement dit, celui qui représente la plus petite quantité résiduelle.

S’il existe plusieurs prix qui maximisent le volume de titres négociés (ou qui
minimise le déséquilibre de volume entre les ordres d’achat et les ordres de
vente), le cours établi par fixing correspond au prix qui représente la plus petite
variation par rapport au « dernier cours coté ou cours de référence ».

Si après avoir appliqué ces critères, il existe encore parité entre deux prix,
le cours coté correspond au « prix le plus élevé ».

3 Le Price Earning Ratio (PER)

Le PER est un ratio utilisé pour repérer les actions sur cotées et les actions
sous-cotées.

PER = cours de l’action/bénéfice net par action attendu pour l’année en cours

= multiple du bénéfice

On peut également dire qu'il correspond au nombre de fois que le bénéfice


est contenu dans le cours (exemple: si le PER est de 12, le bénéfice net d'impôt
par action, BNPA, est contenu 12 fois dans le cours).

Le bénéfice retenu est un bénéfice net d'impôt (après 15) et calculé hors
éléments exceptionnels. Parfois, on calcule également le PER pour l'année
suivante (exemple: courant N, on calcule le PER pour les années N et N+ 1).

Remarque

Le niveau du PER dépend (entre autres) du taux de croissance des BPA


(bénéfice par action). Plus ce taux est élevé, plus l'investisseur acceptera de
payer un grand nombre de fois le bénéfice net actuel pour acquérir l'action.

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Utilisation
Le PER est un outil de comparaison de sociétés appartenant à un même
secteur d'activité (on peut aussi comparer le PER d'une société au PER moyen
du secteur d'activité auquel elle appartient) :
- si le PER est élevé alors action surcotée alors vendre l’action ;
- si le PER est faible alors action sous-cotée alors acheter l’action (s’il n’ya
pas de raison justifiant la sous cote).

Application

On établit un échantillon de sociétés représentatif du secteur.

Sociétés cours bénéfice Multiple du bénéfice

S1 10 000 1 000 10

S2 16 000 2 000 8

PER = (10+8)/2 = 9 (le PER moyen du secteur est 9).

4 La volatilité

La volatilité mesure l'amplitude des variations de cours d'une action (ou


d'un marché d'actions ou d'un autre instrument financier).

La volatilité constitue une indication du risque associé au titre. Elle est


calculée pour une période donnée et est fréquemment indiquée dans les
brochures d'information destinées aux investisseurs. Il existe plusieurs façons de
la mesurer, la plus courante étant le calcul de l'écart type de la rentabilité du
titre.

5 Le rendement annuel brut


Le rendement annuel brut s'entend avant impôt. On le calcule à l'aide du
ratio suivant :

Le rendement est calculé sur la base du dernier dividende distribué.


Certaines valeurs sont connues pour verser régulièrement un dividende
confortable.

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Ce sont des valeurs de rendement (par opposition aux valeurs de


croissance qui se développent rapidement mais dont le rendement est
généralement médiocre).

6 La liquidité

Un faible volume de transactions peut se traduire par des écarts de cours


importants nuisibles à une bonne visibilité du marché.

7 Le dividende par action


Le DPA peut être défini comme le dividende de l’exercice ramené à une
action. Il s'exprime ainsi:

Dividende de l’exercice
DPA =
Nombre d’actions

Exemple

- Dividendes de l’exercice (N) : 15 000 000


- Nombre d'actions composant le capital: 4 000 actions
- Le DPA = 15 000 000 / 4 000 = 3 750 par action

8 Le bénéfice par action (BPA)

Le BPA peut être défini comme le bénéfice net de l’exercice d'une


entreprise, ramené à une action. La prise en compte du seul bénéfice net au lieu
et place des dividendes permet de s’affranchir du facteur « politique de
distribution » spécifique à chaque entreprise. Il s'exprime ainsi :

Bénéfice net de l’exercice


BPA =
Nombre d’actions

Exemple

- Bénéfice net de l’exercice (N) : 100 000 000


- Nombre d'actions composant le capital: 4 000 actions
- Le BPA = 100 000 000 / 4000 = 25 000 par action

9 Le taux de distribution (D)

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Le taux de distribution exprime en pourcentage le bénéfice qui est


distribué aux actionnaires sous forme de dividendes.

Dividende net
D=
Bénéfice net de l’exercice

Exemple
Taux de distribution (pour une action) = 15 000 000/100 000 000 = 15%

10 Le taux de croissance du dividende (G)

Dividende (N+1) – Dividende (N)


G=
Dividende (N)

Exemple

Taux de croissance du dividende sur 2 années :


 taux d’accroissement N+ 1 / N = 16 200 000 / 15 000 000 = + 1,08
 taux d’accroissement N+2 / N+ 1 = 17 500 000 / 16 200 000 = + 1,08

Sur une période de 2 années, le taux moyen de croissance est de +8 %.

NB : Le taux d’accroissement = 1+taux de croissance

11 La capitalisation boursière

Elle correspond à la valeur d’une entreprise à partir de son cours en bourse.

Capitalisation de l’entreprise A = cours en bourse x nombre de titres

III Rentabilité et risque d’une action

2 La rentabilité d’une action

2.1 La rentabilité passée

(On cherche des informations sur la base des données issues du passé)

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Considérons une action A dont la cote est C0 à une date 0 et C1 à une date 1.
D’autre part, appelons “D1“le dividende éventuellement versé au cours de la
période 0-1 :

 la rentabilité de l’action A à une date 1 est RA1 = (C1-C0+D1)/C0

 la rentabilité de l’action A à une date 2 est RA2 = (C2-C1+D2)/C1

Conclusion

C1-C0+D1
R=
C0
Avec
R = rentabilité
C1 = cours période 1
C0 = cours période 0
D1 = dividende perçu dans la période1

2.2 La rentabilité future

La rentabilité future d’une action est liée à l’évolution des dividendes et des
cours qui peut être faite à une certaine date. Des probabilités sont affectées à ces
différentes dates. C'est-à-dire à partir des prévisions, la rentabilité par période
est déterminée avec des probabilités de réalisation.

Conséquence
On peut calculer l’espérance mathématique de la rentabilité future.
Exemple
On dispose des anticipations suivantes concernant l’action A, sachant qu’elle cote 1000 en 0.

Anticipation du cours Dividendes Probabilité

à une date “d“ possibles P(RA)

800 0 20%

1200 25 60%

1350 50 20%

TAF : Calculer l’espérance mathématique de la rentabilité de cette action.

Réponse

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NB : Il faut d’abord calculer les différentes rentabilités en tenant compte des


données du passé. Ici la seule donnée du passé est : l’action A cote 1000 en 0.

Donc à partir de la seule information du passé, on déduit les différentes


rentabilités.

