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Sustainable Architecture

L’Architecture Durable
COVER STORY

Le Developpement Durable
et l’Architecture Durable Pierre Neema
Architecte DPLG

Parler uniquement d’Architecture durable, alors que la pollution et le


dégagement de CO2 provenant de cette activité, ne représente qu’une infime
proportion du problème, est un non-sens.
En fait, c’est une prise de conscience globale qui doit être l’affaire de tous.
C’est un esprit citoyen qui doit dominer et conditionner toutes nos actions de
tous les jours. Si nous voulons arriver à un résultat effectif pour sauver notre
planète, il faut changer nos comportements de tous les jours, oublier notre
égoïsme et nous sentir tous responsables embarqués sur la même galère.
Ce Problème n’est pas récent, quoiqu’on en pense, mais il a subi une accé-
lération démentielle par le comportement de tous et, plus spécialement, des
pays dits civilisés qui ont utilisé les formidables avancées technologiques pour
leur domination et leur confort. Ils veulent imposer aux pays émergents des
sacrifices qu’ils ont été incapables de s’imposer à eux mêmes.

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coût supplémentaire et provoquant une pour la plus grande gloriole de nos Jet-
pollution chimique importante, imposant setters arrogants?
le recyclage des composants. Comment est il permis de produire des
Pour des questions pratiques, nos voitures de luxe roulant à 200km/heure
bouteilles de verre ou de carton recycla- alors que les vitesses sont limitées en ma-
bles ont été remplacées par des récipients jorité à 120km/heure ?
plastiques qui nécessitent 1000 ans pour Comment acceptons nous la présence
être digérés par la nature. Pour diminuer dans nos rues de ces monstres à 4 roues
la main-d’œuvre, nos petits sucres, notre doubles, les Four-Four, qui nous écrasent
petit beurre, notre confiture, nos choco- de leur morgue et de leur suffisance?
lats sont débités et enveloppés. Et l’on pourrait continuer la litanie in-
A l’arrivée, nous aboutissons a un coût définiment…! Et souvent, ce sont ceux-là
d’emballage, de ramassage et de destruc- mêmes qui nous parlent d’écologie et de
tion égal, sinon supérieur au produit en- développement durable dans les salons,
qui en sont responsables. Ce sont ces So-
ciétés Financières qui trouvent dans cette
nouvelle mode, le moyen de s’enrichir
après nous avoir empoisonnés par leurs
émanations! Ce sont ces politiciens en
mal de virginité qui se bousculent pour
défendre notre planète! Ce sont ces
écrivaillons en mal de lecteurs qui nous
pondent des tonnes de littérature indi-
geste (le dernier Salon du livre)! Méfions
veloppé. Sous prétexte sanitaire nous nous de ces Ayatollahs de l’Ecologie-At-
ne buvons plus que de l’eau minérale tention DANGER!
qui nous est vendue plus cher que le Adoptons collectivement une attitude re-
pétrole et nous coûte encore plus cher sponsable et citoyenne. Faisons confiance
pour nous en débarrasser. Pour nos loi- à l’imagination et à la créativité du genre
sirs, l’avion est devenu un article courant, humain pour trouver des réponses à nos
polluant à longueur de jours et d’années problèmes comme elle n’a cessé de le
La dramatique explosion démographique, notre atmosphère. Et que dire de la pollu- faire depuis 15000 ans.
les guerres multiples qui se suivent et se tion de nos voitures qui, de simple moyen Faisons enfin confiance à la technologie
développent dans les continents décoloni- de transport familial, sont devenues des dont les avancées phénoménales ont pu
sés où, comme par hasard, se concentrent cercueils ambulants, fumants, pétaradants sauver la planète à plusieurs reprises.
les plus grands réservoirs de matière
première, n’a fait qu’accentuer la catas-
trophe. Depuis plus de 60 ans, l’élévation
du niveau de vie dans les nations dites
“occidentales”a abouti à une aberration
des comportements, par un gas­pillage
scandaleux de toutes les richesses qui
nous étaient offertes.
Pour augmenter notre confort, nous avons
gaspillé le bien le plus précieux qui nous
était donné,”L’EAU”, dont le contrôle sera
demain le prétexte à toutes les guerres.
Nous avons augmenté la puissance de nos
éclairages d’une façon irrationnelle (100
watts dans les années 50 puis 300 watts
dans les années 70 pour l’habitation, 500
à 1000 watts pour les bureaux).Eclairages
décoratifs des façades, éclairage“ à gior-
no” des rues et espaces publics, appareils
de radio, télévision, ordinateurs, mobiles,
MP3, Black Berry…et j’en passe.
Pour augmenter notre mobilité, nous
avons multiplié les piles qui accompag-
nent toutes nos activités, entraînant un

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la nouvelle Religion Cathodique de tous nationales, qui n’ont eu qu’à changer
ET L’ARCHITECTURE les moutons de Panurge. d’étiquette ou de Patronyme pour faire
C’est la Grande Révélation ”politique- fructifier différemment d’autres produits,
DURABLE? ment correcte” et malheur à ceux qui portés par les mêmes profiteurs!
osent la questionner ou, pire qui osent s’y Ajoutons que les Etats, à la botte de ces
QU’EN EST IL ? opposer-Le scientifique français Claude financiers sont obligés pour faire passer la
A la fin des années 70, à l’un des Congrès Allègre en sait quelque chose puisqu’il a pilule, de financer toutes les innovations
de l’UIA (peut être celui de Mexico) où je été immédiatement voué aux gémonies. pour encourager les utilisateurs à tenter
représentais l’Ordre des Ingénieurs et Ce phénomène fait tache d’huile et a pris l’aventure:
Architectes du Liban, j’entendis pour la une telle ampleur, que nous ne savons
première fois évoquer le terme plus quoi faire pour rattraper le train.
de « SUSTAINABLE ARCHITECTURE » Congrès, Séminaires, Publications se suivent,
Mot qui m’a semblé barbare et incom- se ressemblent, se complètant, s’inclinant
préhensible. Puis, au fil des années, la respectueusement devant la nouvelle
logique de cet adjectif s’est clarifiée puis divinité qui va sauver notre planète débous-
adaptée au français par le terme solée par la crise provoquée par toutes
”DURABLE”, a mon avis mal venu, puis en nos turpitudes.
arabe par le terme ”‫”م�ستدامة‬. Même l’Ordre des Ingénieurs et Architectes
Depuis, c’est la nouvelle mode des intel- de Beyrouth a suivi le mouvement et lance
lectuels dans le vent avant de devenir un un concours dans ce sens à l’intention des
leit-motiv international porté par des étudiants!
vedettes médiatiques telles que le précur- Et, telle la Peste, cette nouvelle maladie
seur français Nicolas Hulot et son émis- menace toutes les activités humaines.
sion “USHUAIA” suivi récemment par Que ce soit les transports terrestres ou
son film ”HOME”. aériens qui dégorgent leur Co2 néfaste
Puis l’ancien Vice Président des Etats Unis alors que, parait il, les vaches en dégagent
AL GORE avec son film ”A NEW bien plus par leurs pets=Faut Il donc les
WORLD” a réussi à rebondir politique- tuer toutes?
ment, en chevauchant cette nouvelle Que ce soit par l’Agriculture et l’élevage
mode, qui lui a valu un NOBEL. Enfin, le des cochons ou les O.G.M qui, avec leurs
superbe livre du photographe Yann Arthus pesticides, leurs déchets menacent nos
Bertrand ‘Le Monde vu du ciel’ qui a sen- nappes phréatiques. Est ce que les cul-
sibilisé les foules aux beautés de notre tures Bio arriveront à nourrir tous les
Terre, a été traduit dans toutes les langues habitants de notre Planète en réduisant
et a été un succès mondial faisant du en même temps la consommation d’eau
même coup la fortune de l’auteur. Même absorbée a 80% par ces activités?
le pur et sincère Nicolas Hulot a fini par Que ce soit par l’Energie nucléaire et le
breveter son “LOGO USHUAIA” pour recyclage de ses déchets, bien que dimin-
en faire un argument de vente de divers uant la production de CO2, alors que
articles, même s’ils n’ont pas grand chose depuis plus de 100 ans l’énergie produite
a faire avec l’Ecologie. par le charbon a tué des millions de
Bien entendu, les politiciens de tous bords mineurs-Et la Chine, qui s’apprête à rou-
se sont empressés de surfer sur cette vrir ces mêmes mines pour compenser la
vague pour se refaire un virginité. Certains hausse du pétrole!
défenseurs des mariages d’homosexuels Et le Pétrole dont on nous annonce la fin
dont le Maire de Bègles en France, ont prochaine et dont le prix va atteindre des
essayé de nous convaincre que ces luttes sommets, mais qui est, aussi, l’énergie qui
étaient complémentaires! a permis le formidable accroissement des
Enfin, lors des dernières élections, les par- richesses mondiales.
tis Verts se sont vus propulsés au premier Et c’est la Panique, l’affolement, les masques
rang au point de faire trembler les Partis à gaz à la moindre alerte de grippe, c’est la
traditionnels. Moralité, l’environnement mise en condition de tous les peuples de la
durable est devenu un “Must” dans les terre pour accepter le diktat imposé par
salons de la bourgeoisie internationale, et les nouvelles puissances financières inter-

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Prêts sans intérêts, Crédits d’Impôts, pillage scandaleux de tout notre ALORS L”ARCHITECTURE
revente à l’Etat de la surproduction potentiel industriel et agricole se DURABLE?
d’électricité à un prix double de celui qui
traduisant par des déchets de plus
sera facturé au consommateur-En somme, Pris dans le tourbillon médiatique du
pour le bénéfice de certains malins, on fait de 500 kg par an et par habitant Développement Durable, les architectes
supporter la dépense par les con- dont 70kg d’emballages. ne pouvaient faire autrement que se join-
tribuables. L’environnement économique 3- L’accélération du progrès tech- dre au chœur des chantres de l’Ecologie.
et politique étant cerné. nique, qui a mis à la portée du Une mode chassant l’autre, celle là était la
bienvenue pour distraire l’opinion des
plus grand nombre, toute une
recherches hasardeuses et contestables
PASSONS AU VIF DU panoplie de gadgets aussi encom- engagées depuis une dizaine d’années
brants et polluants qu’inutiles.
SUJET: pour complaire aux Béotiens, nouveaux
4- Le gaspillage effréné de l’eau riches, à grands coups de gesticulations,
Sérieusement, notre planète est elle en douce à 80% pour l’agriculture au d’acrobaties et de trouvailles techniques,
danger de disparaitre ou de devenir inviv-
lieu de l’apprivoiser par le goutte a
able? C’est une possibilité qu’on ne peut
écarter d’un revers de main. Sauf que !.... goutte. La prolifération des jardins
Notre planète existe depuis des milliards d’agrément et des piscines privées,
d’années et a subi des transformations et toutes dévoreuses d’eau.
des cataclysmes auprès desquels notre 5- L’égoïsme des pays riches qui
surcharge pondérale de CO2 ferait
leur fait consommer plus, mieux
sourire. A chaque fois, la nature a su trou-
ver la parade, l’être humain et tous les et tout de suite au détriment d’une
être vivants se sont adaptés, transformés évolution douce et programmée.
génétiquement et, finalement, ne s’en sor- 6- La prolifération des empaque-
tent pas si mal. Alors, la question qui se tages, des triples emballages de
pose est de cerner et nommer les boule-
médicaments, des sacs plastiques
versements qui, au cours de ce dernier
siècle ont pu gravement remettre en pour notre confort. Sans parler des
cause, cet équilibre instable. Kleenex, Sopalin, Kotex, Pampers
1- La poussée démographique qui, et tutti quanti qui polluent nos
en 50 ans, fera passer la popula- rues et nos poubelles
toutes destinées à décrocher des projets
tion de 6 milliards à 9 milliards 7- L’absence de recyclage de ce
en faisant preuve de plus d’originalité que
d’individus. que nous consommons par paresse les autres. Les grandes Stars mondiales de
2- L’excès de richesse de certai- ou par manque d’esprit civique. l’Architecture voguant de Musées en
nes régions qui entraîne un gas- Aéroports, d’Hôtels 7 étoiles en Tours de
bureaux gigantesques, de grands Théâtres
en Centre culturels, et chaque trou de
Province espérant rééditer l’exploit du
Guggenhaim de Bilbao, vivaient dans leur
bulbe et ne condescendaient plus à
s’impliquer dans des programmes simple-
ment utiles à la vie de tous les jours
On m’avait appris que le souci premier de
l’architecture était de satisfaire les besoins
premiers du plus grand nombre, de les
faire vivre dans un cadre harmonieux, une
ville humaine, des transports rapides et
économiques, dans de vastes espaces de
nature vierge
Alors on inventa l’Architecture Durable!!
Comme si les constructions projetées
n’étaient pas faites pour “durer”-(Coté
architecture, nous aurions bien aimé que

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certaines de ces constructions ne durent le phénomène des serres pour l’utiliser l’espace intermédiaire pour l’entretien-Et
que l’espace d’un matin!). Hélas, 50 ans suivant les besoins et en récupérer cela, dans les pays les plus chauds où la
après, elles ”durent” toujours, polluant l’énergie. On analysait les caractéristiques sagesse millénaire nous avait appris a con-
irrémédiablement notre paysage. des matériaux pour choisir les plus adé- trôler ces déperditions par le choix des
Evidemment c’est un peu primaire! Il faut quats à l’environnement tout en utilisant matériaux et des ouvertures-
rajouter une dose de verdure, un zeste les volants thermiques, les puits de
d’isolation, une panoplie de matériaux lumière, les tours-cheminées de ventila-
naturels ou recyclables, une production tion. Rien de tel que les vieilles marmites
d’énergie renouvelable une récupération pour faire du neuf avec du vieux. Mais, à
et un traitement des eaux de pluie ou l’époque, cette recherche n’était le fait que
même d’égouts-Il faut aussi manger Bio et de quelques rêveurs. N’oublions pas qu’à
rouler Bio avec des carburants extraits de la sortie de la 2ème guerre mondiale, il
plantes etc. On avait simplement oublié fallait construire vite et pas cher=Assurer
que s’il fallait étancher la soif des quatre au plus grand nombre un toit. (Il s’est con-
roues à coups de Bio, la surface des terres struit à cette époque en France 500 000
cultivables n’y suffirait pas. unités par an). Le bois et le charbon
étaient disponibles, le pétrole à la portée
de toutes les bourses, les voitures un
objet de luxe. La demande n’était pas
exigeante sur la qualité et le résultat avec
le recul était finalement, assez décevant.
Aujourd’hui les critères sont différents et
les exigences de confort à la mesure du
niveau de vie. La destruction de notre
environnement par notre excès de gaspill-
age est devenue patente. Alors nous nous
tournons vers les nouvelles technologies Quand on constate la débauche de
pour sauver notre planète. Disons le tout climatiseurs nécessaires crachant leur
de suite: avec un pétrole a 50$ le baril, lot de CO2. Quand on calcule le coût de
personne n’aurait levé le petit doigt. leur installation et de leur entretien, a
A 150$ puis 200$ et bientôt plus, à cause t’on encore le droit et la pudeur de
de la raréfaction de ce produit, l’affaire parler d’Architecture Durable?
devient rentable. Allons, chers confrères, arrêtons cette
Les normes exigées pour remplir les con- hypocrisie!
ditions de “durabilité” entraînent un sur- Croit on qu’en rajoutant quelques cen-
coût de 15 à 20% et ne sont amortis taines des panneaux solaires sur les ter-
qu’en 7 ans en moyenne, ce qui peut rasses de ces géants, nous allons régler le
Alors! Que choisir? Rouler ou crever de séduire le propriétaire d’une maison indi- problème du réchauffement de la planète?
faim? Quel dilemme! viduelle. Mais un promoteur qui doit ven- De quelle économie prétendons-nous
Du plus loin qu’il m’en souvienne, au siè- dre aux conditions du marché y regardera parler-PEANUTS!
cle dernier, des chercheurs, architectes à deux fois et laissera au nouveau pro- Alors, avant de prêcher dans le désert de
comme ingénieurs, philosophes ou uto- priétaire le soin de bricoler son installation. nos illusions, posons la question à ceux
pistes, recherchaient déjà le GRAAL qui Quant aux projets d’envergure, l’économie qui détiennent la clé de cette énergie.
allait humaniser notre vieille Terre. réalisée par la suite, comparée aux autres Qu’a t’on fait depuis 50 ans pour amé-
On appelait ça le Vernaculaire, la Tradition, dépenses de gestion et d’entretien reste liorer et miniaturiser ces fameuses cel-
la Rationnalité, la construction solide mais confidentielle. lules solaires ou photovoltaïques?
économique avec de bons matériaux N’est il pas étonnant et absurde, de voir Comment se fait il que des scientifiques
naturels mais faciles à entretenir. toutes ces Tours qui sortent de terre aient réussi à faire alunir des hommes il
On s’accrochait au terrain comme un comme des champignons, se faisant la ya 40 ans et à les en faire revenir en les
bébé tête le sein de sa mère. course dans le gigantisme, brillant de mille alimentant avec ces fameuses cellules?
On recherchait le soleil pour les périodes feux de leurs doubles vitrages réflé­ Pourquoi n’a t’on pas tiré parti de cette
de froid et on s’en protégeait pendant les chissants-Et pour mieux lutter contre la technologie?
périodes de chaleur. On inventait des mai- déperdition, on double par une deuxième La réponse est malheureusement simple
sons solaires dont la conception intégrait peau puis, par une 3e peau avec tout et évidente. Les Sociétés prospectant et

