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1. Définition
L’Analyse du cycle de vie (ACV) d’un produit ou d’une activité des objectifs
humaine consiste à identifier son empreinte environnementale, et du champ
cela se fait en quatre étapes (figure 1) : de l’étude
– définition des objectifs et du champ de l’étude ;
– recueil des données des flux matières et énergies associés aux
étapes du cycle de vie rapporté à l’unité fonctionnelle retenue, 2. Analyse 4. Interprétation 5. Applications :
pour quantification des ressources naturelles mobilisées et des de l’inventaire – proposition d’amélioration
émissions rejetées dans le milieu naturel (air, eau, sols) ; – planification stratégique
– évaluation des impacts potentiels sur l’environnement de ces – politique publique
– mercatique
consommations et émissions ;
3. Évaluation –…
– interprétation des résultats obtenus en fonction des objectifs de l’impact
initiaux retenus.
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La production comprend l’extraction et la fabrication du produit, fournit ainsi des éléments d’aide à la décision aux politiques indus-
la préparation et le transport des matières premières nécessaires à trielles (choix de conception, d’amélioration de produits, choix de
la fabrication du produit, cette étape s’arrête à la sortie du produit procédés) ou publiques (choix de filières de valorisation, critères
de l’usine. d’éco-localisation de produits).
Fabrication
Assemblage
Emballage
Acquisition Distribution
des ressources Entreposage
Manutention
Extraction Transport
Transformation
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1.2.2 Entrants et sortants puissant et attrayant, tant du point de vue de sa construction que
de ses applications en termes d’aide à la décision, d’informations
L’ACV consiste à inventorier les flux de matières et d’énergies et de communications diverses... mais dont les résultats reflètent
entrants et sortants à chaque étape du cycle de vie d’un produit. À la complexité des systèmes réels étudiés.
partir de ces données, on procède à une évaluation des impacts
environnementaux, les plus couramment retenus étant l’effet de Ainsi, la finesse de l’outil peut de temps en temps paraître han-
serre, l’acidification, l’eutrophisation, l’épuisement des ressources dicapante en termes de conclusions opérationnelles : il décrit les
naturelles. On retient également en général comme indicateurs la systèmes étudiés, permettant d’identifier leurs points forts et leurs
consommation d’énergie et la quantité de déchets générés. faiblesses, sans pour autant autoriser une hiérarchisation absolue
des produits, filières ou procédés (outil d’aide à la décision et
non-outil de décision).
1.3 Rôle d’une ACV Mais cela représente souvent déjà une avancée significative que
de pouvoir déceler et quantifier les points faibles d’un système et
1.3.1 Notion de transfert de pollution ses paramètres déterminants, voire, dans certains cas, simplement
de visualiser le champ de nos connaissances sur les rejets liés au
La figure 3 illustre la notion de transfert de pollution d’une étape système étudié de manière à initier les recherches nécessaires
du cycle de vie à une autre, transfert qui peut être révélé par une pour combler d’éventuelles lacunes...
telle analyse. Dans le cas présenté, en diminuant un impact envi-
ronnemental au niveau des matières premières [état (1)], on l’aug-
mente au niveau des étapes de la fabrication et de l’utilisation 1.3.3 Fiabilité des résultats
[état (2)].
La dernière étape d’une ACV consiste à valider que les résultats
Les transferts de pollution peuvent également concerner des obtenus permettent bien de répondre aux objectifs de l’étude ; par
impacts différents : par exemple, un changement de matériau qui exemple, il arrive que la non-disponibilité de certaines données
permettrait une diminution de la consommation de ressources non puisse conduire, en cours d’étude, à restreindre le champ de
renouvelables lors de la production, mais qui causerait une celle-ci. Elle représente également le moment d’évaluer la fiabilité
augmentation de la pollution des eaux lors de l’élimination des des résultats, en réalisant par exemple des analyses de sensibilité,
produits. notamment pour s’assurer que les incertitudes et variabilités qui y
sont liées sont bien d’un ordre inférieur à celui des différences
1.3.2 Simulation des impacts constatées entre les performances environnementales des diffé-
rents systèmes étudiés.
L’objectif de l’ACV est de présenter une vision globale des
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Impact X Impact X
état 1 état 2
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Comme le précise la norme ISO 14044, le champ d’une ACV doit 1.4.3 Données d’inventaires
prendre en compte et décrire clairement les éléments suivants :
Les données d’inventaires sont constituées de flux de matières
– système de produits à étudier ;
(ressources minérales, fer, bauxite, eau...) et d’énergies (pétrole,
– fonctions du système de produits, ou des systèmes dans le cas gaz, charbon...) entrant dans le système étudié et des flux sortants
d’études comparatives ; correspondants (déchets, émissions gazeuses ou liquides...).
