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Mémoire de fin de cycle

INTRODUCTION

La gestion de trésorerie a connu depuis la fin des années 70 des


développements importants dans les établissements de crédit. Bien sûr
avec la loi bancaire de l’UEMOA, les banques et les établissements financiers
ont pu se tirer d’affaire avec la mise en place des différentes mesures et
procédures de gestion, telles que la gestion de la trésorerie des
établissements de crédit que nous étudierons dans ce document. Le
changement rapide de l’environnement économique et financier laisse
apercevoir tous les acteurs économiques, des enjeux de décisions de
trésorerie auxquelles sont liés les gains et les pertes financiers résultant de
la montée des taux d’intérêt, de la poussée de l’inflation, du poids de
l’endettement, de développement des marchés financiers ou bien de la
fluctuation des taux de change. Dans ce contexte, chaque acteur doit
identifier ses objectifs à atteindre.

La gestion de trésorerie regroupe l’ensemble des décisions, règles et


procédures qui permettent d’assurer au moindre coût le maintien de
l’équilibre financier instantané de l’établissement. Traditionnellement
chargée d’assurer l’équilibre des flux, son objectif est de prévenir le risque de
cessassions de paiement d’une part en ajustant quotidiennement les flux
financiers et d’autre part, de minimiser le coût et les volumes des
financements utilisés.

La fonction du trésorier doit aujourd’hui intégrer la gestion


dynamique des risques, en parti induit par l’aléa croissant des marchés sans
laquelle il ne peut y avoir de véritable maîtrise de la politique financière.

La gestion de la trésorerie compte parmi les activités essentielles


des banques commerciales. En garantissant la capacité d’une banque de
s’acquitter de ses engagements à leur échéance, la gestion de la
trésorerie peut diminuer la probabilité de voir apparaître une situation
défavorable de caractère irréversible. Même lorsqu’une crise intervient, en
raison d’un problème survenant ailleurs dans une banque, telle qu’une
détérioration grave de la qualité des actifs ou découverte de fraude ou
lorsqu’une crise traduit une perte de confiance généralisée dans les
institutions financières, le temps dont disposera un établissement pour
traiter le problème sera fonction de sa liquidité.

En fait, l’importance de la liquidité dépasse l’institution considérée


isolément, puisqu’une pénurie dans un seul établissement peut avoir des
répercussions sur l’ensemble du système. C’est la raison pour laquelle
l’analyse de la liquidité requiert que les directions des banques évaluent
non seulement les positions de liquidité dans les conditions de
fonctionnement habituelles, mais qu’elles étudient également l’évolution
probable des besoins de financement dans des scénarios de crise.

Promotion : 2003-2007 1
Mémoire de fin de cycle

Des systèmes performants d’information de la direction, un contrôle


centralisé de la liquidité, une analyse des besoins de financement nets
selon plusieurs scénarios, une diversification des sources de financement
et l’élaboration de plans de crise sont, des éléments essentiels d’une gestion
rigoureuse de la trésorerie d’une banque, quelle que soit sa taille ou
l’étendue de ses opérations.

Le thème de ce mémoire porte sur « les procédures de gestion de la


trésorerie des établissements de crédit : cas de la BANK OF AFRICA-
MALI ». Il a pour but d’analyser, en première partie, les procédures de
gestion de la trésorerie des établissements de crédit, et en seconde partie,
celles de la BOA-MALI. Ce cas pratique, d’une importance capitale, portera
sur la présentation de la BOA-MALI d’une part, et les procédures de gestion
de sa trésorerie d’autre part. Enfin une section sera ouverte pour déceler les
faiblesses et donner nos recommandations.

Promotion : 2003-2007 2
Mémoire de fin de cycle

PREMIERE PARTIE :
LA GESTION DE LA TRESORERIE DES
ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Le concept de trésorerie est comme le souligne M. Levasseur (1) l’un des plus
difficiles à définir dans le domaine financier. Il apparaît pourtant important
d’essayer de cerner cette notion car la trésorerie joue un rôle fondamental
dans la gestion financière d’un établissement de crédit.

Cette première partie de notre mémoire sera consacrée aux procédures de


gestion de la trésorerie des établissements de crédit, qui ne doit pas être
confondue à celle des entreprises dont l’activité principale est la fabrication
des biens ou des services destinés à la vente, moyennant des bénéfices.

Le chapitre 1, portera sur la gestion de la trésorerie domestique c'est-à-dire


la gestion de la liquidité en franc CFA (monnaie de la Banque Centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest - BCEAO).
Le chapitre 2, sera consacré à la gestion de la trésorerie devises c'est-à-dire
la gestion de la liquidité disponible en d’autres monnaies.

Promotion : 2003-2007 3
Mémoire de fin de cycle

(1) Michel LEVAVEUR: "Gestion de trésorerie" ECOMICA, 1979

Chapitre 1: LA GESTION DE LA TRESORERIE DOMESTIQUE (2)

Selon les auteurs du manuel “Les mécanismes financiers de l’entreprise (3)


”, la notion de trésorerie dans une entreprise est souvent considérée sous
deux approches: la première correspondant à une analyse plutôt théorique
de la trésorerie fondée sur l’équilibre financier de l’entreprise consiste à
définir la trésorerie comme la différence entre le fonds de roulement et le
besoin en fonds de roulement. La deuxième se fonde sur les éléments
constitutifs de la trésorerie. Il s’agit en effet de recenser les composantes
d’actifs et passifs de la trésorerie dont l’encaisse rassemble l’ensemble des
moyens monétaires détenus par l’entreprise et immédiatement disponibles.

Le concept fondé sur les éléments constitutifs de la trésorerie est retenu


pour définir les opérations de trésorerie des établissements de crédit.

D’une manière générale nous pouvons retenir que la trésorerie est


l’ensemble des moyens de financement à très court terme dont dispose
une organisation économique pour faire face à ses dépenses.
Il convient de préciser quelques remarques sur cette définition.
En premier lieu, le concept de trésorerie ne se limite pas à la notion
d’encaisse (caisse, comptes de dépôt auprès d’un établissement de crédit
ayant un solde positif), mais s’étend également aux actifs et passifs
financiers à court terme (valeurs mobilières de placement, certificats de
dépôt, bon du trésor).
En deuxième lieu, la trésorerie ne se borne pas non plus qu’à la monnaie
nationale mais aussi aux monnaies étrangères (trésorerie en devises
étrangères). Aujourd’hui la gestion de la trésorerie en devises étrangères est
en pratique, devenue familière pour la plupart des Etablissements de crédit.

Nous allons définir dans la section1 de ce chapitre, les établissements de


crédit, les opérations de trésorerie des établissements de crédit et enfin nous
aborderons les procédures de gestion de la trésorerie des établissements de
crédit. La section 2 sera consacrée aux financements et placements de
fonds à court terme que peuvent effectuer les établissements de crédit au
cours de leur gestion de liquidité en mettant l’accent sur le marché
monétaire.

(2) La trésorerie domestique est la liquidité en franc FCFA (monnaie BCEAO) et la trésorerie
devises est la liquidité dans les autres monnaies.

Promotion : 2003-2007 4
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(3) Jean Yves Egelm/ Mikol/Hervé Stolowy: "Les mécanismes financiers de l’entreprise",
Montchrestien, 1988

Section 1 : LA GESTION DE LA TRESORERIE DES


ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Pour permettre une meilleure compréhension de la gestion de la trésorerie


des établissements de crédit nous avons jugé nécessaires de définir certains
mots ou expressions clés toujours dans le cadre d’une bonne compréhension
de la suite.

I. LES DEFINITIONS

A/ Les Etablissements de Crédit 

La loi portant réglementation bancaire en vigueur dans l'Union Monétaire


Ouest Africaine (UMOA) institue deux types d'institutions : Les banques et
les établissements financiers.

Sont considérées comme banques, les entreprises qui font profession


habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèque ou
virement et qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte
d'autrui, en opération de crédit ou de placement (article 3 de la loi portant
réglementation bancaire).

Sont considérées comme établissements financiers les personnes physiques


ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle d'effectuer
pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de
change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient pour
leur propre compte en opérations de placement, ou qui servent
habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou
autrement dans tout ou partie de ces opérations (article 4 de la loi portant
réglementation bancaire).

Ne sont pas considérés comme banques ou établissements financiers, les


entreprises d'assurance et les organismes de retraite, les notaires et les
officiers ministériels qui en exercent les fonctions, les agents de change
(article 6 de la loi portant réglementation bancaire).

Promotion : 2003-2007 5
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L'agrément en qualité de banque ou d'établissement financier est prononcé


par arrêté du Ministre des Finances, après avis conforme de la Commission
Bancaire.

Les principales dispositions réglementaires applicables aux banques et


établissements financiers, ainsi que la situation du système bancaire de
l'UMOA sont présentées ci-après :

 Principales dispositions réglementaires applicables aux banques et


établissements financiers
Au plan réglementaire, il n'existe aucune distinction entre les banques en
fonction de la nature de leurs activités. En effet, c'est le concept de banque
universelle qui fonde le cadre réglementaire dans l'UMOA. Toutefois dans la
pratique, certaines institutions bancaires se sont spécialisées notamment
dans le financement de l'habitat, de l'agriculture ou du commerce extérieur.
Par contre, la loi portant réglementation bancaire pose le principe de la
spécialisation des établissements financiers, et un décret réglemente les
opérations des diverses catégories d'établissements financiers. Des
dispositions dérogatoires sont prévues en faveur des institutions islamiques
ne recourant pas au taux d'intérêt dans leurs relations avec la clientèle.

S'agissant des opérations effectuées, il n'est pas prévu pour les banques, de
restriction à l'exercice des activités de crédit et de collecte de l'épargne.
Par contre, il est expressément interdit aux banques et établissements
financiers de se livrer à des activités commerciales, industrielles, agricoles
ou de service, sauf lorsque ces opérations sont connexes à l'activité bancaire
ou nécessaires au recouvrement de leurs créances.

Concernant les établissements financiers, la loi bancaire énumère les


activités pouvant être exercées (opérations de crédit, de placement, de
change, d'intermédiation). Ils sont répartis en trois groupes comportant
chacun plusieurs catégories d'opérations. Chaque établissement financier
exerce les activités relevant de la catégorie pour laquelle il a obtenu un
agrément ou une autorisation préalable du Ministre des Finances.

(Le bilan des établissements de crédit et son commentaire sont reportés aux
annexes 1, 2, 3 et 4)

B/ Les Opérations de Trésorerie (voir annexe 6)

Par Opérations de Trésorerie il convient d’entendre toutes opérations


aboutissant à la constitution d’un dépôt pour une durée déterminée, dont le
capital est remboursable en une seule fois et les intérêts (taux indexé, taux
variable, taux fixe) payables d’avance ou à terme échu, peuvent être payés à
l’échéance ou selon une périodicité convenue.
Ces opérations peuvent être de simples prêts ou emprunts de trésorerie ou
des opérations apparentées tels que certificats de dépôts et tous types

Promotion : 2003-2007 6
Mémoire de fin de cycle

d’opération présentant les caractéristiques similaires à celles décrites


précédemment.

1. Approche comptable

Selon l’approche Comptable, la trésorerie d’un établissement de crédit est


constituée du solde net représenté par :
 Les espèces et valeurs en caisse, il s’agit des billets et monnaies ayant
cours légal et autres valeurs (chèque de voyage) détenu en caisse.
 Les avoirs immédiatement liquides ou les dettes immédiatement
exigibles, constitués auprès de la Banque Centrale, des instituts
d’émission, des Offices de chèques postaux du ou des pays
d’implantation de l’établissement.
Telle que définie, la trésorerie d’un établissement de crédit, doit lui permettre
de faire face immédiatement en général au service de caisse, à l’ensemble de
ses engagements à vue envers les tiers. Il s’agit, par exemple, de retraits
d’espèces effectués par des particuliers ou par des entreprises disposant,
dans cet établissement d’un compte courant ordinaire. Les retraits ne
peuvent en effet être honorés que :
Par des avoirs, déjà en caisse au moment du retrait ou par des montants qui
permettent d’être approvisionnés de manière immédiate (auprès de la
BCEAO notamment ou d’un correspondant).

La gestion de ce solde net de trésorerie est à l’origine de la création du


marché monétaire qui est né « sous l’impulsion des banques désireuses de
compenser entre elles, leurs excédents et déficits de trésorerie.
Le marché monétaire est donc un marché spécifique sur lequel un nombre
limité d’intervenants échange entre eux des liquidités en compte à la Banque
Centrale (monnaie centrale) à des conditions librement débattues entre les
parties ».
Ce marché permet aujourd’hui aux banques de collecter des dépôts auprès
de leur clientèle, d’octroyer des crédits à cette même clientèle et de gérer des
moyens de paiement.

Avec l’avènement de la télé compensation (SICA-UEMOA) et de


l’automatisation des transferts et règlement (STAR-UEMOA ou RTGS), cette
activité d’intervention dans les mécanismes économiques génère chez les
banques à des périodes déterminées, soit des insuffisances, soit des
excédents de fonds. La gestion de ces excédents ou déficits se réalise par
opérations dites « de compensation »

2. Approche de la BCEAO

Selon la BCEAO, trois niveaux distincts d’activité peuvent être retenus dans
la définition des opérations de trésorerie des établissements de crédit qui
conduisent à distinguer :

Promotion : 2003-2007 7
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- Les opérations interbancaires,


- Les opérations de hors bilan et porte feuille –titres,
- Les autres opérations de trésorerie.

a/ Les opérations interbancaires 

Il s’agit d’opération de prêt ou d’emprunt réalisé entre établissements de


crédit qui constitue :
- D’une part les opérations de trésorerie telle que définies sur le plan
comptable bancaire.

- Et par ailleurs les opérations réalisées entre établissements de crédit


Sont considérées comme des opérations interbancaires, les opérations
réalisées entre :
 Les établissements assujettis, c’est à dire les établissements ayant
obtenu un agrément d’établissement de crédit auprès de la commission
bancaire.
 Les banques centrales et les instituts d’émission : il s’agit des
opérations réalisées (ou comptes ouverts) dans les livres des banques
centrales du ou des pays où se trouve implanté l’établissement autres que
celles ou ceux qui représentent des avoirs ou dettes à vue ou pour lesquels
un préavis de 24 heures ou d’un jour ouvrable est nécessaire.

« Les autres opérations réalisées avec ces organismes sont inscrites aux
comptes de prêt et emprunt » ou aux comptes de valeurs reçues ou données
en pension. Ce sont elles qui sont qualifiées d’opérations interbancaires.
Elles figurent aux postes créances sur les établissements de crédit à l’actif
pour les uns et de dettes sur les établissements de crédit pour les autres.

 Les opérations réalisées avec des banques centrales, les instituts


d’émission, les chèques postaux des pays où n’est pas implanté
l’établissement, sont systématiquement considérés comme des opérations
interbancaires et sont enregistrées au compte ordinaire.
Les opérations effectuées également avec les organismes suivants sont
considérées comme des opérations interbancaires :
 Les organismes bancaires et financiers nationaux et internationaux
 Les entreprises qui à l’étranger, effectuent à titre de profession
habituelle des opérations de banque.
 Les succursales d’établissement de crédit.

b/ Les opérations de hors bilan et sur portefeuille titre

Promotion : 2003-2007 8
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Il s’agit ici des engagements de financement reçus ou donnés par


l’établissement ou par la clientèle et les engagements de garantie.

Les opérations sur portefeuille titre concernent les titres de créances


négociables émis par les établissements de crédit et les titres vendus à
réméré.
Ces opérations sont réalisées sur le marché des titres de créances
négociables, qui représente avec le marché interbancaire, les deux
constituants du marché monétaire.

c/ Les autres opérations de trésorerie


Ces opérations contribuent à l’ajustement de la trésorerie des banques sous
diverses formes telles que les pensions livrées……
C/ Comment gérer la trésorerie d’un établissement de crédit?

Selon Jean BIAUSSER (4)


, pour gérer la trésorerie d’un Etablissement de
crédit, il faut :

- Rassembler des informations sur les mouvements de fonds, c’est une


gestion de discipline de tous les secteurs de l’établissement ;
- Recueillir des informations économiques, monétaires, politiques. Ce qui
demande un effort personnel du trésorier.
En s’appuyant sur ces informations, le trésorier fait des prévisions. Il établit
la situation de trésorerie prévisionnelle au jour le jour, à terme, et essaie de
prévoir l’évolution des taux d’intérêt. Il doit enfin avoir une connaissance
approfondie des possibilités des marchés. Pour bien connaître un marché, il
faut y être présent et y participer activement. Il n’y a pas d’autres solutions.
En plus de l’échéancier ou la situation prévisionnelle, le trésorier doit se
doter d’une position de risque sur les taux pour l’ensemble de ses
engagements.
Supposons que tous les problèmes qui viennent d’être exposés soient
résolus, le trésorier contrôle les moyens de paiement, il reçoit rapidement
des informations complètes et précises, il fait des prévisions fiables, il
possède une excellente maîtrise des techniques des marchés, il s’est donné
de bons instruments de gestion. Il lui faut encore tenir compte des
contraintes externes : il doit respecter les règlementations des marchés et ne
doit en aucun cas gêner la politique monétaire de la Banque Centrale. Les
trésoriers doivent entretenir de bonnes relations avec les représentants de
l’autorité de tutelle, Ceux-ci comprennent aisément les importances de leur
mission.

