Pratique DD

LE NIVEAU DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PME DU
DISTRICT FÉDÉRAL, MEXIQUE

María Luisa Saavedra García et María Elena Camarena Adame
ISEOR | « Recherches en Sciences de Gestion »
2015/2 N° 107 | pages 157 à 190

ISSN 2259-6372
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revue Recherches en Sciences de Gestion-Management Sciences-Ciencias de
Gestión, n°107, p. 157 à 190
Le niveau du développement durable dans les PME du

District Fédéral, Mexique
Dra. María Luisa Saavedra García
Enseignant-Chercheur
École de comptabilité et gestion
Universidad Nacional Autónoma de México
(Mexique)
Dra. María Elena Camarena Adame

Enseignant-Chercheur
École de comptabilité et gestion
Universidad Nacional Autónoma de México
(Mexique)
L’objectif de cette recherche a consisté à déterminer le niveau du

Développement Durable des PME du District Fédéra et à identifier
simultanément les zones d’opportunités qui leur permettent de rester
dans un environnement hautement concurrentiel. Nous avons utilisé le
Modèle Penta-dimensionnel du développement durable, proposé par
Portales et al., (2009), qui mesure le développement durable selon
cinq dimensions : Gestion globale, Compétitivité, Relations, Impacts
et Transparence. Ce modèle a été appliqué dans un échantillon
volontaire de 204 petites et moyennes entreprises du District Fédéral.
Les principaux résultats montrent que les entreprises donnent une
grande importance à la dimension « Impacts », c’est-à-dire qu’ils
favorisent une bonne relation avec les employés, les actionnaires, les
fournisseurs et la communauté, en prenant cette initiative afin que
leur activité ne cause pas de dommages à l’environnement, et en
aidant ainsi le développement de la communauté et de la région dans
lesquelles elles opèrent.
158 María Luisa SAAVEDRA GARCÍA & María Elena CAMARENA ADAME
Mots-Clés : Développement Durable, PME, MOPSE, Environnement,

Compétitivité.
The objective of this research was to determine the level of

sustainable development in SMEs that in the Federal District,
identifying areas of opportunity that enable them to stay in a highly
competitive environment. For that, we use the Five-dimensions
Sustainability model proposed by Portales et al. (2009), which
measures sustainability according to five dimensions: Global
Management, Competitiveness, Relationships, Impacts and
Transparency. The model was applied on a volunteer sample of 204
SMEs in the Federal District in Mexico. The main findings show that
companies give more importance to the factor of Impacts, and foster a
good relationship with employees, shareholders, suppliers and the
community, taking the initiative not to make their processes harm the
environment and contributing to the development of the community
and region in which they operate.
Key-words: Sustainability, SMEs, MOPSE, Environment,

Competitiveness.
El objetivo de esta investigación consistió en determinar cuál es

el nivel de desarrollo sustentable con el que cuentan las PYME del
Distrito Federal, al mismo tiempo se identifican las áreas de
oportunidad que les permiten mantenerse en un entorno de alta
competencia. Para lo cual se utilizó el Modelo Pentadimensional de
Sustentabilidad propuesto por Portales et al. (2009), que mide la
sustentabilidad en cinco dimensiones: Gestión Global,
Competitividad, Relaciones, Impactos y Transparencia. Se aplicó el
modelo referido a una muestra voluntaria de 204 empresas PYME del
Distrito Federal. Los principales hallazgos permiten determinar que
las empresas de este sector le dan mayor importancia al factor de
Impactos es decir fomentan una buena relación con los empleados,
accionistas, proveedores y comunidad, tomando la iniciativa para que
sus procesos no dañen el medio ambiente y coadyuvando al desarrollo
de la comunidad y región en las que operan.
Palabras Claves: Sustentabilidad, PYME, MOPSE, Medioambiente,

Competitividad.
DÉVELOPPEMENT DURABLE : PME DU DISTRICT FÉDÉRAL, MEXIQUE 159
Introduction
Au Mexique, la valeur accordée au Développement Durable dans

la stratégie des entreprises est de plus en plus accentuée. Une enquête
menée par KPMG (2011) montre qu’au moins 95% des représentants
des équipes dirigeantes des entreprises du pays considèrent le concept
comme prioritaire pour atteindre leurs stratégies d’affaires.
Bien que le Développement Durable soit critiqué, seulement
20% des entreprises questionnées intègrent le concept de
Développement Durable dans leur planification stratégique et dans ses
indicateurs de résultats. Ainsi, 65% des entreprises le font de manière
partielle, en ne prenant en compte qu’un seul aspect, tel que
l’économie, l’environnement ou le social, mais pas de façon intégral.
Les PME du District Fédéral
Au Mexique 99.8% des entreprises sont de petites et moyennes

entreprises (PME) qui fournissent 78.5% des emplois, et produisent
52% du produit intérieur brut. Comme on peut voir sur le tableau n°1,
les PME dans le District Fédéral sont constituées par 380 unités
économiques et représentent 99.67% du total des entreprises. Ces
entités emploient 1,846.932 personne et représentent 55.98% des
emplois générés par le secteur des entreprises. Le montant global des
salaires est de 85,109.432 pesos, (ce qui représente le tiers du total
payé par les entreprises aux personnes employées). Enfin, ces PME
génèrent 36.34% de la production et des actifs fixes et représentent
28.91% des investissements fixes (Recensement Économique, INEGI,
2009).
Tableau 1 : Caractéristiques des PME du District Fédéral

Unités Production Total des
Employés Salaires
Economiques Totale Brute actions Fixes
Nombre Nombre de En milliers de En milliers En milliers de
d’entreprises personnes pesos de pesos pesos
380,780 1,846,932 85,109,432 759,180,329 298,838,005
Source : Recensements Économiques, INEGI, 2009.
Dans le tableau n°2, nous montrons la hiérarchie entre les différentes

entreprises, dont les PME du District Fédéral.
Tableau 2 : Hiérarchie des Entreprises du District Fédéral, Mexique
Le tableau ci-dessus nous montre que les micro-entreprises

représentent 92.88% des unités économiques. Elles emploient 26.46%
de la main d’œuvre et génèrent seulement 5.57% des salaires, tout en
apportant 8.82% de la production brute et 9.07% des actifs fixes. Les
petites entreprises, elles, représentent 6.27% des unités économiques,
occupent 20.12% de la main d’œuvre avec 15.57% des salaires payés,
15.60% de la production brute et 12.08% des actifs fixes. Enfin, les
moyennes entreprises ne représentent que 0.52% des unités
économiques, emploient 9.40% de la main d’œuvre payée et
fournissent 10.06% des rémunérations, 11.92% de la production brute
et 7.76% des actifs fixes. Si on fait la comparaison de ces indicateurs
avec ceux des grandes entreprises, qui comptent pour seulement
0.33% des unités d’entreprises, ces dernières emploient 44.02% de la
main d’œuvre payée, représentent presque 70% des rémunérations et
63.39% de la production brute. Enfin ces grandes entreprises
disposent d’un investissement de 71.09% des actifs fixes. Nous
pouvons ainsi noter une basse productivité des PME et surtout celle
des micro-entreprises.
Selon Andrade et Martínez (2002), sur la question d’efficacité,

