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DEDICACES
REMECIEMENTS
[iii]
DEDICACES....................................................................................................................................i
REMECIEMENTS..........................................................................................................................ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS..................................................................................iii
LISTE DES TABLEAUX..............................................................................................................iv
TABLE DES MATIERES...............................................................................................................v
0. INTRODUCTION GENERALE..............................................................................................1
0.1. Choix et intérêt du sujet...................................................................................................2
0.2. Problématique et hypothèses de recherches......................................................................3
0.3. Méthodologie de recherche...............................................................................................5
0.4. Délimitation du sujet.........................................................................................................6
0.5. Articulation du travail.......................................................................................................7
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE SUR LES NOTIONS DES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE ET LA PRESENTATION DE LA MUTEC....................................................7
Section 1 : Notion générale sur les institutions de microfinance.................................................8
1.1. Historique et évolution de la microfinance en Afrique et au Burundi..........................8
1.2. Définition de la microfinance........................................................................................9
1.3. Les différentes formes des institutions de microfinance.............................................10
Tableau № 1 : Etablissements de microfinance déjà agrées au Burundi.......................................11
Section 2. Présentation générale de la MUTEC et son environnement....................................13
2.1. Historique de la MUTEC................................................................................................14
2.2. Mission de la MUTEC....................................................................................................15
2.3. Objectifs de la MUTEC...................................................................................................15
2.4. Structure organisationnelle de la MUTEC.....................................................................16
2.5. Les partenaires de la MUTEC.........................................................................................16
2.6. Les principales ressources de financement de la MUTEC..............................................17
Conclusion partielle...................................................................................................................18
[vi]
0. INTRODUCTION GENERALE
Une institution de microfinance est une entreprise d’intermédiation financière apparentée à une
banque. A cet effet, elle facilite l’interaction entre les agents à capacité de financement et ceux
ayant un besoin de financement. Cette activité peut être exercée pour le compte de clients de
différentes manières : recevoir et garder des fonds, proposer divers placements (épargne), fournir
des moyens de paiement (chèques) et de change, prêter de l'argent, et plus généralement se
charger de tous services financiers. Une IMF doit faire une analyse continuelle de sa situation en
termes de concurrence, produits et services, systèmes de gestion, de contrôle interne et de
gouvernance. Sa planification stratégique fait des projections de croissance, de création de
produits et services nouveaux, de déploiement sur de nouveaux sites et d’adaptation de
ressources pour la réalisation de ces missions. Ainsi, pour réussir pleinement sa mission,une
institution de microfinance doit faire dans le choix des sites d’implantations dans les milieux
ruraux pour y être un catalyseur de développement économique.
En effet, ces milieux ont pour handicap de ne pas pouvoir accéder au système bancaire classique
ainsi qu’aux différents services financiers offerts. C’est pourquoi il est d’une impérieuse
nécessité que des initiatives soient prises dans un objectif de promouvoir l’épargne et le
microcrédit en ciblant comme clientèle les populations à faibles revenus. Les services financiers
à l’instar des autres services doivent être diffuses en milieu ruraux y connaitre leur organisation
afin de briser le défi d’absence de création des richesses1.
A cette perspective, les institutions de microfinance doivent être profitables et doivent trouver
des voix d’innovation pour équilibrer la gestion du risque et les coûts de transaction. Nous
sommes maintenant en présence de véritables institutions, et que ces institutions, dont les
premières activités sont le crédit et l’épargne, encourent de ce fait des risques qui, même si les
pauvres remboursent plutôt mieux que les riches, doivent être maitrisés. De ce fait, il faut assurer
la sécurité des dépôts, quand elles en reçoivent. Les institutions de microfinance, si elles
réussissent à durer, ont vocation à grandir, il faudra qu’elles trouvent les ressources nécessaires
auprès du système bancaire, éventuellement sur le marché.
1
Source : SEGAKARA R., Rôle des IMF dans le développement économique, 2010, page 9
[2]
Pour cela, les états financiers sur lesquels se base l'analyse financière doivent donc présenter
l'information d'une manière qui permet d'aboutir à une compréhension claire de la situation
financière de l'institution, particulièrement au regard de son évolution vers la pérennité. Le
périmètre des différentes fonctions d’une institution de microfinance est évalué au niveau du
périmètre d’activité, à travers son bilan et compte de résultat.Les résultats de cette recherche ici
présentés donneront un aperçu de l’évolution générale des fonctions de frais de gestion de toute
nature et le niveau de performance financière dans une IMF.
C’est dans cette démarche que s’inscrit ce travail de recherche intitulé: Impact des frais de
gestion sur la rentabilité d’une institution de microfinance, orienté vers la performance financière
d’une organisation de microfinance au Burundi qui est la MUTEC.
Ayant opté pour la formation en gestion et administration, il nous a semblé intéressant d’élaborer
un travail lié à ce domaine en vue d’approfondir et d’affirmer les connaissances que nous avons
acquises tout au long de notre cursus universitaire.
Le choix du sujet traité dans ce travail a été motivé par le fait que nous avons voulu nous rassurer
de la conformité de la théorie relative à la performance financière et plus particulièrement aux
[3]
indicateurs de la rentabilité et ceux en rapport avec les charges. Ceci nous a permis de démontrer
l’importance des indicateurs au sein d’une institution de microfinance.
- Intérêt personnel
Ce sujet étant du domaine de la gestion, il est conforme à notre option d’étude car nous estimons
que les recherches sur le sujet contribueront à enrichir nos connaissances en gestion.
- Intérêt scientifique
Etant donné que le présent travail de recherche est orienté dans le domaine de gestion, il
constitue un outil qui met en évidence des données réelles, quantitatives et vérifiables pouvant
servir à d’autres recherches ultérieures. Les autres étudiants peuvent s’appuyer sur ce travail pour
faire leurs travaux de recherche.
- Intérêt communautaire
L'une des grandes interrogations qui animent le monde des institutions de microfinance
aujourd'hui est de savoir comment s'adapter aux changements de « style de vie » des clients de
façon à maximiser leur satisfaction sous la contrainte d'un profit important. Dans les pays en voie
de développement la majorité de la population travaille dans le secteur primaire et dans le secteur
informel qui n’a pas accès aux services financiers offerts par le système bancaire classique. Pour
cela la microfinance paraît comme un des modes de financement du développement, palliant
l’insuffisance des financements consentis par le système financier classique2.
2
NIYONGABO Ephrem : La recherche de pérennité par les institutions de microfinance au
Burundi (2006-2007), page 11.
[4]
En effet, la microfinance s’adresse aux pauvres et à ceux qui n’ont pas accès au système
financier « modernes » à cause des conditions exigées par les banques et autres institutions
financières mais qui ne sont pas souvent rempli par les couches les moins aisées de la société. A
cet effet, dans le cadre de ce système, seuls les opérateurs présentant des garanties solides
(nantissement, hypothèque, assurance…) sont éligibles au financement, tandis que les autres sont
laissés à leur sort faute de moyens.
Contrairement aux pratiques habituelles des institutions de crédit, la microfinance donne accès à
des services financiers et non financiers à des personnes qui ont de faibles ressources et qui
désirent obtenir les moyens nécessaires pour démarrer ou développer une activité rémunératrice.
Les institutions de microfinance sont aussi des organisations qui se proposent de développer,
optimiser ces produits et services afin de les adapter aux besoins des bénéficiaires.
En fournissant des produits et des services financiers (épargne, crédit, assurance, transfert,
moyens de paiement, leasing,...) aux couches de la population pauvres et à bas revenus
composées notamment des travailleurs indépendants ou organisés en groupement, la
microfinance joue donc un rôle important dans la réduction de la pauvreté.
Cependant, bien que le fondement des institutions de microfinance soit d’atteindre des
performances sociales, elle est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et
dégager une marge bénéficiaire sans appui externe pour être viable dans le temps.
Le BURUNDI pays pauvre et très endetté, a également institué et doté d’un statut juridique
approprié à la naissance ainsi qu’à la croissance de telles institutions combien importantes pour
une économie faible comme celle de notre pays. C’est ainsi qu’une vingtaine d’institutions de
microfinance dont la MUTEC, ont pu voir le jour.