– unité fonctionnelle ;
Il existe des bases de données d’inventaires de cycles de vie,
– frontière du système ; plus particulièrement disponibles en ce qui concerne les matières
– règles d’affectation ; premières courantes, l’énergie, les transports. Ces données sont
– méthodologie d’évaluation d’impact du cycle de vie et types accessibles à faible coût sous forme de bases de données
d’impact ; publiques ou publiées. Certains groupements ou fédérations pro-
– interprétation à utiliser ; fessionnelles ont rassemblé des données sur les impacts environ-
– exigences portant sur les données ; nementaux de leur matériau tout au long de son cycle de vie ou,
– hypothèses ; plus fréquemment, sur la partie amont de ce cycle pour les mettre
à disposition des utilisateurs desdits matériaux et afin qu’ils les
– choix des valeurs et éléments facultatifs ; intègrent dans leurs propres ACV.
– exigences de la qualité des données ;
Pour les données spécifiques à l’étude, la collecte des données
– type de revue critique, le cas échéant ;
est souvent à réaliser au cas par cas, par un recueil sur site indus-
– type et format du rapport spécifié pour l’étude. triel, par des recherches bibliographiques, ou encore par la mise
en perspective d’études antérieures.
1.4.1 Unité fonctionnelle
La notion d’unité fonctionnelle permet de comparer des maté- 1.5 Résultats obtenus par une ACV
riaux à service rendu identique, et non pas à quantité identique.
C’est la performance quantifiée d’un système de produits, destiné
1.5.1 Quantifier l’impact
à être utilisé comme unité de référence dans une analyse du cycle
de vie. Elle est définie pour la durée de vie typique du produit, et L’ACV permet de quantifier les impacts d’un produit (qu’il
comprend l’ensemble des constituants y compris les emballages. s’agisse d’un bien, d’un service, voire d’un procédé), depuis
Le déclarant doit fournir la liste des produits complémentaires l’extraction des matières premières qui le composent jusqu’à son
nécessaires à la mise en œuvre, par exemple les systèmes de fixa- élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution
tion comme les vis, colles..., qui sont selon les cas intégrés ou non et d’utilisation, soit « du berceau à la tombe ».
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dans l’ACV.
En pratique, les flux de matières et d’énergies entrants et sor-
L’unité fonctionnelle est donc un élément de mesure qui permet tants à chaque étape du cycle de vie sont inventoriés (Inventaire
de quantifier la fonction remplie par le produit étudié. Par du cycle de vie : ICV), puis on procède à une évaluation des
exemple, pour de la peinture, l’unité fonctionnelle pourra être la impacts environnementaux à partir de ces données grâce à des
quantité de peinture nécessaire pour couvrir 1 m2 de mur avec un coefficients préétablis permettant de calculer la contribution de
degré d’opacité défini et pour une durée de 10 ans. En effet, la chaque flux aux divers impacts environnementaux étudiés.
comparaison directe des impacts d’un litre de peinture A à ceux Les coefficients de calcul des impacts potentiels sont déterminés
d’un litre de peinture B n’aurait aucun sens et pourrait même par les scientifiques de chaque domaine. Ainsi, par exemple, les
conduire à des résultats complètement faux. coefficients de calcul de l’effet de serre proviennent de l’IPCC
(Intergovernmental Panel on Climate Change ).
Exemple : Au litre, la peinture A est 30 % moins polluante que la Les spécialistes de l’ACV sont donc, pour chaque impact, tributai-
peinture B mais, lors de l’application, A nécessite deux couches là où res de l’état des connaissances du domaine considéré. Selon les
une suffit pour B : une comparaison litre à litre conduirait à préconiser impacts, ces connaissances sont plus ou moins stabilisées : ainsi,
l’usage de la peinture A, alors même que cela n’aurait aucun intérêt ni par exemple, si le calcul de l’impact effet de serre fait l’objet d’un
pour l’environnement, ni pour l’utilisateur. large consensus, celui de l’impact écotoxicologique souffre encore
du déficit de connaissances en matière de caractérisation des molé-
Si l’analyse porte sur la comparaison de procédés ou de filières cules.
de traitement des déchets (stockage, incinération, recyclage),
l’unité fonctionnelle pourra être, par exemple, le traitement d’une
tonne de déchets. 1.5.2 Impact sur l’environnement
En fonction de l’objet de l’étude, les impacts couramment rete-
1.4.2 Objectif et analyse de l’impact nus sont l’effet de serre, l’acidification, l’épuisement des ressour-
ces naturelles, l’eutrophisation... Généralement, on retient
Dans certains cas particuliers, l’analyse peut être limitée à un également la somme de certains flux issue de l’inventaire : la
impact donné, l’effet de serre par exemple. Il faudra alors bien quantité d’énergie, la quantité de déchets...
s’assurer que l’impact retenu est pertinent par rapport à la finalité La complexité des phénomènes en jeu et de leurs interactions
des travaux. En revanche, si une étude centrée sur les consomma- est source d’incertitude sur la valeur réelle des impacts sur l’envi-
tions énergétiques montre l’intérêt de telle ou telle filière de traite- ronnement (exemple : non-prise en compte des effets de synergie
ment des déchets par rapport à la lutte contre le changement ou d’antagonisme entre polluants, caractéristiques particulières du
climatique, elle n’apportera pas d’éléments sur les problèmes sani- milieu local, effets de cinétique..., etc.).
taires potentiels...
