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ULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES - SETTAT:342619469:88880154:102.52.165.78:1587410358
Collection DSCG
CORRIGÉ
Auteurs :
Alice Polynice Grégory Lachaise
DEA de droit privé DEA de droit
Enseignante / Formatrice en droit en DCG et DSCG Certifié d’Économie et Gestion
Enseignant / Formateur
Bertrand Beringer
Agrégé d’Économie et Gestion
Professeur en classe préparatoire au DCG
« Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en
violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi.
La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. »
(art. L335-2 et L335-3 du code de la propriété intellectuelle).
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TABLE DES MATIÈRES
Juillet 2019
Les thèmes étudiés ont fait l’objet de questions à l’examen de l’UE1 du DSCG en ……
Droit pénal
POLLEN : Droit pénal général : Responsabilité pénale, Infraction, 2018, 2012, 2008 p. 27
Cas 5 :
Classification, Peines, Procédure pénale
Cas 6 : MERLIN : Droit pénal spécial des affaires et des sociétés : Abus de 2018, 2015, 2013, p. 33
2012 2010, 2009
confiance, ABS, Présentation de comptes annuels inexacts, Dividendes 2008
fictifs, Surévaluation des apports en nature, Responsabilité pénale du CAC
L’entreprise et la concurrence
Cas 7 : MOIRON : L’entreprise et la concurrence, Contrôle des concentrations en p. 37
droit interne et en droit de l’union européenne, Entente illicite, Revente à
perte
Cas 8 : CHEVRETINE : L’entreprise et la concurrence, Action en concurrence 2015, 2012 p. 41
déloyale, Parasitisme, Contrefaçon, Abus de position dominante, Abus de
dépendance économique
L’entreprise et l’administration fiscale
Cas 9 : CRISE : L’entreprise et l’administration fiscale, Agrément, Rescrit, Contrôle 2015, 2013, 2012 p. 45
2010, 2009 2008
et contentieux fiscaux
Les thèmes étudiés ont fait l’objet de questions à l’examen de l’UE1 du DSCG en ……
Consultez cette colonne
La restructuration de l’entreprise
Cas 24 : FACOR : Fusion, Filialisation, Garantie de crédit : lettre d’intention 2018, 2015, p. 109
2010
Cas 25 : CO.EX.FIN : Le régime fiscal des opérations de fusions de sociétés 2018, 2010 p. 115
Cas 26 : TIC TAC : Le régime juridique, fiscal et social des opérations de 2018 p. 119
transmission universelle de patrimoine, Retraite et licenciement
Cas 27 WIKO : Augmentation de capital, Apport Partiel d’actif (APA), Nomination p. 127
CAC, Régime des conventions, Introduction en bourse
La transmission de l’entreprise
Cas 31 : BERTO : Aspects juridiques, fiscaux et sociaux de la cession de 2017, 2014, p. 143
2013, 2012
l’entreprise et de la transmission à titre gratuit de l’entreprise 2011, 2009
2008
La disparition de l’entreprise
Cas 32 : GARUR : La dissolution de la société : régime juridique et fiscal 2009 p. 151
VERBAT
Auteur :
Grégory Lachaise
Les pourparlers
La phase précontractuelle de relations commerciales est en réalité constituée de multiples étapes au cours desquelles les
parties négocient les modalités et le contenu de leurs relations commerciales futures.
Ainsi, au cours des discussions préparatoires, les futurs contractants ne font que déterminer si les conditions d’une
possible relation contractuelle sont réunies. Négociation du prix, de la quantité, des délais de livraison et des clauses du
contrat constituent l’essentiel des points forts des pourparlers.
Le nouvel article 1112 du code civil, issu de l’ordonnance du 10 février 2016, dispose que l’initiative, le déroulement et la
rupture des négociations précontractuelles sont libres. S’il fixe un principe de liberté dans la conduite des discussions
précontractuelles, les parties restent assujetties à l’article 1104 du code civil, qui irrigue désormais tout le droit des contrats,
à savoir que « ces derniers doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi ». Le dispositif, d’ordre public, vient
consacrer dans la loi une solution jurisprudentielle. Chaque partie se trouve ainsi débitrice d’une obligation de loyauté et
de coopération dans la conduite des négociations et tenue, par conséquent, de délivrer toute information qu’elle sait
déterminante à la conclusion du contrat.
À l’inverse, si l’avant-contrat ne peut être considéré comme contrat définitif, il ne pourra être sanctionné par une exécution
forcée car il ne comprend qu’une obligation de faire. Néanmoins, l’échec de la négociation peut résulter du manquement
fautif de l’une des parties ou de la violation de l’une des obligations figurant dans l’avant-contrat. Sa responsabilité
contractuelle pourra dans cette hypothèse être recherchée.
2. Engagement de VERBAT
La société VERBAT envoie une offre détaillée à la société BONETERRE. Celle-ci retourne le document en y insérant une
date maximale de livraison ainsi qu’un chèque d’acompte de 30% encaissé dix jours plus tard par la SARL.
Principe juridique
Les contrats obéissent à différentes classifications qui figurent dans le code civil (articles 1106 et s). Selon leur condition
de formation, les contrats peuvent être qualifiés de réels, consensuels ou solennels. L’intérêt de cette distinction est
d’identifier le moment auquel le contrat sera considéré comme définitivement formé.
Les contrats consensuels sont parfaits par l’unique rencontre des consentements. Ainsi, lorsqu’une l’expression des
volontés se rencontre, sous la forme d’une offre et d’une acceptation, la relation contractuelle est établie.
Les principes juridiques de l’offre et de l’acceptation sont maintenant codifiés aux articles 1113 et suivants du code civil
qui précise que « le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties manifestent
leur volonté de s’engager ».
L’offre (expresse ou tacite) doit être ferme (volonté de s’engager) et précise (identifie clairement l’objet de l’offre et les
éléments essentiels du contrat), à défaut, elle ne constitue qu’une simple invitation d’entrer en pourparlers. L’offre peut
être faite avec des réserves (disponibilité du produit) et/ou être assortie d’un délai. Dans ce dernier cas, l’offrant ne peut
unilatéralement se rétracter pendant la durée de son engagement sous peine d’engager sa responsabilité civile
extracontractuelle. À défaut de délai clairement indiqué, l’offre doit être maintenue pendant un délai raisonnable
souverainement apprécié par les tribunaux. À noter enfin que l’offre peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas
parvenue à son destinataire.
L’acceptation manifeste la volonté de conclure le contrat aux conditions précisées dans l’offre. Elle peut être expresse ou
tacite. Néanmoins, sauf exception, telles que la loi, les usages, des relations d’affaires ou des circonstances particulières,
le silence ne vaut pas acceptation.
Par ailleurs, lorsque l’acceptation comporte une modification de l’offre émise, elle constitue alors une contre-offre. Le
sollicitant se trouve alors dans la situation de l’acceptant.
Enfin, lorsque les parties ne consentent pas au contrat en présence l’une de l’autre, c’est-à-dire lorsque le contrat est
conclu entre absents (par échange de courrier par exemple), sa conclusion est parfaite à compter de la réception de
l’acceptation. Après des incertitudes jurisprudentielles entre la théorie de l’émission et celle de l’acceptation, l’article 1121
tranche définitivement pour la dernière.
En l’espèce, la proposition de la SARL constitue une offre ferme et précise de contracter. La modification apportée à celle-
ci par la société BONETERRE constitue une contre-offre puisque les termes de l’engagement ont changé (exigence d’un
délai de livraison).
Qu’en est-il alors de l’acceptation ? L’encaissement du chèque d’acompte par la SARL peut être considéré comme
l’acceptation de l’offre émise par la société BONETERRE puisqu’il s’agit d’un comportement positif. Cependant, la société
Boneterre a renoncé à son engagement le 21 juin, c’est-à-dire avant l’acceptation de VERBAT. Cette renonciation
empêche définitivement la formation du contrat et oblige la société VERBAT à restituer l’acompte encaissé. Néanmoins,
la contre-offre de la société BONETERRE aurait dû être maintenue pendant un délai raisonnable en l’absence de précision.
Or il apparaît peu probable que les quelques jours laissés constituent un tel délai au regard de l’importance de la
transaction. Ce manquement sera de nature à engager la responsabilité civile extra contractuelle de la société
BONETERRE.
Règle de droit
Comme dans la situation précédente, la question porte sur le fondement de la responsabilité civile et permet d’en
déterminer encore le domaine d’application. Dans le cas des actes de complaisance, la frontière est parfois délicate entre
responsabilité civile délictuelle et contractuelle.
À l’exception du sauvetage en mer, les tribunaux ont considéré longtemps qu’en matière d’entraide il n’y avait pas de
contrat mais acte de complaisance ou de courtoisie sans portée juridique. Par un arrêt du 1er décembre 1969, la cour de
cassation est venue consacrer l’existence d’un contrat de services gratuits de manière à favoriser l’indemnisation des
victimes, et plus précisément celle de celui qui fournit son aide. Une fois établie, cette convention dite d’assistance
bénévole, permet de faire entrer dans son champ d’application des situations très diverses telles que « le coup de main »,
« l’entraide familiale » ou encore « l’assistance gratuite ». Dès lors, la responsabilité civile de l’assisté peut être engagée
s’il résulte un dommage de son comportement, même non fautif. On voit bien ici l’intérêt de ce régime puisque la
responsabilité civile extra contractuelle exigerait la preuve d’une faute. Le régime est appliqué strictement et exige que
l’aide ait été réalisée dans l’intérêt exclusif de l’assisté. De même, la faute de celui qui aide ne permet pas de rechercher
la responsabilité de l’assisté (Cass. civ. 7 avril 1998).
En l’espèce, on doit ici considérer qu’une convention d’assistance bénévole est née entre M. Thermofloc et son voisin, ce
dernier sur sollicitation de l’assisté ayant décidé de l’aider à ouvrir la porte de son garage. La responsabilité civile
contractuelle de M. Thermofloc engagera ce dernier à réparer le dommage subi par son voisin. La seule possibilité pour
écarter sa responsabilité consistera à prouver la faute du voisin, précisément en ayant trop poussé le battant en cause,
mais cette option sera délicate car M. Thermofloc aurait dû prendre toute précaution utile et notamment l’informer de ce
risque.
Règle de droit
Le contrat de prêt entre particulier est un contrat réel (not. Cass. Civ. 14 janvier 2010, Cass. Civ. 9 fevrier 2012). Ainsi,
pour être parfait, il doit y avoir non seulement la rencontre des consentements mais en plus la remise de la chose objet du
contrat (article 1109 du Code civil). En l’absence d’une telle remise, il faut considérer que le contrat n’est pas définitivement
formé. Il ne peut alors donner lieu à exécution forcée. La seule sanction envisageable consiste en une indemnisation
résultant de l’inobservation de la promesse de prêt.
À l’inverse, le contrat de prêt consenti par un professionnel à un particulier est un contrat consensuel (Cass. Com. 22 mai
2012).
En l’espèce, M. Thermofloc ne peut donc exiger la remise de la somme objet du prêt. Il ne pourra obtenir que des
dommages-intérêts sachant qu’il sera possible de lui reprocher d’avoir pris des engagements hâtifs sans disposer du
montant promis.
Règle de droit
La promesse unilatérale de vente définie à l’article 1124 du Code civil, est un contrat unilatéral par lequel une partie confère
à son bénéficiaire une faculté de choix : acheter ou ne pas acheter. Le bénéficiaire jouit ainsi d’une option, c’est-à-dire
conclure ou non le contrat par l’exercice discrétionnaire de sa volonté, dans le délai imparti par la promesse ou à défaut
pendant un délai raisonnable. Lorsque le bénéficiaire lève l’option, le contrat définitif est formé par la rencontre de l’offre
et de l’acceptation. Dès lors, si le promettant refuse de s’exécuter, il pourra y être contraint par le bénéficiaire.
Si le promettant s’engage à maintenir son offre pendant un certain délai, il arrive néanmoins que ce dernier se rétracte
dans le délai d’option qu’il a lui-même fixé. En la matière, les tribunaux ont longtemps considéré que le contrat ne pouvait
être formé (Cass. 15 décembre 1995) car il ne s’agit que d’une obligation de faire insusceptible d’exécution forcée.
De surcroît, la levée de l’option après la rétractation empêchait ainsi la rencontre des volontés et par conséquent la
formation du contrat (Cass. 3e Civ. 11 mai 2011).
La solution était critiquée et les dispositions légales consacrent une position différente. En effet, l’article 1124 al. 2 et 3
prévoit que la révocation de la promesse pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n’empêche pas la formation
du contrat promis. Il faut en conclure que le promettant est désormais lié par son engagement pendant la durée d’option
qu’il a consentie. De surcroît, la conclusion d’un contrat sur le même objet, avec un tiers qui connaissait l’existence de la
promesse est inefficace, c’est-à-dire encourt la nullité et permet au bénéficiaire de revendiquer la vente à son profit.
En l’espèce, M. Ripley s’est engagé à maintenir son offre pendant 3 mois et s’est rétracté au cours de ce délai. M.
Thermofloc, en vertu des nouvelles dispositions, est fondé par son acceptation à demander la réalisation de la vente à son
profit
Règle de droit
L’article 1123 du code civil défini le pacte de préférence comme étant celui « par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter ». Il s’agit donc d’un contrat
préparatoire à un contrat futur qui impose au promettant d’offrir la possibilité de contracter en priorité au bénéficiaire du
pacte.
Lorsque le promettant ne respecte pas son engagement, la loi distingue selon que le tiers connaissait ou non l’existence
de la promesse.
En cas de méconnaissance du pacte, le bénéficiaire peut obtenir réparation de son préjudice mais ne peut obtenir que la
vente s’opère à son profit.
Par contre, si le tiers avait connaissance du pacte et n’ignorait pas que le bénéficiaire comptait s’en prévaloir, ce dernier
peut alors demander au juge soit de prononcer la nullité de la vente soit de le substituer au tiers dans l’acte conclu.
Pour prévenir cette situation, le législateur autorise le tiers à solliciter l’éventuel bénéficiaire quant à l’existence d’un pacte
de préférence et de son intention de s’en prévaloir. À défaut de réponse dans un délai raisonnable ou celui fixé dans la
demande, le bénéficiaire ne pourra se prévaloir d’aucune action.
En l’espèce, Mme Wave a cédé son terrain en violation du pacte du de préférence. Sachant que l’acquéreur, la société
CAMUS, connaissait les ambitions de M. Thermofloc, une action est envisageable. Pour l’envisager il faudra vérifier que
l’acquéreur connaissait l’existence du pacte, car l’article 1123 al. 2 impose une double condition : la connaissance du
pacte de préférence et la volonté de s’en prévaloir, or seule la seconde apparaît dans les faits.
VERTIGO
Auteur :
Grégory Lachaise
Savoir identifier une clause contractuelle Éléments généraux sur les contrats
et en maîtriser les enjeux, Rupture des relations commerciales,
Identifier les causes de nullité d’un clauses contractuelles, imprévision,
contrat et ses effets, réduction du prix, vices du
Savoir déterminer les conséquences consentement, nullités, sanctions de
juridiques liées à la mauvaise exécution l’inexécution du contrat
ou l’inexécution d’un contrat
1. Terrain de la responsabilité sur lequel la SA MOISSAC doit se fonder pour sa demande de dommages intérêts
La société VERTIGO entretient depuis plusieurs années des relations commerciales avec la société MOISSAC. La société
VERTIGO met fin à leur relation en supposant que l’augmentation de ses prix désintéresserait la société MOISSAC. Cette
dernière entend solliciter des dommages intérêts pour rupture brutale des relations commerciales.
Lorsqu’il s’agit de solliciter une indemnisation, il est nécessaire avant toute chose, sous peine de voir son action rejetée,
de bien considérer le terrain juridique sur lequel la partie demanderesse entend se placer.
En cas de non-respect de ce formalisme, deux terrains juridiques peuvent être envisagés pour faire sanctionner la rupture
des relations commerciales.
Soit il existe une relation contractuelle entre les parties et les règles relatives aux obligations contractuelles peuvent
s’appliquer. Néanmoins, ce régime juridique est plus restrictif que ce qu’autorise le second.
Soit la relation commerciale est établie dans ou hors du champ contractuel. L’article L442-6 du Code de commerce prévoit
explicitement que le fait, par tout producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire, de rompre
brutalement une relation commerciale établie, sans respecter un préavis écrit, engage la responsabilité civile de son
auteur.
Si le demandeur n’entre pas dans le champ d’application de la loi (art. L442-6), il peut fonder son action sur le fondement
de l’article 1240 du code civil en justifiant d’un préjudice, d’une faute (constituée par la brutalité de la rupture) et d’un lien
de causalité.
En l’espèce, il ne fait aucun doute que les sociétés MOISSAC et VERTIGO entrent dans le champ d’application de l’article
L442-6 du Code de commerce. L’entreprise MOISSAC peut légitimement solliciter une indemnisation du fait de la rupture
brutale (sans préavis, ni information d’aucune sorte) des relations commerciales, sur le fondement de la responsabilité
civile extra contractuelle.
En l’espèce, une clause de réserve de propriété pourra être utilement insérée dans les contrats de la société. En cas de
liquidation judiciaire du cocontractant, la société Vertigo ne sera pas traitée comme un créancier venant dans la procédure
collective. Elle pourra ainsi récupérer les biens qui sont restés sa propriété.
- qui autorisent les professionnels à modifier unilatéralement sans raison valable des caractéristiques du produit à
livrer ou du service à fournir ;
- qui obligent le consommateur à exécuter ses obligations lors même que le professionnel n’exécuterait pas les
siennes.
Le consommateur, le non-professionnel ou des associations de consommateurs régulièrement déclarées et agréées
Ainsi, le législateur français n’exclut pas les personnes morales de la protection contre les clauses abusives. Cependant,
pour que la protection puisse jouer, il est nécessaire que le contrat soit conclu dans un domaine où la personne morale
« professionnelle » est considérée comme « non professionnelle, c’est-à-dire hors de sa sphère de compétence. A
contrario, elle ne peut bénéficier de la protection contre les clauses abusives. Cependant et jusqu’à présent, les tribunaux
accordaient le bénéfice de ces dispositions et donc la qualité de non-professionnel aux personnes morales n’agissant pas
dans le cadre de leur activité « principale ». La définition issue de l’ordonnance du 14 mars 2016, précisée par la loi du 21
février 2017, ne maintient pas cette précision pour ne retenir que la qualité « d’activité », ce qui laisse supposer des
précisions jurisprudentielles à venir.
Enfin, l’article 1171 du code civil institue un dispositif, emprunté au code de la consommation. Il a donc vocation à
s’appliquer dans les relations entre professionnels mais aussi entre particuliers hors du champ propre au droit de la
consommation. Ce texte dispose qu’est réputée non écrite toute clause qui créerait un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties. Il en limite cependant le champ d’application aux contrats d’adhésion, de même que
l’appréciation du déséquilibre ne peut porter ni sur le prix ni sur l’objet principal du contrat. Sa portée en est donc
singulièrement atténuée.
L’obligation d’information
L’ordonnance précitée consacre désormais dans la loi, précisément à l’article 1112-1, une obligation générale d’information
à la conclusion du contrat. En effet, le code civil dispose : « celle des parties qui connaît une information dont l’importance
est déterminante pour le consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que légitimement cette dernière ignore cette
information ou fait confiance à son cocontractant ». Les parties à un contrat doivent donc délivrer toute information qui
serait de nature à avoir une incidence sur leur consentement, sachant que celle qui ignore cette information, la méconnait
pour des motifs légitimes (elle ne peut y avoir accès par exemple). Cette obligation porte sur l’objet du contrat mais ne
peut s’étendre ni à son contexte, ni à l’estimation de la valeur de la prestation. Elle doit aussi être distinguée de la réticence
dolosive, qui elle suppose une intention de ne tromper en ne révélant pas une information que l’on sait décisive.
Afin de s’assurer d’avoir satisfait à cette obligation il est toujours possible de la contractualiser, c’est-à-dire de prévoir une
clause indiquant que les parties ont bénéficié de toutes les informations nécessaires à la conclusion du contrat. Mais cette
possibilité reste d’une efficacité limitée. En effet, le texte en ses alinéas 4 et 5 précise « que les parties ne peuvent ni
limiter ni exclure ce devoir ». De fait, une partie bien qu’ayant signé une telle clause, pourra toujours agir en justice si elle
estime n’avoir pas été suffisamment informée. Les sanctions envisageables peuvent être une indemnisation voire une
action en nullité sur le fondement de l’erreur.
La validité de la clause
La possibilité d’insérer dans les contrats une clause visant à l’attribution d’une juridiction déterminée est doublement
limitée :
- d’une part, la compétence des juridictions est souvent d’ordre public et il n’est pas possible d’y déroger
conventionnellement. Ainsi le Conseil de prud’hommes est toujours compétent pour les litiges individuels du travail,
de même il sera impossible de désigner une juridiction commerciale lorsqu’une juridiction civile a une compétence
exclusive sur la matière objet du contrat ;
- d’autre part, la validité d’une clause attributive de compétence n’est valable qu’entre commerçants. Elle est donc
inopposable à un défendeur non-commerçant, qui, lui, conserve toujours la possibilité de choisir soit une juridiction
civile, soit une juridiction commerciale.
En l’espèce
- La première clause à l’égard des professionnels est litigieuse dans la mesure où elle ne prévoit de responsabilité
qu’en cas de faute lourde. Or si l’inexécution fautive de la société Vertigo est de nature à porter atteinte à l’objet
même du contrat, sa responsabilité ne pourra être écartée. De plus, si le contrat est conclu avec une personne morale
pouvant revendiquer la qualité de non-professionnel, la clause pourra être qualifiée d’abusive ; il en sera de même
entre professionnels s’il s’agit d’un contrat d’adhésion.
- D’autre part, la clause relative à l’information contractuelle ne paraît pas d’un grand intérêt, puisqu’il sera toujours
possible pour l’une des parties d’estimer que l’autre n’a pas satisfait à son devoir général d’information.
- La clause à l’égard des consommateurs est aussi inefficace. En effet, figure dans la liste noire toute clause qui
« restreint l’obligation pour le professionnel de respecter les engagements pris par ses préposés ou ses
mandataires ». Cette clause sera réputée non écrite. Il en va de même pour la clause d’attribution de compétence
puisque le tribunal de Poitiers ne peut être imposé au consommateur.
En l’espèce, la modification du prix rend extrêmement couteux l’exécution du contrat par la société Vertigo puisque la
répercussion de l’augmentation tarifaire rend prohibitif la vente du revêtement de piscine. Mme Terbine pourra demander
la renégociation du contrat. En cas d’échec, le juge pourra être saisi et maintenir la relation contractuelle à de nouvelles
conditions ou prononcer sa résolution.
Le créancier d’une obligation imparfaitement remplie dispose de différents moyens d’action, tels que l’exception
d’inexécution, l’exécution forcée ou encore la mise en cause de la responsabilité civile contractuelle en cas de préjudice.
Mais l’article 1223 du code civil prévoit aussi un mécanisme de réduction du prix qu’il subordonne à un certain formalisme.
En effet, la loi exige que le créancier, dans un premier temps, mette le débiteur en demeure et sollicite une réduction du
prix. En cas de désaccord, et si le créancier n’a pas encore payé, il peut notifier à son débiteur sa décision de réduire
unilatéralement le prix. Cette solution ne semble que modérément satisfaisante car il fait peu de doute dans la réalité que
le juge sera amené à trancher le litige. Par contre, le refus de payer ne pourra être constitutif d’une faute si les prescriptions
du code civil ont été respectées.
En l’espèce, Mme Terbine pourra imposer une réduction du prix, à condition d’en respecter la procédure.
Définition du dol
Au terme de l’article 1137 du code civil, « Le dol est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des
manœuvres ou des mensonges ».
Caractères du dol
Contrairement à l’erreur qui est spontanée, le dol est provoqué ; il y a une volonté de l’une des parties de tromper l’autre.
Le dol doit donc comporter un élément matériel. Il peut être positif comme l’utilisation de manœuvres, de ruses, de
mensonges ou consister en un acte négatif, c’est-à-dire une abstention. Ainsi la réticence à donner une information
essentielle au contrat peut être considérée comme un dol, un mensonge par omission en quelque sorte (ce qui a conduit
à l’obligation de renseignements). Cela oblige le vendeur à agir de bonne foi : « Le vendeur est tenu d’expliquer clairement
ce à quoi il s’oblige.
Conditions
- Le dol doit présenter une certaine gravité. Le dol doit avoir été un élément déterminant dans l’engagement de l’autre
partie ; sans ces manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contracté.
- Le dol doit être antérieur ou concomitant à la conclusion du contrat.
- Le dol doit provenir de l’un des contractants, non d’un tiers, sauf en cas de complicité. En effet, selon l’article 1137,
le dol n’est une cause de nullité, que s’il est le fait du cocontractant de la victime. Le dol peut être le fait d’un tiers
mais dans ce cas il résulte de cet article que le dol ne peut pas entraîner la nullité du contrat. Ce dol se traduira
seulement par la responsabilité délictuelle du tiers. Que le dol émane d’un tiers ou de l’autre partie le résultat est le
même. Le consentement de la victime est vicié. Si le résultat est le même on devrait admettre dans tous les cas la
nullité. En réalité pour comprendre la solution de cet article il faut voir que le dol n’est pas seulement un vice du
consentement. C’est aussi la sanction d’une faute intentionnelle. Or, lorsque le dol émane d’un tiers, le cocontractant
de la victime par hypothèse est innocent. Il serait injuste de le sanctionner en lui imposant la nullité du contrat. Cette
justification marque les limites de la solution de principe de l’art 1137. La nullité pour dol peut être obtenue si le
cocontractant de la victime a été complice du tiers.
Le contrat de cautionnement
D’autre part, le cautionnement est une convention unilatérale par laquelle une personne physique ou morale, dite
« caution », s’engage à payer la dette d’une autre personne, dite « débiteur principal », à son créancier. Elle est considérée
comme un engagement accessoire du contrat qui relie le débiteur principal à son créancier. De fait, le contrat de
cautionnement suppose une relation triangulaire entre le débiteur principale, le créancier et la caution, mais elle ne lie
contractuellement que la caution et le créancier. Dès lors le débiteur principal est un tiers au contrat de cautionnement.
En l’espèce, Mme Terbine a manifestement été victime d’un dol de la part de son amie mais non de la banque. Or le
cautionnement ne lie contractuellement que la banque et Mme Terbine. Dès lors le dol de son amie est inefficace pour
demander la nullité du contrat de cautionnement.
Le sens de la disposition vise à protéger le souscripteur d’une telle obligation en l’informant pleinement du montant du
cautionnement, de sa durée et des risques pesant sur son patrimoine.
En l’espèce, la clause semble satisfaire aux conditions de validité. Néanmoins la référence à des mensualités ne peut
être considérées comme une durée au sens où la loi l’exige (CA Montpellier 22 avr. 2014). La clause est nulle par
conséquent.
L’erreur
L’erreur, en premier lieu, peut-être constitutive d’un vice du consentement de nature à entraîner la nullité du contrat. Elle
peut être admissible lorsqu’elle porte sur la personne dans les contrats intuitu personae (C. Civ. art. 1134). Elle peut aussi
porter sur l’objet même du contrat (art. 1133).
En cette hypothèse, ne peuvent être retenus :
- l’erreur sur les motifs, c’est-à-dire une erreur portant sur un accessoire du contrat dans la mesure où il n’y a pas
d’erreur sur la substance même de l’objet de la convention. Le motif déterminant d’une partie à contracter ne pourra
être source d’erreur qu’à la condition d’avoir été expressément stipulé comme tel au contrat ;
- l’erreur inexcusable, c’est-à-dire celle commise alors qu’elle pouvait être facilement évitée ;
- l’erreur sur la valeur.
Sont par contre admise les erreurs :
- portant sur la teneur, la nature ou l’identité de la chose ;
- l’erreur sur le prix si dernier est dérisoire et que l’erreur est flagrante ;
- l’erreur sur la substance même de la chose objet du contrat. Son appréciation peut être objective lorsque l’erreur
porte sur la matière même de l’objet du contrat ou subjective lorsqu’elle porte sur un des éléments essentiels de
l’objet. La détermination du caractère substantiel par le juge peut se faire in concreto, c’est-à-dire en recherchant
chez le contractant la qualité essentielle qui l’a motivé à s’engager, soit in abstracto, c’est-à-dire en recherchant si
communément telle ou telle qualité peut être jugée comme essentielle.
Le dol
Visé à l’article 1137 du code civil, il peut aussi constituer une cause de nullité du contrat dès lors qu’une manœuvre
dolosive, qui peut consister en une action ou une abstention émanant du cocontractant, a déterminé une partie à s’engager.
La manœuvre peut être caractérisée par la production d’une fausse information ou à l’inverse par un défaut d’information.
En l’espèce, le fondement de l’erreur peut être valablement mis en œuvre. En effet, il est évident, ne serait-ce que par la
présence de la condition suspensive, que la possibilité d’édifier était déterminante à la conclusion du contrat. L’impossibilité
résultant du retrait du permis de construire affecte le consentement des acquéreurs puisqu’une des conditions
substantielles a disparu et que le risque existait déjà au moment de la vente. Le dol, bien qu’ici incertain, peut être envisagé
dans la mesure où le vendeur connaissait le projet justifiant l’acquisition des terrains. Néanmoins, il sera difficile d’apporter
la preuve de la connaissance par l’acquéreur d’une impossibilité d’édifier en raison de la nature du sol.
On pourrait aussi reprocher aux professionnels libéraux un manquement au devoir de renseignement mais leur recherche
a pu se heurter à une impossibilité de déceler les éléments susceptibles d’affecter leur projet.
Il convient de distinguer deux nullités, aujourd’hui consacrées par la loi (art .1179 C.civ.) :
- la nullité relative d’une part, qui vise à protéger un intérêt particulier. De fait, seule la personne protégée peut agir en
justice. En d’autres termes, celui ou celle, victime d’un vice du consentement, d’une incapacité ou d’une lésion peut
demander la nullité du contrat ;
- la nullité absolue d’autre part, qui protège l’intérêt général. Par conséquent, tout intéressé est fondé à agir en nullité.
