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Université de Gabès

Ecole Nationale d’Ingénieurs de Gabès

Cours Bioréacteurs

GASMI Aicha
Maître-assistante en génie chimique procédés
Chapitre I Distribution de temps de séjours

La notion de distribution des temps de séjour (DTS) est utilisée en génie des procédés pour
caractériser l'hydrodynamique d'un réacteur chimique ou de toute autre installation qui sont
traversés par un fluide en circulation.
Elle permet ainsi :
 soit de pouvoir établir un modèle d'écoulement hydrodynamique qui permet de
calculer les performances chimiques d'un réacteur. Ce modèle doit fournir
essentiellement la répartition des temps de séjour des différents volumes élémentaires
de fluide à l'intérieur du réacteur.
 soit de diagnostiquer la présence de zones stagnantes.
Dans ce chapitre, sont présentés successivement le rappel des principales propriétés des DTS,
les méthodes expérimentales d'acquisition des courbes, puis les méthodes d'élaboration des
modèles de DTS pour les réacteurs idéaux et pour les réacteurs réels.
I- Ecoulement dans les réacteurs

Si l'on définit un réacteur comme un corps creux à l'intérieur duquel circulent un ou plusieurs
fluides réactant, une multitude de dispositions géométrique sont possibles. On considère
généralement deux cas limites idéalisées :

 Le réacteur tubulaire à écoulement piston dans lequel il existe un gradient de


concentration axial, mais pas de gradient de concentration radial.
 Le réacteur mélange parfait totalement dépourvu de gradients de concentration .
Entre lesquels s'inscrivent tous les cas réels. Les cas réels, qu'il s'agisse de réacteurs tubulaires
parcourues par des fluides visqueux, de corps creux garnis de chicanes ou pourvus de
garnissage (filtres bactériens), de bassins ouverts soumis à régime de bullages gazeux.. ont
des géométries très complexes pour que les lois d'écoulement puissent être établies par la voie
analytique. Ces systèmes sont donc étudiés expérimentalement à partie de méthodes de
traçage. C‘est ce que permet de réaliser la notion de (DTS).

II- distribution des temps de Séjours (DTS)

Il est rare que tous les éléments fluides ou solides qui pénètrent au même instant dans un
système sortent ensemble de ce volume. Ces éléments n'ont pas tous le même "temps de
séjour" individuel : comme l'illustre la Figure 1, certains  passent directement de l'entrée à
la sortie, d'autres  y séjournent plus ou moins longtemps ; il peut exister des zones de
recirculation , ou encore des zones immobiles  (zones mortes). La distribution des temps
de séjour dans un système est une caractéristique importante de celui-ci, car elle influence de
façon notable les performances d'un réacteur.

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Fig.1 Distribution de temps de séjour.

II.1. Principe
On considère un élément du fluide à son entrée dans le réacteur et on mesure le temps que ce
dernier mette pour atteindre la sortie. Si on répète l'expérience ou on considère plusieurs
éléments en même temps, on constatera que les résultats ne sont pas identiques. On peut dès
lors établir une distribution des temps de séjour, le plus souvent représentée par une
distribution de fréquences appelée habituellement E. Pour ce faire, trois hypothèses sont
posées:
- le réacteur est à l'état stationnaire
- le fluide est incompressible
- l'écoulement doit être déterministe(pas trop d'aléas au moins à l'échelle macro), c'est à dire
qu'il ne fait pas intervenir de processus aléatoires macroscopiques, du moins à grande échelle
de temps et d'espace.
La fonction de distribution des temps de séjour noté E est telle que "la fraction de fluide qui
séjourne dans l'installation pendant un temps compris entre t et t+dt égale le produit E(t).dt,
comme illustré sur la Figure 2.

Figure 2 : Fonction de distribution des temps de séjour.

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(l'air hachuré qui correspond à une petite variation de temps de séjour, l'intégrale qu'on pourra
calculé correspond à la fraction de fluide qui a séjourné un temps dt)
- E(t) est toujours positive
+
- E(t) est normée c‘est à dire  E  t .dt=1
0

-La fraction du fluide qui sort du réacteur avec un âge plus petit que t1 :
t1

 E  t .dt
0

- La fraction du fluide qui sort du réacteur avec un âge plus grand que t1:
 t1

 E  t .dt  1   E  t .dt
t1 0

II.2Détermination expérimentale de la Distribution des Temps de Séjour (DTS) :

Pour caractériser l'hydrodynamique d'un système on peut imaginer de suivre l'histoire d'un
traceur

Figure 3 : Injection de traceur et détection à la sortie.


introduit dans l'écoulement. Le traceur permet de marquer le fluide, sans le perturber et
possède les caractéristiques suivantes :
- Mêmes propriétés que le fluide
- Inerte
- Mesurable en continu
- Injection et détection sur toute la section

L'introduction du traceur, qui ne doit pas perturber l'écoulement dans le milieu étudié, peut se
faire suivant une injection de type impulsion (Figure4a) ou échelon (Figure4b). (et on pourra
obtenir des réponses qcq, dans le cas d'une impulsion on détermine direction la fonction de
distribution).alors que dans le cas d'une injection echelon on détermine son intégrale (F).

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Figure 4. Injections de type impulsion (a) ou échelon (b).

 L'injection impulsion consiste à introduire N0 moles de traceur pendant un temps très


court. Le volume de traceur introduit doit être très faible par rapport au volume V du
système afin de ne pas perturber son écoulement. On note C0 = N0 / V, la
concentration qu'aurait le traceur uniformément réparti dans tout le volume. La
réponse en sortie du système noté C(t).
 L'injection échelon consiste à faire passer brusquement la concentration en traceur
dans le flux d'alimentation du système d'une concentration nulle à une concentration
C0, sans perturber l'écoulement dans le système.(cette concentration est maintenue).

-Soit v un volume de fluide quittant le réacteur dans un temps dt


v= Qdt

∆N=C(t)Qdt

La fraction du traceur ayant séjourné entre t et t + dt est :

ΔN C(t)Qdt
=  E(t)dt
N0 N0

Dans le cas ou N0 est inconnu, il peut être déterminer par l'effluent de sortie, en effet :

dN = QC(t)dt


avec
N 0 =  Qc(t)dt
0

Dans le cas ou Q=Q0=cte

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N 0 =Q0  c(t)dt
0

la fonction de distribution E(t) devient égale à :


C(t)
E(t) = 
 C(t)dt
0

Dans le cas d'une réponse à un échelon(lorsque on a affaire à une fonction echelon) :

t
F(t) =  E(t)dt
0

ceci demande plus de travail numérique mais comme mm on peux recupérer la


fonction de distribution de temps de séjour

Le temps de séjour moyen :

 
t s =  t.E(t)dt
0


t s c‘est le paramètre expérimental déterminé à partir de la DTS. C‘est le temps réel
moyen mis par le substrat dans le réacteur ou bien c‘est le temps moyen mis par un
élément de fluide pour traverser le réacteur. En conclusion le temps de passage τ(=

V/Q) est un temps théorique et t s est le temps pratique.

II.3 Exploitation qualitative : diagnostic des écoulements


La simple observation de la forme de la courbe E obtenue permet d'effectuer un diagnostic
de l'écoulement. La figure 5 donne les différentes réponses qu'on peut obtenir après injection
de traceur.

si on un réacteur parfaitement piston, la réponse est une impulsion également, on a juste un


décalage dans le temps. Pour un réacteur parfaitement agité, la fonction de distribution de
temps de séjour est une exponentielle décroissante et pour un réacteur quelconque, on va
avoir une forme assez classique comme dans la figure 5, un pic plus ou moins étalé(la
variance permet de calculer cette étalement ). Un pic décimétrique, avec qq chose qui traine
à la fin.

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Figure 5. Réacteur piston - réacteur quelconque - réacteur parfaitement agité.

III.3.1 Les réacteurs idéaux

 Un réacteur piston se comporte comme un retard pur. Toutes les molécules ont le
même temps de séjour, c'est le temps de séjour moyen, et aussi le temps de passage.
La réponse à une impulsion est donc simplement une impulsion décalée dans le temps

et on a t s .
 Dans le cas d'un réacteur parfaitement agité (RPA) ,l'une injection impulsion de N
moles de traceur, la fonction E(t) égale à :
1 t
E(t s ) = exp(- s )
τ τ

Cette fonction distribution des temps de séjour dans un RPA est représentée sur la Figure 5.

Notons que le temps de séjour moyen et le temps de passage sont ici aussi égaux t s .

III.3.2 défauts d'écoulement typiques

Comme on le voit sur la Figure 5, un système réel présente un cas intermédiaire entre, d'une
part la situation du mélangeur parfait, et d'autre part la situation de l'écoulement piston.

