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Introduction
Qu’est ce qu’un « marché financier » ? On en entend toujours beaucoup parler mais lorsqu’il
s’agit de donner une définition exacte, la tâche n’est pas si évidente. Bien que la définition du
dictionnaire ne soit pas exhaustive, il nous est dit qu’il s’agit de « marchés de capitaux de
longue durée qui représentent l’ensemble des offres et des demandes des capitaux pour des
souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long terme ». Depuis une
dizaine d’année, le système financier prend une importance grandissante : cela est dû à la
déréglementation des marchés financiers et à la désintermédiation de l’économie (voir les
définitions exactes à la dernier page). On est passé d’une économie d’endettement à une
économie de marché de capitaux (même si on fait un mix des deux aujourd’hui encore).
Aujourd’hui, les marchés financiers ont mauvaise presse.
Ici, la question n’est pas de savoir si oui ou non ils déstabilisent l’économie, c’est de savoir si
ils la déstabilisent et c’est bien ou/et s’ils la déstabilisent et c’est mal. En d’autres termes, le
système financier est il source de croissance ou source de crise ?
Une économie stable, c’est aussi une économie congelée. Les marchés financiers sont
capables de mobiliser des capitaux très importants et de façon très flexible : ils peuvent faire
faire des allers retours considérables à l’argent.
La fonction première du marché financier est de drainer une partie de l’épargne en vue de
contribuer au financement des investissements des entreprises et de l’économie nationale :
collectant des capitaux auprès des agents économiques qui disposent de capacité de
financement, le MF procure aux entreprises et aux administrations publiques des ressources
longues, il facilite la croissance des sociétés et confère à l’Etat des moyens supplémentaires
pour mener à bien sa politique dans les domaines économique et social. Le MF établit un
circuit quasiment direct entre l’épargnant qui désire placer ses capitaux et l’investisseur qui a
besoin de ces capitaux. C’est la désintermédiation : avant on passait par des banques qui
prenaient un intérêt à placer l’argent des autres. Actuellement, le recours à la Bourse couvre
60 % des besoins de financement de l’économie.
….et aux épargnants en ce qu’ils leur permettent de réaliser des plus values
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Définition d’actions
Définition d’obligations
2. L’avantage des marchés financiers est qu’ils sont les plus transparents de l’économie
B. … et la poussent à avancer
« Une première ambiguïté doit être dissipée : la montée des marchés financiers dans les
économies industrielles n'est pas seulement le produit de la libéralisation. Elle est aussi une
réponse à un besoin né du développement économique lui-même. Dans une économie
moderne, la mise en oeuvre d'un capital matériel et immatériel important rend le travail plus
productif en même temps qu'elle conduit à une forte accumulation d'actifs financiers"
1. Ce sont les marchés financiers qui poussent à l’optimisation des capitaux investis
Ce sont les marchés financiers qui permettent des marchés démocratiques : le dirigeant d’une
entreprise détenue par des actions et des fonds est poussé par ses actionnaires à faire le mieux
possible, il est responsable, il a des comptes à rendre (des OPA, etc.). L’économie doit
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avancer, dégager du profit, faire prendre à l’action de la plus value, augmenter les dividendes
(stakeholdershareholder).
Les marchés financiers poussent l’économie à avancer ; prenons l’exemple de Moulinex,
entreprise familiale détenue par son fondateur jusqu’à sa mort, qui, seul, dictait sa loi comme
un dictateur, avec ses propres accords avec la CGT. Moulinex n’a pas rénové ses produits, n’a
pas licencié des gens lorsqu’il le fallait, elle ne s’est pas introduite dans de nouveaux marchés.
Du fait de la pression à rentabilité, le plus faible doit mourir, l’entreprise agonisante doit
disparaître pour l’optimum. L’optimisation des capitaux investis et la mise en concurrence de
différents emplois ou de différents managements les concourent à détruire les positions
acquises, ce qui est bon pour l’économie- ici on ne s’intéresse pas aux conséquences sociales.
II. … néanmoins ils sont aussi à l’origine de certaines crises qui la ponctuent
1. En même temps que l’on dit ça, il faut bien voir que le spéculateur est essentiel à
l’économie
Le spéculateur est essentiel à la stabilité du marché financier : Il sert à répartir les risques.
Si les gens spéculent demain sur le dollar, c’est un marché qui se met en face de gens qui ont
besoin de se couvrir sur le dollar demain.
Pour illustrer cela : en ce moment, tout le monde a peur que le dollar baisse, donc ceux qui
vendent leur exportation contre des dollars veulent bien payer une prime mais ils veulent
s’assurer que le dollar encaissé dans deux mois est celui de la valeur d’aujourd’hui. Il faut
bien avoir un assureur en face : celui la est le spéculateur- il fixe le prix du risque contre
lequel les autres se couvrent. Il est aux marchés financiers ce qu’est l’assureur est à
l’assurance.