Cela se comprend aisément puisqu’il s’agit de protéger l’intérêt collectif. Sont concernés l’objet illicite, voire l’absence
de consentement.
Les deux nullités sont l’objet d’une prescription identique de 5 ans.
Par ailleurs, l’article suivant autorise une partie à interroger l’autre par écrit (celle qui pourrait se prévaloir de la nullité), sur
son intention de la revendiquer judiciairement ou de la confirmer. Cette possibilité est ouverte sous la condition que la
cause de la nullité ait cessé. L’acte interrogatoire doit préciser que l’action en nullité doit être exercée dans un délai de six
mois, et qu’à défaut, le contrat sera réputé confirmé. Cette disposition a vocation à réduire l’incertitude liée à l’existence
d’une cause de nullité dont la prescription est de 5 ans et autorise de fait les parties à renégocier les conditions du contrat.
En l’espèce, la cause de la nullité a été révélée en raison du retrait du permis de construire. Le vendeur des terrains peut
ainsi interroger les acquéreurs sur leur intention de se prévaloir de la nullité. Ces derniers seront dans l’obligation d’agir
dans les délais impartis, soit de réviser les conditions du contrat ou encore, ce qui est peu envisageable, de confirmer la
nullité.
L’exécution forcée
Le créancier de l’obligation inexécutée ou mal exécutée peut en solliciter l’exécution forcée. L’article 1221 dispose que
« le créancier d’une obligation peut, après mise en demeure, en poursuivre l’exécution en nature sauf si cette exécution
est impossible ou s’il existe une disproportion manifeste entre son coût pour le débiteur et son intérêt pour le créancier ».
L’exécution forcée constitue donc le principe auquel deux limites sont apportées. D’une part, l’impossibilité, qui peut être
matérielle (bien incorporé ou disparu) ou morale (obligation éminemment personnelle), et d’autre part la disproportion, qui
exigera du juge une appréciation souveraine du coût pour le débiteur et de son intérêt pour le créancier. Il peut aussi, et à
nouveau après mise en demeure, faire exécuter l’obligation par un tiers, dans un délai et coût raisonnables, ce dernier
étant supporté par le débiteur. Il est enfin possible d’exiger judiciairement que le débiteur avance les sommes nécessaires
à l’exécution de l’obligation par un tiers
La résolution du contrat
Le créancier de l’obligation peut aussi demander judiciairement la résolution du contrat. Le juge, à défaut de clause
résolutoire, peut prononcer la résolution du contrat lorsque l’inexécution est caractérisée et d’une gravité suffisante pour
la justifier. Elle produit un anéantissement du contrat et oblige les parties à une remise en l’état dans lequel elles se
trouvaient avant la conclusion du contrat. Cela suppose que soient restitués les sommes éventuellement versées et le
bien restitué.
Enfin, et c’est une consolidation de l’ordonnance, l’article 1226 C.civ. autorise le créancier à provoquer la résolution du
contrat après mise en demeure du débiteur. La résolution est alors faite « aux risques et périls du créancier », c’est-à-dire
qu’en cas de contentieux, il devra alors prouver la gravité de l’inexécution pour que la résolution ne soit pas fautive
En l’espèce, l’exécution forcée peut être envisageable, mais si l’entreprise refuse de reprendre les travaux, il sera
impossible de l’y contraindre. La condamnation à une astreinte pourrait éventuellement la forcer à s’exécuter. Il est aussi
possible d’envisager la reprise des travaux par une entreprise tierce, dont le coût, s’il est raisonnable, devra être supporté
par la SARL « Les jeunes artisans ».
Enfin, une action en responsabilité civile contractuelle peut être engagée. Les conditions sont remplies :
- le dommage est constitué par le retard d’ouverture du centre et la restitution des sommes versées par les adhérents ;
- la faute est constituée par la mauvaise exécution du contrat, les malfaçons étant aisément constatables ;
- le lien de causalité ne posera aucune difficulté.
La société Soleil levant pourra percevoir des dommages-intérêts réparant le préjudice subi.
L’exception d’inexécution
Dans les contrats synallagmatiques, l’inexécution de ses obligations par l’une des parties peut justifier que l’autre ne
s’exécute pas. Par exemple, une partie ne livre pas la chose commandée, l’autre n’a pas à la payer. La solution est ici
classique, le contrat se poursuit mais son exécution est suspendue. Cependant, le nouveau dispositif (art.1220 C.civ.)
impose désormais la réunion de deux conditions :
- L’existence d’un risque. L’inexécution d’une partie doit reposer sur l’existence d’un risque manifeste d’inexécution.
Cela suppose l’existence d’une incertitude avérée (qu’il conviendra de prouver) quant à l’exécution du contrat ;
- Une inexécution suffisamment grave. Les conséquences du manquement doivent avoir des effets d’une
importance telle (la gravité) qu’une partie refuse de s’exécuter.
En l’espèce, il existe une forme d’incertitude dans la mesure où les notions de risque et de gravité feront sans aucun
doute l’objet de précisions jurisprudentielles. Néanmoins, le risque semble avéré ici (difficultés de trésorerie), la gravité par
contre peut être discutée.
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18 Corrigé UE 1
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Enfin, par principe, le sous-traitant agit selon les prescriptions de l’entrepreneur mais reste juridiquement indépendant, de
même qu’il est maître des modalités d’exécution de sa prestation. Les difficultés peuvent survenir lorsqu’en pratique cette
indépendance tend à disparaître c’est-à-dire que le sous-traitant prend ses ordres et directives de l’entrepreneur qui
s’immisce dans l’autonomie juridique et pratique du sous-traitant.
En l’espèce, selon que M. Vertefeuille aura ou non été agréé par la maitre de l’ouvrage, une action directe sera possible
l’assimilation d’un site Internet à un point de vente, ce qu’elle a récemment confirmé (Cass. 10 sept. 2013). Il convient
alors au contrat de prévoir toute précision utile. À défaut, l’effet d’une clause territoriale d’exclusivité ne pourra jouer.
En l’espèce, l’ouverture d’un site Internet par la société DELICES DE JOUR ne peut être assimilée à un point de vente
entrant dans le champ de protection de la clause d’exclusivité à défaut de stipulation dans le contrat de franchise.
Les parties à un contrat de franchise peuvent insérer à ce dernier des stipulations contractuelles dont le non-respect peut
justifier la résiliation du contrat, cette dernière faisant elle-même l’objet d’une clause particulière.
Cette question de la résolution dans les contrats de distribution, si elle peut être efficace en raison d’une stipulation
expresse, ne reste pour autant pas sans surveillance du juge quant à sa mise en œuvre. En effet, le tribunal peut être
amené à apprécier si la résiliation résultant d’un manquement reproché ne contrevient pas à l’obligation de loyauté dans
l’exécution du contrat, en somme si la faute invoquée ne résulte pas d’une déloyauté de celui qui l’invoque.
Ainsi, l’obligation de loyauté peut conduire à une obligation de renégocier les termes d’un accord de développement de
franchises lorsque l’objectif prévu au contrat devient, en raison des circonstances, ruineux ou impossible. Le contrat de
franchise exigeant une collaboration des parties, la loyauté revient alors selon une formule bien connue à faciliter à son
cocontractant l’exécution de ses engagements. Dès lors, s’il apparait que le franchiseur, par exemple, n’adapte pas les
conditions de réalisation des objectifs qu’il sait impossibles au regard des circonstances, ce dernier manque à son
obligation et se doit de renégocier les termes du contrat avant la mise en œuvre de la clause résolutoire.
En l’espèce, il conviendra de vérifier si le manquement reproché ne résulte pas d’un contexte rendant impossible l’atteinte
des objectif, auquel cas la société DELICES DE JOUR ne pourra mettre en œuvre la clause résolutoire sans renégociation
préalable. À défaut, Mme Lafille sera justifiée à demander une indemnisation de son préjudice.
Est réputée non écrite la clause qui ne satisferait pas à ces conditions.
C’est sur ce dernier point que semble aujourd’hui ouvert un véritable droit à indemnisation, bien qu’aucune disposition légale ou
réglementaire, nationale ou européenne, n’existe. En effet, tel qu’il en ressort d’un arrêt de la cour de cassation (Cass.Com.
9.10.2007 et CA Bordeaux, 3 février 2010), l’indemnisation doit être considéré comme automatique dès lors que :
- la rupture ou le non-renouvellement du contrat est le fait du franchiseur ;
- qu’aucune faute ne peut être mise à la charge du franchisé ;
- que le franchisé se trouve privé de sa clientèle.
Néanmoins, le même droit ne semble pas ouvert si les conditions ne sont pas remplies, par exemple lorsque la rupture est
à l’initiative du franchisé ou si une faute lui est imputable.
À noter que la clause de non-réaffiliation, peut-être plus souple, n’est pas exactement soumise aux mêmes exigences.
En l’espèce, la clause de non-concurrence dont Mme Lafille est débitrice est limitée dans le temps (2 ans) et dans l’espace
(département du Gard) ; elle peut être justifiée par les intérêts que le franchiseur entend préserver et vise les activités
concernées. Néanmoins, sa durée lui fait encourir la nullité.
En cas de renoncement à une telle action, Mme Lafille pourrait à raison solliciter une indemnisation du fait de l’application
de la clause de non-concurrence.
L’AUTRUCHON GRIS
Auteurs :
Grégory Lachaise
Bertrand Beringer
1. Délai de rétractation
La société Relais et Bateaux a passé commande de 500 « oreillers qui soignent » et le même volume de tables de bord
« auto-lavantes ». Une partie de la commande a été passée par internet et l’autre moitié directement au magasin de Lyon.
Trois jours plus tard, la société Relais et Bateaux souhaiterait réviser le volume de sa commande à la baisse.
Le délai de rétractation ou de réflexion selon le cas, est un temps laissé au cocontractant pour revenir sur sa décision ou
accepter une offre qui lui est proposée.
Limitativement prévu par la loi, le délai de rétractation permet au consommateur de renoncer à son engagement sans avoir
à justifier d’un motif quelconque. Il est ainsi admis dans les cas du démarchage à domicile, de la vente à distance (minitel,
internet, télé-achat…), du crédit à la consommation, d’un contrat avec une agence matrimoniale ou encore dans le cadre
d’un contrat pour la construction et l’acquisition d’un immeuble à usage d’habitation. Le délai de renonciation est en principe
de 7 jours dont le point de départ varie selon la nature du contrat. Si sur le fond son contenu et sa finalité le délai de
rétraction ne pose pas ici débat, il en va autrement de son exercice. En effet, une personne morale peut-elle revendiquer
la qualité de consommateur et bénéficier de la protection du code de la consommation en la matière ? Pendant de
nombreuses années, certaines ambiguïtés ont été progressivement levées par la cour de cassation. La loi Hamon du 17
mars 2014 et l’ordonnance du 14 mars 2016 ont définitivement tranché en précisant dans le code de la consommation
(article préliminaire) qu’est considéré comme un consommateur toute personne physique qui agit à des fins qui n’entrent
pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale.
Dès lors, l’article L221-18 du code de la consommation qui prévoit que le consommateur dispose d’un délai de rétractation
de quatorze jours dans le cas de vente à distance, n’est pas applicable aux personnes morales.
En l’espèce, la société Relais et Bateaux ne pourra pas bénéficier de ce délai de rétractation pour l’achat effectué par
internet.
L’acompte constitue un paiement partiel du prix, donné en général au moment de la commande du bien ou du service,
c’est-à-dire de la conclusion du contrat. L’acompte ne comporte aucune faculté de rétractation de la part de l’une ou l’autre
des parties. L’inexécution de l’une d’elle autorise l’exécution forcée ainsi qu’une demande en dommages et intérêts.
À la différence, les arrhes, donnés au moment de la promesse de vendre, autorisent chacune des parties à se dédire en
sanctionnant ce comportement soit par la perte des arrhes pour celui qui les a donné et qui se rétracte, soit au paiement
du double des arrhes lorsque c’est celui qui les a reçu qui se dédit (cciv art. 1590). Il n’y a donc aucune faculté pour l’une
des parties d’exiger l’exécution du contrat, en l’occurrence le paiement total du prix.
Au titre du code de la consommation et à la différence du code civil, l’ordonnance du 14 mars 2016 dispose que les
sommes versées d’avance sont des arrhes sauf stipulation contraire. Ainsi, dans les rapports entre professionnels et
consommateurs la loi établie donc une présomption.
À noter enfin que la loi Hamon du 17 mars 2014 prévoit, sans distinguer arrhes et acomptes, que toute somme versée
d’avance sur le prix, quels que soient la nature de ce versement et le nom qui est donné dans l’acte, est productive, au
taux légal en matière civile, d’intérêts qui courront à l’expiration d’un délai de trois mois à compter du versement jusqu’à
réalisation ou restitution des sommes versées d’avance, sans préjudice de l’obligation de livrer qui reste entière (Art. L214-
2 C. com).
En l’espèce, en application des dispositions du code civil, la société R§B ne peut se désengager du contrat conclu dans
la boutique.
La garantie des vices cachés dont le vendeur est débiteur est visée à l’article 1641 du code civil. La garantie concerne
tous les biens dans le commerce, meubles ou immeubles mis à part quelques exceptions.
Sa mise en œuvre suppose la réunion de trois conditions :
- le vice doit être caché, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être apparent au moment de la vente. Il ne doit en effet pas être
détectable par un examen attentif pour le profane ou par un examen approfondi par le professionnel ;
- le vice doit être antérieur à l’achat. Il doit exister au moment de la vente pour pouvoir être garanti par le vendeur ;
- le vice doit être grave. Le ou les défauts cachés de la chose doivent la rendre impropre à l’usage auquel on la destine,
ou diminuer tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il
les avait connus.
L’acheteur, sur lequel repose la charge de la preuve, dispose alors de deux options :
- l’action rédhibitoire, qui entraine la résolution de la vente avec remise de la chose et du prix entre les parties. Elle
doit être intentée dans les deux ans à compter de la découverte du vice. À noter que malgré les propositions de
réparation du bien vicié, l’acheteur conserve le droit de demander la résolution de la vente. À noter que, malgré les
propositions de réparation du bien vicié, l’acheteur conserve le droit de demander la résolution de la vente ;
- l’action estimatoire, qui consiste en la possibilité de conserver la chose moyennant une réduction du prix.
Néanmoins, le code civil prévoit expressément à l’article 1643 la faculté pour le vendeur d’exclure la garantie des vices
cachés. Cette exclusion n’est cependant pas valable entre un professionnel et un consommateur où elle prend le caractère
d’une clause abusive. Elle n’est pas non plus valable s’il peut être démontré que le vendeur connaissait le vice dont était
affectée la chose au moment de la vente. Sa bonne foi est donc ici essentielle. Si les tribunaux en acceptent la validité
entre professionnel, il convient d’être prudent dans la mesure où les juges du fond devront apprécier la qualité de
professionnel des parties (activités identiques, complémentaires…).
La garantie de délivrance conforme se distingue clairement des vices cachés. En effet, d’une part elle ne s’applique qu’aux
relations contractuelles entre professionnels et consommateurs et, d’autre part, un produit peut être conforme et affecté
d’un vice ou, à l’inverse, un produit peut être non conforme et cependant non vicié. Cette garantie oblige le vendeur à
délivrer un bien conforme dans ses caractéristiques à ce qui était prévu. Mais au-delà, il s’agit de garantir que la chose
pourra être utilisée conformément à l’usage auquel elle est destinée ou que les performances attendues sont atteintes. Le
défaut de conformité, qui fait l’objet d’une disposition du code de la consommation (donc inapplicable au non
consommateur), autorise à demander l’anéantissement du contrat ou le remplacement du produit.
L’obligation de sécurité
Une obligation générale de sécurité pèse sur le professionnel quant au produit ou service vendu. Il doit livrer la chose sans
vice ou défaut de fabrication de nature à entraîner un danger pour les personnes ou les biens dans des conditions normales
d’utilisation. Cette obligation est d’autant plus compréhensible que certains produits sont susceptibles d’affecter la santé
ou la vie du cocontractant. Le professionnel est responsable à l’égard des tiers et de l’acheteur, qu’il soit fabriquant ou non
du produit vendu. Cette obligation figure au code de la consommation (art. L421-1 C. Cons) et impose par ailleurs, à
l’occasion de la mise sur le marché de nouveaux produits, que soit fournie au consommateur toute information utile lui
permettant d’évaluer les risques inhérents au produit dans des conditions d’utilisation normale (art. L423-1 C. Cons). La
responsabilité encourue peut trouver un fondement contractuel (art. 1217 C. civ.), délictuel (art. 1240 C. civ.) ou pénal
(notamment art. 413-1 C. Cons, relatif aux fraudes et falsifications).
En l’espèce, et à défaut d’entente entre les parties, L’Autruchon Gris ne peut se retrancher derrière la responsabilité du
fabriquant, même si une action à son égard est envisageable puisqu’il doit sa garantie. Il est conseillé d’engager une action
judiciaire sur le fondement des vices cachés dans la mesure où la société R§B n’a pas la qualité de consommateur. Les
conditions semblent ici remplies et autorisent la résolution de la vente.
La responsabilité du fait des produits défectueux fait l’objet d’une réglementation autonome figurant à l’article 1245 et s.du
code civil. Il assure, par l’étendue de son champ d’application, une meilleure garantie d’indemnisation aux victimes.
L’action doit être engagée dans un délai de dix ans et le législateur limite les cas d’exonération aux cas qu’il énumère (art.
1386-11 C. Civ.).
En l’espèce, M. RUPAS peut agir en indemnisation contre la société Chinoise et à défaut d’identification contre l’Autruchon
Gris, même en l’absence de rapport contractuel.
Modalités
La loi réserve aux associations de défense des consommateurs représentative au niveau national et agréées, la qualité
pour agir au nom des consommateurs (CNAFAL, CNAFC, CSF, Familles de France, Familles rurales, UNAF, Adeic, AFOC,
Indecosa-CGT, ALLDC, UFC-Que choisir, CLCV, CGL, CNL, Fnaut). Autrement dit, le consommateur lésé doit s’adresser
à l’une des associations visées et lui soumettre l’objet de sa demande. L’adhésion auprès de cette dernière vaut mandat
pour le représenter dans ses demandes. Après examen et s’il existe au moins deux consommateurs, l’association saisit
par voie d’assignation (exposant les cas individuels) le tribunal de grande instance du domicile du défendeur selon les
règles de procédure civile.
Champ d’application
L’action de groupe vise à obtenir réparation des manquements dommageables des professionnels à leurs obligations
légales ou contractuelles, dans le cadre de la vente d’un produit ou service ou encore des préjudices résultant de pratiques
anti-concurrentielles. Seuls sont concernés les préjudices matériels et sont exclus du champ d’application de la loi les
domaines de la santé et de l’environnement.
Indemnisation
Le tribunal saisit établi ou non la responsabilité du professionnel et, le cas échéant, détermine pour chaque consommateur
ou catégorie de consommateur le montant du préjudice réparable. Dans la même décision, il fixe à la charge du
professionnel les mesures de publicités permettant aux consommateurs d’adhérer au groupe dans un délai qu’il détermine
entre deux et six mois.
6. Vente liée
M. Felbegor a fait l’acquisition d’un ordinateur portable sur lequel étaient déjà préinstallés plusieurs logiciels. Il estime être
l’objet d’une vente liée illégale.
En vertu de l’article L122-1 du code de la consommation, il est interdit de « subordonner la vente d’un produit à l’achat
d’une quantité imposée ou à l’achat concomitant d’un autre produit ou d’un autre service ainsi que de subordonner la
prestation d’un service à celle d’un autre service ou à l’achat d’un produit dès lors que cette subordination constitue une
pratique commerciale déloyale ». La cour de cassation a déjà eu à faire application de cet article en matière de vente
d’ordinateur. Par un arrêt en date du 6 octobre 2011, la haute cour exige que le vendeur d’ordinateur « offre à sa clientèle
la possibilité de renoncer aux logiciels d’exploitation et d’utilisation, moyennant déduction du prix correspondant à leur
licence d’utilisation. Par une nouvelle décision du 12 juillet 2012, la cour est venue préciser sa position en subordonnant
l’illégalité des ventes liées à une pratique déloyale tel qu’il en ressort du code de la consommation. En d’autres termes, si
le vendeur informe clairement le consommateur du contenu de l’offre et lui permet de choisir entre un ordinateur
comprenant des logiciels préinstallés et un ordinateur nu, la pratique ne présente pas un caractère déloyal.
En l’espèce, si le site Internet du vendeur précisait les conditions de l’offre et que M. Felbegor a, ou aurait pu choisir
librement, son action ne sera pas recevable.
En matière de crédit à la consommation, le Code de la consommation exige le respect d’un formalisme scrupuleux et en
sanctionne les manquements.
Des obligations jurisprudentielles, partiellement comblées par la loi du 1er juillet 2010 et du 17 mars 2014, viennent se
surajouter.
Avant la conclusion de tout contrat de crédit, le consommateur doit bénéficier d’une information préalable (L 312-12 C.
cons) et d’une offre réglementée permettant d’exercer en toute clarté son adhésion. L’offre mentionne (art R312-10) :
- l’identité des parties, et le cas échéant celle des cautions ;
- le montant du crédit et, s’il y a lieu, le taux effectif global, et le cas échéant les primes d’assurance ;
- les dispositions concernent notamment le délai de rétractation, les sanctions encourues en cas de non-respect du
formalisme gouvernant le contrat, la compétence du tribunal d’Instance pour tout contentieux relatif au contrat, ainsi
que les droits d’accès de l’emprunteur aux informations le concernant) ;
- le cas échéant, le bien ou la prestation de service financé.
Le prêteur est alors tenu de maintenir son offre pendant 15 jours, mais la loi ne fixe pas de délai (comme il en est pour
d’autre crédit) entre l’offre et l’acceptation. Cette dernière peut donc s’effectuer immédiatement. Néanmoins, à compter de
l’acceptation du contrat par l’emprunteur, aucun paiement, sous quelque forme et à quelque titre que ce soit, ne peut être
fait par le prêteur à l’emprunteur (art 312-25 C.cons).
Les sanctions
En l’absence d’offre préalable, le prêteur est déchu de son droit à percevoir les intérêts. L’emprunteur n’est obligé qu’au
seul remboursement du capital conformément à l’échéancier.
En l’espèce, le banquier semble avoir régulièrement remis et présenté à M. Lem une offre préalable de crédit,
conformément aux exigences de la loi. Il ne pourra donc sur ce fondement obtenir une annulation des intérêts. Néanmoins,
la loi ne dispense pas le banquier de livrer toutes informations sur la portée de l’engagement à raison de la situation
personnelle de l’emprunteur, la sanction étant la déchéance du droit à intérêt, en totalité ou partiellement. Il conviendra en
l’espèce de vérifier si cette obligation a été remplie.
8. Contrat de crédit
M. Felbegor a souscrit un crédit par l’intermédiaire de la société Audi pour faire l’acquisition d’un véhicule de la même
marque. Le prêt lui a été refusé. Le concessionnaire automobile demande néanmoins à M. Felbegor le paiement du
véhicule. Y est-il tenu ?
Le contrat de crédit affecté ou lié, lui aussi réformé par la loi du 17 mars et l’ordonnance du 14 mars 2016, est une opération
de crédit affectée à une opération déterminée (l’acquisition d’un véhicule par exemple). L’emprunteur bénéficie d’un délai
de rétractation de 14 jours. Toutefois, lorsque l’emprunteur à demandé la livraison immédiate du bien ou du service, ce
délai expire à la date de la livraison ou de la fourniture, sans pouvoir ni excéder quatorze jours ni être inférieur à trois jours.
Toute livraison ou fourniture anticipée est à la charge du vendeur qui en supporte tous les frais et risques.
Par ailleurs, le contrat de vente pour lequel le crédit est conclu est résolu de plein droit sans indemnité (art 312-52 C.
cons) :
- si le prêteur n’a pas, dans un délai de sept jours à compter de l’acceptation du contrat de crédit par l’emprunteur,
informé le vendeur de l’attribution du crédit ;
- ou si l’emprunteur a, dans ce même délai de sept jours, exercé son droit de rétractation.
En l’espèce, M. Felbegor n’est donc aucunement tenu de payer l’Audi, bien au contraire : le contrat de vente a été résolu
de plein droit. Il pourra de fait exiger la restitution de l’acompte versé (312-52 ccons).
Toute activité suppose un risque. L’entreprise n’y échappant pas, il est nécessaire de disposer d’une politique de gestion
des risques afin de couvrir la survenance d’événements très variés. Les assurances de responsabilité garantissent les
risques résultant d’un préjudice causé par l’assuré, les assurances dommages permettent de supporter les atteintes aux
biens de l’entreprise (en cas d’incendie, catastrophes naturelles, dégât des eaux, casse de machines, effondrement, perte
d’un homme clé…). L’assurance perte d’exploitation (qui entre dans la catégorie des assurances dommages) vise
précisément à garantir les conséquences financières qui en résultent (arrêt complet ou partiel d’activité). La question est
d’importance, puisque l’entreprise, dépourvue de sa capacité de production ou de sa direction, peut être l’objet d’une
cessation des paiements ou voir la clientèle disparaître au profit des concurrents.
Au contrat, il convient donc de déterminer avec précision les événements justifiant indemnisation ainsi que les droits
auxquels elle ouvre, puisque le mécanisme de l’assurance consiste à protéger l’assuré des conséquences de l’évènement
couvert. La perte, l’incapacité ou l’indisponibilité d’un homme clé entre dans le champ d’application de l’assurance perte
d’exploitation pour laquelle les professionnels du secteur ont adapté des solutions appropriées. L’indemnisation peut
garantir le paiement des charges fixes de l’entreprise, le résultat d’exploitation, ou encore les dépenses engagées pour
permettre la reprise de l’activité.
En l’espèce, le recours à une assurance perte d’exploitation en cas de décès ou d’incapacité de M. Felbegor est tout à fait
envisageable. Le risque couvert sera l’indisponibilité temporaire ou définitive (!) de M. Felbegor. Quant à l’indemnisation,
les stipulations contractuelles devront en définir l’étendue et la durée.
Sur le plan fiscal, le contrat d’assurance perte d’exploitation en cas de décès ou incapacité d’un « homme clé » se traduit
Prélèvements sociaux
Les produits subissent ces prélèvements (CSG, CRDS et prélèvements complémentaires) au taux global de 17,2%,
prélevés lors de leur inscription annuelle en compte.
Auteur :
Grégory Lachaise POLLEN
Principe
En vertu de l’article L121-2 du code pénal, toutes les personnes morales de droit privé sont pénalement responsables dès
lors qu’elles sont immatriculées et ce jusqu’à leur dissolution. À l’exception de l’État, les personnes morales de droit public
engagent leur responsabilité pénale pour les activités pouvant faire l’objet de conventions de délégation de service public
(c’est-à-dire l’ensemble des activités dont la gestion est susceptible d’être confiée à un délégataire privé ou public).
Il s’agit d’une responsabilité par ricochet, dans la mesure où il n’est pas nécessaire qu’une faute propre lui soit imputable.
La loi du 31 décembre 2005, en supprimant le principe de spécialité, autorise à poursuivre les personnes morales pour
toutes les infractions visées au code pénal.
Conditions
• L’infraction doit être commise par un organe ou un représentant de la personne morale. Elle doit être caractérisée
dans l’ensemble de ses éléments constitutifs à l’encontre de son représentant. Il peut s’agir d’une infraction
consommée, d’une tentative ou d’une complicité.
• L’infraction est commise pour le compte de la personne morale, c’est-à-dire dans l’intérêt et pour le compte de celle-
ci. Elle peut découler de ses activités ou de celles ayant trait à son organisation, son fonctionnement ou ses objectifs.
Peu importe cependant que la personne morale en ait tiré profit. Par contre, si le représentant a poursuivi son propre
intérêt, il n’est plus possible d’engager la responsabilité pénale de la personne morale.
• Les blessures involontaires. Les atteintes par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une
obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ayant entraîné une incapacité totale de travail
pendant plus de trois mois, sont punies de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
La sanction est plus lourde en cas de violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de
prudence imposée par la loi ou le règlement, puisque les peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et à 45 000
En vertu de l’article L113-2 (C.Pén.), la loi française est applicable aux infractions commises sur le territoire de la République.
Elles sont réputées commises sur son territoire dès lors qu’un de ses faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire.
Cette notion de « fait constitutif » est envisagée extensivement par les tribunaux. En effet, elle comprend les actes de
commencement d’exécution de l’infraction, l’un des éléments matériels de commission de l’infraction, mais aussi les actes
de complicité à condition qu’il y ait réciprocité d’incrimination entre les deux pays.
Les juridictions françaises seront aussi compétentes à raison de l’auteur de l’infraction ou de la victime si elles sont
françaises.
En l’espèce, l’infraction d’escroquerie a été commise en Italie. Mais l’un ou plusieurs de ses éléments constitutifs ont été
réalisés en France (le gérant réceptionne les contrats et fait transiter les sommes souscrites sur le compte de la société
POLLEN). Au surplus, si l’on ne devait retenir que les actes de complicité et à condition qu’ils soient établis, l’escroquerie
est une infraction réprimée en France et en Italie.
Par conséquent, les juridictions françaises peuvent légitimement prétendre à connaître de ce contentieux pénal.
Lors du dépôt d’une plainte simple (à la gendarmerie ou au commissariat), celle-ci est transmise au Procureur de la
république. En vertu du principe d’opportunité des poursuites, le procureur de la République (ministère public) peut :
- décider de ne pas poursuivre (l’infraction est prescrite ou ne lui paraît pas constituée par exemple) ;
- proposer une alternative à la mise en œuvre de l’action publique pour les infractions mineures ;
- décider de poursuivre. Il saisira obligatoirement un juge d’instruction en cas de crime ou directement le tribunal
correctionnel en matière de délit (si l’affaire est en état d’être jugée immédiatement, il peut procéder par citation
directe du prévenu). En matière délictuelle, l’instruction est possible pour les infractions complexes.
L’action publique se prescrit par 20 ans pour les crimes, 6 ans pour les délits et 1 an pour les contraventions sauf exception.
Le délai cours à compter de la commission de l’infraction ou de sa révélation. Dans cette dernière hypothèse, un délai
butoir de 12 ans pour les délits et de 30 ans pour les crimes est institué.
