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Module : Histoire des idées et des arts/ Semestre 3

XIXème siècle

Année universitaire : 2020/2021

Plan du cours

Bibliographie

I- Introduction générale
II- Héritage de la Révolution française (1789)
III- Instabilité politique, sociale au XIXe siècle
IV- Démocratie comme idée républicaine
V- Mouvements littéraires :
1) Romantisme
2) Réalisme /Naturalisme
3) Symbolisme, etc.

Repères bibliographiques :

1) S. Berstein, P. Milza, Histoire du XIXe siècle, Ed. Hatier, Initial, 1995.


2) R. Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, T.1, Livre de Poche, Paris,
1973.
3) A. Lagarde, L. Michard, XIXe siècle, Bordas, Paris, 1969.
4) J.Y. Tadié, Introduction à la vie littéraire du XIXe siècle, Ed. Bords,
Paris.
5) J. Touchard, Histoire des idées politiques, T.2, Coll. Thémis/ PUF., Paris,
1975.
6) H. Peyre, Qu’est-ce que le romantisme ?, Ed. PUF., Coll. Sup. Paris,
1971.
I- Introduction générale :

a) Une grande instabilité politique :

Le sujet principal de notre cours est bel et bien le grand siècle qui se
caractérise par sa grande instabilité sur tous les plans : politique, social,
économique et culturel. Le siècle qui commence avec le déclenchement de la
Révolution française (1789) et va finir avec le début de la Première Guerre
Mondiale (1914-1918). Entre ces deux grands événements, la France (et le
monde aussi) connaîtra des mutations importantes et des changements radicaux.
Le XIXème siècle est considéré comme une étape majeure dans l’histoire de la
France, car le pays va réaliser sa révolution industrielle. Cette dernière va
provoquer des bouleversements économiques et sociaux majeurs : progrès
techniques, urbanisation de la société, construction des usines dans de nouvelles
régions industrielles, naissance de nouvelles classes sociales : la bourgeoisie et
le prolétariat (la classe ouvrière), etc.

Avec la Révolution française, une longue tradition politique séculaire


disparaît progressivement. Cette situation nécessitera une longue et pénible
recherche pour l’installation et l’adoption d’un nouvel ordre politique. Ce
dernier est basé essentiellement sur les principes fondamentaux de la
Révolution de 1789. Ces idéaux constituant l’ossature de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen, se résument dans l’égalité des citoyens (et non
plus les sujets) devant la loi, les libertés fondamentales comme la liberté
d’expression, de culte, de propriété, etc.

Le XIXe siècle en France est caractérisé par un profond déséquilibre illustré


par une succession de crises politiques, sociales et économiques. La recherche
d’un nouvel ordre solide va rencontrer beaucoup d’obstacles et de résistances.
Ces formes de résistance - conduites par les partisans de l’Ancien Régime-
s’expliquent par les conflits d’intérêt entre différentes classes sociales et « partis
politiques ». Durant le siècle en question, nous pouvons facilement constater la
succession de régimes politiques, des révolutions, des courants politiques,
littéraires et philosophiques très variés :
1) Deux empires :

a) Premier Empire de Napoléon Ier (1804- 1814)


b) Second Empire de Napoléon III (1852- 1870)

2) Deux monarchies :
a) La Restauration qui comprend :
- La monarchie d’Ancien régime de Louis XVIII (1815-1824) et de
Charles X (1824-1830)
- La monarchie constitutionnelle (de Juillet) de Louis Philippe (le
Bourgeois) (1830-1848)

3) Deux républiques :
- La Deuxième République : (1848- 1852)
- La Troisième République : (1870- 1940)

4) Trois révolutions :
- La révolution de Juillet, (Trois Glorieuses ) (27, 28, 29 juillet 1830)
- La révolution française de 1848 (ou ‘ révolution de février’)
- La Commune (du 18 mars 1871 au 28 mai 1871)

5) Un coup d’Etat du 2 décembre 1851 mené par Louis-Napoléon


Bonaparte.