ces entreprises doivent apprendre beaucoup et changer de façon
radicale pour survivre. Parce que les PME sont la base d’un futur
durable dans le pays, en proposant une vie de qualité pour la
communauté, ces entreprises ont la capacité d’apporter et de préserver
le côté humain de l’entreprise, contrairement aux grandes
organisations qui offrent moins opportunités d’identification ou
d’interactions humaines.
Cela démontre l’importance d’étudier ce secteur d’entreprises via
le prisme du Développement Durable. C’est pour cela que nous
formulons la question suivante : Quel est le niveau de Développement
Durable dans les PME du District Fédéral ?
Dès lors, cette recherche a comme objectif de déterminer le
niveau du Développement Durable dont disposent les PME du District
Fédéral ainsi que les opportunités qui leur permettent de rester à un
niveau élevée de compétence.
La principale hypothèse propose que le niveau du
Développement Durable dans les PME est bas et qu’elles se
préoccupent, uniquement de remplir les critères des règlementations
environnementales.
Notre étude est divisée en deux parties : I. Le cadre Théorique
contenant les concepts du Développement Durable, les pratiques du
Développement Durable dans les PME et les obstacles pour pouvoir
adopter les pratiques environnementales. Nous traiterons également
des avantages à suivre ces pratiques, des standards de durabilité ainsi
que du Modèle Penta-dimensionnel du Développement Durable dans

les PME ; II. La méthodologie et les résultats de l’enquête, puis
l’analyse de ces résultats et les conclusions à en tirer.
1. – Le Cadre Théorique
Le concept du Développement Durable
Selon l’ONU (1987), le Développement Durable est « un

développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre
la capacité des générations futures pour répondre aux leurs ».
La définition de durabilité ou Développement Durable s’introduit
en 1980, proposé par l’Union Internationale pour la Conservation de
la Nature (UICN) à partir du moment où les pays prennent conscience
de la détérioration environnementale au-delà de leurs frontières.
Le futur de la planète prend alors son importance dans les
travaux des organismes internationaux, marquant l’utilisation du
concept de Développement Durable. Ainsi, le document Stratégie

mondiale pour la conservation (1980), publié par l’Union
Internationale pour la Conservation de l’Environnement, le PNUMA
et le World Wildlife Found, souligne la nécessité de la préservation
des ressources naturelles pour un Développement Durable, c’est-à-
dire, que la croissance économique ne compromette pas les
écosystèmes et qu’elle soit permanente et durable. Dans ce cas, le rôle
de l’environnement paraît consubstantiel au développement, c’est-à-
dire, qu’il n’existe pas de développement durable sans la préservation
des ressources naturelles. C’est le concept du Développement
Soutenu, qui précède le concept du Développement Durable
(Valcárcel, 2006 ; Andreu et Fernández, 2011).
La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est un concept
multidimensionnel « dans lequel les entreprises intègrent les
préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs
activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une
base volontaire » (Commission Green Paper, 2001). Elle comprend
une variété de politiques, d’actions et de relations qui ne peuvent être
exprimées uniquement sur la logique d’optimisation des profits de
l’entreprise. Bien que la corrélation entreprises-société ne soit pas
nouvelle, la pratique et la nature de cette relation ont changé les
attentes sociales (Carroll, 1999 ; Hammack, 2002).
Le concept de RSE se retrouve dans le cadre du Développement
Durable et pour cela il doit être traité selon les nouveaux équilibres
des acteurs globaux (organismes financiers, de commerce,
multilatéraux, entreprises transnationales, ONG’s, etc.) avec le

changement des stratégies nationales (secteur privé, secteur
nationalisé et communautés locales).
Nous ne pouvons pas parler non plus du Développement Durable
sans prendre en compte le concept entreprise citoyenne, ses membres
et ses fonctions spécifiques (Nuñez, 2003). Ce concept de RSE a pris
de nouvelles dimensions articulées et systématiques, qui nous laissent
identifier les caractéristiques qu’une entreprise peut considérer et
intégrer dans ses nouveaux modèles d’affaires pour atteindre un
excellent niveau de durabilité : une gestion basée sur l’éthique
globale, la considération des relations internes et externes, en tenant
compte qu’elles soient bénéfiques pour tout le monde et qu’elles
engendrent le moins d’impacts négatifs possible sur le bien-être de la
société (Valleys, 2008).
Malgré les importantes critiques sur les objectifs de rentabilité et
de profit excessif, ainsi que sur une faible contribution au progrès de
la société, le concept de responsabilité sociétale fait apercevoir le rôle
qu’ont les organisations dans l’évolution globale de la société. Dans
cette situation, nous assumons la responsabilité des entreprises au plan

social, et il est question de cette responsabilité dans une nouvelle
dimension des entreprises, qui se traduit par le concept de
développement durable intégrant les aspects économiques, sociaux et
environnementaux ou écologique. Le Développement Durable, ou la
durabilité, est un objectif de plus à atteindre, et il est basé sur
l’introduction des modèles théoriques qui visent au fonctionnement de
l’entreprise socialement responsable.
D’une façon générale, le mouvement de Durabilité, ou
Développement Durable, est lié à l’environnementalisme. La première
définition apparu dans le Rapport Brundtland (en hommage à Gro
Harlme Brutland, femme politique norvégienne qui a présidé la
publication de ce rapport, officiellement intitulé « Notre avenir à
tous » (Our Common Future) et qui fut adopté par l’Assemblée
Générale des Nations Unies en 1987, sous la formule suivante : « Le
Développement Durable est un mode de développement qui répond
aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs » (Commission de
Brundtland, 1987).
Cet aspect intergénérationnel du Développement Durable
nécessite la convergence des questions sociales, environnementales et
économiques, générant de grandes interrogations : comment répondre
aux besoins du présent tout en préservant ceux du futur ? Quel
équilibre entre la préservation de l’environnement et la lutte contre la
pauvreté ? (Hall, Daneke y Lenox, 2010).
La première approche « triple performance » (Triple bottom line)