L’action civile
Elle vise à réparer le dommage résultant de l’infraction subie par la victime ou par tous ceux qui en ont souffert. Le préjudice
doit être personnel (physique, matériel, moral), direct et certain.
Sa mise en œuvre par voie d’action nécessite le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile ou une citation devant
la juridiction de jugement si l’auteur est connu. La victime peut aussi agir par voie d’intervention lorsque l’action publique
En l’espèce, le procureur de la République pourra engager des poursuites à l’encontre de M. Jame et de la SARL POLLEN.
Il fait peu de doute qu’il poursuivra la répression de la complicité d’escroquerie.
L’action civile pourrait être engagée par les associés de la SARL POLLEN si la société a subi un préjudice.
La complicité est visée à l’article L121-7 du Code pénal. Les conditions de son incrimination supposent :
- un fait principal punissable L’infraction doit être constituée dans l’ensemble de ses éléments (légal, matériel, moral) ;
- un acte de complicité. Il est en principe positif, sauf lorsque la loi retient expressément la poursuite d’une complicité
passive. Les trois moyens de la complicité sont : - l’aide ou l’assistance,
- la provocation,
- l’instruction ;
- un élément moral : la complicité est intentionnelle (cela suppose la connaissance de participer à la commission d’une
infraction), peu importe que le fait principal soit intentionnel ou non.
En outre, la complicité en matière internationale implique (cf. question 2) la réciprocité d’incrimination.
La complicité entre personnes morales suppose la réunion d’éléments complexes. Il faut en effet qu’un organe ou un
représentant de la société complice ait agi pour le compte de cette dernière, aux fins de permettre la réalisation d’une
infraction par une autre personne morale, dont le représentant ou un de ses organes aura été la main permettant la
commission de l’infraction au profit de la société.
La responsabilité du complice ou de l’auteur est retenue si l’infraction à été commise dans l’intérêt de la personne morale.
Par contre, peu importe qu’elle en ait tiré un bénéfice ou non.
En conséquence, la responsabilité de la personne morale ne sera pas engagée si son représentant a poursuivi son intérêt
personnel.
En l’espèce, le fait principal punissable est l’escroquerie. Visée à l’article L313-1 du code pénal, l’escroquerie est « le fait,
soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres
frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un
tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant
obligation ou décharge ».
L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.
Elle est réprimée en droit français et en droit italien.
Les actes de complicité consistent à distribuer les publicités et à recueillir les contrats souscrits. Ils ont été réalisés par
M. Jame, en qualité de représentant de la société.
Par contre, les actes de complicité n’ont pas été commis dans l’intérêt de la société. Il semble au contraire que seul le
gérant en ait tiré un bénéfice sous la forme de commissions.
Dès lors, les seuls actes matériels ne suffisent pas à établir la responsabilité de la SARL POLLEN.
L’infraction d’escroquerie est punie d’une peine d’emprisonnement de 5 ans et d’une peine d’amende de 375 000 euros.
Il s’agit par conséquent d’un délit qui relève de la compétence du tribunal correctionnel.
b) Constitution de l’infraction
La constitution d’une infraction suppose la réunion de 3 éléments :
Schéma
PLAINTE AVEC
SAISINE DU JUGE INFORMATION
CONSTITUTION DE
D'INSTRUCTION JUDICIAIRE
CLASSEMENT SANS
CITATION DIRECTE
SUIT
SUITE
COMPARUTION
IMMÉDIATE
PLAINTES MINISTÈRE PUBLIC
POURSUITE
POURS
TRANSMISES PRINCIPE
ACTION PUBLIQUE
AC
CTTION PU
U
UB
AU MINISTÈRE D
D'OPPORTUNITÉ DES
COMPARUTION SUR
PUBLIC POURS
POURSUITES
RECONNAISSANCE
ENQUÊTE
ENQUUÊT PRÉALABLE DE
PRÉLIMI
PRÉLIMINAIRE CULPABILITÉ
INFRACTION RÉQUISITOIRE
ENQU
ENQUÊTE INFORMATION
ABSENCE DE INTRODUCTIF
PRÉLIMINAIRE JUDICIAIRE
PLAINTE D'INSTANCE
CO
COMPOSITION PÉNALE
ALTE
ERNATIIV
ALTERNATIVES AUX
POURSUITES
M
MÉDIATION PÉNALE
Auteur :
Grégory Lachaise MERLIN
Savoir identifier et qualifier les Droit pénal spécial des affaires et des sociétés :
principales infractions en droit pénal des abus de confiance, ABS, Présentation de
affaires et des sociétés et celles comptes annuels inexacts, Dividendes fictifs,
spécifiques au CAC Surévaluation des apports en nature,
Responsabilité pénale du CAC
Sanctions
L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. Des peines plus lourdes
peuvent être encourues, notamment à raison de la qualité de l’auteur des faits.
En l’espèce
La condition de l’élément légal est bien sûr remplie.
L’élément matériel : d’une part, la connexion peut être considérée comme un bien immatériel remis à titre précaire par
l’employeur, pour en faire un usage déterminé (accomplir le travail fournit). Le détournement est caractérisé par un usage
non conforme à celui prévu (consultation de sites pornographiques). Et le préjudice subi par la société pourra être moral
ou financier selon l’usage qui aura été fait de la connexion. D’autre part, les informations relatives à la clientèle constituent
un bien immatériel, remises au salarié le temps de son emploi pour un usage déterminé. Le détournement au préjudice
de l’employeur est constitué par l’emploi qui en est fait pour le propre compte de M. Vers.
L’élément moral : M. Vers avait pleinement conscience du caractère irrégulier de son comportement.
Par conséquent, l’infraction pénale d’abus de confiance est constituée à l’égard de M. Vers.
Sanctions
L’auteur encourt une peine d’emprisonnement de 5 ans et 375 000 euros d’amende.
3. Les agissements du DG de la SA
La SA entretient des relations commerciales avec plusieurs sociétés, dont certaines connaissent de graves difficultés.
Confiant dans une reprise de leur activité, le directeur général de la SA s’est abstenu d’augmenter la provision pour
créances douteuses et a fait figurer à l’actif du bilan lesdites créances à leur valeur nominale. Il a d’autre part fait figurer à
l’actif du bilan des plus-values non encore réalisées. Enfin, à l’occasion de l’assemblée générale, les actionnaires ont voté
la distribution d’un dividende de 100 000 euros.
• Le délit de présentation de comptes annuels inexacts est-il constitué ?
• Doit-on considérer, bien qu’il y ait eu vote des actionnaires, que la société a opéré une distribution de dividendes
fictifs ?
En l’espèce :
- l’élément légal est validé : la SA est visée par l’article L242-6 du code de commerce ;
- l’élément matériel est validé : tout d’abord, les comptes sociaux ont été communiqués aux actionnaires. Ensuite, le
fait de faire figurer à l’actif du bilan les créances à leur valeur nominale de même que la comptabilisation à l’actif du
bilan des plus-values non encore réalisées matérialisent l’infraction ;
- l’élément moral est validé : le dol général est constitué. En effet, le directeur général de la SA n’ignore pas l’irrégularité
de cette opération. Le dol spécial est aussi constitué puisque la manœuvre consistait à cacher la situation de la
société pour conforter les actionnaires.
b) L’article L242-6 du code de commerce (élément légal) s’applique. Il sanctionne le fait d’opérer entre les actionnaires la
En l’espèce, des dividendes ont été distribués pour un montant de 100 000 euros. Ces dividendes correspondent à un
bénéfice non réalisé au titre de l’année en cours. Le moyen est frauduleux puisque ont été portées à l’actif des créances
non recouvrées et peut être non recouvrables. L’intention est manifeste, puisque M. Reglot a voulu conforter les
actionnaires de la société par cette décision.
Le capital social constitue le gage des créanciers. Ainsi, sa surévaluation est de nature à leur porter préjudice, dans la
mesure où leur confiance en la solvabilité de la société a pu être trompée.
La loi sanctionne le fait pour toute personne de faire attribuer frauduleusement à un apport en nature une évaluation
supérieure à sa valeur réelle (pour la SA : art. L242-2 C. Com. = élément légal).
L’infraction suppose un élément matériel caractérisé par la surévaluation de l’apport et un élément moral, qui consiste en
l’intention frauduleuse d’attribuer une valeur supérieure à la valeur réelle.
Si la recherche de la valeur de l’apport peut techniquement poser quelques difficultés, c’est essentiellement l’élément
moral qui permettra de déceler l’infraction. En effet, la surévaluation, si elle attestée, peut être de bonne foi et son auteur
ne pourra en être pénalement responsable. Le juge fera donc essentiellement porter son attention sur le caractère
frauduleux, surtout lorsque la surévaluation n’est pas manifeste.
Les sanctions consistent en une peine d’emprisonnement de 5 ans et une peine d’amende dont le montant est de 9 000
euros pour une SA et 375 000 euros pour une SARL.
En l’espèce, l’apport de M. Reglot est fictif (éléments mobiliers anciens et inutiles, brevet périmé), son évaluation est a
fortiori frauduleuse. M. Reglot ne pouvait ignorer cet état de fait. L’infraction est constituée.
Quant à l’apport de la SA CHALUT, l’acquisition aux enchères d’un bien immobilier ne présume pas de sa valeur réelle.
En effet, il est régulier que de telles procédures permettent aux investisseurs de concrétiser des opportunités sur lesquelles
ils peuvent espérer des plus-values substantielles. Dès lors, il conviendra de procéder à son évaluation par dire d’experts,
sachant au surplus que le différentiel (30 000 euros) est peu important pour un immeuble. Si l’évaluation est de 70 000
euros, seul l’élément moral permettra de déceler l’intention frauduleuse et donc de qualifier l’infraction.
5. comportement de M. Réglot
L’assemblée générale doit être réunie dans les six mois au plus tard de la clôture de l’exercice en vue de statuer sur les
comptes annuels. Le fait de ne pas soumettre à l’approbation de l’assemblée générale ordinaire les comptes annuels et
le rapport de gestion est puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 9 000 euros. Sont visés le président
ou les administrateurs d’une société anonyme.
En cas manquement à l’une de ses obligations, le commissaire aux comptes est susceptible :
• D’engager sa responsabilité civile en cas de faute professionnelle.
• D’engager sa responsabilité pénale en qualité d’auteur de l’infraction. En outre, sa qualité de complice peut être
recherchée dès lors qu’il a, par aide ou assistance, instruction ou provocation, favorisé la commission d’une infraction
imputable aux dirigeants sociaux.
• D’être l’objet d’une procédure disciplinaire devant la chambre régionale de discipline.
En l’espèce :
- en ce qui concerne l’empoisonnement, il n’a aucune obligation d’informer le procureur de la république en vertu de
l’article L820-7. En effet, les faits dont il a connaissance ne relèvent pas de sa mission légale ;
- les informations révélées à Mlle Puce sont des renseignements confidentiels concernant la situation financière et
économique de la société. Il ne peut ignorer la protection dont elle aurait dû faire l’objet. L’infraction est constituée ;
- la certification de M. Bond consiste en une confirmation écrite d’informations mensongères dont il ne pouvait ignorer
le caractère. L’infraction est constituée.
MOIRON
Auteur :
Grégory Lachaise
L’entente sur les prix est la plus courante. Elle fausse le jeu de la libre concurrence et trompe le consommateur du bénéfice
qu’il pourrait tirer de cette dernière. L’entente peut consister en une fixation directe ou indirecte, expresse ou tacite des
prix, à la hausse ou à la baisse, entre les opérateurs économiques.
Sanctions
L’Autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante compétente pour connaître du contentieux relatif
aux pratiques anticoncurrentielles. Il s’agit d’une compétence d’attribution. Elle peut prononcer des injonctions et des
amendes à l’égard des opérateurs économiques entrant dans son champ de compétence.
En l’espèce, l’accord conclu entre la société MOIRON est les franchisés est une entente verticale qui porte sur les prix
puisque ces derniers ont accepté le principe d’une offre tarifaire ayant pour effet de fausser le libre jeu de la concurrence.
De même, le prix imposé sur catalogue ainsi que l’interdiction de surenchère est une pratique qui, par sa nature, porte
atteinte à la concurrence et est sanctionné par l’article 442-6 du code commerce.
2. Revente à perte
Dans le cadre de ses offres promotionnelles, la société MOIRON propose dans son catalogue publicitaire du mois d’avril
l’offre suivante : « le flacon d’essence de vigne vierge de 50 cl au prix de 20 euros. Pour un euro de plus, la crème Vitalis
à la Reine des prés ou la crème de jour au palétuvier ».
Cette offre est-elle constitutive d’une revente à perte ?
En l’espèce, l’action des concurrents sera fondée si le prix d’achat effectif des deux produits est supérieur à 21 euros. Par
contre ils ne pourront argumenter sur le fait que le prix d’achat des crèmes litigieuses est supérieur à un euro.
Notion de concentration
Les opérations de concentration sont régies par les articles L430-1 à L430-10 du Code de commerce dont un guide
didactique a été publié par l’Autorité de la concurrence le 10 juillet 2013. Leur contrôle vise à éviter la création de situations
monopolistiques portant atteinte à la concurrence.
Une opération de concentration, entre deux ou plusieurs entreprises, est réalisée lorsqu’elle procède d’une fusion, de
l’acquisition du contrôle exclusif d’une entreprise sur l’autre, antérieurement indépendante, de l’acquisition d’un contrôle
conjoint par plusieurs entreprises, de la modification des entreprises détenant un contrôle conjoint, ou encore de la création
d’une entreprise commune de plein exercice (joint-venture).
Procédure
La loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008 a modifié la procédure jusqu’alors applicable. Elle se décline comme
suit :
• Notification de l’opération par lettre recommandée avec accusé de réception à l’Autorité de la Concurrence ;
• L’Autorité procède à un examen de l’opération. La décision est rendue dans un délai de 25 jours ouvrés à compter de
la date de réception du dossier de notification. Si aucune difficulté sérieuse n’est remarquée, l’Autorité autorise
l’opération ;
• S’il existe un risque sérieux d’atteinte à la concurrence (renforcement d’une position dominante, situation de
dépendance économique), l’Autorité ouvre une phase 2 pour une analyse approfondie de l’opération. Le délai
d’examen est de 65 jours. À son terme, l’Autorité peut soit autoriser purement et simplement l’opération, soit l’autoriser
sous conditions particulières, soit enfin l’interdire ;
• L’évocation de l’affaire par le ministre de l’Économie. Exceptionnellement, le ministre de l’Économie peut évoquer
l’affaire si l’opération comprend un aspect stratégique. Dans ce cas, il n’est pas tenu par la décision de l’Autorité de
la Concurrence, et peut adopter une décision motivée par des raisons d’intérêt général (ces raisons sont multiples :
maintien de l’emploi, de la compétitivité des entreprises, ou encore nécessite de soutenir le développement industriel).
CHEVRETINE
Auteur :
Grégory Lachaise
Sanctions
L’Autorité de la concurrence peut, en l’attente de statuer, prendre toute mesure conservatoire de nature à rétablir l’équilibre
du marché. Sur le fond, il peut prononcer des injonctions, éventuellement sous astreinte, visant à mettre fin aux pratiques
anticoncurrentielles, ou enfin prendre des sanctions pécuniaires à l’encontre de l’entreprise concernée dans la limite de
750 000 euros.
En l’espèce, sur le marché déterminé de la production de cabécou, le CAPRIN DORE exerce une position dominante
(l’interlocuteur incontournable et privilégié des grands groupes de la distribution). Cette situation est-elle abusive ? Les
termes de l’accord du 21 janvier N en comportent tous les caractères (approvisionnement exclusif, rabais tarifaires et
remises globales) et conduit à écarter du marché les petits producteurs. Ces derniers pourront utilement saisir l’Autorité
de la concurrence aux fins de faire sanctionner la convention.
L’article L420-2 al. 2 du Code de commerce prohibe « l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises
de l’état de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une entreprise cliente ou fournisseur ».
Les sanctions applicables sont identiques à celles prévues pour l’abus de position dominante et n’excluent pas une action
en concurrence déloyale.
Sur le fondement du droit commun, l’ordonnance du 10 février 2016 consacre dans le code civil (art. 1143) la violence
économique. En effet, et sans doute inspiré par les dispositions du code de commerce, le législateur dispose qu’il y a aussi
violence lorsqu’un cocontractant obtient de l’autre partie, du fait de l’état de dépendance dans lequel elle se trouve, des
obligations auxquelles elle n’aurait normalement pas souscrit, et en tire un avantage manifestement excessif. Devront ainsi
être qualifiés l’état de dépendance et la notion d’avantage manifestement excessif, ceux-ci devant être appréciés tant dans
leur dimension juridique qu’économique.
Une fois caractérisée, la violence emportera la nullité du contrat.
En l’espèce, le CAPRIN DORE semble exercer une dépendance économique à l’égard des producteurs :
- elle représente 90% du chiffre d’affaires des fournisseurs ;
- sa notoriété est établie ;
- des solutions alternatives n’apparaissent pas dans les faits, d’autant que plus que la société a conclu avec des
grandes enseignes un accord d’approvisionnement exclusif avec elle (cf. question1).
L’usage abusif se caractérise par une menace de rompre les relations commerciales ayant pour objet d’agir sur les prix.
Enfin, cette pratique semble au moins susceptible d’affecter la structure ou le fonctionnement de la concurrence.
Sur le fondement de la violence, le terrain juridique semble aussi efficace. Néanmoins, si la dépendance économique est
établie, restera à caractériser le caractère manifestement excessif.
3. Action en contrefaçon
La SA LE CAPRIN DORE est actionnaire de la SAS VERTIGES DES SENS. Cette dernière a, sous sa marque, créé des
produits dérivés. Le catalogue est accessible par Internet à l’adresse « vertigedessens.fr », que la SAS a réservée.
Son président, Georges Truffe, prend connaissance d’un site portant le même nom, VERTIGE DES SENS, proposant de
la lingerie féminine au Brésil. La société propriétaire est domiciliée à Sao Paulo et l’ensemble du site est en portugais,
mais le risque de confusion lui paraît évident. Un autre site à l’adresse « vertigedessens.com » propose du fumier pour
jardins exotiques. Enfin, une société dénommée VERTIGE DES SENSATIONS produit et commercialise des accessoires
de table.
Il s’agit de déterminer si les faits relatés sont susceptibles d’être poursuivis pour contrefaçon de marque.
La contrefaçon de marque
La contrefaçon de marque est visée aux articles L716-1 et suivants du Code de la propriété intellectuelle, qui en réprime
l’acte, civilement et pénalement.
Pour être constituée, la contrefaçon suppose :
- l’absence d’autorisation du propriétaire de la marque, ce qui nécessite pour ce dernier d’en être titulaire. La protection
En l’espèce, le site brésilien est en portugais et les produits sont disponibles au Brésil. Le juge français ne peut donc
valablement connaître d’une action en contrefaçon. Le site vertigedessens.com utilise le même nom de domaine, mais
avec une extension différente. L’activité des sociétés étant radicalement différente ainsi que leurs produits, l’acte de
contrefaçon n’est pas constitué.
Enfin, l’ajout au signe distinctif de la marque (vertige des sens-ation) apparaît comme étant une contrefaçon dans la
mesure où l’activité de la société VERTIGE DES SENS et celle du contrefacteur sont identiques. Le risque de confusion
dans l’esprit du public est manifestement évident.
En l’espèce, l’acte de concurrence visé consiste-t-il en un débauchage de salariés ? Conformément au principe de liberté
du travail, la démission de salariés libres de tout engagement, pour rejoindre une autre entreprise, serait-elle concurrente,
ne peut constituer en soi un acte de concurrence déloyale. Il est en effet nécessaire d’apporter la preuve que des
manœuvres ont été employées à cette fin pour désorganiser l’entreprise. Georges Truffe a fait réaliser des encarts
publicitaires dans la presse locale ainsi que des annonces audio sur les ondes de plusieurs radios nationales et proposé
des conditions de travail plus favorables aux salariés concernés. Il n’y a donc pas de manœuvres consistant à rechercher
le départ des salariés. Au surplus, l’échelonnement des départs permet d’exclure toute action concertée entre les salariés
et la société VERTIGE DES SENS.
La cour de cassation (Cass.Com. 26.01.1999) définit le parasitisme comme « l’ensemble des comportements par lesquels
un agent économique s’immisce dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son
savoir-faire ».
La notion est indépendante de la contrefaçon et l’échec de la première ne suppose pas celui de la seconde.
L’acte en cause consiste en général à détourner l’investissement d’une autre entreprise au regard de sa notoriété, de son
nom ou de sa technique, provoquant ainsi un détournement de la clientèle et donc une baisse du chiffre d’affaires.
Il peut y avoir comportement parasitaire lorsque deux entreprises sont en concurrence, mais aussi agissement parasitaire
lorsqu’elles ne le sont pas et qu’il peut y avoir un risque de confusion entre elles. L’action en concurrence déloyale s’en
trouve ainsi particulièrement élargie et permet de sanctionner des agissements que la contrefaçon ne permet pas de
réprimer.
En l’espèce, la SARL SENSITIVE propose des produits proches de ceux de la société dirigée par M. Truffe. Même si la
marque est différente, le fait de reproduire les signes couleurs de la SAS, son format et son emballage, permet d’établir
que la SARL a cherché à s’immiscer dans le sillage de la société VERTIGE DES SENS pour tirer profit de son image, de
sa marque, de sa notoriété. Le seul axe de défense possible peut consister à rapporter la preuve que le code couleur
employé est attaché à la nature du produit et que le format et l’emballage résultent d’une nécessité technique au regard
des biens vendus.
CRISE
Auteur :
Bertrand Beringer
PREMIER DOSSIER
1. Vérification de comptabilité
Mentions obligatoires de l’avis de vérification :
Ø années vérifiées (mais pas les impôts vérifiés)
Ø faculté pour le contribuable de se faire assister par un conseil
Ø information selon laquelle la charte des droits et obligations du contribuable vérifié peut être consultée sur le site
internet de l’administration fiscale ou être remise au contribuable sur simple demande de sa part.
NB : jusqu’en 2015, cette charte devait obligatoirement être remise au contribuable en version papier (à défaut, la vérification était
nulle).
Impôts vérifiés :
Une vérification peut porter sur certains impôts seulement.
Réclamation contentieuse :
Délai général de réclamation (art. R190 du LPF –Livre des Procédures Fiscales) :
Pour contester les avis d’imposition supplémentaire reçus, le contribuable doit adresser à l’Administration fiscale une
réclamation contentieuse, et ce avant la fin de la deuxième année suivant celle de la mise en recouvrement. Ici, la société
CRISE doit adresser cette réclamation contentieuse avant le 31/12/N+4 puisque la mise en recouvrement a eu lieu en
février N+2.
Délai spécial de réclamation (art. R196-3 du LPF –Livre des Procédures Fiscales) :
Lorsque le contribuable fait l’objet d’une procédure de rectification de la part de l’Administration, il dispose d’un délai égal
à celui de l’Administration pour présenter sa réclamation, soit ici un délai de 3 ans, décompté à partir du 1er janvier de
l’année suivant celle de la proposition de rectification. Ici, le délai spécial expire le 31/12/N+3, puisque la proposition de
rectification est intervenue le 15/10/N.
Choix entre délai général ou délai spécial :
Les deux délais étant applicables, le contribuable peut retenir le plus favorable des deux (au cas présent le 31/12/N+4).
Remarque : Ce point a fait l’objet d’une question au DSCG 2010 (Dossier 4, question 4, SA Nerval). Le corrigé indicatif publié par le « ©
Réseau CRCF - Ministère de l’Éducation nationale » (http://crcf.ac-grenoble.fr) ne mentionne que le délai spécial (sans
mentionner le délai général) et nous semble de ce point de vue incomplet. De plus, il ne mentionne pas le fait que pour
contester les rectifications, le contribuable doit attendre la mise en recouvrement des impositions complémentaires par
l’Administration fiscale.
Sursis de paiement :
En principe, la société CRISE doit régler les impositions mises à sa charge (principal et pénalités). Toutefois, elle peut
demander, dans sa réclamation contentieuse, à surseoir au paiement de ces sommes ; pour obtenir ce sursis de
paiement, la société CRISE doit fournir des garanties au Trésor (caution bancaire, hypothèque…) lui assurant qu’il sera
payé si la procédure menée par la société CRISE échoue (aucune garantie ne doit être constituée si le litige porte sur
moins de 4 500 €).
NB : lorsque dans sa réponse aux observations du contribuable, l’Administration maintient ses rectifications, le contribuable peut pour
certaines rectifications, saisir la Commission Départementale des Impôts Directs et des Taxes sur le chiffre d’affaires (IR, TVA)
ou la Commission départementale de conciliation (droits d’enregistrement). Ces commissions émettent un avis (elles ne sont que
des organismes consultatifs) sur le litige. Ce recours est appelé « recours pré-contentieux » car il intervient avant la mise en
recouvrement des impositions (qui nécessite alors un recours contentieux pour être contestée).
7. Procédure de rescrit
Pour éviter ce litige, la société CRISE aurait dû solliciter auprès de l’Administration fiscale un « rescrit fiscal ». En effet,
les entreprises françaises et étrangères qui réalisent des opérations transfrontalières avec des entreprises qui leur sont
liées peuvent demander à l’administration la conclusion d’un accord préalable sur la méthode de détermination des prix
qui s’appliquera lors des futures transactions au sein du groupe. Avec un tel rescrit, l’Administration ne peut procéder à
aucune rectification du résultat sur les prix pratiqués conformément à l’accord.
Plus généralement :
La procédure de rescrit (art. L80B du LPF) constitue une prise de position sur l’appréciation de situations de fait. Seule
une réponse expresse de l’Administration engage cette dernière, et aucun délai ne lui est imparti pour se prononcer (cas
du rescrit « prix de transfert »).
Pour des régimes particuliers, le rescrit est plus engageant pour l’Administration car une absence de réponse dans un
délai déterminé vaut approbation implicite : c’est « l’accord tacite ».
Exemples : - éligibilité de dépenses au crédit d’impôt recherche : accord tacite si pas de réponse dans un délai de 3 mois à compter
de la demande du contribuable
- régime des jeunes entreprises innovantes : accord tacite si pas de réponse dans un délai de 3 mois à compter de la
demande du contribuable.
DEUXIÈME DOSSIER
• Arrêt du Conseil d’État du 23 janvier 2015 : puisque « la société Ferrari et Cie se pourvoit en cassation… » (cf. 2ème
paragraphe), c’est le contribuable qui a porté ce litige devant le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’arrêt
de la cour administrative d’appel de Paris.
Précision : Si dans ces deux affaires, c’est le contribuable qui a soumis le litige devant le juge, il arrive aussi que ce
soit l’Administration fiscale qui porte un litige devant le juge (pour contester une décision d’un tribunal
administratif ou d’une cour administrative d’appel).
• Arrêt du Conseil d’État du 23 janvier 2015 : le litige opposant la société Ferrari et Cie et l’Administration fiscale
concerne une question d’acte normal ou anormal de gestion : la société Ferrari et Cie a consenti des avances à sa
filiale, puis a déduit des provisions pour faire face au caractère irrécouvrable de ces avances. L’administration fiscale
a estimé que le fait de consentir ces avances ne procédait pas d’une gestion commerciale normale, et a rejeté en
conséquence la déduction des provisions relatives à ces avances.
3. Issue du litige
• Jugement du Tribunal Administratif de Paris 31 octobre 2014 : le Tribunal donne raison au contribuable, en
jugeant que même si des dividendes sont irréguliers, la société mère les a obtenus à raison de sa qualité d’associé,
et qu’ils ouvrent donc droit au régime des sociétés mère-fille.
• Arrêt du Conseil d’État du 23 janvier 2015 : le Conseil d’État donne raison à l’Administration : les faits ont été
correctement qualifiés par la cour administrative d’appel, qui a retenu la qualification d’acte anormal de gestion retenue
par l’Administration fiscale pour les avances consenties par la société Ferrari et Cie à sa filiale. Les provisions n’étaient
donc pas déductibles.
4. Possibilité de recours
• Jugement du Tribunal Administratif de Paris 31 octobre 2014 : si l’Administration fiscale le souhaite, elle peut
contester cette décision devant la Cour Administrative d’Appel (c’est la CAA de Paris qui est compétente pour
contester les jugements du TA de Paris).
• Arrêt du Conseil d’État du 23 janvier 2015 : l’arrêt du Conseil d’État est définitif : le contribuable doit se plier à sa
décision : il n’obtient pas la décharge des impositions supplémentaires mises à sa charge.
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer ROULE
b) Fonctionnement
• Direction : le(ou les) gérant(s) de la SARL est(sont) obligatoirement une(des) personne(s) physique(s), associée(s)
ou tiers dont les conditions de nomination, révocation, les pouvoirs sont prévus par la loi – art. L223-18. Les organes
de direction de la SAS sont librement déterminés par les statuts – art. L227-5 –, mais il faut désigner obligatoirement
un président, personne physique ou morale, associé ou tiers désigné dans les conditions prévues par les statuts. Les
pouvoirs du président sont déterminés par la loi – art. L227-6. La SAS offre donc plus de souplesse que la SARL dans
le choix des dirigeants et leur statut, mais leurs pouvoirs sont identiques, prévus par la loi.
• Droits des associés : la loi accorde certains droits aux associés minoritaires détenant au moins 10% du capital
(expertise de gestion, demande de nomination d’un commissaire aux comptes en justice, engager l’action sociale du
gérant en se groupant) ou sans détention de capital minimum (droit d’alerte) dans la SARL. La protection des associés
minoritaires dans la SAS est identique à celle des actionnaires d’une SA puisque l’article L227-1 renvoie aux
dispositions de la SA.
• Règles de quorum et de majorité des décisions collectives : elles sont strictement définies pour la SARL (voir question
5), librement organisées dans les statuts pour la SAS, mis à part pour certaines décisions – art. L227-9. La SAS offre
plus de souplesse.
Conclusion : La loi ayant assoupli le régime juridique de la SAS, il se rapproche de plus en plus de la SARL (pas de
minimum de capital, apports en industrie autorisés, présence du CAC seulement en cas de dépassement de seuils), tout
en gardant sa souplesse initiale.
