Dispersion liée
à la machine Caractéristiques
Dispersion intrinsèque
Pièces de
dimensions
différentes
Les valeurs "cible + 3.σ" et "cible - 3.σ" représentent les limites naturelles du procédé. Tant
qu'une valeur est dans ces limites, il n'y a pas de raison d'agir sur le procédé, Si une valeur sort
de ces limites, on a une forte probabilité que le procédé ne soit plus centré sur la cible, il faut
alors le recentrer.
Cas 2 : procédé non capable, l'opérateur prélève une pièce qui se situé à l'extérieur des
tolérances. Traditionnellement, cette pièce étant "mauvaise", il règle le procédé. Pourtant, la
pièce était dans les limites naturelles. Il est possible que le procédé soit parfaitement centré. Dans
ce cas on ne doit pas toucher au procédé.
La figure 10 illustre l'efficacité d'une moyenne par rapport à une valeur individuelle pour
détecter un petit décentrage. En effet, la dispersion sur les moyennes est plus faible que la
dispersion sur les valeurs individuelles dans un rapport de n (avec n le nombre de valeurs de
l'échantillon). Ainsi, lorsque le procédé se décentre, comme dans le cas de la figure 10, on note
que la probabilité de sortir des limites naturelles est supérieure à 50% dans le cas de la
moyenne, alors qu'elle n'est que de quelques pour cent(%) dans le cas des valeurs
individuelles. On privilégiera donc systématiquement un prélèvement d'échantillons par
rapport à un prélèvement de valeurs individuelles.
Dans l'exemple de la voiture qui dépasse le car, il y a présence de cause spéciale, on note ce
type de cause (les déréglages) sur la carte des moyennes. En effet, le chauffeur sent une
variation de la position de son véhicule supérieure aux variations communes et il corrige par un
coup de volant. En revanche, pour l'exemple de la conduite "hasardeuse" d'un conducteur en
état d'ébriété, il n'y a pas forcément variation de la position moyenne (certains arrivent à
rentrer), il y a modification de la dispersion du procédé. C'est donc sur la carte des étendues
que l'on notera ce type de causes spéciales.
L'étude de la capabilité du moyen de mesure :(cf chapitre capabilité des moyens de mesure)
3.2.4. Observation du procédé
L'observation du procédé a pour objectif de connaître la variabilité naturelle du procédé afin de
calculer les cartes de contrôle. Une méthode très simple pour réaliser cette phase d'observation
consiste à remplir une carte de contrôle sur laquelle aucune limite n'aura été portée. Les
prélèvements s'effectuent par petits sous-groupes de taille constante et identique à celle qui sera
retenue pour la carte de contrôle (on prend en général de 3 à 6 pièces consécutives prélevées de
façon périodique par exemple toutes les 15 minutes, 2 fois par équipe, un prélèvement par
bac..). Souvent la taille des échantillons est fixée à 5 et ceci pour une raison historique.
L3 GM (CF, CI et PL) -35-
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les conditions de prélèvements.
Lors des prélèvements des pièces, il faut respecter les conditions essentielles suivantes
1. les pièces à l'intérieur de chacun des sous-groupes doivent être produites dans des conditions
très similaires sur un très court intervalle de temps. Il est donc hors de question qu'un réglage
ait lieu à l'intérieur d'un prélèvement. Mais, il est tout à fait possible de réaliser des
corrections entre deux prélèvements.
2. la taille des échantillons doit demeurer constante pour tous les sous groupes.
Le choix de la taille se fera donc en respectant ces deux conditions. En mécanique, le chiffre 5
convient généralement parfaitement lorsque la capabilité court terme est bonne. le risque de dérégler
un procédé bien réglé.
Nombre de sous-groupes nécessaires
Pour avoir une bonne image de la variabilité naturelle du procédé, il faut avoir suffisamment
de relevés. En effet, si nous nous satisfaisons de 5 échantillons par exemple, la fiabilité des
données de base pour les calculs des cartes serait de piètre qualité. Il faut attendre d'avoir
suffisamment de données. Lorsque la première carte sans limite est remplie, cela correspond
généralement à une vingtaine d'échantillons qui représente une centaine d'informations
individuelles(n=5 et k=20). Cela suffit pour donner une bonne image du procédé.