est due à John Elkington, qui en 1997 avance qu’une entreprise est
durable si elle assure un triple objectif : être économiquement viable,
socialement bénéfique et environnementalement responsable. Nous
pouvons donc confirmer que la RSE, avec ses objectifs sociaux et
environnementaux, impacte favorablement le développement et la
survie des entreprises et des organisations.
Avec cela apparaît une nouvelle tendance dans les entreprises qui
génèrent des nouveaux modèles de gestion et qui ont intégré les
dimensions d’une entreprise Durable. La responsabilité sociale est
alors reconnue comme une nouvelle dimension des entreprises,
préoccupées par le concept de durabilité comprenant des facettes
économiques, sociales, environnementales. La « durabilité » des
entreprises est donc présentée comme une nouveau modèle dans la
gestion des entreprises (Wilson, 2003), c’est aussi une nouvelle
opportunité du point de vue des Affaire, car, du point de vue des
actionnaires, ce modèle permet la création de valeur (ajouté ?) à long
terme, grâce à l’utilisation des opportunités* et à une gestion efficace
des risques inhérents au développement économique, environnemental

et social. Nous pouvons mentionner l’exemple du Modèle Penta-
dimensionnel de durabilité des entreprises, car la forme de ce modèle
met en évidence la création de mécanismes assurant la pérennité des
entreprises sur le long terme (Gómez, 2006).
Le terme Entreprise Durable s’utilise actuellement pour définir
les entreprises qui ont une philosophie et une culture de travail
cherchant un équilibre entre les trois composantes principales de la
RSE : Société, environnement et économie. Elles sont donc durables.
Parvenir à cet équilibre permet à ces trois composantes de ne pas se
nuire mutuellement et de provoquer des dommages, y compris sur
l’économie.
Chaque dimension qui contribue à la construction de ce modèle
est formée de plusieurs éléments et de caractéristiques théoriques,
développés de façon optimale, assurant la durabilité de l’entreprise.
Les cinq dimensions se formalisent à partir de la perspective d’un
processus, c’est à dire, le principe d’une gestion définie comme
gestion globale : sa compétence, l’analyse de ses relations et, ses
impacts internes et externes, jusqu’à la transparence dans les rapports
des comptes que l’entreprise présente à ses parties prenantes
concernées (Portales et al., 2009).
Le Modèle Penta-dimensionnel a d’importants effets lorsqu’il
obéit à un processus qui provient du centre de l’entreprise, de
l’évaluation des modèles d’affaires qui sont implantés (environnement
interne) jusqu’aux relations et impacts qui agissent sur son milieu
(environnement externe). De cette manière, on peut reconnaitre un

processus de consolidation qui commence au sein d’une entreprise et
s’étend vers l’extérieur, c’est la conséquence d’un dialogue permanent
entre l’environnement interne et externe qui génère une amélioration
continue de l’entreprise et de ses bénéfices et se traduit de fait par sa
pérennisation à long terme.
Ce modèle revêt une importance particulière du fait des crises
que nous traversons, et prend en compte le contexte actuel (global,
local, national ou international) dans lequel se trouvent les entreprises
(petites, moyennes ou grandes) et les effets sont de grande envergure
et engendrent d’importantes conséquences, notamment pour les
entreprises qui n’ont qu’une vision à court terme.
Ce modèle de Développement Durable permet la compréhension
et la restructuration des entreprises, en apportant la possibilité et la
certitude que son existence ne tienne pas seulement à sa capacité de
compétitivité, mais également à sa responsabilité vis-à-vis de la
société dans laquelle elle évolue.
Pratiques du Développement Durable dans les PME
Lawrence et al. (1996) ont réalisé une étude dans la perspective

d’identifier les degrés d’adoption des pratiques de durabilité dans les
entreprises de Nouvelle Zélande. Les résultats montrent que les
pratiques de durabilité dans les petites entreprises n’existent pas, mais
cela n’empêche pas que ces entreprises soient proches de leurs
communautés et qu’elles participent activement à l’aide
communautaire ainsi qu’aux activités de leurs employés.
Par ailleurs Moore & Manring (2009) soulignent que le
développement de réseaux des PME les aident à réaliser leurs
stratégies de durabilité, comme par exemple la durabilité d’une chaîne
d’approvisionnement.
En réalité, il existe très peu d’études sur le thème de la durabilité
dans les PME, et la plupart traitent principalement de pratiques
environnementales comme nous pouvons le voir ci-dessous
(Tableau n°3).
Bercovich et López (2005) ont mis en exergue que les PME
industrielles argentines ont mis en place les pratiques
environnementales suivantes :
Tableau n°3 Activités de gestion environnementale du PME

Activités %
Réalisation des progrès dans l’usage de l’eau, les intrants et l’énergie 34
Incorporation des systèmes de traitement des effluents et résiduels 26
Implantation de recyclage interne et externe 23
Remplacement ou modification des procès contaminants 17
Substitution des intrants ou matières premières 15
Etablissement des actions de remède de l’environnement 15
Développement de produits moins agressifs 9
Atteinte certifications de gestion environnementale 5
Autres 4
Sources: Bercovich et López (2005).
Comme nous pouvons voir sur le tableau ci-dessus, les activités

qui accompagnent l’incorporation des technologies de Production Plus
Propre (PL) ont étés prédominantes dans les PME et sont les
premières initiatives de gestion environnementale. C’est ainsi qu’en
premier lieu nous pouvons voir les efforts pour l’amélioration de
l’efficacité dans l’usage des ressources, tandis que les autres activités
de PL sont aussi significatives dans les PME, comme le recyclage et la

substitution de processus et matières contaminants.
En conclusion, nous pouvons dire que les moyens, les plus
adaptés sont ceux qui impliquent le moins de dépenses et /ou
d’investissement (pour la plupart, cela signifie des économies de
coûts) et qui peuvent être implantés par des actions de faible
complexité technologique.
Par ailleurs, une étude réalisée sur 54 PME par Fernández,
Gómez et Capuz (2009) dans le secteur industriel, a eu pour but de
déterminer le degré d’efficience écologique adapté aux processus
productifs. Les résultats de cette étude sont les suivantes :
-67% des PME affirment avoir pris conscience des aspects
environnementaux dans la description de leurs produits ou
processus.
-83% remarquent que, dans les stratégies publicitaires, ils
n’insistent pas sur la conservation environnementale.
-72% des entreprises ne disposent pas de personnel en charge des

aspects environnementaux (15% des entreprises ont un
responsable environnemental et 4% un département chargé de
l’environnement).
-57% des entreprises ne destinent pas un budget spécifique pour

réduire la pollution.
-35% possèdent des employés ont reçu une formation

environnementale.
-42% connaissent la législation environnementale en vigueur.
-55% ne mesurent pas leur niveau de pollution.
-La modification des processus productifs répond plus à une

opportunité de recyclage et la réutilisation des matériaux qu’à
la réduction de la pollution.
Les résultats obtenus de cette recherche permettent d’affirmer

que presque toutes les PME étudiées n’ont pas un degré de contrôle de
la pollution qui correspond au niveau minimum exigé par la
législation, et peu d’entre elles comptent des actions mises en place
pour la prévention de la pollution.
D’autre part, les réponses des industries qui réalisent des actions
plus conséquentes que la simple prévention, indiquent malgré tout
qu’aucune de ces entreprises ne réalise toutes les activités nécessaires

