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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

En vue de l’obtention du

DIPLOME SUPERIEUR DES ETUDES BANCAIRES


THEME

 Présenté par : Mr. AMARA WALID


 Encadré par : Mr. YOUNSI Mohand Bachir

19ième promotion

Décembre 2017
DEDICACES :
A mon père, mon modèle dans la vie ; merci pour les valeurs nobles, le
soutien et tous les sacrifices consentis ;
A ma mère, ma source de bonheur, de tendresse et ma raison être ;
A mes frères et sœurs, qui n'ont cessé d'être pour moi des
exemples de persévérance, de courage et de générosité ;
A tous ceux qui, par un mot, m’ont donné la force de
continuer.

W
REMERCIEMENTS :
Tout d’abord, je tiens à remercier ALLAH le tout puissant et miséricordieux
qui m’a donné la force et la patience d’accomplir ce travail.
Je tiens à saisir cette occasion et adresser mes profonds remerciements et mes
profondes reconnaissances à toute personne qui a contribué, de près ou de loin, à
la réalisation de ce mémoire :
YOUNSI Mohand Bachir, mon encadreur, pour ses précieux conseils et
son aide durant toute la période de travail.
BOULAHDOUR Nizam, mon tuteur à la Bourse d’Alger qui m’a
procuré les données nécessaires pour l’élaboration de ce mémoire.
MOUSSA, REDA et FAROUK les bibliothécaires pour leur
orientations et disponibilité.
Mes parents, mes frères et mes sœurs pour leur amour, leur soutien et leurs
prières tout au long de mes études.
Mes vifs remerciements vont également aux membres du jury pour l’intérêt qu’ils
ont porté à mon travail en acceptant de l’examiner et de le juger et de l’enrichir
par leur propositions.

W
ADP : Action à Dividende Prioritaire.

BPA : Bénéfice Par Action.

BSA : Bon de Souscription.

CAPM : Capital Asset Pracing Model.

CML : Capital Market Line.

CMPC : coût moyen pondéré des ressources.

COSOB : Commission D’organisation Et De Surveillance Des Opérations De Bourse.

DAHLI : Daewoo Algérie Hôtellerie Loisirs Et Immobiliers.

DCF : Discounted Cash-Flow.

DIV : Dividende.

DPA : Dividende Par Action.

FCF : Free Cash-Flow.

FCP : Fonds Commun de Placement.

IOB : Intermédiaire en Opérations de Bourse.

MAD : Dirham Marocain.

MEDAF : Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers.

MLA : Maghreb Leasing Algérie.

OAT : Obligation Assimilable au Trésor.

OEA : Obligations Echangeables en Actions.

OPCVM : Organisme de Placement Commun de Valeurs Mobilières.

ORA : Obligations Remboursables en Actions.

OSBA : Obligation à Bon de Souscription d’Actions.

OSBO : Obligation à Bon de Souscription d’Obligations.

OSCAR : Obligation Spéciales à Coupon à Réinvestir.

PER : Pricing Earning Ratio.

PME : Petites et Moyennes Entreprises.


SGBV : Société de Gestion de la Bourse des Valeurs.

SICAV : Société d’Investissement à Capital Variable.

SML : Security Market Line.

TCC : Teneur de Compte Conservateur.

TCN : Titre de Créance Négociable.

TEG : Taux Effectif Global.

TND : Dinar Tunisien.

TRA : Taux de Rendement Actuariel.

VAN : Valeur Actuelle Nette.

VAR : Value At Risque.


INTROUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS………………………………3

 Section 1 : Les marchés des capitaux ;


 Section 2 : Les différents types des actifs financiers.

CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATION DES ACTIFS FINANCIERS…….30

 Section 1 : L’évaluation des obligations ;


 Section 2 : L’évaluation des actions ;
 Section 3 : Gestion de portefeuille.

CHAPITRE 3 : EVALUATION DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE


D’ALGER….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….65

 Section 1 : Présentation du marché financier algérien ;


 Section 2 : Evaluation des obligations cotées à la Bourse d’Alger ;
 Section 3 : Evaluation des actions cotées à la Bourse d’Alger.

CONCLUSION GENERALE
Introduction Générale

ans le domaine de l’économie, la notion de marché devient très vite incontournable, car
D chaque agent économique doit satisfaire une multitude de besoins qu’il ne peut assurer
avec ses seules ressources et compétences. Il faut donc aller sur un marché pour acheter ce qu’il
peut avoir besoin et vendre en échange ce qu’il peut proposer.

La différence entre les besoins et les ressources est la situation financière d’un agent
économique, elle fait ressortir d’une part ceux qui enregistrent un excédent (épargne) de
ressources par rapport à leurs emplois et donc une capacité de financement, et d’autre part ceux
qui affichent un déficit de ressources par rapport à leurs emplois et donc un besoin de
financement qui doit être financé par l’épargne directement ou indirectement ce qui a donné
naissance, dans un premier temps, à la création des banques puis, par la suite, à la naissance et au
développement des marchés de capitaux.

Les besoins de capitaux échangés sur les marchés n’étant pas nécessairement des besoins de
durées similaires, une distinction s’est rapidement faite entre les marchés de capitaux à court
terme et les marchés de capitaux à long terme.
Puis avec le développement des échanges internationaux et l’apparition de crises économiques
et financières, les besoins d’outils de protection contre les variations de cours ou de change sont
apparus, donnant naissance aux marchés dérivés.
Les marchés des capitaux et particulièrement les marchés financiers se sont considérablement
développés et diversifiés depuis plusieurs décennies pour assurer au mieux leurs rôles,
notamment dans la transformation de l’épargne en investissement.

Face à ce phénomène de développement des marchés financiers et de la diversité de ses produits,


les économistes ont développé des méthodes qui permettent d’évaluer les actifs financiers qui se
négocient sur ces marchés, cette évaluation qui est sans doute l’une des étapes les plus cruciales
dans la décision d’investissement, permet aux différents acteurs du marché financier de connaitre
la valeur réelle de l’actif qu’ils possèdent ou qu’ils comptent acquérir.

En Algérie, malgré les efforts fournis, le marché financier peine à se faire une place dans le
monde boursier et enregistre un grand retard par rapport à ses voisins. Ce marché boursier qui
connait un retard dans son développement et son épanouissement devrait atteindre une
capitalisation boursière de 40 milliards de dollars pour se relancer, d’après une étude réalisée par

1
Introduction Générale

la Bourse d’Alger, cet objectif doit être accompagné par une augmentation importante du
nombre de sociétés cotées et un taux de rotation annuel de 10%. Pour se faire cette réforme
recommande un objectif d’introduire une dizaine de sociétés par an, une exonération fiscale pour
les entreprises cotées en Bourse et elle incite aussi à diversifier les produits financiers à travers
l’introduction de nouvelles catégories de valeurs mobilière, cette diversification exige des
méthodes d’évaluation pertinentes des actifs financiers afin de connaître les valeurs réelles de ces
actifs, dans ce cadre de réflexion, nous avons posé la problématique suivante :
 Quelles sont les méthodes d’évaluation des actifs financiers adéquates au marché
boursier algérien, face aux particularités qui le caractérisent, et qui permettent de
déterminer la valeur réelle des titres cotés, et ainsi aider l’investisseur dans sa
décision d’achat ou de vente ?

De cette question principale découle un certain nombre d’interrogations :


 Qu’est-ce qu’un marché des capitaux et quels sont ses compartiments ?
 Qu’est-ce qu’un actif financiers ?
 Quels sont les différents types des actifs financiers ?
 Quelles sont les différentes méthodes d’évaluation des actions et des obligations ?
 Quelles sont les méthodes adéquates d’évaluations des actifs financiers cotées à la
Bourse d’Alger ?

Afin de répondre aux préoccupations soulevées ci-dessus, nous avons structuré notre travail de la
manière suivante :
 Chapitre premier : nous nous attèlerons, après avoir abordé les marchés des capitaux et
leurs segmentations, aux actifs financiers : leurs types, leurs caractéristiques et les risque
encourus par la détention de chaque actif;
 Le deuxième chapitre, aura pour but de présenter les différentes méthodes d’évaluation
des actifs financiers notamment les valeurs mobilières, qui permettra d’apprécier ces
actifs selon les différentes approches ;
 Enfin, le troisième chapitre, sera consacré à l’étude de notre cas pratique, nous tenterons
d’appliquer les méthodes présentées dans le deuxième chapitre sur les actifs financiers
cotés à la bourse d’Alger afin de savoir si ces actifs sont surévaluées, sous-évaluées ou
juste évaluées. Une information qui constitue l’un des éléments les plus importants dans
la prise de décision de l’investisseur.

2
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Chapitre 1 : La typologie des actifs financiers


La finance regroupe l’ensemble des institutions qui fournissent les capitaux dont l’économie a
besoin. Elle permet de mobiliser les capitaux de ceux qui ont des capacités de financement pour
les mettre à disposition de ceux qui en ont besoin afin de réaliser leurs projets économiques. Pour
remplir sa mission de financement de l’économie, la finance regroupe des métiers, des savoirs et
des techniques multiples. Elle recourt aussi à de multiples instruments.

La finance conjugue deux grandes institutions : la finance directe et la finance indirecte.

 La finance indirecte :

Des intermédiaires financiers s’interposent entre les prêteurs et les emprunteurs on parle alors de
la finance indirecte. Les intermédiaires financiers reçoivent l’épargne des uns et accordent des
prêts ou investissent chez les autres. Ils remplissent donc une fonction indispensable.

Les intermédiaires les plus connus sont les banques qui conjuguent une fonction financière et
une fonction de création et de gestion des moyens monétaires. Les sociétés d’assurance et les
autres investisseurs institutionnels ainsi que le trésor public sont également des intermédiaires
financiers.

 La finance directe :

La rencontre entre les agents à besoin de financement et agents à capacités de financement ce fait
de manière directe et sans intermédiation. Elle a lieu sur les marchés financiers où s’échange les
titres qui permettent aux entreprises d’obtenir des ressources financières.

Pour les grandes entreprises le financement externe est assuré par les marchés des capitaux qui
sont l’objet de la première section de ce chapitre.

Plan de chapitre :

 Section 1 : les marchés des capitaux ;


 Section 2 : les différents types des actifs financiers.

3
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Section 1 : Les marchés des capitaux :

« Les marchés de capitaux peuvent être considérés comme un système industriel de collecte, de
transformation et d’allocation de ressources financières »1.

Donc le marché des capitaux est un marché qui réunit des agents économiques à capacité de
financement et d’autres agents à besoin de financement.

Selon le schéma suscité, le marché des capitaux est constitué des deux compartiments suivants :

Marché
interbancaire
MARCHE
MONETAIRE
Marché des titres
de créances
négociables
MARCHE DES
CAPITAUX
Marché primaire
MARCHE
FINANCIER
Marché
secondaire

Figure 01 : les compartiments du marché de capitaux

I. Le marché monétaire :

Le marché monétaire est un marché dématérialisé et délocalisé sur lequel les intervenants
émettent, souscrivent ou échangent des titres essentiellement à courte échéance en contrepartie
de liquidités.

C’est donc un marché où s’échange des capitaux à court terme. Il s’agit des capitaux dont
l’échéance ne dépasse pas une année. Il est scindé en :

1
Jacquillat B, Solnik et Pérignon C, « Gestion de portefeuille et des risques », 5e édition, Dunod édition 2009, p7.

4
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

A. Marché interbancaire :

Ce marché est réservé aux banques et à quelques organismes financiers, ces acteurs échangent
des liquidités pour combler le déficit des demandeurs et rémunérer le placement des offreurs des
capitaux sous forme de prêts non titrisés et sous l’œil vigilant de la banque centrale.

Ses acteurs :

 Les établissements de crédit ;


 Le trésor public ;
 La banque centrale.

Il permet l’équilibre quotidien des trésoreries des établissements de crédits en compensant les
besoins des uns (emprunteurs) par les excédents des autres (prêteurs).2

B. Marché des titres et créances négociables :

Comme le marché interbancaire le marché des titres de créances négociables est une composante
du marché monétaire, Ce marché a pour vocation de rendre accessible à tous les agents
économiques un marché unifié de capitaux, allant du très court terme au très long terme3.

Les titres échangés sur ce marché sont les suivants :

 Les bons négociables du trésor ;


 Les billets de trésorerie ;
 Les certificats de dépôt.
II. Le marché financier :

Les marchés financiers sont des marchés de capitaux à long terme, par opposition au MM qui est
un marché où s’échangent des capitaux à court terme.

Les marchés financiers, appelé également bourse de valeurs mobilières. Ont deux fonctions.
D’une part, ils contribuent au financement des entreprises et de l’Etat qui émettent des titres, ou
valeurs mobilières, en échange de liquidités apportées par les épargnants ; c’est leur fonction
primaire. D’autre part, ils permettent la négociation des valeurs mobilières émises sur le marché
primaire ; c’est leur fonction secondaire.

2 ième
Christian et Mireille Zambotto « Gestion financière », 4 édition, 2004, p8 ;
3
Ibid.

5
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

C’est un lieu qui réunit les agents a capacité de financement et les agents a besoin de
financement afin d’échanger des actifs financiers dont le prix est déterminé sur une plateforme
appelée la bourse.

Plusieurs économistes et spécialistes financiers le définissent comme suit :

Définition1 :

Le marché financier est le marché d’argent à long terme. Deux types de produits y cohabitent les
titres de créances à long terme que sont les obligations (fonds à rembourser au terme de
l’emprunt) et les titres de propriété que sont les actions (fonds propres destinés à rester dans
l’entreprise)4.

Définition2 :

Marchés où sont émises et échangées des valeurs mobilières servant au financement des
entreprises et aux placements des épargnants à long terme.5

Définition3 :

Le marché financier est un marché de capitaux de longue durée qui représente l’ensemble des
offres et des demandes de capitaux pour la souscription au capital social des entreprises et des
placements à long terme.6

A. Les fonctions des marchés financiers7 :


1) L’allocation inter-temporelle de liquidités :

Le premier rôle des marchés financiers, celui qui a motivé leur apparition qui demeure l’un des
plus importants, est de faciliter le transfert de liquidités des agents ayant des capacités de
placement vers ceux qui ont des besoins de financement.

2) L’allocation des risques :

Le système financier peut atténuer le risque spécifique; c'est-à-dire les risques liés aux projets
individuels, aux entreprises, aux industries, aux régions, aux pays. Cette atténuation du risque
spécifique se fait à travers la diversification.

4 e
Thierry DUCLOS « dictionnaire de la banque » 5 édition, séfi, 2010, p230 ;
5
Dictionnaire de l’économie larousse, 2000, p396 ;
6
david Daustan, Economie et le marché des capitaux, Revus Banque, 1985 ;
7
Portai Roland, « finance de marché », dalloz, paris, 2014, P 01.

6
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Ainsi, les marchés financiers qui facilitent la diversification du risque tendent à induire des
portefeuilles qui intègrent d'avantages les projets avec les plus grandes espérances de rendement.

3) Le marché en tant que vecteur d’information :

Les marchés financiers contribuent à l’information des agents économiques, notamment par le
canal des prix qui reflètent la situation des entreprises et du marché, dans a mesure où ce dernier
est efficient.

La bourse est à la fois un lieu de financement et un lieu de placement, c’est pour cette raison que
le marché financier est scindé en deux sous marché dont les fonctions sont différentes et
complémentaires.

B. Les compartiments du marché financier :


1) Le marché primaire (marché du neuf) :

C’est le marché sur lequel les titres sont émis pour la première fois, c’est-à-dire qu’il concerne
les titres lors de leur émission. Dans ce marché les titres sont vendus à leur prix de souscription.

Pour vendre les titres sur le marché primaire, l’émetteur dispose de trois possibilités :

 Le placement peut être réalisé sous forme d’introduction en bourse ;


 L’émetteur peut souhaiter augmenter son capital en attribuant ou non des droits aux
anciens actionnaires qui peuvent souscrire à de nouvelles actions ;
 L’émetteur peut s’orienter vers un placement privé (dans ce cas-là, il choisit ses
actionnaires).8
2) Le marché secondaire (le marché d’occasion) :

C’est le marché où se négocient les titres déjà émis sur le marché primaire, les transactions
s’opèrent entre les offreurs des anciens titres et les demandeurs de ces titres ce qui fait que ces
transactions ne concernent pas les émetteurs de ces titres et ne contribuent pas directement à leur
financement.

Le marché secondaire permet de rendre liquide les titres déjà émis sur le marché primaire il donc
permet aux actionnaires de vendre leurs titres quand ils le souhaitent et récupérer leurs mises ou
encore procurer des plus-values de cessions si le prix de l’action augmente.

Le marché secondaire peut être décomposé en trois compartiments selon la taille de l’entreprise :

8
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p134.

7
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

a) Le marché officiel :

Ce marché regroupe les entreprises performantes, de taille grande, et financièrement solides.

Les conditions d’accès :

L’accès à ce marché est conditionné par des exigences strictes en matière de transparence et de
performance.

b) Le marché dédié aux petites et moyennes entreprises :

Ce marché est réservé aux entreprises de taille moyenne voir petite, qui n’ont pas la capacité
d’accéder au marché officiel et qui souhaite se financer via le marché financier.

c) Le marché hors cote :

Ce marché est réservé aux entreprises qui n’ont pas accès aux deux marchés précédents, c’est un
marché non réglementé dont les conditions sont très souples et les obligations de transparence
sont moins rigoureuses.

3) Le marché gris :

C’est un marché de gré à gré, non officiel, c’est une sorte de trait d’union entre le marché
primaire et le marché secondaire qui permet aux professionnels des titres encours d’émission,
soit en cédants ceux qu’ils n’arrivent pas à placer auprès de leurs clients, soit en achetant ceux
dont ils ont besoin pour répondre à leur demande.

Le marché gris s’ouvre en même temps que le marché primaire et est terminé dès l’ouverture du
marché secondaire, ce marché est organisé entre investisseurs institutionnels. Les particuliers
n’ont pratiquement accès au marché gris compte tenu de l’importance des transactions.

Section 2 : les différents types d’actifs financiers :

I. Les valeurs mobilières :

Une valeur mobilière est un actif financier émis par une société par actions ou par l’Etat. Elle est
dite mobilière car elle peut faire l’objet de négociation entre les différents investisseurs facilitant,
ainsi, la mobilité de l’épargne.

8
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Les valeurs mobilières sont émises sur le compartiment primaire du marché financier, ensuite
elles sont inscrites à la négociation en bourse ou échangée de gré à gré si les conditions de leur
admission en bourse ne sont pas réunies.

Une valeur mobilière peut revêtir trois principales formes, à savoir : les actions, les obligations et
les titres OPCVM.

A. Les actions :

Une action est un titre financier représentatif d’une part de propriété d’une société. Elle est
attribuée en rémunération d’un apport fait à la société soit lors de sa création, soit à l’occasion
d’une augmentation de capital. L’apport peut s’effectuer en numéraire, en nature (les
actionnaires reçoivent des actions en contrepartie d’actifs non monétaires comme des
immobilisations) ou à la suite de conversion d’une créance sur la société en actions.9

1) Les droits attachés à la détention d’une action :

Donc l’action une fraction du capital de la société, un titre de propriété d’une entreprise, la
possession d’un tel titre, en contrepartie d’un apport en numéraire ou en nature, confère à son
possesseur des droits sur l’entreprise émettrice de ce titre, ces droits peuvent entre décomposés
suivant les 2 catégories suivantes :

A. Les droits pécuniaires :

L’investisseur en tant que copropriétaire doit pouvoir bénéficier des profits réalisés par
l’entreprise et d’un droit sur l’actif de la société :

i. Le droit sur les bénéfices :

Tous les actionnaires ont le droit de percevoir une part de bénéfices mais seulement si la société
décide d’en verser.

ii. Le droit sur l’actif net de la société :

Les actionnaires sont propriétaires de la société, c’est-à-dire qu’ils détiennent chacun une partie
de l’ensemble des actifs de l’entreprise ce qui leur permet d’avoir un droit au boni de liquidation,
ce dernier droit signifie qu’en cas de cessation d’activité de la société, l’actionnaire a un droit sur
l’actif de cette dernière après remboursement des différentes créances.

9
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. P 53.

9
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

iii. Les droits d’attribution :

C’est un droit rattaché aux anciennes actions, il est destiné à indemniser les anciens actionnaires
pour la perte de valeur mécanique que doit subir l’action à cause d’une augmentation de capital
par incorporation des réserves.

iv. Le droit préférentiel de souscription :

En cas d’augmentation de capital de l’entreprise par le biais d’émission de nouvelles actions,


l’actionnaire ancien possède un droit de priorité pour souscrire à l’augmentation de capitale donc
l’entreprise doit proposer d’abord ces nouvelles actions aux actionnaires actuels avant de les
soumettre au marché pour être acquise par de nouveaux actionnaires.

B. Les droits politiques :


i. Le droit d’assister et de voter à l’assemblée générale :

Tout actionnaire a le droit de participer aux décisions collectives prises au sein des assemblées
générales de l’entreprise, qu’elles soient ordinaires ou extraordinaires. Celui-ci a le droit
d’exprimer son avis sur les résolutions soumises aux assemblées générales et relatives
notamment à la gestion de l’entreprise, à l’approbation des comptes annuels mais aussi à des
questions majeures telles que la modification des statuts. Le nombre de voix qui lui sont
accordées varie en général selon le nombre d’actions qu’il possède. Néanmoins, les statuts de
l’entreprise peuvent limiter le nombre de voix pour chaque actionnaire.

ii. Le droit à l’information :

L’entreprise doit tenir à la disposition des actionnaires par courrier, sur internet ou à son siège
social un ensemble de document sur sa situation financière et son activité cela va permettre aux
actionnaires de se prononcer en connaissance de cause sur la stratégie de l’entreprise et sur la
nomination des organes de direction.

iii. Le droit de présenter des résolutions :

Tout actionnaire ou groupe d’actionnaires peut déposer un projet de résolution à l’assemblée


générale. Afin d'éviter des demandes loufoques, l’actionnaire doit représenter un pourcentage
minimum du capital défini dans les statuts.10

10
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p 57.

10
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

iv. Le droit d’action en justice :

En cas d’interrogation sur la bonne gestion exercée par les dirigeants, l’actionnaire a le droit de
mener une action en justice contre la société.

Une action peut procurer deux types de revenus :

 Les dividendes : ils peuvent être définis comme la part des bénéfices versée chaque année
aux actionnaires ;
 Les plus-values de cession : qui représentent la différence positive entre le prix de vente
et le prix d’achat du titre, lorsque cette différence est négative on parle donc d’une
moins-value de cession qui est une perte pour l’investisseur.
2) Forme des actions :

Les actions se présentent :

 Soit sous la forme « au porteur », qui conserve l’anonymat du détenteur ;


 Soit sous forme « nominative », qui dévoile l’identité du détenteur et s’établit par une
inscription au nom de son titulaire dans les registres de l’émetteur ;
 Soit sous forme « dématérialisée » ; le titre est alors représenté par une inscription en
compte au nom de son propriétaire auprès d’un intermédiaire qualifié.
3) Les différentes catégories d’actions :

Il existe plusieurs catégories d’actions mais les principales sont les suivantes :

a) Les actions ordinaires :

Ce sont des titres représentatifs des souscriptions et libérations d’une part de capital d’une
société commerciale.

Elles accordent aux actionnaires le droit de voter et d’assister aux assemblées générales.
Proportionnellement au droit de vote qu’elles détiennent statutairement ou en vertu de la loi.11

Les actions ordinaires ouvrent droit, surtout, à la perception de dividendes lorsque l’assemblées
générale des actionnaires en a décidé la distribution12 et, en cas de liquidation amiable de la
société, à un boni de liquidation.13

11
Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 42 du code de commerce ;
12
Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 42 alinéa 2 du code de commerce ;
13
Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 43 du code de commerce.

11
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

L’action ordinaire confère aussi à son titulaire le droit d’information, le droit sur bénéfices, le
droit sur l’actif net de la société, celui d’attribution préférentielle ainsi que tous les droits
politiques précédemment expliqués.

b) Les actions privilégiées :

L’action privilégiée est une action hybrides, situant à mi-chemin entre l’action ordinaire et
l’obligation. Cette action donne un certain droit de propriété sur l’entreprise, mais ne confère
généralement pas les mêmes droits de vote. Contrairement aux actions ordinaires Les détenteurs
de ce type d’action jouissent d’un dividende fixe, il peut s’ajouter aussi un superdividende qui
est fixé par l’assemblée générale.

En cas de dissolution de la société les actionnaires privilégiés reçoivent ce qui reste des éléments
d’actifs, une fois que les créanciers ont été remboursés. Les actionnaires privilégiés ont donc, par
rapport aux actionnaires ordinaires, un droit prioritaire sur les actifs de la compagnie.14

Les actions privilégiées permettent d’accorder une prime de fidélité à des actionnaires stables et
le dividende dans ce cas est supérieur à celui d’une action ordinaire.

c) Les actions à dividende prioritaire :

Une action à dividende prioritaire ou ADP c’est une action qui donne l’assure a son propriétaire
de recevoir un dividende en priorité si l’entreprise réalise un bénéfice, ce dividende est égal au
minimum à 7.5% de la valeur nominale de l’action et il est supérieur au dividende procuré par
une action ordinaire.

Les actionnaires qui détiennent ce type d’action jouissent de tous les droits précédemment
expliqués sauf le droit de vote ce qui fait qu’ils ne participent pas aux assemblées générales.

Si les dividendes ne peuvent pas être versés au cours d’un exercice, leur paiement sera reporté
avec celui des dividendes de l’exercice suivant, au cas où, pendant trois années consécutives,
aucun dividende n’est versé, l’action à dividende prioritaire se transforme en action ordinaire et
retrouve automatiquement son droit de vote.

Le but d’émettre des actions à dividende prioritaire est d’assurer un financement complémentaire
de l’entreprise tout en préservant la majorité existante de l’actionnariat, il s’agit donc d’un
instrument d’augmentation du capital en garantissant la stabilité du pouvoir.

14 ième
Denis Morissette, « Valeurs mobilières et gestion de portefeuille »,2 édition, Québec, p8.

12
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

d) Les actions de jouissance :

Ces actions font partie du capital social de l’entreprise et sont inscrites dans les statuts de cette
dernière. Les dividendes varient et sont fixés par l’assemblée générale des actionnaires comme
les actions ordinaires.

Cependant la particularité de ce type d’actions est que leurs détenteurs bénéficient du droit de
récupération c’est -à-dire les actionnaires récupèrent une partie de la valeur nominale de
l’action en plus des dividendes et cela à chaque fois que la situation de l’entreprise le leur
permet.

L’action de jouissance dispose des mêmes droits que les actions ordinaires à l’exception du droit
au boni de liquidation.

4) Les risques liés à la détention des actions :15


 Le risque du marché : " C’est le risque d’effondrement du système financier dans son
ensemble par faillites en cascades et effet domino lié à l’interconnexion des acteurs du
marché ".
 Le risque de liquidité : " C’est le risque de ne pas pouvoir vendre à son prix un titre
financier. Il peut se traduire soit par une impossibilité effective de le vendre (absence de
marché, pas d’acheteur), soit par une décote de liquidité qu’il faut consentir pour vendre
le titre ". Autrement dit, c’est le risque dû à la difficulté de trouver une contrepartie qui
achète le titre à son prix actuel.
 Le risque financier : le risque de défaillance lié au mode de financement utilisé
par l’entreprise, incapacité à faire face aux charges financières et donc des pertes pour les
détenteurs d’actions.
 Le risque conjoncturel : enthousiasme ou déprime en bourse.
 Le risque réglementaire : C’est le risque de changement de loi ou de réglementation qui
pourrait influencer directement sur la rentabilité de l’entreprise, par exemple :
changement des lois fiscales.
B. Les obligations :
1) Les caractéristiques des obligations16 :
a) Les clauses d’émission d’une obligation :
 La valeur nominale : est la valeur indiquée sur le titre, elle correspond à la part du titre dans
l’emprunt global.

15 ième
Quiry Pascal et Yann Le Fur, "PIERRE VERNIMMEN Finance d'entreprise", Dalloz, 11 édition, 2013. P425 ;
16
Cours Marché Financier Mr DEBOUB 2015/2016.

13
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

 L’encours : est le montant brut total emprunté.


 L’intérêt : les obligations confèrent à leurs porteurs le droit de percevoir un intérêt fixe ou
variable annuellement ou semestriellement.
 L’échéance : les obligations ont une échéance ou une durée limitée dans le temps, cette
échéance doit être fixée lors de l’émission.
 Le prix d’émission : est le montant que doit payer le souscripteur pour obtenir le titre, il est
inférieur ou égal à la valeur nominale.
 Le prix de remboursement : est le montant que l’émetteur s’engage à rembourser à
l’échéance au porteur du titre, il est supérieur ou égal à la valeur nominale, la différence
constitue ce qu’on appelle la prime de remboursement.
 La maturité : est le temps qui reste à courir d’une date quelconque dans la vie de l’emprunt
jusqu’au dernier remboursement.
 La date d’émission : est la date de publication des conditions de l’emprunt.
 La date de jouissance : est la date à partir de laquelle les intérêts commencent à courir.
 Le taux facial : ou le taux de coupon, c’est la rémunération servie par l’emprunteur. Ce taux
permet de calculer le montant des intérêts à payer.