Rappel : C1-C0+D1
R=
C0

Il vient :

Périodes Dividendes Probabilité


Rentabilité (RA)
0–d possibles P(RA)

0 – d1 0 20% (800-1000+0)/1000 = -0,2

0 – d2 25 60% (1200-1000+25)/1000 = +0,225

0 – d3 50 20% (1350-1000+50)/1000 = +0,4

Espérance mathématique de la rentabilité

E(RA) = ∑RAi*p(RAi) = -0,2*0,2+0,225*0,6+0,4*0,2 = 0,175 = 17,5%

2.3 Le risque d’une action

Le risque d’une action est lié à l’incertitude concernant sa rentabilité


future.

Ce risque peut être mesuré par l’écart type des rentabilités futures.

Application

Reprenons le même exemple précédent et calculons l’écart type.

Rappel : variance de RA = V(RA) = E(RA2)-(E(RA))2


E(RA2) = ∑Rai2*p(RAi) = (0,2)2*0,2+(0,225)2*0,6+(0,4)2*0,2 = 0,070375

V(RA) = 0,070375-(0,175)2 = 0,03975

Donc l’écart type = (V(RA))1/2 = (0,03975)0,5 = 19,94%.

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2.4 Rentabilité d’un portefeuille

Lorsqu’on a un portefeuille d’actions ou d’obligations, comment


détermine t-on la rentabilité ?

Cela se détermine par l’espérance mathématique de la rentabilité du


portefeuille.

E(Rp) = RA1*P1 + RA2*P2

Avec
Rp = rentabilité du portefeuille ;
RA1 = rentabilité de l’actif 1 ;
RA2 = rentabilité de l’actif 2 ;
P1 = proportion du titre 1 ;
P2 = proportion du titre 2.

Application

Soit un portefeuille de 40% d’actions et de 60% d’obligations.

Rentabilité de l’action 10% ; rentabilité de l’obligation 6%.

TAF :

1-Calculer la rentabilité du portefeuille ;

2-Calculer le risque lié au portefeuille.

Réponse :

1-Calculons la rentabilité du portefeuille

E(Rp) = 10%*40% + 6%*60% = 7,6%

2-Calculons le risque lié au portefeuille.

Calcul de la variance

V(Rp) = E(Rp2) – (E(Rp))2 = RA12*P1 + RA22*P2

= (0,1)2*0,4+(0,06)2*0,6 = 0,616%

Donc l’écart type = (0,616%)0,5=0,078

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Application

Soit un portefeuille composé de 40% d’action A, 30% d’action B et 30%


d’obligations d’état.

σ(RA)=4% ; σ(RB)=7% ; σ(Ro)=0

TAF : Calculez le risque lié au portefeuille.


Corrigé

Nous savons que la rentabilité du portefeuille est définie par :


E(Rp) = RA*PA + RB*PB+RO*PO

Donc la variance de la rentabilité est définie par :


V(RP) = V(RA*PA) + V(RB*PB)+V(RO*PO)
V(RP) = PA2*V(RA) + PB2*V(RB)+PO2*V(RO)
V(RP) = PA2*V(RA) + PB2*V(RB)+PO2*V(RO)
V(RP) = PA2* σ(RA)2 + PB2* σ(RB)2+PO2* σ(RO)2
V(RP) = (40%)2* (4%)2 + (30)2* (7%)2+(30%)2*0
V(RP) = 0,000697 donc σ(RP)=0,026

Chapitre 3- Le marché des obligations

3.1 Définition

C’est un marché sur lequel s'échangent les obligations antérieurement


émises.
Il s'agit d'un marché secondaire, comme on l'a déjà précisé. Les opérations y
sont réalisées au comptant dont les conditions d’admission sont les suivantes :
- le nombre minimal de titres à l’émission doit être au moins égal à 25 000
titres ;
- la valeur nominale minimale de l’émission doit être d’au moins 500
millions de francs CFA.

Ce marché a également connu une évolution importante et notamment


l'arrivée de nouveaux types d'obligations :
- OCA (obligations convertibles en actions),
- ORA (obligations remboursables en actions),
- OCEANE (obligation convertibles en actions nouvelles ou existantes).

3 .2 Les principaux émetteurs


L'État
Pour financer ses déficits successifs, l'État émet régulièrement des
obligations (entre autres). Du fait de leur nombre très important, l'essentiel des
transactions sur le marché obligataire porte sur des obligations d'État.

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Les sociétés privées cotées sur le marché des actions (Accor, BNP Paribas,
Carrefour, Crédit Agricole, Lafarge ...) et, plus spécialement, les grandes
banques (Crédit Agricole, BNP-Paribas, Société Générale, Caisse d'épargne ...).
Les sociétés cotées émettent peu d'obligations ordinaires et préfèrent
généralement les obligations de type OCEANE.

Les entreprises et collectivités publiques (ou semi-publiques). Exemples:


EDF, Crédit Foncier, La Poste, la région Île-de- France, la Ville de Marseille ...

Evaluation d’une obligation (modalités de cotation)


Cotation des obligations
Les obligations classiques sont en principe cotées :
- en pourcentage de la valeur nominale ;
- et au pied du coupon (coupon couru non inclus).
Ce mode de cotation permet une meilleure lisibilité des cours des obligations,
notamment en neutralisant des éléments techniques tels que :
- les dates différentes de paiement des coupons ;
- l’incidence des intérêts courus sur la valeur des obligations.

3.3 Principe général : Valeur théorique d’une obligation et taux d’intérêt


La valeur totale ainsi que la valeur cotée d’une obligation varient en sens
contraire de la variation du taux d’intérêt.
“Quand le taux d’intérêt diminue le cours augmente et inversement“.

3.4 Calcul de la valeur théorique d’une obligation


La valeur théorique d’une obligation est égale à la valeur actuelle des
annuités restant à percevoir calculée au taux du marché et divisée par le nombre
d’obligations encore en vie.

Avec : C = cours de l’obligation ;


a = montant de l’annuité ;
r = taux du marché ;
k = durée restante.
Cette fonction est une fonction décroissante du taux du marché. En effet, lorsque :
- r (taux du marché) augmente, C (valeur de l’obligation) diminue ;
- r (taux du marché) diminue, C (valeur de l’obligation) augmente.

Application

Considérons un emprunt obligataire dont les caractéristiques sont les suivantes :


- date d’émission : 15 septembre N ;
- prix d’émission : 995 ;
- valeur nominale : 1 000 ;
- prix de remboursement : 1 020 ;

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- modalité de remboursement : « in fine » ;


- taux d’intérêt : 10 % ;
- durée de l’emprunt : cinq ans.
Deux ans plus tard, le taux d’intérêt sur le marché financier est :
1. 12 % ;
2. 9 %.

TAF : Calculer la valeur d’une obligation en envisageant les deux hypothèses de taux.

Corrigé
1. Le taux du marché est de 12 %
C = 1 000 x 10 % x (1,12)-1 + 1 000 x 10 % x (1,12)-2 + 1 000 x 10 % x (1,12)-3
+ 1 020 x (1,12)-3
= 966,20

Le souscripteur, à cette date, doit encore percevoir : le montant des trois


derniers coupons + la valeur de remboursement. Le tout actualisé au taux du
marché.