(4) J. BIAUSSER : « gestion de trésorerie francs d’un établissement bancaire », 1982

II. LA GESTION DE LA TRESORERIE

Promotion : 2003-2007 9
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La gestion de la trésorerie proprement dite se situe à deux niveaux :


- Au jour le jour
- A terme.

A/ La gestion au jour le jour de trésorerie


 
Tout d’abord il convient, de préciser que le trésorier subit la trésorerie
courante, et qu’une bonne gestion est l’affaire de tous. Si tous les secteurs
d’exploitation sont bien sensibles au problème de trésorerie (information,
encaisses improductives, et circulation rapide du papier à recouvrer ou à
mobiliser, etc..). Des profits substantiels peuvent être obtenus sans
beaucoup d’efforts.
Avant la mise en vigueur du système des réserves obligatoires gérer la
trésorerie au jour le jour consistait à solder le compte Banque Centrale qui
ne peut être débiteur et ne produit pas d’intérêt.
Il ne s’agit plus maintenant de rechercher la trésorerie « zéro ». Il faut gérer
les réserves obligatoires c’est à dire les constituer au meilleur taux, à
l’intérieur d’une période (du 16 de chaque mois au 15 du mois suivant),
chargeant le compte de réserves lorsque les taux sont les moins élevés et vice
versa.

 Les Réserves Obligatoires dans la zone UEMOA

La politique des Réserves Obligatoires a pour objective de contraindre les


Etablissements de Crédit à détenir, sous forme de monnaies centrales, une
fraction des éléments inscrits à l'actif et/ou au passif de leur Bilan. En règle
générale, les réserves sont exigées sur les dépôts et/ou les crédits.

Facteur institutionnel de contrôle de la liquidité bancaire, le dispositif des


Réserves Obligatoires permet, par son maniement, de réduire ou de
développer la capacité de distribution du système bancaire.
Ce système permet en cas de besoin d'exercer une pression sur la liquidité
bancaire, afin de renforcer la sensibilité des Etablissements de Crédit
assujettis à l'évolution des taux directeurs de la Banque Centrale. Le
durcissement ou l'assouplissement de la politique des Réserves Obligatoires,
en raison de ses incidences en terme de coûts induits sur l'exploitation du
système bancaire, provoque in fine un relèvement ou une détente des taux
d'intérêts des Banques, permettant ainsi d'agir sur les demandes de crédits
et les dépôts bancaires.
- Assiette de calcul des Réserves

Les dispositions réglementaires prévoient que l'assiette et les coefficients de


réserves varient en fonction des impératifs de la Politique Monétaire.
Le principe d'une assiette mixte a été retenu en raison des disparités
constatées dans la situation de liquidité bancaire d'un pays à l'autre. Pour
les Banques et Etablissements Financiers distributeurs de crédits, l'assiette

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était constituée à l'origine des dépôts à vue ainsi que des crédits à court
terme, à l'exclusion des crédits de campagne. Les dépôts à terme ont été
exclus de l'assiette afin d'encourager la formation de l'épargne longue.
A compter du 16 avril 2000, des aménagements ont été apportés à l'assiette,
consistant à l'inclusion effective des crédits de campagne et la prise en
compte dorénavant des créances brutes des Banques sur l'extérieur.

- Coefficients des Réserves

Depuis le 16 août 1998, les coefficients applicables aux Banques sont


différenciés pour tenir compte de l'évolution de la conjoncture économique et
financière dans chaque Etat de l'Union. Par exemple, il est de 9% au Bénin,
au Sénégal et au Mali, contre 3% au Burkina-Faso et 5% au Niger et en Côte
d'Ivoire.
- Constitution et déclaration des Réserves à la Banque Centrale
Les Réserves Obligatoires sont constituées par les Banques, sur une période
mensuelle, allant du 16 de chaque mois au 15 du mois suivant. Les
éléments de calcul sont extraits de la situation mensuelle fournie
réglementairement à la Banque Centrale et répertoriée sur le "Formulaire
d'Evaluation des Réserves Obligatoires à constituer auprès de la Banque
Centrale – Déclaration des Banques".
Les réserves sont constituées à partir de dépôts effectués par les Banques
sur leurs comptes courants ordinaires ouverts dans les livres de la Banque
Centrale. Il n'est pas ouvert de comptes spéciaux pour leur constitution.
Par ailleurs, les titres publics, émis dans le cadre de la titrisation des
concours consolidés par la Banque Centrale ou en représentation de
créances bancaires de l'Etat, sont admis en constitution des Réserves
Obligatoires.
Pour des motifs de flexibilité, la constitution des réserves est appréciée sur
une base moyenne pour la période définie. Il n'est donc pas obligatoire pour
les Banques, de maintenir chaque jour un solde minimal en compte auprès
de l'Institut d'Emission ou de disposer d'un montant minimum de titres
publics admis en représentation des réserves.
Chaque Banque s'organise de sorte à détenir, sur une base moyenne durant
la période définie, le minimum de Réserves obligatoires requis par la
réglementation.
Des pénalités sont infligées aux Banques en cas d'insuffisances de
constitution de ces réserves, dont les avoirs maintenus en compte ne sont
pas rémunérés.
SOURCE: www.bceao.int

B/ La gestion à terme de la trésorerie

Promotion : 2003-2007 11
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La gestion de trésorerie à terme, a non seulement pour objet de rechercher le


meilleur taux pour ajuster la trésorerie courante et constituer les réserves
obligatoires, mais aussi d’assurer la couverture d’opération clientèle.
En particulier pour les banques d’affaires : elles doivent procéder à des
opérations d’exploitation de marché en faisant des arbitrages et de la
transformation.
Tous ces engagements sont concrétisés par des instruments de gestion tel
que : La position de risque de taux qui peut se présenter au choix de
l’utilisateur, par jour, semaine, décade, mois, toujours en capitaux et en
taux moyens.
C’est cette position de taux qui doit être gérée. Une même Banque peut ainsi
être prêteuse et emprunteuse à des taux différents sur plusieurs décades
successives.
La gestion de trésorerie à terme doit tenir compte de la gestion en date de
valeur. L’objectif est de réduire les frais financiers ou d’accroître les produits
financiers selon la situation ; de proposer une position de trésorerie idéale.
Cela consiste à éviter les encaisses positives faiblement rémunérées ou les
soldes débiteurs entraînant des frais financiers.

 Ainsi pour les soldes créditeurs, il existe un coût d’opportunité égale à


la différence de taux entre le placement qui aurait pu être négocié et la
rémunération de base du compte.
 Pour les soldes débiteurs un coût explicité égale à la différence de taux
entre le découvert et un financement moins onéreux.

Dans la gestion de trésorerie en date de valeur, seuls les intervalles pendant


lesquels l’argent est réellement disponible intéressent l’établissement.
Durant cette période, les flux positifs peuvent effectivement être placés ou
consommés, les flux négatifs génèrent réellement des frais financiers.

1/ Mesure et gestion des besoins de financements nets

L’analyse des besoins de financement nets implique la construction d’un


échéancier et le calcul de l’excédent ou déficit net cumulé de fonds à
certaines échéances.

a) Echéancier 

Comme nous le savons l’objet principal d’un système de gestion de trésorerie


est de faire en sorte que le montant adéquat de liquidité soit disponible au
moment opportun et au moindre coût. Le trésorier a donc besoin des
informations pertinentes sur les flux financiers qui peuvent affecter la
trésorerie à court terme. Pour ce faire, la prévision des flux de trésorerie est
indispensable.
L’échéancier devrait servir à comparer les futures entrées et sorties de
trésorerie sur une série de périodes données. Les entrées proviennent d’actifs
arrivant à échéance, d’actifs cessibles avant échéance et de lignes de crédit

Promotion : 2003-2007 12
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disponibles. Les sorties comprennent les éléments de passif venant à


échéance et les engagements de garantie, en particulier les lignes de crédit
pouvant être utilisées. En Annexe 7, l’échéancier est représenté sous la
forme d’un tableau indiquant, d’un côté, la nature et le montant des entrées
et, de l’autre, la nature et le montant des sorties.

Préalablement à la construction de l’échéancier, les entrées peuvent être


classées en fonction de la date à laquelle les actifs arrivent à
échéance ou d’une estimation prudente du moment où les lignes de
crédit peuvent être utilisées. De même, les sorties peuvent être
répertoriées en fonction de la date à laquelle les éléments de passif
deviennent exigibles, de la date à laquelle un détenteur d’un instrument
de dette pourrait, au plutôt, exercer une option de remboursement
anticipé ou de celle à laquelle des engagements de garantie peuvent, au
plutôt, être activés. Il conviendrait également d’inclure les flux d’intérêts
et autres mouvements de trésorerie significatifs. La différence entre les
entrées et sorties sur chaque période, c’est-à-dire l’excédent ou déficit de
fonds, devient un point de départ pour la mesure du futur excédent ou
déficit de liquidité à des moments précis.

C’est ce besoin de financement net qu’il convient de gérer. Le plus souvent,


une banque constatera des déficits de financement substantiels à échéances
éloignées et s’efforcera de les combler en agissant sur l’échéance de ses
opérations. Par exemple, dans le cas d’un besoin de financement important
à trente jours, elle peut décider d’acquérir un actif arrivant à échéance à
cette date ou chercher à renouveler ou à reconduire un élément de passif.
Plus un déficit notable est proche, plus il sera difficile de le combler. Les
banques vont donc généralement rassembler des données sur des périodes
relativement éloignées, de manière à accroître le plus possible leurs
chances.

b) L’analyse de la trésorerie : les scénarios possibles

Déterminer si une banque est suffisamment liquide dépend dans une large
mesure de l’évolution de ses flux de trésorerie dans différentes
circonstances. L’analyse de la liquidité implique, par conséquent,
l’anticipation de réactions à divers scénarios. Ce sont les scénarios
d’activité normale de la banque, crise spécifique à l’établissement et crise
généralisée. Pour chaque scénario, la banque devrait prendre en compte
tout mouvement notable positif ou négatif de la liquidité susceptible de se
produire.

 Pour le scénario habituel, il se caractérise par une évolution «normale»


des mouvements de trésorerie liés au bilan en période d’activité ordinaire de
la banque. Il s’agit ici de gérer l’utilisation des marchés des dépôts et des
autres ressources. Une banque peut régir ses besoins de financement nets
de façon à n’être pas confrontée, à aucun moment, à des besoins très
importants, évitant ainsi l’incidence de contraintes temporaires sur sa

Promotion : 2003-2007 13
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capacité de reconduire des exigibilités en raison de perturbations de marché


ou de préoccupations sur sa situation.

 L’évaluation de la liquidité selon le deuxième scénario, crise de


liquidité dans un établissement qui reste circonscrite, il se traduit par une
«catastrophe». Dans ce scénario, l’hypothèse sous-jacente fondamentale est
que de nombreuses exigibilités de la banque ne pourraient être reconduites
ou remplacées et devraient être remboursées à l’échéance, de sorte que la
banque serait dans l’obligation de réduire quelque peu le total de son bilan.
Beaucoup de systèmes de mesure et de contrôle de la liquidité en place
actuellement dans les banques reposent sur ce scénario. Alors qu’une grave
crise de liquidité dans un établissement découle en général d’un problème
de fonds qui lui est propre et n’a pas de lien avec sa liquidité, sa capacité
d’honorer les échéances de ses dépôts dans de telles conditions peut lui
fournir le temps nécessaire pour affronter ce problème de fond.

 Le dernier scénario est une crise généralisée, sous une forme ou


une autre, où toutes les banques voient leur liquidité affectée sur un ou
plusieurs marchés. L’hypothèse sous-jacente fondamentale que les banques
doivent formuler dans ce cas est la suivante: une catégorisation rigoureuse
interviendrait en fonction de la perception de la qualité de la
signature, de sorte que les différences entre banques ou types d’institutions
financières s’amplifieraient en matière d’accès au financement, favorisant
les unes et portant préjudice aux autres. Une banque devra déterminer, pour
chaque catégorie d’actifs et de passifs, l’échelonnement dans le temps des
mouvements de trésorerie en étudiant leur comportement probable dans le
scénario considéré.

Ces décisions relatives à la date précise et à l’ampleur des mouvements de


trésorerie font partie intégrante de la construction de l’échéancier, quel que
soit le scénario. Pour chaque source de financement, par exemple, elle
devrait décider si l’exigibilité serait: Remboursée en totalité à l’échéance;
remboursée progressivement au cours des semaines suivantes; ou
presque certainement renouvelée ou reconduite en cas de besoin.

L’expérience en matière de configuration des flux et une connaissance des


pratiques de marché pourraient guider ses décisions, mais le jugement joue
souvent un rôle important, surtout dans les scénarios de crise. On ne peut
éviter qu’un élément d’incertitude intervienne dans le choix entre les divers
schémas d’évolution possible, ce qui doit appeler à la prudence et inciter la
banque à fixer délibérément des dates plus éloignées aux entrées de
trésorerie et des dates plus proches aux sorties. En conséquence,
l’échelonnement dans le temps des entrées et sorties de trésoreries de
l’échéancier peut donc être différent selon que l’on considère l’approche
normale ou les deux scénarios de crise, comme l’indique l’Annexe 5.

Une fois l’échéancier établi, le trésorier doit se poser les questions


suivantes :

Promotion : 2003-2007 14
Mémoire de fin de cycle

En cas d’excèdent de trésorerie : quel type de placement effectuer ? Quel


montant ? Pour quelle durée ?
Selon les objectifs de l’établissement, la Direction Financière peut diminuer
les excédents de trésorerie en investissant, en remboursant par anticipation
des emprunts, en effectuant des placements.
En cas de trésorerie déficitaire : Quels types de financement faut-il
privilégier ? Quel montant ? Pour quelle durée ?
Les frais et les produits financiers doivent être incorporés dans le plan de
trésorerie.

 L’élimination des soldes très largement excédentaires


Ils sont le plus souvent utilisé à court terme pour :
 Rembourser par anticipation les emprunts à long terme,
 Le nivellement de comptes à compte,
 Réaliser des placements financiers à court terme qui prendront
différentes formes selon le type de fiscalité souhaité : à terme rémunérés,
bon du trésor etc.……

 L’élimination des soldes négatifs


Elle s’opère grâce à la mise en place de plusieurs solutions possibles :
 La mobilisation des titres créances négociables (certificat de dépôt, etc.
……
 L’obtention de crédit interbancaire (emprunt auprès d’autres banques).
Naturellement les résultats obtenus ne peuvent être qu’approximatifs, ils
donnent simplement des ordres de grandeur et permettent de préparer les
décisions qui devraient être prises le moment venu. Le document
prévisionnel qui résulte de ces opérations est appelé plan de trésorerie ou
échéancier.

2/ Situation de trésorerie
Comme son nom l’indique, la situation de trésorerie est l’image du jour de
l’ensemble des liquidités disponibles chez un établissement pour faire face à
ces engagements. Elle est conçue à partir des différents soldes de trésorerie
de l’établissement dans un tableau de suivi quotidien. La situation doit
prendre en compte la position du compte ordinaire de l’établissement à la
Banque Centrale (BCEAO) et chez tous les correspondants de l’établissement
et bien évidemment le solde des encaisses.

La banque centrale (BCEAO) joue un rôle essentiel dans les transferts de


fonds entre banques. En tant que « banquebanque des banques »,
banques la banque
centrale est un point de passage obligé lors de tout échange de fonds entre 2
banques du même pays. Tout transfert de fonds entre une banque A et une
banque B, résidentes dans le même pays, a pour effet de débiter le compte
de la banque A en banque centrale (à la BCEAO c’est le compte de
règlement), au profit du compte de la banque B. La Banque Centrale est

Promotion : 2003-2007 15
Mémoire de fin de cycle

donc un correspondant obligé dans la monnaie locale de toutes les banques


résidentes.

Les avoirs en dépôt à la Banque Centrale sont reflétés dans la comptabilité


de la banque, par un compte NOSTRO,
NOSTRO au même titre que les avoirs en dépôt
chez tous les autres correspondants.

La situation de trésorerie doit aussi prendre en compte les données de


l’échéancier ou plan de trésorerie à leurs dates de dénouement précise. Elle
permet d’effectuer la position pour mieux gérer le risque du taux d’intérêt et
d’autres risques se présentant aucour de la gestion de liquidité.

La situation de trésorerie, établie journellement, permet de dégager par


déduction, le « besoin de liquidité » ou « l’excèdent de liquidité ». L’évolution
de ce chiffre peut être une indication précieuse pour la Direction Générale.
La position de la trésorerie courante se calcule comme indiquer ci-après :

RESSOURCES DE TRESORERIE – EMPLOIS DE TRESORERIE = TRESORERIE


COURANTE

Section 2 : LES FINANCEMENTS ET LES PLACEMENTS A


COURT TERME

Le trésorier s’efforce de prévoir au mieux ses besoins de financement et ses


opportunités de placement. S’il les connaît tardivement il ne peut pas
optimiser les coûts ou les rémunérations. Ainsi plus la prévision réalisée
sera de bonne qualité, meilleures seront les solutions envisagées dans une
logique d’optimisation.
Actuellement il existe deux grands marchés dans la zone UEMOA, c’est le
marché monétaire et le marché obligataire. Le marché monétaire est
constitué du marché interbancaire et du marché des titres de créances
négociables.

