ANALYSE ET DIAGNOSTIC
FINANCIERS
Aziz MOUTAHADDIB
INTRODUCTION GENERALE
I- DEFINITION DE L’ANALYSE FINANCIERE
Elle est aussi un outil de prise de décision qui permet de suggérer des solutions aux problèmes
détectés. Elle est très souvent utilisée comme base des prévisions financières.
En somme, l’analyse financière repose sur les éléments passés et présents en vue de leur
exploitation dans l’évaluation et le diagnostic de l’état actuel de l’entreprise, mais aussi pour
faire des projections dans le futur. A ce titre, une bonne analyse financière doit reposer sur des
sources d’informations fiables. En général, la principale source d’informations est les états
financiers qui sont généralement complétés par d’autres informations quantitatives et
qualitatives.
Il ressort de cette analyse que les différents acteurs s’intéressant à la santé de l’entreprise
auront des objectifs et des intérêts divergents
En définitive, il faut noter que quel que soit l’objectif poursuivi, il y a quatre
questions fondamentales en analyse financière :
Croissance : - Que peut-on dire de l’activité de l’entreprise?
- A-t-elle connu une croissance sur la période examinée ? et à quel rythme?
- Est-ce que cette croissance est supérieure à celle de ses concurrents ou à
celle du secteur où elle appartient ?
Rentabilité : - Que peut-on dire de la rentabilité de l’entreprise ?
- Est-ce que cette rentabilité est en conformité avec les moyens employés?
- Est-ce que cette rentabilité a été traduite par une croissance soutenue ?
Equilibre : - La structure de l’entreprise est-elle équilibrée ?
- N’est-elle pas trop endettée ? si oui est-ce qu’elle est solvable ?
- Les rapports des masses de capitaux entre eux sont-ils harmonieux ?
Risque : - Quels sont les risques encourus par l’entreprise ?
- Quels sont les points de vulnérabilité de l’entreprise ?
- Quelles sont les répercussions probables de ces risques ?
3 S 4 – Analyse et diagnostic financiers
Ayant répondu à ces quatre grands volets de questions, l’analyste peut faire une synthèse en
détectant les points forts et les points faibles de l’entreprise.
Ces différentes méthodes ne sont pas mutuellement exclusives. Bien au contraire, leur
utilisation de manière complémentaire permettrait sans doute d’affiner le diagnostic financier.
Pour procéder à l’analyse financière d’une entreprise, il convient d’agir méthodiquement par
étapes:
L’inexistence d’un plan type pour l’analyse financière implique la nécessité de définir avec
précision les objectifs sur lesquels chaque analyste veut insister (rentabilité, liquidité,…). En
effet, ce sont ces objectifs qui vont orienter l’ensemble du diagnostic.
La source principale d’information est constituée par les états comptables. Toutefois, ces états
ne sont pas directement exploitables aux fins de l’analyse financière. D’où la nécessité de faire
des retraitements en vue de les adapter aux besoins de l’analyse.
En outre, les données comptables sont complétées par des données extra-comptables
quantitatives et qualitatives pour rendre l’analyse plus pertinente.
Après avoir déterminé les objectifs à atteindre et réuni les données nécessaires, il faut pouvoir
les exploiter. L’analyste financier peut sélectionner les outils d'analyse financière les mieux
adaptés aux objectifs poursuivis :
Structure financière de l’entreprise
Résultats et activités de l’entreprise
Risque économique et financier
Rentabilité
Flux financiers
5- Pronostic et recommandations
La connaissance du problème peut permettre l’identification des perspectives d’évolution et
l’apport de solutions appropriées.
Pour obtenir cette image fidèle, l’entreprise doit respecter un certain nombre de règles
qui sont la base d’un langage commun : les principes comptables fondamentaux.
Ils constituent les piliers de la comptabilité et doivent être impérativement respectés par
les entreprises. Le non respect de ces principes est de nature à nuire à l’image fidèle.
Il faut noter que le concept d'image fidèle n'est pas défini de manière explicite par la loi,
mais il résulte de l'application de l’ensemble de ces principes.
Le CGNC prévoit 5 états de synthèses : Bilan, Compte de Produits et Charges : CPC, Etat
des Soldes de Gestion : ESG, Tableau de Financement : TF et Etat des Informations
Complémentaires : ETIC
1 - Bilan
ACTIF PASSIF
Trésorerie-Actif Trésorerie-Passif
Le CPC constate toutes les opérations génératrices de résultats qui sont les charges et les
produits de l'exercice :
- les charges représentent toutes les opérations qui entraînent un décaissement présent
ou futur de l'entreprise pour acquérir des biens ou services qui seront consommés dans
le cadre de l'activité.
- et les produits toutes les opérations qui entraînent un encaissement présent ou futur
relatif à des ventes de biens et services acquis ou produits dans ce but par l'entreprise.
N N-1
Produits d’exploitation (I)
Charges d’exploitation (II)
a - le tableau de formation des résultats (TFR) : Ce tableau fait ressortir les grandeurs
essentielles qui marquent les différentes étapes de la formation du résultat net. Les
principaux soldes dégagés sont : la marge brute, la valeur ajoutée et l’excédent brut
d’exploitation.
Il décrit l’origine des ressources stables dont l'entreprise a disposé au cours d'un
exercice et comment elles ont été employées sur cette période.
L'ETIC est un document formé d'un ensemble de tableaux dont l’objectif est de
permettre aux états de synthèses de tendre à refléter une image fidèle du patrimoine,
de la situation et des résultats de l'entreprise.
