pour l’intervention
sur sites sprinklés
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Bonnes pratiques pour l’intervention dans les sites sprinklés. Édition avril 2017
SOMMAIRE
1. Généralités 5
1.1 Objectifs 5
1.2 Domaine d’application 5
1.2.1 Installations visées 5
1.2.2 Destinataires 6
ANNEXE - Glossaire 39
1. Généralités
1.1 Objectifs
Le présent guide a pour objet de formuler des recommandations relatives à
l’intervention en cas d’incendie dans les bâtiments protégés par des systèmes
sprinkleurs.
• la rapidité de l’intervention ;
• l’efficacité de l’intervention.
• à brouillard d’eau ;
• à gaz ;
Ces installations ne sont pas visées par le présent guide. Par conséquent, les
recommandations formulées dans le chapitre 3 ne peuvent pas être transposées
directement dans le cadre d’une intervention sur ces systèmes à brouillard d’eau, à gaz
ou à mousse.
1.2.2 Destinataires
• exploitants
− responsables sécurité/incendie,
− chefs d’équipe d’intervention,
− astreintes techniques,
− équipiers d’intervention technique, services techniques,
− sociétés de prestation de sécurité.
La détection est faite par les têtes sprinkleurs qui sont des détecteurs thermiques à
température fixe. Le choix des températures est fonction des caractéristiques des
locaux et de leur utilisation.
Le contrôle ou la suppression de l’incendie est faite par l’eau déversée par les
sprinkleurs. Le débit d’eau, le type de pulvérisation et la surface d’arrosage de chaque
Deux modes de conception des systèmes sprinkleurs existent et visent des objectifs
différents :
• le mode contrôle a pour objectif de limiter l’étendue d’un incendie par projection
d’eau visant à réduire le débit calorifique et à arroser de façon préventive les
matières combustibles environnantes, ainsi que de contrôler l’augmentation des
températures de gaz et de fumées au plafond ;
Départ de feu
Développement du feu
Si l’incendie se développe
Ouverture de têtes
supplémentaires
Incendie contenu
Le logigramme F2.2a n’est pas applicable à tous les systèmes d’extinction automatique
à eau (notamment les systèmes déluge ou les sprinkleurs alimentés directement sur un
réseau sous pression).
Une installation sprinkleurs est donc composée des principaux éléments suivants :
• une source d’eau, ensemble des moyens alimentant en eau les installations
sprinkleurs ;
• des têtes sprinkleurs, dispositif équipé d’un élément thermosensible qui s’ouvre
pour diffuser de l’eau en vue d’arroser (contenir ou supprimer) un feu.
Plusieurs types de sources peuvent être utilisés selon la configuration du site et les
ressources à disposition.
Ces réservoirs peuvent être réalimentés ou non par un réseau de distribution d’eau.
• la pompe A, dont la capacité est dite « limitée ». Elle doit être capable de fournir
le besoin en eau de cinq têtes. Cette pompe doit assurer au minimum un débit de
60 m3/h ;
Lorsqu’une ou plusieurs têtes s’ouvrent, le réseau aval se vide, créant une différence
de pression au niveau du poste de contrôle dont le clapet s’ouvre. La baisse de
pression dans la partie amont du réseau déclenche le démarrage du groupe de
pompage.
Les postes sous eau sont les plus couramment installés. Sur ces systèmes, les
canalisations en amont et en aval du poste de contrôle sont sous pression d’eau.
Du glycol peut être ajouté en cas de risque de gel. Cet agent antigel ne correspond pas
à un émulseur ou un éventuel additif améliorant l’extinction.
Les postes sous air sont notamment utilisés lorsqu’il y a des risques de gel ou lorsque
que la température peut excéder 95 °C. Sur ces postes, la partie aval du réseau est
sous air comprimé, la partie amont du poste restant sous eau. La pression d’air dans le
réseau est maintenue par un compresseur.
Lors d’un déclenchement de sprinkleurs, l’air présent dans le réseau doit être chassé
avant que l’eau n’arrive jusqu’à la tête sprinkleur ouverte.
Les postes alternatifs sont des postes de contrôle pour lesquels la partie en aval du
réseau est alternativement sous air et sous eau en fonction des saisons estivales et
hivernales. Du fait de l’augmentation des risques de corrosion, ces postes ne sont plus
proposés pour des projets neufs mais peuvent être rencontrés sur des installations
existantes.