Dans le cas proposé, il est conseillé aux futurs associés de constituer dès à présent une SAS plutôt que de créer une
SARL, compte tenu des arguments développés ci-dessus. Reste que la rédaction des clauses concernant les majorités
lors des décisions collectives, le fonctionnement des organes dirigeants, les droits des minoritaires, les clauses
d’agrément, d’inaliénabilité, d’exclusion etc., doivent faire l’objet d’une étude attentive afin de respecter l’égalité de
traitement des actionnaires, principe fondamental en droit des sociétés.
3. Libération des apports et évaluation des apports par un commissaire aux apports
a) Libération des apports
Apport en numéraire : au moins 1/5e de leur montant, le surplus dans les 5 ans pour la SARL – art. L223-7. Pour la SAS,
les apports en numéraire doivent être libérés de moitié à la souscription, le surplus dans les 5 ans – art. L227-1 qui renvoie
à l’art. L225-3 al. 2 (règle de la SA). Dans le cas, Guillaume, apporteur en numéraire de 72 000 €, devra libérer 14 400 €
à la souscription si une SARL est créée, 36 000 € s’il s’agit d’une SAS.
Apport en nature : les apports en nature doivent être intégralement libérés à la souscription dans la SARL et la SAS – art.
L223-7 et L225-3. Thierry, apporteur d’un fonds de commerce, et Yan, apporteur d’un équipement informatique, devront
libérer intégralement leurs apports à la souscription.
L’apport en industrie se libère au fur et à mesure du travail que Yan effectuera au sein de la société.
apport en nature n’excède 30 000 € et si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature non soumis à l’évaluation
d’un commissaire aux apports n’excède pas la moitié du capital social – art. L223-9 al. 1 et 2.
Dans la SAS, en principe, les apports en nature doivent faire l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports
désigné à l’unanimité des fondateurs ou, à défaut, par décision de justice à la demande d’un ou plusieurs d’entre eux.
Cependant, par dérogation à l’article 225-14 du code de commerce, les futurs associés peuvent décider à l’unanimité que
Conclusion : Guillaume n’aura pas la majorité des décisions ordinaires dans la SARL et probablement pas celle de la
SAS (selon les statuts de la SAS). Pour les décisions extraordinaires, aucun des associés ne peut imposer aux autres sa
volonté, aussi bien en SARL qu’en SAS. Notons qu’une clause des statuts de la SAS pourra prévoir une convention de
vote dans le cadre d’un pacte d’actionnaires.
L’unanimité des associés est obligatoire pour transformer la SARL en SAS : un désaccord futur entre les associés bloquera
la transformation en SAS.
Chaque apport est analysé individuellement. Puis les règles de calcul des droits dus en cas d’un seul acte seront
appliquées.
Apport de Guillaume :
- Somme de 72 000 € : Apport à titre pur et simple (APS) fait par une personne physique à une société soumise à l’IS.
S’agissant d’un apport de numéraire, aucun droit n’est dû.
Droits = 0 €
Apport de Yan :
- Savoir-faire évalué à 30 000 € : Apport à titre pur et simple (APS) fait par une personne physique à une société soumise
à l’IS. S’agissant d’un apport en industrie, aucun droit n’est dû.
Droits = 0 €
- Équipement informatique :
* Apport à titre onéreux (ATO) à hauteur de 3 000 € : ATO d’un matériel, le droit dû est le droit fixe des actes innommés
de 125 €.
* Apport à titre pur et simple (APS) à hauteur de 20 000 € : APS d’un matériel, donc aucun droit n’est dû.
Droits = 125 €
Apport de Thierry :
- Fonds de commerce :
* Apport à titre onéreux (ATO) à hauteur de 10 000 € : ATO d’un fonds de commerce, d’où application du barème
des cessions de fonds de commerce (exonération jusqu’à 23 000 €, 3% de 23 000 à 200 000 €, 5% au-delà de
200 000 €)
d’où droits dus = 10 000 x 0% = 0 €
Droits = 0 €
* Apport à titre pur et simple (APS) à hauteur de 50 000 € : APS d’un fonds de commerce, d’où application du barème
des cessions de fonds de commerce (rappelé ci-avant) :
d’où droits dus = (23 000 - 10 000 (1)) x 0% = 0 €
(50 000 – 13 000) x 3% = 1 110 €
(1) cf. 10 000 € utilisés lors du calcul des droits sur les ATO ci-avant.
Droits = 1 110 €
Le coût fiscal de cette constitution s’élève donc à 1 110 € (le droit fixe de 125 € n’est pas dû puisqu’un droit proportionnel
plus élevé est mis en recouvrement).
Il serait possible de diminuer ces droits d’enregistrement si Thierry, en tant qu’apporteur personne physique de l’ensemble
des éléments affectés à son activité professionnelle, prenait l’engagement de conserver ses parts ou actions de la société
créée, reçues en contrepartie de son apport, pendant une période de 3 ans. En effet, dans cette hypothèse, les ATO et
APS de fonds de commerce sont exonérés de droits d’enregistrement, et seul le droit fixe de 125 € (au titre de l’apport de
Yan) serait dû pour cette constitution.
LE DIAMANT NOIR
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer
En l’espèce, la marchandise n’étant pas conforme aux termes du contrat conclu, l’acheteur (la SARL) n’a pas à exécuter
son obligation de payer le prix. Il peut aussi en demander l’exécution par l’échange de la marchandise, solliciter une
réduction de prix. La SARL pourra obtenir, si elle le souhaite, la résolution du contrat pour inexécution par le cocontractant
d’une de ses obligations et réparation des conséquences de l’inexécution en engageant la responsabilité civile
contractuelle de son fournisseur Art 1217 c.civ.
Selon l’article L223-25 al. 1 C.Com, la révocation d’un gérant peut intervenir sur décision ordinaire des associés
représentant plus de la moitié des parts sociales ou à la majorité des votes émis sur 2e consultation (les statuts peuvent
exclure cette 2e consultation ou prévoir une majorité plus forte pour les deux consultations). Ici, elle sera obtenue car
MM. Diams et Tuber ont 300 parts sur 450. Le gérant associé participera au vote, mais il n’a pas un nombre de parts
suffisant pour s’opposer à sa révocation.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages et intérêts. Outre les cas de responsabilité
du gérant constitutifs de « juste motif » (infraction à la législation et aux règlements, violation des statuts ou faute de
gestion), la jurisprudence apprécie s’il y a ou non juste motif.
En l’espèce, l’achat du matériel informatique entre dans le cadre de l’objet social, il est conclu dans l’intérêt de la société.
Le gérant a cependant une obligation de diligence dans l’exercice de ses fonctions et on pourrait lui reprocher de ne pas
avoir demandé plusieurs devis avant de prendre la décision d’achat. Le gérant n’a pas à demander l’avis des associés car
la décision d’achat est une opération de gestion courante de sa compétence.
Donc la révocation semble justifiée et le gérant ne pourra pas obtenir des dommages et intérêts. La jurisprudence a
cependant tendance à exiger des fautes plus graves pour qualifier le juste motif de révocation.
4. Transformation de la SARL en SA
a) Conditions de la transformation
La transformation d’une société est l’opération consistant à changer sa forme juridique. La transformation régulière d’une
société n’entraîne pas la création d’une personne morale nouvelle – art. L210-6 al. 1. Elle est une simple modification
statutaire qui doit respecter certaines conditions pour être valable.
• La décision de transformation est une décision extraordinaire prise par les associés représentant 3/4 des parts
sociales (puisque la société a été constituée avant le 3.8.2005 et que les statuts n’ont pas été modifiés) et,
exceptionnellement, par les associés représentant la majorité des parts sociales si le montant des capitaux propres
au dernier bilan excède 750 000 € – art. 223-43 al. 2.
En l’espèce, 3/4 du capital sont nécessaires (337 parts) puisque les capitaux propres sont inférieurs à 750 000 €
(18 000 €). MM. Gignac et Tuber ont 350 parts. La majorité des 3/4 est dépassée. Le projet pourra être adopté malgré
l’opposition de M. Diams.
b) Étapes à suivre :
- désignation à l’unanimité des associés du commissaire à la transformation et/ou du commissaire aux comptes (il peut
s’agir de la même personne), qui vont rédiger le rapport (comme cité au-dessus) ;
- convocation des associés par le gérant, mise à leur disposition du rapport ;
- tenue de l’assemblée extraordinaire : les associés votent sur l’évaluation des biens et l’octroi des avantages
particuliers et sur la transformation de la société. Ils adoptent les nouveaux statuts. Ils nomment les nouveaux
dirigeants (les administrateurs devant composer le conseil d’administration dans le cas) et le(s) commissaire(s) aux
comptes, s’il est obligatoire, en cas de dépassement de deux des trois nouveaux seuils issus de la loi Pacte de 2019
: Bilan supérieur à 4 000 000 €, CA HT annuel supérieur à 8 000 000 €, nombre moyen supérieur à 50 salariés.
Formalités de publicité :
Comme toute modification statutaire, la décision de transformation doit faire l’objet :
- d’une insertion dans un journal d’annonces légales ;
c) Incidences de la transformation sur le mandat du gérant et sur la présence du commissaire aux comptes
• La décision de transformation met fin aux pouvoirs des organes de direction. Les associés désignent les nouveaux
dirigeants : ici les administrateurs, qui eux-mêmes vont désigner le président du conseil d’administration parmi leurs
membres. Le directeur général sera nommé par le conseil d’administration. Il peut être le président du conseil
d’administration. Dans le cas, M. Gignac perd son mandat de gérant. Il n’est pas assuré de faire partie de l’équipe
dirigeante (du fait des règles de majorité et de l’entrée du nouvel associé, voir les questions 2 et 5).
• Le contrôle peut être exercé, dans chaque société anonyme, par un ou plusieurs commissaires aux comptes, si deux
des trois nouveaux seuils suivants sont dépassés : Bilan supérieur à 4 000 000 €, CA HT annuel supérieur à 8 000 000
€, nombre moyen supérieur à 50 salariés.
Dans notre cas, la présence du CAC dans la future SA ne sera pas a priori obligatoire, car il n’y en avait pas auparavant
et les seuils ne semblent pas être dépassés. Les associés peuvent en désigner un (ou plusieurs) de manière volontaire
par un vote à la majorité ordinaire en AG d’associés.
d) Incidences fiscales
• En matière d’imposition des bénéfices
La SARL DIAMANT NOIR est soumise à l’IS (l’option pour le régime des sociétés de personnes est impossible, les
associés étant des personnes sans lien familial). Sa transformation en SA n’engendre aucun changement de régime
fiscal, les sociétés anonymes étant elles aussi passibles de l’IS. Cette opération juridique est donc neutre fiscalement :
elle n’emporte aucune conséquence.
• En matière de droits d’enregistrement
En l’absence de changement de régime fiscal, et de création d’une personne morale nouvelle, la transformation d’une
SARL en SA donne lieu au paiement du droit fixe des actes innommés, soit 125 €.
Dans l’état actuel des textes fiscaux, la réforme des droits d’enregistrement entrée en vigueur au 1er janvier 2019 ne
concerne pas les transformations de sociétés. Cette réforme prévoit que certains actes de la vie de la société soient
enregistrés gratuitement (prorogation de la durée de vie, certaines opérations sur capital). La logique voudrait que
l’ensemble des actes liés à la vie de la société soient exonérés de droits d’enregistrement, à suivre…
Les anciens associés vont perdre la majorité du capital (48,75%) au profit du nouvel actionnaire (51,35 %).
Deux anciens associés (Tuber et Gignac) perdent leur minorité de blocage. Ils ne pourront plus faire obstacle aux décisions
extraordinaires proposées par les nouveaux dirigeants.
En application de l’article L252 du LPF, seul le comptable public compétent par arrêté du ministre chargé du budget a
qualité pour exercer au nom de l’État l’action prévue par l’article L267 du LPF.
La solidarité du dirigeant ne peut être prononcée que si l’administration a été suffisamment diligente dans ses tentatives
de recouvrement de l’impôt. De plus, l’action en responsabilité solidaire contre le dirigeant doit être introduite dans un délai
satisfaisant, qui peut être plus court que le délai de prescription de l’action en recouvrement contre la dette de la société.
Quand les impositions au nom de la société ont fait l’objet d’une réclamation assortie du sursis de paiement avec
constitution de garanties, l’action en responsabilité contre le dirigeant ne doit pas être engagée. De plus, l’octroi de délais
de paiement à la suite d’une demande présentée par le dirigeant est en principe de nature à écarter la responsabilité de
celui-ci.
Pour que le dirigeant soit poursuivi sur son patrimoine personnel à la suite de la rectification fiscale, il faut que puissent lui
être reprochées :
- soit des manœuvres frauduleuses : mise en œuvre de procédés ayant pour finalité d’éluder la déclaration ou le
paiement de l’impôt, accomplis en toute connaissance de cause et ne pouvant être considérés comme des erreurs
excusables ou des omissions involontaires (nécessité de démontrer l’élément matériel et l’élément intentionnel) ;
- soit l’inobservation grave et répétée des obligations fiscales (omission des déclarations de TVA…).
Si les conditions sont remplies, l’Administration fiscale peut engager les poursuites sur le patrimoine personnel du dirigeant,
mais seulement lorsque la décision des juges du fond est définitive : celle-ci doit comporter la condamnation du dirigeant
au paiement des sommes dues par la personne morale, elle constitue donc le titre exécutoire.
Auteur :
Alice Polynice FLEURY
1. Présentation du cas
Une société anonyme avec conseil d’administration au capital de 100 000 € a été constituée le 1er octobre avec 14
actionnaires (13 personnes physiques et 1 personne morale). La famille Fleury est majoritaire (680/1000 actions) du fait
de son apport en nature (fonds de commerce). L’objet social de cette société est l’édition de livres d’art. Jean Fleury est
président du conseil d’administration et directeur général (PDG). Le conseil d’administration se compose du minimum
légal : trois administrateurs (tous membres de la famille Fleury).
Les nouveaux actionnaires (famille Meka) contestent la direction en place : ils souhaitent la nomination d’un expert,
engager la responsabilité du dirigeant (et le menacent de révocation), un changement d’organisation et plus de
transparence.
La famille Fleury veut déplacer le siège social, se protéger de l’arrivée d’éventuels concurrents si la famille Meka vend ses
titres et le dirigeant s’inquiète des nouvelles obligations d’information des actionnaires à l’occasion de l’assemblée
générale ordinaire annuelle.
Dans notre cas, la société MEKA devra évoquer un motif légitime pour que sa nouvelle demande éventuelle d’expertise
préventive soit accordée par le tribunal et l’engagement d’une première expertise de gestion ne fait pas obstacle à toute
autre expertise (Annexe 2).
b) Responsabilité du dirigeant
L’article L225-251 al. 1 énonce que « les administrateurs et le directeur général sont responsables, individuellement ou
solidairement selon le cas envers la société ou envers les tiers soit :
- des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux sociétés anonymes ;
- des violations des statuts ;
L’article L225-252 permet à un actionnaire seul ou en se groupant (sous réserve de détenir un vingtième du capital, soit
5%) d’engager l’action sociale en responsabilité contre le directeur général. Cette action vise à réparer le préjudice subi
par la société à laquelle des dommages intérêts peuvent être alloués.
Conclusion : La société MEKA, qui est actionnaire de 30% des titres de la SA FLEURY, peut engager l’action sociale en
responsabilité, individuellement (ut singuli), à l’encontre de Jean Fleury, en sa qualité de directeur général, pour faute de
gestion. Le tribunal fixera alors les dommages intérêts qu’il aura à verser en réparation du dommage occasionné à la
société par sa faute.
3. La clause d’agrément
La société MEKA veut céder ses actions à une société concurrente de la SA FLEURY. La famille Fleury voudrait donc
apporter une modification statutaire en insérant une clause d’agrément.
En principe, la cession des actions dans une SA est libre, mais par exception une clause d’agrément peut permettre
d’écarter l’entrée dans la société de personnes dont la présence est jugée indésirable. C’est une situation fréquente dans
les SA de famille (cas d’espèce) ou dans les SA dont le capital est réparti entre différents groupes pour les équilibrer. Par
cession, on entend la vente, l’échange, la donation, l’apport isolé.
Selon l’article L228-23 C.Com, dans les sociétés non cotées (cas d’espèce), la cession à un tiers ou entre actionnaires
peut être soumise à agrément de la société par une clause des statuts. Elle ne peut être stipulée que si les titres revêtent
exclusivement la forme nominative en vertu de la loi ou des statuts (cas d’espèce : les SA non cotées ne peuvent émettre
que des titres nominatifs).
Il faut préciser que l’art. L228-23 C.Com exclut la mise en jeu de la clause d’agrément en cas de succession, de liquidation
de communauté entre époux ou de cession soit à un conjoint, soit à un ascendant ou à un descendant. La cession à un
autre associé peut désormais être soumise à la clause d’agrément.
Objet de la clause d’agrément : soumettre à autorisation des associés la cession de titres d’une société.
Licéité : l’insertion d’une clause d’agrément dans les statuts doit obéir à certaines conditions de fond et de forme :
- la société ne doit pas être cotée (cas d’espèce) ;
- le cessionnaire (acheteur) doit être un tiers ou un autre actionnaire (art L228-23 C.Com) ;
- cette clause ne peut être stipulée que si les actions revêtent exclusivement la forme nominative (art L228-23 al. 2).
Procédure à suivre : il s’agit d’une modification statutaire. La compétence revient donc à l’assemblée générale
extraordinaire qui statuera aux conditions suivantes (art. L 225-96 C.Com) :
- sur première convocation : quorum = le quart des actions ayant le droit de vote ;
- sur deuxième convocation : quorum = le cinquième des actions ayant le droit de vote ;
- majorité : deux tiers des voix dont disposent les actionnaires présents ou représentés = 66,66%.
Opérations à effectuer : Schéma des opérations d’une cession d’actions nominatives nécessitant un agrément
(voir page suivante).
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(1) En même temps que son refus d’agrément du cessionnaire proposé par le cédant, l’organe compétent peut, dans la notification
même de son refus, informer ce dernier qu’il lui propose un autre cessionnaire (ou actionnaire, ou tiers, ou la société elle-même).
Ce procédé permet de gagner du temps, mais en aucun cas il ne peut retirer au cédant la possibilité de revenir sur son intention
de céder ses actions.
(2) Le délai pour retirer l’offre doit être prévu dans les statuts.
(3) Si la procédure adoptée est conforme à la note (1) ci-dessus, cette décision sera prise en même temps que le refus d’agrément.
(4) L’actionnaire peut retirer son offre si les conditions de rachat ne lui conviennent pas.
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UE 1 Corrigé 61
COLLECTION DSCG
Dans le cas, le groupe concurrent est un tiers ; la cession au groupe concurrent porte sur des titres nominatifs que détient
la société MEKA.
La famille Fleury, détenant 68%, votera l’insertion de la clause d’agrément dans les statuts.
Les opérations liées à la cession sont présentées dans le schéma de la page précédente.
Conclusion : pour répondre à J. Fleury, les administrateurs nommés n’ont plus l’obligation d’être propriétaire d’actions,
sauf si les statuts l’imposent.
Auteur :
Grégory Lachaise SERPENTINE
En l’espèce, M. Felbegor doit faire un choix. Soit créer en interne le site internet, auquel cas, si l’œuvre est collective, elle
pourra être modifiée sans difficulté aucune, soit faire appel à des compétences extérieures, mais il ne pourra pas apporter
de modification sans l’accord du prestataire.
Le contrat est alors définitivement conclu. Le consommateur dispose cependant d’un délai de rétractation de 7 jours dont
l’usage n’a pas à être motivé. Le délai court à compter de la réception s’il s’agit de la vente de biens, et à compter de
l’acceptation de l’offre pour les prestations de services (C.Cons. art. L121-20).
En l’espèce, la procédure du « double clic », qui formalise la réitération du consentement, ne semble pas avoir été
respectée, puisque Mme Serpentine a reçu un message de conclusion du contrat dès la première validation. Le contrat
n’est donc pas formé.
En l’espèce, le litige oppose deux sociétés commerciales, la SA MELCHIOR et la SNC MAT. La liberté gouvernant la
preuve laissera au juge le soin d’apprécier la force probante des documents produits, mais il ne fait aucun doute que
l’utilisation d’un procédé fiable de signature électronique emportera sa conviction.
Vis-à-vis d’un non-commerçant, la preuve d’un acte juridique ne pourra être faite que par la production d’un écrit. Les
échanges réalisés par le biais de leurs adresses électroniques avec apposition du nom de la société et du particulier ou
encore l’usage d’un stylo interactif ne valent pas signature électronique et les documents produits auront valeur de
commencement de preuve par écrit.
Si les documents sont signés électroniquement sans répondre aux conditions réglementaires, celui qui produit le document
devra apporter la preuve de sa fiabilité. Le logiciel associant la signature de la société au mail qu’elle envoie entre dans
cette catégorie.
Enfin, si les documents ont été signés électroniquement au moyen d’un procédé fiable, ils auront la même valeur qu’un
écrit papier.
Auteur :
Bertrand Beringer MOD’BB
Maîtriser le régime fiscal des opérations Les règles d’imposition des affaires
faites avec l’étranger (analyse des internationales : règles de territorialité,
conventions, règles de rattachement, détermination et imposition du résultat,
régimes de crédits d’impôt, risques TVA et échanges internationaux ou
fiscaux internationaux) intracommunautaires
PREMIER DOSSIER
L’Administration fiscale estime que les entreprises qui, n’ayant aucune implantation à l’étranger, participent hors de France
aux foires et expositions de courte durée en agissant en simple qualité d’exposant, restent imposables à l’IS en France
sur la totalité de leurs bénéfices, y compris ceux résultant de la vente de leurs modèles à l’occasion de ces foires.
MOD’BB resterait donc imposable à l’IS en France à raison de sa participation au Salon International de Lisbonne.
La question qui se pose ensuite est celle de savoir comment seront taxées les ventes de produits réalisées à partir du
Salon. Dans ce cas, on revient au régime de l’article 256 III du CGI : le transfert est assimilé à une livraison
intracommunautaire. MOD’BB ne disposant pas de n° d’identification TVA au Portugal, le transfert sera taxable à la TVA
française.
Pour la détermination du bénéfice imposable de MOD’BB passible de l’IS, il conviendra donc d’exclure la fraction de
bénéfice représentative de l’activité monégasque.
Cette fraction de bénéfice sera ici égale à la différence entre les produits du magasin de Monte-Carlo (ventes du magasin)
et les charges propres à cet établissement.
Ces charges pourront être difficiles à déterminer avec précision dans la mesure où le magasin monégasque
s’approvisionnera auprès de l’usine française. En effet, il n’y aura pas à proprement parler de « cession » de marchandises
par l’usine française au magasin monégasque puisqu’il n’y aura pas deux entités juridiquement distinctes ; donc on ne
disposera pas de prix d’achat des produits vendus par le magasin monégasque. Dans ce cas, il faudra procéder à une
estimation en raisonnant comme s’il y avait eu un achat par l’établissement de Monaco auprès de l’établissement français
et reconstituer un prix d’achat « équitable ».
La même démarche doit être effectuée à chaque fois que l’établissement étranger ne peut isoler ses propres frais de ceux
de l’entité française.
DEUXIÈME DOSSIER
En matière d’IS, ce deuxième dossier permet d’étudier la territorialité du point de vue des entreprises étrangères exerçant
en France une activité. C’est toujours la notion « d’entreprise exploitée en France » de l’article 209-I du CGI qui prévaut :
cette notion est explicitée par les exemples suivants.
Analyse TVA
* Achat du lot de téléphones en France par une société étrangère :
Bien qu’il s’agisse d’une vente par un fabricant français de biens à une société d’un État membre de l’UE, il ne s’agit pas
d’une livraison intracommunautaire, justement parce qu’il n’y a pas livraison à l’extérieur du territoire français. L’opération
est soumise normalement à la TVA qui sera facturée par le fabricant français à EURO-INVEST.
* Revente du lot de téléphones par EURO-INVEST à une centrale d’achat française :
L’opération consiste en une livraison de biens en France : elle est donc taxable à la TVA française. EURO-INVEST étant
une société située dans un État de l’UE, ne disposant pas en France d’un établissement (cf. énoncé), elle doit s’identifier
à la TVA en France, déclarer les opérations imposables réalisées et régler la TVA due directement au Trésor Public ;
toutefois, elle peut désigner un mandataire chargé d’effectuer ces formalités (mais ce mandataire agit sous la
responsabilité de EURO-INVEST).
NB : si la société EURO-INVEST avait été située en dehors de l’UE, elle aurait dû faire accréditer par l’Administration fiscale française
un représentant fiscal (assujetti et établi en France) qui se serait engagé à remplir les formalités incombant à EURO-INVEST
et à acquitter la TVA éventuellement due. À la différence du mandataire (cf. ci-avant), le représentant fiscal est responsable
des formalités qu’il effectue, alors que le mandataire agit sous la responsabilité de son mandant.
2. Représentant en France
Analyse IS : Représentant dépendant
Lorsqu’une entreprise étrangère réalise des opérations en France par l’intermédiaire d’un « représentant dépendant », elle
est réputée exercer directement ces opérations et est imposable à l’IS en France, alors même qu’elle n’a en France aucun
établissement.
Ici, le représentant est bien dépendant de EURO-INVEST et permet à celle-ci de réaliser en France des opérations. EURO-
INVEST serait donc imposable en France à l’IS sur les bénéfices relatifs à ces opérations.
Analyse TVA
Application des règles habituelles de territorialité : si vente de biens depuis les Pays-Bas vers la France, acquisition
intracommunautaire pour le client français, et donc imposition à la TVA (et déduction de cette TVA dans les conditions de
droit commun).
Analyse TVA
L’ouverture d’une usine en France nécessiterait bien sûr l’identification de EURO-INVEST à la TVA française. Les
opérations réalisées par cette usine relèveraient des règles habituelles de la TVA.
Les ventes à destination de clients néerlandais, des produits fabriqués en France, s’analyseraient ainsi comme des
livraisons intracommunautaires exonérées de TVA (à condition que l’expédition aux Pays-Bas soit prouvée et que les
clients aient un n° d’identification à la TVA aux Pays-Bas).
Analyse TVA
Le représentant français étant indépendant, EURO-INVEST n’a pas d’établissement en France. Il faut distinguer :
- les ventes réalisées par EURO-INVEST depuis les Pays-Bas à destination de la France : il s’agit pour les clients
français d’acquisitions intracommunautaires : imposition à la TVA (et déduction de cette TVA dans les conditions de
droit commun) ;
- la prestation de service (intermédiation) rendue par le courtier indépendant (domicilié en France) à EURO-INVEST
(domiciliée en UE) : il s’agit d’une prestation d’un intermédiaire transparent.
Rappelons que les règles de territorialité des services en matière de TVA ont été modifiées depuis 2010 (il s’agit de
la transposition en droit interne français d’une directive européenne de 2008).
Elles distinguent :
§ les prestations de services « B to B » (Business to Business c’est-à-dire de professionnel à professionnel) :
prestations rendues par un prestataire situé en France à un preneur assujetti non situé en France (un assujetti
agissant en tant que tel, ce qui est présumé lorsque ce preneur fournit son numéro d’identification TVA d’un
autre État de l’UE) : ces services sont taxables à la TVA au lieu d’établissement du preneur (avec quelques
exceptions)
§ les prestataires de services « B to C » (Business to Consumer, c’est-à-dire de professionnel à consommateur) :
prestations rendues par un prestataire situé en France à un preneur non assujetti non situé en France : ces
services sont taxables en France dès lors que le prestataire y est situé (avec quelques exceptions).
Au cas présent, il s’agit d’un service B to B : le prestataire (courtier) est un assujetti en France, le preneur (EURO-
INVEST) est un assujetti situé aux Pays-Bas ayant fourni son numéro de TVA hollandais.
Elle est taxable dans le pays du preneur, soit au Pays-Bas : d’où non imposition à la TVA française.
NB : le courtier devra souscrire la DES (Déclaration Européenne de Services) au titre de cette prestation.
Par ailleurs, à noter que les sociétés françaises réalisant un chiffre d’affaires HT supérieur à 400 millions d’euros doivent
élaborer une documentation relative aux prix de transfert (art. L13AA du Livre des Procédures Fiscales) : elle doit permettre
de justifier la politique de prix de transfert dans le groupe, et est tenue à la disposition de l’Administration fiscale.
Analyse TVA
La SA serait bien sûr identifiée à la TVA française, et le régime applicable serait identique à celui de l’opération 3) ci-avant.
Auteur :
Bertrand Beringer MONDIAL’DÉCO
Maîtriser le régime fiscal des opérations Les règles d’imposition des affaires
faites avec l’étranger (analyse des internationales : règles de territorialité, principes
conventions, règles de rattachement, de traitement de la double imposition,
régimes de crédits d’impôt, risques détermination et imposition du résultat
fiscaux internationaux)
OPÉRATION N°1 :
ÉTABLISSEMENT STABLE AU BRÉSIL D’UNE SOCIÉTÉ FRANÇAISE
1. Imposition en France
Droit fiscal français :
Selon l’article 119 bis.2 du CGI, les dividendes distribués à des personnes morales qui n’ont pas leur domicile fiscal en
France et non situées en UE (ou Islande, Norvège, Liechtenstein) donnent lieu à l’application d’une retenue à la source
dont le taux est de 30% du montant brut des dividendes.
NB : Si le dividende est distribué à une personne physique n’ayant pas son domicile fiscal en France, le taux de la retenue à la
source est de 12,8% depuis 2018 (21 ou 30% auparavant).
2. Imposition au Brésil
L’article 22-1 de la convention prévoit que l’impôt français payé (la retenue à la source de 15%) ouvre droit à un crédit sur
l’impôt brésilien dû au titre du revenu (ici le dividende). Ainsi, la retenue à la source s’imputera sur l’impôt sur les bénéfices
brésilien.
La convention franco-brésilienne retient pour le cas des dividendes la méthode de l’imputation.