A côté de cette instabilité frappante, nous pouvons également parler d’une


richesse et d’une diversité étonnante. Dans le domaine littéraire et culturel, à
titre d’exemple, le XIXe siècle a connu une succession de mouvements
littéraires et artistiques :

- Le romantisme (Lamartine, V. Hugo, A. Vigny, A. Musset, etc.)


- Le réalisme (Balzac, Stendhal, Flaubert, etc.)
- Le naturalisme (Zola, Maupassant, les frères Goncourt, etc.)
- Le symbolisme (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud)
- Le décadentisme (J-K. Huysmans)
- Etc.
b) Une grande agitation sociale :

La Révolution industrielle, apparue vers la fin du XVIIIe siècle en


Angleterre, se développe en France durant le siècle suivant. Evidemment,
cette révolution, avec ses impacts très importants sur la structure profonde
des sociétés occidentales, a changé définitivement la France dont la
majorité de la population sont des paysans qui exercent l’agriculture. La
France se transforme en un pays industriel vers la deuxième moitié du
siècle.

Ainsi, l’industrialisation et le machinisme ont pour conséquences


directes l’essor du capitalisme et les changements profonds au niveau de
la structure de la société française avec la naissance de nouvelles classes :
l’une dominante à savoir la bourgeoisie et une autre exploitée à savoir le
prolétariat ou la classe ouvrière. L’émergence de la première classe qui
commence progressivement à détenir le pouvoir et l’argent va imposer
ses valeurs qui prônent le travail, le capital, le libéralisme, le
matérialisme, etc. Pour l’autre classe dominée (la classe ouvrière), elle est
principalement le résultat d’un exode rural massif. Les ouvriers, vivent
dans des conditions de travail et de logement très difficiles.

Les romanciers de cette période historique comme Hugo (Les


Misérables, 1862) et Zola (Germinal, 1885) vont décrire
fidèlement ces conditions inhumaines de pauvreté et de vulnérabilité
excessives. Les romanciers réalistes et naturalistes se fixent le but de
peindre la nouvelle société avec un maximum d’exactitude scientifique
(Zola). Aussi, des philosophes commencent-ils à traiter de ces questions
liées à l’économie et à la société, ce qui favorise la multiplication des
théories socialistes et utopiques. D’ailleurs, les idées des socialistes
utopiques tels que : Saint-Simon, Charles Fourier, Etienne Cabet, Philippe
Buchez, etc. vont préparer le terrain pour les théories solides et
« scientifiques » de Marx et Engels.
C- Document illustratif :

Dans son introduction au XIXe siècle, Littérature, textes et documents


(1986), Pierre Nora propose un excellent résumé du siècle en question:

« De la bataille de Waterloo à la bataille de Verdun, l’histoire a plus


changé que pendant des siècles. Liberté contre autorité, progrès contre
tradition, science contre religion, souveraineté nationale contre légitimité
monarchique, citoyen contre sujet, valorisation de l’avenir contre
valorisation du passé, on n’en finirait pas d’énumérer les principes qui
opposent le monde ancien, globalement perçu comme l’ « Ancien
régime », et le monde nouveau, qui marque le début du nôtre.

Car ce XIXe siècle qui nous paraît à tant d’égards si lointain, encore
tranquille, il est déjà presque nous : le bulletin de vote et les chemins de
fer, l’exode rural et Paris capitale, la machine à vapeur et l’agence Havas,
la médecine pastorienne et le téléphone, et pour finir, la radio- activité, la
bicyclette, le cinéma et même l’avion… Un siècle ? Il paraît en contenir
plusieurs, au moins deux. Et entre le lecteur de Balzac et celui de Marcel
Proust, entre le contemporain de Louis-Philippe et celui de Jean Jaurès, il
y a, en effet, un monde.

Ce qui fait pourtant son unité, c’est d’être tout entier marqué du
signe de la Révolution. »

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