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A LA COUR DE CASSATION
par
François R IG A U X
Professeur à la Faculté de Droit de Louvain
INTRODUCTION
1. Parm i les expressions actuelles de la vie du droit, l’une des plus encoura
geantes, sans doute, est l’imprégnation de l’activité juridique quotidienne par le
droit international. Quelque spécialisés qu’ils soient ou q u ’ils croient être, le
praticien devant ses problèmes journaliers, le professeur dans son enseignement,
ne peuvent plus remplir correctement leur tâche s’ils ne se sont ouverts à cette
discipline qui, il n’y a guère, paraissait réservée à quelques privilégiés.
L ’intérêt croissant suscité par le droit international est, aussi, de nature à faire
progresser cette branche du droit. Le rapprochement des disciplines est fécond,
et certains problèmes de droit international public ne sauraient plus être étudiés
sans qu’il soit tenu compte de l’accueil offert aux solutions internationales par
les autres disciplines juridiques. Autant il est aisé d ’affirmer, dans l’abstrait, la
primauté de l’ordre juridique international, autant il est parfois difficile de
déduire de ce principe des conséquences appropriées aux exigences, politiques ou
techniques, du droit constitutionnel et du droit public interne.
2. Le traitement procédural du droit international et du droit étranger appar
tient à ces problèmes que la seule maîtrise des principes du droit international,
public et privé, ne permet pas de résoudre de manière satisfaisante. Il faut
aussi prendre appui sur le droit judiciaire et cela tout particulièrement quand
on s’efforce de déterminer la condition des sources de droit international et
de droit étranger devant une juridiction de cassation. C ’est pourquoi la présente
étude contient plus de développements sur l’objet du pourvoi en cassation et
le contrôle qu’a, jusqu’ici, exercé la Cour suprême en Belgique, que de considé
rations sur la primauté du droit international et la valeur juridique du droit
étranger. D e telles considérations n’apprendraient rien aux lecteurs de cette
54 L E DROIT IN T E R N A T IO N A L E T L E D RO IT ET R A N G E R
6. Une deuxième solution paraît, en droit positif, aussi sûre que la précédente :
la Cour accueille les pourvois fondés sur la violation d ’une règle écrite de
conflit de lois, q u ’elle émane du législateur b elge6 ou appartienne à une
convention internationale7. A, par exemple, été cassé un arrêt de la Cour
d’appel de Bruxelles, du 13 avril 1961, qui avait appliqué à la responsabilité
d’un armateur finlandais, à la suite d ’un abordage survenu dans les eaux
néerlandaises de l’Escaut, la loi finlandaise au lieu de la lex loci delicti 8.
L e refus d’application ou la fausse application d’une loi étrangère (c ’est-à-dire
son application dans une hypothèse où elle n ’aurait pas dû l’être) sont, ainsi,
censurés par la Cour.
5 Cette formulation paraît due à M. Hayoit de Termicourt (comp. précédent, cass. 27 no
vembre 1950, Pas., 1951, I, 182). Voy. aussi R. H a y o i t d e T e r m i c o u r t , « Le conflit
Traité-loi interne », f.T., 1963, 483 et les références.
0 Voy. par exemple : Cass. 23 novembre 1962, R.C.J.B., 1963, 223.
7 Voy. par exemple : Cass. 16 juillet 1906, Pas., 1906, I, 349, mais, sur cet arrêt comp.
l’interprétation différente de M. H a y o i t d e T e r m i c o u r t , « La Cour de cassation et la loi
étrangère », J.T., 1962, 471.
9 Cass. 21 janvier 1948, Pas. 1948, I, 277 .
3 Cass. 21 janvier 1948, Pas. 1948, I, 277.
10 Cass. 4 juillet 1949, Pas. 1949, I, 515 et 519. Voy. aussi les conclusions du procureur
général Janssens précédant Cass. 25 janvier 1906, Pas. 1906, I, 98.