I. LE MARCHE MONETAIRE DE L’UEMOA.

Institué depuis le 1er juillet 1975, Le marché monétaire de l’UMOA a pour


principal objectif de promouvoir la mobilisation de l’épargne intérieure et de
favoriser le maintien et le recyclage optimal des ressources dans l’Union. Il
s’agit à l’origine d’un marché mixte, regroupant à la fois les offreurs et les
demandeurs de ressources et comportant trois guichets, à un jours, un mois
et trois mois.

En octobre 1993, le marché monétaire de l’Union a été rénové et


actuellement il se déroule par voies d’adjudications ouvertes.

Promotion : 2003-2007 16
Mémoire de fin de cycle

A/ Présentation :

En 1991 : Instauration des « Accords de classement » qui constituent le 1 er


instrument moderne d’encadrement du crédit.
En 1993 :
 Mise en place d’un dispositif basé sur l’utilisation du taux d’intérêt
comme instrument essentiel de la politique monétaire,
 Organisation d’enchères régionales (Adjudications mixtes) ;
 Instauration de « Réserves Obligatoires » qui constituent le 2ème
instrument moderne d’encadrement du crédit.
En 1996 :
- Institution d’une politique « d’Open Market » soutenue par des T.C.N
(titres de créances négociables) ;
- Assouplissement des critères d’Accord de Classement ;
- De l’adjudication mixte au profit de cotations spécifiques (pour offreurs ou
pour demandeurs) ;
En 2000 : Nouveau dispositif prudentiel (Arrête du 17/06/1999 du conseil
des ministres de l’UEMOA).
SOURCE: www.bceao.int
 Ratio COOKE : Fonds Propre Effectif/Risque= 8% minimum,
 Couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources
stables = 75% minimum,
 Structure du portefeuille = 60% minimum.
En 2001 : Création d’un nouveau marché spécifique des titres de la dette
publique (Bons et obligation du trésor).
En 2004/2005 : Inspiration du « nouvel Accord de capital de Bâle sur les
Fonds Propres » déjà opérationnel en occident.
Reforme des systèmes et moyens de paiement
 RTGS ou STAR/UEMOA (système de Transferts Automatisés et de
Règlement) : opérationnel depuis le 25 juin 2004,
 SICA (Système Interbancaire de Compensation Automatisé) :
opérationnelle depuis le 03 août 2006,
 etc.
Remarque : le grand marché régional de l’UEMOA de plus en plus ouvert au
système RTGS ou (STAR), permet aux établissements de crédit de reculer
rapidement leurs excédents de trésorerie sur tout le territoire de l’Union et à
mobiliser les ressources de même nature pour leurs besoins ponctuels ou à
court terme.
Sont admis sur le marché des enchères en tant qu’offreurs, les Banques, y
compris la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), les Caisses
d’épargne, les Sociétés de Capital Risque ou de Caution Mutuelle ayant

Promotion : 2003-2007 17
Mémoire de fin de cycle

statut d’établissement financier, tous organismes financiers préalablement


agréés par l’institut d’émission.

Peuvent participer aux enchères en tant que demandeurs, les Banques, y


compris la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), les
établissements de crédit-bail, les établissements de financement de ventes à
crédit et le trésor public, dans la limite de ses obligations cautionnées
bénéficiant d’un accord de classement.
La Banque Centrale participe éventuellement au Marché des Enchères
Régionales, afin d’y injecter des ressources ou d’en absorber, selon les
objectifs de la politique monétaire.

Les opérations sont centralisées pour toute l’UEMOA et la Banque Centrale


sert d’interface entre les offreurs et les demandeurs. Elle garantit la bonne
fin des opérations. Les enchères sont organisées suivant le principe de
l’adjudication à la « hollandaise » dans lequel les taux proposés par chaque
intervenant leur sont effectivement appliqués sur les soumissions retenues.

La Banque Centrale a également adopté les techniques de réescompte et de


pensions comme principales procédures des avances sur le marché
monétaire, en remplacement de la procédure des avances garanties.

SOURCE: www.bceao.int
Par ailleurs, dans le but de promouvoir les émissions de titres nécessaires à
la mise en oeuvre de la politique "d’open-market" et au développement du
marché interbancaire, il a été mis en place un cadre réglementaire régissant
les conditions d'émission de titres de créances négociables. Les émetteurs
sont la Banque Centrale, les trésors nationaux, les établissements de crédit,
les institutions financières régionales et les grandes entreprises.

B/ Le marché interbancaire  :
(5)

Le Marché Interbancaire est l’un des principaux instruments disponibles


pour les Banques, leur permettant de satisfaire leurs besoins de trésorerie
ou de placer leurs excédents de ressources. Les opérations sur ce marché ne
sont pas réglementées et les intervenants sont seulement tenus d'informer à
posteriori la Banque Centrale.
Les principales caractéristiques du marché interbancaire sont les suivantes :

1. Forme des opérations


Les transactions interbancaires sont des opérations de gré à gré, conclues le
plus souvent sur l’initiative des emprunteurs. La situation du marché des
capitaux à court terme de l'Union est globalement excédentaire.

2. Procédures de négociation
Les prêts sont généralement conclus au téléphone, puis impérativement
confirmés par télex testé ou lettre signés par des mandataires habilités.

Promotion : 2003-2007 18
Mémoire de fin de cycle

Les négociations (directement ou librement menées entre les parties sans


aucune intermédiation), portent sur le montant de l'emprunt/prêt, le taux
d'intérêt, la date de valeur et l'échéance.
Les règlements s'effectuent le plus souvent via la Banque Centrale. L'aspect
"Risque" est extrêmement important et ces opérations ne peuvent être
décidées qu'au plus haut niveau de la hiérarchie de la Banque Centrale.

3.Matérialisation des opérations

Les opérations sont essentiellement matérialisées par des échanges de


correspondance entre les parties, surtout pour les prêts/emprunts de courte
durée n'excédant pas un mois. Pour les prêts/emprunts d'échéance plus
longue, des conventions sont parfois signées entre les parties.

4.Garanties
Les prêts sont en général effectués en blanc, sans aucune garantie. Les
opérations sont à priori basées sur la confiance. La crédibilité et la situation
financière de l'emprunteur sont également prises en compte, de même que
les risques-pays et les risques systémiques.

SOURCE: www.bceao.int
(5) Le marché interbancaire est le marché sur lequel les banques échangent entre elles des actifs
financiers et les financiers empruntent ou prêtent à court terme, et où également la banque centrale
intervient pour apporter ou reprendre de la liquidité 
Toutefois, dans certaines situations spécifiques, le prêteur peut exiger une
garantie de la maison mère de l'emprunteur, généralement sous la forme
d'une lettre de confort ou d'intention forte. Par ailleurs, s'agissant des
Banques locales, certains prêteurs exigent des emprunteurs un bon de
virement tiré sur leur compte courant dans les livres de la Banque Centrale,
en guise de garantie de prêt. D'autres prêteurs ont recours à l'endossement à
leur nom de billets à ordre négociables émis par des entreprises locales de
premier ordre ou réclament le justificatif d'un placement sur le Marché
Monétaire de l'UEMOA ou encore la détention de Titres d'Etat.

En l'absence de garanties tangibles, les prêts sont souvent octroyés à


l'intérieur des même groupes bancaires, à des partenaires de longue date ou
à des établissements bancaires de premier rang.

5. Durée des prêts


Les prêts interbancaires sont contractés pour des maturités variées allant de
un jour à deux ans, voire plus dans le cadre des opérations intra-groupe.

6. Rémunération
Les taux d'intérêt sont librement négociés entre les parties. Ils sont
généralement indexés sur les conditions en vigueur sur le Marché Monétaire
par voie d'adjudication animée par l'Institut d'émission, en particulier sur le
taux moyen mensuel publié par la Banque Centrale.

Promotion : 2003-2007 19
Mémoire de fin de cycle

Les taux du marché interbancaire sont en général inférieurs aux taux


appliqués aux refinancements de la Banque Centrale, conférant aux
ressources de cette dernière un caractère d'appoint.

C/ Guichets permanents de refinancement de la Banque


centrale
Conformément aux dispositions de l'article 10 de ses statuts, la Banque
Centrale peut escompter ou prendre en pension aux Banques et
établissements financiers installés dans l'UEMOA, les effets et titres
représentatifs de créances sur les Etats de l'UEMOA ainsi que les entreprises
domiciliées dans l'Union.

Toutefois, en raison du caractère de ressources d'appoint de la monnaie


centrale et conformément au principe de l'incertitude de refinancement, la
détention d'effets ou titres répondant aux conditions exigées ne donne pas
droit automatiquement aux concours monétaires.
L'admissibilité des valeurs dans le portefeuille de la Banque Centrale obéit à
des conditions de qualité, de durée, de quotité et de valorisation.

SOURCE: www.bceao.int
1. Qualité des valeurs
Les effets et titres admissibles au refinancement doivent être garantis par
deux signatures notoirement solvables, celle du cédant et celle du signataire
de l'effet ou de l'émetteur du titre.

2. Durée des créances et des valeurs mobilisables


Pour être admissibles au refinancement de la Banque Centrale, les effets et
titres doivent être représentatifs de créances :

 à court terme, d'une durée de deux ans au plus;


 à moyen terme, d'une durée comprise entre deux et dix ans;
 à long terme, n'ayant plus que quinze ans à courir.

Par ailleurs, la durée de vie résiduelle doit être de douze mois au maximum
s'agissant des effets et titre privés et de quinze ans au maximum pour les
effets et titres publics.

3. Quotité et valorisation
La part mobilisable des crédits est fixée à 90% du montant de l'encours et
l'effet représentatif de la créance est pris à sa valeur nominale.

Promotion : 2003-2007 20
Mémoire de fin de cycle

S'agissant de titres, la quotité mobilisable est fixée à 90% dans les


conditions de valorisation ci-après :

 Valeur nominale des titres pour les titres à intérêts post-comptés;


 Prix d'émission des titres pour les titres à intérêts précomptés.
Au total, les valeurs admissibles au refinancement de l'Institut d'Emission
sont constituées des valeurs suivantes :

 Effets privés et publics,


 Bons de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO),
 Bons du trésor,
 Titres d'Etat,
 Billets de trésorerie,
 Certificats de dépôts,
 Bons des établissements financiers,
 Bons des institutions financières régionales (BOAD notamment).
Tous autres titres garantis par l'Etat ou rendus éligibles par la Banque
Centrale après décision du conseil d'Administration.
SOURCE: www.bceao.int

II. LE MARCHE OBLIGATAIRE 


L'intégration du Marché Financier Régional a connu une avancée
significative avec la mise en place effective, depuis septembre 1998, d'une
Bourse commune à l'ensemble des pays de l'UEMOA, la Bourse Régionale
des Valeurs Mobilières (BRVM), dont le siège est à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Ce siège est relié à des Antennes Nationales de la Bourse (ANB) par un
système de centralisation en temps réel des ordres de transaction et de
diffusion des données relatives à la cotation des titres.
Dans cette optique, l'organisation de l'appel public à l'épargne d'une part,
l'habilitation et le contrôle des intervenants du Marché Financier Régional
d'autre part, sont du ressort d'un Organe de l'UEMOA, le Conseil Régional de
l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), créé et régi par la
Convention du 3 juillet 1996.

 Au titre de ses attributions, le Conseil Régional :

- Octroie un visa à tout appel public à l'épargne.


- Assure les relations publiques de la Bourse Régionale et du dépositaire
Centrale/Banque de Règlement avec les tiers sur le plan national ; de
diffuser les informations du marché ;
- Assiste les sociétés de gestion et intermédiation et les autres intervenants
du marché (ACTIBOURSE dans le Groupe BOA),
- Organise la promotion locale du Marché Financier Régional.

Promotion : 2003-2007 21
Mémoire de fin de cycle

La Bourse Régionale est dotée de deux compartiments pour les actions


dénommés : premier compartiment et deuxième compartiment, et d'un
compartiment pour les emprunts obligataires.
Les conditions à remplir par une société pour son introduction sur le marché
boursier varient selon les compartiments.

A/ Premier compartiment

Est admissible au Premier Compartiment de la cote régionale, tout titre de


capital répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière de plus de 500 millions de FCFA


- avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des trois
dernières années de 3% ;

- présenter 5 années de comptes certifiés ;

- s'engager à signer un contrat d'animation de marché prévoyant une


cotation ou une indication de cours lors des séances dont la fréquence est
précisée par Instruction de la Bourse Régionale ;

- diffuser dans le public au moins 20% de son capital, dès l'introduction en


bourse ;

- s'engager à publier au BOC des estimations semestrielles de chiffre


d'affaires et de tendance de résultats.

Les valeurs rattachées à ces titres de capital sont également éligibles au


Premier Compartiment.

B/ Second compartiment

Est admissible au Second Compartiment de la cote régionale tout titre de


capital répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière de plus de 200 millions de FCFA ;


- présenter 2 années de comptes certifiés ;

- s'engager à signer un contrat d'animation de marché prévoyant une


cotation ou une indication de cours dont la fréquence est précisée par
Instruction de la Bourse Régionale ;

- s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de son capital dans un


délai de deux ans ou 15% en cas d'introduction par augmentation de
capital.

Les valeurs rattachées à ces titres de capitaux sont également éligibles au


Second Compartiment.

Promotion : 2003-2007 22
Mémoire de fin de cycle

Est admissible au Compartiment obligataire de la cote régionale tout titre de


capital répondant aux conditions suivantes :

Nombre minimal de titres à l'émission :

- 25 000 titres ;
- Valeur minimale de l'émission : 500 millions de francs CFA.

Malheureusement, en Zone UEMOA, le Marché Obligataire demeure limité


dans la mesure où les émissions nouvelles de qualité sont plutôt rares.

III. LES FINANCEMENTS A COURT TERME


Le dispositif de gestion de la monnaie et du crédit de la Banque Centrale
comprend trois volets essentiels : le marché monétaire par voie d'appel
d'offres (voir marché monétaire), le système des réserves obligatoires qui a
été abordé un peu plus haut et les procédures permanentes de
refinancement constituées des guichets de réescompte et de pension.

A/ Procédure de réescompte

1. Définition du réescompte
Le réescompte est l'opération par laquelle un Etablissement de crédit cède, à
son initiative, à la Banque Centrale, de manière définitive et en pleine
propriété, des effets ou des titres de créances pour une valeur de
mobilisation telle que déterminée précédemment, diminuée des intérêts
facturés au taux d'escompte de la Banque Centrale. Pendant toute la durée
du réescompte et jusqu'à son dénouement, la garantie de remboursement du
cédant suit les titres et effets cédés à la Banque Centrale.
Les concours au titre du réescompte sont mis en place en principe jusqu'à
l'échéance de l'effet ou du titre réescompté. Toutefois, le cédant dispose de la
faculté de procéder à un dénouement anticipé.

N.B. : Le réescompte est utilisé par les Banques pour couvrir leurs besoins
de liquidité sur une longue période (maximum 360 jours).

2. Traitement des valeurs au réescompte


Toutes les valeurs admissibles au portefeuille de la Banque Centrale peuvent
être prises au réescompte à condition d'avoir une durée de 5 jours au moins.
Elles doivent être livrées à la Banque Centrale. Ainsi, les effets et titres
matérialisés doivent être effectivement remis et endossés à l'ordre de la
Banque Centrale avec la mention "valeur en compte".
Lorsqu'ils sont dématérialisés, les titres, tenus en compte à la Banque
Centrale ou auprès d'un dépositaire central ou d'un teneur de compte agréé

Promotion : 2003-2007 23
Mémoire de fin de cycle

par la Banque Centrale, doivent être virés à un compte titre de l'Institut


d'Emission.
Les agios précomptés sont calculés au prorata du nombre de jours à courir,
de la date de valeur du réescompte à celle de l'échéance. Tout effet ou titre
escompté donne lieu à la perception d'un minimum de 10 jours d'agios. En
cas de dénouement anticipé, il est procédé à une restitution des agios
perçus, avec toutefois un minimum de perception effective de 10 jours, sauf
en cas de retrait de l'effet à l'initiative de la Banque Centrale.
Cinq jours avant l'échéance, l'effet ou le titre est remis au cédant pour
encaissement. A l'échéance, la Banque Centrale débite d'office le compte
courant ordinaire du cédant auprès d'elle, du montant des concours
consentis par elle.

B/ Procédure de pension

1. Définition de la pension
 
La pension est l'opération par laquelle une Banque primaire cède à la
Banque Centrale, de manière temporaire mais en pleine propriété, des titres
de créance ou effets, pour une valeur de mobilisation déterminée comme
décrit précédemment, et par laquelle les deux parties s'engagent, l'une à
rétrocéder les titres ou effets concernés, l'autre à les reprendre pour le prix
de cession, augmenté des intérêts calculés au taux de la pension.
Le cédant n'est pas tenu de préciser à l'avance la durée de l'emprunt qu'il
souhaite contracter au titre de la pension qui ne peut toutefois excéder 30
jours renouvelables. Le montant brut lui est versé.