C’est à ce titre que le qualificatif potentiel est utilisé et on parle
Ainsi, si l’analyse peut être limitée à un impact donné, il faudra donc d’impacts potentiels. Du fait que leurs conséquences réelles
bien veiller à la cohérence de l’impact choisi avec l’objectif de dépendent fortement des caractéristiques du milieu récepteur, le
l’étude, à ce que les justifications de ce choix soient clairement caractère potentiel du calcul des impacts locaux (eutrophisation,
exposées dans le champ de l’étude, et à ce que l’ensemble de par exemple) est plus marqué que celui des impacts globaux (effet
l’étude respecte bien sûr les autres préconisations des normes de serre, par exemple), dont les conséquences ne dépendent pas
ISO 14040. ou peu du milieu récepteur.
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1.5.3 Résultats d’une ACV aux fabricants de fournir des informations sur les aspects environ-
nementaux et sanitaires de leurs produits, et d’en assurer leur pro-
Les résultats sont exprimés sous forme d’une série qui présente motion. Elles se veulent une aide au choix des produits de
à la fois des impacts potentiels (du type X kg d’équivalents CO2 construction pour les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre et les
pour l’effet de serre, Y kg d’équivalents H+ pour l’acidification...) et entreprises. On note de plus en plus de demandes de FDES de la
des flux physiques (Z MJ d’énergies non renouvelables, W kg de part de ces derniers, les fiches devenant incontournables pour
déchets banals...). répondre aux exigences de qualité environnementale. La caractéri-
Certains consultants ou logiciels vont jusqu’à pondérer les diffé- sation de l’impact environnemental et sanitaire des constructions
rents résultats obtenus afin d’obtenir une note unique, mais cette nécessite de disposer d’informations regroupées les plus objectives
pratique est aujourd’hui rejetée par la majorité des acteurs français possibles, pertinentes et consensuelles sur les caractéristiques envi-
du fait de l’absence de consensus sur des coefficients permettant ronnementales et sanitaires des produits de construction.
notamment d’additionner en les pondérant des impacts de nature
différente (effet de serre, acidification, déchets...).
■ Raisonner à service rendu identique 1.6.1 Fiches encadrées par une norme
Dans certains cas bien déterminés, on peut décider de démarrer
l’analyse à une étape donnée, ou encore analyser deux procédés dif- Pour que les Fiches de déclarations environnementales et sanitai-
férents de fabrication d’un même produit. L’essentiel reste de tou- res deviennent un outil crédible permettant de communiquer des
jours raisonner à service rendu identique. Ainsi, pour évaluer les informations concrètes sur l’aspect environnemental et sanitaire
performances environnementales de deux procédés de traitement des produits de construction, il était important que ces données
des déchets, on partira d’une situation initiale commune (une tonne soient recueillies et mises en forme selon une méthodologie norma-
de déchets à traiter) et on ne s’intéressera qu’aux différentes étapes lisée. Ainsi, les FDES se réfèrent à la norme NF P01-010 « Qualité
du procédé de traitement (cycle de vie des consommables inclus). environnementale et sanitaire des produits de construction » (décli-
naison de la norme ISO 14 025).
On estimera que la tonne de déchets à traiter est identique dans
les différents scenarios et n’est donc pas un facteur différenciant ■ Dix indicateurs
entre procédés, c’est-à-dire que les impacts liés à la production et
à l’utilisation des produits, avant qu’ils ne deviennent des déchets, Cette norme fixe la méthodologie d’évaluation de dix indicateurs
n’entrent pas dans le champ de l’étude. principaux caractérisant la qualité environnementale des produits
de construction : consommation énergétique, lutte contre le chan-
■ Règles de négligeabilité gement climatique, consommation de ressources, production de
Il est souvent impossible de prendre en compte tous les compo- déchets ultimes, pollution de l’eau, de l’air, etc. Elle établit la liste
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sés constituant un produit complexe. Le réalisateur de l’ACV est des données à recueillir, indique comment les renseigner et fournit
donc amené à fixer des règles de négligeabilité dont le principe est un format de présentation de la fiche.
généralement le suivant. Sont négligés tous les composants repré-
sentant moins de x % de la masse totale du produit, puis on vérifie ■ Informations sanitaires
que la somme de ce qui est pris en compte reste supérieure à un
pourcentage fixé, toujours proche de 100 % (dans le cas des pro- En l’état actuel des connaissances, ces fiches ne sont pas aussi
duits de construction : 98 %) et, qualitativement, que les composés descriptives sur les caractéristiques sanitaires et relatives au
négligés ne présentent pas de caractéristiques de dangerosité par- confort que sur les caractéristiques environnementales, pour les-
ticulière (exemple : substances toxiques, déchets radioactifs...) ou quelles la marge d’incertitude est plus faible. Cependant, l’aspect
d’autres problèmes spécifiques établis (exemple : composé dont sanitaire évolue, notamment grâce au Plan national santé et envi-
l’obtention est connue comme particulièrement polluante ou ronnement (PNSE) cherchant à mieux comprendre les liens exis-
consommatrice d’énergie) : dans la négative, ces composés seront tant entre les sources de pollution et les effets sanitaires. Les
réintégrés dans l’analyse, quelle que soit leur quantité. informations sanitaires deviennent plus présentes et pertinentes
au fur et à mesure du progrès des connaissances.