Le temps de séjour moyen t s et le temps de passage τ =V/Q calculé à partir du débit


d'alimentation Q du système, peuvent être différents ; en outre on peut avoir :  -

 C(t s )dt s  C0 t s
en particulier si tout le volume interne n'est pas réellement accessible au fluide. 0
-
 Dans le cas ou t s < τ

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Il existe à l‘intérieur du réacteur un volume inerte appelé : Volume mort. L'air sous la
courbe ne va pas être égal à la quantité de traceur qu'on est censé retrouvé (si on
suppose le graphique est la concentration de traceur) (graphique 1).
Aussi dans le cas d‘une mauvaise recirculation, on va avoir un signal qui ne va pas
revenir à zero: traînée de courbe.

Volume mort

Réacteur agité quelconque

recirculation

Réacteur agité quelconque


-
 Dans le cas ou t s >τ

On est dans ce dernier cas en présence de chemins préférentiels du fluide au sein du réacteur.
C‘est à dire des court - circuits peuvent être rencontrés en cas de mauvais garnissage des
parois internes du réacteur. On va avoir sur un réacteur qcq un premier pic assez étroit et sur
un réacteur parfaitement agité, on démarre pas de tout de suite à la concentration maximale
(croissance très rapide puis décroissance).Dans ce cas le temps de séjour moyen est plus grand
que le temps de passage.
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Court circuit

Réacteur agité quelconque

A travers l'étude et de résultats de mesure de TDS on va pouvoir à la fin remonter à un


modèle de réacteur réel ( réacteur piston, agité, association parallèle ou série,…). il y comme
meme qcq limite de cette méthode : faut vraiment respecter les hypothèse (régime permanent,
fluide incompressible,…). Deuxième limite ce que de point de vue hydrodynamique
l'association d'un RAI et piston donnera la même réponse que le réacteur piston suivi d'un
RAI. Alors que il y a équivalence entre ce deux modèles que dans le cas d'une réaction de
premier ordre, dès qu'on a une autre cinétique il faut des informations sur le micromélange.
La mesure de distribution de temps de séjour ne permettra pas de discriminer entre ces deux
modèles possible.

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Chapitre II. Bioréacteur et cinétique enzymatique

Les procédés de préparation de plusieurs produits alimentaires de grande consommation


comportent au moins une étape mettant en jeu des microorganismes ou des enzymes. le
réacteur employé appelé un bioréacteur ou un fermenteur ou bien un réacteur enzymatique.
Les micro-organismes se développent en consommant une partie d‘un réactif appelé substrat
et en transformant l‘autre en divers produits (ou du substrat en produit dans le cas des
enzymes). Les bioréacteurs sont conçus tel qu'ils doivent assurer : un transfert de matière et
de chaleur, un traitement de substrat et un suivi des paramètres et conduite de régulations((pH,
température, aération , .. et de ce fait permet de récolter des informations de plus grande
fiabilité).
Le choix du type de bioréacteur à utiliser dépend du nombre de phases à mettre en présence
pour effectuer la bioréaction : une seule phase liquide ou une phase gaz dispersée dans une
phase liquide (cas de cultures aérobies) ou encore une phase solide dispersée dans une phase
liquide (cas, par exemple, d‘enzymes immobilisées ou bactéries libres)
Le choix du type de bioréacteur effectué, son dimensionnement et son mode de conduite
reposent sur la connaissance des vitesses des réactions biochimiques ou biologiques et de leur
couplage avec les vitesses de transfert de substrats, lorsque ceux-ci se trouvent dans une autre
phase.
Une présentation générale des principaux bioréacteurs est nécessaire

I. Principaux types de bioréacteurs


I.1 Cuve mécaniquement agitée
La cuve mécaniquement agitée est le réacteur choisi lorsque tous les acteurs de la
bioréaction (substrats, enzymes, micro-organismes) sont dans une phase liquide unique. Sous
réserve d‘une agitation suffisante pour que la phase liquide soit parfaitement mélangée. La
cuve agitée est employée pour effectuer des réactions enzymatiques avec des enzymes en
solution ou encore des fermentations anaérobies.
En condition aérobiose, la cuve utilisée est mécaniquement agitée aérée. L‘oxygène est le
substrat limitant. La vitesse globale de formation des micro-organismes est la résultante du
couplage entre leur vitesse propre de croissance et la vitesse de transfert de l‘oxygène de la
phase gaz dispersée vers le milieu de fermentation. La puissance mécanique consommée sert
à la fois à mélanger la phase liquide et à générer une aire interfaciale importante entre les
bulles de gaz et le milieu de fermentation.

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Fig1. Réacteur mécaniquement agité.

I.2 Réacteurs à lit fixe et lit fluidisé


L‘usage d‘enzymes en solution entraîne leur perte après réaction, puisqu‘il est difficile de les
extraire du milieu réactionnel. L‘immobilisation d‘enzymes à la surface ou à l‘intérieur d‘un
support solide est une technique permettant de les séparer facilement du milieu réactionnel
liquide et donc de les réutiliser.
Les réacteurs à enzymes immobilisées sont exclusivement des colonnes percolées par le
liquide, à couche fixe ou couche fluidisée de particules solides. La vitesse globale de la
réaction enzymatique est ici la résultante du couplage entre la vitesse de transfert du substrat
du cœur de la phase liquide à l‘interface des particules solides, la vitesse de diffusion du
substrat à l‘intérieur des particules et la vitesse intrinsèque de la bioréaction.
Le choix entre couche fixe ou couche fluidisée dépend du caractère colmatant des solutions à
traiter et de la taille des particules solides. La fluidisation permet de s‘affranchir des risques
de colmatage, mais les performances de transfert de matière liquide-solide d‘une couche
fluidisée sont plus limitées que celles d‘une couche
fixe.

Fig2. De gauche à droite : Bioréacteur à lit fixe et bioréacteur à fluidisé.

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I.3 Colonne à bulles et réacteur airlift
La colonne à bulles est un réacteur également utilisé pour la production de micro-organismes
en aérobiose. Les bulles d‘air injectées à la base de la colonne apportent l‘oxygène aux
microorganismes et mélangent la phase liquide au cours de leur mouvement ascendant. La
colonne à bulles est aussi employée lors des fermentations anaérobies, l‘agitation
pneumatique étant alors réalisée par les bulles de gaz carbonique dégagées in situ pendant la
fermentation ; on peut citer, à titre d‘exemple, les cuves de vinification.
Le réacteur airlift est un appareil dérivé de la colonne à bulles et
est utilisé pour les seules cultures aérobies.

I.4 Mode de fonctionnement

I.4.1 Fonctionnement discontinu

Dans les bioprocédés, les réactions sont généralement conduites dans des réacteurs fermés où
le catalyseur est mis en contact avec les substrats dans une
cuve fermée agitée pendant un temps donné durant lequel le pH et la température sont
contrôlés. La récupération des produits qui suit chaque cycle de biotransformation se fait,
généralement, par filtration, par centrifugation ou par précipitation. Malgré sa simplicité, ce
type de réacteur comporte plusieurs inconvénients inhérents aux réacteurs fermés tels que la
variabilité de la qualité des produits, le coût de main d‘œuvre lié à la fréquence des
démarrages et des arrêts, l‘utilisation de grands volumes et la nécessité d‘une étape
supplémentaire de séparation des produits du milieu réactionnel.

I.4.2 Fonctionnement continu

Il existe, par ailleurs, plusieurs types des bioréacteurs qui fonctionnent en continu.
Parmi les différents réacteurs continus on distingue :
- Les réacteurs continus parfaitement agité
- Les réacteurs à lit fixe et lit fluidisé
Notons que les derniers types sont considérés comme étant des réacteurs en
fonctionnement piston.

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II. Cinétiques des réactions enzymatiques

Les êtres vivants sont tous dotés d‘un métabolisme, c‘est-à-dire des réactions chimiques vont
avoir lieu et permettre la survie de l‘organisme. La durée de ces réactions peut varier :
certaines ne durent que quelques secondes, pendant que d‘autres peuvent s‘étendre sur
plusieurs jours. Cependant, il existe un type de protéine capable d‘accélérer ces réactions
chimiques : les enzymes. On dit qu‘elles catalysent les réactions, ce sont donc des catalyseurs
biologiques (ou biocatalyseurs). Dans les réactions biochimique le réactif s‘appelle le substrat
(S).

Le tableau suivant donne à titre d‘exemple les enzymes utilisées en industrie alimentaire.