2. Traitement des valeurs prises en pension


Toutes les valeurs susceptibles d'être réescomptées peuvent être prises en
pension. Les valeurs déposées en pension doivent être endossées en blanc
par les établissements remettants. Aucune griffe ou mention pouvant
témoigner de leur passage à la Banque Centrale ne doit y figurer.

Les opérations au guichet de la pension s'effectuent au taux de la pension de


la Banque Centrale. La durée de la pension est de un jour au moins et de
trente jours au plus. Les agios sont calculés au prorata temporis à la date du
dénouement de la pension.

N.B. Ces opérations sont décrites principalement à titre d'information car


elles revêtent un caractère exceptionnel, la Banque Centrale refusant
quasi-systématiquement tout accord de classement selon le principe
d'incertitude du refinancement.

IV. LES PLACEMENTS A COURTS TERMES

Promotion : 2003-2007 24
Mémoire de fin de cycle

Un Etablissement peut dégager des excédents de trésorerie. Il faut trouver


les placements adaptés à la durée des excédents. Depuis quelques années
les possibilités de placement pour le trésorier ont connu de véritable
explosion : la création des TCN, les titres de placement ……

A/ Critères de choix des placements


L’établissement doit définir au préalable, quel niveau de risque elle est
disposée à prendre et par conséquent à quel niveau de rendement elle se
limite. Il s’assigne ainsi un couple rentabilité/risque admissible.

1. La rentabilité
Elle dépend non seulement des intérêts perçus mais des plus values. Le
rendement des placements n’est souvent connu qu’a posteriori ce qui rend
aléatoire le choix du meilleur placement.

2. La sécurité
Les placements en action et dans une moindre mesure en obligations
présentent un risque de moins value (risque en capital) alors que les
placements en titres de créances négociables offrent une meilleure sécurité.

B/ Les différentes formes de placement sur le marché


1. Le dépôt à terme 
Il consiste en un dépôt de fonds sur un compte spécial, pour une durée
d’au moins un mois, à l’aide d’une lettre de blocage. Le taux de
rémunération est fixé librement par un accord entre partenaires, pour les
placements supérieurs à un mois de blocage.

2. Les valeurs mobilières 


Les VM sont des titres réunissant les trois caractéristiques suivantes :

 elles sont négociables,


 confèrent des droits identiques par catégorie,
 sont cotées ou susceptibles de l’être.
Les VM sont dématérialisées c’est à dire inscrites en compte. Il existe
différents placements en VM :
 Placement en actions : l’action est un titre qui constate le droit de
l’associé dans une société. Présentant des risques, c’est un titre de
propriété.

 Placement en obligations : c’est un titre de créance négociable


d’intérêt fixe ou variable. Il est peu risqué, mais existe un risque de
taux.

Promotion : 2003-2007 25
Mémoire de fin de cycle

 Opération de réméré et de pension livrée : sont des opérations


d’échange temporaire de titres contre espèces. Elles diffèrent par leur
base juridique. La vente ferme de titres assortis d’une faculté de
rachat. La pension livrée avec un transfert d’échange simultané de
titres et de liquidité donne un transfert de propriété à celui qui prend
en pension. Une vente a réméré est une vente comptant une option de
rachat, après un certain délai, à un prix initialement fixé. Dans la
pratique, les ventes à réméré concernent des obligations ou des TCN. Il
en existe plusieurs type : à taux fixe, à taux variable avec date de
sortie connue ou inconnue.

3. Les titres de créances négociables :


Bon du trésor négociable : c’est un titre à court terme qui est émit par le
trésor et représente une créance sur l’Etat. Son taux d’intérêt est
progressif et dépend de la durée de la conservation du bon.
Les billets de trésorerie, sont d'une durée d’un jour à un an. Il est
généralement émis par les entreprises qui sont en phase de besoin de
trésorerie.
Les certificats de dépôt, émis par les banques.

4. Les placements en devise

Ils sont souvent utilisés pour se prémunir contre les risques de change.
Ils se font sous forme de blocage de devise ou encore sous forme
d’obligations en monnaies étrangères.

En conclusion, nous pouvons dire que les financements ou les


placements à courts termes sont utilisés par le trésorier pour la gestion
de la trésorerie. Ainsi un déficit de trésorerie peut être compensé par un
refinancement à court terme sur le marché monétaire. Un excédent de
trésorerie réalisé par l’établissement peut faire l’objet d’un placement à
court terme.

Le chapitre suivant portera sur la gestion de la trésorerie devises. En


section 1 nous allons mettre l’accent sur le marché des changes et les
principales activités menées par le cambiste. La section 2 sera consacrée
à la gestion de la trésorerie devises.

Chapitre 2 : LA GESTION DE LA TRESORERIE DEVISES

A l'occasion du règlement des transactions effectuées entre partenaires


commerciaux et financiers internationaux, il est de coutume de mettre en
oeuvre un certain nombre de diligences visant à convertir une monnaie en
une autre ; c’est à dire échange de deux devises ; par exemple, un

Promotion : 2003-2007 26
Mémoire de fin de cycle

importateur malien qui doit régler une facture établie par un vendeur
américain devra se procurer des dollars par l'intermédiaire de sa banque
avant d'envisager le paiement de la somme due. Cette contrainte donnera
naissance à une opération en vertu de laquelle, la banque indiquée achètera
la devise considérée auprès d'une autre banque et à un certain prix (cours)
en lui cédant la contre valeur dans sa monnaie locale du montant fixé. Cette
technique en apparence complexe est appelée « opération de change » et
est pratiquée par la plupart des grandes banques internationales, par
l'intermédiaire de leurs cambistes. En général, l'activité de change est
concentrée sur quatre devises « principales » traitées contre le dollar
américain : « l’EUR, le JPY, la GBP et le CHF» (6)  et ce dans un
environnement parfaitement structuré, permettant aux acteurs d'interagir de
façon efficace et d'aboutir à la bonne fin des opérations : c'est le marché
des changes.

(6) USD : dollar américain ; CAD : dollar canadien ; CHF : franc suisse ; GBP : livre sterling ; JPY :
yen japonais ; EUR : euro

Section 1 : MARCHE DES CHANGES

Le marché international des changes est un marché non localisé permettant


d'assurer la confrontation des offres et des demandes de devises et de
déterminer le cours de chacune d'elles en monnaie nationale.

Promotion : 2003-2007 27
Mémoire de fin de cycle

Plus de 3 000 milliard de Dollars, c'est le montant quotidien échangé sur


ce marché, tous produits confondus, c'est à dire aussi bien pour le change
classique que pour les produits dérivés (swap de change, option de
change...). Pour ce volume, signalons que le montant annuel des échanges
de biens et services est de 4 300 milliards de Dollars.
Précédemment indiqué, le marché des changes est le lieu de confrontation
des offres et des demandes (achats/ventes) de devises, c'est à dire des
moyens de paiement des différents pays. Comme sur tout marché, la
rencontre de l'offre et de la demande des différentes monnaies permet de
fixer le prix d'une des devises par rapport à l'autre, c'est à dire son cours de
change. Ce marché comprend le change au comptant mais également le
change à terme et implique donc un accès aux opérations de « trésorerie »
(prêt / emprunt) en devise ou en monnaie nationale. Ce marché mondial,
qui est essentiellement interbancaire, est le deuxième marché financier de la
planète en termes de volume globale, derrière celui des taux d'intérêt ; c'est
néanmoins le plus liquide et le plus profond en terme de produits traités et
d'intervenants.
Son volume quotidien était en 2004 de 1 900 milliards de dollars US, soit :

 600 milliards en transactions au comptant et

 1 300 milliards en transactions à terme


Quasi-uniquement en transactions de gré à gré, selon l'étude triennale de la
banque des règlements internationaux (BRI), les transactions en volume
étaient :
- Pour 53% entre banque (interbancaire),
- Pour 23% entre une banque et un gestionnaire de fonds (FCP, SICAV,
SICAR...) ou une institution financière non bancaire (Banque d'affaire,
Société de factoring ou de Leasing international)
- Et enfin pour 14% entre une banque et une entreprise non- financière.
Ainsi sur ce marché, les monnaies flottent les unes par rapport aux autres et
leurs cours sont fixés de façon libre. En réalité, les banques n'interviennent
pas directement sur ce marché mais le font par le truchement de
leurs cambistes. En premier lieu, un Cambiste doit satisfaire les demandes
de cours émanant de diverses contreparties. Celles-ci peuvent être des
clients, d'autres Banques voire des services internes à la Banque. Ceci bien
entendu en accord avec les diverses réglementations et sous réserve des
autorisations suffisantes. Selon la politique de l'établissement qui l'emploie,
le Cambiste (7) adopte différents comportements.

(7) A l'origine, un Cambiste (de cambiaire = change) est un opérateur chargé de vendre et d'acheter
des devises en essayant, si possible, d'en dégager un bénéfice. Ceci n'a été rendu possible qu'à partir
du moment où les monnaies sont devenues convertibles entre elles.

Pour plus d'informations sur les cambistes voir www.cambiste.info

I. LES PRINCIPALES ACTIVITES DU MARCHE DES CHANGES

Promotion : 2003-2007 28
Mémoire de fin de cycle

  A/ Couverture :

La couverture contre le risque de change, correspond à l'essence même du


marché des changes. Cette opération s'adresse principalement aux banques,
aux institutions financières et aux entreprises. Elle correspond au transfert
sur le marché d'un risque que l'on ne souhaite plus assumer.

B/ Spéculation:

La spéculation à la hausse consiste à acheter un bien dont la valeur doit


s'apprécier dans le temps. L'opérateur espère réaliser un profit en revendant
le bien à un prix supérieur au prix d'achat. La spéculation à la baisse
consiste, à l'inverse, à vendre le bien s'il doit se déprécier. L’opérateur espère
alors réaliser un profit en rachetant le bien à un prix inférieur à son prix de
vente. Le jeu est de ce fait l'élément fondamental du comportement humain
et le marché est un moyen de satisfaction très attractif.

On spécule sur le marché des changes dans le but d'obtenir une plus-value,
on peut distinguer  divers profils selon la durée de la prise de risque :

- les scalpers : effectuent des allers-retours très rapides (quelques


minutes) ;

- les days-todays traders : qui débouchent leurs positions en fin de


journée;

- les long term traders : travaillent sur des horizons plus lointains.

Ce sont des individus qui gèrent des portefeuilles d'actifs et qui sont
constamment à la recherche de la maximisation du couple
« rendement/risque ». Dans le cas général, cette hypothèse est exacte, mais
ces derniers prennent également des positions à terme afin de réduire le
risque total du portefeuille.

C/ L'arbitrage :

Technique consistant à repérer les imperfections de toute nature du marché


(mauvaise propagation, désinformations, réglementations) et d'en tirer profit
sans aucune prise de risque.

D/ Le Market Making:

Un market maker (8), ou « teneur de marché », est une entreprise,


généralement une banque d’investissement ou une personne qui, sur le
marché des changes, fournit constamment, soit uniquement à sa clientèle,
soit, dans certains cas, à l'ensemble du marché, y compris donc à ses
concurrents, des prix à l'achat (bid) (10) et à la vente (ask) (11). On dit aussi
qu'il « cote » les devises.

Promotion : 2003-2007 29
Mémoire de fin de cycle

En principe, le market maker cherche à capter une partie de la différence


entre ses deux prix, on parle de spread ou de « fourchette », puisque :

· Quelqu’un qui voudra vendre, le fera sur le bid du market maker,

· Et, à l'inverse, un autre qui voudra acheter, le fera sur son offre.

Si ces deux opérations ont lieu alors que le marché n'a pas bougé, le market
maker empoche l'écart de prix. Cela est néanmoins rarissime.

(8) Market-maker : un opérateur est market-maker s'il cote, et indique des prix au marché
Ask et Bid : la cotation émise par un opérateur comporte deux prix : le plus bas est le prix d'achat, le
plus élevé le prix de vente. (10) Le "bid" est le prix d'achat. (11) Le ‘’ask’’ est le prix de vente.
Spot : 1) synonyme de comptant 2) si J est le jour courant, le spot désigne le jour J + 2

Le spéculateur prend dans ses livres une position opposée à celle de sa


contrepartie : elle est longue face aux court et courte face aux longs. Si
l'opérateur gagne de l'argent, il perd d'autant.

Comme stipulé précédemment Le marché des changes est scindé en deux


grands compartiments spécifiques aux opérations qui y sont traitées,  ce
sont :

o le marché des changes au comptant (SPOT)

o le marché des changes à terme

II. LE MARCHE DES CHANGES AU COMPTANT

Le marché au comptant ou spot est essentiellement un marché


interbancaire, continu, non localisé, et de gré à gré:

- interbancaire parceque les banques commerciales sont les acteurs


privilégiés de ce marché,

- continu parce que les devises librement convertibles sont cotées 24H/24,

- de gré à gré car les deux intermédiaires négocient librement les cours de
change ainsi que les montants des transactions.

Les échanges sont réalisés par mouvements sur des comptes bancaires. Ces
mouvements sont rendus possibles par le fait que les banques d'un pays
possèdent un compte dans les banques des autres pays, appelé compte
NOSTRI, qui est libellé dans la devise du pays d'accueil. Les opérations de
change sont dites « change transfert » par opposition au « change manuel »
destiner aux transactions sur les billets. On constate donc que
« physiquement » chaque devise reste dans son pays d'origine et n'est
déplacée que de compte bancaire en compte bancaire.

Promotion : 2003-2007 30
Mémoire de fin de cycle

L'exemple ci-dessous illustre l'échange de flux espèces dans le cas d'un


achat de 1 million d'Euros contre dollar.

FIGURE1: CHANGE AU COMPTANT 1 MILLION EUR/USD

III. LE MARCHE DES CHANGES A TERME

Le change à terme est un échange de 2 devises à une date To (la date de


valeur) et un cours (cours à terme) négocié. Ce type de contrat permet de
fixer à l'avance un cours entre 2 devises, et donc de se couvrir contre le
risque de change. Par exemple:

· Une grande entreprise française a vendu au Japon une importante quantité


de marchandises pour un montant de 1 million d'euros. Compte tenu des
délais de fabrication et de livraison, le règlement interviendra dans 1 an et
sera effectué dans la devise du client, c'est à dire le Yen.

· Notre exportateur va donc recevoir dans un an un certain montant en Yen


qu'il devra céder au cours du moment.

· Ce cours n'étant pas connu à la mise en place de la transaction, on dit que


l'exportateur est en risque de change.

En effet, supposons que le cours EUR/JPY à la signature de la transaction


soit de 100. La facture sera établie pour 100 millions de Yens qui une fois
convertis donneraient bien 1 million d'Euros. Si, malheureusement, la parité
(le cours) Euro contre Yen monte et qu'elle s'établit dans un an à 120, les
100 millions de JPY ne représenteront plus que 833 333 EUR. C'est
pourquoi notre exportateur à besoin de connaître précisément le cours
auquel il pourra céder les Yens qu'il recevra, dans un an, en paiement de ses
marchandises. Sa Banque lui fournira ce cours de change à terme, ce qui lui
permettra :

. De s'assurer que les devises reçues donneront bien le montant prévu


en devise nationale (et lui assureront les marges prévues).

Promotion : 2003-2007 31
Mémoire de fin de cycle

. D'établir précisément le montant en Yen de la transaction.

Bien entendu, le risque est le même en cas de baisse du cours pour un


importateur.

Le change à terme est donc une solution destinée à réduire le risque de


change en fixant dès la conclusion de l'opération le cours qui sera appliqué à
l'échéance. Les caractéristiques d'une opération de change à terme se
définissent par rapport à un cours "spot" (cours utilisé pour le change au
comptant) de référence pour les opérations du jour. La différence entre le
cours spot et le cours à terme s'appelle les "points de terme". Quand le cours
à terme est supérieur au cours comptant on parle de « report ». Quand le
cours à terme est inférieur au cours comptant on parle de « déport ».

Mais comment détermine-t-on le cours à terme ?

Les banques disposent d'informations en temps réel sur les cours des
différentes places financières. Ces informations leurs sont fournies en
général par les sources d’informations tel que Reuters, Bloomberg,
Telerate (12)
etc., et concernent les cours spot et les cours à terme allant
d'une semaine à 12 mois, et ce dans les monnaies les plus demandées, USD,
GBP, CAD, EUR, JPY notamment. C'est donc sur la base de ses
informations que les fronts office et les back office des banques prennent
position et exécutent les ordres d'achat ou de vente de devises de leurs
clients exportateurs ou importateurs. In fine, il convient de noter que les
opérations effectuées sur les différents compartiments du marché de
changes (spot, à terme, dérivés) sont nombreuses, diverses et plus
complexes les unes que les autres ; elles font appel aux techniques les plus
sophistiquées en matière de finance de marché, de finance internationale et
de finance d'entreprise, qui n'entrent pas dans le cadre de cette étude.