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L’analyse du cycle de vie permet d’obtenir des indicateurs 1.6.6 Déclaration environnementale de produit
d’impacts environnementaux, bases de comparaison des produits :
■ Nouvelle norme européenne
– consommation de ressources énergétiques (en kg ou MJ ), La norme NF EN 15804 intitulée « Contribution des ouvrages de
– épuisement des ressources (en kg d’antimoine équivalent ), construction au développement durable – Déclarations environne-
– consommation d’eau (en L ), mentales sur les produits – Règles régissant les catégories de pro-
– déchets solides (en kg ), duits de construction » (juillet 2011) vise à harmoniser les
– changement climatique (en kg équivalent CO2 ), déclarations environnementales sur les produits. Elle décrit les
– acidification atmosphérique (en kg équivalent SO2 ), indicateurs environnementaux devant être pris en compte, notam-
– pollution de l’air (en m3 d’air nécessaire à diluer les produits ), ment le fait de détailler l’utilisation d’énergie primaire renouve-
– pollution de l’eau (en m3 d’eau nécessaire à diluer les produits ), lable ou non renouvelable en tant que matière première, ainsi que
– destruction de la couche d’ozone stratosphérique (en kg équi- le périmètre de l’analyse des différentes phases de vie. Cette
valent CFC11 ), norme s’applique aussi bien à des produits de construction qu’à
– formation d’ozone photochimique [en kg équivalent éthylène des substances, des services ou des systèmes constructifs. Elle
(C2H2) ]. remplacera à terme la norme NF P01-010, et devra donc être inté-
grée aux FDES. Elle est conforme aux normes internationales
ISO 14025 qui concernent l’affichage environnemental et
À ces indicateurs d’impacts environnementaux, viennent s’ajouter ISO 14040 qui concernent la méthodologie d’ACV.
des indicateurs d’impacts sanitaires et de confort :
■ Déclaration environnementale de produit
Qualité de l’air intérieur :
– émission de COV (composés organiques volatils) et formaldéhyde, Pour le moment, l’EPD (Environnemental Product Declaration ),
– comportement des matériaux face à la croissance fongique et ou Déclaration environnementale de produit (DEP), est le terme
bactérienne, générique pour désigner une déclaration environnementale
– émissions radioactives naturelles des produits de construction, conforme à la norme ISO 14025, définissant l’étiquetage environ-
– émissions de fibres et particules. nemental de tout type de produit. Les EPD apportent aux entrepri-
ses la preuve de leur engagement à fournir des informations
Qualité de l’eau destinée ou non à la consommation humaine : environnementales pertinentes quant à leurs produits. Elles sont
– confort hygrothermique, vérifiées par une tierce partie et présentées selon un format uni-
– confort acoustique, forme et reconnu internationalement.
– confort visuel,
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L’énergie grise d’un produit concerne donc l’énergie consommée 2.1.2 Énergie cachée
globalement tout au long de son cycle de vie, en-deçà et au-delà de
son usage. Elle représente celle utilisée pour sa conception, sa fabri- En évoquant l’énergie grise, on parle aussi de dépenses d’éner-
cation, son transport... jusqu’à son futur recyclage ou élimination ; gies cachées parce qu’elles sont induites par les produits, mais
elle n’est pas directement perceptible, on dit qu’elle est cachée. qu’on ne s’en aperçoit pas forcément. En moyenne, on estime que
cette consommation indirecte, grise ou cachée, représente deux
L’énergie grise d’un bâtiment est la somme des énergies grises tiers de l’énergie totale consommée. La langue anglaise emploie le
des matériaux et équipements qui le composent, à laquelle on terme embodied energy que l’on peut librement traduire par éner-
ajoute l’énergie nécessaire au déplacement de ses matériaux et gie incorporée. Les anglophones peuvent donc dire : tant d’énergie
équipements entre l’usine et le chantier ; la consommation d’éner- est incorporée à tel produit.
gie du chantier lui-même (base vie, énergie de mise en œuvre,
transport des personnes) ; les énergies grises liées au renouvel- Si l’on prend l’exemple du chauffage au fioul, la mesure du
lement des matériaux et équipements qui ont une durée de vie niveau du réservoir constitue la seule indication de la
inférieure à celle du bâtiment ; et l’énergie nécessaire à la décons- consommation d’énergie qui est fournie. Grâce à cette indication,
truction de l’ouvrage. On n’y inclut pas le nettoyage et les petites le propriétaire peut prendre la décision de remplir son réservoir à
réparations. intervalles réguliers. Mais, à cette consommation directement per-
ceptible s’ajoutent les éléments suivants :
– production du carburant (extraction et transport du pétrole, raf-
2.1.1 Énergie grise sur un cycle de vie finage, désulfuration, livraison) ;
L’énergie grise des matériaux de construction comprend : – construction de la chaudière (fabrication, chauffage et éclairage
de l’usine) ;
– l’énergie contenue dans les matériaux ; – construction des infrastructures (réservoir, conduit de fumées...) ;
– l’énergie investie au cours de la fabrication (usinage des – entretien du système de chauffage (pièces de rechange, ate-
matériaux) ; liers de service technique, ramonage, contrôle officiel des valeurs
– l’énergie dépensée en transports ; d’émission) ;
– l’énergie investie pour le recyclage de ces matériaux. – élimination (chaque étape du processus produit des déchets, rem-
De l’extraction au recyclage, toutes les étapes sont prises en placement de la chaudière après environ 20 ans d’exploitation).