Retenue à la source prélevée par le Brésil = 30 000 x 25% = 7 500 € à régler au Trésor Public brésilien
Redevances nettes versées par CARNAVAL à MONDIAL’DÉCO = 30 000 – 7 500 = 22 500 €
2. Imposition en France
Selon le droit fiscal français, les redevances de concession de marques sont comprises dans le bénéfice imposable au
taux normal de l’IS de MONDIAL’DÉCO (elles ne bénéficient pas de l’imposition au taux réduit des plus-values à long
terme qui ne s’applique qu’aux concessions de brevets et éléments assimilés. À compter de 2019, une réforme de
l’imposition des revenus de la propriété industrielle prévoit que les revenus des brevets et des logiciels soient imposés au
taux de 10% sous certaines conditions.).
L’article 22-2.c) de la convention franco-brésilienne prévoit que la France peut imposer les redevances mais accorde au
résident de France (MONDIAL’DÉCO) qui reçoit ces redevances provenant du Brésil un crédit d’impôt correspondant au
montant de l’impôt perçu au Brésil, qui est imputable sur l’IS.
La convention franco-brésilienne retient pour le cas des redevances la méthode de l’imputation.
Taux d’imposition globale des redevances = (7 500 + 900) / 30 000 = 8 400 / 30 000 = 28%.
Une redevance payée entre sociétés françaises aurait subi le même taux d’imposition :
IS à 28%.
La convention fiscale internationale a donc pour effet de partager l’imposition de 28% entre le Brésil (25%) et la France
(900 / 30 000 = 3%).
FABRE
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer
DOSSIER 1
Application
La société Fabre est en difficulté, elle subit des pertes depuis 2 exercices, elle a besoin de capitaux frais, elle veut donc
augmenter son capital. L’investisseur (le fournisseur) veut bien souscrire, mais le prix des actions doit correspondre à leur
valeur réelle. Pour cela, il faudra préalablement que la société Fabre procède à une réduction de capital motivée par des
pertes.
Pour la réduction de capital, l’AGE peut déléguer au conseil d’administration ou au directoire, selon le cas, tous pouvoirs
pour la réaliser – art. L225-204 al. 1 C.Com.
Un rapport du commissaire aux comptes, s’il en existe un, doit être communiqué aux actionnaires, qui fait connaître son
appréciation sur les causes et les conditions de la réduction – art. L225-204 al. 2 C.Com.
Application
La réduction de capital doit être votée par l’AGE qui peut déléguer au CA ou au directoire les pouvoirs pour la réaliser.
Pour l’augmentation de capital, l’AGE peut décider d’augmenter le capital ou déléguer au CA ou au directoire la décision
d’augmenter le capital.
L’AGE devra voter la suppression du droit préférentiel de souscription pour la totalité de l’augmentation de capital au profit
du fournisseur.
Application
La réduction étant motivée par des pertes de la SA FABRE, les créanciers ne peuvent pas former opposition à la réduction
du capital.
4. Droits d’enregistrement
La loi de finance 2019 a supprimé certains droits d’enregistrement sur les opérations sur capital.
Par contre, à ce jour et faute d’évolution de la loi, la réduction de capital sans remboursement aux associés, reste soumise
au droit fixe des actes innomés, soit 125 €.
Les augmentations de capital en numéraire sont enregistrées gratuitement (article 810,I du CGI).
Lorsqu’un acte contient plusieurs dispositions (cf. art. 670, 671, 672 du CGI) :
• si ces dispositions sont dépendantes : il est dû un seul droit (le plus élevé) pour l’ensemble ;
• si ces dispositions sont indépendantes ou ne dérivent pas nécessairement les unes des autres :
- si toutes les dispositions sont soumises à des droits proportionnels ou progressifs : un droit distinct est dû pour
chacune d’elles, selon sa nature,
- si toutes les dispositions sont soumises à des droits fixes, seul le droit le plus élevé est perçu,
- si les dispositions donnent lieu à la fois à des droits proportionnels ou progressifs et des droits fixes, ces derniers ne
sont pas perçus (sauf si les droits proportionnels ou progressifs sont inférieurs au droit fixe le plus élevé dû sur une
disposition : dans ce cas, c’est ce droit fixe le plus élevé qui est dû).
Au cas présent, l’assemblée décide de la réduction de capital puis de l’augmentation de capital : les deux dispositions sont
dépendantes. Le droit fixe de 125 € relatif à la réduction de capital sera donc dû.
DOSSIER 2
Application
L’actionnaire A détenant 20% du capital a le droit de souscrire 20% de l’augmentation de capital, ce qui lui permet de
conserver son niveau de capital dans la société.
A peut souscrire : (200 / 1 000 x 1 000) = 200 actions à titre irréductible.
Application
Les actionnaires minoritaires E, F, G et H ne souhaitant pas souscrire, 200 actions restent disponibles et peuvent être
souscrites par A, B, C et D à titre réductible.
A, B, C et D sont propriétaires de 400 droits de souscription chacun (200 actions anciennes et 200 actions à titre
irréductible), au total 1 600 (400 X 4).
Chacun a droit, à titre réductible, à : 200 x 400 / 1 600 = 50 actions.
D, demandeur de ses actions à titre réductible, pourra en souscrire 50.
B et C n’ont souscrit respectivement que 12 et 8 actions, ils les auront.
Il reste 80 actions (non souscrites par B et C) : A pourra les souscrire. Il aura donc 130 actions (50 à titre réductible + les
80 restantes), mais il n’aura pas les 267 actions qu’il souhaitait.
L’actionnaire A souhaitait obtenir 667 actions sur 2 000 (200 actions anciennes + 200 actions à titre irréductible + 267
actions à titre réductible), soit plus du tiers : il cherchait à détenir la minorité de blocage lui permettant de s’opposer aux
décisions extraordinaires proposées par la direction, si elles ne lui convenaient pas.
a) Conditions d’émission
« Lors de la constitution de la société ou au cours de son existence, il peut être créé des actions de préférence, avec ou
sans droit de vote, assorties de droits particuliers de toute nature, à titre temporaire ou permanent. Ces droits sont définis
par les statuts » – art. L228-11 al. 1 C.Com.
Il peut être instauré des actions de préférence à droit de vote double par les statuts ou une AGE ultérieure, à condition
« que les actions soient entièrement libérées justifiant d’une inscription nominative depuis 2 ans au moins, au nom du
même actionnaire » – art. L225-123 al. 1 C.Com
« L’assemblée générale extraordinaire est seule compétente pour décider l’émission […] des actions de préférence au vu
d’un rapport spécial des commissaires aux comptes. Elle peut déléguer ce pouvoir (au CA ou au directoire). » – art. L228-
12 al. 1 C.Com.
6. Droits d’enregistrement
Les augmentations de capital en numéraire sont enregistrées gratuitement (article 810,I du CGI).
Les droits sont dus lors de la présentation de l’acte au service des impôts.
Si l’actionnaire A avait apporté un petit entrepôt, les droits dus auraient été les mêmes que ceux applicables en cas d’apport
en nature. S’agissant d’un apport isolé d’immeuble réalisé par une personne physique au profit d’une société soumise à
l’IS, le droit proportionnel de 5% aurait été dû.
Auteur :
Alice Polynice SAGEM-SYLIS
Maîtriser les implications juridiques liées aux Pacte d’actionnaires, Franchissement de seuils
opérations de financement de l’entreprise et
leurs conséquences (suivi du financement)
DOSSIER SAGEM
Conditions de validité
Le pacte d’actionnaires est un contrat passé en dehors des statuts qui doit répondre aux conditions de validité de tout
contrat en application de l’article 1128 du C.Civ. (ord 10.2.2016) : consentement des parties, capacité de contracter,
contenu licite et certain.
Les clauses insérées ne doivent pas être abusives, c’est-à-dire rendre l’actionnaire prisonnier de ses titres ou porter
atteinte au principe de l’égalité entre actionnaires. Les tribunaux se chargent d’apprécier le caractère abusif ou non des
clauses.
De plus, l’article L233-11 prévoit : « toute clause d’une convention prévoyant des conditions préférentielles de cession ou
d’acquisitions d’actions admises aux négociations sur un marché réglementé et portant sur au moins 0,5% du capital ou
des droits de vote de la société qui a émis ces actions doit être transmise dans un délai de cinq jours de bourse à compter
de la signature de la convention à la société et à l’Autorité des Marchés Financiers. À défaut de transmission, les effets de
cette clause sont suspendus, et les parties déliées de leurs engagements, en période d’offre publique.
La société et l’AMF doivent également être informées de la date à laquelle la clause prend fin.
Les informations sont portées à la connaissance du public par l’AMF ».
Dans le cas, le pacte d’actionnaires conclu doit respecter les conditions de l’article 1128 du Code civil. De plus, comme il
porte sur plus de 0,5% du capital et qu’il s’agit d’une société cotée, la clause du pacte d’actionnaires devra être transmise
à la société et à l’AMF (qui le portera à la connaissance du public).
L’article 1217 offre donc au créancier un certain pouvoir : en effet, il est complètement libre de choisir la solution la plus
conforme à ses intérêts, sans avoir à justifier de son choix.
Dans notre cas, le pacte d’actionnaires est un contrat que les parties signataires doivent respecter. En cas d’inexécution
du contrat par l’une des parties, les autres, conformément à l’article 1217 du code civil, peuvent choisir l’issue à donner
au contrat voire réclamer des dommages-intérêts. Les signataires du pacte auront donc le choix des sanctions
conformément à leurs intérêts et sans justifier de leur choix.
Dans notre cas, les dirigeants ne peuvent pas s’opposer à la vente des titres d’une des parties signataires du pacte.
DOSSIER SYLIS
II.- La personne tenue à l’information mentionnée au I informe également l’Autorité des marchés financiers, dans
un délai et selon des modalités fixés par son règlement général, à compter du franchissement du seuil de participation,
lorsque les actions de la société sont admises aux négociations sur un marché réglementé ou sur un marché d’instruments
financiers autre qu’un marché réglementé, à la demande de la personne qui gère ce marché d’instruments financiers.
Cette information est portée à la connaissance du public dans les conditions fixées par le règlement général de l’Autorité
des marchés financiers.
Le règlement général précise également les modalités de calcul des seuils de participation. »
Dans le cas, la SA GROUPE OPEN, personne morale a acquis plus des trois vingtièmes du capital de la société SYLIS,
société située sur le territoire de la République et admise sur un marché réglementé. Elle doit :
- informer la société SYLIS de sa prise de participation – art. L233-7-I ;
- informer l’AMF qui en informera le public – art. L233-7 II.
3. Raisons de l’information
Cette information doit être faite pour deux motifs essentiels :
- la qualité de l’information sur la répartition du capital des sociétés cotées qui constitue une condition essentielle du
bon fonctionnement du marché ;
- la préservation des droits des actionnaires d’une société cotée.
L’information de la Société SYLIS permet aux dirigeants de connaître les acquéreurs de ses titres et, en conséquence, de
définir la stratégie à élaborer.
L’information de l’AMF en direction du public permet de rendre le marché plus transparent. Les investisseurs ont ainsi une
meilleure connaissance des transactions opérées et peuvent, à leur tour, se déterminer et lancer des opérations.
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UE 1 Corrigé 81
COLLECTION DSCG
Auteur :
Alice Polynice
EURODITONE
Maîtriser les implications juridiques liées Le financement de l’entreprise par recours aux
aux opérations de financement de marchés financiers, crowdfunding (financement
l’entreprise : choix du mode de participatif)
financement
• L’équilibre hommes-femmes : la loi du 27.01.2011 impose une représentation équilibrée des femmes et des
hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance – L225-17 al. 2 (SA avec CA) et L225-69 al. 2 (SA à
directoire).
Dans les SA dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé, la proportion des membres
du conseil de surveillance de chaque sexe ne pourra pas être inférieure à 40%. Lorsque le nombre des membres du
conseil ne dépasse pas 8, l’écart entre le nombre de chaque sexe ne pourrait pas être supérieur à 2. Les nominations
intervenues en violation de ces dispositions sont nulles. Cette nullité n’entraînerait pas la nullité des délibérations du
conseil.
La composition de la SA Euroditone est illégale sur le critère de l’équilibre hommes-femmes puisque 5 membres de
sexe masculin sont au conseil de surveillance. La nomination de 2 membres de sexe féminin minimum devrait avoir
lieu lors de la prochaine AG annuelle pour respecter le quota légal de 40%. Il y aurait 3 hommes et 2 femmes. L’écart
entre le nombre de chaque sexe ne serait pas supérieur à 2, le conseil de surveillance respecterait la loi.
Seules les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par actions et les sociétés européennes peuvent faire offre au
public.
La SA EURODITONE peut par principe faire offre au public du fait de sa forme juridique.
Le conseil d’administration, le directoire ou le gérant d’une société rend compte dans son rapport de l’activité et des
résultats de l’ensemble de la société, des filiales de la société et des sociétés qu’elle contrôle par branche d’activité.
Lorsque cette société établit et publie des comptes consolidés, le rapport ci-dessus mentionné peut être inclus dans le
rapport sur la gestion du groupe.
Information de la société cible (de la SA ALFREDINES)
La communication d’informations privilégiées à un tiers en dehors du cadre normal de leurs fonctions est sanctionnée
par les mêmes peines – C. mon. Fin. L465-3.
5. Émission d’OCAP
a) Caractéristiques
Le sigle OCAP signifie Obligation Convertible en Action de Préférence.
La société émet un emprunt (obligations) convertible en titre de capital (des actions ordinaires ou de préférence).
L’OCAP est une valeur mobilière donnant accès au capital : l’ordonnance du 24.6.2004 a unifié et simplifié le régime
juridique de ces titres. L’attrait de la conversion en capital peut favoriser la souscription d’obligations.
Les actions de préférence ont été instituées par la même ordonnance, complétée par le décret du 10.02.2005, dont la
définition est la suivante : actions avec ou sans droit de vote, assortie de droits particuliers de toute nature (droit de vote
double, actions à dividende prioritaire…) à titre temporaire ou permanent.
La création d’actions de préférence nécessite l’existence d’une clause des statuts précisant les droits spécifiques attachés
à ces actions.
L’objectif des actions de préférence est d’organiser le pouvoir dans la société (ex. : attributions de siège des organes de
gestion) ou de favoriser financièrement certains actionnaires (ex. : actions à dividende prioritaire).
b) Décisions à prendre
La décision d’émettre des OCAP est de la compétence de l’assemblée générale extraordinaire puisque, à terme, le capital
Sanction pénale : le Président (de la SASU) qui, sciemment, aura enfreint les dispositions de l’article L233-29, s’expose à
une amende de 18 000 € – art. L247-3 C.Com.
Si la dissolution est écartée, la société doit, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel
la constatation des pertes est intervenue, reconstituer ses capitaux propres à concurrence d’une valeur au moins égale à
la moitié du capital ou à défaut, réduire son capital d’un montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont pu être imputées
sur les réserves (L225-248 al. 2).
En l’espèce, après l’assemblée générale ordinaire annuelle obligatoire, le directoire devra convoquer dans les 4 mois une
assemblée générale extraordinaire pour décider d’une éventuelle dissolution anticipée de la société et publier la décision
prise (journal d’annonces légales, dépôt au greffe, inscription au registre du commerce et des sociétés).
Sanction civile :
À défaut de délibération régulière comme au cas où la société n’aurait pas régularisé sa situation dans le délai de deux
ans, tout intéressé peut demander en justice la dissolution de la société. Cependant, le tribunal saisi peut accorder
un délai maximal de six mois pour régulariser la situation. De plus, il ne peut prononcer la dissolution si, au jour où il statue
sur le fond, cette régularisation a eu lieu (L225-248 al. 4).
Dans notre cas, même si une SA cotée peut faire appel au crowdfunding, il semble difficile pour M. Jean d’utiliser ce
mécanisme car l’objectif est de financer un projet, ce qui n’est pas le cas ici.
BRAIN
Auteur :
Bertrand Beringer
Assurer la gestion fiscale des groupes (choix du Régimes fiscaux de groupe et traitement fiscal
régime fiscal approprié ; détermination du des opérations internes aux groupes
périmètre d’intégration fiscale ; validation des
retraitements ; travaux de synthèse liés à la
détermination d’un résultat fiscal de groupe)
DOSSIER 1
1. Redevances intragroupe
L’entreprise Brain a opté pour le régime de faveur pour l’imposition des redevances issues de la concession de ces brevets.
Ce régime est applicable car les revenus proviennent d’un actif éligible. Il est applicable même en cas de concession à
une entreprise liée.
Le montant imposable est déterminé en multipliant le résultat net lié à la concession par le ratio NEXUS.
3. Dividendes intragroupe
Le régime des sociétés mères et filiales s’applique lorsque la société mère est soumise à l’IS et que la société filiale est
détenue à 5% au moins par la mère, et que cette dernière détient effectivement les titres de la filiale pendant 2 ans.
Les dividendes en provenance de RINA et RABI ouvrent droit à ce régime. Ils sont donc exonérés d’IS avec réintégration
d’une quote-part de frais et charges égale à 5% de leur montant brut.
4. Intérêts intragroupe
• Intérêts versés au Crédit du Sud-Est : intégralement déductibles, soit 850 000 x 2,55% x 6/12 = 10 837,50 €.
• Intérêts versés à BRAIN et à RINA :
1re limite : BRAIN est un actionnaire, donc la 1e limite doit être respectée, ce qui est le cas (capital libéré).
Pour RINA, cette condition n’est pas nécessaire puisque RINA n’est pas actionnaire.
2e limite : BRAIN et RINA sont des entreprises liées à RABI (la 1e est société mère, la 2e est société sœur) : donc
le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le TMP à taux variable, voire le taux du marché s’il est supérieur.
TMP = 2% et taux du marché = 2,55% ; on retient donc le taux du marché.
Intérêts déductibles en application de cette 2e limite :
(2 800 000 + 1 000 000) x 2,55% = 96 900 €
et intérêts non déductibles = [(2 800 000 x 3,05%) + (1 000 000 x 3,65%)] – 96 900 = 25 000 €.
3e limite : la sous-capitalisation est-elle caractérisée ?
1. avances consenties = 2 800 000 + 1 000 000 = 3 800 000
1,5 x capitaux propres = 800 000 x 1,5 = 1 200 000
on a bien : avances consenties > 1,5 x capitaux propres
2. intérêts versés calculés au taux déductible (cf. 2e limite) = 248 900 €
25% x (580 000 + 200 000 + 96 900) = 219 225 €
les intérêts versés n’excèdent pas 25% du résultat courant corrigé
3. intérêts reçus de toutes les entreprises liées = 0 €
on a bien : intérêts versés > intérêts reçus.
Conclusion : RABI n’est pas sous-capitalisée au sens de cette réglementation fiscale car le 2e critère de sous-
capitalisation n’est pas rempli.
Aucun intérêt non déductible n’est donc calculé au titre de cette 3e limite.
Les intérêts versés à BRAIN et RINA sont donc déductibles à hauteur de 96 900 €, d’où une réintégration de 25 000 €.
NB : bien que partiellement non déductibles chez RABI, les intérêts restent imposables en totalité chez BRAIN et RIMA.
Toutefois, BRAIN détenant 75% de RABI, elle pourrait revendiquer l’application du régime mère/fille sur les intérêts
excédentaires, si elle remplit les conditions d’application de ce règime.
5. Aides intragroupe
Lorsqu’une société réalise une aide au profit d’une autre société (quelle que soit la forme de cette aide, abandon de
créance ou subvention), cette opération est un acte normal de gestion si l’aide intervient en vue d’assainir la situation
financière d’une filiale, ce qui est bien le cas ici. Mais seules sont déductibles les aides à caractère commercial (c’est-à-
dire trouvant leur origine dans des relations commerciales) et les aides consenties à certaines entreprises en difficulté
financière.
(1)
Dans ces cas très limités de conciliation, sauvegarde, redressement ou liquidation, l’aide est déductible à 100% à hauteur de la situation nette négative
de la société aidée. Si l’aide excède le montant de la situation nette négative, le complément d’aide est assimilé à un complément du prix de revient des
titres, pour la fraction correspondant au pourcentage de détention, et il est déductible à 100% pour le solde.
L’article 216 du CGI permet d’aboutir à une non-imposition des aides à caractère financier, mais il est réservé aux
abandons de créances (donc non-applicable ici, s’agissant d’une subvention) et ne s’applique que si :
- l’abandon est consenti par une société mère (participation > 5%)
- et si la filiale bénéficiaire s’engage à augmenter son capital au profit de la société consentant l’abandon, pour le
même montant, avant la clôture du 2e exercice suivant celui de l’abandon.
Intégration fiscale
N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 N+6 N+7 N+8 N+9 N+10
Résultat PHARMARAIN - 80 - 65 - 58 - 20 + 10 + 12 + 18 + 65 + 75 + 100 + 105
Résultat BRAIN + 20 + 25 + 40 + 25 + 15 + 10 + 30 + 35 + 38 + 40 + 40
Résultat d’ensemble
avant imputation déficit - 60 - 40 - 18 +5 + 25 + 22 + 48 + 100 + 113 +140 + 145
d’ensemble antérieur
Imputation du déficit
d’ensemble antérieur -5 - 25 - 22 -8
de l’exercice N de 60
Imputation du déficit
d’ensemble antérieur - 40
de l’exercice N+1 de 40
Imputation du déficit
d’ensemble antérieur - 18
de l’exercice N+2 de 18
Résultat d’ensemble - 60 - 40 - 18 0 0 0 0 + 82 + 113 + 140 + 145
net
Résultat BRAIN + 20 + 25 + 40 + 25 + 15 + 10 + 30 + 35 + 38 + 40 + 40
Résultat PHARMARAIN
- 76,8 - 62,4 - 55,7 - 19,2 + 9,6 + 11,5 + 17,3 + 62,4 + 72 + 96 +100,8
imputé à 96%
Résultat BRAIN avant
- 56,8 - 37,4 - 15,7 + 5,8 + 24,6 + 21,5 + 47,3 + 97,4 + 110 + 136 +140,8
imputation du déficit
antérieur
Imputation du déficit
- 5,8 - 24,6 - 21,5 - 4,9
antérieur N de 56,8
Imputation du déficit
- 37,4
antérieur N+1 de 37,4
Imputation du déficit
-5 - 10,7
antérieur N+2 de 15,7
Résultat net BRAIN - 56,8 - 37,4 - 15,7 0 0 0 0 + 86,7 + 110 + 136 +140,8
Dans cette hypothèse, les déficits fiscaux de PHARMARAIN viennent en déduction des bénéfices fiscaux de BRAIN, mais
seulement à hauteur de 96% (taux de participation), au titre de leur exercice de réalisation et quelle que soit l’affectation
juridique ultérieure de ces déficits (qu’ils soient ensuite reportés à nouveau ou imputés sur des réserves par exemple). De
la même façon s’il s’était agi de bénéfices, ceux-ci auraient été ajoutés aux bénéfices fiscaux de BRAIN au prorata de sa
participation, quelle que soit leur affectation juridique ultérieure (qu’ils soient distribués ou mis en réserves). Cette
déduction ou cette imposition s’effectue via un retraitement extra-comptable (déduction ou réintégration) à opérer lors de
la détermination du résultat fiscal de BRAIN (cf. imprimé n°2058-A).
La fraction complémentaire de 4% des résultats fiscaux de PHARMARAIN est transmise à ses autres associés (personnes
physiques ou personnes morales).
L’intégration « sauvage » ne peut être comparée à l’intégration légale que sur le plan de la consolidation fiscale des
résultats fiscaux. En effet, les opérations intragroupe ne sont pas concernées puisque la consolidation fiscale résulte
uniquement des modalités d’imposition ou d’imputation des résultats fiscaux de la filiale constituée sous forme de société
de personnes dont un associé est soumis à l’IS, et non des modalités de détermination de ces résultats.
Elle présente les avantages :
- d’être très simple d’application ;
- de s’appliquer quel que soit le taux de détention du capital de la société de personnes par la société soumise à l’IS.
L’avantage des méthodes d’intégration (qu’elle soit légale ou « sauvage ») par rapport à l’imputation de droit commun des
déficits résulte de l’avantage financier immédiat qu’elles procurent : les déficits d’une société engendrent une économie
d’IS immédiate car la société fiscalement bénéficiaire ne paie pas l’IS qu’elle aurait dû payer sans l’intégration.
En l’absence d’intégration, les déficits d’une société soumise à l’IS sont certes reportables sans limitation de durée (le
report en avant cesse toutefois en cas de changement d’activité de la société) ; mais l’imputation sur des bénéfices peut
être lointaine, d’où une économie d’IS non immédiate.
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90 Corrigé UE 1
COLLECTION DSCG
Les quatre filiales DIR, VOUS, FER, et BOIR sont détenues, directement ou indirectement, à 95% au moins par la société
MIMBAIR. Elles peuvent donc faire partie du groupe. Toutefois, si elle le souhaitait (ce qui n’est pas le cas ici), la société
mère pourrait décider librement de l’étendue du groupe et n’y inclure que certaines filiales. De même, ces dernières
pourraient refuser leur intégration dans le groupe.
La filiale SUZE n’est pas détenue à 95% au moins par MIMBAIR : elle ne peut pas faire partie du groupe intégré.
4. Intégration fiscale
a) Résultat fiscal N et plus ou moins-value à LT N individuels éventuellement corrigés
Chaque société membre du groupe détermine son résultat fiscal dans les conditions de droit commun sauf pour :
- les déficits subis :
• avant l’entrée dans le groupe, les déficits ne sont imputables que sur le bénéfice de la société qui les a subis,
déterminé après déduction des amortissements de l’exercice. De plus, ils ne peuvent être imputés sur la part des
bénéfices réalisés depuis l’entrée dans le groupe qui provient des abandons de créances ou des subventions reçus
d’autres sociétés du groupe, des plus-values à court terme de cessions entre sociétés du groupe et de la plus-value
de réévaluation libre des éléments d’actifs. Ces correctifs ont pour objectif de corriger le résultat individuel des
gonflements artificiels provenant d’opérations intra-groupe.
La SA VOUS a réalisé une plus-value sur la cession d’un matériel à la SA FER :
50 000 - (40 000 - 30 000) = 40 000 ® PVCT : 40 000
Bénéfice d’imputation après plafonnement : 111 320 - 40 000 = 71 320
Le déficit de 10 200 de la SA VOUS peut donc être imputé en totalité sur son propre résultat N.
• après l’entrée dans le groupe, les déficits pris en compte dans le résultat fiscal du groupe ne peuvent plus être
déduits des bénéfices ultérieurs de la société qui les a subis.
La SA BOIR doit retraiter son résultat fiscal pour tenir compte du fait que le déficit de 10 000 a déjà bénéficié au groupe
intégré : il ne peut être déduit une seconde fois.
Bénéfice fiscal corrigé = 300 000 + 10 000 = 310 000
Dividendes : les dividendes reçus par une société du groupe à raison de sa participation dans une
Jetons de présence : le résultat d’ensemble est majoré des jetons de présence versés par les sociétés
filiales du groupe ; si une fraction de ces jetons a déjà été réintégrée fiscalement, la majoration ne porte
que sur la fraction non réintégrée. On ne tient pas compte des jetons de présence versés par la société
mère.
VOUS : 40 000 (versés) – 20 000 (réintégrés fiscalement) FER : 10 000 (versés) + 30 000
Provisions intra-groupe : le résultat d’ensemble est majoré des dotations aux provisions sur des
créances détenues entre sociétés du groupe. Le résultat d’ensemble est également majoré du
montant des dotations aux provisions pour risques constituées entre sociétés du groupe.
Corrélativement, toutes les reprises correspondantes sont déduites du résultat d’ensemble, mais à + 4 130
condition que les 2 sociétés concernées soient toujours membres du groupe lors de la reprise.
Dotations : 1 790 + 2 340 Reprises : 1 500 - 1 500
Abandons de créances et subventions directes ou indirectes internes : pour les
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019, les abandons de créances et les subventions
consentis entre sociétés membres du groupe cessent d’être neutralisés pour la détermination du
résultat d’ensemble.
Cessions internes d’immobilisations : elles sont neutralisées par le régime de l’intégration. La plus-
value dégagée par ces cessions n’est pas retenue pour le calcul du résultat d’ensemble ou de la plus
ou moins-value nette à long terme d’ensemble de l’exercice. Le supplément d’amortissement pratiqué
par la société cessionnaire doit être réintégré au résultat d’ensemble de chaque exercice concerné.
Cession de VOUS à FER : PV CT = 50 000 - (40 000 - 30 000) à déduire
Supplément d’amortissement chez FER : (50 000 - 40 000) x 10% x 9/12
De plus, lorsqu’une cession interne est consentie à un prix inférieur à la valeur réelle du bien remis,
la différence est considérée comme une subvention indirecte et doit être retraitée. Ici, l’énoncé précise - 40 000
+ 750
que les prix de cession sont égaux à la valeur réelle.
Charges financières : lorsqu’une société du groupe a acheté les titres d’une société qui devient
membre du groupe aux personnes qui la contrôlent, une fraction des charges financières déduites par
les sociétés membres du groupe est réintégrée au résultat d’ensemble (fraction forfaitairement
déterminée et présumée liée à cet achat). Ici, aucune opération de ce type.
Quote-part de frais et charges sur PV LT sur titres de participation : pour les exercices ouverts à
compter du 1er janvier 2019, la quote-part de frais et charges de 12 % imposable à raison des plus-
values à long terme afférentes aux cessions de titres de participation n’est plus neutralisée.
Résultat fiscal d’ensemble du groupe intégré (1) 2 158 280
(1) Quote-part de frais et charges sur dividendes bénéficiant du régime mère-fille : jusqu’en 2015, la quote-part de frais et
charges de 5% applicable hors intégration fiscale était totalement neutralisée au niveau du résultat d’ensemble. Depuis 2016,
cette QP est de 1% pour les dividendes intra-groupe en régime mère/fille et elle n’est plus neutralisée. Il n’y a donc plus de
retraitement du résultat d’ensemble pour les dividendes bénéficiant du régime mère/fille.
Aucun retraitement n’est à effectuer lorsqu’il s’agit de cession interne de titres de participation (puisque
la PV LT est exonérée d’IS).