(12) Reuters est une société multinationale spécialisée dans l'édition de progiciels pour
salles de marchés ; Elle vend des informations financières par exemple taux de change, taux
d'intérêt et offre des services divers aux front office et back office dans le cadre de la gestion
des risques, des offres d'achats de devises ou de prêts en euro-devise ; il est en concurrence
avec Bloombers et Telerate pour plus d'informations voir www.reuters.com

Section 2 : LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE

Une entreprise industrielle, commerciale ou financière est confrontée à


certains risques dès qu’elle intervient sur les marchés extérieurs pour
exporter, importer, investir ou se financer.
Le risque de change est le risque majeur auquel sont confrontées les
entreprises et les institutions financières dans leurs relations
internationales. Les activités commerciales ou financières impliquent un
risque de crédit. Celui-ci correspond à la perte induite par le défaut de la

Promotion : 2003-2007 32
Mémoire de fin de cycle

contrepartie. Ce défaut peut être causé par une faillite, une incapacité
temporaire à honorer les engagements, etc.….
Les entreprises font également face au risque de taux d’intérêt sur les
investissements ainsi que les emprunts et prêts en devise qu’elles réalisent
sur les marchés financiers internationaux.

I. GENERALITE
L’exposition au risque de change affecte toute entreprise ou investisseur
bénéficiant de recettes ou devant effectuer des paiements dans une devise
étrangère et / ou disposant d’actifs (ou d’endettement) en monnaie
étrangère.
Les agents économiques sont ainsi exposés aux conséquences des
mouvements des taux de change sur leurs recettes et leurs règlements
libellés en devises étrangères. Ces fluctuations peuvent être à l’origine de
pertes ou gains de change important.
Dès lors il est nécessaire de cerner l’ampleur du risque de change afin de
choisir l’instrument propre à le couvrir. L’entreprise détenant des recettes en
devises étrangères a une position longue dans cette devise. Elle sera
favorisée dans l’appréciation de cette monnaie, la contrevaleur en devise
locale de ses recettes augmentant avec l’appréciation de la devise étrangère.
En revanche le débiteur en devises étrangères a une position courte sur la
devise étrangère. Il sera pénalisé par l’appréciation de la devise étrangère, la
contrevaleur en monnaie locale en ressortant alourdie.
Un prêteur en devise craint une baisse du cours de la devise dans laquelle
est libellé son prêt. En revanche, l’emprunteur est exposé au risque de
hausse de la devise d’endettement.

II. PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES RISQUES


Face au risque de change, deux attitudes sont possibles :
Soit l’entreprise s’en protège en le gérant : dans ce cas, l’entreprise supporte
un coût lié à la couverture de l’opération. Soit, elle ne couvre pas ce risque et
prend en charge, en toute connaissance de cause les conséquences
financières de ce risque au moment où il se manifeste. Dans le contexte de
volatilité accrue du marché des changes, la gestion du risque revêt d’une
importance particulière. Cette gestion a pour but de minimiser les pertes
susceptibles d’affecter les revenus de l’entreprise, libellés en devises
étrangères.
La gestion de risque de change comprend les principales étapes suivantes :

 La détermination de la position de change : elle s’effectue en identifiant


de façon précise les actifs et passifs exposés au risque (créances et dettes à
court, moyen et long termes). Le calcul doit être fait devise par devise et faire
ressortir la position nette longue et courte par devise.

Promotion : 2003-2007 33
Mémoire de fin de cycle

 L’évaluation du risque globale : elle débute par l’estimation des


paramètres de risque spécifiques à chaque devise constituant la position de
change par rapport à une devise numéraire (généralement choisie égale à la
devise nationale ou la devise dans laquelle les comptes sont libellés).
Cette évaluation se poursuit par le calcul du risque affectant l’exposition
globale, qui est fonction des positions nettes dans chaque devise et des
paramètres de risque.

La banque américaine JP Morgane a développé en 1994 une méthode


d’évaluation du risque qui intègre l’impact des dépendances entre les
différents facteurs de risque du portefeuille. Cette méthode est appelée ‘‘
Value At Risk(13)’’ (VAR) « valeur sous risque ».
La VAR mesure la perte potentielle avec une probabilité fixée et pour un
horizon donné. Ainsi, une VAR de FCFA 10 millions à 5% sur 1 mois
indique qu’il y a une probabilité de 95% que la perte réalisée sur le
portefeuille soit inférieure à FCFA 10 millions.

(13) Pour plus information voir << http://fr.wikipedia.org/wiki/Value_at_risk >>

La mise en œuvre de la couverture :


Connaissant le risque global, l’entreprise peut mettre en place, lorsqu’elle lui
semble justifiée, une technique de couverture aux fins de protection contre le
risque de change.
 Les techniques de couverture les plus utilisées :

- les opérations à terme


- les swaps de change
- les options de change

La couverture du risque ayant un coût, il importe d’évaluer ce coût à l’aune


du risque lui-même.
Par exemple, si le coût de la couverture est de 1%, est-il judicieux de se
couvrir sur une exposition globale pour laquelle le risque est de 0.5% ?

III. LA COUVERTURE A TERME


Les opérations d’exportation et d’importation comportent en effet très
souvent des délais de règlement introduisant un aléa dans le montant de la
monnaie nationale à recevoir ou à payer à terme en contrepartie d’une
quantité de devises étrangères. En se couvrant, l’exportateur comme
l’importateur transmettent le risque auquel ils étaient confrontés à la
banque, contrepartie de l’opération de change à terme.
Comment procède la banque pour gérer le risque de change qui lui a été
transféré ?

Promotion : 2003-2007 34
Mémoire de fin de cycle

Pour se protéger contre le risque de change, la banque dispose de deux


moyens :

Le premier moyen consiste à réaliser des compensations entre les ordres de


vente de devises étrangères des exportateurs souhaitant se protéger contre le
risque de baisse et les ordres d’achat des importateurs désireux de se
prémunir contre le risque de hausse. La compensation ne sera cependant
pas parfaite et la banque se retrouvera à couvrir un risque résiduel.
Le deuxième moyen consiste à réaliser une opération de couverture sur le
marché au comptant. Cette modalité va d’ailleurs permettre à la banque de
déterminer le taux à terme qu’elle propose à l’exportateur comme à
l’importateur.
Pour illustrer la couverture de la banque, partons de l’exemple suivant pour
une opération à trois mois de l’EUR/USD (l’euro considéré comme la devise
numéraire).

 EUR/USD : 1,2120/25
 Taux à 3 mois sur l’euro (%) : 2,20/2,25
 Taux à 3 mois sur le dollar US (%) : 4,10/4,15
Le taux de 2,20% sur l’euro est celui auquel les dépôts sont rémunérés sur
le marché (taux bid), le taux de 2,25% est celui auquel les fonds en euro
sont prêtés sur le marché (taux ask/offered).
Dans le cas de l’exportateur la banque s’engage à acheter des dollars US
pour un montant fixé, à une date future donnée (dans trois mois), et à un
cours connu à l’avance (cours à terme).
La banque s’expose au risque qui lui a été transféré par son client. A son
tour, elle va chercher à évacuer ce risque en procédant comme suit :
- Elle doit livrer des euros contre dollars à une période où le cours comptant
futur est inconnu.
- Elle doit éviter de payer les euros à un prix qui lui occasionnerait des
pertes à l’occasion du déroulement de l’opération. A cette fin, elle doit se
procurer les euros contre dollars au cours au comptant (ce qui évite le
risque), qu’elle va financer par un emprunt en dollar au taux ask (4,15%) à
rembourser dans trois mois avec les dollars cédés par son client.
- Elle va vendre les dollars empruntés contre euros au comptant (1,2125) et
placer ces euros au taux bid (2,20%).
Le taux de change à terme qui en résulte est de :

 Cours à terme =1,2125 + 1,2125*(4,15% - 2,20%)*3/12


= 1,2184 USD/EUR
Ce cours est celui auquel la banque vendrait des euros contre dollars à son
client dans trois mois. Cette formule est déduite de la relation d’arbitrage qui
exprime le cours à terme (CT) en fonction du cours au comptant (C), des
taux d’intérêt de l’euro (i) et du dollar (i*) ainsi que du nombre de jours (N).

Promotion : 2003-2007 35
Mémoire de fin de cycle

 CT vendeur = C vendeur * (1+i* ask. N/360)/(1+ ibid. N/360)


Dans le cas de l’importateur, la banque doit céder des dollars contre l’euros
dans trois mois. Pour éviter tout risque de recevoir des dollars dont la
cession à son client lui occasionnerait des pertes, c’est à dire devoir les
acheter à un cours futur inconnu qui soit supérieur au cours auquel elle les
cède, elle va devoir se procurer les dollars immédiatement. Pour cela, elle va
emprunter des euros au taux ask (2,25%), les céder contre dollars au
comptant (1,2120) et enfin placer ces dollars au taux bid (4,10%).
Le cours de change à terme qui en résulte est de :
 Cours a terme = 1,2120+1,2120.(4,10%-2,25%).3/12
= 1,2176 USD /EURO
Ce cours est celui auquel la banque achèterait des euros contre dollars à son
client dans trois mois.

 CT acheteur = C acheteur. 1+i*bid .N/360)/(1+ i ask .N/360)


En définitive, la couverture à terme permet aux opérateurs d’être
parfaitement immunisés contre le risque de change, sous réserve que les flux
en devise soient connus avec certitudes. Tel est le cas notamment de
l’exportateur à condition que sa créance soit versée en totalité et à bonne
date. La couverture à terme est également parfaite pour l’investisseur qui,
cherchant à tirer profit d’un écart de taux d’intérêt, entreprend une
opération d’arbitrage couverte contre le risque de change. Le montant des
intérêts à recevoir étant connu avec certitude, l’investisseur peut couvrir
aisément le risque de change auquel il est exposé.
Que peut faire l’exportateur qui n’a pas reçu à maturité (3 mois) sa créance
libellée en dollar, alors qu’il s’était engagé vis à vis de sa banque à lui livrer
les dollars. Supposons qu’il ait consenti un délai supplémentaire de 3 mois à
son client.
L’exportateur peut conclure un swap de devise avec sa banque. Par ce
contrat, il va acheter du dollar US au comptant et les revendre dans 3 mois.
L’achat des dollars au comptant va servir à couvrir l’opération à terme
initiale qui dégagerait un gain ou une perte, en fonction de l’évolution des
cours. La revente des dollars à terme a pour but de couvrir le risque de
change sur le flux à recevoir dans 3 mois.
A titre d’exemple, reprenons le cas de l’exportateur qui a conclu avec sa
banque une vente à 3 mois de USD 1.000.000 au cours à terme de 1,2184
USD/EUR. Trois mois après, l’exportateur n’a pas reçu les dollars et décide
de conclure un swap de change de 3 mois avec sa banque, sous les nouvelles
conditions de marché suivantes :

 EUR/USD : 1.2320/25
Les taux d’intérêt sont restés inchangés. L’exportateur va acheter des dollars
à 1,2320 USD/EUR pour couvrir la vente à terme initiale. Il en résulterait
un profit de FCFA 6 millions, découlant de l’évolution défavorable du dollar.

Promotion : 2003-2007 36
Mémoire de fin de cycle

L’exportateur va simultanément conclure une nouvelle vente à terme au


cours à terme :

 Cours à terme = 1,2325 + 1,2325.(4.15%-2.20%).3/12 = 1,2385


Les swaps de change, occupent une part importante des transactions
effectuées quotidiennement sur le marché des changes comme illustré par le
graphique suivant :

FIGURE 2 : Transaction de change en volume mondial Moyenne journalière en milliards USD


(Source : enquête triennale BRI 2004 (14)
)
volume
1000
900
800
Comptant
700
500 Terme sec
400
Swaps cambistes
300
200
100
0

1989 1992 1995 1998 2001 2004


(14) Il s'agit des chiffres révélés (en
avril 2004) par l'étude triennale effectuée auprès de 50 banques de premier rang dans le monde ; les résultats de
cette étude sont disponibles sur le site Internet de la banque de règlements internationaux (BRI) : www.bis.org

L’annexe II du Règlement R09, relatif aux relations financières extérieures


des Etats membres de l’UEMOA, fixe les conditions de constitution des
couvertures de change à terme par les résidents.
Article 18 : les couvertures de change peuvent être constituées par les
résidents en vue de règlements correspondant à l’importation ou à
l’exportation effective de biens et services.
Article 19 : les couvertures de change à terme doivent être constituées dans
la monnaie de règlement prévue au contrat.
Article 20 : la durée du contrat de change à terme ne peut excéder la date
d’exigibilité du paiement de l’importation ou de l’exportation, stipulée dans le
contrat commercial.

IV. LES OPTIONS DE CHANGE


Une option de change c’est un actif financier qui confère à son détenteur
un droit d’acheter ou de vendre une quantité déterminée d’une devise contre
une autre à un prix fixé d’avance, appelé prix d’exercice. Il peut donc s’agir
d’une option d’achat (call) ou d’une option de vente (put).
En contrepartie du droit accordé par l’option, l’acheteur paye immédiatement
à l’émetteur une somme appelée prime, que l’option soit exercée ou non.

Promotion : 2003-2007 37
Mémoire de fin de cycle

Il existe deux types d’options : options américaines et options européennes,


n’ayant aucune relation avec la localisation des marchés.

Les options américaines peuvent être exercées à tout moment pendant leur
durée de vie. Les options européennes ne peuvent être exercées qu’à
l’échéance.
Les options peuvent être négociées de gré à gré sur le marché interbancaire
ou dans le cadre d’un marché standard organisé (part marginale).
En lieu et place de la couverture à terme et des swaps de change, les agents
économiques peuvent recourir au marché des options de change qui
autorisent une protection contre le risque de change sans les priver du
bénéfice d’une évolution favorable qu’ils n’auraient pas anticipée. A
l’échéance, si le cours au comptant est supérieur au prix d’exercice, le
détenteur d’une option de vente aura intérêt à céder ses devises sur le
marché (c’est à dire à abandonner son option) et inversement.
Prenons le cas d’un exportateur européen qui va recevoir USD 1.000.000
dans trois mois. Pour couvrir le risque à la baisse du dollar, il se procure
une option de vente de dollars (option d’achat d’euros), ce qui lui permet
d’échanger ses dollars dans trois mois contre euros.
Supposons que le prix d’exercice soit égal au cours au comptant
(Pe=C=1,2125) et que la prime soit de 2%.
Le montant à régler immédiatement par l’exportateur est de :

 USD 1.000.000*2%/1,2125 USD/EUR= EUR 16.494,85


En cas de dépréciation du dollar (appréciation de l’euro) avec un cours au
comptant passant de 1,2125 à 1,2500, l’exportateur aura intérêt à exercer
son option.
En effet, il obtiendra USD 1.000.000/1,2125 USD/EUR = EUR 824742,27
déduction faite de la prime payée (EUR 16.494,85), le montant net ressort à
EUR 808.247,42. En l’absence de couverture, l’exportateur aurait reçu USD
1.000.000,00/1,25 USD/EUR, soit EUR 800.000,00. Si, au contraire, le
dollar s’apprécie, l’EUR/USD passant de 1,2125 à 1,16, il aura intérêt à
abandonner son option.
En effet, en vendant ses dollars sur le marché, il obtiendrait EUR
862.068,97 déduction faite de la prime payée, le montant net ressort à EUR
845.574,12 le point mort pour l’exportateur est égal à :

 1,2125 – 1,2125*2% = 1,1883


Dès que le cours au comptant passe sous le point mort, l’exportateur réalise
des gains nets. Au-delà, il subit des pertes nettes mais celles-ci ne
dépasseront pas le montant de la prime.

Promotion : 2003-2007 38
Mémoire de fin de cycle

L’option de vente a bien procuré une garantie de change en cas de


dépréciation du dollar. Dans le cas contraire, elle a procuré une opportunité
de gains.
Par comparaison, une couverture à terme est neutre. En tout état de cause,
les dollars seraient cédés au cours à terme (1,2184 USD/EUR).

En conclusion, pour les banques qui ont une activité internationale, le


traitement des actifs et passifs libellé en plusieurs devises complique la
gestion de la liquidité, et ce pour deux raisons. Premièrement, elles sont
souvent moins bien connues des prêteurs et investisseurs sur les marchés
en devises. En cas de préoccupations de marché, concernant en particulier
l’environnement opérationnel national d’une banque, il se peut que ces
prêteurs et investisseurs ne soient pas capables de faire une distinction
entre la rumeur et la réalité aussi bien ni aussi vite que les contreparties en
monnaie nationale. Deuxièmement, en cas de perturbation, il est possible
qu’une banque ne soit pas toujours en mesure de mobiliser de la liquidité en
monnaie nationale pour répondre à des besoins de financement en devises.

La deuxième partie de ce mémoire portera sur la gestion de trésorerie de la


Bank Of Africa –Mali.

DEUXIEME PARTIE :

Promotion : 2003-2007 39
Mémoire de fin de cycle

LA GESTION DE LA TRESORERIE DE
LA BANK OF AFRICA-MALI

La première étape dans la conduite d’une mission est la découverte et la


connaissance de l’entité concernée.

Nous présenterons la Bank Of Africa – Mali dans le chapitre 1.

Dans le chapitre 2, la première section sera consacrée aux procedures de


gestion de la trésorerie de la Bank Of Africa – Mali et enfin nous
consacrerons la section 2 pour déceler les faiblesses liées à la gestion de la
trésorerie et faire nos recommandations pour l’améliorer.

