Khallef
Université d’Ouargla
Faculté des S.N.V./ Département des S. Biologiques
Microbiologie Générale : 2LMD- SNV
Les Virus
En 1892, IVANOWSKI, montrait qu’une maladie atteignant les plants du tabac
(la mosaïque de tabac), était due à un agent inconnu, n’appartenant ni au monde des
bactéries, ni aux poisons chimiques, cet agent fut étudié par les bactériologistes.
On lui reconnu un pouvoir infectieux, un pouvoir filtrant de faibles dimensions
(inférieure à celles des bactéries), la taille des virus se situe entre 10 et 400 nm et une
aptitude à se multiplier sur les milieux de culture propres aux bactéries.
C'est en 1953 que Lwoff a défini le concept de virion, le mot virus est issu du latin
virus, qui signifie « poison ». Un virus est une entité biologique qui nécessite une
cellule hôte, dont il utilise les constituants pour se multiplier (parasitisme
intracellulaire absolu) et parasitant aussi bien les êtres vivants pluricellulaires
(animaux et végétaux) que les unicellulaires (bactéries et protistes).
Une très grande variété de virus provoque des maladies graves, contagieuses, qui
prennent le nom de viroses chez les végétaux. Chez les animaux, les principales
maladies courantes d’origines virales sont : Le rhume, la grippe, la varicelle, la
rougeole. Des maladies plus sévères comme le SIDA, la grippe aviaire, la variole, sont
aussi causées par des virus.
Caractéristiques
Structure
Le génome est emballé dans une structure protéique appelée Capside (du mot grec,
capsa, signifiant boîte) ; une coque qui entoure et protège l'acide nucléique viral.
Constituée par l'assemblage de sous-unités protéiques semblables, appelées protomères
(capsomères). L'ensemble capside + nucléoïde est nommé nucléocapside.
Si les capsomères sont fixés sur l’hélice de l’acide nucléique, le virus est dit à
symétrie hélicoïdale;
Si les capsomères sont répartis selon un icosaèdre (forme géométrique formée de
20 triangles équilatéraux, des axes de symétrie d’ordre 2,3 et 5), le virus est à
symétrie cubique.
Enveloppe ou péplos : D’un mot grec ‘ manteau’, c’est l’élément le plus externe de
certains virus, ceux qui en sont pourvus sont dits enveloppés, ceux qui en sont
dépourvus sont dits nus.
Le péplos est l’enveloppe virale constitutive de certain virus, dérivée des membranes
cellulaires, cytoplasmique, golgienne, ou nucléaire selon les virus.
soit à partir de la membrane cytoplasmique : cas du VIH et du virus de la grippe ;
soit à partir de la membrane nucléaire : cas des virus Herpès ;
à partir des membranes intra cytoplasmiques (RE, Golgi, Vacuoles) : Rubéole
En effet, les virus à péplos terminent leur multiplication dans la cellule par
bourgeonnement. Des glycoprotéines d’origine virale s’insèrent dans la bicouche
lipidique caractéristique des membranes cellulaires.
L’enveloppe du virus de la grippe est la membrane cytoplasmique de la cellule
infectée, mais modifiée par l’adjonction de glycoprotéines virales. Les lipides de
l’enveloppe sont, eux, d’origine cellulaire.
PS : Tous les virus humains et animaux à capside tubulaire (hélicoïdale), ont un
péplos, mais certains virus à capside icosaédrique en sont également pourvus
La présence ou l’absence d’enveloppe règle en grande partie le mode de transmission
des maladies.
La nature de l'acide nucléique, permettant de distinguer des virus à ADN (D), des
virus à ARN (R), monocaténaire ou bicaténaire
La forme de l’acide nucléique : linéaire, circulaire, segmenté, asegmenté.
La symétrie de la nucléocapside : hélicoïdale (H), icosaédrale (I) ou mixte,
La présence (E) ou l'absence (N) d'une enveloppe,
Enfin le nombre de capsomères pour les virus à nucléocapside icosaédriques ou le
diamètre (A) de la nucléocapside pour les virus hélicoïdaux.