𝒄𝒐𝒖𝒑𝒐𝒏 = 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒇𝒂𝒄𝒊𝒂𝒍 ∗ 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆

 La prime d’émission : est la différence entre la valeur nominale et le prix d’émission.


b) Les modalités d’amortissement :

Il existe plusieurs méthodes de remboursement des obligations émises par un émetteur. Les
méthodes de remboursement les plus souvent rencontrées sont les suivantes :

Remboursement à échéance : en optant pour ce mode, le remboursement de l’obligation par


l’émetteur au préteur sera effectué en une seule fois, à la fin de la durée contractuelle de
l’emprunt.

Cette méthode qui est devenue la plus fréquente, et malgré sa simplicité elle induit des lourdes
charges financières pour l’entreprise émettrice.

L’amortissement par tirage : Cette méthode consiste à rembourser les créanciers obligataires
par tranches annuelles égales, c’est-à-dire le même nombre d’obligations chaque année. Les
obligations à rembourser étant tirées au sort.

14
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

i. Le remboursement par annuité :


 Remboursement par annuité constantes :

L’émetteur désire alors supporter des annuités égales. Dans ce cas, les remboursements sont en
progression géométrique de raison (1+i), et l’annuité peut être exprimée directement par la
formule suivante17 :

𝐢
𝑨 = 𝑪𝟎 ∗
𝟏 − (𝟏 + 𝐢)^ − 𝒏
Avec :

 C0 : capital emprunté ;
 i : taux d’intérêt facial ;
 n : durée de vie de l’emprunt.
 Remboursement par amortissement constant :

Dans le cas d’un remboursement par amortissement constant, le montant du remboursement


annuel du capital emprunté est identique contrairement à celui des intérêts cela signifie que le
montant de l’annuité fluctue d’une année sur l’autres.18

Remboursement anticipé : il prévoit que l’émetteur a le droit, au bout d’un délai déterminé, de
rembourser l’emprunt avant son échéance normale.

2) Les droits des obligations :


 Droit à la rémunération (intérêts) ;
 Droit au remboursement du principal à échéance ;
 Droit à l’information (financière et tout évènement important concernant l’entreprise).
3) Les différentes catégories d’obligations :

Il existe une diversité d’obligations suivant les droits et avantages que confère chacune d’entre
elles, nous pouvons illustrer les catégories les plus importantes dont :

a) Les obligations à taux fixe :

Ce sont des obligations classiques. Elles donnent le droit au versement d’un revenu fixe pour
toute la durée de vie de l’emprunt et au remboursement du capital à l’échéance.

17
Alain Broutin, « Les valeurs mobilières cotation et stratégie financière », 1991, p181 ;
18
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p36.

15
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Lorsque le taux d’intérêt sur le marché montent, le cours de ce type d’obligation baisse,
contrairement à une baisse du taux d’intérêt du matché qui engendre une augmentation du cours
de l’obligation taux fixe.

Les obligations à taux fixe procurent à l’investisseur des revenus d’intérêt stables et fixes, mais
tant que la corrélation entre le rendement et le risque est positive donc un investissement sûr
génère un rendement faible.

b) Les obligations à taux variable :

Cette catégorie d’obligation permet la distribution d’un coupon qui varie en fonction du taux
nominal indexé sur un autre taux d’intérêt, donc le principe est de recalculé le coupon
annuellement, mais avec un minimum garanti.

L’émetteur et le souscripteur font le pari inverse sur une forte variation des taux d’intérêt. Une
augmentation des taux d’intérêt va alourdir les charges financières de l’émetteur et elle va
augmenter le gain du souscripteur. Les rôles s’inversent en cas de baisse des taux.

Les risques de perte en capital sont réduis voire annulés c’est-à-dire que les obligations à taux
variable apportent une sécurité à l’épargnant puisque les variations de taux se répercutent sur les
coupons qui sont variable mais non sur les prix.

c) Les obligations à coupon zéro :

L’obligation à zéro-coupon ou à coupon zéro est une obligation qui ne verse qu’un seul flux à
maturité. Ce flux est composé des intérêts et du remboursement du capital. L’obligation à zéro-
coupon ne se distingue de l’obligation classique que par le fait qu’elle ne paie pas de coupon.19

La rémunération du porteur d’une obligation à zéro-coupon étant repoussée à la date d’échéance


des titres sous forme d’une prime de remboursement, donc ces obligations sont émises à un prix
inférieur à leurs valeurs nominales.

Donc cette rémunération peut s’effectuer par deux méthodes :

 Un prix d’émission inférieur à la valeur de remboursement ;


 Une prime de remboursement au terme.

Dans les deux cas, l’écart entre la valeur initiale et la valeur au terme correspond aux intérêts
capitalisés.

19
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011, p 40.

16
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

d) Les obligations assimilables du trésor :

L’obligation assimilable du trésor est un titre de créance souverain émis par l’Etat à travers la
direction générale du trésor et ce, dans le but de financer ses déficits budgétaires, donc elle
représente la dette publique et constitue la forme privilégiée du financement à long terme de
l’Etat. La direction générale du trésor émet des obligations assimilables du trésor sur trois
principales maturités, à savoir : sept, dix et quinze ans.

Les obligations assimilables du trésor sont souscrites sur le compartiment primaire par les
spécialistes en valeurs de trésor agréés par la direction générale du trésor. Les particuliers
peuvent acheter des OAT lors de leurs émissions et ils peuvent aussi les acheter et les vendre sur
le marché secondaire.

e) Les obligations indexées

Les obligations indexées sont des obligations dont le montant des coupons et la valeur de
remboursement sont indexés à l’évolution d’un indice de prix. Cela peut être le prix d’une
matière première (pétrole, or . . .), l’inflation (indice des prix à la consommation) ou encore le
chiffre d’affaires d’une société. Le référant n’est pas le taux d’intérêt. L’objet d’une telle
obligation consiste à protéger le souscripteur d’une dépréciation du capital grâce à l’indexation
des versements sur une référence.20

f) Les obligations à bon de souscription

Les obligations à bon de souscription d’actions sont des titres constitués d’une obligation
standard et d’un bon de souscription. Le bon de souscription (BSA) permet à son détenteur
d’acheter, a un prix fixé lors de l’émission du bon, un nombre d’actions déterminé d’une
augmentation de capital à venir. Ces BSA ne sont pas des options de conversion à l’image des
obligations convertibles, mais des options d’achat grâce auxquelles l’investisseur, s’il le désire,
peut acheter des actions à des conditions prédéfinies.21

On distingue :

 Les obligations à bons de souscription d’obligations (OSBO) : qui donnent le droit de


souscrire de nouvelles obligations a un prix fixe, préalablement déterminé ;
 Les obligations spéciales à coupon à réinvestir (OSCAR) : dont le coupon peut être
réinvesti dans l’achat d’une obligation même type ;

20
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011, p41 ;
21
Berk Jonathan et Peter De Marzo, " Finance d’entreprise ", éd. Nouveaux Horizons, France, 2010 p832.

17
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

 Les obligations a bon de souscription d’actions (OSBA) : qui permettent aux


détenteurs de ces titres d’acheter des actions de la société émettrice a un prix
préalablement déterminé.

Ce produit permet de rester actionnaire tout en restant prêteur.

g) Les obligations hybrides


i. Les obligations convertibles :

Les obligations convertibles représentent un type à part de titres à revenu fixe. Ces titres
obligataires sont convertibles ultérieurement en actions de la société émettrice. Bien qu’elles
aient des propriétés qui les apparentent à la fois aux titres à revenu fixe et aux actions, les
obligations convertibles doivent être considérées essentiellement comme des titres donnant accès
au capital social.22

Les conditions de conversion appelées aussi droit ou privilège de conversion sont déterminées à
l’avance.

Ces produits procurent des avantages à la fois aux émetteurs et aux souscripteurs :

Pour l’émetteur : peut émettre ce type d’obligation à des conditions inférieures à celle du marché
car elle procure un privilège de conversion, et donc il peut alléger les charges financières de
l’emprunt.

Pour le souscripteur : il est assuré de percevoir un revenu fixe, et dans le cas où la valeur de
l’action devient supérieure à la valeur de remboursement de l’obligation, il exerce son droit
d’option.

ii. Les obligations échangeables en actions (OEA) :

Une obligation échangeable en actions est une obligation émise par une société et remboursable
en action d’une autre société dans laquelle l’émetteur détient une participation. A l’échéance,
deux cas se présentent selon que le cours de l’action sous-jacente au contrat a progressé
suffisamment ou non. Si l’échange est favorable au détenteur de l’obligataire, l’émetteur
rembourse sous forme d’actions. Dans le cas contraire, l’emprunt est remboursé en liquidités.23

22 ième
Gitman Lawrence et Michael Joehnk, "Investissement et marchés financiers", 9 édition, 2005. p544 ;
23
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p45.

18
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

iii. Les obligations remboursées en actions (ORA) :

Le remboursement de l’obligation en fin de vie ne peut se faire qu’en actions. C’est un moyen de
transformer sa dette en capitaux propres. Contrairement à une obligation convertible, l’ORA est
obligatoirement convertie en action. Le porteur d’un tel titre à la qualité d’obligataire jusqu’à
l’échéance de l’obligation. Il reçoit le nombre d’actions prévu dans le contrat d’émission.24

4) Les risques liés à la détention d’une obligation :


a) Le risque de crédit :

Le risque de crédit est défini comme la perte potentielle consécutive à l’incapacité par un
débiteur d’honorer ses engagements.25

Donc c’est le risque qu’un émetteur d’obligations connaisse des problèmes et manque à ses
engagements, c’est-à-dire qu’il ne soit pas capable de tenir sa promesse de verser les intérêts aux
souscripteurs, ou de rembourser le principal à échéance.

Les ratings donne la mesure du risque de crédit, plus le rating est élevé, plus le risque est faible.26

b) Le risque de liquidité :

On considère qu’un actif est liquide s’il peut être rapidement transformé en monnaie sans perte
de valeur et à un coût de transaction relativement faible.

Le risque de liquidité est le risque de ne pas pouvoir faire face à ses engagements, ou de ne pas
pouvoir dénouer ou compenser une position en raison de la situation du marché dans un délai
déterminé et à un coût raisonnable.27

Donc l’obligation risque d’être peu négociable, que cela influence négativement son cours et
transforme l’obligation d’un actif liquide à un actif non liquide.

c) Le risque de taux :

Le risque de taux d’intérêt est le risque que fait courir au porteur d’une créance ou d’une dette à
taux fixe ou variable l’évolution des taux entre la date de l’engagement et la date de règlement.
C’est la première et la plus importante source de risque des investissements en titres à revenu
fixe, puisque ce risque est la cause principale de la volatilité des prix des obligations.

24
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p45 ;
25
Sardi. A & Jacob.H « Mangement des risques bancaires »,Afgee 2001, p183 ;
26
Annexe 15 ;
27
Règlement 11-08 du 28 novembre 2011de la Banque d’Algérie relatif au Contrôle interne des banques et
établissements financiers.

19
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Le taux du marché peut augmenter ou diminuer, et donc passer dessous ou au-dessus du coupon
de l’obligation, en conséquence le prix de l’obligation varie aussi mais dans le sens inverse ;
autrement dit ; une augmentation du taux de marché peut rendre l’obligation peu attrayante pour
les investisseurs et causer une baisse du prix de l’obligation, et vice versa. Une baisse du taux de
marché engendre une hausse du cours de l’obligation.

d) Le risque d’inflation :

Une augmentation du niveau général du prix peut réduire la valeur et donc le rendement d’un
investissement.

e) Le risque de remboursement anticipé au gré de l’émetteur :

C’est le risque qu’une obligation soit « rappelée » (retirée du marché) bien avant l’échéance
prévue. Les émetteurs ont en effet quelquefois la possibilité et l’opportunité d’exercer une clause
de rachat ou de remboursement anticipé à un prix prédéterminé à l’émission de l’emprunt.28

C. Les titres OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières) :

Les titres OPCVM viennent compléter la panoplie de produits offerts aux épargnants qui
investissent dans les OPCVM plutôt que d’envisager un investissement en directe sur les valeurs
mobilières en raison du : professionnalisme des gérants, la diversification du portefeuille et la
liquidité de l’investissement.

Un OPCVM a pour objet de constituer et gérer un portefeuille de valeurs mobilières et autres


produits financiers pour le compte de tiers. Il est habilité à collecter de l'épargne aussi modeste
soit-elle en vue d’être investie sur le marché financier selon une politique de placement bien
définie.29

Les épargnants visés sont ceux qui ne souhaitent pas investir directement leur épargne sur le
marché financier, en ayant à choisir tel ou tel titre; ils confient alors leur épargne à un
gestionnaire professionnel qui procède à des placements sur le marché.

1) Les différentes classes d’OPCVM :

Selon le degré d’aversion au risque et l’objectif de la rentabilité de l’investisseur il peut trouver


un OPCVM qui lui correspond, d’où la classification est la suivantes :

28
Gitman Lawrence et Michael Joehnk, « investissement et marchés financiers », 9eEdition, 2005.p 437 ;
29
http://www.cosob.org consulté le 20/05/2017.

20
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

a) Les OPCVM monétaire :

les OPCVM monétaires, appelés également OPCVM de trésorerie, permettent d’obtenir des
rémunérations à court terme proches de celles que procure le marché monétaire.30

Ces produits sont des titres de créances négociables (TCN), ils peuvent être émis par les banques
ou les entreprises, leur risque est très limité mais la contrepartie est un rendement souvent faible.

b) Les OPCVM obligataire :

60% du portefeuille au minimum est constitué des obligations et d’autres titres assimilables,
cette classe d’OPCVM permet d’investir sur des obligations d’émetteurs différents, le risque ici
reste limité mais le rendement est moyen.

c) Les OPCVM actions :

L’OPCVM détient au minimum 60% de la valeur de son actif en actions, les portefeuilles
peuvent être classés différente manière, ils peuvent être alloués de manière :

 Sectorielle ;
 Géographique ;
 Ou par croissance.

Les OPCVM actions sont plus risqués que les OPCVM monétaires et obligations leur risque
correspond au risque de marché.

d) Les OPCVM diversifiés :

Comme le nom l’indique ces OPCVM sont exposés sur différents marché, et constitués de
plusieurs supports : actions, obligations, titres de créances négociables, produits dérivés. Ils
reposent sur le principe de gestion dynamique du portefeuille en fonction des opportunités
qu’offre le marché et aucune proportion de titres détenus dans le portefeuille n’est fixée.

e) Les OPCVM de fonds alternatifs :

Ces OPCVM répondent à une stratégie de gestion qui consiste à investir en actions et dans des
fonds étrangers, d’autres OPCVM, ou encore dans des OPCVM à règles d’investissement
allégées.31

30
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011.p107 ;
31 ième
Gitman Lawrence et Michael Joehnk, "Investissement et marchés financiers", 9 édition, 2005, p591.

21
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Le niveau de risque du portefeuille est fonction de la répartition entre les différents produits. Ces
OPCVM mettent en œuvre des stratégies dites « alternatives » c’est-à-dire une gestion décorrélée
des marchés.

f) Les OPCVM de fonds à formule :

Les OPCVM à formule, appelés également fonds à promesse ou fonds structurés, sont des fonds
dont l’objectif est d’offrir une performance conditionnelle définie en fonction de l’évolution des
marchés. Pour cela l’OPCVM s’engage à atteindre, à une date déterminée, un montant obtenu
par l’application mécanique d’une formule de calcul prédéfinie, reposant sur des indicateurs de
marchés financiers ou d’instrument financiers.32

1) Les Avantages d’un placement en OPCVM

Les OPCVM permettent aux épargnants de bénéficier des avantages de la gestion collective des
valeurs, les avantages d’un placement en OPCVM sont33:

 La possibilité d’acheter et de vendre à tout moment ;


 L’accès, au travers du portefeuille investi, à une large variété de titres;
 Une gestion effectuée par des professionnels ;
 Des règles d’investissement précises diversifiant les risques ;
 Une orientation de placement énoncée dans le document d’information du produit
(prospectus);
 Un cadre légal et réglementaire sécurisant pour les souscripteurs et ce, grâce au
mécanisme de contrôle mis en place.

On distingue deux grandes familles juridiques d'OPCVM : les SICAV (Sociétés


d'Investissement à Capital Variable) et les FCP (Fonds Communs de Placement). Il n'y a pas de
différence dans leur mode de fonctionnement, seule leur nature juridique est différente.

a) Définition d’une Sicav (société par actions à capital variable) :

Une SICAV est une société par actions à capital variable qui émet des actions au fur et à
mesure des demandes de souscription. Tout investisseur qui achète ses actions devient
actionnaire et peut s'exprimer sur la gestion de la société lors des assemblées générales.

32
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p109 ;
33
http://www.cosob.org consulté le 28/05/2017.

22
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Le statut d’actionnaire confère à son détenteur un certain nombre de droits tels que le droit de
vote aux assemblées générales, le droit à l’information, le droit au versement de dividende…etc.

b) Définition d’un FCP (fonds commun de placement) :

Le Fonds commun de placement est une copropriété de valeurs mobilières, dépourvue de la


personnalité morale contrairement à la sicav, et qui émet des parts. Le porteur de parts ne dispose
d’aucun des droits conférés à un actionnaire. La gestion du FCP est assurée par une société de
gestion qui agit au nom des porteurs et dans leur intérêt exclusif.

SICAV FCP
Forme juridique Société anonyme (SA) dont Copropriété de valeurs
l’objet est la gestion d’un mobilières
portefeuille de valeurs
mobilières
Souscripteurs Actionnaires Porteurs de parts
Tableau 01 : Comparaison entre les SICAV et les FCP

2) Le contrôle des OPCVM

Le contrôle des OPCVM est assuré par :

 L’établissement dépositaire de l ’OPCVM, qui contrôle la régularité des actes de gestion ;


 Le commissaire aux comptes chargé de certifier les états financiers ;
 La COSOB (commission d’organisations et de surveillance des opérations de bourse) qui
peut diligenter à tout moment des missions d’inspection et d’enquête sur l’activité des
OPCVM. De plus, elle assure un contrôle de l’information diffusée dans le public par ces
OPCVM.
II. Les produits dérivés :

Les produits dérivés sont des instruments financiers dont le prix dépend de l’évolution du cours
d’un autre actif financier appelé sous-jacent. Les produits dérivés sont employés principalement
en tant qu’instrument d’assurance ou en tant qu’instrument spéculatif dans le sens où ils peuvent
présenter un effet de levier très important.34

A. L’utilisation des produits dérivés :

Les produits dérivés peuvent être utilisés pour accomplir les fonctions suivantes :
34
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011.p73.

23
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

1) La spéculation :

La définition de la spéculation donnée par Nicholas Kaldor en 1939 est devenue


classique : « achat ou vente de biens avec intention de revente (ou de rachat) à une date
ultérieure, lorsque l’action est motivée par l’espoir d’une modification du prix en vigueur et non
par l’avantage lié à l’usage du bien ».

La spéculation correspond donc à l’action prévoir les fluctuations du prix d’un ou plusieurs
actifs, et ensuite d’effectuer un achat ou une vente, afin de réaliser un profit. Le spéculateur
accepte le risque et il fait un pari sur l’évolution future d’une valeur.

Les produits dérivés permettent en effet généralement de prendre position sur un montant
notionnel important, mais avec une mise de fonds initiale relativement faible. C’est ce qu’on
appelle l’effet de levier. Dans ce cas, les perspectives de gain sont importantes si la stratégie
s’avère gagnante, mais les pertes peuvent l’être tout autant.35

2) L’arbitrage :

Un acteur détecte une incohérence entre la valeur de marché d'un instrument dérivé et celle de
sous-jacent. Il prend alors position en sens inverse simultanément sur le marché au comptant du
sous-jacent et sur l'instrument dérivé. Ce type de stratégie génère des gains minimes sur chaque
transaction, mais sans risque. Elle doit être mise en œuvre de manière systématique pour générer
des profits importants.

L'arbitrage exerce un effet bénéfique sur les marchés en éliminant les incohérences ce qui
fiabilise le processus de formation des prix. La spéculation apporte de la liquidité aux marchés et
permet donc aux « hedgers » de trouver plus facilement une contrepartie pour se couvrir.36

3) La couverture :

Un investisseur qui détient un actif sous-jacent, peut se protéger contre les fluctuations des prix
de ce dernier, pour se faire il peut prendre position sur un produit dérivé.

La couverture permet de limiter les pertes encourues par les fluctuations défavorables du prix de
l’actif, mais en contrepartie implique généralement de renoncer à une partie des gains potentiels
liés à la détention du sous-jacent, un peu sur le même principe qu'une assurance.

35
https://www.fimarkets.com consulté le 02/06/2017 ;
36
Ibid.

24
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

B. Les différents types de produits dérivés :

Il existe plusieurs types de produits dérivés, on distingue :

1) Les options :
a) Définition :

Une option financière est un produit dérivé, contrat entre deux parties, qui donne à l’acheteur le
droit mais pas l’obligation (le vendeur est en revanche tenu de se plier à la décision de
l’acheteur) : d’acheter (option d’achat appelée aussi call) ou de vendre (option de vente appelée
aussi put), une quantité donnée d’un actif financier ( action, obligation, indice boursier, devise,
matière première ou autre produit dérivé) appelé actif sous-jacent, à un prix précisé à l’avance
appelé prix d’exercice ou strike et avec un mode de règlement fixé à l’avance.

Les options s’échangent à la fois sur des marchés d’options spécialisés au sein de bourses, et sur
les marchés de gré à gré. Une option est dite :

 Dans la monnaie (in the money) : lorsque son prix d’exercice est inférieur au prix de son
actif sous-jacent (pour un call) ou supérieur au prix de son actif sous-jacent (pour un
put) ;
 Hors de la monnaie (out of the money): dans le contraire;
 A la monnaie (at the money) : si le prix d’exercice est égal au cours actuel de l’actif
sous-jacent de l’option.
b) La prime (premium) :

En contrepartie d’engagement d’acheter ou de vendre de l’actif sous-jacent à un prix déterminé,


le vendeur de l’option demande une rétribution : la prime, c’est-à-dire le prix de l’option. La
prime est versée par l’acheteur au vendeur lors de la conclusion de l’engagement et reste acquise
au vendeur de l’option même si l’acheteur décide de ne pas exercer son droit.37

c) La valeur intrinsèque :

La valeur intrinsèque est égale à la valeur réelle de l’option, c’est-à-dire qu’elle représente le
profit qui serait obtenu immédiatement si l’on décide d’exercer l’option. On peut également dire
que la valeur intrinsèque d’une option correspond à son prix au moment de son échéance.38

37
https://www.binck.fr/formations/espace-bourse-pratique/les-options consulté le 10/06/2017;
38
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011, p76.

25
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

d) Autres types d’option :


i. Option lookback :

Elle donne le droit à son acheteur de choisir à posteriori quel prix, parmi ceux traités durant la
vie de l’option, utiliser pour exercer ou pas l’option. Etant rationnel, il va opter pour le niveau
qui maximise son gaine.

ii. Option asiatique :

La valeur à l’échéance d’une option asiatique découle du prix moyen du sous-jacent dans un
intervalle de temps déterminé. Elle est inférieure à celle d’une option vanille car la valeur
moyenne d’un sous-jacent est moins volatile que sa valeur à un instant donné.

iii. Option à barrière :

L’option à barrière activante (knock-in option) à une valeur à l’échéance dépendant du fait que le
sous-jacent atteigne ou non un certain niveau de cours dit barrière, pendant la durée de vie de
l’option. L’option n’est active que si elle atteint la barrière ; et dans ce cas à l’échéance sa valeur
est la même qu’une option standard.

2) Les contrats à terme :

Une opération à terme est une opération au comptant différée dans le temps. L’acheteur et le
vendeur se mettent d’accord sur les conditions d’un échange, qui s’effectuera à une date future
(maturité) précisée par le contrat à terme. L’échange doit être exécuté. Le prix d’échange est fixé
à la date d’élaboration du contrat mais l’échange d’argent n’est effectif qu’à la maturité.39

a) Les types de contrats à terme :

Il existe deux types de contrats à terme : le contrat forward et le contrat futures. Ces deux
contrats divergent par leurs modalités d’exécution mais demeurent identiques dans le principe.

Un contrat « forward » : signifie que l’échange du sous-jacent est déclaré dans le temps. C’est
le cas des changes à terme ou des forward rate agreement. Les contrats forward se négocient de
gré à gré.

Un contrat « futures » : implique aussi un échange décalé dans le temps. Mais cette fois le
contrat est standardisé et négocié sur un marché organisé. Il peut alors facilement être revendu
avant l’échéance, évitant ainsi d’avoir à livrer ou recevoir le sous-jacent.
39
Pierre Clauss « Gestion de portefeuille » édition dunod, 201,1 p 258.

26
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

FORWARDS FUTURES
 Un contrat privé entre 2 personnes  Négociée en bouse
 Contrat non standardisé  Contrat standardisé
 Généralement une date de livraison  Gamme de date de livraison
précisée
 Règlement en fin de contrat  Règlement quotidien
 Le règlement se produit habituellement  Avant l’échéance
 Risque de crédit  Pratiquement aucun risque de crédit
Tableau 02 : Comparaison entre les contrats FORWARD et les contrats FUTURE

3) Les swaps (l’échange financier de taux d’intérêt) :

Le swap de taux d’intérêt est un contrat de gré à gré par lequel deux parties conviennent de
s’échanger, à date fixe, des flux d’intérêt d’un capital, les intérêts sont calculés sur des références
de taux différentes.40

Accord de swap taux variable contre taux fixe

A A verse à B intérêt calculés au taux variable


B
B verse à A des intérêts calculés à taux fixe

Figure 02 : le déroulement d’un accord de swap taux variable contre taux fixe

Seul le différentiel d’intérêt est payé, le capital n’est jamais versé. En réalité, les entreprises A et
B n’ont pas de relation directe. Deux banques servent d’intermédiaires.

Adossés à des emprunts ou prêts, les swaps de taux transforment :

 Un endettement ou placement à taux variable en un endettement ou placement à taux fixe


ou inversement ;
 Un endettement ou placement à taux en un endettement ou placement à taux variable,
calculé sur une autre référence de taux.

40 ième
Christian Zambotto « Gestion financière » 4 édition, dunod, p 124.

27
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

a) Utilisation des swaps de taux d’intérêt : Les swaps de taux permettent :


 D’améliorer les conditions de taux d’un emprunt ou d’un placement, en cours de
négociation ;
 De gérer le risque de taux d’intérêt sur un emprunt ou un placement existant, voire de
modifier la structure de taux du bilan.
III. Les titres de créances négociables :

Les TCN sont des titres émis sous forme de billets ou de bon à échéance, matérialisé par des
titres ou inscrit en compte et qui sans être coté en bourse, confère à leur porteur un droit de
créance, librement négociable et portant intérêt.

On y distingue :

A. Les bons du trésor :

Les bons du trésor sont des titres à court terme échéants un an ou moins après leur émission. Ils
sont émis avec des échéances de 3 mois, 6 mois et 1 an. Les bons de trésor sont vendus à
escompte. Cela signifie que le gouvernement les vend au-dessous du pair (valeur nominale) et les
rembourse au pair à l’échéance.

B. Les billets de trésorerie :

Les billets de trésorerie sont des titres de créances négociables. Ils sont émis par les entreprises
qui expriment un besoin de trésorerie pour une durée d’un jour à un an. Ces titres vont être
achetés par d’autres entreprises (entreprises classiques ou appartenant au secteur bancaire et
financier) disposant de facilités de trésorerie.41

C. Les certificats de dépôts :

Les certificats de dépôt sont des titres de créances négociables émis par les
établissements de crédit pouvant recevoir des fonds à vue ou à moins d’ une année du terme.
Destinés avant tout aux professionnels des marchés financiers, les certificats de dépôt ont une
contre-valeur minimale déterminée et une durée de vie à l'émission comprise entre un jour
et un an. Le programme d'émission doit faire l'objet d'un accord préalable de l’autorité monétaire
du pays.42

41 ième
Alain Choinel et Gérard Rouryer, « Le marché financier », Banque éditeur, 7 édition, p313 ;
42
Ibid.

28
CHAPITRE 1 : LA TYPOLOGIE DES ACTIFS FINANCIERS

Conclusion :
Au cours de ce premier chapitre nous avons défini le marché des capitaux et abordé leurs
segmentations et les différents compartiments qui les composent.
Dans une deuxième section nous avons présenté les actifs financiers à savoir : les valeurs
mobilières, les titres de créances négociables et les produits dérivés en détaillants leurs formes,
caractéristiques et les risques encourus par la détention de ces actifs financier.

La valeur affichée en bourse d’un actif financier peut ne pas refléter le prix réel de ce dernier,
donc il faut faire appel aux différentes méthodes d’évaluation des actifs financiers qui seront
développées dans le chapitre suivant.

29
3
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Chapitre 2 : les méthodes d’évaluation des actifs financiers


Le développement continu des produits financiers et leur sophistication engendre des outils
d’analyse et d’évaluation de plus en plus complexes.

L’évaluation des titres est une étape capitale dans le processus de gestion. Elle constitue la
première phase du processus de décision permettant à un investisseur rationnel de sélectionner
le meilleur portefeuille.

Dans ce chapitre nous allons détailler les principales méthodes d’évaluation des actifs financiers
qui sont indispensables pour chaque investisseur pour améliorer son gain et pour chaque
entreprise qui est présente en bourse pour protéger son actif financier de la chute de son cours.