Chapitre 1 : PRESENTATION DE LA BANK OF


AFRICA – MALI

Dans ce chapitre, nous présenterons la BOA-Mali à travers des informations


sur son identité, son historique et son organisation.

Promotion : 2003-2007 40
Mémoire de fin de cycle

Au début des années 1980, le système bancaire des pays d’Afrique


Francophone était confronté à des problèmes liés, d’une part à la présence
des filiales des banques françaises principalement tournées vers le
financement du commerce d’import-export et la satisfaction des besoins
financiers des grandes entreprises et d’autre part, des banques d’Etat
confrontées à d’importants problèmes de gestion fortement dépendantes des
ambitions politiques et pratiquant une stratégie de crédit souvent
hasardeuse.

C’est en réaction à ces faiblesses des structures existantes et grâce à la


volonté et à l’effort conjugué de commerçants et industriels maliens
soucieux de créer une banque privée nationale, à la fois banque des affaires
et commerciale, plus en mesure de répondre à leurs intérêts et à leurs
aspirations, que la Banque Of Africa – Mali a vu le jour, le 20 décembre
1982 juridiquement et ouverte au public le 19 décembre 1983.

La BOA - Mali est la première banque privée malienne à capitaux Africains.


Près de 850 actionnaires, à majorité africaine et appartenant au secteur
privé ont souscrit au capital de la banque, faisant de la BOA une véritable
banque populaire et une expérience unique dans le système bancaire
africain.

Etant la banque mère du Groupe BOA, la BOA – Mali a un capital de 3


milliards de FCFA entièrement privé.

La BOA – Mali dispose d’un réseau d’agences à Sikasso, Koutiala, Kayes,


Koulikoro, de deux caisses avancées à Sadiola et Morila et d’un bureau de
représentation à Paris. A Bamako se trouve le siège plus deux agences de
proximité à Badalabougou et Hippodrome.

Section 1: LA BOA MALI FILIALE DU GROUPE BOA

I. HISTORIQUE

Promotion : 2003-2007 41
Mémoire de fin de cycle

 En 1982 : BOA – Mali a vu le jour, pour une durée de 99 ans


renouvelables sauf dissolution anticipée. La BOA – Mali est créée grâce à
la détermination des investisseurs privés maliens et la constatation des
faiblesses des structures financières maliennes à l’époque sans pour
autant avoir un appui extérieur…Elle fut la première structure du Groupe
BOA.

 En 1983 : Elle a ouvert ses guichets au public, précisément le 19


décembre.

 En 1987 : création de l’agence Sikasso

 En 1988 : création de l’agence Koutiala

 En 1999  plus précisément :

 Le 19 Mai : Entrée dans le nouveau siège de la Banque, dans le


quartier Bozola de Bamako.
 Le 31 Mai : Ouverture d’un Bureau à Sadiola, sur le site de la Mine
d’or exploitée par la SEMOS (Société d’Exploitation des Mines d’Or de
Sadiola).
 Le 4 Octobre : Lancement de la Version 5 du progiciel DELTA BANK.
 Le 9 Octobre : Prises de participations dans deux Sociétés aux
activités connexes à celle de la Banque :
- Assurances Générales du Mali, pour 40 millions de F CFA.
- Fonds de Garantie Hypothécaire du Mali, pour 20 millions de
F CFA.
 Dernier trimestre
Préparation du passage à l’an 2000 avec :
- programme de simulation,
- modification de certains matériels,
- mises en place d’une veille technologique
- Elaboration d’un plan de secours.
 Le Décembre : Changement de Directeur Général

 En 2000  précisément :

 En février : Mise en place d’un nouvel organigramme.


 En Mars : Organisation à Bamako des Rencontres BANK OF AFRICA
réunissant des cadres de l’ensemble du Réseau BANK OF AFRICA.
 En Octobre : Mise en place du Comité d’Audit imposé par la nouvelle
réglementation bancaire.

 En Novembre :
- Mise en place du Guichet Groupe BOA pour traiter les
opérations << FLASH >>.
- Franchissement du seuil des 50 milliards de F CFA pour les
dépôts collectés.

Promotion : 2003-2007 42
Mémoire de fin de cycle

- La BOA-MALI remporte la 1ère coupe de football inter banques


organisée par la BCEAO au Mali

 En 2001 précisément :

 En Mai : Franchissement du seuil des 60 milliards de FCFA des


dépôts de la clientèle.
 En Décembre :
- Adhésion au réseau mondial d’échanges par SWIFT,
- Signature d’une convention avec l’USAID dans le cadre d’une
enveloppe de crédits à affecter au secteur agroalimentaire.

 En 2002  précisément :

 En Avril : Nomination d’un nouveau Directeur Général


 En Mai : Franchissement du seuil des 70 milliards de dépôts de la
clientèle.
 En Juillet : Installation d’une nouvelle version 7 du progiciel central
informatique DELTA.
 En Août : Prise de participation dans le capital de IKATEL (orange
Mali).
 En Décembre : Augmentation de 500 millions de F CFA du capital de
la Banque, porté à 2500 millions de F CFA.

 En 2003 précisément :

 En Avril : Participation à Madagascar aux Rencontres BANK OF


AFRICA 2003 pour les Administrateurs du Réseau.
 En Juin : Ouverture du Bureau de Morila.
 En Septembre :
- Installation de Guichets Automates Bancaires (GAB) à
Bamako.
 En Octobre : Lancement de la carte de retrait SESAME.
 En Décembre : Célébration du 20 ème anniversaire de la BOA-Mali.

 En 2004  précisément :

 En Juillet : Mise en place d’un nouveau service de transfert rapide


d’argent avec la société américaine BHD SERVICE.
 En Septembre : Ouverture de la nouvelle Agence de Paris.

 En 2005  précisément :

 En Mars : Ouverture d’une nouvelle Agence, dans le quartier de


l’Hippodrome, à Bamako.
 En Octobre : Affiliation au réseau international VISA.

 En 2006  précisément :

Promotion : 2003-2007 43
Mémoire de fin de cycle

 En Mai :
- Ouverture d’une nouvelle Agence dans le quartier de
Badalabougou à Bamako.
 En Juin : Première commercialisation des VISA, PROXIMA et LIBRA.
 En Juillet : Mise en service de 3 nouveaux Guichets Automatiques
Bancaires (GAB) à Agences.
 En Août :
- Lancement de B-Web, service de banque en ligne sur
Internet.
- Affiliation au réseau Western Union en tant qu’Agent
Général.
 En Novembre :
- Ouverture d’une nouvelle Agence à Koulikoro, site industriel
situé à 60 Km de Bamako.
- Lancement d’un emprunt obligatoire de 2 milliards de F CFA.
 En Décembre : Franchissement, pour la 1ère fois, des 100 milliards
de FCFA de total de bilan.

Raison Social BANK OF AFRICA – MALI

Forme Juridique Société Anonyme

Siège Social Avenue de la Marne Bozola – Bamako (Mali)

Adresse B.P. 2249 – 418

Téléphone 21 46 72 /221 42 94/221 47 61/270 05 00

Fax 221 46 53/221 65 67

Télex 25 81

E-Mail boadg@boamali.com
II. FICHE TECHNIQUE
Site www.boamali.com

Capital Social 3 000 000 000 FCFA

Identifiant Fiscal N° 0878 000 94 W

Effectif 191
Promotion : 2003-2007 44
Mémoire de fin de cycle

Source: www.boamali.com

Section 2 : DECOUPAGE ORGANISATIONNEL DE LA BANK


OF AFRICA-MALI

La BOA – Mali est une société anonyme dirigée par un conseil


d’Administration comme instance de décision.

Promotion : 2003-2007 45
Mémoire de fin de cycle

Son fonctionnement quotidien est sous la responsabilité d’un Directeur


Général. Six Directions sont rattachées à la Direction Générale, se sont:
 La Direction des Engagements et des Risques

 La Direction des Grandes Entreprises et des Institutionnels

 La Direction du Réseau

 La Direction des services Informatique et Monétique

 La Direction des Opérations

 La Direction Administrative et Comptable

 Direction Générale
Elle assure le management stratégique de la banque. En outre, elle veille à la
coordination des différentes fonctions au sein de la banque. Dans sa
mission, elle est assistée par un secrétariat Général et un conseiller en
matière de contrôle.
Le Directeur Général Adjoint organise, contrôle et valide les travaux de la
Direction du Réseau, des Opérations, Services Informatiques et Monétiques,
des Engagements et des Risques. Il remplace le DG en cas d’absence de ce
dernier. Certains départements ou services sont directement rattachés à la
Direction Générale se sont :

 Le Secrétariat Général auquel se rattache le Secrétariat de Direction.

 Le Conseiller du DG, pour l’assistance du DG.

 Le Contrôle Générale, qui est chargé d’assurer la vérification des


caisses et l’élaboration du tableau de bord mensuel des comptes de la
banque avec pièces à l’Appui.

 Département des Ressources Humaines, elle est chargée de la gestion


d’administrative des dossiers du personnel. Ce département s’occupe
également de la rémunération, de la motivation des salariés, de la gestion
des conflits et de l’étude des besoins en ressources humaines de la banque.

 Le Département des Moyens Généraux , prend en charge le fichier des


immobilisations de la banque, l’approvisionnement en fournitures de
bureau, petits équipements et consommables en énergie (essence, gaz,
oïl….). Il a sous sa responsabilité la gestion des magasins de stockage de
fournitures administrative, petits équipements et des archives.

 Le Service d’Observation de la Concurrence , observe les facteurs


internes et externes pour mener la concurrence de la banque.

Promotion : 2003-2007 46
Mémoire de fin de cycle

 Le Service Contentieux, auquel se rattache le service juridiques,


s’occupe du traitement des dossiers de la clientèle insolvable à travers les
procédures.

 Direction des Engagements et des Risques 


Elle a pour mission la gestion des dossiers de crédit. Elle est divisée en deux
sections :
 Le Secrétariat des Engagements
 Le Service du pré-contentieux

 Direction des Grandes Entreprises et des Institutionnels

Comme son nom l’indique, elle s’occupe de la relation avec la clientèle senior
(entreprises, sociétés, ONG, ambassades, organismes ou organisations
internationaux, etc…). Sont rattachés à cette direction les chargés des
grands compte.

 Direction du Réseau
Elle s’occupe du bon fonctionnement des différentes agences de la banque.
Elle est composée de:
 L’Agence Elite
 L’Agence des particuliers et des petites et moyennes
entreprises
 Les autres Agences de Bamako et celles des provinces

 La Direction des Services Informatiques et monétique


Cette direction a pour mission le paramétrage et la mise à jour des fichiers
de base, l’établissement de planning sur << Demande de travaux >>, la tenue
à jour carnets de bord << Demandes de travaux >>, l’assistance aux
Agences, l’assistances aux utilisateurs de l’outil informatique de la banque,
la création de comptes clients et l’enrichissement de la base de données au
niveau du système d’information, de la monétique et la télécommunication.
Elle comprend:
 Le département des services Informatiques
 Le département Monétique et Gestion des Données

 Direction des Opérations

Elle s’occupe des opérations de rapatriements et de transfert de fonds vers


l’extérieur pour l’approvisionnement des comptes nostri, et aussi des
transferts locaux. Son découpage interne fait ressortir:
 Le Service Etranger
 Le Back Office
 La Caisse Principale
 Western union

 Direction Administrative Comptable

Promotion : 2003-2007 47
Mémoire de fin de cycle

C’est dans cette Direction que nous avons effectué la majeure partie de nos
stages plus précisément au niveau du département comptabilité. Cette
Direction occupe une place centrale dans la gestion de la banque. Elle a
pour mission : le traitement des informations comptables, l’élaboration des
états de synthèses. Trois services sont rattachés à cette Direction à savoir :

 Le Département comptabilité, qui s’occupe :


 De la tenue à jour des fiches du plan comptable commenté de la
banque,
 De la vérification de l’exactitude des imputations comptable,
 De l’analyse et l’apurement quotidien des écritures enregistrées sur
des comptes de suspens informatiques,
 De la surveillance quotidienne des comptes sensibles :
 Comptes de liaison
 Comptes débiteurs et créditeur divers
 Comptes de décompositions télégraphiques
 Comptes de suspens
 Comptes Nostri et Lori
 De la justification chaque fin de mois de tous les comptes de
débiteurs ou de créditeurs et de suspens,
 Des régularisations Mensuelles indispensables au rattachement à
l’exploitation du mois écoulé de tous les produits et de toutes les
charges,
 De la production mensuelle des documents BCEAO et de toutes les
annexes notamment DEC 2000 ; 2080, et autres annexes.

 Le Département Contrôle de gestion a pour tâche :


 La préparation des budgets annuels de fonctionnement et
d’investissement,
 Le suivi de l’exécution des budgets,
 Les tableaux de bords mensuels,
 Le suivi de l’évolution des charges et des produits,
 L’élaboration et le suivi d’indicateurs clés,
 Les rapports trimestriels des réalisations budgétaires.

 Le service trésorerie (mise


mise en place en cours)
cours

Pour le moment, il a été mis en place une structure de gestion de trésorerie.


Il est chargé de:

 L’établissement des situations journalières de trésorerie,


 Elle assure les relations avec les banques correspondantes,
 Vérifier les conditions des contrats bancaires pour les opérations de
trésorerie, notamment débitrices, créditrices et les lignes de crédits
 etc.….
(L’organigramme de la banque est reporté à l’annexe 15)

Chapitre 2 : GESTION DE LA TRESORERIE DE LA BANK OF


AFRICA-MALI
Promotion : 2003-2007 48
Mémoire de fin de cycle

Après avoir défini les établissements de crédit, les opérations de trésorerie,


les dispositifs et mesure d’une gestion de trésorerie des établissements de
crédit, et après une présentation de la BOA-Mali, notre étude va maintenant
porter sur le système de gestion de la trésorerie de la Bank Of Africa-Mali.

Si la trésorerie est le solde résultant de la comparaison entre les emplois et


les ressources de liquidité, sa gestion au meilleur coût dépend en grande
partie du choix des ressources financières utilisées pour satisfaire les
besoins de trésorerie.

L’appréciation de l’efficacité de la gestion de la trésorerie tient


nécessairement compte des différentes sources de financement adaptées aux
besoins de l’établissement, des prévisions de trésorerie.
Malheureusement notre statut de stagiaire ne nous a pas permis d’avoir
accès aux chiffres exacts pour analyser la trésorerie, alors tous les chiffres
seront nécessairement fictifs.
L’angle sous lequel nous aborderons la gestion de la trésorerie est assez
différent de celui habituellement adopté.
Notre démarche ne sera pas celle du commissaire aux comptes ayant pour
objectif de donner une opinion sur la régularité, la sincérité des comptes et
l’image fidèle des états financiers ; Elle passera par l’appréciation des
dispositifs de gestion relatifs à la trésorerie d’où le contrôle des comptes,
l’établissement et le suivi régulier de la trésorerie.
La gestion de la trésorerie peut être définie comme l’ensemble des moyens et
techniques permettant à l’établissement de prévoir et de gérer les excédents
et déficits de trésorerie issus de ses activités d’exploitations de marché. Son
principal objectif sera donc de permettre ainsi à l’établissement de minimiser
ses charges financières et accroître ses gains financiers. Il est donc à la
charge du trésorier de tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif.

Comment la Bank Of Africa-Mali parvient-elle à gérer sa trésorerie ?

La réponse à cette question se fera par une description des moyens de


gestion quotidienne et prévisionnelle de la trésorerie domestique d’une part,
et la gestion de la trésorerie devise d’autre part.

Promotion : 2003-2007 49
Mémoire de fin de cycle

Section 1 : LES PROCEDURES DE GESTION DE


TRESORERIE DE LA BOA-MALI

Actuellement la gestion de la trésorerie à la BOA-Mali s’effectue au niveau de


la Direction Administrative et Comptable, à concert la Direction des
Opérations (voir organigramme dans l’annexe 15).

I. LES OUTILS D’AIDE A LA GESTION DE LA TRESORERIE

 les informations à communiquer par la Direction des Opérations sont


les suivantes :

 Le cumul journalier des besoins de transfert supérieurs à 50


millions FCFA
 Les soldes quotidiens des comptes NOSTRI avec les besoins
d’approvisionnement ponctuels.
 Les pertes et gains quotidiens de la Télé-compensation.