Enzymes utilisées en industrie alimentaire


Enzymes produits Emploi
Glucose isomérase Sirop à teneur en fructose Conversion du glucose en
élevée fructose
invertase Sirop de sucre Liquéfaction de saccharose
lipases fromage Développement d'aromes
protéases Produits laitiers Modification des protéines du
lait
pain Diminution de la teneur en
gluten

Le substrat se lie temporairement sur le site actif de l'enzyme, retrouvé à la surface de ce


dernier. Quand le substrat est lié (complexe enzyme-substrat), l'enzyme change de forme
pour adopter sa forme induite qui améliore sa capacité de catalyser la réaction. Lorsque la
réaction se produit, le produit quitte le site actif et l'enzyme ressort de la réaction sans
changement.

II.1 Utilisation des enzymes

Les deux modes d‘utilisation des enzymes sont soit sous forme d‘enzyme soluble (le
milieu est homogène) soit sous la forme insoluble et l‘enzyme est immobilisée sur un support
solide (le milieu réactionnel devient hétérogène). De là on peut étudier deux mécanisme
cinétiques :
- La cinétique des enzymes en solution qui est régis par les lois de la catalyse
 homogène
- La cinétique des enzymes immobilisée qui est régis par les lois de la catalyse
hétérogènes.

II.1.1 Enzyme en solution

La structure d‘une enzyme, et donc son activité catalytique, dépend du pH, il existe en général
un pH optimal. Cette activité augmente avec la température, selon la loi d‘Arrhénius, mais au-
dessus d‘une température limite, la structure de la protéine est dénaturée et l‘activité
catalytique diminue. Il existe donc aussi une température optimale de mise en œuvre de
l‘enzyme.

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Une solution enzymatique possède un nombre fixe de sites catalytiques actifs auxquels le
substrat peut se lier ; aussi, à partir d‘une certaine concentration en substrat, tous les sites sont
occupés et la vitesse de réaction devient indépendante de la concentration en substrat.

Le schéma de la réaction enzymatique est le suivant:

ES 
k +1 k +2
E+S k -1
P+E

Cette forme de relation peut être expliquée par un mécanisme en deux étapes :

 la première étape est la formation rapide et équilibrée d‘un complexe activé enzyme-
substrat ;
 La seconde étape est la décomposition de ce complexe activé en produit (P) et enzyme
régénéré (E).

La loi de vitesse de Michaelis et Menten est une des premières et des plus simples relations
proposées pour modéliser la cinétique des réactions enzymatiques:

rmS
r=
K m +S

Avec

r : vitesse de la réaction (mol.m3.s-1)


rm: vitesse maximale de la réaction (mol.m3.s-1)
Km: constante de Michaelis et Menten (mol/m3)
S: concentration en substrat (mol/m3).
La vitesse maximale de la réaction rm est proportionnelle à la concentration enzymatique
initiale de la solution.

Pour la plupart des enzymes, Km dépend du substrat ainsi que des conditions expérimentales
dans lesquelles s‘effectue la réaction (température, force ionique et pH), sa valeur est fonction
des constantes de vitesse de chacune des étapes du schéma de catalyse, soit :

k1  k2
Km 
k1

Km est une mesure de la stabilité du complexe ES : une valeur de Km élevée indique une
liaison faible du substrat avec l‘enzyme alors qu‘une valeur faible indiquera une liaison forte
entre l‘enzyme et son substrat.

La représentation de r en fonction de S étant une hyperbole:

 si S >>>> Km, r = rm
rm est une limite asymptotique horizontal de la courbe r=f(S)
 Si S = Km , r = rm/2

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Km correspond à la concentration en substrat pour la quelle r = rm/2

Fig3. Vitesse d‘une réaction enzymatique.

il est assez difficile de déterminer directement rmet Km . La linéarisation de l‘équation permet


une représentation plus précise :

1 1 Km
= +
r rm rm .S

Si l‘on trace 1/r = f(1/S), représentation des doubles inverses ou représentation de


Lineweaver-Burk, on doit obtenir une droite de pente a = Km/rm dont l‘intersection avec l‘axe
des ordonnées est égale à 1/rm. De plus, l‘intersection avec l‘axe des abscisses peut être
déterminée lorsque 1/r = 0 et est égale à – 1/Km.

La relation de Michaelis et Menten ne peut pas traduire le comportement cinétique de toutes


les réactions catalysées par des enzymes. Des relations plus complexes ont été développées
pour rendre compte des phénomènes d’inhibition observés lorsque des molécules, autres que
de substrat, peuvent se lier réversiblement sur les sites actifs des enzymes.

 Les inhibiteurs compétitifs sont en général des molécules de structure proche de


celle du substrat, qui entrent en compétition avec ce dernier pour se lier aux sites
catalytiques de l‘enzyme et former des complexes inactifs. La loi cinétique est alors:

rmS
r=
I
K m (1+ )+S
Ki

Avec
I : concentration en inhibiteur (mol/m3)
Ki : constante d'inhibition (mol/m3)
Le Km apparent de l'enzyme augmente alors que la vitesse maximale reste inchangée. Une
augmentation de la concentration en substrat peut contrer l‘effet inhibiteur.
 Les inhibiteurs non compétitifs sont des molécules de structure différente de celle du
substrat, qui se lient à d‘autres sites actifs de l‘enzyme et diminuent l‘affinité de
l‘enzyme pour le substrat. La loi cinétique est alors:

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rmS
r=
I
(1+ )(K m +S)
Ki

l'inhibiteur affecte la vitesse maximale et laisse inchangé le km.


II.1.2 Enzyme immobilisée
Pour séparer facilement les enzymes des milieux liquides après réaction, on peut les fixer soit
à la surface de particules non poreuses, soit à l‘intérieur de particules poreuses.
L‘immobilisation les rend plus stables grâce à la présence d‘un microenvironnement favorable
(température, pH…) et leurs liaisons avec le support. Les méthodes d‘immobilisation
d‘enzymes peuvent être regroupées en deux grandes catégories:

- L‘immobilisation physique : ex par adsorption


-L‘immobilisation chimique : ex par liaison covalente

Les lois de vitesse sont de la même forme, mais les vitesses r et rm s‘expriment, lors d’une
fixation en surface, en mol · m-2 · s-1 de surface de contact liquide-solide ou encore en mol ·
kg-1 · s-1 de support. Si l‘enzyme est incluse dans des particules poreuses, les vitesses r et
rm s‘expriment en mol.m-3.s-1 de phase solide ou en mol.kg-1.s-1 de support.
Les concentrations en substrat et produit, à prendre en compte dans les équations
cinétiques, sont alors les concentrations à l‘interface liquide-solide (Si), dans le cas d‘une
immobilisation en surface, ou les concentrations dans la phase liquide qui imbibe les pores
des particules solides, dans le cas d‘une inclusion.

III. Rendement et cinétiques des réactions de croissance cellulaire et de production


Pratiquement toutes les réactions cellulaires, nécessaires au maintien de la vie, sont menées
par des enzymes catalysant divers aspects du métabolisme cellulaire tels que la transformation
de l'énergie chimique et la reproduction. Vu que les réactions enzymatiques sont impliquées
dans la croissance des micro-organismes, nous procédons à l'étude de la croissance
microbienne

III.1 Cinétique de croissance

Dans le cas général, la croissance des bactéries dans les conditions aérobie suit l'équation
suivante :

La relation cinétique la plus connue décrivant la vitesse de croissance d‘un micro-organisme,


est la relation de Monod :

S
μ = μ max
S+K M

Avec

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µ (s-1): Taux de croissance
µmax (s-1): Taux de croissance maximal
KM : constante de Monod (kg/m3)

Cette relation est justifiée en disant que la croissance cellulaire repose sur un grand nombre de
réactions enzymatiques et qu‘il est donc logique que la forme de la relation de Monod soit
identique à celle de Michaelis et Menten. La croissance est liée à la concentration en substrat.
En effet, il se peut qu‘un substrat soit limitant, c‘est-à-dire qu‘une augmentation de la
concentration en ce substrat entraîne un accroissement de la vitesse de croissance.
La vitesse de croissance bactérienne est alors :
rg= µ.X
Avec
X : la concentration en µorg ou biomasse (kg/m3)
La relation de Monod permet la modélisation cinétique des phases de croissance et de
ralentissement. Les constantes de Monod ont des valeurs numériques en général faibles
devant les concentrations usuelles de substrats.
III.2 Rendement
On définit donc les rendements :
- de formation de biomasse par rapport au substrat :
X
Yx/s = -
S
- de formation du produit par rapport au substrat :
P
YP/s = -
S
Lorsque ces rendements peuvent être supposés constants pendant une phase de culture, la
vitesse de consommation de substrat rS (kg · m-3 · s-1) et les vitesses de formation de biomasse
rX et de produit rP suivent les relations:

rx rp
rs = - =-
Yx /s YP/S

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IV. Couplage entre réaction biochimique et transfert de matière
IV.1. Transfert de matière liquide-solide dans le cas d’un film non poreux

C‘est le cas d‘une enzyme immobilisé à la surface d‘un support. Le substrat se déplace du
cœur de la phase liquide à l‘interface liquide-solide où il est consommé par bioréaction. Il se
produit un équilibre appelé couplage, entre la réaction biochimique et le transfert de matière
liquide solide qui correspond à une concentration en substrat [Si] à l‘interface.
En choisissant ici, pour illustrer ce couplage, une réaction enzymatique obéissant à la loi
cinétique simple de Michaelis et Menten, l‘égalité des vitesses permet alors d‘écrire

rmaxSi
k l a(S-Si)=
K m +Si

avec kl (m/s) coefficient de transfert de matière liquide-solide,


a (m2/kg) aire spécifique massique du solide (enzyme),
vmax(mol.s-1. kg-1) vitesse spécifique maximale de bioréaction par unité de masse de support
solide,
S (mol/m3) concentration en substrat au cœur du liquide,
Si (mol/m3) concentration en substrat à l‘interface liquide-solide,
Km (mol/m3) constante de Michaelis et Menten.