Les postes à préaction sont notamment utilisés afin d’éviter les dégâts des eaux en cas
d’ouverture intempestive d’une tête sprinkleur. Ces systèmes nécessitent en parallèle
la mise en place d’un dispositif de détection (détection automatique d’incendie ou
réseau pilote). Le réseau en aval du poste de contrôle est maintenu sous air et
l’envahissement des réseaux est asservi à une ou plusieurs détections.
Une installation de type déluge est une installation dont le réseau de protection est
équipé de sprinkleurs ou pulvérisateurs ouverts, donc sans éléments thermosensibles.
L’envahissement des canalisations du réseau de protection par l’eau est commandé,
soit par un système de détection d’incendie, soit par un réseau pilote équipé de
sprinkleurs.
L’ouverture du poste de contrôle permet l’arrosage par tous les sprinkleurs raccordés
sur ce poste de contrôle. Le dimensionnement des sources d’eau se fait alors sur la
base de scénarios de déclenchements simultanés de postes de contrôle.
Les réseaux en aval des postes de contrôle sont généralement équipés de dispositifs
d’essai aux points hydrauliquement les plus défavorisés (parfois appelés « point F »)
simulant l’ouverture d’un sprinkleur et permettant de tester la mise en route du
système (alarmes et sources d’eau). Ces dispositifs sont constitués d’une vanne, d’un
manomètre et d’une tête sprinkleur ouverte donnant généralement sur l’extérieur.
La tête, ou sprinkleur, est l’élément terminal du système. C’est une buse fixée sur le
réseau et située au-dessus du volume à protéger. La tête est fermée par un obturateur
maintenu en place par un fusible ou une ampoule en verre. Dans le cas des systèmes
déluge, les têtes sont totalement ouvertes.
La présence d’un foyer sous une tête sprinkleur fait monter la température de cette
dernière jusqu’à sa température de déclenchement où le fusible fond ; l’ampoule
éclate, libérant l’orifice et permettant le passage de l’eau.
En fonction des risques à protéger, différents types de sprinkleurs peuvent être choisis.
Dans le cas des têtes sprinkleurs équipées d’ampoule, lorsque qu’un incendie se
déclenche sous le sprinkleur, le liquide contenu dans l’ampoule de verre se dilate. À
une température prédéfinie, la dilatation du liquide entraînera la rupture de l’ampoule
de verre. Le réseau sprinkleurs n’est donc plus étanche et le système entre en action,
pulvérisant de l’eau sur l’incendie.
Ampoules Fusibles
Température Température
Couleur du liquide Couleur de l’étrier
de déclenchement de déclenchement
2.3.4.4 Facteur K
Les têtes sprinkleurs sont caractérisées par un facteur K. Cette valeur permet de lier le
débit de la tête (en l/min, pour les unités internationales1) à la pression d’alimentation
en eau (en bar, pour les unités internationales) à l’aide de la formule suivante :
Q=K P
Cette valeur est notamment liée au diamètre de l’orifice de la tête sprinkleur (le
facteur K augmente avec le diamètre), elle correspond à la valeur du débit des têtes
sprinkleurs (en l/min) à 1 bar.
1 Dans certains cas, les facteurs K peuvent être exprimés avec les unités américaines (gpm/(psi)1/2). Ils permettent
Les facteurs K les plus fréquemment utilisés sont K57, K80, K115 voire K160 à 360. Par
conséquent, à une pression d’environ 9 bar, le débit instantané d’une tête sprinkleur
en K80 atteint 240 l/min.
Selon les modèles, les têtes sprinkleurs doivent être installées verticalement « vers le
haut » (têtes up ou upright), verticalement « vers le bas » (têtes « p » ou « pendant »)
ou encore horizontalement (têtes « h »).
Selon les installations, d’autres équipements peuvent être raccordés aux systèmes
sprinkleurs en partageant les réserves, les pompes ou les réseaux.
Lorsqu’un site dispose d’une installation sprinkleurs, les RIA et PIA sont habituellement
associés à l’installation dont ils partagent la source d’eau. Ces équipements disposent
généralement d’un poste de contrôle dédié.
Les réseaux d’eau privés alimentant des hydrants sont parfois raccordés directement à
une source sprinkleurs. Dans ce cas, lors de la conception de l’installation, il est
déterminé les conditions d’utilisation des hydrants permettant d’assurer le
fonctionnement simultané des deux systèmes. Ces conditions peuvent notamment
correspondre à une valeur maximale de débit à utiliser à partir des hydrants afin de ne
pas remettre en cause le fonctionnement du système sprinkleurs.