11 Cass. 26 novembre 1908, Pas. 1909, I, 25.
A LA C O U R D E C ASSATIO N 55
moyen qui fut déclaré recevable mais non fondé, le demandeur invoqua la
transgression de l’article 2 de la loi du 20 juin 1947 réprimant les « infractions
tombant sous l’application de la loi pénale belge, commises en violation des
lois et coutumes de la guerre », et la Cour vérifia si l’arrêt attaqué avait
« donné à ces derniers termes une portée conciliable avec leur sens usuel en
droit public international ».
D e cet arrêt, il est permis de déduire que toute source de droit international
dont la transgression ne saurait, directement, motiver un pourvoi, donne prise
au contrôle de légalité dès que la règle ou la notion de droit des gens appartient
aux éléments constitutifs d’une qualification élaborée par la loi belge 16. On
peut citer d ’autres arrêts ayant apprécié, conformément aux principes généraux
du droit international public, le concept « annexion », condition préalable de
l’application de la loi fiscale belgele.
18. Tous ces exemples sont étrangers à la matière des conflits de lois. Ils
relèvent de matières périphériques du droit international privé : les conflits
de nationalités, la condition des étrangers ou d’autres branches, tel le droit
pénal des relations internationales. Cela explique sans doute pourquoi la doctrine,
plus attentive à la théorie générale des conflits de lois, a négligé ces problèmes,
dont la nature propre favorise l’extension du contrôle de légalité à la violation
(indirecte) des sources de droit non nationales. On observera aussi que les
situations juridiques individuelles à propos desquelles ce contrôle a été exercé
appartiennent au droit public interne et non au droit privé.
Enfin, au plan de la technique de la cassation, les solutions atteintes de
manière empirique par la jurisprudence sont parfaitement compatibles avec
le rejet de moyens pris de la violation d’une autre source de droit international
qu’un traité approuvé par les Chambres législatives ainsi que de la transgression
de la loi étrangère appliquée en vertu d’une règle de conflit de lois. Si la Cour
interprète elle-même une source de droit international ou de droit étranger
dont la transgression ne constitue pas, devant elle, une ouverture à cassation,
c’est parce que la loi belge s’est, en quelque sorte, approprié ou intégré cette
source non nationale et est, elle-même, faussement appliquée quand le juge
du fond se méprend sur le sens ou la portée de la notion de droit international
ou de droit étranger.
23 Sur cette comparaison, voy. encore l’ouvrage cité à la note 4, nos 195 et ss.
24 Civ. ( l re sect.), 21 novembre 1961, D., 1963, J. 37. Voy. un exposé des faits dans
notre note sous Cass. 27 novembre 1964, R.C.J.B., 1966, 111 à 113 et les références de
doctrine française aux notes 15 et 16.
25 R. H a y o it d e T e r m ic o u r t , « La Cour de cassation et la loi étrangère », J.T., 1962,
474.
26 Cass. 29 mai 1961, Pas., 1961, I, 1037, 27 novembre 1964, Pas., 1965, I, 310 et
R.C.J.B., 1966, 98, 12 novembre 1965, Rev. prat. soc., 1966, 136.
A LA C O U R D E CASSATIO N 61
a. Dans deux arrêts ayant affirmé que « l’interprétation d’une loi étrangère
relève du juge du fond, la Cour étant sans pouvoir pour contrôler son exacti
tude » 28, cette haute juridiction n’a cependant pas négligé de contrôler l’enchaî
nement des motifs dans lesquels le juge du fond avait procédé à cette inter
prétation.
b. U n arrêt plus récent, du 5 juin 1959, a reçu le moyen fondé sur la violation
de l’article 97 de la Constitution et dirigé contre l’ambiguïté et l’insuffisance
des motifs dans lesquels le juge du fond avait analysé « la législation et la
doctrine allemandes ». Après avoir contrôlé la clarté et la cohérence de l’inter
prétation donnée au droit allemand et constaté qu’il avait été répondu aux
conclusions du demandeur en cassation, la Cour a décidé « que le moyen
(m anquait) en fait » 20.