2. Le taux du marché est de 9 %


C = 1 000 x 10 % x (1,09)-1 + 1 000 x 10 % x (1,09)-2 + 1 000 x 10 % x (1,09)-3
+ 1 020 x (1,09)-3
= 1 040,76
L’exemple nous montre bien la relation inverse entre la valeur de
l’obligation et le taux d’intérêt. En effet, lorsque le taux du marché diminue le
cours de l’obligation augmente.

3.5 Coupon couru-Les intérêts courus

Ils représentent la fraction du coupon couru entre le dernier versement du


coupon et la date de négociation de l’obligation. Il est exprime en % de la valeur
nominale.

Date de paiement
Du dernier coupon
Date du jour (J)

(d)

La date du jour (J) correspond au jour de l’observation ou de négociation


de l’obligation. La période (d), qui s’écoule entre la date du paiement du dernier
coupon et la date du jour (J), servira de base au calcul du paiement du coupon
couru (C/C), selon la méthode des intérêts simples.

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Vxi%xd
C/C en (F) =
365

Avec:
- C/C : coupon couru en francs ;
- V: valeur nominale en francs de L’obligation ;
- i %: taux nominal ou facial (annuel) en pourcentage ;
- d: durée entre la date de paiement du dernier coupon et la date du jour (J).

Le coupon couru peut aussi s'exprimer en pourcentage de la valeur nominale :

Coupon couru
C/C en (%) =
Valeur nominale

Le calcul du coupon couru est nécessaire en particulier lorsque son


détenteur revend son obligation. La revente de l’obligation comprend le coupon
et l’obligation (ou créance) elle-même et la fraction des intérêts courus, jusqu'a
la date de revente.

Application
Un emprunt obligataire a été émis le 1er septembre N au taux de 6 %,
Valeur nominale : 700 000. Un opérateur souhaite acheter une obligation le 15
novembre N.
Quel sera le montant du coupon couru à cette date?

Corrigé
Il faut tout d'abord calculer le nombre de jours séparant la date du dernier
versement du coupon (1er septembre N) et la date de négociation de l’obligation
(15 novembre N).
Soit 30 jours + 31 jours +15jours = 76 jours
Coupon couru: 700 000 x (76/365) x 6 % = 8 745.
Coupon en pourcentage : 8 745 / 700 000 = 1,25 %

3.6 Valeur au pied du coupon de l’obligation


La cotation au pied du coupon d'une obligation signifie que le cours de
l’obligation sera exprime hors prise en compte du coupon couru.

Le cours de l’obligation est exprimé en pourcentage de sa valeur nominale :


- Si l’obligation cote au pied du coupon, « 100 % », la valeur de marché de
l’obligation est identique à la valeur nominale ;
- Si l’obligation cote au pied du coupon, au-dessus de « 100 % », la valeur
de marché de l’obligation est supérieure a la valeur nominale (le cours de
l’obligation a donc augmenté), le détenteur de l’obligation réalise une plus-value
potentielle, si l’émission a été faite au pair (c'est-à-dire a la valeur nominale) ;

17
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

- Si l’obligation cote au pied du coupon, au-dessous de « 100 % », la valeur


de marché de l’obligation est inférieure à la valeur nominale (le cours de
l’obligation a donc baisse), et le détenteur de l’obligation réalise une moins
value potentielle.

3.7 Cote boursière d’une obligation classique


Contrairement aux actions, les obligations autres que celles convertibles
(ou échangeables) en actions sont cotées en pourcentage de la valeur nominale et
au pied du coupon (coupon couru non inclus).
Prix de l’obligation = Cours au pied du coupon + coupon couru

Exemple
Une obligation de valeur nominale de 500 000 cote 99 % (495 000). La
cote de l’obligation indique à coté du cours la proportion du coupon couru en %
de la valeur nominale.

3.8 Taux actuariel brut ou taux de rendement actuariel


Le taux de rendement actuariel est le taux qui permet mathématiquement
d'égaliser les flux décaissés et les flux encaissés liés à un même projet (actions,
obligations, investissements).

La notion de taux de rendement actuariel d'une obligation signifie que l’on


se place du coté du détenteur de l’obligation (souscripteur à l’émission ou
acheteur ultérieur).
Si L’on se plaçait du coté de l’émetteur, on parlerait plutôt de taux de
revient, puisqu'il s'agit pour l’émetteur d'une ressource présentant un coût.
Le taux de rendement actuariel à la date t est détermine à partir du cours
de l’obligation et de l’ensemble des annuités actualisées qui restent à percevoir.

On pourra rappeler que le taux actuariel peut être calculé à n'importe


quelle date (à l’émission ou plus tardivement avant le remboursement de
l’obligation), pour cela il suffira d'établir l’équivalence entre :
- la valeur de l’obligation à cette date ;
- et l’ensemble des annuités restant à percevoir, actualisées à un taux (t).

A l’émission, le taux de rendement actuariel est une caractéristique


traditionnelle de l’emprunt puisqu'il permet de comparer plusieurs émissions
dont les conditions diffèrent. Il figure obligatoirement dans la note d'information
publiée par toute société désirant procéder à une émission obligataire.

NB : L’épithète brut signifie que les incidences fiscales n’ont pas été prises en compte.

Application

18
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

Un emprunt obligataire a été émis au pair, le 1er janvier N-2 au taux facial de 9 % à la
valeur nominale de 5 000 000. Cet emprunt est remboursable in fine sur 5 ans. La valeur de
remboursement est fixée à 5 200 000. Le 1er janvier N, cette obligation cote 120 %.
Calculer le taux actuariel brut de l’obligation.

Corrigé
Pour répondre à cette question, il est nécessaire dans un premier temps de déterminer :
- les intérêts annuels payés : (5 000 000 x 9 % = 450 000) ;
- le cours de l’obligation au 1er janvier N est de : 5 000 000 x 1,2 = 6 000 000 ;
- durée restant à courir : 3 ans.

Puis, dans un deuxième temps, de positionner les encaissements et décaissements


associés à chaque période.

6 000 000 = 450 000 (1 + i)-1 + 450 000 (1 + i)-2 + 450 000 (1 + i)-3 + 5 200 000 (1 + i)-3

Le taux (i) = +3,195 % (solution fournie par calculatrice financière)

3.8 Les indicateurs de gestion des obligations classiques


(La mesure du risque)

Le risque d'une obligation à taux fixe varie en fonction inverse du taux


d'intérêt du marché. Le cours des obligations à taux fixe baisse lorsqu'il y a
hausse du taux sur le marché et inversement.

Cette baisse (du cours de l’obligation) est d'autant plus faible que l’on sera
proche de l’échéance. Ce risque ne concerne que les détenteurs qui cherchent à
liquider leur position avant l’échéance (l’horizon d'investissement de ces
derniers est différent de la durée de vie de l’obligation).

D'une manière générale, pour un montant investi donné, le capital dont


disposera l’investisseur au terme de son horizon de temps (H) dépendra du
taux auquel il pourra réinvestir les coupons et de l’échéance des obligations
détenues.