Durant la phase d'observation, on calculera pour chaque sous-groupe prélevé la moyenne du
sous-groupe i ; l'écart type ou l'étendue (suivant la carte choisie) du sous-groupe i.
Nous recommandons de représenter les données observées sur les graphiques des moyennes et des
étendues. Cette représentation donnera une bien meilleure idée du comportement du procédé, en
l'absence de pilotage par cartes de contrôle, qu'une série de chiffres.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
X1 7 2 1 0 -1 5 1 0 0 1 3 2 0 2 3 0 1 -1 4 1
X2 2 -3 3 0 2 2 3 0 1 2 1 0 0 3 0 1 -1 -1 0 -1
X3 1 0 1 -1 1 1 1 1 2 4 1 0 3 2 1 3 -1 3 -1 0
X4 1 1 -2 1 3 3 3 2 2 3 3 3 0 3 -1 0 -2 2 0 3
X5 0 -1 2 2 0 2 0 3 -1 2 -3 0 2 -1 1 3 0 0 2 2
Xb 2.2 0.2 1.0 0.4 1.0 2.6 1.6 1.2 0.8 2.4 1.0 1.0 1.0 1.8 0.8 1.4 -0.6 0.6 1.0 1.0
R 7 5 5 3 4 4 3 3 3 3 6 3 3 4 4 3 3 4 5 4
A partir des valeurs recueillies durant la phase d'observation, nous pouvons calculer la moyenne
des étendues
Ri : étendue du sous-groupe i
R1 R2 Ri ...... Rk
R k : nombre de sous-groupes
k
La moyenne des étendues est très importante car elle indique l'importance de la variabilité
naturelle du procédé.
LIC X
Cible A3 S LSC X
Cible A3 S
Avec ;
LSC X :Limite de contrôle supérieure
LIC X :Limite de contrôle inférieure
Pour la carte de contrôle des étendues
Calcul à partir de la loi normale (Théorème central limite)
Avec ;
LSC R :Limite de contrôle supérieure
LICR :Limite de contrôle inférieure
La cible est la valeur sur laquelle il faut se centrer. Elle est souvent fixée égale au milieu de
l'intervalle de tolérance. Pour les procédés qui ne peuvent être centrés sur la cible idéale
(cote résultant d'un moule par exemple), on fixe la cible sur la moyenne des moyennes
( X ) de la carte d'observation.
Application 1 :
Prenons le cas d'une cote, obtenue sur machine-outil, de valeur nominale C=10±0,1
mm. Les échantillons prélevés sont des groupes de n= 5 pièces.
A l'issue de la phase d'observation du procédé, nous avons calculé la moyenne des
étendues de chaque sous-groupe R = 0,04
La cible est le milieu de l'intervalle de tolérance soit X=10,00.
Choix des coefficients
Les groupes étant de 5 pièces, nous prenons les coefficients A2, D3, D4 dans la
colonne 5 A2 = 0,58 D3 = -D4 = 2,114
En appliquant les formules nous trouvons
La phase de pilotage consiste donc à observer les cartes, les interpréter afin de détecter l'apparition
de causes spéciales et de réagir avant de générer des produits hors spécification. Les interprétations
des cartes de contrôle sont relativement simples, il suffit de connaître les quelques situations de
base.
L'interprétation de la carte des étendues est différente de la carte des moyennes. L'une surveille
le réglage du procédé, l'autre surveille la dispersion du procédé.
Lorsqu'on analyse des cartes de contrôle, il faut toujours-commencer par la carte de surveillance
du paramètre de dispersion. En effet, si la dispersion du procédé augmente, il faut arrêter tout
de suite la machine, car la capabilité court terme est en train de chuter. Par contre, une variation
sur la carte des moyennes se résoudra souvent par un réglage.