Ces limitations peuvent également apparaître dans le cas des systèmes sprinkleurs
raccordés directement sur un réseau de distribution d’eau. Dans ce cas, la limitation
concernera les hydrants privés et publics raccordés au réseau.
Les systèmes d’extinction automatique à mousse, principalement utilisés pour les feux
de liquides, peuvent être associés au système sprinkleurs. Ces systèmes sont
généralement assimilés à des postes déluge et dotés d’un système d’injection
d’émulseur ainsi que d’une réserve d’émulseur.
• la densité d’eau
La densité théorique correspond à la densité minimale d’eau à déverser en litres par
mètre carré de plancher et par minute (exprimée en l/m2/min). Cette densité d’eau
doit être assurée par l’installation, quelle que soit la localisation de l’incendie dans le
risque protégé. Associée à la surface impliquée, elle permet le dimensionnement du
système sprinkleurs. La densité varie en fonction du risque protégé de 2,25 l/m2/min
pour les risques les plus faibles à 30 l/m2/min et plus, pour les plus importants ;
• la surface impliquée
La surface impliquée théorique correspond à une surface de sprinkleurs déclenchés
simultanément sur laquelle on doit assurer, par conception, la densité théorique
requise. La surface impliquée est une surface théorique utilisée pour le
dimensionnement du système sprinkleurs par calculs hydrauliques. La surface
impliquée varie en fonction du risque protégé de 72 m2 pour les risques faibles, à
360 m2 pour les risques les plus importants ;
• l’activité ;
• le mode de stockage ;
• la hauteur de stockage.
Un système sprinkleurs est conçu pour protéger un risque spécifique. Si l’un des
paramètres listés précédemment évolue, la protection apportée par le système
sprinkleurs ne sera plus nécessairement adaptée. Le suivi du risque par l’exploitant est
donc fondamental pour s’assurer du maintien de l’adéquation du système sprinkleurs
dans le temps.
2.6 Maintenance
et contrôles périodiques
Afin de garantir le bon fonctionnement des équipements, ceux-ci doivent faire l’objet
d’un entretien, d’une maintenance et de contrôles périodiques appropriés. Les
référentiels d’installation peuvent définir les types de contrôles et d’essais à effectuer.
3. Prise en compte
du sprinkleur dans le cadre
de l’intervention
Les recommandations formulées dans ce chapitre représentent les bonnes pratiques
liées à l’intervention en cas d’incendie dans les bâtiments sprinklés. Ces
recommandations sont présentées de façon chronologique :
Elles ne peuvent toutefois pas être considérées comme des règles strictes et doivent
être adaptées au contexte local et à la situation.
La gestion d’un incendie repose sur les actions prises par les intervenants mais
également sur l’organisation mise en place par l’exploitant afin de disposer des
ressources nécessaires aux opérations de secours.
Dans ce contexte, un site sprinklé peut intégrer à son organisation certains éléments
permettant de faciliter la mise en œuvre des recommandations opérationnelles
détaillées dans le § 3.2.
3.1.1.1 Levée de doute (en cas de présence permanente de personnel sur le site)
Pour les sites disposant d’une présence permanente de personnel, il est recommandé
de mettre en place une étape de levée de doute en cas d’alarme sprinkleur (ou de
détection automatique), afin de confirmer la présence d’un incendie avant d’alerter les
secours.
Afin d’assurer une information rapide et précise des services d’incendie et de secours,
il est recommandé, pour chaque site sprinklé, de définir les modalités d’alerte (par
exemple : la conduite à tenir en cas d’alarme sprinkleur, la personne chargée d’alerter
les secours).
Les consignes du site en cas d’incendie peuvent préciser les vérifications à effectuer
sur le système sprinkleurs dès la réception d’une alarme (témoin, détection
automatique, alarme sprinkleurs, etc.). Ces vérifications peuvent notamment
concerner les pompes, les postes de contrôle et les réseaux de canalisation. Les actions
possibles sont détaillées au § 3.2.3.
Au cours de l’incendie, le suivi du système sprinkleurs doit être assuré par l’exploitant.
Une personne apte, formée et autorisée aura notamment pour tâche de suivre la
pression (et éventuellement le débit) en sortie de pompe, les volumes d’eau et
d’émulseur.
Une personne apte, formée et autorisée sera également chargée, en concertation avec
le personnel d’intervention, d’isoler le poste sprinkleurs dès que nécessaire.