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pour sauver notre planète. Mais, en atten- Enfin, faisons confiance à l’inventivité des
dant, arrêtons de nous faire peur et de êtres humains et à leur capacité
nous raconter des histoires-Retrouvons d’adaptation. Faisons confiance à la tech-
nos esprits et inspirons nous de la sagesse nique qui, mise au pied du mur, et bien
de nos anciens, pour retrouver l’essence orientée, a toujours su répondre a tous
de ce que la mode veut appeler ”Durable” les défis. Et si, malgré tout, la fonte des
et qui n’est, en fait, que la traduction dans glaces devait, comme on nous le répète à
les faits d’une bonne Architecture. longueur des jours, faire monter les eaux
des mers de 50 cm, et par là, noyer cer-
taines îles pour touristes, comme les
CONCLUSION: Maldives, pensons par contre, aux immen-
De ce qui précède, on peut conclure que ses continents qui, grâce a ce réchauffe-
tout est fait pour accélérer la dégradation ment, seraient dégagés de leurs glaces
de notre environnement afin de satisfaire éternelles, prêtes a accueillir les nouveaux

distribuant le pétrole ont investi des mil- nos petits égoïsmes, notre envie de parai- explorateurs à la conquête de Nouvelles
liards pour construire les infrastructures tre ou de dominer. Frontières. Le Pole Nord, le Pole Sud, le
et n’ont aucun intérêt à tuer la poule aux Alors que la sagesse commanderait que Groenland, le Canada, la Sibérie, voilà nos
œufs d’or. nous allions vers une évolution har- nouvelles ressources avant d’essayer de
Aujourd’hui, la donne est en train de changer. monieuse de tout le genre humain en coloniser la Lune. Voilà ce qui s’ouvrira
On envisage pour très bientôt une raréfac- assurant à chacun le minimum vital pour aux Nouveaux Aventuriers et compens-
tion des extractions à des prix compétitifs une vie de dignité. Alors, la démographie era largement les nouveaux déserts qui
d’où le quadruplement du prix du baril. C’est redeviendrait ce qu’elle aurait du être, le ne feront que rendre plus inhospitaliers
maintenant que la pression doit s’exercer renouvellement des générations et non ceux qui le sont déjà. La vie sur terre,
pour que l’investissement se fasse dans plus la multiplication incontrôlée des nais- depuis qu’elle existe, a toujours été une
l’énergie du futur. Et les voitures électriques ? sances pour compenser les décès causés incroyable et excitante aventure.
Le principe en est connu depuis plus de 50 par les guerres et les famines. Alors, les Ne nous laissons pas enfermer dans nos
ans et leur difficulté aussi : poids et coût des ONG n’auront plus besoin de dépenser peurs par ceux qui, par intérêt, veulent
batteries, leur rayon d’action et leur des milliards pour sauver des enfants des- nous manipuler.
rechargement. La aussi les nouvelles solu- tinés à mourir de maladie ou de malnutri- Croyons à l’Avenir et préparons nos petits
tions sont connues, ce sont les batteries tion et dont l’espérance de vie ne dépasse enfants à d’autres lendemains..
au Lithium-Malheureusement, les res- pas 30 ans. Alors, elles pourront se consa-
sources mondiales reconnues ne sont que crer à l’éducation des parents pour leurs
de 4 millions de tonnes, donc elles seront apprendre à contrôler leurs vies et leur
rapidement épuisées et en attendant de assurer une vieillesse décente, leur
trouver autre chose, le prix de la tonne de apprendre à pêcher au lieu de leur don-
ce métal en poudre est déjà passé de ner du poisson. Alors, elles leur appen-
350$ en 2003 à plus de 3000$ en 2009. dront la véritable notion du bonheur qui
Alors, ne perdons plus de temps, faisons passe par un développement harmonieux
pression sur les responsables politiques et intellectuel, au lieu de le gaspiller pour
pour qu’ils imposent aux Sociétés Inter­ la possession matérielle d’objets inutiles
nationales les contraintes nécessaires et rapidement obsolètes.

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COVER STORY

Beirut a sustainable
dimension of the
city and its buildings
ARAM YARAZIAN
Architect

Sustainability as defined by the World Commission on Environment and Deve­


lopment in 1987 includes “forms of progress that meet the needs of the present
without compromising the ability of future generations to meet their needs.” Since
then, sustainability has become a trendy concept that transcends disciplines, cultures
and nations. Not only that, but it has quickly become one of the key indicators to
measure the degree of progress and enlightenment in a society.
However, as Norman Foster so aptlyputs it, ‘sustainability is not a matterof
fashion, but of survival’. Althoughthe subject of sustainability is fashionable in
today’s society, a historical perspective of Beirut shows that it is not really a
new concept but was rather an integral part of the city’s culture. In fact, before
society as a whole became aware of the idea around 1987, there is evidence to
support what was perhaps an unconscious application of sustainable concepts.
To illustrate this point let us take a brief journey through Beirut’s urban and
building development of the past century. In particular, let us take a walk in
Beirut circa 1880, circa 1915, circa 1945 and circa 1965, times when impor-
tant environmental deve­lopments were noted On this tour, we will not be
tracing development per se, but rather we will highlight certain aspects of it that
relate to the environmental dimension of the city.
More precisely, we will describe, at an urban level, Beirut’s density (scale and
population), urban fabric typology, energy sources and transportation as well
as the energy consumption, materials and response to climate exhibited by
buildings of the time.
Following this overview, a conclusion will address today’s condition and the
existing potential to engage in planning and design processes that acknow­
ledge the environment.

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influences, giving the city multiple images, collection systems, planning and infra-
A journey in time merging European fabric (especially at structure started to be contracted out to
During the Roman era, Beirut was a big port side) with traditional Arab ideals European companies. For example, in
city which was later reduced in size during (intramuros) and the alley/courtyard 1886, the Ottoman Sultanate awarded
the Ottoman rule. At the beginning of the (zoqaq/hawch) neighborhoods. Peeking Alexandre de Gerardin the exclusivity to
19th century, Beirut is a small coastal city inside a house one finds a new architec- light the city of Beirut (partially or totally)
with a population of around 5000 gath- tural type replacing the traditional Arab with electricity generated from coal gas
ered around a modest port. Situated courtyard ‘dar’ by the widespread house or any other resource. Nothing was done
between two hills, it is shaped like a rect- which consists of a central hall house with to provide more lighting for the next
angle and is surrounded by walls. The old red roof tiles and 3 arches. Walking down twenty years. Travelers could now access
center is a compact urban fabric of 15 the street one is surprised by the burj the city via the Beirut-Damascus road, the
hectares organized in networks of narrow square garden, evidence of the new role railway with train service to Houran and
streets with the military barracks to the of the public space and urban landscaping the port which now had the possibility to
west and a big multi-use space to the east. in the urban composition of the city. receive steamboats. The first car in Beirut
Continuing our stroll, we will notice the is seen in 1907.The streets are pedestrian
Circa 1880 newly opened Protestant Syrian College friendly in general with horses or mules
In 1880, Beirut is the capital of a wilayat
with a size of 2,000,000m2 and a popula-
tion of 80,000. The city is expanding as it
is the target of a massive migration due to
the decline in the raw silk industry and
the sectarian fighting in Damascus and
Mount Lebanon. Beirut’s urban space has
already been subjected to the Ottoman
tanzimat reforms and exposed to the
Mediterranean influences, giving the city
multiple images, merging European fabric
(especially at port side) with traditional
Arab ideals (intramuros) and the alley/
courtyard (zoqaq/hawch) neighborhoods.
Peeking inside a house one finds a new
architectural type replacing the traditional
Arab courtyard ‘dar’ by the widespread
house which consists of a central hall
house with red roof tiles and 3 arches. to the west and the St. Joseph University carriage circulating; some sort of a public
Walking down the street one is surprised to the east, both suggesting an awareness space hierarchy could be recognized,
by the burj square garden, evidence of the of the importance of education. either by the recurrence of use by the city
new role of the public space and urban The growth of the city continues with the occupants or following the Ottoman plan-
landscaping in the urban composition of urbanization of the immediate periphery ning interventions at the center. Most
the city. Continuing our stroll, we will and the emergence of a second suburban occupations around the city are reachable
notice the newly opened Protestant belt with exclusive residential quarters in within a walking distance forming a func-
Syrian College to the west and the St. Irat, Rmeil, Zokak el Blat and Minet el tional distribution of activities. Out of
Joseph University to the east, both sug- Hosn that are characterized by the bour- necessity, residents seem to count on cli-
gesting an awareness of the importance geois suburban house. Other neighbor- mate responsive choices; most of build-
of education. In 1880, Beirut is the capital hoods include the middle class quarters ings and courtyards are oriented in ways
of a wilayat with a size of 2,000,000m2 of Saifi, Bachoura and Ghalghoul as well as which allows them to profit from winter
and a population of 80,000. the higher density quarters of Ras el sun/summer winds and to avoid summer
The city is expanding as it is the target of Nabeh, Moussaitbe and Rmeile.The city is sun/winter winds. Hence, domestic habits
a massive migration due to the decline in now subdivided into new administrative seem to depend mostly on local resources
the raw silk industry and the sectarian sectors with ‘majalis baladieh’ responsible and climate conditions. Construction
fighting in Damascus and Mount Lebanon. for the regulation of urban services, city materials and methods also are mostly
Beirut’s urban space has already been embellishment and public hygiene. Works local, giving the city an entirely homoge-
subjected to the Ottoman tanzimat such as urban services, public transporta- neous aspect with a sense of balance
reforms and exposed to the Mediterranean tion, lighting, water distribution, sewage between houses and vegetation.

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Circa 1915 Beirut for professionals, Moussaitbe, some streets are wider than before. The
It is around this time that the city of Beirut Mazraa and Ras el Nabaa for artisans. distribution of functions such as schools
experiences the transformation from a Residents of these highly urbanized and hospitals remain within walking dis-
medina behind walls to an open modern peripheral districts are likely to be living in tance. The emergence of the public trans-
city. Going around the city has now neo traditional apartment houses sur- portation sector also encourages mobility.
become more of a challenge as it expands rounded by communal facilities such as Public spaces continue to evolve estheti-
beyond its once confining walls. Moving hospitals and schools. These residents cally and functionally with exposure to
towards the east, one will fall upon two commute to work on a daily basis by northern sea winds. Residents seem
always to count on northern verandas for
evening summer sittings, big northern
openings (the 3 arches) for northern nat-
ural light and on south-eastern bedrooms
for morning sun. Construction materials
begin to be imported but the general
trend is still reliance on traditional local
materials; the harmonized panorama of
the city is consequently preserved.

Circa 1945
Lebanon has finally become an indepen-
dent state, free from the French Mandate
and attempting to assert itself. Walking
down the streets of Beirut we see a
marked change of style in the buildings
and more people around as the popula-
tion has increased to 273,000 individuals
due to the migration from rural to urban
areas as well as the immigration of perse-
cuted communities such as the Palestinians
and Armenians earlier.
We can now gain access to the city via
squares: Martyr and Riad el Solh as well as using the earliest version of the tramway the infrastructure of roads towards the
a public garden and the new Serail. or by car after World War I. harbors, using private cars or better yet
Walking in the opposite direction towards In terms of energy, the Ottoman Sultanate the extended public transportation sys-
the west would enable us to find the awarded the concession to Selim Afandi tem. Going into the city has acquired a
school of ‘Arts et Métiers’, as well as the who managed to provide the first electric new flavor as Beirut is now a center for
Sanaye municipal hospital and public gar- light pole in Beirut in 1908. The electric banking and shopping with 80% of the
den. The city center itself appears more current was generated by a 240 KW commerce concentrated within the cen-
modern with extensive improvements in steam engine located in Karantina. In tral core. The city has become home to
its infrastructure, its enlarged sea port, the 1914, there were two companies provid- the small urban bourgeoisie consisting of
demolition of its old souks and the con- ing electricity; the first, located in Karantina, landowners, merchants and bankers that
struction of the new ones. As the center had two 40 KW and one 160 KW gen- emerged during this period.
becomes more of a place of work, places erators. The second, was the “Train and In 1923 the French company “Tramway et
of residence move towards the periphery Electricity” company, located on Gouraud Eclairage de Beyrouth “was established.
and residential growth reaches a 2 km Street and had two 250 KW and one 500 The consumption of electricity started to
radius from the city center. In the peri- KW generators. The company provided increase due to the growth of industries,
center districts of Saifi, Ghalgoul, Bachoura, electricity and powered the train net- but domestic and household consump-
Ras el Nabeh and Basta we find a concen- work. During World War I, the companies tion remained low, with electricity con-
tration of small merchants and salaried stopped generating electricity due to the sumption in Beirut below 1500 KWh.
employees. lack of resources and eventually shut With the introduction of French street
On the other hand, we observe the emer- down. planning methods, and the developments
gence of middle class districts to the east The streets continue to be pedestrian of the concrete industry, buildings are
and west of the city with for example responsive, cars in big numbers have not now higher and seem to have lost their
Achrafieh for salaried employees, Ras been introduced to the city yet, however climate responsive characteristics that

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existed in the previous local construction est urbanization growth yet. The city now introduced possibly due to a greater need
methods. Elevation treatments and street holds 76% of the country’s commercial to regulate private transportation.
alignments have now become the pri- activities, 90% of the transportation and Looking around, one can see the remains
mordial characteristic of the majority of 77% of the real estate market. of the Oriental / Mediterranean vernacu-
buildings. The architectural designs are We can no longer ride the tramway (a lar buildings, the late-Ottoman planning
now oriented more towards esthetics major mode of public transportation). interventions and the French mandate’s
rather than environmental. 3 or 4 floor Instead, I drive my own car or take the obvious marks on architecture and plan-
buildings with façade ornaments replaced bus to and from the city. I have to stop at ning. Buildings are now taller with a few
the traditional courtyard house. the traffic lights which have just been residential and commercial towers emerg-
ing. Although some incorporate climate
responsive elevation treatments, the
majority seem to be ignoring climatic
formgivers, particularly the rising new
towers with glazed facades. Pedestrian
movement around the city has become
difficult as the streets are jammed with
cars and buses and new roads are planned
and executed at the expense of the old
pedestrian- friendly courthouse fabric and
the city’s green spaces.
The suburbs have expanded due to the
migration of rural inhabitants towards the
areas around the industrial zones located
here.
The urbanization of the city has resulted
in the increase of electricity consumption
from 532 million KWh in 1966, to 677
million KWh in 1970 reaching 1,176 mil-
lion KWh in 1974. It is interesting to note
that in 1965, 66 % of the electricity in
Lebanon is generated by hydropower
Streets have become less pedestrian (with a peak of 80% in 1969!).
friendly except for the galleries intro-
duced around the “Place de l’Etoile” area;
cars begin to be of common use; also ele-
vators, heating, hot water systems and
garages are integrated into buildings. The
domestic habits of dependence on local
climate start to decrease. The city now
has a diversified physical composition
with constructions expanding on the sur-
rounding green hills and around the three
main circulation axes (towards Damascus,
Tripoli and Saida).