Cependant, l’évaluation de ces titres de façon individuelle est insuffisante. Ces derniers peuvent
présenter des interactions et des interdépendances qu’il convient d’identifier et d’évaluer afin
d’optimiser la composition de notre portefeuille. Pour se faire nous avons consacré une partie de
ce chapitre à la gestion de portefeuille, à la théorie financière et aux différents modèles
développés par les économistes tels que Markowitz, Sharpe et linter.

Plan du chapitre :

 Les méthodes d’évaluation des obligations ;


 Les méthodes d’évaluation des actions ;
 Gestion de portefeuille.

30
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Section 1 : L’évaluation des obligations :

I. Les indicateurs propres aux obligations :


A. Le taux facial :

Le taux facial « est le taux convenu entre le prêteur et l’emprunteur, appliqué à la valeur
nominale de l’obligation qui permet d’obtenir le montant du coupon annuel ».1

Le taux facial est le taux sur la base duquel sont calculés les intérêts à payer. Traditionnellement,
la fréquence, qui est toujours précisée, est annuelle mais elle peut également être trimestrielle ou
semestrielle. (Le taux facial ne prend alors pas en compte les frais accessoires permettant de
calculer le TEG (taux effectif global)).

Donc pour calculer le coupon à verser on doit faire appel à l’équation suivante :

𝑪𝒐𝒖𝒑𝒐𝒏 = 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒇𝒂𝒄𝒊𝒂𝒍 ∗ 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆

B. Le taux de rendement courant :

le Taux de Rendement Courant mesure le rendement d’une obligation à un instant t, il ne


prend en compte que le coupon annuel de l’obligation et il ne donne aucune considération à
l’évolution future du prix de l’obligation ni à la variation du taux. Il se calcule comme suit :2

𝑷𝒓𝒐𝒄𝒉𝒂𝒊𝒏 𝒄𝒐𝒖𝒑𝒐𝒏
𝑻𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒓𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒕 =
𝑷𝒓𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍′𝒐𝒃𝒍𝒊𝒈𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏

Ce rendement ne mesure que les revenus des coupons annuels d’une obligation ; il s ’intéresse
donc en premier lieu les investisseurs à la recherche d’un revenu régulier.3

C. Le taux de rendement à échéance :

Il est également appelé rendement actuariel, rendement effectif ou encore "yield to maturity"
dans la littérature anglo-saxonne.

« Le taux de rendement actuariel est le taux qui annule la valeur actuelle nette de l’obligation,
c'est-à-dire la différence entre le prix d’émission et la valeur actuelle des flux futurs liés à
l’obligation ».4

1
Claude Montmarquette et Lain Scott, « La valorisation par l’actualisation », Montréal, 2007, p56 ;
2
Gitman Lawrence et Joehnk Michael, « Investissement et marchés financiers »,9ième, 2005, P.497 ;
3
Ibid.

31
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Le taux de rendement actuariel est le taux qui permet d'égaliser la valeur actuelle de l'obligation
avec la somme des flux futurs perçus, c'est à dire les coupons et le prix de remboursement à
l'échéance du titre. Autrement dit, il est équivalent au taux d'intérêt que percevrait un investisseur
qui détiendrait l'obligation jusqu'à son terme. Dans le langage courant, il correspond au
rendement de l'obligation.

Contrairement au rendement courant, son calcul prend en compte d'autres éléments que le simple
coupon tels que le prix de l'obligation, l'échéance…etc.

Le TRA est calculé de la manière suivante :

𝑵
𝑪𝒑𝒏𝒏 𝑪𝑵
𝑷𝒈 − (∑ + )=𝟎
(𝟏 + 𝒊)𝒕𝒏 (𝟏 + 𝒊)𝒕𝑵
𝒏=𝟏

 CN : principal de l’obligation, remboursé en N ;


 cpnn : coupon nominal de la période n ;
 i : taux de rendement actuariel annuel ;
 Pg : prix coupon couru inclus ;
 tn : temps entre la date de calcul et l’échéance du flux n.
II. Le prix théorique d’une obligation :

Théoriquement, le prix d’une obligation est égal à la somme des flux actualisés générés par la
détention de cette obligation.

La formule de calcul du prix théorique d’une obligation est la suivante :

𝒏
𝑪𝒕 𝑽𝑭
𝑷= ∑ 𝒕
+
(𝟏 + 𝒊) (𝟏 + 𝒊)𝒏
𝒕=𝟏

Avec :

 P : le prix théorique de l’obligation ;


 Ct : les coupons à recevoir ;
 i : le taux d’actualisation ;
 VF : la valeur de remboursement de l’emprunt ;
 n : durée de vie de l’emprunt.

4
Quiry Pascal et Le Fur Yann, « Pierre Vernimmen Finance d'Entreprise »,dalloz. P.491.

32
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

III. Les déterminants du prix d’une obligation :


A. La duration :

La duration est une mesure de la sensibilité du prix d'un placement à revenu fixe à une variation
des taux d'intérêt. La durée est exprimée en nombre années.

La duration correspond à la valeur actuelle pondérée par la durée de tous les flux engendrés par
un actif financier ou encore à la maturité moyenne de tous les flux pondérés par leur valeur
actuelle, engendrés par cet actif5 :

𝒏 ∗ 𝑭𝒕
∑𝒏𝒕=𝟏
(𝟏 + 𝒊 )
𝑫=
𝑭𝒕
∑𝒏𝒕=𝟏
(𝟏 + 𝒊)𝒕

Avec :

 Ft : valeur du flux financier à l’année t ;


 i : taux d’intérêt ;
 t : durée de vie en année.

La duration (appelée aussi duration Macauley) correspond à la durée de vie moyenne pondérée
des flux obligataires. A la différence de la simple durée résiduelle des obligations, elle prend en
compte l'immobilisation de chaque flux de capitaux.

1) L’utilité de la duration :

a) L'analyse de la duration permet de quantifier le risque de taux des obligations, Elle peut être
utile aussi pour se prémunir contre les évolutions défavorables des taux d'intérêt. Plus la
duration d’un portefeuille est longue plus il est sensible aux mouvements de taux : ainsi, il est
positionné pour profiter d’un scénario de hausse des taux. En revanche, si un gestionnaire
pense que les taux sont plutôt orientés à la baisse ou à la stabilité, il choisira certainement des
obligations à duration courte.

b) A l'aide de cet indicateur, les investisseurs peuvent comparer des obligations dont les durées
résiduelles, les coupons et les périodicités d'amortissement diffèrent. Le concept de duration

5
Cours gestion de trésorerie Mme NIBOUCHE 2016/2017.

33
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

incite les investisseurs à choisir la durée d'immobilisation moyenne d'une obligation ou d'un
portefeuille obligataire en fonction de leur horizon de placement personnel.

c) La duration permet aussi mesurer la sensibilité du titre qui est la variation relative de son prix
par rapport à la variation relative du taux d’intérêt.

2) Les caractéristiques de la duration :

 La duration d’un zéro-coupon est égal à sa maturité ;


 À échéance égale, la duration est plus longue si le coupon est faible ;

 À coupon égal, la duration augmente généralement avec l’échéance. La durée augmente


toujours avec l’échéance pour les obligations se vendent au pair ou à prime ;
 La duration est plus longue lorsque le rendement à l’échéance est plus faible, toute chose
étant égale par ailleurs.
 La duration d’un portefeuille d’obligations est égale à :
𝒏
∑𝒏𝒊=𝟏 𝑽𝒊 ∗ 𝑫𝒊
𝑫= = ∑ 𝜶 𝒊 ∗ 𝑫𝒊
∑𝒏𝒊=𝟏 𝑽𝒊
𝒊=𝟏

Avec :

 D : la duration de portefeuille ;
 Vi : valeur de l’obligation i ;
 Di : la duration de l’obligation i ;
 αi : la proportion de chaque obligation dans le portefeuille.

B. La sensibilité :

La sensibilité est la variation du cours (exprimée en pourcentage) d’une obligation, générée par
une variation de son taux de rendement actuariel.

La sensibilité de la valeur de marché d’une obligation, à la variation du taux d’intérêt est une
fonction de la duration et le signe moins reflète la liaison inverse « taux-prix » de l’obligation.

34
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

L’expression de la sensibilité est :

−𝑫(𝚫𝒊)
𝑺𝒆𝒏𝒔𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é =
(𝟏 + 𝒊)
Avec :

 D : la duration ;
 i : le taux d’intérêt ;
 Δi : variation du taux d’intérêt.

Le concept de la sensibilité permet d’apprécier la volatilité d’un prix d’une obligation. Cette
utilisation s’inscrit également dans le cadre de la gestion d’un portefeuille d’obligation.
N’oublions pas deux facteurs fondamentaux : la liaison inverse prix et taux, le taux de
réinvestissement des coupons.6

1) Les éléments qui affectent la sensibilité :

La sensibilité n’est bien sûr pas la même pour toutes les obligations. Elle varie en fonction d’un
certain nombre de critères, et notamment de la durée de vie de l’obligation et du niveau du
coupon.

Ainsi, plus la durée de vie de l’obligation est longue, plus sa sensibilité est élevée, et
inversement. En effet, le risque de variation significatif de taux est plus important sur une longue
période que sur une plus courte.

En ce qui concerne le coupon, plus il est élevé, moins la sensibilité est forte, plus il est faible,
plus la sensibilité est forte. De fait, plus vite l’argent investi est remboursé, moins l’évolution des
taux à un impact sur cette composante de l’obligation, étant donné que celle-ci peut être
réinvestie aux taux appliqués à la date du paiement.

2) Utilisation du concept de duration et de sensibilité :

On peut adopter une stratégie d’immunisation contre le risque de taux d’intérêt, en maintenant la
duration à l’horizon souhaité. Cette stratégie repose sur un réajustement constant de la
décomposition du portefeuille. La conduite à tenir dépend de l’anticipation que l’on formule
quant à l’évolution des taux d’intérêt.

6 ième
Pascal Alphonse « Gestion de portefeuille et marchés financiers »2 édition, 2013, p248.

35
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Anticipation de hausse des taux Anticipation de baisse des taux

Ne pas acheter Ne pas vendre


Objectif général
Réduire la duration Accroitre la duration

Garder les obligations les Garder en portefeuille les


Stratégie conservatoire
moins sensibles* obligations les plus sensibles**

Stratégie d’achat Acheter les obligations les Acheter les obligations les plus
moins sensibles* sensibles**

Vendre les obligations les


Stratégie de vente Vendre les obligations les plus moins sensibles*
sensibles**

Tableau 03 : Stratégie d’utilisation des concepts de duration et de sensibilité7

*maturité courte, taux de coupon élevé ;

**maturité longue, taux de coupon faible.

C. La convexité :

Les résultats donnés par la sensibilité qui est présentée par la dérivée première, ne sont précis
que lorsque les variations des taux d’intérêt sont très petites. Ce qui nécessite donc le recours à
une méthode plus précise qui impose l’application d’un terme de second ordre, ce concept est la
convexité, qui suppose que la relation entre le prix d’une obligation et son rendement est
convexe.

La convexité mesure la variation relative de la sensibilité d'une obligation pour une petite
fluctuation des taux d'intérêt. Elle traduit la vitesse de l’appréciation ou de la dépréciation du
cours d’une obligation à mesure que les taux changent. Elle anticipe donc la façon dont le
rendement d'une obligation évolue à la suite d'un mouvement de taux de rendement.

7 ième
Pascal Alphonse « Gestion de portefeuille et marchés financiers »2 édition, 2013, p248.

36
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

La convexité est la dérivée seconde du cours d'une obligation par rapport au taux
d'intérêt.
𝟐
𝜹𝟐 𝑷 𝟏 𝒏 (𝒕 + 𝒕 ) ∗ 𝑭𝒕
∗ ∑ 𝒕=𝟏
𝟐 (𝟏 + 𝒊)𝟐 (𝟏 + 𝒊)𝒕
𝑪𝑶𝑵𝑽 = 𝜹 𝒊 =
𝑷 𝑷
Avec :

 P : la somme des flux actualisés ;


 i : le taux d’actualisation de l’obligation ;
 Ft : Le flux correspondant à l’année t.

L’usage de la convexité implique que le prix diminue avec le rendement mais à un taux
décroissant, à mesure que le rendement s’accroît. Bref plus la convexité est forte, plus le prix
d’un titre diminue lentement pour une hausse de rendement actuariel, et plus sa valeur augmente
si le taux baisse.

1) Objectifs

L'objectif de la convexité est de donner un outil numérique simple pour mesurer le risque de taux
sur un instrument. Tout comme la duration et la sensibilité, elle suppose une courbe de taux qui
évolue parallèlement pour toutes les maturités.

Après avoir expliqué la méthode d’actualisation des flux générés pour calculer le prix d’une
obligation et détailler les déterminants du prix de cette dernière, nous allons, dans une deuxième
section exposer les méthodes d’évaluation des actions.

Section 2 : L’évaluation des actions :

I. Les paramètres de base pour l’évaluation des actions :


A. Le bénéfice par action (BPA):

Le résultat par action ou earning per share en anglais est une donnée financière publiée par les
entreprises. C’est une information extrêmement utilisée par les analystes financiers, considérée
comme l’un des vecteurs qui permet de valoriser l’entreprise.

Il est obtenu par la formule suivante :

𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒏𝒆𝒕
𝒃é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔

37
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Les mesures de résultat net utilisé peuvent être les suivantes :

 Le dernier résultat net annuel connu ;


 Le résultat net glissant8 ;
 Le résultat net attendu.

Le ratio du bénéfice par action permet de suivre l’évolution des bénéfices d’une société. La
hausse des BPA prévisionnels est un facteur qui peut faire augmenter la valeur d’une action. Une
augmentation du capital a un impact dilutif sur le BPA alors qu’un rachat d’actions par la société
a un impact relutif. Il est possible de calculer le taux de croissance du bénéfice par action de la
société par la comparaison du BPA avec celui d’un exercice antérieur.9
En raison d’intégration des éléments comptables tels que le résultat exceptionnel ou les
provisions, le BPA peut être l’objet d’une manipulation de la part des entreprises cotées.
L’utilisation du résultat d’exploitation ou de l’excédent brut d’exploitation dans les ratios de
rentabilité permet de réduire l’influence des éléments exceptionnels ou des écritures comptables
(amortissements, provisions,…etc.).

B. La valeur comptable par action :

La valeur comptable par action (book value per share), Ce ratio ressemble à celui du
bénéfice par action, mais établit le lien entre les capitaux propres et le nombre d'actions en
circulation. Il attribue ainsi une valeur brute aux actions.

Il s’exprime ainsi10 :

𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 𝒐𝒓𝒅𝒊𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔


𝒍𝒂 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔

Si le cours d’action est supérieur à sa valeur comptable on peut dire que cette action est
surévaluée, c’est le cas d’un marché haussier dont les actions se négocient plus fréquemment à
des cours excédant largement la valeur comptable. Si le cours d’action est inférieur à sa valeur
comptable l’action est donc sous-évaluée.

8
C’est-à-dire la somme des quatre derniers résultats trimestriels connus ;
9
https://www.easybourse.com/pedagogie/fiche/les-ratios-boursiers-143 consulté le 30/06/2017 ;
10 ième
Pascal Alphonse « Gestion de portefeuille et marchés financiers »2 édition, 2013, P287.

38
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

C. Les dividendes par action :

Le dividende par action est la partie du bénéfice net distribuée par action détenue à chaque
actionnaire. Le DPA peut être défini comme le dividende généré par la détention d’une action.

Il peut être exprimé ainsi :

𝒅𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆 𝒅𝒆 𝒍′𝒆𝒙𝒆𝒓𝒄𝒊𝒄𝒆
𝒍𝒆 𝒅𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔

Pour calculer le DPA, il faut prendre en compte plusieurs éléments tels que :

 La politique de distribution des dividendes ;


 La possibilité de versement des dividendes ;
 La possibilité de prélèvement sur les réserves.

Le DPA est utilisé pour évaluer son évolution dans le temps, dans les modèles d’évaluation des
actions, ou dans le calcul du rendement d’un titre.

D. Le rendement de l’action :

Le rendement d’une action (dividend yield) est le revenu annuel procuré par la détention d’une
action. Ce ratio est le rapport exprimé, en pourcentage, entre le dividende et le cours de l’action.

Il se calcule comme suit :

𝑫𝑷𝑨
𝒍𝒆 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒓𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 =
𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒅′ 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔

A un niveau de dividende constant, plus les cours montent, plus le rendement diminue. En
revanche, plus les cours baissent, plus le rendement augmente.

Le rendement est un critère d’appréciation important. Il donne, en effet, une mesure de la


rentabilité d’une valeur.11 Mais, si un rendement élevé (supérieur à la moyenne du marché)
constitue une protection pour l’actionnaire.

E. Le rendement en capital d’une action :

Il indique le taux de plus-value (ou de moins-value) détenu par l’actionnaire exprimé en


pourcentage.

11
Le retour que peut attendre un actionnaire de son investissement, en faisant abstraction de la plus-value
potentielle.

39
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Ce taux est égal à la différence entre le prix actuel d’une action et son prix d’achat divisé par le
prix d’achat :
𝑷𝒕 − 𝑷𝟎
𝒍𝒆 𝒓𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒆𝒏 𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍 𝒅′ 𝒖𝒏𝒆 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝑷𝟎
Avec :

 Pt : le prix actuel de l’action ;


 P0 : le prix d’achat de l’action.
F. Le taux de distribution :

Le taux de distribution (pay-out ration) représente le pourcentage du bénéfice de l’exercice


distribué aux actionnaires sous forme de dividende. Il se calcule en rapportant le montant des
dividendes au bénéfice net, au titre duquel ils sont versés12 :

𝒅𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆
𝒍𝒆 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝒃é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒏𝒆𝒕

L’interprétation de ce ratio donne une vue globale sur le traitement des actionnaires et sur les
priorités de l’entreprise :

 Plus ce taux est élevé, meilleur est le traitement réservé aux actionnaires ;
 Un taux supérieur à 100%, signifie que l’entreprise distribue plus que son bénéfice, elle
puise donc le solde dans ses réserves ;
 Un taux de distribution proche de 100% signifie que l’entreprise distribue la majorité ou
la totalité du bénéfice net, ce qui est néfaste pour la croissance future. En effet,
l’entreprise a alors moins de fonds pour investir ;
 Un taux de distribution proche de 0% indique que l’entreprise réinvestit l’ensemble de
ses bénéfices pour assurer son autofinancement. L’entreprise donne donc la priorité aux
investissements productifs.13
G. Le taux de croissance du dividende par action:

Le taux de croissance du dividende par action se calcule en mettant en relation le montant du


dernier dividende plein payé par une entreprise à ses actionnaires avec le prochain dividende que
l'entreprise va payer.14

12 ième
Quiry Pascal et Le Fur Yann, « Pierre Vernimmen Finance d'Entreprise », 11 , 2013. P.503 ;
13
https://epargne.ooreka.fr/astuce/voir/623077/taux-de-distribution consulté le 03/07/2017;
14
https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/taux-de-croissance-du-dividende consulté le 03/07/2017.

40
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Il s’exprime ainsi :

𝑫𝑷𝑨 (𝒏 + 𝟏) − 𝑫𝑷𝑨(𝒏)
𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒅𝒆 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒅𝒊𝒗𝒊𝒅𝒆𝒏𝒅𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 =
𝑫𝑷𝑨 (𝒏)

Le taux de croissance du dividende par action permet d'appréhender la politique de distribution


menée par une entreprise. Sa lisibilité et sa régularité sont des facteurs de soutien du cours de
l'action concernée.

H. Le pricing earning ratio :

Ce ratio correspond au rapport entre le cours de l’action par le résultat par action prévu (forward
PER), glissant (trailing PER) ou encore passé (current PER), suivant le choix de l’analyste.15

Le PER égal donc à :

𝑪𝒐𝒖𝒓𝒔
𝑷𝑬𝑹 =
𝑩𝑷𝑨

1) Exemple et interprétation :

Si une action cote 30 dollars et que le bénéfice généré par cette action est de 3 dollars, on dira
que son PER est égal à 10 :

A l’achat de l’action on paie 10 dollars de bénéfice. On peut également interpréter le PER


comme le nombre d’années de bénéfices nécessaires pour récupérer sa mise.16

Il permet ainsi de juger si un titre est surévalué ou, au contraire, sous-évalué.

 Hypothèse 1 : Si le PER est supérieur à la moyenne du secteur, cela peut signifier que le
titre est surcoté, d’où un risque de baisse du cours. Dans ce cas, il faut vendre si on
détient cette action.
 Hypothèse 2 : Si le PER est inférieur à la moyenne du secteur, cela peut signifier que le
titre est sous-coté. Ou alors que les prévisions se dégradent et les incertitudes sur la
valeur peuvent alors entraîner une poursuite de la baisse du cours, il faut donc acheter.

Une entreprise est correctement valorisée si son cours se situe aux alentours du produit du PER
du secteur auquel appartient la société.

15 e
Pascal alphone « Gestion de portefeuille et marchés financiers », 2 édition, 2013, P292 ;
16
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011.p67.

41
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

2) Les limites du PER :

Bien que le PER est le comparable le plus répandu mais il comporte certaines limites telles que :

 Le PER ne peut s'appliquer qu'aux sociétés bénéficiaires ;


 Le calcul du bénéfice répond à des règles comptables, qui varient dans le temps et selon
les pays. Le bénéfice peut se trouver modifié selon la méthode comptable utilisée. en
effet nous ne savons pas toujours si nous comparons les mêmes “types” de bénéfices ;
 En période d’inflation élevée le PER a tendance à être plus bas en période, car les
marchés voient les bénéfices gonfler artificiellement. Comme avec tous les ratios, il est
bon d’analyser l’évolution du PER au cours du temps, mais l’inflation rend notre tâche
difficile.

Ces paramètres de base précédemment détaillés vont servir par la suite de présenter les méthodes
d’évaluations des actions issues de l’approche d’actualisation qui sont :
A. Le modèle de GORDON & SHAPIRO ;
B. Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie disponible.
II. Les méthodes d’évaluation des actions :
L’évaluation d’une action est sans doute l’une des étapes les plus cruciales dans la décision
d’investissement. Estimer la valeur d’un titre permet d’en déduire un prix d’achat satisfaisant,
mais aussi de fixer à l’avance des objectifs de vente. Il existe deux principales approches pour
l’évaluation des titres :
 L’approche actuarielle ;
 L’approche économétrique.
A. L’approche actuarielle :
Cette approche part du principe suivant : « la valeur de l’entreprise pour un investisseur est la
somme actuelle de son rendement futur » donc elle met en avant les flux futurs de l’entreprise
dont la valeur dépend dès lors de sa capacité à générer des flux de trésorerie.
La formule suivante permet de calculer la valeur d’un titre par la méthode actuarielle :

𝑻
𝑪𝑭𝒕 𝑷𝑻
𝑷𝟎 = ∑ +
(𝟏 + 𝒓)𝒕 (𝟏 + 𝒓)𝑻
𝒕=𝟏

Avec :
 P0 : cours du titre ;
 CFt : le montant du revenu futur à la date t ;
 PT : la valeur de revente à la date T ;

42
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

 r : taux d’actualisation.
Nous présenterons ici deux méthodes d’approche actuarielle les plus réputées. La méthode de
GORDON & SHAPIRO et le modèle d’actualisation des flux de trésorerie disponible.
1) Le modèle GORDON et SHAPIRO
Le modèle d'actualisation des actions particulièrement connu est celui de Gordon et Shapiro, il
porte le nom de ses auteurs et a été mis au point en 1956.
Ce modèle appréhende le prix d’une action de cette société, en actualisant à l’infini les
dividendes futurs anticipés au taux de rendement attendu par les actionnaires.
La formulation de base de cette méthode d’évaluation d’une action traitée sur le marché boursier
est :

𝑫𝑰𝑽𝒏
𝑽𝑨𝑳 = ∑
(𝟏 + 𝒌)𝒏
𝒏=𝟏
Avec
• VAL : valeur de l’action à la date du jour de l’évaluation ;
• DIVn : dividende par action distribué par l’entreprise dans l’année n;
• k : taux de rendement exigé par les actionnaires.
Cette définition de base attire une insuffisance de base : son application nécessiterait de
connaître le dividende de chaque année future pour l’éternité, ce qui rend cette formule de base
inutilisable en pratique.
Gordon et Shapiro ont résolu ce problème en recourant à l’hypothèse de simplification des
dividendes (DIV), croissant pour l’éternité à un taux constant g. En effet, si le dividende croît à
un taux régulier g.
La formule de calcul de la valeur peut s’écrire :

𝑫𝑰𝑽 𝑫𝑰𝑽(𝟏 + 𝒈) 𝑫𝑰𝑽(𝟏 + 𝒈)𝒏


𝑽𝑨𝑳 = 𝒍𝒊𝒎 [ + + ⋯ + ]
(𝟏 + 𝒌) (𝟏 + 𝒌)𝟐 (𝟏 + 𝒌)𝒏+𝟏

D’où :
 VAL : valeur de l’action à la date du jour de l’évaluation ;
 DIVn : dividende par action distribuée par l’entreprise dans l’année n;
 k : taux de rendement exigé par les actionnaires ;
 g : taux de croissance à l’infini des dividendes.
Cette formule peut être écrite sous une autre forme :
𝒏
𝑫𝑰𝑽(𝟏 + 𝒈)𝒕−𝟏
𝑽𝑨𝑳 = ∑
(𝟏 + 𝒌)𝒕
𝒕=𝟏

43
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Cette formule montre, bien entendu, que la valeur d’une action est égale à la somme des
𝐷𝐼𝑉1 1+𝑔 17
éléments d’une suite géométrique dont le premier terme est et de raison .
1+𝑘 1+𝑘

Avec la présence des deux conditions suivantes :


 Une période de temps infinie ;
 Le taux de croissance du dividende estimé sur cette période infinie est inférieur au taux
d’actualisation choisi.
Cette suite géométrique tend vers :

𝑫𝑰𝑽
𝑽𝑨𝑳 =
𝒕−𝒈

Le modèle de Gordon-Shapiro permet donc à l’investisseur ou au responsable financier de


déterminer, sur la base d’un dividende représentatif de la capacité bénéficiaire de l’entreprise et
en fonction du taux de rendement qu’il exige, la valeur de l’action. Celui-ci peut ensuite
comparer la valeur de l’action calculée à celle constatée sur le marché, à celle exigée par le
cédant ou à celle d’autres valeurs de caractéristiques comparables, disponibles sur le marché.
Ce modèle boursier classique implique des marchés parfaitement efficients, c’est-à-dire définis
par :
 un comportement rationnel des intervenants ;
 la transparence des marchés, soit un niveau d’informations disponibles équivalent pour
tous les opérateurs ;
 des anticipations homogènes sur la performance financière future des sociétés.18
a) Les limites et avantages du modèle :
 Dans le modèle de Gordon et Shapiro, on part du postulat que les dividendes vont croître
indéfiniment à un taux de croissance constant. En effet, il est très rare que ce taux puisse
être constant, car d’un côté les perspectives à trois, cinq ou 10 ans ne sont pas identiques
pour toutes les entreprises19, et de l’autre côté Les dividendes futurs dépendent des
bénéfices futurs, du taux de distribution et du nombre d’actions en circulation ;
 Il repose sur des hypothèses figées et restrictives ;
 Une faible variation du taux de croissance estimé à une influence importante sur le prix
d’une action ;

17
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011.p69 ;
18
Pierre F et Eustache B, "Valorisation d'entreprise et théorie financière", éditions d'organisation, 2004. P.87 ;
19 ième
Pascal Alphonse « Gestion de portefeuille et marchés financiers »2 édition, 2013, p308.

44
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

 la validité du modèle reste conditionnée par le fait que le taux de rendement exigé par les
actionnaires soit supérieur au taux de croissance des dividendes, ce qui n’est pas toujours
le cas, car il existe des entreprises à forte croissance ;
 La non prise en compte de la valeur de revente du titre, à cause de ‘évolution
exponentielle du taux d’actualisation, donc à l’infini cette valeur n’aura aucun impact sur
la valeur du titre.

Le modèle a cependant pour lui l'avantage de la simplicité, il est donc largement répandu dans
les milieux financiers.

Il nous permettra de mettre en lumière des différences dans la valorisation des actions, il ne sera
jamais utilisé seul mais en complément d'une autre analyse.20

b) Reformulation du modèle :

S’il n’est pas très aisé de déterminer le taux de croissance moyen à long terme des dividendes
versés par une société, il est possible de réécrire le modèle de Gordon-Shapiro de valorisation du
capital d’une société sous une nouvelle forme, cette dernière distingue plusieurs périodes de
croissance. Cette approche correspond mieux à la réalité des entreprises et des décisions
stratégiques qu’elles doivent prendre régulièrement afin de maintenir leur potentiel de croissance
via les avantages compétitifs requis et une rentabilité suffisante.21

Pour une entreprise qui évolue en deux phases, par exemple, la formule est écrite sous la forme
suivante :
𝒏=𝒕+𝟏 ∞
𝑫𝑰𝑽(𝟏 + 𝒈𝟏 )𝒏−𝟏 𝑫𝑰𝑽(𝟏 + 𝒈𝟏 )𝒕 (𝟏 + 𝒈𝟐 )𝒏−𝒕−𝟏
𝑽𝑨𝑳 = ∑ + ∑
(𝟏 + 𝒌)𝒏 (𝟏 + 𝒌)𝒏
𝒏=𝟏 𝒏=𝒕+𝟐
Avec :

 VAL : valeur de l’action à la date du jour de l’évaluation ;


 DIV : dividende par action distribué par l’entreprise dans l’année n ;
 k : taux de rendement exigé par les actionnaires ;
 g1 : taux de croissance pour les t premières périodes ;
 g2 : taux de croissance pour les périodes suivantes.