Apres quelques transformations, la relation ci-dessus peut être mise sous forme
adimensionnelle suivante :

K m Si S S
( + )(1- i )=Da i
S S S S

Avec

rmax
Da =
k l aS

Le nombre de Damkohler (Da) représente le rapport entre la vitesse maximale de réaction et


la vitesse maximale de transfert de matière. Transfert de matière et réaction étant en série, si
leurs vitesses sont très différentes c‘est le phénomène le plus lent qui sera l‘étape limitante du
processus.

 Un nombre de Damköhler très grand devant 1 correspond à une vitesse de réaction


élevée devant la vitesse de transfert, ce dernier phénomène est donc limitant. La
relation précédente montre alors que Si est très petit devant S et la vitesse du processus
est donc égale à klaS.
 le nombre de Damköhler est très petit devant 1, c‘est la réaction biochimique qui est
le phénomène limitant, Si est très voisin de S et la vitesse du processus est donc égale
rm S
Km  S

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Quand le nombre de Damköhler n’est ni très grand, ni très petit devant 1, la relation ci-
dessus, du second degré par rapport à Si permet le calcul de Si/S:

Km
4
Si 1 Km S
= (Da+ -1)(± 1+ -1)
S 2 S Km 2
(Da+ -1)
S
Km
le signe à choisir devant la racine carrée est le signe de Da+ -1 de manière à ce que le
rapport Si/S soit positif. S
La concentration à l‘interface en substrat Si permet alors le calcul du facteur d’efficacité ηe,
défini classiquement comme le rapport entre la vitesse observée du processus et la vitesse
maximale de réaction. Ce facteur vaut ici :

Si K
)(1  m )
(
e  S S
Si K m

S S

On a bien sûr toujours intérêt à travailler avec un facteur d‘efficacité proche de 1, en


choisissant des conditions hydrodynamiques pour lesquelles la vitesse de transfert de matière
est grande devant la vitesse de bioréaction (nombre de Damköhler très inférieur à 1).

VI.2. Transfert de matière liquide-solide dans le cas d’un film poreux

Ce cas est observé lorsque des enzymes ou des micro-organismes sont inclus à l‘intérieur de
particules poreuses ou de gel ; on le rencontre aussi lors du développement de films
microbiens (biofilm). Les phénomènes de transfert de matière intra particulaire et de
consommation de substrat par réaction sont ici simultanés et non successifs comme
précédemment.

Il en résulte, à l‘intérieur de la particule, un gradient de concentration en substrat et donc de


vitesse de consommation de celui-ci. En régime quasi-stationnaire, un bilan de matière
différentiel sur le substrat conduit aux équations différentielles suivantes :

en configuration film plan


d 2S
Deff ( )=r
dx 2

avec les conditions aux limites suivantes :

 S = Si pour x = L; continuité de la concentration en substrat à l‘interface liquide-


solide ;
dS
 =0 pour x = 0 ; arrêt de la diffusion à l‘extrémité du film.
dx

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Dans ces relations, L (m) représente l‘épaisseur du film, S (kg/m3) la concentration en substrat
dans la phase liquide qui imbibe le milieu solide poreux, Si (kg/m3) la concentration en
substrat dans la phase liquide à la surface de la particule. r (mol.s-1 .m3) la vitesse spécifique de
bioréaction par unité de volume de support solide et D (m2/s) le coefficient de diffusion du
substrat dans le milieu poreux. Ce coefficient D dépend de la diffusivité du substrat ainsi que
de la la porosité du solide.
À partir de la connaissance de la loi de vitesse :

r = rm (S)

La résolution des équations ci-dessus conduit au facteur d‘efficacité, ηe défini comme le


rapport entre la vitesse observée et la vitesse rm (Si) qu‘aurait la réaction biochimique en
l‘absence de gradient de concentration intra-particulaire en substrat.
Dans le cas d‘une bioréaction obéissant à la loi cinétique de Michaelis et Menten: le facteur
d'efficacité ηe est alors fonction du rapport Km/[Si] et d‘un module de Thiele θ défini :

— En configuration sphérique :

R rm
Θ=
3 Deff .K m

- En configuration plane :

rm
Θ=L
Deff .K m

V. Conception de bioréacteur

V.1 Mobile d'agitation

Dans la pratique industrielle, on trouve de nombreuses formes de cuves et de mobiles


d‘agitation dont le seul rôle est de mélanger la phase liquide, peuvent être classés en deux
catégories : les mobiles cisaillant et les mobiles non cisaillant:
 Turbine Rushton (cisaillant) ; le mouvement généré par cette turbine est radial, puis
axial lorsque le liquide rencontre la paroi de la cuve, le cisaillement créé par la turbine
accroît la turbulence et donc le mélange du liquide; Ce type d‘agitation est
traumatisant pour les cellules, il les projette contre les parois de la cuve ce qui entraîne
un fort cisaillement et une bonne efficacité de transfert de l‘oxygène, ce type de
mobile convient bien aux bactéries et aux levures. ex : turbine à pales droites ou
incurvées
 ‘hélice marine (non cisaillant) ; elle génère un mouvement
axial du liquide qui est moins traumatisant et peu de force
de cisaillement.

20
arbre rotatif arbre rotatif

hélice marine

Dans le cas de cuve agitée aérée le mobile d‘agitation a ici un double rôle : il doit mélanger la
phase liquide, mais aussi, et surtout, disperser les bulles d‘air injectées dans la cuve et éviter
leur coalescence. Les mobiles cisaillant sont les seuls utilisés, car les contraintes mécaniques
qu‘ils génèrent permettent, en cassant les bulles de gaz, d‘obtenir des bulles de petites tailles
et donc une aire d‘échange interfaciale gaz-liquide importante .

Pour les bioréacteurs fonctionnant nécessitant une aération, la circulation d‘air joue les
deux rôles (aération et agitation). On appelle l‘agitation pneumatique ou air-lift. Elle est
moins "traumatisante" pour les suspensions cellulaires très fragiles et elle est adaptée pour les
processus aérobies. Le gaz d'oxygénation à lui seul crée la turbulence et permet le maintien
des cellules en suspension homogène tout en assurant des transferts de matière corrects. La
géométrie du bioréacteur est conçue avec soin de façon à ce que le transfert d'oxygène soit le
plus efficace possible.

V.1.1 Temps de mélange


Le temps de mélange tM est le temps nécessaire pour rendre la phase liquide homogène en
concentration à la suite d‘une perturbation, par exemple l‘introduction d‗un réactif. En régime
turbulent, le temps de mélange est donné par les relations :

- Pour une hélice marine :


dc 2
6( )
da
dc (m) diamètre de la cuve tM =
N

-Pour une turbine :


dc 2
4( )
da
tM =
N

On admet qu‘un réacteur est parfaitement mélangé si le temps de mélange est supérieur au
temps de demi-réaction. En configuration standard, le temps tM est atteint dès 55 tr/mn avec
une hélice et dès 35 tr/mn pour une turbine.
V.2 Hydrodynamique
On définit les nombres adimensionnels suivants:

21
 Le mouvement d‘un liquide newtonien dans une cuve agitée est caractérisé par le
nombre de Reynolds qui représente le rapport entre les forces d‘inertie et de
viscosité :
d a 2 Nρl
Re =
μl
da (m): diamètre de l'agitateur
N(tr/s) : vitesse de rotation
ρl (kg/m3) : masse volumique du liquide
µl (Pa.s): viscosité de liquide
Pour des nombres de Reynolds < 10, le régime d‘écoulement est laminaire, l‘amplitude du
régime intermédiaire dépend du mobile d‘agitation, mais, au-dessus d‘un nombre de Reynolds
de 10 000, le régime est turbulent quel que soit le mobile.
 Le nombre de Puissance (NP) caractérise la puissance consommée à la fréquence de
rotation, et représente ainsi l‘expression de la puissance consommée P(W):

P
Np =
ρ l N 3d a 5
Les caractéristiques de puissance Np en fonction du type d'agitateur et en fonction du
nombre de Reynolds sont données par la courbe caractéristique du mobile d‘agitation..
En régime laminaire, le produit Np*Re est constant ; en régime turbulent, c‘est le nombre de
puissance qui est constant : Np = 6 pour la turbine et 0,4 pour l‘hélice marine. L‘hélice marine
consomme donc moins de puissance que la turbine.

