Droit Civil (Droit des personnes et des biens) : Cours 1
Première partie : INTRODUCTION AU DROIT
Introduction Droit comme PHENOMENE SOCIAL TRES ANCIEN qui traverse presque toutes les époques (toutes les sociétés modernes ont une législation), donc UNIVERSEL. Il faut un groupe pour envisager le droit, c’est donc un phénomène destiné aux humains. Issu des nécessités de la vie commune à établir des règles pouvant instaurer une cohésion sociale ; le droit est un instrument de régulation sociale. Le droit régule par un ensemble de prescription d’interdictions et d’autorisations. L’on retrouve cette fonction de régulation à une foultitude de niveaux : individuel, familial, National, inter-Etat (international), planétaire… Le code d’almoravide est le texte juridique le plus ancien. Subdivision du droit : Droit comme matière autonome : droit public et droit privé (droit civil, droit pénal, droit commercial…), droit international privé (appliqué aux individus et non aux Etats) En définitive, le droit est un phénomène social qui est prescriptif
Titre premier : LE PHENOMENE JURIDIQUE
Il peut être observé à travers des sources du droit (Chapitre 2) et plus directement par l’étude de la notion (Chapitre 1).
Chapitre 1 : LA NOTION DE DROIT
Le droit est un concept complexe qui peut toutefois se révéler par le biais de ses fondements ou les multiples tentatives de définition.
Section 1 : Les fondements du droit
Ils ont fait l’objet de plusieurs propositions doctrinales regroupées en deux courants essentiels : le courant positiviste et le courant idéaliste. Paragraphe 1 : Les courants positivistes Le positivisme est une doctrine et une idéologie qui postule une connaissance du droit à partir d’une démarche scientifique rigoureuse. Il se décline en trois branches principales : le positivisme juridique, le positivisme sociologique et le positivisme historique. A- Le positivisme juridique C’est une théorie du droit centré sur la norme juridique à l’exclusion de toute considération philosophique, morale ou religieuse. Elle a été rendue populaire par l’école de Viet (Hans Kelsen). Le positivisme juridique ramène le droit à sa plus simple expression : la norme juridique formelle c’est-à-dire une prescription juridique d’origine étatique destiné à régir la vie sociale. Les exégètes de Kelsen voient dans le droit un ordre établi structuré en pyramide. En effet, il existe une diversité de règles d’une inégale valeur dans chaque Etat. Ce faisant, elles sont ordonnées selon des critères liés à l’origine ou à l’autorité de la norme. Au-delà de ce rapport hiérarchique entre les normes, le positivisme pose un principe d’inférence qui signifie que chaque norme inférieure tire sa validité de l’habilitation accordé par une norme supérieure. B- Le positivisme sociologique Le courant sociologique tient aux idées développées par des auteurs comme DURKHEIM et Auguste COMTE. Ils accordent une primauté au groupe social sur l’individu. Ainsi la norme sociale est le résultat de l’équilibre des intérêts individuels nécessaire au maintien de la vie en groupe. Dans la pensée juridique, Gaston JEZE et Léon DUGUIT illustrent ce courant. Selon ces auteurs, l’Etat n’est que le révélateur des règles édictées par le groupe social. C- Le positivisme historique Selon cette théorie, la règle de droit est le produit d’une évolution des normes sous l’emprise des changements sociaux. A cet égard, le droit actuel n’est qu’un prolongement des concepts et institutions fondamentaux du droit romain. Samedi, le 17 Novembre 2018 Paragraphe 2 : Les courants idéalistes … Est opposé au positivisme en raison de sa finalité par la règle de droit. Elle s’en écarte également de par l’autorité attachée à la source de la norme. Dans le courant jus naturaliste, il est possible de distinguer deux formes : idéalisme naturel et idéalisme rationnel. A- L’idéalisme naturel Il tire sa cohérence d’une distinction essentielle entre les lois naturelles et les lois positives. Ce courant de pensée est incarné par des auteurs tels que Platon ou Aristote qui voient dans le droit l’instrument de réalisation d’une cité d’idéale. Dans la pensée idéaliste, on peut noter le courant religieux symbolisé par la doctrine de Saint Augustin. Cet auteur estime que la loi naturelle est comprise entre la loi éternelle et celle positive. (Cette pensée est abolie à l’avènement de la révolution française, lorsque l’église fut désormais séparée de l’Etat et que des règles humaines prennent le dessus sur les règles divines – laïcisation de la société française). B- L’idéalisme rationnel La raison humaine est la source fondamentale de la règle de droit dans la pensée idéaliste rationnelle. Selon cette idéologie, il existerait des principes universels qui permettent de régir la conduite humaine. Ainsi, la règle de droit tire sa légitimité de la raison humaine qui l’a exclusivement conçue. Dans sa vision contemporaine, la pensée idéaliste est symbolisée par la théorie des droits de l’Homme.