20
https://www.abcbourse.com/apprendre/12_lecon_af_12.html consulté le 05/07/2017;
21
Pierre F et Eustache B, "Valorisation d'entreprise et théorie financière", éditions d'organisation, 2004. P.87.

45
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

2) Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie disponible :


L'analyse des flux de trésorerie actualisés ou le Discounted cash-flows (DFC) en anglais
représente la valeur actuelle nette (VAN) des flux de trésorerie projetés disponibles pour tous les
fournisseurs de capitaux, déduction faite de la liquidité nécessaire à l'investissement pour générer
la croissance projetée. Le concept d'évaluation DCF repose sur le principe selon lequel la valeur
d'une entreprise ou d'un actif est intrinsèquement basée sur sa capacité à générer des flux de
trésorerie pour les fournisseurs de capitaux. Dans cette mesure, le DCF s'appuie davantage sur
les attentes fondamentales de l'entreprise que sur les facteurs du marché public ou les précédents
historiques, et c'est une approche plus théorique s'appuyant sur de nombreuses hypothèses. Une
analyse DCF donne la valeur globale d'une entreprise, y compris la dette et l'équité.
a) Formulation mathématique :
La formule correspondante à ce modèle est la suivante :

𝒏
𝑪𝑭𝒕 𝑽𝒕
𝑽𝟎 = ∑ 𝒕
+
(𝟏 + 𝒌) (𝟏 + 𝒌)𝒕
𝒕=𝟏
Avec

 V0: valeur de l’entreprise ;


 CFt : cash-flow de l’année t ;
 Vt : valeur terminale ;
 K : coût moyen pondéré du capital.

Les flux de trésorerie disponibles mesurent les flux dégagés par l'actif économique, ils se
calculent de la façon suivante :

𝑭𝑪𝑭 = [(𝑪𝒉𝒊𝒇𝒇𝒓𝒆 𝒅′ 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 − 𝒄𝒐𝒖𝒕𝒔 − 𝒂𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕) ∗ (𝟏 − 𝒕𝒂𝒖𝒙 𝒅′ 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒔𝒊𝒕𝒊𝒐𝒏)


+ 𝒂𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 − 𝚫𝑩𝑭𝑹 − 𝒊𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕]

b) Les avantages du DFC :


 L'analyse DCF est souvent la méthode la plus rationnelle d’évaluation car elle utilise un
certain nombre de facteurs intrinsèques et facteurs externes pour déterminer la valeur
d'un actif ;
 Parce que l'analyse DCF est tournée vers l'avenir. Elle dépend davantage des
anticipations de flux de trésorerie futures que des résultats financiers historiques ;
 Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie est axé sur la génération de flux de
trésorerie et est moins affecté par les pratiques comptables et les hypothèses.

46
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

c) Les limites :
 L'analyse DCF peut varier considérablement avec la précision de ses hypothèses. Les
prévisions de flux de trésorerie, les taux d'actualisation et les taux de croissance sont tous
des facteurs discutables à prendre en considération ;
 Prévisions des flux de trésorerie, choix des taux d'actualisation, taux de croissance - la
précision de ces estimations aura une influence considérable sur la précision du DCF ;
 Comme les marchés évoluent constamment, il en va de même des hypothèses dans le
modèle. Par conséquent, la valeur actuelle nette des flux de trésorerie futurs fluctue
souvent avec les hypothèses changeantes.
B. L’approche économétrique :
1) Les outils de gestion de risque :

Ces dernières années, les opérateurs financiers doivent composer avec des instruments financiers
toujours plus complexes, des marchés à forte volatilité et des réglementations de plus en plus
strictes.

Dans ce contexte, l'utilisation d'outils de mesure du risque est devenue systématique et les
professionnels ont développé des instruments très sophistiqués. Néanmoins, il existe bon nombre
d'outils constituant la base de la gestion du risque, à la portée de tous les investisseurs et ayant
démontré leur efficacité. Nous abordons ici les plus célèbres et utilisés d'entre eux :

a) La volatilité :

La volatilité représente le risque d'un titre La volatilité est une mesure statistique des amplitudes
des variations du cours d'un actif financier sur une période donnée. En d'autres termes, la
volatilité est la propension d'un titre à s'écarter de son cours moyen au cours d'une période
donnée.

Plus la volatilité est élevée plus l’investissement est considéré comme risqué pour l’investisseur,
mais le gain espéré de cet actif sera important, en revanche, un actif à faible volatilité est peu
risqué car son remboursement est quasiment certain, et son gain sera faible bien évidemment.

b) La variance et l’écart type :

La variance est le principal indicateur numérique de dispersion attaché à une variable aléatoire
réelle.

47
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Il est associé à l’espérance mathématique. Sa signification est celle d’une moyenne du carré de
l’écart entre la variable et son espérance, pondérée par les probabilités.22

Comme la dimension « métrologique » de la variance est le carré de la dimension de la variable


aléatoire, il faut prendre sa racine carrée, qui est l’écart type, pour trouver une valeur
interprétable concrètement.23

c) La covariance :

Nombre réel qui mesure la « liaison » linéaire (ou la « dépendance ») entre deux variables
aléatoires ou deux caractères statistiques.

La covariance peut être vue comme le produit des valeurs de deux variables moins le produit des
deux moyennes.24

d) La corrélation :

Le coefficient de corrélation est un nombre réel sans dimension, compris entre -1 et 1, défini à
partir de la covariance précédemment définie.

Cet outil très simple est régulièrement utilisé en probabilités, en statistique ou encore en finance,
mais il ne faut jamais oublier que ce n'est pas parce que l'on a obtenu un coefficient de
corrélation élevé qu'il existe une relation de cause à effet entre les variables.

C'est pourquoi l'utilisateur doit faire un travail supplémentaire sur les données afin de vérifier si
le lien n'est pas faussé par une variable extérieure.25

e) Le coefficient (β) :

Le coefficient bêta exprime la sensibilité de la rentabilité de l’action X aux fluctuations de la


rentabilité du marché.26

Cet outil compare les mouvements effectués par un actif par rapport à son marché de référence,
ce qui permet de déterminer son niveau de risque par rapport aux autres actifs de référence. La
mesure est effectuée en comparant la rentabilité de l'actif à celle du marché.

22
François dress « probabilités et statistique de A à Z », paris, 2004, p 182 ;
23
Formule de calcul en Annexe 1 ;
24
Formule de calcul en Annexe 1 ;
25
Formule de calcul en Annexe 1 ;
26 e
Jean BARREAU, florence DELAHAYE « gestion financière », paris, 2004, 13 edition, p50.

48
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

i. L’estimation du bêta :

Mathématiquement, le Bêta de l'actif financier se définit comme le rapport de la covariance de la


rentabilité de l'actif avec celle du marché à la variance de la rentabilité du marché.

̅ 𝒑 )(𝑹𝒎𝒊 − 𝑹
∑𝒏𝒊=𝟏(𝑹𝑷𝒊 − 𝑹 ̅ 𝒎) 𝑪𝑶𝑽(𝑹𝒑 , 𝑹𝒎 )
𝜷= =
𝒏
∑𝒊=𝟏(𝑹𝒎𝒊 − 𝑹 ̅ 𝒎 )² 𝑽𝑨𝑹(𝑹𝒎 )
Avec :

 Rp : le rendement du portefeuille ;
 Rm : le rendement du portefeuille de marché ;
 ̅̅
𝑅̅̅
𝑝 : le rendement moyen du portefeuille ;

 ̅̅̅̅
𝑅𝑚 : le rendement moyen du portefeuille du marché.

Pour estimer le bêta, plusieurs possibilités s’offrent et on va détailler celle des moindres carrés
ordinaires :

Pour écrire le modèle économétrique ; il est nécessaire de disposer tout d’abord d’un échantillon
sur lequel on va appliquer le modèle linéaire. Ainsi, posons le modèle de régression linéaire
simple suivant notre échantillon :27

𝒚𝒊 = 𝜶 + 𝜷𝒙𝒊 + 𝜺𝒊

Les hypothèses :

 Ε[𝜀 /𝑥] = 0 ;
 Ε[𝑦 /𝑥] = 𝛼 + 𝛽𝑥 ;
 𝑉𝐴𝑅[𝜀 /𝑥] = 𝑉𝐴𝑅[𝑦 /𝑥] = 𝛿² ;
 𝐶𝑂𝑉(𝜀𝑖, 𝜀𝑗) = 0 ∀ i ≠j.

Cette méthode consiste à réduire les erreurs εi au minimum, l’objectif plus rigoureux est donc de
minimiser la somme de toutes les erreurs au carré qu’utiliser la valeur absolue :

𝒏 𝒏
𝒎𝒊𝒏 ∑ 𝜺𝟐𝒊 = 𝒎𝒊𝒏𝜶,𝜷 ∑ (𝒚𝒊 − 𝜶 − 𝜷𝒙𝒊 )² = 𝒎𝒊𝒏𝜶,𝜷 𝒔(𝜶, 𝜷)
𝒊=𝟏 𝒊=𝟏

27
Pierre Clauss, « Gestion de portefeuille une approche quantitative », dunod, paris 2011, p47.

49
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

On distingue trois cas dans la comparaison de la volatilité du portefeuille et celle de l’indice de


marché :

Niveau du β Signification
β>1 Le cours de ‘action varie plus fortement que
le marché boursier. Elle est plus risquée que
le reste du marché.
β=1 Le cours de l’action varie comme l’ensemble
du marché. (dont le β est égal à 1 par
définition).
β<1 Le cours de l’action varie avec une amplitude
moins grande que le reste du marché.
Tableau 04 : la variation du cours de l’action selon la valeur de bêta

f) La VAR (value-at-risque) :

L’accroissement de la volatilité des marchés financiers, le développement des produits dérivés et


surtout une série de faillites et de krachs boursiers ont poussé les institutions financières à se
doter d’outils efficaces pour mesurer et contrôler leurs risques de marché. Il faudra attendre 1995
et les accords de Bâle, pour voir la concrétisation et l’émergence de ce nouvel indicateur
considéré très rapidement comme un standard dans l’évaluation des risques financiers.

i. Définition :

La Value-At-Risque est une méthode d’estimation statistique du risque d’un portefeuille. La


VAR mesure la perte maximale pouvant être réalisé sur un intervalle de temps donné dans des
conditions normales de marché pour un certain niveau de confiance.28

La Value-At-Risk dépend en réalité des trois éléments suivants :

1) La distribution des pertes et profits du portefeuille valable pour une certaine période de
détention Souvent cette distribution est supposée normale ;
2) La période de détention : est la période de temps sur laquelle les pertes potentielles sont
estimées. Cette période doit se rapprocher le plus de celle pratiquée pour les mouvements

28
Mondhler Bellalah, « Gestion de portefeuille analyse quantitative de la rentabilité et des risque », paris, 2004,
p336.

50
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

possibles sur le portefeuille de transactions, elle devrait correspondre à la plus longue


période requise pour la liquidation normale du portefeuille29 ;
3) Le niveau de confiance : C’est la probabilité que les pertes éventuelles du portefeuille
ou de l'actif ne dépassent pas la Value at Risk.

2) Le Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers (MEDAF) :

La théorie moderne du portefeuille, développée par Harry Markowitz dans les années 1950,
définit le processus de sélection de titres pour créer le portefeuille qui possède la rentabilité
maximum pour un niveau de risque minimum, c'est à dire le plus efficient possible.

Le concept de diversification est à la base de la théorie, qui consiste à répartir l’investissement


sur plusieurs titres de manière à en réduire le risque. En d’autres termes, on recherche une
combinaison d’actifs financiers qui permet d’obtenir un niveau de risque plus faible que lorsque
les titres sont pris individuellement.30

Dans le modèle, le rendement d'un portefeuille consistera en la somme des rendements des actifs
qui le composent, pondérés par leur poids.
𝒏

𝑬(𝑹𝒑 ) = ∑ 𝜶𝒊 𝑬(𝑹𝒊 )
𝒊
31
La variance du portefeuille s’écrit :
𝒏 𝒏 𝒏 𝒏
𝟐
𝝈 𝒑 = ∑ ∑ 𝜶𝒊 𝜶𝒋 𝝈𝒊 𝝈𝒋 𝝆𝒊,𝒋 = ∑ ∑ 𝜶𝒊 𝜶𝒋 𝝈𝒊,𝒋
𝒊=𝟏 𝒋=𝟏 𝒊=𝟏 𝒋=𝟏
Avec :

 σi,j : covariance entre les deux actifs ;


 ρi,j : la corrélation entre les deux actifs ;
 αi : la proportion à investir dans chaque titre avec∑𝑛𝑖=1 𝛼𝑖 = 1.
a) La frontière efficiente :

Chaque titre pouvant être mis en portefeuille est caractérisé par son espérance de rendement
E(R) et par son niveau de risque σR. Si l’on considère tous les portefeuilles qu’il est possible de
constituer à partir des actions cotées sur un marché, on dispose pour chacun d’eux d’une

29
Mondhler Bellalah, « Gestion de portefeuille analyse quantitative de la rentabilité et des risque », paris, 2004,
p339 ;
30
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011. p 235 ;
31
Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica, 2011.p232.

51
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

espérance de rendement et d’un risque. Si l’on représente sur un graphique les points, obtenus à
partir de ces deux caractéristiques, correspondant à l’infinité des portefeuilles ainsi constitués32,
on obtient une surface comme le montre le graphe suivant :

Figure 03 : la frontière efficiente de Markowitz33

D’après ce graphe, on constate que certaines combinaisons seront exclues par un investisseur
rationnel. En effet, pour un niveau de risque identique, il existe plusieurs portefeuilles présentant
une espérance de rendement différente. L’investisseur retient donc celui qui procure le maximum
de gain ou pour un niveau de rentabilité souhaité l’investisseur choisira le portefeuille le moins
risqué.

L’ensemble de ces combinaison qui maximise le rendement espéré et minimise le niveau de


risque est appelé « la frontière efficiente »34 qui peut être définit comme : l’outil qui montre aux
investisseurs les meilleurs rendements possibles qu’ils peuvent attendre de leur portefeuille
compte tenu du niveau de risque qu’ils sont prêts à accepter.

b) Les hypothèses du modèle :

Le modèle repose sur un certain nombre d'hypothèses simples dont certaines semblent
très difficilement applicables à la réalité, ces hypothèses sont les suivantes :

 Tous les investisseurs visent à maximiser leurs utilités espérées et sont averses au
risque ;

32 ième
Jean Barreau et Jacqueline Delahaye, « Gestion financière », 13 , dunod, 2004, p 55 ;
33
https://www.abcbourse.com consulté le 10/07/2017 ;
34
Représentée par l‘hyperbole noire dans le graphe.

52
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

 Le comportement des investisseurs n’influence pas les prix car ils sont des price-tackers.
Ils ont des anticipations homogènes concernant les prix (ils ont les mêmes informations,
et la même capacité d’analyser l’information) ;
 Les taux de rendement sont des taux aléatoires qui suivent une loi normale multivariée
N(E(Ri) ; V(Ri));
 Il existe un actif sans risque, les investisseurs peuvent prêter et emprunter à n’importe
quel moment au même taux ;
 Les quantités des actifs sont fixes, et les actifs sont divisibles à l’infini ;
 L’information est disponible par tout et sans coût ;
 Le marché est parfait, pas de taxes, pas de régulation et les ventes à découvert sont
permises.

La théorie du portefeuille conseille de choisir un portefeuille risqué efficient ou un partage entre


actif sans risque et portefeuille d'actifs risqués selon le degré d'aversion au risque, donc en
présence de l'actif sans risque, la frontière efficiente devient une droite dont l'origine est le taux
sans risque et dont la tangente à la frontière efficiente est le portefeuille du marché, c'est le seul
portefeuille efficient exclusivement constitué d'actifs risqués, cette droite est appelée la droite de
marché des capitaux ou Capital Market Line (Figure 04), elle relie le portefeuille du marché à
l'actif sans risque, il n'existe pas de meilleur portefeuille que ceux situés sur cette droite
pour un niveau de risque donné. Sa formule est la suivante :

𝝈𝒑
𝑬(𝑹𝒑 ) = 𝑹𝒇 + ∗ [𝑬(𝑹𝑴 ) − 𝑹𝒇 ]
𝝈𝑴

Avec :

 E(Rp) : la rentabilité espérée du portefeuille ;


 E(RM) : rentabilité des titres du marché ;
 Rf : taux sans risque ;
 σM : l’écart type du portefeuille de marché ;
 σp : l’écart type du portefeuille.

53
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Figure 04 : Droite de marché des capitaux (CML)

c) Droite de marché des actifs financiers ou SML (Security Market Line) :

Rappelons que :

𝑬(𝑹𝒑 ) = 𝜷𝑬(𝑹𝒎 ) + (𝟏 − 𝜷)𝑬(𝑹𝒋 )

𝝈𝟐𝒑 = 𝜷² 𝝈𝟐𝒎 + (𝟏 − 𝜷)𝟐 𝝈𝟐𝒋 + 𝟐𝜷(𝟏 − 𝜷)𝝈𝟐 𝒋,𝒎

Avec :

 E(Rp), E(Rm), E(Rj) : sont respectivement : le rendement du portefeuille p, le rendement


du portefeuille du marché et le rendement du titre ou du portefeuille j ;
 β : la part à investir dans le portefeuille du marché ;
 σ²p, σ²m, σ²j,m : sont respectivement : la variance du portefeuille p, la variance du
portefeuille du marché, la covariance du portefeuille du marché avec le portefeuille j.

Déterminant la pente de la droite de marché par les étapes suivantes :

𝝏𝑬(𝑹𝒑 ) …………..(1)
= 𝑬(𝑹𝒎 ) − 𝑬(𝑹𝒋 )
𝝏𝜷

𝝏𝝈𝒑 𝟐𝜷𝝈𝟐𝒎 − 𝟐𝝈𝟐𝒋 (𝟏 − 𝜷) + 𝟐(𝟏 − 𝜷)𝝈𝒋,𝒎


=
𝝏𝜷 𝟐 ……………..(2)
𝟐√𝜷²𝝈𝟐𝒎 + (𝟏 − 𝜷)𝟐𝝈𝒋 + 𝟐𝜷(𝟏 − 𝜷)𝝈𝒎 𝒋

54
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

A l’équilibre (β=1) :

𝝏𝑬(𝑹𝒑 )
𝝏𝜷
𝒍𝒂 𝒑𝒆𝒏𝒕𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒅𝒓𝒐𝒊𝒕𝒆 𝒅𝒖 𝒎𝒂𝒓𝒄𝒉é =
𝝏𝝈𝒑
𝝏𝜷

Donc :

𝑬(𝑹𝒎 ) − 𝑹𝟎 𝝈𝒎
= (𝑬(𝑹𝒎 ) − 𝑬(𝑹𝒋 )) ∗ ( 𝟐 )………(3)
𝝈𝒎 𝝈𝒎 − 𝝈𝒋,𝒎

Avec :

 R0 : le rendement de l’actif sans risque

Après le développement de la relation (3) on trouve :

𝑬(𝑹𝒋 ) = 𝑹𝟎 + (𝑬(𝑹𝒎 ) − 𝑹𝟎 )𝜷𝒋

Avec :

𝐶𝑂𝑉(𝑅𝑚 ,𝑅𝑗 )
 βj : la mesure de risque du titre ou du portefeuille j (𝛽𝑗 = ).
𝑉𝐴𝑅(𝑅𝑚 )

Donc à l’équilibre, tous les portefeuilles et tous les actifs sont sur la droite de marché des actifs
financiers (SML).

En effet, un titre situé au-dessus de la SML est sous-évalué: son rendement espéré est supérieur à
celui d’un portefeuille efficient de même bêta, la demande pour ce titre devrait augmenter, ainsi
que son prix (de sorte que son rendement espéré diminue).

De même, un titre situé au-dessus de la SML est, au contraire, surévalué (son prix courant est
supérieur au prix d’équilibre, son rendement actuel est inférieur à son rendement d’équilibre).
L’offre pour ce titre devrait augmenter et par conséquent son prix devrait baisser (de sorte que
son rendement espéré augmente).

55
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Figure 05: security Market Line

d) Utilité du MEDAF :

Malgré les difficultés à valider empiriquement le modèle, il présente au moins deux applications
utilisées :

1) Mesures de performances : Mesurer les performances des gestionnaires de fonds.


2) L’actualisation : Le MEDAF indique que le taux d’actualisation approprié pour évaluer les
revenus futurs d’une entreprise ou d’un investissement est déterminé par :
 Le taux sans risque ;
 La prime de risque du marché ;
 Le bêta de l’entreprise ou du projet d’investissement.
e) Les implications du MEDAF :
 Le β est la mesure adéquate du risque ;
 La relation entre le rendement espéré et le risque est une relation linéaire positive ;
 Le β d’un portefeuille est une combinaison linéaire des β des titres.
f) Les limites du MEDAF :

Le MEDAF a été adopté par la communauté financière. Néanmoins ce modèle présente plusieurs
limites liées à certaines hypothèses contraignantes la nature des fonctions des investisseurs, la
distribution des taux de rentabilité et l’identification du portefeuille du marché.

56
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

i. La critique de ROLL :

Le portefeuille du marché comprend en principe tous les actifs risqué, y compris ceux qui ne font
l’objet d’un véritable marché (comme la plupart des créances bancaires et le capital humain), ou
dont le marché est opaque (comme l’art, l’objet de luxe, l’immobilier et le foncier), ou il est
impossible de connaitre la valeur globale. Ce qui rend ce portefeuille inobservable, et sa
rentabilité non mesurable et il est donc impossible de déterminer s’il est efficace ou non.35

ii. La stabilité des bêtas :

La stabilité des bêtas dans le temps est une autre difficulté potentielle d’application du modèle.
Les bêtas des titres apparaissent, en effet, relativement volatils, ce qui pose un difficile problème
de mesure et d’utilisation.

Section 03 : Gestion de portefeuille :

I. Les indicateurs de performance :

Que ce soit au niveau des fonds d'investissements ou des portefeuilles-titres, il existe différentes
méthodes pour analyser et mesurer la performance au-delà du simple calcul du rendement. Les
plus connues et utilisées de ces méthodes sont les ratios de Sharpe, de Treynor et la mesure de
l'alpha de Jensen, qui permettent d'évaluer les rendements de fonds en fonction de leur volatilité
ou de leur risque.

A. Le ratio de sharpe :

Mis en place en 1966 par William Forsyth Sharpe, un économiste américain, ce ratio correspond
à la rémunération d’une unité de risque d’un investissement financier.36

C’est le rapport entre l’excès de rentabilité par rapport au taux sans risque et le risque total du
portefeuille mesuré par l’écart type des rentabilités :

𝚬(𝒓𝒑 ) − 𝒓𝒇
𝑺=
𝝈(𝒓𝒑 )

35
Roland Portait-Patrice Poncet, « Finance de marché », paris, 2014, p 759 ;
36
Pierre Clauss « Gestion de portefeuille une approche quantitative », dunod, paris, 2011, p141.

57
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Avec :

 rp : Rentabilité moyenne du portefeuille p ;


 rf : Rentabilité de l’actif sans risque ;
 σ (rp) : écart type de la rentabilité de portefeuille.

De ce résultat ressort que :37

 Si le ratio est négatif, on en conclut que le portefeuille sous performe un placement sans
risque et donc il n’est pas logique d’investir dans un tel portefeuille ;
 Si le ratio est compris entre 0 et 1, cela signifie que l’excédent de rendement par rapport au
taux sans risque est plus faible que le risque pris ;
 Si le ratio est supérieur à 1, alors le portefeuille surperforme un placement sans risque et
donc il génère une plus forte rentabilité.
Ainsi, on en conclut que plus le ratio est élevé et plus le portefeuille est performant.

Pour la notion de performance on peut l’interpréter ainsi : si le portefeuille 1 est plus performant
que le portefeuille 2, et comme le montre la figure38 (06), c’est-à-dire que le portefeuille 1 réalise
un rendement supérieur à celui généré par le portefeuille 2, alors que les deux portefeuilles
encourent le même risque.

Figure 06 : Comparaison entre deux portefeuilles avec le ratio de Sharpe

B. Le ratio de Treynor :

Ce ratio fut créé par l'économiste Jack Treynor en 1965. A l'instar des ratios de Sharpe et de
Jensen, il permet d'évaluer la rentabilité d'un portefeuille par rapport au risque engagé.

37
https://www.abcbourse.com/apprendre/19_ratio_de_sharpe.html consulté le 12/07/2017;
38
https://www.andlil.com/definition-du-ratio-de-sharpe-130658.html consulté le 16/06/2017.

58
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Treynor a défini une mesure intéressante en déterminant le rapport entre l’excès de rentabilité de
l’investisseur par rapport au taux sans risque et son risque systématique déterminé par le β issu
de CAPM39 :
𝑬(𝒓𝒑 ) − 𝒓𝒇
𝑻=
𝜷

Plus le ratio de Treynor est élevé, plus le portefeuille présente une rentabilité intéressante par
rapport au risque encouru, et plus ce portefeuille est performant.

Ce ratio représente le rapport entre l'excès de rendement du portefeuille vis-à-vis marché et son
Bêta. Il compare donc la prime de risque de l’investisseur avec son bêta.

C. L’alpha de jensen :

L'alpha de Jensen, proposé par Michael C. Jensen en 1968 sert à évaluer la performance d'un
fond ou portefeuille d'actifs financiers, Basée sur le CAPM (MEDAF), cette méthode
d'évaluation compare le portefeuille à analyser à une combinaison de l'actif sans risque et du
portefeuille de marché.

Il se calcule ainsi :

𝑱𝒑=𝑬(𝒓𝒑)− [𝒓𝒇 +(𝑬(𝒓𝒎 )−𝒓𝒇 )𝜷𝒑]

Avec :

 rp : Rentabilité moyenne du portefeuille p;


 rf: rentabilité de l’actif sans risque;
 rm: rentabilité moyenne du portefeuille de marché;
 βp: Coefficient Bêta du portefeuille.

L'alpha de Jensen mesure donc l'excédent de rentabilité, positif ou négatif, réalisé sur le
portefeuille par rapport à ce que son risque aurait justifié si l'on se réfère au MEDAF. Une
valeur positive (négative) de l'alpha indique une performance réalisée supérieure (inférieure) à la
« normale ».

L'alpha de Jensen mesure donc la surperformance d'un portefeuille par rapport à sa performance
théorique dans le modèle du CAPM.

39
Pierre Clauss, « Gestion de portefeuille une approche quantitative », dunod, paris, 2011, p142.

59
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Si l'alpha de Jensen est supérieur à 0, donc le portefeuille bat son marché de référence.

II. Les premiers modèles


A. Le modèle de Sharpe :

Sharpe part de l’idée selon laquelle les rentabilités de chaque titre sont plus ou moins liées à
celles du marché. Cette relation entre le marché et les titres est plus ou moins forte selon les
titres. Certaines actions ont tendance à amplifier les variations du marché tandis que d’autres ont
tendance à amortir les mouvements. Sharpe cherche à mesurer cette sensibilité au marché. Pour
cela, il établit une relation linéaire entre la rentabilité d’un actif financier et la rentabilité du
marché mesurée à partir d’un indice boursier.

1) La décomposition du risque :

L’équation qui permet de retrouver les valeurs constatées de Rx à partir des valeurs de RM selon
le modèle de Sharpe est la suivante :40
𝑹𝑿 = 𝜷𝒊 𝑹𝑴 + 𝜶𝒊 + 𝜺𝒊
Avec :

 RX : rentabilité de l’action X ;
 β : la mesure de la sensibilité ;
 RM : la rentabilité de l’indice de marché ;
 α : le rendement supplémentaire.

RM et ε étant indépendants, la variance de l’action RX peut être écrite sous la forme suivante :

𝝈𝟐𝑹𝑿 = 𝜷𝟐 𝝈𝑹 𝟐𝑴 + 𝝈𝟐𝜺

Cette équation montre que le risque total de l’action X (σ²RX) comprend deux composantes :

 Un risque systématique (𝜷𝟐 𝝈𝑹 𝟐𝑴 ) :c’est le risque qu’encourent tous les investisseurs en


entrant dans le marché par exemple les catastrophes naturelles, les changements de la
politique économique du pays et les guerres et conflits géopolitiques, ce risque touche
tous les investisseurs avec des degrés différents. Ce risque ne peut pas être éliminé par la
diversification c’est pourquoi on l’appelle aussi risque non diversifiable ;

40 ième
Jean Barreau et Jacqueline Delahaye, « Gestion financière », 13 , dunod, 2004, p 52.

60
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

 Un risque spécifique (𝝈𝟐𝜺 ) :c’et le risque qu’encourt un investisseur en entrant dans un


marché, c’est les caractéristiques propres de la société X. par exemple : les perspectives
de développement, la qualité de gestion, attraits spéculatifs, etc. Ce risque peut être
réduit, voire éliminé, par la diversification.
2) La diversification :

La diversification consiste à réduire le risque à travers la détention de plusieurs actifs dans


plusieurs secteurs d’activité ainsi que des obligations de l’Etat.