pour être positionnées à un niveau d’Ecoconception. Tout cela nous
montre que, dans les études réalisées, l’adoption des pratiques de
durabilité dans les PME sont faibles, et quand elles les utilisent, c’est
pour répondre à des besoins d’économie de coûts et d’optimisation de
l’usage de leurs ressources. Par ailleurs, les principales entreprises qui
se préoccupent de protéger l’environnement sont des PME du secteur
industriel.
Obstacles à l’adoption des pratiques environnementales
L’examen de la littérature observe trois obstacles qui expliquent

le fait que les PME adoptent peu de pratiques environnementales: en
premier lieu, l’impact individuel qu’elles exercent sur
l’environnement est jugé trop faible du fait de leur petite taille et dont
l’impact sur l’environnement ne justifie pas un investissement dans le
développement durable ; en second lieu, l’absence d’expérience et de
connaissance pour gérer les aspects environnementaux; et au troisième
lieu, les coûts et la perception de peu de bénéfices financiers obtenus
des investissements environnementaux (Lawrence et al., 1996).
De plus, l’adoption volontaire de ces pratiques de durabilité est
difficilement considérée, au sein de ces entreprises, notamment au vu
de la situation économique et financière critique, où elles engagent le
moins d’employés possibles (Herrera et al., 2012; Samier et Qian,
2010).
D’un autre côté, Samier et Qian (2010) remarquent que les PME
se caractérisent par le fait d’avoir peu de ressources et une grande
charge de travail dans les affaires quotidiennes, ce qui influe sur
l’actuel déséquilibre entre développement durable et objectifs
stratégiques. Cela s’exprime par une vision à court terme et l’attente
d’un bénéfice économique immédiat.
D’autres aspects importants que montrent Bercovich et López
(2005) sont l’ignorance des PME vis-à-vis des technologies
alternatives de reconversion environnementale disponibles, et un
grand niveau de pratiques informelles que les entreprises opèrent et
qui diminuent les incitations économiques pour remplir les règlements
environnementaux.
Enfin, Fernández, Gómez et Capuz (2009), montrent que les
PME visent à être réactives avant d’être proactives face à
l’environnement, qu’elles prennent seulement des mesures pour éviter
les sanctions, et qu’elles sont réticentes à tout changement.
L’examen de la littérature nous montre que les PME pensent que
l’impact provoqué est insignifiant, et que par conséquent elles ne se
préoccupent pas d’adopter des pratiques environnementales. D’un

autre côté, elles considèrent ses pratiques seulement comme une
dépense sans bénéfices tangibles à court terme, et finalement elles
ignorent les technologies de reconversion environnementale
disponibles pour leurs industries.
Les avantages de l’adoption du Développement Durable
D’un point de vue financier, les avantages de l’adoption du

Développement Durable dans ces entreprises sont les suivants (Tagle,
2010):
-Relations « aimables » avec le marché, la clientèle, les
travailleurs et les investisseurs, amélioration du potentiel de
génération de bénéfices futurs (FI).
-Prolongation de la vie de l’entreprise et amélioration des
possibilités de subsistance dans le temps (n).
-Réduction des risques de volatilité des flux futurs (moins taux
de d’escompte).
Les standards du Développement Durable
Les organisations gouvernementales, non gouvernementales et

les entreprises ont développé des standards afin de se distinguer des
autres entreprises à travers les aspects liés, par exemple la protection

de l’environnement, les droits du travail, la conciliation de la vie
familiale et professionnelle et le respect des droits de l’homme, sans
oublier, que les acteurs en question sont toujours attentifs aux
changements dans les entreprises.
Dans le tableau suivant nous présentons les principaux standards
qui traitent un large spectre des thèmes économiques, sociaux et
environnementaux.
Tableau 4 : Standards de Durabilité
Standards Origine Facteurs Principaux
GRI/G3 Global Le G3, créé en 1997, -Indicateurs du dégagement
Reporting est une institution à but économiques, social et
Initiative non lucratif, comprend environnemental
les tris milieux de DD
(Triple bottom line). En -Pratiques de travail et travail
2006, le G3 a publié digne
une nouvelle charte
pour que les rapports -Responsabilité sur les produites
soient plus importants,

comparables et
audibles.
Pacte global des Le Pacte Global est -Droits de l’homme
Nations Unis déclaré dans le Tribunal
Économique Mondial -Conditions de travail
de Davos (Suisse) en
Janvier 1999 et -Environnement
officiellement lancé en
Septembre 2000. -Lutte contre la corruption
AA 1000 Le AA 1000 a été -Principe de comptabilité

Accountability publié en 1999 par
1000 l’Institute of Social and -Règles d’assurance
Ethical Accountability,
et cherche à garantir la -Règles de compromis avec les
qualité, la transparence groupes d’intérêt
et l’impartialité dans la
planification,
l’exécution et la
vérification du
processus de rapport.
SA 8000 Le SA 8000 a été -Travail infantile
Social modelé une fois que les
Accountability processus de -Travail forcé
8000 vérification de la
qualité et -Sécurité et santé
environnement furent
développés par -Droit syndical et des
l’organisation négociations collectives
Internationale des
Standards (ISO) et ses -Discrimination

règles ISO 9000 et
14000. -Salaires
-Systèmes de gestion
CRT Le CRT est un -La responsabilité des entreprises

The Caux Round compromis des au-delà des actionnaires
Table dirigeants des
entreprises d’Europe, -L’impact social et économique
du Japon et d’Amérique des entreprises
du Nord.
-La conduite des entreprises au-
dessus de la loi
-Aide au commerce multilatéral
-Respect de l’environnement
Ibase Ibase a été créé en 1997 -Indicateurs sociaux internes

par le sociologue Heber
de Souza, de l’institut -Projets, actions et contributions
Brasilero de Analysis à la société

Sociales y Economicos
Ibase. -Informations importantes du
point de vue éthique,
transparence et
responsabilité sociale
Lignes directrices Les lignes directrices -Contribuer au progrès

pour les pour les Entreprises économique, social et
Entreprises Multinationales OCDE environnemental
Multinationales ont été créé en 2000, et
OCDE contiennent des -Respecter les droits de l’Homme
recommandations faites
par les gouvernements -Stimuler la création de projets
des pays de l’OCDE locaux
pour les entreprises
-Promouvoir la formation du
multinationales.
capital humain
-S’abstenir de réaliser ou de
participer à des actes de
corruption
-Développer et appliquer de
bonnes pratiques de
gouvernement des
entreprises
-Diffusion des politiques des

entreprises
Principes globaux En 1977 le Révérend -Exprimer l’aide pour faire

de Sullivan Leon Sullivan a respecter les droits de

développé comme un l’Homme
code de comportement
pour les droits de -Promouvoir les opportunités
l’Homme et l’égalité égales pour tous les
des opportunités pour employés à tous les
les entreprises qui niveaux, et avec des
fonctionnent en Afrique salaires justes
du Sud. Ces principes
ont été introduits par la -Respecter la liberté
première fois en d’association volontaire des
novembre 1999.
travailleurs
-Promouvoir un lieu du travail

sûr et sain
-Promouvoir la compétence tout
en respectant la propriété
intellectuelle
-Travailler avec les

gouvernements et les
communautés pour élever

la qualité de vie
ISO 26000 ISO (International -Réédition des comptes

Standard Organisation)
s’est développé avec -Comportement éthique
l’objectif d’orienter les
organisations pour -Respect des intérêts des
intégrer la participants intéressés
Responsabilité Sociale
des Entreprises. -Respect du principe de légalité
-Respect aux droits de l’Homme
Norma UNE AENOR (Association -Comportement de l’entreprise