 Les diligences à accomplir au niveau de la Direction Administrative et


Comptable (il a été mis en place une structure de gestion de trésorerie
au niveau de cette Direction)

 Elle assure les relations avec les banques correspondantes,


notamment en gérant une base de données contenant, les noms
et les adresses de tous les correspondants,
 S’assurer à tout moment que les coordonnées des banques sont
bien exactes,
 Vérifier les conditions des contrats bancaires pour les opérations
de trésorerie, notamment débitrices, créditrices et les lignes de
crédits,
 Examiner et approuver en temps opportun les rapprochements
effectués par les correspondants et par les services pour les
comptes LORI et NOSTRI,
 Régler avec la Direction des opérations des problèmes posés par
les éléments de rapprochement en suspens.
 Etablissement des situations journalières de trésorerie :

 Les situations interbancaires


 La situation de trésorerie résumée
 Les réserves obligatoires

Promotion : 2003-2007 50
Mémoire de fin de cycle

 Réseau SWIFT (15)


 
Le réseau SWIFT est un réseau interbancaire qui offre une palette de
services extrêmement diversifiés : transferts de compte à compte, opérations
sur devises ou sur titres, recouvrements, etc.
Il a été créé en 1977 pour remplacer le réseau Télex, jugé trop lent et pas
assez fiable. Le réseau SWIFT permet d’échanger une grande variété de
messages entre banques, c’est un véritable outil standard du marché.
Les messages SWIFT sont classés par catégories:

 les catégories 1 et 2 regroupent les messages concernant les transferts


de cash entre banques ou messages de paiement (MT 202, MT 205,
MT 210).
 La catégorie 3 couvre le marché des produits de taux et de change
ainsi que les produits dérivés (MT 300, MT 303)
 La catégorie 4 couvre les opérations d'encaissements documentaires
(avis d'acceptation, accusé de réception, réclamation de frais et
demande d'instructions... MT 400, MT 412, MT422...)
 la catégorie 5 concerne le marché des titres (livraisons de titres,
instructions de règlements, confirmations de transactions... MT 540,
541,542 543...)
 la catégorie 7 regroupe les messages relatifs aux crédits documentaires
et aux garanties bancaires internationales (émissions, amendements,
avis de paiement/ d'acceptation/ de négociation (MT 700, MT 707,
MT 740...)
 la catégorie 9 regroupe tous les messages d'information

Les adhérents sont identifiés au sein du réseau par leur code BIC qui
comprend:

 Le code banque sur 4 caractères définissant la banque d’une manière


unique
 Le code pays sur 2 caractères
 Le code ville sur 2 caractères
 Le code branche sur 3 caractères optionnels définissant l’agence
comme une branche de la banque (XXX pour le siège central, SIK pour
une agence à Sikasso etc.).
Lorsque le code ne contient que 8 caractères, il s’agit du siège central
national.

Exemples: BCAOSNDP (BCEAO-Senegal-Dakar); AFRIMLBA (Bank Of


Africa-Mali-Bamako);

(15) Pour plus de détail voir www.swift.com

Promotion : 2003-2007 51
Mémoire de fin de cycle

II. LA GESTION PREVISIONNELLE ET QUOTIDIENNE DE LA


TRESORERIE DE LA BANK OF AFRICA
Comme le préconisent les principes comptables, les opérations sont
enregistrées au jour le jour et suivant la chronologie de leur réalisation.
L’importance de l’enregistrement prévisionnelle et quotidienne des
opérations de trésorerie permet d’avoir chaque jour une idée des soldes de la
trésorerie (excédent ou déficit) afin d’opérer des décisions adéquates pour les
transactions.

A/ Les tableaux de gestion quotidienne de la trésorerie


(TGQT)
L’objectif de la tenue des TGQT est la récapitulation des opérations
quotidiennes de trésorerie. A la BOA-Mali les tableaux de gestions
quotidiennes comprennent d’une part le tableau prévisionnel, le tableau de
la situation de trésorerie et d’autre part le tableau du suivi des réserves
obligatoires. Il est tenu par date à partir du logiciel Excel, dans un classeur
nommé Situation globale de Trésorerie. Dans ce classeur une feuille est
attribuée à chaque tableau.

1. tableau de gestion prévisionnelle de la trésorerie


La prévision des flux de trésorerie permet à la banque d’une part de
maîtriser la situation de la trésorerie et d’éviter des difficultés imprévues de
trésorerie ainsi que les coûts élevés des intérêts en cas d’emprunt d’urgence.
D’autre part, elle permet également d’opérer une compensation et de réduire
ainsi le montant global d’emprunts nécessaires pour faire face à ses besoins
de trésorerie.
Lorsqu’elle recense des soldes excédentaires, une prévision précise permet
de placer des sommes importantes à long terme ou de transférer
immédiatement chez un correspondant en cas de besoin, ce qui n’aurait pas
été possible autrement.
Le suivi se fait mensuellement par rapport aux engagements de garantis
accordés ou reçus, selon les prêts et emprunts interbancaires arrivant à
l’échéance. L’agent chargé d’assurer le rôle de trésorier porte dans le tableau
prévisionnel, la prévision de ses différents composants. Dans ce tableau
figure les échéances respectives par rapport aux différents établissements,
leurs noms, le montant et les taux de négociation sont nécessairement
précisés (voir annexe 11 et 12).

2. le tableau de gestion quotidienne de la trésorerie


Les transactions de la BOA Mali sont le plus souvent internationales, raison
pour laquelle elle s’ouvre à l’extérieur, par l’ouverture des comptes dans les
autres pays de l’ UEMOA et HORS UEMOA.
A la BOA-Mali la gestion permanente de la trésorerie s’effectue au niveau du
compte ordinaire BOA à la BCEAO, chez les correspondants UEMOA et

Promotion : 2003-2007 52
Mémoire de fin de cycle

HORS UEMOA (compte NOSTRI (16)), et le compte des correspondants chez


BOA (compte LORI (17)).
La position de trésorerie sur ces différents comptes est enregistrée et suivie
quotidiennement dans les tableaux comme l’indique les annexes 8, 9 et 10.
Le solde des mouvements des comptes LORI sont récupérés directement à
partir du logiciel DELTA (18) de la banque, et les extraits du compte
ordinaire BOA chez BCEAO, et les correspondants UEMOA et HORS
UEMOA sont envoyés à travers le réseau SWIFT par le code SWIFT de BOA-
Mali (AFRIMLBA) ou récupérer sur le site Internet du correspondant.
L’objectif de la gestion de ses comptes, est d’avoir en permanence un solde
créditeur sur ces différents comptes, pour éviter des difficultés de paiement
au moment des transactions.
La trésorerie de la banque doit lui permettre de faire face immédiatement en
général au service de caisse, à l’ensemble de ses engagements à vue envers
les tiers. Il s’agit, par exemple, de retrait d’espèces effectuées par des
particuliers ou par des entreprises disposant d’un compte courant ordinaire
domicilié à la banque. Les retraits ne peuvent en effet être honorés que :
Par des avoirs, déjà en caisse au moment du retrait ou par des montants qui
permettent d’être approvisionnés de manière immédiate auprès de la BCEAO
notamment ou un correspondant.
Le Directeur Général Adjoint organise des réunions périodiques avec le
responsable de la Direction des Opérations à concert le responsable de la
Direction Administrative et Comptable afin de prendre des mesures pour
optimiser les soldes de trésorerie de la banque. Il s’agit surtout d’éviter le
déséquilibre des échéances entre, d’une part les dépôts (ressources) et
d’autres part, les prêts (emplois), ces déséquilibres (encore appelés
« impasses ») entraînent un risque d’illiquidité et ou un risque de taux
d’intérêt.

Le risque de taux d’intérêt est celui que fait courir au porteur d’une créance ou
d’une dette à taux fixe, l’évolution ultérieure des taux, il ne doit pas être
confondu avec le risque d’illiquidité qui consiste à ne pas disposer, à
l’échéance, des fonds nécessaires pour faire face à ses engagements.
engagements
Pour se prémunir du risque d’illiquidité et de taux d’intérêt, la banque
envisage un nivellement de fonds de compte à compte ou transférer
immédiatement des excédents de fonds sur certains comptes pour
approvisionner les comptes déficitaires en cas de besoin de liquidité ou soit
effectuée un emprunt sur le marché monétaire.

(16) Nostro (compte) : pour un banquier, signifie "compte ouvert à notre banque dans une autre
banque" ; pluriel "des comptes nostri"
(17) Compte Loro : pour une banque, compte ouvert par "une banque étrangère dans notre compte" ;
pluriel : des "comptes lori"
(18) Le logiciel DELTA : est outil informatique de la BOA-MALI, qui permet la saisie, l’élaboration des
états financiers, le paramétrage, le lettrage, l’édition, la centralisation de toutes les opérations

Promotion : 2003-2007 53
Mémoire de fin de cycle

effectuées au niveau de la BOA et de les consultés en temps réel, en ce servant des numéros respectifs
des différents comptes.
3. La situation de trésorerie résumée
Comme nous le savons, une situation de trésorerie permet de dégager la
trésorerie courante d’un établissement et donne une position sur l’ensemble
des soldes de trésorerie. Elle permet de faire une comparaison entre
l’ensemble des ressources et des emplois de liquidité, afin d’une prise de
décision.

A la Bank Of Africa-Mali la situation de trésorerie se présente par les


composantes suivantes (voir annexe 13) :
o Compensation : elle correspond à la compensation globale des chèques
BOA par rapport aux chèques d’autres établissements de la place au
niveau de la BCEAO.
o Retrait BCEAO : Il s’agit ici du retrait à la BCEAO pour
l’approvisionnement de la caisse, pour les différents retraits des
particuliers ayant des comptes à vue auprès de la BOA.
o Versement BCEAO : inversement au retrait, elle correspond au
versement auprès de la BCEAO de tous les dépôts des particuliers ou
les entreprises aux guichets BOA; car ces billets et monnaie sont
classés par numéro de série par rapport aux différents pays de l’UEMOA
et envoyer au différentes BCEAO de l’UEMOA.
o Divers reçus BCEAO: Elle correspond aux divers virements reçus en
faveur de BOA au niveau de la BCEAO.

o Divers réglés BCEAO : correspond aux différents règlements effectués


sur le compte BOA à la BCEAO.
o Remboursement correspondant PIB (échus) : c’est le jour de
règlement des prêts interbancaires accorder aux établissements de
crédit.
o Notre remboursement emprunt (échus) : c’est le règlement des
emprunts interbancaires obtenus auprès d’autres établissements.
o Encaisse CFA (espèce) : Correspond au solde du jour disponible en
espèce des billets et monnaies BCEAO dans la Caisse Réserve.
o Encaisse CFA DAB (espèce) : c’est le montant du jour disponible dans
les guichets automatiques de paiement.
o Disponible chez correspondant local CFA : ce sont les disponibilités
actuelles des comptes à vue ou à terme auprès d’autres établissements
de crédit national.
o Disponibilité encaisse autre devise (espèce) : correspond au montant
du jour en espèce des monnaies étrangères tel que le EUR, USD, CAD,
CHF, GBP, JPY, disponible dans les guichets d’échange manuel.

Promotion : 2003-2007 54
Mémoire de fin de cycle

o Disponibles chez correspondant UEMOA : correspond au solde du


jour du compte BOA chez correspondant UEMOA.
o Disponibles chez correspondant HORS UEMOA : correspond au solde
du jour disponible dans le compte BOA chez correspond HORS UEMOA.

4. Le suivi des réserves obligatoires


L’agent chargé du suivi des réserves, enregistre et surveille les soldes
journaliers de la Banque auprès de la BCEAO sur un tableau. Sur ce tableau
figurent les soldes BCEAO du siège et de deux agences de province (il s’agit
des agences de Sikasso et de Koutiala) qui ont chacune un compte à l’agence
BCEAO de Sikasso. Il doit, chaque jour, établir la moyenne arithmétique des
soldes du début à la fin de la période de constitution des réserves (du 16 de
chaque mois au 15 du mois suivant). Il fait ressortir sur le document le
montant quotidien du retard à combler dans la constitution des réserves
obligatoires, l’ajusté si nécessaire dans les derniers jours (voir annexe 14).

5. La situation globale de trésorerie


La situation de trésorerie globale, vu son importance, permet, la prise de
décision c’est à dire, prévoir les mesures futures pour la rentabiliser; de faire
des placements en cas d’excédent de trésorerie ou de mobiliser des créances
en cas de besoin de liquidité.
Il est rempli et envoyé quotidiennement par courrier électronique à travers
Outlook Express, au Directeur Général, au Directeur Général Adjoint, au
responsable de la Direction Administrative et Comptable, au Contrôleur
Général, au responsable de la Direction des Opérations. Car tous, ont une
part de responsabilité dans le suivi des opérations de trésorerie.

 Le Directeur Général assure le management stratégique de la banque, il


est mis au courant de toutes les mesures prisent concernant la
trésorerie. Il fixe les grandes options, accepte ou refuse les programmes
d’actions et les limites qui lui sont proposés.

 Le Directeur Général Adjoint organise, contrôle et valide les travaux de la


Direction des Opérations, et de l’Administration Comptable en matière de
trésorerie. Il assure l’intérim du Directeur Général.

 Le responsable de la Direction Administrative et Comptable, en


collaboration avec le responsable de la Direction des Opérations définis
les programmes d’actions qui doivent être prises pour optimiser le solde
de la trésorerie, en cas d’impasse ou d’excédent de liquidité. il s’agit
d’effectuer des prêts ou des emprunts de fonds, des rapatriements ou des
transferts de fonds par rapport à la situation de trésorerie.

 Dans le souci de détournement de fonds le Contrôleur Général est mis au


courant de toutes les opérations effectuées et qui concernent la trésorerie
de la banque.

Promotion : 2003-2007 55
Mémoire de fin de cycle

B/ Le contrôle des opérations de la trésorerie


Ce contrôle consiste en une comparaison des soldes théoriques avec les
soldes réels des différents comptes de trésorerie. Différentes méthodes de
contrôle sont utilisées par la BOA-MALI. Il s’agit en effet du contrôle des
opérations effectuées chez les correspondants UEMOA et HORS UEMOA et
ce du compte BCEAO (pointage et conciliation).

1. Le pointage
Le pointage consiste en une vérification de la concordance des montants sur
les relevés correspondant aux montants sur les états de la BOA-MAli.
Les relevés des différents correspondants sont envoyés à travers le réseau
SWIFT par le code de la BOA-Mali (AFRIMLBA) en fin de journée. Le
lendemain matin l’agent chargé de l’effectuer (agent comptable) imprime
l’état des opérations BOA et compare les montants y figurant avec ceux des
relevés des correspondants. Cela permet de voir les opérations non encore
positionnées et d’en tenir compte (suspens).

2. Conciliation
La conciliation bancaire ou état de rapprochement bancaire est
indispensable pour le contrôle des mouvements des opérations chez le
correspondant de la banque. Les comptes correspondant dans les livres de la
banque et celui de la banque dans les livres du correspondant sont des
comptes réciproques. Cela implique que leurs soldes en fin de période
doivent être opposés mais égaux. Cependant, du fait du décalage entre les
enregistrements des opérations par le correspondant et la banque, les soldes
des comptes tenus par chacun d'eux ne sont pratiquement jamais opposés
et égaux. Il est donc nécessaire d'en vérifier la concordance en présentant un
état de conciliation. Pour cet effet, il faut :

 Disposer de l'état de conciliation précédent des deux comptes ;


 Comparer les opérations enregistrées dans les deux (2) comptabilités ;

 Inscrire les soldes à la date de la conciliation dans un tableau ;

 Y inscrire les opérations non comptabilisées de part et d'autre ;

 Calculer les deux (2) soldes qui doivent être égaux mais opposés.

III. LA GESTION DE LA TRESORERIE DEVISES


Le traitement des actifs et passifs libellés en plusieurs devises complique
la gestion de la liquidité, et ce pour deux raisons. Premièrement, elles
sont souvent moins bien connues des prêteurs et investisseurs sur les
marchés en devises. En cas de préoccupations de marché, concernant en
particulier l’environnement opérationnel national d’une banque, il se peut
que ces prêteurs et investisseurs ne soient pas capables de faire une

Promotion : 2003-2007 56
Mémoire de fin de cycle

distinction entre la rumeur et la réalité aussi bien, ni aussi vite que les
contreparties en monnaie nationale. Deuxièmement, en cas de
perturbation, il est possible qu’une banque ne soit pas toujours en mesure
de mobiliser de la liquidité en monnaie nationale pour répondre à des
besoins de financement en devises.
A/ Les opérations de change effectuées par la BOA-Mali
La BOA-MALI traite le plus souvent des opérations de change au comptant,
qui consiste à échanger une certaine quantité de monnaie contre une
certaine quantité d’une autre monnaie, sur la base d’un prix appelé cours de
change. La BOA-MALI effectue des opérations de change pour les particuliers
ou entreprises qui souhaitent effectuer ou recevoir des transferts en devises
ou pour son propre compte.
Comme son nom l’indique le change au comptant correspond à :

· Un engagement du vendeur à mettre à disposition de l'acheteur,


généralement dans un délai de 2 jours ouvrés, chez une banque à l'étranger
(un correspondant) un certain avoir en compte en monnaie étrangère.
· Un engagement de l'acheteur de régler dans le même délai, soit en
monnaie nationale, soit en une autre monnaie (selon le même mécanisme de
correspondance).

1. Les cours
Les participants au marché cotent toujours les devises sous forme d'un
intervalle de prix : le plus bas étant celui auquel le trader est prêt à acheter :
c'est le cours acheteur ou « BID », et le plus haut celui auquel il est prêt à
vendre : Cours vendeur ou « ASK ». La différence porte le plus souvent sur
les « points », qui désignent les 3 ème et 4 ème chiffres après la virgule ; la
« figure » quant à elle désigne le 2 ème chiffre après la virgule. Enfin il faut
savoir qu'un cours Dev1 / Dev2 signifie « une unité de Dev1 = le cours en
Dev2». Dev1 est donc la devise négociée, Dev2 la devise « prix ».
Par exemple une cotation EUR / USD = 1,0210/40 signifie que le trader
achète un Euro pour 1,0210 USD et vend contre 1,0240 USD.
Le mode d'expression du cours est une convention liée au niveau de
« priorité » des devises les unes par rapport aux autres.