Section 2 : La définition du droit
La définition en tant que phénomène social est probablement l’une des questions les plus complexes de la pensée juridique. En réalité, il existe plusieurs définitions pouvant renvoyer à des phénomènes juridiques tels que la loi, la justice, les droits subjectifs etc. Ces différentes approches reflètent deux dimensions fondamentales de la réalité juridique. Le droit au singulier recoupant avec le droit positif et le droit au pluriel désignant des droits subjectifs Paragraphe 1 : le Droit (objectif) Le Droit est un système d’organisation sociale à l’instar d’autres systèmes normatifs tels que la religion, la morale, ou des canons de comportements retrouvés sous l’appellation d’éthique. Toutefois, il s’en distingue par son particularisme lié à l’existence d’une sanction juridique d’origine étatique. A- Le Droit parmi les systèmes normatifs Traditionnellement, le Droit est opposé à la religion et à la morale. _Droit et Religion : La religion est un lien entre une divinité et un individu comme le Droit serait un rapport entre l’Etat et individu. La religion se manifeste sous la forme de commandements ou de préceptes tirant son autorité dans la soumission totale du croyant à la divinité. Les règles religieuses tentent d’organiser la vie de l’individu et la vie en société. En cela, elles s’approchent des règles juridiques (Exemple : l’interdiction du meurtre). Toutefois, la religion est distincte du Droit sur au moins deux critères : Relativement à la sanction, l’inobservation d’une règle religieuse met en jeu une sanction immanente et / ou une sanction immédiate lorsque l’organisation politique le permet ; Relativement au champ d’application, le droit se borne à organiser les rapports au sein de l’Etat tandis que la religion s’applique à l’homme d’abord et à la société ensuite. _Droit et Morale : La morale relève de l’axiologie. Elle poursuit un but de perfectionnement de l’être humain tant dans la manière d’être que dans la conduite à tenir. La morale se définit sous la forme d’un ensemble de règles qui symbolisent des valeurs essentielles pour l’Homme. Pourquoi la morale est distincte de la religion ? D’abord du point de vue de sa finalité et ensuite par rapport à la sanction. Le Droit est une règle d’organisation sociale tandis que la morale est une règle de conduite intérieure. La règle de droit est sanctionnée par des peines prévues dans un texte spécifique tandis que la sanction dans la morale relève de la conscience individuelle. _Droit et Ethique : les règles éthiques sont des normes de bienséance, de conduite professionnelle, ou des préceptes de jugement qui répondent à des questions d’ordre personnels ou sociétales (biotechnologie et réseaux sociaux).
Samedi, le 24 Novembre 2018
B- La spécificité de la règle de droit Elle jouit d’un état particulier dans les Etats modernes. Non seulement, elle constitue le meilleur moyen de régulation sociale mais se démarque d’autres normes de par ses caractères. En effet, la règle de droit est une prescription générale, abstraite et contraignante. Le caractère abstrait de la règle de droit veut dire qu’elle s’adresse de manière générale à tous les individus compris dans son champ d’application (matériel, personnel, territorial, temporel). Ce caractère renvoie également à la vocation permanente des règles de droit. Le caractère obligatoire de la règle de droit indique qu’elle s’impose à tous les individus selon les prescriptions qu’elle contient. Ce caractère obligatoire se décline sous deux formes : dans un premier temps, la règle peut être impérative c’est-à-dire qu’elle s’impose d’office à tous ses destinataires. Lorsqu’elles sont dites d’ordre public, ces règles impératives n’admettent pas d’action contraire (contre elles) ; La seconde modalité s’articule autour des règles supplétives ou interprétatives de volonté (différente du libre-arbitre). La règle supplétive permet à la personne d’opter pour une solution autre que celle prévue par défaut. Le caractère contraignant de la règle de droit désigne l’existence d’une sanction prévue en cas d’inobservation des prescriptions de la norme. Les sanctions peuvent être pénales, civiles ou administratives. Paragraphe 2 : les droits (Subjectifs) L’expression droit au pluriel évoque les droits subjectifs c’est-à-dire les prérogatives reconnues aux individus toutefois, les droits subjectifs ne font pas l’objet d’une définition univoque. Il s’agirait selon les auteurs d’un pouvoir individuel ou d’un intérêt juridiquement protégé. Cette dernière définition est la plus partagée. [Critique positiviste : les droits subjectifs existent seulement si le Droit objectif le veut ; l’on ne peut pas opposer les droits subjectifs au droit objectif / critique marxiste :]. Les droits subjectifs tirent leur source d’actes ou de faits juridiques. [D’un point de vue textuel, le bloc de constitutionnalité est la principale source de tous les droits subjectifs] _Les faits juridiques sont des événements qui produisent des effets juridiques non prévus. L’événement peut être volontaire ou non mais l’effet doit rester (indésirable) non souhaité. A contrario, _l’acte juridique est une manifestation de volonté destinée à produire des effets prévus. Les droits subjectifs peuvent être classés en fonction de leur objet ou en fonction de leur valeur (argent). Suivant le premier critère, l’on distingue le droit des créances des droits réels. Concernant le second critère, l’on oppose les droits patrimoniaux aux droits extrapatrimoniaux. A- Les droits patrimoniaux Les droits patrimoniaux représentent des éléments du patrimoine évaluables en argent. L’un des principaux droits patrimoniaux est le droit de propriété qui matérialise l’emprise juridique sur une chose par une personne. Il se caractérise par ses trois composantes : l’usus, le fructus et l’abusus. B- Les droits extrapatrimoniaux Ce sont les prérogatives hors du commerce juridique. Ils sont liés à la personnalité de l’individu et en constituent des attributs essentiels. Les droits extrapatrimoniaux sont non transmissibles Parmi les droits extrapatrimoniaux, il est possible d’avoir le droit l’honneur et le droit à la vie privée. Bien que n’étant pas défini de manière précise, l’atteinte à l’honneur est expressément consacrée dans la loi pénale. Ces infractions concernent les injures publiques ou privées de même que la diffamation. A cet égard, l’honneur est protégé à travers les sanctions pénales et civiles prévues. Le droit à la vie privée est une prérogative qui permet d’opposer à d’autres individus des aspects relevant de son intimité, de sa santé, de sa correspondance etc.