compte (figure 4). Pour la fabrication d’un produit, on considère Il serait possible d’allonger cette liste, chacune de ces étapes
seulement l’énergie grise de ce produit, et non l’énergie grise partielles nécessaires à la production de chaleur consomme de
contenue dans les moyens utilisés pour fabriquer ces produits. On l’énergie. Cette dernière n’est ni mesurable, ni perceptible pour le
a alors délimité une énergie grise de premier degré. consommateur final et de plus, elle n’est pas mentionnée noir sur
blanc sur un bulletin de livraison.
Autre notion, le temps de retour énergétique n’est valable que
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pour un produit capable de produire de l’énergie. C’est le temps C’est la raison pour laquelle l’énergie grise est nommée énergie
que met une source d’énergie pour produire la même quantité cachée. Elle accroît la consommation d’énergie globale qui ne se
d’énergie que l’énergie grise qu’elle contient. On peut le comparer résume donc pas à la consommation de pétrole et doit par
avec le remboursement d’un prêt : le prêt, c’est l’énergie grise, et conséquent lui être imputée.
le remboursement, l’énergie produite.
Évidemment, un moyen de production énergétique est rentable
seulement si son temps de retour énergétique est inférieur à sa 2.2 Évaluation de l’énergie grise
durée de vie.
2.2.1 Évaluer l’énergie grise des produits finis
Quelle est la quantité d’énergie nécessaire à la fabrication,
l’exploitation et l’élimination d’un produit ou d’une prestation de
service ?
CONSOMMATION
■ Ressources naturelles
Pour répondre à cette question, il faut remonter étape par étape
le parcours de chaque produit ou de ses parties intégrantes. La for-
mulation chiffrée dépend de plusieurs paramètres. Tous nos pro-
VENTE ÉLIMINATION duits et services ont pour origine des ressources naturelles mais,
avant de pouvoir exploiter ces dernières, il faut les trouver. S’il
TRANSPORT existe un gisement de ressources naturelles dont la taille permet
Cycle de vie classique TRANSPORT son exploitation, on procède à sa mise en valeur.
d’un produit
EMMAGASINAGE
STOCKAGE
Les ressources naturelles ainsi extraites doivent encore être trai-
RÉCUPÉRATION
tées, puis suit la fabrication de matières brutes. Celles-ci permet-
tent ensuite la fabrication de pièces usinées (tôles, profils
EMBALLAGE
métalliques, éléments en béton, pièces synthétiques, isolation). Ce
TRANSPORT n’est qu’à partir de là qu’il est possible de fabriquer des produits
FABRICATION
PRODUCTION finis (chaudière de chauffage, turbines à vapeur, lignes à haute
tension, capteurs solaires).
TRANSPORT RECYCLAGE
■ Lieux de production
À chacune de ces étapes, il est nécessaire de construire des
TRANSFORMATION INCINÉRATION lieux de production. Chacun d’entre eux doit être construit,
MATIÈRE BRUTE DÉCHARGE chauffé, éclairé... et finalement détruit. Pendant une certaine durée,
celui-ci produit des articles. Les quantités produites et la durée de
la fabrication ont une influence directe sur la quantité d’énergie
grise qui aura été incorporée dans chaque unité de produit, et dont
Figure 4 – Cycle de vie d’un produit il faut tenir compte.
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Énergie (MJ)
6 000
obtenir un bilan total énergie grise + énergie exploitation plus fai-
5 000
ble en construction neuve qu’en réhabilitation, il faut optimiser for-
4 500
tement le niveau énergétique en phase exploitation du bâtiment 4 000
4 000
neuf (niveau passif voire positif).
3 000
2 000 2 000
2.3 Énergie grise et usage 1 000
0
2.3.1 Usage des matériaux 0 5 10 15 20 25
Durée de vie (an)
Dans le choix entre différents matériaux de construction ou pro-
duits fait sur la base de l’énergie grise, il se trouve qu’il ne faut pas Matériau 1 Matériau 2 Matériau 3
considérer seulement les matériaux initiaux, mais aussi les maté-
riaux consommés au cours de la durée de vie du bâtiment pendant
la maintenance, les réparations, et les éventuels remplacements. Figure 5 – Énergie consommée
Prenons les hypothèses suivantes : ne peut plus être considéré comme négligeable.