Ces procédures devront définir les modalités d’information ainsi que les consignes
spécifiques lors de l’indisponibilité du système sprinkleurs. Les recommandations
relatives à la gestion des indisponibilités du système sprinkleurs sont formalisées au
§ 3.1.4.
Afin de limiter les risques de pollution liée aux eaux d’extinction, il est recommandé
aux exploitants de mettre en place des moyens techniques permettant de retenir les
eaux d’extinction sur le site. En présence de ces moyens, des consignes devront définir
les actions à mettre en œuvre pour assurer la mise sur rétention du site.
Lorsque l’exploitant dispose d’un plan d’urgence (plan d’opération interne ou plan de
défense incendie), les différents documents et procédures mentionnés précédemment
peuvent avantageusement être intégrés à ce document.
Afin de gérer cette situation dégradée, il est nécessaire de mettre en place des
mesures compensatoires permettant de maintenir un niveau de risque incendie
acceptable.
Les mesures, définies par l’exploitant et sous sa responsabilité, sont à adapter aux
risques et aux enjeux du site. Elles peuvent être divisées en deux catégories :
Les modalités d’information peuvent être encadrées par les référentiels techniques
mais de façon générale, les acteurs suivants peuvent être informés :
• l’assureur ;
• les salariés travaillant dans la zone couverte par le ou les postes indisponibles.
Pour les bâtiments sprinklés, les principales informations à transmettre aux services
d’incendie et de secours lors de l’alerte restent les mêmes que dans le cas général
(identification de l’appelant, nature de l’évènement, localisation de l’évènement,
actions en cours, etc.).
Toutefois, il peut être nécessaire de préciser, lors de l’alerte des secours extérieurs :
L’accueil des secours extérieurs est une étape cruciale des interventions en cas
d’incendie dans les établissements industriels ou recevant du public. Elle doit
permettre de guider les secours et de leur transmettre les informations nécessaires à
la mise en place des premières mesures.
L’accueil des secours extérieurs doit être assuré en tout temps par une personne
physique faisant partie de l’établissement ou éventuellement par un prestataire
(société de sécurité privée notamment) formé et habilité par l’exploitant.
Des informations plus détaillées peuvent être tenues à disposition des chefs de groupe
et des chefs de colonne (officier prenant la fonction de commandant des opérations de
secours en présence de plusieurs véhicules d’intervention), afin d’élaborer les
stratégies d’intervention lors d’évènements de plus grande ampleur.
Les défaillances techniques, si elles restent peu fréquentes, peuvent concerner les
différents composants du système sprinkleurs (réserve d’eau, pompes, canalisations,
postes de contrôle, alarme et têtes). La présence de personnel formé et habilité sur le
site peut, dans certains cas, permettre d’agir manuellement sur le système afin
d’améliorer sa fiabilité.
Les intervenants peuvent notamment agir sur les points suivants, dès le départ de feu
ou au cours du fonctionnement du système sprinkleurs.
L’efficacité de ces actions reste cependant liée à leur délai de mise en œuvre. En effet,
lors d’un démarrage manuel ou d’urgence d’un groupe motopompe n’ayant pas
démarré automatiquement, la pompe pourrait ne pas être en mesure d’alimenter le
système si le nombre de têtes ouvertes est supérieur au nombre théorique de têtes
pour lequel est dimensionné le système. Ces actions sont donc préférentiellement du
ressort de l’exploitant.
3.2.4 Désenfumage
De manière générale, le système sprinkleurs ne doit pas être arrêté dans le but
d’améliorer la visibilité en rétablissant la stratification des fumées par le feu. En effet,
l’arrêt du système sprinkleurs signifie le rétablissement de l’évolution exponentielle du
feu, ce qui peut mettre en péril les éventuels intervenants.
L’observation des exutoires de fumées ouverts peut également apporter des éléments
afin d’évaluer la situation à l’intérieur du bâtiment sprinklé :
Désenfumage mécanique
Attention, dans le cas de désenfumage mécanique, les fumées observées peuvent être froides. Aucune
conclusion ne peut alors être apportée quant à l’inefficacité du système.
Par ailleurs, les niveaux d’eau de la réserve d’eau et le niveau de gasoil dans le
réservoir du moteur thermique permettent une estimation du temps pendant lequel le
système va pouvoir encore fonctionner sans intervention humaine. Généralement,
cela confirme l’absence d’urgence à prendre la décision de pénétrer dans le bâtiment.