Mesure du risque (maturité-duration-sensibilité)


Pour comprendre l’influence nette qu'exercent les fluctuations des taux
d'intérêt sur le capital acquis par le détenteur de l’obligation au terme de

19
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

l’horizon qu'il s'est fixé, il faut introduire les notions de maturité, sensibilité et
duration.

3.8.1 Maturité
La notion de maturité est aussi appelée « durée de vie résiduelle ». Elle exprime
le temps devant s'écouler entre :
- une date quelconque ;
- et la fin de vie de l’emprunt (la fin de vie est fixée contractuellement entre
l’émetteur et le souscripteur dès le départ).

Plus on s'approche du remboursement final de l’emprunt, plus la maturité se


réduit. La maturité est une indication de la durée de vie restant à courir d'une
obligation, et donc de la durée de son exposition à un risque de taux (pour les
obligations à taux fixe).

Plus la maturité sera grande (ex.: 10 ans), plus l’obligation sera


susceptible d'être affectée par les variations de taux d'intérêt. En conséquence et
de manière générale, plus la maturité est grande, plus le montant de la
rémunération servi devrait être plus important.

Retenons : Maturité = durée de vie restante de l’obligation et le risque lié à


la maturité c’est la fluctuation du taux de marché.

3.8.2 Duration
La duration est une mesure de la durée de vie moyenne d'une obligation
non encore remboursée (exprimée en années) à une date considérée. Elle se
calcule par la moyenne arithmétique des flux actualisés et pondérés par les poids
respectifs des différentes échéances.

20
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

- (Fj): flux de capital ;


- (tj): durées entre la période (0) et l’échéance considérée.

En posant Fj, le versement de l’année j (amortissement et intérêt) ; et i, le


taux d'intérêt du marché, la duration d'une obligation est le rapport entre :
- au numérateur, la somme des flux (Fj) pondérés par les périodes
respectives (tj). Ces flux comprennent les intérêts et le capital remboursé
(chaque flux étant actualisé au taux du marché (t) ;
- au dénominateur, la somme des flux du capital (hors intérêts) actualisés à
ce même taux (t).

Mathématiquement, la duration d'une obligation s'écrit :

∑tjxFjx(1+i)-tj
D=
∑Fjx(1+i)-tj

La duration est une meilleure mesure de la durée d’une obligation que la


maturité car elle tient compte des flux monétaires intermédiaires. Pour
l’obligation à coupon 0, la duration est égale à la durée de vie.

Retenons : Duration = durée moyenne de “remboursement“ de l’obligation et le


risque lié à la duration est que, si je (le souscripteur) met plus de temps pour
récupérer mon argent, je court plus de risque.
Calcul : le calcul de la duration est “basé“ sur “l’actualisation des flux“

A savoir
Une duration de 5,3 signifie qu'un investisseur récupère son investissement initial au bout de
5,3 années. Un investisseur avisé qui s'intéresse au marché obligataire, doit choisir les
obligations en fonction de leur duration et leur sensibilité.

Application
Un emprunt obligataire a été émis le 1er janvier N au taux facial de 8 % à la
valeur nominale de 1 000 000. Cet emprunt est remboursable in fine au terme
des 5 ans et à la valeur nominale.
Calculer sa duration.

Corrigé

Années Flux Flux actualisés Tj x Flux actualisés


1 80 000 74 074 74 074
2 80 000 68 587 137 174
3 80 000 63 507 190 520
4 80 000 58 802 235 210
5 1 080 000 735 030 3 675 149
21
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

Total 1 000 000 4 312 127

Duration = 4 312 127/ 1 000 000 = 4,3 années

Commentaire
- Si on anticipe une baisse des taux, une hausse des cours des obligations
devrait se produire : acquisition d'obligations très sensibles et donc à forte
duration (les emprunts in fine ont une duration très longue mais les
emprunts à coupon zéro sont encore plus intéressants puisqu'ils versent un
coupon unique capitalisé).

- Si on anticipe, au contraire, une hausse des taux (baisse des cours des
obligations) : L’acquisition d'obligations à faible duration est préconisée.

3.8.3 Sensibilité
La sensibilité peut se définir comme la variation du cours d'une
obligation, entraînée par la variation “d'un point“ du taux d'intérêt sur le marché
obligataire.

La sensibilité est exprimée en pourcentage, et elle est en principe


négative, puisque la hausse de taux entraîne une baisse des cours des obligations
à taux fixe.

Mathématiquement, la sensibilité d'une obligation peut s'écrire :

∆C

C
Sensibilité (s) =
∆t

Avec
∆C = variation du cours de l’obligation
C = cours de l’obligation
∆t = variation du taux d’intérêt du marché = 1.

C’-C
Ou encore S =
C

Une autre expression de la sensibilité est mise en évidence par le biais de la


duration (D) :

-D
S =

22
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

(1+t)

Application
En reprenant les données précédentes, la sensibilité serait égale à :
S = - 4,3 / (1 + 0,08) = - 3,98
Une forte sensibilité (dans notre exemple S = -3,98) signifie que le cours de
l’obligation étudiée devrait croître de +3,98 %, si les taux d'intérêt baissent de 1 point.
Inversement, une hausse des taux de 1 point provoquerait une baisse de -3,98 % du cours des
obligations.

Retenons
En résume, la sensibilité permet de mesurer le degré d'exposition au
risque de taux d'une obligation.
Rappelons que le cours des obligations évolue en sens inverse des taux d'intérêt
sur le marché obligataire. Ce qui explique que la sensibilité soit exprimée avec
un signe (négatif).

La sensibilité est un paramètre important dans la gestion du risque et donc


des performances d'un portefeuille d'obligations.

Un gestionnaire qui anticipe une baisse des taux d'intérêt sur le marché (et
donc une hausse des cours des obligations) devra acheter des obligations à taux
fixe, à forte sensibilité, s'il veut accroître ses performances de son portefeuille
obligataire.

3.9 Relation entre sensibilité et duration


Il existe une relation entre la sensibilité (S) et la duration (D). Celle-ci est
la suivante :

-D
S =
(1+t)

La sensibilité est directement proportionnelle à la duration. La sensibilité


d’un emprunt diminue au fur et à mesure qu’on se rapproche de son échéance.

3.10 Prime de risque: risque de défaut

Une caractéristique d'une obligation est le risque de défaut qui y est


attaché. Tout prêteur, qui voit son émetteur se trouver dans l’incapacité de payer
ses intérêts et de lui rembourser le capital, encourt un risque financier appelé
risque de défaut.

23
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

Rappelons qu'une obligation est une simple créance, par lequel


l’obligataire (créancier ou prêteur) met à disposition une somme d'argent à
l’emprunteur (émetteur ou débiteur), à charge pour ce dernier de lui payer des
intérêts et de lui rembourser le capital prêté.

Plus ce risque est élevé, plus le prêteur exigera une rémunération (taux
d'intérêt) plus importante. Nous pourrions citer l’exemple du cas des obligations
pourries (junks bonds), qui attribuent à leurs détenteurs des rendements
exorbitants, mais avec des risques élevés de défaut…

Inversement, il existe des catégories d'obligations qui ne présentent pas de


risque de défaut, compte tenu de la qualité de l’émetteur (obligations du Trésor),
ce qui explique que le rendement de ces obligations soit plus faible que les
précédentes.