Figure. Influence du nombre de Reynolds sur le nombre de puissance


 Le nombre de Froude: Il caractérise le rapport entre les forces d‘inertie et les forces
de gravité. Fr permet de prédire la formation d‘un vortex

22
N 2d a
Fr = g

g (m/s2): accélération de pesanteur

-si Fr ≤ 1 (pas de vortex),


-si Fr ≥ 3 (vortex),
Pour éviter la formation du vortex, les cuves sont équipées de contre-pales appelées : chicanes
V.3 Cuve mécaniquement agitée standard
Cuve
-Cuve cylindrique à fond plat
-Hauteur de liquide (H) égale au diamètre de la cuve (D)
-Le rapport H/D peut être égal à 2 ou à 3 fois le cas de
bioréacteurs aérées
Contre-pales:
-Nombre de contre pales (np)=4
-Largeur des contre-pales (b)=D/12 ou D/10
-Hauteur des contre pales (h)=H
-Ecartement par rapport à la paroi de la cuve (e)=0 ou 0,2D
Mobiles d'agitation:
-Diamètre du mobile (d)=D/3
-Distance par rapport au fond de la cuve (Y)=D/3
-Le nombre de pales (np) et le rapport de diamètre du
mobile (d) sur largeur de la pale (l) sur
hauteur de la pale (w) est fonction du type de mobile
utilisé (exple pour une TD6 np=6 et d/l/w=20/5/4)

Bioréacteur standard (cuve mécaniquement agité)

Dans la pratique industrielle, les bioréacteurs sont construits sous de nombreuses


formes de cuves et de mobiles d‘agitation. La configuration appelée cuve standard assure une
bonne homogénéité de la phase liquide. Le rôle des contres pales appelés chicanes est d‘éviter
la formation d‘un vortex autour de l‘axe du mobile d‘agitation.
V.4 Réacteurs à lit fixe ou fluidisé
Un bioréacteur à lit fixe est constitué d‘un tube de section circulaire rempli de particules
solides rendues actives par fixation de micro-organismes ou d‘enzymes et dont les extrémités
sont fermées par des grilles ou des plaques perforées et permettant la percolation d‘une phase
liquide, mais empêchant tout mouvement de la phase solide dispersée. Le réacteur à lit fixe
constitue la configuration classique utilisée dans la conduite de réactions catalytiques
hétérogènes à grande échelle. Il est cependant important de noter que ce réacteur
conduit à une forte perte de charge ainsi qu‘au risque de colmatage du lit et d‘importantes
limitations diffusionnelles ce qui réduit ses performances
Si les particules sont de forme sphérique, la fraction de réacteur occupée par la phase solide
est de l‘ordre de 0,6, celle occupée par la phase liquide étant alors 0,4. La perte de charge
subie par le liquide à la traversée d‘un lit de particules sphériques peut être estimée par la
relation d‘Ergun:

P 150lU l (1   l )2 1, 75lU l 2 (1   l )
 
H d2p l3 dp l3

23
∆H: perte charge (Pa)
H(m): hauteur de lit
dp(m): diamètre des particules
Ul(m/s): vitesse superficielle du liquide
εl: fraction de lit occupée par la phase liquide, appelée rétention de liquide(εl ᷈ 0.4)
µl (Pas): viscosité du liquide.
Un bioréacteur à lit fluidisé : Les particules support avec leurs cellules fixées (ou enzymes)
sont en mouvement, fluidisées par un flux d'écoulement. Il est constitué d‘un tube de section
circulaire rempli de particules solides actives, mais forcément placé verticalement et dont
seule l‘extrémité inférieure est fermée par une grille ou une plaque perforée. La phase liquide
traverse le réacteur de bas en haut et comme les particules solides ne sont pas confinées, dès
que la vitesse superficielle du liquide dépasse la valeur appelée vitesse minimale de
fluidisation, le lit s‘expanse et les particules solides se déplacent librement à l‘intérieur de la
suspension liquide-solide. On dit alors que le lit est fluidisé.
Ce système minimise les phénomènes de colmatage des colonnes et d'emprisonnement
des gaz produits. Il assure un meilleur transfert de matière et de chaleur.

24
Chapitre III. Fermenteur

I. Présentation

Afin de mettre en valeur les potentialités du vivant, les technologies et les équipements
associés n‘ont cessé d‘évoluer tout au long des années. Bien que le terme fermentation soit un
abus de langage, car il concerne la respiration anaérobie selon Pasteur, il est, par extension,
utilisé par le monde industriel pour désigner l‘opération unitaire qui va permettre de réaliser
les cultures cellulaires et d‘effectuer les réactions de bioconversion, qu‘elles soient aérobies
ou anaérobies.
La fermentation est une étape d‘un procédé industriel ; elle s‘insère dans un ensemble
d‘opérations unitaires qui aboutiront à la valorisation de la biomasse et/ou de ses composantes
et/ou à la valorisation des produits de bioconversion.
Tout au long de l‘enchaînement de ces opérations, il est nécessaire de pratiquer des contrôles
afin de vérifier le bon déroulement du procédé et de garantir la qualité finale des productions.
Selon l‘objectif poursuivi, l‘homme de l‘art va chercher à favoriser la croissance microbienne
s‘il souhaite la valoriser ou il préférera améliorer les capacités de bioconversion de cette
biomasse d‘intérêt industriel, intéressant la plupart des grands secteurs de l‘activité
économique : chimie, pharmacie, énergie, alimentation, agriculture et environnement. Les
cuves ou le procédé de préparation et de transformations est mise en œuvre, que ça soit de
dimension laboratoire (1 à 15 litres), à l‘échelle pilote (1 à 5 m3) ou industrielle (jusqu‘à 300
parfois 500 m3), est appelé bioréacteur ou fermenteurs. Leur mode de fonctionnement, comme
pour les réacteurs enzymatique est soit en discontinu (batch) , semi-continu (fed- batch) ou en
continu.

II. Les étapes de fermentation

On distingue cinq étapes importantes dans tout procédé de fermentation :


- la stérilisation du bioréacteur et de ses équipements ainsi que du milieu de culture ;
- la préparation de l‘inoculum ;
- la production en bioréacteur ;
- l‘extraction du produit et sa purification.

25
Figure. Schéma typique d’un fermenteur avec ses accessoires

Le déroulement de la fermentation impose une régulation de l‘environnement interne


du bioréacteur sur base d‘un système automatisé de surveillance en continu de paramètres
physicochimiques:
– vitesse d‘agitation ;
– aération (c‘est-à-dire volume d‘air injecté dans le réacteur par unité de temps) ;
– température ;
– pH ;
– pression ;
– détection de mousse ;
– oxygène dissous ;
– gaz carbonique dissous ;
– O2 dans la phase gazeuse en sortie du fermenteur ;
– CO2 dans la phase gazeuse en sortie du fermenteur ;
Des mesures plus spécifiques peuvent être rencontrées :

26
– évaluation de la biomasse par turbidimétrie,
- Méthane hydrogène (méthanisation)
II. Rappels sur la formulation des paramètres fermentaire
Les réactions globales de croissance cellulaire et biotransformations peuvent être caractérisées
en termes cinétiques et quantifiées par les paramètres ci-dessus :
 Taux de croissance µ
Le taux de croissance µ (h-1) mesure l‘accroissement de la population microbienne au cours
d‘une période de temps t donnée et dans des conditions déterminées, on a :

dX 1 dX
=μX  X=
dt μ dt

X symbolise la biomasse (exprimée en g /l ou en nombre de cellule )

 Temps de doublement ou de génération td

Ce temps td (h) est donné par :


ln2
td =
μ
 Nombre de génération N
Au temps t de la fermentation, le nombre de générations est :
t
N=
td