Chapitre 2 : LES SOURCES DU DROIT
Samedi, le 01 Décembre 2018 Les sources du droit représentent l’ensemble des pouvoirs ou autorités, habilités à créer le droit. Elles sont fixées pour chaque étape par la loi fondamentale qui énumère l’origine des règles de droit ainsi que leurs autorités. Les sources peuvent être classées selon plusieurs critères.
Section 1 : La source directe du droit
La source directe désigne la règle expressément prévue par la constitution comme régulant la société. Il s’agit de la constitution, de la loi et du règlement. A- La constitution La constitution représente la loi fondamentale d’un Etat, elle détermine les principes d’organisation et de fonctionnement de l’Etat. La constitution est composée du bloc de constitutionnalité et des principes d’organisation et de fonctionnement. B- La Loi La loi est un acte du parlement qui porte sur l’une des matières relevant de sa compétence. Les lois sont adoptées selon une procédure prévue par la constitution et complétée par le règlement intérieur de l’assemblée Nationale. Il s’agit, de l’initiative (projet ou proposition), du dépôt, du vote, de la promulgation et de la publication. Il existe plusieurs types de lois, notamment : _La loi constitutionnelle : c’est une loi qui permet d’établir ou de modifier la constitution. Ce mandat est confié au conseil constitutionnel. _La loi référendaire : la faculté qui est offerte au Président de la République de demander directement au peuple son avis sur une question concernant l’organisation ou le fonctionnement de l’Etat. _La loi organique : c’est une loi qui porte sur l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et adoptée suivant une procédure spéciale (cette procédure est le fait de saisir le conseil constitutionnel, préalablement à la promulgation de la loi). _La loi ordinaire : C’est l’essentiel des lois qui sont adoptées en général par l’Assemblée Nationale. Les lois font l’objet d’un contrôle à travers deux modalités principales : le contrôle de constitutionnalité et le contrôle de légalité. Toutefois, ce dernier est réservé à la mise en conformité des règlements à la loi. Le contrôle de constitutionnalité, qu’il s’exerce par voie d’action ou par voie d’exception vise à vérifier la conformité d’une loi à la constitution. Il peut être obligatoire (règlement intérieur de l’Assemblée Nationale : lorsque le contrôle est obligatoire, il s’exerce avant la promulgation de la loi). A l’issu du contrôle, le texte déclaré institutionnel, peut être privé totalement ou partiellement d’effet. Si le contrôle est par voie d’exception, le texte est déclaré inopposable à la partie qui soulève la non-conformité. C- Le règlement La constitution permet de distinguer les domaines qui relèvent de la loi et du règlement. Ce sont des décisions prisent par le pouvoir exécutif en application des lois en vigueur (la constitution en séparant le domaine du règlement et le domaine de la loi, n’a pas attribué un catalogue précis au domaine de règlement ; Donc, tous les textes qui ne se trouvent pas dans la liste des lois, sont des règlements). Les ordonnances sont à mi-chemin entre la loi et le règlement. Parmi la catégorie des règlements, il faut distinguer : _Les règlements autonomes : Il s’agit des textes qui relèvent strictement du domaine réglementaire (les décrets, dans les régimes présidentiels sont à l’usage spécifique du Président, dans les Monarchies et Républiques Parlementaires par contre, c’est le Premier Ministre qui en est l’instigateur). _Les règlements d’exécution des lois : Ils sont adoptés dans le cadre de la mise en application d’une loi particulière, il peut s’agir de décret ou d’arrêté. _Les ordonnances : Il s’agit de textes réglementaires, intervenants dans des domaines réservés exclusivement à la loi. Ils doivent être prévus par une loi d’habilitation (principe de légalité, devoir d’avance). D- Les traités et conventions Il s’agit d’accords bis ou multilatéraux permettant d’organiser les rapports juridiques entre Etats ou entre institutions internationales. Le droit des traités (Jus Cogens) contient les conditions de validité et de règlement des différends de ces instruments. Exemple : La convention de Vienne de 1979. L’intégration des traités dans le droit interne se fait par voie de ratification, c’est-à-dire par le billet d’une loi votée par le parlement (le fait qu’un président signe un traité, ne veut pas dire que ce dernier sera ratifié par l’Assemblée Nationale et qu’il va intégrer l’ordonnancement juridique).