3.11 Taux de rotation d’une obligation

Le taux de rotation d’une obligation est le rapport du volume des


échanges (en titres) sur la quantité de titres non encore amortis.
Soit VT, le volume (en titres) des transactions, N, le nombre de titres en
circulation, le taux de rotation, TR est :

VT
TR = x 100
N

Interprétation du résultat ; par exemple TR = 20%


Pour 100 obligations en circulation, 20 obligations sont échangées en
une séance de cotation.

EXERCICE : Calcul de la sensibilité d’une obligation


Valeur nominale 10 000 ; Prix d’émission 9 000 ; Valeur de remboursement
1 100 ; coupon 1 000 ; durée 5ans in fine.
TAF
1- Calculer la valeur de l’obligation à 12% ;
2- Calculer la valeur de l’obligation à 13% :
3- Calculer la sensibilité de l’obligation à l’émission.

Corrigé
1-Calculons la valeur de l’obligation à 12%

0 1 2 3 4 5

24
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

1000 1000 1000 1000 1000


1100

Vth = 1000(1-(1+t)-5)/t + 1100(1+t)-5 = 4228,95

2- Calculons la valeur de l’obligation à 13%

Vth = 1000(1-1,13-5)/0,13 + 1100(1,13)-5 = 4114,27

3-La sensibilité à l’émission

∆C

C - 2,71%
Sensibilité (s) = = = - 2,71
∆t 1%
Interprétation : Lorsque le taux d’intérêt augmente de 1%, la valeur de
l’obligation baisse de 2,71%

DEUXIEME PARTIE
LA BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES

Section 1: PRESENTATION ET ORGANISATION DE LA BRVM

1.1. Présentation, Historique et rôle


La bourse régionale des valeurs mobilières ou BRVM, est une institution financière
spécialisée, créée le 18 décembre 1996 conformément à une décision du conseil de
ministres de l'UEMOA prise en décembre 1993. La BRVM a démarré ses activités le
16 septembre 1998, elle est chargée d’organiser et d’assurer la bonne fin des
transactions sur les valeurs mobilières et d’en informer le public. Pour ce faire, elle
accomplit les missions suivantes :
- L’organisation du marché ;
- La publication des cours et des informations boursières ;
- La promotion et le développement du marché des valeurs mobilières.
La BRVM est une société anonyme de droit ivoirien avec Conseil d’Administration.
Cette bourse est commune aux huit (08) pays suivants de l'Afrique de
l'Ouest :

 Bénin
 Burkina Faso
 Guinée-Bissau
 Côte d'Ivoire
 Mali
 Niger
 Sénégal
 Togo.

25
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

Le siège de la BRVM est basé à Abidjan en Côte d’Ivoire.


La BRVM est représentée dans chaque État de l’UEMOA par une Antennes
Nationale de Bourse (ANB), qui a, notamment, pour mission :
- d’assister les acteurs locaux du marché (SGI, Émetteurs, Investisseurs et autres
acteurs) ;
- d’assurer la diffusion des informations du marché ;
- d’organiser la promotion locale du marché financier ;
- de représenter la BRVM et le DC/BR auprès des Autorités administratives
nationales.

Chaque ANB est reliée au siège par un relais satellitaire qui assure
l'acheminement des ordres et des informations à tous les investisseurs de la Bourse de
façon équitable.

Rôle de la BRVM
Le rôle premier de la Bourse est d'organiser le marché.
Les prix pratiqués (cours) découlent de la rencontre de l'offre et de la demande des
titres. Ainsi:

 lorsque la demande dépasse l'offre, les prix montent ;


 lorsque l'offre est plus forte que la demande, les prix baissent ;
 lorsque l'offre et la demande se rencontrent, une transaction a lieu à un prix
d'équilibre qui convient aux deux parties.

1.2. Organisation et fonctionnement de la BRVM


1.2.1. Organisation de la bourse
Le marché boursier de la zone UEMOA repose sur deux catégories d'acteurs : « les
autorités du marché » et les « intermédiaires financiers ». Les premiers assurent
le respect des droits des épargnants et garantissent le respect par les différents acteurs des
procédures permettant d'éviter des déconvenues dans le fonctionnement du marché. Le
second groupe est constitué d'intervenants commerciaux qui assurent des fonctions
spécifiques contre rémunérations sous forme de commission.
L'investissement en Bourse se fait par l'entremise d'une Société de Gestion et
d'Intermédiation (SGI). Celle-ci exécute les ordres d'achat et de vente qui lui sont
transmis, effectue la tenue de compte et conseille dans la gestion de portefeuille. Les
titres échangés sont comptabilisés auprès de la SGI ou du Conservateur. Le compte auprès
de la SGI est appelé compte titre; il est semblable à un compte de dépôt ordinaire, sauf
qu'il est destiné à recevoir des titres.

Les ordres d'achat et de vente, saisis par la SGI à l'Antenne Nationale de Bourse (ANB) de
l'un des pays de l'UEMOA, sont acheminés dans le système de négociation, situé au
siège social à Abidjan, via le réseau satellite.

Cheminement d'une opération d'achat ou vente


26
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

1. Communication de l'ordre d'achat ou de vente à une SGI.


2. Enregistrement et saisie, par la SGI, de l'ordre dans le système de négociation à
l'Antenne Nationale de Bourse.
3. Centralisation au site Central de tous les ordres d'achat et de vente venus de toutes
les l'Antenne Nationale de Bourse.
4. Après confrontation des ordres d'achat et de vente et détermination des prix, la
transaction est enregistrée, puis confirmé successivement par courrier par la Bourse à
la SGI, puis par la SGI au client.

Les séances de cotation sont depuis septembre 2013 continue.

Règlement des transactions


Ordre d'achat : le donneur d'ordre doit obligatoirement avoir en compte auprès de la
SGI fonds nécessaires au règlement de la transaction. Celle-ci entraînera simultanément le
crédit du compte titre et le débit du compte espèces et ce pour permettre à la SGI
d'honorer ses obligations vis-à-vis du Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC /
BR), le Se jour ouvré suivant le jour de la transaction.

Ordre de vente: le donneur d'ordre de vente doit avoir les titres en compte auprès
de la SGI, au moment de passer son ordre. La transaction entraînera, le débit du
compte titre et le crédit du compte espèces, ceci à la suite du virement ordonné par le
DC/BR au profit de la SGI, le 5e jour ouvré suivant le jour de transaction.

1.2.2. Fonctionnement de la bourse


La bourse Régionale des valeurs Mobilières (BRVM) est une bourse entièrement
électronique. Le site central, situé à Abidjan, assure les services de cotation, de négociation
ainsi que les services de règlement/livraison de titres.
A partir des postes de travail installés dans leurs locaux ou ceux dans les Antennes
Nationales de bourse des pays de l’Union Économique et monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), les agents des sociétés de gestion et d’intermédiation(SGI) peuvent :

 Saisir les ordres de la bourse et les transmettre au Site Central via le réseau satellite ;
 Consulter et éditer les résultats de cotation ;
 Consulter les informations statistiques du marché et du Dépositaire central ;
 Obtenir la diffusion des informations.