Moins-value à long terme d’ensemble du groupe intégré sur titres de participation - 300
c) I.S. à payer
IS à 28% = 500 000 x 28% = 140 000 140 000
IS à 31% = (2 158 280 - 500 000) x 31% 514 067
Crédits d’impôt imputables = 3 900 + 13 725 + 1 275 + 4 260 - 23 160
IS net au taux normal 630 907
IS à 10% = 12 000 x 10% = 1 200
IS net total 632 107
Contribution de 3,3% de l’IS = [(140 000 + 514 067 + 1 200) - 763 000] x 3,3% 0
Cette assiette est négative, d’où pas de contribution à payer.
e) Comparaison
I.S. et contributions payés sans intégration fiscale : 581 927 + 32 220+ 79 740 693 887
I.S. et contributions payés avec intégration fiscale : 632 107
Avantage fiscal résultant de l’intégration 61 780
L’intégration fiscale apparaît donc avantageuse, d’autant plus que les sociétés déficitaires qui bénéficient de crédits d’impôt
non remboursables peuvent transférer ces derniers à la société tête de groupe qui les impute sur l’IS groupe, alors qu’en
régime de droit commun ces crédits d’impôt seraient définitivement perdus.
Toutefois, en 2018 et 2019, le taux d’IS de 28% ne s’applique qu’une seule fois au niveau du résultat d’ensemble inférieur
à 500 000 €, alors qu’en l’absence d’intégration fiscale, chaque société peut appliquer ce taux de 28% pour sa propre fraction
de résultat fiscal inférieure à 500 000 €.
Ce régime fiscal des groupes tend d’une part à assurer une neutralité fiscale, et d’autre part à favoriser la concentration des
entreprises.
La société tête de groupe peut donc opter (avec l’accord des filiales consolidées) auprès de la DGE pour la consolidation
du paiement de la TVA pour une période initiale de 3 exercices (prenant effet au 1er jour de l’exercice comptable suivant
la date de l’option).
Concrètement, chaque société membre du groupe continue à souscrire mensuellement ses propres déclarations de TVA
(sans effectuer de paiement ni demander un éventuel remboursement de TVA). La société tête de groupe souscrit chaque
mois une déclaration récapitulative faisant état des montants de TVA à payer et des montants d’excédents de TVA de
toutes les sociétés du groupe : en cas de solde positif, la société tête règle le montant de TVA à payer du groupe et, en
cas de solde négatif, elle fait la demande de remboursement du crédit de TVA du groupe. L’avantage de ce régime résulte
donc de la compensation entre les TVA à payer et les crédits de TVA des différentes sociétés du groupe.
Auteur :
Bertrand Beringer
VERSION JARDIN
Assurer la gestion fiscale des groupes (régime Traitement fiscal des opérations internes aux
des sociétés mères et filiales) groupes : Régime des sociétés mères et filiales
à M. VERSION :
M. VERSION étant une personne physique (donc non soumise à l’IS), les distributions qui lui sont versées n’ouvrent pas
droit au régime mère/fille.
à VB (SA) :
VB est une SA soumise à l’IS : elle a donc la qualité de société mère.
• VD étant une SNC (n’ayant pas opté pour l’IS) relevant du régime des sociétés de personnes, pas d’application du
régime mère/fille.
• VF est une SA détenue à 24% (≥ 5%) depuis plus de 2 ans : ses distributions ouvrent droit au régime mère/fille.
• VR est une société de capitaux étrangère détenue à 10% (≥ 5%) depuis plus de 2 ans : ses distributions ouvrent droit
au régime mère/fille.
• VM est une SARL (donc soumise à l’IS) détenue à 70% (≥ 5%) depuis plus de 2 ans : ses distributions ouvrent droit
au régime mère/fille.
à VD (SNC) :
VD est une SNC non soumise à l’IS : elle ne peut donc avoir la qualité de société mère. Aucune des distributions qui lui
sont versées n’ouvrent droit au régime mère/fille.
à VF (SA) :
VF est une SA soumise à l’IS : elle a donc la qualité de société mère.
• VM est une SARL (donc soumise à l’IS) mais n’est détenue qu’à 4% soit < 5% : ses distributions n’ouvrent pas droit
au régime mère/fille.
• VN est une SNC ayant opté pour l’IS détenue à 95% (≥ 5%) depuis plus de 2 ans : ses distributions ouvrent droit au
régime mère/fille.
• VT est une SA mais VF ne détient pas plus de 5% des droits à dividendes(1) : ses distributions n’ouvrent pas droit au
régime mère/fille.
• VTR est une SA détenue à 50% (≥ 5%) depuis plus de 2 ans : ses distributions ouvrent droit au régime mère/fille.
à VR (société étrangère) :
VR est une société étrangère non soumise à l’IS en France : elle n’est donc pas concernée par le régime mère/fille
applicable en France.
à VM, VN, VT, VTR :
Toutes ces sociétés sont soumises à l’IS : elles ont donc la qualité de société mère. Mais ici elles ne perçoivent aucune
distribution.
(1)
Pour ouvrir droit au régime mère/fille, seule la détention de 5% des droits à dividendes est nécessaire, il n’est pas nécessaire de
détenir à la fois 5% du capital et 5% des droits de vote (par exemple, la détention de 5% des titres du capital ne donnant accès qu’à
3% des droits de vote, d’autres actionnaires ayant un droit de vote double, ouvre droit à l’application du régime mère/fille. À la suite
du renvoi 1 : Depuis la réforme de l’article 145 du CGI de 2016, le régime mère/fille est applicable aux titres dépourvus du droit de
vote.
VF
Bénéfice fiscal (avant traitement des distributions) 200 000
Distribution en provenance de VN : 60 000 x 90% 54 000
Distribution en provenance de VTR : (40 000 + 40 000) (1) x 50% 40 000
Total des dividendes perçus ouvrant droit au régime M/F 94 000
NB : JARDIN ne détenant pas 95% au moins au capital de ses filiales, l’intégration fiscale n’est pas applicable : la
quote-part de frais et charges est en tout état de cause calculée au taux de 5%.
Dividendes filiale F2
F2 étant absorbée par A le 15 octobre N+1, ces titres n’ont pas été détenus pendant la période de 2 ans. Toutefois,
l’échange qui résulte pour la mère JARDIN de la fusion de F2 avec A (JARDIN reçoit ici des titres A à la place des titres
F2) est assimilé à une opération intercalaire : le délai de 2 ans est décompté jusqu’à la date de cession par JARDIN des
titres A reçus en échange.
NB : Il est à noter que cette règle s’applique, que l’absorption de la filiale soit ou non placée sous le régime fiscal de
faveur des fusions.
• Les dividendes perçus en N+1 ouvrent droit au régime mère/fille : à déduire extra-comptablement :
40 000 – (40 000 x 5%) = 38 000 €.
Dividendes filiale F3
Les titres de F3 étant apportés par JARDIN à une société B le 15 novembre N+1, ces titres n’ont pas été détenus pendant
la période de 2 ans. Toutefois, l’apport des titres de la filiale et l’échange qui en résulte pour la mère (qui reçoit ici des
titres B à la place des titres F3) est assimilé à une opération intercalaire, à la condition que l’opération soit placée sous le
régime fiscal de faveur des fusions et opérations assimilées (prévu par l’art. 210 A du CGI) : le délai de 2 ans est décompté
jusqu’à la date de cession par JARDIN des titres B reçus en échange.
• Les dividendes perçus en N+1 ouvrent droit au régime mère/fille : à déduire extra-comptablement :
30 000 – (30 000 x 5%) = 28 500 €.
Dividendes filiale F4
• Les dividendes perçus en N+1 ouvrent droit au régime mère/fille : à déduire extra-comptablement :
20 000 – (20 000 x 5%) = 19 000 €.
NB : Les titres B sont cédés le 15 février N+2, soit avant l’expiration du délai de déclaration des résultats de l’exercice
N+1. En pratique, les dividendes en provenance de F3 versés en N+1 ne se verront pas appliquer le régime
mère/fille au titre de l’exercice N+1, et le versement de régularisation ne concernera que les dividendes versés
en N (50 000 €).
Dividendes filiale F4
Les sociétés JARDIN et F4 fusionnent le 30 septembre N+2 (avec application du régime fiscal de faveur des fusions) :
cette restructuration n’interrompt pas le délai de détention (cf CGI, art. 145 1 c. al. 4). Le régime mère/fille n’est pas remis
en cause.
• Les dividendes perçus en N+2 ouvrent droit au régime mère/fille : à déduire extra-comptablement :
30 000 – (30 000 x 5%) = 28 500 €.
PAPILLA
Auteurs :
Alice Polynice
Grégory Lachaise
Mettre en œuvre et suivre les aspects sociaux Implications juridiques, sociales liées au groupe
liés à l’existence d’un groupe de sociétés, réglementation des participations
Assister le chef d’entreprise dans la gestion
juridique des participations détenues dans
d’autres sociétés
2. Cumul de mandats
Dans la SAS, la SARL, la SCI : il n’existe pas de règle interdisant le cumul de mandats. M. Ferrero pourrait exercer autant
de mandats qu’il le souhaite dans ces types de sociétés.
Dans la SA : une personne physique ne peut exercer simultanément plus d’un mandat de directeur général de sociétés
anonymes ayant leur siège social sur le territoire français – art. L225- 54-1 al. 1.
Dans le cas, M. Ferrero assume la direction générale des 3 sociétés anonymes : les deux SA d’exploitation et la SA de
plats cuisinés. Il occupe donc 3 mandats de directeur général.
La détention de 10% de la SA de plats cuisinés n’est donc pas interdite, mais elle tombe sous le coup de l’interdiction de
vote des actions d’autocontrôle.
En effet, selon l’article L233-31 C.Com, lorsque des actions ou des droits de vote d’une société (la SAS PAPILLA) sont
possédés par une ou plusieurs sociétés (la SA plats cuisinés) dont elle détient directement ou indirectement le contrôle
(ici la SAS PAPILLA détient indirectement le contrôle de la SA plats cuisinés), les droits de vote attachés à ces actions ne
L’existence d’un groupe doit être prise en compte pour qualifier si une convention, normalement réglementée, peut être
qualifiée de convention libre lorsqu’elle est conclue entre deux sociétés du groupe.
La loi bancaire autorise une entreprise à procéder à des opérations de trésorerie avec des sociétés ayant avec elle,
directement ou indirectement, des liens de capital conférant à l’une des entreprises liées un pouvoir de contrôle effectif
sur les autres.
Le caractère courant de l’opération de prêt est présumé, le caractère normal doit être recherché dans les conditions du
prêt.
Un prêt sans intérêt est une condition anormale. Cette opération est donc une convention réglementée : rapport spécial
du CAC, s’il en existe un. La convention devra être soumise à l’approbation des associés de la SAS Papilla (contrôle a
posteriori).
5. Le bail et les prestations de services entre une société mère et ses filiales
Il s’agit de conventions conclues entre sociétés d’un même groupe. L’opération de location est considérée comme une
opération courante au sein d’un groupe : le prix du loyer peut être considéré comme normal puisque son augmentation est
basée sur un critère objectif (l’indice du coût de la construction). Il n’y aura pas à soumettre ce contrat à la procédure des
conventions réglementées.
8. Conditions pour qu’une société mère soit déclarée co-employeur des salariés de sa filiale
Les salariés d’une filiale peuvent demander à la société mère de réparer les conséquences de la rupture de leur contrat
de travail pour motif économique avec la filiale si l’on peut établir l’existence d’une confusion d’intérêts, d’activités et
de direction entre les deux sociétés alors qu’ils n’avaient pas conclu de contrat de travail avec la société mère.
Application : les salariés de la société Wirth (la filiale) sont considérés comme des salariés de la société mère Autania
déclarée co-employeur par l’arrêt. La société mère devra réparer les conséquences de leur licenciement par la filiale.
9. L’accord de groupe
Visé aux articles L2232-30 à L2232-35 du code du travail, un accord collectif peut être conclu au niveau d’un groupe.
Il est négocié entre :
- d’une part, l’employeur de l’entreprise dominante, ou un ou plusieurs représentants des employeurs des entreprises
concernées,
- et d’autre part, les organisations syndicales de salariés représentatives dans le groupe ou dans l’ensemble des
entreprises concernées.
L’accord doit délimiter son champ d’application et peut ne concerner que certaines sociétés du groupe.
Sa validité est subordonnée aux mêmes conditions que l’accord d’entreprise, à savoir :
La validité d’un accord d’entreprise ou d’établissement est subordonnée à sa signature par une ou plusieurs organisations
syndicales de salariés représentatives ayant recueilli plus de 50% des suffrages exprimés au premier tour des dernières
élections des titulaires au CSE, quel que soit le nombre de votants.
Si cette majorité n’est pas atteinte et que l’accord, signé par l’employeur et par des organisations syndicales
représentatives ayant obtenu 30% des suffrages aux mêmes élections, l’une de ces organisations peut dans le délai d’un
mois indiquer qu’elle souhaite soumettre l’accord à référendum.
À compter de la demande, un délai de 8 jours est accordé pour permettre aux organisations syndicales d’atteindre la
majorité initiale requise. À défaut, le texte doit être soumis à référendum dans un délai de 2 mois.
L’accord est adopté à la majorité des suffrages exprimés.
En l’espèce, M. Ferrero peut légitimement projeter de conclure un accord au niveau du groupe pour organiser la mobilité
professionnelle des salariés au sein du groupe.
M. Ferrero peut opter pour l’une ou l’autre solution, puisque les deux dispositifs lui semblent ouverts, sous conditions pour
la première qu’il existe un accord d’intéressement dans l’une des sociétés. Son choix devra porter sur les modalités de
calcul de l’une et l’autre formule.
Cette solution s’applique-t-elle dans le cas d’un groupe dans la mesure où la clause de mobilité suppose un changement
d’employeur puisque chaque filiale reste une entité juridique autonome ?
La cour de cassation, par un arrêt en date du 23 septembre 2009, a répondu à la question en sanctionnant par la nullité
l’existence d’une telle clause. En effet, un salarié ne peut par avance accepter un changement d’employeur alors même
que le nouvel employeur appartiendrait au même groupe ou à la même unité économique et sociale.
- d’autre part de représentants du personnel des entreprises constituant le groupe dont le mandat est de 4 ans
(néanmoins, un accord de groupe peut fixer une durée comprise entre 2 et 4 ans).
Les représentants du personnel sont désignés par les organisations syndicales de salariés parmi leurs élus aux comités
sociaux et économiques de l’ensemble des entreprises du groupe et à partir des résultats des dernières élections (art.
2333-2 C.Trav.)
Dans le cas d’espèce, la structure décrite correspond à un groupe à l’intérieur duquel la SA PAPILLA a la qualité de société
mère en tant qu’entreprise dominante (cf. question 1). La constitution d’un comité de groupe est donc impérative, soit à
son initiative, soit par accord collectif, et à défaut par la voie judiciaire.
GROUPEMENT TAXIS
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer
Grégory Lachaise
Le groupement d’intérêt économique a été institué en 1967 afin de permettre aux entreprises d’unir leurs efforts tout en
conservant leur indépendance
« Le GIE peut être constitué sans capital » – art. L251-3. Ses membres peuvent effectuer des apports en numéraire, en
nature et en industrie.
« Le contrat de GIE détermine l’organisation du groupement […] Il est établi par écrit et […] contient les indications
suivantes : dénomination, identité de chaque membre, la durée, l’objet, le siège » – art. L251-8.
« Le GIE jouit de la personnalité morale à dater de son immatriculation au RCS, sans que cette immatriculation emporte
présomption de commercialité du groupement » – art. L251-4.
Dans le cas, nous sommes en présence de 5 personnes physiques, des artisans taxis, et d’une personne morale (la SARL)
qui veulent constituer un GIE sans capital et dont l’objet est de développer leur activité, puisqu’il s’agit d’une part de mettre
en œuvre des moyens communs (communication), et d’autre part d’adjoindre une activité touristique. Le groupement se
rattache bien à l’activité initiale des membres : le transport. En groupant leurs moyens, ils pourront mieux répondre à la
demande (24H/24H - 7j/7). Ce GIE est bien le prolongement de l’activité économique de ses membres, lesquels
poursuivront leur activité propre de transport.
Le GIE a une dénomination sociale : GIE Groupement-Taxis-Lourdes.
La durée du GIE est fixée à 3 ans.
Le GIE doit être immatriculé au RCS, que son objet soit civil ou commercial, pour bénéficier de la personnalité morale.
Conclusion : le GIE constitué est légal.
Dans le cas, les membres ont dû désigner au moins un administrateur parmi ses membres ou en dehors d’eux (un tiers)
selon des modalités qu’ils ont déterminées (majorité, durée des fonctions, attributions, conditions de révocation).
Le ou les administrateurs ont engagé le GIE par le contrat avec le prestataire de services qui a mis en place le site Internet,
car il s’agit d’un contrat qui entre dans le cadre de l’objet du GIE (il permet le fonctionnement du GIE).
5. Contrôle du GIE
Par sa participation aux assemblées et son droit de vote, le membre du GIE exerce un contrôle de la gestion.
De plus, la loi impose un contrôle de gestion dont les modalités sont librement déterminées par le contrat. L’article L251-
12 al. 1 impose seulement que le(s) contrôleur(s) de gestion soi(en)t des personnes physiques. La mission, les pouvoirs,
les conditions de nomination, de révocation, la durée des fonctions des contrôleurs sont fixés dans le contrat.
Par l’intermédiaire du contrôleur de gestion, il aura une vision de la gestion. Conformément aux principes cités au-dessus,
il peut également se porter candidat au poste d’administrateur pour assumer la gestion du GIE.
• Puis ce résultat fiscal est réparti entre les membres, conformément aux dispositions du contrat de groupement, ou, à
défaut, par fractions égales. Au cas présent, la fraction de résultat du GIE, déterminée selon les règles BIC, sera
répartie entre les 5 associés personnes physiques, et la fraction de résultat déterminée selon les règles IS sera
affectée à la SARL membre du GIE.
Exemple : Résultat calculé selon méthode BIC = 660
Résultat calculé selon méthode IS = 600
Hypothèse de répartition égalitaire pour chaque membre.
- Fraction répartie aux 5 membres personnes physiques :
660 / 6 membres = 110 par membre, soit 550 répartis
- Fraction répartie à la SARL membre
600 / 6 membres = 100 par membre, soit 100 répartis
NB : Dans l’imprimé de déclaration du résultat fiscal n°2058-A (régime du réel normal), deux lignes sont réservées pour la prise en
compte (en régime BIC ou IS) de la quote-part de résultat provenant d’un GIE : il s’agit de la ligne WL lorsque le GIE transfère un
bénéfice et de la ligne WT lorsque le GIE transfère une perte.
L’employeur est contraint d’appliquer les dispositions d’une convention collective dès lors qu’il en est le signataire ou qu’il
fait partie d’une organisation patronale signataire. La convention est alors applicable aux entreprises qui entrent dans son
champ d’application territorial et professionnel.
Dans deux hypothèses, la convention collective a vocation à s’appliquer en l’absence même d’adhésion de l’employeur
au groupement patronal signataire ou de participation personnelle à la conclusion de la convention. En effet, le ministre
du travail peut, par voie d’arrêté, étendre ou élargir le champ d’application d’un texte existant.
L’extension consiste, par voie ministérielle, à étendre l’application d’une convention collective à toutes les entreprises qui
entrent dans son champ professionnel (art. L2261-15 ; L2261-16 C.Trav.)
L’élargissement consiste à élargir le champ d’application d’une convention collective existante à une branche d’activité ou
à un nouveau secteur territorial qui en est dépourvu (art. L2261-17 C.Trav.).
En l’absence d’obligation, l’employeur peut décider d’appliquer volontairement les dispositions d’un texte collectif auquel
il n’est par définition pas soumis.
Dans les relations individuelles de travail, l’employeur peut librement décider d’appliquer les dispositions d’une convention
collective (par exemple en matière de rémunération, congés, primes…). Cette application a la valeur d’un usage et en
produit les effets juridiques. L’intention de l’employeur peut être déterminée par l’indication sur le bulletin de paye de la
convention collective. Elle vaut alors présomption d’applicabilité du texte, mais l’employeur est fondé à en apporter la
preuve contraire (Cass.Soc. 15.11.2007).
L’employeur peut aussi librement décider d’adhérer à une convention ou un accord collectif (art. L2261-3 C.Trav.). Cet
acte de volonté unilatéral n’a pas à recevoir l’assentiment des signataires. Les seules obligations de forme consistent en
une notification de l’adhésion aux signataires et d’un dépôt conformément aux dispositions des articles D2231-1 et suivants
du code du travail.
Par contre, si l’adhésion a pour effet de rendre applicable une convention de branche ou un accord professionnel à une
entreprise n’entrant pas dans son champ d’application, elle nécessite la conclusion d’un accord collectif entre les parties.
Il peut s’agir d’un agrément des organisations syndicales représentatives lorsque l’entreprise n’entre pas dans le champ
d’application de la convention ou de l’accord professionnel.
En l’espèce, l’activité de transport de voyageurs par taxi est référencée sous le code NAF 4932Z (cf. nomenclature
applicable depuis janvier 2008), mais aucune convention collective ne lui est applicable car l’activité se situe en province
(la convention collective applicable au transport de voyageurs par taxi n’est applicable qu’en région parisienne). Ce sont
donc les dispositions du code du travail qui s’appliqueront.
FACOR
Auteur :
Alice Polynice
1. Parité d’échange
𝟒𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎 𝟐𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎
Valeur de l’action FACOR = = 400 euros Valeur de l’action LE MARON = = 40 euros.
𝟏 𝟎𝟎𝟎 𝟓 𝟎𝟎𝟎
𝟒𝟎𝟎
Le rapport d’échange est = 10. Il faudra 10 actions de la société LE MARON pour 1 action de la société FACOR.
𝟒𝟎
2. Prime de fusion
Elle est égale à la valeur réelle de FACOR (400 €) moins sa valeur nominale (200 €), soit 200 €.
La prime de fusion aura un montant total de 200 x 500 actions nouvelles = 100 000 €.
Source : Dictionnaire permanent de droit des affaires, Éd. législatives et administratives, 1989
La loi autorise les actionnaires des sociétés participant à l’opération de fusion à écarter la désignation d’un commissaire à
la fusion. Cette décision doit être prise à l’unanimité par les actionnaires des sociétés participant à l’opération – art. L236-
10-I et II.
L’obligation par le CA ou le directoire (le gérant dans les SCA, le président dans la SAS) d’établir et de mettre à disposition
des actionnaires un rapport écrit sur l’opération envisagée (fusion ou scission) pourra être écartée par décision prise à
l’unanimité des actionnaires de toutes les sociétés participant à l’opération – art. L236-9 al. 4.
5. Qualification de la fusion et ses conséquences juridiques pour les actionnaires, les créanciers non obligataires
et les salariés de la société absorbée Le Maron
La fusion est une opération par laquelle 2 sociétés se réunissent pour n’en former qu’une seule.
Elle peut résulter :
- soit de la création d’une société par une autre ;
- soit de l’absorption d’une société par une autre.
C’est le 2e procédé de fusion absorption qu’a utilisé FACOR puis qu’elle absorbe LE MARON.
La fusion entraîne la transmission universelle du patrimoine (TUP) de la société absorbée au profit de la société
absorbante. Cette dernière se substitue à la société absorbée dans tous ses biens, droits ou obligations.
Les actionnaires de la société absorbée deviennent des associés de la société absorbante dans les conditions
déterminées par le contrat de fusion (L236-3 C.Com). Les titres sont échangés selon la parité d’échange (ici 1 action
FACOR contre 10 actions LE MARON).
Les créanciers non obligataires de la société absorbée deviennent des créanciers de la société absorbante – art.
L236-14 al. 1.
Cependant, la fusion n’est pas considérée par la jurisprudence comme une opération de gestion puisque la décision relève
d’un vote des actionnaires en AGE. En effet, l’expertise de gestion ne peut concerner que les actes de gestion accomplis
par les dirigeants et non les décisions prises par l’assemblée générale des actionnaires.
a) La SARL unipersonnelle (dite EURL) est une solution pour l’entrepreneur individuel afin de limiter sa responsabilité et
de séparer son patrimoine personnel de son patrimoine professionnel. C’est également un instrument de filialisation qui
permet à une société de créer de nouvelles entités juridiques sous forme de SARL unipersonnelles détenues à 100% par
la société mère et qui seront spécialisées. C’est un des instruments juridiques à la disposition des entrepreneurs pour
mener une politique de diversification.
Une personne physique peut être associée unique de plusieurs sociétés à responsabilité limitée.
Une société à responsabilité limitée peut avoir pour associé unique une autre société à responsabilité limitée composée
d’une seule personne.
Cas d’espèce : la SA FACOR peut être associé unique de plusieurs EURL. Au niveau de la gérance, l’article L223-18
al. 1 C.Com énonçant que la SARL est gérée par une ou plusieurs personnes physiques, la SA FACOR ne peut être gérant
de la future SARL. Il lui suffira de trouver un tiers (par exemple le dirigeant de la SA) qui assurera les fonctions de gérant.
b) La SASU : elle peut être instituée par une seule personne dénommée « associé unique » – art. L227-1. Il n’y a pas de
capital minimum et pas d’obligation de désigner un commissaire aux comptes, si la société ne dépasse pas deux des trois
seuils suivants (8 millions d’euros de CA HT annuel, 4 millions d’euros de bilan, 50 salariés). La société est représentée à
l’égard des tiers par un président qui peut être une personne physique ou une personne morale. Les conditions de
nomination et de révocation du président sont librement fixées par les statuts – art. L227-6 al 1.
Conclusion : compte tenu de la souplesse de la SASU, on peut conseiller à M. Corsiglia de créer une filiale sous la forme
d’une SASU.
SA FACOR
+50% 100%
100%
EURL ou EURL ou
SCI
SASU SASU
TROISIÈME PARTIE
8. La lettre d’intention
a) Description
Technique anglo-saxonne, la pratique l’a développée en France en dehors de toute intervention législative, mais la réforme
des sûretés de 2006 l’a introduite dans notre droit. L’article 2322 du Code civil en donne la définition suivante : « La lettre
d’intention est l’engagement de faire ou de ne pas faire ayant pour objet le soutien apporté à un débiteur dans l’exécution
de son obligation envers son créancier. »
L’article 2287-1 qualifie expressément la lettre d’intention de sûreté personnelle.
La lettre d’intention est utilisable par toute personne physique ou morale qui veut aider un débiteur à remplir ses engagements
vis-à-vis du créancier. Elle oblige celui qui signe la lettre d’intention à faire (ex. : payer au lieu et place du débiteur) ou ne pas
faire (la société mère s’engage à ne pas céder sa participation dans sa filiale pendant la durée de l’emprunt).
Le document en Annexe est une lettre adressée par une société mère à la banque qui consent un crédit à l’une de ses
filiales pour rassurer la banque quant aux engagements contractés par la filiale. Ce moyen peut être moins contraignant
que la caution, puisque la lettre d’intention permet d’échapper à l’autorisation préalable du conseil d’administration ou du
conseil de surveillance dans les SA ou au contrôle a posteriori de ces organes, si le CA ou conseil de surveillance a
autorisé les directeurs à consentir ce type d’engagement (loi du 19.07.19), (L225-35 et L225-68 C.Com) et quel que soit
le type de société commerciale, à la mention de la garantie parmi les engagements hors bilan (L232-1-I C.Com).
En dehors de l’appellation « lettre d’intention », on en trouve d’autres : lettre de confort, de patronage, de parrainage, de
soutien, d’apaisement ou encore de bonne fin.
Première catégorie : Lettre ne contenant aucune obligation juridique pour la société mère
Dans cette lettre, la société mère présente sa filiale à la banque ou reconnaît être informée du crédit accordé à sa filiale
ou indique qu’elle connaît la situation financière de cette dernière et que celle-ci est en mesure de faire face à ses
obligations. La banque, en général, ne se contente pas de ce type de lettre.
Cette lettre n’est pas une lettre d’intention au sens de l’article 2322 et n’a pas à être soumise à autorisation du CA.
Cas d’espèce : La banque propose à la SA FACOR la lettre contenant une obligation de résultat. Il s’agit d’une lettre
d’intention qui sera soumise soit à autorisation du CA, soit consentie par le directeur qui en rend compte une fois par an
au CA ou CS et devra figurer en annexe de son bilan dans l’état des sûretés consenties par la SA FACOR.
Conclusion
Si la lettre d’intention ne comporte pas d’engagement au sens de l’art. 2322, elle ne constitue pas une sûreté et n’est pas
soumise à autorisation du CA ou du CS. Mais si elle contient une obligation (de moyen ou de résultat), elle peut être
soumise à autorisation ou consentie par le directeur qui en rend compte une fois par an au CA ou CS car il s’agit d’une
sûreté personnelle. La prudence devrait inciter les créanciers (les banques) à demander dans tous les cas aux sociétés
signataires de lettres d’intention de fournir la délibération du conseil.
La sanction du non-respect des conditions est l’inopposabilité de la lettre d’intention à la société (en clair, le créancier ne
peut pas demander à la société mère de payer à la place de sa filiale).
Application : La SA FACOR détenant 100% de sa future filiale, le prêt échappe au régime des conventions réglementées.
C’est une convention libre.
CO.EX.FIN
Auteur :
Bertrand Beringer
Les sociétés CO.EX et FIN sont sous contrôle distinct : la fusion doit se faire en valeurs réelles.
La SA CO.EX a dégagé au titre de la période 01/01/N - 06/05/N un déficit fiscal de 1 240 800 €.
La SA CO.EX doit aussi être imposée en N sur les provisions ou dépréciations devenues sans objet. Mais ici elles
conservent leur objet.
Enfin, la SA CO.EX est exonérée d’IS sur les plus-values nettes afférentes à l’ensemble des éléments de son actif
(immobilisé ou circulant).
Ce déficit est définitivement perdu puisqu’il n’y a pas de possibilité de report en arrière.
Il en est de même pour la MV à LT (10 200 €).
Face à cette situation, il serait opportun de donner un effet rétroactif à cette fusion au 1/01/N. Ainsi, le déficit de la période
intercalaire serait compensé avec les résultats fiscaux N de la société absorbante FIN. Ceci serait d’autant plus intéressant
que les déficits des sociétés soumises à l’IS sont reportables en avant sans limitation de durée. De même, la MV à LT de
10 200 € serait agrégée avec les éventuelles PV à LT à 15% de la société FIN et, si elle n’ était pas compensée en N,
serait reportable sur les PV à LT des 10 exercices suivants.