Cependant, ce genre d’institutions naissantes doit faire face à un défi majeur afin d’être viable et
continuer à jouer leur rôle aussi bien social qu’économique. En effet chaque Microfinance doit
être capable de couvrir ses dépenses et de dégager une marge bénéficiaire sans appui externe.
C’est ainsi que dans cette étude qui s’intéresse à la viabilité des compagnies de microfinance sur
le long terme, on est venu à se poser la question suivante :
[5]
« L’équipe de gestion de la MUTEC parvient-elle à maitriser ses dépenses afin de dégager une
rentabilité suffisante à la continuité de ses prestations en faveur des couches défavorisées par
le système financier classique ?»
Ces hypothèses seront vérifiées à travers une étude portant sur l’évolution de quelques éléments
clés qui révèlent la situation de certains indicateurs de la performance financière. Ces indicateurs
sont donc calculés sur base des états financiers de la compagnie de microfinance MUTEC.
Selon Grawitz3, La technique est «un ensemble des moyens et des procédés qui permettent au
chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet de recherche».De ce fait
en vue de vérifier nos hypothèses, nous avons fait recours à plusieurs techniques et méthodes.
Pour la collecte des données, nous avons utilisé les techniques suivantes :
- Technique documentaire
Tout travail scientifique demande au moins un minimum de connaissances sur le thème à traiter.
Cette technique nous a permis d'exploiter des différents documents entre autres les ouvrages
généraux, articles, mémoires et autres documents pouvant intéresser notre sujet.
- Technique d’interview
Pour bien appréhender notre travail de recherche nous avons faire recours a cette technique et
nous avons utilisé essentiellement l’interview libre qui consiste en un entretien avec le Directeur
général de la MUTEC.
Les données récoltées ont fait l’objet d’un traitement et plusieurs méthodes ont été utilisées :
3
GRAWITZ, M, Méthodes des sciences sociales, 8ème édition, Dalloz, Paris, 1991, p54
[6]
Elle nous a permis de connaître l'historique de la MUTEC et nous a facilité de consulter les
documents financiers des années antérieures de cette institution en comparants certaines données
année par année.
- Méthode analytique
Cette méthode nous a permis d’analyser les données en faisant recours à un raisonnement
analytique.
- Méthode synthétique
Cette méthode a été utilisée pour synthétiser les différents écrits des auteurs qui intéressent notre
sujet de recherche.
- Méthode statistique
Elle nous a permis de traiter les données en les présentant sous forme de tableaux et cela
contribue à la compréhension des résultats de la recherche.
La délimitation du présent travail s’effectue à deux niveaux relatifs : dans l’espace et dans le
temps.
- Dans l’espace
Comme indiqué dans la problématique, cette recherche porte sur une IMF opérant au Burundi à
savoir la MUTEC, une IMF de 1a deuxième catégorieet membre du RIM.
- Dans le temps
La MUTEC nous a fourni des séries de données sur son fonctionnement organisationnel ainsi
que sa situation financière pour une période limitée de 4 ans, de 2009 à 2012.
[7]
La présente étude est subdivisée en trois chapitres. Ainsi le premier chapitre présente la
dimension théorique d’une institution de microfinance et la présentation du modèle institutionnel
rencontré : la MUTEC. Quant au deuxième, il est consacré à la notion théorique de la
performance financière avec illustrations tirées des états financiers de la MUTEC. Enfin, le
dernier chapitre traite l’analyse des résultats.
Notons, que ce travail s’achève par une conclusion générale et des recommandations.
section qu’on trouve la définition d’une institution de microfinance ainsi que les différentes
formes des microfinances du Burundi et leur typologie.
Quant à la deuxième, elle se consacre à la structure organisationnelle de la MUTEC à travers sa
mission, ses objectifs, ses partenaires ainsi que ses sources de financement.
Cette section permet de mettre en évidence les avantages que l’institution a pu bénéficier de ses
différents partenaires tant nationaux qu’internationaux.
1.1.1. Historique
Bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh où
elle se caractérisait grosso modo par l’octroi de crédit subventionnés effectués le plus souvent
par des institutions non spécialisées dans le domaine du crédit, la microfinance a pris
véritablement son essor dans les années 1980 suite à l’importance accordée au remboursement, à
la fixation d’un taux d’intérêt couvrant le coût de la prestation du crédit et au ciblage de groupes
de client n’ayant pas le plus souvent pour seule autre source de crédit que le secteur informel.
Notons que le succès de cette nouvelle structure, tient au fait qu’elle permet à ces institutions de
microfinance d’être autonome et partant plus durables par rapport au système archaïque de
crédits subventionnés.
Avec le temps et le développement du secteur des finances partout dans le monde y compris les
pays développés, la microfinance s’est élargie pour inclure désormais une gamme de services
plus large. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de crédit aux
4
Sébastien Boye: Le guide de la microfinance : microcrédit et épargne pour le développement 2ème édition, page 33
[9]
pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble de produit financier classique ou formel. Mais
avant tout cela, les institutions de microfinance ont d’abord adapté avec succès des simples
produits, assez standards, d’épargne et de crédit.
En Afrique, les pratiques de la microfinance sont encore plus anciennes surtout celles qui
relèvent de la collecte de la petite épargne. Les caisses de crédit ont débutées avec la
colonisation. Privilégiant les taux élevés de remboursement et la garantie hypothécaire, elles ont
distribué des crédits aux populations de la classe supérieure qui se sont montrées mauvais
payeurs et profitant de la complaisance de l’administration. Ainsi, se sont-elles vite rendu
compte que les garanties réelles auxquelles le banquier est habitué étaient inopérantes dans le
contexte africain.
Vers les années 1950, les mutuelles de crédits sont nées spécialement en Afrique francophone
sous l’instigation de la caisse centrale de la France d’outre-mer actuellement appelée caisse
française du développement.
La microfinance est une notion récente et complexe qui est considérée comme une intervention
pour répondre aux besoins des pauvres qui s’inscrit bien dans la stratégie de lutte contre la
pauvreté et les inégalités.
La littérature nous propose plusieurs définitions de la microfinance différentes les unes des
autres. Ainsi, le paragraphe qui suit reprend les plus couramment utilisées qui sont les suivantes :
5
SEGAKARA R., Rôle des IMF dans le développement économique, 2010
[10]
- La microfinance est l’octroi des services financiers à des personnes développant une
activité productive, le plus souvent de l’artisanat ou du commerce et n’ayant pas accès
aux institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique6 ;
- La microfinance est l’ensemble des services qui sont proposés à des individus n’ayant pas
accès aux institutions financières classiques par l’extension. Le terme désigne l’ensemble
des activités mise en œuvre pour apporter ces services7.
La microfinance consiste donc en une offre des services financiers viable à une clientèle
pauvre (composée notamment des travailleurs indépendants ou micro preneurs) qui n’a
pas accès au système bancaire formel. Ces services financiers sont le plus souvent le crédit et
l’épargne mais il peut s’agir aussi d’autres services spécialisés (assurance-crédit bail).
Enfin, selon l’article 2 du décret n o 100/203 du 22 Juillet 2006 portant règlementation des
activités de microfinance au Burundi, « la microfinance est une activité exercée par une
personne morale qui pratique des opérations de crédit et/ou de collecte de l’épargne et offre des
services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel en marge du
circuit bancaire traditionnel ».
Dans la pratique, le terme microfinance a longtemps été éclipsé par celui de microcrédit reflétant
l’accent qui avait été mis sur le crédit au détriment des autres services financiers. Pourtant
l’épargne est au même titre que l’accès au crédit, un service financier essentiel. Elle répond à un
besoin réel des clients et peut également être utile aux institutions de microfinance par son rôle
de source de financement8.
De nombreuses formes d’organisation sont actives en microfinance. De tailles très diverses, elles
peuvent être à but lucratif ou non lucratif, réglementées ou non, autorisées ou non à collecter
l’épargne. La plupart d’IMF a débuté comme des organisations sans but lucratif, sous une forme
d’ONG, de coopératives de crédit, ou de banque publique.