Les principes retenus pour la mise en place du marché boursier de la BRVM


obéissent à la fois au souci de conformité aux standards internationaux et à celui de
son adaptabilité à l’environnement socio-économique de l’UEMOA. L’égalité quant à
l’accès à l’information, au traitement des investisseurs, au coût d’accès au réseau, quel
que soit le lieu d’implantation de l’opérateur économique, forment les points cardinaux.

Le marché se caractérise comme suit :


 un marché centralisé dirigé par les ordres, c’est –à-dire le cours d’une valeur, est
déterminé par la confrontation des ordres d’achat et de vente collectés avant la
cotation ;
27
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

 les séances ont évolué depuis septembre 2013 vers une séance de cotation en
continu ;

 un marché au comptant avec dénouement glissant des transactions, qui


permettent aux opérateurs de connaitre avec précision la date à la quelle ils devront
faire face à leur engagements. Lors de son démarrage, la BRVM a retenu un
dénouement des transactions à J+5 (jour de négociation plus 5 jours ouvrés) qui
doit évoluer vers les préconisations internationales en la matière, soit un dénouement
à J+3 ;

 des transactions garanties, grâce à la mise en place d’un Fonds de Garantie du


marché alimenté par les SGI pour pallier une éventuelle défaillance ;

 la conservation et la centralisation des titres par un Dépositaire


Central/Banque de Règlement et leur circulation exclusive sous une forme
dématérialisée.

1.2.2.1. Schéma d'organisation de la BRVM


L'organisation de la Bourse régional des marchés financier de l'Afrique de l'ouest vise
à lui permettre de jouer son rôle de marché communs à huit pays tout en assurant
et garantissant le respect des intérêts de différentes parties.

1.2.2.1.1. Autorités et gestionnaire du marché


La Bourse Régionale des Valeurs mobilières repose sur un trépied constitué :
 du Conseil régional de l'Épargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF);
 de la Bourse Régionale des valeurs mobilières SA (BRVM.sa) ;
 du Dépositaire Central /Banque de Règlement (DC/BR).

1.2.2.1.2. Conseil régional de l'Épargne Publique et des Marchés Financiers


(CREPMF)

Le Conseil Régional de l’Épargne Publique des Marchés Financiers (CREPMF) est un


organe de surveillance du marché financier régional. le marché est placé sous son autorité.
Il est chargé de réglementer et d’organiser l’appel public à l’épargne, d’assurer
l’habilitation et le contrôle des intervenants mais aussi de veiller à la régularité des
opérations de bourse.
Parmi les liaisons qui assurent la circulation des capitaux, le marché financier constitue un
circuit spécialisé sur lequel s'opèrent les transactions de capitaux essentiellement à long
terme contrairement au circuit financier traditionnel. Il comporte deux compartiments
complémentaires que sont :

- le marché primaire qui est celui réservé aux nouvelles émissions. C’est sur ce marché
que les collectivités publiques ou les sociétés privées à directement
aire appel public à l'épargne peuvent pour obtenir les capitaux de longue durée
nécessaires à la satisfaction de leurs besoins de financement. En contrepartie des capitaux
ou des biens qu'elles recueillent sur ce marché, les collectivités et les sociétés émettent
des va leurs mobilières (titres de capital ou de créance) qui matérialisent les droits
acquis par ceux qui ont apporté ces capitaux.

28
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

- le marché secondaire ou marché boursier à proprement parler, qui est le lieu des
échanges de titres. Il permet la confrontation des ordres des demandeurs et des
vendeurs de valeurs mobilières déjà émises et acquises. Ceci justifie son appellation
". de "marché du vieux" ou "marché de l'occasion" par opposition au "marché du
neuf' que constitue le marché primaire.

1.2.2.1.3. Sa mission
Le CREPMF est investi d'une mission générale de protection de l'épargne investie en
valeurs mobilières, produits financiers négociables en bourse et en tout autre placement
donnant lieu à une sollicitation de l'épargne de l'UEMOA.
A ce titre, il est seul habilité à :
- réglementer et à autoriser les opérations du marché,
- formuler le cas échéant, un véto sur l'introduction des sociétés à la cote de la
BRVM;
- habiliter et contrôler l'ensemble des structures privées du marché,
notamment la BRVM, le DC/BR les intervenants commerciaux (SGI, les SGP,
les Conseils en Valeurs Mobilières, les Apporteurs d'Affaires, les
Démarcheurs) et les Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières.

1.2.2.1.4. Les intermédiaires commerciaux et autres acteurs du marché


Les activités de la Bourse régionales de valeurs mobilières de l'UEMOA s'appuient sur un
ensemble d'intermédiaires financiers qui ont le monopole de certaines opérations
(introduction en bourse, négociation,...). Il est possible de les regrouper en cinq grandes
catégories:
 les sociétés de gestion et d'intermédiation (SGI);
 les sociétés de Gestion de Patrimoine (SGP);
 les Conservateurs;
 les Apporteurs d'affaire;
 les Démarcheurs.

Chaque catégorie d'intermédiaire joue un rôle relativement précis dans le fonctionnement du


marché. Pour accéder à l'une de ces catégories, l'opérateur doit disposer d'un agrément du
Conseil Régional de l'Épargne public et des marchés Financiers (CREMPF).

Section2 : LES VALEURS MOBILIERES ET LES PRODUITS DERIVES

1-Définition

Les valeurs mobilières sont des titres négociables et transmissibles représentant des
droits d’associés ou des droits de créanciers. Ces valeurs sont susceptibles de procurer des
revenus à leurs détenteurs. On distingue deux sortes de valeurs mobilières :

- les valeurs mobilières à revenu variable qui confèrent à leur propriétaire le droit de
vote aux assemblées générales et le droit de recevoir une partie du bénéfice en cas de
distribution : ce sont les actions ;

29
Étude du Marché Financier Consultant : Flavien HOUEKPON IPEC 4 SOIR-GROUPE CSI

- les valeurs mobilières à revenu fixe, appelées obligations, donnant droit aux intérêts.

Les valeurs mobilières sont émises par les sociétés par action, l’Etat et les collectivités
publiques. Leur émission n’est pas autorisée aux particuliers et aux sociétés n’ayant pas la
forme de société par action. Les valeurs mobilières peuvent être cédées par tradition ou par
inscription sur le registre de l’émetteur.

NB : La distinction stricte entre les deux groupes de valeurs mobilières s’est progressivement
estompée avec l’apparition de nouveaux titres plus sophistiqués qui s’intercalent entre les
deux formes.