 Rendement

Le rendement pour la biomasse est le rapport de l‘accroissement de cette biomasse à la


consommation du substrat S pour une période donnée ; on a :

dX
YX/S =
dS

Le rendement pour le produit principal de la réaction est le rapport de la quantité obtenue de


produit à la quantité consommée de substrat :

dP
YP/S =
dS

 Cinétique de croissance limitée par un substrat

Selon les conditions de culture, il se peut qu‘un substrat soit limitant, c‘est-à-dire qu‘une
augmentation de la concentration en ce substrat entraîne un accroissement de la vitesse de
croissance :
En culture discontinue anaérobie, il peut s‘agir du substrat carboné ou de la source

27
azotée, lorsqu‘en fin de culture ces substrats sont épuisés ;
En culture aérobie, c‘est en général l‘oxygène, faiblement soluble dans les milieux de
fermentation et apporté en continu qui est le substrat limitant.
La relation cinétique la plus connue, traduisant l‘effet de la concentration en substrat
mitant sur la vitesse de croissance d‘un micro-organisme, est la relation de Monod :

rg max S
 
X Ks  S

avec
µ (s-1) taux de croissance,
µmax (s-1) taux de croissance maximal,
Ks (kg/m3) constante de Monod.
III. Types de fermenteurs
- Cuve mécaniquement agitée aérée
- Colonne à bulles
- Le réacteur airlift
plus de détail (chapitre II)

IV. hydrodynamique de fermenteur

IV.1 Puissance consommée

La puissance mécanique P (Watt) consommée se calcule par l‘intermédiaire du nombre de


puissance Np appelé aussi coefficient de trainée de l‘agitateur dans le fluide, représente le
rapport entre les forces externes et les forces d‘inertie

P = Np N3da 5ρ

: masse volumique du milieu exprimé en kg/m3


Np . nombre de puissance sa valeur est déterminée à partir de l‘abaque de Rushton
d 2 N l
représentant Np = f(Re). Rappelant que : Re = a

Avec da (m) diamètre de l‘agitateur,
N (tr/s) vitesse de rotation,
ρ (kg/m3) masse volumique du liquide,
μ (Pa.s) viscosité du liquide.

IV.2 Puissance consommée en milieu aéré

La puissance mécanique Pg (W) consommée par une cuve aérée est inférieure à la puissance P
consommée par une cuve non aérée de même configuration, agitée à la même vitesse et
renfermant le même liquide. Ce phénomène s‘explique par la présence des cavités de gaz qui
diminuent la traînée des pales dans le liquide.

28
Le rapport Pg/P diminue régulièrement avec le nombre d‘aération et devient constant pour Na
> 0,1 ; il vaut alors :
Pg 0.022
= 0.27+
P Fr

À côté de cette relation récente, la relation empirique de Michel et Miller est couramment
utilisée dans les industries de fermentation, y compris pour des milieux faiblement non
newtoniens :
0,45
 P 2 Nd a 3 
Pg = 0,34 np  0,56 
 G 

avec np : nombre de pales de la turbine.

G (m3/s) débit volumique de gaz

IV.2 Régimes hydrodynamiques

Il existe trois régimes hydrodynamiques dépendant de la vitesse de rotation du mobile et du


débit de gaz injecté dans le réacteur :
Engorgement (les bulles de gaz ne sont pas affectées par l‘agitation) ;
charge (les bulles de gaz sont mélangées au-dessus de l‘agitateur) ;
Dispersion (les bulles de gaz sont cassées et mélangées dans toute la cuve).
Les transitions entre ces régimes sont caractérisées par les valeurs de deux nombres sans
dimension le nombre d'aération Na et le nombre de Froude.

G N 2d a
Na = et Fr =
Nd a 3 g

G(m3/s): débit volumique de gaz.


g (m/s2): accélération de pesanteur

Dans le domaine du génie biochimique, l‘aération est souvent caractérisée par le taux
d’aération qui s‘exprime en volume de gaz introduit par minute par volume de liquide [VVM
ou VVH (Volume de gaz par Volume de liquide et par Minute ou par Heure)] = G/Vl

V. Coefficient volumique de transfert de matière gaz-liquide

Le transfert de matière gaz-liquide d‘un gaz peu soluble, comme l‘oxygène, est caractérisé par
le produit du coefficient de transfert de matière K (m/s) coté liquide par l‘aire spécifique
d‘échange par unité de volume de liquide a (m-1). Ce produit est par définition le coefficient
volumique de transfert de matière gaz-liquide, noté K a (s-1).
En cuve mécaniquement agitée aérée, le coefficient volumique de transfert est un paramètre
essentiel, car sa valeur doit être suffisante pour que les besoins en oxygène du micro
organisme soient satisfaits:
— pour l‘eau:

29
0,4
 Pg 
2
k a  2, 6.10   Ug 0,5
 Vl 

avec
V (m3) : volume de liquide
Ug = G/A (m/s) : vitesse superficielle de gaz
A (m2) : section droite de la cuve
Pg (W): puissance mécanique

-pour les solutions salines


0,7
 Pg 
3
k a  2, 0.10   Ug 0,2
 Vl 

VI Echange gazeux d’oxygène

L‘objectif est de satisfaire les besoins des cultures au niveau des échanges gazeux. Les
microorganismes utilisent l‘oxygène dissout et rejettent le CO2 en équilibre avec la phase
gazeuse.
Deux notions essentielles apparaissent :
 La capacité de transfert du réacteur OTR
 La demande en oxygène de la culture

VI.1 Capacité de transfert et demande en oxygène

la quantité d‘oxygène transférée par unité de temps OTR (oxygen Transfer Rate) ou vitesse de
transfert (rO2) exprimée en moles de O2/l.h est donnée par:

dCL
OTR= =K a (C* -CL )
dt

Avec
CL : concentration en oxygène dans la phase liquide (mole/l)
C* : concentration en oxygène à saturation (mole/l)
k a (s-1) coefficient volumétrique de transfert,
Notons que (C* - CL) ne dépend pas de l‘agitation, mais de la nature du milieu, de la
température et de la pression partielle du constituant à dissoudre.
La capacité de transfert des réacteurs va dépendre de plusieurs variables :
 La puissance d‘agitation et l‘efficacité du système d‘agitation (la dispersion)
 La solubilité du gaz dépendant de la pression, du débit, de la température et de la
 composition du milieu liquide
La demande en oxygène OUR (Oxygen Uptake Rate) mesure les besoins en consommation
d‘oxygène de la culture et s‘exprime en mole/l h:

X max .O2
OUR =
YX / O2 KO 2  O2

30
YX/O2 : rendement de la biomasse par rapport à l‘oxygène,
KO2 (kg/m3) : constante de Monod pour l‘oxygène

VI.2 Equilibre entre la réaction biologique et le transfert de matière gaz-liquide

Ce couplage se rencontre lors de cultures aérobies de micro-organismes. L‘oxygène


passe de la phase gaz, dispersée sous forme de bulles, à la phase liquide
renfermant les microorganismes, où il est consommé. Les deux phénomènes, transfert de
matière gaz-liquide et bioréaction, sont successifs et la concentration en oxygène dissous dans
la phase liquide résulte d‘un régime quasi-stationnaire rapidement établi et pour lequel la
vitesse de transfert de l‘oxygène est égale à sa vitesse de consommation par bioréaction.
Compte tenu de sa très faible solubilité, le substrat limitant est en général l’oxygène ; en
supposant que l‘influence de la concentration en oxygène dissous sur la vitesse de croissance
obéit à la loi de Monod, on peut alors écrire en régime quasi stationnaire :

X max .O2 r
K a (C* -CL ) =  g
YX / O2 KO 2  O2 YX / O
2

La croissance aérobie des micro-organismes se déroule en trois phases:

 En début de culture, la concentration en biomasse [X] est faible. La concentration en


oxygène dissous [O2] n‘est donc pas très petite devant la concentration saturante. Le
microorganisme se développe à son taux de croissance µmax.
 La concentration en biomasse augmentant de manière exponentielle, les besoins
en oxygène croissent de même et la concentration [O2] diminue. Lorsque cette
concentration devient du même ordre de grandeur que kO2, les deux phénomènes,
transfert de matière et bioréaction, sont alors couplés.
 La croissance est limitée par le transfert d'oxygène, la vitesse de croissance est
constante et égale à rg = YX/O2 K a .