6
Marc L., 1997
7
SERVET J.M, 2006 :9
8
Sébastien Boye: Le guide de la microfinance microcrédit et épargne pour le développement 2ème édition page 71-72
[11]
Aujourd’hui un grand nombre d’IMF sont des sociétés réglementées à but lucratif, notamment
parce qu’il s’agit d’une condition pour être autorisé à collecter l’épargne. Des groupes auto-
organisées, ONG, organisations coopératives ou mutuelle de crédit, banque commerciale,
institution financière non bancaire sont autant de statuts possibles pour les institutions de
microfinances.
La loi du 26 juillet portant réglementation des activités des microfinances regroupe les IMF qui
opèrent au Burundi en trois catégories :
En premier lieu vient les coopératives ou mutuelles d’épargne et de crédit qui sont des
groupements de personnes sans but lucratif, fondes sur les principes d’union, de solidarité et
d’entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l’épargne de leurs membres et
de leur consentir du crédit ;
Ensuite vient les entreprises de microfinance qui sont des sociétés anonymes offrant des services
financiers au grand public mais n’ayant pas le statut de banque ou d’établissement financier tel
que défini par la loi bancaire ;
Enfin vient les programmes de microcrédit qui sont les organisations non gouvernementales
(ONG), les associations sans but lucratifs (ASBL), les projets et les autres programmes accordant
des crédits à leurs clientèles.
Aux trois catégories précédentes, s’ajoute la BNDE considérée comme ayant une activité
importante de microcrédit. Elle est régie par la loi bancaire no1/038 du 7 juillet 1993 régissant les
banques et établissements financiers. Il y a aussi le fond de microcrédit rural, qui est une
institution de refinancement des IMF et qui est régi par une loi spécifique.
9
L’article 2 du décret no 100/203 du 22 Juillet 2006 portant règlementation des activités de microfinance au Burundi
10
BRB et autres documentations
[12]
du Burundi (FENACOBU)
2 Union pour Coopération et le 2001 2007 Coopérative NGOZI
Développement (UCOD)
3 Caisse d’Epargne et de Crédit 1995 2006 Coopérative BUJUMBURA
Mutuel(CECM)
4 Coopérative de Solidarité avec les 2001 2006 Coopérative CIBITOKE
Paysans pour l’Epargne et le
Crédit à Cibitoke (COSPEC)
5 Mutuel d’Epargne et de Crédit 2004 2006 Société BUJUMBURA
(MUTEC) anonyme
6 Fonds de Solidarité des 1985 2007 Coopérative BUJUMBURA
Travailleurs de l’Enseignement
(FSTE)
7 Fonds de Solidarité des 1988 2007 Coopérative BUJUMBURA
Travailleurs de la Sante(FSTS)
8 Fonds de Solidarité des Cadres 1988 2007 Coopérative GITEGA
Judiciaires (FSCJ)
9 Caisse Coopérative Indépendante- 2005 2007 Coopérative BUJUMBURA
Organisation pour le
Développement de GITEGA
(CCI-ODAG)
10 Coopérative d’Epargne et de 2007 2007 Coopérative BUJUMBURA
Crédit pour l’Auto
Développement (CECAD)
11 TWITEZIMBERE 1993 2007 Programme de BUJUMBURA
microcrédit
12 ISHAKA MICROFINANCE 2005 2011 Société RUMONGE
(S.A) Anonyme
13 KAZOZA Vision Finance 2005 2007 Programme de BUJUMBURA
Program microcrédit
14 DUKUZE Microfinance 2010 Programme de BUJUMBURA
microcrédit
15 Women’s Initiative for Self 2007 2007 Société BUJUMBURA
Empowerment(WISE) Anonyme
16 Hope Fund Burundi 2004 2008 Société BUJUMBURA
Anonyme
[13]
Comme on peut le voir dans le tableau précédent, la législation burundaise permet de classer
MUTEC parmi les microfinances de deuxième catégorie. Dans ce qui suit, vient la présentation
de cette institution qui a servie de champ d’investigation au présent travail de recherche, en
essayant d’en dégager une présentation plus ou moins détaillée pouvant permettre la
compréhension des contraintes auxquelles elle doit faire face pour relever les défis relatifs à ses
missions.
La MUTEC est venu au Burundi en Mai 2004 sous l’initiative de la diaspora burundaise vivant
en Europe. Le promoteur de cette initiative est monsieur Jean Marie RURIMIRIJE qui, avec
quelques partenaires, ont libéré un capital de départ de 203 millions de BIF.
Dotée alors d’un capital social de 203 Millions de FBU, la MUTEC ouvrit ses premiers guichets
au public (trois guichets au départ) le 26 Juillet 2004 à 8 heures du matin.
Ayant son siège établi au №26, Avenue de l’Enseignement, BP 2932 à Bujumbura, la Mutuelle
d’Epargne et de Crédit, MUTEC en sigle, a été agréée, comme institution de microfinance par
ordonnance du Ministre du Développement communal le 13 Mai 2004.
Après seulement 15 jours d’activités la MUTEC avait déjà mobilisé une épargne de 810
adhérents. Ces derniers étant constitués de petits commerçants, artisans, fonctionnaires,
associations et groupements de plusieurs secteurs de production.
En Avril 2006, le nombre d’adhérents franchissait la barre des 20 000. Plus de 200 prêts avaient
déjà été décaissés pour un montant de plus de 350 millions de FBU. Le démarrage de la première
agence à l’intérieur du pays, a eu lieu en juin 2006 à GITEGA.
La mission de la MUTEC est d’offrir les services financiers aux personnes physiques et
morales à moyens et faibles revenus. La vision de la MUTEC est de devenir l’Etablissement de
microfinance de référence au Burundi, caractérisée par le professionnalisme et la réalisation des
objectifs avec fort impact social.
[15]
Les valeurs de gestion de la MUTEC pour les trois ans à venir et au-delà, sont le
professionnalisme en mettant l’accent sur l’évolution des résultats en maximisant la rentabilité
grâce à l’optimisation des frais généraux, par rapport aux objectifs.
L’objectif ultime des membres de la diaspora était d’ouvrir au BURUNDI une institution
pouvant mobiliser l’épargne et distribuer des crédits à un taux acceptable et aussi entrainer les
banques traditionnelle à revoir en baisse les taux débiteurs exorbitants
La MUTEC a aussi un objectif d’offrir des possibilités aux populations d’ouvrir des comptes à
moindre coût.
Une structure se définit par les façons dont l’institution établie la politique de délégation de
pouvoir. L’organisation structurelle de la MUTEC est aisément perceptible à travers son
organigramme qui présente schématiquement les liens hiérarchiques et les responsabilités. Au
sein de la structure organisationnelle de la MUTEC, les individus sont responsables de la
réalisation de certains sous-objectifs. Dans leur champ d’action la MUTEC leur accorde une
certaine autorité, c’est-à-dire une liberté d’agir, limitée par la politique de l’institution.
L‘organigramme de la MUTEC est un excellent moyen d’information qui met en relief les
taches à remplir par les différents services et responsables dans l’institution.
Une façon plus simple et peu couteuse pour une IMF consiste à former des partenaires. Une IMF
ne peut travailler de manière isolée ; elle doit trouver des partenaires avec lesquelles elle peut
fédérer ses ambitions et partager les risques pour amortir le choc en cas d’événement
imprévisible.
En ce qui est du partenariat, la MUTEC est un membre de la RIM (Réseau des Institutions de
Microfinance au Burundi) qui est une association professionnelle des IMF, laquelle regroupe
actuellement une vingtaine d’institutions de microfinance et collabore avec ces IMF dans le
renforcement des capacités, les échanges d’expérience et d’information à travers le réseau.
A côté de la RIM, la MUTEC jouit de plusieurs partenariats avec des acteurs locaux et
étrangers. Les impacts de telles alliances sur la performance de la MUTEC sont toujours
positifs, surtout en termes d’appuis financier et technique dont l’institution peut bénéficier.