2-Les différents types de valeurs mobilières

2.1 Les actions

Les actions sont émises exclusivement par les sociétés par action. Les actions, titres de
propriété, donnent à leur propriétaire la qualité d’associé. L’actionnaire a alors plusieurs
droits :

-le droit de participer aux assemblées générales des actionnaires ;

- le droit proportionnel sur la gestion de la société (droits de vote lors des assemblées
générales en proportion des actions détenues) ;

- droit aux dividendes ;

- droit de recevoir les documents de gestion (bilan, compte de résultat, annexes) ;

- droit sur l’actif social ;

En cas de liquidation, après le paiement de tous les créanciers, l’actif restant est réparti entre
les actionnaires proportionnellement au nombre de titres détenus : « C’est le boni de
liquidation ».

-droit préférentiel de souscription lors de l’augmentation du capital.

Remarque : Les différentes catégories d’actions

a- Selon le mode de libération

On aura les actions d’apports ou actions numéraires. Les actions en numéraires sont
souscrites en espèce, par compensation de créances ou se réalisent par incorporation des
réserves. Les actions d’apports sont souscrites avec des apports en nature (machine, matériel
de production …).

b- Selon les caractères particuliers

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 Les actions de priorité ou actions privilégiées donnent à leurs propriétaires d’avoir


un dividende avant les actionnaires ordinaires. Elles peuvent également donner droit à un
remboursement prioritaire lors de la dissolution de la société.

 Les actions à vote double donnent droit à deux voix à leurs propriétaires lors des
assemblées générales.

Cet avantage est accordé aux actionnaires qui ont fait la preuve d’une certaine fidélité dans la
société en conservant leurs actions pendant au moins deux ans.

 Les actions de jouissance sont des actions amorties. Elles n’ont plus de valeur
nominale, mais le propriétaire perçoit toujours les dividendes ordinaires.

NB : Les parts de fondateurs ou parts bénéficiaires sont des titres remis gratuitement aux
fondateurs. Leur valeur nominale est nulle et elles ne font pas partie du capital. Cependant
elles donnent droit à recevoir une partie des bénéfices à distribuer et au boni de liquidation.

Ces droits s’exercent après le premier dividende (intérêts statutaires) et après le


remboursement du capital nominal.

2.2 Les obligations

L’obligation est un titre de créance de longue durée qui donne à son détenteur « la qualité de
créancier ». L’obligation est un titre négociable, elle est émise par l’Etat, les institutions
financières, les entreprises et les collectivités publiques. Elle est une fraction d’un seul et
même emprunt global. Elle est une valeur mobilière à revenu fixe.

 Caractéristiques principales de l’obligation

A l’émission d’un emprunt obligataire, le contrat doit préciser :

- le prix de l’émission : Si ce prix est égal à la valeur nominale, on dit qu’il s’agit d’une
émission au pair. Le prix de l’émission est en dessous du pair quand le prix est
inférieur à la valeur nominale ;

- la durée de l’emprunt : elle varie à la convenance de l’émetteur ;

- le prix de remboursement : soit au pair, soit au-dessus du pair. Quand il est au-dessus
du pair il y a « une prime de remboursement » ;

- les modalités de remboursement : il existe plusieurs modalités de remboursement ; on


retiendra ici « le remboursement in fine », c'est-à-dire le remboursement à l’échéance
en une seule fois, et le remboursement « par tirage au sort ».

2.3 Des produits financiers dérivés

2.3.1 L’obligation convertible

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L’obligation convertible à tout moment est un titre qui peut être converti en action à
l’initiative du porteur selon les modalités arrêtées au contrat d’émission. Son détenteur jouit
donc des droits de propriétaire d’obligation classique mais il a la possibilité d’y substituer
une position d’actionnaire. A la conversion, ces obligations permettent l’augmentation du
capital de l’émetteur. Comme l’obligation convertible bénéficie en plus d’une rémunération
fixe, elle surcote légèrement par rapport à l’action. C’est un produit qui permet de
s’intéresser à une entreprise dont les perspectives sont réelles et bonnes.

2.3.2 L’obligation à bons de souscription d’actions (O.B.S.A)

C’est un titre mixte qui se décompose comme suit :

- une obligation classique émise à un taux inférieur à celui du marché ;

- à chaque obligation, sont attachés à l’émission, un ou plusieurs bons détachables


immédiatement et négociables en bourse, donnant droit à celui qui les détient de
souscrire selon les modalités définies dans le contrat d’émission, à une ou plusieurs
actions de l’émetteur, à tout moment pendant une durée de plusieurs années, à un prix
connu à l’origine.

Ce titre offre des similitudes avec l’obligation convertible, l’émetteur lève des fonds
immédiatement sur le marché obligataire à des conditions préférentielles (l’écart de taux à
l’émission par rapport au marché, est la contrepartie « du droit acquis pour entrer
ultérieurement dans le capital si l’investisseur le souhaite). Il réalise ultérieurement et de
façon conditionnelle une augmentation de capital échelonnée dans le temps avec un prix
d’émission supérieur le plus souvent au cours de bourse actuel.

2.3.3 Le Certificat d’investissement

C’est un titre assimilable à une action d’un genre particulier. Sa création est autorisée dans
une proportion qui ne peut être supérieure au quart du capital social. Le droit de vote est
« détaché et conservé par la société émettrice » sous forme de certificat de vote. Cette
opération permet à la société d’augmenter ses fonds propres, tout en évitant un changement
de majorité ou pire la perte de contrôle de la société.

L’émission des certificats doit être autorisée par une « assemblée générale extraordinaire ».
Les émetteurs sont les sociétés privées, les entreprises publiques et les entreprises du secteur
coopératif. Elle (opération) permet à l’initiateur de se faire de la liquidité. Comme l’action, le
certificat d’investissement est rémunéré par attribution de dividendes.

2.3.3 Les titres participatifs

Créés au bénéfice des entreprises publiques et des entreprises du secteur coopératif, les titres
participatifs sont considérés « fiscalement comme des obligations ». Ils offrent un intérêt
minimum plus un complément un complément qui varie selon un indicateur relatif à la santé
financière de l’entreprise émettrice.

Cet indicateur portera sur le chiffre d’affaires, le résultat et la valeur ajoutée. Mais à la
différence des obligations, il ne donne pas droit à un remboursement avant la liquidation de

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la société ou à l’initiative de celle-ci l’expiration d’un délai supérieur à sept ans. Il constitue
aussi un moyen pour les entreprises publiques, d’augmenter leurs fonds propres en faisant
appel l’épargne privée sans modifier le pouvoir au sein de la société.

Section 3 : LE CHANGE

Cours des devises


Le cours d’une devise s’exprime nécessairement par référence à une autre devise. Il
existe traditionnellement deux méthodes de cotation : la cotation au certain et la cotation à
l’incertain.
*La cotation au certain consiste à indiquer le montant de devises pour une unité de
monnaie nationales :
1FCFA = 0.00152449 Euro
*La cotation à l’incertain consiste à exprimer une unité de devise en monnaie locale.
1 USD = 605FCFA
Sur le marché, il existe toujours deux cours : un cours d’achats et un cours de vente.
Par exemple, si une banque cote le $US à 686,10 – 686,50 ; cela veut dire qu’elle achète le
dollar à 686,10 et qu’elle le vend à 686,50 ; l’écart entre les deux cours est le spread.