• Caméra thermique
L’utilisation de caméra thermique est recommandée pour faciliter la progression dans
les locaux malgré la présence de fumée et de vapeur d’eau. Cet équipement permet
également de repérer plus facilement l’incendie avec le système sprinkleurs en
fonctionnement.
• Désenfumage
La visibilité peut être améliorée par l’utilisation du désenfumage naturel. Du fait de la
déstratification des fumées générée par le système sprinkleurs (« fumées froides »), il
est important d’ouvrir les ouvrants en partie haute (trappes de désenfumage, ouvrants
en façade) et en partie basse (portes, fenêtres, portes de quai, etc.). Les
recommandations liées au désenfumage sont détaillées au § 3.2.4.
Dans un premier temps, il convient de rappeler les risques liés à l’isolement d’un poste
sprinkleurs en cours d’intervention.
En cours d’intervention, l’arrêt du système doit être réalisé dans une première phase
par l’isolement d’un poste de contrôle et non par l’arrêt des sources d’eau (maintien
en fonctionnement de la source), afin de faciliter le redémarrage éventuel de la
protection. Dans cette optique, la personne intervenant sur l’installation pour isoler le
poste doit rester à proximité et disposer d’un moyen de communication permettant,
en lien direct avec les services de secours, de rouvrir rapidement le poste en cas de
redémarrage du feu malgré les moyens d’extinction manuelle.
• autant que possible, les opérations d’extinction doivent être réalisées avec le
système sprinkleurs en fonctionnement ;
Les cas exposés dans ce paragraphe ne constituent pas une liste exhaustive, d’autres
cas nécessitant un isolement du poste peuvent éventuellement se présenter. Quelle
que soit la situation, l’isolement d’un poste de contrôle sprinkleurs n’est pas une
action anodine au vu des risques que cela peut générer. Une analyse détaillée de la
situation par les intervenants (services de secours et exploitant) est systématiquement
nécessaire avant l’isolement d’un poste de contrôle sprinkleurs.
• le déclenchement intempestif
En l’absence d’incendie, il est nécessaire d’isoler rapidement le poste sprinkleurs
concerné afin de limiter les dégâts des eaux. Il est toutefois fortement recommandé de
confirmer cette absence de départ de feu. Dans les cas où la cause n’est pas identifiée,
une levée de doute sur la totalité du poste en fonctionnement doit être effectuée afin
de vérifier qu’un feu n’est pas en cours sur une zone cachée ou sur plusieurs zones
(malveillance) ;
Les réserves d’eau du système sprinkleurs ne doivent généralement pas être utilisées
pour l’alimentation de moyens de secours mobiles. Les autres ressources en eau
(hydrants ou réserves statiques) doivent systématiquement être privilégiées.
L’utilisation des réserves d’eau du système sprinkleurs pour alimenter d’autres moyens
de lutte contre l’incendie remet en cause son autonomie, réduit son temps de
fonctionnement et remet en cause son efficacité.
Il existe cependant plusieurs cas particuliers pour lesquels il peut être possible
d’utiliser l’eau de la réserve sprinkleurs pour alimenter d’autres moyens.
Pour ces installations, les intervenants peuvent utiliser cette ressource en eau dans la
limite du dimensionnement réalisé lors de la conception. En effet, le volume d’eau (et
éventuellement le débit dans le cas des hydrants alimentés par la source sprinkleurs)
dédié à la DECI a été défini initialement et toute sollicitation supérieure remet en
cause le temps de fonctionnement et éventuellement l’efficacité du système
d’extinction automatique.
Les ressources dédiées à la DECI doivent être identifiées par l’exploitant en amont d’un
incendie afin de fournir cette information aux intervenants internes ou externes. Il est
également recommandé d’afficher de façon visible et durable sur la réserve d’eau du
système sprinkleurs le volume d’eau dédié à la défense extérieure contre l’incendie.
Dans le cas des systèmes sprinkleurs ne disposant pas de réserve d’eau mais alimentés
directement sur le réseau d’eau public, une sollicitation simultanée du réseau par le
système sprinkleurs et la DECI peuvent être prévue.
Par conception, un débit maximal utilisé par la DECI sur le réseau d’eau public est
défini afin de ne pas impacter le fonctionnement du système sprinkleurs. Il est donc
recommandé de limiter la sollicitation du réseau à cette valeur. Dans le cas contraire,
l’alimentation en eau du système sprinkleurs n’est pas garantie. De plus, cela peut
générer des dépressions sur le réseau d’eau de ville, le rendant vulnérable. Il est
Le débit maximal prévu pour l’utilisation des hydrants alimentés par le même réseau
d’eau public que le système sprinkleurs doit être identifié par l’exploitant en amont
d’un incendie afin de fournir cette information aux intervenants internes ou externes
dès leur arrivée sur le site.