C’est ainsi que la MUTEC a reçu des dons et des subventions en provenance de l’ambassade du
Royaume de Belgique, de l’ONG GIZ, ex GTZ et le Handicap International.
En outre :
- En 2006, la coopération Belge a soutenu la MUTEC par un don de 200 000 EUROS pour
l’acquisition des équipements, et un fond de crédit (40 associations de GIHANGA ont
bénéficiés de plus de 80 millions de crédits).
[17]
Cependant, bien que bénéfique l’institution doit prendre conscience que rien n’est fait pour
durer éternellement et tout mettre en œuvre pour ne pas trop dépendre de ses partenariats.
L’institution doit conserver ses acquis qui lui permettent d’élaborer les politiques qui
visent à plus de rentabilité de ses opérations pour garder sa viabilité une fois que l’alliance
est brisée.
Les ressources financières internes de la MUTEC proviennent du capital libéré par les
actionnaires, des fonds propres de l’institution, des dépôts, des intérêts générés par les crédits, le
coût des opérations et enfin des réserves.
Comme on l’a vu au point 2.5, à part les ressources financières internes de la MUTEC, il existe
d’autres ressources dites externes comme les dons et les subventions qui proviennent des
partenaires étrangers et locaux.
Enfin l’ensemble de ces ressources sont là pour financer les activités de la MUTEC. De ce fait il
est supposé mettre en place des outils de la bonne gestion qui permettent une évaluation des
actions mise en œuvre pour atteindre les objectifs. En effet la MUTEC a besoin de définir des
indicateurs pouvant lui permettre de mieux piloter ses performances.
[18]
Conclusion partielle
Ce chapitre était sous-tendu par deux sections qui abordaient la revue de littérature en expliquant
de manière générale certains aspects théoriques d’une institution de microfinance et se terminant
par une présentation plus ou moins détaillée de la microfinance « MUTEC » à travers son
organisation, son rôle, sa mission, ses atouts et ses défis.
Ainsi, la première section a montré que la structure moderne des institutions de microfinance a
connu un succès dû au fait qu’elle permet à celles-ci d’être autonomes et partant plus durables
par rapport au système archaïque de crédits subventionnés. C’est ainsi qu’actuellement, la
microfinance ne se limite plus à l’octroi de crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d’un
ensemble de produits financiers classiques ou formels.
« la microfinance est une activité exercée par une personne morale qui pratique des opérations
de crédit et/ou de collecte de l’épargne et offre des services financiers spécifiques au profit des
populations évoluant pour l’essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ».
La précédente classification, permet donc de classer la MUTEC parmi des IMF de la deuxième
catégorie ayant pour mission d’offrir des services financiers aux personnes physiques et morales
à moyens et faibles revenus. Ainsi la vision de la MUTEC est de devenir l’Etablissement de
microfinance de référence au Burundi, caractérisé par le professionnalisme et la réalisation des
objectifs avec fort impact social.
Enfin, ce chapitre a mis en évidence les différents partenaires locaux et étrangers dont jouit
l’institution. Les impacts de telles alliances sur la performance de la MUTEC sont toujours
positifs, surtout en termes d’appuis financier et technique dont l’institution peut bénéficier.
Une entreprise quelle que soit sa nature est performante si elle peut financer elle-même son
activité ou si elle est capable de le faire dans l’avenir, compte tenu de l’amélioration progressive
de sa situation. Il est donc à comprendre que, de la performance d’une entreprise dépend sa
survie.
Le terme performance véhicule des sens différents qui sont les suivants11:
En effet, sa mesure peut être entendue comme la mesure ex-post des résultats obtenus. Elle
exprime le degré d’accomplissement des objectifs poursuivis par une organisation.
La performance est évaluée grâce à des indicateurs quantitatifs ou qualitatifs de résultat. Ces
derniers peuvent exprimer d’une part un rapport entre un résultat obtenu et des moyens mis en
œuvre. Dans ce cas, ils mesurent les degrés d’efficience. Ils peuvent exprimer d’autre part un
rapport entre un résultat obtenu et un objectif visé. Dans ce cas, ils mesurent les degrés
d’efficacité. Ils peuvent également être de simples données en valeur absolue. Il faudra alors
établir un comparatif par rapport au passé ou par rapport à des concurrents.
Elle est alors fonction de représentation de la réussite qui est spécifique aux organisations et aux
auteurs. Cette acceptation se confond avec un jugement de valeur, sa valeur pratique est alors
discutable. Dans le même sens une contre-performance est un résultat médiocre et décevant.
Elle est entendue ici comme un processus, une mise en acte de compétences qui ne sont que des
potentialités.
La performance est l’atteinte continue des cibles définies autour de l’intention stratégique.
Créer la performance c’est créer le contexte pour que les personnes qui composent
l’organisation puissent et veuillent réaliser et atteindre ces cibles.
La performance dans l'entreprise, est donc tout ce qui contribue à améliorer le couple valeur-
coût12.
En effet la performance financière intègre des notions diverses dont les plus importants sont : la
croissance d’activité, la profitabilité, la rentabilité, la productivité et l’efficacité.
12
Pierre-Alain Cardinaux:la performance au sein d’une entreprise, 2003, pge 3
[21]
L’évaluation de la performance financière n’est à ignorer étant donné que l’entreprise, à travers
son activité, intéresse plusieurs partenaires13 :
- L’Etat est intéressé par la situation financière parce qu’il doit procéder à la perception des
impôts et taxes ;
- Les actionnaires ne peuvent continuer à prêter leurs capitaux s’ils ne détiennent pas des
informations financières efficaces et efficientes ;
- Les fournisseurs des biens et services ont besoin de connaitre le degré de solvabilité de
leur client ;
- Les salariés sont eux aussi intéressés par la santé financière pour savoir les conditions
dans lesquelles ils travaillent et se rassurer de la régularité des salaires et des avantages
sociaux.
L’évaluation et le suivi de la performance pour les institutions de microfinance sont des activités
qui ont pris beaucoup d’ampleur ces dernières années, et sont devenues nécessaires étant donné
la marge de manœuvre significativement réduite que possèdent les dirigeants14.
La performance des IMF s’apprécie au niveau de leur client dont la situation économique et
sociale doit normalement s’améliorer. Mais il ne servirait à rien que cet impact soit positif si
ces institutions n’arrivaient pas à financer leur propres activités et si elles tombaient en
faillite les unes après les autres.
Même si l’IMF est considérée comme un instrument (moyen) de réduction de la pauvreté, elle
doit être considérée comme une entreprise financière. Donc son organisation et son
fonctionnement doivent privilégier à la fois la rentabilité et l’appropriation sociale. Pour assurer
sa viabilité elle doit avoir la capacité de couvrir par ses produits, l’ensemble des charges qu’elle
engage.
En effet, le secteur de la microfinance est généralement caractérisé par des coûts d’exploitation
assez élevés qui s’expliquent, d’une part, par la taille limitée des prêts et, d’autre part, par le
grand nombre de transactions gérées par les institutions de microfinance.
13
Yves et Colli J.C ; op.cit., Paris, 5e édition, 1989, pge 21
14
Josée St-Pierre, France 2005: comptabilité, Institut de recherche sur les PME, page 3
[22]
Cependant, la bonne santé des entreprises financières en générale et des IMF en particulier passe
par la maîtrise des charges de toute sorte. De ce fait, la maîtrise et la réduction des coûts est l'un
des enjeux majeurs d'une gestion performante dans un environnement économique incertain et
contraignant.
Eu égard aux données disponibles, la plupart des institutions financières burundaises telles que
les banques et établissements financiers, les ONG, les projets et ASBL à volet crédit n’ont pas de
système comptable qui permette d’isoler les produits et les charges d’exploitations spécifiques au
volet microfinance.
L’évolution du secteur de la microfinance au Burundi a conduit à une prise de conscience de
l’importance de la viabilité financière des institutions de microfinance. Une gamme complète
d’indicateurs a été utilisée pour évaluer les résultats des IMF et beaucoup de ces outils sont
devenus des indicateurs standards.