– les matériaux 1, 2 et 3 ont le même usage ;
– ces matériaux doivent être utilisés pendant 20 ans, ce qui impli- Afin de prendre en compte ces consommations, il faut d’abord
que l’achat de plusieurs matériaux identiques si leur durée de vie est préciser l’énergie que l’on souhaite comptabiliser. La norme
inférieure ; NF P01-010 définit 5 indicateurs énergétiques :
– la prise en compte de l’énergie nécessaire au recyclage ou au – énergie primaire totale ;
traitement d’un matériau est de 200 MJ. Cette dépense énergétique – énergie primaire non renouvelable ;
est multipliée par le nombre de matériaux nécessaire au cours de ces – énergie primaire renouvelable ;
20 ans. – énergie matière ;
Le matériau 3, dont la durée de vie est de 20 ans (figure 5), néces- – énergie procédé.
site la consommation de 8 000 MJ + 200 MJ (recyclage), soit
8 200 MJ sur 20 ans. ■ L’énergie primaire totale représente la somme de toutes les
sources d’énergie qui sont directement puisées dans les réserves
Le matériau 2, dont la durée de vie est de 10 ans, nécessite la
naturelles telles que le gaz naturel, le pétrole, le charbon, la
consommation de 2 × 6 000 MJ + 2 × 200 MJ, soit 12 400 MJ sur
biomasse, l’énergie hydraulique, le soleil, le vent, la géothermie...
20 ans.
L’énergie primaire totale est divisée, d’une part, en énergie non
Le matériau 1, dont la durée de vie est de 5 ans, nécessite la renouvelable et énergie renouvelable, et d’autre part, en énergie
consommation de 4 × 4 500 MJ + 4 × 200 MJ, soit 18 800 MJ sur procédé et énergie matière.
20 ans.
■ L’énergie primaire non renouvelable est une ressource existante
Bien que le matériau 3 possède une énergie grise 2 fois plus
en quantité fixe en différents points de la croûte terrestre, et qui ne
importante que les deux autres (élaboration peut-être plus complexe),
peut pas être renouvelée sur une échelle de temps humaine. Les
la consommation énergétique qui découle de sa création, de son utili-
ressources non renouvelables ne peuvent potentiellement se
sation et de son recyclage est plus de 2 fois moins importante que
renouveler que par des procédés géologiques, physiques et chimi-
celle du matériau 1.
ques, qui se déroulent sur pluieurs milliers d’années.
De la même façon, on constate que, bien que l’énergie grise des
matériaux 1 et 2 soit identique, la consommation totale du matériau ■ L’énergie primaire renouvelable est une ressource qui est soit
1, qui doit être renouvelé 2 fois plus souvent que le matériau 2, finit cultivée, soit naturellement renouvelée ou régénérée, à une vitesse
par s’élever d’un tiers au bout de 20 ans. qui excède la vitesse d’épuisement de cette ressource, et cela,
moyennant une gestion correcte de la ressource.
Cet exemple nous permet de constater que la durée de vie d’un ■ L’énergie matière correspond à la part de l’énergie primaire
matériau est primordiale dans l’analyse de son impact énergéti- contenue dans les matériaux non utilisés comme combustibles
que. Cette analyse pourrait être assimilée à une analyse financière. entrant dans le système. Cette quantité d’énergie peut être récupé-
En effet, le calcul d’un budget doit prendre en compte les coûts ini- rée en fin de vie si les filières de collecte et de valorisation existent.
tiaux des produits mais pas seulement. Il faut étudier les coûts
d’utilisation, de maintenance et de renouvellement du produit tout ■ L’énergie procédé est l’apport d’énergie nécessaire dans un pro-
au long de son besoin pour connaître les dépenses totales qu’il cessus élémentaire pour mettre en œuvre le processus ou faire
engendre. Il est donc indispensable de raisonner en coût global fonctionner l’équipement correspondant, à l’exclusion des entrants
financier et énergétique. énergétiques de production et de livraison de cette énergie.
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On peut dire, en schématisant, que l’énergie procédé est de de se donner et de donner le temps de bien faire pour éviter les
l’énergie perdue, c’est la dette énergétique, alors que l’énergie malfaçons et les reprises ; utiliser les accidents de fabrication
matière (aussi appelée le feedstock ) est de l’énergie stockée, mobi- comme source d’inspiration plutôt que de tout faire et refaire ;
lisée de manière temporaire. L’énergie matière peut être récupéra-
ble en fin de vie, soit par le réemploi, soit par la valorisation • Lors de la phase d’exploitation : choisir et mettre en œuvre
matière, soit par la valorisation énergétique. des matériaux et équipements de remplacement des éléments en
fin de vie ou dégradés avec le même soin et les mêmes exigences
Grâce à l’outil Élodie du CSTB et à la base de données INIES, en énergie grise que ceux des éléments d’origine ; sensibiliser le
des études commencent à avancer des valeurs indicatives sur les maître d’ouvrage et les usagers et rechercher avec eux des solu-
consommations d’énergie primaire totale à l’échelle de l’ouvrage. tions de type « rustine » esthétiquement acceptables pour éviter
Ces valeurs sont calculées sur la base des FDES disponibles. par exemple de devoir refaire à neuf tout un revêtement ;
De récents travaux du CSTB ont montré aussi une très forte cor-
rélation entre l’énergie primaire non renouvelable et l’énergie pro- • Lors de la phase de fin de vie : faire un diagnostic déchets
cédé. Sur la base de ces travaux, l’énergie procédé peut être avant la démolition et rechercher des solutions de valorisation
estimée, en moyenne, à 94 % de l’énergie primaire non renouve- matière pour un maximum de déchets, soit sur place, soit dans
lable. des filières appropriées avec le moins de transformation possible.