Section 2 : Les sources indirectes du droit
Elles concernent la coutume, la jurisprudence et la doctrine. A- La coutume La coutume est appréhendée à travers ses éléments matériels et psychologiques. L’élément matériel désigne un usage répété de manière constante ; Néanmoins, cette répétition doit s’inscrire dans un contexte généralisé. L’élément psychologique est la conscience chez l’individu du caractère obligatoire de l’usage. La coutume en tant que source du droit entretient des rapports complémentaires ou conflictuels avec la loi. -La coutume peut donner naissance à une loi (coutume praeter legem, exemple de cadeau de mariage) -La coutume peut suppléer à une loi (dans ce cas la loi fait référence à la coutume : forme de mariage en matière de célébration) -La coutume peut entrer en contradiction avec la loi, en pareille circonstance, une loi impérative l’emporte toujours sur une coutume, tandis qu’une loi supplétive peut être écartée par une coutume (La répudiation qui est une coutume est interdite par la loi). B- La jurisprudence (source interprétative du droit) Elle désigne, de manière restrictive, l’ensemble des décisions rendues par une juridiction dans une matière donnée. Dans un sens plus large, la jurisprudence renvoie à toutes les décisions rendues par les juridictions. La jurisprudence est considérée comme une source interprétative du droit. L’autorité de la décision judiciaire dépend de la place du juge l’ayant rendu dans l’ordonnancement judiciaire C- La Doctrine Elle recense, l’ensemble des opinions propres aux interprètes formels et informels du droit.
Samedi, le 15 Décembre 2018
Titre 2 : LA REALISATION DU DROIT
Chapitre 1 : LES MOYENS DE REALISATION DU DROIT Section 1 : l’application de la loi dans le temps Le rapport entre la loi et le temps peut être résumé en deux formules. La loi nouvelle est d’application immédiate (paragraphe 1) et elle n’est pas rétroactive (paragraphe 2). Paragraphe 1 : l’effet immédiat de la loi nouvelle Une loi, dès son entrée en vigueur, a vocation à s’appliquer à tous les actes et faits juridiques dans son champ d’application. Il en résulte des conséquences au niveau de la création de situations juridiques et au niveau du déroulement des effets des situations déjà constituées. Relativement au premier point, les lois nouvelles s’appliquent aux actes et faits non encore constitués au moment de leur entrée en vigueur. Toutefois, les situations juridiques nées antérieurement à la loi nouvelle, restent soumises à la loi ancienne. Quelques exceptions subsistent cependant ; il en est ainsi des lois relatives à la procédure qui peuvent s’appliquer aux instances en cours. De la même manière, il est prévu qu’une loi ancienne puisse survivre et s’appliquer aux situations définitivement constituées sous son empire. Paragraphe 2 : le principe de non rétroactivité des lois Ce principe signifie qu’une loi nouvelle ne peut en principe altérer ou supprimer les effets des situations juridiques nées sous l’empire de la loi ancienne. Néanmoins, certaines situations exceptionnelles peuvent justifier la rétroactivité d’une loi. Il en est ainsi des lois expressément rétroactives et des lois pénales les plus douces.
Section 2 : l’application de la loi dans l’espace
Elle peut être appréhendée à travers deux principes : le principe de territorialité des lois et le principe de nationalité des lois. Paragraphe 1 : le principe de territorialité des lois. Ce principe sert à délimiter la compétence spatiale des Etats et des juridictions. Il peut être aussi un critère de rattachement ou de localisation dans l’exercice d’une compétence normative. Le principe de territorialité peut être contourné en présence de loi avec un effet extraterritorial. Paragraphe 2 : le principe de nationalité des lois C’est un corolaire du principe de territorialité. Il permet de rattacher une loi étatique à une personne ou à une situation juridique donnée.