VII. Différents mode de fonctionnement dans un fermenteur

Les équations de bilan matière qui régissent l'évolution de substrat, biomasse et produit sont :

31
 Equation du bilan massique par rapport au substrat:
d(VS)
QeS0 -rs V = QsS+
dt
 Equation du bilan massique par rapport à la biomasse

d(VX)
Qe X0 + rx V = Qs X+
dt

 Equation du bilan massique par rapport au produit

d(VP)
Qe P0 + rP V = Qs P+
dt

Avec
V : volume du liquide
Q : débit volumique
S0, X0 et P0 concentration initiale respectives du substrat de la biomasse et du produit.
S, X et P concentration respectives à l‘instant t du substrat, de la biomasse et du produit

V.1 Fermentation discontinu non alimenté ou Batch

Le réacteur ne possède ni entré ni sortie Qe= QS = 0 et le volume est constant

- Bilan sur le substrat:

dS
-rs =
dt

- Bilan sur la biomasse

dX
rX = +
dt

-Bilan sur le produit

dP
rp = +
dt

Le volume dans la cuve de fermentation est constant. La concentration en biomasse (X)


augmente inversement par rapport à celle du substrat (S) qui lui est consommé. Le produit
recherché (P) apparait et sa concentration augmente.
Le temps nécessaire pour passer de la concentration en substrat S0 à la concentration S, après
consommation par le processus de fermentation est donné par la formule suivante :

32
S
dS
t = -
r
S0 s

rS étant la vitesse de la réaction de fermentation souvent modélisé par l‘équation de Monod


Le temps nécessaire pour passer de la concentration cellulaire X0 , à la concentration X est
donnée par la formule suivante :
X
dX
t=  r
X0 x

rX désigne la vitesse de croissance cellulaire.

Par le même raisonnement on peut écrire, si rP est la vitesse d‘apparition du métabolite


recherché le temps nécessaire pour obtenir une concentration
finale P de produit est donné par la relation suivante:
P
dP
t= 
r
P0 p

V.2Fermentation discontinue alimentée ou Fed Batch

La fermentation est démarrée en discontinu puis la source de substrat et d‘autres nutriments


sont ajoutés de manière intermittente ou continue sans soutirer de milieu conduisant à une
augmentation du volume dans la cuve au cours du temps. Le bouillon de culture est récolté
habituellement seulement à la fin de la période d'exploitation.

L‘augmentation du volume du liquide dans la cuve est donnée par l‘expression


suivante :

dV = Qdt

Bilan massique par rapport au substrat

d(VS)
QeS0 -rs V =
dt

d(VS) SdV VdS


QeS0 -rs V =  
dt dt dt

VdS
QeS0 -rs V =S .Q 
dt

en devisant par V

dS
=D(S0 -S) -rs
dt

33
avec D=Q/V s'appelle le facteur de dilution.

rX
rs  et rx = µX (Les microorganismes (cellules) sont considérés comme un ―groupe‖
YX / S
d‘enzymes (pas de mortalité cellulaire),

dS X
= D(S0 -S) -
dt YX / S

Bilan massique par rapport à la biomasse

d(XV) dX dV
QX0 -0 + μXV= =V +X
dt dt dt

dX
QX0 + μXV=V +XQ
dt

dX
D(X0 -X)+μX=
dt

dans le cas ou X0=0

dX
 X(μ-D)
dt

V.3 Fermentation en continu

Fermenteur continu parfaitement mélangé. La suspension microbienne en fermentation est


homogène en tout point du réacteur. En pratique on commence à ensemencer la cuve
contenant un volume V de liquide.
L‘alimentation et le soutirage se pratiquent aux mêmes débits QE = QS =Q.

Pour la biomasse:

Qe X0 + rx V = Qs X

DX  X0   rX  X

Le temps de séjour moyen pour que le taux de dilution soit égal au taux de croissance (µ=D)
est pour X0=0

1 X
 =
D rX

34
V.4 Fermentation à gradient de concentration

Le concept du réacteur piston peut être appliqué à la fermentation. C‘est un réacteur tubulaire
dans lequel le milieu de culture ensemencé (X0) se déplace en même temps que la
fermentation se déroule. La concentration en biomasse et produit augmente progressivement
le long du réacteur alors que la concentration en substrat diminue.
Bilan sur la biomasse:

QX+rX dV=Q(X+dX)

rX dV= QdX

Le temps nécessaire pour passer d‘une concentration X0 biomasse à une concentration X est
donné par l‘expression:
X
V dX
t=  
Q X 0 rX

35
TD1

Exercice 1
Un échantillon du traceur hyptane à 320 k a été injecté sous forme d'impulsion dans un
réacteur, la concentration de l'effluent a été mesurée en fonction du temps, les résultats
obtenus sont regroupés dans le tableau suivant :

t(min) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 14

C (g.m-3) 0 1 5 8 10 8 6 4 3 2.2 1.5 0.6 0

a. Tracer les courbes donnant C(t) et E(t) en fonction du temps


b. Déterminer la fraction de fluide qui ont resté dans le réacteur entre 3 et 6 min et entre 7.75
et 8.25 min
c. Déterminer la fraction de fluide qui sont restées dans le réacteur moins de 3min.
Exercice 2
Le tableau ci-dessous donne la réponse d‘un réacteur réel à une injection impulsion de
traceur

t(min) 0 5 10 15 20 25 30 35
C(gl-1) 0 3 5 5 4 2 1 0
Dresser un tableau donnant la distribution des temps de séjour E(t).Déterminer le temps de

séjour moyen t s
Exercice 3

1. Considérant un réacteur parfaitement agité de 6 m3 de volume fonctionnant en régime


permanent avec un débit de 0.4 m3.min-1. Calculer la fraction de fluide à la sortie qui :
(i) ont un âge inferieur à 10 min
(ii) sont restées dans le réacteur plus que 30 min.

2. Pour un RPA opérant avec les mêmes conditions qu'en 1, une injection impulsion est
réalisée à t=0. Combien de temps faut-il pour que 80% du fluide quitte le réacteur.

36
TD2

Exercice 1
Une enzyme E catalyse la réaction d'hydrolyse: A + H2O <===> B + C
On suit la cinétique d'apparition du produit C, pour différentes concentrations en substrat
A. Les valeurs obtenues (en µmoles de C par tube) sont présentées dans le tableau suivant:

S0 (mM)
temps (min)
10 30 100 150
0 0 0 0 0
2,5 0,9 1,9 3,2 3,6
5 1,8 3,9 6,4 7,1
7,5 2,5 5,6 9,6 10,7
12,5 3,7 7,6 15,2 17,6
17,5 4,4 9,1 18,3 --------

1.Représentez les cinétiques et déterminez la vitesse initiale de chacune d'elle.


2. Déterminez les paramètres cinétiques à l'aide de la représentation des double inverses.
3. Les réactions enzymatiques sont effectuées dans un tube contenant 1 ml de la solution
d'enzyme à une concentration initiale de 3 µM, le volume réactionnel étant complété par 2 ml
de substrat . Déterminer la valeur de k+2.

Exercice2

La droite A est une représentation des variations de la vitesse initiale d‘une réaction catalysée
par une enzyme E en présence de concentrations variables de son substrat S, le reste des
conditions opératoires étant parfaitement défini.

37
1) partir de l‘équation de Michaelis, démontrer l‘équation de la droite A. En déduire les
expressions de la pente de la droite et des intersections avec les axes des ordonnées et des
abscisses.
2) Calculer la constante de Michaelis de l‘enzyme pour son substrat.
La droite B est une représentation des variations de la vitesse initiale de la même réaction
dans les mêmes conditions opératoires mais en présence d‘un inhibiteur I dont la
concentration est de 3.10-5 M.
a) Quel est le type d‘inhibition le plus probable ? (justifier votre réponse)
b) Calculer la constante de dissociation de l‘inhibiteur pour le complexe enzyme-inhibiteur.
c) Démontrer l‘expression donnant le degré d‘inhibition pour ce type d‘inhibiteur et
calculer sa valeur pour une concentration en substrat égale à 4.10-4 M et 20.10-4 M.
Commenter.
r  rI
Le degré d'inhibition est donné par : ( r ) avec rI vitesse en présence d'inhibiteur I.