165010 EX Espagnol de Norma- face aux :
lisation). Il s’agit d’un
guide qui règlemente -Groupes d’intérêt
les critères pour amé-
liorer les activités de -Alliances ou collaborations
l’organisation avec la
responsabilité sociale -Administrations
des entreprises.
-Communautés/Sociétés
-Environnement
Norma SGE 21 Forética Association -Groupes d’intérêt

des entreprises et des
professionnels de la -Milieu social

responsabilité sociale
des entreprises en -Environnement
Espagne. Son but est de
promouvoir la gestion -Administrations compétentes
entre les organisations.
Sources : Elaboré par les auteurs de cette recherche, basé en : Accion RS (2007)
Accountability (2008), Serna (2010), Global standard certification (2010), AENOR
(2009), Oliver (2004), SAT (2008), GRI (2011), Saavedra (2011).
On peut voir dans le tableau n°4, qu’il existe beaucoup de

standards visant à la durabilité que les entreprises peuvent adopter
comme modèle, dont la plupart sont de s’accorder sur le fait de
considérer les facteurs suivants : la protection de l’environnement, la
société et les droits de l’Homme.
Pour toutes ces raisons, dans ce travail le Modèle Penta-
dimensionnel du développement durable dans les PME contient les
principaux éléments, en plus d’autres qui sont fondamentaux, afin de
déterminer le niveau de durabilité des entreprises de ce secteur. Nous
expliquons ce modèle dans le paragraphe suivant.
Modèle Penta-dimensionnel du Développement Durable dans les

PME
García et al., (2010) ont proposé un outil d’évaluation de la

durabilité dans les petites et moyennes entreprises (PME), que nous
avons synthétisé dans le graphique suivant:
Figure 1 : Modèle Penta-dimensionnel du développement durable dans les

entreprises (MOPSE)
Source : García et al. (2010).

Nous pouvons voir sur la figure nº1 les cinq dimensions prises en
compte par ce modèle novateur de durabilité:
Gestion globale : Identifier les pratiques de gestion au sein de
l’entreprise, et connaître le modèle économique et la structure de
l’entreprise ;
Compétitivité : Connaissance du marché et des différentes
caractéristiques qu’une entreprise doit avoir pour obtenir une
meilleure action sur trois axes : social, économique et
environnemental ;
Relations : Identifier les différents facteurs qui impactent
l’entreprise et la manière dont ils favorisent son organisation et son
activité pour obtenir de meilleurs résultats ;
Impacts : Connaître les impacts que l’entreprise génère pour son
propre bénéfice comme celui de son environnement externe ;
Transparence ou communication : Identifier la forme par laquelle
l’entreprise communique ses résultats aux groupes qui peuvent lui
apporter une valeur ajoutée.
Ce Modèle Penta-dimensionnel du Développement Durable dans
l’entreprise (MOPSE) est né de l’intérêt de répondre à la nécessité de

générer un modèle d’analyse qui permettrait l’intégration des
différentes positions théoriques et pratiques en matière de durabilité
des entreprises. Ce modèle, comme son nom l’indique, contient cinq
dimensions qui sont exposées de façon systématique, en cherchant à la
fois une mise en place en interne puis externe à l’entreprise. (Portales
et García, 2013).
Dans le tableau suivant, les dimensions et les variables de cet
instrument d’évaluation de durabilité sont présentés et proposés par
García et al., (2010).
Tableau 5 : Dimensions et variables de l’instrument de diagnostic de

Durabilité de l’entreprise proposée
Dimension Variables
Gestion Globale -Mission et vision
-Code d’éthique
-Planification stratégique
-Processus. Indicateurs clé de performance
-Présentation des résultats
Compétitivité -Mécanismes pour l’augmentation des employés

-Connaissances de la situation de l’industrie et les
principaux concurrents
-Utilisation des ressources
-Systèmes d’amélioration continue
-Recherches et développement
Relations -Connaissances des groupes d’intérêt qui
accompagnent l’entreprise
-Relations avec les employés
-Mécanismes de communication
-Évaluation de l’exercice des employés et fournisseurs
-Relation avec les actionnaires et les clients
-Croissance de la communauté
-Impact des processus de l’entreprise sur
l’environnement
Impacts -Relation avec les employés, actionnaires, fournisseurs
et communauté
-Actions pour que les processus ne nuisent pas à
l’environnement
-Développement de la communauté et de la région où
l’entreprise opère
Transparence ou -Connaissance des différentes alternatives pour
communication élaborer une information liée aux aspects
sociaux et environnementaux
-Accomplissement des devoirs fiscaux et légaux
-Audits
-Pratiques de corruption
Source : García et al., (2010).
Il est suggéré que les entreprises cherchent un équilibre entre

toutes ces dimensions, parce que chacun des aspects décrits sont
importants pour leur survie et leur croissance d’une manière durable.
La compétitivité du modèle Penta-dimensionnel concerne la
capacité des entreprises d’apporter, d’une façon permanente et dans le
temps, les valeurs socio-économiques de la société dans laquelle elles
se trouvent. Le but est de générer du bien-être dans le présent comme
dans le futur, notamment à travers l’amélioration des indicateurs
sociaux telle que la qualité de vie des habitants (Portales et García,
2008).
Hypothèses pour l’interprétation des résultats
Afin de prendre en compte un cadre de référence pour

l’interprétation des résultats, nous avons considéré les hypothèses
suivantes (Portales et García, 2008):
-Les entreprises qui présentent le profil de durabilité le plus équilibré
sont celles qui persistent dans le temps.
-Pour obtenir un bon profil de durabilité, il est fondamental d’avoir

une bonne gestion globale.
-Ces entreprises se situent dans les plus compétitives au niveau

économique.
-Il existe une préoccupation de la part de ces entreprises de connaitre
ses parties prenantes – surtout leurs employés, clients et
fournisseurs – mais cela est difficile à réaliser dans la pratique.
-Toutes les entreprises ne connaissent pas toutes les normes qu’elles

doivent suivre, mais se préoccupent de satisfaire les normes
fiscales.
Deuxième partie. Méthode développement et résultats
Ce travail descriptif prétend établir le niveau de durabilité des