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l’intensification de l’usage des bâtiments, par exemple en affec- bientôt aux déchets du BTP.
tant des locaux sous-utilisés à d’autres usages sur certaines pério-
des, et sur la possibilité de donner une deuxième vie aux ■ Éco-construction du territoire
constructions, par exemple en convertissant un bâtiment industriel Les carrières sont des activités temporaires dont les sites sont
en logements. ensuite convertis en éco-systèmes favorables à la biodiversité. Leur
réaménagement peut aussi contribuer à l’implantation de nouveaux
espaces dédiés à la collectivité : espaces de détente et de loisirs,
3.3 Réutilisation et recyclage zones humides, espaces agricoles... On peut parler d’une valorisa-
tion de l’espace utilisé par la carrière qui résulte d’une co-construc-
Les déchets du BTP représentent environ 260 Mt/an, dont 70 % tion avec l’ensemble des parties prenantes du territoire.
devront être valorisés d’ici 2020 (Directive européenne 2008/98/CE La profession cherche également à améliorer les pratiques
déchets). Certaines filières ont déjà une forte expérience dans le industrielles, à sensibiliser les maîtres d’ouvrage, et à développer
recyclage de leurs déchets et l’utilisation de matières recyclées, le transport fluvial et ferré. Elle veille à l’économie des ressources
notamment l’industrie des granulats, l’industrie du plâtre et utilisées dans les process, notamment l’eau et l’énergie. Par
l’industrie du verre plat. exemple, les consommations d’eau dans la production de béton
sont 20 % inférieures à l’exigence réglementaire des 350 L/m3 de
3.3.1 Industrie des granulats béton prêt à l’emploi (valeurs 2013).
Ces bonnes pratiques sont valorisées à travers la Charte envi-
L’industrie des granulats est représentée par l’UNPG (Union
ronnement des industries de carrières, une démarche de progrès
nationale des producteurs de granulats) et l’UNICEM (Union natio-
en quatre étapes, qui vient de fêter ses 10 ans. La profession sou-
nale des industries de carrières et matériaux de construction). Pour
haiterait que les pratiques vertueuses en matière d’environnement,
les producteurs de granulats, il existe un lien direct entre la ges-
d’économie circulaire ou de développement durable soient
tion de la ressource et le recyclage. En effet, la préoccupation
reconnues par les donneurs d’ordre, grâce à une meilleure prise
essentielle de la profession est l’accès à la ressource, car il est de
en compte du mieux-disant, notamment dans les marchés publics.
plus en plus compliqué d’ouvrir des carrières, de les étendre, d’en
prolonger la durée. Il faut chaque fois convaincre de la pertinence
du site industriel, or les besoins existent : ils sont estimés à 3.3.2 Industrie du plâtre
560 Mt, dont déjà 25 % sont fournis par des matériaux recyclés ou
valorisés. Cinq millions de tonnes de gypse sont extraites par an, dont
80 % pour l’industrie du plâtre (plaques, carreaux, enduits, cloi-
■ Granulats recyclés sons, plafonds, systèmes d’isolation). L’extraction en carrière de
Un équilibre entre granulats naturels et matériaux recyclés doit cette ressource est gérée durablement, notamment l’autorisation
être recherché pour économiser le prélèvement sur le milieu natu- préfectorale est basée sur une étude d’impact. Il est également fait
rel tout en répondant à la demande. Limiter le transport de ces en sorte que les centres de production soient au plus près des
granulats, naturels ou recyclés, fait aussi partie de la réflexion sur sites (18 carrières, 20 usines).
l’économie circulaire. La valeur d’une tonne de granulats double
tous les 30 km, donc mieux vaut éviter les distances de transport ■ Gypse synthétique
trop importantes. La profession doit encore accentuer l’ancrage Afin de préserver cette ressource naturelle, les industriels du
territorial pour favoriser l’économie circulaire de proximité. plâtre font aussi appel à du gypse synthétique issu du recyclage de
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■ Objectif : 245 000 tonnes de déchets recyclés de collecte des fenêtres, et y sensibiliser artisans, menuisiers et
particuliers.
En amont du recyclage, on cherche tout d’abord à limiter les
déchets. Un cursus de formation est proposé aux entreprises, Par exemple, a été mise en place une filière logistique composée
incluant le calepinage et la préfabrication, afin de planifier les élé- de Saint-Gobain Glass, de Lapeyre qui assure la reprise des fenê-
ments à mettre en œuvre et d’optimiser les découpes, ainsi que la tres, et de Paprec qui les démantèle au moyen de machines auto-
réutilisation sur chantier des chutes de plaques. En aval, les indus- matisées. Cette pratique devrait être étendue auprès d’autres
tries du plâtre ont pour objectif d’atteindre 245 000 t de déchets menuisiers mais le recyclage des fenêtres n’étant pas, pour le
externes de plâtre recyclés par an en 2020, contre 65 000 t obte- moment, une obligation et le faible coût des décharges qui
nues en 2014. accueillent les matériaux inertes comme le verre étant faible, il faut
De nouvelles technologies accompagnent ce développement. trouver un équilibre technico-économique.