38
TD3

Exercice1

Réacteur semi fermé

Un réacteur initialement vide est alimenté à partir d'un temps t =0 avec un débit constant Q
d'un substrat S liquide qui s'y transforme suivant une loi cinétique du 1er ordre.
Calculer la concentration de cette substance en fonction du temps

Exercice2

Dans un bioréacteur, on hydrolyse le sucrose à la température ambiante par catalyse


enzymatique selon la réaction suivante

sucrose 
sucrase
 produit

Avec un débit volumique constant Q de 25 litre/ mn et une concentration initiale C Ao


en sucrose de 10 M, on obtient un taux de conversion XA de 90 % de sucrose.
La vitesse r d‘hydrolyse du sucrose est décrite par la loi de Michaelis-Menten de la
forme :

k1CA
rA = (mol.l-1min -1 )
1+k M CA

k1= 0.1m-1, km= 1 (mol/l)-1

avec CA concentration de sucrose


1- Ecrire le bilan matière du sucrose qui se décompose selon la réaction; sans variation de
volume dans chacun des réacteurs suivant:
- Réacteur fermé uniforme
-Réacteur ouvert parfaitement mélangé en régime permanent
-Réacteur en écoulement piston en régime permanent
Calculer le temps de séjour pour chacun des trois réacteurs. Conclure

Problème

La glucose isomérase, immobilisée sur support solide, est utilisée industriellement pour produire
des sirops de glucose enrichis en fructose. La réaction d‘isomérisation du glucose en fructose est
équilibrée, et la constante d‘équilibre, qui varie peu avec la température, est voisine de 1.
On se propose de concevoir une unité permettant d‘isomériser 45 % du glucose d‘un
sirop de glucose de concentration 2 800 mol/m3. La production souhaitée est de 20 m3/h.
Cette réaction d‘isomérisation par enzyme immobilisée a été étudiée par Illanes et coll.
La vitesse de la réaction augmente avec la température, mais la stabilité de l‘enzyme diminue
avec ce paramètre. La température optimale est voisine de 60 oC, c‘est cette valeur que nous
choisirons. Pour cette température, la constante d‘équilibre vaut 1.
D‘autre part, la cinétique de cette réaction équilibrée suit la loi de Michaelis et Menten:

39
rmS
r=
K m +S

Sous réserve de prendre comme concentration en substrat [S] la différence : [S] = [G]- [Ge]
où [G] représente la concentration en glucose de la solution et [Ge] = 1400 mol/m3, la
concentration en glucose à l‘équilibre.
Le bioréacteur qui s‘impose naturellement est un réacteur à lit fixe. Dans une première
étape, un dimensionnement approché peut être effectué avec les hypothèses simplificatrices
suivantes : la phase liquide est en écoulement piston dans le réacteur, les résistances dues aux
transferts de matière sont négligeables. Dans ces conditions, soit H la hauteur du réacteur, M
la masse de biocatalyseur qu‘il renferme, [So] la concentration en substrat à l‘entrée du
réacteur, Q le débit volumique de substrat (20m3/h) et z la cote courante dans le réacteur.
1.Calculer la concentration en glucose à la sortie du
réacteur(Gs), déduire la concentration du substrat à la sortie du réacteur (Ss). A 60 C, les
o

paramètres intrinsèques de la loi cinétique sont :

rm = 17,52 10-3 mol.s-1 kg-1 (kg de biocatalyseur)

Km = 7 815 mol/m3

2. Calculer la masse du biocatalyseur requise pour cette conversion et quel volume occupe
telle dans le bioréacteur. Déduire le volume total du réacteur.
Les particules de biocatalyseur de forme sphériques et ont une masse volumique s = 1 800
kg/m3.

Les auteurs cités préconisent un rapport H/dc de 3,5 .

3. Calculer pour ce cas le diamètre dc de la cuve puis sa hauteur H. Quelle est dans ces
conditions, la vitesse superficielle de la solution?
La prise en compte du transfert de matière liquide-solide passe par le calcul du nombre
de Damkohler Da, du rapport Km/[S] et du facteur d‘efficacité η.
La masse volumique de la solution de glucose est de 1320 kg/m3 la viscosité de la
solution est 1.9 10-3 Pa/s, le coefficient de diffusivité D = 0.52 10-9 m2/s.

4. calculer le coefficient de transfert de matière liquide-solide Kl et la surface spécifique


d‘échange a.
Pour cela on applique les relations suivantes :

k  2/3 d U  0.82 d U  0.38


 ( )  0.765( p )  0.365( p )
U D  
6
a
dp

on donne pour un lit fixe εl =0.4, dp = 1,2.10-3m

5. Déduire les valeurs de Da, du rapport Km/[S] et du facteur d‘efficacité η

40
Dans le cas de diffusion intra particulaire, le facteur d‘efficacité se calcule en configuration
sphérique à partir du module de Thiele et du rapport Km/[S]. si la diffusivité effective du
glucose est égale à 1.5 10-10 m2/s.

6. Calculer le module de Thiele φ. Si on suppose que les concentrations à l‘interface solide-


liquide et au cœur du liquide identiques calculer le rapport Km/[S] et le facteur d‘efficacité.

41
TD4

On se propose de produire des levures de boulangerie (saccharomyces cerevisiae) par culture


aérobie sur glucose à la température ambiante de 30 oC dans une cuve mécaniquement agitée
aérée standard munie de 6 pales de diamètre dc = 1,08 m et de volume utile de liquide VL de
1m3. Le mobile d‘agitation est une turbine Rushton.

1. Quel est la vitesse en bout de pales de l‘agitateur (m/s) si la vitesse de rotation de la turbine
N est de 300 tr/min. Calculer le nombre d‘aération Na.

On définit le nombre d'aération limite (en régime de dispersion):


0.5
 da 
Na l = 0.2   Fr 0.5
 dc 
3
2 . Calculer le débit volumique G (m /s) de gaz. Déduire le taux d‘aération en VVM, puis la
vitesse superficielle du gaz Ug.

3. Calculer la puissance consommée par la cuve non aérée P pour une masse volumique de
103 kg/m3. Quelle est la puissance consommée par la cuve en milieu aéré Pg.

4. Déduire la valeur du coefficient volumique de transfert de matière gaz-liquide kLa.

La levure se développe à partir du substrat avec un rendement YX/S, de 0,5 kg de levure par
kilogramme de sucre (métabolisme respiratoire), La concentration souhaitée en fin
de culture est 50 kg/m3, et la concentration d‘inoculation de 1 kg/m3.
Si la concentration en glucose dépasse un certain seuil, la levure transforme une partie du
glucose en éthanol (métabolisme fermentaire), et le rendement de production chute. Pour y
remédier, un sucre d‘une concentration de 250 kg/m3, est apporté dans le réacteur de culture
au fur et à mesure de sa consommation, ce qui permet de maintenir sa concentration en
dessous du seuil de bascule métabolique. Ce mode de culture discontinu alimenté entraîne une
augmentation du volume de la phase liquide et une dilution de la biomasse formée. Dans ces
conditions, le rendement par rapport à l‘oxygène YX/O2 est voisin de 1 kg/kg. Le taux de
croissance maximal µmax de la levure en aérobiose est de 0,3 h-1.
Ce type de culture se décompose en trois phases.

- Phase 1 de croissance (de durée t1(h)) exponentielle au taux de croissance maximal µmax,
- Phase 2 très courte (de durée t2 (h)) où réaction de croissance et transfert de matière gaz-
liquide sont couplés
- Phase 3 de croissance (de durée t3(h)) à vitesse constante lorsque l‘oxygène devient le
substrat limitant.
La durée de la deuxième phase est négligeable devant celle des phases 1 et 3 et le volume
du milieu de culture varie au cours du temps.
5. Faite un bilan massique sur la biomasse, puis un bilan massique sur le substrat

42
Le débit d‘alimentation en substrat Q (m3/s) est une fonction du temps et égale à dVL/dt . Si
on considère que [S] est constant et est très petit devant [ So].

6. reformuler l‘équation du bilan sur le substrat en exprimant Q en fonction uniquement de r X ,


de YX/S, de [So] et de VL .
Soit ([X]VL)o la quantité de biomasse initiale égale à 0,6 kg de la phase de croissance
exponentielle (puisque Vo vaut 0,6 m3 et [X]0 1 kg/m3) .
7. Reformuler l‘équation du bilan sur la biomasse, intégrer la relation et montrer que le débit
d‘alimentation en substrat Q varie de manière exponentielle avec le temps.
8. Exprimer la relation donnant la variation du volume VL par rapport au temps, avec VLo le
volume de remplissage initial du réacteur (0,6 m3).
La phase exponentielle de croissance s‘arrêtera lorsque la vitesse rX deviendra égale à la
vitesse de limitation par l‘oxygène.

9. Calculer cette vitesse rX , pour une concentration O2* = 7,5 10-3 kg/m3, un taux de
croissance maximal de 0,3 h-1 et un rendement YX/O2 de 1 kg/kg.
10. Déduire la concentration en biomasse [XL]. Si cette valeur [XL] est atteinte après un temps
t,
11. Exprimer la valeur de t en fonction de VL0, de YX/S, de S0, du produit (X VL)0 et de
exp(µmaxt) avec YX/S égale à 0,5 kg de levure par kg de sucre (métabolisme respiratoire).
Déduire la valeur de t (h).
12. Si le taux de dilution est constant et est de la forme Di = Q/VL calculer Di.
Montrer que la relation du bilan sur la biomasse écrite précédemment peut s‘écrire, après son
intégration entre le début de la phase et t, sous la forme :

 (r  Di X )t 
ln  X   ( Di  6.5)
 X
( r  Di X ) 6.5 

Calculer le temps t (h) et que représente t-il ?

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