Circa 1965
At this stage, Beirut finds itself at a cross-
road between the expansion of the
“modernist” ideas and the existing irregu-
lar urban fabric with both western and
eastern lifestyles. With a population reach-
ing around half a million by the end of the
sixties and a density of approximately 2.8
persons / hectare, Beirut has seen its high-

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The city/environment
Over the last one century and a half,
Beirut has expanded in area and its popu-
lation has increased. This expansion has
resulted in the destruction of more green
space, the creation of more roads and an
increase of energy consumption mostly in
the building and transportation sectors.
The local traditional construction exper-
tise is replaced by widespread commer-
cial trends that rely less on local climate
conditions and local materials availability.
In old Beirut, climate responsive housing
choices seemed to be out of necessity in
order to achieve an adequate comfort
level for the residents. Neighborhood plan of a ‘hypothetical’ Beirut during the four stages of the journey
In contemporary Beirut, climate respon-
sive buildings and planning strategies are
essential towards establishing a healthier Buildings/environment they cannot be separated from the infra-
environment and a “sustainable” dimen- Issues relating to the sustainable dimen- structure of Beirut and the available
sion for the city. sion of buildings cannot be separated modes of transportation.
Beirut has many positive environmental from the nature of the cities of which the Over the past 130 years, the develop-
characteristics such as the streets that are buildings form a part. ment of technology has incited building
oriented perpendicular to the sea and are Buildings are important but they are only professionals to rely on these advances
thus ventilated by the natural movement one component of a much larger picture, only to solve their design problems instead
of the wind and the streets that are ori-
ented east west where the elevations of
the buildings are either exposed to the
north benefiting from diffused light or to
the south thus making it easier to manage
the high altitude of the solar angle.
The diagrams below illustrate the likely
development of the city from the sparse
layout to the dense condition.
The issues that have affected planning are
the division of the parcels and the built-up
areas with respect to plot sizes.
When the plot sizes were large, and the
built up areas occupied a relatively small
part of the plot, the buildings could be
designed and oriented to address and
benefit from the environmental (and cli-
matic) conditions.
As the planning became denser, street
orientations were defined without ac­­
counting for the climatic givens and the
built up areas were, and still are, subjected
to real estate speculations that do not
account for the relationship of a building
with its context in general and climate in
particular.

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of trying to prevent their adverse effects available technology by briefly explaining wall windows that have a cill level at + 60
on design at the initial stages of the design an environmental strategy and then pre- cm and the ceiling level as the lintel. The
process. In many instances, the project senting examples of projects studied at unitized curtain wall glazing type consists
team, falsely attributing the design deci- Prime Design.The first example is a seven of clear double glazing with a shading
sions to cost reductions, allows the envi- floor office building (Commercial spaces coefficient of 0.83 and lighting load in the
ronment to succumb to the design, instead at the ground and first levels and five office space is estimated at 15W/m2.
of having a design that is more in harmony floors of office space) and the second is a Analysis of the lighting levels shows that
with the environment. Although, given the school in the suburb of Beirut. Analysis of for an overcast sky on a cloudy day, the
moderate climatic conditions of Beirut, the local climatic conditions, building tech- natural light levels are sufficient to provide
buildings could be designed to be more nology, building types (offices and class- for a comfortable working environment
interactive with the environment, thus rooms) and occupancy patterns led to and thus the electric and heating loads on
allowing improved comfort conditions the conclusion that the main environme- the building (due to the artificial lighting)
while reducing energy consumption. natal strategies that need to be simulated are reduced. Since the operational cost of
With the advancement of technology and are daylighting, solar shading, natural venti- artificial lighting in office spaces ranges
the discovery of new materials and tools, lation and natural solar heating, as follows: between 30% and 40% of the total elec-
buildings can perform better than their tricity cost, minimizing the use of light
traditional counterparts and could be, Daylighting: bulbs can considerably reduce this load
quite often, cheaper in initial and opera- Relying less on artificial lighting saves a sig- and cost. In addition, to benefit more from
tional cost as well. Today the tools are nificant amount of energy (especially this strategy, the building can be integrated
available to enable the architect to assess when calculated over the life span of a with light sensors at key points to dynam-
each and every design decision accurately building) and produces a more comfort- ically control the lights and optimize the
before implementing it. able visual environment. Integrating day- usage of both natural and artificial light.
light strategies is necessary at the early
Technology stages of the design process. During the Solar shading:
Available software allows the design team develeopment of the design, simulations The abundance of sunlight in Beirut may
to study the behavior of spaces in order allow the design team to assess the result in excessive heating loads if the
to assess the adequacy of particular strat- amount of daylight in a space and conse- exposure of the building to the sunlight is
egies. Studies that were previously done quently optimize the location, size and not controlled. Proper design for shading
by hand involving a certain amount of orientation of openings as well as the early on in any project can go a long way in
guesswork and assumptions now can be location and quantity of artificial light reducing the building’s operation costs
sources. during its lifetime. The design team has the
means to visualize the project with respect
to the sun during different hours of the day
and the year to assess the effectiveness of
shading and the form of shading devices.

LUX levels at the corner office space of the building


in Beirut illustarting the yearly average Daylighting factors at table height in the school The effect of overshadowing on the office building
classroom under clear sky conditions

done with much higher accuracy to reflect Case study:


real conditions. Subjects encountered at Case study: Proper orientation of the same office
the different design phases include mass- An office building in Beirut has a floor building in Beirut utilizes the overshadow-
ing analysis, solar shading, solar heating, plan of 650m2 and a clear floor height of ing effects from the adjacent buildings and
daylighting and natural ventilation. The fol- 3.2m. The depth of the office space varies trees. The use of shading devices inte-
lowing section illustrates the use of the between 5m and 8m from the curtain grated in the building façade, substantially

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minimize the solar heat gain and, conse- Case study: Good use of natural ven-
quently, the peak cooling hour is shifted to tilation can help reduce the load on
a less strenuous hour of the day thus min- mechanical systems by providing the
imizing the peak cooling load and decreas- required air change rate (or a portion of
ing the cost of the cooling system, both in it), as well as inducing a sense of comfort
the short run (cost of equipment), and in in certain climatic conditions. In the study
the long run (cost of operation and main- for a classroom in the school mentioned
tenance). This result is seen in the office above, the aim was to rely on passive
building mentioned above, whose energy strategies in all aspects of the design to
consumption is reduced by 15% in initial keep building and operational costs to a
cost and 5% in operational cost of the minimum. The results show that using
cooling load based on the hourly simula- shading and natural ventilation resulted in
tion performed. This is obtained by the reduction of the total number of dis-
improving the glazing type from double comfort hours by around 10%. The addi-
glazed clear glass (shading coefficient 0.83, tion of basic ceiling mounted fans resulted
U-Value 2.7 W/ m2K) to double glazed in a further 15% reduction. It should be
low-e coating (shading coefficient 0.75, noted that the air is not conditioned in
U-Value 1.9 W/ m2K) as well as adding any way, and the increase in comfort is an
the shading devices. induced (psychological) sense of comfort.

for electricity generation can make use of


the extended number of sunny / cloudless
days during the year as well as the high
amount of solar radiation that can peak to
values of 900W/m2 during the summer
months.
This strategy could be considered to be
the opposite of solar shading whereby in
summer, we try to keep the sunlight out,
while in winter we aim for the exact
opposite. But the fact that the summer
sun has a much higher altitude than the
winter sun, the architect can design to
make the best use of the solar rays for
both seasons, and thus reduce the solar
heat gain in the summer and increase it in
the winter.
View of a classroom designed to use the
winter sun (left) for heating while the
summer sunrays are obstructed by the
shading device (right). These outcomes
are achieved with the use of computer
Natural ventilation: Natural solar heating software and visualization tools which
Analysis of wind movement around a Although winter in Beirut is not severe, reduce the amount of ‘guesswork’ involved
building as well as air movement inside the integration of this strategy could be in the design process and help the design
the building allow the design team to find useful on multiple levels. First, it can reduce team make more informed decisions
the optimal orientation and shape of the the heating loads during the short winter about the quality of a space and its
building as well as placement of openings months. Second, it can provide the psy- dynamic thermal behavior. Architects can
and HVAC units This helps achieve better chological wellbeing that we all look for- benefit from this to create buildings which
air quality indoors while at the same time ward to during sunny winter days. And consume less energy, pollute less and are
reduces operational cost. third, solar water heating and solar cells more comfortable.

123 | Nº 24 - MARS 2010


Conclusion
Given its history and location, Beirut has
the opportunity to become a city with
climate responsive buildings and a quality
of life that has a strong sustainable dimen-
sion. On the individual level, awareness to
adopt a more environmental lifestyle,
habits and behavior is lacking. On the
other hand, at the institutional level, plan-
ning guidelines should be devised in order
to ensure a future climate responsive
development of the city.
The intent of the following ideas is to trigger a
platform for further discussions and elabora-
tion of concepts and strategies dealing with to maximize its magnitude and to reduce
the sustainable development of the city. reliability on cars. The following resources were
The existence and use of public transporta- used in the preparation of this
tion is a must in Beirut. In addition to its well article:
known advantages that relate to traffic and
pollution, such a component significantly Discussions:
improves the environmental dimension of - Arbid George, on November, 11, 2009
- Hussein Salloum (Ministry of Power), on November,
the city as relating to streetscapes, pedestrian 12, 2009
circulation patterns and civic activity. - Salam Assem, on November, 16, 2009
Furthermore, the organized distribution of
Vectors showing wind flow pattern functions and activities can enhance the effi- References
around a building ciency of the transportation networks. - Arnaud Jean-Luc, 1997. Beyrouth, Grand-Beyrouth.
Cermoc, Lebanon.
Zoning - Davie May, 1996. Beyrouth et ses Faubourgs (1840
Urban development can be controlled to – 1940). Cermoc, Lebanon.
- Davie May, 2001. Beyrouth 1825 – 1975 Un Siècle
reserve the “right of light” to the sur- Environmental strategies et Demi d’Urbanisme. Order of - Engineers and
rounding buildings in addition to preserv- The tenth article in the Lebanese Building Architects, Lebanon.
ing the flow of wind movement and its Law stipulates that all buildings should - Direction Générale de l’Urbanisme, 1973. Livre
distribution. Zoning laws that are general Blanc Beyrouth 1985 – 2000. Saikali – Lebanon.
conserve the natural resources of the - Electricité du Liban, 1996. L’électricité au Liban.
reduce the extent of flexibility needed for environment such as water, wind, earth Habib Eid, Lebanon.
the design of climate responsive building and wild life as defined by the Law 2002 / - Kassir Samir, 1994. Histoire de Beyrouth. Cermoc,
and the integration of environmental con- 444 (protection of the environment). The Lebanon.
siderations for new developments. - Khoury Pierre, 2009. LCEC energy audit for the
implementation of this law presents a sig- Order of Engineers and Architects’ building and
Neighborhood scale developments that nificant opportunity as the Ministry of Public Works in Hazmieh,
address the issue of overall neighborhood a starting point to achieve a sustainable Lebanon.
exploitation coefficients result in more dimension for the city. - Ruppert Helmut, 1969. Beyrouth, Une Ville d’Orient
adequate planning strategies than apply- marquée par l’Occident. Cermoc, Lebanon.
Furthermore, issues such as eco-friendly - Saliba Robert, 1998. Beirut 1920 – 1940 Domestic
ing the existing zoning approach that materials, rain water recuperation, waste Architecture Between Tradition and Modernity.
assigns exploitation coefficients to each management and energy management Order of Engineers and Architects, Lebanon.
plot. Moreover, the participation of occu- should be considered to promote the - Tabet Jad, 2001. Portrait deVille: Beyrouth. Cermoc,
pants and community members in the Lebanon.
dimension of sustainability at the scales of - Yacoub Gebran, 2005. Histoire de l’Architecture au
decision making process can enhance the both the city and the buildings. Liban 1875 – 2005. Yacoub, Lebanon.
sense of neighborhood belonging and Beirut is a dynamic city that is defined by
common interest. the complex interactions of its population Images:
with the environment. It is much more - Maps: Ruppert Helmut, 1969. Beyrouth, Une Ville
than the accumulation of structures in a d’Orient marquée par l’Occident. Cermoc,
Pedestrian mobility and trans- localized region of space, and as such, we Lebanon.
- Neighborhood diagrams, office space and the
portation should envision a sustainable future with classroom at Qobbeh Educational Complex “Dar
The physical condition and comfort level of multiple dimensions to achieve the true Al Aytam Eslamiyah”: prepared at Prime Design
the pedestrian spaces should be addressed ideal of sustainability. Architects, 2009.

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COVER STORY

L’Architecture :
Aujourd’hui Saba sabbagha
Architecte

L’architecture mondiale dans les pays développés, traverse une crise de


réajustement de ses valeurs. Elle se caractérisée principalement par une
efflorescence formelle non justifiée, au détriment de la fonctionnalité et de
l’économie, considérations plus fondamentales.
Architecture du paraître, fortement médiatisée, prise a son propre jeu, peut
elle encore réajuster son tir et retrouver son véritable rôle. Nous allons
examiner ; les symptômes de la crise ses, causes et leurs retombées, par suite
les traitements a prescrire.

121 | Nº 24 - MARS 2010


L’Architecture est la production la plus manifeste d’une civilisa- communauté : Pléthore de musées, bibliothèques et autres
tion. Omniprésente dans l’espace et durable dans le temps, elle espaces culturels ou sportifs construits a des fins purement
peut irréversiblement engager l’avenir de notre cadre de vie démagogiques, sous le couvert du développement Ces bâti-
La valeur d’une civilisation réside dans : ments de grandes surfaces engloutissent des espaces énormes.
• Sa capacité à prendre conscience de ses besoins à définir ses aspi- D’un luxe inouï ,ils ont été réalises avec des coûts prohibitifs,
rations et ses idéaux qu’ils soient d’un ordre matériel, ou spirituel. quand une partie de la population vit en dessous du seuil de
•A  les faire évoluer suivant une prise de conscience toujours en pauvreté, manque de logements d’une décence minimale..
éveil a des nouveaux besoins et de nouveaux paramètres a - Les institutions privées : Banques compagnies d’assurances…
déterminer leur ordre de priorité Suivent le même parcours mais cette fois sacrifient au nom de
•A  répondre a ces besoins et idéaux et a les cristalliser par des l’image de marque. Qui paye ?
solutions adéquates et ciblées en fonction des moyens maté- - Dans les pays du golfe Les résidences collectives rivalisent d’un
riels et techniques dont elle dispose, luxe inouï et même tapageur :Tours de hauteur vertigineuse
•A  prévoir les conséquences que peuvent avoir son action sur avec force ascenseurs, appartements de grandes surfaces, luxe
l’environnement naturel et le cadre de vie... dispendieux dans, les matériaux, éclairagisme système de con-
trôle et autres gadgets, etc… Les couronnements de ces tours
L’architecture contemporaine des pays développes destinées a masquer leurs espaces techniques sont des tours de
répond-elle a ces critères ? force et prétexte a émerveiller.