NB : Date butoir de la clause de rétroactivité :
- au plan juridique, il est possible de conclure une fusion avec effet rétroactif à la date d’ouverture de l’exercice de la
société absorbée ;
- mais au plan fiscal, la fusion ne peut pas être conclue avec effet rétroactif à une date antérieure à la date d’ouverture
de l’exercice de la société absorbante.
Exemple : Exercice société absorbée : 01/09/N-1 - 30/08/N.
Fusion le 31/07/N
Exercice société absorbante 01/01/N - 31/12/N.
Le traité de fusion peut valablement prévoir une date d’effet rétroactif au 01/09/N-1.
Fiscalement, la clause de rétroactivité ne sera prise en compte qu’au 01/01/N.
Les résultats de la société absorbée de la période 01/09/N-1 - 31/12/N-1 ne pourront pas être fusionnés avec ceux de la société
absorbante : ils devront obligatoirement être déclarés séparément par la société absorbée.
NON AMORTISSABLE
Droit au bail (1) 0 500 000 500 000
Titres de participation 1 (2) 3 050 000 1 200 000 1 850 000
Titres de participation 2 (2) 300 000 200 000 100 000
Titres de participation 3 (2) 200 000 300 000 100 000
Terrains (1) 700 000 400 000 300 000
Valeurs mob. de plac. (3) 170 100 170 100 0
------------- ------------- ----------- ----------- ---------- -------------
4 420 100 2 770 100 500 000 400 000 100 000 1 850 000
- 100 000 + 1 750 000
AMORTISSABLE
Constructions (1) 4 300 000 2 000 000 2 300 000
Matériel et outillage (1) 5 500 000 3 000 000 2 500 000
Mobilier (1) 500 000 600 000 100 000
-------------- ------------ ---------- -------------
10 300 000 5 600000 100 000 4 800 000
+ 4 700 000
(1) Il s’agit de biens autres que titres de participation et titres assimilés : toutes les PV et MV sont à CT.
(2) Les titres de participation bénéficient du régime du LT lorsqu’ils ont été acquis il y a plus de 2 ans (cas des titres 1 et 3). Les
PV/MV sont à CT lorsqu’ils ont été acquis il y a moins de 2 ans (cas des titres 2).
(3) Les titres du portefeuille exclus du régime du LT (car ne constituant pas des titres de participation au sens fiscal) sont
assimilés, pour le régime de faveur des fusions, à des éléments de l’actif immobilisé non amortissables (mais n’ouvrant pas
droit au régime du LT).
S’agissant des titres de participation, CO.EX ne doit pas réintégrer de quote-part de frais et charges dans son résultat
fiscal : en effet, la plus-value sur titres n’est pas exonérée au titre du régime de droit commun d’imposition à taux 0%
des PV avec réintégration d’une quote-part de 12%, mais au titre du régime des fusions, qui neutralise complètement
l’opération.
FIN s’engage à calculer les PV/MV ultérieures par rapport à la valeur fiscale des titres chez CO.EX : ce n’est que lors
des cessions futures des titres que la quote-part de 12% sera calculée, sur la plus-value calculée en retenant comme
prix de revient la valeur fiscale chez CO.EX.
La société absorbante FIN doit doter une provision pour impôt (non déductible fiscalement).
Cette provision sera de :
- constructions : 2 300 000 x 14/15 x [31% + (31% x 3,3%)] = 687 247 €
- autres éléments : 2 400 000 x 4/5 x [31% + (31% x 3,3%)] = 614 842 €
6. Conséquences fiscales pour SYNSTAL de l’échange des actions CO.EX contre les actions FIN
La plus-value résultant de cet échange de titres est neutralisée fiscalement lors de la fusion, quelle que soit la valeur pour
laquelle sont inscrits les titres reçus de l’absorbante FIN. Cette plus-value est comprise dans le résultat au cours duquel
les titres de l’absorbante FIN sont cédés par SYNSTAL. Ce régime est applicable quel que soit le régime de la fusion
(régime de droit commun ou de faveur). La fusion a donc pour SYNSTAL un caractère intercalaire.
Auteurs :
Bertrand Beringer
Alice Polynice
Grégory Lachaise
TIC TAC
Déterminer sous l’angle juridique, social et fiscal le Le régime juridique, fiscal et social des
mode de restructuration approprié opérations de transmission universelle de
Optimiser fiscalement l’opération de fusion de sociétés patrimoine, Retraite et licenciement
Accompagner sur le plan juridique et sur le plan
social l’opération de fusion de sociétés (TUP)
La dissolution n’a d’effet à l’égard des tiers qu’après sa publication (art 1844-8 al 1 c.civ.). La dissolution sans liquidation
n’a pas d’effet rétroactif juridiquement.
NB : Aucun effet rétroactif ne peut être donné juridiquement à une dissolution sans liquidation : en effet, c’est le code civil qui régit
cette opération, et celui-ci ne contient aucune disposition autorisant cette rétroactivité (à l’inverse du code de commerce, qui régit
les opérations de fusions et prévoit les conditions de la rétroactivité en son article L236-4).
Toutefois, l’administration fiscale admet qu’une rétroactivité (seulement fiscale, mais limitée à l’IS, non applicable pour la
TVA, la contribution économique territoriale…) puisse être attribuée aux dissolutions sans liquidation, à la condition que la
décision de dissolution mentionne expressément une date d’effet fiscal antérieure à sa date d’effet juridique, et que cette
date ne soit pas antérieure au 1er jour de l’exercice en cours chez la filiale à la date de la décision.
Exemple : décision de dissolution le 27 décembre N pour un exercice social calqué sur l’année civile : la rétroactivité fiscale peut
être fixée au 1er janvier N, et ce alors même que juridiquement la dissolution prendra effet le 27 janvier N+1 (en
l’absence d’opposition). Dans ce cas, les résultats de l’exercice N de la société dissoute sont agrégés avec ceux de
l’actionnaire unique, et les résultats de la période 1/1/N+1 – 27/1/N+1 sont compris dans le résultat fiscal N+1 de
l’actionnaire unique.
Conclusion : une clause de rétroactivité figurant dans la décision de dissolution a un effet fiscal et non juridique. Elle
permet d’agréger les résultats fiscaux N de TIC et de TAC.
Représentation du personnel
Les ordonnances du 22 septembre 2017 ont procédé à une fusion des institutions représentatives du personnel (DP / CE /
CHSCT) au sein d’un comité social et économique. Sa mise en place est obligatoire au plus tard le 31 décembre 2019
dans les entreprises dont l’effectif d’au moins 11 salariés est atteint pendant 12 mois consécutifs.
Dans les entreprises d’au moins 11 salariés et de moins de 50 salariés, la délégation du personnel au comité social et
économique a pour mission :
- de présenter à l’employeur les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, à l’application
du code du travail et des autres dispositions légales concernant notamment la protection sociale, ainsi que des
conventions et accords applicables dans l’entreprise.
Elle contribue à promouvoir la santé, la sécurité et les conditions de travail dans l’entreprise et réalise des enquêtes
en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou à caractère professionnel.
Les membres de la délégation du personnel du comité peuvent saisir l’inspection du travail de toutes les plaintes et
observations relatives à l’application des dispositions légales dont elle est chargée d’assurer le contrôle.
Les attributions de la délégation du personnel au comité social et économique s’exercent au profit des salariés, ainsi qu’aux
salariés d’entreprises extérieures mis à disposition et aux salariés temporaires.
TIC emploie 42 salariés : elle dispose donc de délégués du personnel (fin 2019) ou d’un CSE (sauf PV de carence). Les
délégués du personnel ou le CSE n’exercent des fonctions économiques que dans les entreprises de 50 salariés et plus.
Par conséquent TIC n’a pas l’obligation légale de les consulter sur le projet de dissolution.
TAC emploie 10 salariés. En l’absence de CSE, aucune obligation ne lui incombe en la matière.
Sur les conventions et accords collectifs applicables, trois situations peuvent se présenter :
- soit la convention collective est identique et les mêmes dispositions s’appliquent ;
- soit le nouvel employeur est dépourvu de convention collective ;
- soit la convention collective de la nouvelle entité est différente de celle applicable aux salariés transférés.
Dans les deux dernières hypothèses la remise en cause des accords existants s’opère de fait. Dans les 3 mois du transfert
une négociation doit s’ouvrir sur les dispositions applicables ou sur l’élaboration d’un nouveau statut. À défaut d’accord,
les anciennes dispositions sont maintenues pendant un an à compter des 3 mois susvisés au terme duquel ils cessent de
s’appliquer (art. L 2261-14 C.Trav.).
D’autre part, les usages et engagements de l’ancien employeur subsistent, mais peuvent être remis en cause dans la
nouvelle structure à condition d’en respecter le formalisme (dénonciation).
En l’espèce, au regard des éléments fournis, les salariés de TAC seront soit soumis à la convention collective de TIC, soit,
à défaut de nouvel accord, leur statut collectif sera maintenu pendant 15 mois.
Quant aux mandats des représentants du personnel ou des membres de la délégation du personnel chez TIC, ils ne
subissent aucune modification. Par contre, si une telle institution existait dans l’entité transférée, les mandats
subsisteraient jusqu’à leur terme sous la condition que l’entreprise transférée conserve son autonomie juridique. Cette
notion est souvent appréciée extensivement et conduit régulièrement au maintien des mandats en cours. À défaut, les
fonctions des représentants du personnel ou des membres de la délégation du personnel cessent.
Durée d’assurance
Âge de départ à la retraite Âge légal de départ à la
Année de naissance requise pour bénéficier
à taux plein automatique retraite
d’une retraite à taux plein
1953 66 ans et 2 mois 61 ans et 2 mois 165 trimestres (41 ans et 3
mois)
1954 66 ans et 7 mois 61 ans et 7 mois 165 trimestres (41 ans et 3
mois)
1955 – 1956 – 1957 67 ans 62 ans 166 trimestres (41 ans et 6
mois)
1958 – 1959 – 1960 67 ans 62 ans 167 trimestres (41 ans et 9
mois)
1961 – 1962 – 1963 67 ans 62 ans 168 trimestres (42 ans)
1964 – 1965 – 1966 67 ans 62 ans 169 trimestres (42 ans et 3
mois)
1967 – 1968 – 1969 67 ans 62 ans 170 trimestres (42 ans et 6
mois)
1970 – 1971 – 1972 67 ans 62 ans 171 trimestres (42 ans et 9
mois)
1973 et après 67 ans 62 ans 172 trimestres (43 ans)
La mise à la retraite
Conditions
• Principe
La mise à la retraite par l’employeur ne peut intervenir unilatéralement avant l’âge de 69 ans révolus compris. Entre
l’âge minimum permettant de recevoir une pension à taux plein et 69 ans, l’employeur peut la proposer au salarié,
mais elle ne peut intervenir sans l’accord de ce dernier selon la procédure suivante.
• Procédure
Trois mois avant la date de l’anniversaire du salarié, l’employeur doit l’interroger sur son intention de quitter l’entreprise.
En cas de réponse négative, il ne peut procéder à sa mise à la retraite mais peut renouveler sa demande l’année
suivante dans les mêmes conditions.
À partir de 70 ans, l’employeur peut librement mettre à la retraite le salarié sans qu’il ne puisse s’y opposer.
Effets
Le salarié bénéficie d’une indemnité de départ en retraite équivalente au minimum à l’indemnité légale de licenciement.
L’indemnité de mise à la retraite (donc, à l’initiative de l’employeur) est exonérée d’IR à hauteur du plus élevé des 3
montants suivants :
1. montant de l’indemnité de mise à la retraite prévu par la convention collective (quel que soit ce montant) ;
2. moitié de l’indemnité de mise à la retraite perçue, cette moitié étant plafonnée à 198 660 € en 2018 (5 x plafond annuel
de la Sécurité Sociale) ;
3. 2 fois la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l’année civile précédant sa mise à la retraite, ce
montant de 2 fois la rémunération étant plafonné au même montant (198 660 € pour 2018).
L’éventuelle fraction d’indemnité dépassant le plafond applicable est soumise à l’IR dans la catégorie des traitements et
salaires (son imposition peut être étalée sur plusieurs années).
Le départ à la retraite
Conditions
Le départ à la retraite intervient à l’initiative du salarié. Ce droit qu’il peut utiliser ou non est conditionné à la faculté qu’a le
salarié de pouvoir demander la liquidation de sa pension vieillesse. Autrement dit le départ à la retraite n’est possible que
lorsque le salarié a atteint l’âge minimal pour obtenir la liquidation de sa pension retraite quel que soit par ailleurs le nombre
de trimestres cotisés.
Effets
Il doit respecter un préavis dont la durée est de 1 mois pour les salariés ayant une ancienneté d’au moins 6 mois et moins
de 2 ans dans l’entreprise et de 2 mois pour les salariés ayant une ancienneté d’au moins 2 ans.
En outre, sous condition de justifier d’une ancienneté de 10 ans, le salarié bénéficie d’une indemnité légale (ou
conventionnelle si elle est plus favorable) spécifique qui correspond à :
- 1/2 mois du salaire de référence après 10 ans d’ancienneté ;
Les indemnités de licenciement sont exonérées d’IR dans la limite d’un plafond (sauf les indemnités versées en cas
de plan de sauvegarde de l’emploi qui sont exonérées sans limite). Plafond = le plus élevé des 3 montants suivants :
1. Indemnité de licenciement prévue par la loi ou la convention collective ;
2. Moitié de l’indemnité de licenciement perçue, cette moitié étant plafonnée à 238 392 € pour 2018 (6 fois le plafond
annuel de la sécurité sociale) ;
WIKO
Auteurs :
Bertrand Beringer
Alice Polynice
Déterminer sous l’angle juridique et fiscal le mode Augmentation de capital, Apport Partiel d’actif
de restructuration approprié et ses effets (APA), nomination CAC, régime des conventions,
Optimiser fiscalement l’opération d’apport partiel d’actif introduction en bourse
Accompagner juridiquement l’opération d’apport
partiel d’actif
1. Augmentation de capital
L’augmentation de capital d’une SAS est soumise aux dispositions légales ou réglementaires des SA – L227-1 al 3.
Les attributions dévolues aux AGE et AGO des SA, en matière d’augmentation de capital sont exercées collectivement
par les associés de la SAS- L227-9 al 2. Dans la SASU les décisions de l’associé unique sont répertoriées sur un registre
L 227-9 al 3.
L’augmentation de capital par incorporation de réserves, bénéfices ou primes d’émission n’entraîne aucune introduction
de valeurs d’actif dans le patrimoine de la société. C’est un jeu d’écritures qui consiste en un virement direct au compte
capital d’une somme prélevée sur un ou plusieurs comptes de réserves.
L’augmentation de capital sera réalisée soit par élévation du montant nominal des actions, soit par attribution d’actions
nouvelles.
Formalités de publicité : enregistrement, insertion au JAL, dépôt au greffe du tribunal de commerce du siège social des
documents concernant la décision prise et les statuts mis à jour, inscription modificative au RCS, insertion au Bodacc.
Application : M. DAHAN, associé unique de la SASU WIKO doit prendre la décision d’augmenter le capital par
incorporation de bénéfices et de son mode de réalisation (attribution d’actions nouvelles ou élévation du nominal des
actions), l’inscrire sur le répertoire des décisions et effectuer les formalités de publicité légales ci-dessus.
Application : le service après-vente est une branche d’activité de l’entreprise WIKO dont le cœur de métier est surtout la
commercialisation.
b) Intérêts
L’apport partiel d’actif permet de filialiser une (ou plusieurs) branche(s) d’activité de l’entreprise et de lui (leur) donner une
existence juridique autonome.
Filialiser cette branche complète (atelier et salariés) donnera naissance à une entité juridique autonome, une SASU.
L’apport partiel d’actif peut bénéficier des deux avantages du régime des scissions à savoir la transmission universelle et
le régime fiscal de faveur aux conditions suivantes (voir question 5 pour les conditions strictement fiscales) :
- qu’il porte sur une branche d’activité complète ;
- que les deux sociétés (apporteuse et bénéficiaire) aient placé d’un commun accord l’APA sous le régime des
scissions L236-6-1 ;
- que les sociétés respectent la procédure et les règles applicables en matière de scission.
L’apport doit être rémunéré par des droits représentatifs du capital de la société bénéficiaire de l’apport.
Toutefois, une soulte est possible lorsque qu’elle n’excède pas 10% de la valeur nominale des droits attribués (cf. art.
301 F de l’Annexe II au CGI).
Jusqu’en 2017, la société apporteuse devait prendre l’engagement, dans l’acte d’apport, de conserver les titres
reçus en contrepartie de l’apport pendant une durée de 3 ans. Cet engagement est supprimé depuis 2018.
La société apporteuse devra calculer ultérieurement les plus-values de cession des titres reçus en contrepartie
de l’apport, par rapport à la valeur que les biens apportés avaient, du point de vue fiscal, dans ses propres
écritures.
Par exemple, pour une branche d’activité ayant un prix de revient fiscal de 1 000 apportée par une société A à une société
B pour une valeur d’apport globale de 3 000, la société A devra ultérieurement calculer les plus-values sur les titres B (par
exemple lors de la cession des titres B) par rapport à la valeur fiscale de 1 000 (et non par rapport à la valeur comptable
de 3 000).
En matière de droits d’enregistrement, l’apport partiel d’actif est exonéré de droits d’enregistrement depuis 2019 (article
816 et 817 du CGI).
Application : la SASU WIKO a 500 salariés actuellement et a réalisé 500 millions de CA HT. La nomination d’un CAC est
obligatoire.
Application : M. DAHAN (président de la SASU) ne peut pas permettre à son fils (descendant) d’emprunter de l’argent à
la SAS WIKO.
8. Introduction en bourse
La SAS ne peut procéder à une offre au public de titres financiers ou à l’admission aux négociations sur un marché
réglementé de ses actions à l’exception des offres prévues par l’art L 411-2 du code monétaire et financier et l’art L 227-2
du code de commerce.
9. Fusion TINNO-WIKO
a) Définition de la fusion
La fusion est l’opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés se réunissent pour n’en former qu’une seule.
b) Modalités
Selon l’article L236-1 al 1 du Code de commerce : « Une ou plusieurs sociétés peuvent, par voie de fusion, transmettre
leur patrimoine à une société existante ou à une nouvelle société qu’elles constituent. ».
Application : il s’agit d’une fusion par absorption. Dans le cas TINNO absorbe WIKO.
d) Dirigeant de TINNO
La société WIKO étant dissoute, M. DAHAN perd son mandat de dirigeant. Le dirigeant de TINNO est James LIN.
OLYGIRL
Auteur :
Alice Polynice
La loi offre un éventail de solutions pour éviter le dépôt de bilan, préserver la survie de l’entreprise et le maintien de l’emploi
Dans le cas, la SA OLYGIRL emploie 350 salariés. Le conseil d’administration devra établir les documents de gestion
prévisionnelle, le rapport sur l’évolution de la société et les communiquer au commissaire aux comptes, s’il en existe
toujours un et au CSE.
2. Le droit d’alerte
- les commissaires aux comptes, s’il y en a un dans la SA conformément aux nouveaux seuils de la loi Pacte de 2019,
sur « des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » – L234-1 al. 1 C.Com ;
- les associés sur « tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » s’ils détiennent au moins 5% du
capital social dans la société anonyme – L225-232 C.Com, l’associé non gérant, quelle que soit sa détention de
capital dans la SARL – L223-36 C.Com. Ce droit est aussi reconnu aux associations d’actionnaires existant dans les
SA cotées ;
- le président du tribunal de commerce lorsqu’il résulte de tout acte, document ou procédure qu’une société
commerciale connaît des « difficultés de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » – art. L611-2 al. 1
C.Com.
Le président du tribunal de grande instance a le droit d’alerte à l’égard des personnes morales ou physiques exerçant une
activité professionnelle agricole ou indépendante ou une profession libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire
depuis 2014.
Au vu de l’annexe 1, les représentants du personnel (élus du CSE) pourraient lancer « la procédure du droit d’alerte
économique » qui permettrait de demander des explications à l’employeur, lorsqu’il a connaissance de faits de nature à
affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise.
Dans le cas, la situation de la SA OLYGIRL (baisse régulière du chiffre d’affaires, pertes depuis deux ans, menaces de
suppression de crédits de la part des banquiers) est de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. La SA
possède un CAC, M. Astic doit en informer le président du conseil d’administration – art. L234-1 al. 1 C.Com.
Les représentants du personnel, vu la situation de la société Olygirl, pourraient déclencher la procédure du droit d’alerte
économique.
Démarches de l’actionnaire
Dans la SA, un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5% du capital social ou, s’il s’agit d’une société cotée sur un
marché réglementé, une association d’actionnaires de la société, peuvent, deux fois par exercice, poser par écrit des questions
au président du conseil d’administration ou du directoire sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. La
réponse est communiquée au commissaire aux comptes, s’il en existe un dans la société – art. L225-232 C.Com.
4. La conciliation
a) Procédure de conciliation
Il est institué, devant le tribunal de commerce, une procédure de conciliation dont peuvent bénéficier les personnes
exerçant une activité commerciale ou artisanale qui éprouvent une difficulté juridique, économique ou financière, avérée
ou prévisible, et ne se trouvent pas en cessation des paiements depuis plus de quarante-cinq jours – art. L611-4 C. Com
La procédure de conciliation est applicable, dans les mêmes conditions, aux personnes morales de droit privé y compris
les professions libérales – art. L611-5 al. 1 C. Com
Cette procédure tend à favoriser le redressement de l’entreprise grâce à l’intervention d’un conciliateur désigné par le
président du tribunal de commerce (ou le président du TGI), qui aura pour mission d’obtenir la conclusion d’un accord
entre le débiteur et les créanciers de celui-ci sur des délais de paiement ou des remises de dettes.
La SA OLYGIRL est une personne morale exerçant une activité commerciale et elle n’est pas en état de cessation des
paiements. Elle connaît des difficultés financière et économique et son dirigeant voudrait obtenir des délais de paiement
ou des remises de dettes de la part de ses créanciers sociaux. La SA OLYGIRL entre dans le champ d’application de la
procédure de conciliation.
Conclusion
La procédure de conciliation est confidentielle et moins lourde que celle de la sauvegarde ; le dirigeant conserve son
pouvoir de gestion. Elle correspond à un niveau de difficulté moins grand que celui de la sauvegarde. En l’état de la
situation de la société OLYGIRL qui rencontre une difficulté de trésorerie, il semble que la procédure de conciliation suffise
à lui permettre de surmonter ses difficultés. Si elle obtient de ses créanciers des délais de paiement, elle pourra faire face
à ses échéances.
NB : La loi du 22.10.2010 de régulation bancaire et financière a mis en place une nouvelle forme de sauvegarde limitée au cercle
des créanciers financiers d’une entreprise : la sauvegarde financière accélérée (SFA). Cette procédure est réservée aux
entreprise d’une certaine taille – art. L628-1 svts C.Com modifiés par l’ordonnance du 29.09.2014 :
La procédure concerne uniquement l’entreprise :
- dont les comptes ont été certifiés par un commissaire aux comptes ou par un expert-comptable ;
- dont le nombre de salariés est supérieur à 20 à la date d’ouverture de la procédure, ou le chiffre d’affaires supérieur
à 3 millions d’euros hors taxes ou le total du bilan supérieur à 1,5 million d’euros à la date de clôture du dernier
exercice comptable ;
- qui a établi des comptes consolidés.
Adresse : ……………………………………………….
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PROFESSEUR
ÉTUDIANT
GREEN-FARINA-GRENIER
Auteurs :
Alice Polynice
Grégory Lachaise
DOSSIER GREEN
1. Modalités de mise en place et contenu du plan de sauvegarde de l’emploi.
La procédure d’établissement du PSE a été profondément remaniée par la loi du 14 juin 2013 (art.1233-21 à 1233-24-4
Ctrav.) puis par les ordonnances du 22 septembre 2017 avec pour objectif de favoriser la négociation du contenu du PSE.
Préalablement aux deux modalités prévues par le législateur il reste toujours possible de conclure des accords de
méthodes avec le comité social et économique qui peut formuler toute proposition quant au contenu du PSE. La nouvelle
procédure n’est pas non plus exclusive de la consultation obligatoire des institutions représentatives du personnel.
Pour les entreprises assujetties au PSE (entreprise d’au moins 50 salariés, licenciement d’au moins 10 salariés sur une
période de 30 jours), la loi prévoit désormais deux procédures d’établissement du PSE:
- L’établissement du PSE par voie négociée. Le plan ainsi que les modalités de consultation du comité social et
économique peuvent être établis conjointement par l’employeur et les organisations syndicales représentatives dans
le cadre d’un accord qui doit être adopté par une ou plusieurs organisations syndicales représentatives ayant recueilli
au moins 50% des suffrages exprimés en faveur d’organisations reconnues représentatives au premier tour des
dernières élections des titulaires au comité social et économique, quel que soit le nombre de votants. Le plan entre
alors en vigueur après validation par la DIRECCTE qui peut à tout moment de la procédure formuler des propositions
et observations. La notification des licenciements aux salariés concernés peut ensuite intervenir.
- L’établissement du PSE par voie unilatérale. L’employeur qui n’est pas tenu d’engager des négociations en vue
d’un accord sur le PSE ou en cas d’échec de ces dernières, peut, après la dernière consultation du CSE, établir un
document unilatéral fixant le contenu du PSE dans le respect des dispositions impératives. Le document doit ensuite
être homologué par la DIRECCTE.
Quelle que soit la modalité, le PSE doit prévoir des actions de reclassement interne et externe, des actions de formations
et de VAE, des mesures d’aménagement du temps de travail, des dispositifs favorisant la création d’activités nouvelles
par l’entreprise.
Les licenciements prononcés malgré le refus d’homologation ou de la validation de la DIRECCTE sont nuls sauf cas
particuliers.
En l’espèce, la SA GREEN emploie 200 salariés et compte procéder au licenciement de 15 salariés, elle est donc
assujettie à l’obligation d’établir un PSE selon l’une des modalités prévues.
Le redressement et la liquidation judiciaires sont applicables à tout commerçant, à tout agriculteur et à toute
personne morale de droit privé (sociétés civiles et commerciales, associations déclarées et GIE) en état de cessation
des paiements.
La société GREEN rentre dans le champ d’application des procédures collectives étant une société commerciale (SA) en
état de cessation des paiements.
NB : la procédure de sauvegarde n’est pas applicable puisque le débiteur ne doit pas être en cessation des paiements.
- ou en liquidation judiciaire lorsque l’entreprise a cessé ses paiements et quand le redressement est manifestement
impossible. La procédure est destinée à mettre fin à l’activité de l’entreprise ou à réaliser le patrimoine du débiteur
par une cession globale ou séparée de ses droits et de ses biens – L640-1 C.Com.
La lecture du cas nous indique que le tribunal a choisi de faire bénéficier la SA GREEN de la procédure de redressement
judiciaire. Son activité va se poursuivre, un plan de redressement va être recherché.
4. Désignation d’un administrateur judiciaire – Durée et finalité de la période d’observation – Comités de créanciers
Désignation d’un administrateur judiciaire
Le tribunal n’est pas obligé de désigner un administrateur judiciaire dans les entreprises de moins de 20 salariés et dont le
chiffre d’affaires hors taxes est inférieur à 3 millions d’euros. Il peut néanmoins en désigner un s’il l’estime nécessaire.
La SA GREEN a 200 salariés et réalise 50 millions d’euros de CA. La désignation d’un administrateur est obligatoire.
Période d’observation : durée et finalité
La période d’observation est d’une durée maximale de 6 mois qui peut être renouvelée une fois par décision motivée à la
demande de l’administrateur, du débiteur ou du ministère public. Elle peut être exceptionnellement prolongée à la demande
du procureur de la république par décision motivée du tribunal pour une durée fixée par décret en Conseil d’état – art.
L621-3 sur renvoi de l’article L631-7 C.Com.
En principe, la période d’observation prend fin lorsque le tribunal prononce le plan de redressement, mais il peut y mettre
un terme avant s’il apparaît, au cours de cette période, que le débiteur dispose des sommes suffisantes pour désintéresser
les créanciers et acquitter les frais et les dettes afférents à la procédure.
Cette période d’observation va permettre à l’administrateur, avec le concours du débiteur et l’assistance éventuelle d’un
ou plusieurs experts, de dresser dans un rapport le bilan économique et social de l’entreprise et, au vu de ce bilan, de
proposer un plan de redressement – art. L623-1 C. Com.
Comités de créanciers
Les établissements de crédit et les principaux fournisseurs de biens ou de services sont réunis en deux comités de créanciers
par l’administrateur judiciaire, dans un délai de 30 jours à compter du jugement d’ouverture de la procédure. Le débiteur
présente à ces comités des propositions en vue d’élaborer le projet de plan de redressement – art. L626-30-2.
La constitution de ces comités de créanciers est obligatoire si le débiteur remplit les critères suivants :
- les comptes du débiteur ont été certifiés par un commissaire aux comptes ou établis par un expert-comptable ;
- le nombre de salariés est supérieur à 150 ou le chiffre d’affaires excède 20 millions d’euros.
La SA GREEN remplit les critères ci-dessus (un CAC certifie les comptes, 200 salariés, 50 millions d’euros de CA) : les
deux comités de créanciers devront être constitués.
DOSSIER FARINA
1. Chronologie des événements
Dates Événements
30.06 Réception de marchandises par la SARL Farina, non-paiement du fournisseur : la société EPU.
après le 30.06 Mise en demeure adressée par la société EPU.
après le 30.06 Assignation en ouverture de redressement judiciaire de la SARL Farina.
1er avril Date de cessation des paiements fixée par le tribunal.
30.07 Don d’un ordinateur de la SARL Farina à un de ses salariés.
30.08 Paiement d’une facture non échue par la SARL Farina.
1er septembre Date d’ouverture du jugement de redressement judiciaire.
10.09 Échéance de la facture déjà payée.
3. Période suspecte
Selon l’article L631-8, le tribunal fixe la date de cessation des paiements. À défaut de détermination de cette date, la cessation
des paiements est réputée intervenue à la date du jugement qui la constate. Elle peut être reportée une ou plusieurs fois,
sans pouvoir être antérieure de plus de 18 mois à la date du jugement constatant la cessation des paiements.