PME. La méthode utilisée est transversale mais non expérimentale
car, bien qu’une collecte de données fût réalisée dans les entreprises, il
n’y a pas eu d’action sur leur environnement interne et externe.
Description de l’échantillon
L’échantillon se compose de 204 entreprises, qui comptent au

moins 4 employés. Les entreprises étaient volontaires, et l’enquête a
été réalisée avec les propriétaires ou les dirigeants de l’entreprise.
90% des entreprises interrogées sont de taille micro (jusqu’à 10
employés) et pour les 10% restants, les entreprises sont de petite taille
(jusqu’à 50 employés). 49% de ces entreprises se trouvent dans le
secteur du commerce, 37% dans le secteur des services et seulement
14% dans l’industrie.
Analyse des résultats
Alpha de Cronbach
Afin de déterminer la confiance dans l’instrument de mesure,

nous avons calculé le coefficient Alpha de Cronbach. Les résultats
sont les suivants:
Tableau 4 : Alpha de Cronbach

Gestion Compétitivité Relations Impacts Transparence
Globale
Alpha de 0.908 0.823 0.87 0.81 0.715
Cronbach
Comme on peut apprécier dans le tableau ci-dessus, toutes les
dimensions ont donné des résultats Alpha Cronbach élevés, de 0.71 à
0.90, en représentant la haute confiance de l’instrument qui a été
utilisé pour mesurer chacune des dimensions incorporées au
questionnaire.
Analyse descriptive
La figure n°2 expose les résultats généraux : les plus hauts

appartiennent à la dimension des Impacts, ce qui signifie que la
tendance des entreprises analysées est de favoriser les bonnes relations
avec les employés, actionnaires, fournisseurs et communauté, et d’être
également à l’initiative d’actions pour ne pas dégrader
l’environnement, et d’encourager le développement de sa
communauté et de sa région.
La dimension qui affiche le plus faible résultat est la
Transparence, ce qui indique un intérêt faible pour informer
clairement et objectivement sur les phénomènes sociaux et
environnementaux, et dans le même temps, pour permettre l’analyse
des rapports financiers.
Figure.2 : Moyenne des entreprises par dimensions
Gestion Globale
1
0.8
0.5506
0.6
0.4
Transparence Compétitivité
0.2
0.4679 0.5285
0
0.4925
0.6260
Impacts Relations
Maximun Moyenne
Dans le tableau suivant sont présentées les données statistiques

basiques des dimensions.
Tableau 7 : Analyse statistique
Statistique Gestion Global Compétitivité Relations Impacts Transparence

Total 55.06% 52.85% 49.25% 62.60% 46.79%
Moyenne 56.06% 52.08% 48.44% 65.03% 45.16%
Ecart type 14.73% 11.31% 10.82% 12.44% 10.36%
Minimun 18.89% 26.04% 24.39% 16.93% 17.24%
Maximun 100.00% 100.00% 100.00% 100.00% 100.00%
Troisième quartile 68.89% 76.04% 74.39% 66.93% 67.24%
Les dimensions qui présentent les résultats les plus élevés,

comme Impacts, Gestion Globale et Compétitivité, sont aussi ceux qui
montrent une disparité dans l’évaluation des entreprises; certaines ont
des résultats très élevés, d’autres très faibles. Dans la dimension
Impacts, on observe que le résultat le plus élevé est le résultat le plus
bas avec 16.93%. Cependant les dimensions les plus faibles comme
Transparence et Relations présentent les écarts types les plus faibles,
cela signifie que les entreprises présentent des disparités moins
importantes, ce qui traduit une absence de stratégie pour fortifier les

relations avec leurs parties prenantes, et peu d’intérêt à les informer en
toute transparence.
Dans le troisième quartile, on voit que la majorité des entreprises
sont en dessous de 76% dans l’ensemble des dimensions, ce qui
indique que leurs niveaux de durabilité sont déficientes et qu’il est
nécessaire pour ces entreprises de s’investir davantage pour améliorer
leurs pratiques.
Analyse en fonction du niveau de chacun des facteurs:
L’analyse du niveau obtenu par chacun des facteurs possède les

plages suivantes : 0-20, niveau 1, de 21 à 40, niveau 2, de 41à 60,
niveau 3, de 61 à 80, niveau 4 et 81à 100, niveau 5. Par conséquent,
plus le niveau est haut, plus le degré de durabilité est élevé.
La figure n°3, nous montrons que la plus grande proportion
(36.52%) des PME du District Fédéral est au niveau 2 de durabilité.
16.67% ont atteint le niveau 4, 32.61% ont été en mesure d’atteindre
le niveau 3, 13.48% sont au niveau 1, ce qui signifie qu’elles

manquent d’actons orientées sur la durabilité. À l’inverse, les niveaux
3 et 4 démontrent des actions claires de Développement Durable.
Enfin 0.72% des entreprises sont arrivées au niveau maximum.
Figure 3 : Niveaux de durabilité dans les PME du district fédéral
90 83 100.00% 100.00%
80 100.00% 100.00%
70 80.00%
71.74%
60
Frequency
60.00%
50 39
40
11.59% 40.00%
30
20 16
20.00%
10 0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Niveaux de durabilité
Il est clair qu’il y a peu de capacité dans la majorité de ces
entreprises à atteindre le développement durable. Ci-dessous, nous
avons effectué une analyse de chacune des cinq dimensions.
a. Gestion Globale
La durabilité dans la gestion globale dans ce groupe d’entreprises

se trouve au niveau 3, considérant que 34.06% ont atteint cette
position, alors que 31.16% sont au niveau 2, 19.57% sont placées au
niveau 1 et seulement 15.22% au niveau 4. Par conséquence nous
pouvons reconnaitre que 49.28% se situent dans un excellent niveau,
c’est-à-dire que presque la moitié des entreprises réalise des actions de
développement durable importantes, claires et concrètes, et intègrent
ces actions dans la planification stratégique, pour les intégrer dans leur
structure organisationnelle afin d’atteindre la durabilité.
Par ailleurs, 50.73% des entreprises se trouvent au niveau le plus
faible, ce qui signifie qu’elles se soucient peu des actions qui
garantissent la pérennisation à long terme. Ces actions ne sont pas
définies dans leurs missions et dans la planification stratégique.
De fait, sa survie peut-être mise en danger car elles n’incorporent
pas des actions pour atteindre la durabilité (fig. n° 4).
Figure°4 : Niveau de durabilité dans la dimension Gestion globale
90 79 100.00% 100.00%
80 100.00% 100.00%
70 81.88% 80.00%
60
Frequency
60.00%
50
40 34
25 40.00%
30
20 20.00%
10 24.64% 0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Gestion Globale
b. Compétitivité
Par rapport à la compétitivité des PME du District Fédéral, leur