IT
Indicateurs
capabilité capabilité
déréglage
intrinsèque globale
court terme Cp Cpk Cpm
long terme Pp Ppk Ppm
Dans une première approche, un procédé sera dit capable si l'intervalle de tolérance est plus
grand que la dispersion aléatoire du procédé avec une petite marge, c'est-à-dire lorsque le Pp est
supérieur à 1,33 (8σ/6σ).
figure 24 - L'indicateur Pp
La figure 24 montre deux situations typiques, la première correspond à un procédé non capable
car la dispersion est plus importante que l'intervalle de tolérance, dans la seconde, la dispersion est
faible au regard de l'intervalle de tolérance, le procédé est donc capable.
La dispersion utilisée pour le calcul de la performance Pp est la dispersion globale du procédé. En
effet, la mesure de la performance procédé doit traduire la capacité à fabriquer des pièces sur le
long terme. Il faut donc en tenir compte dans le calcul de la dispersion globale de l'ensemble
des influences qui peuvent perturber le procédé pendant le temps de production. Cette
dispersion est constituée des dispersions à court terme et des dispersions consécutives aux
variations de consignes (déréglages) incontournables sur le long terme.
Le calcul du Pp sera donc réalisé à partir d'un échantillon représentatif de l'ensemble d'une
production. En général, la période retenue pour le calcul d'un Pp est au moins d'une semaine.
Ainsi, le Pp calculé donnera une bonne indication de la qualité de la production livrée au client.
4.3.2. Indicateur de déréglage Ppk
Nous venons de voir qu'une des conditions nécessaires pour qu'un procédé soit capable est que
l'indicateur Pp soit supérieur à 1,33. Cette condition est-elle suffisante ?
Dans le cas de la figure 26, le procédé est déréglé du côté supérieur à la moyenne. Dans ce cas,
on note que la production est capable tant que la distance Dl (Tolérance Supérieure - Moyenne)
est plus grande que la distance D2 (moitié de la dispersion aléatoire).
Le nouvel indicateur Cpm reflète la perte (au sens de Taguchi) due à un déréglage. Ce
La fonction perte intervient au dénominateur. On note que l'indicateur Cpm est égal à Cp
lorsque le procédé est parfaitement centré. Cpm décroît lorsque le décentrage augmente.
Comme on le constate, Cpm tient compte à la fois du centrage et de la dispersion.
En garantissant le Cpm, on assure que le procédé est réellement centré sur la cible. La
variabilité sur le produit fini sera faible.
On calcule également sur le long terme la performance Ppm par la même relation, mais en
prenant l'écart type global.
Application2 :
Le procédé est jugé capable selon le critère Ppk (Ppk > 1,33). Le pourcentage hors
tolérance est inférieur à 32 ppm.
L'analyse des chutes de capabilité pour un procédé est souvent très intéressante. En effet, nous
partons d'un procédé avec un potentiel de capabilité Cp pour arriver à un produit livré au client
avec une performance Ppk. L'important est bien entendu d'avoir un Ppk ou un Ppm supérieur à
1,33 selon le critère choisi. Si ce n'est pas le cas, il est fondamental, pour résoudre le problème,
de déterminer l'origine de ce manque de capabilité.
La chute de capabilité entre Cp et Pp traduit l'instabilité du procédé. En effet, si on sait stabiliser
un procédé, on limite les variations de consignes et la dispersion globale sera proche de la
dispersion instantanée
Les cartes de contrôle aux mesures rendent compte de l'évolution d'un caractère numérique, il
se base sur le suivi d’une mesure, durant le processus de production. Les cartes de contrôle
aux attributs sont destinées à surveiller la qualité de la production de façon plus grossière :
conformité ou non conformité, nombre de défauts.
Toutes les cartes de contrôle aux attributs 1 sont des cartes de Shewhart, cartes caractérisées
par des limites de contrôle situées à trois écarts types de part et d'autre de a ligne centrale.
Le contrôle aux attributs est utilisé pour les critères qui donnent lieu à une classification
de type bon ou mauvais
Ce type de contrôle est plus rapide, plus facile et moins coûteux que le contrôle par
mesures mais apporte toutefois une information plus réduite
Les principales cartes de contrôle par attribut utilisées en milieu industriel sont :
Contrôler la proportion de produits non conformes dans chaque échantillon de taille variable.