En effet le RIM produit régulièrement le rapport sur les indicateurs de performances de ses
membres en vue de promouvoir la transparence financière de ces institutions16.
En totalité, les indicateurs de performance sont regroupés en six (06) catégories à savoir:
- Les indicateurs de rentabilité,
- Les indicateurs de qualité du portefeuille,
- Les indicateurs d’efficacité et de productivité,
- Les indicateurs de gestion du bilan,
15
Article 2, statut du Réseau des Institutions de Microfinance du Burundi.
16
(RIM, 2011 : P.10-49).
[23]
1.3.1. La rentabilité
Pour les établissements de microfinance à but non lucratif, ce ratio est par contre utilisé comme
un indicateur alternatif pour mesurer la viabilité commerciale.
Le rendement sur actif est une mesure générale de rentabilité qui reflète aussi bien la marge de
profit que l’efficacité de l’établissement de microfinance. Plus simplement, elle mesure la façon
dont l’établissement de microfinance utilise ses actifs.
c. Autosuffisance opérationnelle
Produits Financiers / (Charges Financières + Charges d’Exploitation + Dotation aux
Provisions pour Créances Douteuses)
e. Marge bénéficiaire
Résultat Net d’Exploitation / Produits d’Exploitation
La marge bénéficiaire indique la proportion des produits qui est traduite en excédent
d’exploitation.
[25]
f. Coefficient d’exploitation
Frais Généraux / Produits Financiers Nets
Le coefficient d’exploitation mesure la proportion des produits financiers nets qui est absorbée
par les frais généraux.
Pour les établissements de microfinance dont les crédits, typiquement, ne sont pas couverts par
des garanties facilement réalisables, la qualité du portefeuille nécessite une très grande attention
et un suivi minutieux.
a. Portefeuille à risque
Encours des Crédits ayant des Impayés excédant (N) jours / Montant Brut du Portefeuille de Crédits
Montant Brut des Provisions pour Créances Douteuses / Montant Brut des Créances en Souffrance
[26]
Le taux de provisions pour créances en souffrance est une mesure qui donne une indication sur
les provisions effectuées par les établissements pour anticiper les futures pertes sur prêts.
Montant des Crédits passés en Pertes / Montant Brut Moyen du Portefeuille de Crédits
Ce ratio représente la proportion de prêts accordés par l’établissement de microfinance qui ont
été sortis du bilan en raison de la très faible probabilité de remboursement de ces crédits.
Les indicateurs d’efficacité et de productivité sont des mesures de performance qui montrent la
manière dont les établissements de microfinance rationalisent le traitement de leurs opérations.
Les indicateurs de productivité reflètent la quantité d’output par unité d’input, alors que les
indicateurs d’efficacité prennent en compte en plus le coût des inputs et / ou le prix des outputs.
1.3.3.1. Efficacité
L’efficacité des établissements de microfinance mesure leur capacité à maîtriser les coûts de
leurs opérations. D’une façon générale, on mesure si les charges (charges d’exploitation, frais
généraux, charges du personnel) engagées sont en proportion raisonnable avec le volume de
l’activité de crédit.
Au total, quatre (04) indicateurs sont calculés pour analyser l’efficacité des établissements de
microfinance: charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédit, ratio des frais généraux
rapportés au portefeuille de crédit, ratio des charges du personnel ainsi que le rendement du
portefeuille.
Ce ratio fournit le meilleur indicateur d’efficacité d’une institution de crédit. Pour cette raison, il
est d’ailleurs souvent appelé ratio d’efficacité. Il mesure les coûts nécessaires à l’institution pour
fournir ses services de crédit. Il permet de vérifier si les charges engagées sont en proportions
raisonnables avec l’activité de crédit de l’établissement de microfinance.
Il représente le montant moyen des frais généraux (frais administratifs) par franc de crédits
accordés.
c. Charges du personnel
C’est le montant moyen des charges du personnel par franc de crédits accordés. Ce ratio cerne la
productivité du personnel: plus le ratio est bas, meilleure est la productivité de l’institution.
d. Rendement du portefeuille
1.3.3.2. Productivité
La productivité mesure l’étendue de la portée par rapport à l’effectif du personnel. Elle donne
une idée de la charge de travail effectuée par le personnel. Elle est mesurée à partir de 2
indicateurs: la productivité des agents de crédit et la productivité du personnel.
b. Productivité du personnel
C’est le nombre de clients actifs rapportés à tout le personnel. Ce ratio fournit une indication sur
l’efficacité des employés.
Montant des Intérêts et des Commissions perçus /Montant Moyen des Actifs Productifs
Ce ratio mesure le rendement des actifs financiers (fonds de crédit, dépôt à terme, prêts,
placement à terme, immobilisations financières).
b. Capitalisation
Montant Total des Fonds Propres de la Période /Montant Total de l’Actif de la Période
Ce ratio renseigne sur le degré d’adéquation des fonds propres par rapport à la taille de
l’établissement.
c. Liquidité de l’actif
[29]
On ne peut pas avoir des performances financières sans croissance de ses indicateurs, pour mieux
apprécier ces performances, nous avons étalé une analyse des états financiers de l’institution de
microfinance : la MUTEC s.a durant la période de 4 ans (2009-2012).
L’analyse financière consiste à évaluer la performance financière d’une institution, à calculer des
ratios pour révéler des relations entre différents comptes des états financiers et à relier les ratios
pour révéler les facteurs déterminant la profitabilité et la valeur d’une institution. Toutefois
l’analyse financière peut ne pas répondre à toutes les questions mais en général elle permet
d’ouvrir les horizons pour la conduite des recherches plus poussées sur un thème donné.
De ce fait pour permettre l’évaluation de la pérennité des institutions de microfinance, la mise en
place d’un certain nombre d'outils (états financiers) d’information et de gestion financière d’une
institution de microfinance est nécessaire pour assurer sa pérennité.
De ces outils nous trouvons entre autre :
- Le bilan pour représenter la situation financière de l’entreprise
- Le compte du résultat pour exposer le résultat de l’exercice courant (bénéfice ou perte)
- Le tableau de flux de trésorerie pour analyser les flux générés par l’exploitation, le
financement et les investissements de l’entreprise.
- L’examen du portefeuille pour avoir des informations sur les activités de crédit et
d'épargne d'une institution de microfinance. Il fournit l'information correcte et en temps
voulu sur la qualité du portefeuille.
Dans ce qui suit nous passons en revue certains postes couramment utilisés dans l’analyse
financière d’une IMF. Cette partie revêt une importance capitale car elle permet de comprendre
[30]
l’orientation méthodologique prise pour vérifier nos hypothèses de recherche. Notons que cette
revue méthodologique sur la performance est accompagnée par une illustration tirée des états
financiers de la MUTEC.
Le bilan est la synthèse de la situation financière et patrimoniale d'une organisation à une date
donnée. Il présente les ressources économiques d'une organisation et les emplois correspondant à
ces ressources17.
Il existe deux colonnes dans le bilan qui sont :
Les actifs : Ils représentent ce qui appartient à l'institution ou ce qui lui est dû. Il s'agit des
éléments dans lesquels l'institution a investi des fonds dans le but de générer des rentrées futures
d'argent. Ils se composent de deux catégories :l’actif immobilisé représentant les emplois à long
terme et l’actif circulant constitué par l’actif restant moins d’un an dans l’entreprise.
Les dettes : Elles représentent ce qui est dû par l'organisation aux tiers, soit sous forme
d'emprunts contractés, soit sous forme d'obligation à fournir des biens ou services dans le futur.
Les fonds propres : Ils représentent la valeur nette de l'institution. Ils comprennent les apports
en capital des investisseurs et bailleurs, les reports à nouveau et le résultat de l'exercice en cours.
Compte tenu des donné reçus de la MUTEC s.a nous avons illustré, de manière générale, les
états financier afin d’apprécier la situation de son patrimoine.