Figure 07 : Diagramme de Wagner et Lau

A travers ce graphique, on constate que le risque est réduit lorsque le niveau de la diversification
du portefeuille est élevé et ce jusqu’à un certain niveau incompressible, ce dernier délimite la
frontière entre le risque diversifiable et le risque non diversifiable.

Markowitz (1952) montre que les bénéfices de la diversification dépendent des corrélations :

Corrélation = 1 les actifs sont des substituts (leurs rentabilités


varient dans le même sens, dans des
proportions fixes)
Corrélation = –1 les actifs s'assurent mutuellement (leurs
rentabilités varient en sens inverse, dans des
proportions fixes)
Corrélation = 0 pas de lien entre les rentabilités.

Tableau 05 : les variations des actifs selon les valeurs de la corrélation

61
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

3) Apports de Markowitz :

L'intérêt de la diversification ne repose pas sur l'absence de corrélation entre les rentabilités,
mais sur leur imparfaite corrélation.

« Répartir ses œufs dans des paniers imparfaitement corrélés plutôt que les mettre dans des
paniers parfaitement corrélés positivement ».

La diversification du portefeuille permet de diminuer le « risque », sans nécessairement diminuer


la rentabilité moyenne.

4) Les limites de la diversification :

Ce n’est pas parce qu’on diversifie les sources de rendement que l’on diminue réellement les
risques, l’approche traditionnelle en répartition d’actifs consiste à ajouter des catégories d’actifs
qui sont faiblement corrélées dans le but de réduire le niveau de volatilité. Mais le problème avec
cette approche, expose le gestionnaire, c’est que la corrélation varie dans le temps.

Jagannathan et Wang (1996) intègrent donc ces critiques et se concentrent sur la révision du
caractère mono-périodique du CAPM classique: selon eux raisonner à partir de coefficients (bêta
et prime de risque) constants au cours du temps alors que les investisseurs sont actifs sur
plusieurs périodes peut amener à rejeter à tort le CAPM. Ils l’expliquent à l’aide d’un exemple
simple.41

B. Le modèle d’équilibre :

L’investisseur peut aussi acquérir un actif sans risque de rentabilité certaine et constituer ainsi un
portefeuille mixte comprenant l’actif sans risque et des actifs risqués. On peut représenter
l'introduction de l'actif sans risque dans le portefeuille par une demi-droite tangente à l'hyperbole
formée par la frontière efficiente. L'extrémité gauche de la demi-droite représente un portefeuille
composé uniquement d'actif sans risque. Plus on remonte, plus la proportion en actif sans risque
dans le portefeuille diminue et celle en actifs risqués optimum augmente. Au niveau du point de
tangence, le portefeuille optimal est composé à 100% d'actifs risqués, et au-delà, l'actif sans
risque est cette fois emprunté et le portefeuille possède donc un effet de levier.

41
Annexe 02.

62
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Les investisseurs font donc se constituer des portefeuilles incluant l’actif sans risque et le
portefeuille du marché (M)42. Par conséquence chaque investisseur voulant détenir le portefeuille
M. ainsi se réalise l’équilibre entre l’offre et la demande de chaque titre et l’équilibre général du
marché.

42
C’est un portefeuille comprenant tous les titres cotés dans les proportions de leur capitalisation boursière.

63
CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS

Conclusion chapitre 2 :

Nous avons vu dans ce chapitre les principales méthodes d’évaluation des actions et des
obligations, nous avons aussi introduit la théorie moderne du portefeuille développée par Harry
Markowitz dans les années 1950.

Pour l’évaluation des actions nous avons vu deux approches principales à savoir l’approche
actuarielle qui consiste à actualiser les flux de revenu générés par l’action. Néanmoins elle
nécessite des informations précises comme : le taux de croissance des dividendes, le taux de
distribution des dividendes… etc. la deuxième approche dite économétrique qui repose sur des
hypothèses simplificatrices mais elle reste la méthode la plus usitée et la plus performante pour
donner un prix d’équilibre aux actifs financiers.

Evaluer une obligation revient à trouver ce qu'elle devrait valoir en principe dans les conditions
actuelles du marché, donc son cours potentiel, par une opération mathématique dite
d'actualisation déterminant sa valeur actuelle théorique. Cette méthode permet de déterminer
quelle est la valeur actuelle d’une somme d’argent à recevoir à une date future. Étant donné
qu’une obligation représente une série de cash-flows qui ont lieu à des dates différentes, la
somme des valeurs actualisées de ces derniers correspond à sa valeur en date d’aujourd’hui.

Dans le chapitre suivant on va mettre en pratique les différentes méthodes expliquées


précédemment, déterminer un prix théorique aux actifs financiers cotés à la bourse d’Alger et
faire une comparaison par la suite entre ces prix et ceux affichés dans le but de savoir si ces
actifs sont sous-évalués, surévalués ou juste-évalués et déterminer aussi quelle est la méthode
d’évaluation la plus adéquate au marché boursier Algérien.

64
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Chapitre 03 : évaluation des actifs financiers cotés à la


bourse d’Alger (Cas Pratique)
Dans ce dernier chapitre, nous allons tenter d’appliquer les méthodes d’évaluation des actif
financiers précédemment détaillées dans le deuxième chapitre sur les actions et les obligations
cotés au marché financier algérien, ce dernier compte actuellement cinq actions sur lesquelles
nous appliquerons : les méthodes d’actualisation des flux futurs et nous mettrons en pratique le
MEDAF. Concernant les obligations et pour la raison de la non présence d’aucune obligation sur
le marché boursier algérien nous avons décidé d’évaluer le titre DAHLI à posteriori.

Au cours de la période de notre travail la COSOB a validé l’émission d’un emprunt obligataire
institutionnel de deux (02) milliards de dinars algérien au profit du Maghreb Leasing, à cet effet
on va évaluer également ce titre dont l’émission est prévue à compter du 18 septembre de cette
année.

Mais avant de commencer notre évaluation, nous allons d’abord présenter le marché financier
algérien, son organisation et les différents acteurs et leurs rôles.

Plan du chapitre :

 Présentation du marché financier algérien ;


 Evaluation des obligations : DAHLI et MLA ;
 Evaluation des actions cotées à la bourse d’Alger.

65
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Section 1 : Présentation du marché boursier algérien :

Comme chaque marché boursier, le marché boursier algérien est le lieu où s’échangent les actifs
financiers à moyen et long terme. Ainsi, le marché boursier algérien est un marché :

 Réglementé et surveillé par une autorité de régulation indépendante ;


 Géré par une Société de Gestion de la Bourse des Valeurs;
 Animé par les Intermédiaires en Opérations de Bourse;
 Sécurisé par le Dépositaire Central des titres et par les Teneurs de Comptes-
Conservateurs de titres, qui en assurent respectivement l’étanchéité du système de
règlement-livraison et la garde des titres ;
 Alimenté par les sociétés par actions cherchant un financement par appel public à
l’épargne, les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM)
et par l’Etat pour ses emprunts obligataires.

I. Les intervenants du marché boursier algérien :

A. L’autorité du marché :

1) La Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB)

La COSOB est une autorité de régulation indépendante, jouissant de la personnalité morale et de


l’autonomie financière. Elle a été instituée par le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993,
modifié et complété, relatif à la bourse des valeurs mobilières.

La COSOB a pour mission d’organiser et de surveiller le marché des valeurs mobilières en


veillant notamment :

 A la protection de l’épargne investie en valeurs mobilières ou tout autre produit financier


donnant lieu à appel public à l’épargne ;
 Au bon fonctionnement et à la transparence du marché des valeurs mobilières.
a) Les pouvoirs de la COSOB :
Pour exercer ses missions, la COSOB est dotée des pouvoirs suivants1 :
i. Édicter des règlements et des instructions : La Commission régule le fonctionnement du
marché des valeurs mobilières en édictant des règlements concernant notamment :

1
http://www.cosob.org consulté le 28/07/2017.

66
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 les règles professionnelles applicables aux Intermédiaires en Opérations de Bourse (IOB),


aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) et aux Teneurs
de Comptes – Conservateurs de titres (TCC);
 les obligations d’information par les émetteurs lors d’émission de valeurs mobilières par
appel public à l’épargne, d’admission en bourse ou d’offres publiques ;
 la gestion de portefeuille de valeurs mobilières ;
 les règles de fonctionnement de la Société de Gestion de la Bourse des Valeurs (SGBV)
et du dépositaire central des titres ;
 les règles professionnelles applicables aux Intermédiaires en Opérations de Bourse ;
 les règles relatives à la tenue de compte-conservation des titres ;
 les règles relatives à la gestion du système de règlement-livraison de titres ;
 les conditions de négociation et de compensation des valeurs mobilières inscrites en
bourse.
ii. Octroyer des visas, des agréments et des habilitations : La COSOB veille à la protection
des investisseurs par la délivrance de visas sur les notices d’information établies par tout
organisme qui fait appel public à l’épargne à l’occasion d’une émission de valeurs
mobilières, d’une introduction en bourse ou à l’occasion d’opérations d’offres publiques.

Le visa de la Commission ne comporte pas d’appréciation sur la qualité de l’opération envisagée


par l’émetteur. Il signifie que l’information contenue dans la notice d’information est pertinente,
complète et suffisante pour permettre à l’investisseur de prendre sa décision de souscrire ou
d’acquérir des valeurs mobilières, en connaissance de cause.

iii. Surveiller, contrôler et enquêter : La surveillance du marché a pour objectif principal


d’assurer l’intégrité et la sécurité du marché des valeurs mobilières.

Elle porte sur le contrôle des activités des Intermédiaires en Opérations de Bourse, des Teneurs
de Comptes-Conservateurs de titres, de la Société de Gestion de la Bourse des Valeurs, du
dépositaire central des titres et des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières.
Elle a pour objectifs de s’assurer que :

 les Intermédiaires en Opérations de Bourse respectent les règles visant à protéger le marché
de tout comportement frauduleux ou inéquitable ;
 le marché fonctionne selon les règles garantissant la transparence et la protection de
l’investisseur ;

67
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 l’administration et la gestion des titres sont effectuées conformément aux dispositions légales
et réglementaires les régissant.

Pour exécuter sa mission de surveillance et de contrôle, la Commission, par délibération


particulière, procède à des enquêtes auprès de sociétés ou d’institutions financières concernées
par une opération sur valeurs mobilières.

B. Les entreprises du marché :

1) La société de gestion de la bourse des valeurs :

La Société de Gestion de la Bourse des Valeurs, par abréviation SGBV, sise au 27 Bd Colonel
Amirouche Alger, est une société par actions au capital social de 475 200 000, 00 DA, créée par
le décret législatif n°93-10 du 23 mai 1993 et constituée le 25 mai 1997 ; Elle représente le lieu
d’échange où les actions et les obligations émises par les sociétés par actions et les titres
obligataires émis par l’Etat et les collectivités locales, sont achetés et vendus.

La SGBV constitue un cadre organisé et réglementé au service des IOB (Intermédiaires en


Opérations de Bourse) en tant que professionnels, pour leur permettre d'exercer leurs missions
conformément aux lois et règlements en vigueur.
Depuis sa création, elle s'est attelée à mettre en place les dispositifs opérationnels et techniques
nécessaires aux transactions sur les valeurs mobilières admises en bourse2.

a) Missions de la SGVB :

La SGBV prend en charge les activités suivantes3:

 l’organisation pratique de l’introduction en bourse des valeurs mobilières ;


 l’organisation matérielle des transactions et des séances de bourse ;
 l’enregistrement des négociations des intermédiaires en opérations de bourse ;
 la gestion du système de négociation et de cotation ;
 la publication des informations relatives aux transactions en bourse ;
 l’édition d’un bulletin officiel de la cote sous le contrôle de la commission.

2
http://www.sgbv.dz consulté le 24/07/2017 ;
3
http://www.cosob.org/la-sgbv/ consulté le 24/07/2017.

68
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

2) Le dépositaire central des titres :

Le dépositaire central des titres, dénommé Algérie Clearing, est l’organisme gérant le système
de règlement livraison espèces contre titres résultant des transactions réalisées au niveau de la
bourse d’Alger. Son capital social est ouvert à la SGBV, aux intermédiaires en opérations de
bourse agréés, aux sociétés émettrices, au Trésor public et à la Banque d’Algérie.

Le rôle du Dépositaire Central est institué par la loi 03-04 du 17 Février 2003, le Dépositaire
Central (Algérie Clearing) se chargera désormais des opérations suivantes :

 dénouer les transactions réalisées au niveau de la bourse et de gré à gré ;


 assurer la conservation des titres ;
 assurer les mouvements des titres d’un compte à un autre ;
 administrer les titres pour permettre aux intervenants agréés d’exercer leurs droits y afférents
(paiement des intérêts et des dividendes) ;
 prendre en charge la codification légale des titres4 ;
 publier les informations relatives au marché ;
 dématérialiser les titres des sociétés cotées.

Les sociétés émettrices, l’Etat et les collectivités locales admis aux opérations d’Algérie Clearing
disposent, pour leur émission, d’un compte courant « émission ».

Les teneurs de comptes-conservateurs de titres (TCC) habilités disposent au niveau d’Algérie


Clearing de comptes courants titres qui enregistrent les avoirs en titres dont les titulaires ont
confié la gestion aux TCC.

C. Les professionnels du marché :


1) Les intermédiaires en opérations de bourse :

L’intermédiaire en opérations de bourse désigne tout intermédiaire agrée qui intervient en bourse
pour négocier pour le compte de ses clients, ou pour son propre compte des valeurs mobilières et
autres produits financiers cotés et droits s’y apportant5.

4
La codification est faite selon la norme internationale I.S.I.N (International Securities Identification Number) ;
5
Règlement COSOB n° 15-01 du 15 avril 2015 relatif aux conditions d’agrément, aux obligations et au contrôle des
Intermédiaires en Opérations de Bourse.

69
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

a) Leurs activités :

Les IOB sont des personnes morales agréées par la COSOB pour exercer une ou plusieurs des
activités ci-dessous:

 la négociation pour compte de tiers ;


 la négociation pour propre compte ;
 le conseil en placement de valeurs mobilières ;
 la gestion individuelle de portefeuille en vertu d’un contrat écrit ;
 la gestion de portefeuille d’OPCVM ;
 le placement de valeurs mobilières et de produits financiers ;
 la garantie de bonne fin et la prise ferme d’émission de titres ;
 la conservation et l’administration de valeurs mobilières (tenue de comptes titres) ;
 le conseil aux entreprises en matière de structure de capital, de fusion et de rachat
d’entreprises.

L’intermédiation en bourse ne peut être exercée que par les sociétés commerciales créées
principalement à cet effet, les banques et les établissements financiers.

Les IOB présents sur le marché financier algérien sont :

 Les banques publiques : BNA, BEA, CPA, BADR, CNEP-Banque, BDL ;


 Les banques privées : BNP Paribas El Djazair, SGA ;
 Une société par action : Tell Markets.

2) Les teneurs de comptes-conservateurs de titres (TCC) :

La tenue de compte-conservation de titres consiste à inscrire en compte les titres au nom de leurs
titulaires et à conserver les avoirs correspondants, selon des modalités propres à chaque émission
de titres.

Les entités autorisées ou pouvant être habilitées par la COSOB sont :

 Les banques et les établissements financiers ;


 Les intermédiaires en opérations de bourse ;
 Les sociétés émettrices pour les titres qu’elles émettent et qu’elles gèrent directement, et ;

70
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 Les institutions autorisées à effectuer des opérations de banques prévues par les dispositions
législatives et réglementaires qui les régissent.

a) Leurs activités :

Les activités des TCC consistent à :

 Assurer la garde et l’administration des titres qui leur sont confiés au nom de leurs titulaires ;
 Exécuter les instructions reçues (nantissement, mutation, transfert…) ;
 Effectuer les opérations sur titres (paiement de dividendes, intérêts, virement de droits…);
 Informer les titulaires sur les opérations affectant leurs titres.

3) Les promoteurs en bourse :

Un promoteur en bourse peut être soit un IOB, soit une société de conseil financier inscrite
auprès de la COSOB dont la mission est d’accompagner toute société qui envisage de
s’introduire sur le marché PME de la bourse d’Alger6.

a) Les activités de promoteur en bourse : l’activité du promoteur en bourse peut être


exercée par :

 une banque ou un établissement financier ;


 un intermédiaire en opérations de bourse ;
 une société spécialisée en ingénierie financière ou en conseil juridique.

b) Son rôle

Le promoteur en bourse intervient en amont et en aval de l’admission de la société à la cote :

i. Avant l’introduction en bourse :

 Prépare l’introduction sur le marché PME ;


 Effectue les diligences nécessaires ;
 Conseille la société qui veut s’introduire en bourse et l’aide à préparer son dossier ;
 il appose sa signature sur la notice d’information en attestant avoir effectué les due
diligences.

6
http://www.cosob.org consulté le 24/07/2017.

71
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

ii. Après l’introduction en bourse :

 Contrôle en permanence que la société cotée sur le marché PME remplit ses obligations
d’informations périodiques ;
 Rappelle à la société ses obligations d’informations, lui fournit le conseil nécessaire pour
remédier au manquement et il en informe la COSOB.

c) Les évaluateurs reconnus par la COSOB :

Pour être reconnue par la commission, l’évaluation d’une société dont les titres font l’objet d’une
demande d’admission en bourse doit être effectué par un expert répondant aux conditions
suivantes :

 statut de personne morale ;


 diplômes dans le domaine reconnus par la commission ;
 références professionnelles : avoir réalisé des opérations d’évaluation d’entreprises.

Les sociétés reconnues par la COSOB en qualité d’évaluateurs des sociétés dont les titres font
l’objet d’une demande d’admission en bourse:

 HUMILIS FINANCE;
 Ernst&Young Advisory Algérie;
 Centre des techniques de l’information et de la communication (CETIC) ;
 KPMG Algérie SPA ;
 Grant Thornton Algérie SPA ;
 Centre d’ingénierie et d’expertise financière (CIEF).
II. L’organisation de la bourse d’Alger :

La cote officielle de la bourse des valeurs mobilières comporte un marché de titres de capital et
un marché de titres de créance.

A. Le marché des titres de capital : ce marché est composé de :


1) Marché principal :

Destiné aux grandes entreprises. Il réunit actuellement cinq (05) sociétés qui sont cotées sur ce
marché à savoir :

72
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 le Groupe SAIDAL : activant dans le secteur pharmaceutique, il a été officiellement en


septembre 1999 ;
 EGH El AURASSI : activant dans le secteur du tourisme, il a été admis à la cote
officielle le 14 février 2000;
 ALLIANCE ASSURANCES : activant dans le secteur des assurances, l’action
ALLIANCE a été cotée à la bourse d’Alger pour la première fois le 07 mars 2011;
 NCA-ROUIBA : activant dans le secteur agroalimentaire, l’action ROUIBA a été mise en
vente dans le marché primaire le 03 juin 2013 (Actions) ;
 BIOPHARM : activant dans le secteur pharmaceutique, c’est la dernière société
algérienne à s’introduire en bourse.
a) Les conditions d’accès :
 Une forme juridique de société par action ;
 Un capital libéré mini de 500 millions DA ;
 Les trois derniers états financiers certifiés et publiés ;
 Le dernier exercice bénéficiaire ;
 Un capital minimum à diffuser de 20% ;
 Disposer d’une structure d’audit interne ;
 S’engager à s’informer le marché de tous les éléments susceptibles d’avoir un impact sur
la valeur de l’entreprise.
2) Marché des petites et moyennes entreprises ou PME :

Il est réservé aux petites et moyennes entreprises, il a été créé en 2012 par le règlement de la
COSOB n012-01 du 12 janvier 2012 modifiant et complétant le règlement n097-03 du 18
novembre 1997 relatif au règlement général de la bourse des valeurs mobilières.7

Ce marché peut offrir aux PME en démarrage une alternative pour accéder aux capitaux. C’est
une excellente occasion de croissance pour les petites et moyennes entreprises algériennes, tout
en procurant aux investisseurs un marché bien règlementé pour leurs placements.

a) Les conditions d’accès :

Pour accéder à ce marché il faut remplir des conditions plus ou moins rigoureuses par rapport au
marché officiel, ces conditions sont les suivantes :

 Une forme juridique de société par action ;

7
http://www.sgbv.dz consulter le 12/08/2017.

73
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 Les deux derniers états financiers certifiés et publiés ;


 Les conditions de capital minimum et de résultats bénéficiaire ne sont pas exigés pour
ce compartiment ;
 Disposer d’une structure d’audit interne ;
 Un capital minimum à diffuser de 10% ;
 Designer un promoteur en bourse pour 5 ans ;
 S’engager à s’informer le marché de tous les éléments susceptibles d’avoir un impact
sur la valeur de l’entreprise.
B. Le marché des titres de créance : il est composé d’un :
1) Marché des obligations :

C’est le marché sur lequel se négocie les titres de créance émis par les sociétés par action, les
organismes publics et par l’Etat. Ce marché ne comporte actuellement aucune obligation, la
dernière obligation cotée à la bourse d’Alger c’est celle de DAHLI intégralement remboursée en
2016.

Le 07 juin de l‘année en cours, la COSOB a validé l’émission d’un emprunt obligataire par
Maghreb Leasing Algérie qui compte lever deux (02) milliards de dinars algérien. En onze ans
d’existence sur le marché national MLA lance son deuxième emprunt obligataire à souscrire à
compter du 18 septembre en cours.

2) Marché bloc pour les obligations assimilables du trésor :

Il est réservé aux obligations assimilables émises par le trésor public algérien. Il a été créé en
2008 et compte actuellement vingt et cinq (25) lignes cotées englobant près de quatre cent
milliard de dinar (400.000.000.000 DA).

Les obligations assimilables du trésor présentent des maturités de 7, 10 et 15 ans, elles sont
négociées par l’entremise des intermédiaires en opérations de bourse et les compagnes
d’assurance ayant le statut de spécialiste en valeurs du trésor à concurrence de cinq séances par
semaine.

La cote officielle de la bourse des valeurs mobilières peut être schématisée comme suit :8

8
http://www.sgbv.dz consulter le 12/08/2017.

74
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Figure 08 : Organisation de la cote officielle de la bourse d’Alger

Section 2 : Evaluation des obligations (DAHLI et MLA):

I. L’évaluation de l’obligation DAHLI (Daewoo Algérie Hôtellerie Loisirs


Et Immobiliers) :
A. Présentation de l’entreprise

L’entreprise SPA DAHLI est une société par actions qui a été créée le 9 octobre 1996 suite à
une modification statutaire de la Société d’Economie Mixte SAHLI.

La SPA DAHLI exerce son activité dans le secteur de l’immobilier d’affaires. Elle intervient
dans le secteur touristique, particulièrement dans l’hôtellerie et également dans les prestations de
services telles que la location d’espaces à usage de bureau.

L’Assemblée Générale de la SPA DAHLI, réunie en séance extraordinaire le 10 avril 2008,


autorise, dans sa première résolution, le lancement d’un emprunt obligataire auprès du grand
public d’un montant de 20 Milliards de Dinars Algériens en vue de financer son programme de
développement dans le cadre de son objet social et donne mandat à son Conseil d’Administration
à l’effet de mettre en œuvre cette autorisation.

Le Conseil d’Administration réuni le 05 Novembre 2008 décide que le montant de l’emprunt


obligataire initialement fixé à 20 Milliards de Dinars Algériens soit ramené à 8,3 Milliards de
Dinars Algériens et sera lancé dans le cadre d’une opération Grand public, en vue de financer la
réalisation d’une partie du projet « ALGER MEDINA ».

75
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

B. Les caractéristiques de l’emprunt : le tableau suivant démontre les caractéristiques de


l’emprunt obligataire qui a été émis par l’entreprise DAHLI :

Forme juridique dématérialisés au porteur identifiable

Valeur nominale 10 000 DA

Durée de souscription du 11 janvier au 26 février 2009

Prix d’émission 100% de la valeur nominale

Taux d’intérêt annuel progressif 4,00%; 4,25%; 4,75%, 5,25%; 5,75%;

6,25 %; et 6,75%.

Paiement des intérêts : le 11 janvier de chaque année

Remboursement : In fine

Durée de l’emprunt sept (07) ans

Tableau 06 : les caractéristiques de l’emprunt obligataire émit par l’entreprise DAHLI

C. Evolution du titre DAHLI durant sa durée de vie :

Graphe 01 : tendance du cours de l’obligation DAHLI

Le cours de l’obligation DAHLI a stagné à la valeur d’émission qui est de 100% jusqu’à la fin
aout 2010 où le cours a chuté considérablement, il a atteint son minimum à la fin de l’année 2011

76
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

à une valeur de 95% de la valeur nominale malgré cette obligation a repris mais cette reprise n’a
duré que des jours. 5 trimestres avant l’échéance le titre DAHLI a repris sa valeur d’émission et
il s’est stabilisé dans cette valeur jusqu’à son échéance et cela peut être expliqué par le taux de
coupon progressif qui dépasse les 6% les deux (02) dernières années.

D. Calcul des indicateurs liés à la mesure du risque de taux d'intérêt :


1) La duration :

Rappelons que La duration correspond à la durée de vie moyenne pondérée des flux obligataires
et elle est calculée par l’application de la formule suivante :

𝑡 ∗ 𝐹𝑡
∑𝑛𝑡=1
(1 + 𝑖 )
𝐷=
𝐹𝑡
∑𝑛𝑡=1
(1 + 𝑖)𝑡

Pour calculer la duration de l’obligation DAHLI on a procédé aux étapes qui sont développées
dans le tableau suivant :

T taux de Flux de Flux de trésorerie Flux de trésorerie


Années coupon trésorerie actualisés actualisés pondérés
2010 1 4,00% 400 386,47343 386,47343
2011 2 4,25% 425 396,7420477 793,4840953
2012 3 4,75% 475 428,4227852 1285,268356
2013 4 5,25% 525 457,5071695 1830,028678
2014 5 5,75% 575 484,1345709 2420,672855
2015 6 6,25% 625 508,4379027 3050,627416
2016 7 6,75% 10675 8390,453505 58733,17454
Somme 11052,17141 68499,72937
Tableau 07 : calcul de la duration de l’obligation DAHLI au jour de l’émission (Unité : DA)

68499.72
𝐷𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝐷𝐴𝐻𝐿𝐼 =
11052.17

𝑫𝒖𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝑫𝑨𝑯𝑳𝑰 = 𝟔, 𝟏𝟗

La duration de l’obligation DAHLI est relativement longue elle égale à 6 ans et 2 mois, c’est-à-
dire un investisseur ayant acheté l’obligation lors de l’émission doit attendre 6 ans et 2 mois sur

77
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

les 7 ans pour récupérer sa créance (elle est très proche de la maturité qui est de 7 ans) ce qui
rend l’obligation DAHLI plus sensible aux variations des taux.

2) La sensibilité :

Cet indicateur mesure l’effet de l’augmentation du taux de marché de 1% sur le cours de


l’obligation. Elle se calcule ainsi :

−𝐷(Δ𝑖)
𝑆𝑒𝑛𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é =
(1 + 𝑖)

−6.16(1%)
𝑠𝑒𝑛𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é𝐷𝑎ℎ𝑙𝑖 =
(1.035)

𝑺𝒆𝒏𝒔𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é = −𝟓. 𝟗𝟖%

Donc pour une augmentation du taux de marché de 1%, le cours de l’obligation DAHLI baisse
de 5.98% soit 598 DA.

3) La convexité : rappelons que la formule de calcul de la convexité est la suivante :

𝛿²𝑃 1 (𝑡 + 𝑡 2 ) ∗ 𝐹𝑡
∗ ∑𝑛𝑡=1
(1 + 𝑖)² (1 + 𝑖)𝑡
𝐶𝑂𝑁𝑉 = 𝛿²𝑖 =
𝑃 𝑃

Afin d’obtenir la convexité du titre DAHLI on a procédé à plusieurs étapes qui sont résumées
dans le tableau suivant :

Années T taux de Flux de Flux de trésorerie (t+t²)Fa


coupon trésorerie actualisés
2010 1 4,00% 400 386,47343 721,5541645
2011 2 4,25% 425 396,7420477 2222,177681
2012 3 4,75% 475 428,4227852 4799,247051
2013 4 5,25% 525 457,5071695 8541,756765
2014 5 5,75% 575 484,1345709 13558,34407
2015 6 6,25% 625 508,4379027 19934,55335
2016 7 6,75% 10675 8390,453505 438624,3752
Somme 11052,17141 488402,0083
Tableau 08 : récapitulatif des calculs de la convexitéDAHLI au jour de l’émission (Unité DA)

78
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

488402,008
𝐶𝑂𝑁𝑉 =
11052.17

𝑪𝑶𝑵𝑽 = 𝟒𝟒, 𝟏𝟗

Le titre DAHLI enregistre une convexité de 44.19 et amène à dire que le cours de cette
obligation réagit lentement aux lentement aux hausses du taux de marché et rapidement aux
baisses des taux.

Si on tient compte à la fois de la duration et de la convexité, la variation relative du cours de


l’obligation provoquée par une hausse du taux de marché de 1% peut être calculée comme suit :

Δ𝑃
= −𝐷𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗ (Δ𝑖) + 0.5 ∗ 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑥𝑖𝑡é ∗ (Δ𝑖)²
𝑃

Δ𝑃
= −6.19 ∗ (1%) + 0.5 ∗ 44.19 ∗ (1%)²
𝑃
∆𝑷
= −𝟓, 𝟗𝟕%
𝑷

Si le taux de marché augmente de 1% le cours de l’obligation DAHLI baisse de 5.97%. La


variation incluant la duration et la convexité est très proche de la variation trouvée on calculant
la sensibilité.