Chapitre 2 : LA PREUVE DU DROIT
L’étude de la preuve consistera à aborder son objet, la charge de la preuve et ses modes. La preuve consiste à établir l’exactitude d’une situation juridique qu’elle soit un fait ou un acte. 1- L’objet de la preuve En droit, on peut apporter la preuve d’un fait juridique ou d’une règle juridique. Concernant les faits juridiques, seuls les faits contestés doivent être prouvés. Concernant le droit, le juge connait les règles relevant de son office mais les parties peuvent être amenées à prouver l’existence des lois étrangères ou l’existence d’un usage. 2- La charge de la preuve La preuve incombe au demandeur. Tel est le principe en matière de charge de la preuve. Cette règle signifie qu’il appartient à celui qui veut se prévaloir du bénéfice d’une situation juridique ou qui veut se soustraire à l’application ou aux effets d’une situation juridique d’en apporter la preuve. Il est possible que la charge de la preuve soit inversée lorsque la loi le prévoit expressément ou lorsqu’en présence d’une présomption, celle-ci échoit au défendeur. 3- Les modes de preuve Il existe une distinction dans la preuve des faits et des actes juridiques posés par la loi ; Aux faits, la liberté, aux actes, la preuve prévue par la loi. D’un point de vue procédural, la preuve doit être obtenue de manière loyale et être celle prévue par la loi pour la situation en cause. Samedi, le 22 Décembre 2018 Relativement aux modes de preuve, une distinction doit être établie entre les actes et les faits juridiques. Pour les faits juridiques, le principe de la liberté de preuve prévaut. Par contre, pour les actes juridiques, il faudra tenir compte du système légal de la preuve ; c’est-à-dire que seules les preuves prévues par la loi peuvent être utilisées. A ce titre, les moyens de preuve sont l’écrit, le témoignage, la présomption du fait de l’Homme, l’aveu judiciaire, le serment. L’écrit comme preuve, peut se décliner en deux variant es, l’acte authentique d’une part et l’acte sous seing privé d’autre part. L’acte authentique est celui qui a été reçu par un officier public compétent instrumentant dans les formes requises par la loi. La force probante de l’acte authentique s’étend jusqu’à ce qu’un faux en écriture publique puisse être établi. L’acte sous seing privé est celui qui est établi par les parties et signé par leurs soins. Il doit respecter la formalité du double en tant qu’instrument de preuve. La force probante de l’acte sous seing privé peut être combattue par la seule preuve contraire.
Deuxième partie : DROIT DES PERSONNES
La personne au sens du droit désigne l’être biologique titulaire des prérogatives reconnues par le droit et assujetti aux obligations prévues par ce même droit. Il est le support de toutes les constructions juridiques axées sur la régulation sociale. Afin de mieux comprendre sa place et ses possibilités, il sera abordé la question de la personne humaine appréhendée par le droit (Partie I) et le régime des possibilités offertes à la personne par le droit à travers les incapacités (Partie II). Partie 1 : LA PERSONNE HUMAINE APPREHENDEE PAR LE DROIT Le droit envisage la personne humaine à travers une fiction juridique : la personnalité juridique. La personnalité juridique, c’est l’aptitude à être un sujet de droit c’est-à-dire la capacité à jouir des droits, attributs et obligations attachés à la personne humaine par un système où une culture juridique donnée. La personnalité juridique est une construction théorique issue d’une vision humaniste de l’homme à l’épreuve de son histoire. Aujourd’hui, elle est consacrée par la plupart des textes nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Dans le droit positif sénégalais, la personnalité juridique est construite autour de son existence et de l’identification de son titulaire.
Chapitre premier : LA DUREE DE LA PERSONNALITE JURIDIQUE
Le législateur sénégalais a fixé la durée de la personnalité autour d’une règle simple. Elle commence à la naissance et cesse au décès. Ces deux événements sont tributaires du corps humain. Toutefois, il prévoit la possibilité d’en mesurer la durée en l’absence du corps.
Section 1 : la durée de la personnalité en présence du corps humain.
Celle-ci est fonction de la naissance et du décès. Paragraphe 1 : La naissance C’est un événement d’ordre biologique qui permet de constater l’apparition du corps humain. La preuve de la naissance est matérialisée par la création d’un acte d’état civil comportant les mentions relatives à la filiation de l’enfant et donnant une date certaine à l’événement. Toutefois, l’acquisition de la personnalité juridique remonte au moment de la naissance. Paragraphe 2 : le décès Le décès correspond à l’arrêt total et irréversible de toutes les fonctions vitales de l’individu. Le décès de la personne humaine doit être constaté de manière officielle (certificat de genre de mort) et faire l’objet d’un acte établissant une nouvelle étape pour le decujus. Ces étapes sont nécessaires pour la détermination du moment de la perte de la personnalité juridique. Le décès de la personne produit des effets juridiques relatifs à la protection de son patrimoine ou à la préservation de certains de ses droits subjectifs. Sur le premier point, l’ouverture de sa succession permet de transférer les éléments de son patrimoine à ses héritiers ou à d’autres bénéficiaires sur une base philanthropique (fondation). Concernant le second point, le cadavre est protégé contre la profanation tandis que la dignité du défunt peut être prise en compte en cas d’atteinte.