Si dans un passé encore proche, les civilisations ont pu poser les 2- La recherche formelle au détriment de la fonction
problématiques inhérentes a leur époque et trouver avec le peu Par sa tendance a encourager et a consacrer les gesticulations
de moyens dont ils disposaient des solutions judicieuses a leurs formelles, les acrobaties et les bravades structurales injustifiés et
architectures, sans grands et irréversibles dommages pour leur coûteuses, comme étant une fin en soi, au détriment de sa voca-
environnement : cela est du au fait que l’échelle de leur action tion première : celle d’abriter et d’organiser les différents aspects
était encore acceptable et les énergies utilisées étaient pour la de l’activité humaine et exprimer les idéaux de l’individu et du
plupart douces et de ce fait peu polluantes, groupe social, L’architecture contemporaine illustre le mal de
La crise dont souffre l’architecture mondiale et plus spécifique- notre siècle la démesure la mégalomanie la bravade gratuite le
ment dans les pays sur développes, réside dans les croyances du « challenge.» Toutes les valeurs du « Cow boy. » Plus de place
monde contemporain et de ces valeurs. Certaines de ses valeurs pour une action ciblée, pour la mesure, la proportion, la nuance..
mal comprises sont une des causes principales de la de la crise
- La hantise formelle
Les symptômes Ces credos bien ancres dans l’esprit de nos contemporains a des
doses acceptables se retrouvent a des taux de concentration
1- A niveau des programmes dangereux chez certains architectes et de leurs clients. De ce
- Les institutions publiques des pays développes lancent des pro- feed back sont nées les boursouflures qui gâchent les sites, enva-
grammes qui ne prennent pas en compte les vrais besoins d’une hissent les paysages et polluent visuellement les villes,..

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Ph 3

Ph 3 Ph 4

Dans le déferlement sur le monde dit civilise de, concepts, de Ces errements ont leur source dans les valeurs de la société
tendances de modes relatives a l’architecture les architectes ont- super développée capable de mobiliser des sommes colossaes.
ils su faire la part des choses, avoir du recul. Riche et repue, qui dépense avec prodigalité.épuise les ressources
naturelles et contribue a la pollution.
Aspects de cette gesticulation;
Le règne de l’image.
- Déformations légères sur une forme géométriquement par-
faite. qui ne correspond a aucun besoin du projet mais compli- A défaut d’une pensée cohérente émanant de besoins réels et
que son exécution et augmente son coût (Ph 1.). d’idéaux propres a notre époque, on se rabat sur l’image vidée
- Contorsion, obliquité sur les éléments porteurs et dans des de sens et de contenu valables. La rapidité a laquelle défilent ces
directions contraires au flux des forces agissantes ce qui crée images ne laisse pas un temps pour leur analyse et leur assimila-
une impression de déstabilisation, et un sentiment malaise. et de tion ,d’autant plus qu’elles ne semblent pas justifiées.
difficulté dans l’exécution (Ph. 2-3-3’) Nous sommes au siècle du paganisme architectural des adora-
- L’usage intempestif du verre décliné en plusieurs modes : teurs de l’image pour elles-mêmes indépendamment de tout
uniplex.. biplex... Decaplex... Spider glass et autres... La transpa­ contenu. «  Architecture de Play Boy  comme disait Siegfried
rence partout comme valeur en soi, qui résulte dans un brouil- Gédéon, » Dans son Livre : Space time and architecture, cela
lage de la perception et la confusion des plans leurs superpositions bien avant d’arriver la ou en est..
parfois en effets miroirs (Ph.4-5). Le mot magique : «  image » est décliné a tous les temps et en
- Architecture signal ou le volume ne correspond pas au toutes occasions on parle de : l’image de marque, de l’image de
contenu intérieur (Ph.6-) soi »… En fait image a un sens légèrement réducteur une image
- Recherche de solutions structurales compliquées en quête montre l’extérieur un aspec de quelque chose : en termes
d’originalité la Photo 8 montre une solution simple et son evolu- d’architecture : « La Façade » sans accès a son véritable contenu,
tion vers une solution compliquée. (Ph.8-9) qui constitue en fait son essence en termes d’Art son expression...
- Manque d’aplomb d’éléments verticaux (Ph.! 0) Conclusion : L’architecture se dirige t’elle au même titre que les
- Ajout déliements inutiles (Ph 11) autres arts : Musique Peinture sculpture a devenir de l’art pour
- Structure injustifiée volumétrie compliquée plastiquement l’art. Sans aucune finalité fonctionnelle.
incongrue.

119 | Nº 24 - MARS 2010


Ph 6
Ph 9

• La liberté La notion de liberté et l’individualisme poussés a


l’outrance comme valeur absolue. Sans concessions, en dehors
de toute théorie cohérente issue d’une échelle de valeurs
consensuelles de a la collectivité intégrant le particulier au
général. Le corollaire de cette liberté s’exprime dans l’anarchie
formelle architecturale et de son manque d’intégration a son
contexte naturel urbain ou patrimonial...
• L’originalité Le malentendu sur le sens véritable du terme est
due au fait que le mot a été vidé de son véritable sens :
Ph 8 Original : Etait applique a un produit qui par le fait même de
ses qualités exceptionnelles a été a l’origine a la source dune
tendance et de ce fait a toute une production. Le sens actuel
Les origines du malaise se rattache a la seule différence formelle ou même a la bizarre-
rie d’un l’objet plus qu’à son contenu. On demande a chaque
1- Les Valeurs culturelles produit ou architecture qu’elle soit formellement originale
Existence et individualité même si sa forme n’est pas en accord avec sa fonction.
L’homme, du monde civilisé a une conscience exagérée de lui- • Le manque de repères. Dans le déferlement sur le monde de
même Il se croit être une valeur en soi.. Son individualité son Ego notions, idées, concepts, tendances modes relatives a
priment sur son être social, sa liberté absolue est la valeur l’architecture les architectes ont- ils su faire la part des choses,
suprême. A défaut d’être on se rabat sur le paraître et la con- avoir du recul, ne prendre des dernières tendances que ce qui a
sommation. Noyé dans la foule « L’homo contemporanus» pour quelque pertinence ou validité ?
sortir de son anonymat se doit d’être différent de gesticuler. • Le manque de pensée cohérente. Toute action humaine si
L’architecture suit, modeste soit elle, passe par une pensée conceptuelle qui la
• L a différence : Une valeur en soi. Si L’existence est un droit gouverne, la guide et la justifie et cela bien avant sa mise en
inaliénable c’est par notre différence que l’on croit exister. On forme et son exécution que serait ce pour l’architecture ?
se doit d’être différent. En tant qu’architecte on se doit d’avoir Cette pensée ou «cogitation » se doit d’être ciblée sur les
une architecture différente non par sa qualité ou par son adé- aspects fondamentaux du projet de son contexte qui détermi-
quation a la problématique posée, il suffit que sa forme soit nent son concept. La littérature qui souvent accompagne un
différente et recherchée. La nouveauté est perçue comme projet dans les revues parle plus des aspects anecdotiques et
valeur en soi.. Le star system a touche le monde de l’architecture, futiles du projet que de sa véritable problématique.
les mass medias et le papier glace se sont charge du reste.

Nº 24 - MARS 2010 | 118


Ph 15 Ph 11

A défaut d’une pensée théorique qui tienne compte des aspects L’architecture avant d’être « Art » est Profession. L’architecte se
fondamentaux de la problématique architecturale qui soit ciblée doit d’être à l’écoute de l’œuvre de ses exigences avant d’être à
sur la problématique de notre temps, les architectes vont se rabat- l’écoute de son Ego.
tre sur des aspects futiles, superficiels L’anecdote, le formalisme.
- Le Post modernisme: prône par Robert Venturi par un tour de 3- Les problèmes de l’architecture sont inséparables
passe, voulant paraphraser le célèbre mot de Mies Van der
Rohe : «  More is less, less is more » A remplace celui-ci par le
du cadre urbain ou elle s’inscrit.
non moins célèbre: « More is more, less is bore ». a permis Problèmes au niveau de l’aménagement du territoire :
toutes les licences : Parodie et stylisation caricaturale de - Sont dus au fait d’un manque de planification a ces niveaux Le
l’architecture classique, mélange du classique et du moderne grignotage des réserves d’espaces naturels qui se fait au détri-
Images Kitch (photo) ment de nos réserves d’espaces libres et la déforestation sans
- Le déconstructivisme mal assimile par des adeptes peu talentu- planification
eux a été la source de biens d’errements dans l’architecture Le saupoudrage du bâti et l’étirement des banlieues, résultant
mondiale d’aujourd’hui.... d’un mauvais usage des sols et d’une planification a l’échelle
régionale.
2- L’architecture : Art ou profession.
Il y a une méprise sur la finalité de l’architecture. Art ou Profession Dégradation de notre environnement naturel
Avant d’accéder a l’art elle doit être une profession. - Par l’ignorance ou négligence des problèmes cruciaux, qui sont
L’architecte imagine qu’il se doit d’être un artiste Il doit créer des le fait da la pollution : de l’air et de l’eau par un usage intempes-
pièces uniques Il a été éduqué et conditionne pour cela’, tant pis tif des énergies pétrolières pour un confort douillet. et par
pour le professionnalisme et la compétence.. déversement dans la mer et les cours d’eau de nos déchets
Est-ce que chaque maison dans une ville doit être une œuvre La dilapidation de nos ressources naturelles. La destruc-
d’art en soi une pièce unique. Cela est il crédible ou même tion de bâtiments et d’ensembles de qualité architec-
envi­sageable,.
Chaque immeuble du centre ville est-il un chef d’œuvre en soi. ? turale et de valeur patrimoniale
Chacun est fait avec correction et professionnalisme il a adopte Les Mea- culpa et : « l’architecture durable »
le langage architectural de l’époque pourtant le centre ville dans Par une réaction naturelle et salutaire, ces mêmes pays sur dével-
son ensemble présente une cohérence et unité architecturale oppes responsables pour une grande part de la dégradation de
est une réussite. notre environnement, remettent en question certains excès de
N’est elle pas belle dans sa simplicité sa correction son intégra- l’architecture contemporaine, qui a abuse pour solutionner les
tion dans un contexte problèmes de son confort thermique de la solution de facilite
Le véritable Art n’est pas dans seul aspect d’une œuvre : c’est ce par un usage abusif des produits pétroliers et de l’énergie élec-
qui émane du concours de tous les aspects d’une œuvre au trique, elle-même tributaire ces produits. Solutions qui se sont
niveau de : Sa fonction de sa structure de sa forme de son inser- avères onéreuses et polluantes.
tion dans un contexte quand ils ont atteint un tel niveau la protection passive et active contre les intempéries a été déjà
d’exacerbation dans leur perfection. C’est de la que découle le prise en compte par toutes les architectures traditionnelles et
sentiment Esthétique. solutionnée avec pertinence dans la mesure de leurs moyens.

117 | Nº 24 - MARS 2010


Ph 17

Cette prise de conscience n’est pas nouvelle, elle a déjà eu lieu


a la suite de la crise du pétrole au début des années soixante Ph 13
dix,.Des tentatives louables avaient déjà été faites au moyen des
architectures de terre comme matériau de construction.(Ph !2, utiliser dans ces villas la pierre naturelle du pays et n’a pas rate
15) A l’énergie solaire par une orientation judicieuse des différ- une occasion de vegetaliser des terrasses et de prévoir des bacs
entes pièces des habitations, l’énergie du vent pour leur ventila- a plantes.
tion. La crise du pétrole terminée tout retombe dans l’oubli. • L’usage de plantes grimpantes caduques sur les murs exposés
Dans ce sens l’architecte Hassan Fathi en Egypte a prône est souhaitée si elle est faite avec tempérance.
L’architecture de voûtes de terre pour la reconstruction du vil- • L’usage des bacs a fleurs intègres a l’architecture était une
lage de Gourna. tradition de notre architecture nationale.
Avec la crise de l’énergie qui refait surface, crise a un double • Par Contre un usage :,Intempestif, Incongru et inadapté qui
niveau : La hausse des prix des carburants et la pollution de frise la caricature est mal venu (Ph.14)
l’atmosphère du fait de leur usage. Voila que. Les solutions des Le cas du Liban : les lois de la construction au Liban ont prévu
années Soixante dix refont surface sous le label « d’architecture des dispositions dans ce sens en exigeant que les murs exté-
durable » en fait c’est aussi pour un « environnement durable » rieurs soient de 30 cm au moins avec un vide intérieur. Nous
que l’ont se doit de protéger de la dégradation. nous attendons a plus d’initiatives dans cette direction.
Des recherches sérieuses se font jour pour prôner une L’utilisation des panneaux solaires pour l’eau chaude.
Architecture qui tienne compte des problèmes actuels dus la Le Liban n’a pas encore été autant touche par les courants du
pollution atmosphérique par : Une économie dans l’usage des déconstructivisme que par le post modernisme qui lui donne
carburants générateurs de CO2 – bonne conscience puisqu’il peut faire une architecture Kitch qu’il
•U  ne meilleure Isolation des terrasses et des murs extérieurs considère de grande valeur ou il peut utiliser des arcades mêlées
contre les déperditions calorifiques, qui sont des actions pas- a des fragments inspires de la modernité. En dehors de toute
sives : ce qui n’empêcherait pas dans certains cas d’avoir des cohérence.
solutions actives, ou certains murs exposes au soleil puissent
jouer le rôle d’accumulateurs de chaleur aux heures enso-
leillées et la restituer durant nuit, Conclusions
•U  sage de la végétation Des essais pour créer des terrasses • Il faut redéfinir la profession d’architecte en fonction des vrais
jardins qui seraient a la fois une protection contre les rayons besoins dans le monde d’aujourd’hui ‘Besoins adaptes a chaque
directs du soleil sur les terrasses en béton et empêcherait le pays
froid de l’hiver de pénétrer. Solution judicieuse esthétique mais • Repenser l’enseignement de l’architecture en fonction de sa
d’un coût tres élevé et exige un entretient permanent. nouvelle mission
•D  e tels essais ont déjà été réalises par L’architecte Pierre • Intensifier la planification nationale régio­nale et urbaine
Nema dans le projet du siège de L’électricité du Liban en con- • Instaurer un code de déontologie et le serment d’Ictinos pour
cevant des terrasses plantées et des patios et dans l’immeuble les Architectes.
Sofil avec une cascade de terrasses plantées (Ph !3). De son
N.B. Les photos ont été empruntées aux Publications ARCHIWORLD - Top Architects,
cote L’architecte Jacques Ligier Bel air a été le pionnier a faire Architecture France. Edition Tascnen La photo du centre Sofil a l’árchitecte Mme Emilie
une architecture adaptée a nos conditions climatiques en Assouad.

Nº 24 - MARS 2010 | 116


COVER STORY

Role of Building
The general term of sustainable archi-
tecture is described as environmental-
ly-conscious design techniques in the

Services
field of architecture and is framed by
the larger discussion of sustainability
and the pressing economic and po-

Engineers in
litical issues of the world. It seeks to
minimize the negative environmental
impact of buildings by enhancing ef-

Sustainable
ficiency and moderation in the use of
materials, energy, and development
space. A smart sustainable architec-

Architecture
ture is obtained by a combination of
issues including sustainability, dura­
bility, longevity, appropriate materials,
and sense of place.
samir traboulsi*
Engineer

Several principles can be considered for the Sustainable Architecture such as:
• Smaller accommodation – Larger structures require more material for cons­
truction and need more energy, thereby have a larger carbon footprint.
• Effective use of solar energy – The structure is designed in a manner that
optimizes the use of sun’s rays to heat and light the room to the required level
and to reduce the impact of the heat gains estimates in summer.
• Use intelligent construction to reduce temperature fluctuations within the
building – A part of the structure beneath the ground as about six feet under
the earth.
• Using renewable sources of energy whenever possible. A reduction of depen-
dence on polluting fossil fuel as well as forcing to become careful in the way
using electricity as energy generated from renewable sources such as the sun,
wind, or water is limited.
•A  im at conserving water. – The possibility to reduce water consumption to
one tenth that amount by using low water capacity toilets, flow restrictors at
shower heads and faucet aerators.
• Reduce carbon kilometers – The use of local and natural materials such as
stones, sand, straw, clay or a mixture of these aiming at improving indoor air
quality as most can do without toxic chemical cleansers.
Building services engineers can provide lots of their expertise and in coordi­
nation with the architects to formulate and produce buildings characterized by
the principles mentioned above. In particular, areas in energy conservation, water
conservation, indoor air quality, and to some lesser extent material conservation,
will enhance the environmental sustainability of the buildings.