1. Généralités
23. L e centre de la matière n ’a, jusqu’ici, pas été abordé : il porte sur la
recevabilité d’un moyen directement pris de la transgression d’un principe de
droit international général 32 ou de la violation de la loi étrangère. C ’est, en
effet, grâce à l’assimilation du traité approuvé par les Chambres législatives,
à une « loi » en sens formel, que seul de toutes les sources de droit non
nationales, ce traité bénéficie, dans l’état actuel de la jurisprudence de la Cour
de cassation, d’un traitement procédural de faveur.
Deux ordres de considérations gouvernent la question qu’il nous reste à
traiter : quelle est la nature du contrôle exercé par la Cour de cassation ? Les
sources de droit non nationales offrent-elles à la juridiction suprême des carac
tères propres qui la retiennent d’exercer sur leur correcte application un contrôle
en tous points semblable à la censure que justifie toute transgression de la
loi nationale ?
24. Pour déterminer, aujourd’hui, la nature et les limites du contrôle de
légalité exercé par la Cour de cassation, il n’est guère utile de relire les textes
qui l’ont instituée (Constitution, art. 95; loi du 4 août 1832), il ne faut surtout
pas consulter les travaux préparatoires de ces dispositions : seule la jurisprudence
de la Cour elle-même nous enseigne comment, avec l’approbation tacite du
pouvoir législatif, elle a entendu et, il est permis de le croire, étendu sa
m ission33. Cela ne signifie pas qu’il est aisé de décrire celle-ci d’une manière
qui soit à la fois précise et fidèle.
D eux tendances s’expriment à travers la jurisprudence de la Cour. D ’une
part, elle coordonne et régularise une fonction essentielle du pouvoir judiciaire :
interpréter la loi, en adapter le précepte aux situations juridiques particulières et,
quand il est nécessaire, en combler les lacunes. D ’autre part, elle surveille
l’activité des juridictions de fond et censure toute erreur de droit commise à
81 Cette circonstance ne diminue pas l’intérêt de l’arrêt car la solution qui nous occupe
dépend de la conception que se fait la Cour de cassation de l’étendue de son contrôle, que
ce soit en qualité de juridiction suprême belge ou en la qualité, qu’elle a perdue aujourd’hui,
de Cour de cassation du Congo.
32 Sur cette terminologie, voy. notamment : S a l m o n et S u y , « L a primauté du droit
international sur le droit interne >, Rapport présenté au colloque des 6 et 7 mai 1965 sur
l’adaptation de la Constitution belge aux réalités internationales contemporaines, Bruxelles
(Institut de Sociologie), 1966, nos 14 et ss.
33 Sur ce point, voyez notamment l’ouvrage cité à la note 4, nos 248 et ss.
A LA CO UR D E CA SSA TIO N 63
26. Jusqu’ici, c’est par le biais du contrôle exercé sur la foi due aux actes et
sur la motivation (qui relève de la fonction appelée, par M. Marty, disciplinaire)
que le droit étranger a fait son entrée à la barre de la Cour. L a légitimité et
l’opportunité de ce contrôle ne sont plus guère contestées aujourd’hui, le seul
problème qui reste posé consiste à s’interroger sur l’opportunité de l’intégrale
assimilation à la loi nationale, de toutes les sources de droit international et
de droit étranger. S ’il est permis de négliger les objections traditionnelles 3S, on
ne saurait manquer de tenir compte des particularités des sources de droit non
nationales dont la transgression par le juge du fond pourrait être déférée à la
Cour de cassation. Il faut procéder à l’analyse de ces sources dans une double
perspective : qu’impose, au juge du fond, le principe ]ura novit curia, en ce
qui concerne ces différentes sources de droit ? Comment une cour suprême
nationale peut-elle en contrôler la correcte application ?
34 Ces deux branches du contrôle de cassation sont, d’une certaine manière, inscrites dans
l’article 608 du Code judiciaire (voy. supra n ° 4).