L’analyse du bilan permet d’apprécier la performance de la MUTEC s.a. Cette analyse se fait à
base du taux d’accroissement qui s’obtient suivant cette formule :
17
Boubou Diarra: Analyse Financière et Instituions de Microfinance au Sénégal, (2001-2003) page 27
[31]
Δ= *100
L’évolution des postes d’actif est analysée à partir de la variation de leurs valeurs pendant une
période donnée.
Le tableau ci-dessous montre l’évolution des postes de l’actif de la MUTEC s.a de 2009 à 2012.
Tableau № 2 : Evolution des postes d’actif de la MUTEC s.a de 2009 à 2012
L’actif immobilisé
Ce poste comprend tous les actifs nécessaires à l’exploitation de l’entreprise et qui ne sont
pas détruits lors d’un cycle normal d’exploitation. Ce sont donc des actifs durables qui
conservent une valeur économique au fur du temps. Ainsi, nous allons y retrouver :
[32]
- les immobilisations corporelles (que l’on peut toucher physiquement) : comprennent pour
l’essentiel les bâtiments (bureaux), les terrains, les matériels, le mobilier … dont
l’entreprise a besoin pour fonctionner.
- les immobilisations incorporelles (sans structure physique) regroupent les actifs
intangibles de l’entreprise comme les brevets, les marques, le goodwill (survaleur)…
- les immobilisations financières comme les participations au capital d’autres entreprises
ou bien des prêts qu’elle a octroyées qui ont vocation à être conservé durablement.
Le bilan de la MUTEC s.a fait ressortir avons quatre sorte d’immobilisations : les
immobilisations corporelles (matériel, mobiliers, immeubles), incorporelle (les logiciels),
encours (des constructions encours comme l’agence de Gitega) ainsi que les immobilisations
financières (dépôt, garanties locatives). Le tableau suivant montre l’évolution générale des
quatre immobilisations.
Le tableau précédent montre que les immobilisations de la MUTEC s.a ont augmenté durant les
trois premières années. Cette augmentation est due à une acquisition de nouveaux matériels de
bureau pour équiper le nouvel immeuble du siège. En 2012, la MUTEC s.a a connu une chute
d’immobilisations causées par le non acquisition de matériels. En général les immobilisations de
la MUTEC s.a ont diminué de 1,12% en moyenne.
Les valeurs disponibles sont les valeurs qu’une entreprise peut utiliser immédiatement pour
effectuer des règlements. Elles correspondent aux liquidités aux sens strict du terme. Elles
comprennent :
Pour la MUTEC s.a les valeurs disponibles sont composées des encaisses et des dépôts en
banques. Les réalisations pour la MUTEC s.a sont des crédits bruts à l’économie.
Le tableau suivant montre comment les valeurs disponibles et les crédits bruts à l’économie
ont évolué.
D’une manière générale les valeurs disponibles ont régulièrement augmenté suite à une évolution
exponentielle de la clientèle ainsi que le suivi des encaissements et des décaissements. Les
valeurs disponibles ont augmenté d’une croissance de 26,41% durant la période étudié. Ce
tableau montre aussi que les crédits accordés ont connu une croissance régulière pour toute la
période, soit une augmentation de 24,42%. Cette augmentation est due aux recouvrements des
créances à l’échéance.
Il y a des provisions déduites de certaines valeurs d’actifs. Ainsi il n’y a que les immobilisations
qui se déprécient. Les malheurs de la vie font que les stocks aussi peuvent perdre de la valeur et
que certaines créances peuvent devenir impayées et irrécouvrables. Les comptables appellent ces
dépréciations des provisions. C’est pourquoi ce qui apparait au bilan c’est la valeur nette
comptable des stocks, des créances,… après déduction de ces provisions.
Pour la MUTEC s.a les opérations diverses comprennent les stocks, débiteurs divers, compte
de liaison, compte de régularisation, avances et prêts au personnel et dirigeant et subvention à
recevoir.
Pour les opérations diverses, nous constatons que la majorité de ces opérations a baissé
puisqu’elles étaient renfermées par des actifs fictifs qui ont été nettoyés. Il y avait aussi des
comptes inter agence car les agences n’étaient pas encore connectées.
Une institution de microfinance reçoit des fonds en émettant (en vendant) des instruments de
dettes qui sont considérées comme des ressources. Les fonds issus de ces émissions sont investis
en actifs productifs de revenu. Le passif constitue donc les ressources et l’actif les emplois. Le
passif du bilan d’une IMF comprend trois principales rubriques à savoir19 :
- les exigibles ;
- les non exigibles ;
- le compte de résultat.
L’exigibilité se définit comme étant une situation qui autorise un créancier à exiger le paiement
immédiat de tout ou partie des sommes devant lui être payées par son débiteur. L’exigibilité,
appliquée à la microfinance, regroupe l’ensemble des éléments de son passif pour lesquels les
créanciers peuvent effectuer des retraits ou obtenir des remboursements à court terme. Pour la
MUTEC s.a, les exigibles comprennent les emprunts, dépôts à vues des clients, dépôts à terme
des clients, créditeurs divers ainsi que le compte de régularisation.
Les non exigibles de la MUTEC s.a sont constitués par les fonds affectés, les subventions
d’investissement, le report à nouveau, les réserves et enfin le capital social.
Le tableau suivant présente l’évolution des exigibles et des non exigibles de la MUTEC s.a
Tableau №7: Evolution des exigibles et des non exigibles de la MUTEC S.A
Généralement les exigibles de la MUTEC s.a ont connu un accroissement durant la période
étudiée excepté la dernière année. Ils ont augmenté de 6,86% en moyenne. Ceci s’explique en
partie par la diminution des emprunts. Elle s’explique aussi par la croissance des dépôts à vues et
à terme des clients ainsi que les créditeurs divers.
Les non exigibles de la MUTEC s.a ont aussi évolué durant les 4 années d’étude. Ils ont passé
de 391 535 431 à 419 372 816 en 2012, soit une augmentation moyenne de 7,11%. Cela se
traduit par une croissance des réserves. Ainsi, le MUTEC S.A ne fait que capitaliser les dépôts.
Le compte de résultat est un tableau annuel qui reflète l'activité de l'entreprise. Il reprend d'abord
toutes les recettes ou produits enregistrés puis déduit de celles-ci toutes les charges que
l'entreprise a supportées sur cette même période. Le solde final s'appelle le résultat net, il peut
être positif si c'est un bénéfice ou négatif si c'est une perte. Il indique la performance économique
de l'institution sur une période de temps déterminée
20
Boubou Diarra: Analyse Financière et Instituions de Microfinance au Sénégal, (2001-2003) page 28
[37]
Même si l’IMF est considérée comme un moyen de réduction de la pauvreté, elle doit être
considérée avant tout comme une entreprise financière. Donc, son organisation et son
fonctionnement doivent privilégier à la fois la rentabilité et l’appropriation sociale. Pour ce, afin
[38]
d’assurer sa viabilité, elle doit avoir la capacité de couvrir par ses produits, l’ensemble des
charges qu’elle engage.
Ainsi, dans ce second chapitre réservé à la revue de littérature se rapportant sur la performance
financière, on a vu qu’une entreprise quelle que soit sa nature est performante si elle peut
financer elle-même son activité ou si elle est capable de le faire dans l’avenir, compte tenu de
l’amélioration progressive de sa situation. Un établissement de microfinance est donc considéré
comme rentable quand ses produits dépassent continuellement ses charges.
Cette évaluation, est faite grâce à des indicateurs quantitatifs ou qualitatifs de résultat, qui, dans
la plupart des cas, sont exprimés comme un rapport entre un résultat obtenu et les moyens mis en
œuvre.
Ainsi, dans la dernière partie de la première section, une série d’indicateurs clés y est fournie afin
de donner une idée plus ou moins claire sur la conduite de cette évaluation.
Enfin, la deuxième section apporte un supplément en passant en revue les différents éléments
utilisés pour le calcul des indicateurs. Ces éléments sont tirés des états financiers de l’institution
et sont entre autres :
En définitive, il est à noter que ladite présentation est accompagnée d’une analyse illustrative des
valeurs trouvées dans les états financiers de la MUTEC.