115 | Nº 24 - MARS 2010


Water Efficiency
and Use:
Water provided to buildings requires
treatments and various delivery methods
which consume energy.
Methods for water conservation may
reduce input, output or both. Any reduc-
tion in the use of water will result in a
reduction in waste. The water consumed
classified as grey water and sewage
require separation so to allow non expen-
sive recycling for re use for irrigation.
Rain water falling on buildings can be con-
sidered as a useful resource if collected
for either irrigation or toilet flushing.
Water supply systems and fixtures can
be selected to reduce consumption and
wastLow-flow faucets and small toilet
Energy Conservation: from less energy input, but also having less
impact on heat gains loads.
cistern is part of this selection. Vacuum-
The energy consumed by a building in assisted and bio composting toilets if
the process of heating, cooling, lighting, Insulation: High performance windows specified will treat sewage on site and
and equipment operation cannot be and walls and wall insulation prevent eliminate the need for energy-intensive
recovered. The magnitude of the envi- both heat gain and loss and create more municipal treatment.
ronmental impacts which is due to con- comfortable thermal environments and Proper selection of sprinkler heads will
sumption of energy, vary because of result in smaller HVAC equipment and help if carefully placed and adjusted to
different type of energy provided. in turn reduce mechanical noise. minimize irrigation water requirements.
Energy-Efficient Equipment & Appliances: Alternate Sources of Energy: Solar, wind, Sustainable architecture presents a unique
After construction costs, a building’s great- water and geothermal energy systems are challenge in the field of sustainability.
est expense is the cost of operation and all commercially available to reduce or Building services engineers as they are
can even exceed the construction costs eliminate the need of external energy involved in the consideration of designs
over a buildings life time. Hence careful sources.The electrical and heating require- impacts of various materials, systems, at
selection of high-efficiency heating, cooling, ments can be met by these systems, or early stage of the design and through con-
Lighting fixtures whether indoor or out- combination of systems, in all climates. struction and operation later, can con-
door and ventilation systems becomes tribute to the sustainability building
critical. Over the life time, the over cost of practices and provide a considerable
the highly efficient equipment will be offset
Indoor Air Quality: impulse to sustainability buildings.
It becomes important to provide thermal,
by future savings. Not only savings come
visual and acoustic comfort for people * Samir R. Traboulsi, Senior Lecturer
inside buildings. Proper comfort tempera- - Director At Large of the American Society
tures at different seasons, proper lighting of Heating, Refrigerating and Air
appropriate to each task and acoustic and Conditioning Engineers, Inc. ASHRAE,
visual privacy are now strategies impac­ 2009-2012
ting on the design of the buildings. - President of the Lebanon Green Building
Council, LGBC, 2009-2011
The provision of fresh clean air through
- Member of the Energy Committee at the
clean air ducts is vital to the well-being Lebanese order of Engineers- Beirut,
of building occupants. Not only oxygen OEA, 2005-2010
is provided but the supply of fresh air On-Line Resources
will reduce the exposure of concen- AIA Committee on the Environment
trated levels of bacteria and chemicals if (COTE):
left to the continuous circulation of inte- http://www.aia.org/cote_default
rior air within the building. Adequate
Building Energy Software Tools Directory:
ventilation in bathrooms with effective
http://www.eere.energy.gov/buildings/
drainage of HVAC units will prevent
tools_directory/ Whole Building Design
indoor microbial contamination.
Guide http://www.wbdg.org/

Nº 24 - MARS 2010 | 114


COVER STORY

La construction durable
a portée de main Walid El Baba
Engineer

L’ingénieur et l’architecte ont des rôles


très importants à jouer sur le plan
national en parallèle avec l’État, acteur
principal dans ce domaine, pour répon-
dre aux besoins du marche Libanais.
C’est grâce à eux que les plans
d’urbanisme et de construction voient
le jour et se développent, et que des
nouvelles technologies se mettent au
service de l’homme. L’ingénieur planifie,
conçoit, crée, bâtit.
Sa mission ne doit pas se limiter a signer
des permis de construire, élaborer des
plans d’étude, construire coute que
coute sans tenir compte des contraintes
environnantes, superviser des chantiers,
entreprendre des missions techniques
ou autres, mais plutôt créer un environ-
nement agréable, en harmonie avec son
milieu et ses ressources naturelles c’est
a dire en mettant en œuvre une vraie
politique de developpement durable.
L’architecte, cet artiste du bâtiment, doit
rendre l’espace bâti en totale harmonie
avec la nature qui l’entoure et doit tenir
compte des exigences de « durabilité »
dans toutes les étapes de la construc-
tion. Il devra respecter et se réconcilier
avec la nature et redéfinir notre mode
de vie dans tous les domaines a travers
la créati’on entre autre, d’un(e):
- Urbanisme durable
- Architecture durable
- Energie durable
- Mobilité durable
Ceci par le biais d’une économie “verte”
qui changerait les mentalités et les pra-
tiques habituelles. Equilibrer les fonctions
urbaines, éviter la surconsommation des

113 | Nº 24 - MARS 2010


espaces naturels ruraux, trouver dans travers une pompe a chaleur en rouges pour les contrôles thermiques de
chaque contextengéographique les meil- augmentant son COP (coefficient de premier niveau ou de niveau très pousse
leurs façons d’occuper le territoire et de performance). (Thermographie) ou aussi en pratiquant
maitriser la mobilité tout en réduisant les des tests d’infiltration.
dépenses énergétiques, sont désormais
les règles de conduite. Les sociétés qui
Exemples
perdureront seront celles qui auront su d’augmentation de Conclusion :
harmonieusement respecter l’équilibre Si les pays industrialises ne cessent de
entre les exigences économiques, les
l’éfficacité énergétique renforcer leur politique dans ce domaine
attentes des populations et la préserva- des bâtiments : la, il est aussi de notre devoir, en tant que
pays en voie de developpement, de
tion de l’envi­ronnement. Il est donc - En plus d’une bonne isolation thermique
nécessaire et même légitime que l’Ordre réfléchir très sérieusement sur notre
des bâtiments qui permet de réduire de
des ingénieurs et architectes au Liban avenir et celui de nos générations futures
plus de trois quart l’énergie consom-
assume pleinement son rôle en sensi- en multipliant nos efforts pour la mise en
mée, d’autres moyens sont nécessaires œuvre, des à présent, et le plus vite pos-
bilisant ses membres a leur devoir envers pour accroitre l’efficacité énergétique
la société et à contribuer, avec les pou- sible, d’une politique nationale de develop­
des bâtiments tels l’installation de : pement durable. Et le réchauffement
voirs publics, a l’implantation d’une poli- - Sources d’énergie de haute perfor- climatique? Les émissions de CO2? Le
tique ainsi qu’un d’un débat général sur le mance, un maximum d’éclairage et de rejet de plus en plus important des
developpement durable. Il faudra donc ventilation naturels, avec plus de con- déchets solides? La pollution sous toutes
réinventer un mode de vie différent impli- fort (d’espace, de lumière et de silence) ses formes? Il n’est jamais trop tard pour
quant une gestion durable en utilisant ainsi qu’une meilleure qualité de l’air. bien faire si la volonté de changer existe.
toutes les ressources naturelles telles, par - Capteurs pour connaitre, à tout Pour cela il nous faudra tout d’abord, au
exemple, les énergies renouvelables au moment, les conditions intérieures et niveau national, une centralisation de
niveau des ressources énergétiques paral­ extérieures du bâtiment. tous les efforts dans ce domaine vaste et
lèles et mieux conserver et gérer nos - Contrôleurs pour analyses les informa- diversifie; C’est pourquoi l’Ordre des
dépenses énergétiques au niveau de la tions des capteurs et optimiser l’utilisation ingénieurs et architectes a crée, en juin
consommation. des équipements par des fonctions de dernier, une commission interne intitulée
commande et de communication. « Commission du developpement dura-
Exemples d’utilisation - Tableaux énergétiques pour optimiser ble » regroupant les responsables élus
des 5 branches internes suivantes :
l’utilisation des sources d’énergie et
des énergies tirer parti des énergies renouvelables Architecture, Génie civil, Electricité,
mécanique et Agriculture, dont le rôle
renouvelables dans et les exploiter au mieux.
serait de mieux gérer toute action future
- Indicateurs simples et mobilisateurs pour
le bâtiment : mesurer et surveiller les consommations
pour une politique de developpement
- Utiliser les capteurs solaires thermiques durable.
énergétiques effectives du bâtiment.
de type plan ou sous vide en terrasses, Il est aussi fondamental de préparer des
Pour cela il est temps de se former
en façades, ou intégrés en toiture dans a présent « une charte du developpe-
aujourd’hui pour mieux construire demain
une maison Libanais, en priorité, pour ment durable »sous l’auspice de l’Ordre
et relever ainsi le défi de l’efficacité énergé- des ingénieurs et architectes, associant
la production de l’eau chaude sanitaire tique des bâtiments et en apprenant a nos les ministères de l’envi­ronnement, de
ainsi que pour le chauffage des locaux ingénieurs et architectes le métier d’expert l’énergie et de l’eau, de l’industrie, de
(Voir les 2 photos ci-jointes). énergétique et en les dotant d’outils l’économie et des finances, a signer par
- Utiliser les panneaux photovoltaïques d’accompagnement tels les cameras infra- tous les intéresses afin de mettre les
solaires pour produire une partie de bases d’une politique de developpement
l’électricité consommée en intégrant durable au niveau national et inciter les
les panneaux en façades, en terrasse ou pouvoirs publics à intensifier leurs
sur la toiture d’une maison Libanaise efforts et a légiférer pour une applica-
comme sur la photo ci-jointe. tion rapide de toutes les mesures con-
- Utiliser l’air chaud dégagé autour des crètes afin de prendre en compte les
panneaux photovoltaïques installes, par aspects écologiques, environnementaux
exemple, en double paroi d’une façade et sociaux du developpement durable et
pour chauffer les locaux soit en de changer les données pour un Liban
convection naturelle ou forcée, soit a meilleur avec une architecture durable.

Nº 24 - MARS 2010 | 112


Water in Lebanon
L’Eau au Liban
SUPPLEMENT

Environmental and health risks


of Nitrates accumulation in
the soil-groundwater-food
chain in central Bekaa
Talal Darwish
Director Center for Remote Sensing
National Council for Scientific Research

Many studies have identified the improper agricultural practices in the intensive agricultural systems as the leading source
of nitrate pollution (Jbaily and Noun, 1998; Moeller et al., 2003; Mahvi et al., 2005; Ju et al., 2006). Excess application of
nitrogen fertilizers has the potential to pollute not only the soil but also the groundwater (Halwani et al., 1999; Ray, 2001).
Farmers in Lebanon are increasingly contributing to soil, water and plant pollution with nitrates. The impact of agricultural
practices on soils and water quality should be given particular attention (Chimwanza et al., 2006). This concern is height-
ened by the fact that population is subject to serious health threat. This was demonstrated in a local study that analyzed
the content of nitrates in human urine in different zones of the Bekaa (An Nahar newspaper, 26/01/2005).
The heavy application of fertilizers in vegetable production (ammonium or nitrate) and the method of application and ir-
rigation techniques affect nitrate leaching (Darwish et al., 2003;Tarkalson et al., 2006). Nitrate fertilizers leach rapidly under
abusive agricultural practices (Guo et al., 2006). Agricultural management has a large impact on the fate of nitrate leaching
(steevoorden, 1989). Frequent application of fertilizer throughout the season has less leaching risk of nitrate compared to
a single total application (Daye and El Moujabber, 2003). Fall application of fertilizers or manure will cause nitrate losses
during winter. Dekker and Bouma (1984) found that the amount of leached nitrate depends strongly on rain intensity and
amount. The accumulated nitrates in fall will probably leach toward the groundwater under the effect of rainfall pattern
in Central bekaa. Nitrates move along with the water in the soil; soil-water movements are a phenomenon that depends
on the soil types. Although water percolates slowly in clayey soils, cracks and pores of soil-horizons change this rule
(Oostindie and Bronswijk, 1995). Preferential flow along soil cracks and macro pores can lead to rapid transport of water
and dissolved matter to the groundwater (White, 1985). Soils of the Bekaa are mostly clayey in texture but improper
agricultural practices place the soils, groundwater and plants under risk of pollution with nitrate. For example, farmers
tend to collect surface water (sometimes sewage) in earthen reservoirs which increase the risk of soil and groundwater
pollution (Mueller et al., 2004; Darwish et al., 2004). In addition, excess irrigation will speed nitrate leaching beyond the
root zone toward deeper soil layers.

109 | Nº 24 - MARS 2010


Public health risks of the nitrate, poisoning can result. This nitrate fast leaching reaching the shallow
appears to have occurred in cattle and in water table. Nitrate concentrations of
nitrate contamination babies less than six months old, especially more than 300 mg L-1 have been mea-
Nitrate is considered a contaminant, e.g. in dyspeptic infants (Thomson, 2004). sured in the local ground water as a result
in drinking water, due to its harmful bio- Poisoning in small children and infants of leaching (map).
logical effect. High concentrations can from the use of well water containing This water is largely used for irrigation
cause methemoglobinemia, and have nitrates above 93 mg/l NO3 have been and farmers do not control N input from
been cited as a risk factor in developing reported (Camargo and Alonso, 2006). fertilizers, soil mineralization and irriga-
gastric and intestinal cancer. Nitrite reacts tion water. As a result, the quality of
with amines and amides to form the car- groundwater is deteriorating by a steady
cinogenic nitrosamines and nitro amides. State of nitrates increase of NO3, NH4 and salinity value.
Nitrates and sodium nitrite are used in accumulation Monitoring of the impact of landuse and
food conservation industry because they cropping pattern during the years 2001-
are effective antimicrobial agents for cer- Agriculture is a major source of nitrates 2003 and 2007-2008 showed high nitrate
tain pathogens, particularly Clostridium in the soil-groundwater systems. The field discharge to groundwater from vegetable
botulinum. The tolerable nitrates con- assessment survey undertaken by our monoculture (275 kg N ha-1), 175 kg N
sumption in humans is 3.65 mg NO3/ team showed poor agricultural practices ha-1 from fruit trees and close to the

day/lkg bw (Follet, 1999). According to prevailing in the Central Bekaa, Lebanon tole­rant level discharge from simple
the National Academy of Sciences (1981), consisting of excess fertilizer input, absence potato-wheat rotation (45 kg N ha-1).
the lethal dose of nitrates in human varies of rotation and mismanaged irrigation are
between 15 and 75 mg nitrates and 40 the main factors affecting the high residual
mg nitrites for each kg body weight (bw). N left in the soil after harvest. Proposed solution
Poisoning in man may result from a total Agriculture in the Bekaa valley mainly Our studies using modern irrigation tech-
oral daily dose in excess of 4 g or from a focuses on field crops, vegetables and in niques and controlled N input showed
single dose of more than 1 g. Moreover, 8 some areas on fruit trees. In vegetable the possibility of reaching higher nitrogen
g of nitrate consumption may be fatal and cultivation, high inputs (over 750 kg N and water use efficiency. Reducing envi-
13-15 g is generally fatal. Practically the ha-1) of inorganic fertilizer per vegetation ronmental risks of nitrate buildup in the
whole quantity administered orally is period lead to large amounts of residual soil-groundwater systems can secure
excreted unchanged in the urine but a nitrogen (> 450 kg N ha-1).The high soil- accepted quality irrigation water and
small amount may be reduced to nitrite. groundwater vulnerability to contamina- reduce public health hazards related to
In certain circumstances reduction of tion is due to vegetable monoculture as nitrate dietary intake. This is possible
nitrate to nitrite can take place in the observed in Terbol area and to the fact through active advices provided to farm-
digestive tract by the activity of the intes- that land is left bare for the winter sea- ers to control the amount of nitrogen
tinal flora. If appreciable reduction occurs son. This poor land management coupled application to the agricultural crops.
before the normal rapid elimination of with the rainfall pattern is responsible for

Nº 24 - MARS 2010 | 108


Références Ju, T., Kou, L., Zhang, S. And Christie, P. 2006. Nitrogen balance and groundwa-
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Type of Climate. Extended Abstracts. 9-11 February, Marrakech, Morocco: Climate. Extended Abstracts. 9-11 February, Marrakech, morocco: 128-130.
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and suspend matter through soil. Advanced Soil Sciences 3, 95-121.