Celui qui est le meilleur sur un marché financier n’est pas celui qui a raison (non le prix du
pétrole devrait être plus bas et je vous le prouve), en réalité il vaut mieux avoir tort avec
tout le monde que d’avoir raison tout seul. Il faut mieux faire les mêmes erreurs que les
autres. Ce n’est pas la rationalité qui guide un marché d’anticipation mais l’anticipation de ce
que sera le comportement moutonnier des autres ; et cela peut avoir tendance à accroître les
variations normales des biens économiques.
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Par exemple : on sait qu’il y aura plus de pétrole dans vingt ans, que le prix du baril passera
de 50 à 60$, juste histoire de donner un ordre des grandeurs, car l’économie repart avec l’Inde
et la Chine. Avec la spéculation, le pétrole monte à 80$.
Grâce au PER (rapport entre le prix des actions et les bénéfices par action) on peut dire que
les krachs boursiers sont essentiellement dus à une surévaluation des cours des actions. On
parle de « mimétisme autoréférentiel » pour qualifier cette interdépendance des anticipations
et surestimation fréquente des profits futurs de 20 à 30%.
Exemple d’internet: de bons petits business se sont multipliés dans les années 90, en
rapportant par exemple par année 1 millions de dollar. On leur propose de s’introduire sur le
marché pour être racheté à 150 millions. Ils acceptent ; la spéculation fait ainsi que plein
d’argent s’est déversé sur cette PME. Cela tend à déstabiliser la croissance de l’entreprise car
cela lui donne trop d’argent, qui lui fait prendre de mauvaises décisions.
De la même façon, l’argent peut aller sur un métier lorsqu’il est à la mode et faire monter les
actifs pour que quelques années plus tard, il ne vale plus rien. L’inverse s’est passé en
France : selon les prix du pétrole, il est rentable d’avoir une usine de nucléaire ou pas. A la fin
des années 90, les prix du pétrole étant très bas, tout le monde s’est moqué de la France qui
dépensait des milliards et des milliards sur une activité qui ne servait que très peu.
Aujourd’hui, avec la montée de la Chine et de l’Inde, on voit bien que les prix du pétrole
suivent une tendance lourde à la hausse. On aurait pu donc fermer des industries de nucléaires
ne se doutant pas qu’elles seraient compétitives dans x années.
La conclusion est que l’extrême fluidité de l’argent des marchés financiers, les mouvements
massifs d’argent pour entrer ou se retirer d’un secteur peuvent avoir des effets réels non
anticipés. La fluidité de l’argent se manie à coups de clics, tandis que lorsqu’il s’agit de
construire ou de détruire des vrais actifs, comme des usines, c’est plus compliqué.
La création de valeur n’est alors pas une création durable intégrant K humain, innovation,
investissement LT… La valorisation de l’entreprise doit être fondée sur l’idée de
continuité d’exploitation dans le temps. Horizon temporel naturel de chaque investisseur
devrait être pris en compte. Lorsque les rendements des placements sur le marché financier
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sont supérieurs aux rendements de l’investissement, les entreprises peuvent préférer placer en
Bourse plutôt que d’effectuer des investissements productifs.
Ils s’échangent beaucoup moins de dollars que de promesses de dollars. On peut acheter du
dollar ou dire qu’on vend le dollar dans 3 mois et qu’on achète le dollar dans 6 mois. C’est
« shorter une action » : je pense que vivendi va baisser donc je vends du vivendi à celui qui
croit le contraire. Celui la préfère acheter une promesse d’acheter du vivendi dans deux mois
au prix d’aujourd’hui car il pense que cela aura dans 2 mois plus de valeur.
Conclusion : Il est vrai que les marchés financiers sont source de croissance mais jusqu’à un
certain point seulement pour éviter au maximum les crises financières dont on a vu les périls
deux moyens :
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ENTREPRISE pour se financer
actions, obligations
Marchés Financiers : marchés de
Autofinancement Emprunt auprès capitaux de longue durée qui représentent
des banques l’ensemble des offres et des demandes
des capitaux pour des souscriptions au
capital social des entreprises et des
placements à long terme
*Actions : parts de propriété de l’entreprise qui donnent à l’actionnaire le droit à une fraction
de bénéfice appelée le dividende, et lui confèrent également un droit de vote lors de
l’Assemblée générale.
*Obligations : sont des titres d’emprunt émis par des entreprises. L’obligataire ne possède
pas de part dans l’entreprise mais en est créancier, et il bénéficie d’un intérêt dont le taux peut
être fixe ou variable et ne dépend pas des résultats de l’entreprise.
*Spéculation : spéculer c’est prendre une position contraire, et donc risquée, à la tendance en
cours : c’est se porter vendeur quand on pense que les cours vont baisser. C’est parier sur
l’avenir.
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Bibliographie