35 Cette évolution paraît commandée par l’exercice même de la fonction de cassation.
On la constate dans d ’autres pays que le nôtre où elle est, sans doute plus récente qu’en
France ou en Italie. Sur ce dernier pays, voy. notamment : G. C alogero, L a logica del
giudice e il suo controllo in cassazione, Padova, 1937, 2 e éd., 1964.
36 G. M arty , h a distinction du fait et du droit, Paris, Sirey, 1929, pp. 363 et ss.
37 W. K r a l ik , « Jura novit curia und das auslandische Recht », Zeitschrift jür Rechts-
Vergleichting, 1962, 99 et 100.
38 L a Cour de cassation n ’a d ’autre mission légale que d ’assurer l’exacte interprétation
de la loi nationale, elle risque de compromettre son prestige si elle se trompe dans l'inter
prétation donnée à un droit qui n’est pas le sien. Pour la réfutation de ces objections, voy.
notamment l’ouvrage cité à la note 4, n ° 239 et les références.
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27. Les traités internationaux approuvés par les Chambres législatives et qui,
â l’instar des lois nationales, doivent être, en vertu d ’une interprétation analo
gique donnée à l’article 129 de la Constitution, publiés au Moniteur belge 30,
s’offrent par là même à la connaissance du juge du fond. L ’adage Jura novit
curia régit, dès lors, cette première catégorie de sources de droit international,
ce qui a d’ailleurs permis à la Cour de cassation de la soumettre aux mêmes
garanties juridictionnelles que la loi elle-même. *
28. Il semble que le droit international général (appelé parfois coutume inter
nationale) doive, aussi, être soumis à la règle Jura novit curia. D ans un arrêt
du 25 janvier 1906, citant Blackstone et les publicistes américains, la Cour de
cassation a affirmé que les cours et tribunaux « doivent respecter le droit des
gens comme une partie du droit national » 40. D e son côté, le doyen Paul
D e Visscher a relevé que la règle britannique International L aw is part of the
L aw of the L an d est respectée sur le continent et, notamment, en B elgiqu e41.
D e ce que nos juges doivent « savoir » le droit international général, il s’ensuit
que l’ignorance ou la transgression d’un principe de droit des gens est un grief
susceptible de fonder un pourvoi en cassation. Aussi est-ce très logiquement
que les professeurs Salmon et Suy concluent, de jure condendo, à l’attribution
à la Cour de cassation du pouvoir de casser du chef de violation d’un principe
de droit international général42.
29. L a première obligation de la Cour, si elle doit, un jour, exercer une telle
fonction, sera de constater le principe de droit international dont la violation est
alléguée devant elle. Cette tâche diffère notablement de l’affirmation du contenu
de la loi nationale. N on tant en raison de ce qui sépare un texte de droit
écrit d’une règle coutumière, celle-ci plus rebelle à une affirmation distincte, que
parce que le droit international général relève d ’un ordre qui dépasse infiniment
le cercle d’attributions d ’une cour suprême nationale. Quand elle interprète
la loi nationale ou en comble les lacunes, et jusqu’à ce que le législateur vienne,
le cas échéant, contester son interprétation, la Cour de cassation ne saurait
se tromper. En disant le droit, elle dégage souverainement, pour tous les organes
de l’Etat dont elle unifie la jurisprudence, le sens, la portée et le contenu de la
loi, texte inerte auquel la jurisprudence des tribunaux donne vie et contours.