Section 2 : l’existence de la personnalité juridique en l’absence du
corps humain La personnalité juridique peut être accordée ou retirée en l’absence d’un corps soit par la théorie de la conception (paragraphe 1), soit par une décision judiciaire en cas d’incertitude (paragraphe 2). Paragraphe 1 : La théorie de la conception Selon cette théorie, l’enfant peut par anticipation acquérir la personnalité juridique. Pour ce faire, un intérêt légitime (succession) doit exister entre le 180ème et le 300ème jour de grossesse. Toutefois, le bénéfice de l’acquisition anticipée de la personnalité juridique n’est acquis qu’un si l’enfant naît vivant. La date de conception est une présomption irréfragable. Paragraphe 2 : l’incertitude autour du décès Le code de la famille envisage deux hypothèses dans lesquelles il existe un doute sur l’existence de la personnalité juridique. La première hypothèse renvoie à l’absence, c’est la situation de la personne dont le manque de nouvelles rend l’existence incertaine. ETAPES A SUIVRE (en vue de mettre fin à la personnalité juridique d’une personne présumée absente : [Condition de fond : absence de nouvelles pour une durée de 2 ans ; condition de forme : dépôt d’une requête (déclaration de présomption d’absence)] – [4 ans après, jugement déclaratif d’absence] – [10 ans après, jugement déclaratif de décès]. Le législateur a mis en place une procédure spécifique pour mettre fin à la personnalité juridique de l’absent. Elle se compose de trois décisions au bout deux, quatre, dix ans sans nouvelle. _Le jugement déclaratif de présomption d’absence : la loi prévoit une condition de fond (2 ans sans nouvelle de la personne présumée absente) et une condition de forme (Le dépôt d’une simple requête auprès de la juridiction compétente) [Président du tribunal d’instance du dernier domicile connu de la personne présumée absente]. _Le jugement déclaratif d’absence : deux ans après le jugement de présomption d’absence, tout intéressé peut introduire une requête aux fins de déclaration d’absence. Celle-ci constitue une cause de divorce selon les dispositions de l’article 166 du code de la famille. _Le jugement déclaratif de l’absence : six ans après la déclaration d’absence, une requête peut être introduite en vue de déclarer l’absent décédé. Le jugement déclaratif de décès autorise la transcription de l’événement dans les registres de l’état civil et met fin à la personnalité juridique de l’absent. Le décès de l’absent dissout le lien matrimonial et ouvre sa succession au dernier domicile connu. Dans l’hypothèse de la disparition c’est-à-dire la situation de la personne dont l’absence s’est produite dans des circonstances mettant sa vie en danger sans que son corps ait pu être retrouvé. Dans ce cas, la procédure est moins longue. Le jugement déclaratif de décès du disparu est obtenu sur dépôt d’une requête à l’initiative de tout intéressé. Le jugement déclaratif de décès est délivré après enquête attestant la mort probable du disparu Le législateur a prévu un cas de retour de l’absent ou du disparu. _Si le retour se fait avant la déclaration de décès, l’absent ou le disparu reprend ses biens et il lui est rendu compte de la gestion. Toutefois, les actes régulièrement conclus ainsi que le divorce éventuel de son conjoint lui sont opposables. _Si le retour s’effectue après le jugement de décès, l’absent ou le disparu reprend ses biens en l’état.
Chapitre 2 : L’INDIVIDUALISATION DE LA PERSONNE JURIDIQUE
L’individualisation de la personne s’effectue sur la base de critères définis par le code de la famille même si aujourd’hui la volonté occupe une place importante dans sa détermination. Vendredi, le 11 Janvier 2019
Section 1 : Les éléments d’identifications prévus par le code de la
famille Il s’agit du nom, du domicile et de l’état civil. Paragraphe 1 : Le nom Le régime juridique du nom établit les règles relatives à la composition, à l’acquisition et à la protection du nom. A- La composition du nom Selon le code de la famille, le nom est composé de deux éléments : un élément fixe et transmissible, c’est le nom patronymique (nom de famille). Il est ensuite composé d’un ou de plusieurs prénoms, choisi(s) librement par les parents de l’enfant en principe. Le code de la famille envisage le recours à des accessoires tels que les surnoms et les pseudonymes afin de compléter l’identification de la personne. B- L’acquisition du nom L’acquisition du nom peut se faire dans le cadre familiale, par voie administrative ou à l’occasion d’une procédure de changement. 1- L’acquisition dans le cadre familiale Le législateur sénégalais envisage trois situations permettant de déterminer l’acquisition du nom par l’enfant. _Pour l’enfant légitime, il acquiert à sa naissance le nom de son père. _Pour l’enfant naturel (enfant de deux personnes non mariés), il est attribué le nom de sa mère s’il n’est pas reconnu à sa naissance. Il peut, en cas de reconnaissance postérieure, acquérir le nom du père. _Pour l’enfant adoptif, la détermination du nom dépend de la forme d’adoption. En cas d’adoption plénière, l’enfant porte le nom de l’adoptant. Dans le cas de l’adoption simple ou limité, l’adoptant peut ajouter son nom à celui de l’enfant. 