E. Calcul du prix de l’obligation DAHLI :

Pour calculer le prix théorique de l’obligation DAHLI on a opté pour la méthode des flux
actualisés, donc la valeur de l’obligation est reflétée par les flux qu’elle génère plus le montant
de la créance.

Il convient tout d’abord de calculer le flux qui reste, car un investisseur qui a acheté l’obligation
le 12/01/2015 compte recevoir un seul coupon du 11/01/2016.

𝑐𝑜𝑢𝑝𝑜𝑛 = 10000 ∗ 0.0675

𝑪𝒐𝒖𝒑𝒐𝒏 = 𝟔𝟕𝟓 𝑫𝑨

Donc l’investisseur va recevoir à la date d’échéance de ce titre le coupon qui est de 675 DA et le
montant de la créance qui est de 10.000 DA, donc pour calculer le prix de cette obligation à la
date du 12/01/2015 il suffit d’actualiser les flux futurs de cette obligation par le taux des OAT à
10 ans et sur une période d’une année.

79
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

675 10000
𝑃0 = +
1.035 1.035

𝑷𝟎 = 𝟏𝟎𝟑𝟏𝟒 𝑫𝑨

Or, le prix auquel l’obligation est transigée au 23 juillet 2014 est de 100% autrement dit :

L’obligation DAHLI étais cotée le 12/01/2015 à 100% donc le prix de l’obligation va être
calculé comme suit :

𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑙𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗ 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑙𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 10000 ∗ 100%

𝑳𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒐𝒃𝒍𝒊𝒈𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝟏𝟎 𝟎𝟎𝟎𝑫𝑨

La méthode des flux de trésorerie actualisés, nous a donné une valeur supérieure au cours auquel
est transigée l’obligation DAHLI à la date du 12/01/2015, donc on peut conclure que ce titre était
sous-évalué d’une valeur de 314 DA soit un pourcentage de 3%.

II. L’évaluation de l’obligation MLA (Maghreb Leasing Algérie) :


A. Présentation de l’entreprise :

Etabli en 2006, Maghreb Leasing Algérie (MLA) a été créée à l'initiative de TUNISIE
LEASING (Tunisie) avec le concours de son actionnaire de référence le GROUPE AMEN.

MLA est une société par actions de droit Algérien constituée juridiquement le 15 janvier
2006. Son capital social s’élève depuis décembre 2009 à 3.500.000.000 DA divisé en 3.500.000
actions de 1.000 DA chacune entièrement souscrites et libérées.

La société a pour objet, le financement des opérations de leasing portant sur des biens
mobiliers à usage industriel et professionnel (matériel de transport, machines-outils, matériel de
travaux publics & bâtiments…etc).

Ainsi que les biens immobiliers à usage professionnel et toutes autres opérations se
rattachant directement ou indirectement à son objet principal.

B. Les caractéristiques de l’emprunt : le tableau suivant résume les caractéristiques


disponibles pour l’emprunt obligataire qui va être lancé par Maghreb Leasing Algérie :

80
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Forme juridique dématérialisés au porteur identifiable

Valeur nominale 10 000 DA

Taux d’intérêt annuel progressif 4,00% ; 4,50% ; 5,00% ; 5,75% ; et 6,50 %.

Remboursement : Amortissement linéaire

Durée de l’emprunt cinq (05) années

Montant de l’encours 2 000 000 000 DA

Tableau 09: les caractéristiques de l’emprunt obligataire MLA

C. Calcul des indicateurs liés à la mesure du risque de taux d'intérêt :


1) La duration : Pour calculer la duration de l’obligation MLA on a procédé aux étapes qui
sont développées dans le tableau suivant :

Années T taux de Encours Flux de Flux de Flux de trésorerie


coupon trésorerie trésorerie actualisés pondérés
actualisés
2018 1 4,00% 10000 2400 2318,84058 2318,84058
2019 2 4,50% 8000 2360 2203,085253 4406,170506
2020 3 5,00% 6000 2300 2074,468223 6223,404669
2021 4 5,75% 4000 2230 1943,316168 7773,264671
2022 5 6,50% 2000 2130 1793,402845 8967,014227
Somme 10333,11307 29688,69465
Tableau 10: calcul de la duration de l’obligation MLA au jour de l’émission

29688,69
𝐷𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑀𝐿𝐴 =
10333,11

𝑫𝒖𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝑴𝑳𝑨 = 𝟐, 𝟖𝟕

La duration de l’obligation MLA égale à 2 ans et 10 mois, c’est-à-dire un investisseur ayant


acheté l’obligation lors de l’émission doit attendre 2 ans et 10 mois sur les 5 ans pour récupérer
sa créance (elle est proche de la moitié de la maturité qui est de 5 ans). Cette duration est

81
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

relativement courte grâce au mode d’amortissement linéaire ce qui rend l’obligation MLA moins
sensible aux variations des taux.

2) La sensibilité :

−𝐷(Δ𝑖)
𝑆𝑒𝑛𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é =
(1 + 𝑖)

−2,87(1%)
𝑠𝑒𝑛𝑠𝑖𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é𝑀𝐿𝐴 =
(1.035)

𝑺𝒆𝒏𝒔𝒊𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕é𝑴𝑳𝑨 = −𝟐, 𝟗𝟕%

Donc pour une augmentation du taux de marché de 1%, le cours de l’obligation MLA baisse de
2,97% soit 297 DA.

3) La convexité :

𝛿²𝑃 1 (𝑡 + 𝑡 2 ) ∗ 𝐹𝑡
∗ ∑𝑛𝑡=1
(1 + 𝑖)² (1 + 𝑖)𝑡
𝐶𝑂𝑁𝑉 = 𝛿²𝑖 =
𝑃 𝑃

Afin d’obtenir la convexité du titre MLA on a procédé à plusieurs étapes qui sont résumées dans
le tableau suivant :

Années T taux de Encours Flux de Flux de (t+t²)Fa


coupon trésorerie trésorerie
actualisés
2018 1 4,00% 10000 2400 2318,84058 4800
2019 2 4,50% 8000 2360 2203,085253 13681,15942
2020 3 5,00% 6000 2300 2074,468223 25764,89533
2021 4 5,75% 4000 2230 1943,316168 40226,64467
2022 5 6,50% 2000 2130 1793,402845 55685,15835
Somme 10333,11307 140157,8578
Tableau 11: récapitulatif des calculs de la convexité de l’obligation MLA au jour de
l’émission (Unité : DA)

82
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

140157,85
𝐶𝑂𝑁𝑉 =
10333,11

𝑪𝑶𝑵𝑽𝑴𝑳𝑨 = 𝟏𝟑, 𝟓𝟔

Si on tient compte à la fois de la duration et de la convexité, la variation relative du cours de


l’obligation provoquée par une hausse du taux de marché de 1% peut être calculée comme suit :

Δ𝑃
= −𝐷𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗ (Δ𝑖) + 0.5 ∗ 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑥𝑖𝑡é ∗ (Δ𝑖)²
𝑃

Δ𝑃
= −2,87 ∗ (1%) + 0.5 ∗ 13,56 ∗ (1%)²
𝑃

∆𝑷
= −𝟐, 𝟖𝟎%
𝑷
Si le taux de marché augmente de 1% le cours de l’obligation MLA baisse de 2,80%. La
variation incluant la duration et la convexité est proche de la variation trouvée on calculant la
sensibilité.

D. Le calcul du prix de l’obligation MLA :

Pour calculer le prix théorique de l’obligation MLA la méthode des flux actualisés sera utilisée,
donc la valeur de l’obligation est reflétée par les flux qu’elle génère plus le montant d’emprunt.

L’obligation MLA étant n’est pas encore émise sur la Bourse d’Alger, elle génère les flux futurs
suivants :

taux de
Année Capital Intérêt Ft9 Fta10
coupon
2018 4,00% 2000 400 2400 2318,84058
2019 4,50% 2000 360 2360 2203,085253
2020 5,00% 2000 300 2300 2074,468223
2021 5,75% 2000 230 2230 1943,316168
2022 6,50% 2000 130 2130 1793,402845
Somme 10333,11307
Tableau 12: les flux de trésoreries générés par la détention de l’obligation MLA (Unité DA)

9
Ft : flux de trésorerie
10
Fta : flux de trésorerie actualisés

83
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Donc un investisseur ayant acheté l’obligation MLA reçoit chaque année une part de sa créance
(20%) et le montant des intérêts. L’équation suivante permet d’actualiser les flux générés par la
détention de cette obligation et donc de déterminer la valeur théorique de l’obligation MLA :

2400 2360 2300 2230 2130


𝑃0 = + 2
+ 3
+ 4
+
1.035 (1.035) (1.035) (1.035) (1.035)5

𝑷𝟎 = 𝟏𝟎𝟑𝟑𝟑, 𝟏𝟏

Or, l’obligation MLA va être souscrite à 120% de la valeur nominale, donc :

𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑙𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ∗ 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑜𝑏𝑙𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 10000 ∗ 120%

𝑳𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒐𝒃𝒍𝒊𝒈𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝟏𝟐 𝟎𝟎𝟎 𝑫𝑨

La méthode des flux de trésorerie actualisés a donné une valeur inférieure au prix de souscription
de l’obligation MLA lors de son introduction au marché financier algérien, donc on peut
conclure que ce titre a été surévalué de 16% soit d’une valeur de 1667 DA.

Section 2 : Evaluation des actions cotées à la bourse d’Alger :

Dans le deuxième chapitre de la partie théorique nous avons vu plusieurs méthodes d’évaluations
des actions, ces méthodes sont :

1) Le modèle d’évaluation des actifs financiers ;


2) Le modèle de GORDON & SHAPIRO ;
3) Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie disponibles.
I. Le Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers :

Dans cette étape on va appliquer cette méthode aux données historiques disponibles dans le site
web de la bourse d’Alger pour :

 Calculer les rendements exigés par les actionnaires ;


 Déterminer si les actions, présentes à la bourse d’Alger, sont juste évaluées ou non.

84
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Avant de se faire, on va procéder à une brève analyse descriptive des actions cotées à la bourse
d’Alger.

A. Présentation des entreprises et de leurs actions :

Avant d’évaluer les actions présentes sur le marché boursier algérien il convient de présenter ces
actions qui sont au nombre de cinq aujourd’hui à savoir :

1) Le groupe SAIDAL :

SAIDAL est une Société par actions qu’a été créée en avril 1982 à la suite de la restructuration
de la Pharmacie Centrale Algérienne et a bénéficié. En 1989 et suite à la mise en œuvre des
réformes économiques, SAIDAL devint une entreprise publique économique dotée de
l’autonomie de gestion.

Elle est dotée d’un capital de 2 500 000 000 dinars algériens détenu à hauteur de 80 % par l’Etat
et les 20 % restants ont été cédés en 1999 par le biais de la Bourse à des investisseurs
institutionnels et à des personnes physiques.

Organisé en Groupe industriel, SAIDAL a pour mission de développer, de produire et de


commercialiser des produits pharmaceutiques à usage humain. Le Groupe SAIDAL a pour
objectif stratégique de consolider sa position de leader dans la production de médicaments
génériques et de contribuer, ce faisant, à la concrétisation de la politique nationale du
médicament mise en œuvre par les pouvoirs publics.11
a) Caractéristiques de l’offre publique de vente de l’action SAIDAL :
 Capital Social : 2.500.000.000DA soit 10.000.000 actions d'une valeur nominale de
250DA;
 Quantité Offerte : 2.000.000 actions soit 20% du Capital Social ;
 Prix de l’Offre : 800 DA ;
 Période de l’Offre : du 15 Février 1999 au 15 Mars 1999.

11
https://www.saidalgroup.dz/index.php/notre-groupe/qui-sommes-nous consulté le 29/07/2017.

85
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

b) Evolution du cours de l’action SAIDAL :

Graphique : tendance du cours SAIDAL

L’analyse du cours du titre SAIDAL nous permet de constater que ce dernier a connu diverses
évolutions, en effet, il a notamment été caractérisé par une chute des cours entre 2004 et 2005
où il a atteint le minimum (345 DZD par action), avant de remonter durant les exercices
de 2009 à 2012 où le prix est passé de 380 à 725 DZD. Cependant, le titre a connu une
baisse tendancielle entre le premier trimestre de 2012 au début du premier trimestre de
2014, après cette baisse le cours de l’action SAIDAL est en progression jusqu’à nos jours pour
terminer la période d’étude à une valeur de 665 DA par action (ce prix est inférieur de 20% du
prix de sa première cotation en 1999 qui était de 825 DA.

2) EGH EL AURASSI :

Hôtel classé cinq (5) étoiles, EL-Aurassi a été inauguré et mis en exploitation le 2 mai 1975.
Suite au changement de cap économique qu’entrepris le pays durant les années 90, l'hôtel change
de statut juridique le 12 février 1991 passant d’une Entreprise Publique Economique (EPE) à
une Société Par Actions et sa dénomination sociale devient alors SPA EGH El AURASSI.

En juin 1999, la SPA EGH EL AURASSI procède à l’ouverture de son capital par offre publique
de vente. Elle est cotée pour la première fois sur le marché officiel le 14 février 2000.12

a) Caractéristiques de l’offre publique de vente :


 Capital social : le montant du capital social est fixé à 1.500.000.000 DA réparti en
6.000.000 d’actions de valeur nominale de 250 DA ;

12
La notice d’information d’EGH EL AURASSI.

86
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 Quantité offerte : 1.200.000 actions soit 20% du capital social ;


 Prix de l’offre : 400 DA ;
 Période de l’offre : du 15 juin 1999 au 15 juillet 1999.
b) Evolution du cours de l’action EGH EL AURASSI :

Graphique 03: tendance du cours de l’action EGH EL AURASSI

Le titre AURASSI a subi une baisse continue dès son introduction et qui a duré près de 3 ans, ce
titre attient son minimum (210 DA par action) vers le début de l’année 2003 et se stabilisa autour
de cette valeur 3 ans de plus. Après 2006 le cours du titre AURASSI a connu une tendance
haussière jusqu’au 1er trimestre de 2012 pour diminuer à cause de la fermeture de l’hôtel El
AURASSI en janvier 2011 pour rénovation et la non-distribution de dividendes durant les
deux exercices de 2011 et de 2012. Après une stagnation du cours à une valeur de 340 DA par
action durant la période d’octobre 2012 à mai 2013, puis le titre a enclenché une période de
reprise pour terminer la période de notre étude à une valeur de 520 DA soit 30% de plus-value
par rapport à la valeur d’émission.

3) ALLIANCE ASSURANCE :

Alliance Assurances est une compagnie d’assurance toutes branches, créée en juillet 2005 dans
le cadre de l’ordonnance 95–07 du 25 janvier 1995 du Ministère des Finances, consacrant
l’ouverture du marché des assurances. Elle a débuté son activité en 2006 suite à l’obtention de
l’agrément n°122/05 en date du 30 juillet 2005, pour la pratique de l’ensemble des opérations
d’assurance et de réassurance.13

13
Notice d’information d’alliance assurance.

87
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

La compagnie a bâti sa stratégie de croissance et de développement interne, sur divers axes,


dont: ressources humaines et formation, communication, Innovation dans les produits…etc.

a) Caractéristiques de l’offre publique de vente :


 capital Social : 2.205.714.180 DA divisé en 5.804.511 actions d'une valeur nominale
de 380 DA ;
 Quantité Offerte : 1.804.511 actions soit 31% du Capital Social ;
 Prix d’émission : 830 DA ;
 période de souscription : du 2 novembre 2010 au 1er décembre 2010.

b) Evolution du cours de l’action ALLIANCE :

Graphique 04: la tendance ALLIANCE ASURANCE

Le titre ALLIANCE ASSURANCES garda dès son admission à la cote officielle le même prix
de 830 DZD et cela durant toute l’année de 2011, ce prix baissa de peu au cours du 1er trimestre
de 2012 et se stabilisa autour de 825 DZD jusqu’au 4ème trimestre de 2013 où le cours baissa
subitement à 745 DZD et continua dès lors de baisser et se confirma à 605 DZD jusqu’à la
dernière séance de notre étude.

La baisse subite du cours peut être expliquée par la politique de distribution de dividendes
qu’a entrepris ALLIANCE ASSURANCES: depuis son introduction en 2011, ALLIANCE
ASSURANCES ne distribua qu’une seule fois un dividende celui de l’exercice de 2010. Durant
les deux exercices de 2011 et 2012 elle n’en distribua aucun.

88
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

4) NCA-ROUIBA :

NCA-Rouiba est une société privée de droit algérien qui a été créée en 1966 sous la forme
juridique de Société A Responsabilité Limitée. Elle a été transformée en Société Par Actions au
mois de mars 2003.La durée de vie de la société, initialement limitée à 50 ans, a été étendue à 99
ans par l’Assemblée Générale Extraordinaire qui s’est réunie le 5 février 2006.

a) Caractéristiques de l’offre publique de vente :


 capital Social : Le capital social de la société s’élève à 849.195.000 dinars algériens,
réparti en 8.491.950 actions ordinaires de 100 DA chacune ;
 Quantité Offerte : 1.804.511 actions soit 31% du Capital Social ;
 Prix d’émission : 400 DA ;
 période de souscription : du 07 avril 2013 au 25 avril 2013 ;
b) Evolution du cours de l’action NCA-ROUIBA :

Graphique 05: la tendance du cours NCA-ROUIBA

Dès son introduction le cours de l’action NCA-ROUIBA était stable pendant la première année,
ce cours a connu une diminution successive après cette année pour atteindre son cours historique
minimal en avril 2016 soit 300DA par action. La distribution des dividendes de l’année 2015 en
juin 2016 a fait augmenter le cours de cette action pour réaliser un gain en capital de 32% en
une semaine. Après la distribution des dividendes l’action SAIDAL a commencé à baisser pour
atteindre les 325 DA par action et se stabilise à cette valeur jusqu’à la fin de notre période
d’étude.

89
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

5) BIOPHARM :

BIOPHARM est un groupe industriel et commercial qui a investi dans le secteur


pharmaceutique au début des années 1990 à la faveur de l’ouverture de ce secteur à
l’investissement privé. Aujourd’hui BIOPHARM contrôle cinq (5) filiales. Outre l’activité
industrielle développée par la société mère, BIOPHARM SPA, le groupe développe des
activités d’importation et de distribution de gros (BIOPHARM DISTRIBUTION SPA), de
répartition aux officines (BIOPURE SPA), de logistique pour l’industrie pharmaceutique
(BIOPHARM LOGISTIC) et de promotion et d’information médicale (HHI: Human Health
Information). Le groupe BIOPHARM contrôle également une société, PROFAM qui est
inactive. Toutes les filiales sont contrôlées à près de 100%.

BIOPHARM est un groupe présent dans les différents métiers de l’industrie pharmaceutique
comprenant le développement, la production, la distribution en gros la répartition aux officines,
l’information médicale et les services logistiques.

a) Caractéristiques de l’offre publique de vente :


 capital Social : 5 104 375 000DA divisé en 25 521 875 actions d'une valeur nominale
de 200 DA ;
 Quantité Offerte : 5 104 375 actions soit 20% du Capital Social ;
 Prix d’émission : 1225 DA ;
 période de souscription : du 13 mars 2016 au 23 mars 2016.
b) Evolution du cours de l’action BIOPHARM :

Graphique 06: la tendance du cours BIOPHARM

L’action BIOPHARM a connu une augmentation de 20% après quelques jours de son
introduction au marché financier algérien, elle a atteint un prix maximum de 1470 DA par action.

90
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

BIOPHARM a distribué le plus des dividendes par comparaison avec les autres sociétés cotées
soit 55 DA par action détenue, ce qui explique cette augmentation. Après cette distribution le
cours a commencé de baisser pour revenir à sa valeur initiale durant la fin de l’exercice 2016. Ce
cours a connu une légère fluctuation durant le deuxième trimestre de 2017 ce qui a fait baisser le
prix de l’action BIOPHARM pour atteindre 1160 DA par action en juillet 2017.

6) L’indice boursier :

Un indice boursier représente l’évolution de la valeur d’un échantillon de titres cotés. Il reflète la
valeur d’un portefeuille de N titres ; il est donc caractérisé par ces N titres et par son mode de
calcul. Ces deux caractéristiques associées à une date de référence (période de base) déterminant
l’indice, à tout instant.14

1) Le rôle d’un indice est :


 Mesurer la performance d’un marché ;
 Déterminer la tendance générale du marché ;
 Servir d’étalon pour apprécier les performances d’investisseurs ou de gestionnaires
d’actifs et d’instruments de gestion pour ces derniers.

Les indices sont pondérés par les capitalisations boursières sont définis comme des portefeuilles
dont les poids sont proportionnels aux capitalisations boursières des composants.

Au niveau de la bourse d’Alger, l’indice boursier est appelé DZAIRINDEX et il est calculé par
la formule suivante :

∑𝑛𝑖=1 𝐶𝑖𝑡 𝑄𝑖𝑡


𝐼𝑡 = × 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 (1000)
∑𝑛𝑖=1 𝐶𝑖0 𝑄𝑖0

Avec :

 It : l’indice boursier à l’instant « t » ;


 Cit: Le cours du titre « i » à l’instant « t » ;
 Qit: la quantité flottante du titre « i » à l’instant « t » ;
 Ci0: le cours du titre « i » à la date de calcul de base ;
 Qi0: la quantité flottante du titre « i » à la date de calcul de base ;
 n: le nombre de titres coté s en bourse.

14
L’évolution du cours et de rendement du DZAIRINDEX en annexe 5.

91
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

B. Les outils de gestion de risque :


1) Le rendement moyen et le risque : le tableau suivant fait apparaitre les résultats de calcul
du rendement moyen et du risque des actions cotées à la bourse d’Alger et de l’indice
boursier :

Action ALLIANCE EGH EL BIOPHARM NCA- SAIDAL DZAIRINDEX


AURASSI ROUIBA
Rendement -0,103% 0,086% -0,067% -0,048% 0,114% 0,0598%
moyen
Risque 0,024% 0,015% 0,047% 0,025% 0,015% 0,011%
Minimum -10,112% -8,247% -10,943% -8,696% -7,273% -6,690%
Maximum 9,649% 9,091% 16,667% 19,697% 7,843% 12,962%
Tableau 13: récapitulatif des calculs du rendement moyen et du risque des titres
 On constate d’après ces résultats que le rendement moyen des actions ALLIANCE,
BIOPHARM, et NCA-ROUIBA est négatif, ça veut dire que ces action sont en train de
perdre de l’argent ;
 Les actions EGH EL AURASSI et SAIDAL réalisent un rendement moyen positif mais
faible ;
 Le rendement moyen est proche de zéro il est expliqué par la petite variation des cours
des actions cotées, en effet le rendement est nul dans la plupart des journées de cotation
ce qui tend la moyenne des rendements vers zéro ;
 Le rendement moyen de l’indice boursier ne peut pas être différent de ceux des actions
qui le composent, il est positif mais très faible ;
 La variance du rendement du DZAIRINDEX est meilleure que toutes les variances des
rendements des cinq actions grâce à la diversification.
2) Les covariances entre les titres et l’indice boursier :

Avec l’application de la formule de la covariance sur les rendements des actions cotées à la
bourse d’Alger on obtient les résultats suivant :

Action ALLIANCE EGH EL BIOPHARM NCA- SAIDAL


AURASSI ROUIBA
Covariance 0,0058% 0,0033% 0,02972% 0,0015% 0,0037%

Tableau 14: les covariances entre les titres cotés et l’indice boursier

92
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Après avoir calculé les covariances, on passe au calcul de la variance du DZAIRINDEX, qui
nous oblige à changer la périodicité dans le calcul de la variance de cet indice pour l’action
BIOPHARM qui a été introduite le 20/04/2016 à la cote officielle pour ne pas avoir des résultats
biaisés car si on n’effectue aucun changement la variance de l’indice ne va pas prendre en
compte l’impact de l’introduction de ce titre. C’est pour cela qu’on a décidé de changer la
périodicité de calcul de la variance du DZAIRINDEX pour l’action BIOPHARM qui va courir
du 20/04/2016 au 17/07/2017, en laissant la périodicité des autres titres inchangée.

A l’issue de ce changement on a obtenu les résultats suivants :

Périodicité Titres concernés Variance du DZAIRINDEX

Du 02/01/2014 au 17/07/2017 ALLIANCE, SAIDAL, NCA- 0.011%


ROUIBA et EGH EL
AURASSI

Du 20/04/2016 au 1707/2017 BIOPHARM 0.021%

Tableau 15: le risque du DZAIRINDEX sur deux périodes différentes

On constate que la variance de la période du 02/01/2014 au 17/07/2017 est inférieure à celle du


20/04/2016 au 17/07/2017, cette différence peut être expliquée par l’augmentation du cours de
l’action BIOPHARM dès son introduction, en effet l’indice boursier a augmenté dans cette
période influencé aussi par l’augmentation des cours de l’action NCA-ROUIBA et de l’action
EGH EL AURASSI.

3) L’estimation des coefficients β :

Le β en tant que mesure de risque est égal au rapport entre la covariance des rendements du titre
avec le rendement du marché matérialisé par le rendement de l’indice boursier et la variance du
marché matérialisée par la variance du rendement de l’indice.

𝑐𝑜𝑣 (𝑅𝑖 ; 𝑅𝐷𝑍𝑖𝑛𝑑𝑒𝑥 )


𝛽𝑖 =
𝑉𝐴𝑅(𝑅𝐷𝑍𝑖𝑛𝑑𝑒𝑥 )

Après avoir calculé les deux composantes de l’équation qui sert à calculer le bêta d’un titre, on
calcule le bêta correspondant à chaque titre par l’application numérique directe qui donne les
résultats suivants :

93
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Action ALLIANCE EGH BIOPHARM NCA- SAIDAL


EL AURASSI ROUIBA
Le bêta 0,536147496 0,305710581 1,385045965 0,137259736 0,343751324
Tableau 16: les coefficients bêta des titres cotés à la bourse d’Alger

 D’après ces résultats nous constatons que les actions ALLIANCE, EGH EL AURASSI,
NCA-ROUIBA et SAIDAL ont un bêta inférieur à 1, c’est-à-dire que ces actions sont
moins sensibles aux variations du marché, autrement-dit elles répliqueront l’indice
boursier mais auront tendance à amortir les variations de ce dernier. Par exemple si
DZAIRINDEX varie de 1% l’action ALLIANCE varie de 0.53% dans le même sens de
variations ;
 En revanche l’action BIOPHARM a un bêta supérieur à 1, ce qui veut dire que cette
action est plus sensible aux fluctuations du marché donc si DZAIRINDEX varie de 1%
l’action BIOPHARM varie de 1.38% dans le même sens ;
 Le rendement faible des actions peut être expliqué par le volume restreint des
transactions et la non-cotation des titres sur de longues périodes ce qui dénote un marché
boursier peu dynamique.
4) La Value At Risk (VAR) :

Pour calculer la value at risque on a basé notre travail sur les hypothèses suivantes :

 La VAR sera calculée par la méthode historique ;


 On va constituer cinq (05) portefeuilles dont chaque portefeuille sera composé d’une
seule action de l’une des entreprises cotées. Par exemple le portefeuille 1 sera constitué
d’une action ALLIANCE ;
 La périodicité du travail va courir du 02/01/2014 au 17/072017 pour les actions
ALLIANCE, EGH EL AURASSI, NCA-ROUIBA et SAIDAL soit 366 observations, et
du 20/04/2016 au 17/07/2017 pour l’action BIOPHARM soit 128 observations ;
 La VAR sera calculée sur un horizon de temps de dix (10) jours et sur un intervalle de
confiance de 95%.

Après avoir procédé à l’exécution de l’algorithme de calcul de la VAR on a obtenu les résultats
suivants :

94
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Actions ALL BIO AUR ROUI SAI


VAR 99% à 10jrs -142,30 -458,53 -94,87 -47,43 -126,49
Le cours 400,00 1160,00 520,00 325,00 665,00
10/07/2017
le cours 400,00 1225,00 520,00 325,00 660,00
19/07/2017
La différence 0,00 -65,00 0,00 0,00 5,00
Le pourcentage -35,58% -37,43% -18,24% -14,60% -19,17%
Tableau 17: Récapitulatifs du calcul de la VAR des actions cotées (U : DA)

Commentaire :

A la lumière de ces résultats on constate que les VAR99% à 10 jours des actions cotées à la bourse
d’Alger sont élevées voir très élevées pour certaines actions :

 Le titre ALLIANCE a une probabilité de 1% de perdre plus de 142,30 DA par action soit
35,58% ;
 BIOPHARM a la VAR la plus élevée en matière de pourcentage qui atteint 37,43% de la
valeur de l’action soit une perte qui peut atteindre 458 DA par action ;
 Les titres EGH EL AURASSI, NCA-ROUIBA et SAIDAL ont une (01) chance sur cent
(100) de perdre respectivement 94,87 DA, 47,43 DA et 126,49 DA par action soit un
pourcentage qui court entre 14 et 19% ;
 Perdre 35% de son capital rend l’investissement très risqué par rapport aux rendements
générés.
C. Application du MEDAF aux données de la bourse d’Alger :

Les hypothèses de travail : notre travail reposera sur les hypothèses suivantes :

 Le rendement de l’actif sans risque va correspondre au coupon de l’obligation assimilable


du trésor à 7 ans15 qui égale à 3%;
 La périodicité du travail court du 02/01/2014 au 10/07/2017 soit 364 observations pour
les titres ALLIANCE, SAIDAL, NCA-ROUIBA et EGH EL AURASSI et 124
observations pour l’action BIOPHARM ;
 L’indice boursier calculé par la SGVB va être considéré comme le portefeuille du
marché ;

15
Annexe 03.

95
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

 Le rendement des actions va être calculé sans inclusion des dividendes (c’est-à-dire le
rendement en capital) et selon une fréquence bihebdomadaire ;
 La mesure de risque est la variance.
1) Le calcul du rendement exigé pour les actions cotées à la bourse d’Alger :

La formule du MEDAF qui va être utilisée pour calculer le rendement exigé est la suivante :

𝑘𝑖 = 𝑅𝑓 + (𝑅𝑚 − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖

Avec :

 Rf: Taux sans risque ;


 Rm: Taux de Rendement du marché;
 βi: Coefficient du risque ;
 ki : Taux de rendement exigé par l'investisseur.