En revanche, pour poser un principe de droit international, elle doit interroger
d’autres sources de droit que sa propre jurisprudence et, dégageant le contenu
d’un précepte qui s’est formé en dehors d’elle, elle risque, nécessairement, sinon
formelle de droit, interpréter une loi ce n’est pas saisir le sens des mots et
appliquer au texte les règles de la syntaxe, ni en faire l’exégèse, mais déterminer
comment, dans l’ordre juridique dont elle émane, la loi est effectivement appli
quée par les tribunaux. Les solutions divergentes qui, en Belgique et en France,
ont été déduites de dispositions identiques du Code civil, l’article 301, l’article 694,
l’article 970, l’article 1099, alinéa 2, les articles 1382 et 1384, les articles 1832 et
suivants, sont classiques et soulignent ce rôle créateur de la jurisprudence. Cette
fonction, dont la juridiction de cassation régularise le cours en ce qui concerne
la loi nationale, elle ne saurait l’exercer à l’égard de la loi étrangère dont le
contenu s’impose à elle comme ses propres interprétations font la loi des juges
soumis à son contrôle.
S i cette difficulté n’oppose pas un obstacle infranchissable, à l’extension à la
loi étrangère de certaines formes du contrôle de légalité, elle empêche que
cette loi soit intégralement assimilée à la loi nationale.
32. L a seconde difficulté que suscite la recevabilité d’un pourvoi fondé sur la
violation du droit étranger est plus fondamentale et elle justifie, sans doute,
un traitement procédural distinct de celui qui doit être réservé au droit inter
national' général. Cette difficulté est liée à l’interprétation de l’adage Jura novit
curia.
Appliqué au droit national, l’adage signifie que le juge ne peut ignorer aucun
fait nécessaire à la connaissance de son propre droit et que, suivant une formu
lation de la Cour de cassation de France mais qui exprime aussi bien l’état
du droit belge, il est tenu de statuer « conformément aux lois qui régissent
la matière, encore que l’application de ces lois n ’ait pas été expressément requise
par les parties » 43. A défaut de ce faire, le juge du fond encourt la cassation.
Si le principe International Law is part of the L aw of the L an d permet
d’imposer au juge du fond qu’il connaisse et applique d’office le droit inter
national général au même titre que la loi interne, cette obligation ne saurait
être étendue au droit étranger. Sans doute, le juge peut appliquer d’office le
droit étranger, quand il le connaît et à condition de se fonder sur les seuls
faits allégués par les parties elles-mêmes, mais il ne doit pas connaître d’autres
sources de droit que le droit international et celui de son pays. Seul le débat
contradictoire est de nature à donner au juge une information correcte du
contenu du droit étranger. Aussi, sauf violation flagrante d ’une règle étrangère
appliquée d’office par le juge (voy. infra n° 34), les moyens de cassation d ’ores
et déjà accueillis par la Cour, à savoir le contrôle de la foi due aux documents
législatifs étrangers (quand les parties en ont produit une preuve écrite), et
le contrôle de la motivation (quand les parties se sont expliquées sur le sens
et la portée du droit étranger) suffisent à assurer une censure efficace de
34. Il reste un dernier point qui a été, à dessein, réservé : la Cour de cassation
doit censurer une violation flagrante de la loi étrangère, même appliquée
d’office par le juge du fond. Le cas peut, notamment, se présenter dans une
matière où les parties « ne disposent pas » du droit applicable. Commettrait,
par exemple, une violation flagrante de la loi étrangère, le juge qui admettrait
le divorce d’époux italiens, en affirmant que leur loi nationale autorise le
divorce. Pour casser pareille décision, il ne paraît pas nécessaire d ’accueillir
un pourvoi fondé sur la violation de la loi étrangère, il suffit, croyons-nous, de
motiver la cassation par la violation de la règle de conflit de lois belge, celle-ci
étant transgressée quand le juge se trompe lourdement dans la mise en oeuvre
du droit étranger déclaré applicable conformément à notre règle de rattachement.
35. N i sur l’un ni sur l’autre des points discutés dans cette deuxième partie,
la Cour de cassation de Belgique ne s’est, dans les dernières années, et, notam
ment, depuis les mercuriales de 1962 et de 1963, prononcée.
Quant au premier, à savoir la recevabilité d ’un pourvoi pris de la transgression
d ’un principe de droit international général, rien ne s’oppose, croyons-nous, à
ce que la Cour collabore avec prudence à l ’édification de la coutume interna
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