Utilisé lorsque les caractéristiques à contrôler sont de type attribut (qualitatif), cet outil permet
de s'assurer que la proportion de produits non conformes par échantillon reste à l'intérieur de
limites acceptables préétablies.
d d 2 ..... d k d i
Pour tracer cette on doit calculer :
La proportion p moyenne de défectueux p 1
n1 n2 ..... nk n i
np
p
La proportion moyenne de défectueux n
p (1 p )
LSC p 3
ni
Les limites de contrôle sont établie à +/- 3 p (1 p )
LIC p 3
ni
L3 GM (CF, CI et PL) -51-
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Avec
di: nombre de défauts dans l’échantillon i
n1, n2, nombre de produits contrôlés par échantillon
n: nombre de pièces par échantillon
p: proportion moyenne d’échantillon
ni: taille de l’échantillon
Avec
di: nombre de défauts dans l’échantillon i
k: nombre d’échantillons
n: nombre de pièces par échantillon
p: proportion moyenne d’échantillon
Avec
ci: nombre de défauts dans l’échantillon i
k: nombre d’échantillons
u
Avec LIC u u 3
c1, ck: nombre de non-conformités dans l’échantillon ni
n1, nk, taille des échantillons
Carte aux attributs
Machine Taille de Quantité Type de la carte Date :
l’échantillon
Pièce Fixe Variable T1 T2 T3 p np c u Responsable :
Proportion
Nombre
Taille
Commentaires
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L3 GM (CF, CI et PL) -54-
UE :Qualité : Contrôle qualité Ch II : La Maitrise Statistique des Procédés(MSP/SPC)
Travaux dirigés N° 2
Exercice :1
L’entreprise TUNIMEC met en œuvre un nouveau procédé de fabrication d’axes en
mécanique industrielle. Avant de mettre en service une carte de contrôle sur le
diamètre de ces axes (en millimètres), on décide de vérifier si le procédé est
maîtrisé.
Le plan indique la cote à obtenir: 150,21 0/+0,08.
Compte tenu de la cadence de fabrication, du coût et des possibilités de contrôle,
on décide de réaliser une présérie et de prélever des échantillons de 6 pièces
toutes les demi-heures.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
150,21 150,20 150,23 150,26 150,25 150,21 150,23 150,27 150,26 150,24 150,25 150,27 150,22 150,24 150,21
150,23 150,23 150,21 150,24 150,22 150,24 150,22 150,24 150,29 150,21 150,22 150,23 150,24 150,23 150,22
150,26 150,21 150,25 150,26 150,23 150,27 150,18 150,25 150,28 150,26 150,24 150,25 150,25 150,23 150,27
150,23 150,22 150,20 150,21 150,21 150,23 150,23 150,23 150,24 150,23 150,18 150,25 150,20 150,24 150,23
150,24 150,22 150,27 150,23 150,22 150,23 150,22 150,23 150,24 150,21 150,20 150,25 150,23 150,25 150,21
150,24 150,22 150,24 150,25 150,23 150,24 150,20 150,26 150,29 150,23 150,21 150,21 150,23 150,24 150,23
Exercice :2
Un processus de production de l’entreprise NOREXTRUD réalise des tubes par
découpage après extrusion qui doit satisfaire une spécification dimensionnelle pour
les longueurs de 50 mm + / - 0.25 mm.
On a relevé une moyenne du procédé (mp) de 50,13 mm, une dispersion instantanée
(Di) de 0,38 mm, une dispersion globale du procédé (Dg) de 0,56 mm.
Exercice :3
1 – Choisissez une échelle significative et portez les résultats des échantillons sur la
cartes des moyennes et des étendues
2- Analysez la distribution des points sur les cartes
3 – Tracez les limites de contrôle appropriées
4 – Calculez les limites élargies pour avec Cpk= 1,5 et = 2,5%
5 - Que pensez-vous du changement de meule avant le 17 ème échantillon ?