107 | Nº 24 - MARS 2010


SUPPLEMENT

The efficiency of drip irrigation system under


« Paulownia  » trees in the Akkar coastal plain
The «irrigation efficiency» is an important indicator for the evaluation of rational use of water in agriculture,
main consumer of water in Lebanon waiting for a near water shortage.The research includes the study of a
pioneer crop handling an economical and environmental potential, the fast-growing «Paulownia» tree associ-
ated with citrus and cultivated on a parcel equipped with a drip irrigation system. The detailed study of this
parcel is consisted of a soil, crop and hydraulic study.
The ratio of the calculated net crop water requirement compared to the consumptive gross volume of water
to the crops shows the average level of the irrigation efficiency on the parcel requiring an eventual improve-
ment.The analysis consists the identifying of the reasons behind this average level of efficiency and the recom-
mendations for the adoption of certain techniques and feasible measures.

L’efficience de l’irrigation par goutte à goutte


sur les arbres de « Paulownia » dans la plaine
côtière D’Akkar
L’«efficience de l’irrigation» est un indicateur important pour toute évaluation de l’utilisation rationnelle de
l’eau en agriculture, consommateur principal de l’eau au Liban s’attendant à une très proche pénurie en eau.
La recherche comprend l’étude d’une culture pionnière portant un potentiel économique et environnemen-
tal, l’arbre à croissance rapide de «Paulownia» associé avec les agrumes et cultivé sur une parcelle équipée
d’un système d’arrosage localisé (goutte à goute). L’étude détaillée de la parcelle consiste à mener une étude
pédologique, culturale et hydraulique.
Le rapport des besoins nets en eau des cultures calculés et comparés au volume brut d’eau apporté mon-
tre le niveau moyen du rendement d’irrigation à la parcelle exigeant une éventuelle intervention en vue
d’amélioration. Pour ce but, les analyses consistent à identifier les raisons derrière ce niveau moyen d’efficience
et à recommander l’adoption de certaines techniques et mesures réalisables.

»‫مستوى كفاءة الري الموضعي (التنقيط) على أشجار الـ «الباولونيا‬


.‫في سهل عكار الساحلي‬
‫ امل�ستهلك الرئي�سي للماء يف‬،‫هامـا لتقييم كل �إ�ستعمال عقالين للماء يف القطاع الزراعي‬ ّ ‫تعترب «كفاءة الري» م�ؤ�رشا‬
‫ درا�سة ملح�صول حديث واعـد من الناحية الإقت�صادية‬،‫ يت�ضمن هذا البحث‬.‫لبـنان الذي ينتظر نق�صا و�شيكا يف مادة املاء‬
‫جمهز بنظام‬
ّ ‫ واملغرو�سة �إىل جانب �أ�شجار احلم�ضيات يف حقل‬،‫ �أال وهو �شجرة «الباولونيـا» ذات النمو ال�رسيع‬،‫والبيـئيـة‬
.)‫الري املو�ضعي (التنقيط‬
‫ �إن املق ّنـن املائي ال�صايف للمحا�صيل‬.‫ت�شمل الدرا�سة التف�صيلية لهذا احلقل النواحي املتع ّلقة بالرتبـة واملحا�صيل وامليـاه‬
،‫متو�سطة لكفاءة الري احلقلي‬
ّ ‫ ت�شري �إىل درجة‬،‫ بالن�سبة �إىل كمية املياه امل�ستهلكة يف الواقع‬، ‫(حاجته) املحت�سب نظريا‬
‫تت�ضمن التحاليل حتديد الأ�سباب الكامنة وراء هذا‬ ّ ،‫ ومن �أجل بلوغ هذا الهدف‬.‫التدخل بهدف حت�سينه‬ ّ ‫مـما يتط ّلب‬
ّ
.‫ و�إقرتاح الإجراءات التقنية القابلة للتنفيذ‬،‫امل�ستوى الو�سط لكفاءة الري‬

Daoud RAAD Ph.D, professeur associé, Faculté d’Agronomie, Université Libanaise


Peter MOUBARAK, étudiant en Master I, Faculté d’Agronomie, Université Libanaise

105 | Nº 24 - MARS 2010


Sur notre planète, les besoins en eau, élément principal pour la survie de tous
les êtres vivants, augmentent progressivement, vu d’une part, la demande de
la population sans cesse en croissance et le mode vie mo­derne favorisant une
consommation excessive de l’eau, et d’autre part, la diminution du volume
d’eau disponible à cause du problème de la pollution s’aggravant et affectant
les ressources hydriques naturelles.
Cela exige une intervention mondiale pour une utilisation rationnelle de
l’eau mobilisable, et particulièrement dans le secteur agricole, consommateur
majeure de l’eau.

Nº 24 - MARS 2010 | 104


L’irrigation au Liban : En dépit de cela, il serait nécessaire
d’améliorer le pilotage d’irrigation en mat-
un secteur vital ière d’application des apports d’eau basés
sur les calculs des besoins en eau des cul-
Le climat du Liban, caractérisé par un tures (combien apporter ?) et de trouver
hiver court et froid et une longue saison le moment opportun pour l’arrosage
sèche et chaude, impose l’apport de l’eau (quand arroser ?).
d’irrigation aux terres cultivées.
L’irrigation est considérée comme l’artère
vitale de l’agriculture dont le rôle principal L’efficience
est d’accroître la productivité des superfi-
cies agricoles, d’augmenter les revenus de l’irrigation
des agriculteurs et de stabiliser la société
rurale du pays. Sur les 248.000 hectares 1. Indicateur important
de surface agricole utilisée (S.A.U), et for- de l’utilisation de l’eau
mant à peu près le ¼ de la superficie
totale du Liban, seulement 104.000 hect- L’efficience de l’irrigation à la parcelle est
ares sont irrigués, soit 42 % de la S.A.U. le rapport de l’eau d’irrigation délivrée à
(MiniAgri/FAO, 2000). Parmi les différents l’entrée de l’exploitation et utilisée par
secteurs consommateurs de l’eau l’évapotrans­piration pour une culture
disponible, le secteur de l’agriculture et déterminée (besoin net en eau), déduc-
d’irrigation occupe la première place tion faite des pertes par ruissellement et
(64,8 %), suivi par l’utilisation domestique par percolation.
(30 %) puis par l’industrie (5,2 %). L’efficience de l’application résulte de
(Geadah, 2002). deux facteurs principaux :
• l’adéquation de la fréquence et de la
1. Une inquiétante et dose d’irrigation par rapport aux
besoins de la plante.
proche pénurie en eau • la régularité de l’application (mémento
Plusieurs scénarios et tentatives de dresser de l’agronome 1993).
le bilan national ressources besoins ont été En d’autre terme, l’efficience est le rapport
présentés dans diverses bibliographies. Les du volume brut apporté à un sol cultivé
fourchettes des écarts pour les différents sur le besoin net en eau des cultures.
termes du bilan varient légèrement d’une Les irrigants ont souvent tendance à
référence à l’autre. apporter des doses excessives surtout
Sur base de plusieurs données statistiques, lorsqu’ils manquent d’expérience, en pré-
une étude a été proposée par le Ministère férant apporter en excès qu’en défaut, ce
de l’Environnement, la Banque Mondiale et qui diminue le taux d’efficience de l’irrigation
l’Université Américaine de Beyrouth par des pertes d’eau non désirées.
(AUB), dans laquelle le Liban doit s’attendre
à une pénurie d’eau à partir de l’année 2. Choix du sujet et
2012 (fig. I.1.1).
méthodologie de la recherche Dans des conditions où notre pays devrait
2. La nécessite Notre étude menée (printemps – été s’attendre une pénurie en eau dans les
2009) dans une parcelle type, a visé à prochaines années, cette recherche dans
d’optimiser l’irrigation évaluer le niveau de pilotage d’irrigation à le domaine de l’eau a été menée pour les
Il est certain que l’optimisation de l’irrigation la parcelle, en déduire l’indicateur de raisons suivantes :
peut être atteinte par l’adoption correcte l’efficience de l’irrigation à la parcelle, à • L’eau devient un élément préoccupant
de nouvelles techniques d’arrosage comme diagnostiquer les raisons derrière le toute la population du Liban.
celles des systèmes localisées (goutte à niveau obtenu et à recommander les • L’importance de l’eau dans le secteur
goutte, micro jet…) dont le rendement techniques et les mesures à prendre pour agricole, domaine principal de travail
pourrait atteindre 95%, et abandonner les un contribution dans l’amélioration et pour les agronomes qui doivent jouer
méthodes traditionnelles de surface à la raie l’optimisation de l’utilisation de l’eau en un rôle responsable dans l’optimisation
de rendement souvent inférieur à 50%. agriculture. de l’irrigation.

103 | Nº 24 - MARS 2010


• La disponibilité d’un terrain équipé par • Le calcul de l’efficience de l’arrosage 36o 04’E. Elle est dominée par un climat
un système d’irrigation goutte à goutte. • L’analyse et l’évaluation typiquement méditerranéen sec et chaud
Pour aboutir à notre but, nous avons • Les recommandations en été, qui se prolonge de mai à septem-
adopté la méthodologie suivante : bre, un hiver humide et froid avec des
• La recherche bibliographique  La parcelle, sujet d’étude vents bien marqués, et un taux annuel
• Les travaux de terrain englobant les analy- 1. Une parcelle dans la plaine moyen des précipitations de 840 mm
ses pédologiques, les mesures hydrauliques (Atlas climatique du Liban 1977). La tem-
et les observations culturales
d’Aakar pérature élevée pendant la saison sèche,
• Le calcul du besoin net en eau des cul- Dans la plaine côtière d’Aakar au Nord favorise l’élévation du taux d’évapo­
tures et le calcul de la dose d’arrosage du Liban, la parcelle sujet d’étude, est transpiration, ce qui impose l’apport
• La mesure du volume d’eau apporté à située sur une altitude de 38 m, une lati- d’eau, voire irrigation, pour toute éventu-
la parcelle tude et de 34o 38’ N et une longitude de elle culture rentable.

Nº 24 - MARS 2010 | 102


2. Une parcelle irriguée à partir 3. Une culture prometwse : Quelquefois il est planté comme un arbre
de forage le «Paulownia» associé aux ornemental dans les parcs et les jardins
agrumes urbains, supportant la pollution atmos­
Quoiqu’il existe un réseau collectif de dis- phérique et filtrant bien l’air (Paulownia
tribution d’eau d’irrigation au moyen des Pour une rentabilité insatisfaisante des imperlialis.htm).
canaux à ciel ouvert provenant de la agrumes et en vue de l’intensification, une Cet arbre peut être considéré comme
rivière d’Estouane, l’eau souterraine est la nouvelle culture de «Paulownia » fut une nouvelle culture rentable au Liban
source principale de l’eau. Elle est exploi- introduite ultérieurement dans la parcelle. pour la production du bois souvent
tée au moyen de forages équipés des Elle est associée avec les agrumes de importé de l’extérieur et à des prix qui ne
pompes immergées travaillant au moyen variété «Valencia» (fig III.2.1). cessent d’augmenter.
de l’énergie électrique produite locale- A savoir que l’arbre de «Paulownia» a été Des calculs approximatifs de la rentabilité
ment par des générateurs en Diesel introduit pour la première fois au Liban se sont avérés encourageants pour cer-
appartenant à l’exploitation. en 1997 par l’agronome Daoud Raad, et à tains agriculteurs qui ont la possibilité de
La plupart de l’exploitation est irriguée l’époque, cultivé en association avec les mener des investissements de long terme.
traditionnellement à la raie à l’exception bananiers dans l’exploitation de A rappeler que le profit moyen annuel
de la parcelle de recherche équipée par l’agriculteur député Mr. Ali Osseïrane dans prévu est de 800 US dollars par dounums
un système goutte à goutte. De forme le périmètre irrigué de Qasmieh-Ras-el- (1000 m2).
rectangulaire (535 m x 105 m), la superficie Aïn au Sud-Liban (Raad, 2004). Caractérisé Elevés durant une année dans une pépin-
de la parcelle est de 5,6 hectares. par une croissance rapide qui dépasse 5 ière, les plants de «paulownia» ont été
L’exploitation agricole dont la surface m par an (fig III.3.1 et 2), il nécessite un transplantés dans la parcelle en associa-
totale est de 96 hectares à laquelle appar- emplacement ensoleillé à l’ abri du vent, tion avec des agrumes déjà existants
tient la parcelle sujet d’étude, est une pro- avec un sol fertile bien drainé et un apport depuis 8 ans.
priété de Mr. Maurice Zard, un agriculteur d’eau en climat sec. Des grenadiers (800 arbustes) sont aussi
pionnier ayant commencé en 1959 dans Originaire d’Asie orientale (Chine) le cultivés sur le contour le plus long de la
la plaine d’Aakar, à investir dans l’agrumi­ «paulownia» est utilisé depuis longtemps parcelle de 535 m de longueur. La dis-
culture, et actuellement dans l’extension pour la production d’un bois léger et tance entre les plants d’agrumes est de (6
de l’arbre miracle à croissance rapide le rigide utilisé dans la construction des mai- m x 3 m) faisant un nombre total de 2250
«Paulownia». sons et la fabrication des meubles. orangers. Les «paulownias», introduits en

101 | Nº 24 - MARS 2010


alternances avec les agrumes, sont plantés Pour un «paulownia», 4 goutteurs de (12 • Des manomètres pour la lecture directe
de la même distance (6 m x 3 m) faisant ℓ/h) faisant un débit total de 48 ℓ/h par de la pression de fonctionnement dans
un nombre de 2 200 arbres (tableau «paulownia». le système d’irrigation.
IV.2.1) équivaut à 45% du nombre total Pour un grenadier, on fixe 4 goutteurs de • Une pompe immergée aspirant l’eau
des arbres. A rappeler que vu la grande (4 /h) faisant un débit total de 16 /h par souterraine à une profondeur de (Δh =
hauteur prévue de «Paulownia», on de grenadier. – 60 m) environ.
doit pas s’attendre aux autres cultures en b. Une porte-rampe Les rampes des 2. Une dose (combien apporter ?)
association aucune forme de dégâts et goutteurs sont alimentées à partir d’un
particulièrement la quantité nécessaire porte-rampe, conduite en polyéthylène
comptée mentalement et un
d’illumination solaire. de 75 mm de Ø. calendrier d’arrosage approximatif
c. Une conduite principale Les porte- (quand arroser ?)
rampes sont alimentés par une conduite Sans aucune notion de calcul ou de préci-
Le pilotage d’irrigation principale amenant l’eau du l’unité de tête sion, l’agriculteur charge un ouvrier pour
jusqu’au poste d’arrosage. Elle de 125 mm l’opération de déclencher et de fermer le
1. Le système d’irrigation de Ø et de 500 m de longueur (fig IV.1.c). système d’arrosage. Il adopte un intervalle
localisée existant d. Les vannettes Sont des équipements d’arrosage (t) de 2 jours. Il fait fonctionner
qui permettent l’ouverture et la fermeture le système pour un temps qui varie entre
(comment arroser ?) de l’eau entre la conduite principale et les 2 heures parfois 3 heures selon le mois et
Divisée en 4 postes (blocks) d’arrosage porte-rampes de chaque block (poste la température marquée.
de 1,4 ha (14 dounums) chacun, la par- d’arrosage). Elles sont de 125 mm de Ø. Son objectif principal est d’apporter à
celle est équipée d’un système d’irrigation e. L’unité de tête (commande) à chaque oranger un volume minimal de
localisé de type goutte à goutte. l’amont (fig IV.1.e) Elle est constituée (64 /h x 2 heures) / tous les 2 jours = 128
De l’aval à l’amont, ce système est com- des éléments suivants: litres équivalent à 64 litres par jour et
posé des éléments suivants : • Un compteur volumétrique pour lire et pour les grenadiers un débit de 16 litres/
a. Une rampe munie de goutteurs à enregistrer le volume d’eau apporté en jour. Quant au plant de «Paulownia» la
l’aval Chaque rangée d’arbres est munie (m3) par le système d’arrosage (fig. IV.1.f). dose minimale serait respectivement de :
d’une rampe en polyéthylène de 25 mm • Un filtre à disque de 125 mm dont le 48/h x 2 = 96 litres tous les 2 jours
de Ø (diamètre) sur laquelle on incorpore rôle est d’arrêter les particules solides équiva­lent à 48 /jour (tableau IV.2.1).