[39]
L’objectif de ce chapitre est de donner une réponse à la question centrale du présent travail de
recherche à savoir :
« L’équipe de gestion de la MUTEC s.a parvient-elle à maitriser ses dépenses afin de dégager
une rentabilité suffisante à la continuité de ses prestations en faveur des couches défavorisées
par le système financier classique ?»
Pour ce faire, le présent chapitre est subdivisé en deux sections. Ainsi, dans la première (section)
intitulée « Résultats en rapport avec les frais de gestion », se trouve une analyse du niveau des
différents frais se rapportant aussi bien à la gestion du personnel que des bénéficiaires des
prestations de la MUTEC. Conformément à la littérature, quatre indicateurs ont été choisis pour
leur pertinence et leur relation avec la première hypothèse du présent mémoire formulée comme
suit :
- Le taux de capitalisation
- La rentabilité des fonds propres
- Le rendement sur actif
- Le ratio d’autosuffisance opérationnelle
- Le taux de marge bénéficiaire
- Le taux de rendement des actifs productifs
- Le rendement du portefeuille de crédit
Notons que ces indicateurs ont également été sélectionnés pour leur pertinence et pour leur lien
direct avec la deuxième hypothèse de la présente étude, libellé comme suit :
Choisi pour sa relation directe avec la première hypothèse de recherche, cet indicateur illustre
l’efficacité d’une institution de crédit. En effet il permet de mesurer les coûts nécessaires à une
institution pour fournir ses services de crédit. En d’autres termes il permet d’apprécier si les frais
engagés sont en proportions raisonnables avec l’activité de crédit d’une institution de
microfinance.
Le tableau suivant illustre le niveau de cet indicateur sur une période allant de 2009 à 2012.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Charges d’exploitation 651 306 876 1 324 100 498 1 186 032 450 1 014 153 033
montant moyen brut du
portefeuille de crédit 1 729 744 795 2 5835 285 918 2 797 766 688 2 915 695 001
RCE 37,7% 52,2% 42,4% 34,8%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
[41]
Dans le tableau précédent il apparait donc que les charges d’exploitations sont relativement
faibles par rapport au portefeuille de crédit. Ceci signifie que le mécanisme de gestion dudit
portefeuille est efficace vu qu’il permet une bonne gestion à moindre coût. Cette situation
est confirmée par l’analyse des charges du personnel consignée dans le paragraphe qui suit.
Le ratio des charges du personnel correspond au montant moyen des charges du personnel par
franc de crédits accordés. Ce ratio est donc primordial pour apprécier la productivité du
personnel en rapport avec la gestion du portefeuille de crédits.
Le calcul de ce ratio nous donne les résultats ci-après :
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Charges du personnel 154 163 977 246 289 530 220 943 217 229 473 541
Montant du portefeuille de
crédit 2 193 515 265 2 877 056 571 2 718 476 804 3 112 913 198
RCP 7,0% 8,6% 8,1% 7,4%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
De même que pour les charges d’exploitation, le tableau précédent montre que la
productivité du personnel de l’institution est satisfaisante du fait que les charges du personnel
sont restées minimes pour toute la période. En effet il est facile de remarquer que ce ratio est en
dessous de la norme de 27% que la littérature donne comme valeur limite d’appréciation.
Comme pour les frais du personnel le ratio des frais généraux représente le montant moyen des
frais généraux par franc de crédits accordé. Il permet ainsi de mesurer les frais généraux engagés
pour placer 100 BIF de crédits.
Il est donc primordial pour une IMF d’avoir un ratio de frais généraux faible. Le tableau suivant
livre le niveau de cet indicateur sur une période de 4 ans
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Frais généraux 164 637 320 247 968 110 221 555 402 230 743 373
montant moyen brut de
portefeuille de crédit 1 729 744 795 2 535 285 918 2 797 766 688 2 915 695 001
RFG 9,5% 9,8% 7,9% 7,9%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
A la lecture des données obtenues on remarque que la MUTEC engage moins de 10 BIF comme
dépenses pour placer 100 BIF ce qui est de loin inférieur 20 BIF que la littérature donne comme
valeur seuil. Cela montre qu’il ya une utilisation optimale des frais généraux ce qui illustre
la capacité de la MUTEC à maitriser ses couts de fonctionnement.
Afin de revérifier cette affirmation dans le paragraphe qui suit nous analysons le niveau des frais
généraux par rapport aux produits financiers nets. Cette appréciation est faite à travers le
coefficient d’exploitation.
d. Coefficient d’exploitation
La dernière analyse de cette première section se base sur le coefficient d’exploitation. Rappelons
que ce dernier mesure la proportion des produits financiers nets qui est absorbée par les frais
généraux.
Comme pour les indicateurs précédents, cette analyse consignée dans le tableau ci-dessous
montre que les frais généraux sont restés très faibles par rapport aux produits financiers ce qui
[43]
s’est traduit par un coefficient d’exploitation très minime sur toute la période allant de 2009 à
2012. Cet état des lieux montre donc que la MUTEC maximise l’efficacité de ses produits
financiers en optimisant son circuit de production.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Frais généraux 164 637 320 247 968 110 221 555 402 230 743 373
Produits financiers nets 769 068 131 1 258 759 241 1 372 155 785 1 133 147 832
CE 21,4% 19,7% 16,1% 20,4%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
CONCLUSION PARTIELLE
Des charges d’exploitation aux frais généraux en passant par les charges du personnel, la
présente section montre que la MUTEC maitrise ses frais de gestion de toute nature.
Cette maitrise des coûts de gestion a permis à l’institution d’appliquer une politique de
compétitivité prix à l’égard de ses concurrents. C’est ainsi que ses clients ont pu bénéficier d’une
promotion pour l’ouverture de compte à moindre coût soit 7000 FBU de loin inférieur aux tarifs
appliqués sur place par les autres institutions financières. De ce fait la MUTEC a permis à des
personnes qui étaient jusqu’ici défavorisées par le système bancaire classique mais aussi s’est
accaparé d’une clientèle accrue pour ses produits financiers.
Ce constat vient confirmer la citation suivante émise par la Direction Générale de l’institution :
« Le renforcement de nos activités s’est effectué avec une professionnalisation accrue, une
administration flexible, l'amélioration et la diversification des services offerts ainsi que
l'élargissement du microcrédit aux couches de la population jusqu’ici ignorées par les
institutions financières. »
Selon la théorie économique une réduction des coûts de gestion est le premier socle pour
l’instauration d’une bonne politique de compétitivité-prix. C’est cette dernière qui permet à la
[44]
compagnie d’élargir son champs d’activités ce qui toutes choses égales par ailleurs
s’accompagne d’un accroissement du profit à travers l’enrichissement du portefeuille mais aussi
la rentabilisation des circuits de production.
Dans ce qui suit nous vérifions le résultat précédentcette théorie du cercle vertueux en analysant
l’impact de l’optimisation des frais de gestion sur la rentabilité de la MUTEC.
L’analyse précédente a permis de constater l’efficacité de la MUTEC dans la maitrise de ses frais
de gestion.
Cependant l’objectif visé par toute entreprise de microfinance étant de donner accès aux
produits financiers à des personnes au revenu relativement faible mais aussi de réaliser un profit
pouvant lui assurer une pérennité.
Dans cette partie il est donc question de vérifier si la rationalisation des dépenses de la MUTEC
s’est accompagnée d’un accroissement de la rentabilité financière de celle-ci.
a. Taux de capitalisation
Le taux de capitalisation renseigne sur le degré d’adéquation des fonds propres par rapport à la
taille de l’établissement. Ainsi un taux de capitalisation faible dénote une exploitation maximale
des fonds propres donc un effet levier puissant qui permet la maximisation de la rentabilité des
fonds propres.
Les résultats en rapport avec ce ratio sont présentés dans le tableau ci-après :
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Fonds propres 421 230 113 493 339 082 467 670 961 549 397 342
[45]
nets
Actifs total 4 408 360 034 4 992 961 886 5 853 528 877 4 744 970 077
TCFP 9,6% 9,9% 8,0% 11,6%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Le tableau précédent montre que les fonds propres de la MUTEC jouissent d’un effet levier
puissant fruit d’un management efficace et synonyme d’un rendement des fonds propres élevé.