Par exemple, en 2014, la première déchiqueteuse de plaques de
plâtre française a vu le jour, elle permet de réduire leur volume en
benne et d’augmenter de 30 à 40 % les déchets en camion. 3.3.4 Des projets expérimentaux
Plusieurs projets, en faveur d’un modèle durable de gestion des
déchets de plâtre, sont en cours : ■ Le projet Demoludor
– le projet Démoclès visant à développer la dépose sélective des
produits de second œuvre ; Ce projet cherche à optimiser la démontabilité des bâtiments au
– le projet Aquitaine réunissant une entreprise de démolition et moyen de solutions constructives facilitant la séparation des systè-
de plâtrerie, des artisans plaquistes, des négoces en matériaux, mes et composants sur les chantiers de rénovation ou de décons-
des déchetteries municipales, des collecteurs privés de déchets et truction. Cette approche de démontabilité a pour but de favoriser
un fabricant régional ; le tri sélectif sur le chantier, la réutilisation ou le réemploi des
– le projet Recygypse pour étudier la faisabilité d’un atelier de matériaux et composants, le recyclage ou à défaut une élimination
recyclage du plâtre dans la région Languedoc Roussillon ; optimisée. Ce projet de R&D est porté par l’ADEME et l’Alliance
– le projet européen « Gypsum to Gypsum » cherchant à déve- MECD (Matériaux et équipements pour la construction durable).
lopper des techniques de déconstruction facilitant le recyclage des
déchets de plâtre. ■ Le projet REPAR
Ce projet REemploi comme Passerelle entre ARchitecture et indus-
3.3.3 Industrie du verre plat trie propose une solution organisationnelle innovante en faveur de
l’économie circulaire. L’association d’architectes Bellastock, porteur
■ Augmentation du taux de calcin dans la production de verre du projet, et la SEM Plaine Commune (Seine-Saint- Denis) ont expé-
plat rimenté cette pratique de réemploi in situ de matériaux de
Ce procéde permet à la fois de préserver des matières naturelles construction, sur une friche industrielle devant être reconvertie en
non renouvelables, de réduire l’énergie nécessaire à la fabrication et éco-quartier. L’objectif est de minimiser les flux et d’optimiser les
en conséquence le taux d’émissions de CO2 . En effet, 1 t de calcin stocks, selon un processus en trois étapes : audit du gisement, col-
équivaut à 1,2 t de matière première, car celui-ci nécessite un moin- lecte et tri, réemploi. Le surcoût de la déconstruction sélective doit
dre niveau de chaleur (perte de masse due à une perte au feu), et en être compensé par les gains d’évacuation des déchets dont la pro-
cela on estime qu’1 t de calcin fait économiser 300 kg de CO2 . duction a été évitée et d’approvisionnement sur site en matériaux.
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le refroidissement, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage et tous les cir- FDES Fiche de déclarations environnementales
cuits et moteurs associés (auxiliaires). et sanitaires
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P
O
U
Analyse du cycle de vie, R
énergie grise, économie circulaire
E
N
par Pascale MAES
Journaliste indépendante spécialisée dans l’efficacité et la performance énergétique
des bâtiments S
A
V
Sites internet
O
http://www.cstb.fr
http://www.ademe.fr
http://www.ifpeb.fr
http://www.unpg.fr I
Fiches de déclarations environnementales et sanitaires (FDES) http://www.unicem.fr
http://www.base-inies.fr
http://www.elodie-cstb.fr
http://www.pnrecybeton.fr
http://www.setra.developpement-durable.gouv.fr
R
http://www.pep-ecopassport.org
http://www.lesindustriesduplatre.org
Guide Bio-Tech « L’énergie grise des matériaux et des ouvrages »
Parution : juin 2015 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200031372 - universite de nantes // 193.52.103.22
http://www.asso-iceb.org http://www.fedeverre.fr
Projet de Loi sur la transition énergétique pour une croissance verte
http://www.developpement-durable.gouv.fr
Alliance MECD (Matériaux et équipements pour la construction durable)
http://www.mecd.fr P
http://www.institut-economie-circulaire.fr http://www.bellastock.com
L
Normes et réglementations françaises, européennes et internationales U
ISO 14040 2006 Management environnemental – Analyse du
cycle de vie – Principes et cadres
NF P01-010 12-04 Qualité environnementale des produits de
construction – Déclaration environnementale et S
sanitaire des produits de construction
ISO 14044 Management environnemental – Analyse du
cycle de vie – Exigences et lignes directrices NF XP 01-020-3 06-09 Qualité environnementale des produits et des
bâtiments, définition et méthodes de calcul des
ISO 14025 Marquages et déclarations environnementaux – indicateurs environnementaux pour l’évaluation
Déclarations environnementales de type III – de la qualité environnementale d’un bâtiment
Principes et modes opératoires
Décret no 2011-610 du 31 mai 2011 relatif au diagnostic portant sur la gestion
NF EN 15804 07-11 Contribution des ouvrages de construction au des déchets issus de la démolition de catégories de bâtiments.
développement durable – Déclarations environ-
nementales sur les produits – Règles régissant Directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil relative aux
les catégories de produits de construction déchets, novembre 2008.
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