La période dite « suspecte » s’étend de la date de cessation des paiements à la date du jugement d’ouverture.
Application : la période suspecte se situe entre le 1er avril (date de cessation des paiements fixée par le tribunal) et le
1er septembre (date du jugement d’ouverture du redressement judiciaire) : elle est reportée de 5 mois en arrière. Sa durée
est légale puisqu’elle est inférieure à 18 mois.
Sont déclarés nuls, de façon obligatoire par le tribunal lorsqu’ils auront été passés par le débiteur depuis la date de
cessation des paiements :
- tout paiement pour dette échue fait autrement qu’en espèces : c’est le cas du don de l’ordinateur au salarié effectué
le 30 juillet, pendant la période suspecte ;
- tout paiement pour dette non échue au jour du paiement quel qu’en ait été le mode : c’est le cas de la facture payée
DOSSIER GRENIER
Nous pouvons nous demander si un membre d’une profession libérale soumis à un statut législatif ou réglementaire, en
difficulté, est soumis aux procédures collectives prévues dans le code de commerce.
Depuis le 1er janvier 2006, les personnes physiques exerçant une activité professionnelle indépendante, y compris une
profession libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé, relèvent de la loi du
26.07.2005 de sauvegarde des entreprises.
Mme Grenier peut donc bénéficier de ces procédures (sauvegarde si elle n’est pas encore en cessation de paiements,
redressement ou liquidation judiciaire). Elle pourrait même solliciter une procédure amiable (mandat ad hoc, ou
conciliation, en fonction de sa situation).
Dans le cas de l’entreprise Sonia Rykiel, le tribunal de commerce compétent a rendu deux décisions différentes :
- placement en redressement judiciaire le 18 Avril 2019 afin d’espérer que l’entreprise trouve des repreneurs et sauver
les emplois. Les pertes nettes de la marque s’élevaient à 30 millions d’euros, fin 2018, pour un chiffre d’affaires de
35 millions d’euros ;
- placement en liquidation judiciaire le 26 Juillet 2019 : l’entreprise n’a pas trouvé de repreneurs potentiels, son passif
est trop élevé.
DOSSIER OPTIMAL
Sanctions : la loi prévoit diverses sanctions et responsabilités à l’encontre des dirigeants d’une personne morale de droit
privé soumise à une procédure collective – art. L651-1 et suivants C. Com. :
- responsabilité pour insuffisance d’actif mettant à la charge du dirigeant les dettes de la personne morale si le tribunal
constate une faute de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif – art. L651-2 ;
- la faillite personnelle qui entraîne interdiction de diriger toute personne morale (L653-2) si certains faits ont été
commis : détournement d’actif, poursuite abusive d’une exploitation déficitaire – art. L653-3, abus de biens sociaux,
abus de crédit – art. L653-4 ;
- banqueroute : le dirigeant coupable de certains faits (détournement, dissimulation d’actif, augmentation frauduleuse
de passif, tenue de comptabilité fictive, tenue de comptabilité incomplète ou irrégulière… (L654-2) est passible de 5
ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende – art. L654-3 et de peines complémentaires (interdiction de droits
civiques, civils et de famille) – art. L654-5.
D’autres sanctions pénales sont prévues pour des infractions énoncées aux articles L654-8 à L654-15.
Il appartient au tribunal en charge de la procédure de faire application de ces textes lorsqu’au cours d’une procédure
collective, il relève les faits énoncés.
Dans le cas, si le président de l’association a commis certaines fautes ou infractions, il pourra subir l’une des sanctions
patrimoniales ou pénales, selon le cas.
BERTO
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer
Grégory Lachaise
Statut du conjoint
L’article L121-4 C.Com prévoit : « I. - Le conjoint du chef d’une entreprise artisanale, commerciale ou libérale qui y exerce
de manière régulière une activité professionnelle opte pour l’un des statuts suivants :
1° Conjoint collaborateur ;
2° Conjoint salarié ;
3° Conjoint associé.
II. - En ce qui concerne les sociétés, le statut de conjoint collaborateur n’est autorisé qu’au conjoint du gérant associé
unique ou du gérant associé majoritaire d’une société à responsabilité limitée ou d’une société d’exercice libéral à
responsabilité limitée répondant à des conditions de seuils fixées par décret en Conseil d’État.
Le choix effectué par le conjoint du gérant associé majoritaire de bénéficier du statut de conjoint collaborateur est porté à
Ici, Mme Berto est le conjoint du chef d’une entreprise commerciale, elle travaille de manière régulière puisqu’elle occupe
un emploi de comptable dans l’entreprise, elle est salariée de l’entreprise BERTO, elle a donc le statut de conjoint salarié.
NB : La loi du 4 août 2008 a étendu le bénéfice de ces 3 statuts à la personne liée au chef d’entreprise par un pacte civil de solidarité
PACS – art. L121-8 C.Com.
Publicité de l’acte :
• Enregistrement de l’acte au service des impôts du lieu de situation du fonds, dans le délai d’un mois décompté à partir
de la date de l’acte de cession (les droits doivent être réglés à cette occasion – cf. question 4 ci-après).
• Insertion au BODACC dans les 15 jours de la signature de l’acte, art. L141-12 C.Com.
• Dépôt au CFE (centre de formalités des entreprises).
e) Renouvellement du bail
Le titulaire d’un bail commercial (appelé locataire ou preneur) court un grand risque en cas de non-renouvellement de son
bail : perdre le résultat de ses efforts commerciaux en perdant l’emplacement de son fonds de commerce. Aussi le
législateur protège-t-il le preneur contre ce risque en instaurant la « propriété commerciale », c’est-à-dire le droit au
renouvellement du bail commercial.
Les articles L145-8 et suivants du C.Com énoncent les conditions du droit au renouvellement du bail commercial :
- être propriétaire du fonds ;
- exploiter réellement le fonds, conformément aux clauses du bail ;
- exploiter le fonds pendant les 3 années consécutives précédant la date d’expiration du bail ou de sa tacite
reconduction ;
- être de nationalité française ou ressortissant de l’Union européenne.
Le bailleur peut cependant refuser le renouvellement, mais alors, selon l’article L145-14 : « le bailleur doit, sauf exceptions
(insalubrité ou ruine de l’immeuble, reprise pour habitation, reprise pour travaux, motif grave et légitime), payer au locataire
évincé une indemnité dite d’éviction égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement.
Cette indemnité comprend notamment la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivant les usages de la
Ici, M. Randerb est titulaire d’un bail commercial. Propriétaire du fonds, il l’aura exploité pendant plus de 3 ans. Sous
réserve de vérifier les autres conditions, il aura droit au renouvellement du bail. Mais le bailleur (la SCI) peut le lui refuser :
elle s’expose à lui verser une indemnité d’éviction égale à la valeur marchande du fonds, qui sera dissuasive.
3. Régime d’imposition
M. Berto exploite une entreprise individuelle exerçant une activité relevant des BIC et générant un chiffre d’affaires de 1,2
millions d’euros : il est donc imposé sur les résultats de cette entreprise à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des BIC,
selon le régime du réel normal.
Modalités d’imposition :
• Le bénéfice imposable d’exploitation s’élève à 50 000 €. S’agissant d’une cession d’entreprise, « l’imposition
immédiate » est applicable : une déclaration devra être déposée dans les 60 jours décomptés à partir de la date de
publication de la cession du fonds de commerce au Bodacc (laquelle doit intervenir dans les 15 jours de la cession,
cf ci-avant), soit ici au plus tard avant le 15 septembre N ; une imposition provisoire sera alors établie par le Service
des Impôts (l’impôt sur le revenu ainsi perçu sera déduit de l’IR définitivement calculé à la suite du dépôt de la
déclaration de revenus de l’année N, en mai N+1).
L’ensemble des conditions d’application de ces régimes peut être consulté sur le site legifrance.gouv.fr
Ici : - le CA (1,2M€) est trop élevé pour prétendre à l’exonération en fonction du chiffre d’affaires ;
- la valeur des éléments cédés (832K€ > 500K€) – soumise aux droits d’enregistrement – ne permet pas de prétendre
à l’exonération en fonction de la valeur des éléments cédés ;
- M. Berto ne peut pas faire valoir ses droits à la retraite dans les 2 ans suivant la cession (cession = 01/07/N ;
possibilité de faire valoir les droits à la retraite = 01/02/N+3).
Aucun régime d’exonération n’est donc applicable en l’espèce pour M. Berto.
Ici, les associés devront être consultés pour la cession à M. Randerb, étranger à la société : 3 associés (la majorité) sur 4
représentant au moins 50% des parts sociales doivent voter la cession. Aucune opposition n’apparaissant dans le sujet,
on peut conclure que la cession des parts sera votée.
L’acquisition de la totalité des parts sociales de BERTO SARL par M. Randerb est possible. La société deviendra
automatiquement une SARL unipersonnelle (EURL).
(1)
Si la souscription au capital initial ou l’augmentation de capital ont donné lieu à l’application d’une réduction d’IR pour souscription au
capital de PME, alors le prix de revient doit être diminué du montant de la réduction d’IR pratiquée.
- Si les titres cédés ont été acquis après 2018 : aucun abattement applicable ;
- Attention ! L’option est globale : elle couvre obligatoirement les plus-values de cession de valeurs mobilières et
les revenus de capitaux mobiliers.
• Imposition aux prélèvements sociaux : la PV (avant déduction d’éventuels abattements appliqués) est imposée au
taux global de 17,2%
Ici, toutes les conditions sont respectées par M. Berto, sauf celle relative au délai séparant la cession de la prise de la
retraite. Ainsi, pour que l’abattement fixe de 500 000 € soit applicable, il faudrait que :
- la cession intervienne à partir du 1er février N+1 (soit 24 mois avant la date à laquelle il peut faire valoir ses droits à
la retraite) et qu’elle intervienne au plus tard dans les 24 mois suivant la date à laquelle M. Berto aura fait valoir ses
droits à la retraite (sachant qu’il n’est pas obligé de les faire valoir le 1er février N+3, il peut le faire postérieurement) ;
DOSSIER 3
En cas de décès de M. Berto, les parts de BERTO SARL (par hypothèse détenues à 100% par M. Berto) seront réparties
entre Mme Berto (25%) et ses 2 enfants (37,5% chacun).
Cette transmission engendrera des droits de succession. La part revenant à Mme Berto sera toutefois totalement exonérée
de droits, tandis que celle revenant aux enfants sera soumise aux droits calculés à l’aide du barème en vigueur, sur la
base de la valeur des titres de la société à la date du décès, après application d’un abattement égal à 100 000 € (pour
2019) par enfant (si M. Berto n’a pas fait, dans les 15 ans précédant son décès, de donation au profit de ses enfants).
Le barème (pour 2019) des droits de succession applicables en ligne directe est le suivant, appliqué sur la part nette
taxable de chaque héritier :
Part nette n’excédant pas 8 072 € 5%
Part nette comprise entre 8 072 € et 12 109 € 10%
Part nette comprise entre 12 109 € et 15 932 € 15%
Part nette comprise entre 15 932 € et 552 324 € 20%
Part nette comprise entre 552 324 € et 902 838 € 30%
Part nette comprise entre 902 838 € et 1 805 677 € 40%
Part nette supérieure à 1 805 677 € 45%
Toutefois, il existe un mécanisme d’exonération à 75% de la valeur des titres transmis (applicable en pratique aux enfants,
la part revenant à l’épouse étant déjà exonérée par ailleurs), applicable notamment lorsque les parts transmises à titre
gratuit ont fait l’objet d’un « pacte Dutreil » (art. 787 B du CGI), c’est-à-dire d’un engagement collectif de conservation
d’une durée de 2 ans minimum pris par le défunt et ses associés, et d’un engagement individuel de conservation pendant
4 ans pris par chaque héritier (soit 2 ans au titre de l’engagement collectif + 4 ans au titre de l’engagement individuel) ; de
plus, un signataire de l’engagement ou un collectif des héritiers doit exercer une fonction de dirigeant de la société pendant
l’engagement collectif et pendant les 3 ans suivant le décès.
L’Article 787 B « Pacte DUTREIL-transmission » est un dispositif visant à alléger les droits de succession lors d’une
transmission à titre gratuit (donation ou décès) d’entreprises.
Les conditions d’application de ce régime ont été assouplies par l’article 40 de loi de finance pour 2019.
L’article 787 B du CGI prévoit que « Sont exonérées de droits de mutation à titre gratuit, à concurrence de 75 % de leur
valeur, les parts ou les actions d’une société ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou
libérale transmises par décès, entre vifs, si les conditions suivantes sont réunies » :
a) Les parts ou les actions mentionnées ci-dessus doivent faire l’objet d’un engagement collectif de
Les mécanismes du Pacte DUTREIL seraient applicables en cas de décès brutal de M. BERTO, même si celui-ci n’a pas
préalablement pris un engagement collectif de conservation.
En effet, l’engagement collectif est réputé acquis puisque la société a été créée depuis plus de 2 années, que M. BERTO
exerce une fonction de direction et qu’il détient 100% des parts.
Il faudrait que les héritiers possédant au moins 34% des parts s’engagent à conserver leurs titres pendant une durée de 4
années après le décès et que l’un des héritiers exerce son activité principale ou une fonction de direction dans la société
pendant les 3 années suivant le décès.
Le Pacte Dutreil se cumule avec l’abattement des 100 000 € par enfant, l’exonération des ¾ de la valeur des parts
s’applique avant l’abattement des 100 000 €.
Au cas présent, chaque enfant serait taxé sur une base de 337 500 – 337 500*0.75 – 100 000 = 0 €.
Aucuns droits de succession ne seraient donc dus.
GARUR
Auteurs :
Alice Polynice
Bertrand Beringer
Si, du fait des pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de la société deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, les associés décident, dans les quatre mois qui suivent l’approbation des
comptes ayant fait apparaître cette perte, s’il y a lieu à dissolution anticipée de la société.
Si la dissolution n’est pas prononcée à la majorité exigée pour la modification des statuts, la société est tenue, au plus tard
à la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des pertes est intervenue, de réduire son
capital d’un montant au moins égal à celui des pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves si, dans ce délai, les
capitaux propres n’ont pas été reconstitués à concurrence d’une valeur au moins égale à la moitié du capital social.
Il convient de vérifier s’il y a perte de la moitié du capital social. Selon l’article L223-42 al. 1 du C.Com, il faut que les
capitaux propres de la société soient inférieurs à la moitié du capital social. Dans le cas, 47 000 € est bien inférieur à la
moitié du capital social de la SARL (100 000 € / 2 = 50 000 €).
Le gérant doit donc convoquer, dans les quatre mois de l’assemblée qui a approuvé les comptes, une nouvelle assemblée
qui devra décider si la société doit être dissoute de façon anticipée ; cette assemblée est une assemblée générale
extraordinaire. Si la dissolution est écartée par le vote des associés, les capitaux devront être reconstitués au moins à
hauteur de la moitié du capital social avant la fin du deuxième exercice suivant celui au cours duquel la constatation des
pertes est intervenue.
Dans le cas d’espèce, le gérant, M. Gallardo, doit convoquer les associés. L’ordre du jour sera la dissolution de la société.
La société ayant été constituée après 2005, les règles de quorum et majorité suivantes s’appliquent :
- quorum : 250 parts sur 1re consultation, 50 parts sur 2e consultation ;
- majorité : 666,66 parts.
Mme Rodier étant la seule à vouloir écarter la dissolution puisqu’elle est la seule à garder espoir, le quorum sera atteint (M.
Gallardo possédant 400 parts) et le vote de dissolution sera acquis avec 800 parts détenues par les 3 associés favorables
à la dissolution.
Liquidation de la société
L’article L247-8 al. 2 prévoit une peine d’emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 9 000 € pour le liquidateur qui, de
mauvaise foi, aura cédé tout ou partie de l’actif de la société en liquidation contrairement à l’article L237-6.
En l’espèce, M. Gallardo, liquidateur de la société, devra obtenir le consentement unanime des associés pour que le bien
soit affecté à Mme Rodier, gérante. S’il transgresse cette règle, il encourt les sanctions de l’article L247-8. Or, puisque
Mme Russery est elle aussi intéressée pour acquérir le terrain, M. Gallardo n’obtiendra pas l’unanimité des associés pour
cette cession à Mme Rodier.
Si l’unanimité ne se fait pas sur cette opération, Mme Rodier peut saisir le tribunal de commerce pour obtenir l’autorisation de
cession. Le liquidateur sera entendu par le tribunal ainsi que l’organe de contrôle (commissaire aux comptes) s’il existe.
La cession par M. Gallardo à Mme Russery est juridiquement possible, cette dernière n’étant pas gérante mais simple
associée (les dispositions de l’article L237-6 précitées ne s’appliquent pas).
NB : À titre complémentaire, précisons que dans le cadre des opérations de partage, l’article 1844-9 al. 3 du Code civil énonce que
les associés peuvent valablement décider soit dans les statuts, soit par une décision ou un acte distinct, que certains biens seront
attribués à certains associés. Dans ce dernier cas (c’est-à-dire hors disposition statutaire), l’accord unanime des associés est
nécessaire (Cass.Com. 30.05.2007).
À défaut, tout bien apporté qui se retrouve en nature dans la masse à partager est attribué, sur sa demande, et à charge de soulte
s’il y a lieu, à l’associé qui en avait fait l’apport.
conservatoires
6. Responsabilité du liquidateur
Selon l’article L237-12 C.Com, le liquidateur est responsable, tant à l’égard de la société qu’à l’égard des tiers, des
conséquences dommageables des fautes commises par lui dans l’exercice de ses fonctions. L’action en responsabilité
contre le liquidateur se prescrit par 3 ans à compter du fait dommageable ou s’il a été dissimulé, de sa révélation (10 ans,
si le fait est qualifié crime) – L225-254 C.Com.
Le liquidateur a l’obligation de faire une publicité sur les documents de la société à destination des tiers afin de les informer
de la situation de la société. La mention « société en liquidation » doit être portée sur les documents à en-tête de la société
à côté de la dénomination sociale – L237-2 C.Com.
Dans le cas, M. Gallardo est le liquidateur de la société puisque le sujet indique qu’il « s’occupera de tout ». il a commis
une faute dans l’exercice de sa mission de liquidateur. Il sera condamné au paiement de la facture au profit du fournisseur
de la société auquel il a omis d’indiquer, en passant commande au nom de la société, le fait que celle-ci était en liquidation :
le fournisseur (les Établissements Jaunâtre) s’est engagé en raison d’une situation apparente non préoccupante et s’est
retrouvé impayé.
DEXCO
Auteurs :
Bertrand Beringer
Alice Polynice
Grégory Lachaise
Toutefois, lorsque l’organisme exerce une activité au profit d’entreprises qui en retirent un avantage concurrentiel, il
présente toujours un caractère lucratif (sans qu’il soit nécessaire d’analyser si les 3 conditions de la non-lucrativité sont
remplies).
• La loi autorise par ailleurs les associations et les fondations à rémunérer de 1 à 3 dirigeants, chacun à hauteur de
trois fois le plafond de la sécurité sociale, selon le montant de leurs ressources financières annuelles (hors
financements publics) :
* 1 dirigeant si les ressources annuelles sont comprises entre 200 000 € et 500 000 € ;
* 2 dirigeants si les ressources annuelles sont comprises entre 500 000 € et 1 000 000 € ;
* 3 dirigeants si les ressources annuelles sont supérieures à 1 000 000 €.
D’autres critères doivent être respectés, assurant une transparence financière à l’organisme ainsi qu’un fonctionnement
démocratique.
Au cas présent, la rémunération de 2 dirigeants à hauteur de 5 000 et 3 000 € est possible si les ressources de
l’association sont comprises entre 500 000 et 1 000 000 € (et si les autres conditions sont respectées).
Il est à noter que ces deux dispositifs sont exclusifs l’un de l’autre (par exemple, si une association rémunère 3 dirigeants
à hauteur de 3 fois le plafond de la sécurité sociale, elle ne peut pas rémunérer d’autres dirigeants à hauteur de ¾ du
Smic).
3. Fonds de dotation
Les fonds de dotation ont été créés par la loi de Modernisation de l’Économie du 4.08.2008, sur le modèle des
« endowment funds » anglo-saxons.
Il s’agit d’une personne morale de droit privé à but non lucratif constituée pour collecter et capitaliser les libéralités qui lui
sont consenties de manière irrévocable (somme d’argent, immeuble, titres de sociétés…), dans le but de financer, grâce
aux fruits retirés de la capitalisation (intérêts, loyers, dividendes…), son activité d’intérêt général et/ou l’activité d’intérêt
général d’une personne morale à but non lucratif (hôpital, université, musée, association…).
En principe, les dotations en capital du fonds (i.e. les dons qui lui sont consentis) ne sont pas « consommables », c’est-à-
dire que le fonds ne peut pas les utiliser ; il ne peut utiliser que les revenus tirés de ces dons. Toutefois, les statuts du
fonds peuvent autoriser ce dernier à consommer ses dotations en capital (par exemple utiliser les fonds perçus pour la
réalisation d’un investissement conforme aux souhaits du donateur).
Le fonds de dotation est très simple à constituer (encore plus simple qu’une association, car il peut être créé par une seule
personne, et sa constitution est rapide), et jouit d’une capacité juridique plus importante que les fondations ou les
associations reconnues d’utilité publique.
Le régime fiscal des fonds de dotation est calqué sur celui des organismes sans but lucratif. Les fonds doivent donc
respecter les 3 conditions rappelées ci-avant (cf. 1). De plus, pour que l’activité des fonds de dotation soit non lucrative,
ces derniers doivent distribuer les fruits de leurs dotations en capital pour financer la mission d’intérêt général d’un
organisme public (ex. : hôpital, bibliothèque) ou d’une association, d’une fondation ou d’un syndicat professionnel à but
non lucratif.
NB : cette procédure consiste à soumettre à l’assemblée générale les conventions passées entre l’association et l’un des
administrateurs ou l’une des personnes assurant un rôle de mandataire social (art. L612-5 C.Com).
(1) La notion d’activité économique n’est pas définie par la loi. La jurisprudence retient 3 conditions : l’association doit offrir des biens
ou services, son activité n’a pas un caractère exclusivement social et ne se rattache pas à des prérogatives de puissance publique.
Enfin, la gestion de l’association doit être entrepreneuriale (ex. : emploi de nombreux salariés).
Bar
- Le bar exerce son activité dans les mêmes conditions que les bars de la commune (mêmes produits, mêmes prix) ; elle
concurrence donc le secteur commercial.
à Cette activité est lucrative.
Recettes publicitaires
- L’association SPORTING CLUB agit ici comme n’importe quelle entreprise qui loue ses espaces publicitaires. Le service
rendu par SORTING CLUB correspond bien à la valeur de marché de l’avantage publicitaire dont bénéficient les
entreprises « clientes ».
à Cette activité est lucrative.
Recettes financières
- Les recettes financières des organismes sans but lucratif ont un régime propre : certaines sont toujours exonérées (à
condition que l’organisme soit bien considéré comme non lucratif), d’autres sont imposables à l’IS à des taux réduits
(voir ci-après).
3. Régime fiscal
Recettes activités Recettes activités
lucratives non lucratives
Cotisations 148 000
Cours et entraînements 20 000
Lorsque les activités lucratives représentent des recettes qui n’excèdent pas 63 059€ pour l’année 2019 (les activités non
lucratives étant prépondérantes), les impôts commerciaux (IS, TVA et CET) ne sont pas applicables (mécanisme dit de la
« franchise des activités accessoires lucratives »). Les revenus des activités financières ne sont pas pris en compte pour
l’appréciation du seuil de 63 059; ils demeurent soumis à leur régime propre.
NB : en matière d’IS, ce plafond s’applique aux exercices clos à compter du 31/12/018, en matière de TVA et CET, il
s’applique à l’année civile 2019 ; il est revalorisé annuellement.
IS :
L’association SPORTING CLUB est exonérée d’IS sur l’ensemble des recettes listées dans le tableau ci-avant. Elle est
aussi exonérée sur la subvention de la municipalité puisque les impôts commerciaux ne sont pas applicables.
En ce qui concerne ses recettes financières :
- dividendes de sociétés françaises : ils sont taxés à l’IS au taux spécial de 15%;
- intérêts de comptes à terme : ils sont taxés à l’IS au taux spécial de 24% ;
- intérêts d’obligations (émises après 1987) : ils sont taxés à l’IS au taux spécial de 10%.
D’où IS = (1 000 x 15%) + (5 800 x 24%) + (3 000 x 10%) = 1 842 €.
TVA :
Toutes les recettes de l’association SPORTING CLUB sont exonérées de TVA. En conséquence, aucune TVA ne peut
être déduite sur les frais et achats que l’association effectue.
4. Emploi de salariés
La question qui se pose est : l’emploi de salariés modifie-t-il le caractère désintéressé de la gestion ?
L’administration a répondu : « Un organisme peut recourir à une main-d’œuvre salariée sans que cela remette en cause
le caractère désintéressé de sa gestion. Cependant, si le montant des salaires alloués ne correspond pas à un travail
effectif ou est excessif eu égard à l’importance des services rendus, compte tenu des usages professionnels, le caractère
désintéressé de la gestion ne peut pas être admis. »
Au cas présent, les salaires n’étant pas excessifs, l’association peut employer ce personnel sans problème.
Comme tout employeur, l’association SPORTING CLUB est redevable, en sa qualité d’employeur, des cotisations, impôts
et taxes dus sur ces salaires :
- cotisations sociales : elles sont normalement dues (cotisations sécurité sociale, chômage, retraite…) sur l’ensemble
des sommes versées au salarié en cette qualité (salaire de base, heures supplémentaires, primes, gratifications,
avantages en nature...) ;
NB : Par dérogation et à certaines conditions, il est appliqué une assiette forfaitaire dans des cas particuliers (centre de
vacances et loisirs pour enfants ou adultes handicapés, structures agréées au titre de l’aide sociale...).
- taxe sur les salaires : en tant qu’employeur non soumis à la TVA, SPORTING CLUB est redevable de la taxe sur les
salaires ; toutefois, en tant qu’association loi 1901 (cf. art. 1679 A du CGI), elle bénéficie d’un abattement égal à
20 835
- pour la taxe due en 2019 (montant réévalué chaque année) ; donc si la taxe calculée n’excède pas ce montant, aucun
versement ne doit être effectué à ce titre ;
- taxe d’apprentissage : en tant qu’organisme sans but lucratif exonéré d’IS, SPORTING CLUB n’est pas assujettie à
la taxe d’apprentissage (le fait que des recettes financières soient taxables à l’IS au taux réduit ne modifie pas cette
règle ; de plus, l’emploi éventuel de salarié affecté à l’activité financière ne modifierait pas cette règle) ;
- participation formation continue (PFC) : tous les employeurs sont assujettis à la PFC, qui est donc due par
SPORTING CLUB ;
- participation construction (PC) : les associations entrent dans le champ d’application de la PC, mais seulement
lorsqu’elles emploient 20 salariés ou plus, comme tout employeur. SPORTING CLUB n’est donc pas assujettie à la
PC.
Dans cette hypothèse, la franchise des activités accessoires lucratives ne trouverait pas à s’appliquer.
Les activités non lucratives restant significativement prépondérantes, l’association SPORTING CLUB resterait considérée
comme organisme non lucratif. Toutefois, les activités lucratives suivraient le régime suivant :
IS :
Un « secteur lucratif » devrait être constitué : il regrouperait les activités de bar, ventes d’articles de sport et location
d’espaces publicitaires. Ce secteur serait assujetti à l’IS dans les conditions de droit commun (les frais et charges
« affectés » à ces activités – notamment les dépenses de personnel – seraient donc déduits des recettes, dans les
conditions de droit commun, pour former le bénéfice imposable). L’IS serait payé dans les conditions de droit commun
(paiement de 4 acomptes et d’un solde de liquidation)
TVA :
Les recettes provenant d’activités lucratives seraient en principe soumises à la TVA et devraient être sectorisées (création
d’un secteur distinct pour chaque activité lucrative).
Toutefois, il existe en matière de TVA certaines exonérations spécifiques. À ce titre sont exonérées les ventes d’objets
divers consenties aux membres de l’association, à condition qu’elles n’excèdent pas 10% des recettes totales et que
l’association n’ait pas recours à des pratiques commerciales (notamment publicité commerciale à destination des non-
membres pour faire connaître ses activités). Mais ne peuvent pas bénéficier d’exonération de TVA à ce titre les opérations
de restauration et l’exploitation des bars et buvettes.
L’association SPORTING CLUB resterait donc exonérée de TVA sur les ventes d’articles de sport (puisque 12 000 € < 10%
de 236 000 € = 168 000 + 68 000) – donc corrélativement la TVA payée sur les achats de marchandises ne serait pas
déductible –, mais serait soumise à la TVA sur les autres activités lucratives.
Le régime applicable serait de droit le régime du réel normal pour ces activités de bar et location d’espaces publicitaires ;
toutefois, SPORTING CLUB pourrait bénéficier du régime de la franchise en base (en effet, les recettes lucratives totales
n’excèdent pas 82 800 € et les recettes lucratives représentatives de services n’excèdent pas 33 200 € ; cf. seuils
applicables pour la période 2017-2019 et réévalués tous les 3 ans) ; l’option pour ce régime de la franchise exonèrerait
SPORTING CLUB de TVA à collecter sur ces recettes, mais l’empêcherait corrélativement de déduire la TVA payée en
amont et affectées aux activités taxables.
NB : l’assujettissement à la TVA aurait aussi des conséquences sur l’assujettissement à la taxe sur les salaires.
Types de sociétés
Selon l’article L122-2 du Code du sport, la société sportive peut prendre la forme :
1° Soit d’une société à responsabilité limitée ne comprenant qu’un associé, dénommée entreprise
unipersonnelle sportive à responsabilité limitée ;
2° Soit d’une société anonyme à objet sportif ;
3° Soit d’une société anonyme sportive professionnelle ;
4° Soit d’une société à responsabilité limitée ;
5° Soit d’une société anonyme ;
6° Soit d’une société par actions simplifiée.
Dans notre cas, l’association peut voir sa responsabilité engagée en cas de dommage subi par l’un de ses membres.
ISBN : 978-2-35765-841-7
ISSN : 1961-1641