Il existe à ce titre deux grands modes de cotations :

- la cotation au certain : Une unité de la monnaie locale est exprimée en n


unités d'une devise étrangère

- la cotation à l'incertain : Une unité de la devise étrangère est exprimée


en n unités de la monnaie locale

Exemple : Pour une cotation d'EUR/JPY à 132,00, le cours représente

· La cotation au certain de l'EUR par rapport au JPY.

Promotion : 2003-2007 57
Mémoire de fin de cycle

· La cotation à l'incertain du JPY par rapport à l'EUR.

La méthode qui s'applique est donc la multiplication. Ici donc pour 1 million
d'EUR, on a 1 000 000 x 132 = 132 millions de JPY.

2. Les cours croisés


Un cours croisé est un cours de change d’une devise contre une autre,
calculé à partir du cours de ces deux devises contre une devise commune
(généralement le Dollar). On trouve également des cotations pour certains
« paires » de monnaies importantes : EUR/GBP, EUR/JPY, GBP/JPY, etc.

Pour les couples de devises qui ne sont pas habituellement cotés sur le
marché, on passe par l'intermédiaire de l'une de ces 2 devises, afin d'établir
un cours croisé ou « cross » c'est à dire en se servant du cours de chacune
des devises contre une autre monnaie commune.

Par exemple, pour coter le couple JPY / CHF, le trader utilisera les cours
USD / JPY et USD / CHF. Le cours JPY / CHF = (USD / CHF) / (USD /
JPY).

B/ Le traitement des opérations de change à la BOA-Mali

1. La négociation
 
Les achats et les ventes de devise à l’étranger sont rendus possible par une
communication téléphonique entre le responsable de la Direction des
Opérations et le correspondant avec qui la banque veut acheter ou vendre la
devise en question. Les achats ou les ventes de devise se font par rapport
aux besoins de la banque.

2. La tenue de position
 
Les deals négociés par téléphone sont enregistrés au niveau du service
étranger par rapport au cours du jour.
Le système de tenu de position fonctionne de la manière suivante :
 Enregistrement des deals (achat ou vente de devise chez les
correspondants, les transferts, ou rapatriements de fonds),
 Validation des deals
 Contrôle du risque : risque de contrepartie, risque de marché,
 Calcul des positions de change et la contre valeur des positions
de change,
 Calcul du résultat
 Transmission du « ticket » validé au Back Office.

Promotion : 2003-2007 58
Mémoire de fin de cycle

C/ La matérialisation des opérations de change

Le système Back - Office a pour fonction de matérialiser les opérations


négociées par le trader:

Vis-à-vis des contreparties :

 Emission des confirmations : les opérations de change sont


confirmées par des messages SWIFT MT300 Rapprochement des
confirmations : étant donné les volumes considérables d'opérations
négociées, les back-offices se dotent de systèmes de rapprochement
automatiques entre les confirmations émises et les confirmations
reçues. Cela permet de détecter les erreurs ou les incompréhensions
avant de déclencher les paiements.

 Emissions des paiements : génération d’un ordre de paiement


(MT202) pour le correspondant dans la devise payée, d’un préavis
d’entrée de fonds (MT210) pour le correspondant dans la devise reçue.
Si la contrepartie est interne les paiements via la comptabilité
(débit/crédit en compte).

Vis-à-vis de la banque :

 Enregistrement comptable des opérations :


 Les deals de change sont enregistrés en hors - bilan (comptabilité
d'engagement) pendant la période qui sépare la date de négociation
de la date de valeur, puis à la date de valeur atteinte, la comptabilité
de hors bilan est extournée et les opérations sont enregistrées au
bilan de la banque.
 D'autre part les opérations de change alimentent des comptes qui ne
sont pas libellés dans la devise de tenue du bilan de la banque. Les
positions détenues alimentent des comptes de position de change,
dont la réévaluation quotidienne enregistre le risque de change
encouru par la banque.

D/ La communication entre correspondants étrangers : le


réseau Swift
Quel que soit le moyen de paiement utilisé (ordre de virement, crédit
documentaire, lettre d’échange, …), la plupart des règlements internationaux
est débouclé directement sous forme de virements de comptes à comptes
entre la banque par l’intermédiaire de ses correspondants étrangers sans
qu'il n'y ait pas manipulation d'espèces ou de titres de paiements. Ces
mouvements scripturaux peuvent se présenter sous la forme d'un virement
ou d'un rapatriement selon le sens dans lequel ils sont effectués ; Ainsi, pour
la BOA-MALI qui reçoit des fonds provenant d'une contrepartie étrangère,

Promotion : 2003-2007 59
Mémoire de fin de cycle

l'opération sera considérée comme un virement et pour cette contrepartie un


rapatriement.
Pour mieux illustrer le mécanisme suivant, nous allons considérer l’exemple
suivant :
Exemple : La société malienne ‘‘ bêta’’
bêta doit 100 000,00 EUR à la société
française ‘‘ alpha’’
alpha au terme d'une importation des produits insecticides. Le
paiement doit s'effectuer par virement bancaire en vertu de la confiance
réciproque des partenaires commerciaux. A la date convenue, le client bêta
demande à sa banque BOA-MALI d'effectuer le virement en faveur d'alpha en
indiquant le montant à transférer, les références de l'opération commerciale
ainsi que le code SWIFT de la banque du bénéficiaire qui se trouve en France
(Paris) qui est BNP Paribas.
Paribas Aussi, BOA-MALI débite (ou bloque) le compte de
bêta de la contre-valeur de EUR 100 000,00 au cours du jour (spot) ; (spot)
Ensuite elle notifie à son correspondant qui se trouve en France (NATEXIS)
d'effectuer le paiement du montant sus-mentionné à la société alpha dont le
compte est domicilié dans les livres de BNP Paribas (SWIFT MT 202-ordre de
paiement). Une fois reçue l'ordre de paiement, NATEXIS débite le compte en
EUR de BOA-MALI et crédite dans son livre le compte de BNP Paribas de
EUR 100 000,00.
000,00 Simultanément elle adresse à BOA-MALI un MT 900 « avis
de débit » et à BNP Paribas un MT 910 « Avis de crédit » ; Ayant reçu le
paiement, cette dernière crédite dans ses livres le compte de la Société alpha
du montant reçu.
Remarque :
§ Le correspondant informe en général son client des mouvements de fonds
sur son compte en temps réel (par des messages SWIFT MT900 et MT910),
MT910 et
communique obligatoirement un récapitulatif (MT950) en fin de journée.
§ Les fonds reçus par le correspondant au nom de son client sont inscrits
par lui dans sa comptabilité au crédit du LORO du client. Simultanément le
client enregistre le même mouvement au débit du miroir NOSTRO face au
crédit d'un compte de comptabilité générale (comptabilité en partie double).
Du point de vue de la BOA-MALI, on gardera donc toujours à l'esprit que:
· Une entrée de fonds se matérialise en comptabilité par un Débit NOSTRO
· Une sortie de fonds se matérialise en comptabilité par un Crédit NOSTRO

BOA-MALI Société

malienne
MT 900 MT202

MT103 NATEXIS NEGOCIATION

MT 910

BNP Paribas Société


française

Promotion : 2003-2007 60
Mémoire de fin de cycle

FIGURE 3: TRANSFERT DE FONDS INTERBANCAIRE

Pour s'ouvrir à l'extérieur (économiquement) et faire ‘‘ affaire ’’ avec les


autres pays du monde, il est nécessaire et impératif de posséder des avoirs
dans leurs monnaies; ces avoirs sont appelés Réserves de change et
bénéficient d'une attention particulière des autorités monétaires (Banques
centrales) et financières locales (Ministères des finances) du fait de leur
importance dans la détermination du poids de leurs monnaies respectives
dans les échanges internationaux. Aussi, pour rationaliser les ‘‘sorties de
devises’’, ces autorités ont mis en place un ensemble de règles devant régir
les opérations de change et par ricochet les paiements internationaux : il
s'agit du contrôle ou réglementation des changes.

E/ La règlementation des changes au sein de l'UEMOA

L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) se caractérise


notamment par l'adoption par les Etats membres, d'une réglementation des
changes uniforme, qui, en raison de l'appartenance des pays concernés à la
zone francs, est maintenue en harmonie avec celle de la France et des autres
Etats membres de la zone francs.
Dans chaque Etat membre de l'UEMOA, la réglementation des changes
relève de la tutelle du Ministre chargé des Finances. Il lui revient en
particulier de veiller au respect des dispositions réglementaires et d'accorder
le cas échéant les autorisations ou dérogations nécessaires. Il peut, pour
l'application de certaines dispositions, déléguer ses pouvoirs à la Banque
Centrale et aux banques intermédiaires agréées.
Les règlements financiers et mouvements de capitaux entre l'UEMOA et
l'Etranger, ainsi que les opérations de change manuel dans l'UEMOA, ne
peuvent s'effectuer que par l'entremise de la BCEAO, de l'Administration des
postes ou d'une banque intermédiaire agréée.
Les résidents sont tenus de recouvrer les créances sur l'étranger et de céder
à un intermédiaire agréé les revenus ou produits en devises ainsi encaissées,
le recouvrement et la cession devant s'effectuer dans un délai global d'un à
deux mois à compter de la date d'exigibilité du paiement.
Les devises détenues dans le pays doivent être cédées ou déposées chez une
banque intermédiaire agréée, que ces avoirs appartiennent à un résident ou
à un non-résident. Toutefois, les touristes ne sont pas obligés de changer
contre francs CFA l'intégralité des moyens de paiements en devises qu'ils
détiennent.

SOURCE: BCEAO , pour plus information voir www.bceao.int

Promotion : 2003-2007 61
Mémoire de fin de cycle

Au terme de cette section, il apparaît clairement qu'aucune opération


bancaire avec l'étranger ne saurait être menée à bien sans une connaissance
préalable des opérations de change et de leur aspect légal ainsi que la
détention de comptes en devises auprès de correspondants étrangers avec
lesquelles la communication doit être régulière, professionnelle et surtout
sécurisée en vertu de la nature même de l'activité bancaire d'où le nécessaire
recours au réseau swift. Néanmoins, le banquier, parce que assurant le
règlement financier d'une opération commerciale, ne doit pas en ignorer les
aspects fondamentaux au risque de se confiner dans des chiffres « muets ».

Section 2 : FAIBLESSES ET RECOMMANDATIONS

I. FAIBLESSES

Les faiblesses que nous avons constatées dans les procédures de gestion de
la trésorerie de la BOA-MALI sont entre autre au niveau de la mise à jour des
Tableaux Gestion Quotidienne de Trésorerie, au niveau de la coordination
de la gestion de trésorerie.

A/ La confection des TGQT

Les TGQT font apparaître le solde de J-1 (le jour précédent) chez les
différents correspondants ; les encaisses du siège et des agences. La
faiblesse ici est que l’agent chargé du suivi de la confection des TGQT qui
joue le rôle de trésorier n’est pas préalablement informé par la Direction des
Opérations des mouvements de trésorerie, plus précisément des
nivellements de fonds, des achats et ventes de devises, etc.….. Il n’est pas
non plus en contact avec les marchés pour les négociations interbancaires.

B/ La coordination de la gestion de la trésorerie


 
La gestion de la trésorerie est décentralisée et s’effectue de façon disparate
entre la Direction Administrative et Comptable et la Direction des
Opérations. C’est le responsable de la Direction des Opérations et le chef du
service étranger qui donnent des ordres de transferts ou de rapatriements de
fonds en devises, et décident aussi des achats ou les ventes de devises (la
négociation sur le marché de change), en un mot c’est dans cette Direction
que se passe la gestion de la trésorerie devises.

Malgré ces insuffisances, la BOA-MALI s’en sort plutôt bien surtout du fait
qu’elle est soutenue par une équipe très dynamique et très engagée.

Afin de pallier les problèmes évoqués ci-dessous, nous proposons les


recommandations suivantes.

Promotion : 2003-2007 62
Mémoire de fin de cycle

II. RECOMMADATIONS

Notre analyse de la gestion de trésorerie a décelé quelques faiblesses que


nous tenterons de remédier à travers les recommandations ci après. Elles
ont pour but d’améliorer la gestion de la trésorerie et la nécessité d’avoir une
vision claire des problèmes de gestion..

 La gestion prévisionnelle et quotidienne de la trésorerie

Pour une gestion efficace de la trésorerie, la Bank Of Africa-Mali doit mettre


parfaitement en place un service de trésorerie, sous la responsabilité d’un
trésorier officiellement nommé, assisté par des collaborateurs. Le trésorier
doit apporter son assistance aux exploitations et aux directions d’affaires.

Evidemment, dans un souci d’efficacité, la trésorerie doit être centralisée et


les « moyens de paiement » doivent être placés sous le contrôle du trésorier.

Enfin, il a une activité d’exploitant de marché et doit saisir toutes les


opportunités qui peuvent se présenter pour réaliser un profit. Il doit
représenter la BOA-MALI sur le marché monétaire et les marchés dérivés.
Selon M. Levasseur (19) : « Il s’agit pour le trésorier de déterminer les
excédents ou les besoins de trésorerie quant à leur montant, à leur durée et à
leur date d’apparition pour décider soit de les placer aux mieux 
mieux  ; soit, s’il
s’agit de besoin, de mettre en place de manière optimale, c’est à dire juste
quand il faut et quand ils sont nécessaires, les financements à court terme. Il
est important de souligner que le trésorier n’a à prendre aucune décision en
matière de politique financière mais qu’il doit, dans le cadre qui lui est fixé par
le plan de financement, rechercher l’utilisation optimale des fonds, étant
donné que, pour lui, les variables de décisions sont l’utilisation ou non des
crédits court terme ou le placement court des liquidités 
liquidités  ».

Nous osons espérer que ces recommandations permettront à la BOA Mali de


redéfinir les procédures de gestion de sa trésorerie en vue d’améliorer ses
performances et d’accroître son activité sur les divers marchés.

Promotion : 2003-2007 63
Mémoire de fin de cycle

(19) <<La Gestion de Trésorerie: Nature et Difficultés du problème>>, Analyse Financière, 4e trimestre 1974

CONCLUSION

La gestion de trésorerie a énormément évolué au cours de ces dernières


années; la fonction a gagné ses lettres de noblesse ; elle participe
pleinement, lorsqu’elle est bien maîtrisée, au dégagement de résultat pour
un établissement de crédit, source d’amélioration de sa rentabilité.
C’est pourquoi, il est essentiel de bien planifier et de gérer les flux de
trésorerie ; car comme le fait ressortir un message que l’on trouve sur le site
de la BANQUE ROYALE DU CANADA « l’entreprise qui ne fait pas de profits
se meurt lentement, mais l’entreprise qui n’a pas de liquidités disparaît
rapidement 
rapidement  ».
En effet, tous les établissements de crédit de nos jours qui survivent sur le
marché, prospèrent de surcroît et sont en général redevables à l’efficacité de
la gestion de trésorerie ; la BOA-MALI n’échappe pas à la règle.
Tout établissement de crédit doit disposer en permanence de ressources
suffisantes pour faire face à ses engagements. A défaut, il serait déclaré en
cessation de paiement et serait éventuellement liquidé c’est ce qui arrive trop
souvent aux jeunes sociétés, faute de prévisions réalistes.
La trésorerie est donc un domaine très sensible qu’il faut gérer de façon
quotidienne avec quelques outils et surtout une véritable stratégie. Celle-ci
est d’autant plus stratégique pour un établissement de crédit, dont l’activité
principale est la collecte d’épargne du public et la distribution de crédit à ce
même public.
Les établissements de crédit peuvent s’attendre à ce que la banque centrale
assure la poursuite du fonctionnement du marché, ce qui n’exclut pas
nécessairement une perturbation majeure. La banque centrale sert
d’interface entre les offreurs et les demandeurs sur le marché monétaire.
Gérer sa trésorerie, c’est d’être en permanence en prise directe avec les flux
réels et prévisionnels, entrants et sortants, et d’établir de bonnes relations
avec ses partenaires, pour pouvoir effectuer rapidement les ajustements
nécessaires. C’est avant tout anticiper les risques éventuels. Il est également
vital que soit régulièrement évalué le mécanisme de fonctionnement des
procédures en matière de trésorerie et de procéder à son adaptation.

Promotion : 2003-2007 64
Mémoire de fin de cycle

Après avoir présenté dans cette deuxième partie la BOA Mali et étudié son
système de gestion de trésorerie dans lequel nous avons décelé quelques
faiblesses, finalement, nous avons proposé des solutions pour la mise en
œuvre d’une gestion efficace de sa trésorerie.
Comme toute œuvre humaine, notre travail est loin d’être parfait et a donc
des limites; néanmoins, nous espérons avoir apporté notre modeste
contribution à la transparence et à la fiabilité de la trésorerie des
établissements de crédit en générale, et de celle de la BOA-MALI en
particulier.

Promotion : 2003-2007 65

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