des goutteurs (émetteurs) à travers


lesquels, l’eau coule directement au voisi-
en suspension dans l’eau afin d’éviter le
problème de colmatage au niveau des
Les travaux de
nage immédiat de chaque arbre d’une goutteurs. recherche effectués
façon localisée (fig IV.1.a). •U  n dilueur (mélangeur) d’engrais pour Plusieurs travaux de recherches ont été
De deux types de débits (4 ℓ/h) et (12 injecter les engrais chimiques dans le effectués et notamment :
ℓ/h), les goutteurs sont fixés de la façon système d’arrosage. • L’analyse du sol qui a montré un sol
suivante (tableau IV.2.1) : • Un filtre hydro-cyclonique pour de type sableux-limoneux. Cela a servi à
Pour un oranger, 4 goutteurs de (4 ℓ/h) éliminer les particules solides (sables) déduire les caractéristiques physiques
avec 4 goutteurs de (12 ℓ/h) faisant un lourdes en suspension dans l’eau et mécaniques du sol et en particulier, la
débit total de 64 ℓ/h par oranger. pompée. densité apparente, la capacité au champ

Nº 24 - MARS 2010 | 100


et l’humidité équivalente, nécessaires Pour calculer le bilan hydrique et délimiter considère suffisante pour remplacer un
pour le calcul de la dose d’arrosage. la saison d’arrosage (du mois de mai ou plusieurs apport d’arrosage.
• Le calcul théorique de la dose jusqu’au septembre), nous nous sommes Le besoin net total pour 1 ha de «Paulownia»
d’arrosage dont les résultats obtenus référés aux valeurs de précipitations de la comme le montre le tableau V.4:
sont compris entre 156 et 209 m3/ha (1ha station météorologique de Klayat (Akkar) 482,3 mm/ha/saison = 4 823m3/ha/saison.
= 1 hectare = 10 dunums = 10.000 m2). publiées dans l’Atlas climatique du Liban Le besoin net total pour les 5,6 ha = 5
• La mesure du volume d’eau (Atlas climatique du Liban 1977). 142,8 x 5,6 = 28 800 m3/5,6 ha/saison
appliqué Au moyen du compteur volu- Tableau V.4. Calcul des besoins net en eau Le besoin net selon l’irrigation localisée
métrique, le volume d’eau mesuré et de la culture de «Paulownia» (goutte à goutte) où la superficie irriguée

pompé dans le système d’arrosage est


de 57 m3/heure pour l’arrosage de 1,4
ha (superficie d’un seul poste d’arrosage),
correspondant à 40 m3/h/ha.
Pour les arbres de «Paulownia» dont le
débit des goutteurs occupe 45%, le volume
apporté pour les serait de : = 18 m3/heure
Pour une période entre 2 et 3 heures : la
dose d’eau apportée serait de 36 à 54 m3
• Le calcul des besoins net en eau
Selon la méthode indirecte, les besoins
net en eau (ETM) du «Paulownia» sont
selon la vformule ETM = ETo x Kc où :
ETo = Evapotranspiration potentielle de
référence (mm/j) Figure V.4. Evolution des besoins nets en eau du «paulownia » (mm/mois)
Kc = Coefficient cultural
Pour l’obtention des valeurs de l’évapo­ Figure V.4. Evolution des besoins nets en ne dépasse pas 25% de la surface totale,
transpiration potentielle, et vu l’indisponi­bilité eau du «paulownia » (mm/mois) sera de : 28 800 x 25% = 7 200 m3/5,6
d’obtenir des données météo­rologiques Les valeurs du besoin net en eau (mm/ ha/saison
réelles et actuelles, nous nous sommes jour) à titre d’exemple : La mesure du volume d’eau apporté
référés aux données moyen­nes publiées par Au mois de mai : 2,11 mm/jour (équiva- Durant toute la période d’arrosage et sur
le service météorologiques du Ministère du lent à 2,11 m3/dunum/jour) et au mois de toute la parcelle de 5,6 ha, le compteur
transport (Atlas climatique du Liban 1977) septembre : 2,66 m3/dunum/jour. volumétrique enregistre un volume de 24
et aux résultats du logiciel publié par la FAO Il serait utile de rappeler que l’arrosage a 718 m3/saison. Le débit des goutteurs ali-
sous le nom de Cropwat (tableau et fig V.4). été arrêté par l’irriguant le 18 septembre mentant les «Paulownias» occupe 45% du
lors d’une averse pluviale, que l’irriguant

99 | Nº 24 - MARS 2010
Volume calculé du besoin net en eau Volume brut d’eau apporté = 7 200m 9 887m 100 = %!

débit total apporté (tableau V.5.1), équiva-


lent à 9 887 m3
Le calcul de l’efficience de l’irrigation
L’efficience de l’irrigation c’est le rapport
du volume calculé du besoin net en eau
sur le volume brut d’eau apporté par
l’irriguant. Ce rapport indicateur serait
calculé de la façon suivante :

Analyse des résultats


Identification des raisons d’une
efficience moyenne
Quoique la croissance des arbres de
«Paulownia» soit satisfaisante, car la hau- dre une bonne efficience de l’eau et mini- d’avantage les agronomes à jouer un rôle
teur a atteint 6 m pour certains (fig III.3.1 miser les frais de production, il serait particulier et responsable dans le pilotage
et 2), l’efficience de l’arrosage avec le taux indispensable à l’agriculteur d’adopter les d’irrigation en vue de contribution et
obtenu de 73% semble moyenne recommandations bénéfiques suivantes : d’amélioration pour affronter l’éventuel
(CEMAGREF, 1990), ce qui implique qu’ils • Faire appel à un service de vulgarisation problème de la proche pénurie en eau
existent des pertes d’eau par conséquent agricole spécialisé qui pourrait lui dans le pays.
des frais supplémentaires de production assurer, continuellement, les calculs cor-
en matière d’énergie et d’ouvriers. rects des besoins en eau des cultures. References
Les raisons principales pour lesquelles ce • Introduire des équipements de mesure CEMAGREF, 1990. Guide pratique d’irrigation. CEP-
de l’état hydrique du sol comme le ten- France agricole, Paris 319 p. Cropwat, 2001.
taux d’efficience est considéré moye, sont Logiciel pour le calcul des besoins en eau des cul-
les suivantes : siomètre utile pour préciser le temps tures. FAO, Rome.
•U  ne absence totale des calculs du vol- de déclenchement et l’arrêt de système Geadah, A., 2002. La valeur économique de l’eau au
ume des besoins en eau basées sur les d’arrosage et par conséquent, éviter un Liban. Forum sur la gestion de la
apport d’eau en excès ou en défaut. demande en eau. IDRC. Beyrouth, 32 p.
données météorologiques variables. Mémento de l’Agronome, 2002. Ministère des
• L ’adoption d’un calendrier d’arrosage • Assurer un entretien continu du sys- Affaires Etrangères. CIRAD-GRET. Paris, 1690 p.
approximatif. tème d’arrosage pour un fonction- MinAgri/FAO (Ministère de l’Agriculture), 2002.
•C  ela est dû à l’ignorance de l’agriculteur nement performant. Recensement agricole, Beyrouth.
MinEnvir/AUB/WB (Ministère de l’Environnement),
et au manque total de vulgarisation
agricole.
Conclusion 2001. Water sector in Lebanon. Environmental
impact assessment, training workshop on dams
Les résultats de la présente recherche
• L ’inexistence des équipements néces- and reservoirs, Beirut.
montrent bien la différence entre les cal- République Libanais, Ministère des travaux publics et
saires pour la mesure de l’état hydrique
culs théoriques des besoins en eau et les transport, Service météorologique. 1977,
do sol. Atlas climatique du Liban.Tomes I, II, III et IV.Raad, D.,
volumes d’eau apportés à la parcelle par
2004. «Analyse évolutive des facteurs agro et
les agriculteurs. Il est évident que cette
Recommandations en vue différence correspond à des pertes d’eau
socio-économiques du périmètre irrigué de
Qasmieh-Ras-el-Aïn au Liban-Sud». Thèse de
d’optimisation importantes, voire gaspillage. doctorat, Université Bordeaux III. France. 370 p.  
Vu l’importance du pilotage d’irrigation C’est l’aspect général de l’utilisation de
dans le domaine agricole et pour attein- l’eau dans le secteur agricole. Cela pousse

Nº 24 - MARS 2010 | 98
SUPPLEMENT

Quelques réflexions
sur la gestion de
l’eau au Liban Selim Catafago
Ingénieur, Doyen Honoraire

Objet de convoitise pour l’extérieur, source de préoccupation quotidienne


pour l’intérieur, l’eau est sans conteste la ressource stratégique du Liban. La
pénurie actuelle qui sévit fait planer l’ombre d’une crise qui risque d’aller en
s’amplifiant dans les prochaines décennies. Cette situation inquiétante est-
elle due aux faibles ressources en eau dont dispose le Liban ou à d’autres
causes qui leur sont liées directement ou indirectement ? La sécurité hydrique
libanaise est elle réellement menacée ? Peut-on résorber cette crise ou
doit-on s’attendre au pire ? Tant de questions pour des citoyens abonnés à
l’eau, mais qui se trouvent dans l’obligation d’assurer leur approvisionnement
par leurs propres moyens ou par des fournisseurs privés. Inutile d’évoquer
dans ces conditions tous les désagréments et la lourde facture à payer.
En fait, les interrogations des citoyens expriment en réalité leur étonnement
de ne pouvoir être alimentés en eau de façon continue en quantité et qualité
par les Etablissements ou les autorités en charge de ce service d’alimentation.
En effet, nul n’ignore que le Liban dispose, à l’heure actuelle de ressources
suffisantes et que les vrais soucis pourraient surgir dans les 25 ou 30 ans
à venir.

Quelles seraient les causes sous-jacentes aux difficultés


rencontrées ?

97 | Nº 24 - MARS 2010
Liban – Données générales plan démographique, la situation s’inverse car c’est la Région de
Beyrouth – Mont Liban qui renferme environ 50% de la popula-
La Région de la Beqaa représente environ 50% de la superficie tion, alors que la Région de la Beqaa n’en a que 12% de la popu-
et des surfaces utiles irriguées, alors que ces superficies atteig- lation. Quant à la répartition des industries, elle est à peu près
nent à peine 14% pour la Région de Beyrouth Mont Liban. Sur le équilibrée entre les régions.

Le Liban dispose-t-il de ressources en La répar tition des disponibilités par région montre que c’est
la région de Beyrouth – Mont Liban qui détient la par t du
eau suffisantes ? lion, alors que la Beqaa dispose à peine du quar t des
Les apports annuels sont estimés respectivement, selon un ressources en eau.
modèle de bilan global que nous avons mis au point, à environ Les quantités ainsi disponibles sont théoriquement de l’ordre de
9.04 Milliards de m3 en année d’apports moyens et 5.35 Milliards 59.5% en année d’humidité moyenne et de 49.2% en année de
de m3 en année de sécheresse décennale. Les pertes par évapo- sécheresse décennale. Toutefois, compte tenu, des volumes qui
transpiration sont respectivement 40.5% et 52%. L’infiltration qui sortent en dehors des frontières libanaises vers la Syrie et vers
ne réapparait pas dans les écoulements superficiels varie entre l’état d’Israël, ces disponibilités théoriques tombent à environ
14% et 7%. Tandis que les écoulements superficiels sont de 51% et 40% du total des apports, se répartissant en écoule-
l’ordre de 46% et 41%, avec une prédominance des écoulements ments superficiels avec un pourcentage variant entre 40.2% et
retardés, de l’ordre de 24% des apports. de 34.5%, et une infiltration variant entre 10.6% et 4.2%.

Bilan en année d’apports moyens

Nº 24 - MARS 2010 | 96
Bilan par région en année d’apports moyens

Bilan en années de sécheresse décennale

95 | Nº 24 - MARS 2010
Bilan par région en années de sécheresse décennale

Le volume total des écoulements superficiels devient alors de situation actuelle. Ce déficit peut atteindre 110 millions de m3
l’ordre de 3.6 Milliards de m3 par an en année d’apports moy- environ en année de sécheresse décennale.
ens. Entre Avril et Septembre, Le Liban ne dispose plus que En considérant une croissance de la population de l’ordre de
d’environ 1.6 Milliards de m3 et entre Juin et Octobre, ce vol- 40% dans les 20 années à venir, ce déficit peut atteindre environ
ume chute de moitie à savoir 0.8 Milliards de m3 240 millions de m3. Ceci montre l’importance du développe-
ment des ressources en eau à partir de la construction de bar-
Ces écoulements superficiels se réduisent à environ 1.8 Milliards rages et de l’exploitation rationnelle des eaux souterraines.
de m3 par en année de sécheresse décennale. Entre Avril et
Septembre, on ne dispose plus que de 0.8 Milliards de m3, et d’à
peu près 0.44 Milliards de m3 entre Juin et Octobre
Les volumes disponibles sont ils très
abondants ?
Ces quantités disponibles sont-elles Il est indéniable qu’en comparaison avec certains pays de la
exploitées ? région, le Liban apparait comme étant riche en ressources en
eau. Toutefois en comparant les besoins totaux aux disponibili-
En analysant les volumes exploités, il s’avère que l’indice tés, surtout durant la période d’irrigation, on constate qu’en
d’utilisation ne dépasse pas les 30% des disponibilités théoriques. l’absence de nouvelles ressources, les disponibilités couvrent à
Ce pourcentage est très faible et constitue l’une des causes prin- peine la demande et qu’en année de sécheresse décennale, le
cipales du rationnement. Ce pourcentage est sans doute le plus problème devient encore plus critique comme le montrent les
faible de la région. tableaux ci-dessous
Cette situation de pénurie est très ressentie dans la région lit- En Année de sécheresse décennale, les disponibilités passent de
torale étant donné qu’environ 70% de la population libanaise est 778 Millions de m3 à 467 Millions de m3. Le déficit devient alors
concentrée dans cette région. En ne considérant que les eaux très important. Il devient ainsi difficile de mobiliser les volumes
domestiques sous toutes leurs formes, les besoins et les nécessaires ; ce qui fait que le Liban ne peut être considéré
disponibilités annuelles en année moyennement humide sont du comme ayant des ressources très abondantes pour assurer un
même ordre à savoir 310 millions de m3.Toutefois, compte tenu niveau acceptable de sécurité hydrique et alimentaire. En consi-
du fait que durant la période sèche, les apports diminuent, le dérant les horizons 2040, le recours aux eaux non convention-
déficit est de l’ordre de 21 millions de m3 en se basant sur la nelles deviendra une nécessité.