En effet il est facile de voir que sur toute la période 10 F de fonds propres ont permis la gestion
de 100F d’actifs ce qui illustre une rationalisation des dépenses relatives à la gestion et au
placement des actifs de l’institution.
L’analyse précédente a permis de remarquer que les fonds propres de la MUTEC jouissent d’un
effet levier puissant. Ce paragraphe s’intéresse donc à la rentabilité des fonds propres qui
représente la capacité des fonds propres à générer du résultat. Elle est particulièrement
importante pour les entités privées ayant des actionnaires recherchant le profit. En effet pour ces
investisseurs privés elle est d’une importance capitale puisqu’elle mesure le retour sur
l’investissement placé dans l’établissement.
Cet indicateur permettra donc d’apprécier le degré de satisfaction des détenteurs d’actions quant
au revenu généré par leur investissement dans la compagnie.
Le tableau suivant retrace l’état de cet indicateur.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Résultat net 29 694 682 106 642 689 129 129 280 65 012 263
Fonds propres 421 230 113 493 339 082 467 670 961 549 397 342
RFP 4,8% 23,3% 26,9% 12,8%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Du tableau précédent il ressort que la MUTEC affiche un niveau confortable de rentabilité des
fonds propres. En effet la RFP de la MUTEC se situe à 12.8% en 2012 contre 26.9% et 23.3%
en 2011 et 2010. Il est donc facile de constater que ce niveau est supérieur au taux des
placements bancaires estimés à 8% ce qui dénote la forte rentabilité des fonds investis dans
la MUTEC.
[46]
Ce constat vient donc confirmer le rôle de l’effet levier dans la rentabilisation des fonds propres
que la première analyse avait mis en évidence.
Dans le paragraphe suivant nous étendons notre analyse de la rentabilité à travers le ratio du
rendement sur actif
Le rendement sur actif mesure la façon dont l’établissement de microfinance utilise ses actifs.
Ainsi il permet de mesurer le résultat qui découlerait de l’engagement de tous les actifs de
l’institution et ainsi sécuriser les avoirs des tiers. Plus simplement c’est une mesure générale de
rentabilité qui reflète aussi bien la marge de profit que l’efficacité de l’établissement de
microfinance.
Le calcul de ce ratio fournit les résultats ci-dessous :
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
RNE hors subvention 23 746 159 106 642 689 119 337 280 53 364 263
Montant moyen de l'actif 4 256 565 027 4 700 660 960 5 423 245 382 5 299 249 477
RA 0,6% 2,3% 2,2% 1,0%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Le rendement sur actif de la MUTEC s’est amélioré en 2010 passant de 0.6 en 2009 à 2.3
en 2010. Cependant comme pour le rendement des Fonds propres nous remarquons que ce ratio
a connu une chute plus ou moins sensible lors de la dernière année. En effet du tableau
précédent nous voyons que ce ratio est passé de 2.2% en 2011 à 1.0% en 2012.
Cependant contrairement à certaines IMFs il apparait que la MUTEC n’a jamais affiché une
rentabilité négative bien que son niveau reste inférieur à la norme de 3%.
[47]
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Produits financiers (1) 775 016 654 1 258 759 241 1 381 947 785 1 144 795 832
Charges financières (2)
88 916 175 154 505 366 146 842 994 85 953 132
Charges d'exploitations (3) 573 327 260 535 810 855 582 522 207 576 489 982
Dotations aux provisions pour
créances douteuses (4) 77 979 616 788 289 643 603 510 243 437 663 051
RAO= (1)/[(2)+(3)+(4)] 104,7% 85,1% 103,7% 104,1%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Les résultats précédents montrent que la MUTEC est capable de couvrir ses charges
d’exploitation par ses produits d’exploitation. En effet le ratio d’autosuffisance opérationnel
est supérieur à 100% sur la quasi-totalité de la période allant de 2009 à 2012 avec une seule
défaillance observée en 2010. C’est ainsi qu’elle est classé parmi les 12 IMFs membres du RIM
ayant un RAO supérieur à 100%.
Le taux de marge bénéficiaire est un indicateur qui mesure les performances commerciales des
IMFs. Il indique la proportion des produits d’exploitation traduite en excédent. En d’autre terme
il est utilisé pour juger de l’efficacité avec laquelle la société réalise des bénéfices.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
RNE 29 694 682 106 642 689 129 129 280 65 012 263
[48]
Produit d'exploitation 692 149 002 1 104 253 875 1 244 896 791 1 067 417 456
TMB 4,3% 9,7% 10,4% 6,1%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Depuis 2010 la marge bénéficiaire de la MUTEC est à un niveau suffisant. En effet le tableau
précédent montre que le TMB oscillait entre 9% et 10 % en 2010 et 2011. De même malgré la
baisse d’environ 4% observée entre 2011 et 2012 le TMB est resté supérieur à 5% ce qui
représente un niveau statistiquement acceptable.
Le taux de rendement des actifs productifs mesure le rendement de 100 BIF placé en crédit. Il est
fonction de la capacité qu’a l’IMF à bien placer et à accélérer la rotation de ses fonds de
financement d’une part et sa capacité à assurer le suivi des recouvrements ce qui se manifeste par
un bon taux de remboursement des crédits octroyés.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
montant des intérêts et des
commissions perçus 775 016 654 1 258 759 241 1 381 947 785 1 141 722 588
Montant moyen des actifs
productifs 1 629 053 413 2 393 470 225 2 759 729 876 2 600 942 827
TRAP 47,6% 52,6% 50,1% 43,9%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Vu les résultats on remarque que les actifs productifs de la MUTEC sont rentables même s’il y
a eu des fluctuations au cours de cette période. En effet100 francs investis dans les actifs
productifs de la MUTEC rapporte plus de 40F sur toute la période.
Cette situation montre que la MUTEC dispose d’une bonne politique de placement de ses
fonds.
Années
Indicateurs 2009 2010 2011 2012
Produits financiers 775 016 654 1 258 759 241 1 381 947 785 1 141 722 588
Montant moyen brut de
portefeuillede crédit 1 729 744 795 2 535 285 918 2 797 766 688 2 915 695 001
RPC 44,8% 49,6% 49,4% 39,2%
SOURCE : Nos analyses sur base des états financiers de la MUTEC
Malgré une chute de 10% durant la dernière année le rendement du portefeuille est resté
supérieur à 35% avec des variations qui oscillent entre 49.6% en 2010 et 39.2%en 2012. Cela
s’explique par une offre de services crédits de qualité à la clientèle ainsi qu’une bonne
gestion de la clientèle.
CONCLUSION PARTIELLE
« … il ne sert à rien de prêter si les gens n’arrivent pas à payer. » disait le Président de la
MUTEC. C’est ainsi que, conscient de la maitrise de ses coûts de gestion, la MUTEC a
procédé à la baisse du taux d’intérêt depuis janvier 2006 sur les crédits octroyés aux clients,
passant de 18% à 14%. Cette stratégie a eu pour effet d’augmenter la clientèle de l’institution
ainsi qu’à redorer son image aux yeux des bénéficiaires. De ce fait, contrairement à ses
concurrents qui misaient sur le taux d’intérêt élevé, la MUTEC a basé sa stratégie sur les
rendements d’échelles que lui procure l’accroissement de sa clientèle.
C’est ainsi que les analyses de cette deuxième section montrent que l’institution affiche de
bonnes performances avec des résultats dépassant de loin les prévisions initiales. En effet, les
rapports internes montrent que depuis sa création, la MUTEC vole de succès en succès et est en
avance sur toutes ses prévisions de développement.
En somme, il ressort que la rationalisation des dépenses de la MUTEC lui a permis de réduire
son taux d’intérêt et d’accroitre sa clientèle, ce qui en retour a conduit à l’accroissement de sa
rentabilité en profitant de l’effet du rendement d’échelle.