Résultats des calculs des taux de rendement exigés par les actionnaires :

Action ALLIANCE EGH EL BIOPHARM NCA- SAIDAL


AURASSI ROUIBA
Taux de
rendement 2,11% 2,49% 0,71% 2,77% 2,43%
exigé K
Tableau 18: les taux de rendements exigés par les actionnaires

Après le calcul des taux de rendement exigés par les actionnaires on constate que ces derniers
sont inférieurs au taux de rendement de l’actif sans risque. Cela peut être expliqué par la prime
de risque qui est négative (-1.65%) étant donné que le taux de rendement du DZAIRINDEX est
inférieur au taux de rendement de l’actif sans risque, ce qui contredit la théorie financière basée
sur le principe qu’un actif risqué génère forcément un rendement supérieur à celui généré par un
actif sans risque.

2) Passage du modèle économique au modèle économétrique :

Dans cette deuxième étape d’applications du MEDAF on va utiliser la formule de détermination


du prix ou « the pricing formula » qui permet de déterminé le prix d’équilibre d’une action au
temps « t » et on va le comparer avec le prix réel de l’action pour voir si cette action est juste
évaluée ou non.

96
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Rappelons que l’équation du MEDAF peut être exprimée sous la forme suivante :

𝑅𝑖 = 𝑅𝑓 + (𝑅𝑚 − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖

𝑃1𝑖 − 𝑃0𝑖
Cette formule postule que 𝑅𝑖 = avec :
𝑃0𝑖

 P1 : le prix de l’actif i au temps 1 ;


 P0 : le prix de l’actif i au temps 0.

Le prix du titre i au temps 0 est égal à celui de l’équilibre car le MEDAF est un modèle
𝑒
d’équilibre donc 𝑃0𝑖 = 𝑃0𝑖 et𝑅𝑖 = 𝑅𝑖𝑒 .

𝑅𝑖𝑒 = 𝑅𝑓 + (𝑅𝑚 − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖

𝐸(𝑅𝑖𝑒 ) = 𝑅𝑓 + (𝐸(𝑅𝑚 ) − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖

𝑃𝑖1
𝐸( 𝑒 − 1) = 𝑅𝑓 + (𝐸(𝑅𝑚 ) − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖
𝑃𝑖0
𝑃𝑖1
𝐸 ( 𝑒 ) = 1 + 𝑅𝑓 + (𝐸(𝑅𝑚 ) − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖
𝑃𝑖0

𝑒 𝑒
𝑃𝑖1 = 𝑃𝑖0 (1 + 𝑅𝑓 + (𝐸(𝑅𝑚 ) − 𝑅𝑓 ) × 𝛽𝑖 )

En appliquant cette formule on trouve les résultats suivants :

Action ALLIANCE EGH EL BIOPHARM NCA- SAIDAL


AURASSI ROUIBA
Prix au 610 390 1225 405 450
02/01/2014
(P0)
prix au 618,68 398,19 1211,86 415,51 458,95
10/07/2017
(P1)
Prix affiché 400 520 1225 325 660
à la bourse le
10/07/2017
Différence -218,68 121,80 13,13 -90,51 201,04
Pourcentage -35,35% 30,59% 1,08% -21,78% 43,81%
Tableau 19: résultats de l’application du MEDAF (U : DA)

97
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Commentaire :

 Le 10/07/2017 le cours affiché de l’action ALLIANCE étant de 400 DA alors que le prix
d’équilibre est de 618,68 DA soit une sous-évaluation de 218,68 DA ou de 35,35% ;
 Pour l’action EGH EL AURASSI le cours est égal à 400 DA alors que son prix
d’équilibre est égal à 398,19 DA, soit une surévaluation de 121,80 DA ou de 30,59% ;
 L’action BIOPHARM, quant à elle est surévaluée de 13,13 DA soit 1,08%, elle reste la
seule action à avoir enregistré le plus petit écart entre le prix d’équilibre P 1 et le prix
affiché au 10/07/2017 ;
 Les résultats concernant l’action NCA-ROUIBA concluent à une sous-évaluation de
90,51 DA soit 21,78 % ;
 Enfin, pour l’action SAIDAL on a enregistré un très grand écart entre le prix d’équilibre
et le prix affiché en matière de pourcentage, son prix d’équilibre est de 458,95 DA alors
que son prix affiché est de 660 DA soit une surévaluation de 43,81%.
3) Interprétation globale des résultats du MEDAF :

Ces résultats sont critiquable est incohérents avec la théorie moderne du portefeuille, Le taux de
rendement du marché matérialisé par le rendement de l’indice boursier qui est inférieur au
rendement de l’actif sans risque matérialisé par l’OAT 7 ans, or un actif risqué doit avoir un
rendement supérieur à celui de l’actif sans risque. En effet nous avons décidé de tester la
validation empirique pour savoir si le MEDAF est valide et applicable sur les titres cotés à la
Bourse d’Alger, ou l’évaluation de ces derniers nécessite de faire recours à d’autre méthodes.

D. La validation empirique du MEDAF :

Après l’application du Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers sur les actions cotées à la
Bourse d’Alger, et ce pour s’assurer que le modèle vérifie les implications du MEDAF et le
valide.

La première étape de cette validation est de tester l’existence du rendement anormal, donc on va
faire une régression linéaire sur les cours historiques des actions.

Dans cette étape on va estimer le bêta de chaque action (βj) et le rendement supplémentaire qui
sera présenté par α.

Le modèle empirique de la régression va s’écrire comme suit :

98
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

𝑅𝑗𝑡 − 𝑅0 = 𝛼𝑗 + 𝛽𝑗 × (𝑅𝑚𝑡 − 𝑅0𝑡 ) + 𝜀𝑗𝑡 1 ≤ 𝑡 ≤ 𝑇

Avec

 Rjt : le rendement de l’action j ;


 R0 : le rendement d l’actif sans risque ;
 Rmt : le rendement du portefeuille de marché ;
 αj: le rendement anormal de l’action j ;
 βj : la mesure du risque de l’action j.

Le test à effectuer est :

 Le niveau de confiance dans les régressions est égal à 95% ;

𝐻0 : 𝛼𝑗 = 0
{ } On accepte H0 si la probabilité est supérieure à 0.05, sinon on rejette H0.
𝐻1 : 𝛼𝑗 ≠ 0

Après le traitement des données par le logiciel EVIEWS on a obtenu les résultats suivants :

ALLIANCE EGH EL BIOPHARM NCA- SAIDAL


AURASSI ROUIBA
RM le 0,537612 0,306546 1,395952 0,137635 0,344691
coefficient
la 0,00000 0,00000 0,00000 0,08490 0,00000
probabilité
la le -0,017533 -0,023593 -0,001363 -0,03074 -0,02200
constante coefficient
la 0,00000 0,00000 0,03390 0,00000 0,00000
probabilité
R² / 13% 7% 89% 1% 8%
Prob(F- / 0.000000 0.000001 0.000000 0.084898 0.000000
statistic)
Tableau 20 : récapitulatif de l’estimation des paramètres α et β

99
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

1) Interprétation des résultats :


a) L’action ALLIANCE :

Cette action réalise un rendement anormal négatif qui est significatif. Le R² de cette régression
est égal à 13% ce qui veut dire que 13% des variations du rendement de l’action ALLIANCE
sont expliquées par les variations du portefeuille de marché.

b) L’action EGH EL AURASSI :

Elle réalise aussi un rendement anormal négatif avec un R² qui égale à 7%, donc une très faible
part de variations du rendement de l’action est expliquée par la variation du rendement du
portefeuille de marché.

c) L’action BIOPHARM :

Le titre BIOPHARM réalise un rendement supplémentaire négatif et très proche de zéro, mais il
reste significatif car la probabilité est inférieure à 0.05. Le R² de cette régression est très élevés,
89% des variations du rendement de l’action BIOPHARM sont expliquées par les variations du
rendement du portefeuille de marché.

d) L’action NCA-ROUIBA :

Le modèle de l’action NCA-ROUIBA ne peut pas être accepté car le modèle dans sa globalité
n’est pas significatif (probabilité F-statistic = 0,084898 > 0,05) le coefficient bêta n’est pas
significatif (probabilité = 0,085 > 0,05).

e) L’action SAIDAL :

En plus de la faible variation du rendement de l’action SAIDAL expliquée par les variations du
portefeuille du marché cette action réalise un rendement anormal négatif.

Si on tient compte des résultats empiriquement valides, les rendements anormaux des actions
cotées à la bourse d’Alger sont différents de zéro, ce qui indique l’existence d’un biais non
négligeable, ce biais fait que les prix de ces cinq (05) actions n’intègrent pas toutes les
informations disponibles sur les titres comme le stipule la théorie de l’efficience.

100
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

E. Critiques du MEDAF
 le taux de rendement du portefeuille de marché matérialisé par le rendement de l’indice
boursier est inférieur à celui de l’actif sans risque matérialisé par l’OAT 7 ans. Or cela n’a
pas de sens et montre l’inefficience du marché ;
 Le CAPM suppose un marché financier parfait où il y a l'intégration entre marchés
individuels. Malheureusement, cette condition ne semble pas évidente dans comme
l’Algérie où il existe encore des barrières aux investisseurs étrangers ;
 Le système de cotation utilisé par la Bourse d’Alger à raison de deux (2) séances par
semaine limite le nombre d’observations possibles, ce qui nous a amené à augmenter la
durée afin d’observer les variations des cours alors que la durée d’évaluation avec le
MEDAF doit être courte ;
 Le portefeuille de marché comprend en principe tous les actifs risqué, mais l’indice
boursier DZAIRINDEX ne comprend que cinq entreprises cotées ce qui est contradictoire
avec les hypothèses du MEDAF.

Après cette constatation nous avons tenté de mettre en pratique d’autres méthodes d’évaluation
des actions qui seront peut-être plus adéquate à un marché financier en voie de développement,
mais la mise en pratique de certaines méthodes en Algérie pose des difficultés, malgré cela on a
essayé d’appliquer ces méthodes, les difficultés rencontrées diffèrent d’une méthode à une autre,
à savoir :

II. Le modèle de GORDON & SHAPIRO :


 Les deux taux de croissance moyens des dividendes distribués par les sociétés SAIDAL et
EGH EL AURASSI sont supérieures aux taux de rendement exigés par les actionnaires de
ces deux société (S 2,43%) ;(E 2,49%) ce qui rend l’application de cette méthodes impossible
sur les deux sociétés ;
 Le caractère non automatique des dividendes distribués par l’entreprise ALLIANCE nous a
empêché d’appliquer la méthode de GORDON & SHAPIRO sur l’action de cette entreprise ;
 Pour NCA-ROUIBA et BIOPHARM le problème rencontré est le manque des données à
cause de l’introduction récente de ces deux entreprises sur le marché boursier Algérien ;
 Pour la croissance des dividendes nous n’avons pas trouvé d’informations publiés par les
entreprises concernant leurs politiques de rémunération des actionnaires, ce qui rend difficile
la détermination de la politique des dividendes.

101
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

III. L’évaluation des actions par le pricing earning ratio (PER) :

Rappelons que la formule mathématique pour calculer ce ratio est la suivante :

𝐶𝑜𝑢𝑟𝑠
𝑃𝐸𝑅 =
𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝑃𝑎𝑟 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛

Les hypothèses de travail :

 Vu le nombre limité des entreprises du secteur pharmaceutique introduites à la bourse


d’Alger, il nous est impossible de mesurer le rendement moyen du secteur sur la base de
deux titres. Pour y remédier nous avons pensé à intégrer, pour les besoins de calcul du
PER sectoriel d’autres titres cotés dans les bourses des pays voisins de l’Algérie, en les
considérant, par défaut, comme étant représentatifs du secteur pharmaceutique.

En plus de l’Entreprise BIOPHARM, quatre autres entreprises pharmaceutique


constituent pour la circonstance, le secteur pharmaceutique, à savoir :
 PROMOPHARMA S A cotée à la bourse de Casablanca (Maroc) ;
 SOTHEMA cotée à la bourse de Casablanca (Maroc) ;
 GROUPE SAIDAL cotée à la bourse d’Alger (Algérie) ;
 Société des industries pharmaceutiques de Tunisie SIPHAT cotée à la bourse de
Tunis (Tunisie) ;
 Le bénéfice par action va être calculé sur la base du résultat des deux derniers semestres
des entreprises en question, autrement dit sur la période qui court du 30/06/2016 au
30/06/2017.

Après avoir récolté les résultats des entreprises on a constaté que la Société des industries
pharmaceutiques de Tunisie SIPHAT subit des pertes depuis 3 ans, ceci nous a amené à la
remplacer par Alexandria Pharmaceuticals, entreprise cotée à la bourse d’Egypte.

Le tableau suivant illustre les principaux éléments pour calculer le PER de chaque entreprise :

102
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

103
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Commentaire :

 Ce ratio peut être interprété comme le nombre d’années de bénéfices nécessaires pour
récupérer sa mise:

Par exemple pour l’entreprise PROMOPHARM son PER est égal à 17, c’est-à-dire qu’un
investisseur ayant acheté cette action doit attendre 17 années pour récupérer le montant de son
investissement.

Le PER moyen du secteur pharmaceutique = (17,16 + 18,68 + 5,14 + 5,77 + 3,9) /5 = 10,13

Graphique 07: comparaison entre le PER de l’action BIOPHARM et le PER moyen du


secteur pharmaceutique

Commentaire :

Les résultats ci-dessus montrent que le PER de l’action BIOIHARM est largement inférieur au
PER moyen calculé du secteur (10,13). Un investisseur en possession d’une action BIOPHARM
peut récupérer sa mise en cinq ans, ce PER jugé faible par rapport au PER du secteur amène à
dire que le titre BIPOHARM à un rendement très élevé, qui, par conséquent dégage des signaux
d’achat qui vont accroitre son cours.

A titre prévisionnel, l’action BIOPHARM doit avoir la valeur suivante :

𝑙𝑎 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑃𝐸𝑅 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑜𝑟𝑖𝑒𝑙 ∗ 𝐵𝑃𝐴 𝑑𝑒 𝑙′𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛

𝑃𝐵𝐼𝑂𝑃𝐻𝐴𝑅𝑀 = 10,13 ∗ 233,09

𝑷𝑩𝑰𝑶𝑷𝑯𝑨𝑹𝑴 = 𝟐𝟑𝟔𝟏, 𝟐𝟎

104
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Selon cette méthode l’action BIOPHARM doit avoir une valeur de 2361,20 DA tandis que sa
valeur réelle au 30/06/2017 était de 1200 DA soit une sous-évaluation de 49,17 %.

IV. La méthode d’actualisation des flux de trésorerie disponible :

Cette méthode permet aux investisseurs de connaitre la capacité de l’entreprise à couvrir ses
endettements et à dégager des flux nets qui leur seront servis.

La formule pour calculer la valeur de l’entreprise par la méthode des FCF est la suivante :

𝑛
𝐶𝐹𝑡 𝑉𝑡
𝑉0 = ∑ 𝑡
+
(1 + 𝑘) (1 + 𝑘)𝑡
𝑡=1

 V0: valeur de l’entreprise ;


 CFt : cash-flow de l’année t ;
 Vt : valeur terminale ;
 K : coût moyen pondéré du capital.
A. La détermination des différents paramètres :

Pour calculer la valeur de l’entreprise en instant t il faut déterminer les différents paramètres
composants la formule :

1) Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) :

Le calcul du coût du capital un dans un pays émergent pose des problèmes pratiques, La prime
de risque locale et les coefficients bêta par exemple pour les groupes locaux sont rarement
mesurés ou significatifs compte tenu de la petite taille des marchés financiers de ces pays. À la
suite des travaux de Frank Bancel et de Thomas Perrotin, le coût du capital peut être calculé
comme suit :

𝐶𝑀𝑃𝐶 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑦𝑠 é𝑚𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡


= 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑙𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑 ′ 𝐸𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑒𝑢𝑟𝑜 + 𝑠𝑝𝑟𝑒𝑎𝑑 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑎𝑖𝑛
+ 𝑙𝑒 𝑏𝑒𝑡𝑎 é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 ∗ 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑢𝑟𝑜𝑝𝑖è𝑛𝑛𝑒

Le bêta économique correspond au coefficient bêta du secteur d'activité, L'idée est que ce
paramètre est le même dans un secteur donné quel que soit le pays où il s'applique. On va choisir

105
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

dans notre étude d’utiliser le coefficient bêta de l’Europe de l’ouest du secteur pharmaceutique16
qui égale à 1,1.

Le spread souverain est une marge qui s'applique à un Etat dès lors qu'il souhaite emprunter des
capitaux sur les marchés de capitaux. Le spread souverain varie en fonction de la solvabilité de
l'Etat et des anticipations qu'en ont les investisseurs. Il s'applique par rapport aux conditions de
taux appliqués aux emprunts émis par les Etats bénéficiant des meilleures notations (AAA).

Pour le cas de l’Algérie, l'agence de notation chinoise, « Dagong Global Credit Rating » a pris le
soin d'évaluer la solvabilité de l'Algérie. La dite agence vient d'annoncer, sur son site web17,
qu'elle avait accordé la note de BB+ à la note de crédit souverain en monnaies locale et étrangère
de l'Algérie.

Pour calculer le spread souverain de l’Etat algérien il suffit de faire la différence entre le
rendement d’un emprunt émis par un Etat noté BB+ et le rendement d’un emprunt émis par les
Etats notés AAA.

Le tableau suivant illustre le rendement des obligations de sociétés industrielles selon leurs note
attribuée par l’agence de notation standard & poor’s :

Maturité Actif sans AAA AA A BBB BB+ BB/BB- B


risque
1 4,65% 4,90% 5,06% 5,35% 5,91% 6,54% 7,46% 7,74%
5 5,02% 5,64% 5,85% 6,13% 6,72% 7,66% 8,43% 9,49%
10 5,11% 5,89% 6,12% 6,40% 7% 8,07% 8,78% 10,18%
15 5,51% 6,39% 6,64% 6,92% 7,52% 8,67% N/A N/A
20 5,75% 6,70% 6,95% 7,22% 7,83% N/A N/A N/A
25 5,73% 6,73% 6,99% 7,26% N/A N/A N/A N/A
Tableau 22: le rendement des obligations des sociétés industrielle selon leurs note attribuée
par standar & poor’s

La formule suivante va nous permettre de calculer le spread souverain de l’Etat algérien :

𝑠𝑝𝑟𝑒𝑎𝑑 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑎𝑖𝑛 = 8,07% − 5,11%

𝑺𝒑𝒓𝒆𝒂𝒅 𝒔𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒊𝒂𝒏 = 𝟐, 𝟗𝟔%

16
Annexe 14.
17
http://en.dagongcredit.com/index.php?m=content&c=index&a=show&catid=20&id=4809 consulté le
09/10/2017 ;

106
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Le taux d’obligation d’Etat de la zone euro étant de 2,55%18 le 09/10/2017 à 15.00 et la prime de
risque du marché étant de 9,08% selon le baromètre financier du Deloitte.

Après avoir disposé de tous les éléments de calcul du coût moyen pondéré du capital pour
l’Algérie, ce dernier est égal à :

𝐶𝑀𝑃𝐶 = 2.55 + 2.96 + (1,1 ∗ 9,08)

𝑪𝑷𝑴𝑪 = 𝟏𝟓, 𝟓𝟎%

Après avoir calculé le taux d’actualisation qui est le paramètre le plus difficile à déterminer dans
un pays émergent, on va passer par la suite à la détermination des Cash-flows, leur actualisation
et en fin le calcul de la valeur terminal de l’entreprise BIOPHARM.

Les hypothèses :

 Pour les cash-flows générés par l’entreprise BIOPHARM pour les deux années 2016 et
2017 on va prendre ceux déclarés par l’entreprise BIOPHARM dans sa notice
d’information ;
 Pour les années qui suivent on va appliquer un taux de croissance égal au taux de
croissance moyen du produit intérieur brut PIB de l’Algérie durant les trois dernières
années ;
 En fin le taux de croissance à l’infini va être égal à 3.5%.
2) Le taux moyen de croissance du PIB de l’Algérie19 :

Années 2014 2015 2016 Moyenne


Taux de croissance du PIB 3,80% 3,90% 3,60% 3,76%

Tableau 23: le taux de croissance du PIB de l’Algérie

18
https://fr.investing.com/rates-bonds/ consulté le 09/10/2017.
19
https://donnees.banquemondiale.org/pays/algerie consulté le 09/10/2017.

107
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Rappelons que la formule de calcul de la valeur terminale est la suivante :

𝐶𝐹𝑛 (1 + 𝑔)
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑇𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒 =
𝑘−𝑔

Tel que g est le taux de croissance à l’infini.

Le tableau suivant fait apparaitre les cash-flows actualisés, la valeur terminale et la valeur de
l’entreprise BIOPHARM :

Colonne1 2016 2017 2018 2019 2020 valeur


terminale
cash-flow net 3038 3701 3 840,15 3 984,54 4 134,36 35 658,91
Année 0 1 2 3 4 4
cash-flow net 3038 3 204,32 2 878,62 2 586,02 2 323,17 20 037,34
actualisés
valeur de 34 067,49
l'entreprise
dette nette 620,17
décembre 2016
valeur des fonds 33447316891
propre
nombre d'action 25521875
valeur de l'action 1310,54

Tableau 24: valorisation par les cash-flows actualisés (Unité : MDA)

L’application de la méthode du Discounted Cash-flow sur l’entreprise BIOPHARM démontre


que l’action de cette dernière doit avoir une valeur de 1 310 DA, alors que le cours affiché à la
Bourse d’Alger est de 1 135 DA, soit une sous-évaluation de13, 35%.

108
EVALUATIONS DES ACTIFS FINANCIERS COTES A LA BOURSE
CHAPITRE 3 :
D’ALGER

Conclusion chapitre 3 :

A travers ce chapitre, nous avons présenté le marché financier algérien, son organisation et les
différents acteurs qui y interviennent, nous avons également vu l'organisation de la bourse
d'Alger ainsi que les différents actifs financiers qui y sont négociés. Nous sommes passés par la
suite, à l’évaluation des actifs financiers cotés à la Bourse d’Alger.

Pour les obligations, le marché des titres de créance ne compte aucune obligation cotée, ce qui
nous a amené à faire une évaluation à posteriori du titre DAHLI afin d’appliquer l’ensemble des
acquis théoriques, après l’évaluation de ce titre par la méthode d’actualisation des flux futures,
nous sommes arrivés à la conclusion que l’obligation DAHLI était sous-évaluée. En juin de
l’année en cours, Maghreb Leasing Algérie a eu le visa de la COSOB pour lancer un emprunt
obligataire, à cet effet nous avons évalué cette obligation à priori et on a constaté que ce titre est
surévalué.

Concernant les actions, les résultats obtenus par l’application du MEDAF affirment que les
actions : ALLIANCE et NCA-ROUIBA sont sous-évaluées, l’action BIOPHARM est juste-
évalué enfin SAIDAL et EGH EL AURASSI sont surévaluées. Mais ces résultats sont largement
critiquables et sur-tous après trouvé que le rendement exigé par les actionnaires des différentes
entreprises cotées est très faible et inférieur au rendement de l’actif sans risque ce qui est
contradictoire avec la théorie du portefeuille qui stipule qu’un actif risqué doit forcément avoir
un rendement espéré supérieur à celui de l’actif sans risque car cette différence du rendement
rémunère le risque. Pour s’assurer de l’application du MEDAF en Algérie nous avons procédé à
une validation empirique de ce dernier que nous avons trouvé inadéquat au marché financier
émergent comme celui de l’Algérie.

Pour pouvoir évaluer ces actions, nous avons entrepris de mettre en œuvre d’autres méthodes
d’évaluation, mais l’application de ces méthodes est exclusive sur le titre BIOPHARM à cause
du manque d’informations publiées par les autres entreprises qui rend impossible la
détermination des flux des trésoreries de ces dernières. La première méthode était une méthode
des comparable par le PER qui a fait sortir que l’action BIOPHARM est sous-évalué, mais ce
résultats reste discutable compte tenu de l’émergence du secteur pharmaceutique en Algérie et
qui nous oblige à faire une comparaison avec nos voisins et qui rend fragile les hypothèses de
travail. La deuxième méthode qui est le DCF demeure la plus adéquate au marché financier
algérien, elle a fait ressortir que l’action BIOPHARM est sous-évaluée ce qui représente pour les
investisseurs, un potentiel énorme de réaliser des plus-values en achetant cette actions.

109
Conclusion Générale

L'évaluation des actifs financiers constitue une base indispensable à la compréhension de la


gestion financière à l’aide de laquelle les investisseurs peuvent améliorer leurs décisions
concernant les investissements, les placements et l’acquisition d’entreprises. Cette discipline
multidimensionnelle représenterait très probablement un facteur de redynamisation des
marchés financiers "dormants" mais qui demeurent hélas assez largement méconnus des acteurs
du marché financier algérien.

Depuis sa constitution en 1997, la Bourse d’Alger a connu l’émission de l’emprunt obligataire


SONATRACH en 1998, le taux de rendement offert par ce premier titre de créance a motivé
beaucoup d’investisseurs à y souscrire, le succès de cette émission a encouragé trois autres
entreprise à s’introduire en bourse à savoir : ERIAD Sétif, le groupe SAIDAL et EGH EL
AURASSI.

En décembre 2006 la bourse d’Alger a enregistré la radiation du titre de capital ERIAD Sétif à
cause de la quasi-paralysée du marché secondaire qui ne fonctionnait qu’avec trois actions
échangées. Plus récemment la bourse d’Alger a connu l’introduction d’autres entreprise tels que :
ALLIANCE Assurance, NCA-ROUIBA et BIOPHARM. Ce marché qui ne compte,
actuellement, aucun titre obligataire, va connaitre incessamment l’émission d’un emprunt
obligataire par l’entreprise Maghreb Leasing Algérie après avoir obtenu le visa de la COSOB le
07 juin de l’année en cours.

En dépit des efforts fournis par les pouvoirs publics pour redynamiser les activités de la bourse
tels que :

 L’introduction à la cote quatorze (14) lignes d’Obligations Assimilables du Trésor en


2008 pour être négociées sur le parquet de la Bourse d’Alger par les SVT et les IOB pour
leur propre compte et le compte de leur clientèle ;
 Les exonérations fiscales aux profits des investisseurs et des actionnaires initiateurs
d’opérations d’offre publique de vente ;
 La réorganisation de la Bourse d’Alger et la réservation d’un compartiment dédié aux
petites et moyennes entreprises.

La bourse d’Alger reste dans un état de stagnation et franchement lamentable, le nombre réduit
des transactions et la faible capitalisation boursière met en cause le rôle du marché financier
algérien qui repose sur la logique de financement, la spéculation et la diversification des

110
Conclusion Générale

produits. Cette bourse doit, en principe, devenir attractive dans le contexte actuel où l’épargne
des individus et des entreprises doit participer plus activement au financement de l’économie. Il
y a évidemment plusieurs raisons qui expliquent la faiblesse de la taille de la Bourse d’Alger
dont les plus évidents sont les suivantes :

 Les privatisations se font de gré à gré c’est-à-dire hors marché financier alors que ce
dernier doit constituer un véritable levier du processus de privatisation ;
 La fragilité de la situation économique du pays décourage les investisseurs potentiels;
 La chute successive du dinar algérien qui perd la confiance des épargnants, les incitants à
s’en débarrasser contre des biens immobiliers, devises ou autres valeurs refuge ;
 L’orientation de l’épargne vers le circuit informel qui offre des opportunités considérées
comme sûres et rentables (pas de traçabilité, pas de frais ni taxes sur les opérations
financières) ;
 Le manque de culture boursière des investisseurs et le facteur religieux qui prohibe
l’usure. Beaucoup d’investisseurs ne font pas de distinction entre l’intérêt et le dividende,
tandis que ce dernier est, du point de vue de l’islam, est compatible avec la CHARIAA ;
 Les entreprises privées sont souvent familiales, et il est bien connu de par le monde que
ces dernières ont plus de mal à décider de se coter en bourse pour ne pas perdre leurs
contrôle ;
 La difficulté des entreprises à être à la hauteur des conditions exigées pour
l'introduction en bourse notamment en terme de transparence et de performance ;
 Le nombre réduit des titres cotés en bourse, empêche les investisseurs de recourir à des
stratégies de diversification par la constitution d’un portefeuille ;
 Les achats des titres par les institutions publiques et les opérations réalisées par les
IOB pour leur propre compte consistent en l’achat de titres jusqu’à échéance ce qui
relève plus de l’administration des titres qu’à celui de la gestion ;
 Le nombre restreint des valeurs transigées rend le marché très peu liquide.