Notion de position de change

La position de change est la différence entre les devises qu’une entreprise possède (ou celles
qu’elle va recevoir), et les devises qu’elle doit livrer.

Position de change : Σ avoirs – Σ dettes de même devise et même échéance.


• Si sur une échéance donnée, les flux ne s’équilibrent pas, la position nette de change est dite
« ouverte ». Dans ce cas, l’entreprise encourt un risque de change.

• Si à une échéance donnée, les flux s’équilibrent, la position, nette de change est dite
« fermée ». Dans ce cas, l’entreprise n’encourt aucun risque de change.

Position courte ou longue dans une devise

Si les Σ dettes ˂ Σ créances dans la même devise, la position ouverte est dite « longue ».
Si les Σ dettes ˃ Σ créances dans la même devise, la position ouverte est dite « courte ».

Risque de change associé à la position de change :

Position nette de change Position commerciale pour Risque de change associé


une échéance et une devise donnée

« fermée » Aucune position ou Néant


Σ avoirs = Σ dettes dans une devise

« ouverte et longue » Σ avoirs ˃ Σ dettes dans une devise Baisse de devise

« ouverte et courte » Σ avoirs ˂ Σ dettes dans une devise Hausse de devise

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Nota:
Ne pas oublier de prendre en compte les engagements hors bilan (commande en cours
par exemple) et intérêts courus sur créances et dettes dans le calcul de la position de
change.

Exemple
A partir des informations ci-après (en dollars), calculer la position de change en dollars.
Créances clients: 20 000 ;
Prêt à la filiale située aux Etats Unis: 6000 ;
Emprunts bancaires: 10 000 ;
Intérêts courus sur les emprunts: 1000.

Commandes en cours
Commandes de clients situés aux Etats Unis: 4000 ;
Commandes à des fournisseurs situés aux Etats Unis: 9000.

Solution
Avoirs + créances : 20 000 + 6000 + 4000 = 30 000
Dettes: 10 000 + 1000 + 9000 = 20 000.
Position de change = 30 000 - 20 000 = 10 000 $
(La position de change est dite « longue »).

La gestion des positions

La gestion des positions consiste donc à classer les actifs (excédents de trésorerie ou prêts) et
les passifs (emprunts ou concours bancaires) susceptibles de générer des risques. Chaque actif
et chaque passif est positionné dans une matrice permettant de faire apparaître la position
nette de l'agent économique. Les actifs et les passifs sont regroupés, dans cette matrice, par
catégorie de risque :

 Placements et emprunts à taux fixe ;


 Placements et emprunts en devises ;
 Placements et emprunts à taux variable.

Cas de placements et emprunts à taux fixes et variables

La matrice se présente comme suite :

Taux

Taux fixes Taux variables Devises

Durée

Court terme

Long terme

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Il existe donc 6 situations. Pour chaque situation, on recherche le résultat net (c'est-à-dire la
différence entre les placements et les emprunts de même caractéristique de la position de
l'agent économique face au risque).

Si le résultat est positif pour une caractéristique donnée, on parlera de position longue
(excédent net de placement Actif > Passif); Si le résultat est négatif pour une caractéristique
donnée, on parlera de position courte (excédent net d'emprunt Actif < Passif).
On interprètera par le schéma suivant :

Actif Passif Actif Passif

Placements Emprunts Placements Emprunts

Position courte Position longue

Position d’un agent économique sur un actif réel financier


La position d'un agent économique sur un actif réel, financier ou monétaire représente la
quantité de cet actif qu'il possède augmentée de celle qu'il a à vendre ou à recevoir et
diminuée de celle qu'il a à acheter ou à livrer :

Position Quantité Quantité Quantité


sur = d’actifs + d’actifs - d’actifs
un actif possédés à vendre à acheter

Il existe donc plusieurs catégories de positions:


 la position est dite nulle ou fermée si elle est égale à 0 ;
 la position est dite longue et ouverte si elle est supérieure à 0;
 la position est dite courte et ouverte si elle est inférieure à 0.

Problème

Le résultat [R], et donc « la recherche d'instruments financiers nécessaires à la réduction


ou l'annulation des risques », c'est-à-dire les gains ou les pertes futures, est égal au montant
de la position sur l'actif sous jacent [Q] multiplié par la variation de prix de l'actif sous-jacent
[ΔP]. Dans ce cas, on a : R = Q* ΔP

Le résultat dépend donc de la nature de la position (longue ou courte) et du sens de la


variation de prix (hausse ou baisse) de l'actif sous-jacent.

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APPLICATION

Une entreprise dispose d'un portefeuille de titres d'une valeur de 9 000 000 € composé
d’obligations à taux fixe (5,5 %) échéant en N + 4 et d'excédents de trésorerie d'une valeur de
5 000 000 € composé de certificats de dépôt négociables au taux de 7 % échéant dans
six mois. Par ailleurs, dans son bilan figurent deux emprunts: un emprunt obligataire à taux
variable d'une valeur de 4 000 000 € remboursable in fine en N + 6 et de 6 000 000 € de
billets de trésorerie à taux fixe de 8,75 % échéant dans neuf mois.

TRAVAIL A FAIRE
Analyser la position de taux et expliquer le risque que court cette entreprise en cas de hausse
des taux d'intérêt.

Solution

1) Analyse de la position de taux : Construction de la matrice de position de l’agent


économique sur l’actif réel.

Taux
Taux fixe Taux variable
Durée

Actif Passif Actif Passif

Court terme 5 000 000 6 000 000

Long terme 9 000 000 4 000 000

 Globalement (tous termes confondus), on obtient les positions suivantes :

Taux fixe Taux variable

14 000 000 6 000 000 0 4 000 000

Position longue Position courte


(Elle est en situation de prêt) (Elle est en situation d’emprunt)

 Il est nécessaire d’affiner les positions sur les taux fixes (court terme – long terme)

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Taux fixe – court terme Taux fixe – long terme

5 000 000 6 000 000 9 000 000 0

Position courte Position longue


(Elle est en situation d’emprunt) (Elle est en situation de prêt)

Conclusion

-L'entreprise se trouve en position longue sur les taux fixes à long terme de 9 000 000 €;
-L'entreprise se trouve en position courte sur les taux fixes à court terme de 1 000 000 € ;
-L'entreprise se trouve en position courte sur les taux variables à long terme de 4 000 000 €.

On peut donc apprécier le risque selon la position de l'entreprise.

En cas de hausse des taux:

 En position longue sur les taux fixes à long terme une hausse des taux entraîne pour
l'entreprise une perte. (Elle n'obtient pas les produits financiers attendus d'une
augmentation des taux.)

 En position courte sur les taux fixes à court terme une hausse des taux entraîne pour
l'entreprise un gain. (Elle n'alourdit pas ses charges financières du fait d'une
augmentation des taux.)

 En position courte sur les taux variables à long terme une hausse des taux entraîne
pour l'entreprise une perte. (Ses charges financières augmentent du fait d'un
accroissement des taux.)

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