niveau de durabilité est faible, puisque 46.38% des entreprises se
trouvent au niveau 2 et 23.19% au niveau 1. Par conséquent, 69,57%
des entreprises ne comptent pas de mécanismes assurant la croissance
de leur personnel, et ne sont pas non plus conscientes de leur
environnement concurrentiel, ni de la situation de l’industrie en
général. Elles ne profitent pas des ressources qu’elles ont à leur
disposition pour améliorer leurs performances, et ne comptent pas de
système d’amélioration continue qui pourrait leur permettre de générer
des produits et ou des services de plus haute qualité. Elles ne mettent
pas non plus l’accent sur les activités de recherche et de croissance qui
pourraient leur amener des avantages sur le marché (fig. n°5).
Figure 5 : Niveau de durabilité dans la dimension Compétitivité

des PME du District fédéral
80 71 100.00%
96.38% 100.00% 100.00%
70 62 100.00%
80.00%
60
Frequency
50 60.00%
40
30 44.93% 40.00%
20
20.00%
10 5
0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Compétitivité
Malgré l’environnement d’un niveau élevé de compétence dans

lequel les entreprises se trouvent, seulement 0.72% des entreprises
sont inquiètes pour la mise en œuvre d’actions qui leur permettraient
d’atteindre une position importante, en profitant des ressources et des
aspects fondamentaux tels que la recherche et le développement afin
d’améliorer et de créer des produits et processus leur permettant de
perdurer dans le marché.
De plus, 29.71% des PME se trouvent au niveau 3 et 4, ce qui

montre leurs préoccupations pour réaliser des activités qui leur
seraient favorable au niveau de leur compétitivité, pour développer la
capacité de leur personnel, profiter des ressources dont elles disposent,
et en même temps, intégrer des processus d’amélioration continue.
Cela conduit aux activités de recherche et développement avec un
objectif clair pour atteindre un niveau optimum du Développement
Durable.
c. Relations
S’agissant de la connaissance des parties prenantes qui se

trouvent en interaction avec les entreprises et la préoccupation de
l’impact sur l’environnement, les PME du District Fédéral montrent
un bon niveau, puisque 70% d’entre elles se placent aux niveaux 3, 4
et 5. Cela montre qu’elles cherchent à être en harmonie avec leur
environnement, et que pour cela, elles réalisent des actions en accord
avec leurs parties prenantes, afin d’assurer des relations sur le long
terme (Fig. n°6).
Figure 6 : Niveau de durabilité dans la dimension Relations

80 71 99.28% 100.00%
66 100.00% 100.00%
70 100.00%
80.00%
60
Frequency
50 60.00%
40
30 51.45% 40.00%
20
20.00%
10 1 0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Relations
Parallèlement, presque 32% des entreprises restent aux niveaux 1

et 2, ce qui prouve un manque d’intérêt à établir des relations avec

leurs environnements interne et externe, et un minimum d’efforts pour
s’ajuster aux règlements qu’impose ce secteur. Elles réalisent des
actions sans considérer les impacts qu’elles peuvent avoir et leurs
conséquences sur l’image de l’entreprise.
d. Impacts
L’appui des entreprises pour le développement de leur

communauté et de leur région se trouve dans un haut degré de la
durabilité avec 55% des PME concernées. Ceci manifeste la
préoccupation pour influer sur la communauté d’une façon positive,
notamment grâce aux emplois générés qui élèvent le niveau de vie de
ses habitants (Fig. n° 7).
Figure 7 : Niveau de durabilité des PME dans la dimension Impacts
80 99.28% 100.00%
100.00% 100.00% 100.00%
70
74 80.00%
60 55
Frequency
50 51.45% 60.00%
40
30 40.00%
20
9 20.00%
10 0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Impacts
Cependant, 45% des PME dans le District Fédéral ont une vision
réduite de la durabilité, car les entreprises ne donnent pas l’importance
à la communauté, et ne prête pas attention aux actions importantes,
pour atteindre un Développement Durable, et pour améliorer la qualité
de vie de la région.
e. Transparence ou communication
54% des PME dans le District Fédéral ne donnent pas

d’importance à la transparence et le rendu des comptes. Cela génère
de la méfiance de la part de leurs parties prenantes. Elles ne
communiquent pas non plus sur les actions qu’elles réalisent en faveur
de l’environnement et de la Société. Cela peut représenter un
désavantage concurrentiel face à la plupart des grandes entreprises
responsables avec l’environnement (Fig. n° 8).
Figure : 8 Niveau de durabilité des PME dans la dimension Transparence

ou Communication
100 100.00% 100.00%
100.00% 100.00% 100.00%
80 94 80.00%
Frequency
60 60.00%
44
40 40.00%
20 31.88% 20.00%
0 0 0
0 0.00%
1 2 3 4 5
Communication
Pour autant, 46% des entreprises qui se trouvent aux niveaux 3, 4

et 5 de durabilité, qui fournissent les rapports financiers et, qui
réalisent des actions en faveur de l’environnement et pour la
communauté, voient leur image consolidée face aux précédents
groupes mentionnées.
Finalement notre hypothèse de travail est validée et nous
pouvons constater les résultats avec les graphique nº3 qui montre un
niveau bas de durabilité. Le graphique nº7 démontre que les
entreprises prêtent attention à l’accomplissement des réglements
environnementaux et, de cette manière, elles peuvent établir des
relations durables avec leur milieu.
Conclusions
Au Mexique, bien que les entreprises reconnaissent l’importance

de réaliser des pratiques de Développement Durable, seules 20%
intègrent cet aspect dans leur planification stratégique.
En vertu de notre revue de littérature sur les PME, nous

confirmons que les pratiques du développement durable sont encore
naissantes, et que celles qui sont exercées se font dans les entreprises
industrielles qui recherchent la réduction des prix et un meilleur usage
de ressources.
Parmi les principaux désavantages de l’adoption les pratiques
environnementales, se trouvent le manque de ressources financières, la
recherche des résultats à court terme et l’ignorance des techniques
alternatives de reconversion pour l’environnement. Parmi les
principaux avantages pour adopter les pratiques de Développement
Durable, se trouvent les bonnes relations avec les parties prenantes qui
améliorent le potentiel de création de bénéfices futurs.
Dans cette recherche, nous avons adopté et appliqué le Modèle
Penta-dimensionnel du Développement Durable (MOPSE), créé par
García et al. (2008). La collecte des données a été réalisé sur un
échantillon de 204 PME du District Fédéral (Mexique). Nous avons
trouvé que la dimension avec le pourcentage le plus élevé correspond
aux Impacts, ce qui indique une préoccupation des entreprises pour
préserver des relations favorables avec les employés, actionnaires,
fournisseurs et la communauté, et aussi, l’initiative dans la réalisation
des actions au faveur de l’environnement et un élan au développement
de leur communauté et leur région. Tout cela coïncide avec les
résultats de Lawrence et al., (1996), qui ont avancé que les pratiques
de durabilité dans les petites entreprises sont presque inexistantes,
mais que ces entreprises visent à être proches de leurs communautés et