Avec toutes ces insuffisances et en utilisant les données de la bourse d’Alger, nous avons
démontré que le titre DAHLI était sous-évalué tandis que le prix d’émission de la nouvelle
obligation de Maghreb Leasing Algérie est surévalué.

Cet état de fait, conjugué à un environnement macroéconomique instable, caractérisé par une
tendance inflationniste haussière va, dans la logique des choses, repousser les investisseurs
potentiels.

111
Conclusion Générale

Pour le marché des titres de capital, l’évaluation des actifs financiers qui s’y négocient est
soumise aussi aux contraintes qui caractérisent ce marché, en effet certaines méthodes sont
presque impossibles à appliquer tels que la méthode de Gordon & Shapiro en raison de la
difficulté liée à la détermination de la politique de rémunération des actionnaires. Le MEDAF
quant à lui est applicable mathématiquement mais ne donne aucun avis significatif sur la juste
évaluation ou non des actions cotées à la Bourse d’Alger. Cette constatation a été confirmée par
la validation empirique qui a fait ressortir que ces actions réalisent un rendement anormalement
négatif qui nécessite un niveau d’étude supérieur pour déterminer son origine ou peut faire
l’objet d’un autre travail de recherche.

La méthode des comparables et notamment le PER, ne donne pas vraiment de résultats fiables
car cette méthode nécessite de classifier les entreprises par secteurs d’activité pour pouvoir les
comparer, ce qui est impossible en Algérie vu le nombre réduit des entreprise cotées.

La méthode d’actualisation des flux de trésorerie disponible est celle qui a donné le résultat le
plus rigoureux, elle a notamment permis d'aboutir à une évaluation qui semble rationnelle même
lorsque le marché n'est pas dans une situation d'efficience pure et parfaite.

L’application de cette dernière méthode sur l’action BIOPHARM , bien qu’il y a un manque de
visibilité sur les perspectives de croissance par secteur d'activité ou par rapport aux projets de
développement des autres entreprises cotées, nous avons constaté que l’Action BIOPHARM est
sous-évaluée ce qui représente pour les investisseurs potentiels un signal d'achat et des
possibilités de gains importants.

Enfin, pour terminer, nous pouvons dire que le marché financier algérien est aujourd’hui à l’état
embryonnaire, il compte un certain nombre de contraintes et d’insuffisances. Pour cela, les
autorités publiques sont appelées à soutenir ce marché, dont le développement peut fournir un
mécanisme institutionnel pour la transformation des ressources immobilisées par les banques et
d’autres institutions en instruments financiers spécialisés, pour financer les entreprises et
l’économie d’une façon générale.

112
Ouvrage :

 Alain Broutin, « Les valeurs mobilières cotation et stratégie financière », 1991 ;


 Alain Choinel et Gérard Rouryer, « Le marché financier », Banque éditeur,
7ièmeédition ;
 Berk Jonathan et Peter De Marzo, " Finance d’entreprise ", éd. Nouveaux Horizons,
France, 2010 ;
 Christian et Mireille Zambotto, « Gestion financière », 4ième edition, 2004 ;
 Denis Morissette « Valeurs mobilières et gestion de portefeuille » ;
 Dictionnaire de l’économie larousse 2000 ;
 Gitman Lawrence et Michael Joehnk, "Investissement et marchés financiers", 9ième
édition, 2005 ;
 Jacquillat B, Solnik et Pérignon C, « Gestion de portefeuille et des risques », 5e édition,
Dunod édition 2009 ;

 Jean Barreau et Jacqueline Delahaye, « Gestion financière », 13ième, dunod, 2004 ;


 Le Saout Erwan, « Introduction aux marchés financiers », 4ème édition, éd économica,
2011 ;
 Mondhler Bellalah, « Gestion de portefeuille analyse quantitative de la rentabilité et des
risque », paris ;
 Pascal Alphonse « Gestion de portefeuille et marchés financiers »2ième édition, 2013 ;
 Pierre Clauss « Gestion de portefeuille » édition dunod, 2011 ;

 Pierre Florance et Eustache Besançon, "Valorisation d'entreprise et théorie financière",


éditions d'organisation, 2004 ;
 Portai Roland, « finance de marché », dalloz, 4ième edition, paris, 2014 ;
 Quiry Pascal et Le Fur Yann, « Pierre Vernimmen Finance d'Entreprise »,dalloz ;
 SARDI. A & JACOB.H « Mangement des risques bancaires »,Afgee 2001 ;
 Thierry DUCLOS dictionnaire de la bourse 5e édition séfi 2010.
Ordonnance :

 Ordonnance n°94-03 du 10 octobre 1994, modifiant et complétant le décret n°93-


10 du 23 Mai 1993 relatif à la bourse des valeurs mobilières ;
 Ordonnance n°96-10 du 10 Janvier 1996, modifiant et complétant le décret n°93-10
du 23 Mai 1996 relatif à la bourse des valeurs mobilières.

Décrets :

 Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 42 du code de commerce ;
 Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 42 alinéa 2 du code de
commerce ;
 Décret Législatif n° 93-08 du 25 avril 1993, article 715 bis 43 du code de commerce.

Règlements :

 Règlement COSOB n° 15-01 du 15 avril 2015 relatif aux conditions d’agrément, aux
obligations et au contrôle des Intermédiaires en Opérations de Bourse ;
 Règlement 11-08 du 28 novembre 2011de la Banque d’Algérie relatif au Contrôle interne
des banques et établissements financiers.

Instruction :

 Instruction COSOB n° 01- 2009 du 12- 07- 2009 fixant les conditions de
négociation hors bourse des obligations cotées en bourse ;
 Instruction COSOB n° 02 -2010 du 15 juin 2010 relative aux documents à
transmettre à la COSOB par le dépositaire central des titres ;
 Instruction COSOB n° 03 -01 du 21 décembre 2003 fixant les modalités
d'habilitation des teneurs de comptes -conservateurs de titres ;
 Instruction COSOB n°97 -03 du 30 Novembre 1997 portant application du
règlement COSOB n°96 -02 du 22 juin 1996 relatif à l'information à publier par les
sociétés et organismes faisant appel public à l'épargne ;
 Instruction COSOB n°99-04 du 11 -10-99 relative aux coupons des titres de créance.

Les périodiques :

 David Daustan, Economie et le marché des capitaux, Revus Banque, 1985.

Autres documents :

 Claude Montmarquette et Lain Scott, « La valorisation par l’actualisation », Montréal,


2007 ;
 Cours Marché Financier Mr DEBOUB 2015/2016 ;
 Cours gestion de trésorerie Mme NIBOUCHE 2016/2017 ;
 Notice d’information SAIDAL ;
 Notice d’information EGH EL AURASSI ;
 Notice d’information ALLIANCE ASSURANCE ;
 Notice d’information NCA-ROUIBA ;
 Notice d’information BIOPHARM.

Sites internet :

 www.abcbourse.com;
 www.andlil.com;
 www.banquemondiale.org;
 www.binck.fr;
 www.biopharmdz.com;
 www.cosob.org;
 www.easybourse.com;
 www.en.dagongcredit.com;
 www.epargne.ooreka.fr;
 www.fimarkets.com;
 www.investing.com;
 www.mataf.net;
 www.promopharm.co.ma;
 www.saidalgroup.dz;
 www.sgbv.dz;
 www.sothema.com;
 www.static.mrp.mubashertrade.com;
 www.tradingsat.com;
 www.zonebourse.com.
Introduction général................................................................... ..................................................1

Chapitre 1 : la typologie des actifs financiers...................................................................... ...........3

Section 1 : les marchés des capitaux...................................................................... .............4

I. Le marché monétaire...................................................................... ........................ 4


A. Marché interbancaire ..................................................................... .........................5
B. Marché des titres de créance négociables................................................................5
II. Le marché financier ..................................................................... ...........................5
A. Les fonctions des marchés financiers ..................................................................... ............6
B. Les compartiments du marché financier ..................................................................... .......7
1) Le marché primaire.......................................................................................................... .7
2) Le marché secondaire........................ ....................................................... ........................7
3) Le marché gris........................ ........................ .................... ........................ ....................8

Section 2 : les différents types d’actifs financiers........................ ........................ ..................8

I. Les valeurs mobilières........................ ....................... ........................ ....................8


A. Les actions........................ .......................................... ............................... ........................9
1) Les droits attachés à la détention d’une action........................ ........................ .................9
2) Forme des actions........................ ........................ ........................ ........................ .........11
3) Les différentes catégories d’actions............................... ........................ ........................11
a. Les actions ordinaires........................ ................ ........................ ........................11
b. Les actions privilégiées...................................... ........................ ........................11
c. Les actions à dividende prioritaire.................... ........................ ........................12
d. Les actions de jouissance................................... ........................ ........................12
4) Les risques liés à la détention des actions........................ ........................ ......................13
B. Les obligations........................ ................ ........................ ........................ ........................13
1) Les caractéristiques des obligations........................ ................................. ........................13
a. Les clauses d’émission d’une obligation........................ ........................ ..............13
b. Les modalités d’amortissement............................ ........................ ........................14
2) Les droits des obligations........................ ........................ ........................ ........................15
3) Les différentes catégories d’obligations........................ .. ........................ ........................15
a. Les obligations à taux fixe........................ .......... ........................ ........................15
b. Les obligations à taux variable............................. ........................ ........................15
c. Les obligations à coupon zéro.............................. ........................ ........................16
d. Les obligations assimilables du trésor........................ ........................ ..................16
e. Les obligations indexées........................ ........................ ............. ........................17
f. Les obligations à bon de souscription........................ ........................ ..................17
g. Les obligations hybrides........................ ........................ .................. ....................17
4) Les risques liés à la détention d’une obligation........................ ........................ ...............19
C. Les titres OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) ................ 20
1) Les différentes classes d’OPCVM........................ .......... ........................ ........................20
2) Les avantages d’un placement en OPCVM........................ ..................... ........................22
a. Définition d’une SICAV (société par actions à capital variable)......................... 22
b. Définition d’un FCP (fonds commun de placement) ............................................22
3) Le contrôle des OPCVM........................ ............ ............. ........................ .......................23
II. Les produits dérivés........................ ..................... ........................ ........................23
A. L’utilisation des produits dérivés........................ ..................................... ........................23
B. Les différents types de produits dérivés........................ ........................... ........................24
1) Les options........................ ........................ ........................ ...................... ........................24
2) Les contrats à terme................................. ........................ ........................ ........................26
3) Les SWAPS........................ ........................ .................... ........................ ........................27
III. Les titres de créances négociables........................ ........................ ........................28
A. Les bons du trésor........................ ........................ ........................ ........................ ...........28
B. Les billets de trésorerie........................ ........................ ... ........................ ........................28
C. Les certificats de dépôts........................ ........................ .......................... ........................29

Conclusion....................... .................................. ........................ ........................ ........................30

Chapitre 2 : les méthodes d’évaluation des actifs financiers........................ ........................ .......31

Section 1 : l’évaluation des obligations........................ ........................ ........................ .....32

I. Les indicateurs propres aux obligations........................ ........................ ...............32


A. Le taux facial........................ ........................ .................. ........................ ........................32
B. Le taux de rendement courant........................ .......................................... ........................32
C. Le taux de rendement à échéance........................ ........................ ........................ ............32
II. Le prix théorique d’une obligation........................ ........................ .......................33
III. Les déterminants du prix d’une obligation........................ ........... ........................34
A. La duration........................ ...................... ........................ ........................ ........................34
B. La sensibilité........................ ........................ ................... ........................ ........................35
C. La convexité........................ ............................................ ........................ ........................37
Section 2 : l’évaluation des actions........................ ........................ ......... ........................38
I. Paramètres de base pour l’évaluation des actions......................... ........................38
A. Le bénéfice par action........................ ............................. ........................ ........................38
B. La valeur comptable par action........................ ........................ ........................ ...............39
C. Les dividendes par action........................ ........................ ........................ ........................40
D. Le rendement de l’action........................ ........................ ........................ ........................ 40
E. Le rendement en capital d’une action........................ ........................ ........................ .....41
F. Le taux de distribution........................ ........................ ........................ ........................ ....41
G. Le taux de croissance du dividende par action........................ ................. ........................42
H. Le pricing earning ratio........................ ........................ ........................ ........................ ..42
I. Les méthodes d’évaluation des actions........................ ........................ ................43
A. L’approche actuarielle........................ ............................. ........................ ........................44
1) Le modèle GORDON et SHAPIRO........................ ................................. ........................44
a) Les limites et avantages du modèle........................ ........................ ......................46
b) Reformulation du modèle........................ ........................ ........................ ............46
2) Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie disponible........................ .....................47
a) Formulation mathématique........................ ........................ ........................ .........47
b) Les avantages du DFC........................ ........................ ........................ .................48
c) Les limites........................ ........................ ........................ ........................ ..........48
B. L’approche économétrique........................ ........................ ........................ ......................48
1) Les outils de gestion de risque........................ ........................ ........................ ................48
a) La volatilité........................ ........................ ................................. ........................49
b) La variance et l’écart type........................ .................................... ........................49
c) La covariance........................ ........................ ...... ........................ ........................49
d) La corrélation........................ ........................ ........................ ........................ ......49
e) Le coefficient (β) ........................ ........................ ........................ ....................... 50
f) La VAR (value-at-risque) .................................... ........................ ........................51
2) Le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) ......................... ........................52
a) La frontière efficiente........................ ........................ .................. ........................53
b) Les hypothèses du modèle........................ ........................ ........................ ...........54
c) Droite de marché des actifs financiers ou SML (Security Market Line) ..............55
d) Utilité du MEDAF........................ ........................ ........................ .......................57
e) Les implications du MEDAF........................ ........................ ........................ ......57
f) Les limites du MEDAF........................ ........................ ........................ ...............58

Section 3 : gestion de portefeuille........................ ........................ ........................ ..............58

I. Les indicateurs de performance........................ ........................ ........................ ...58


A. Le ratio de sharpe........................ ........................ ........................ ........................ ...........58
B. Le ratio de Treynor........................ ........................ ........................ ........................ .........60
C. L’alpha de jensen........................ .................................... ........................ ........................60
II. Les premiers modèles........................ ........................ ........................ ..................61
A. Le modèle de Sharpe........................ ........................ ........................ ........................ ......61
1) La décomposition du risque........................ ........................ ........................ ....................61
2) La diversification........................ ..................................... ........................ ........................62
3) Apports de Markowitz........................ ............................. ........................ ........................63
4) Les limites de la diversification........................ ....................................... ........................63
B. Le modèle d’équilibre ........................ ........................ ........................ ........................ ....63
Conclusion........................ ........................ ........................ ........................ .....................65

Chapitre 3 : évaluation des actifs financiers cotés à la bourse d’Alger (Cas Pratique) ................66

Section 1 : présentation du marché boursier algérien........................ ............ .......................67

I. Les intervenants du marché boursier algérien........................ ........................ ......67


A. L’autorité du marché........................ ............................... ........................ ........................67
1) La Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse.................67
B. Les entreprises du marché........................ ....................... ........................ ........................69
1) La société de gestion de la bourse des valeurs........................ ........................ .................69
2) Le dépositaire central des titres........................ ........................ ........................ ...............70
C. Les professionnels du marché........................ ................. ........................ ........................70
1) Les intermédiaires en opérations de bourse........................ ........................ .....................70
2) Les teneurs de comptes-conservateurs de titres ................……………………………....71
3) Les promoteurs en bourse........................ ........................ ........................ .......................72
II. L’organisation de la bourse
d’Alger………………………………………………………………………… 73
A. Le marché des titres de capital........................ ........................ ........................ ................74
1) Marché principal........................ ........................ ........................ ........................ .............74
2) Marché des petites et moyennes entreprises ou PME........................ ........................ ......74
B. Le marché des titres de créances........................ ...................................... ........................75
1) Marché des obligations........................ ........................ ........................ ........................ ...75
2) Marché bloc pour les obligations assimilables du trésor........................ ........................ .75

Section 2 : évaluation des obligations (DAHLI et MLA) ........................ ........................76


I. L’évaluation de l’obligation DAHLI ( Daewoo Algérie Hôtellerie Loisirs et
Immobiliers) ........................ ........................ ........................ ........................ .......76
A. Présentation de l’entreprise........................ ........................ ........................ .....................76
B. Les caractéristiques de l’emprunt........................ ........................ ........................ ............77
C. Evolution du titre DAHLI durant sa durée de........................ ........................ ..................77
D. Calcul des indicateurs liés à la mesure du risque de taux d’intérêt........................ ..........78
1) La duration........................ ........................ .............................................. ........................78
2) La sensibilité........................ ........................ ........................................... ........................79
3) La convexité........................ ........................ ........................ ........................ ...................79
E. Calcul du prix de l’obligation DAHLI........................ ........................ ........................ ....81
II. L’évaluation de l’obligation MLA (Maghreb Leasing Algérie) ........................ ..81
A. Présentation de l’entreprise........................ ........................ ........................ .....................81
B. Les caractéristiques de l’emprunt........................ ...................................... .......................82
C. Calcul des indicateurs liés à la mesure du risque de taux d’intérêt........................ ..........83
1) La duration........................ ........................ ........................ ........................ ......................83
2) La sensibilité........................ ........................ ............................................ .......................83
3) La convexité........................ ........................ ............................................ ........................84
D. Le calcul du prix de l’obligation MLA........................ ........................ ................. ..........85

Section 2 : évaluation des actions cotées à la bourse d’Alger........................ ..................86


I. Le Modèle d’Evaluation des Actifs Financiers........................ ........................ ....86
A. Présentation des entreprises et de leurs actions........................ ........................ ................87
1) Le groupe SIDAL........................ ........................ ........................ ........................ ...........87
a) Caractéristiques de l’offre publique de vente de l’action SIDAL........................ 87
b) Evolution du cours de l’action SIDAL........................ ........................ ................87
2) EGH EL AURASSI........................ ........................ ........................ ........................ ........88
a) Caractéristiques de l’offre publique de vente........................ ........................ ......88
b) Evolution du cours de l’action EGH EL AURASSI........................ ....................89
3) ALLIANCE ASSURANCE........................ ........................ .................... ........................89
a) Caractéristiques de l’offre publique de vente............... ............. ............... ..........90
b) Evolution du cours de l’action ALLIANCE............... ............. ............... ............90
4) NCA ROUIBA............... ............. ............... ............. ............... ............. ............... .........90
a) Caractéristiques de l’offre publique de............... ............. ............... ............. ......91
b) Evolution du cours de l’action NCA ROUIBA............... ............. ............... .......91
5) BIOPHARM............... ............. ............... ............. ............... ............. ............... .............91
a) Caractéristiques de l’offre publique de vente............... ............. ............... ..........92
b) Evolution du cours de l’action BIOPHARM............... ............. ............... ...........92
6) L’indice boursier............... ............. ............... ............. ............... ...... ............... .............93
B. Les outils de gestion de risque............... ............. ................. ............. ............... .............93
1) Le rendement moyen et le risque............... ............. ............. ............. ............... .............94
2) Les covariances entre les titres et l’indice boursier............... ............. ............... .............94
3) L’estimation des coefficients β............... ............. ............... ............. ............... ............. 95
4) La Value At Risk (VAR) ............... ............. ............... ........ ............. ............... ............. 96
C. Application du MEDAF aux données de la bourse d’Alger............... ............. ............... 97
1) Calcul du rendement exigé pour les actions cotées à la bourse d’Alger............... ...........98
2) Passage du modèle économique au modèle économétrique............... ............. ............... 98
3) Interprétation globale des résultats du MEDAF............... ............. ............... ............. ...100
D. La validation empirique du MEDAF............... ............. ............... ............. ............... ...100
1) Interprétation des résultats............... ............. ............... ............. ............... ............. .....102
E. Critiques du MEDAF............... ............. ............... ............. ............... ............. .............102
II. Le modèle de GORDON & SHAPIRO............... .................. ............... .............103
III. L’évaluation des actions par le pricing earning ratio (PER).. ............. ...............103
IV. La méthode d’actualisation des flux de trésorerie disponible............... ............. 107
A. La détermination des différents paramètres............... ............. ......... ............... .............107
1) Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) ............... ............. ....... ............... .............107

Conclusion.............. ............. ............... ............. ............... ............. ............... ............. ......109

Conclusion générale

Bibliographie

Table des matières

La liste des tableaux

La liste des graphes

La liste des figures

Annexes
Tableau 01 : Comparaison entre les SICAV et les FCP.

Tableau 02 : Comparaison entre les contrats FORWARD et les contrats FUTURE.

Tableau 03 : Stratégie d’utilisation des concepts de duration et de sensibilité.

Tableau 04 : la variation du cours de l’action selon la valeur du bêta.

Tableau 05 : les variations des actifs selon les valeurs de la corrélation.

Tableau 06 : les caractéristiques de l’emprunt obligataire émit par l’entreprise DAHLI.

Tableau 07 : calcul de la duration de l’obligation DAHLI au jour de l’émission.

Tableau 08 : récapitulatif des calculs de la convexitéDAHLI au jour de l’émission.

Tableau 09 : les caractéristiques de l’emprunt obligataire MLA.

Tableau 10 : calcul de la duration de l’obligation MLA au jour de l’émission.

Tableau 11 : récapitulatif des calculs de la convexité de l’obligation MLA au jour de l’émission.

Tableau 12 : les flux de trésoreries générés par la détention d’une obligation MLA.

Tableau 13 : récapitulatif des calculs du rendement moyen et du risque des titres.

Tableau 14 : les covariances entre les titres cotés et l’indice boursier.

Tableau 15 : le risque du DZAIRINDEX sur deux périodes différentes.

Tableau 16 : les coefficients bêta des titres cotés à la bourse d’Alger.

Tableau 17 : Récapitulatifs du calcul de la VAR des actions.

Tableau 18 : les taux de rendements exigés par les actionnaires.

Tableau 19 : résultats de l’application du MEDAF.

Tableau 20 : récapitulatif de l’estimation des paramètres α et β.

Tableau 21 : récapitulatif de calcul du PER.


Tableau 22 : le rendement des obligations des sociétés industrielle selon leurs note attribuée par
standar & poor’s.

Tableau 23 : le taux de croissance du PIB de l’Algérie.

Tableau 24 : valorisation par les cash-flows actualisés.


Graphique 01 : tendance du cours de l’obligation DAHLI.

Graphique 02 : tendance du cours SAIDAL.

Graphique 03 : tendance du cours EGH EL AURASSI.

Graphique 04 : la tendance du cours ALLIANCE ASSURANCE.

Graphique 05 : la tendance du cours NCA-ROUIBA.

Graphique 06 : la tendance du cours BIOPHARM.

Graphique 07 : comparaison entre le PER de l’action BIOPHARM et le PER moyen du secteur


pharmaceutique.
Figure 01: les compartiments du marché de capitaux.

Figure 02: le déroulement d’un accord de swap taux variable contre taux fixe.

Figure 03: la frontière efficiente de Markowitz.

Figure 04: Droite de marché des capitaux (CML).

Figure 05: security market line (SML).

Figure 06: Comparaison entre deux portefeuilles avec le ratio de Sharpe.

Figure 07: Diagramme de Wagner et Lau.

Figure 08: Organisation de la cote officielle de la bourse d’Alger.


Annexe 01 : les formules de calcul des outils de mesure de risque.

Annexe 02 : l’explication de la limite de diversification par Jagannathan et Wang.

Annexe 03 : Liste des 25 O.A.T cotées à la bourse d’Alger.

Annexe 04 : Evolution du rendement en capital de l’action SAIDAL.

Annexe 05 : Evolution du rendement en capital de l’action EGH El AURASSI.

Annexe 06 : Evolution du rendement en capital de l’action Alliance Assurance.

Annexe 07 : Evolution du rendement en capital de l’action NCA – Rouiba.

Annexe 08 : Evolution du rendement en capital de l’action BIOPHARM.

Annexe 09 : Evolution du cours du DZAIRINDEX.

Annexe 10 : Evolution du rendement en capital du DZAIRINDEX.

Annexe 11 : résultats semestriels de l’entreprise PROMOPHARMA en MAD.

Annexe 12 : Chiffres clés du 1ier semestre 2017 en MMAD.

Annexe 13 : compte résultat semestriel au 30 juin 2017 de l’entreprise BIOPHARM.

Annexe 14 : le coefficient bêta sectoriel pour l’Europe de l’ouest.

Annexe 15 : notation à long terme des entreprises.


Annexe 01 : les formules de calcul des outils de mesure de risque

La Variance ∑𝑵 ̅
𝒊=𝟏(𝑿𝒊 − 𝑿)²
𝑽𝑨𝑹 (𝑿) = 𝔼((𝑿 − 𝔼(𝑿))²) =
𝑵

L’écart type 𝛿(𝑥) = √𝑉𝐴𝑅(𝑋)


La covariance 𝑁
1
𝐶𝑂𝑉 (𝑋, 𝑌) = ∗ ∑(𝑋𝑖 − 𝑋̅) ∗ (𝑌𝑖 − 𝑌̅)
𝑁
𝑖=1

La corrélation ∑𝑁 ̅ ̅
𝑖=1(𝑋𝑖 − 𝑋 ) ∗ (𝑌𝑖 − 𝑌 ) 𝐶𝑂𝑉(𝑋, 𝑌)
𝜌(𝑋, 𝑌) = =
√∑𝑁 ̅ 2 𝑁 ̅ √𝑉𝐴𝑅(𝑋) ∗ √𝑉𝐴𝑅(𝑌)
𝑖=𝑛(𝑋𝑖 − 𝑋 ) ∗ √∑𝑖=1(𝑌𝑖 − 𝑌 ) ²

Avec :

 Xi : cours de l’actif X à l’instant i ;


 Yi : cours de l’actif Y à l’ instant i ;
 𝑋̅ : moyenne du cours de l’actif X ;
 𝑌̅ : moyenne du cours de l’actif Y ;
 N : nombre de périodes.

Annexe 02 : l’explication de la limite de diversification par Jagannathan et Wang

« Faisons l’hypothèse d’une économie dans laquelle le CAPM tient période par période.
Supposons que l’économétricien étudie seulement deux actions et que seulement deux
dates existent dans le monde. Les bêtas de la première action dans les deux périodes
sont respectivement 0.5 et 1.25 (soit un bêta moyen de 0.875) et de 1.5 et 0.75 pour la seconde
action (soit un bêta moyen de 1.125). Supposons que la prime de risque attendue sur le marché
soit de 10% sur la première période et de 20% sur la seconde. Alors, si le CAPM tient
sur chaque période, la prime de risque attendue sur la première action sera de 5% à la première
date et de 25% à la seconde, et de 15% aux deux dates pour la deuxième action. Ainsi,
l’économétricien ignorant la variation dans le temps des bêtas et des primes de risque, conclura
de façon erronée que le CAPM ne fonctionne pas puisque les deux titres dégageront une prime
de risque moyenne de 15% avec des bêtas différents.
Annexe 03: Liste des 25 O.A.T cotées à la bourse d’Alger

Source : Données de la SGBV.


Annexe 04: Evolution du rendement en capital de l’action SAIDAL

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.

Annexe 05: Evolution du rendement en capital de l’action EGH El AURASSI :

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.


Annexe 06: Evolution du rendement en capital de l’action Alliance Assurance

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.

Annexe 07: Evolution du rendement en capital de l’action NCA – Rouiba

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.


Annexe 08: Evolution du rendement en capital de l’action BIOPHARM :

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.


Annexe 09: Evolution du cours du DZAIRINDEX

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.

Annexe 10: Evolution du rendement en capital du DZAIRINDEX

Source : Données de la SGBV traitées par Excel.


Annexe 11: résultats semestriels de l’entreprise PROMOPHARMA en MAD

Source : http://www.promopharm.co.ma/
Annexe 12: Chiffres clés du 1ier semestre 2017 en MMAD

Source : http://sothema.com/web/

Annexe 13: compte résultat semestriel au 30 juin 2017 de l’entreprise BIOPHARM


Source : https://www.biopharmdz.com/

Annexe 14 : le coefficient bêta sectoriel pour l’Europe de l’ouest


Annexe 15 : notation à long terme des entreprises

S & P’s Fitch Moody’s Description


AAA AAA Aaa Excellente qualité. Le risque et quasi nul. L’attitude
à payer les intérêts et à rembourser le capital est
extrêmement forte.
AA AA Aa Haute qualité, mail il peut exister des facteurs
pouvant rendre le risque à long terme légèrement
plus important.
A A A Bonne qualité mais un risque peut surgir en cas des
modifications des circonstances ou des conditions
économiques.
BBB BBB Bbb Qualité moyenne. Protection du capital et des
intérêts satisfaisant au moment présent
BB BB Bb Développement d’un risque de crédit possible.
B B B La probabilité de remboursement est incertaine. Il
subsiste un risque assez fort.
CCC CCC Ccc Risque très important de remboursement sur le
long terme.
CC CC Cc Très proche de la faillite, emprunt très spéculatif
D D D Situation de faillite de l’emprunteur

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