2- L’acquisition du nom par voie administrative L’enfant né sans filiations clairement établies, doit recevoir son nom de l’officier de l’état civil. Le choix du nom doit nécessairement tenir compte de la dignité de l’enfant. Le nom peut être changé par voie administrative. S’il s’agit du nom patronymique, le requérant doit saisir l’autorité compétente d’une demande de changement qui devra être publiée durant une année dans le journal officiel ; en cas d’avis favorable, un décret autorisera le changement de nom. Le prénom peut aussi être changé en cas d’intérêt légitime sur demande adressée à la juridiction compétente. Le changement de nom est soumis au respect du principe d’immutabilité de l’état des personnes. Ce principe postule l’impossibilité d’un changement du nom car il est imprescriptible et incessible. Toutefois, c’est l’existence d’un intérêt légitime qui justifie cette atteinte. 3- Le nom de la femme mariée La femme mariée peut porter le nom de son conjoint à titre d’usage. En cas de séparation de corps ou de dissolution du mariage, la femme peut continuer à user du nom de son mari, sauf décision contraire du juge. 4- La protection du nom Le code de la famille envisage deux situations susceptibles de provoquer la protection du nom. Il s’agit de l’usurpation du nom et de son usage abusif. _L’usurpation du nom : c’est le fait de porter le nom d’autrui de manière illégitime. Le propriétaire légitime du nom ou les intéressés peuvent agir en réclamation du nom. Cette action est dispensée de la preuve d’un préjudice ou d’une faute. _L’usage abusif du nom : Il s’agit de l’utilisation du nom d’autrui en vue d’en tirer un avantage de nature pécuniaire. La réussite de l’action en interdiction d’un usage abusif du nom suppose la démonstration d’un préjudice. Samedi, le 12 Janvier 2019 Paragraphe 2 : Le domicile Le domicile est le lieu où se trouve la personne. Le code de la famille en fait le principal établissement de l’individu où le lieu habituel d’exercice d’une profession. Le domicile est obligatoire pour toute personne physique au même titre que les autres attributs de la personnalité. La loi consacre le principe de l’unicité du domicile. Toutefois, pour les personnes morales, il est possible d’élire plusieurs domiciles en raison de l’importance de l’activité professionnelle. 1- La détermination du domicile La loi prévoit deux modes, la détermination légale et la détermination volontaire. a- La détermination volontaire C’est le résultat de la combinaison entre un élément intentionnel, c’est-à-dire la volonté de fixer un lieu d’habitation et un élément matériel, c’est-à-dire la précision d’un lieu précis du territoire. Le domicile peut faire l’objet d’un changement. Toutefois, ce changement doit être porté à la connaissance des autorités compétentes en cas de nécessité. b- Le domicile légal Le législateur a fixé le domicile de certaines personnes de manière autoritaire. Il s’agit du mineur non émancipé qui doit habiter chez ses parents et du majeur en tutelle chez son tuteur. Concernant la femme mariée, la loi 89-01 du 17-01-1989 lui permet de fixer son principal établissement à l’instar de l’époux. Toutefois, ces derniers devront respecter la communauté de vie. c- L’élection de domicile Dans l’exercice de leurs activités professionnelles, les personnes morales ou physiques doivent élire domicile en un lieu qui servira aux différents actes rattachés à leurs activités. 2- La protection du domicile En tant qu’attribut de la personnalité, le domicile est protégé au plan pénal et au plan civil. Au plan pénal, l’article 164 du code pénal réprime la violation du domicile d’une peine d’amende (25.000 FCFA à 100.000 FCFA) et d’une peine d’emprisonnement (2 mois à un an). Au plan civil, le préjudice nait de l’accès illégal au domicile pour fonder une action en indemnisation sur le fondement de la responsabilité civil. Au-delà des aspects relatifs au droit pénal et au droit civil, l’inviolabilité du domicile est consacrée par la constitution. Paragraphe 3 : L’état civil L’état civil désigne un service public chargé d’identifier par le biais d’acte solennel les individus dans une société donnée. Il peut être appréhendé à travers ses règles d’organisation et à travers la fixation de l’état des personnes dans des registres dédiés. 1- L’organisation de l’état civil Au Sénégal, l’administration de l’état civil est organisée autour de centres principaux et de centres secondaires. Les centres principaux correspondent aux mairies et aux sous- préfectures. Ils sont placés sous la responsabilité du Maire, du Sous-Préfet ou de toute personne habilitée à cet effet. Les centres secondaires sont créés en cas de besoin et fonctionnent sous la supervision de l’officier de l’état civil principal. Les centres d’état civil gèrent des registres dont la forme et le contenu sont fixés par décret. [Volet 1 (couleur blanche) – remis au déclarant ; volet 2 & 3 (claques) – pour la Mairie et le tribunal d’instance]. A côté des registres, l’état civil peut tenir d’autres documents tels que les livrets de famille ou des répertoires alphabétiques. Le service de l’état civil est placé sous la surveillance du juge du tribunal d’instance et du procureur de la république. Le Président du tribunal d’instance a l’obligation de contrôler une fois par année la tenue des registres. Les irrégularités et les manquements éventuellement constatés sont portés à la connaissance du Procureur de la République aux fins de poursuites. 