Nº 24 - MARS 2010 | 94
Quelles mesures faudrait-il prendre A première vue, il faudrait pouvoir mobiliser 700 millions m3 en
eau de surface stockée dans les réservoirs de barrages et pré-
pour apporter des solutions a la pénurie lever environ 235 millions m3 dans les réserves souterraines. La
qui pourrait se déclarer ? région de la Beqaa est la plus affectée et requiert une attention
particulière moyennant des approvisionnements des autres
régions. Pour les années sèches, les volumes précités ne pour-

Comparaison entre apports annuels et demande annelle – Année d’apports moyens

Comparaison entre apports et demande - Période d’Avril à Septembre – Année d’apports moyens

Comparaison entre apports et demande - Période Juin à Octobre– Année d’apports moyens

Comparaison entre apports annuels et demande annelle – Année de sécheresse décennale

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Comparaison entre apports et demande - Période d’Avril à Septembre – Année de sécheresse décennale

Comparaison entre apports et demande - Période Juin à Octobre– Année de sécheresse décennale

Une analyse prospective portant sur l’ensemble du Liban révèle une inadéquation très inquiétante
entre l’offre et la demande basée sur les disponibilités actuelles

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raient pas être mobilisés.. En fait, on ne peut jamais se baser sur Pourquoi avoir attendu si longtemps
les années moyennes pour juger de l’adéquation des disponibili-
tés aux besoins. Dans ces conditions, le Liban semble être men- pour développer les ressources ?
acé dans son développement et sa réputation de disposer de
très grandes ressources hydriques n’est nullement fondée. Le Par rapport à l’ensemble des pays de la région, le Liban accuse
défit à relever consistera à pouvoir bénéficier des moindres un retard important dans le développement de ses ressources
quantités d’eau disponibles. en eau. Ce retard est du à des circonstances sécuritaires qui ont
Dans ce contexte, le plan décennal du Ministère de l’Energie et de sévi durant des décennies, ainsi qu’à des raisons économiques et
l’Eau prévoit plusieurs actions de développement de la ressource. politiques. Quoiqu’il en soit, il serait peu utile de s’attarder sur les
Les tâches définies dans ce plan portent sur 4 domaines: causes. Le temps est à l’action, surtout dans des régions ou
- études bassins particuliers, tel que le bassin du Litani, où l’urgence
- expropriations d’équiper ce bassin peut être considérée comme prioritaire par
- réalisation des travaux rapport à toutes les autres actions pour des raisons essentielle-
- contrôle de l’exécution des travaux ment géopolitiques.
Les investissements devraient couvrir une grande variété de Toutefois, le Ministère de l’Energie et des l’Eau, connu auparavant
projets : sous le nom de Ministère des Ressources Hydrauliques et
- Barrages et lacs collinaires afin de stocker environ 800 Millions Electriques, a déjà effectué des investissements importants dans
de m3 le domaine de l’eau. Le Tableau ci-dessous qui appartient déjà au
- Une cinquantaine de captages passé le montre clairement
- Forage de quelques 70 puits De son coté, le CDR a programmé et réalisé plusieurs travaux
- Des réseaux d’égouts et environ une dizaine de stations d’épuration dans le domaine de l’eau. Le Tableau ci-dessous, qui lui appartient
- Des réseaux d’eau potable aussi au passé, montre malheureusement que sur les 409 Millions
- Modernisation des opérations administratives. de $ US de travaux programmés, 31% seulement ont été
- Développement des compétences humaines. achevés entre 1992 et 2000. Il reste donc beaucoup à faire.

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8 - Comment faudrait-il procéder ? Quels sont les obstacles qui peuvent
Les différentes Phases que Traverse en Général la Gestion de
la Ressource en Eau sont les suivantes :
entraver toutes ces démarches ?
- Développement de l’offre en eau; Les principaux obstacles Rencontrés au Liban pour améliorer
- Préservation de l’eau; l’efficience de la gestion de l‘eau sont les suivants :
- Réallocation et gestion de la demande.
Comme le Liban n’a pas encore développé l’offre, il ne peut La difficulté de mettre au point une vision et une politique,
attendre que la première phase soit terminée pour entrepren- La fragmentation et des responsabilités,
dre les suivantes. Il doit donc mener de front ces trois phases. L’absence de coordination,
Le développement de l’offre ne saurait être efficace en l’absence l’inexistence d’un cadre légal portant sur la gestion de l’eau,
d’actions permettant d’éviter le gaspillage de l’eau et sa pollution. Les Etablissements Publics de l’eau et L’ONL gèrent uniquement
En effet, l’apport de nouvelles ressources, suppose un réseau qui des projets,
fonctionne correctement et des mesures visant à protéger la Un contrôle laxiste,
ressource en eau contre la pollution, ou tout au moins à assurer L’absence d’une vraie tarification des services de l’eau,
son traitement. La nouvelle restructuration du secteur de l’eau ne favorise pas la
La préservation implique aussi la gestion de la demande et mise en place d’une gestion intégrée,
l’orientation des consommateurs et leur éducation dans le sens La rareté d’outils de gestion performants,
de leur inculquer la culture de l’eau. Cela suppose aussi leur Des ressources humaines compétentes en nombre réduit,
participation a la gestion, aux décisions et options à prendre. Des installations et des équipements moyennement
Toutefois, ces initiatives requièrent, pour aboutir, la présence d’un performants,
personnel qualifié, des structures administratives adéquates, des Des campagnes d’orientation assez réduites, Des interférences
outils de gestion performants, des assises légales et réglemen- politiques, Une très grande liberté dans la transformation de
taires modernes, un code de l’eau, une politique tarifaire suscep- l’utilisation des parcelles.
tible d’assurer le bon accomplissement des services liées à l’eau, Des moyens financiers assez limités. Des objectifs environ-
des moyens de formation en continu du personnel. nementaux assez absents

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Carte des Etablissements Publics des Eaux Potables et des Eaux Usées

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Ainsi pour passer à l’étape de la gestion de la demande et du
bassin en général, la législation des années 2000 devrait être
revue et amendée de façon à s’accorder avec les principes de la
gestion moderne des ressources en eau qui pourrait s’inspirer
de la Directive Cadre Européenne 2000/60.

Quelles sont les actions qui pourraient


être entreprises sur le plan technique
pour améliorer la gestion et essayer
de résorber les risques de pénurie ?
La solution au rationnement actuel implique une bonne connais-
Photo du Barrage du Litani
sance des problèmes techniques et la mise en évidence des
causes sous jacentes au dysfonctionnement des systèmes de
Quelle est l’importance de la reforme production, de transport et de distribution et la recherche de
nouvelles ressources permettant de développer harmonieuse-
du secteur de l’eau ? ment l’offre.
L’Etat Libanais a entrepris depuis des décennies différentes Il est évident que les facteurs financiers et technologiques vont
reformes apparue soys formes de lois et de décrets. Mais la jouer un role important dans les décisions qui seraient prises.
réforme la plus récente est celle exprimée par la Loi 221 du 29
Mai 200 suivie des deux Lois 241 du 7 Août 2000 et 377 du 14 1- Qu’en est-il des eaux domestiques ?
Décembre 2001, ainsi que du Décret 8122 du 3 Juillet 2002. Les abonnés aux domestiques sont au nombre de 800.000 environ
Ces lois proposent une restructuration du secteur de l’eau qui repartis sur les différentes régions selon le Tableau ci-dessous.
passe par l’organisation et la définition des missions du Ministère
de l’Energie et de l’Eau, ainsi que par le fusionnement des Offices
de l’eau en quatre Etablissements Publics qui s’occupent de l’eau
potable, de l’irrigation et des eaux usées, sauf dans la région du
Sud et de la Beqaa Sud ou la tache de l’irrigation reste dévolue
à l’Office National du Litani.
Le M.E.E conserve dans ses compétences la politique nationale
de l’eau et l’électricité, la tutelle des Offices Autonomes, le con-
trôle des concessions, l’approbation des tarifs, le contrôle du
fonctionnement des établissements publics, l’évaluation de leurs
performances, l’étude et des grands projets tels que les barrages
ou les adducteurs.
Les Etablissements Publics pour le Nord, Beyrouth et le Mont
Liban, le Sud et la Beqaa sont en charge des études, de la réalisa-
tion, de la gestion et de l’exploitation et entretien des projets
situés dans leurs périmètres respectifs.

Carte des Etablissements Publics des Eaux Potables


et des Eaux Usées
Cette reforme peut être considérée comme un état de transi-
tion entre l’ancienne gestion d’avant l’an 2000 et la gestion future 1-1 Le Pompage
qui repose sur le principe de la gestion intégrée par bassins. Compte tenu du relief libanais et de la grande concentration de
En effet cette restructuration comporte encore quelques la population sur le littoral et le versant Ouest, le pompage joue
lacunes au niveau des missions du Ministère qui continue à un rôle très important, étant donné qu’il intervient très souvent
s’occuper de détails, sans aucune mention a la gestion des crises, avec des hauteurs de refoulement assez variées, mais qui restent
aux eaux internationales, aux eaux usées. assez significatives dans plusieurs régions.
De même, les Etablissements publics n’opèrent pas selon les Le coût du Pompage est estimé pour l’ensemble du Liban, au tarif
règles du commerce, ne gèrent pas la ressource en eau, mais les pratiqué par l’Electricité du Liban à environ 30 Millions de $ US
projets, jouissent dune autonomie assez limitée et ne sont pas En réalité, ce coût devrait être, en tenant compte du prix réel du
ouverts a la participation des bénéficiaires. baril de pétrole, environ 55 Millions de $ US.

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Ce coût rapporté au m3 est 8.5 Cents US et au cout réel du 1-4 Les Stations de traitement
baril de pétrole par m3 15.5 Cents US par rapport aux cours A l’heure actuelle, les eaux traitées représentent environ 50%
actuels du petrole. des eaux distribuées. Le recours ultérieur à des eaux de surface
stockées dans des barrages entraine la nécessité de recourir au
1-2 Les réseaux traitement. Les stations de traitement à prévoir doivent pouvoir
Avant de chercher à développer de nouvelles ressources, il est traiter environ 300.000 m3 supplémentaires. L’investissement
recommandé d’améliorer les rendements des réseaux par des correspondant serait de l’ordre de 60 Millions de $ US.
travaux de réhabilitation, d’entretien, de remplacement ou de A l’heure actuelle les frais de traitement annuel sont estimes a
renforcement Le diamètre moyen des réseaux principaux 200 environ 5 Millions de $ US
mm. Environ 40% de ces réseaux sont à réhabiliter. Cette opéra-
tion engendrerait un investissement 100 Millions de $ US. 1-5 Le personnel
L’entretien annuel du réseau principal est de l’ordre de 14 Le personnel nécessaire au bon fonctionnement des réseaux et
Millions de $ US des installations devrait être de l’ordre de 1600 personnes. Ce
Pour les 10 années à venir le diamètre moyen devrait passer à chiffre suppose que les Etablissements Publics gèrent les eaux
250 mm. On estime a environ 30% la part du réseau à renforcer. usées et l’irrigation.
Soit un investissement de 90 Millions de $ US Les salaires annuels du personnel peuvent être estimés à 22
Pour ce qui est des réseaux de distribution, le diamètre moyen Millions de $ US
est de distribution 100 mm 40% des réseaux environ à réhabili-
ter. L’investissement correspondant est d’environ 270 Millions de 1-6 Le prix de revient des services liés au m3 produit et
$ US. L’entretien annuel de ces réseaux est estimé à 33 Millions distribué
de $ US En considérant des frais de fonctionnement annuels de l’ordre
Pour les 10 années à venir le diamètre moyen des réseaux de de 6 Millions de $ US,
distribution devrait passer à 125 mm. On estime à 30% la por- le prix de revient de production et de distribution du m3 serait
tion de ces réseaux à renforcer. Les coûts d’investissement sont de 32 Cents US. Les rendements des réseaux actuels ne dépas-
de l’ordre de 225 Millions de $ US sant pas les 60%.
Le prix de revient au niveau du m3 livré à l’abonné serait alors
1-3 Les Réservoirs de l’ordre de 55 Cents US. En considérant le prix réel du baril
Dans le cas du Liban et compte tenu des nombreux aléas qui de pétrole, ce prix passerait à 67 Cents US
peuvent se produire, la sécurité d’approvisionnement passe par Ces couts devraient être comparés au tarif actuel par m3 qui ne
des capacités de stockage de l’ordre de 40% à 50% des besoins dépasse pas 44 Cents US.
journaliers. Cela correspond au stockage d’environ 300 000 m3
pour un montant d’environ 60 Millions $ US

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Il est à noter que ces prix de revient ne tiennent pas compte des d’investissement. L’impact de ces investissements serait d’environ
investissements. S’il fallait inclure les investissements relatifs aux 52 Cents par m3 en ne considérant que les 100.000 Ha sup-
réseaux, il faudrait ajouter entre 9 et 16 Cents par m3, barrages, plémentaires, ou 26 Cents US par m3 en considérant la totalité
égouts et stations d’épuration non inclus. des superficies qui seraient irriguées, à savoir 200.000 Ha.
Pour combler le déficit, il faudrait pouvoir stocker 265.000.000 m3
supplémentaires à partir de 8 barrages. L’investissement corre-
spondant se traduirait alors par 15 Cents US par m3 qu’on pour- Conclusion
rait ajouter au prix de revient. La pénurie dont souffrent les libanais est due à la conjugaison de
Les investissements relatifs aux stations d’épuration et aux égouts plusieurs facteurs dont a titre d’exemple: le mauvais fonctionnement
reviendraient à ajouter encore 22 Cents US par m3. Soit au total des réseaux, le faible développement de l’offre, la gestion non ratio-
37 Cents US par m3 Le prix de revient total par m3 serait alors nnelle des ressources, le comportement peu responsable des béné-
compris entre 1.01 $ US et 1.08 $ US ficiaire, l’absence d’une législation claire, l’absence d’une politique
Si on avait affaire à un operateur privé, les taux d’intérêt seraient tarifaire, l’absence de participation des citoyens, les interférences poli-
plus importants et la durée de remboursement du capital serait tiques, la situation économique difficile….
plus courte. Dans ces conditions, Le prix de revient au niveau du Face à cette situation, il ne suffit pas de développer l’offre. Il
m3 à l’abonné serait de l’ordre de 65 Cents US. En considérant faderait agir aussi dans le sens de la demande et de la réorganisa-
le prix réel du baril de pétrole, ce prix de revient passerait à 85 tion du secteur de l’eau sur la base de la gestion intégrée des
Cents US par m3. bassins. Toutes les actions visant à améliorer les prestations ris-
En ajoutant tous les investissements mentionnés précédemment, on quent d’être dépourvues de résultats en l’absence d’un dével-
arriverait respectivement à 1.43 $ US et 1.75 $ US par m3. oppement global des régions qui permettrait aux citoyens de
Ces estimations montrent toute l’importance de l’élaboration d’un rester dans leurs localités respectives. Faute de quoi, les villages
tarif qui tient compte de certaines conditions socio – économiques seraient de plus en plus abandonnés et tous les efforts qui
défavorisées, mais qui n’occulte pas la réalité des choses. seraient entrepris ne porteraient pas les fruits escomptés.

2- Qu’en est-il de l’irrigation


En ce qui concerne l’irrigation, le fait d’équiper 100.000 nou-
veaux hectares, entraine de nouveaux investissements au niveau
des équipements des parcelles et de la construction de nou-
veaux barrages.
Une dizaine de barrages et une dizaine de lac collinaires per-
mettraient d’assurer en année moyenne 375.000.000 m3 sup-
plémentaires. Cela se traduirait par 3 Milliards de $ US

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