Le protectionnisme :
Ce qui précède est illustré par l’encadré 10 où l’on part du principe que les consommateurs
sont prêts à payer le prix P1 pour la première unité de marchandise, puis P2 pour la seconde,
P3 pour la 3ème et ainsi de suite jusqu’au prix P7. Si le prix de marché du produit est P7, les
consommateurs auront un surplus équivalent à P1-P7 sur la première unité achetée puisqu’ils
sont disposés à payer ce montant en plus de ce qu’ils paient réellement. Des surplus
analogues, mais en diminution progressive, seront obtenus sur toutes les autres unités qui
seront consommées (P2-P7, P3-P7, P4-P7,P5-P7, et P6-P7). Le surplus total du consommateur
équivaut donc à la partie veerte de l’encadré 10. Si on réduit le pas (en divisant de façon plus
précise les unités), l’excédent du consommateur sera à la limite égal à la superficie totale
comprise entre la courbe de la demande D et la droite du prix P76.
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Si on dispose d’une estimation empirique de la fonction de la demande et que l’on connaît
la quantité achetée, la valeur monétaire du surplus peut être estimée en intégrant la
fonction de la demande entre le point zéro et la quantité achetée.
Le surplus pour le producteur (ou surplus du producteur) est le concept symétrique à celui
du surplus pour le consommateur. Ici, on part du principe que c’est la disposition marginale
à vendre qui augmente, ainsi que le montre la courbe «O» de l’offre indiquée dans l’encadré
11. Dans le cas de marchandises produites, cela tient à ce que le coût marginal de
production tend généralement à augmenter (à mesure que la production augmente, les
dernières unités deviennent plus chères à produire, tout du moins à court terme) de sorte
que les prix doivent augmenter aussi afin d’accroître l’offre disponible sur le marché. La
courbe de l’offre a donc une pente positive. Dans ces conditions, si les producteurs
perçoivent pour toutes les unités une somme égale à celle pour laquelle ils sont prêts à
vendre leur dernière unité de produit (ce qui serait normalement le coût marginal), alors ils
auront un surplus positif.
Le concept du surplus pour le producteur est illustré par l’encadré 11, où l’on indique la
disposition à vendre diverses unités d’un produit par les points P 1, P2, et ainsi de suite
jusqu’à P5. En suivant le même raisonnement que précédemment, le surplus du producteur
est représenté par l’aire comprise entre la courbe de l’offre «O» et la droite du prix P 5.
Les changements de surplus pour le consommateur et du surplus pour le producteur sont
une mesure de changements ayant une incidence sur le bien-être social
L’encadré 12 reproduit le même diagramme que dans l’encadré 7 mais en rajoutant une
série de lettres allant de «a» à «g» afin d’indiquer les différentes surfaces nécessaires à
l’analyse. Comme cela a déjà été précisé, l’instauration d’un droit de douane aura pour effet
une augmentation du prix intérieur «Pi» au-delà du prix mondial «Pm», d’un montant
équivalent à la taxe douanière «t». Cela aura pour conséquence de diminuer la
consommation et les importations tout en relevant la production. Dans le diagramme, ces
effets sont indiqués à l’aide de flèches.
Les effets socioéconomiques d’une taxe douanière sont synthétisés dans l’encadré 13
comme suit:
· Le surplus du consommateur, représenté dans la situation «sans droit de douane» par l’aire
g+f+b+c+d+e, diminue pour ne plus être égal qu’à g+f. Il y a donc une perte
socioéconomique pour le consommateur qui équivaut à l’aire b+c+d+e.
· Le surplus du producteur qui était représenté avant le droit de douane par l’aire «a» sera
désormais égal à a+b. Il y aura donc un gain socioéconomique pour les producteurs évalué à
l’aire «b».