Dans le cas d’un système sprinkleurs non fonctionnel, c’est-à-dire mis hors service
volontairement et totalement (pour l’ensemble des zones protégées), pour des raisons
de maintenance ou autres, et ne pouvant être redémarré, les intervenants peuvent
éventuellement utiliser les ressources en eau du système sprinkleurs pour
l’alimentation d’autres moyens de lutte contre l’incendie. Cette possibilité ne concerne
toutefois qu’une minorité d’installation disposant de raccords d’aspiration sur les
réserves sprinkleurs.
Si l’installation n’est que partiellement mise hors service (exemple : isolement d’un
poste de contrôle mais système fonctionnel sur les autres zones), l’utilisation de l’eau
d’une réserve sprinkleurs remet en cause la protection incendie dans les zones restant
fonctionnelles. Il n’est donc pas recommandé d’utiliser les réserves d’eau du système
sprinkleurs si certaines zones sont encore protégées par l’installation.
De façon générale, une élévation rapide du niveau d’eau dans les rétentions ne
nécessite pas un isolement prématuré du poste sprinkleurs. Les volumes d’eau
nécessaires avec des moyens mobiles n’en seront que plus élevés.
Ce risque est d’autant plus critique qu’après l’extinction, le système sprinkleurs n’est
plus opérationnel dans la zone concernée jusqu’au remplacement des têtes. Les
phases de surveillance et de déblai sont fondamentales pour éviter la reprise de
l’incendie en l’absence de protection automatique fonctionnelle.
Après la fin de l’intervention, et au plus tôt, l’exploitant doit mettre en œuvre les
mesures permettant de remettre en service le système sprinkleurs dans la zone
sinistrée.
Dans cet intervalle, la gestion de l’indisponibilité peut être réalisée comme défini au
§ 3.1.4, c'est-à-dire par la mise en place de mesures compensatoires et l’information
des différents acteurs.
ANNEXE
Glossaire
Alerte
Ensemble des actions permettant l’information des secours extérieurs de la survenue
d’un incendie.
Alarme
Enchaînement des différentes actions (techniques et organisationnelles) permettant
l’intervention des secours internes et l’information des occupants pour l’application
des consignes internes.
Déblai
Le déblai est une des phases de la marche générale des opérations (MGO). Le
règlement d’instruction et de manœuvre des sapeurs-pompiers communaux le définit
ainsi : « Une fois le feu éteint, le déblai a pour objet de déplacer les décombres qui
pourraient encore cacher des foyers et d’écarter ainsi toute chance de reprise du
feu. ».
Densité théorique
Quantité minimale d’eau à déverser en litres par mètre carré de plancher et par
minute, exprimée en l/m2/min. Associée à la surface impliquée, elle permet le
dimensionnement du système sprinkleurs.
Pompe jockey
Pompe de petite taille utilisée pour compenser des pertes d’eau mineures afin d’éviter
le démarrage automatique d’une pompe ou d’un surpresseur.
Poste de contrôle
Ensemble comportant un clapet d’alarme, une vanne d’arrêt et les vannes et
accessoires associés servant à la commande d’une installation sprinkleurs.
Source d’eau
Ensemble des moyens alimentant en eau les installations sprinkleurs. La source peut
comprendre les réserves et les pompes.
Surface impliquée
Surface de sprinkleurs déclenchés simultanément sur laquelle on doit assurer, par
conception, la densité théorique requise. Elle permet de dimensionner le système
sprinkleurs par calculs hydrauliques.
Surveillance
La surveillance est une des phases de la marche générale des opérations (MGO). Le
règlement d’instruction et de manœuvre des sapeurs-pompiers communaux la définit
ainsi : « La surveillance a pour objet d’empêcher une reprise de feu après la fin de
l’intervention et le départ des secours. ».
Système sprinkleurs
Ensemble des moyens concourant à fournir une protection sprinkleurs dans les locaux
comprenant une ou plusieurs installations sprinkleurs. Le système comprend
notamment les sources d’eau, les postes, le réseau de canalisation et les sprinkleurs.
Tête sprinkleur
Dispositif équipé d’un élément thermosensible qui s’ouvre pour diffuser de l’eau en
vue d’arroser un feu.