2- La transcription de l’état des personnes L’état des personnes est obligatoirement établi par les actes de l’état civil. Cette formalité est posée comme une obligation par le législateur qui insiste sur l’universalité de l’état civil. L’établissement de l’état civil obéit à des formalités solennelles pour les naissances, les mariages et les décès. _La naissance fait l’objet d’une transcription dans les registres en respectant les mentions relatives à l’identité civile du déclarant aux données nominatives de l’enfant et aux dates et heures de naissance. Cette déclaration doit être faite dans le délai d’un mois à partir de la naissance. Jusqu’à 45 jours, il est possible de procéder à une déclaration tardive. Passé ce délai, seul un jugement supplétif peut permettre la transcription de la naissance. _L’acte de mariage est établit à l’occasion de sa célébration ou par constatation par l’officier de l’état civil. L’acte de mariage doit contenir des informations nominatives des époux et de leurs parents, celles relative à la monogamie ou à la polygamie, le choix de régime matrimonial, les informations relatives aux témoins et d’autres mentions prévues à l’article 65 du code de la famille. Pour être valable, l’acte de mariage doit être signé par l’officier d’état civil, les conjoints et les témoins. Des événements affectant la vie du couple tels que la séparation du corps ou le divorce sont inscrits en marge de l’acte de mariage. _Le décès : il fait l’objet d’une retranscription dans les registres de l’état civil, au plus tard un mois après sa survenance (cf. délai pour les naissances). L’acte de décès contient des informations relatives à l’identité du défunt, à celle de son conjoint, la date et l’heure de décès. Mercredi, le 30 Janvier 2019 3- La force probante des actes d'état civil Le législateur distingue selon qu'il s'agit des énonciations des déclarants ou des fortes constatations de l'officier de l'état civil. Relativement au contrôle du contenu, les premières mentions font foi jusqu'à preuve du contraire tandis que les secondes ne peuvent être écartées que par une instruction de faux. Relativement à l'acte, l'article 49 du code de la famille donne aux copies une force probante équivalente à celle des actes originaux. Par ailleurs, la loi prévoit la possibilité de procéder à des rectifications lorsque certaines irrégularités affectent les actes d'état civil. À cet effet, des erreurs matérielles et des omissions peuvent être rectifier d'office par l'officier d'état civil lors de l'établissement de l'acte ou sur décision judiciaire plus tard. Si l'irrégularité porte sur un des éléments de validité de l'acte, ce dernier sera annulé. 4- Les actions relatives à l'état des personnes Les actions d'état sont des demandes en justice visant à réclamer ou à contester un état relatif à une personne. Au sens de l'article 95 du code de la famille, ces actions sont civiques et relèvent de la compétence du tribunal de grande instance (unification de toutes ces compétences au tribunal d'instance) les actions d'état sont d'ordre public sauf lorsque l'action poursuit un intérêt purement financier. L’action en réclamation ou action constitutive permet de changer un état préexistant en un état plus actuel. L'action en contestation ou action déclarative permet de mettre fin à un état irrégulièrement entretenu. L'article 98 du code de la famille précise que la loi fixe pour chacune des actions d'état l'objet et les moyens de preuves autorisés.
Partie 2 : LES INCAPACITES
Le droit des incapacités appréhende la vulnérabilité des personnes physiques sous l'angle des régimes de protection disponible à cet effet. Il prévoit un ensemble de règles communes à tous les incapables et des règles spécifiques à chaque régime de protection.
Chapitre premier : LES REGLES COMMUNES A TOUS LES
INCAPACITES L'incapacité est définie par l'article 273 du code de la famille comme étant une mesure de protection contre l'inexpérience ou la défaillance des facultés intellectuelles de certaines personnes. Les personnes visées renvoient essentiellement aux mineurs (moins de 18 ans révolus) et certains majeurs incapables.
Section 1 : Le régime des actes des incapables
Le législateur sénégalais organise le régime des actes accomplis par les incapables suivant un critère de gravité affectant leur patrimoine. Ainsi, les actes conservatoires peuvent être accomplis par tous les incapables. Les actes d'administration (actes de gestion du patrimoine) peuvent être accomplis par certains majeurs incapables. Les actes de disposition (aliénation d'un élément du patrimoine) sont, en principe, interdits aux incapables. Néanmoins, les incapables peuvent accomplir seuls les actes de la vie courante.
Section 2 : La sanction de la violation des règles de protection
L'article 275 du code de la famille prévoit la nullité relative comme sanction des actes accomplis par les incapables en violation des règles de protection. La nullité est l'anéantissement rétroactif de l'acte irrégulier.