Le compte de résultat est un document important qui offre des informations sur
l’activité de l’entreprise. Est-ce qu’elle est bénéficiaire ou déficitaire ? le bénéfice est-il
lié à l’activité normale ou exceptionnelle ?.. Toute fois, pour un analyste financier, cette
approche demeure insuffisante et doit être complétée par une analyse plus poussée de
la formation du résultat. La décomposition du compte de résultat en soldes (ESG)
permet de se faire une idée sur la manière dont le résultat de l’entreprise s’est
constitué. L’interprétation de ces soldes doit permettre d’évaluer l’activité et la
rentabilité de l’entreprise.
Elle est basée sur le C.P.C et l’ESG. La nouvelle présentation de C.G.N.C a l’avantage de
faire ressortir directement plusieurs indicateurs significatifs. Toutefois, il est nécessaire
d’effectuer certains retraitements en vue de les adapter aux besoins de l’analyse.
Ils sont calculés au niveau de la 1ère partie de l’ESG appelée le tableau de formation des
résultats (TFR)
a- Marge brute :
b- La production de l’exercice
c- La valeur ajoutée
Elle reflète la richesse supplémentaire créée à l’intérieur de l’entreprise par ses propres
moyens.
Toutefois, telle que déterminée par l’ESG, elle ne tient pas compte :
des investissements financés par crédit par crédit-bail
des rémunérations du personnel externe
des subventions d’exploitation
des dotations aux provisions pour dépréciation des stocks.
d- E.B.E ou I.B.E
e- Résultat d’exploitation
R.E = EBE + autres pdts d’exp + reprises d’exp – autres chges d’exp – dotations d’exp
Il confronte tous les produits d’exploitation aux charges de même nature et permet ainsi
d’apprécier les performances industrielles et commerciales avant l’incidence de la
politique de financement, de l’IS et des opérations non-courantes.
f- Résultat financier
g- Résultat courant
h- Résultat non-courant
Les principaux types de retraitements du CPC concernent les redevances de crédit bail et
les frais du personnel ; d’autres reclassements peuvent être nécessaires selon la
situation de l’entreprise tels que ceux relatifs aux charges de sous-traitances et aux
subventions d’exploitation.
- Consommation de l’exercice
Achats consommés de mat. et fournitures
+ autres charges externes
- redevances de crédit-bail
- rémunération du personnel externe
= VA corrigée
- impôts et taxes
- charges de personnel
- rémunération du personnel externe
= E.B.E
+ transferts de charges d’exploitation
+ autres produits d’exploitation
- autres charges d’exploitation
= E.B.E corrigé
+ reprises d’exploitation
- dotations d’exploitation
- partie en capital du crédit-bail
l’évolution dans le temps des principaux soldes. Il s’agit de dégager les variations
annuelles du CAHT, de la VA, de l’EBE…
la structure du chiffre d’affaires (part à l’exportation…)
Elle est basée sur les divers ratios de rotation des stocks :
vitesse de rotation = achats revendus de M/ses/stock moyen de m/ses
délai d’écoulement = (stock moyen / achats revendus) x 360j
Ces ratios sont valables pour une entreprise commerciale. Les mêmes ratios peuvent
être calculés pour une entreprise industrielle. Dans ce cas, il faut tenir compte de la
nature du stock étudié.
Au cours de son existence, une entreprise doit acquérir des immobilisations afin de
développer sa capacité de production ou tout simplement renouveler les équipements
obsolètes ; couvrir la dépréciation probables des stocks et créances ainsi que les risques
et charges encourus ; augmenter son FDR dans la mesure où la croissance du CA induit
une augmentation du BFR.
Tout cela doit être financé. Pour assurer ce financement, l’entreprise a besoin de
ressources monétaires. Les ressources dont dispose l’entreprise peuvent avoir une
origine externe et interne.
Les ressources externes peuvent provenir :
- des augmentations de capital
- des subventions d’investissement
- des emprunts
Les ressources internes sont dues à l’activité de l’entreprise et sont constituées par :
- les recettes provenant essentiellement des ventes diminuées
- des dépenses entrainées par les charges
le financement réalisé par les ressources internes est appelé autofinancement c’à d
financement par les propres moyens de l’entreprise.
1- Signification de la CAF
La CAF reflète la trésorerie potentielle dégagée par l’activité de l’entreprise. Elle est
égale à la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables liées à
l’activité de l’entreprise. Autrement dit, elle traduit les ressources générées au cours de
d’un exercice par les opérations de gestion. Ainsi, elle constitue la ressource interne
potentielle de financement.
2- Calcul de la CAF
Donc :
CAF = RNE + charges non décaissables – produits non encaissables
18 S 4 – Analyse et diagnostic financiers
Ou encore
CAF = EBE + autres produits encaissables – autres charges décaissables
CAF = RNE
+ D.A.P d’exploitation, financières et non courantes (sauf celles relatives
aux éléments circulants et de trésorerie)
- reprises d’exploitation, financières et non courantes (sauf celles
relatives aux éléments circulants et de trésorerie)
+ V.N.A. des immo cédées
- Produits de cession des immo
3- Analyse de la CAF
Comme nous l’avons vu précédemment, la CAF indique les possibilités
d’autofinancement de l’entreprise. Elle est comparée au montant des dettes financières
à rembourser et au montant des investissements nécessaires.