se préoccupent de les soutenir.
Ces affirmations concordent avec les résultats de Bercovich et
López (2005), qui ont confirmé que les petites entreprises adoptent
des pratiques de Durabilité seulement quand cela représente le moins
de frais possibles, et quand cela peut être mis en œuvre par des
procédés de faible complexité. Pour toutes ces raisons, nous
considérons que les PME devraient être plus conscientes de
l’environnement dans lequel elles se trouvent, qu’elles devraient être
plus proactives que réactives, tout en se préoccupant du fait que leurs
actes impactent l’environnement et qu’elles peuvent aider à élever le
niveau de vie de leur communauté et de leur région.
Un autre point méritant d’être souligné est la Transparence qui a
montré les plus faibles résultats. Cela indique le peu de préoccupation
des entreprises pour communiquer l’information sur les aspects
sociaux et environnementaux. Parallèlement, cette faible évaluation
signifie que les PME prêtent peu d’attention à l’exécution des
obligations fiscales et légales, ainsi qu’au rendu de leurs rapports
financiers, ce qui pourraient les aider en montrant leur transparence

concernant les aspects financiers et éviter les pratiques de corruption.
Pour autant, il serait nécessaire qu’elles préparent et présentent de
courts rapports quant aux pratiques de durabilité; cela permettrait de
les responsabiliser quant à leurs obligations fiscales et légales, évitant
ainsi des problèmes futurs comme des sanctions économiques ou la
fermeture obligatoire. D’une part, elles devraient soumettre leurs
informations financières à des audits, ou mettre en œuvre des mesures
minimales de contrôle interne afin de clarifier l’information. D’autre
part, cela permettrait de protéger les actifs de l’entreprise et également
d’éviter d’effectuer ou de participer à des pratiques de corruption,
pour prendre soin de l’image de l’entreprise, de ses principes et de ses
valeurs.
Sur la question de la viabilité des PME dans le District Fédéral,
les résultats de cette étude montrent les grandes asymétries entre elles.
Tandis que près de 50% atteignent des niveaux adéquats de
Développement Durable en général, l’autre moitié des entreprises
reste aux niveaux faibles en montrant que la réalisation de telles
actions, qui pourraient les aider à résister sur le long terme, ne
s’appliquent pas, que ce soit par ignorance ou par un manque de
vision à long terme, ce qui les empêche, de réaliser une planification
stratégique adéquates à leurs besoins et à celui de leur environnement.
Finalement, il a été possible de vérifier l’hypothèse telle que le
résultat final de l’analyse des données le montre. Nous constatons un
faible niveau de durabilité des entreprises et une faible préoccupation

de satisfaire les règlements environnementaux.
Au vu de ce qui précède, il est nécessaire que le dirigeant sache
comment assurer la durabilité de son entreprise sur le long terme, en
vue de prendre les mesures nécessaires à cette fin. Le défi de
l’Université, en relation avec les institutions du gouvernement dédiées
à la promotion des PME au Mexique, est d’informer et de former les
entrepreneurs, afin de rendre plus viable la survie des entreprises.
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LE NIVEAU DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PME DU

DISTRICT FÉDÉRAL, MEXIQUE

ISEOR | « Recherches en Sciences de Gestion »

2015/2 N° 107 | pages 157 à 190

Distribution électronique Cairn.info pour ISEOR.

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Le niveau du développement durable dans les PME du

Dra. María Luisa Saavedra García

Dra. María Elena Camarena Adame

L’objectif de cette recherche a consisté à déterminer le niveau du

Mots-Clés : Développement Durable, PME, MOPSE, Environnement,

The objective of this research was to determine the level of

Key-words: Sustainability, SMEs, MOPSE, Environment,

El objetivo de esta investigación consistió en determinar cuál es

Palabras Claves: Sustentabilidad, PYME, MOPSE, Medioambiente,

Au Mexique, la valeur accordée au Développement Durable dans

Au Mexique 99.8% des entreprises sont de petites et moyennes

Tableau 1 : Caractéristiques des PME du District Fédéral

Dans le tableau n°2, nous montrons la hiérarchie entre les différentes

Tableau 2 : Hiérarchie des Entreprises du District Fédéral, Mexique

Le tableau ci-dessus nous montre que les micro-entreprises

Selon Andrade et Martínez (2002), sur la question d’efficacité,

que du Modèle Penta-dimensionnel du Développement Durable dans

Le concept du Développement Durable

Selon l’ONU (1987), le Développement Durable est « un

concept de Développement Durable. Ainsi, le document Stratégie

multilatéraux, entreprises transnationales, ONG’s, etc.) avec le

cette situation, nous assumons la responsabilité des entreprises au plan

La première approche « triple performance » (Triple bottom line)

des risques inhérents au développement économique, environnemental

(environnement externe). De cette manière, on peut reconnaitre un

Pratiques du Développement Durable dans les PME

Lawrence et al. (1996) ont réalisé une étude dans la perspective

Tableau n°3 Activités de gestion environnementale du PME

Comme nous pouvons voir sur le tableau ci-dessus, les activités

de PL sont aussi significatives dans les PME, comme le recyclage et la

-72% des entreprises ne disposent pas de personnel en charge des

-57% des entreprises ne destinent pas un budget spécifique pour

-35% possèdent des employés ont reçu une formation

-42% connaissent la législation environnementale en vigueur.

-55% ne mesurent pas leur niveau de pollution.

-La modification des processus productifs répond plus à une

Les résultats obtenus de cette recherche permettent d’affirmer

qu’aucune de ces entreprises ne réalise toutes les activités nécessaires

Obstacles à l’adoption des pratiques environnementales

L’examen de la littérature observe trois obstacles qui expliquent

préoccupent pas d’adopter des pratiques environnementales. D’un

Les avantages de l’adoption du Développement Durable

D’un point de vue financier, les avantages de l’adoption du

Les standards du Développement Durable

Les organisations gouvernementales, non gouvernementales et

autres entreprises à travers les aspects liés, par exemple la protection

soient plus importants,

AA 1000 Le AA 1000 a été -Principe de comptabilité

Standards (ISO) et ses -Discrimination

CRT Le CRT est un -La responsabilité des entreprises

-Aide au commerce multilatéral

Ibase Ibase a été créé en 1997 -Indicateurs sociaux internes

Brasilero de Analysis à la société

Lignes directrices Les lignes directrices -Contribuer au progrès

-Diffusion des politiques des

Principes globaux En 1977 le Révérend -Exprimer l’aide pour faire

de Sullivan Leon Sullivan a respecter les droits de