• Virus complexes :
Ces virus possèdent une capside symétrique qui n’est ni hélicoïdale, ni vraiment
icosaédrique. Les bactériophages comme le phage T4 d’Escherichia coli sont des
virus complexes possédant une tête icosaédrique liée à une queue hélicoïdale à laquelle
sont attachés des poils et des fibres caudales.
Le poxvirus est aussi un exemple de virus complexe. C'est le virus animal parmi les
plus grands (250 à 350 nm de long sur 200 à 250 nm de large. Certains virus se
présentent sous formes bacillaires. C'est le cas du virus de la rage (famille des
Rhabdoviridae) et du virus Ebola.
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Dans le tube digestif, le péplos est rapidement dégradé par les enzymes digestives et
le pH acide de l’estomac.
Donc, les virus à péplos, comme les virus de la grippe, les virus de la famille des
Herpesviridae, ne résistent pas dans les selles. A l’inverse, les poliovirus sont trouvés
dans les selles qui sont le moyen essentiel de dissémination de la maladie
(contamination fécale-orale).
Certains virus à enveloppe exigent une inoculation transcutanée :
• les arbovirus : piqûres de moustiques ou de tiques,
• le virus de la rage : morsure d’animal enragé ou contact salivaire sur excoriations
cutanées.
La transmission par contacts étroits inter muqueux, par rapport sexuel, est exigée pour
des virus comme l’HIV et le virus de l’hépatite B
La transmission de la grippe se fait directement par contact rapproché de deux sujets,
et par voie aérienne uniquement. On respire les microgouttelettes infectantes projetées
par la toux du sujet grippé. Les virus de la grippe ne résistent pas longtemps à l’air. On
ne les retrouve pas dans la poussière. Ils ne sont pas excrétés dans les selles ; on ne les
retrouve pas dans les eaux usées. La brève survie des virus de la grippe dans l’air,
autour des sujets infectés, est favorisée quand l’air est humide et froid, le péplos
craignant la chaleur et la dessiccation.
Conséquences présence ou absence de l’enveloppe virale Virus enveloppé Virus nu
Stabilité dans l’environnement 0 +
Elimination dans les selles 0 +
Contamination interhumaine directe, respiratoire ou salivaire + +
Contamination interhumaine indirecte, fécale-orale 0 +
Inactivation par l’éther + -
Reproduction
Les virus ayant la particularité de parasiter des bactéries sont appelés bactériophages,
ce cycle aboutissant à la multiplication et à la libération de nouveaux virus est appelé
cycle lytique (dans certains cas la cellule est non permissive cycle abortif).
Il comporte les phases suivantes :
Phase d’infection
Le virus adhère à la cellule au niveau de récepteurs spécifiques, certaines cellules ne
sont pas infectées car elles ne possèdent pas de récepteurs. L’acide nucléique pénètre
dans la cellule, dans le cas du bactériophage c’est une véritable injection par
décapsidation.
Phase de synthèse des virus
L’acide nucléique détourne l’activité de la cellule à son profit, celle-ci réplique l’acide
nucléique du virus et synthétise les protéines constitutives de la capside (les ribosomes
synthétisent des protéines virales).
Phase de maturation
Correspond à l’assemblage des constituants des virus, puis leur libération par lyse de la
cellule infectée.
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Le COVID-19
Les coronavirus sont munis d'une enveloppe virale ayant un génome à ARN
monocaténaire (simple brin) (groupe IV de la classification Baltimore), et une capside.
Ils se classent parmi les Nidovirales. Ces virus peuvent muter et se recombiner.
Les chauves-souris et les oiseaux, en tant que vertébrés volants à sang chaud, sont
des hôtes idéaux pour les coronavirus, assurant leur évolution et leur dissémination.
Les coronavirus sont normalement spécifiques à un taxon animal comme hôte,
mammifères ou oiseaux selon leur espèce ; mais ces virus peuvent parfois changer
d'hôte à la suite d'une mutation. De telles mutations ont été responsables des graves
épidémies de SRAS de novembre 2002, de l'épidémie de MERS de 2012 et de celle du
coronavirus de 2019-2020.
On pense que la transmission interhumaine des coronavirus se produit principalement
entre des contacts étroits via des gouttelettes respiratoires générées par les
éternuements et la toux.
Il n'y a pas encore de vaccins ou de médicaments antiviraux pour prévenir ou traiter les
infections à coronavirus humain.
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